Terminale M.

Risso 2022-2023

Chapitre no 10 : Primitives et équations différentielles

I Notion d’équation différentielle

I.1 Introduction au équation différentielle par la physique
I.1.1 Circuit RC soumis un échelon de tension
UC (t)

E UR (t)

On considère un circuit électrique composé d’une résistance et d’un condensateur. À l’instant t = 0,

on applique une tension E au bornes du condensateur. On note C la capacité du condensateur et
R la résistance. L’objectif est de déterminer l’évolution de la tension UC au borne du
condensateur par rapport au temps.

Mise en équation du problème

D’après la loi des mailles nous avons la relation suivante :

E − UC (t) − UR (t) = 0 ⇐⇒ E = UC (t) + UR (t).

D’après la loi d’Ohm, on a UR (t) = R × i(t). Or l’intensité i vérifie la relation i(t) = C × UC0 (t). On
a donc :
UR (t) = R × C × UC0 (t).
En remplaçant les expressions obtenues dans la relation (1) on obtient une équation différentielle

1 E
E = R × C × UC0 (t) + UC (t) ⇐⇒ UC0 (t) + UC (t) = .
RC RC

La seconde partie du problème est de résoudre cette équation différentielle ce qui est l’objectif de ce
cours.

I.2 Généralités sur les équations différentielles

Définition 1

On appelle équation différentielle une équation dont l’inconnue est une fonction y dérivable
dans laquelle apparaissent une ou plusieurs dérivées successives de y et éventuellement y.
Une fonction qui vérifient une équation différentielles est une solution de l’équation différentielle.

Exemple.
• 10y 0 + y = x est une équation différentielle du premier ordre car elle contient (uniquement) la
fonction et sa dérivée.
• y 00 + xy 0 + y = cos (x) est une équation différentielle du deuxième ordre car elle contient
(uniquement) la fonction, sa dérivée et sa dérivée seconde.

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Exemple. Comment vérifier qu’une fonction est solution d’une équation différentielle ?
1. Déterminer si la fonction f : x 7→ x2 est solution de l’équation différentielle xy 0 − y = 0.
2. Déterminer si la fonction f : x 7→ ex −x est solution de l’équation différentielle y 00 − y = x

Solution.
1. La fonction f : x 7→ x2 est dérivable sur R et pour tout réel x, on a :

xf 0 (x) + f (x) = x × 2x − x2 = x2 6= 0.

Conclusion. La fonction f : x 7→ x2 n’est pas une solution de l’équation différentielle xy 0 −y = 0.

2. La fonction f : x 7→ ex −x est deux fois dérivable sur R et pour tout réel x, on a :

f 0 (x) = ex −1 et f 00 (x) = ex .

Ainsi, pour tout réel x, on a :

f 00 (x) − f (x) = ex − (ex −x) = x.

Conclusion. La fonction f : x 7→ ex −x est une solution de l’équation différentielle y 00 − y = x.

II Équation différentielle y 0 = f
II.1 Primitive d’une fonction continue sur un intervalle
Dans tout cette section on considère des intervalles de R non réduit à un singleton.

Définition 2

Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. On dit que F est une primitive de f sur I
lorsque F est dérivable sur I et pour tout réel x ∈ I, on a :

F 0 (x) = f (x) .

Remarques.
• Si F est une primitive de f alors on dit que F est une solution de l’équation différentielle y 0 = f .
• Si une fonction admet une primitive sur un intervalle celle-ci n’est pas unique.

Exemple. Comment montrer qu’une fonction est une primitive ?

Soient f et F deux fonctions définies pour tout réel x par :
 
f (x) = x2 ex et F (x) = x2 − 2x + 2 ex .

Montrer que F est une primitive de f sur R.

Solution. La fonction F est de la forme uv avec u : x 7→ x2 − 2x + 2 et v : x 7→ ex . Les fonctions u

et v étant dérivables sur R, la fonction F est dérivable sur R comme produit de fonctions qui le sont.
Pour tout x ∈ R, on a :

F 0 (x) = u0 (x) v (x) + u (x) v 0 (x)

 
= (2x − 2) ex + x2 − 2x + 2 ex
 
= 2x − 2 + x2 − 2x + 2 ex
= x2 ex = f (x)

Conclusion. La fonction F est bien une primitive de la fonction f .

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Théorème 3: Théorème fondamental de l’analyse (admis)

Toute fonction continue sur un intervalle admet des primitives sur cet intervalle.

Théorème 4

Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R.

1. Si F est une primitive de f sur I alors toutes les primitives de f sont les fonctions de la
forme x 7→ F (x) + k où k est un élément quelconque R.
2. Soient x0 ∈ I et y0 un réel. Si f admet une primitive sur I, alors il existe une unique
primitive F de f sur I telle que F (x0 ) = y0 .

Démonstration. 1. On suppose que la fonction F est une primitive de f sur I. Soit G une autre
primitive de f sur I. On a alors pour tout réel x ∈ I :

(G − F )0 (x) = G0 (x) − F 0 (x) = f (x) − f (x) = 0.

G − F est donc une fonction constante sur I. Il existe donc k ∈ R tel que pour tout x ∈
I, G(x) − F (x) = k c’est-à-dire G(x) = F (x) + k.
Réciproquement. Soit k un réel. Pour tout réel x ∈ I, (F + k)0 (x) = F 0 (x) = f (x) donc F +k
est bien un primitive de f .
Conclusion. On démontré que si F est une primitive de f alors alors toutes les primitives de f
sont les fonctions de la forme x 7→ F (x) + k où k est un élément quelconque de R.
Autrement dit, deux primitives d’une même fonction sur un intervalle diffèrent d’une constante.
2. Soient x0 ∈ I et y0 un réel. On suppose que f admet une primitive sur I. Notons-la G.
• Existence. On pose k = −G (x0 ) + y0 et pour tout réel x ∈ I, on pose F (x) = G (x) + k.
F est une fonction dérivable sur I car la fonction G est dérivable sur I et pour tout réel x ∈ I,
on a :
F 0 (x) = G0 (x) = f (x) .
F est donc une primitive de f . De plus, on a :

F (x0 ) = G (x0 ) + k = G (x0 ) − G (x0 ) + y0 = y0 .

Ce qui prouve que F est une primitive de f telle que F (x0 ) = y0 .

• Unicité. Soit F1 une autre primitive de f sur I telle que F1 (x0 ) = y0 . Comme F et F1 sont
deux primitives de f , d’après le point 1, il existe un réel k tel que pour tout réel x ∈ I,
F (x) = F1 (x) + k. En particulier,

F (x0 ) = F1 (x0 ) + k ⇐⇒ y0 = y0 + k ⇐⇒ k = 0.

Par conséquent, pour tout réel x ∈ I, F (x) = F1 (x) ce qui prouve l’unicité.

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II.2 Primitives des fonctions de références

fonction f primitive F sur l’intervalle I
x 7→ k, k réel x 7→ kx R
1
x 7→ xn , n ∈ N x 7→ n+1 x
n+1 R
1
x 7→ xn , n ∈ Z, n ≤ 2, x 7→ n+1 x
n+1 ]0 ; +∞[ ou ]−∞ ; 0[
1
x 7→ x x 7→ ln(x) ]0 ; +∞[
√
x 7→ √1 x 7→ 2 x ]0 ; +∞[
x

x 7→ cos(x) x 7→ sin(x) R
x 7→ sin(x) x 7→ − cos(x) R
x 7→ ex x 7→ ex R
Remarque. Pour un grand nombre de fonctions, on trouve une primitive particulière par « lecture
2
inverse » du tableau des dérivées. Mains pour d’autres fonctions, comme la fonction x 7→ e−x on ne
connaît pas d’expression explicite de ses primitives.

II.3 Primitives et opération sur les fonctions

Proposition 5

Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R. Si F une primitive de f sur I et G

est une primitive de g sur I alors :
1. F + G est une primitive de la fonction f + g sur I.
2. Pour tout réel λ, la fonction λF est une primitive de la fonction λf sur I.

Proposition 6

Soient v une fonction définie et dérivable sur un intervalle J de R et u une fonction définie est
dérivable sur un intervalle I de R telle que pour tout réel x ∈ I, u (x) ∈ I.
Alors la fonction v ◦ u est une primitive sur I de la fonction u0 × (v 0 ◦ u).

Conséquences. Soit u une fonction définie et dérivable sur un intervalle I de R.

fonction f une primitive F Condition(s)

n ∈ Z, n 6= −1 et u(x) 6= 0 si
u0 un 1
n+1 u
n+1
n ≤ −2
u0 √
√
u
2 u u(x) > 0 sur I
u0
u ln (|u|) u(x) 6= 0 sur I
u0 eu eu
u0 cos (u) sin (u)
u0 sin (u) − cos (u)

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Exemple. Comment calculer des primitives d’une fonction ?

Calculer une primitive F de la fonction f .

3 3
1. f (x) = 2x2 − 4x + 1 sur R. 2. f (x) = − sur ]0 ; +∞[. 3. f (x) = − sur ]0 ; +∞[.
2x x2
2 x ex
4. f (x) = x ex sur R. 5. f (x) = √ sur R. 6. f (x) = x sur R.
2
x +1 e +3

Solution
1 1 2
1. Une primitive F de f sur R est : F : x 7→ 2 × x3 − 4 × x2 + x = x3 − 2x2 + x.
3 2 3
3
2. Une primitive F de f sur ]0 ; +∞[ est : F : x 7→ ln (x).
2
1 3
3. Une primitive F de f sur ]0 ; +∞[ est : F (x) = 3 × = .
x x
2 1 2 1
4. Pour tout x ∈ R, f (x) = x ex = × 2x ex = u0 (x) eu(x) avec u : x 7→ x2 .
2 2
1 x2
Une primitive F de f sur R est : F : x 7→ e .
2
x 2x u0 (x)
5. Pour tout x ∈ R, f (x) = √ = √ = p avec u(x) = x2 + 1 et u(x) > 0 sur
2
x +1 2
2 x +1 2 u(x)
R.
√
Une primitive F de f sur R est : F : x 7→ x2 + 1.
ex u0 (x)
6. Pour tout x ∈ R, f (x) = x = avec u : x 7→ ex +3.
e +3 u(x)
Une primitive F de f sur R est : F : x 7→ ln (|ex +3|) = ln (ex +3) .

III Équation différentielles y 0 + ay = b et y 0 + ay = f

III.1 Résolution de l’équation différentielle y 0 + ay = 0

Théorème 7

Soit a un nombre réel.

Les solutions de l’équation différentielle y 0 + ay = 0 sont les fonctions de la forme :

y : x 7→ k e−ax .

où k est un élément quelconque de R.

Remarque. L’équation différentielle y 0 + ay = 0 est appelée équation différentielle linéaire du premier

ordre homogène ou sans second membre à coefficients constants.

Démonstration. Soit f une fonction définie et dérivable sur R solution de l’équation différentielle
y 0 + ay = 0. Pour tout réel x on pose :

z (x) = eax f (x) .

z est une fonction dérivable sur R en tant que produit de fonctions dérivables sur R. Pour tout réel x,
on a :
z 0 (x) = a eax f (x) + eax f 0 (x) = eax f 0 (x) + af (x) = 0


| {z }
=0

car f est une solution de y 0 + ay = 0.

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Pour tout réel x, on a z 0 (x) = 0 ce qui implique que la fonction z est constante sur R. Il existe donc
un réel k tel que pour tout réel x, z (x) = k c’est-à-dire eax f (x) = k.
On obtient alors :
pour tout x ∈ R, f (x) = k e−ax .
Réciproquement. Soit k un réel. On considère la fonction f : x 7→ k e−ax . f est une fonction dérivable
sur R et pour tout réel x, on a :

f 0 (x) + af (x) = −ka e−ax +ka eax = 0.

f est donc une solution de l’équation différentielle y 0 + ay = 0.

Conclusion. Les solutions de l’équation différentielle y 0 + ay = 0 sont les fonctions de la forme
y : x 7→ k e−ax où k est un élément quelconque de R.

Proposition 8

Soient a, x0 et y0 trois réels. L’équation différentielle y 0 + ay = 0 admet une unique solution

y vérifiant y (x0 ) = y0 .

Exemple. Comment résoudre une équation différentielle de la forme y 0 + ay = 0 ?

1
1. Résoudre dans R l’équation différentielle y 0 − y = 0.
4
1
2. Déterminer la solution de l’équation différentielle y 0 − y = 0 telle que y (0) = 2.
4

Solution.
1
1. y 0 − y = 0 ⇐⇒ y 0 − 4y = 0. Les solutions de cette équation différentielle sont les fonctions de
4
la forme :
y : x 7→ k e4x (k ∈ R) .
1 0
2. y est une solution de l’équation différentielle y − y = 0 donc il existe k ∈ R tel que pour tout
4
réel x, y (x) = k e4x . Déterminons k tel que y (0) = 2.

y (0) = 2 ⇐⇒ k e0 = 2 ⇐⇒ k = 2.
1
Conclusion. La fonction y : x 7→ 2 e4x est l’unique solution de l’équation différentielle y 0 −y = 0
4
telle que y (0) = 2.

III.2 Résolution de l’équation différentielle y 0 + ay = b

Théorème 9

Soient a et b deux nombres réels avec a 6= 0.

Les solutions de l’équation différentielle y 0 + ay = b sont les fonctions de la forme :
b
y : x 7→ k e−ax +
a
où k est un élément quelconque de R.

Remarque. L’équation différentielle y 0 + ay = b est appelée équation différentielle linéaire du premier

ordre à coefficients constants avec second membre.

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Démonstration. On note (E) l’équation différentielle y 0 + ay = b.

? On commence par déterminer une solution (particulière) constante de E. Soient α ∈ R et la fonction
constante yp : x 7→ α. La fonction yp est bien dérivable sur R.

yp est solution de (E) ⇐⇒ Pour tout x ∈ R, yp0 (x) + ayp (x) = b

⇐⇒ 0 + aα = b
b
⇐⇒ α =
a
b
La fonction définie pour tout réel x par yp (x) =est donc une solution (particulière) de (E).
a
? Soit y une fonction dérivable sur R. Remarquons que la fonction y − yp est aussi dérivable sur R
comme somme de fonctions qui le sont. On a alors les équivalences suivantes.

y est solution de (E) ⇐⇒ Pour tout x ∈ R, y 0 (x) + ay (x) = b

( 0
y (x) + ay (x) = b
⇐⇒ Pour tout x ∈ R,
yp0 (x) + ayp (x) = b
⇐⇒ Pour tout x ∈ R, y 0 (x) − yp0 (x) + ay (x) − ayp (x) = 0
⇐⇒ Pour tout x ∈ R, (y − yp )0 (x) + a (y − yp ) (x) = 0
⇐⇒ y − yp est une solution de l’équation différentielle y 0 + ay = 0
⇐⇒ Il existe k ∈ R tel que pour tout x ∈ R, y (x) − yp (x) = k e−ax
b
⇐⇒ Il existe k ∈ R tel que pour tout x ∈ R, y (x) = k e−ax +
a
Conclusion. Les solutions de l’équation différentielle y 0 + ay = b sont les fonctions de la forme
b
y : x 7→ k e−ax + où k est un élément quelconque de R.
a

Exemple. Comment résoudre une équation différentielle de la forme y 0 + ay = b ?

1. Résoudre dans R l’équation différentielle 2y 0 + y = 4.
2. Déterminer la solution de l’équation différentielle 2y 0 + y = 4 telle que y (1) = 1.

Solution.
1
1. 2y 0 + y = 4 ⇐⇒ y 0 + y = 2. Les solutions de cette équation différentielle sont les fonctions de
2
la forme :
1 2 1
y : x 7→ k e− 2 x + 1 = k e− 2 x +4 (k ∈ R) .
2

2. y est une solution de l’équation différentielle 2y 0 + y = 4 donc il existe k ∈ R tel que pour tout
1
réel x, y (x) = k e− 2 x +4. Déterminons k tel que y (1) = 1.
1 1 1
y (1) = 1 ⇐⇒ k e− 2 +4 = 1 ⇐⇒ k e− 2 = 3 ⇐⇒ k = 3 e 2 .
1 1
Conclusion. La fonction y : x 7→ 3 e− 2 x+ 2 +4 est l’unique solution l’équation différentielle 2y 0 +
y = 4 telle que y (1) = 1.

Résolution du problème du circuit RC

Au début du chapitre nous avons établit que UC vérifié l’équation
1 E
UC0 (t) + UC (t) = et UC (0) = 0.
RC RC

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Nous devons donc résoudre l’équation différentielle y 0 + RC

1
y= E
RC avec la condition initiale y(0) = 0.
Il existe un réel k tel que :
E
1 1
Uc (t) = k e− RC t + RC
1 = ke
− RC t
+E.
RC
Déterminons k :
UC (0) = k + E = 0 =⇒ k = −E.
Finalement, on obtient
1 1
 
UC (t) = −E e− RC t +E = E 1 − e− RC t .

III.3 Résolution de l’équation différentielle y 0 + ay = f

Théorème 10

Soient a un nombre réel et f une fonction définie sur un intervalle I de R. On considère l’équation
différentielle :
y 0 + ay = f (E) .
Soit yp une solution (particulière) de l’équation différentielle (E).
1. y est une solution de (E) si, et seulement si, y−yp est une solution de l’équation différentielle
homogène associée y 0 + ay = 0.
2. Conséquence. Les solutions de l’équation différentielle y 0 + ay = f sont les fonctions de
la forme :
y : x 7→ k e−ax +yp (x)
où k est un élément quelconque de R.

Remarque. L’équation différentielle y 0 + ay = f est (aussi) appelée équation différentielle linéaire du

premier ordre à coefficients constants avec second membre.

Démonstration. Soit yp une solution (particulière) de l’équation différentielle (E). yp est donc dérivable
et pour tout réel x ∈ I,
yp0 (x) + ayp (x) = f (x)
Soit y une fonction dérivable sur R. Remarquons que la fonction y −yp est aussi dérivable sur R comme
somme de fonctions qui le sont. On a alors les équivalences suivantes.

y est solution de (E) ⇐⇒ Pour tout x ∈ R, y 0 (x) + ay (x) = f (x)

( 0
y (x) + ay (x) = f (x)
⇐⇒ Pour tout x ∈ R,
yp0 (x) + ayp (x) = f (x)
⇐⇒ Pour tout x ∈ R, y 0 (x) − yp0 (x) + ay (x) − ayp (x) = 0
⇐⇒ Pour tout x ∈ R, (y − yp )0 (x) + a (y − yp ) (x) = 0
⇐⇒ y − yp est une solution de l’équation différentielle y 0 + ay = 0
⇐⇒ Il existe k ∈ R tel que pour tout x ∈ R, y (x) − yp (x) = k e−ax
⇐⇒ Il existe k ∈ R tel que pour tout x ∈ R, y (x) = k e−ax +yp (x)

Conclusion. Les solutions de l’équation différentielle y 0 + ay = f sont les fonctions de la forme

y : x 7→ k e−ax +yp (x) où k est un élément quelconque de R.

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Exemple. Comment résoudre une équation différentielle de la forme y 0 + ay = f ?

On considère l’équation différentielle :

y 0 + 2y = x2 + x + 1 (E)

1. Déterminer une fonction yp polynôme de degré 2 solution de l’équation différentielle E.

2. Résoudre l’équation différentielle homogène associée à (E).
3. En déduire toutes les solutions de l’équation différentielle (E).

Solution.
1. Soient a, b et c trois réels. Soit la fonction yp : x 7→ ax2 + bx + c. La fonction yp est dérivable sur
R. On a alors les équivalences suivantes.

yp est solution de (E) ⇐⇒ Pour tout x ∈ R, yp0 (x) + 2yp (x) = x2 + x + 1

 
⇐⇒ Pour tout x ∈ R, 2ax + b + 2 ax2 + bx + c = x2 + x + 1
⇐⇒ Pour tout x ∈ R, 2ax2 + (2a + 2b) x + b + 2c = x2 + x + 1
a = 1 b = 0
 
2a = 1
 
2
 
⇐⇒ 2a + 2b = 1 ⇐⇒
identification 
 
c = 1
b + 2c = 1 
2
1 1
Conclusion. La fonction yp : x 7→ x2 + est une solution particulière de (E).
2 2
2. L’équation différentielle homogène associée à (E) est y 0 + 2y = 0. Les solutions de l’équation
différentielle homogène associée à (E) sont les fonctions de la forme :

y : x 7→ k e−2x (k ∈ R) .

3. Les solutions de l’équation différentielle E sont donc les fonctions définies sur R par :
1 1
y : x 7→ k e−2x + x2 + (k ∈ R)
2 2

9/9