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13 décembre 2023
Dans tout ce chapitre , I désigne un intervalle non trivial de R et F un K evn de dimension finie ≥ 1 muni
d’une norme ||.||.
La famille (f1 , · · · , fr ) de fonctions de A dans K est dite la famille des fonctions coordonnées de f dans la
base B.
La fonction fk : A → K est dite la k ième fonction coordonnée de f dans la base B.
f (t) − f (a)
t 7−→
t−a
admet une limite dans F en a.
f (t) − f (a) df
Si f est dérivable en a, le vecteur lim est noté f ′ (a) ou (a) appelé le vecteur dérivé de f en a.
t→a t−a dt
Remarques
1. Avec les notations de landau : f est dérivable en a si et seulement si ∃ ℓ ∈ F tel que
1
MP Fonctions vectorielles
Exemple
Si f : I ⊂ R −→ Mn (K) définie par ∀ t ∈ I, f (t) = (ai,j (t))1≤i,j≤n , alors f est dérivable en a ∈ I si et
seulement si les fonctions scalaires ai,j le soient pour tout 1 ≤ i, j ≤ n et dans ce cas f ′ (t) = a′i,j (t) 1≤i,j≤n .
Exercice 2
Soit f : R −→ Kn [X] où P est un polynôme fixé de Kn [X].
t 7−→ P (tX)
Montrer que f est dérivable en tout t ∈ R et calculer f ′ (t) en fonction de P ′ .
Proposition 3
Si f est dérivable en a, alors f est continue en a.
Théorème 1
Soient f : I ⊂ R −→ F une application et a un point intérieur à I. Alors : f est dérivable en a si et
seulement si f est dérivable à gauche et à droite en a et fd′ (a) = fg′ (a).
Dans ce cas on a : f ′ (a) = fd′ (a) = fg′ (a)
Propriétés 1
Si f est dérivable à droite ( rep. à gauche ) en un point a, alors f est continue à droite ( resp à gauche ) en
a.
Si f est dérivable à droite et à gauche en un point a, alors f est continue en a
2
MP Fonctions vectorielles
Notation
L’ensemble des fonctions dérivables sur I à valeurs dans F se note D(I, F ). On a D(I, F ) ⊂ C 0 (I, F )
Proposition 4
Si f1 , · · · , fr sont les fonctions coordonnées de f relativement à une base B = (e1 , · · · , er ) de F , alors f est
dérivable sur I si et seulement si f1 , · · · , fr le soient et dans ce cas
r
X
f′ = fk′ ek
k=1
(λf + g)′ = λf ′ + g ′
Corollaire 1
D(I, F ) est un sous-espace vectoriel de C 0 (I, F )
(L ◦ f )′ = L ◦ f ′
Exercice 3
t
Soit f : I −→ Mn (K) une fonction dérivable sur I. Montrer que les applications t 7−→ tr(f (t)) et t 7−→ f (t)
sont dérivables sur I et calculer leur dérivée.
Proposition 7 (Dérivée de B(f, g) avec B bilinéaire)
Si f : I ⊂ R −→ E et g : I ⊂ R → F sont dérivables sur I à valeurs dans des evn de dim finies et si
B : E × F −→ G est bilinéaire à valeurs dans un evn G, alors B(f, g) est dérivable sur I et on a :
Exemple
Si A : I −→ Mn (K) et X : I −→ Mn,1 (K) sont dérivables sur I, alors, l’application f : I −→ Mn,1 (K)
t 7−→ A(t) t 7−→ X(t) t 7−→ A(t)X(t)
est dérivable sur I et
∀ t ∈ I, (AX)′ (t) = A′ (t)X(t) + A(t)X ′ (t)
Corollaire 2 (produit scalaire)
Si f et g sont dérivables sur I à valeurs dans un espace vectoriel euclidien (F, (.|.)), alors l’application
(f |g) : t 7−→ (f (t)|g(t)) est dérivable sur I et on a :
3
MP Fonctions vectorielles
Théorème 2 (Généralisation)
Si f1 , · · · , fn sont des fonctions dérivables sur I à valeurs dans des evn de dimension finie
(F1 , ||.||1 ), · · · , (Fn , ||.||n ) respectivement et M une application n-linéaire de F1 × · · · × Fn à valeurs dans
un evn (E, N ), alors l’application M (f1 , · · · , fn ) : t 7−→ M (f1 (t), · · · , fn (t)) est dérivable sur I et on a :
n
X
∀t ∈ I, M (f1 , · · · , fn )′ (t) = M (f1 (t), · · · , fk′ (t), · · · , fn (t))
k=1
Exercice 4
Si Ak : t 7−→ Ak (t) est dérivable sur I à valeurs dans Mn (K) pour tout k = 1, · · · , r. Montrer que
t 7−→ A1 (t) × · · · × Ar (t)
est dérivable sur I et calculer sa dérivée.
Si A : t 7−→ A(t) est dérivable sur I à valeurs dans Mn (K). Déduire que Ap est dérivable sur I et calculer sa
dérivée.
Exercice 5
Pour n ∈ N avec n ≥ 2 et t ∈ R, on pose An (t) = (ai,j (t))1≤i,j≤n avec
ti−j+1
ai,j (t) = si i + 1 ≥ j, et 0 sinon
(i − j + 1)!
Montrer que fn : t 7→ det(An (t)) est dérivable sur R et calculer fn′ (t). En déduire l’expression de fn (t)
Proposition 8 (Composition)
Si φ : J ⊂ R −→ R est dérivable sur l’intervalle J et f : I −→ F est dérivable sur I, et si φ(J) ⊂ I, alors
f ◦ φ est dérivable sur J et on a :
Exercice 6
Soit f : I → E une fonction dérivable sur l’intervalle I où E un espace vectoriel euclidien . On suppose que f
ne s’annule pas sur I. Montrer que l’application h : x 7→ ||f (x)|| est dérivable sur I et déterminer sa dérivée.
Exercice 7
Soit F une K- algèbre normé de dimension finie, on note U (F ) l’ensemble des unités de (F, +, ×)
1. Montrer que U (F ) est un ouvert de F
2. Montrer que l’application φ : u 7−→ u−1 de U (F ) à valeurs dans F est continue.
3. Soit f : I −→ F une application dérivable sur I avec ∀t ∈ I, f (t) ∈ U (F ). Montrer que l’application qui à
t 7−→ (f (t))−1 est dérivable sur I et calculer sa fonction dérivée.
Théorème 3
1) Si A ∈ Mn (K), alors la fonction f : t 7−→ exp(tA) est dérivable sur R et pour tout t ∈ R
2) Si u est un endomorphisme d’un K ev normé de dimension finie F , la fonction f : t 7−→ f (t) = exp(tu)
est dérivable sur R et pour tout réel t, on a
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MP Fonctions vectorielles
Notation
1. L’ensemble des fonctions n fois dérivable sur I à valeurs dans F se note Dn (I, F )
2. L’ensemble des fonctions de classe C n sur I à valeurs dans F se note C n (I, F ) et celui de classe C ∞ sur
I se note C ∞ (I, F ). On a
C ∞ (I, F ) ⊂ C n (I, F ) ⊂ Dn (I, F )
Proposition 9
f est n fois dérivable ( resp. de classe C n ) sur I si et seulement si les fonctions coordonnées f1 , · · · , fr dans
une base B de E le soient.
Proposition 10
Si f, g ∈ Dn (I, F ) ( resp. C n (I, F ) ) et λ ∈ K. Alors λf + g est n fois dérivable ( resp. de classe C n ) sur I
et on a :
(λf + g)(n) = λf (n) + g (n)
Corollaire 4
C ∞ (I, F ), C n (I, F ) et Dn (I, F ) sont des sous-espaces vectoriels de F(I, F )
Exemple
Si A ∈ Mn (K), alors t 7−→ exp(tA) est de classe C ∞ sur R avec ∀k ∈ N, (exp(tA))(k) = Ak exp(tA)
Proposition 11
Pour tout n ∈ N ∪ {∞}, C n (I, K) est une K - algèbre avec ∀f, g ∈ C n (I, K) et n ∈ N on a :
n
X
(f g)(n) = Cnk f (k) g (n−k)
k=0
Théorème 4 (Leibniz)
Soient B : (F1 , ||.||1 ) × (F2 , ||.||2 ) −→ (E, ||.||) une forme bilinéaire avec F1 et F2 des evn de dimension finie
et E un evn quelconque. Soient f : I −→ F1 et g : I −→ F2 deux applications n fois dérivables ( resp. de
classe C n ) sur I, alors B(f, g) est n fois dérivable ( resp. de classe C n ) sur I avec :
n
X
B(f, g)(n) = Cnk B(f (k) , g (n−k) )
k=0
Proposition 12
Sif : I −→ F une application de classe C n sur I et φ : J −→ R de classe C n sur l’intervalle J tel que
φ(J) ⊂ I, alors f ◦ φ est de classe C n sur I.
Notation
L’ensemble des fonctions en escaliers sur I à valeurs dans F se note Esc(I, F )
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MP Fonctions vectorielles
Propriétés 2
1. Si f : [a, b] −→ F est en escalier alors f est bornée sur [a, b]
2. Toute combinaison linéaire de fonctions en escaliers sur I est une fonction en escalier sur I
3. Si F est une K - algèbre normée, le produit de deux fonctions en escaliers sur I est une fonction en
escalier sur I
4. Si f est en escalier sur I, alors ||f || : t 7−→ ||f (t)|| est en escalier sur I
Corollaire 5
Esc([a, b], F ) est un s - ev de B([a, b], F ) l’espace vectoriel des fonctions bornées sur [a, b] à valeurs dans F .
2.2 Fonctions continues par morceaux sur un segment à valeurs dans un evn
Définition 8 (Fonction continue par morceaux)
f : [a, b] −→ F est dite continue par morceaux sur [a, b] si et seulement si ses fonctions coordonnées dans une
base de F le soient.
f est dite continue par morceaux sur un intervalle I de R, si elle l’est sur tout segment de I.
Notation
L’ensemble des fonctions continues par morceaux sur I à valeurs dans F se note CM(I, F ).
Remarque
Propriétés 3
1. Si f : [a, b] −→ F est continue par morceaux alors f est bornée sur [a, b]
2. Toute fonction continue par morceaux sur [a, b] n’ a qu’un nombre fini de points de discontinuité.
3. Toute combinaison linéaire de fonctions continues par morceaux sur I est une fonction continue par
morceaux sur I
4. Si F est une K - algèbre normée, le produit de deux fonctions continues par morceaux sur I est une
fonction continue par morceaux sur I
5. Si f est continue par morceaux sur I, alors ||f || : t 7−→ ||f (t)|| est continue par morceaux sur I
Corollaire 6
CM([a, b], F ) est un s-ev de B([a, b], F ) l’espace vectoriel des fonctions bornées sur [a, b] à valeurs dans F
6
MP Fonctions vectorielles
r
!
Z b X Z b
f= fk ek
a k=1 a
Exercice 8
Montrer que cette intégrale ne dépend pas de la base choisie.
Proposition 13 (Linéarité )
L’application I : CM([a, b], F ) −→ F est linéaire.
Z b
f 7−→ I(f ) = f
a
Corollaire 7
Deux fonctions continues par morceaux sur [a, b] à valeurs dans F égales sur [a, b] sauf en un nombre fini de
points ont même intégrale sur [a, b].
7
MP Fonctions vectorielles
Corollaire 8
L’application : (CM([a, b], F ), ||.||∞ ) −→ F est continue
Z b
f 7−→ f
a
n−1 Z b
b−a X b−a
f a+k −→ f (t)dt
n n n→+∞ a
k=0
Exemple n
1 X cos kπ − sin kπ
Calculer la limite de la suite n n
n sin kπ
n cos kπ
n
k=0
Théorème 12
Soit f : I −→ E une fonction continue sur I à valeurs dans E et a ∈ I.
1. La fonction F : I −→ E
Z x est une primitive de f sur I qui s’annule en a.
x 7−→ f (t)dt
a
2. La fonction f admet une infinité de primitives sur I.
3. Si F est une primitive de f sur I, les primitives de f sur I sont les fonctions x 7−→ F (x) + C où C ∈ E.
4. Pour tout (x0 , y0 ) ∈ I × E, il existe une primitive et une seule de f sur I prenant la valeur y0 en x0 à
savoir la fonction Z x
x 7−→ y0 + f (t)dt
x0
Z x
En particulier la fonction F : x 7−→ f (t)dt est la primitive de f sur I s’annulant en a
a
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MP Fonctions vectorielles
x
(x − t)n (n+1)
Z
Le terme f (t)dt est appelé le reste intégrale ou le reste de Taylor -Laplace
a n!
Démonstration :
Il suffit d’utiliser une intégration par parties ou d’appliquer la formule de Taylor avec reste intégrale sur les
composantes de f dans une base de F
Démonstration :
Appliquer la formule de Taylor avec reste intégrale à f entre a et b et majorer le reste intégrale en utilisant
l’inégalité triangulaire sur les intégrales .
❏
Remarque
La formule de Taylor avec reste intégrale et l’inégalité de Taylor-Lagrange sont des formules globales i.e en
tout point de I.
Démonstration :
Appliquer la formule de Taylor-Young sur les composantes de f en a dans une base de F .
❏
Remarque
La formule de Taylor-Young est une formule locale i.e valable au voisinage d’un point.
Définition 12
Soit f : I −→ F une application définie sur I et a ∈ I. On dit que f admet un développement limité à l’ordre
n ∈ N au voisinage de a s’il existe un polynôme P à coefficients dans F de degré ≤ n tel que :
Remarques
1. Pour calculer la partie régulière d’un DL, on peut utiliser les composantes de f dans une base de F .
2. Toute fonction de classe C n sur un intervalle I admet un DLn en tout point a de I donné par la formule
de Taylor-Young.
3. Une fonction peut admet un DLn en un point a sans être de classe C n par exemple f : x 7→ x3 sin(1/x) si
x ̸= 0 et f (0) = 0 admet un DL2 (0) mais non de classe C 2
4. On peut dériver et intégrer des DLn d’une fonction de classe C n .
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MP Fonctions vectorielles
5. La formule de Taylor-Young est un justificatif de l’existence d’un DL, rarement un moyen de calcul.
∀ x ∈ R, f (2x) = 2f (x)
2. On revient au cas ou f et g sont seulement dérivables sur [a, b]. Pour ε > 0, on pose :
Aε = {x ∈ [a, b], tel que ∀t ∈ [a, x], ||f (t) − f (a)|| ≤ g(t) − g(a) + ε(t − a)}
Exercice 6
Soit E un evn de dimension finie et f : [a, b] → E une fonction dérivable sur [a, b] avec a < b tel que pour tout
t ∈ [a, b]
||f (t)||2 + ||f ′ (t)||2 > 0
Montrer que f s’annule au plus qu’un nombre fini de fois sur [a, b]
Exercice 7
Soit f : [a, b] → E de classe C 1 avec E un e.v normé de dimension finie. On suppose que f (a) = 0. Démontrer
que :
Z b
(b − a)2
f (t)dt ≤ sup ||f ′ (t)||
a 2 t∈[a,b]
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