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2 Exercices 5
1
Chapitre 1
Démonstration.
Soit A un point fixé de E, et A′ = f (A). Pour tout M ′ ∈ E ′ , résoudre l’équation f (M ) = M ′
équivaut à résoudre A′ + φ(AM ⃗ ) = A′ + A′⃗M ′ ou encore φ(AM ⃗ ) = A′⃗M ′ . Dire que cette
′
équation d’inconnue M admet pour tout point M au plus (resp. au moins), (resp. exactement)
⃗ ′ au plus (resp.
donc à affirmer que l’équation φ(⃗u) = u⃗′ d’inconnue ⃗u, admet pour tout u⃗′ ∈ E
au moins), (resp. exactement) une solution.
Ces trois cas correspondent exactement à la notion respectivement d’injection, surjection et
bijection.
⃗ ′ ).
(ii) f −1 (G′ ) est soit vide, soit c’est une variété affine de E, de direction φ−1 (G
En particulier,
• Si f est bijective (ce qui implique dimE = dimE ′ ), alors dimf (F ) = dimF et dim(f −1 (G′ )) =
dimG′ (cet ensemble est dans ce cas toujours non vide).
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Démonstration.
(i) Soit A ∈ F . Soit F ′ = f (A) + φ(F⃗ ) ; d’après les propriétés d’une application linéaire, φ(F⃗ )
est un sous-espace vectoriel de E ⃗ ′ donc F ′ est un variété affine de E ′ .
On va montrer que f (F ) = F ′ , ce qui établira que f (F ) est un sous-espace affine.
Soit M ′ ∈ f (F ).
Il existe M = A + ⃗u ∈ A + F⃗ = F tel que M ′ = f (M ) = f (A) + φ(M A). Or, φ(M − A) ∈ φ(F⃗ )
puisque M − A ∈ F⃗ , donc M ′ ∈ F ′ = f (A) + φ(F⃗ ). On a montré la première inclusion
f (F ) ⊂ F ′ .
Réciproquement, si M ′ ∈ F ′ = f (A) + φ(F⃗ ), on écrit M ′ = f (A) + u⃗′ avec u⃗′ ∈ φ(F⃗ ), donc il
existe ⃗u ∈ F⃗ tel que u⃗′ = φ⃗u ; on a donc M ′ = f (A) + φ⃗u. Soit M = A + ⃗u ; M ∈ A + F⃗ = F
et on a f (M ) = f (A = +φ(AM ⃗ )) = f (A) + φ(⃗u) = M ′ , donc on a bien M ′ ∈ f (F ), et on a
établi que F ′ ⊂ f (F ), d’où f (F ) = F ′ .
(ii) Si on suppose que G = f −1 (G′ ) est non vide, soit A ∈ f −1 (G′ ). On a donc f (A) ∈ G′
et G′ = f (A) + G ⃗ ′ . On sait que G ⃗ = φ−1 (G
⃗ ′ ) est toujours un sous-espace vectoriel de E.⃗ Mon-
trons que G = A + G. ⃗
Soit M ∈ G.
On a f (M ) ∈ G′ donc f (M ) = f (A) + v⃗′ avec v⃗′ ∈ G ⃗ ′ , ce qui prouve que φ(AM⃗ ) = v⃗′ ∈ G⃗′
donc AM ⃗ ∈ φ−1 (G ⃗ ′) = G ⃗ et on a donc M = A + AM ⃗ ∈ A+G ⃗ : on a prouvé la première
inclusion G ⊂ A + G. ⃗
Soit M ∈ A + G. ⃗
On a AM ⃗ ∈G ⃗ = φ−1 (G ⃗ ′ ) donc φ(AM⃗ ) ∈ G.
⃗ D’où f (M ) = f (A) + φ(AM ⃗ ) ∈ f (A) + G
⃗ ′ = G′ ,
ce qui signifie très précisément que M ∈ G : on a établi la deuxième inclusion A + G ⃗ ⊂ G. On
a donc montrer que G = A + G, ⃗ donc G = f −1 (G′ ) est bien une variété affine.
Démonstration.
Supposons que f admet un point fixe A. Soit F l’ensemble des points fixes de f . Soit M un
point quelconque de E.M est un point fixe (invariant par f ) (ou encore M ∈ F ) si et seulement
si : f (M ) = M ⇐⇒ f (A) + φ(M − A) = M ⇐⇒ A + φ(M − A) = A + (M − A) c’est-à-dire si
−−→
et seulement si AM est un vecteur invariant par φ. Or, l’ensemble des vecteurs invariants de φ
→
−
est son sous-espace propre pour la valeur propre 1 (ou { 0 } si 1 n’est pas valeur propre de φ),
−→ ⃗ 1 , ce qui prouve
c’est E1 = ker (φ − idE⃗ ). Finalement on a prouvé que M ∈ F ⇐⇒ M ∈ A + E
⃗ 1.
que F est un sous-espace affine dirigé par E
Supposons maintenant que 1 n’est pas valeur propre de φ. Il reste à établir qu’il existe toujours
un unique point fixe :
Soit O un point quelconque de E, et soit O′ = f (O). L’application linéaire φ − idE⃗ est bijective
(puisque 1 n’est pas valeur propre de φ ), donc il existe un unique ⃗u ∈ E⃗ tel que
′ ′
φ(⃗u) − ⃗u = O − O , et le point M = O + ⃗u = O + φ(⃗u) = f (M ) est bien invariant par f ; de
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plus, c’est le seul, puisque
f (M ) = M ⇐⇒ O′ + φ(⃗u) = O + ⃗u ⇐⇒ φ(⃗u) − ⃗u = O − O′
Démonstration.
Preuve Soit A un point quelconque de E, et soit B = f (A). On sait que pour tout point M ∈ E
on a f (M ) = f (A) + f⃗(M − A) = M ′ . D’autre part on a g (M ′ ) = g(B) + ⃗g (M ′ − B).
On a donc
et puisque la composée de deux applications linéaires est linéaire, ceci permet d’affirmer que
g ◦ f est affine, de partie linéaire L(g ◦ f ) = ⃗g ◦ f⃗. Si de plus f est bijective. Pour tout M ′ ∈ E ′ ,
soit M = f −1 (M ′ ) son unique antécédent par f . On a donc M ′ = f (M ) = B + f⃗(M − A), d’où
M ′ − B = f⃗(M − A). Mais on a vu que f⃗ est également bijective, (et on sait que l’application
réciproque d’une application linéaire est linéaire ). On peut donc écrire M − A = f⃗−1 (M ′ − B)
et f −1 (M ′ ) = f −1 (B) + f⃗−1 (M ′ − B). Ceci prouve que f −1 est affine et que sa partie linéaire
−→
est L (f −1 ) = f −1 .
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Chapitre 2
Exercices
Exercice 1 : Montrer qu’une application f entre deux espaces affines (E, E) ⃗ et (E ′ , E⃗ ′ ) est
′
affine si et seulement si il existe un point A ∈ E, d’image A = f (A) par f , tel que f est une
application linéaire entre les vectorialisés EA et EA′ ′ .
⃗ et E ′ , −
→
Solution : Supposons que f est une application affine entre (E, E) E ′ . Soit A ∈ E
et soit A′ = f (A). L’application vectorielle associée à f par A est linéaire. C’est l’application
φ = L(f ) = f⃗, qui associe à tout vecteur ⃗u ∈ E ⃗ le vecteur →
−′ −
→ →
−
u de E ′ tel que u′ = f (A + ⃗u) − A′ .
Soient tA et ’ A les lois du vectorialisé EA , tA′ et ’ A ’ les lois du vectorialisé EA′ ′ . Montrons la
linéarité de f entre les vectorialisés : Soient B, C deux points de E.
f (B +A C) = f (A + (B − A) + (C − A)) = A′ + φ((B − A) + (C − A))
= A′ + φ(B − A) + φ(C − A).
D’autre part,
f (B) + +A′ f (C) = A′ + (f (B) − A′ ) + (f (C) − A′ )
= A′ + ((A′ + φ(B − A)) − A′ ) + ((A′ + φ(C − A)) − A′ )
= A′ + φ(B − A) + φ(C − A).
On a donc bien f (B +A C) = f (B) +A′ f (C).
Soit maintenant B ∈ E et λ ∈ R.
f (λ ·A B) = f (A + λ(B − A)) = A′ + φ(λ(B − A)) = A′ + λφ(B − A)
D’autre part,
λ·′ f (B) = A′ + λ (f (B) − A′ ) = A′ + λ ((A′ + φ(B − A)) − A′ ) = A′ + λφ(B − A).
On a donc bien f (λA B) = λA′ f (B) et f est bien une application linéaire entre les deux espaces
vectoriels EA et EA′ .
Supposons maintenant que f est une application linéaire entre les deux espaces vectoriels
EA et EA′ . Considérons l’application vectorielle φA associée à f par le point A. Elle associe à
→
−
⃗ le vecteur u3 de E
tout vecteur ⃗u de E, ⃗ ′ , défini par →
−′
u = φA (⃗u) = f (A + ⃗u) − A′ . Montrons
que φA est linéaire. Soient ⃗u et ⃗v deux vecteurs de E. ⃗ Nous poserons B = A + ⃗u, C = A + ⃗v et
D = A + ⃗u + ⃗v . Remarquons tout d’abord que par définition de tA , on a D = B +A C. D’où :
φA (⃗u + ⃗v ) = f (A + ⃗u + ⃗v ) − A′ = f (D) − A′ = f (B +A C) − A′
= (f (B) +A′ f (C)) − A′ = (A′ + (f (B) − A′ ) + (f (C) − A′ )) − A′
= (f (B) − A′ ) + (f (C) − A′ ) .
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Or, justement, on a :
φA (⃗u) + φA (⃗v ) = (f (A + ⃗u) − A′ ) + (f (A + ⃗v ) − A′ )
= (f (B) − A′ ) + (f (C) − A′ )
⃗ et λ ∈ R. Nous posons
Donc on a bien φA (⃗u + ⃗v ) = φA (⃗u) + φA (⃗v ). Soit maintenant ⃗u ∈ E
maintenant B = A + ⃗u et C = A + λ⃗u, de sorte qu’on peut remarquer que C = λ·A B. D’où :
φA (λ⃗u) = f (A + λ⃗u) − A′ = f (C) − A′ = f (λA B) − A′ = (λ ·A′ f (B)) − A′
= (A′ + λ (f (B) − A′ )) − A′ = λ (f (B) − A′ ) .
Or, justement on a :
On a bien φA (λ⃗u) = λφA (⃗u) et φA est linéaire, donc f est une application affine.
Exercice 2 : Montrer que toute application affine dont la partie linéaire est la fonction
nulle, est une application constante.
Solution : Soit f une application affine de (E, E) ⃗ vers E ′ , E⃗ ′ dont la partie linéaire f⃗
−−
⃗ f⃗(⃗u) = → →
est la fonction nulle. On a donc, pour tout ⃗u ∈ E, 0 E ′ Soit A ∈ E et soit A′ = f (A).
−→ −→ −−
→ →
Pour tout point B ∈ E, on a : f (B) = f (A + AB) = f (A) + f⃗(AB) = A′ + 0 E ′ = A′ , donc f
est bien l’application constante, qui associe à tout point de E le point A′ de E ′ .
Exercice 3 : Démontrer
1/Une application affine qui admet un point fixe et dont la partie linéaire est une projection
vectorielle est une projection affine.
2/ Toute application affine f qui vérifie f of = f est une projection.
Solution : 1/Sif est une application affine admettant un point fixe A et dont la partie
linéaire est une projection vectorielle π, soit F = A + Im π et G ⃗ = ker π. Grâce aux rappels sur
les projections vectorielles, π est la projection sur F⃗ = Im π dans la direction de G ⃗ = ker π.F⃗ et
⃗
G sont supplémentaires ; montrons que f = pF,G⃗ . Soit M = A + ⃗x ∈ E, avec ⃗x = ⃗y + ⃗z, (⃗y , ⃗z) ∈
F⃗ × G.⃗ On a f (M ) = f (A) + π(M − A) = A + π(⃗x) = A + ⃗y . Or, M ′ = A + ⃗y ∈ A + F⃗ = F
et M ′ = A + ⃗x − ⃗z = M + (−⃗z) ∈ M + G ⃗ donc M ′ ∈ F ∩ (M + G) ⃗ et donc f (M ) = M ′ est le
projeté de M sur F , dans la direction G. ⃗ On a donc f (M ) = p ⃗ (M ), ceci pour tout M , donc
F,G
on a prouvé f = pF,G⃗ .
2/Sif est une application affine telle que f ◦ f = f , pour tout point B ∈ E, on a en posant
f (B) = A, f (A) = f ◦ f (B) = f (B) = A donc f admet au moins un point fixe. D’ailleurs tout
point M ′ = f (M ) est par le même raisonnement aussi un point fixe de f Soit φ l’application
linéaire associée à f . Pour tout vecteur ⃗u, soit M = A + ⃗u et M ′ = f (M ) ; on a :
M ′ = f (M ) = f (A + ⃗u) = A + φ(⃗u) = f ◦ f (M ) = f (f (M ))
−−→ −−→
= f (M ′ ) = f A + AM ′ = A + φ AM ′ = A + φ(φ(⃗u))
donc φ = φ. ◦ φ et φ est une projection vectorielle, f est une projection d’après ce qui précède.
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Exercice4 : 1/Démontrer que l’endomorphisme de R3 dont la matrice dans la base ca-
1 3 1
−2 2 −2
nonique est −1 3 −1 est une projection vectorielle dont on déterminera les éléments
− 23 92 − 32
caractéristiques.
⃗ dirigée
2/Dans R3 , déterminer la matrice de la projection vectorielle sur la droite vectorielle D
par ⃗u = (1, 0, −1) dans la direction du plan vectoriel P⃗ caractérisé par x + y = 0.
2 1 3
− 21 32 − 12 − 2 2 − 12
Im p = ⟨u⟩ avec u = p (e1 ) = −1 ·ker p = Im(id−p) est engendré par les vecteurs colonnes
3 − 32
− 32 12
3 3
2 2
−2
de I3 − A = 1 −2 1 , donc ker p =< v, w > avec v =
1 et w = −2 . ker p
3 9 5 3
2
−2 2 2
− 92
→
−
est aussi caractérisé par p(x) = 0 ⇐⇒ AX = 0 ⇐⇒ −x1 + 3x2 − x3 = 0 (les trois lignes de la
matrice A donnent la même relation, c’est normal, le rang de la matrice A vaut 1.)
2/ L’image X ′ d’un triplet X de R3 par cette projection p appartient à D ⃗ =< ⃗u > et d’autre
part vérifie p(X) − X ∈ ker p = P⃗ , donc X ′ − X ∈ P⃗ . Traduisons ces deux conditions au niveau
des composantes (x, y, z) et (x′ , y ′ , z ′ ) respectives de X et X ′ : ∃λ ∈ R tels que X ′ = λ⃗u ⇐⇒
x′ = λ
y′ = 0 et les coordonnées de X ′ −X vérifient l’équation de P⃗ , donc (x′ − x)+(y ′ − y) = 0.
′
z = −λ
′ on trouve λ − x − y = 0 donc λ = x + y et les formules
En combinant ces deux relations,
x =x+y
analytiques de p s’écrivent y′ = 0 La matrice de p pour la base canonique est donc
′
z = −x − y
1 1 0
A= 0 0 0 .
−1 −1 0