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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
DEPARTEMENT DE DROIT ECONOMIQUE ET SOCIAL
B.P 1825
LUBUMBASHI

DE LA RESISTANCE A L’IMPOT EN RDC : CAUSES,


CONSEQUENCES ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS

Par ILUNGA JEPHTE Jephté

Mémoire présenté et défendu en vue de’ l’obtention


i
du titre de Licence en Droit.
.
Directeur : NGOY NDJIBU Laurent
Professeur associé

JUILLET 2019
II

EPIGRAPHE

« Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui


est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Matthieu 22 :21
III

IN MEMORIUM

Au-delà de la fortune, à vous sublimes regrettés arrachés de mon affection par la


mort :

 Christine MANDE WA MBUYA ;


 Claire KAMWANYA ILUNGA.

Imminente aurait été ma joie de célébrer cet évènement avec vous, que ce modeste
travail réalise à jamais la flamme des moments inoubliables passés ensemble sur cette terre des
humains. Que vos âmes reposent en paix chère mère et grande sœur, nous nous reverrons au
jour de l’Eternel.

ILUNGA-JEPHTE
IV

DEDICACE
La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs
personnes à qui nous voulons témoigner toute notre gratitude dans les lignes qui suivent mais
avant cela, précisons que ce travail est dédié à tous ceux qui croient aux impôts et plus
précisément à (au) :

 L’Eternel Dieu tout puissant plein de miséricorde et de compassion, pour


son souffle de vie qu’Il ne cesse de nous accorder sans pour autant le
mériter, nous Te remercions une fois de plus car c’est Toi qui accorde
l’intelligence à ceux qui en manquent et qui donne la sagesse aux sages ;
 Directeur de ce mémoire, Monsieur NGOY NDJIBU Laurent, pour sa
patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont contribué
à alimenter notre réflexion ;
 Mon très cher père BANZE MUTANGALA, pour votre soutien pendant les
dures épreuves, pour être toujours là durant les moments les plus difficiles.
Il nous manque des mots pour exprimer notre reconnaissance, mais que ce
travail vous prouve notre amour, notre profonde et sincère reconnaissance ;
 Mon très cher pasteur Jacques ONOKODI et sa charmante épouse Mélodie
du ciel ONOKODI, pour votre apport spirituel dans notre vie chrétienne ;
 Mes frères et sœurs : Nathalie ILUNGA, Chadrack KABUYA, Christian
KABUYA, Néhémie NUMBI, Pierre KALONGO, Fridolin NUMBI, Bin-
Elisée MBUYA, Abed-Nego BANZE, Dackson BANZE, Sephora
KANONGE, Phine’s NGOY, Syntiche MANDE, Moïse MUVUM, Sarah
MUTANGALA, Richard MBAYO, Priscil ILUNGA, etc. Pour tous les
soutiens matériels, financiers et morals témoignés à notre égard ;
 Mon frère Henock NKULU, pour ses conseils concernant notre style
d’écriture, ils ont grandement facilité notre travail ;
 Mes beaux-frères et belles sœurs : Serge NDUWA, Benjamin NGOIE,
Baudouin KAZADI, Iness KASONGO, Noella KASONGO, Huguette
FUND, De maman WANDUBA, Falonne KITUNGWA ;
 Mes amis, collègues et connaissances : Marc KAFUKU, Robin MUNGU,
Timo NGWEWA, Mack KAVUMBI, Fiston NGWEWA, Heather
TSHIKOMBA, Patrick KABEYA, Victoire KYAPONGE, Izy KABILA,
V

Delphin BOSOKPALE, Guelord MALALE, French ILUNGA, Bovic


KIBAMBE, Franck LENGE, Grâce TSHIBOLA, Boniface NDAYE,
Héritier NTETA, Michée MWAMBU, Gracia KILOLO, Martine MANDA,
Ruth KASEYA, Clarisse MUSEKA, Meschack KAFUKU, pour leur
soutien moral et intellectuel tout au long de notre démarche.
 Que tous ceux dont les noms ne sont pas repris ne se sentent pas oublier
dans notre travail.

ILUNGA-JEPHTE
VI

LISTE DES ABREVIATIONS


1. CNSS : Caisse Nationale de sécurité Sociale
2. CV : Cheval-Vapeur
3. DDHC : Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
4. DGDA : Direction Générale des Douanes et Accises
5. DGI : Direction Générale des Impôts
6. DGRAD : Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires
et de Participation
7. DRHKAT : Direction des Recettes du Haut-Katanga
8. ETD : Entité Territoriale Décentralisée
9. FC : Franc Congolais
10. IBP : Impôt sur le Bénéfice et Profit
11. IER : Impôt Exceptionnelle sur les Rémunérations versées aux expatriés
12. IF : Impôt Foncier
13. IM : Impôt Mobilier
14. IPR : Impôt Professionnel sur les Rémunérations
15. IRL : Impôt sur les Revenus Locatifs
16. ISCF : Impôt sur la Superficie des Concessions Forestières
17. ISCM : Impôt sur la Superficie des Concessions Minières
18. IV : Impôt sur les Véhicules
19. Kg : Kilogramme
20. ONG : Organisation Non Gouvernementale
21. RDC : République Démocratique du Congo
22. TSCR : Taxe Spéciale de Circulation Routière
23. TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
24. USD : United State Dollars
INTRODUCTION
1. OBJET D’ETUDE

La résistance à l’impôt est l’ensemble de comportements, individuels ou collectifs,


qui tendent à réduire ou à supprimer la charge fiscale1.

De ce fait, n’ayant de l’impôt qu’une perception plus négative (extorsion) que


positive(le triple rôle de l’impôt) les contribuables ont eu tendance à concevoir et à développer
des procédés qui portent atteinte (fraudes fiscales) ou s’opposent (évasions fiscales) aux intérêts
du fisc2.

En effet, en RDC il n’existe aucune imposition ou aucun prélèvement obligatoire


qui n’échappe à ce phénomène social car la résistance à l’impôt s’exerce à tous les stades des
opérations d’imposition : assiette, taxation, recouvrement, contrôle, etc.3. En outre, la résistance
à l’impôt concerne donc toutes les formes d’impositions existantes en Droit fiscal Congolais.

Par une suite logique, nous sommes porté à croire qu’en RDC certaines personnes
naissent, grandissent et meurent sans avoir un seul jour payé l’impôt de la fiscalité provinciale
et si l’on en croit certains assujettis, le refus de payer s’est transformé en une sorte de jeu du
chat et de la souris.

Ainsi donc, la fraude et l’évasion fiscale constituent les deux facettes principales de
la résistance à l’impôt, problème faisant l’objet de nos présentes analyses.

Vue tout ce qui précède, c’est ainsi que nous avons intitulé le sujet de notre travail :
« De la résistance à l’impôt en RDC : causes, conséquences et propositions de solutions.» ;
nous voulons dans ce travail cerner les formes, les causes, les conséquences et les aspects de la
résistance aux impôts de la fiscalité provinciale ( précisons ici que nous traiterons uniquement
de l’impôt sur les véhicules et de l’impôt sur les revenus locatifs) en rapport avec le
comportement économique de l’Etat et des contribuables.

1
BARILARI A. et DRAPPE R., lexique fiscal, Dalloz, Paris, 1992, page 182.
2
Adalbert KITOPI KIMPINDE, Des comportements économiques et manifestation de la résistance à l’impôt et
de la nécessité des réformes fiscales et économiques en R.D.C, Thèse de Doctorat en Droit, Université de
Lubumbashi, 2010, page 21.
3
Ibidem, page 21.
2

2. CHOIX ET INTERET DU SUJET


2 .1. Choix du sujet

Etant étudiant finaliste en Droit et plus précisément du département de Droit


Economique et Social et par notre curiosité scientifique, nous sommes parvenus au choix dudit
sujet pour trois raisons :

 La curiosité scientifique d’étudier la résistance à l’impôt et de savoir pourquoi


le contribuable ou le redevable Congolais ne veut pas s’acquitter de bonne foi à ses impôts.
 Le désir d’approfondir nos connaissances dans le domaine fiscal.
 Le souci de contribuer à la recherche des solutions pouvant ajouter à
l’amélioration de la mobilisation des recettes fiscales provinciales.

2.2. Intérêt du sujet

Le sujet de notre travail, à savoir « De la résistance à l’impôt en RDC : causes,


conséquences et propositions de solutions. » présente à la fois un intérêt scientifique et un
intérêt social.

a. Intérêt scientifique

Sur le plan scientifique, le présent travail se veut être une modeste contribution à
l’enrichissement de l’enseignement sur l’évasion et la fraude fiscale, les deux grandes facettes
de la résistance à l’impôt.

b. Intérêt social

Sur le plan social, nous estimons que cette analyse intéressera l’Etat Congolais, les
administrations fiscales, les collectivités locales ou entités territoriales décentralisées (ETD),
les opérateurs économiques ainsi que la population Congolaise tout entière car elle sera une
contribution positive sur les procédures et techniques à mettre en œuvre pour assurer la meilleur
mobilisation des ressources internes nécessaires pour le financement des différents programmes
de reconstruction nationale et le développement du pays.

Dans le même ordre d’idée, les analyses faites dans ce travail permettront de
comprendre d’où provient notamment la baisse du rendement fiscal provincial.
3

3. ETAT DE LA QUESTION

L’état de la question est un relevé des publications antérieures qui, de manière


directe ou indirecte ont porté sur le même thème (et non le même sujet!) que celui abordé par
le chercheur4.

Nous n’avons pas la prétention d’avoir lu tous les ouvrages que contiennent toutes
les bibliothèques de la ville de Lubumbashi ou encore tous les travaux antérieurement élaborés
dans ce domaine.

Cependant, nous avons sélectionné quelques-uns en raison de leur rapprochement


avec notre sujet, il s’agit principalement :

 De la thèse de NGOY NDJIDU Laurent, titrée : « De l’apport de l’analyse


économique du droit dans le recouvrement de l’impôt : cas de l’impôt foncier et
de l’impôt sur les revenus locatifs dans la province du Katanga5. »

 De la thèse de KITOPI KIMPINDE Adalbert portant le titre : « Des


comportements économiques et manifestations de la résistance à l’impôt et de la
nécessité des réformes fiscales et économiques en R.D.C6. »

 De la revue de KITOPI KIMPINDE Adalbert, titrée : « Quelques réflexions sur


l’évasion fiscale en matière de propriété industrielle en République
Démocratique du Congo7. »

Le premier examine la possible de trouver une solution à deux impôts qui touchent
beaucoup plus les petits et moyens contribuables, en essayant de les simplifier par la fusion en
un impôt simple et à faible taux. Il s’agit de l’impôt foncier et l’impôt sur les revenus locatifs.

4
Victor KALUNGA TSHIKALA, rédaction des mémoires en droit : Guide pratique, Université de Lubumbashi,
2012, page 21.
5
NGOY NDJIDU Laurent, De l’apport de l’analyse économique du Droit dans le recouvrement de l’impôt : cas
de l’impôt foncier et de l’impôt sur les revenus locatifs dans la province du Katanga, Thèse de Doctorat en
Droit, Université de Lubumbashi, 2014-2015.
6
KITOPI KIMPINDE Adalbert, Des comportements économiques et manifestations de la résistance à l’impôt et
de la nécessité des réformes fiscales et économiques en R.D.C, Thèse de Doctorat en Droit, Université de
Lubumbashi, 2010.
7
KITOPI KIMPINDE Adalbert, Quelques réflexions sur l’évasion fiscale en matière de propriété industrielle en
République Démocratique du Congo, dans la revue In Justitia, volumeⅠn°1, Mai 1998.
4

Il ajoute aussi que la fusion de ces deux impôts en un seul impôt prendrait en compte le
minimum vital des contribuables.

Par rapport à la résistance à l’impôt, l’auteur souligne que comme l’impôt par
définition est l’expression d’une contrainte, la tentation est grande dans le chef du contribuable
de résister à toute contrainte. Outre cela, NGOY NDJIBU L. précise également que la fuite
devant l’impôt est parfois ornée d’une justification politique, que le pouvoir en place abuserait
de sa position et pour ce faire, deux méthodes sont appliquées en matière de résistance fiscal :
la grève de l’impôt et l’évitement de l’impôt (l’évasion fiscale et la fraude fiscale). Pour notre
part, nous examinons les formes, les causes et les conséquences de la résistance à l’impôt sur
les revenus locatifs et à l’impôt sur les véhicules.

Le deuxième a analysé les comportements et les différentes manifestations de la


résistance à l’impôt développé(e)s par les contribuables de 1984 à 2010. L’auteur a suggéré des
reformes touchant à la fois à la fiscalité général et à la législation économique et commerciale
ainsi qu’aux institutions fiscales. Il a mis l’accent sur le relèvement et le maintien du civisme
fiscal en R.D.C. S’agissant de la résistance à l’impôt, l’auteur a parlé de la fiscalité en générale,
il ne sait pas basé sur une ville bien précise pour creuser beaucoup plus en détail la question de
la résistance à l’impôt (tel est l’un des éléments de démarcation avec notre sujet.)

Dans ses conclusions, KITOPI KIMPINDE préconise une réforme globale et institutionnelle au
niveau du pays tout entier et qui impliquerait tous les contribuables, du sommet à la base ; en
outre, il a suggéré d’induire une culture fiscale efficace, à partir du sommet (dans le chef des
dirigeants) jusqu’à la base (simples citoyens). Quant à nous, tout en sachant que la manifestation
et l’intensité de la résistance à l’impôt varient d’une période à une autre, d’une province à une
autre, d’une ville à une autre, en fonction de divers facteurs qui entrent en ligne de compte, tels
que le poids du régime fiscal en vigueur, la mentalité, etc. ; nous examinons en détail les formes,
les causes et les conséquences de la résistance à l’impôt :

 Sur les revenus locatifs ;


 Sur les véhicules.
 et enfin, nous chuterons par donner quelques pistes de solutions relatives à la
résistance aux impôts cités ci-haut de la ville de Lubumbashi.

Le troisième met en évidence, à partir des cas concrets, l’évasion fiscale qui s’opère
dans le domaine de la propriété industrielle et précise que cette évasion est favorisée par les
lacunes de la loi qui constituent les mailles au travers desquelles les professionnels libéraux en
5

propriété industrielle échappent à leurs obligations envers le fisc. L’auteur a conclu par une
série de mesures proposées pour faire échec à ce type d’évasion. De notre part, nous allons
analyser avec détail les impôts de la fiscalité provinciale (uniquement l’impôt sur les revenus
locatifs et l’impôt sur les véhicules automoteurs) pour connaitre les formes, les causes de la
résistance à l’impôt que les contribuables utilisent et ensuite nous montrerons les conséquences
que cela produit sur la société et nous chuterons par donner quelques pistes de solutions en vue
d’améliorer les recettes fiscales provinciales.

Pour marquer la démarcation avec tous les auteurs cités ci-haut, dans notre travail,
nous allons cerner les formes, les causes, les conséquences et les aspects de la résistance à
l’impôt sur les revenus locatifs et à l’impôt sur les véhicules (perçus par la DRHKAT : Direction
des Recettes du Haut-Katanga de la ville de Lubumbashi) en rapport avec les comportements
économiques de l’Etat et des contribuables pourvue de proposer de pistes de solutions à la
résistance à l’impôt, lesquelles solutions permettra à l’administration fiscale de maximiser les
recettes fiscales car nous estimons de notre part que les impôts sont des couteaux à double
tranchants, dès qu’ils sont mal organisés et mal gérés, les impôts deviennent des barrières au
développement national.

4. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
4.1. Problématique

La problématique est la question fondamentale que le chercheur se pose et qui guide


son action8. Retenons que la problématique est le cerveau même d’un travail scientifique ou de
recherches ; c’est elle qui permet d’organiser le plan du travail, lequel permet de centrer
utilement la recherche en évitant d’égarer les pistes utiles9.

Comme dans tous les pays du monde, la R.D.C aspire au développement, pour y
arriver, elle a besoin des ressources et pourtant dans le domaine fiscal, tel que connu des tous,
les impôts sont établis par la loi et la contribution aux charges publiques, constitue un devoir
pour toute personne physique ou morale vivant en République Démocratique du Congo10.

De ce fait, cinquante-huit (58) ans après son accession à la souveraineté nationale


et internationale, la R.D.C demeure encore un pays pauvre et de notre part, nous estimons que

8
Victor KALUNGA TSHIKALA, op.cit., page 9.
9
Ipo ABELELA, cours de méthode de recherche scientifique, G1 Sciences Economiques et des Gestions,
Université de Lubumbashi, 2010-2011, page 15, inédit.
10
Article 174 de la Constitution de la R.D.C telle que modifiée et complétée à ce jour.
6

l’une des raisons de cette pauvreté multiforme dans un pays considéré comme plus riche du
monde en potentialité de développement est sans doute l’incivisme fiscal.

Par ailleurs, débordé par de multiples problèmes, l’Etat se voit encore dérober le
peu qui doit entrer dans ses caisses, d’où l’urgence s’impose de mettre en place des mécanismes
solides afin de contrer et de sanctionner les auteurs de toutes ces pratiques qui ont pour but
d’éviter le fisc.

A titre illustratif pour constater le phénomène de la résistance à l’impôt à


Lubumbashi, observons juste le nombre de véhicules se trouvant sur la voie publique et
comptons les véhicules vignettés (en ordre avec la vignette automobile) ou observons le nombre
de locations ou de sous-locations des bâtiments et des terrains et le nombre des assujettis à
l’impôt sur le revenu locatif (IRL), pour ne citer que ces deux impôts, ensemble nous
remarquerons que les contribuables Congolais usent de toutes les manœuvres pour se réfugier
dans l’économie souterraine (fraude fiscale).

Ainsi, notre préoccupation dans ce travail consiste à étudier la résistance à l’impôt,


ses causes et ses conséquences pour enfin formuler quelques recommandations sous forme de
mesures susceptibles de réduire les formes de résistance à l’impôt en R.D.C.

Mais avant d’y arriver, cette étude suscite l’interrogation suivante :

Pourquoi les contribuables Congolais résistent-ils pour s’acquitter loyalement de leurs


impôts ?

Telle est la question de fond auquel nos analyses tenteront de répondre tout au long de cette
dissertation.

4.2 Hypothèses
L’hypothèse est, au bas mot, une réponse provisoire à la question de la
problématique11.

A la lumière de ce qui précède, l’hypothèse de travail se relève être, pour le


chercheur, l’idée centrale autour de laquelle tourneront toutes les opérations de recherche,
d’investigation, d’analyse de réflexion.

11
Victor KALUNGA TSHIKALA, op.cit., page 9.
7

Au regard de ce travail, nous nous sommes posé une question dont quelques idées
à priori ne nous manquent.

Notre hypothèse de travail dans la présente dissertation est celle qui prend en charge
la résistance à l’impôt comme un fait social qui énerve la loi fiscale.

De notre part, nous estimons que les contribuables résistent pour s’acquitter
loyalement de leurs impôts parce que :

 Ils ne voient pas de retombées positives dans leur vie quotidienne ;


 C’est leurs manière de reprocher les dirigeants du non-respect des règles
minimales de bonne gouvernance ;
 C’est leurs manière de réagir à la mauvaise gestion, à la mauvaise affectation
des ressources et aux détournements des deniers publics organisés par les
autorités gouvernementales ;
 Ils ne sont pas instruits suffisamment sur le civisme fiscal ou sur la culture fiscale

5. METHODE ET TECHNIQUES
5.1. Méthode

La méthodologie est, au bas mot, la manière de faire quelque chose12.

D’une manière générale, on peut dire que la méthode est une manière de conduire
la pensée13.

Pour saisir les différents aspects de l’objet de nos recherches, nous utiliserons une
seule méthode à savoir : la méthode juridique.

 La méthode juridique

Elle nous permet de nous référer aux sources du Droit, principalement la loi fiscale,
à l’observance de laquelle la société Congolaise à travers le fisc, contraint les assujettis à payer
l’impôt et que par conséquent les contribuables cherchent à y échapper par voie d’évasion et/ou
de fraude fiscale.

12
Victor KALUNGA TSHIKALA, op.cit., page 9.
13
Simplice NKWANDA MUZINGA, cours d’initiation à la recherche scientifique, G2 Droit, Université de
Lubumbashi, 2015-2016, page 54, inédit.
8

Cette méthode nous a permis d’analyser certains textes légaux relatifs aux impôts
de la fiscalité provinciale notamment l’ordonnance-loi N°13/001 du 23 février 2013 fixant la
nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances des provinces et des entités territoriales
décentralisées ainsi que leurs modalités de répartition, l’ordonnance-loi N°69-006 du 10 février
1969 telle que modifiée et complétée à ce jour relative aux impôts réels, etc.

5.2. Les techniques

Pour une meilleure vérification des hypothèses, certaines techniques nous


paraissent nécessaires pour la récolte des données pouvant contribuées à l’élaboration de notre
travail. Ces techniques sont : la technique documentaire, la technique d’observation et la
technique de la statistique.

a. La technique documentaire

La technique documentaire nous a permis de réunir divers documents supposés


contenir les informations utiles pour notre étude. En tant que technique d’observation indirecte,
elle nous a servi pour accéder aux divers documents juridiques, doctrinaux signalés dans la
bibliographie.

b. La technique d’observation

L’observation directe est celle qui met l’enquêteur en face de son informateur sans
passer par un intermédiaire14. Elle est basée sur une observation visuelle qui consiste à recueillir
les comportements au moment où ils sont produits sans intermédiaire d’un document ou d’un
témoignage15.

Elle nous a permis d’entrer en contact avec les contribuables de l’impôt sur les véhicules
et de l’impôt sur les revenus locatifs afin d’observer leurs attitudes face à ces impôts d’une part,
et d’autre part, avec les agents de la DRHKAT.

c. La technique de la statistique

C’est la technique de la statistique qui nous permettra de réunir les données


chiffrées que nous analyserons dans cette étude et nous permettra également de cerner à certains

14
Simplice NKWANDA MUZINGA, op.cit., Page 50.
15
Ibidem, page 50.
9

égards les tenants et les aboutissants de la résistance à l’impôt. Dans le cas d’espèce, il s’agit
des tableaux des données statistiques des recettes prévues et réalisées.

6. DELIMITATION DU SUJET

Tout travail scientifique doit respecter une exigence fondamentale qui veut que les
contours de l’objet de la recherche soient clairement circonscrits et perçu, dans le temps et dans
l’espace. Cette étude ne fait pas exception à cette règle. Ainsi dans l’espace, notre travail reste
focalisé sur la ville de Lubumbashi où nous analyserons uniquement les impôts de la fiscalité
provinciale cités ci-haut. Dans le temps, nous retenons juste la période de 2016 et de 2017.

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction générale et la conclusion, notre travail gravite autour de deux


chapitres, subdivisés chacun en sections et en paragraphes. En effet, le premier chapitre est
consacré aux généralités sur l’impôt, il sera question dans ce chapitre de passer en revue
différentes notions relatives aux impôts de la RDC et le second chapitre quant à lui parlera de
la résistance à l’impôt dans la ville de Lubumbashi.
10

PLAN DU TRAVAIL

INTRODUCTION GENERALE

1. Objet d’étude
2. Choix et intérêt du sujet
2.1 Choix
2.2 Intérêt
3. Etat de la question
4. Problématique et hypothèses
4.1 Problématique
4.2 Hypothèses
5. Méthode et techniques
5.1 Méthode
5.2 Techniques
6. Délimitation du sujet
7. Subdivision du travail

CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES SUR L’IMPOT

INTRODUCTION

Section 1 : LA NOTION D’IMPOTS

§.1 : Définition de l’impôt

§.2 : Les caractéristiques de l’impôt

§.3: L’impôt et les autres prélèvements

a. La taxe et la redevance
b. La parafiscalité

§.4: Rôles ou fonctions de l’impôt

a. La fonction financière
b. La fonction économique
c. La fonction sociale

§.5: Les sortes d’impôts


11

a. L’impôt direct
b. L’impôt indirect

Section 2 : LES PRINCIPES D’IMPOSITION

§.1: Le Principe de légalité

§.2: Le Principe de l’annualité

§.3: Le Principe de nécessité

§.4: Le Principe d’égalité

Section 3 : LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’IMPOT

§.1: La matière imposable

§.2: La base imposable

§.3: La personne imposable

§.4: Le fait générateur

Section 4 : LA POLITIQUE FISCALE CONGOLAISE

Section 5 : LA TECHNIQUE FISCALE CONGOLAISE

§.1: Choix de la matière imposable

§.2: L’évaluation de la matière imposable

a. La déclaration contrôlée
b. La méthode forfaitaire
c. La méthode indiciaire
d. L’évaluation par l’administration fiscale

§.3: La liquidation de l’impôt

§.4: Le recouvrement de l’impôt

a. Les principes généraux


b. Procédures de recouvrement

Section 6 : L’APPLICATION DE LA LOI FISCALE DANS LE TEMPS ET DANS


L’ESPACE
12

§.1: L’application dans le temps de la loi fiscale

a. Entrée en vigueur et rétroactivité de la loi fiscale


b. Conflits de lois dans le temps
c. Exécution de la loi fiscale dans le temps

§.2: L’application de la loi fiscale dans l’espace ou sur le territoire fiscal

CHAPITRE DEUXIEME : LA RESISTANCE A L’IMPOT

INTRODUCTION

Section 1 : LA PRESENTATION DE LA DRHKAT

§.1: L’organisation et le fonctionnement de la DRHKAT

§.2: Les problèmes liés à l’Administration fiscale

§.3: Aperçu sur l’impôt sur les véhicules et la taxe spéciale de circulation routière

§.4: Aperçu sur l’impôt sur les revenus locatifs

§.5: Les données statistiques de l’IV et de l’IRL

Section 2 : LES FORMES DE RESISTANCE A L’IMPOT

§.1: La résistance passive à l’impôt

§.2: La résistance active à l’impôt

§.3: La résistance passive et active à l’impôt sur les véhicules

§.4: La résistance passive et active à l’impôt sur les revenus locatifs

Section 3 : LES COMPORTEMENTS ECONOMIQUES DE L’ETAT ET DES


CONTRIBUABLES

§.1: Les comportements économiques de l’Etat

§.2: Les comportements économiques des contribuables.

Section 4 : LES CAUSES DE LA RESISTANCE A L’IMPOT

Section 5 : LES PROPOSITIONS DE QUELQUES PISTES DE SOLUTIONS A LA


RESISTANCE A L’IMPOT.
13

CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR L’IMPOT

INTRODUCTION

Il est question dans ce chapitre de passer en revue différentes notions relatives aux
impôts de la RDC. Nous aborderons six sections pour essayer de rendre la notion d’impôts
beaucoup plus clairs.

SECTION 1 : LA NOTION D’IMPOTS

§.1. Définition de l’impôt

Plusieurs auteurs aux profils divers (financiers, fiscalistes, économistes,


historiens, sociologues, anthropologues, philosophes, etc.) ont diversement défini l’impôt16.

Sans parti pris aucun, nous retenons de toutes ces définitions, celle de BARILARI
& DRAPE, qui considèrent l’impôt comme un prélèvement, en général pécuniaire, effectué
d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie immédiate afin de couvrir les charges publiques
et plus accessoirement de servir d’instrument d’intervention économique et sociale17.

C’est ainsi que pour permettre aux habitants d’un pays, comme la République
Démocratique du Congo, de remplir adéquatement leur obligation civique de contribuer aux
charges publiques, le législateur a institué l’impôt qui est considéré comme le procédé de
répartition des charges budgétaires entre les individus en fonction de leurs facultés
contributives18.

16
Gaston Jeze, traité des sciences des finances : budget, PUF, paris, 1980.
17
BARILARI A. & DRAPE R., op.cit., page 100.
18
Ibidem, page 100.
14

§.2. Les caractéristiques de l’impôt


Pour faire ressortir les caractéristiques, l’idée essentielle est que l’impôt est un
prélèvement obligatoire, sans contrepartie immédiate, visant à couvrir les charges publiques19.

1. L’impôt : prélèvement pécuniaire

Dans ses modalités, l’impôt est bien en principe un prélèvement sous forme
pécuniaire et ce contrairement aux modalités de règlement en nature qui ont pu exister dans
un passé lointain.

2. L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité

Quelles que soient ses modalités de paiement, le prélèvement fiscal a


fondamentalement le caractère d’un prélèvement obligatoire, dès lors qu’il est effectué par
voie d’autorité par l’Administration sur le fondement des prérogatives de puissance publique
qui sont siennes. En conséquence, le contribuable n’a ni le droit de prétendre se soustraire à sa
dette d’impôt, ni celui de vouloir fixer librement ou négocier le montant de sa contribution.
Son accord, son libre-arbitre en somme, n’entre en jeu d’aucune manière. Et, s’il s’avérait
récalcitrant, l’Administration serait en droit de recourir aux procédures d’exécution forcée
pour le contraindre à satisfaire à ses obligations.

3. L’impôt : un prélèvement effectué à titre définitif

L’impôt est une ressource définitive pour les collectivités publiques qui en
bénéficient, c’est-à-dire l’Etat, les collectivités territoriales. Contrairement à l’emprunt, il n’a
pas à être restitué lorsqu’il est versé au trésor public.

4. L’impôt : un prélèvement sans contrepartie immédiate qui sert à


couvrir les charges publiques

Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. Aussi, le


contribuable ne peut-il pour contester sa dette arguer de la mauvaise utilisation des deniers
publics. Il ne peut davantage exiger que l’impôt qu’il paie soit affecté à tel ou tel service

19
Michel BOUVIER, introduction au Droit Fiscal générale et à la théorie de l’impôt, 8ème Edition, LGDJ, Paris,
2007, page 22.
15

public ou au financement de telle ou telle opération. De même, il ne peut refuser de payer


l’impôt au motif que celui-ci financerait des dépenses contraires à ses principes.

§.3. L’impôt et les autres prélèvements : taxe, redevance,


parafiscalité

L’impôt est un prélèvement opéré par puissance publique, mais il n’est pas le seul.
Il convient donc de le situer parmi les prélèvements, forcés ou non, et de le distinguer des
notions voisines, car des règles juridiques différentes s’appliquent à chaque catégorie de
prélèvement outre l’impôt, les prélèvements comprennent le prix, la taxe, la redevance, les
taxes aux redevances parafiscales20.

Ce qui distingue ces prélèvements de l’impôt, c’est l’existence d’une


contrepartie : tous constituent, ou peuvent constituer, la contrepartie de certains services
rendus aux administrés, alors qu’au contraire, l’impôt se caractérise par son absence de
contrepartie.

Du point de vue juridique les prélèvements fiscaux autre que l’impôt ont un
régime juridique variable, alors que l’impôt proprement dit est du domaine exclusif de la loi.

1. La taxe et la redevance

La taxe est une rémunération d’un service déterminé et demandé volontairement à


l’autorité21.

La Taxe, d’un strict point de vue, est quant à elle réservée aux prélèvements
obligatoires qui sont levés lors de la fourniture d’un service. Si elles ressemblent
formellement aux redevances, puisqu’elles sont comme ces dernières liées à l’offre d’une
prestation, elle s’en distinguent toutefois sur le fait de l’équivalence entre service rendu et prix
à payer n’est pas requise. Enfin ces taxes ont un caractère obligatoire22.
La redevance est le prix d’un service rendu. Elle n’est due normalement que par
ceux qui demandent que ce service soit fourni.

20
Jalel BERREBEH, Fiscalité : la théorie générale de l’impôt, http://www.fsegn.rnu.tn/documents/Cours-
Theorie-impot-Ifcompt.pdf, page 14. (Page consultée le 30-Novembre-2018).
21
Ibidem, page 14.
22
Michel BOUVIER, op.cit., Page 25.
16

La redevance ou rémunération pour services rendus, à titre d’exemple on citera


notamment la redevance pour enlèvement des ordures ménagères perçue par les communes,
ne sont pas des prélèvements obligatoires et n’ont pas davantage un caractère fiscal. Elles ont
celui de prix payé par l’usager d’un service public et peuvent donc, à la différence de l’impôt,
relever de la voie règlementaire. La qualification de ce type de prélèvement est toutefois
subordonnée à l’existence d’une contrepartie (il faut que la redevance soit la contrepartie de
l’utilisation effective d’un service public ou d’une prestation fournie). Par ailleurs, le montant
de la redevance et la valeur du service rendu doivent être équivalents23.

La taxe et la redevance sont, donc, des prélèvements opérés par voie de contrainte
sur certains individus au profit des personnes morales de droit public à l’occasion du
fonctionnement d’un service public, sans corrélation nécessaire avec le coût du service s’il
s’agit d’une taxe, en corrélation avec ce coût s’il s’agit d’une redevance.

Le législateur, distingue entre les deux notions, à partir d’un critère tiré de
l’existence ou de l’absence de rapport entre le montant du prélèvement et la valeur du service
rendu :

 Il y a redevance quand le rapport existe, taxe quand il n’existe pas.

Il y a redevance lorsqu’il y a équivalence entre le prélèvement et la prestation procurée à


l’usager. Il y a taxe lorsque le prélèvement exigé est nettement inférieur (ou supérieur) à la
valeur économique du service fourni.

2. La parafiscalité

La parafiscalité regroupe l’ensemble des prélèvements qui, sous des dominations


diverses (taxes, contributions, cotisation…) qui sont opérés au profit de certains organismes
publics en vue du financement de la sécurité sociale, des allocations familiales, des congés
payés24…

23
Michel BOUVIER, op.cit., Page 25.
24
Jalel BERREBEH, op.cit., page 14.
17

§.4. Rôles ou fonctions de l’impôt

Il y a au moins trois raisons pour lesquelles un Etat peut vouloir imposer un


impôt. Ces raisons sont d’ordre financier, économique et social25.

1. La fonction financière

L’impôt sert d’abord à couvrir les dépenses de l’Etat. Si la seule raison d’imposer
des impôts est de transférer du secteur privé au secteur public les ressources nécessaires pour
couvrir les dépenses et les frais de fonctionnement du gouvernement, le niveau de taxation et
la distribution du fardeau fiscal parmi les contribuables doivent être établis de manière à créer
le moins de distorsions possibles26.

En clair, l’impôt est seul procédé permettant de couvrir les dépenses des services
publics qui ne peuvent être vendus : défense nationale, administration générale…

2. La fonction économique

L’impôt sert de régulation économique c’est-à-dire l’impôt joue un rôle


permettant au Gouvernement par l’entremise du parlement de surtaxer les domaines ne devant
pas faire l’objet d’un effort et en détaxant ceux devant faire l’objet d’une promotion.

Grosso-modo, le maniement habile et réfléchi de l’impôt (augmentation ou


diminution de son taux), sa suppression ou encore en faisant jouer un rôle discriminatoire à
l’impôt, l’Etat peut agir utilement sur la conjoncture ou sur les structures économiques :
notamment encourager certains secteurs de l’économie délaissés mais générateurs de revenus,
décourager certains autres secteurs pour freiner leur extension trop rapide et préjudiciable à
l’économie générale du pays.

3. La fonction sociale

L’impôt est prélevé selon la capacité contributive des contribuables. C’est ainsi
que la loi fiscale, instrument par excellence de la politique de l’Etat en matière économique,
doit tendre dans son principe comme dans son application vers la justice sociale et l’équité
afin que l’impôt ne puisse pas frapper aveuglement les riches et pauvres, salariés et paysans,

25
Jalel BERREBEH, op.cit., page 15.
26
Ibidem, Page 15.
18

ménages sans enfant et familles nombreuses, valides et invalides… bref l’impôt est un outil de
la politique sociale et de l’équité entre citoyen27.

En outre, l’impôt permet la réalisation de certaines tâches ou travaux-profitables à


la collectivité nationale. C’est souvent le cas pour la satisfaction des besoins collectifs à
caractère économique (construction et entretien du réseau portuaires et aéroportuaires, ponts,
etc.), Social (hospices des vieillards, hôpitaux publics), éducatif (construction et entretien des
écoles et universités officielles), sport (construction et entretien des stades), culturel
(construction, entretien et ravitaillement des musées et bibliothèques publics), etc. c’est le rôle
général de l’impôt.

§.5. Les Sortes d’impôts

Plusieurs critères peuvent être retenus pour catégoriser les impôts. Dans ce travail
nous retenons juste : l’impôt direct et l’impôt indirect.

1. L’impôt direct

L’impôt direct est celui dont la charge demeure définitivement supportée par celui
qui en est assujetti c’est-à-dire le contribuable. Dans le système fiscal Congolais, les impôts
directs désignent les impôts qui sont supportés par les personnes (contribuables) détenteurs ou
bénéficiaires de la matière imposable (patrimoines ou revenus) mais versés ou trésor public
par les redevables ou les personnes désignées par la loi comme devant en rendre compte28.

Dans le système fiscal Congolais, les impôts sur les revenus locatifs, les impôts
sur les patrimoines (IV, IF, ISCM, ainsi que l’ISCF sont des impôts directs).

2. L’impôt indirect

L’impôt indirect, par contre, est celui dont la charge est répercutée sur autrui, le
contribuable réel ; les impôts indirect sont supportés par certains agents et versés au fisc par
d’autres agents29.

27
Jalel BERREBEH, op.cit., page 15.
28
Adalbert KITOPI KIMPINDE, Cours de Droit Fiscal, L1 Droit, Université de Lubumbashi, 2017-2018, inédit,
page 9.
29
Capul Jean-Yves et Garnier Olivier, Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, nouvelle édition Hatier,
Paris, 2011, page 237.
19

Le recouvrement de cet impôt fait intervenir trois personnes : le fisc, chargé de la


perception, le redevable légal (l’opérateur économique, collecteur de l’impôt), qui collecte
l’impôt en amont et le verse au trésor public pour compte du contribuable réel (le
consommateur) qui paye (ou supporte) verticalement l’impôt ou en subit le poids.

SECTION 2 : LES PRINCIPES D’IMPOSITIONS

En vertu du principe constitutionnel selon lequel : « la contribution aux charges


publiques est un devoir pour toute personne vivant en RDC30.», tous les textes légaux relatifs
aux impôts concernent, sauf cas de situations dérogatoires expresses, toutes les personnes
physiques ou morales tombant dans leur champ d’application.

La théorie fiscale permet d’identifier certains principes importants, largement


solidaire les uns des autres31 :

§.1. Le principe de légalité :

Précisant que les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de


recouvrement des « impositions de toutes natures » sont fixées par la loi, et sont donc
nécessairement et obligatoirement votées au parlement.

§.2. Le principe de l’annualité :

Selon lequel le parlement doit donner chaque année au gouvernement


l’autorisation de percevoir l’impôt.

§.3. Le principe de nécessité :

Selon lequel l’impôt n’est légitime que pour autant qu’il est indispensable pour
couvrir les besoins publics, ce que, en vertu de l’article 14 de la déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789 (DDHC), tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-
mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir
librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la
durée32.

30
Article 174, alinéa 2 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour.
31
Franck Wassermann, les Finances Publiques, 8ème Edition, découverte de la vie Publique, Paris 2016, page 38.
32
Article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.
20

§.4. Le principe d’égalité :

Le principe d’égalité fiscale est d’abord entendu comme l’égalité des


contribuables devant l’impôt. Selon l’article 13 de la DDHC, « la contribution commune doit
être également repartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés33 ». Un même
régime fiscal doit alors s’appliquer à tous les contribuables placés dans la même situation.

§.5. Le principe du respect des droits de la défense :


Le principe du respect des droits de la défense veut qu’une sanction ne puisse être
infligée sans que préalablement la personne en cause n’ait été en mesure de prendre
connaissance des éléments et faits lui étant reprochés et de présenter ses observations d’une
part et d’autre part, la sanction doit être motivée et elle doit être susceptible de recours
juridictionnel34.

§.6. Le principe de territorialité :


Le principe de territorialité de l’impôt définit l’application de la loi fiscale dans
l’espace. En règle générale, l’espace fiscal et la sphère de compétence dévolue aux organes
politiques sont les mêmes et constituent l’espace de souveraineté fiscale35.

§.7. Le principe du contradictoire :


Le caractère du contradictoire des procédures juridictionnelles s’applique en Droit
Fiscal comme pour les autres catégories du droit et ce principe doit être rapproché de celui du
respect des droits de la défense36.

Au terme de ce principe en effet, le contribuable dont les déclarations sont contrôlées doit
avoir à tout moment la possibilité de se défendre, de répondre aux éventuelles notifications
que l’Administration se propose de lui adresser, ainsi que de dialoguer avec l’agent chargé du
contrôle, en étant éventuellement assisté s’il le souhaite d’un conseil de son choix.

33
Article 13 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
34
Michel BOUVIER, introduction au Droit Fiscal général et à la théorie de l’impôt, 13ème Edition, LGDJ, 2016,
Paris, page 47.
35
Ibidem, Page 48.
36
Ibidem, Page 50.
21

§.8. Le principe de la compétence liée de l’administration :


Le principe de la compétence liée de l’administration signifie que cette dernière
doit et ne peut agir que dans le cadre des dispositions législatives et règlementaires qui
définissent ses missions et attribution37.

SECTION 3 : LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’IMPOT

Nous pouvons cerner les éléments constitutifs de l’impôt à partir de la définition


suivante : tout impôt atteint une matière imposable en la personne d’un contribuable à
l’occasion d’un événement ou d’une situation qui constitue le fait générateur dudit impôt38.
Outre cela, il est aussi à noter que l’impôt relève de la loi.

§.1. La matière imposable

Pour pouvoir établir un impôt, il faut avant tout choisir et cerner la matière
imposable, c’est-à-dire l’élément sur lequel est assis l’impôt39. En d’autres termes, il s’agit de
cerner ce qui peut être imposé, assujetti à l’impôt.

 La recherche de la matière imposable

La matière imposable peut être identifié en adoptant l’un des deux procèdes
suivants :

1. Le procédé de recensement

Selon ce procédé, c’est l’administration qui procède elle-même à rechercher la


matière imposable en se déplaçant sur les lieux du contribuable40. (Procédé pratiquement
absent en RDC).

2. Le procédé de la déclaration

Dans ce cas c’est le contribuable lui-même qui procède à la déclaration de la


matière imposable. Le défaut de la déclaration de bonne ou de mauvaise foi engage la

37
Michel BOUVIER, op.cit., Page 51.
38
Jalel BERREBEH, op.cit., page 19.
39
BARILARIA A. et DRAPE R., op.cit., page 113.
40
Jalel BERREBEH, op.cit., page 19.
22

responsabilité du contribuable et entraine le paiement de la principale de l’impôt majoré d’une


pénalité41.

§.2. La base imposable

Elle consiste à identifier la quantité ou le montant chiffré de la matière à


imposer42. Il convient de nuancer la confusion qui pourrait exister entre la matière imposable
et la base imposable.

La base imposable peut être définit comme étant le montant chiffré relatif à l’élément sur
lequel repose l’impôt (exemple : un bien meuble étant la matière imposable à la TVA, la base
imposable étant le prix de vente).

La base imposable est aussi connue sous le vocable de base d’imposition ou de


taxation d’assiette fiscale, de base de calcul d’impôt43.

§.3. La personne imposable

La personne imposable est la personne sur laquelle pèse la charge fiscale et qui
procède au paiement de l’impôt44.

Il existe plusieurs vocables qui désignent la personne imposable (l’assujetti, les


redevable, le contribuable). Indépendamment de la dénomination qu’on peut attribuer à la
personne imposable, il faut distinguer entre quelques notions fondamentales : la personne
imposable de fait et le collecteur d’impôt45.

 La personne imposable de droit est celle qui est définit expressément par le
législateur.
 La personne imposable de fait est celle qui supporte effectivement l’impôt.
 Le collecteur d’impôt est la personne qui procède à la collecte de l’impôt à la
place de l’administration et qu’elle verse par la suite.

41
Jalel BERREBEH, op.cit., page 19.
42
Ibidem, page 19.
43
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 45.
44
Jolel BERREBEH, op.cit., page 20.
45
Ibidem, page 20.
23

§.4. Le fait générateur

Le fait générateur est le phénomène, l’évènement, l’opération, l’acte ou la


situation juridique qui fait naitre ou créer la dette fiscale46. D’où, la détermination précise du
fait générateur présente un intérêt évident et important.

SECTION 4 : LA POLITIQUE FISCALE CONGOLAISE

Il existe en RDC les impôts de la fiscalité nationale et les impôts de la fiscalité


province.

§.1. Les impôts de la fiscalité nationale


Les impôts relevant de la fiscalité nationale sont : l’impôt mobilier IM, impôt sur
les bénéfices et profits IBP, impôt professionnel sur les rémunérations IPR, impôt
exceptionnel sur les rémunérations versées aux expatries IER, la taxe sur la valeur ajoutée
TVA, les droits d’entrée et droits connexes, les droits de consommation et accises.

En RDC, la perception des droits, redevance, taxe est confiée, au niveau national à trois régies
financières à savoir :

 La Direction Générale des Impôts (DGI) ;


 La Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) ;
 La Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires
et de Participation (DGRAD).

Il est à noter que notre travail ne porte pas sur les impôts de la fiscalité nationale.

§.2. Les impôts de la fiscalité provinciale


Les impôts de la fiscalité provinciale sont ceux reconnus aux provinces par la
constitution du 18 février 200647 ainsi que ceux cédés aux provinces depuis 2009 par le
pouvoir central (les impôts réels sur la superficie des concessions minières et forestières).

De ce fait, les impôts de la fiscalité provinciale sont :

46
Jalel BERREBEH, op.cit., page 20.
47
Art 204 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour.
24

 L’impôt sur les véhicules (IV) et la taxe spéciale de circulation routière


(TSCR) ;
 L’impôt sur les revenus locatifs (IRL) ;
 L’impôt foncier (IF) ;
 L’impôt sur la superficie des concessions minières (ISCM) ;
 L’impôt sur la superficie des concessions forestières (ISCF).

Rappelons ici que les impôts de la fiscalité provinciale du Haut-Katanga sont


perçus par la DRHKAT (Direction des Recettes du Haut-Katanga) et dans notre travail nous
nous intéressons uniquement à la DRHKAT de la ville de Lubumbashi.

Nous devons préciser également qu’il y a que les deux premiers impôts qui feront
objet d’étude dans notre travail et nous donnerons une recherche et un développement
détaillé(e) pour chaque impôt dans le deuxième chapitre.

SECTION 5 : LA TECHNIQUE FISCALE CONGOLAISE

Cette section poursuit un objectif spécifique, celui de circonscrire, de manière


succincte, la technique généralement usité dans l’établissement technique de l’impôt, mais
que chaque système fiscal adapte en fonction des structures socio-économiques de chaque
pays.

La technique de l’impôt est l’ensemble des opérations par lesquelles l’impôt est
établi et perçu. C’est donc une description des différentes opérations d’établissement et de
perception de l’impôt.

Cette technique porte essentiellement sur quatre préoccupations48 :

 Le choix de la matière imposable ;


 L’évaluation de la matière imposable ;
 La liquidation de l’impôt ;
 Le recouvrement de l’impôt.

48
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 29.
25

§.1. Le choix de la matière imposable

Pour pouvoir établir un impôt, il faut avant tout choisir et cerner la matière
imposable, c’est-à-dire « l’élément sur lequel est assis l’impôt »49. En d’autres termes, il s’agit
de cerner ce qui peut être imposé ou assujetti à l’impôt.

§.2. L’évaluation de la matière imposable

Une fois définie, la matière imposable doit être évaluée, c’est-à-dire on doit en
évaluer la quantité, en déterminer la quantité par un calcul.

L’évaluation de la matière imposable permet de déterminer la base d’imposition


ou l’assiette de l’impôt, en d’autres termes, le calcul de « ce sur quoi l’impôt est assis ».

En effet, asseoir l’impôt c’est déterminer les matières imposables et mesurer dans
chaque cas la quantité de matière imposable à laquelle doit s’appliquer l’impôt50.

Plusieurs techniques sont utilisées pour l’évaluation de la matière imposable51.

 La déclaration contrôlée ;
 La méthode forfaitaire ;
 La méthode indiciaire ;
 L’évaluation par l’Administration fiscale.

§.3. La liquidation de l’impôt

Une fois les bases imposables déterminées, il convient de calculer le montant de


l’impôt dû puis de le recouvrer.

Par conséquent, la liquidation est définie comme l’opération qui consiste à


calculer la dette fiscale du contribuable par application d’un taux ou d’un tarif à la base
imposable après prise en compte, le cas échéant, de réduction ou de majoration portant sur
l’impôt brut52.

49
BARILARI A. et DRAPE R., op.cit., page 113.
50
Duverger M., Finances publiques, 11eme Ed., PUF, Paris, 1988, page 376.
51
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 30.
52
BARILARI A. et DRAPE R., op.cit., page 109.
26

De cette manière, liquider l’impôt c’est calculer la dette fiscale du contribuable


par application à la base d’imposition (au tarif) en vigueur et en ayant éventuellement pratiqué
les abattements, majorations ou déductions prévus par le législateur53 en outre, liquider un
impôt, c’est calculer le montant exact de la dette d’impôt à payer par le contribuable, à définir
le fait générateur ainsi que les modalités de taxation.

Ainsi donc, pour liquider un impôt, il faut réunir les deux préalables que sont le
fait générateur et les modalités de taxation.

1. Le fait générateur

Il désigne l’évènement qui crée la dette fiscale. Il s’agit soit d’un fait matériel soit
un acte juridique ou encore d’une situation économique qui donne naissance à la dette
d’impôt54.

Le fait générateur permet de déterminer le champ d’application de l’impôt dans le


temps et dans l’espace (territorialité).

A titre illustratif, le fait générateur de l’impôt sur les véhicules c’est


l’immatriculation et celui de l’impôt foncier c’est la propriété ou la jouissance ou encore la
location …

2. Les modalités de taxation

La taxation est le fait de soumettre un bien ou une opération à un impôt ou à une


taxe. C’est, en d’autres termes, l’opération de calcul du montant de l’impôt par application à
la base imposable d’un élément du tarif ou d’un taux55.

§.4. Le recouvrement de l’impôt

Lorsque le choix de la matière imposable a été fait, que celui-ci a été évaluée et
l’impôt calculé, l’administration concernée doit procéder à son recouvrement. Ce dernier est,
en réalité, l’ensemble des opérations qui concourent à la perception de l’impôt une fois que
celui-ci est liquidé56.

53
Michel BOUVIER, op.cit., page 33.
54
BARILARI A. et DRAPE R., op.cit., page 83.
55
Ibidem, page 170.
56
Ibidem, page 145.
27

Cette étape de la technique de l’impôt met en présence le redevable (débiteur de


l’impôt) et le receveur des impôts qui assume la responsabilité de l’encaissement des recettes
d’impôts.

Dans les points qui suivent, nous rappellerons d’abord les procédures normales de
recouvrement et ensuite les procédures exceptionnelles de recouvrement.

1. Procédures normales de recouvrement

Les délais de paiement des impôts sont impératifs et doivent être rigoureusement
respectés parce qu’il faut assurer aux dirigeants une régularité des ressources fiscales dans le
temps.

Ainsi, les procédures sont notamment celles de paiement dans le délai légal, qu’il
s’agisse des paiements au comptant ou spontanés.

2. Procédures exceptionnelles de recouvrement

Lorsque le contribuable ou le redevable ne s’acquitte pas de sa dette d’impôt dans


les délais prescrits, les agents de l’administration (receveurs) peuvent engager des poursuites à
son encontre (recouvrement forcé).

Pour la DGI par exemple, cette procédure commence par la mise en demeure,
passe par le commandement puis par la saisie pour finir par la vente publique aux enchères.

Dans l’examen de chaque type d’impôt de la fiscalité provinciale, la procédure de


recouvrement ainsi que le recouvrement forcé seront précisés.
28

SECTION 6 : L’APPLICATION DE LA LOI FISCALE DANS


LE TEMPS ET DANS L’ESPACE

La loi fiscale, comme toute autre loi, s’applique dans le temps et dans l’espace.

§.1. Application dans le temps de la loi fiscale

La règle de l’annualité du budget posée par le droit budgétaire et la règle de


l’annualité de l’impôt sont étroitement liées puisque la perception de l’impôt doit être
autorisée chaque année par le parlement57.

A ce sujet, Bienvenu Jean-Jacques et Lambert Thierry soulignent que les dispositions de ces
deux types de lois restent en vigueur tant qu’elles n’ont pas été expressément abrogées. En
revanche, à la fin de chaque année civile ou budgétaire expire la compétence rationne
temporis des agents du fisc pour exécuter les lois d’impôts58.

§.2. L’application de la loi fiscale dans l’espace ou sur le territoire


fiscal

Le principe de la territorialité de la loi fiscale rend cette loi exécutoire sur tout le
territoire. La loi oblige tous ceux qui habitent sur le territoire et régie tous les biens meubles et
immeubles qui se trouve sur le territoire de l’Etat59. L’application de la loi fiscale s’arrête
donc à la frontière de l’Etat.

En vertu du principe de la territorialité, l’Etat peut soumettre à l’impôt les


personnes et les biens ayant avec son territoire un lien réel, c’est-à-dire que les personnes y
soient situées, soit que les activités y soient exercées à une phase quelconque de leur
processus, soit que les revenus y soient produits, appropriés ou dépensés.

57
Jalel BERREBEH, op.cit., page 33.
58
Bienvenu Jean-Jacques et Lambert Thierry, Droit Fiscal, PUF, Paris, 2010, page 45.
59
Jalel BERREBEH, op.cit., page 32.
29

CHAPITRE DEUXIEME : LA RESISTANCE A L’IMPOT

INTRODUCTION

Dans ce chapitre nous parlerons du phénomène de la résistance à l’impôt dans la


ville de Lubumbashi, pour ce faire, nous commencerons par présenter la DRHKAT,
Administration fiscale à laquelle notre travail est attaché (section 1), nous analyserons les
formes de résistance à l’impôt (section 2), nous parlerons des comportements économiques de
l’Etat et des contribuables (section 3), outre cela, nous épinglerons les causes de la résistance à
l’impôt dans la Ville de Lubumbashi (section 4), à cet effet, nous démontrerons les
conséquences de la résistance à l’impôt dans la Ville de Lubumbashi (section 5), et enfin nous
chuterons en proposant les pistes de solutions qui seront, d’une part, susceptible d’anéantir le
phénomène de la résistance à l’impôt et d’autre part, capable de réconcilier le contribuable
Congolais avec l’Administration fiscale (section 6).

SECTION 1 : LA PRESENTATION DE LA DRHKAT


La création de la Régie provinciale d’encadrement et de perception des recettes
pour la province du Haut-Katanga constitue, au-delà du débat soulevé autour de la rétrocession
aux Provinces des 40% des recettes à caractère national, une première expérience amorcée dans
le cadre de l’application des prescrits constitutionnels sur l’autonomie financière en République
Démocratique du Congo60. Car, à ce sujet, la constitution prévoit que les finances du pouvoir
central et celles des provinces sont distinctes61.

L’article 1er de l’arrêté Provincial N°2016/00014/Haut-Katanga du 18 Février 2016


crée dans la Province du Haut-Katanga un service public doté d’une personnalité juridique,
d’une autonomie administrative et financière dénommé Direction des Recettes du Haut-
Katanga62, en sigle « DRHKAT ».

§.1. L’Organisation et le Fonctionnement de la DRHKAT


Parlant de l’Organisation et du Fonctionnement de la DRHKAT, soulignons
qu’après avoir reçu toutes les autorisations de la hiérarchie, l’Administration doit d’abord

60
NGOY NDJIBU Laurent, op.cit., page 279.
61
Article 171 de la Constitution de la RDC telle que modifiée et complétée à ce jour.
62
Article 1er de l’arrêté Provincial N°2016/00014/Haut-Katanga du 18 Février 2016 portant création,
organisation et fonctionnement de la Direction des Recettes du Haut-Katanga, DRHKAT en sigle.
30

s’installer physiquement en ayant un siège et l’équipement nécessaire pour travailler, en


implantant les structures appropriées, et en engageant un personnel adéquat pour son
fonctionnement63. Intervient ensuite le fonctionnement proprement dit de la structure pour
laquelle elle a été créée : recensement des contribuables ou des matières imposables évaluation,
liquidation et recouvrement.

1. Les Missions de la DRHKAT


La DRHKAT exerce toutes les missions et prérogatives en matière des recettes
fiscales, non fiscale revenant à la province du Haut-Katanga. Notamment64 :

 L’assiette, le contrôle, le recouvrement et le contentieux des impôts


provinciaux et locaux ;
 Le contrôle, l’ordonnancement, le recouvrement et le traitement des
contentieux des recettes non fiscales ;
 La tenue et la suivie des statistiques des recettes à caractères nationales et
celles relatives aux matières à compétence et concurrente ;
 L’étude et la soumission à l’autorité compétente des projets d’édits,
d’arrêtés, de circulaires et de décisions en la matière.

Outre cela, la DRHKAT vient aussi en appui aux entités territoriales décentralisées
dans le cadre de la mobilisation des recettes de leurs compétences.

Par une suite logique, nous disons que la DRHKAT gère les impôts ci-après :

 L’impôt sur les véhicules et la taxe spéciale de circulation routière ;


 L’impôt sur les revenus locatifs ;
 L’impôt foncier ;
 L’impôt sur la superficie des concessions minières ;
 L’impôt sur la superficie des concessions forestières.

En résumé, la DRHKAT a pour mission de mobiliser les recettes exclusivement


dévolues à la province du Haut-Katanga, conformément à la constitution de la RDC. Cette
Direction centralise à son sein les impôts, taxes, droits et redevances dues à la province du Haut-
Katanga ; elle est la principale pourvoyeuse au budget provincial.

63
BIFUMANU NSOMPI, la spiritualité de l’impôt, Editions CADICEC, Kinshasa, 2009.
64
NGOY NDJIBU Laurent, op.cit., page 280.
31

Comme dit supra (chapitre 1, section 4), nous analyserons uniquement les deux
premiers impôts dans notre travail.

2. Les structures de la DRHKAT


L’article 13 de l’arrêté prévoit comme structures65 :

 La Division de Gestion des Impôts provinciaux et locaux ;


 La Division de Gestion des Recettes non fiscales ;
 La Division de Recouvrement ;
 La Division de Suivi ;
 La Division de l’Administration et des Finances ;
 La Division de l’Inspection ;
 La Division Juridique, Etudes et Contentieux.

Ainsi, la Division de Gestion des Impôts provinciaux et locaux est chargée de toutes
les missions et prérogatives concernant l’assiette et le contrôle des impôts qui relèvent de la
compétence exclusive de la Province du Haut-Katanga tandis que la Division de Recouvrement
est chargée, elle, du recouvrement.

Cependant, la DRHKAT de Lubumbashi rencontre certains problèmes.

§.2. Les problèmes liés à l’Administration fiscale (DRHKAT)


La fiscalité a toujours eu deux acteurs majeurs : l’Administration fiscale pour la
mise en contexte et le contribuable pour le paiement de l’impôt66. Ces deux acteurs sont butés
à des problèmes dans l’accomplissement de leurs taches respectives.

Précisons ici que dans cette section, nous traiterons uniquement des problèmes liés
à l’administration fiscale, les problèmes liés au contribuable nous le traiterons à la section trois,
au paragraphe deux (les comportements économiques des contribuables).

Comme le note G. Ardent, « l’on a trop souvent tendance à oublier que le système
fiscal le mieux conçu ne vaut que par l’Administration qui le met en œuvre ». L’Administration
fiscale joue un rôle de premier rang dans la matérialisation de tout système fiscal. Or dans les

65
NGOY NDJIBU Laurent, op.cit., page 280.
66
Ibidem, page 279.
32

pays en voie de développement, les impôts existent sur le papier de code, mais, moins dans la
réalité financière67.

De ce fait, il faut noter que malgré les efforts fournis par le pouvoir public, la
DRHKAT connait encore dans son effectivité par rapport au recouvrement des réels problèmes
et à cet effet, C. MWANDO NSIMBA relève plusieurs contraintes qu’affronte la DRHKAT
dans l’accomplissement de ses missions de mobilisation et de maximisation des recettes du
Haut-Katanga68 :

 L’insuffisance du personnel et des moyens logistiques pour couvrir tout le


territoire et atteindre tous les assujettis et particulièrement les personnes
physiques ;
 L’absence des banques de données fiables et fichiers d’état civil à jour
permettant de maîtriser, d’identifier et de localiser les assujettis ;
 La faiblesse du civisme fiscal nécessitant des efforts de sensibilisation et les
recours récurrents à la contrainte pour obtenir les paiements des impôts,
droits, taxes et redevances par les personnes physiques ;
 L’absence des huissiers fiscaux assermentés parmi le personnel de la
DRHKAT ;
 Le retard dans la fourniture des imprimés de valeur.

§.3. Aperçu sur l’impôt sur les véhicules et la taxe spéciale de


circulation routière
Il est question dans les lignes qui suivent, d’examiner successivement la notion et
la nature juridique de l’impôt sur les véhicules, la base légale, la matière imposable, la base de
calcul de l’impôt et le fait générateur, les redevables et le taux, les exemptions et exonérations,
les modalités de perception et l’échéance de paiement.

En effet, la construction des routes ou voies de communication terrestres ainsi que


l’aménagement des débarcadères le long des cours d’eau nécessitent la mobilisation des
sommes importantes pour ce faire.

67
ARDANT G., Théorie sociologique de l’impôt, S.E.V.P.E.N, Paris 1965, page 849. Cité par NGOY NDJIBU
Laurent, op.cit., page 279.
68
MWANDO NSIMBA C., cité par NGOY NDJIBU Laurent, op.cit., page 283.
33

De même, la circulation des véhicules sur la voie publique, construite avec les fonds
du trésor, provoque une dégradation qui appelle réparation et entretien régulier.

C’est le fondement même de cet impôt sur les véhicules (ou vignette automobile) ainsi que la
taxe spéciale de circulation routière (TSCR).

1. La base légale
C’est l’ordonnance-loi N°69-006 du 10 février 1969 relative aux impôts réels telle
que modifiée et complétée à ce jour.

2. La matière imposable
L’impôt sur les véhicules ou vignette automobile est une taxe différentielle annuelle
qui frappe tous les véhicules à moteur, sous réserve de certaines exceptions.

Le terme véhicule est utilisé dans le sens le plus large possible puisqu’il ne désigne pas
uniquement les véhicules automobiles mais aussi, tout moyen de transport par terre et par eau
et ce, quel que soit le mode de propulsion utilisé69.

3. La base d’imposition
Elle peut être :
 Soit la puissance du moteur exprimée en cheval-vapeur (CV) ;
 Soit la capacité ou le jaugeage (exprimé en M3) ;
 le poids du véhicule (exprimée en kg ou en tonnes).

4. Le fait générateur
C’est l’immatriculation ou la mise en circulation du véhicule.

5. Les exonérations
Les exonérations à ces deux impositions sont accordées en fonction de plusieurs
critères notamment70:

 la qualité du propriétaire : Etat et ses subdivisions administratives (ETD) ;


 l’application des conventions internationales : ambassades, consulats,
organismes internationaux ;

69
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 106.
70
Article 39 de l’Ordonnance-loi n°69-006 du 10 Février 1969 relative aux impôts réels telle que modifiée et
complétée à ce jour.
34

 leur utilisation spécifique dans un cadre limité (engins de manutention dans


les gares, port et aéroports) ;
 leur utilité sociale : ambulances, véhicules anti-incendie, véhicules pour
personnes handicapées (invalides et infirmes) ;
 leur utilisation aux opérations de dépannage : les dépanneuses et les
machines-outils ;
 l’inexistence ou l’insignifiance de la puissance imposable : cyclomoteurs de
moins de 50 cm³ et véhicules à traction ou à propulsion humaine ou animale;
 véhicules à l’essai, et véhicules des touristes étrangers en visite en RDC ;
 l’absence de moteur et l’évaluation habituelle hors du territoire national :
voiliers, navires de haute mer ou de grand cabotage71.

6. Les taux
Prévus à l’article 41 de l’ordonnance-loi N°69-006 du 10 février 1969, ces taux sont
fixés en fonction de la qualité du propriétaire (personne physique ou morale), de la puissance
du moteur, de la catégorie et du poids du véhicule ou encore en fonction du jaugeage (capacité)
de l’engin de navigation.

La diversification du taux d’imposition découle de la mise en circulation d’une


variété des véhicules automobiles.

Ces taux sont les suivants :

 Véhicules terrestres : 5 à 44 $ (par véhicule) ;


 Véhicules de navigation : 4 à 17 USD par cheval-vapeur et 9 USD par m³ de
jauge pour les engins de transport des marchandises.

7. Les personnes imposables


L’impôt sur les véhicules est dû par l’utilisateur72 tandis que la taxe spéciale de
circulation routière est acquittée par les propriétaires des véhicules assujettis.

71
Article 39 de l’Ordonnance-loi n°69-006 du 10 Février 1969 relative aux impôts réels telle que modifiée et
complétée à ce jour.
72
Article 40 de l’Ordonnance-loi précitée.
35

8. L’échéance
La vignette automobile est généralement acquittée au moment de la déclaration du
véhicule lorsque celui-ci est mis en service pour la première fois en RDC. Par la suite, la
vignette est payée lors des différentes campagnes de recouvrement de cet impôt73.

Remarque : la taxe spéciale de circulation routière est acquittée au même moment que l’impôt
sur les véhicules. Mais toutefois, la déréférence entre l’impôt sur les véhicules et la taxe spécial
de circulation routière est que la première ne concerne que les véhicule admis à circuler sur le
réseau routier public, tandis que l’impôt sur les véhicules est assis sur tout moyen de transport
par terre et par eau, quel que soit le mode de propulsion utilisé74.

§.4. Aperçu sur l’impôt sur les revenus locatifs


Conformément au prescrit de la constitution du 18 février 2006 telle que modifiée
et complétée à ce jour (article 204, point 16), cet impôt a été laissé à la compétence exclusive
des provinces.

1. Définition et nature juridique


L’IRL est un impôt direct frappant les revenus provenant de la location et de la
sous-location des immeubles situés en RDC.

2. La base légale
L’Ordonnance-loi n°69/009 du 10 Février 1969 relative aux impôts sur les revenus
telle que modifiée et complétée à ce jour et l’ordonnance-loi N°13/001 du 13 février 2013 fixant
la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances des provinces et des entités territoriales
décentralisées ainsi que leurs modalités et répartition. Cette dernière a reconnue cet impôt aux
provinces en application du prescrit constitutionnel contenu dans son article 204 point 16.

3. La matière imposable
L’impôt sur les revenus locatifs est établi sur le revenu brut de l’année civile antérieure ou sur
toute somme proportionnellement équivalente pour les périodes inferieurs à un an75.

La matière imposables à l’impôt sur les revenus locatifs est donc constituée de76 :

73
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 107.
74
Ibidem, page 107.
75
Article 6 de l’Ordonnance-loi n°69/009 du 10 Février 1969 relative aux impôts sur les revenus telle que
modifiée et complétée à ce jour.
76
Article 4 de l’Ordonnance-loi précitée.
36

 Revenus provenant de la location et de la sous-location des bâtiments et


des terrains situés au Congo quel que soit le pays du domicile ou de la
résidence des bénéficiaires ;
 Indemnités de logement accordées à des rémunérés occupant leur propre
habitation ou celle de leurs épouses, des bâtiments et terrains en faveur
d’une entreprise ou de toute autre personne morale pour usage
professionnel.

4. La base imposable
En ce qui concerne l’assiette de l’impôt, la loi considère le revenu brut des
bâtiments et terrains donnés en location ou le profit brut de la sous-location totale ou partielle
des mêmes propriétés.

Le revenu brut s’entend du montant cumulé77 :

 Du loyer ou du profit de la sous-location ;


 Des impôts de toute nature acquittés par le locataire à la décharge du
bailleur (ex. impôt foncier, taxe parcellaire…) ;
 Des charges, autres que les réparations locatives, supportées par le
locataire, pour compte du bailleur, et résultantes ou non des conditions
mises par le second à la location de l’immeuble (cas des frais engagés
pour les grosses réparations).

5. Le fait générateur
C’est la location et la sous location des immeubles.

6. Les redevables et le taux de l’IRL


Sont redevables de l’impôt sur les revenus locatifs78 :

 Le propriétaire, le possesseur ou le titulaire d’un droit réel immobilier ;


 Le bénéficiaire du profit brut de la sous-location des bâtiments et terrains ;
 Les locataires et sous-locataire (pour la retenue mensuelle).

77
Article 8 de l’Ordonnance-loi n°69/009 du 10 Février 1969 relative aux impôts sur les revenus telle que
modifiée et complétée à ce jour.
78
Article 10 de l’Ordonnance-loi précitée.
37

Le taux de l’impôt est fixé à 22% du revenu brut de la location ou du profit brut de
la sous-location79.

7. Les exemptions et exonérations


Bénéficient des exemptions, c’est-à-dire ni déclaration fiscale ni paiement de
l’impôt, les revenus locatifs de80 :

 L’Etat, les provinces et les entités administratives décentralisées, ainsi


que les offices et autres établissements publics de Droit Congolais
n’ayant d’autres ressources que celles provenant de subventions
budgétaires ou qui assurent, sous la garantie de l’Etat, la gestion
d’assurances sociales (cas de l’CNSS) ;
 Les associations sans but lucratif confessionnelles et non
confessionnelles et les établissements d’utilité publique ;
 Les organismes internationaux.

8. Modalités de perception et échéance de paiement de l’IRL


L’IRL est perçu par retenue à la source de 20% du loyer dû par le locataire (ou sous-
locataire), à chaque terme du loyer suivi de son versement au trésor provincial, au nom et pour
compter du bailleur.

La retenue de 20% doit être déclarée et versée par le locataire ou le sous-locataire


au compte du trésor provincial, ou plus tard dans les 10 jours de la date de paiement du loyer.
Et enfin d’exercice fiscal, le bailleur souscrit une déclaration fiscale et verse au trésor provincial
le solde de l’impôt (2%) au moment du dépôt de ladite déclaration.

La déclaration doit être souscrite au plus tard le 10 janvier de l’année qui suit celle
de la réalisation des revenus locatifs.

Apres avoir donné l’aperçu sur l’impôt sur les véhicules et sur l’impôt sur les
revenus locatifs, dans le paragraphe suivant nous donnerons les prévisions et les réalisations
des recettes pour notre période d’étude.

79
Article 11 de l’Ordonnance-loi n°69/009 du 10 Février 1969 relative aux impôts sur les revenus telle que
modifiée et complétée à ce jour.
80
Article 12 de l’Ordonnance-loi précitée.
38

§.5. Les données statistiques de l’IV et de l’IRL


Les données ci-dessous concernent les années 2016, 2017 et 2018, périodes faisant
l’objet de notre travail.

PREVISIONS ET REALISATIONS POUR L’EXERCICE 2016

Section Article & paragraphe Rubrique Prévisions Réalisation

17121200 Impôt réel sur les véhicules 1.365.964.058 1.000.666.576


automoteurs (vignettes)

17111600 Impôt sur les revenus locatifs 6.385.533.605 4.664.024.429

Source : budget de la Province du Haut-Katanga pour l’exercice 2017.

PREVISIONS ET REALISATIONS POUR L’EXERCICE 2017

Section Article & Rubrique Prévisions Réalisation


paragraphe

17121200 Impôt réel sur les véhicules 2.276.764.937,50 112.363.487,80


automoteurs (vignettes)

17111600 Impôt sur les revenus locatifs 7.407.944.611,05 3.802.525.405,31

Source : budget de la Province du Haut-Katanga pour l’exercice 2018.

PREVISIONS ET REALISATIONS POUR L’EXERCICE 2018

Section Article & Rubrique Prévisions Réalisation


paragraphe

17121200 Impôt réel sur les véhicules 2.963.994.683,72 1.136.456.452


automoteurs (vignettes)

17111600 Impôt sur les revenus locatifs 8.335.135.688,44 3.508.231.951

Source : budget de la Province du Haut-Katanga pour l’exercice 2019.


39

Section 2 : LES FORMES DE RESISTANCE A L’IMPOT


L’impôt est un procédé de contrainte par lequel l’Etat ou les collectivités locales
ponctionnent, par voie autoritaire, à leur profit, une grande partie du fruit de l’activité des
membres desdites collectivités. Il est et demeure le mode normal de financement des budgets
des Etats modernes d’une part et le procédé le plus Démocratique qui soit pour la couverture
des charges publiques, d’autre part81.

L’on comprend dès lors que si la perception de l’impôt et son rendement, voire
son efficience, sont compromis, la conduite de tout programme de développement
économique national ou local devient aléatoire.

Un phénomène a cependant retenu notre attention : il s’agit de la résistance des


contribuables et des redevables à l’impôt, ces derniers transgressent la loi fiscale et se livrent
à la fraude fiscale ou encore développent des comportements licites « d’évitements » de
l’impôt dans l’unique but d’éviter le choc des créances fiscales. Ces manifestations de
résistance à l’impôt prennent tantôt la forme passive et tantôt la forme active.

§.1. La résistance passive à l’impôt

Les contribuables opposent une résistance passive lorsqu’ils échappent au


paiement de l’impôt sans pourtant enfreindre aux dispositions légales, mais plutôt en profitant
du silence de la loi ou de ses lacunes, dispositions dérogatoire de la loi fiscale ou encore par
pure ignorance de la loi fiscale82.

La résistance passive à l’impôt se matérialise ainsi de diverses façons. Les attitudes des
contribuables restent occultes, ne recherchant nullement à alerter ou, mieux, à attirer
l’attention des autorités fiscale sur les imperfections de la loi ou les lacunes exploitées.

Elle débouche entre autres sur l’évasion fiscale, laquelle se réalise lorsque le
contribuable d’un impôt ne le paie pas sans que la charge de celui-ci soit reportée sur un tiers,
entrainant ainsi un manque à gagner pour le trésor83.

81
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 88.
82
Ibidem, page 89.
83
Duverger M., op.cit., page 396.
40

Quelques actions sont en elles-mêmes actives, mais ne consistent pas en une


transgression de la loi fiscale. C’est notamment le cas de84 :

 La fuite vers l’économie souterraine ;


 La recherche de la voie la moins imposée ;
 Le recours aux régimes fiscaux d’exception ;
 Les autres formes d’évasion fiscale.

§.2. La résistance active à l’impôt


Selon KITOPI KIMPINDE Adalbert, sont réputées résistances actives, tous les
actes ou tentatives qui s’opposent directement à l’emprise fiscale et qui visent directement à
échapper à l’impôt. Par la résistance active, le contribuable procède par une violation d’une
disposition impérative et échappe au paiement de l’impôt soit totalement soit partiellement85.

Une autre attitude des contribuables qui traduit la résistance active à l’impôt est le
refus de l’impôt ou la désobéissance totale et manifeste à l’Administration fiscale. Les
contribuables s’opposent soit au système politique en place, soit à un Gouvernement établi et
pour ce faire, ils mènent carrément une rébellion à l’impôt.
Dans les développements qui suivent, nous allons examiner successivement la
résistance passive et active à l’impôt sur les véhicules et à l’impôt sur les revenus locatifs.

§.3. La résistance passive et active à l’impôt sur les véhicules

1. La résistance passive à l’impôt sur les véhicules et à la taxe spéciale


de circulation routière

Il a été précisé supra que par la résistance passive, le contribuable échappe au


paiement de l’impôt sans pour autant enfreindre aux dispositions légales. Mais il profite plutôt
du silence de la loi ou de ses lacunes.

De ce fait, la résistance passive à la vignette automobile et à la taxe spéciale de


circulation routière est favorisée par la loi fiscale elle-même, par l’organisation et le
fonctionnement du cadre administratif des services des impôts et, enfin, par l’environnement
socio-économique général.

84
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 89.
85
Ibidem, page 93.
41

Quatre facteurs favorisent l’évasion fiscale par la résistance passive : les


exemptions inconsidérées, le laxisme de l’Administration fiscale et le non indexation des taux
des impôts, les systèmes de laissez-passer.

A. Les exemptions

L’article 39 de l’ordonnance loi N°69-006 du 10 février 1969 relative aux impôts


réels telle que modifiée et complétée à ce jour accorde l’exonération à ces impositions aux
véhicules appartement aux ASBL et aux établissements d’utilité publique personnalisés.

Sur le pied de cette disposition légale, les véhicules de maintes associations sont
admis à porter les plaques d’immatriculation de l’administration, lesquelles sont gérées, au
niveau central par le ministère des travaux publics et infrastructures (plaques portant des
chiffres précèdes de la lettre A, inscrits en noir sur fond blanc) et dans les provinces par la
division provinciale des travaux publics et infrastructures (pour le cas de la province du Haut-
Katanga), ces plaques portent les lettres AKT suivies d’un numéro de série, pointes en couleur
noir sur fond blanc86.

Les abus constatés dans ce secteur sont nombreux et cela constitue une perte
financière pour le trésor public.

Ainsi, s’agissant des ASBL, nous pensons que ne pourraient logiquement être
concernés par les exemptions, au sens strict du terme que seuls les véhicules affectés à un
service public, les ambulances et les tracteurs agricoles87.

B. Le laxisme de l’Administration fiscale

L’impression tardive des vignettes automobiles et même leur non impression sont
des facteurs favorisant la résistance passive à l’impôt. En effet, la mise à disposition de ces
imprimés de valeur était encore jusqu’il y a peu, une prérogative du gouvernement central qui
ne s’en soucie guère, privant ainsi les provinces et les EAD (entité administrative),
cessionnaires de cet impôt, de jouir de cette source des recettes.

Par ailleurs, l’étendue des ressorts fiscaux dans les milieux ruraux fait que les
redevables ne sont pas disposés à parcourir d’énormes distances pour aller s’acquitter de leurs

86
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 313.
87
BUABUA WA KAYEMBE, Op.cit., page 60.
42

obligations fiscales, le coût du déplacement sur des mauvaises routes dépassant largement le
montant de la dette d’impôt (cout des carburante et lubrifiants, amortissement du véhicule,
frais déboursés à l’occasion des tracasseries administratives et politiques tout au long du
voyage vers le bureau du ressort fiscal …)

C. Le non indexation des taux

Ici certains contribuables notamment les fonctionnaires de l’Etat résistent à


l’impôt sur les véhicules et à la taxe spéciale de circulation routière car leur traitement
(salaire) est évalué en Francs Congolais et au taux de 9200 alors que l’impôt sur les véhicules
ou la vignette automobile est évaluée en dollar et au taux de 1600.

D. Le système laissez-passer

Au cours de la période couverte par notre travail, nous avons assez vu les
messages affichés sur les pare-brise de certains véhicules « Laissez-passer » et certains
véhicules portent des attributs beaucoup plus menaçant pour dire qu’il est inutile de prendre
des risques en les stoppant : « Laisser-passer député provincial », ou encore « Laisser-passer
cabinet de … » et d’autres, sont légers : « Laisser-passer Mairie » ou « Laisser-passer Radio-
Télévision » etc.

A ce sujet, nous constatons que le message est simple : on est Avocat, Magistrat
ou député, bref, on a le pouvoir, donc on ne paie pas de taxes ni d’impôts, on a le droit de
violer les règles, comme conduire une auto sans permis de conduire d’ailleurs plusieurs se
promènent sans documents de bords, sans la vignette. Face à cela, nous nous demandons qui
va payer réellement les impôts.

Une autre pratique est pourtant courante à Lubumbashi, c’est que, les plus forts,
même à la police parrainent des véhicules et sont payés en retour.

Outre cela, nous avons constaté également que la citoyenneté est divisée en deux :
De première et de seconde zone. Dans la première, baignent les heureux élus exemptés des
taxes et des impôts. Quoi qu’il en coûte, leur proximité avec les milieux du pouvoir les sauve.
43

Dans la seconde zone, il y a le reste des citoyens, qui servent uniquement à payer les impôts et
les taxes, et quelques fois à danser lors des accueils populistes et des fêtes88.

En résumé et pour conclure, nous estimons que la loi, les impôts à Lubumbashi
c’est pour les faibles (les pauvres et les petits), les puissants et les forts s’en fichent et ils se
vengent s’ils le veulent. Tel est leurs manières de résister à l’impôt sur les véhicules et à la
taxe spéciale de circulation routière.

2. La résistance active à l’impôt sur les véhicules et à la taxe spéciale de


circulation routière.
La résistance active à l’impôt découle de l’intention délibérée de s’opposer aux
intérêts du fisc, résistance qui de bouche sur la fraude fiscale. Il y a, d’une part, le refus de payer
l’impôt et d’autre part, le recours aux manœuvres tendant à éluder totalement au partiellement
l’impôt.

A. Le refus de payer l’impôt


Lorsque occasionnellement l’Etat rend disponible les vignettes automobiles ou
lorsqu’une campagne de recouvrement de ces impôts est déclenchée, il se trouve toujours des
redevables qui refusent délibérément d’aller payer la vignette automobile, surtout pour les
véhicules de transport en commun. La règle veut que l’utilisateur se présente avec son véhicule
pour le contrôle de routine. Or, à pareille période de campagne, les services des impôts sont
assaillis de monde au point que le redevable est obligé de s’armer de beaucoup de patience
devant les agents du fisc, avant de s’acquitter de l’impôt. Or, pour le transporteur en commun,
le temps perdu, c’est de l’argent non gagné. D’où, autant ne pas payer l’impôt, quitte à trouver
un compromis (au détriment du trésor public) avec les agents de la police de circulation routière
(PCR) qu’on peut rencontrer sur son parcours.

Actuellement, compte tenu du développement des activités économiques nocturnes


qui impliquent que certains employés ou opérateurs économiques commencent leur travail à la
tombée de la nuit pour arrêter aux petites heures du matin, certains exploitants de taxis préfèrent
opérer de nuit quand les agents du fisc et les agents de police de circulation routière sont au lit.

88
DOMINIQUE KAHANGA, Impôts et Taxes : le citoyen et le développement national, éd. CRP, Kinshasa,
2003, page 23.
44

B. Le recours aux documents non règlementaire


Dans plusieurs cas, et généralement à l’occasion des campagnes de recouvrement
forcé de ces impôts ou à l’occasion des contrôles, beaucoup de contribuables achètent des
vignettes parallèles (qui coutes moins cher) ou utilise des vignettes qu’ils savent être fausses et
pour lesquelles ils ne payent rien sinon le prix d’une photocopie. Parfois se développe le trafic
des attestations de perte des pièces dont la recette profite aux agents de police, auteurs de ce
genre de documents.

§.4. La résistance active et passive à l’impôt sur les revenus locatifs


La résistance à l’impôt sur les revenus locatifs prend à la foi la forme passive et
active.

1. La forme passive à l’IRL


Elle résulte de l’exploitation des lacunes ou des faiblesses de la loi fiscale elle-
même.

A. L’imposition des indemnités de logement


Ces indemnités sont payées sur fiche (bulletin de paie de l’agent au travailleur, par
son employeur qui ne peut pas lui fournir un logement en nature). Avec ses indemnités, l’agent
est censé prendre en location une maison d’un tiers pour son logement lorsqu’il occupe sa
propre maison ou celle de son épouse, l’indemnité de logement est assimilée au revenu locatif
et, par conséquent, passible de l’impôt sur le revenu locatif89.

Mais, dans la pratique, l’organisation administrative des services des impôts ne


permet pas un contrôle Fiscal systématique susceptible d’atteindre cette catégorie des revenus
et de les imposer à l’IRL c’est donc une évasion fiscale réelle.

B. La fuite vers l’économie souterraine de la part des


contribuables de l’IRL
Il nous a été révélé par certains agents de la DRHKAT que l’économie souterraine
est une des possibilités de fuites devant l’impôt, ici c’est le fait pour le contribuable de mettre
ses bâtiments ou ses terrains en location et en sous-location et ne pas faire une déclaration à
l’Administration fiscale.

Article 4 de l’Ordonnance-loi n°69/009 du 10 Février 1969 relative aux impôts sur les revenus telle que
89

modifiée et complétée à ce jour.


45

En outre, l’assujetti se réfugie dans des activités non officielles, échappant ainsi à
l’accomplissement de certaines formalités d’usage, qui le conduirait forcement à se faire
connaitre aux services publics, à se soumettre aux règles de Droit fiscal et à payer l’IRL.

2. La résistance active à l’IRL


Comme déjà dit plus haut, la résistance active découle de l’intention délibérée
d’échapper totalement ou partiellement à l’impôt, laquelle se matérialise par la violation
volontaire de la loi fiscale.

Cette forme de résistance débouche sur la fraude fiscale ou l’évitement de l’impôt


en ayant recours aux manœuvres frauduleuses telles que la falsification des documents, l’usage
de faux etc.

Dans le cadre de l’impôt sur les revenus locatifs, les propriétaires des maisons
jouent sur la loi de l’offre et de la demande. La République Démocratique du Congo n’ayant
pas mis en place et appliqué une politique cohérente et rationnelle en matière d’habitat, un
déséquilibre important s’est créé, depuis plusieurs décennies, entre la croissance
démographique assez élevée, particulièrement dans les centres urbains, et l’offre de plus en plus
insuffisante de maisons90.

Aussi, existe-t-il, dans ce domaines beaucoup de contrats parallèles ou contrats


simulés entre bailleurs et locataires, surtout lorsque ces derniers sont des expatriés, personnes
physiques ou morales (résidents de nationalité étrangère, surtout les expatriés d’origine
Asiatique, les ambassades et consulats, les organismes internationaux, les ONG étrangères,
etc.). Dans cette pratique, l’un des contrats, avec un taux de loyer généralement fixé en devises
fortes est celui qui exprime la volonté réelle des parties et l’autre, dont le montant du loyer est
dérisoire et exprimé en monnaie nationale, est celui qui est destiné au fisc.

La conséquence inévitable est qu’en cas de taxation, la base de calcul ne reflète pas
la réalité.

90
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 316.
46

SECTION 3 : LES COMPORTEMENTS ECONOMIQUES DE


L’ETAT ET DES CONTRIBUABLES
Pour le professeur LUNDA BULULU, les comportements économiques sont ceux
qui favorisent la croissance économique, la gestion saine et rationnelle des ressources humaines
et financière ainsi que tous les moyens matériels dont l’Etat dispose, l’abandon de la pratique
de détournements des deniers publics et le culte du noble sens de l’intérêt général 91.
Malheureusement, durant la période couverte par notre étude, les comportements de l’Etat
entant que puissance publique et ceux affichés par ceux-là qui étaient investis du pouvoir d’agir
et de décider en son nom (en l’occurrence les dirigeants et les cadres administratifs), ont poussé
au désenchantement les administrés, suscité en eux des sentiments de répulsion à l’égard du
service fiscal (DRHKAT) et incite les contribuables d’impôt à la résistance.

Dans les lignes qui suivent nous parlerons des comportements économiques de
l’Etat Congolais (§.1) et des comportements des contribuables Congolais (§.2)

§.1. Les comportements économiques de l’Etat


Qu’il s’assume pleinement ou non, l’Etat est, théoriquement omniprésent dans la
vie d’une nation92.

Toutefois, pour apprécier l’impact de ses comportements sur l’incitation des


contribuables à la résistance à l’impôt, dans ce paragraphe nous révélons quelques points qui
incitent directement ou indirectement les contribuables à perdre totalement ou partiellement
confiance dans la manière de Gouverner de l’Etat Congolais et fiscalement de résister aux
impôts.

De ce fait, la gestion publique de la période étudiée est caractérisée notamment par


les faits ci-dessous énumérés :

 La mauvaise gouvernance et la corruption endémique ;


 Le prélèvement de l’argent dans les caisses de l’Etat en vue d’un
enrichissement individuel ;
 La gabegie financière ;
 Les détournements des recettes fiscales ;

91
LUNDA BULULU V., Conduire la première transition au Congo Zaïre, Coll. Mémoires Africains,
L’harmattan, 2003, page 278.
92
Adalbert KITOPI KIMPINDE, op.cit., page 270.
47

 La mauvaise affectation des ressources ;


 L’octroi des exonérations et des laissez-passer illicite ;
 La démotivation des agents fiscaux à cause de la modicité du salaire ;
 L’impunité caractérisée devant les actes de mauvaise gestion de la chose
publique etc.

Voilà une liste de faits, non limitative ni exhaustive, qui ne pouvaient laisser
indiffèrent le contribuable d’impôt manifestement incivique du point de vue fiscal.

§.2. Les comportements économiques des contribuables


Dans toute société Démocratique, l’homme est le centre d’intérêts et le cerveau pour
le développement. L’obligation de retenir l’attention sur sa personne serait une condition
majeure pour la réussite d’une fiscalité de développement93.

Cependant, l’échec de l’Etat dans la gestion de la chose publique constitue la


motivation principale de la plupart des comportements économiques, individuels ou collectifs,
physiques ou morales.

De cette manière, les comportements de l’Etat ont incité, mieux poussé, les contribuables
d’impôts à développer des attitudes de résistance à l’impôt. Ainsi, cette attitude négative des
contribuables d’impôts a eu un impact négatif sur le rendement des impôts.

Outre ce qui est dit ci-haut, soulignons aussi l’apathie (la paresse) et
l’irresponsabilité des citoyens Congolais face au développement. Certes l’esprit de créativité et
le sens de l’engagement doit caractériser chaque citoyen94.

Le développement n’est jamais une chose octroyée, une liberté de la providence.


Le Congolais dort, boit, dense et prie pendant que le Sud-africain, le Chinois, le Coréen,
l’Américain et même le Rwandais travaillent pour construire des Etats forts et améliorer leur
mieux être. Le Congolais, lui, est apathique face à l’engagement pour le développement95.

Parlant toujours des comportements économiques des contribuables, soulignons


aussi la complicité et la pression négative de la société (les contribuables) sur le personnel du

93
DOMINIQUE KAHANGA, op.cit., page 45.
94
Ibidem, page 50.
95
Ibidem, page 50.
48

fisc, laquelle pression pousse ce dernier à commettre des actes immoraux, illégaux et contraire
à leur déontologie.

A cet effet, NGOY NDJIBU L. distingue dans la ville de Lubumbashi, l’attitude du


« petit et moyen contribuable » et celle du « grand contribuable » en matière d’impôt. Il s’avère
que chez les petits et moyens contribuables, le sentiment premier est encore aujourd’hui
l’inquiétude et la contrainte de l’Administration fiscale et de ses agents, à moins qu’ils n’aient
établi de bons rapports avec ces derniers. D’ailleurs, ils voient en impôt un enrichissement sans
cause dans le chef des agents de l’Administration. Les gros contribuables, eux, sont plus sereins
et plus à l’aise du fait qu’ils sont conscients de représenter une force avec laquelle les agents
du fisc doivent composer96.

A ce titre et pour de nombreuses personnes, voler l’argent pour une personne


physique est un mauvais comportement tandis que voler l’argent du fisc est un bon
comportement. Cette disproportion dans le jugement résulte sans doute du fait que l’Etat n’est
pour beaucoup qu’une abstraction. Le contribuable n’arrive pas à établir, en général, le lien
entre les impôts payés et l’usage qui en est fait.

En somme, le contribuable est confronté à trois problèmes qui sont psychologiques,


sociaux et moraux. Les premiers revoient à des hostilités contre la fiscalité, le fisc et les
pouvoirs publics. Inquiets et désorientés par une législation inextricable, les contribuables se
sentent désarmés et surtout exploité par le fisc arbitraire et incontrôlé. Ce malaise provient
surtout de l’absence de diffusion des textes légaux et de clarification des droits et des
obligations du contribuable. Les problèmes sociaux renvoient à l’incivisme fiscal (fraude
fiscale) et les problèmes moraux à l’habitude de corrompre le fisc97.

En peu de mots, le Congolais veut un pays plus beau qu’avant, mais il ne veut pas en payer le
prix, il ne veut pas payer ses impôts.

Voilà quelques éléments qui sont en rapport avec les comportements économiques
des contribuables.

96
NGOY NDJIBU Laurent, op.cit., page 292.
97
Ibidem, page 291.
49

SECTION 4 : LES CAUSES DE LA RESISTANCE A L’IMPOT

Après avoir détaillé les différentes techniques développées par les contribuables
pour éviter le choc des créances fiscales c’est-à-dire ne pas payer les impôts. Il nous semble
maintenant opportun de tenter de décrypter les causes qui justifieraient ces différents types de
comportements, d’y trouver des explications pertinentes, et surtout de dégager les
implications d’ordre économique et financier.

Dans les lignes qui suivent, nous allons tenter d’énumérer les causes qui ont
favorisé la résistance à l’impôt sur les véhicules et à l’impôt sur les revenus locatifs perçus
dans la ville de Lubumbashi sous la période de notre étude.

§.1. Les causes de la résistance à l’impôt sur les véhicules


Les causes de la résistance à l’impôt sur les véhicules seraient dû à (au) :

 Manque de culture fiscale ;


 Trafic d’influence ;
 La corruption ;
 La conjoncture économique ;
 La faiblesse de l’autorité publique dans le contrôle des véhicules en ordre avec
la vignette ;
 La mauvaise gestion et la mauvaise affectation des ressources qui poussent les
contribuables à conclure à l’inutilité de l’impôt ;
 L’insuffisance de moyens matériels, logistiques et financiers de
l’administration fiscale ;
 L’impunité des autorités politico-administratives ;
 La grande tolérance dans la répression des délits fiscaux ;
 La mauvaise foi des contribuables ;
 L’écart entre le cours de change officiel (taux) et celui appliqué par l’Etat dans
le paiement de ses agents.
50

§.2. Les causes de la résistance à l’impôt sur les revenus locatifs


Nous estimons que les causes de la résistance à l’impôt sur les revenus locatifs sont dues à
(au) :

 Manque de vulgarisation de la loi fiscale ;


 Manque de culture fiscale ;
 La défaillance de l’Etat dans sa mission principale qu’il est censé accomplir à travers
les rôles assignés à l’impôt ;
 Manque de sensibilisation des assujettis ;
 L’absence ou la faiblesse du contrôle sont également des facteurs qui favorisent la
résistance à l’impôt sur les revenus locatifs ;
 Laxisme dans la répression des délits fiscaux, les fraudeurs étant généralement en
complicité avec les agents des services fiscaux ;
 Manque de patriotisme dans le chef des agents fiscaux ;
 La corruption généralisée, la faiblesse et la complicité des autorités publiques, elles-
mêmes encouragées par l’impunité ;
 La mauvaise gestion du denier public.

SECTIONS 5 : LES PROPOSITIONS DE QUELQUES PISTES


DE SOLUTIONS A LA RESISTANCE A L’IMPOT

Nous essayerons dans cette section de proposer les pistes de solution à la


résistance à l’impôt. Dans un premier temps nous tenterons de donner les pistes de solution à
la résistance à l’impôt sur les véhicules et ensuite nous proposerons également les solutions
susceptibles d’anéantir la résistance à l’impôt sur les revenus locatifs.

§.1. Propositions de solutions à la résistance à l’impôt sur les


véhicules
Pour qu’il n’y ait plus résistance à l’impôt sur les véhicules, l’Etat et tous ceux qui l’incarnent
doivent changer en premier leurs comportements vis-à-vis de l’impôt, outre cela l’Etat doit :

 Faciliter l’éducation à la culture fiscale et convaincre les assujettis sur la nécessité du


paiement de leurs dettes d’impôts ;
51

 Adapter la notion d’impôt à la psychologie du contribuable Congolais, en y intégrant


certains paramètres tels que l’idée de contrepartie visible ;
 Veiller à ce que les véhicules ayant les laissez-passer soient en règle avec la vignette
automobile ;
 Soumettre les autorités politiques qui sont aux affaires de prêcher par le bon exemple ;
 Appliquer rigoureusement la loi fiscale en vigueur et punir de manière exemplaire les
coupables afin de dissuader tout candidat à la délinquance fiscale ;
 Regarder de bon œil l’administration fiscale et son travail dans son ensemble ;
 Mettre un terme aux antivaleurs qui ont trouvé droit de cité dans la communauté
Congolaise.

§.2. Propositions de solutions à la résistance à l’impôt sur les


revenus locatifs
Pour arriver à influencer sur les comportements négatifs des contribuables
d’impôts sur les revenus locatifs, l’Etat Congolais doit :

 Se soucier de ses contribuables comme une poule se soucie de ses œufs et doit en
même temps créer des services publics de qualité ;
 Faire de l’impôt un élément de la vie quotidienne de chaque citoyen ou un fait social à
intérioriser, à défendre, à respecter et à planifier au même titre, par exemple, que
l’enseignement (éducation), la santé et la communication98 ;
 Renforcer les pénalités fiscales là où il le faut ;
 Veiller à ce que les gouvernants se comportent plus comme des serviteurs du
souverain primaire plutôt que comme des patrons à qui les contribuables doivent tout
sans rien attendre en retour ;
 Rendre également palpable sur le terrain l’utilisation qui est faite de la recette des
impôts notamment l’amélioration des conditions de vie du citoyen Congolais (bonnes
infrastructures et services sociaux de base, sécurité collective, écoles, hôpitaux, police,
assainissement du milieu etc.) ;
 Soumettre les opérateurs politiques aux déclarations de leurs revenus imposables et
paiements corrects des impôts correspondants ;

98
BIFUMANU NSOMPI, op.cit., page 70.
52

 Assurer un minimum d’équité fiscale, en plaçant tous les assujettis sur un même pied
(principe d’égalité de tous les citoyens devant l’impôt) au regard du prescrit
constitutionnel selon lequel : « la contribution aux charges publiques (par le paiement
de l’impôt) constitue un devoir pour toute personne vivant en RDC »99 ;
 Donc opérer une grande cure comportementale en jouant sur le changement des
mentalités et en faisant en sorte que tous, gouvernants et gouvernés, soient sous la
rigueur de la loi.

Car, le prescrit de la loi fiscale actuellement en vigueur ne dispense aucune


autorité de son devoir fiscal. Tous les membres des institutions politiques tant nationales,
provinciales que locales doivent s’acquitter de leurs obligations fiscales, particulièrement en
ce qui concerne les impôts dont ils sont assujettis et ce, à compter du Président de la
République jusqu’au dernier membre des exécutifs locaux. De même, tout citoyen doit
s’acquitter de l’impôt auquel il tombe sous le champ d’application.

99
Article 174 alinéa 2 de la Constitution de la RDC telle que modifiée et complétée à ce jour.
53

CONCLUSION

En somme, lorsque nous avons abordé l’examen du sujet de notre travail, nous
avons souligné à titre d’objet d’étude qu’en RDC il y a aucun prélèvement obligatoire qui
n’échappe au phénomène de la résistance à l’impôt et par conséquent il y a certaines
personnes qui naissent, grandissent et meurent sans avoir un seul jour payé l’impôt de la
fiscalité provinciale et nous voulions dans ce travail cerner les formes, les causes et les
conséquences de la résistance à l’impôt en rapport avec les comportements économique de
l’Etat et des contribuables. Pour ce faire, nous avons posé comme problématique : « Pourquoi
les contribuables Congolais résistent-ils pour s’acquitter loyalement de leurs impôts ? »

Eu égard à la problématique ainsi posée, nous avons émis les hypothèses


suivantes : les contribuables Congolais résistent à l’impôt parce qu’ils ne voient pas de
retombées positives dans leur vie quotidienne, c’est leurs manière de reprocher les dirigeants
du non-respect des règles minimales de bonne gouvernance, c’est leurs façon de réagir à la
mauvaise gestion, à la mauvaise affectation des ressources et aux détournements des derniers
publics organisés par les autorités gouvernementales et enfin, nous estimons qu’ils résistent à
l’impôt parce qu’ils ne sont pas instruits suffisamment sur le civisme fiscal ou sur la culture
fiscale.

Pour un meilleur examen de la problématique posée, nous avons fait recours à la


méthode juridique et quant à la récolte des données soumises à l’analyse, nous avons fait recours
à diverses techniques : la technique documentaire, la technique d’observation et enfin la
technique de la statistique.

Comme résultats obtenus et ainsi, répondant à la question de savoir : « pourquoi


les contribuables Congolais résistent-ils pour s’acquitter loyalement de leurs impôts ? »,
nous estimons que si l’Etat Congolais met en pratique nos propositions de solutions quant à la
résistance à l’impôt sur les véhicules et à l’impôt sur les revenus locatifs, le taux de résistance
aux impôts sera minime et l’Administration fiscale aura la facilité de mobiliser les recettes afin
de couvrir les charges publiques et dans cette optique, les réalisations quitteront le déficit vers
l’excédent.

Concernant la structure du travail, hormis l’introduction générale et la conclusion,


nous avons reparti notre étude en deux chapitres, subdivisés chacun en sections et en
paragraphes.
54

Le premier chapitre a été consacré aux Généralités sur l’impôt et dans ce


chapitre, nous avons passé en revue différentes notions relatives aux impôts de la RDC. Six
sections ont été abordées à savoir : la notion d’impôts, les principes d’imposition, les éléments
constitutifs de l’impôt, la politique fiscale Congolaise, la technique fiscale Congolaise et enfin
l’application de la loi fiscale dans le temps et dans l’espace.

Le second chapitre a eu pour titre : « La Résistance à l’impôt ». Dans ce


chapitre, six sections également ont été abordées, il s’agit de : la Présentation de la DRHKAT,
Administration à laquelle notre travail est attaché, l’analyse des formes de la résistance à
l’impôt, l’étude des comportements économiques de l’Etat et des contribuables, l’examen des
causes de la résistance à l’impôt, l’aperçu des conséquences de la résistance à l’impôt dans la
ville de Lubumbashi et s’agissant de la dernière section, nous avons proposé quelques pistes
de solution au problème de la résistance à l’impôt dans la ville de Lubumbashi.

En tout et pour tout, c’est donc en ces termes que nous mettons fin à notre travail
scientifique tout en espérant être complétés par d’autres chercheurs en la matière étant donné
qu’à nous seuls nous ne saurons épuiser complètement le sujet et nous tenons par la même
occasion à demander l’indulgence à tous ceux qui, aléatoirement d’une manière ou d’une
autre ont été offusqués et lésés par notre façon d’appréhender, de juger et de critiquer les faits.
55

BIBLIOGRAPHIE

A. TEXTES LEGAUX
1. La Constitution de la RDC du 18 Février 2006 telle que modifiée et complétée à ce
jour.
2. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.
3. La loi n°004/2003 du 13 Mars 2003 portant réforme des procédures fiscales telle
que modifiée et complétée à ce jour.
4. L’Ordonnance-loi n°69-006 du 10 Février 1969 relative aux impôts réels telle que
modifiée et complétée à ce jour.
5. L’Ordonnance-loi n°69/009 du 10 Février 1969 relative aux impôts sur les revenus
telle que modifiée et complétée à ce jour.
6. L’Ordonnance-loi n°13/001 du 23 Février 2013 fixant la nomenclature des impôts,
droits, taxes et redevances des Provinces et des Entités Territoriales Décentralisées
ainsi que leurs modalités de répartition.
7. L’Arrêté Provincial N°2016/00014/Haut-Katanga du 18 Février 2016 portant
création, organisation et fonctionnement de la Direction des Recettes du Haut-
Katanga, D.R.H.KAT en sigle.

B. OUVRAGES
1. BARILARI A. et DRAPPE R., lexique fiscal, Dalloz, Paris, 1992.
2. BUABUA WA KAYEMBE, traité de droit fiscal Zaïrois : constats et propositions
sur les contributions et la douane, P.U.Z, Kinshasa, 1993.
3. Bienvenu Jean-Jacques et Lambert Thierry, Droit Fiscal, PUF, Paris, 2010.
4. BIFUMANU NSOMPI D., la Spiritualité de l’impôt, Editions CADICEC, Kinshasa,
2009.
5. CAPUL Jean-Yves et GARNIER Olivier, Dictionnaire d’économie et de sciences
sociales, nouvelle édition Hatier, Paris, 2011.
6. DOMINIQUE KAHANGA, Impôts et Taxes : le citoyen et le développement national,
éd. CRP, Kinshasa, 2003.
7. DUVERGER M., Finances publiques, 11eme Ed., PUF, Paris, 1988.
8. Franck WASERMAN, les finances publiques, découverte de la vie publique, 8eme
édition, Paris, 2016.
56

9. Gaston JEZE, traité des sciences des finances : budget, PUF, Paris, 2003.
10. Michel BOUVIER, introduction au Droit Fiscal générale et à la théorie de l’impôt,
8ème Edition, LGDJ, collection systèmes, Paris, 2007.
11. Michel BOUVIER, introduction au Droit Fiscal général et à la théorie de l’impôt,
13ème Edition, LGDJ, Paris, 2016.
12. LUNDA BULULU V., Conduire la première transition au Congo Zaïre, Coll.
Mémoires Africains, L’harmattan, 2003.
13. Victor KALUNGA TSHIKALA, Rédaction des mémoires en droit : Guide pratique,
Université de Lubumbashi, 2012.

C. THESES DE DOCTORAT EN DROIT


1. Adalbert KITOPI KIMPINDE, Des comportements économiques et manifestation
de la résistance à l’impôt et de la nécessité des réformes fiscales et économiques
en R.D.C, Thèse de doctorat en droit, Université de Lubumbashi, 2010.
2. NGOY NDJIBU Laurent, De l’apport de l’analyse économique du Droit dans le
recouvrement de l’impôt : cas de l’impôt Foncier et de l’impôt sur les revenus
locatifs dans la province du Katanga, Thèse de Doctorat en Droit, Université de
Lubumbashi, 2014-2015.

D. NOTES DE COURS
1. Adalbert KITOPI KIMPINDE, Cours de Droit Fiscal, L1 Droit, Université de
Lubumbashi, 2017-2018, inédit.
2. Ipo ABELELA, Cours de méthode de recherche scientifique, G1 Sciences
Economiques et des Gestions, Université de Lubumbashi, 2010-2011, inédit.
3. Simplice NKWANDA MUZINGA, Cours d’initiation à la recherche scientifique, G2
Droit, Université de Lubumbashi, 2015-2016, inédit.

E. WEBOGRAPHIE
1. Jalel BERREBEH, Fiscalité : la théorie générale de l’impôt,
http://www.fsegn.rnu.tn/documents/Cours-Theorie-impot-Ifcompt.pdf, (page
consultée le 30-Novembre-2018).
57

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION .................................................................................................................................. I
1. OBJET D’ETUDE ......................................................................................................................... 1
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET .............................................................................................. 2
2 .1. Choix du sujet .......................................................................................................................... 2
2.2. Intérêt du sujet........................................................................................................................ 2
a. Intérêt scientifique ................................................................................................................. 2
b. Intérêt social ........................................................................................................................... 2
3. ETAT DE LA QUESTION ........................................................................................................... 3
4. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES ................................................................................... 5
4.1. Problématique............................................................................................................................. 5
4.2 Hypothèses ................................................................................................................................... 6
5. METHODE ET TECHNIQUES .................................................................................................. 7
5.1. Méthode ....................................................................................................................................... 7
5.2. Les techniques ............................................................................................................................. 8
a. La technique documentaire .................................................................................................. 8
b. La technique d’observation .................................................................................................. 8
c. La technique de la statistique ............................................................................................... 8
6. DELIMITATION DU SUJET ...................................................................................................... 9
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL .................................................................................................... 9
PLAN DU TRAVAIL .......................................................................................................................... 10
CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR L’IMPOT ................................................................... 13
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 13
SECTION 1 : LA NOTION D’IMPOTS ....................................................................................... 13
§.1. Définition de l’impôt............................................................................................................. 13
§.2. Les caractéristiques de l’impôt............................................................................................ 14
§.3. L’impôt et les autres prélèvements : taxe, redevance, parafiscalité................................. 15
§.4. Rôles ou fonctions de l’impôt............................................................................................... 17
§.5. Les Sortes d’impôts .............................................................................................................. 18
SECTION 2 : LES PRINCIPES D’IMPOSITIONS .................................................................... 19
§.1. Le principe de légalité : ........................................................................................................ 19
§.2. Le principe de l’annualité : .................................................................................................. 19
§.3. Le principe de nécessité : ..................................................................................................... 19
§.4. Le principe d’égalité : .......................................................................................................... 20
58

SECTION 3 : LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’IMPOT ............................................ 21


§.1. La matière imposable ........................................................................................................... 21
§.2. La base imposable ................................................................................................................ 22
§.3. La personne imposable......................................................................................................... 22
§.4. Le fait générateur ................................................................................................................. 23
SECTION 4 : LA POLITIQUE FISCALE CONGOLAISE ....................................................... 23
SECTION 5 : LA TECHNIQUE FISCALE CONGOLAISE ..................................................... 24
§.1. Le choix de la matière imposable ........................................................................................ 25
§.2. L’évaluation de la matière imposable ................................................................................. 25
§.3. La liquidation de l’impôt ..................................................................................................... 25
§.4. Le recouvrement de l’impôt ................................................................................................ 26
1. Procédures normales de recouvrement ................................................................................. 27
2. Procédures exceptionnelles de recouvrement ....................................................................... 27
SECTION 6 : L’APPLICATION DE LA LOI FISCALE DANS LE TEMPS ET DANS
L’ESPACE ....................................................................................................................................... 28
§.1. Application dans le temps de la loi fiscale .......................................................................... 28
§.2. L’application de la loi fiscale dans l’espace ou sur le territoire fiscal ............................. 28
CHAPITRE DEUXIEME : LA RESISTANCE A L’IMPOT ......................................................... 29
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 29
SECTION 1 : LA PRESENTATION DE LA DRHKAT ............................................................. 29
§.1. L’Organisation et le Fonctionnement de la DRHKAT ..................................................... 29
§.2. Les problèmes liés à l’Administration fiscale (DRHKAT) ............................................... 31
§.3. Aperçu sur l’impôt sur les véhicules et la taxe spéciale de circulation routière ............. 32
§.4. Aperçu sur l’impôt sur les revenus locatifs ........................................................................ 35
§.5. Les données statistiques de l’IV et de l’IRL ....................................................................... 38
Section 2 : LES FORMES DE RESISTANCE A L’IMPOT ....................................................... 39
§.1. La résistance passive à l’impôt ............................................................................................ 39
§.2. La résistance active à l’impôt .............................................................................................. 40
§.3. La résistance passive et active à l’impôt sur les véhicules ................................................ 40
A. Les exemptions ..................................................................................................................... 41
B. Le laxisme de l’Administration fiscale .............................................................................. 41
C. Le non indexation des taux ................................................................................................. 42
D. Le système laissez-passer .................................................................................................... 42
A. Le refus de payer l’impôt .................................................................................................... 43
B. Le recours aux documents non règlementaire .................................................................. 44
§.4. La résistance active et passive à l’impôt sur les revenus locatifs ..................................... 44
59

A. L’imposition des indemnités de logement ......................................................................... 44


B. La fuite vers l’économie souterraine de la part des contribuables de l’IRL .................. 44
SECTION 3 : LES COMPORTEMENTS ECONOMIQUES DE L’ETAT ET DES
CONTRIBUABLES ............................................................................................................................ 46
§.1. Les comportements économiques de l’Etat ........................................................................ 46
§.2. Les comportements économiques des contribuables ......................................................... 47
SECTION 4 : LES CAUSES DE LA RESISTANCE A L’IMPOT ............................................ 49
SECTIONS 5 : LES PROPOSITIONS DE QUELQUES PISTES DE SOLUTIONS A LA
RESISTANCE A L’IMPOT ........................................................................................................... 50
CONCLUSION .................................................................................................................................... 53
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 55

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