Vous êtes sur la page 1sur 62

Fulbert MUKALAY MUTOMBO

Maître ès Economie d’Entreprise de l’Université d’Abidjan


D.E.S en Gestion du Développement de l’Univesité de Liège,
Docteur en sciences Economiques et de Gestion, mention :
Economie des Transports et Professeur associé à l’Université
de Kamina

Support de cours d’Economie du Développement


Destiné aux étudiants de deuxième graduat en
Sciences Commerciales et Financières

© Professeur associé F. MUKALAY Mutombo

Année académique 2021-2022


Page |1

ENGAGEMENT PEDAGOGIQUE 2021-2022

INTITULE DU COURS : Economie du Développement

Promotion : G2 T.E.S SCOFI (I.S.S)

VOLUME HORAIRE : 30 H/10 séances de 3 H Théories et 15 H/ 5 séances de 3 H. T.P

TITULAIRE : Pr. Fulbert MUKALAY Mutombo

Gradué en Sciences Economiques Université de Lubumbashi (UNILU)

Maître ès Economie d’Entreprise Université Nationale de Côte d’Ivoire (UNACI) ;

D.E.S. en Gestion du Développement Université de Liège (ULG) ;

Docteur en Sciences Economiques et de Gestion Université de Kamina (UNIKAM).

Grade : Professeur Associé :

- Contact Email : mukalaymutombo@gmail.com,mukalaymutombo@yahoo.fr;


- Contact Téléphonique : 0818153139, 0844586374 ;
- Domaine de recherche :
 Marketing du Développement ;

 Economie du Développement orientation secteur de Transport.


I. Objectifs du cours
Ce cours a pour objectif d’amener les étudiants à la connaissance et à la compréhension des
facteurs qui bloquent le développement des pays en développement et ceux qui compliquent
actuellement la gestion de développement des pays développés.
De manière plus spécifique, les étudiants devront être en mesure :
- De comprendre et d’expliquer le sous-développement et le développement ;
- De connaître les facteurs qui peuvent enclencher et gérer le développement ;
- De déterminer des politiques ou stratégies de développement pour améliorer les
conditions de vie de la population.
II. Moyen pour atteindre les objectifs

Dans ce cours, c’est la méthode ex cathedra qui sera utilisée, autrement dit le cours ne sera pas
dictée, mais exposé et discuté.
Page |2

III. Travaux pratiques et mode d’Evaluation


Outre la partie théorie de 30 Heures, les Travaux Pratiques de 15 Heures porteront sur quinze
exercices. Enfin, dans ce cours, en matière d’évaluation, il y aura trois travaux à savoir : deux
T.P. plusieurs T.D., et une interrogation.

IV. PREREQUIS

Economie Politique.

V. CONTENU DU COURS
Introduction Générale
Chapitre I : Le développement : Mesures et typologie
Chapitre II : Les obstacles au développement
Chapitre III : Les facteurs de production et développement
Chapitre IV : Les secteurs et le développement
VI. Références bibliographiques

- Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement : « rapport


2008 sur les pays les moins avancés : Croissance, pauvreté, et modalités du partenariat
pour les développement « .NATION Unies New York et Genève, 2008 ;
- R. BOURET (1999) : « Relation Economiques internationales « les Editions de la
Chenelière 2eédition ;
- P. Hugon, « Peut-on parler d’une crise ou d’un renouveau de l’analyse économique du
développement ? « Philippe Hugon Paris X Nanterre. 921000,phhugo@club-
internet.fr ;
- J. Palier et B. Prévost (2007) : «Le développement social : nouveau discourt et
idéologie de la Banque Mondial » Economie Appliquée.
- B. Prévost(2005) : les fondements philosophiques et idéologiques du nouveau discours
sur le développement ». Economies et Sociétés Série Développement N° 4, 3/2005,
P.477-96 ;
- B. Prévost (2001) : « Droits et lutte contre la pauvreté : où en sont les institutions de
BretonWood ? » MONDES EN Développement No 128,2004/4,p. 115-25.
- D. H. Perkins, S. Radelet, D. L. Lindauer : « Economie du développement », 3ème
édition, de Boeck, Bruxelles, 2008.
- O. Blanchard, D. Cohen, « Macroéconomie, Pearson Education, Paris, 2002.
Page |3

INTRODUCTION GENERALE.
La pratique sociale, selon Pr Sloman, consiste en la consommation, en production, en la
distribution et en la répartition des produits dans un pays. C’est dans cette tétralogie qu’on
retrouve les éléments du développement et du sous-développement. Par définition :
- La production est l’acte intentionnel de produire quelque chose d’utile ou encore elle
est la création de l’utilité ;
- La distribution est l’ensemble des techniques et de personnes qui facilitent le transfert
des produits de la production à la consommation ;
- La consommation est l’activité qui consiste en l’obtention, en la destruction et en
l’élimination des produits ;
- La répartition est l’ensemble des ressources générées dans un pays et qui sont réparties
équitablement dans la population.
Ce sont les mauvaises performances de cette pratique sociale qui conduisent nombre de pays
soit, au sous-développement, soit dans la mauvaise gestion du développement.
Ce jour, les méfaits du développement et du sous-développement économique font d’une part,
la une des journaux. D’autre part, Depuis si peu, la presse audiovisuelle - la télévision et la
radio - bombardent systématiquement nos sens d’images et de récits à la fois sur les
conséquences du développement tel que le rejet de gaz à effet de serre (CO2, gaz
méthane) dans l’atmosphère et celles du sous-développement telle que l’épidémie d’EBOLA,
la malaria, le choléra.
Dans cette optique, que faut-il faire pour déclencher un développement digne de son nom dans
les différents pays ? Il faudrait pour ce cas une prise de conscience collective au niveau de la
nation. A ce titre, passons en revue quelques cas :
- L’Allemagne, en ruine après la deuxième guerre mondiale, il lui a fallu cinq ans
seulement pour refaire surface et devenir une puissance mondiale ;
- En ruine après la Seconde Guerre mondiale, le japon accède à la superpuissance
économique trente ans plus tard et défie la primauté industrielle américaine ;
- Généralement, dévaster après une guerre fratricide l’Angola, deux ans après est devenu
un pays fréquentable et émergent ;
- La R.D.Congo en 1960 pays envié par nombre d’Africains est devenu sous-développé
et non fréquentable ce jour en raison de l’absence de prise de conscience collective.
Page |4

I. Fondements d’Economie du Développement

1. Le concept développement

11. Approches biologique, sociétale, politique et économique

A. De la biologie
Le terme développement est apparu au XVème siècle1 pour désigner le bourgeon ou la fleur qui
s’ouvre, ou l’animal qui naît et grandit. Il était associé à la théorie de l’évolution naturelle.
B. Approche sociétale
Emprunté au langage de la biologie, le développement a été transposé dans le domaine social
pour décrire la transformation des sociétés qui passent des structures simples à des structures
complexes, qui apparaît comme un processus de changement inévitable à l’instar de l’évolution
naturelle.
C. Sur le plan politique

Il y a eu l’apparition des termes « sous-développé d’une part et développement d’autre part» à


partir du discours sur « l’état de l’Union », du 20 janvier 1949, où le président des États-Unis
HARRY TRUGMAN avait utilisé pour la première fois les termes « sous-développé »
(underdeveloped) ainsi que celui « développé», pour justifier l'aide aux « régions sous-
développées » dans le cadre de la lutte contre le communisme. Il y déclara être du devoir des
pays développés de diffuser leurs connaissances techniques et leur assistance aux pays sous-
développés, afin que les niveaux de vie convergent vers les niveaux occidentaux.
L'objectif d'assistance aux pays sous-développés prend alors le relai de la mission civilisatrice
liée à la colonisation qui était celle des pays du vieux continent. C’est à cet effet que la
Conférence de Bandoeng en 1955 a hâté la mise en place de nouvelles institutions
internationales chargées de mettre en œuvre le modèle de développement défini par les Etats
industrialisés.

D. Sur le plan économique

Il y a l’apparition du terme «Tiers-Monde » utilisé pour la première fois en 1952 par le


démographe Alfred Sauvy : « ce Tiers Monde ignoré, exploité, méprisé comme le Tiers état en
France de l’avant la révolution, veut, lui aussi, être quelque chose ». Elle désigne, comme l'écrit
Alfred Sauvy « l’ensemble de ceux que l’on appelle, en style Nations unies, les pays sous-
développés. » Le Tiers Monde se distingue alors des deux blocs - Occident et Bloc de l'Est - et

1
Petit Robert, Encyclopédia Universalis.
Page |5

a affirmé son unité lors de la Conférence de Bandoeng en 1955. Cette notion devient moins
pertinente dans le dernier quart du XXe siècle en raison de « l'éclatement du Tiers Monde », de
sa différenciation interne, et de la fin de la Guerre froide qui supprime l'opposition entre les
deux premiers mondes en 1989 (chute de mur de Berlin. Mais, nous ne pouvons pas aussi
oublier que dans la littérature économique antérieure, remontant à Adam Smith, Malthus et à
Ricardo, on s’était également penché sur le thème général de l’origine de l’enrichissement
social on dirait aujourd’hui la croissance économique sur les conditions nécessaires au maintien
de ce processus (DESCAMPS C., P. 11).

1.2. De la terminologie selon les périodes


L’évolution des concepts « développement » peut, de ce fait, être retracée suivant cinq
périodes :

- La première va de 1900 à 1949 d’un côté, on parle des pays arriérés de l’autre pays à
économie moderne ;
- 1949-1960 c’est la naissance des concepts développement, sous-développement et
«Tiers Monde» ;
- Dans les années 1960- 1980, on parle des pays en voie de développement ou en
développement ;
- La troisième période de 1980 à 1990 il y a le terme émergent qui apparaît ;
- Et la dernière période allant de 1990 à nos jours c’est l’époque de développement
durable.
1.3. Définition du concept développement et sous développement

Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, trois dimensions ont été successivement
épinglées pour définir le contenu de ce concept de « développement », à savoir la dimension
quantitative, la dimension qualitative et la dimension écologique.
A. Dimension quantitative du développement

Au cours de 30 années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, La croissance économique
était considérée comme une condition nécessaire et suffisante pour le développement. De ce
fait, points local des économies, des politiques et des institutions internationales était de savoir
comment obtenir des taux de croissance élevés. Dans cette optique, les programmes des
développements conçus jusqu’alors pour les PED étaient évalués à l’une de leur capacité à
générer des taux de croissance élevés quel que soit le coût à supporter. Ces programmes
mettaient donc l’accent sur les facteurs devant permettre à l’économie de réaliser des taux de
Page |6

croissance élevés. Ces facteurs sont nécessairement l’accumulation du capital physique et


humain, le taux de croissance du volume main d’œuvre et le progrès technologique.

B. Les aspects qualitatifs du développement

Les expériences constatées de par le monde ont fini par prouver que la croissance économique
n’est pas la seule condition du développement. En effet dans la plupart des pays producteurs et
exportateurs de pétrole, on a observé des taux de croissance très élevés sur des longues périodes
sans qu’il ait pour autant une amélioration notable des conditions de vie de l’ensemble de la
société. Cela est dû aux inégalités observées dans la répartition du revenu national. Au finish
dans sa première définition :

- Développement = croissance économique + amélioration des conditions de vie de


l’ensemble des composantes de la société
C. Dimension écologique du développement : développement durable
Dans les années 1990 apparaît le concept de « développement durable », entendu comme « un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs ». En effet, le développement durable repose sur trois
piliers, à savoir un pilier économique, un pilier social et un pilier écologique. Il s’agit de la
conjonction de l’efficace (plan économique), de l’équitable (plan social) et du viable (plan
environnemental)2 :

Le nouveau .paradigme du développement :

- Développement = croissance économique+ élargissement des capacités à mieux


s’épanouir sur tous les plans (matériel, culturel et social )+ préservation au mieux
de l’environnement.

2
Page |7

En conclusion, le développement peut être défini comme le processus par lequel une société
ou famille cherche à satisfaire les besoins qu’elle considère comme fondamentaux3- pour tout
être humain -.

D. Notion de sous-développement
Le sous-développement prend le sens rétrospectif, une fois atteint l’état de développement.
Cependant, le terme «pays sous-développés» étant considéré comme péjoratif, on a tendance à
le remplacer, en ces temps de rectitude politique, par les expressions «pays en voie de
développement» (PVD), «pays en développement» (PED), «pays de Sud» ou encore «pays de
la Périphérie». Néanmoins, tous les pays du Sud ne répondent pas forcément à ces critères, qui
sont de nature à la fois démographique, sociale et économique.
2. Le concept Economie du Développement

2.1. Origine de l’économie de développement


Les pays dits sous-développés pâtissent, depuis des siècles :
- De la faiblesse de leurs revenus ;
- Et de la pauvreté.
Mais, l’étude précise de cette branche de l’économie était restée un domaine relativement
inédit. Pour de nombreux économistes, c’est un article de Paul ROSENSTEIN-RODAN,
« Problems of Industrialization of Eastern and South-Eastern Europe », paru en 1943 dans
l’Economics Journal, qui a constitué la première publication consacrée à l’Economie du
développement. En effet, quarante ans séparent la publication de l’article fondateur de
ROSENSTEIN-RODAN de la parution, en 1983, de la première édition d’Economie du
Développement.

Comment expliquer le silence dans la littérature économique durant la période allant de 1943
à 1983 ? Et qu’est-ce qui s’était réellement passé ?
- D’une part, ces quatre décennies ont vu l’émergence de la spécialité de l’économie du
développement.

2.2. De la définition de l’économie de développement

En ajoutant au terme développement : «économique». La définition change de sens à savoir :


Le développement économique désigne donc les évolutions positives dans les changements
structurels d’un pays donné ou de sa population (famille) : démographiques, techniques,

3
Notes de cours I. M Ouédraogo, Université d’Ouagadougou II.
Page |8

industriels, sanitaire, culturels, sociaux. De tels changements engendrent l’enrichissement de


la population et l’amélioration des conditions de vie. C’est la raison pour laquelle le
développement économique est associé au progrès. En plus, le développement économique a
d’avantage d’implication, outre une augmentation des revenus par habitant, celui-ci implique
des changements fondamentaux dans la structure de l’économie. Un des éléments clés du
développement économique est que les habitants du pays doivent être parmi les premiers
participants ou processus qui a amené ces modifications structurelles. L’intervention
d’Etrangers est possible, inévitable, mais elle ne saurait constituer l’essentiel. La participation
au processus implique la participation aux fruits de développement et à la production. Lorsque
la croissance ne bénéficie qu’à une petite minorité prospère, nationale ou étrangère, il n’y a pas
développement.
En précédent l’économie au terme « développement, on définit alors, « Economie du
Développement ou de l’Economie de Développement ?» comme étant une branche de
l’économie qui porte sur les modalités de création et amélioration des institutions formelles et
qui les facilitent. Ces problèmes institutionnels sont au cœur du processus de développement
alors que l’économie politique gère les institutions.

II. Rapport entre Economie du Développement et d’autres sciences

1. Economie du Développement et Economie Politique


En 1615, Antoine De Montchrestien annonce que l’économie doit être au service de la politique
et pour se faire il crée ce que l’on appelle aujourd’hui : l’Economie Politique ». L’Economie
du Développement recourt largement aux outils de l’Economie Politique classique et
néoclassique. Mais, le développement pose des problèmes majeurs auxquels ces théories soit
n’apportent pas de réponse, soit donnent seulement des solutions partielles.
L’Economie Politique tend à considérer comme acquis le contexte institutionnel tel que :
- Les infrastructures de transport, le marché, les banques, le commerce international.
L’Economie du développement porte sur les modalités de création d’institutions qui les
facilitent en tout premier lieu que :
- Comment une nation se dote-elle d’un gouvernement soucieux de croissance
économique et capable de la promouvoir ?
- Est-il possible de créer des marchés ou fonctionnement efficace ?
- L’Etat doit-il prendre en moins les fonctions dévolues au marché ?
- La réforme agraire est-elle indispensable au développement ?
Ces problèmes institutionnels sont au cœur du processus de l’Economie de Développement.
Page |9

2. Le rôle du marketing en économie

A. De la définition

Le rôle du marketing dans une économie est d’organiser une rencontre efficiente entre l’offre
et la demande de produits et services. Cette rencontre n’est pas spontanée, mais demande
l’organisation d’activités de liaison de deux types :
- L’organisation matérielle de l’échange, c’est-à-dire des flux physiques de biens depuis le
lieu de production jusqu’au lieu de consommation ;
- L’organisation de la communication, c’est-à-dire des flux d’informations qui doivent
précéder, accompagner et suivre l’échange, afin d’assurer une rencontre efficiente entre
l’offre et la demande.
Etude de la demande et de l’offre

Le producteur PUB et PROM 4 le Consommateur

P PUB et FDV 3 Distributeur PUB 5 P

Offre Etat Demande

Circuit indirect Temps

Q Circuit direct Q

Satisfaction / Insatisfaction 7

Flux physique PUB : Publicité


Flux de communication FDV : Force de vente
PROM : Promotions

B. Le marketing, facteur de développement économique


Le marketing joue un rôle économique important dans le déclenchement un cercle vertueux de
développement économique dont en voici les quatre étapes :

- Le marketing stratégique identifie des besoins insatisfaits ou mal rencontrés et développe


des produits nouveaux adaptés à ces attentes ;
- Le marketing opérationnel met en place un plan d’action marketing qui crée et développe
la demande pour ces produits nouveaux ;
- Cette demande accrue engendre des baisses de coûts, lesquelles permettent des baisses de
prix grâce auxquelles de nouveaux groupes de clients entrent dans le marché ;
P a g e | 10

- Cet élargissement du marché suscite des investissements nouveaux qui engendrent des
économies d’échelle et qui permettent le développement de produits améliorés ou
nouveaux.
3. La Comptabilité
La comptabilité est par, essence, la discipline qui se rapproche plus de l’Economie Politique et
à l’Economie du Développement. Tout comme la comptabilité, l’Economie du Développement
se préoccupe de mesurer la valeur et les résultats des agents économiques dans leur ensemble
et principalement le P.I.B qui en est la mesure indispensable de développement économique
d’un pays.
On sait, à ce sujet, que les relations entre les deux disciplines sont constantes. Il est vrai
qu’on pourrait soutenir que l’économiste serait plutôt un macroéconomiste tandis que le
comptable est un microéconomiste ; cette vision est doublement fausse : l’économiste comme
le comptable peut être un comptable «national» qui peut s’intéresser aussi bien à la
microéconomie qu’à la macroéconomie donc au développement économique.
Il est vrai qu’on entend dire que l’économiste établit des lois d’équilibre de l’économie tandis
que le comptable se contente de les mesurer. Le comptable, principalement celui qui se soucie
de la mesure de l’efficacité des agents économiques, doit réfléchir à la conception de cette
efficacité avant de mettre en place les moyens de mesure appropriés.

Travaux pratiques
1. Pourquoi disons-nous que les méfaits de développement doivent être considérées à la fois
du côté des pays développés et de ceux sous-développés ?
2. Quels sont les défis à relever pour qu’il y ait développement ?
3. Quel est l’élément primordial pour qu’un pays déclenche le développe rapidement ?
4. Quel est l’apport du marketing ou de la comptabilité en Economie du Développement ?
5. Comment pouvons expliquer le rapport entre l’Economie Politique et l’Economie du
Développement ?
6. L’Economie du Développement science ou art ? Expliquer
7. Quels sont les points saillant du sous-développement ?
P a g e | 11

Chapitre I : Le développement : mesures et typologie

I. Les mesures du développement


1. Critères du développement et du sous-développement

1.1. Selon les Organismes internationaux : ONU

Développement Sous-développement
- Prépondérance du secteur industriel - Prépondérance du secteur primaire
- faible pression démographique (agriculture et mine)
- société de consommation de masse - faiblesse de l’industrie
- Revenu élevé par habitant - forte pression démographique
- Importante épargne nationale - sous-alimentation et malnutrition
- Fort appareil éducatif et de formation - faiblesse du revenu par habitant et
pauvreté
- Faiblesse de l’épargne nationale
- faiblesse de l’appareil éducatif et de
formation
1.2. Les nouveaux pays Industrialisés (NPJ)

Il s’agit des pays qui ont connu une industrialisation rapide depuis 20 à 30 ans. On distingue :

- Le« trois dragons » ; Corée du sud, Taiwan, Singapour ;


- Les trois « tigres » : Malaisie, Indonésie, Inde, Thaïlande ;
- Les « jaguars » : Brésil, Mexiques, Argentine.

2. Les Indicateurs de développement économiques

2.1. P.I.B

2.1.1. Définition du PIB


Produit intérieur brut ou PIB : valeur monétaire de l’ensemble des produits finaux fabriqués
sur le territoire d’un pays pendant une période donnée multipliée par le prix courant.

2.1.2. Les trois modes de calcul du PIB


Il existe trois façons de calculer le PIB qui aboutissent toutes au même nombre. Elles reposent
chacune sur une autre optique de la mesure de la richesse créée pendant une période donnée.
P a g e | 12

A. Optique : optique de la production


C’est l’application directe de la définition du PIB que nous venons de commenter. On cherche
à mesurer la richesse produite dans l’économie. Dans ce cas, le PIB est simplement la somme
des valeurs ajoutées :

PIB = Σ VA

La valeur ajoutée d’un bien correspond à la différence entre la valeur du bien ou du service et
la valeur des biens intermédiaires (inputs matériels) qui ont été nécessaires pour le réaliser.
Calculer le PIB à partir de la somme de valeurs ajoutées permet d’éviter de compter plusieurs
fois les produits intermédiaires.

B. Optique de la dépense
Le PIB mesure le revenu d’une année, mais ce revenu va aussi être dépensé. Or, au niveau du
pays dans son ensemble, la dépense va être égale au revenu. On peut donc mesurer le PIB
indirectement en mesurant les dépenses. Une autre façon de présenter la même idée consiste à
dire qu’on va mesurer la richesse au moment où elle va être utilisée.

Dans les deux cas on peut dire que le PIB va être égal à la somme des dépenses ou des
utilisations. On dit que le PIB est égal à la somme des demandes finales.

PIB = Σ Demandes finales

Encore faut-il définir ce que sont les demandes finales. Il s’agit de :

- La consommation ;
- Des investissements ;
- Des dépenses publiques ;
- Et des exportations auxquelles on soustrait les importations.
Le PIB calculé par l’optique de la dépense est donc égal à la somme de la consommation finale,
de l’investissement (ou formation brute de capital fixe), de la variation des stocks et des
exportations nettes.

C. Optique des revenus

Lorsque la richesse a été produite, elle doit être distribuée. Une troisième façon de la mesurer
consiste donc à calculer la somme des revenus des facteurs de production (salaires, revenus du
capital…).
P a g e | 13

PIB = Σ revenus des facteurs

Plus précisément le PIB sera la somme des rémunérations des salariés versées par les unités
résidentes (revenus du travail) et des excédents bruts d’exploitation des unités résidentes
(revenus du capital), auxquels on ajoutera les impôts liés à la production et on soustraira les
subventions d’exploitation (revenus nets de l’Etat liés à la production).

NB : Les trois mesures doivent donner exactement le même résultat.

Ce que nous venons de calculer est ce qu’on appelle le PIB au prix du marché. En effet, nous
avons utilisé les prix de vente des biens sur le marché pour calculer les valeurs ajoutées. On
calcule aussi un PIB au coût des facteurs. Pour l’obtenir, on soustrait les impôts et on réintègre
les subventions au PIB au prix du marché. Ainsi :

PIBcf = PIBpm− impôts indirects + subventions

Le PIBcf est une meilleure mesure de la production que le PIBpm parce qu’il est insensible aux
variations des prélèvements et subventions publics. En augmentant les impôts indirects, l’Etat
fait augmenter le prix des biens, ce qui augmente le PIBpm sans augmenter la quantité de biens
produite. Le PIBcf reste quant à lui constant dans les mêmes circonstances.

PNB = PIBCF + Versement de Reste du monde – Transfert au Reste du monde

2.2. La comparaison des PIB dans le temps et l’espace


Jusqu’à présent, nous avons calculé le PIB pour une période donnée et un pays donné. Cela
nous a permis d’observer comment il était utilisé et réparti. On pourrait souhaiter aller plus loin
dans l’analyse. En particulier, il serait instructif de pouvoir décrire son évolution au cours du
temps, pour mesurer la croissance. Il serait aussi intéressant de pouvoir comparer les PIB de
différents pays, ne serait-ce que pour avoir une idée des écarts entre la R.D.Congo et ses
partenaires européens ou entre pays développés et en développement.

2.2.1. Le PIB réel


Lorsque l’on souhaite comparer les PIB de deux années différentes, on souhaite comparer la
richesse produite pendant ces deux années. Or entre ces deux années, les prix ont forcément
changé. Cela peut être dû à l’inflation et/ou à des variations de prix relatifs, mais une tonne de
blé reste une tonne de blé quel que soit son prix. Il faut donc trouver un moyen de neutraliser
les mouvements de prix.
P a g e | 14

En effet, la production de blé a été divisée par deux et la production d’acier n’a augmenté que
d’un tiers. L’augmentation du PIB nominal est donc largement due à l’augmentation très
importante des prix. Pour se faire une véritable idée de l’évolution des quantités produites, on
doit neutraliser l’inflation. On va pour cela définir le PIB réel.

La méthode est simple, on choisit une année de référence, l’année de base, et on utilise les prix
de cette année pour les appliquer aux quantités produites pendant les autres années. On obtient
ainsi le PIB réel de chaque année au prix de l’année de base. Par commodité, on se contente de
parler du taux de croissance du PIB, mais il faut entendre taux de croissance du PIB réel.

2.2.2. Taux de croissance

𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2005− 𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2004


Taux de croissance = 100 × 𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2004

2.3. L’identité comptable fondamentale

2.3.1. En économie fermée

Partons de la définition du PIB par la dépense. Dans une économie fermée et sans Etat, le PIB
est utilisé soit pour la consommation soit pour l’investissement. Dorénavant, nous noterons Y
le PIB, C la consommation agrégée et I l’investissement. On peut alors écrire :

Y ≡ C + I (1)

Cette égalité est une définition, d’où le signe « ≡ ». Elle est donc toujours vraie. On va
compléter cette première égalité par une autre qui définira l’épargne. Par analogie avec le cas
d’un consommateur individuel, l’épargne (S) est définie par la différence entre le revenu et la
consommation (C). Or on sait que le PIB (Y) est aussi égal à la somme des revenus. Par
conséquent :

S ≡ Y − C (2)

Comme il s’agit aussi d’une définition, cette deuxième égalité est, elle aussi, toujours vraie.
Par conséquent, si on combine les deux définitions, on obtiendra une expression toujours vraie.
On remplace alors Y par sa valeur dans (2) :

S = (C + I) − C

=>S = I (3)
P a g e | 15

On obtient alors l’identité comptable fondamentale en économie fermée sans Etat. Comme elle
résulte de la combinaison de deux égalités toujours vraies, elle est aussi toujours vraie. Elle
traduit le fait que la production est répartie entre les consommateurs et les entreprises. Ce qui
n’est pas consommé, donc épargné, peut être investi et vice versa.

2.3.2. En économie ouverte

Une fois cette identité comptable comprise, on peut par le même raisonnement l’étendre au cas
d’une économie ouverte avec un Etat, qui est beaucoup plus réaliste. On part de la définition
du PIB par la dépense qui donne à présent :

Y ≡ C + I + G + X-M (4)

Où G représente les dépenses publiques et X-M les exportations nettes, c’est-à-dire les
exportations moins les importations.

On définit toujours l’épargne comme la différence entre le revenu et la consommation.


Cependant, il faut à présent soustraire un prélèvement important sur le revenu brut avant
d’obtenir l’épargne : les impôts. Si on note les impôts T, on peut écrire :

S = Y − C − T (5)

Il n’y a plus qu’à remplacer le revenu par sa valeur dans l’expression de l’épargne :

S = (C + I + G +M-X) − C − T (6)

En simplifiant et en réarrangeant, on obtient une identité comptable intéressante :

(S − I) + (T − G) = X-M (7)

Capacité de financement = solde de la balance commerciale. On peut interpréter cette identité


comme traduisant le fait que les productions qui ne sont pas utilisées à l’intérieur des frontières
du pays peuvent être envoyées à l’étranger. En d’autres termes, l’excédent commercial est égal
à la somme de l’épargne privée et de l’épargne publique.

A l’inverse, si l’excédent budgétaire est négatif, c’est-à-dire si on observe un déficit budgétaire,


et si l’épargne privée ne le compense pas, on observera aussi un déficit commercial. Il est donc
fort probable qu’un déficit budgétaire soit accompagné d’un déficit commercial et
réciproquement. C’est pourquoi on parle des déficits jumeaux ou « twin deficits ». L’expression
P a g e | 16

avait connu un certain succès dans les années quatre-vingts lorsque les Etats-Unis avaient vu
augmenter parallèlement leur déficit budgétaire et leur déficit commercial.

3. Les indicateurs sociaux du développement

3.1. La santé/longévité

La longévité est mesurée par l'espérance de vie à la naissance, qui permet de mesurer la
satisfaction des besoins matériels essentiels tels que :

- L'accès à une alimentation saine exemple la consommation de cinq fruits différents par
jour, à l'eau potable et à l’énergie ;
- L’hygiène exemple une toilette pour 15 personne et les soins médicaux ;
- Impact démographique de l’épidémie du sida, covid-19 ;
3.2. Le savoir-faire ou niveau d'éducation

Il est mesuré par la durée moyenne de scolarisation pour les adultes de plus de 25 ans et la
durée attendue de scolarisation pour les enfants d'âge scolaire. Il traduit la satisfaction des
besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur le lieu de travail
ou dans la société.

3.3. Le niveau de vie

Logarithme du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d'achat), afin d'englober les
éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices tels que la
mobilité ou l'accès à la culture ;

- Les conditions de logement ;


- La démographie : le taux de croissance annuel de la population, le taux de fertilité
totale (nombre de naissances par femme) ;
- Le transport en commun.
P a g e | 17

4. L’indicateur du développement humain IDH

4.1. Approche conceptuelle

L'indice de développement humain (IDH) a été créé en 1990par :

- L'économiste indien Amartya Sen ;


- Et l'économiste pakistanais MAHBUB UL HAQ.

Tous deux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour évaluer le
niveau de développement humain des pays du monde. L'IDH se fonde sur trois critères
majeurs :

- La longévité et la santé ;
- Le savoir-faire et le niveau d'éducation ;
- Et le niveau de vie.
4.2. Principe

L'IDH est un indice composite, sans dimension, compris entre 0 (exécrable) et 1 (excellent).

4.3. Les calculs

4.3.1. Formules

Initialement basé sur une moyenne arithmétique, l'IDH se base aujourd'hui sur une moyenne
géométrique. L'objectif est d'éviter qu'un très mauvais score sur l'une des composantes de
l'indice puisse être intégralement compensé par un bon résultat sur une autre des composantes.

A. Formule de 2005

Entre 2005 et 2010, la formule suivante était utilisée :

,
Où A, D et E étaient respectivement les indices de longévité, niveau d'éducation et niveau de
vie.
P a g e | 18

Le calcul de chaque indice est donné dans le tableau ci-dessous :

Calcul des indices composant l'indice de développement humain (jusqu'en 2011)

Valeur
Indice Mesure Valeur maximale Formule
minimale

Espérance de vie à la naissance


Longévité 25 ans 85 ans
(EV)

Taux d'alphabétisation (TA) 0% 100 %


Éducation
Taux brut de scolarisation (TBS) 0% 100 %

Logarithme décimal du PIB par


Niveau de
habitant 100 USD 40 000 USD
vie
en parité de pouvoir d'achat

B. Formule de 2011

Depuis 2011, la formule suivante est utilisée :

Où I Vie, I Éducation et I Revenu sont respectivement les indices de longévité, niveau d'éducation
et niveau de vie.

1re étape : création des indices dimensionnels

Définition des valeurs maximales et minimales des sous-indices

Indices Mesure Valeur minimale Valeur maximale observée

Longévité Espérance de vie à la naissance 20 ans 83,4 ans

Durée moyenne de Scolarisation 0 an 13,1 ans


Education
Durée attendue de Scolarisation 0 an 18 ans

Niveau de vie Revenu national brut par habitant (en PPA en $) 100 107 721

Une fois que les valeurs minimales et maximales sont définies, les sous-indices se calculent de
la manière suivante.

(1)

Pour l’éducation, nous utilisons l’équation 1 pour chacune des deux composantes, puis nous
calculons la moyenne géométrique des indices résultants, et finalement nous appliquons de
nouveau l’équation 1 à la moyenne géométrique des indices, en utilisant 0 comme valeur
P a g e | 19

minimale et, comme valeur maximale, la valeur la plus élevée des moyennes géométriques des
indices obtenus pour la période considérée. Cette méthode revient à appliquer directement
l’équation 1 à la moyenne géométrique des deux composantes.
Chaque indice dimensionnel servant d’indicateur des capacités dans la dimension
correspondante, la fonction permettant de convertir le revenu en capacités est susceptible
d’avoir une forme concave (Anand et Sen 2000). Dans le cas du revenu, nous utilisons donc le
logarithme népérien des valeurs minimales et maximales utilisées.

5. La pauvreté et l’insatisfaction des besoins fondamentaux

5.1. L’insatisfaction des besoins fondamentaux

Les besoins fondamentaux portent sur l’alimentation, l’habillement et le logement, mais aussi
sur les services collectifs de base comme les soins de santé, l’éducation, l’eau potable, le
sanitaire, l’énergie et les transports en commun. Leur satisfaction peut être mesurée grâce aux
indicateurs sociaux et elle est susceptible d’accroître la productivité humaine. Mais la
satisfaction des besoins essentiels est souhaitables en soi, quelles que soient les valeurs de la
société ou l’importance pour la productivité.

5.2. La pauvreté absolue

Elle correspond au seuil en dessous duquel même les besoins les plus élémentaires ne sont pas
satisfaits. La Banque Mondiale estime que l’équivalent de 1,25 dollar par personne et par jour
est le seuil de la pauvreté absolue, 25% de la population du tiers-monde, soit 1,4 milliards
d’hommes, femmes et enfants, vit en dessous de ce seuil. La proportion est en diminution
rapide depuis 1981 mais le nombre reste très élevé.

Les principaux moyens dans le domaine des politiques nationales peuvent être les suivants :

- Des investissements publics dans les services collectifs bénéficiant aux pauvres ;
- Des politiques de développement plus favorables à l’emploi ;
- Des politiques de redistribution des actifs comme par exemple la réforme agraire
redistribution des terres ;
- La redistribution des droits : les privilèges sociaux, les barrières entre classe, l’accès à
l’éducation réservée à une minorité ;
- Depuis une vingtaine d’année un nombre croissant de pays expérimente avec des
transferts conditionnels aux familles à bas revenus.
P a g e | 20

6. Nouvelles approches du développement

6.1. Développement humain durable

Consensus de Monterrey, issu de la conférence internationale sur le financement du


développement, en 2002, marque en tournant décisif de l’évolution des discours officiels sur
le développement depuis des années 1990. De nos jours, dans la plupart des PED ’ essentiel
des recherches sur le développement, en particulier au sein des institutions internationales en
charge de l’aide, se concentre sur les liens entre la lutte contre la pauvreté et la défense des
droits de l’homme.

La notion du développement durable résulte du constant suivant : comme les stocks de


ressources naturelles sont limités, la recherche d’une croissance forte accélérée induis des
externalités négative s qui risquent de compromettre la croissance future et donc le bien être
des générations futures. De ce fait, il faut rechercher le développement pour satisfaire les
besoins des générations présentes sans compromettre les capacités des générations futures à
satisfaire les leurs ; c’est le concept développement durable.

développement = croissance économique+ élargissement des capacités à mieux


s’épanouir sur tous les plans (matériel, culturel et social )+ préservation au mieux de
l’environnement.
6.2. Le Travail Décent
Le concept de Travail Décent a été formulé en 1999 par l’Organisation Internationale du
Travail (OIT) l’organisation spécialisée des Nations Unies pour les questions de l’emploi et de
la protection sociale. Le travail est un facteur clé du bien-être économique des individus. Plus
qu’une source de revenus, le travail contribue au progrès socio-économique et renforce les
individus, les familles et les communautés. Ces progrès ne sont néanmoins possibles que si le
travail est décent. Le travail décent résume les aspirations des êtres humains au travail. La mise
en œuvre de l’Agenda pour le travail décent passe par l’application de quatre objectifs
stratégiques, l’égalité entre hommes et femmes étant un objectif transversal :

- Créer des emplois ;


- Garantir les droits au travail ;
- Etendre la protection sociale ;
- Promouvoir le dialogue social.
P a g e | 21

Ces objectifs stratégiques correspondent aux normes internationales du travail qui ont été
adoptés par les Etats-membres de l’OIT, à savoir essentiellement l’interdiction du travail forcé,
l’interdiction de discrimination, l’interdiction du travail d’enfants, la liberté syndicale et le droit
aux négociations collectives.

6.3. Les objectifs du Millénaire du Développement (OMD)


Les objectifs du Millénaire pour le Développement sont huit objectifs adoptés en septembre
2000 par 189 Etats-membres de l’ONU et quelques organisations internationales. Ils sont
supposés d’être atteints d’ici 2015, chacun des 8 objectifs se décompose en plusieurs cibles.

- Réduire l’extrême pauvreté et la faim ;


- Assurer l’éducation primaire pour tous ;
- Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;
- Réduire la mortalité ;
- Améliorer la santé maternelle ;
- Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies ;
- Assurer un environnement durable ;
- Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
II. Typologie des pays

1. Selon l’espace géographique


Pour certains économistes Européens la délimitation géographique les détermine le sous-
développement pour les uns et le développement pour les autres. Ceux des régions tempérées
sont plus développés que ceux des régions chaudes. Exemple : Amérique du Nord, Europe,
Afrique et Amérique du sud.
2. Selon l’Espace raciale.
Les uns précisent que les pays à peau noir qu’il soit américain ou Africain sont réputés sous-
développés tandis que ceux de la peau blanche reflètent le développement.
3. Selon l’Espace linguistique.
Certains auteurs Français abordent le développement dans le sens de la non existence du mot
développement dans des langues Africaines ce qui les amènes à justifier le sous-développement
de nombre des pays d’Afrique noire. En plus ces deux mondes permettent de voir aisément les
différences entre développement et sous-développement. De nombreux termes ont servi à
évoquer le développement et sous-développement. D’un côté on parle des pays riches de l’autre
P a g e | 22

des pays pauvres. La distinction la plus tranchée est celle que l’on fait entre économies
arriérées et avancées ou entre économie traditionnelle et Moderne.
L’économie arriérée, traditionnelle ou pauvre se caractérise par le rapport économique
traditionnel. Mais les termes auxquels on recourt plus volontiers aux fins des classements,
placent tous les pays dans un processus continu fondé sur leur niveau de développement. Ainsi,
évoquons-nous les distinctions qui séparent pays développés et pays sous-développés ou pour
reconnaître la permanence du changement pays développés et pays en voie de développement
(PVD).
4. Selon la Banque Mondiale
La banque mondiale a affirmé dichotomie pays pauvres par opposition à pays riches qui repose
sur le niveau de revenus et classe les pays en cinq parties. On distingue selon le revenu :
Tableau 1 : Classification des pays selon le revenu national brut par tête en 2004 ($U

Revenu faible ≤ 825


Revenu intermédiaire tranche inferieure 826 – 3 255
Revenu intermédiaire tranche supérieure 3 256 -10 065
Revenu élevé ≥ 10 065
Source : Banque Mondiale 2004.

5. Selon Alfred Sauvy


Le terme en vogue, ce jour, est le Tiers Monde ; la meilleure façon de le définir, est de procéder
par élimination :
- Les pays industrialisés à économie de marché ;
- Les pays industrialisé à économie planifiée ;
- Le reste des pays constituent le Tiers Monde.
La configuration géographique de ce groupe a conduit à une distinction parallèle qui, séparent
le Nord (premier monde et deuxième monde) et le Sud le Tiers monde.
Comme dit ci haut, faudra-t-il parler ce jour du tiers monde ; historique, ce terme vient d’Alfred
Sauvy, qui en 1953 lors d’une conférence avait composé les trois mondes précités à la
configuration l’espace social français d’avant la révolution Française :
- Le clergé ;
- Le noble ;
- Le Tiers Etats.
De ce fait, en 1990 ; la chute du mur de Berlin, a entraîné l’effondrement du deuxième monde.
Ce jour il y a existence seulement de deux mondes économiques
- Pays industrialisés à économie de marché ;
P a g e | 23

- Pays émergents ;
- Les Tiers-Monde.
6. Selon SEN AMARTYA et ANTOINE VAN AGTMAIL
Le concept de « pays émergents » apparait dans les années 1980 avec le développement des
marchés boursiers dans les pays en développement. Le premier à utiliser le terme « marchés
émergents » en 1981 est ANTOINE VAN AGTMAEL, économiste néerlandais à la Société
financière internationale, pour parler « de pays en développement offrant des opportunités pour
les investisseurs », de ce fait, la classification des pays se fera de la manière suivante :

- D'un Pays Sous-développées : IDH de 0 à 0,499 (21 pays en 2005) ;


- Pays Emergents : IDH entre 0,5 et 0,799 (85 pays en 2005) ;
- Pays Développés : IDH de 0,800 et plus (70 pays en 2005, les pays Scandinaves,
l’Australie et le Canada occupent les premières places.

L’IDH est calculé par une équipe du PNUD, un département des NU. L’IDH constitue une
alternative utile au PIB/Habitant, l’indicateur économique classique du bien-être humain.
P a g e | 24

Chapitre II : Les obstacles au développement


L’ère de ce développement économique et social n’a que 200 ans de ce fait ; de 1820 à nos
jours, soit à peu près de deux siècles :
- La population mondiale est multipliée par 6 ;
- Le niveau de vie moyen par 8 ;
- Et la production mondiale par 50 !
Au cours des 19ème et 20ème siècles :
- Le revenu mondial par tête a augmenté au taux annuel de 1,2 %, contre environ 0,05 %
durant les siècles précédents.
Ce taux a même eu tendance à augmenter au cours du temps. Légèrement inférieur à 1 %
jusqu’à la Première Guerre mondiale, il a atteint le double sur le demi-siècle qui a suivi la
Seconde Guerre mondiale et s’est encore accéléré depuis le tournant du millénaire. On estime
aujourd’hui que le potentiel de croissance du niveau de vie moyen des habitants du globe
pourrait être de l’ordre de 2 % sur la très longue période. La croissance du bien-être matériel
s’est accompagnée de progrès tout aussi considérables en matière de santé ou d’éducation.
Avant la fin du XVIIIe siècle. On voyait des individus et des familles s’enrichir, mais les nations
dans leur ensemble et la majorité de leurs habitants étaient pauvres. L’économie était
considérée comme un gâteau de taille définie. On pouvait couper une tranche plus grande, mais
seulement en s’emparant d’un morceau qui, au départ appartenait à quelqu’un d’autre. Rare
étaient ceux qui voyaient la possibilité d’accroître la taille du gâteau afin de permettre à tous
d’avoir de plus gros moreaux comme l’affirme Papa WEMBA : « … la période qui perd ;
perd qui gagne ; gagne »
Mais, l’essence de ce développement économique est intervenu à partir du moment qu’on a
introduit la notion de répartition de revenu équitablement entre individu dans un espace donné
appelé le pays ; cette répartition a créé une mutation structurelle fondamentale dans
l’organisation de la production dans la société supprimant de ce fait la pauvreté.
Bien entendu, cette fantastique accélération du développement économique n’a pas été
uniforme. Tant s’en faut. Derrière les moyennes que l’on vient d’évoquer se cachent des
disparités régionales ou nationales colossales. Toujours selon les chiffres de Maddison, le
niveau de vie moyen de l’Europe occidentale était le double de celui de l’Asie à l’aube de la
révolution industrielle. Le rapport était de 5un siècle plus tard, et de 10 en 1970. Il a depuis
diminué sous l’effet de la croissance rapide de l’Asie du Sud-Est, et surtout de la Chine à partir
de 1980. Si la comparaison est effectuée avec l’Afrique, l’évolution est encore plus dramatique.
P a g e | 25

Le niveau de vie africain était probablement dans un rapport de 1 à 3 comparativement à


l’Europe au début de la colonisation. Il était de 1 à 13 à la fin du deuxième millénaire.
Grosso modo, le niveau de vie moyen observé actuellement en Afrique subsaharienne était
celui de l’Europe occidentale et ses extensions du Nouveau Monde vers le milieu du 19e siècle.
L’Asie actuelle serait, quant à elle, au niveau des pays aujourd’hui développés au début du 20e
siècle.
Il s’est diffusé lentement à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, il a fallu attendre 1950-
1960 pour qu’il pénètre dans une Région non dominée par l’Europe ; le Japon, la Corée du
Sud et la Chine seulement aux années 1980. Dans certaines parties du monde, le processus
n’est pas encore commencé.
- De ce fait, pourquoi certains pays ont-ils commencé à se développer plus tôt que
d’autres ?
- Quels facteurs empêchent certains pays d’accéder, au développement économique ?
Les facteurs qui freinent le développement résultent-ils de conditions internes au pays
où tiennent-ils à des forces extérieures ?
On assiste cependant à deux types d’obstacles à savoir :
- Obstacles internes au développement ;
- Et obstacles international au développement.

I. Les obstacles internes au développement


Toutes les sociétés traditionnelles possèdent deux caractéristiques communes :
- Faible revenu par habitant ;
- Et la pauvreté à outrance autrement dit une absence de croissance économique.
Même en Europe, à la veille de l’industrialisation, l’on notait de grandes différences entre
sociétés, qui expliquent pourquoi le développement a d’abord commencé à l’Ouest avant de
s’élargir à l’Est.
- En Grande Bretagne :
 Les ouvriers étaient libres de changer d’emploi et d’émigrer sous d’autres
cieux ;
 Cependant, le développement était basé sur les secteurs Bancaires et
Commerciaux qui étaient perfectionnés ;
- En Russie féodale le développement était basé sur un pouvoir fort :
 Le paysan était attaché à la terre du Seigneur qui pouvait facilement récolter
l’impôt ;
 Le commerce et transport étaient primitifs.
P a g e | 26

- Au Japon sur le respect absolu de l’empereur le Confucius ;


- La Chine sur le facteur de production : travail ou l’homme est au centre de production.
Il y a de ce fait, six points majeurs qui bloquent le développement de nombre de pays d’Asie,
d’Afrique et d’Amérique latine à l’interne :
- La colonisation et les indépendances ;
- L’absence de soutien du pouvoir public ;
- Les valeurs cultures ;
- L’absence de l’esprit d’entreprise ;
- La minorité bloquée ;
- L’instabilité politique.
1. Colonialisme et indépendance.
L’Indonésie, le Nigeria et le Pakistan ont-ils été en fait, des créations arbitraires du
colonialisme Hollandais et Britanniques qui n’ont rassemblé des populations diverses n’ayant
pas grande chose en commun et ne souhaitant pas maintenir ces limites imposées de l’extérieur.
L’Indonésie, en 1958, le Nigeria, et la République Démocratique du Congo en 1960 ; ont tous
trois dû mener des guerres pour maintenir l’Unité nationale. En 1971, le Pakistan connaîtra
aussi une guerre civile qui aboutira à la partition du pays entre le Bangladesh et l’actuel
Pakistan. La République Démocratique du Congo, ce jour continue dans des guerres dues à la
non acceptation des uns et des autres ; Tutsi et Bantu.
De plus, de nombreuses Régions d’Asie et d’Afrique n’ont guère d’expérience Commerciale
tandis que l’analphabétisme y est souvent général.
Les pays colonisés n’ont pas tous connu la même histoire :
- l’Inde, pays continent, il y avait peu des britanniques pour tenir aussi bien
l’administration et l’armée ; ce qui a favorisé la formation jusqu’au niveau Universitaire
des Indiens. En revanche, l’Indonésie et la République démocratique du Congo aux
indépendances n’ont connu aucun universitaire ; l’administration et l’armée étaient tenu
jusqu’au niveau inférieur par des Hollandais et des Belges.
2. Le soutien des pouvoirs publics au développement
Le problème qui nous préoccupe est de savoir pourquoi des nombreux PVD se refusent
d’assumer la croissance économique de leur pays. Pourtant, tous les dirigeants des PVD
prononcent en en longueur de journée des discours sur l’impératif du développement et
nomment des commissions pour élaborer des plan à cette fin. La réponse paraît évidente, et
pourtant rien n’est plus près de la vérité.
P a g e | 27

3. Les entraves créées par les valeurs de la société.


Si les valeurs de la structure d’une société conduisent à des systèmes politiques qui entravent
ou favorisent le développement économique. Ces valeurs ont une incidence directe ou indirecte
sur l’apparut ion d’un processus de développement. Ex. donner les œufs aux femmes enceintes
reste un tabou en Afrique. L’analyse des rapports entre les valeurs et le développement est née
de l’étude des facteurs qui permettent aux sociétés de générer suffisamment d’hommes
d’entreprises.
4. Minorité bloquée
L’esprit d’entreprise conserve un rôle à jouer dans les pays en voie de développement, la
question alors posée est de connaître les facteurs qui génèrent un nombre suffisant d’hommes
d’entreprise ou l’inverse. Ce sont ces facteurs qui bloquent l’essor d’esprit d’entreprise dans
beaucoup de sociétés du Tiers monde.
4.1. Définition
Selon EVERETT HAGETT les hommes d’entreprises viennent pour une part prédominante de
minorité bloquée. L’idée de base est que, dans une société traditionnelle des obstacles
empêchent certains individus d’accéder aux sources relativement classiques des prestiges, de
pouvoir et de richesses que sont par exemple, les postes publiques importants.
4.2. Empêchements
Ils peuvent être mis dans l’incapacité de s’élever dans la hiérarchie conventionnelle parce qu’ils
appartiennent à un minorité religieuse soumise à des discriminations ou parce qu’il s’agit
d’immigrants venus d’une autre région. Si elles ont joui d’un statut élevé, ces minorités sont
désireuses de trouver une position de richesse et de prestige. Comme elles ne peuvent entrer
dans les Forces Armées ou dans l’administration, le seul chemin qui leur permet d’accéder à la
richesse est de faire des affaires.
4.3. Exemples
- Les parsies en Inde ;
- Les Juifs en Europe ;
- Les Indiens et les Libanais en Afrique.
P a g e | 28

5. L’esprit d’entreprise
JOSEPH SCHUMPETER, économiste Allemand avait publié en 1911 son ouvrage intitulé :
The théory of economic development.
5.1. Définition
Selon JOSEPH, l’homme d’entreprise ou esprit d’entreprise est une personne qui peut prendre
une nouvelle découverte technique ou une nouvelle méthode de gestion pour lui donner une
application pratique dans une usine ou dans une affaire.
5.2. Innovation
C’est une bonne chose de mettre au point une technique ou une innovation novatrice mais, en
moins que quelqu’un ne la mette effectivement en pratique, cette technique n’aurait qu’un
impact minime sur le développement économique.
5.3. Exemples

- Mutwangiyo ;
- Mupikiyo ;
- Moulin d’arachide.
6. L’instabilité politique
Pour les entreprises modernes, privées ou publiques, au minimum il faut éviter la guerre civile,
une insurrection prolongée ou une invasion par des forces hostiles.
Ainsi, la Bolivie a-t-elle eu 150 gouvernements depuis son indépendance en 1825 ; les
investisseurs ne placeront pas leur argent dans des projets uniquement rentables à long terme.
Là où l’instabilité sévit, une solution appliquée par les riches consiste à cesser d’investir dans
l’économie locale et à transférer une partie importante de leurs avoirs dans les banques suisses,
ou à se livrer.
P a g e | 29

II. Obstacles internationaux au développement


1. La détérioration des termes de l’échange

1.1. Qu’est-ce les termes de l’échange ?

L’échange des produits entre deux pays se fait dans un certain rapport, qui a retenu l’attention
des économistes classiques depuis Stuart Mill et à toujours suscité un grand intérêt : on appelle
ce rapport « les termes de l’échange ». Ce terme a été utilisé pour la première fois par A.
Marshall. Les termes de l’échange ont été étudiés chez les classiques d’un double point de vue :
- Ils servent à mesurer les gains qu’un pays obtient ou les pertes qu’il subit dans l’échange
international ;
- Ils ont un élément essentiel du mécanisme d’ajustement des balances des paiements.
- L’expression couramment utilisée est le moyen d’importation et d’exportation pour
tous les biens et services qui sont l’objet d’un échange.

1.2. Quelle est la situation dans les pays en développement ?


Si ces conditions internes constituent les causes principales de la stagnation économique
passée, la réussite du développement dépendra des remèdes nationaux. Mais, l’on soutient
souvent que les principaux obstacles actuels au développement tiennent à des conditions
extérieures aux pays du Tiers Monde. Selon cette thèse, l’existence des pays déjà riches et
industrialisés crée des pressions politiques et économiques internationales qui entravent l’effort
de croissance des pays démunis d’aujourd’hui.
1.2.1. L’impérialisme
Les politiques de libre-échange imposées au Tiers-Monde empêchent la protection des
industries naissantes exemple : Syntexkin, les ressources et les fonds, qui autrement auraient
servi à la production industrielle et à l’accroissement des investissements, sont restés inutilisés.
Le libre échangisme, menant à des importations de vêtements manufacturés et d’articles
similaires, a également détruit, l’artisanat local aggravant de ce fait le non emploi des
ressources nationales. Certains chercheurs ont encore confirmé qu’il y a bel et bien eu jonction
sur les profits. Selon cette thèse, les multinationales vendent aux pays du Tiers Monde à des
prix beaucoup plus élevés que qu’elles pratiquent pour le même produit sur leur marché
national. Pour l’Economiste Brésilien Celso FUNTADO, les PVD connaissent dans les
premières phases du développement, une répartition inégale des revenus. De ce fait, la demande
de produits industriels tend à s’y concentrer sur des articles de luxe – automobile. Les
économiquement faibles n’ayant à leur disposition qu’un surplus monétaire minimal après
P a g e | 30

avoir payé leur alimentation et leur logement. Ce sont précisément des produits de luxe qui
donnent lieu à l’importation. Et les investisseurs Etrangers ont intérêt à assurer le maintien
d’une répartition inégale des revenus, ceci permettant le maintien d’une demande pour les
produits qu’ils sont seuls à pouvoir fabriquer. La classe dirigeante locale partage cet intérêt,
dans la mesure où elle bénéficie des inégalités de la répartition.
D’où la notion de formule de remplacement pour favoriser le développement économique d’un
pays

1.2.2. Notion de formule de remplacement


Compte tenu de la grande variété d’expérience des pays du Tiers-Monde, il serait
catastrophique de laisser entendre que le démarrage du développement passe d’abord par la
remise en place de la situation politique, sociale et économique.
Il n’existe pas de liste normalisée des obstacles à franchir ou des préalables requis avant que le
développement ne soit possible. Au contraire, ainsi que l’a souligné l’historien de l’économie
ALEXANDRE Gerschenkron, il existe généralement pour la majorité des préalables présumés
des formules de remplacement. Comme la main-d’œuvre, le capital est, nécessaire au
développement, on a dira plus sur l’un et l’autre facteur dans la suite du cours.

TRAVAUX PRATIQUES
1. Pourquoi certains pays ont-ils commencé à se développer plus tôt que d’autres ?
2. Quels sont les facteurs qui empêchent certains pays d’accéder au développement
économique ?
3. Les facteurs qui freinent le développement résultent-ils de conditions internes au pays où
viennent-ils des forces extérieures ?
P a g e | 31

Chapitre III : Les facteurs de production et le développement

Introduction
Pour enclencher leur croissance économique, les pays du Sud peuvent mettre en œuvre quatre
facteurs, à savoir les ressources naturelles, les ressources humaines, les ressources financières
et les ressources technologiques.
I. Les ressources naturelles ou la nature (N)

1. Ressources non renouvelable et renouvelable


On dénomme ressources naturelles les diverses ressources minérales ou biologiques
nécessaires à la vie de l’homme et à ses activités économiques. Elles peuvent être subdivisées
en deux groupes distincts :
- Les ressources non renouvelables, constituées par les minéraux (cuivre, cobalt, zinc,
aluminium, diamant, or, bauxite, uranium…) et les combustibles fossiles (pétrole,
charbon, gaz naturel…) qui sont, par essence même, épuisables ;
- Les ressources renouvelables, qui peuvent, en principe, être exploitées sans épuisement
car capables de se régénérer en permanence. Elles regroupent l’eau, les terres
cultivables (sol) et les ressources biologiques (forêts, pâturages, pêcheries maritimes,
biodiversité). Cependant, ce dernier groupe de ressources renouvelables ne peut être
considéré comme inépuisable que dans la mesure où son taux de prélèvement est
inférieur à son taux de régénération.
La possession par un pays de l’une où l’autre de ces ressources peut constituer un catalyseur
efficace pour son développement par les revenus tirés de leur exploitation. Mais cela n’est
possible que si elles sont gérées de manière durable et que les revenus qu’elles génèrent soient
employés, d’une part, à diversifier les activités productives du pays afin de s’affranchir de la
dépendance aux exportations primaires, et, d’autre part, à accroître les dépenses consacrées aux
infrastructures et aux prestations sociales.
Malheureusement, ce n’est pas ce qui s’est produit dans la plupart des PMA, où les ressources
naturelles ont en plus alimenté divers conflits.
2. Le paradoxe de l’abondance
L’Afrique en particulier est généreusement pourvue en ressources, qu’il s’agisse de terres
productives ou de richesses naturelles précieuses, renouvelables ou non. Ces ressources
naturelles dominent l’économie de nombreux pays de ce continent et représentent non
seulement le plus important moyen de subsistance pour des habitants majoritairement pauvres
P a g e | 32

et vivant en zone rurale, mais aussi l’une des principales sources de recettes publiques et de
richesse nationale.
Dans des circonstances appropriées, l’essor des ressources naturelles peut être un moteur
essentiel de la croissance et du développement. En effet, lorsque l’approche retenue est
adéquate, de vigoureuses hausses des cours du pétrole, du gaz et des autres minéraux peuvent
permettre aux pays qui en sont pourvus de développer leurs exportations de ressources
naturelles et, partant, d’accroître nettement leurs revenus, source substantielle de recettes
publiques essentielles au financement du développement.
Malheureusement, dans bien des pays africains riches en ressources naturelles par exemple,
cette abondance s’accompagne de mauvaises performances économiques et d’une détérioration
des conditions de vie de la population. Le Nigeria (pétrole) et la R.D. Congo (minéraux), qui
comptent parmi les pays les plus pauvres du monde, en constituent une illustration
spectaculaire. Il s’agit là de ce qu’il est convenu d’appeler la « malédiction des ressources
naturelles », situation dans laquelle un pays dispose d’un secteur des ressources naturelles
tourné vers l’exportation, qui génère de substantielles recettes publiques mais qui,
paradoxalement, engendre stagnation économique et instabilité politique. Cette expression fait
référence à la relation inverse entre développement et abondance des ressources naturelles.
Cependant, l’essor du secteur des ressources naturelles n’a pas toujours abouti, d’un point de
vue historique, à une détérioration des performances économiques et a même pu favoriser la
mutation de l’économie, conduisant à une expansion de la croissance.
C’est notamment le cas de l’Europe, de l’Australie, du Canada et des Etats-Unis. Aujourd’hui,
certains pays du Sud riches en ressources, tels que les Emirats arabes unis, le Koweït ou le
Qatar, puisent dans les recettes tirées de ce secteur pour moderniser leur infrastructure, créer
des emplois et instaurer un système de protection sociale généreux. De même, le cas du
Botswana est, en Afrique, remarquable, car, tirant quarante pourcent de son PIB des diamants,
ce pays se classe à la seconde place en Afrique pour les dépenses publiques consacrées à
l’éducation et enregistre la croissance la plus élevée au monde depuis 1965. Son PIB par
habitant est dix fois supérieur à celui du Nigeria.
3. Les facteurs de la malédiction des ressources naturelles
Lorsque la richesse provenant des ressources naturelles ne débouche pas sur la croissance et le
développement économiques attendus, plusieurs facteurs sont en cause, à savoir : les
dysfonctionnements de l’Etat, la prédation étatique, les économies (parallèles) de guerre
dominées par les rebelles, les intérêts acquis des acteurs régionaux et internationaux.
P a g e | 33

3.1. Les dysfonctionnements de l’Etat


Les pays comptant de nombreuses sources ponctuelles de ressources naturelles (cobalt, cuivre,
pétrole et autres minéraux) ont tendance à mettre en œuvre des politiques moins prudentes.
En effet, d’une part, l’accroissement des moyens financiers disponibles tend à accroître les
dépenses publiques ; d’autre part, l’expansion du secteur des ressources incite la sphère
politique à utiliser ou affecter de manière irrationnelle les recettes générer par l’exploitation et
la vente de ces ressources (lancement de grands projets d’investissement souvent
improductifs).
3.2. La prédation étatique
Les Etats richement pourvus en ressources naturelles ont également tendance à afficher une
gouvernance médiocre (manque de transparence, corruption généralisée, absence de reddition
des comptes…). En effet, leurs gouvernants, pour qui l’accès au pouvoir équivaut à l’accès à
la richesse et aux sources de richesse à venir, emploient les structures étatiques pour s’en
approprier les gains économiques à des fins personnelles.
Il s’agit principalement des recettes tirées de l’exploitation et de la vente de ces ressources,
dont une proportion importante fait l’objet d’un partage entre les compagnies étrangères et les
dirigeants politiques (la part de ces derniers est versée directement sur leurs comptes bancaires
à l’étranger). A cela s’ajoute les redevances tirées des négociations des contrats miniers avec
les entreprises étrangères. De fait, la corruption entache l’attribution des contrats de concession
portant sur des ressources naturelles, sapant ainsi la gouvernance dans les pays richement dotés.
En outre, ces contrats comportent souvent des clauses de confidentialité (dissimulation des
montants que les entreprises extractives versent au pays hôte), à telle enseigne que les citoyens
ne disposent d’aucun moyen pour obliger leurs dirigeants politiques à rendre des comptes.
3.3. Les économies de guerre
Les ressources minérales, au lieu d’être facteurs de croissance économique, sont parfois
devenues sources d’instabilité sociale et politique et de déstabilisation internationale. En effet,
les rentes issues des ressources naturelles suscitent généralement des guerres civiles et incitent
à la violence, au vol, au pillage et aux luttes entre groupes rivaux.
L’illustration en est le cas de nombreux pays africains fortement tributaires de leurs
exportations de pétrole, de gaz et de minéraux, qui sont plus sujets que les autres aux conflits
liés aux ressources naturelles, au point qu’une proportion considérable des guerres civiles de
la planète s’est concentrée sur l’Afrique.
P a g e | 34

On peut citer comme exemples les conflits autour des « diamants du sang » en Sierra Leone et
en Angola, du « bois de conflit » au Liberia, du pétrole au Nigeria et au Soudan, et des minerais
en R.D. Congo.
3.4. Les intérêts acquis des acteurs régionaux et internationaux
Le pillage des ressources naturelles n’est pas toujours le fait des seuls groupes en lutte à
l’intérieur d’un Etat fragile donné, mais aussi des Etats voisins et des multinationales.
En ce qui concerne les Etats, ils cherchent souvent à profiter de leurs voisins richement pourvus
en ressources naturelles en intervenant militairement pour soutenir soit le gouvernement en
place, soit les insurgés armés. En échange, ils sortent en contrebande d’immenses quantités de
ressources naturelles par mineurs ou entrepreneurs informels interposés (ex : Sierre Leone,
R.D.C., etc.).
S’agissant des multinationales, surtout minières, elles n’hésitent pas, grâce à leurs énormes
capacités financières, à recruter des mercenaires, à fomenter des coups d’Etat ou à apporter un
appui financier, militaire et logistique aux forces rebelles pour déstabiliser les pouvoirs en place
qui refusent de leur céder les entreprises publiques (privatisation) et de déréguler l’économie
afin de leur permettre d’accéder à vil prix aux métaux rares et précieux dont elles ont besoin.

II. L’homme ou le facteur de production : travail


1. Approche conceptuelle

Introduction
L’homme joue un double rôle dans le processus de développement ; il est :
- le bénéficiaire ultime ;
- l’intrant essentiel.
Compte tenu de ce double rôle quelle attitude faut-il prendre à l’échelon de la famille, de la
nation et du monde à l’égard de la croissance démographique ?
- faut-il le croître parce que chaque humain supplémentaire augmenter la force de travail
et ajouter au dynamisme de la créativité ;
- faut-il le limiter parce qu’elle croît le nombre de bouche à nourrir et de corps à vêtir.
Il revient à l’individu de décider de nombre d’enfants qu’il aura. L’augmentation en faveur
d’une intervention consciente du pouvoir politique doit se fonder soit sur le raisonnement selon
lequel les couples ignorent comment atteindre la dimension familiale.
- taux d’accroissement naturel représente la différence entre le taux de natalité et le taux
de mortalité.
P a g e | 35

- Espérance de vie se définit comme le nombre x donnée supplémentaire que des gens
d’un âge donné peuvent escompter vivre.
- La fertilité d’une population se rapporte à sa propension à avoir des enfants.
1.1. ADAM Smith et son Univers
Si Adam Smith est l’auteur le plus optimiste de son époque. Il est l’auteur qui a pu dire que
« le développement économique permet d’arranger la quotidien de toute la population ». Mais,
le fait avait invalidé ce propos, avec la crise apparue au XVIIIè siècle ou l’Angleterre avait mis
en place des lois pouvant protéger les pauvres tout en demandant aux paroisses d’alléger la
misère de ces pauvres.
Pour William Godwin disciple de Rousseau avait estimé que les terres sont tellement féconde
pour nourrir tout le monde mais la gestion des institutions et le gouvernant ne les permettent
d’où l’origine de la misère et de la pauvreté.
1.2. MALTUS et son Univers
Pour le Théoricien de la démographie le plus célèbre et le plus influent de tout le temps, Thomas
R. MALTUS 1766 – 1834 considérait que la passion sexuelle entraînerait une augmentation
démographique tant que la production alimentaire le permettrait. Les hommes ne limiteront pas
une procréation. Si leur salaire en venait à dépasser le niveau de substance ils se marieront à
un âge plus tendre et auront davantage d’enfants.
Dans un exemple célèbre, il soutiendra que les subsistances croissent selon une progression
arithmétique (additive) 2, 4, 6, 8 … tandis que la population se conforme à une progression
géométrique explosive (multiplicative) 2, 4, 8, 16….
1.3. Les mécanismes de réduction du taux de natalité
Par définition, trois modes d’évolution démographique peuvent influer sur le taux de natalité :
- Le premier est l’évolution de la structure de la population quant à ses groupes d’âge et
à sa répartition sexuelle. L’augmentation de la proportion des gens en âge et à sa
répartition de reproduire élèvera le taux de natalité : inversement, si la population
commence à compter de proposition importante des gens âgés, le taux de natalité
diminue. De même, du fait de la migration des mâles, réduira le taux de natalité ;
- Le deuxième type de mécanisme qui influe sur le taux de natalité et le changement de
la proportion des adultes mariés lequel peut tenir à la fois au nombre des adultes qui se
marient et restent mariés à un moment de leur existence ;
- Le troisième porteur est le taux de fécondité matrimoniale, le nombre des enfants issus
du couple marié moyen. Toutefois, l’âge tardif du mariage joue un rôle important
prédominant dans la baisse du taux de natalité.
P a g e | 36

Une chute significative de la fécondité matrimoniale dépend des trois conditions préalables
base :
- Il faut que la décision d’un couple quant au nombre d’enfants qu’il veut avoir, soit
acceptable par la société ;
- la réduction de la fécondité doit apparaître avantageuse sur le plan social et
économique ;
- il faut disposer des techniques efficaces de réduction de la fécondité dont les couples
soient informés et qu’ils acceptent d’utiliser.
1.4. Les théories modernes de la fécondité.
Les enfants procurent des avantages qui peuvent se répartir en atouts économique et
psychologique dans les quelques années qui suivent leur naissance, ils peuvent compléter les
gains Familiaux par leur travail. Les exploitations agricoles et les autres entreprises familiales
donnent habituellement la possibilité, même à un très jeune enfant, de travailler pour accroître
la production.
De plus, dans des nombreuses sociétés démunies, les enfants ont une activité salariale hors de
leur foyer. A plus long terme la progéniture assure une forme de sécurité sociale dans les
sociétés dépourvues de programme institutionnel d’aide aux personnes âgées. L’autre
argument réside du fait du taux élevé de la mortalité infantile et juvénile, incite les couples à
continuer à avoir des enfants.
1.5. Intervention sélective
On a proposé de nombreuses sélectives, c à d des politiques spécifiques susceptibles de réduire
la fécondité :
- Le développement de la formation féminine ;
- Etudes de systèmes officiels de sécurité sociale ;
- l’interdiction du travail des enfants ;
- la scolarité obligatoire ;
- l’élévation du statut des femmes ;
- recours à des incitations et des freins monétaires en fonction du nombre d’enfant
par famille ;
- diminution de la mortalité infantile ;
- pour certains pays, retarder l’âge légal minimum du mariage.
P a g e | 37

2. Le rôle du travail
Le personnel affecté à une activité économique peut s’interpréter à la fois comme un coût et
comme un profit :
- Comme un coût, il est indispensable de le payer ;
- Il est profitable de deux manières :
 Les imperfections du marché permettent d’en accroître la production au moyen
des politiques qui organisent mieux la main d’œuvre disponible et par
l’adoption de la technique plus adaptée aux dotations en facteurs des PVD.
 L’accroissement des emplois des démunis peut constituer une méthode efficace
et bon marché pour accroître part du revenu total.
2.1. La structure du marché du travail
Un pays VD typique pourrait se représenter au moyen d’une structure d’emplois à trois
niveaux :
- Le secteur urbain moderne est celui où tout le monde travaillait, et cela était possible.
Il comprend :
 L’Administration et les grandes entreprises ; ce secteur moderne doit ses
principaux attraits aux salaires élevés qu’il propose et à la grande stabilité des
emplois offerts ;
- Le secteur urbain non structuré ; les boutiques et vente des productions fabriquent et
vendent une vaste gamme de biens et des services. En faisant parfois concurrence aux
entreprises de plus grande taille. Les salaires versés dans le secteur urbain non structuré
ont des chances d’être encore supérieurs à ceux perçus par les personnes qui travaillent
en dehors des villes, sur le marché de l’emploi rural. Cette différence de salaire est en
partie illusoire, car les habitants des villes doivent pour leur alimentation et leur
logement dépensé davantage que les ruraux, ils sont fréquemment contraints d’acheter
des biens que l’on trouve gratuitement.

2.2. Les migrations internes


En raison de la hausse du PNB et de l’évolution de la structure des emplois est inévitable. Dans
leur majorité, les migrations internes se font de la campagne vers la ville. Des nombreux
théoriciens ont successivement soutenu que la décision de partir était principalement dictée par
des facteurs économiques. Certains auteurs anciens ont distingué les facteurs d’attraction et les
facteurs de pression, selon eux, l’exode rural peut tenir soit à l’évolution économique favorable
qui se produit en ville, soit aux développements négatifs enregistrés à la campagne.
P a g e | 38

2.3. Les migrations internationales


Il est utile de distinguer les actifs non qualifiés des actifs qualifiés ou formés. Stigmatisée par
l’expression fuite des cerveaux, l’émigration d’actifs formés et hautement qualifié incite la
répulsion de la majorité des pays du Tiers Monde, et ce pour deux raisons. D’une part cette
élite représente l’une des ressources les plus rares des PVD, d’autre part, sa formation à
demander du temps, coûte Cher et bénéficie d’importants subsides étatiques. Le départ de ces
personnes qualifiées pour l’étranger peut donc être onéreux Outre que les pays perdent leurs
services, les frais de formation de remplaçants sont probablement élevés. Pourtant, si elles sont
une telle productivité dans leur pays, pourquoi ne pas les payer suffisamment pour les y garder.
2.4. La mesure du nombre de population active
Dans les pays avancés, le nombre des actifs se mesure à partir de la notion de population active,
laquelle se compose de tous les titulaires d’un emploi et tous ceux qui en recherchent réellement
un.
Dans les conditions des PVD, le nombre des actifs ne constitue généralement pas un obstacle
au développement, même si la pénurie des travailleurs et des gestionnaires qualifiés peut être
grave. On compte habituellement plus des gens disposés à travailler que des gens occupés, et
nombre de ceux qui travaillent sont sous-employés.

3. L’éducation

3.1. Définition de l’éducation


L’éducation peut se définir comme étant l’ensemble des méthodes de formation humaine, ou
de manière plus étroite en tant que processus survenant dans des institutions spécialisées, elle
constitue la forme essentielle d’épanouissement des ressources humaine, et ce, dans plusieurs
acceptions.
- la demande populaire d’éducation et de scolarisation est énorme dans le PVD, le
nombre des candidats à l’admission dans le réseau scolaire est nettement supérieur à
la quantité des places disponibles.
- La foi dans l’importance de l’éducation se fonde sur un deuxième argument, la
corrélation fréquemment observée entre la formation et les revenus aux niveaux tant
industriel que collectif.
P a g e | 39

3.2. Structures
Habituellement trois catégories majeures d’acquisition des connaissances sont identifiées :
- L’éducation officielle dispensée dans les écoles, les bénéficiaires sont pour la plupart
des gens jeunes sans expériences professionnelles.
- L’éducation non officielle dispensée à l’extérieure de l’école, suivie par des adultes,
très court et spécialisée.
- L’éducation marginale est l’acquisition des connaissances en dehors de tout cadre
institutionnel. Les gens apprennent beaucoup des choses importantes chez eux, à leur
travail, et dans la collectivité en générale.
3.3. Rôle de l’éducation dans le développement
- La formation est génératrice d’avantages civiques et constitue un préalable à la
démocratie politique ;
- L’amélioration de la productivité dans la production ce qui crée le progrès technique et
technologique.

4. Santé et nutrition

4.1. Définition
L’OMS la définit comme un état de bien être total, physique, mental et social. Pour la majorité,
la santé consiste simplement en l’absence de maladie et d’infirmité.
L’état de santé d’une personne peut se déterminer en moyen d’un examen clinique, effectuer
un médecin qualifié. Faute de pouvoir, généralement examiner des groupes nombreux, il faut
se fier aux statiques pour définir l’état sanitaire des populations entières. Ces statistiques sont
de deux sortes :
- Celle de la morbidité (maladie)
- Et celle de la mortalité (décès).
4.2. Structure et tendance
- Le taux de mortalité infantile de 100 pour 1000 enfants nés vivra à 12 ans à mesure que
l’on s’élève dans l’échelle des revenus.
- L’espérance de vie. Par exemple des enfants nés en 1980 dans les PVD peut escompter
une durée de vie moyenne de 53 ans tandis que ceux des pays riches nés au courant de
la même année ont la chance de vivre en moyenne 75 ans. Alors le taux de mortalité
baisse au fur et à mesure du développement national parallèlement, l’espérance de vie
s’élève.
P a g e | 40

4.3. Effet de la santé sur le développement


- La santé élargie l’éventail des potentialités humaines de toutes sortes ;
- Le service sanitaires augmentent la qualité, tant immédiate que future, du capital
humain ;
- L’amélioration de l’état sanitaire et nutritif des enfants favorise la productivité à venir,
en aidant les enfants à se transformer en adulte plus forts, plus sains.
III. Le capital et épargne

Introduction
La stratégie qui met l’accent sur la formation de capital l’emporte en influence et en longévité
pour un certain nombre de raisons, à savoir :
- Elle se fonde sur des principes théoriques plus respectables :
- Le fondamentalisme du capital faisait écho aux objectifs et aux stratégies des donateurs
dans les années 1950 et 1960 en offrant un fondement explicable, précis à la
justification des besoins en matière d’ordre.
NB : Pour beaucoup, la pénurie de capital apparaissait comme un obstacle majeur à un essor
économique accéléré. L’intégration de la notion du capital humain a renforcé l’argument selon
lequel la formation de capital constituait le pivot du développement.

1. L’utilisation productive du capital

1.1. Quelques objectifs


A partir de l’objectif d’une croissance de 6% des revenus globaux réels, les besoins annuels
sur investissement seront fonction du volume de l’épargne disponible et du contexte dans lequel
se produit la formation du capital.
Le PVD dans lequel les prix micro-économique de base (taux de charge, taux d’intérêt, taux de
salaire sont approximativement égaux aux valeurs de rareté des facteurs de production
affecteront leurs faibles capitaux là où leur emploi aura le maximum d’efficacité avec une
main d’œuvre relativement abondante. Dans ces circonstances, un apport donné aux réserves
de capital peut générer des augmentations de production supérieures à celle que connaissent
des pays dotés d’une production plus capitalistique.
P a g e | 41

1.2. Le choix entre l’investissement capitalistique et l’investissement

laboristique
La production capitalistique dans les pays pauvres en capital débouche :
- sur une baisse de taux de croissance des revenus,
- sur une forte réduction de la consommation ;
- sur une conjonction de ces deux résultats.
Il est plus utile d’utiliser dans ces pays des investissements à forte intensité laboristique.

1.3. Source d’épargne


Soit S épargne disponible, Sd épargne intérieure, Sf épargne étrangère :
S = Sd + Sf
On peut ventiler Sd en deux éléments : Sg épargne du gouvernement ou secteur public et Sp
épargne intérieure privée.
Sd = Sg + Sp (2)
Sg est constituée essentiellement de Sgb épargne budgétaire = surplus des recettes publiques sur
la consommation publique
Sg = Sgb Sgb = Rp – Cp (3)
Sgedes entreprises publiques
Sp provient de deux sources : Spe épargne des Entreprises, Spm épargne des ménages
Sp = Spe + Spm (4)
Spe = bénéfice non distribué dans les sociétés – la dividende versée
Aux actionnaires Spe = Ye – dividende versée aux actionnaires
Spm = Ym – C
Sf = Sfo épargne officielle étrangère ou aide étrangère et Epagne étrangère privée ventilé en
deux emprunts Commerciaux extérieurs ou consolidation de la dette.
Sfpd et investissement direct aux entreprises SfpeDonc nous avons :
S= Sd + Sf = (Sg + Sp) + (Sfo + Sfp)
= [(Sgb + Sge) + (Spmt + Spe)] + (Sfo + Sfpd + Sfpe)
Le recours aux diverses sources d’épargne varie selon les pays VD en fonction de :
- Facteur de production, Niveau de revenu individuel, Potentiel en ressources
naturelles, Nature des politiques de mobilisation de l’épargne adoptée par le
gouvernement.
P a g e | 42

IV. Les ressources technologiques ou économie numérique

1. De la technologie

1.1. Définition
La technologie est l’étude systématique des instruments, des procédés et des méthodes qui sont
employés dans les diverses branches de la technique. Celle-ci s’entend d’abord comme le
savoir pratique qui permet d’utiliser la nature, et ensuite comme le savoir faire pratique qui
permet la création des instruments grâce auxquels les hommes produisent les biens nécessaires
à leur subsistance (outils artisanaux, appareils, machines automatiques, etc.).
Ainsi entendue, la technologie (ou la technique) est un facteur important de la croissance.
Les pays en développement peuvent recourir, pour assurer leur croissance économique, soit au
transfert de technologie, soit à la mise au point de technologies appropriées.
1.2. Le transfert de technologie
Les pays en développement disposent de plusieurs canaux pour accéder à la technologie des
pays avancés, à savoir :
- L’achat d’un brevet d’invention, document qui, d’une part, crée une situation juridique
protégeant l’inventeur en lui conférant un droit exclusif d’exploitation sur son
invention, et, d’autre part, permet de tirer un profit financier de l’innovation brevetée
en organisant l’exploitation par un ou des partenaire(s) ;
- La concession d’une licence de fabrication, contrat par lequel le concédant autorise la
fabrication de son produit par un producteur étranger au moyen de sa technologie son
savoir-faire technologique et managériale moyennant paiement ;
- La formation d’entreprises conjointes ou coentreprises (joint venture), firmes distinctes
créées par des sociétés indépendantes les unes des autres (deux ou trois partenaires en
général), par transfert d’une fraction de leurs ressources (humaines, technologiques,
commerciales) en vue de la conduite d’une action commune (approvisionnement,
fabrication, commercialisation…) ;
- De telles entreprises permettent aux producteurs des pays du Sud d’acquérir une
certaine maîtrise des techniques que les producteurs des pays du Nord mettent en œuvre
;
- L’implantation des entreprises multinationales, firmes qui possèdent ou contrôlent des
unités de production dans plus d’un pays ; investissant une part significative de leurs
avoirs dans la recherche et développement, elles détiennent une bonne maîtrise de la
P a g e | 43

technologie, constituant ainsi, potentiellement, une source féconde d’informations


précieuses sur les nouveautés en matière de techniques, de procédés, etc.
Cependant, l’aptitude d’un pays en développement à exploiter les opportunités de ce type est
largement tributaire de sa capacité d’absorption d’informations nouvelles, capacité qui dépend
elle-même du niveau de formation des habitants. En effet, ce n’est qu’à cette condition que ces
derniers seront capables non seulement d’apprendre et de mettre en pratique ce qu’ils ont
appris, mais surtout d’entreprendre, à partir de cette base, des travaux locaux de recherche et
développement pour adapter la technologie étrangère aux conditions locales.
De fait, la technologie du Nord est conçue pour économiser le travail dans des pays où la main-
d’œuvre est rare et chère, d’où sa mécanisation et son automatisation croissantes. Transférée
pour s’appliquer telle quelle dans les pays du Sud, pourvus de dotations en facteurs opposées,
cette technologie limite la capacité d’accueil du marché du travail de ces derniers pays.
1.3. La mise au point de technologies appropriées
Il existe deux conceptions de la notion de technologie appropriée aux pays du Sud : une
première qui l’assimile à la technologie abandonnée par les pays du Nord, et une deuxième qui
la rapproche aux techniques dites « intermédiaires ».
1.3.1. La vieille technologie du Nord
Pour le premier courant, la technologie appropriée aux pays du Sud est celle que les pays du
Nord ont utilisée au cours des étapes antérieures de leur évolution économique ou industrielle.
Il s’agit, en effet, d’une technologie à utilisation intensive de main-d’œuvre, qui est
effectivement adaptées aux conditions spécifiques des pays du Sud où la main-d’œuvre est
abondante et moins chère.
Cependant, quand l’Etat réussit à imposer l’importation de ce genre de technologie, il rend
certainement possible une création importante d’emplois, mais une telle politique peut conduire
à un retard technologique et à l’inefficacité de l’industrie.
Par ailleurs, le choix technologique n’est pas exercé librement, en dehors de tout
conditionnement interne ou externe. De fait, quels que soient les facteurs qui provoquent le
démarrage de l’industrialisation, ce choix est déterminé par la demande tant interne qu’externe
des produits de l’industrie locale : sur le plan interne, il faut, pour satisfaire la demande des
minorités privilégiées locales, seule solvable, fabriquer des biens présentant une
qualité comparable à celle des mêmes biens produits dans les pays du Nord, de sorte que le
recours à la technologie utilisée au même moment pour la fabrication d’un même type de biens
est la seule démarche rationnelle pour l’entrepreneur ; sur le plan externe, il faut, pour rendre
P a g e | 44

les produits locaux compétitifs, les conformer aux normes requises sur le marché mondial,
d’où, une fois encore, recours à la technologie de pointe du Nord.
1.3.2. Les techniques intermédiaires
Pour le deuxième courant, la technologie appropriée aux conditions spécifiques des pays du
Sud est celle dite « intermédiaire », car se situant à mi-chemin entre les méthodes agricoles et
artisanales traditionnelles et les techniques sophistiquées modernes.
Pour mettre au point ces techniques intermédiaires, il faut promouvoir la recherche scientifique
en vue d’approfondir les connaissances locales de manière à élaborer des techniques simples
mais améliorées et adaptées aux conditions locales.
Mais cela suppose une certaine capacité d’innovation ou une certaine créativité technologique
du système productif. En effet, la caractéristique fondamentale de la technologie est qu’elle se
renouvelle de façon incessante, faute de quoi elle risque de devenir rapidement obsolète. A ce
titre, les producteurs doivent être en mesure de susciter un flux permanent d’innovations qui
enrichissent et renouvèlent sans cesse la technologie. La création de cette capacité à innover
est elle-même principalement liée au niveau général d’éducation de la population et à
l’efficacité des méthodes de formation et de qualification de la main d’œuvre
2. De l’économie numérique

2.1. De la définition
L’économie numérique désigne le secteur de l’activité économique relatif aux technologies de
l’information et de la communication ; notamment de la production et la vente des biens,
services et contenus numériques. Au-delà des échanges de biens et services, c’est aussi c’est
aussi la capacité de mémoriser, de traiter et de transmettre de l’information numérisée. Par
conséquence, c’est la convergence de l’informatique, des télécommunications et de
l’audiovisuel.
2.2. Domaines d’application
il faut reconnaître qu’avec l’expansion de l’économie numérique tous les secteurs de la vie
sociale sont concernés : commerce, éducation, énergie, industrie, banque, administration, santé.
L’usage est très élevé en entreprise. Dans les statistiques publiques, l’économie numérique est
assimilée aux technologies de l’information et de la communication (TIC), et en particulier aux
secteurs producteurs. Le secteur des TIC regroupe les acteurs qui produisent des biens et
services supportant le processus de numérisation de l’économie, c’est-à-dire la transformation
des informations utilisées ou fournies en informations numériques. De façon élargie,
l’économie numérique englobe le secteur des télécommunications, de l’informatique et de
P a g e | 45

l’électronique, mais aussi le commerce électronique, les services d’intermédiation sur internet
et les médias numériques.
2.3. Impact l’économie numérique dans les activités économiques

2.3.1. Dans les entreprises


Les TIC contribuent très largement à l’essor des entreprises en favorisant une plus grande
productivité, grâce à l’innovation de la vente électronique qui offre l’avantage de la rapidité et
permet aux entreprises d’accroître le volume des échanges avec la réduction du nombre
d’intermédiaires entre acheteurs et vendeurs. Par ailleurs, l’utilisation du numérique favorise,
la délocalisation, externalisation ou offshoring, de certaines activités et services comme le
traitement de données, la recherche et développement au profit des entreprises et les processus
de création d’entreprise, dans les parties du monde où les coûts sont plus bas
2.3.2. Dans le secteur agricole
Selon la banque mondiale, l’accés à l’information sur les stocks et les prix par le téléphone
mobile a aidé les agriculteurs à accroître leurs revenus agricoles d’enviran 24 %. En effet, il
faut dire que le numérique profite aux agriculteurs par la réduction des coûts liés à la recherche
de l’information sur les prix et des frais de transport des produits sur les lieux de vente ; d’où
l’intérêt du haut débit sur tout le territoire national.
Dans le domaine d’élevage, il permet de lutter contre le vol des bétails et la prolifération des
maladies du betail.
Pour la pêche, l’utilisation de téléphones portables permet aux pêcheurs de s’informer sur les
stocks de poisson, il existe aussi d’écran radar avec vocation d’assures la surveillance des
pêcheurs.
2.3.3. Dans le commerce
Le faible niveau de bancarisation handicape le développement du e-commerce. On note
cependant la méfiance des consommateur à l’égard des paiements en ligne, un mauvais système
d’adressage qui freine les livraisons à domicile, le paiement par mobile pour certaines
transactions. Le développement des sociétés de transfert électronique telles que MPESA,
AITELMONEY, PEPELE, ORANGEMONEY s’est traduit par une augmentation des flux de
trésorerie d’argents à partir de l’année 2012 ; des centres urbains vers les zones rurale.
Toutefois, on regrette à ce niveau l’insuffisance des points d’accés ou agences dans les régions
de l’intérieur et dans les zones rurales. Cette insuffisance résulte en réalité de l’indisponibilité
de l’internet dans les milieux ruraux.
P a g e | 46

2.3.4. De la création d’opportunités d’emplois


Selon la banque mondiale, dans son rapport sur l’économie numérique, 10 % de taux de
pénétration internet entraine 1.3 % de croissance de l’économie. Selon Arthur OKUN qui décrit
une relation linéaire empirique entre le taux de croissance du PIB et la variation du taux de
chômage. En dessous d’un certain seuil de croissence, le chômage augmente au dessus de ce
seuil ; il diminus à élasticité constante, c’est-à-dire pour chaque poins de croissance au dessus
de 3 % le taux de chômage diminus de 0.5 point.
∆𝑌
∆U= - 0.5*( 𝑌 (%) – 3)

U = chômage ;
Y = productivité.
2.3.5. Réduction des dépenses de l’Etat
Cette réduction concerne d’abord les échanges téléphoniques et de l’internet, les coûts
administratifs sont réduits. En effet l’audit physique et biométrique des agents de l’Etat a
comme objetif global la maîtrise des effectifs de la fonction publique et de la masse salariale,
par l’identification physique de l’ensemble des agents de l’Etat ce qui a facilité la bancarisation.
P a g e | 47

Chapitre IV : Les secteurs et le développement

I. L’agriculture
1. Différence entre l’agriculture et les autres secteurs
Pour comprendre le développement, il faut appréhender la nature de l’agriculture. L’agriculture
ne constitue qu’un secteur d’activité parmi des nombreux autres mais, c’est un secteur
spécifique :
- Tout d’abord, dans un pays se trouvant dans la première phase de son développement,
elle emploi beaucoup plus des gens que d’autres activités ; ainsi dans le PVD les plus
démunis elle occupe au minimum 60 % à 70% de la population active locale ;
- En second lieu, les activités agricoles remontent à plusieurs milliers d’années quand
l’humanité a abandonné la chasse et la cueillette d’où elle tirait l’essentiel de sa
subsistance. Ce long passé vaut à l’économie rurale le qualificatif fréquent de
traditionnelle ;
- L’importance majeure du sol en tant que facteur de production.
2. Liaison l’agriculture et Industrie dans le développement.

2.1. L’apport de l’agriculture au développement


Notons cependant, comme dit ci haut : « L’apport de l’agriculture au développement passe par
la création d’exportations agricoles ». mais, depuis la fin des années 1950, certains
économistes ont soutenus le contraire ; que les exportations de produits primaires autres que le
pétrole ne peuvent être un moteur efficace du développement économique en raison de la
progression des marchés des produits primaires, tant agricoles que miniers, trop lente pour
alimenter la croissance , au déclin des prix de vente de ces produits ; de l’instabilité excessive
des recettes et du non fonctionnement des liaisons ;c’est-à-dire l’absence des infrastructures
routières, l’exode rural des femmes et l’absence du personnel spécialisé dans les négoces
internationaux. Dans un monde à la croissance équilibrée, les exportateurs de produits
primaires pourraient s’attendre à ce que leurs ventes à l’étranger croissent au même rythme que
les revenus nationaux des pays importateurs de ses produits, et à ce qu’il en aille de même pour
leurs propres revenus.
2.2. Effets de liaison
La notion d’une croissance fondée sur l’exportation suppose un effet de stimulation pour
d’autres secteurs d’activité qui, autrement stagneraient. Quand l’essor d’une industrie comme
celle des textiles, crée une demande suffisante pour un facteur de production – coton ou
P a g e | 48

colorant, il peut encourager la production nationale de celui-ci. HUSCHMAN parle de liaison


en amont.
Les liaisons en amont sont efficaces quand le secteur d’activité bénéficiaire atteint une
dimension telle que les industries qui l’approvisionnent peuvent réaliser leurs propres
économies d’échelle, en réduisant, de la sorte leurs coûts de production et en augmentant leur
compétitivité sur les marchés internes, voire à l’exportation ; c’est le processus suivi en
Amérique du Nord au XIXe S, par le secteur céréalier, en générant une demande de matériel de
transport (matériel ferroviaire) et l’équipement agricole qui a permis l’établissement de ces
secteurs d’activités aux Etats-Unis.
Au Pérou, l’expansion rapide de l’industrie de la farine de poisson a directement conduit à la
fabrication des bateaux de pêche et de matériel de traitement. Le secteur des chantiers navals
se révélera productif pour exporter des bateaux de pêche dans les pays voisins, tandis que
l’industrie du matériel de transformation dominera au Pérou. De l’avance dans un secteur de
production des biens d’équipement aptes à fournir un large éventail d’industries alimentaires.
La liaison entre la production des produits alimentaires aux fins d’exportation (riz, huiles
végétales, thé) et l’industrie du matériel de transformation peut bien se renouveler
progressivement dans les pays en voie de développement.
Trois conditions favorisent les liaisons de ce type :
- S’effectuer dans des petites unités faisant appel à des techniques simples ;
- Revoir une croissance régulière au fil des années ;
- Posséder une dimension suffisante permettant aux fabricants de matériel de réaliser des
économies d’échelle.
La liaison de consommation aura les plus fortes chances de se faire si une population active
importante reçoit des salaires supérieurs aux niveaux antérieurs, ce qui créera une demande de
biens de consommation en série, comme les produits alimentaires transformés. Exemple
chaussures, bière, whiskies, habillement radio, téléviseurs. La réalisation d’investissements
d’infrastructure (route, chemin de fer, électricité, eau télécommunication) pour l’industrie
exportatrice peut baisser les coûts en outre ouvrir des créneau à d’autres secteurs d’activité ;
tel que l’évacuation des sacs de maïs, de poisson (tilapia) du lac Moero, Lac Tanganyika, huile
de palme et palmiste, coton, tabac Congo, Kisangani.
La liaison fiscale offre le meilleur exemple pour les cultures agricoles traditionnelles : elle
signifie que les importantes recettes publiques habituellement tirées de ces exportations
peuvent servir à financer le développement d’autres secteurs tels que : Amato Frère,
P a g e | 49

SYNTEXKIN, SOLBENA, Huilerie du Katanga, Laiterie du Katanga. A l’évidence, le


gouvernement qui bénéficie de ce type de revenus est en meilleure posture.
2.3. Rôle de l’agriculture dans le développement
L’agriculture joue un rôle central dans le développement économique pour que la majorité des
habitants des pays pauvres tirent leur subsistance du sol. C’est le seul moyen dont disposent
tous les dirigeants soucieux du bien-être de leur population, et accroître la productivité de leurs
cultures alimentaires et commerciales et d’élever les prix auxquels elles sont payées aux
agriculteurs.
Le secteur agricole constitue une source majeure de capitaux pour le développement
économique. Certains auteurs ont même laissé entendre que l’agriculture était la principale,
voire la seule source de capitaux dans la première phase du développement. Les provisions
proviennent de l’épargne investie, et celle-ci des revenus.
Une opinion courante voit dans l’alimentation un bien essentiel ou stratégique, assez proche de
l’armement. Si une nation est tributaire d’autrui pour sa nourriture, donc pour sa survie, ses
fournisseurs dans ce domaine seront en mesure de la contraindre à la capitulation chaque fois
que leurs intérêts seront en jeu. Exemple : la Zambie pour la farine de maïs.

2.4. Techniques de production agricole


On dit que les systèmes agricoles traditionnels sont l’émanation des paysans qui appliquent les
mêmes méthodes de culture.
Cette opinion implique que les agriculteurs traditionnels sont prisonniers des coutumes et son
incapable d’effectuer les changements qui élèveraient la production et l’efficacité de leur
activité. Les coutumes sont nourries à leur tour, de valeur et de croissances en relation directe
avec la religion.
Le changement devient dès lors doublement difficile.
Dans ce cas, seule une révolution qui bouleverse totalement la société traditionnelle et tant que
celle-ci représente ouvre un espoir réel de développement agricole.
A. Agriculture traditionnelle
Les techniques agricoles traditionnelles, outre qu’elles sont pas immobiles ; elles ont lentement
évolué au fils du temps. Une surabondance des preuves a montré que les cultivateurs vivant en
milieu traditionnel étaient près à condition de percevoir clairement les avantages d’un
changement. L’une des meilleures preuves traduisant cette volonté de changement est fournie
par leurs réactions aux évolutions de prix. Maintes et maintes fois, devant la hausse des prix
agricoles, les cultivateurs se sont hâtés d’accroître la superficie affectée à ces récoltes.
P a g e | 50

B. La culture sur coupe et sur brûlis


Dans ce type d’agriculture, on procède à l’abattage des arbres, le feu servant à défricher le sol.
Les souches des arbres brûlés sont laissées dans la terre, et la culture va rarement au-delà du
creusement des trous dans le sol au moyen d’un bâton pointu et du jet des semences dans les
trous. Les éléments nutritifs initiaux du sol des cendres brûlées permettent d’obtenir des
rendements respectables pendant un ou deux ans. Après quoi la plupart des éléments nutritifs
sont consommés, les mauvaises herbes posent des problèmes croissants et les rendements
connaissent une chute brutale.
L’agriculture sur coupe et brûlis comme une forme de culture itinérante ou culture de jachère
forestière.
C. L’abrègement de la jachère
Le passage de l’agriculture sur coupe et brûlis à l’agriculture permanente marquée par la culture
d’une plante sur superficie peut être considéré comme un processus de réduction progressive
de la jachère.
Le terme jachère se rapporte à la période pendant laquelle la terre reste en friche pour permettre
au sol d’accumuler à nouveau les éléments nutritifs indispensables à une bonne culture.
2.5. La modernisation technique agricole.
La modernisation de l’agriculture traditionnelle peut s’effectuer de deux manières :
- voie technique : combinaison des intrants, la modernisation technique porte sur des
questions comme le rôle de l’engrais chimiques, variété des plantes améliorées, réserve
d’eau appropriée.
- Mobilisation des intrants et des techniques agricoles tels que la main-d’œuvre.
2.5.1. Le programme mécanique
Se rapporte à l’utilisation de tracteurs, de moissonneuses batteuses afin de remplacer la main-
d’œuvre qui a quitté le village pour la ville. Outre ces deux machines, il y a des silos modernes
et des systèmes mécaniques de chargement. Un équipement de ce type permet à un seul
agriculteur de cultiver, avec un assistant, des centaines d’hectares.

2.5.2. Le programme biologique


Concerne l’élévation des rendements au moyen des variétés des plantes améliorées. exemple :
le maïs hybride, variété de riz.
L’effet spectaculaire de certaines de ces nouvelles variétés sur les rendements est baptisé
révolution verte.
P a g e | 51

2.6. Quelques politiques agricoles


Si l’on maîtrise bien les techniques d’accroissement de la production agricole, les méthodes
applicables à la mobilisation des intrants sont à la fois complexes et beaucoup moins connues.
La question se pose ainsi : quelles sont les différentes voies ouvertes à une société rurale pour
se doter : de travail, des capitaux tant matériels que liquides ?
A. Mobilisation de Bras.
La mobilisation de Bras pose un problème d’incitation individuelle et familiale. Celles-ci sont
déterminées par le système foncier et par le prix d’achat et de vente des intrants et des produits
agricoles.
Les responsables dans les pays en voie de Développement rêvent de créer des infrastructures
rurales. En mobilisant la main-d’œuvre locale. Il est inutile d’acheter des bulldozers et d’autres
matériels lourds. Si les bras ne manquent pas, les bêches et paniers pour porter la terre
permettront de réaliser le même objectif. On peut commencer à mettre au travail les ouvriers
en chômage pour qu’ils fassent des outils de construction, après quoi ils seront aptes à se lancer
dans la création des routes, des canaux. Il en résultera, une expansion du capital rural, dont le
coût pour la société se limitera à la réduction du temps de loisir des travailleurs ruraux.
B. Banques rurales et coopératives de crédit.
Il est important de créer des banques rurales ou des coopératives de crédit qui prêteront aux
agriculteurs.
L’agriculteur traditionnel n’offre au cultivateur que deux sources de crédit :
- Les membres de sa famille ;
- Le prêteur local.
Comme le taux d’intérêt imposé par les prêteurs vont de 30% ou 40% à plus de 100% par an,
l’exploitant ne fait appel à eux que quand il se trouve au pied du mur ; les agriculteurs ne leur
emprunteront pas pour acheter d’avantage d’engrais ou une nouvelle pompe.
Nombre de raisons expliquent pourquoi les banques commerciales des villes ne parviennent
pas à prendre la place des prêteurs :
- Absence de connaissances et de compétences requises pour travailler en milieu rural ;
- Leur implantation en milieu Urbain.
Alors, la création des coopératives des crédits par les paysans offre une solution possible au
problème ; elle part de l’idée que la mise ensemble de moyen par deux ou trois paysans permet
à un paysan de s’acheter des batteuses ou d’autres intrants.
P a g e | 52

II. Industrie
Pendant la première moitié du XIXe S. on a souvent considéré le concept de développement et
industrialisation comme synonymes. De cette époque à aujourd’hui, le critère essentiel du
développement a été la hausse du revenu individuel dont l’industrialisation a été la source
principale. Mais l’industrie cause une autre économie externe qui a reçu beaucoup d’attention
dans la dernière décennie : la pollution et notamment celle qui frappe le milieu Urbain. Dans
les pays avancés, la protection de l’environnement a constitué l’un des facteurs déterminants
des coûts et de l’implantation des investissements dans les industries lourdes et dans les
industries de production d’énergie.
1. Entreprises publiques
Aux USA, il faut vraiment chercher pour trouver des Entreprises publiques. Dans les pays en
voie de développement, les entreprises d’Etat sont courantes et répondent suivant le cas, aux
appellations d’Entreprises d’Etat ou parapubliques.
1.1. Entreprise d’Etat
Au sens large, ce sont des entités publiques qui fournissent des biens et des services à
l’ensemble des citoyens. Ex : le service de secours, de vulgarisation agricole, la police,
soigneurs pompiers. Au sens strict, ce sont des entreprises qui créent avant tout pour faire des
profits, bénéficient d’une grande liberté après mise en place pour fonctionner en appliquant des
méthodes identiques à celles des firmes privées. En général, on considère une entreprise comme
entreprise d’Etat si elle répond à trois critères :
- L’Etat en est le principal actionnaire ou dispose d’autres moyens pour exercer son
contrôle sur les politiques d’ensemble de l’Entreprise et pour nommer ou remplacer les
dirigeants ;
- L’Entreprise se consacre à la fourniture de biens ou de revenus qu’elle vend au public
ou à d’autres sociétés privées ou publiques ;
- L’Entreprise doit dégager des recettes ayant un certain rapport avec ses coûts.
1.2. Croissance des Entreprises d’Etat.
Pendant la décennie qui a immédiatement suivi la guerre, les Entreprises d’Etat se sont limitées
dans les pays en voie de développement aux monopoles dit naturels (Services publiques aux
coûts décroissants), petites Entreprises monopolistiques d’articles de luxe (alcool, bière, tabac).
Et de produit de base. (Sels, allumette) transport (chemin de fer, compagnies aériennes) et aux
banques.
P a g e | 53

A l’inverse de ce qui s’est produit au début du XXe S., les Entreprises publiques sont
aujourd’hui courantes, et parfois prépondérante dans l’industrie manufacturière, bâtiment et les
travaux publics, les services, les ressources naturelles, voire l’agriculture.
Le rôle fortement accru des Entreprises publiques n’apparaît nulle part avec plus d’évidence
que dans les secteurs d’activités liés aux ressources naturelles pour les minerais durs, les
grandes firmes d’Etat assurent plus de deux tiers de la valeur annuelle de la production en
République Démocratique du Congo. Ex : GCM, SNCC, SODIMICO, MIBA, KILOMOTO.
2. Motif de la création des Entreprises d’Etat.
Il y a deux raisons :
- Raison économique ;
- Raisons sociopolitiques.
2.1. Raisons économiques
- La mobilisation de l’épargne ;
- Objectifs d’emploi.
2.2. Raisons sociopolitiques
- Pour le développement, les secteurs de l’économie dont les port stratégiques sont si
importants et qui génèrent des liaisons si essentielles qu’il est impossible de les laisser
sous contrôle des privés, nationaux ou étrangers : La décolonisation, Objectifs sociaux.
Redistribution des revenus.

III. Développement soutenable ou développement durable


1. Naissance d’un concept

1.1. Ecologie et Economie


Les années 70 marquent la reconnaissance de l’écologie en tant que branche de la biologie
(biologie de l’environnement), puis science interdisciplinaire qui fait le lien entre les sciences
biologiques, physiques et sociales. Dans cette dernière acceptation, l’écologie devient l’étude
systémique (Bertalanffy, 1973 ; De Rosnay, 1975) de l’environnement, elle se donne pour objet
d’analyser les interactions complexes qui s’établissent entre tous les éléments d’un écosystème.
L’écologie est ainsi mise en relation avec les autres sciences à partir d’une approche globale
(principe des niveaux d’organisation, l’activité humaine renvoie à un écosystème alimenté par
le combustible, appelé également système urbano-industriel).
P a g e | 54

1.2. Le rapport Brundtland (1987)


Le Rapport de la Commission mondiale pour l’environnement et le développement (CMED)
intitulé « Notre avenir à tous » paraît en 1987, ce rapport est plus connu sous le nom de Rapport
Brundtland.
Le développement soutenable est un « développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont
inhérents à cette notion :
- Le concept de besoins ;
- Et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis.
1.3. L’apport des économistes
Durant cette même période, les économistes vont se mobiliser afin de présenter une solution
permettant de réconcilier les dynamiques économiques, sociales et écologiques.
Il s’agit de répondre à la question suivante :
« Comment allons-nous faire… selon quelles modalités, quelles politiques, quels instruments,
pour accroître le bien être de la population mondiale, lutter contre les inégalités sociales et
sauvegarder la dynamique de la biosphère » (Vivien, 2008).
2. Croissance et développement
La notion de développement durable est introduite alors même que les notions de
développement et de croissance font l’objet de nombreuses oppositions :
- Critique libérale (Ecole de Chicago) qui a donné lieu au Consensus de Washington
(John Williamson, 1989). Ce dernier résume la mesure standard recommandée aux
économies en développement (Amérique Latine principalement) par les institutions
financières internationales (FMI, Banque Mondiale). La croissance durable est une
condition nécessaire et suffisante du développement soutenable ;
- Critique radicale qui met l’accent sur l’idée d’une décroissance soutenable.
La croissance et le développement sont rejetés pour mieux établir l’idée de soutenabilité.
3. Croissance et environnement
Il s’agit ici de cerner la contrainte environnementale que doit respecter la dynamique du
capitalisme. Le débat tourne autour de la notion de «Capital naturel», c’est-à-dire des
ressources naturelles qui entrent dans la fonction de production. Il prend la forme d’une
opposition entre deux approches.
- La vision « néoclassique », soutenue par les travaux de Solow (1973, 1974, 1992), qui
estime que la croissance peut se poursuivre en substituant du capital technique et
P a g e | 55

humain au capital naturel. Cette fois dans l’innovation et la régulation du marché


(mécanisme des prix) insinue que la contrainte environnementale est peu importante au
regard de la dynamique du capitalisme ;
- A l’opposé, les économistes ‘écologiques’ (Daly, Farley, 2004) estiment que la parfaite
substitution n’existe pas. Dès lors, il faut introduire des contraintes fortes pour préserver
le stock de capital naturel. Le bien être de l’humanité et la préservation de la biosphère
reposent sur une gestion adéquate de la contrainte environnementale.

4. La maturité du concept
4.1. Le sommet de la terre de Rio en 1992
En juin 1992, à Rio de Janeiro (Brésil), la Conférence des Nations Unies sur l'environnement
et le développement a adopté une déclaration qui a fait progresser le concept des droits et des
responsabilités des pays dans le domaine de l'environnement. La Déclaration de Rio sur
l'environnement et le développement témoigne de deux grandes préoccupations :
- La détérioration de l'environnement, notamment de sa capacité à entretenir la vie, et
l'interdépendance de plus en plus manifeste entre le progrès économique à long terme
et la nécessité d'une protection de l'environnement ;
- En fait, la Déclaration de Rio est un compromis entre la position des pays industrialisés
et celle des pays en développement :
 Les premiers souhaitaient que soit adoptée une brève déclaration réaffirmant la
Déclaration de Stockholm (1972) et soulignant la nécessité de protéger la
planète ;
 Les seconds désiraient que leurs sujets de préoccupation propres soient évoqués
de manière plus détaillée, notamment qu'on souligne leur droit souverain au
développement, qu'on reconnaisse que les pays industrialisés sont les
principaux responsables des problèmes écologiques actuels et qu'on établisse
que de nouvelles ressources et techniques sont nécessaires pour permettre aux
pays en développement de ne pas appliquer des modes de développement aussi
polluants que ceux des pays développés.
4.2. L’apport des économistes
Dans les années 90, faisant écho aux principes opérationnels proposés par Herman Daly (1990),
Lester Brown (1992, p. XIX) précisera que le développement durable est un développement «
qui reposerait sur une utilisation modérée des ressources non renouvelables, un usage des
P a g e | 56

ressources renouvelables respectant leur capacité de reproduction et une stricte limitation des
rejets et déchets à ce qui peut être recyclé par les processus naturels ».
Inspirés par les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen, deux courants vont s’emparer du
concept du développement durable :
- Le premier courant s’est rangé sous la bannière de l’écologie industrielle (Frosch,
Gallopoulos 1989 ; Erkman 1998) ;
- Le second courant de pensée, s’est regroupé autour d’un certain nombre d’auteurs - tels
que Ivan Illich (1973, 1975), André Gorz (1975, 1977, 1991) ou Nicholas Georgescu-
Roegen (1978, 1993) - que l’on range dans les rangs de l’écologie politique ou dans
ceux de la bioéconomie.
4.3. Les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen
Les thèses de NGR ont été résumées dans un ouvrage intitulé « Demain la décroissance :
entropie, écologie et économie », parue en 1979 (réédition 1995). L’auteur y mentionne l’erreur
fondamentale de la pensée économique occidentale, à savoir que la science économique a été
construite dans le cadre du paradigme mécaniste (Newton – Laplace), autrement dit sur le
modèle de la science classique, au moment même où les découvertes de l’évolution biologique
(Darwin) et de la Révolution thermodynamique (Carnot) introduisent un autre paradigme, celui
du devenir de la nature, du temps irréversible…
A. De la thermodynamique
La thermodynamique nous enseigne que, dans le processus de production, la quantité d’énergie
est conservée (premier principe de la thermodynamique). Mais, sa forme changé, de l’énergie
libre (ou énergie utilisable) s’est transformée en énergie liée (ou énergie inutilisable), (le
deuxième principe de la thermodynamique), principe dit de Carnot-Clausius, encore appelé loi
d’entropie. Pour le dire autrement, le processus économique transforme nécessairement de
l’énergie (basse entropie) en déchets et rejets (haute entropie).
B. La biologie révèle la vraie nature du processus économique.
La biologie souligne que l’homme, comme toutes les espèces naturelles, a toujours utilisé ses
organes biologiques afin de puiser la basse entropie de l’environnement.
De tels organes propres à chaque espèce vivante sont, selon la terminologie d’Alfred Lotka
(1945, 1956), les organes endosomatiques. Mais progressivement, les êtres humains se sont
distingués de la plupart des animaux en faisant appel à d’autres instruments qualifiés
d’exosomatiques.
Avec ces organes détachables, principalement des outils et des équipements techniques
énergétivores, l’espèce humaine serait parvenue à accomplir de nombreuses réalisations («
P a g e | 57

L’homme peut maintenant voler dans le ciel ou nager sous l’eau bien que son corps n’ait ni
ailes ni nageoires ni branchies », Georgescu-Roegen, 1995, p. 116).
L’évolution exosomatique aurait toutefois imprimé à l’espèce humaine deux transformations
fondamentales et irrévocables :
- La première se manifeste par le conflit social ;
- La seconde réside dans l’état de dépendance de l’homme vis-à-vis de ses instruments
exosomatiques.
C’est en raison de cette dépendance que Nicholas Georgescù-Roegen (1971, 1986, 1995)
considère que la seule voie pour l’humanité consiste à réorienter son développement
exosomatique en intégrant les générations futures. La prise en compte des générations présentes
et futures doit se traduire par la mise en place d’un programme bioéconomique minimal,
symbolisant la montée des valeurs sociétales et de l’éthique.
5. Huit points sont susceptibles d’atteindre cet objectif
- L’interdiction de la guerre et de la production de tous les instruments de guerre ;
- L’aide aux nations sous-développées pour qu’elles puissent parvenir aussi vite que
possible à une existence digne d’être vécue mais dénuée de luxe ;
- La diminution de la population jusqu’à un niveau où une agriculture organique suffirait
à la nourrir convenablement ;
- Une réglementation destinée à éviter tout gaspillage d’énergie (excès de chauffage, de
climatisation, de vitesse, d’éclairage…) ;
- Une désintoxication de « notre soif morbide de gadgets extravagants, si bien illustrés
par cet article contradictoire qu’est la voiture de golf, et de splendides mammouths
telles les grosses voitures » (NGR, 1995, p. 133) ;
- L’abandon des effets de la mode (« C’est… un crime bioéconomique que d’acheter une
nouvelle voiture chaque année et de réaménager sa maison tous les deux ans », 1995,
p. 134) (7) la nécessité que les marchandises restent durables et réparables ;
- La guérison du cyclondrome du rasoir électrique qui « consiste à se raser plus vite afin
d’avoir plus de temps pour travailler à un appareil qui rase plus vite encore, et ainsi
de suite à l’infini » (ibid).
Nicholas Georgescù-Roegen reste cependant pessimiste sur les chances de réussite d’un tel
programme, il a en effet conscience que son modèle de « décroissance » sera difficile à mettre
en œuvre (« L’humanité voudra t’elle prêter attention à un quelconque programme impliquant
des entraves à son attachement au confort exosomatique ? Peut être le destin de l’homme est-
P a g e | 58

il d’avoir une vie brève mais fiévreuse, excitante et extravagante, plutôt qu’une existence
longue, végétative et monotone », 1995, p. 135).
6. De la bioéconomie
Tous ses espoirs sont ainsi contenus dans la fusion de l’économie et de l’écologie (c’est
toutefois l’économie qui devra être absorbée par l’écologie) « L’un des principaux problèmes
écologiques posé à l’humanité est celui des rapports entre la qualité de la vie d’une génération
à l’autre et plus particulièrement celui de la répartition de la dot de l’humanité entre toutes
les générations. La science économique ne peut même pas songer à traiter ce problème. Son
objet, comme cela a souvent été expliqué, est l’administration des ressources rares; mais pour
être plus exact, nous devrions ajouter que cette administration ne concerne qu’une seule
génération » (NGR [1979], p. 95). - La nouvelle science économique, promulguée par Nicholas
Georgescu-Roegen, la bioéconomie, modifie la compréhension du processus économique du
développement.
L’enjeu est l’émergence d’une nouvelle vision des rapports entre l’ensemble des êtres vivants
et la biosphère.
Il n’est pas anodin de rappeler qu’à l’occasion du Rapport Brundtland (1987) et de la
préparation de la Conférence de Rio (1992), la Conférence de Rome a pris connaissance d’un
texte de NGR, dans lequel on trouve une critique virulente de la nouvelle doctrine
internationale du développement durable. NGR parle de « charmante berceuse ».
NGR, comme Hermann Daly (1991), rappelle qu’il ne faut pas confondre croissance et
développement, qu’il ne peut y avoir , à l’échelle écologique globale du monde fini de la
biosphère, de croissance mondiale durable.
D’une certaine manière, NGR ne fait que rappeler la distinction entre croissance et
développement établie par son maître, Joseph Schumpeter (NGR a été l’élève de Schumpeter
à Harvard de 1934 à 1936). La croissance, c’est produire plus; le développement, c’est produire
autrement. Dans sa perspective bioéconomique, la croissance économique (et démographique)
doit non seulement être stabilisée, mais inversée, autrement dit « Demain la décroissance », si
l’humanité souhaite sauvegarder durablement l’habitabilité de la biosphère (Grinevald, 2005).
P a g e | 59

TABLE DES MATIERES

Introduction générale. ................................................................................................................. 3


I. Fondements d’Economie du Développement ........................................................ 4

II. Rapport entre Economie du Développement et d’autres sciences .......... 8

Chapitre I : Le développement : mesures et typologie ................................................ 11


I. Les mesures du développement .................................................................................. 11

1. Critères du développement et du sous-développement ............................... 11

1.1. Selon les Organismes internationaux : ONU .............................................. 11

1.2. Les nouveaux pays Industrialisés (NPJ) ....................................................... 11

2. Les Indicateurs de développement économiques ................................................... 11


2.1. P.I.B .................................................................................................................................... 11

2.1.1. Définition du PIB ................................................................................................ 11

2.1.2. Les trois modes de calcul du PIB .................................................................. 11

2.2. La comparaison des PIB dans le temps et l’espace ....................................... 13

2.2.1. Le PIB réel ............................................................................................................... 13

2.2.2. Taux de croissance .............................................................................................. 14

2.3. L’identité comptable fondamentale ..................................................................... 14

2.3.1. En économie fermée ............................................................................................ 14

2.3.2. En économie ouverte .......................................................................................... 15

3. Les indicateurs sociaux du développement ..................................................... 16

3.1. La santé/longévité ................................................................................................... 16

3.2. Le savoir-faire ou niveau d'éducation ........................................................... 16

3.3. Le niveau de vie........................................................................................................ 16

4. L’indicateur du développement humain IDH................................................ 17

4.1. Approche conceptuelle .......................................................................................... 17

4.2. Principe ........................................................................................................................ 17

4.3. Les calculs .................................................................................................................... 17

4.3.1. Formules ................................................................................................................... 17

4.3.2. Exemple établi sur la formule de 2011 ................. Erreur ! Signet non défini.

5. La pauvreté et l’insatisfaction des besoins fondamentaux ...................... 19

5.1. L’insatisfaction des besoins fondamentaux ................................................. 19


P a g e | 60

5.2. La pauvreté absolue ................................................................................................ 19

6. Nouvelles approches du développement ........................................................... 20

6.1. Développement humain durable ...................................................................... 20

6.2. Le Travail Décent .................................................................................................... 20

6.3. Les objectifs du Millénaire du Développement (OMD) .......................... 21

II. Typologie des pays ............................................................................................................. 21

1. Selon l’espace géographique .................................................................................... 21

2. Selon l’Espace raciale. ................................................................................................ 21

3. Selon l’Espace linguistique. ...................................................................................... 21

4. Selon la Banque Mondiale ....................................................................................... 22

5. Selon Alfred Sauvy...................................................................................................... 22

6. Selon SEN AMARTYA et ANTOINE VAN AGTMAIL ........................... 23

Chapitre II : Les obstacles au développement ................................................................. 24


I. Les obstacles internes au développement ............................................................. 25

1. Colonialisme et indépendance. ............................................................................... 26

2. Le soutien des pouvoirs publics au développement ...................................... 26

3. Les entraves créées par les valeurs de la société. .......................................... 27

4. Minorité bloquée .......................................................................................................... 27

5. L’esprit d’entreprise .................................................................................................... 28

6. L’instabilité politique..................................................................................................... 28
II. Obstacles internationaux au développement ............................................. 29

1. La détérioration des termes de l’échange ......................................................... 29

1.1. Qu’est-ce les termes de l’échange ? .................................................................... 29

1.2. Quelle est la situation dans les pays en développement ? ..................... 29

1.2.1. L’impérialisme ....................................................................................................... 29

1.2.2. Notion de formule de remplacement .......................................................... 30

Chapitre III : Les facteurs de production et le développement .............................. 31


I. Les ressources naturelles ou la nature (N) ........................................................... 31

1. Ressources non renouvelable et renouvelable ................................................ 31

2. Le paradoxe de l’abondance ................................................................................... 31

3. Les facteurs de la malédiction des ressources naturelles .......................... 32

3.1. Les dysfonctionnements de l’Etat ..................................................................... 33


P a g e | 61

3.2. La prédation étatique ............................................................................................ 33

3.3. Les économies de guerre ........................................................................................ 33

3.4. Les intérêts acquis des acteurs régionaux et internationaux ............ 34

II. L’homme ou le facteur de production : travail .............................................. 34

1. Approche conceptuelle .............................................................................................. 34

2. Le rôle du travail ......................................................................................................... 37

3. L’éducation ......................................................................................................................... 38

4. Santé et nutrition ........................................................................................................ 39

III. Le capital et épargne .................................................................................................. 40

IV. Les ressources technologiques ou économie numérique ............................. 42

1. De la technologie .......................................................................................................... 42

2. De l’économie numérique ......................................................................................... 44

Chapitre IV : Les secteurs et le développement ............................................................. 47


I. L’agriculture....................................................................................................................... 47

1. Différence entre l’agriculture et les autres secteurs ................................... 47

2. Liaison l’agriculture et Industrie dans le développement. ....................... 47

II. Industrie ........................................................................................................................... 52

1. Entreprises publiques ................................................................................................. 52

2. Motif de la création des Entreprises d’Etat. ................................................... 53

III. Développement soutenable ou développement durable............................. 53

1. Naissance d’un concept ............................................................................................. 53

2. Croissance et développement .................................................................................. 54

3. Croissance et environnement ................................................................................. 54

4. La maturité du concept............................................................................................. 55

5. Huit points sont susceptibles d’atteindre cet objectif ................................. 57

6. De la bioéconomie ........................................................................................................ 58

TABLE DES MATIERES .......................................................................................................... 59

Vous aimerez peut-être aussi