Devoir Maison N◦ 13
Espaces Vectoriels
Endomorphismes cycliques
d’après E.M. Lyon 2001
Soit E un espace vectoriel sur ℝ .
On note Id l’application identique de E .
Pour tout endomorphisme f de E , on note f 0 = Id , et pour tout entier naturel k , f k +1 = f k f .
Soit p ∈ ℕ∗ . On dit qu’un endomorphisme f de E est cyclique d’ordre p s’il existe un élément a de E
vérifiant les trois conditions suivantes :
• f p (a ) = a
• la famille (a , f (a ),..., f p−1 (a )) est génératrice de E
• la famille (a , f (a ),..., f p−1 (a )) est constituée d’éléments deux à deux distincts.
La famille (a , f (a ),..., f p−1 (a )) est alors appelée cycle de E .
Partie I – Exemples
3.b Montrer, par récurrence, que pour tout entier naturel k , supérieur ou égal à m , le vecteur f k (a ) est
combinaison linéaire des m vecteurs a , f (a ),..., f m −1 (a ) .
3.c En déduire que m = n et que la famille (a , f (a ),..., f n −1 (a )) est une base de E .
4. Soit g un endomorphisme commutant avec f i.e. tel que g f = f g .
On note α0 , α1 ,..., αn −1 les n nombres réels tels que : g (a ) = α0 .a + α1.f (a ) + ... + αn−1 f n−1 (a ) .
On considère h l’endomorphisme de E défini par h = α0 .Id+ α1.f + ... + αn−1.f n −1 .
4.a Montrer que f et h commutent.
4.b Montrer que ∀k ∈ N, g ( f k (a )) = h ( f k (a )) .
4.c En déduire que g = h .
4.d Quels sont les endomorphismes de E commutant avec f ?
Correction
Partie I
2k π 2k π 2 ℓπ 2 ℓπ
Si τ pk ( f ) = τ pℓ ( f ) alors ∀x ∈ ℝ ,cos sin x + sin cos x = cos sin x + sin cos x .
p p p p
cos 2k π = cos 2ℓπ
p p
Or (sin,cos) est libre, donc puis k = ℓ [ p ] .
2k π 2 ℓπ
sin = sin
p p
2.e On a :
(i) τ pp ( f ) = f .
cos(2π p ) 1
(ii) sin = f et cos = λ.f + µ.τ p ( f ) avec λ = − et µ = ( sin(2π p ) ≠ 0 car p > 2 ).
sin(2π p ) sin(2π p )
Par suite ( f , τ p ( f )) est génératrice et ainsi ( f , τ p ( f ),..., τ pp−1 ( f )) aussi.
(iii) ( f , τ p ( f ),..., τ pp−1 ( f )) est formée d’éléments distincts grâce à 2.d.
Ainsi τ p est cyclique d’ordre p .
Partie II
1. Une famille génératrice a plus d’éléments que la dimension de l’espace généré. C’est ainsi que p ≥ n .
2.a f p ( f k (a )) = f p +k (a ) = f k ( f p (a )) = f k (a ) .
2.b Soit x ∈ E . Puisque (a , f (a ),..., f p−1 (a )) est génératrice, on peut écrire :
x = λ0 .a + λ1 f (a ) + ... + λp−1 f p−1 (a ) . On a alors :
f p (x ) = λ0 .f p (a ) + λ1 f p+1 (a ) + ... + λp−1 f 2 p−1 (a ) = λ0 .a + λ1 f (a ) + ... + λp−1 f p−1 (a ) = x
Ainsi f p = Id . On a f f p−1 = f p−1 f = Id donc f est bijective et f −1 = f p−1 .
2.c F = ker( f − Id) et G = ker(Id+ f + ... + f p−1 ) sont des noyaux d’endomorphismes donc des sous-espaces
vectoriels.
Soit x ∈ F ∩G .
On a f (x ) − x = o et x + f (x ) + ... + f p−1 (x ) = o
donc p.x = o puis x = o .
Ainsi F ∩G ⊂ {o } puis F ∩G = {o } .
Soit x ∈ E .
x + f (x ) + ... + f p−1 (x )
Posons u = et v = x − u .
p
x = u +v .
f (u ) = u (car f n (x ) = x ) donc u ∈ ker( f − Id) .
(Id+ f + ... + f n −1 )(v ) = (Id+ f + ... + f p−1 )(x − u ) donne
(Id+ f + ... + f n −1 )(v ) = (Id+ f + ... + f p−1 )(x ) − (Id+ f + ... + f p−1 )(u ) = p.u − p.u = o
donc v ∈ ker(Id+ f + ... + f n −1 ) .
Ainsi E ⊂ F +G puis E = F +G .
Finalement F et G supplémentaires dans E .
3.a La famille (a , f (a ),..., f m −1 (a )) est libre.
La famille ( a , f (a ),..., f m (a ) ) est liée donc on peut écrire :
λ0a + λ1 f (a ) + ... + λm f m (a ) = o avec (λ0 ,..., λm ) ≠ (0,...,0) .
Si λm = 0 alors on obtient une relation linéaire sur (a , f (a ),..., f m −1 (a )) ce qui est impossible puisque
cette famille est libre.
λ
Nécessairement λm ≠ 0 et on peut alors écrire f m (a ) = µ0 .a + ... + µm −1 f m−1 (a ) avec µi = − i .
λm
.
Problèmes Corrigés Prof. Mamouni
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