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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
I. OUVRAGES
GEST (G) et TIXIER (G), Manuel de droit fiscal, Paris, LGDJ, 1986.
MARTINEZ (J.C) et DI MALTA (P), Droit fiscal contemporain, Paris, éd. Litec,
1989 (2T).
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INTRODUCTION GENERALE
Dans une approche simple, le droit fiscal désigne l’ensemble des règles
juridiques relatives à l’impôt. De manière plus élaborée et selon les
professeurs TROTABAS et COTTERET, le droit fiscal « c’est la branche du
droit public qui règle les droits du fisc et leurs prérogatives d’exercice ». Cette
dernière définition construite autour de l’idée de pouvoir fiscal, rend compte
de la sujétion où se trouve le contribuable envers le fisc. Ceci ne signifie pas
pour autant que le contribuable est dépourvu des droits à l’égard du fisc.
Quelle que soit la définition que l’on donne du droit fiscal, son étude
porte sur l’impôt qui constitue son objet. Il importe donc dans le cadre de ce
chapitre introductif, de préciser la notion de l’impôt, les sources du droit
fiscal ainsi que les caractères de cette discipline.
L’impôt est une notion complexe dont il est difficile de trouver une
définition qui soit universelle aussi dans le temps que dans l’espace.
1
A. L’impôt est une prestation pécuniaire
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Les taxes parafiscales sont prélevées dans un intérêt économique et
social au profit des organismes publics ou privés autres que l’Etat, les
collectivités territoriales décentralisées et leurs établissements publics
administratifs. Elles sont donc affectées à des services précis alors que
l’impôt sert à la couverture de l’ensemble des dépenses publiques. Exemple :
Redevance audiovisuelle, Contribution Crédit foncier, Contribution au fonds
national de l’emploi.
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C’est pour tenir compte de la transformation du rôle de l’impôt que les
auteurs modernes retiennent une définition large de l’impôt. C’est le cas de
M. Lucien MEHL pour qui « l’impôt est une prestation pécuniaire, requise des
personnes physiques ou morales de droit privé et, éventuellement, de droit
public, d’après leurs facultés contributives, par voie d’autorité, à titre définitif
et sans contrepartie déterminée, en vue de la couverture des charges
publiques de l’Etat et des autres collectivités territoriales, ou de l’intervention
de la puissance publique ».
Les sources du droit fiscal sont internes mais aussi les autres
internationales.
A. La Constitution
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aux législations financière, fiscale et douanière ainsi qu’à la Charte des
investissements ».
B. La loi
C. Le Règlement
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l’imposition est fixé par la loi, l’autorité décentralisée étant seulement
habilitée à arrêter le taux de l’impôt en respectant une certaine fourchette
(ex. impôt libératoire)
D. La jurisprudence
C’est à l’occasion des litiges opposant le fisc aux contribuables dont ils
sont saisis que les tribunaux interprètent la loi fiscale et en comblent
éventuellement les lacunes. Ces litiges sont variés et relèvent respectivement
de la compétence des tribunaux administratifs et judiciaires.
E. La doctrine administrative
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impôts, soit par les Chefs de centre des impôts ou les Inspecteurs
vérificateurs.
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incidence fiscale : accords culturels, accords pour la protection des
investissements, accords de coopération technique.
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§ 1. Le réalisme du droit fiscal
Le réalisme procède du fait que la loi fiscale frappe des états de fait et
non des situations de droit.
Elle est sans doute l’une des questions ayant alimenté le plus de
controverse dans la doctrine du droit fiscal. A la place de l’autonomie,
certains auteurs préfèrent les termes de spécificité, de particularisme pour
établir que le droit fiscal a ses règles propres qui ne sont ni celles du droit
privé, ni celles du droit administratif.
PLAN DU COURS
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PREMIERE PARTIE : LES OPERATIONS FISCALES
1
Ces tâches sont assurées principalement par les services fiscaux de base constituées par
les Centres des Impôts autrement appelés Unités de gestion que sont : les Centres
Divisionnaires des Impôts (CDI) ; les Centres des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) ;
la Direction des Grandes Entreprises (DGE) ; les Centres Spécialisées des Impôts (CSI).
Excepté les Centres spécialisés des Impôts, le rattachement des contribuables aux
autres Unités de gestion est fonction du chiffre d’affaires réalisé par ceux –ci. C’est ainsi que
relèvent des :
- CDI, les contribuables qui réalisent ou déclarent un chiffre d’affaires hors taxes
inférieur à cinquante millions (50 000 000) de FCFA ;
- CIME, les contribuables qui réalisent ou déclarent un chiffre d’affaires au moins égal
à cinquante millions ( 50 000 000) de FCFA et inférieur à trois (3) milliards de
FCFA ;
- DGE, les contribuables qui réalisent ou déclarent un chiffre d’affaires hors taxes au
moins égal à trois (3) milliards de FCFA.
Les Centres Spécialisés des Impôts gèrent des catégories spécifiques des contribuables.
Il existe actuellement deux types : les Centres Spécialisés des Impôts des Professions
Libérales et de l’Immobilier (CSIPLI) de Douala et Yaoundé, le Centre Spécialisé des Impôts
des Collectivités Territoriales Décentralisées et des Etablissements Publics Administratifs de
Yaoundé.
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Si la définition de la matière imposable c'est-à-dire l’élément sur lequel
est assis l’impôt est de l’entière compétence du législateur, il appartient à
l’administration fiscale de déterminer ensuite pour chaque contribuable la
base d’imposition, en qualifiant l’élément susceptible d’entrer dans le champ
de la taxation. La détermination de la matière imposable est à l’origine d’une
certaine classification des impôts.
Dans tous les cas, l’impôt est toujours supporté par une personne
physique ou morale : le contribuable.
Les impôts réels sont ceux qui frappent les biens d’un contribuable
sans considération de sa situation personnelle. C’est le cas des droits
d’enregistrement, des droits de douane.
1) L’impôt sur le revenu est l’impôt assis sur la richesse c'est-à-dire sur
la richesse produite par le travail ou par le capital du contribuable. La
notion fiscale de revenu peut varier selon que l’on considère le revenu à
l’entrée dans le patrimoine du contribuable (réalisation) ou à sa sortie
(dépense) ou encore comme une croissance du capital (plus-value).
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Pour la langue courante, l’impôt assis sur le revenu c’est l’impôt assis
sur la réalisation du revenu, c'est-à-dire sur le profit ou le bénéfice.
2) L’impôt sur le capital encore appelé impôt sur la fortune atteint les
éléments du patrimoine du contribuable du fait de leur possession ou de
leur acquisition à titre gratuit. Il frappe donc la richesse acquise.
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D. La distinction impôts directs et impôts indirects
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mise en recouvrement (AMR). Celui-ci est dorénavant l’unique titre
exécutoire permettant de poursuivre le recouvrement de tous les impôts,
droits et taxes. En outre, au plan administratif, le recouvrement des impôts,
droits et taxes relève désormais de la compétence exclusive de
l’administration des impôts qui assurent toutes les opérations d’assiette, de
liquidation et de recouvrement.
Ainsi que l‘exprimait le Doyen Allix dans une formule lapidaire le verbe
« avoir » ou « être » appelle l’impôt direct, le verbe « faire » appelle l’impôt
indirect.
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Ce critère est très séduisant, mais trop incertain pour servir de
fondement à une classification fiscale stable et universelle. Le phénomène de
la répercussion est extrêmement complexe. Certains contribuables
(commerçants, sociétés) peuvent si les conditions du marché le permettent
éviter de supporter la charge de l’augmentation du taux de l’impôt en
augmentant leur prix, ou le répercuter sur les fournisseurs ou sur les
salaires.
Tandis que les redevables des impôts indirects peuvent dans certaines
circonstances économiques (récession) être amenés à conserver
définitivement la charge de l’impôt en baissant les prix pour assurer leur
vente.
Dans la langue fiscale, l’impôt spécifique est celui qui est perçu sur
l’unité matérielle du produit frappé par la loi fiscale. Cette unité est
habituellement définie en poids, volume ou surface. L’impôt est calculé en
multipliant le poids, le volume ou la surface par une somme donnée (par
exemple la Taxe spéciale sur le produits pétroliers : essence super 120 F/l ;
gas-oil 65 F/l).
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Par opposition, on appelle impôt ad valorem celui qui atteint une
matière imposable non plus dans son unité, mais dans sa valeur monétaire.
Il se calcule en pourcentage de cette valeur.
1) La déclaration contrôlée
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Le contribuable qui accepte les termes de la déclaration pré remplie
doit la retourner à son Centre des impôts de rattachement, accompagnée des
moyens de paiement dans un délai de trente (30) jours à compter de sa
réception.
2) L’évaluation forfaitaire
Le forfait est dit légal lorsque la loi fixe les éléments à partir desquels
la base d’imposition peut être reconstituée et qui sont supposées être en
relation étroite avec la matière imposable.
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substituer une évaluation réelle et exacte de la matière imposable (bénéfice
ou charge).
3) L’évaluation indiciaire
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Cette procédure unilatérale qui présente le caractère d’une sanction
est très rigoureuse. Elle permet à l’administration sous le contrôle du juge
d’employer tous les moyens possibles pour déterminer les bases d’impôt. Il
appartient au contribuable d’apporter la preuve de l’inexactitude de
l’évaluation en cas de contestation. Le renversement de la charge de la
preuve est souvent dangereux pour le contribuable car l’administration de la
preuve contraire est difficile.
A. Impôt de répartition
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publiques. Il n’a jamais été adopté au Cameroun et il est abandonné par
presque tous les pays au profit de l’impôt de quotité.
B. L’impôt de quotité
A. L’impôt proportionnel
B. L’impôt progressif
1) La progressivité globale
Exemple de barème
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Classe A 0 à 10 000 0%
La matière imposable n’est pas toute entière affectée d’un taux unique.
Elle est décomposée en tranche dont chacune est frappée d’un taux différent
de plus en plus élevé au fur et à mesure que l’on atteint les tranches
supérieures. On procède à la liquidation séparée pour chaque tranche et
l’imposition totale est obtenue par l’addition des impositions dues pour
chaque tranche.
Exemple : barème IRPP applicable aux salariés au Cameroun
0 à 2 000 000 10%
21
Plus de 5 000 000 35 %
475 000
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déclaration, la liquidation et le paiement sont alors généralement
simultanés.
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1) Les demandes d’éclaircissement et de justifications
Les demandes d’éclaircissement et de justifications constituent des
procédures dont jouit l’administration dans le cadre du contrôle des
déclarations souscrites ou des actes déposés par le contribuable.
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ou de constater les irrégularités. Pour éviter que la vérification ne devienne
synonyme d’inquisition, germe d’exaction, une certaine protection à la
mesure du pouvoir de l’administration est accordée aux contribuables.
a) La vérification de comptabilité
b) Le contrôle ponctuel
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ne peut être exigé des contribuables que de simples pièces justificatives à
l’instar des factures, des contrats, des bons de commande ou de livraison.
b) Le lieu de la vérification
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locaux professionnels du contribuable vérifié.
c) L’avis de vérification
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l’administration. L’absence de réponse de l’administration fiscale dans le
délai de 15 jours vaut acception.
e) Portée et durée de la vérification
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les omissions et les dissimulations. Il se traduit par l’émission des
impositions supplémentaires à la charge du contribuable. Il existe plusieurs
procédures de redressement fiscal mais le pouvoir de redressement de
l’administration est limité par des garanties reconnues au contribuable.
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déposer une réclamation contentieuse suivant les dispositions du LPF.
Dans tous les cas, la réponse aux observations du contribuable est
adressée à celui-ci dans un délai de 60 jours à compter des observations du
contribuable, sauf circonstances exceptionnelles dûment motivées sous
peine de nullité de la procédure.
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notification de redressement qui précise les modalités de leur détermination.
Les impositions en cause sont mises en recouvrement immédiatement.
Mention en est faite dans la notification de redressement qui précise que le
contribuable conserve le droit de présenter réclamation contentieuse devant
l’administration conformément aux dispositions du LPF.
L’abus de droit prévu par le LPF ne peut être invoqué que pour redresser
les bases de l’impôt sur les sociétés, soit l’impôt sur le revenu des personnes
physiques.
2
L’article L 33 du LPF énonce que « Toute opération conclue sous la forme d’un contrat ou
d’un acte juridique quelconque dissimulant une réalisation ou un transfert de bénéfice ou
revenu effectué directement ou par personne interposée n’est pas opposable à l’administration
des impôts qui a le droit de restituer à l’opération son véritable caractère et de déterminer en
conséquence les bases des impôts sur les sociétés ou le revenu des personnes physiques ».
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2) Les limites du pouvoir de redressement
b) Le bénéfice de la compensation
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effectuées au cours de ce même exercice, à condition d’en faire la demande
expresse préalablement à l’établissement des impositions (Art. L 39 du LPF).
33
1. Les sanctions administratives
Il s’agit des sanctions fiscales proprement dites qui sont prononcées par
l’administration fiscale elle même, sous le contrôle du juge de l’impôt.
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b) Les sanctions non pécuniaires
Les infractions assimilées au délit de fraude fiscale car punies des mêmes
peines ont leur siège à l’article L108 du LPF qui consacre le délit d’omission
volontaire d’écritures ou de passation d’écritures inexactes ou fictives, le
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délit d’organisation de la « grève d’impôt » et le délit d’escroquerie en matière
fiscale.
b) Les peines
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SECTION II : LE DROIT DE COMMUNICATION, LE DROIT
D’ENQUETE, LE DROIT DE CONSTATATION DES STOCKS ET LE
DROIT DE VISITE
§ 1. Le droit de communication
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membres du contrôle supérieur de l’Etat, des agents de trésor, des douanes,
des brigades économiques et du Procureur de la république agissant dans le
cadre de leur fonction.
§ 4. Le droit de visite
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CHAPITRE III. LES OPERATIONS DE RECOUVREMENT DE
L’IMPÔT
Ainsi, « le Receveur des impôts qui n’a engagé aucune poursuite contre
les redevables retardataires pendant quatre années consécutives, à partir du
jour de la mise en recouvrement, perd son recours et est déchu de tous droits
et toute action contre ces redevables » (art. L90).
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La prescription quadriennale peut être interrompue par des
poursuites, une citation en justice ou une reconnaissance de dette (demande
de délai, paiement d’un acompte). Elle peut être suspendue par l’octroi du
sursis au paiement. La prescription ne porte pas préjudice au Trésor,
puisque le Receveur des impôts négligeant reste personnellement débiteur de
ces sommes vis-à-vis du Trésor.
A. Le recouvrement normal
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recouvrement des impôts, droits et taxes. Il est établi lorsqu’une déclaration
liquidative n’est pas accompagnée de moyens de paiement ou suite au dépôt
d’une déclaration non liquidative, ou de la dernière pièce de contrôle dans le
cadre d’un contrôle fiscal.
B. Le recouvrement forcé
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des agents de poursuites assermentés commissionnés par le ministre des
finances et jouant le rôle d’huissier de justice.
a) La saisie
La saisie conservatoire
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La saisie vente
C’est l’acte par lequel, l’agent de poursuites procède à la saisie et la
vente des biens meubles corporels appartenant au débiteur pour se faire
payer.
a) La vente
Elle est organisée un mois après la saisie s’il n’y a pas eu extinction de
la dette. Elle ne peut intervenir que sur autorisation exclusive de Directeur
Général des Impôts ou du juge.
C’est l’acte par lequel le Receveur des impôts compétent oblige les
dépositaires, détenteurs ou débiteurs des sommes appartenant ou devant
revenir aux redevables d’impôts, de pénalités et de frais accessoires dont le
recouvrement est garanti par le privilège du Trésor, à verser en lieu et place
de ceux-ci, les fonds qu’ils doivent à concurrence des impositions dues par
des redevables.
b) La contrainte extérieure
Elle est établie par le Receveur des impôts assignataire à
l’adresse d’un autre Receveur d’impôts ou d’un comptable du Trésor lorsque
le contribuable dispose des créances chez ces derniers ou en cas de
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changement de domicile de celui-ci. Elle donne mandat au Receveur des
impôts ou au comptable du Trésor assignataire, d’avoir à exercer les
poursuites à l’encontre de celui-ci.
d) La fermeture d’établissement
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publics, et en cas de récidive, à une interdiction définitive. Cette interdiction
s’étend à l’acquisition d’une entreprise publique en voie de privatisation et à
la participation aux opérations boursières.
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Cette hypothèse est relativement rare. Le plus souvent, le contribuable
doit payer personnellement l’impôt : contribuable et redevable ne font qu’un
et les deux termes sont employés alors indifféremment.
A. Le paiement en argent
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- par télépaiement obligatoirement pour les entreprises relevant de la
DGE.
Tout paiement donne lieu à la délivrance d’une quittance. La quittance
correspondant au paiement est générée par les systèmes d’information
habilités.
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La mise en œuvre du privilège d’action d’office et le déclenchement des
poursuites ne suffisent pas à protéger les intérêts du fisc. Celui-ci doit être
assuré que sa créance pourra être recouvrée en toutes hypothèses, même en
cas de défaillance. Trois principales garanties sont accordées à cet égard : le
privilège du Trésor, l’hypothèque légale et la solidarité de paiement.
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Les Receveurs chargés du recouvrement des impôts, droits et taxes
peuvent agir sur certains tiers solidairement responsables du paiement de la
dette fiscale du contribuable. Cette solidarité est consacrée par le LPF, qui
rend l’AMR régulièrement établi exécutoire non seulement à contre le
contribuable qui y est inscrit mais encore « contre ses représentants ou
ayants droit ».
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Le Livre premier du CGI qui traite des impôts et taxes présente
dans divers titres les catégories d’impôts comme suit : Impôts directs (Impôt
sur les sociétés et Impôt sur le revenu des personnes physiques) ; Taxe sur
la valeur ajoutée et droit d’accises; Impôts et taxes diverses (taxes sur les
jeux de hasard et de divertissement, taxe spéciale sur le revenu) ; Fiscalités
spécifiques (taxe spéciale sur les produits pétroliers, fiscalité du secteur
minier, la fiscalité forestière, régime fiscal de concession de service public) ;
Enregistrement, timbre et curatelle (taxe spéciale sur les sociétés ; taxe
foncière sur les propriétés immobilières).
L’impôt sur les sociétés est un impôt sur l’ensemble des bénéfices ou
revenus réalisés par les sociétés et autres personnes morales.
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SECTION I : LE CHAMP D’APPLICATION DE L’I.S
1) L’assujettissement obligatoire
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Les sociétés de personnes (par opposition aux sociétés de capitaux)
peuvent opter pour l’IS. Il s’agit des sociétés en nom collectif, des sociétés en
commandite simple, des sociétés de participation et des syndicats financiers.
Cette option est également ouverte aux sociétés civiles lorsqu’elles ne sont
pas assujetties à l’IS de plein droit.
L’option est irrévocable et ne peut être exercée par des sociétés de fait
ou les sociétés de personnes issues de la transformation antérieure des
sociétés de capitaux. Pour être valable, l’option doit être signée par tous les
associés et notifiée à l’Inspecteur des impôts du lieu d’imposition dans les
trois (03) mois du début de l’exercice fiscal.
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collectivités territoriales décentralisées sont passibles à l’IS, à raison de la
location de leurs immeubles bâtis ou non bâtis, des revenus de capitaux
mobiliers non soumis à l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières dont ils
disposent ainsi que toute autre activité à but lucratif.
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L’IS est assis sur les bénéfices obtenus sur une période de 12 mois
correspondant à l’exercice budgétaire (1er janvier au 31 décembre). Toutefois,
les entreprises qui commencent leur activité au cours des six (6) mois qui
précèdent la date de clôture obligatoire peuvent arrêter leur premier bilan à
la fin de l’exercice budgétaire suivant celui au cours duquel a commencé leur
activité.
L’article 6 (2) énonce que « le bénéfice net est constitué par la
différence entre les valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de la
période dont les résultats doivent servir de base à l’impôt diminuée des
suppléments d’apports et augmentée des prélèvements effectués au cours de
cette période par les associés. L’actif net s’entend de l’excédent des valeurs
d’actif sur le total formé au passif par les créances des tiers, les
amortissements et les provisions justifiées ».
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La première définition par son caractère général fait ressortir que le
bénéfice passible de l’impôt se présente comme le résultat de l’ensemble des
opérations de toute nature réalisée par l’entreprise.
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concession d’exploitation de brevet, les revenus de valeurs mobilières
(actions et obligations) qui constituent le porte feuille de l’entreprise, les
bénéfices de change, profits de construction, profits de caractère agricole ou
non commercial.
du bénéfice imposable.
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- les rémunérations allouées à un salarié ne sont admises en déduction
des résultats que dans la mesure où n’étant pas excessives par
rapport au service rendu, elles correspondent à un travail effectif et
sont conformes aux normes conventionnelles.
Les intérêts servis aux associés à raison des sommes qu’ils laissent
ou mettent à la disposition de la société en sus de leurs parts de capital,
quelle que soit la forme de la société sont admis en déduction dans la limite
de ceux calculés aux taux des avances de la Banque Centrale majorés de
deux (2) points.
4) Les amortissements
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Concrètement au plan fiscal, l’amortissement est une déduction
opérée sur le bénéfice pour tenir compte de la diminution de valeur ou de la
dépréciation subie par un élément figurant à l’actif immobilisé (immeuble,
machine).
5) Les provisions
7) Le report déficitaire
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En cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est considéré
comme une charge de l’exercice suivant et déduit du bénéfice réalisé
pendant cet exercice. Si ce bénéfice n’est pas suffisant pour que la déduction
puisse être intégralement opérée, l’excédent est reporté successivement sur
les exercices suivants jusqu’au quatrième (4 e) exercice qui suit l’exercice
déficitaire.
A. Le lieu d’imposition
L’IS est établi sous une côte unique au nom de la personne morale ou
association pour l’ensemble de ses activités imposables au Cameroun, au
siège de la direction de ses entreprises ou à défaut au lieu de son principal
établissement. Toutefois, pour certaines entreprises, la déclaration et le
paiement effectués auprès de la structure chargée par voie réglementaire de
leur gestion. C’est le cas des entreprises relevant d’une unité de gestion
spécialisée (DGE, CIME, CSI).
Pour les personnes morales situées hors du Cameroun et ayant des
liens de filiale ou d’interdépendance avec d’autres personnes morales ou
entreprises installées au Cameroun, le lieu d’imposition sera le même que
celui des personnes morales ou entreprises avec lesquelles elles ont ces
liens.
60
Les personnes morales n’ayant pas opté pour l’IS ou qui en sont
exonérées demeurent également soumises à ces obligations.
A. Le calcul de l’IS
Taux réduit 28% majoré de 10% au titre des CAC, soit 30,8%
applicable exclusivement aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), à
savoir les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires annuel hors taxe
inférieur à trois (3) milliards de FCFA.
B. Paiement de l’IS
61
Toutefois, pour les contribuables relevant du régime simplifié, ce taux
est fixé à 5%.
Par chiffre d’affaires global, il faut entendre le chiffre d’affaires hors
taxes su toutes les opérations entrant directement dans le cadre des activités
de la société.
62
L’impôt général sur le revenu des personnes physiques au Cameroun
actuellement en vigueur résulte de la loi n°2002/14 du 30 décembre 2002
portant loi de finances de l’exercice 2003.
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SECTION I : LE CHAMP D’APPLICATION DE L’IMPOT SUR LE
REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES
L’impôt sur le revenu est dû par les personnes physiques. Mais toute
personne physique percevant un revenu n’est pas nécessairement assujetti à
l’IR.
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- les membres du personnel des organisations internationales de statut
diplomatique, mais seulement dans la mesure où la Convention
d’Etablissement ou l’Accord de Siège des organisations internationales
prévoit expressément cette franchise ;
Cependant pour les personnes dont le domicile fiscal est situé hors
du Cameroun, elles sont passibles de l’IRPP quant à leurs gains de source
camerounaise c'est-à-dire ceux réalisés, acquis ou payés au Cameroun.
65
Les personnels des organisations internationales et des missions
diplomatiques et consulaires recrutés localement ou non et n’ayant pas la
qualité d’agent diplomatique au sens des conventions internationales
demeurent assujettis de plein droit à l’IRRP au Cameroun.
A. Définition
66
1. Les revenus imposables
- les pensions pour blessure et invalidité accordées aux hommes qui ont
servi aux forces armées ;
67
- les bourses d’études ;
1. Le revenu brut
- Logement : 15%
- Electricité : 4%
- Eau : 2%
- Par domestique : 5%
- Nourriture : 10%
68
2. Le revenu net
A. Champ d’application
69
- les intérêts des comptes d’épargne logement ;
- pour les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés, par le
montant brut des dividendes versées ;
A. Définition
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1. Les revenus imposables
Aux termes de l’article 48 (1) du CGI, le revenu net imposable est égal
à la différence entre le montant du revenu brut effectivement encaissé et le
total des charges de la propriété admises en déduction.
71
dernière mutation, laquelle comprend le cas échéant, les frais de
construction et/ou de transformation de l’immeuble dûment justifiés.
A. Revenus imposables
72
exploitation, que la location comprenne ou non tout ou partie des éléments
incorporels du fonds de commerce ou d’industrie ;
1. Le régime simplifié
2. Le régime réel
Il concerne les contribuables dont le chiffre d’affaires annuel est égal
ou supérieur à 50 millions.
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Le bénéfice des exploitants agricoles soumis au régime simplifié
d’imposition est constitué de l’excédent de recettes provenant de la culture,
de l’élevage et autres produits sur les dépenses nécessitées par l’exploitation
en cours d’exercice.
Il est en outre tenu compte pour cette détermination d’une part, de la
production stockée à la clôture de l’exercice et d’autre part, des
amortissements des éléments de l’actif immobilisé dans les conditions fixées
à l’article 7-D du CGI.
74
comités ad-hoc ou permanents, ainsi qu’aux membres de toutes les
entités publiques et parapubliques ;
- -les sommes, primes, allocations ou rémunérations de toute nature
versées aux sportifs quel que soit leur domicile.
1. Le régime simplifié
2. Le régime du réel
L’évaluation réelle s’opère comme en matière de BIC.
75
§ 1. Les régimes d’imposition
2. Le régime simplifié
3. Le régime réel
76
B. Les régimes spécifiques d’imposition
77
§ 2. Les obligations comptables
78
§1. TARIF DE L’IRPP APPLICABLE AUX SALARIES
De 0 à 2 000 000 10%
79
B. L’application du taux de 15%
§. 1. Le lieu d’imposition
§ 2. La déclaration du contribuable
80
Toutefois, les contribuables ne jouissant que de traitement, salaires,
pensions, rentes viagères, et/ou le revenu des capitaux mobiliers sont
dispensés de l’obligation déclarative, dès lors que l’impôt a été retenu à la
source.5
§. 3. Le paiement de l’IRPP
- l’impôt sur les RCM pour les personnes qui effectuent le paiement
des produits visés.
5
La loi de finances 2021 prévoit qu’à compter de l’exercice 2022, les contribuables non
professionnels qui bénéficient des revenus des traitements, salaires, pensions, rentes
viagères, et/ou des revenus des capitaux mobiliers et des revenus fonciers et d’une manière
générale des revenus passifs, sont tenus de souscrire une déclaration annuelle
récapitulative de revenus au plus tard le 30 juin de chaque année auprès du Centre des
Impôts de leur lieu de résidence.
81
réel et relevant exclusivement des unités de gestion spécialisées ne subissent
pas ladite retenue.
Les plus-values réalisées sur les immeubles bâtis ou non font l’objet
d’un prélèvement libératoire de 5% effectué par le notaire pour le compte du
vendeur.
82
CHAPITRE III : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
Cette déduction dite « base à la base », n’a pas été retenue par le
législateur qui lui a préféré un système de déduction « taxe sur taxe ». Le
taux de l’impôt s’applique lors de chaque opération à la totalité du prix de
vente, mais le vendeur déduit de la taxe ainsi calculée (TVA brute), la taxe
ayant grevé ses achats et ne verse au Trésor que la différence (TVA nette).
83
§. 1. Les personnes imposables
84
B. Les opérations imposables par détermination expresse de la loi
6
La livraison des biens consiste en un transfert du pouvoir de disposer d’un bien meuble
corporel comme propriétaire même si ce transfert est effectué en vertu d’une réquisition de
l’autorité publique. L’échange, l’apport en société et la vente à tempérament sont assimilés à
la livraison des biens.
Par livraison à soi-même, il faut entendre les opérations que les assujettis réalisent, soit
pour le besoin de leur entreprise, soit pour d’autres besoins dans le cadre de l’exploitation, à
l’exclusion toutefois de prélèvements effectués pour les besoins normaux du chef d’une
entreprise individuelle, et de livraison à soi-même par tout particulier pour ses besoins
propres, et par tout groupement pour les besoins personnels de ses membres, lorsque ces
livraisons portent sur les locaux qui servent à l’habitat principal.
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Les prestations de services à des tiers s’entendent de toutes les activités qui relèvent du
louage d’industrie ou du contrat d’entreprise par lequel une personne s’oblige à exécuter un
travail quelconque moyennant rémunération et, d’une façon générale, de toutes les
opérations autres que les livraisons de biens meubles corporels.
Les prestations de service à soi-même s’entendent de services que les assujettis réalisent,
soit pour les besoins de leur entreprise, soit pour d’autres besoins dans le cadre normal de
leur activité.
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8) Les opérations réalisées par les entreprises agréées au régime de la
zone franche.
§. 3. La territorialité de la TVA
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Une opération est réputée réalisée au Cameroun lorsque s’agissant
d’une vente, celle-ci est faite aux conditions de livraison de la marchandise
au Cameroun et pour d’autres opérations lorsque le service rendu, le droit
cédé ou l’objet loué, sont utilisés ou exploités au Cameroun.
A. Le fait générateur
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- l’exécution des services et travaux en ce qui concerne les prestations
de services et travaux immobiliers ;
B. L’exigibilité
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§. 2. La base d’imposition
- Les débours qui ne sont que remboursement des frais facturés pour
leur montant exact à l’acquéreur des biens ou au client ;
§. 3. Taux de la TVA
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Le taux général de 17,5% majoré de 10% de CAC, soit un total de
19,25% applicable aussi bien pour les biens et services produits localement
que pour les biens importés. Il s’applique à toutes les opérations non
soumises au taux zéro.
En outre la TVA déductible doit figurer soit sur une facture dûment
délivrée par un fournisseur immatriculé et soumis au régime réel et
mentionnant son numéro identifiant unique (NIU) (Ces conditions ne sont
toutefois pas exigées des fournisseurs étrangers), soit sur la déclaration de
mise à la consommation (D3,D4,T6 bis) en cas d’importation ; soit sur une
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déclaration spéciale souscrite par le redevable lui-même en cas de livraison à
soi-même.
B. La condition de délai
- les biens et services acquis par l’entreprise mais utilisés par les
tiers, les dirigeants ou le personnel de l’entreprise.
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Pour les opérations imposables d’une valeur au moins égale à un
million (1000 000) de Fcfa, le droit à déduction n’est autorisé qu’à condition
que lesdites opérations aient été effectuées exclusivement par ordre de
virement ou par chèque bancaire (L.F 2013).
Certains assujettis ont des secteurs d’activité qui ne sont pas soumis
à des dispositions identiques au regard de la TVA. La prise en compte des
secteurs d’activité distincts est subordonnée à la tenue de comptabilité
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séparé par secteur d’activité et la TVA est intégralement déductible ou non
selon les secteurs d’activités.
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- la date de facturation, le nom, la raison sociale, l’adresse et le
numéro du registre du commerce du fournisseur ;
- l’identité complète du client ;
- la nature, l’objet et le détail de la transaction ;
- le prix hors taxe ;
- le taux et le montant total toutes taxes comprises dû par le client ;
La TVA est liquidée au vue des déclarations dont le modèle est fourni
par l’administration fiscale.
§. 3. Le paiement de la TVA
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secteur privé dont la liste est fixée par voie réglementaire, la TVA est retenue
à la source lors du règlement des factures et reversée à la recette des impôts
ou, à défaut, au poste comptable territorialement compétent dans les mêmes
conditions et délais appliqués aux autres transactions.
Les crédits TVA non imputables sont sur demande des intéressés et
sur autorisation expresse du Directeur général des impôts, compensés pour
le paiement de la TVA, des droits d’accises ainsi des droits de douanes, à
condition que les opérateurs économiques concernés justifient d’une activité
non interrompue depuis plus de deux ans au moment de la requête, et qu’ils
ne soient pas en cours de vérification générale ou partielle de comptabilité.
Les crédits de TVA peuvent faire l’objet de compensation et
éventuellement de remboursement à condition que leurs bénéficiaires ne
soient pas débiteurs d’impôts et taxes compensables de quelque nature que
ce soit et que ces crédits soient justifiés.
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