Vous êtes sur la page 1sur 97

Université de Douala

ESSEC

Cours de Fiscalité
Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA )
DEPA 1

Responsable de Cours :

Professeur Louis NDJETCHEU


Maître de Conférences des Universités
Plan de Cours

La TVA et le droit d’accises : genèse et signification

Le Mécanisme de la TVA et du droit d’accises

Le Champ d’application de la TVA et du droit d’accises

Le principe de territorialité de la TVA et du droit d’accises

La détermination de la taxe due: Fait générateur – date d’exigibilité –


Assiette - Taux

La TVA Collectée

La TVA retenue à la source


Plan de Cours

Le droit à déduction de la TVA

La notion de prorata de déduction

Le traitement du crédit de TVA

La régularisation de la TVA

Les droits et les obligations des redevables de TVA

Les sanctions en matière de TVA

Le contentieux en matière de TVA


1 – Genèse et origine de la TVA au Cameroun

 La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et le droit d’accises sont des impôts
indirects à la consommation ou encore des impôts sur la dépense.

 Ces deux taxes ont été introduites dans la fiscalité camerounaise le 1er
Janvier 1994 à la suite de la réforme fiscalo-douanière UDEAC initiée par le
FMI et la Banque mondiale dans le cadre de l’application du Programme
d’ajustement structurel sous l’appellation de Taxe sur le Chiffre d’affaires
(TCA) et qui est devenue TVA à partir du 1er Janvier 1999

 Le droit d’accises a été crée pour servir de complément de recettes fiscales


et douanières à la suite de l’abaissement des tarifs douaniers du fait de
l’application de la politique de la mondialisation des économies prônée par
l’Organisation Mondiale du Commerce à partir de 1995
1.1 – Généralités sur la TVA

• Elles concernent les principes de la TVA ainsi que ses mécanismes

Les principes de la TVA



 La TVA est une taxe assise sur la valeur ajoutée réalisée par l’entreprise. Cette valeur
ajoutée permet à l’entreprise de rémunérer un certain nombre de parties prenantes
intervenant dans son fonctionnement. Sur le plan macroéconomique,
la VA = Production – Consommations intermédiaires
• TVA = T ( P – Ci ) → TVA = TP – TCi

REPARTITION VALEUR AJOUTEE


PERSONNEL Salaires Charges Sociales / Participation
ETAT Impôt sur le bénéfice Taxes
BANQUES Frais financiers
ASSOCIES Dividendes
ENTREPRISE Autofinancement
1.2 – Les mécanismes de la TVA

 La TVA est un impôt dont le paiement est fractionné. Elle est perçue par
l’administration fiscale, non pas au stade final de la consommation, mais à
chaque étape du circuit économique.

Producteur → Grossiste → Demi – Grossiste → Détaillant →


Consommateur Final

 La TVA est supportée par le consommateur final.

 Elle est collectée par l’intermédiaire des contribuables assujettis


( personnes physiques ou morales relevant du régime du réel ).
TVA COLLECTEE + TVA RETENUE A LA SOURCE – TVA DEDUCTIBLE ± REGULARISATION TVA – CREDIT DE TVA

1.2 – Les mécanismes de la TVA

Entreprises
assujetties à la
TVA

TVA Collectée TVA Déductible

Reverse au Trésor Public la TVA correspondante à TVA Collectée + TVA


Retenue à la source – TVA déductible x Prorata ± TVA à Régulariser – Crédit de TVA

En somme, la TVA est neutre pour l’assujetti dans la mesure où elle ne constitue pas
une charge
1.3 – Le régime d’imposition

• L’Art 93 ter. De la LF 2012 distingue désormais, pour les personnes


physiques et morales, trois régimes d’imposition déterminés en fonction du
chiffre d’affaires réalisé. Il s’agit du :

 Régime de l’impôt libératoire ;


 Régime simplifié ;
 Régime réel.

 L’Art 132 (nouveau) stipule que seules sont soumises à la Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA) les personnes physiques et morales imposables selon le
régime du réel tel que défini à l’article 93 quater du CGI.
1 - Les nouveaux régimes d’imposition au Cameroun :
CAHT comme élément de classification

Régime de l’impôt libératoire


1.FCFA ≤ CAHT < 10.000.000.FCFA

Régime Simplifié : Avec deux sous – groupes


1 - RSI 1 : 10.000.000.FCFA ≤ CAHT < 30.000.000.FCFA SMT
2 – RSI 2 : 30.000.000.FCFA ≤ CAHT < 50.000.000.FCFA Système Allégé

Régime du Réel
50.000.000.FCFA ≤ CAHT Système Normal
Régimes d’imposition : dispositions particulières

Régimempôt libératoire :
Personnes physiques ou morales exploitants de jeux de hasard
ou de divertissement avec:
- Baby foot : Nombre < 10
- Flippers et jeux vidéo : Nombre < 5
• - Machines à sous : Nombre < 3

Régime Simplifié :
1 - les transporteurs inter - urbains de personnes : disposant d’une
flotte d’au plus cinq ( 05 ) cars de moins de 50 places
2 - Exploitants de jeux de hasard ou de divertissement avec :
Baby foot : 10 ≤ Nombre < 25
Flippers et jeux vidéo : 5 ≤ Nombre < 15
Machines à sous : 3 ≤ Nombre < 10
Régime du Réel :
1 - les transporteurs inter - urbains de personnes : disposant d’une flotte de
plus de cinq ( 05 ) cars de moins de 50 places ou de cars de plus de 50
places quel que soit leur nombre
2 - Exploitants de jeux de hasard ou de divertissement avec :
Baby foot : 25 ≤ Nombre
Flippers et jeux vidéo : 15 ≤ Nombre
Machines à sous : 10 ≤ Nombre
Dispositions particulières pour les régimes d’imposition

Droit d’option :
Seuls les contribuables relevant du RSI 2 ( ie avec
CAHT ≥ 30.000.000.FCFA peuvent opter pour le
régime du réel et ce avant le 1er Février

Quand le CAHT passe en dessous des seuils fixés pour le


régime d’imposition, alors le contribuable doit être maintenu
pendant deux ans dans son régime initial

Les exploitants forestiers et les professions libérales ne peuvent


jamais être imposés au régime de l’impôt libératoire même quand ils
ont un CAHT < 10 Millions FCFA
2 – Le champ d’application de la TVA

 Les opérations qui sont soumises à la TVA constituent les opérations imposables
 A cet effet, on peut distinguer deux catégories d’opérations. Il s’agit :

• - des opérations imposables;


• - et des opérations exonérées ;

 Les opérations imposables à la TVA

• 1 - Les personnes physiques et morales ne sont assujetties qu’à la condition qu’elles


réalisent un chiffre d’affaires annuel minimum de 50 millions de francs FCFA.

• 2 - les activités de production, d’importation, de prestation de services et de distribution, y
compris les activités extractives, agricoles, agroindustrielles, forestières, artisanales, et
celles des professions libérales ou assimilées
2 – Le champ d’application de la TVA

 Les opérations imposables à la TVA

• 3 - les livraisons de biens et les livraisons à soi-même ;



• 4 - les prestations de services à des tiers et les prestations de services à soi-même :

• 5 - les opérations d’importation de marchandises ;

• 6 - les travaux immobiliers ;

• 7 - les opérations immobilières de toutes natures réalisées par les professionnels de
• l’immobilier.

• 8 - les ventes d’articles et matériels d’occasion faites par les professionnels ;

• 9 - les cessions d’immobilisations corporelles non comprises dans la liste des biens
• exonérés visés à l’Article 241 du Code des Douanes ;
2 – Le champ d’application de la TVA

• a) – Certaines opérations soumises à des taxations spécifiques (les ventes de produits


des activités extractives ;

• b) les opérations immobilières de toutes natures réalisées par des non-


professionnels ;

• c) les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs ;

• d) les intérêts rémunérant les dépôts effectués auprès des établissements de


crédits ou des établissements financiers par des non-professionnels du secteur
financier ;

• e) les mutations de droits réels immobiliers et les mutations de fonds de commerce


soumises au droit de mutation ou à une imposition équivalente ;
2 – Le champ d’application de la TVA

• 2- les opérations liées au trafic international concernant :

• ( a) les navires ou bateaux utilisés pour l’exercice d’une activité industrielle ou commerciale
en haute mer ;

• b) les bateaux de sauvetage et d’assistance ;

• c) les aéronefs et les navires pour leurs opérations d’entretien et d’avitaillement ;

• d) les opérations de transit inter-Etats et les services y afférents, conformément aux


dispositions des articles 158 et suivants du Code des Douanes de la CEMAC ;
2 – Le champ d’application de la TVA

• 5- les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de l’activité des
établissements d’enseignement scolaire et/ ou universitaire régulièrement
autorisés, selon le cas, par le ministre chargé de l’Education nationale ou le
ministre chargé de l’Enseignement supérieur ;

• 6- les biens de première nécessité figurant à l’annexe 1, notamment ( les
pesticides, les engrais et leurs intrants, ainsi que les autres intrants agricoles, de
l’élevage et de la pêche utilisés par les
• producteurs ; • la viande bovine, à l’exception de la viande importée ) ;

• 8 - les ventes de produits pétroliers destinés à l’avitaillement des aéronefs des
sociétés ayant leur siège social au Cameroun ;
2 – Le champ d’application de la TVA

• 9- les tranches de consommation dites sociales au profit des ménages et relatives aux
biens suivants : ( eau : à hauteur de 10 m3 par mois ; électricité : à hauteur de 110 kwh
par mois ;

• 10 - les opérations de composition, d’impression, d’importation et de vente des journaux et
périodiques à l’exclusion des recettes de publicité, les intrants et les biens d’équipement
destinés à ces opérations, acquis par les sociétés de presse ou d’édition de journaux et
périodiques. La liste de ces intrants et biens d’équipement est déterminée par le ministre en
charge des Finances après concertation avec les ministères concernés ;

• 12 - les examens, consultations, soins, hospitalisation, travaux d’analyse et de biologie
médicales et les fournitures de prothèses effectuées dans les formations sanitaires ;

• 13- les contrats et commissions d’assurance vie et d’assurance maladie ;
2 – Le champ d’application de la TVA

• 14- les opérations de transformation locale du bois en produits semi-finis ou finis, notamment le sciage, le
modelage et l’assemblage ;

• 15- les matériels servant à la lutte contre le VIH/SIDA, dans les conditions fixées par voie réglementaire ;

• 16 - sous réserve de réciprocité, d’accord de siège et de quotas fixés par les autorités camerounaises, les
biens et services destinés à l’usage officiel des missions diplomatiques ou consulaires étrangères et des
organisations internationales, selon les modalités fixées par voie réglementaire.

• 17 Les produits pharmaceutiques, leurs intrants ainsi que les matériels et équipements des industries
pharmaceutiques.

• 18 les opérations de crédit bail réalisées par les établissements de crédit au profit des crédits-preneurs en
vue de l’acquisition des équipements agricoles spécialisés, destinés à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche
;

• 19 les matériels et équipements d’exploitation des énergies solaire et éolienne.

2 – Le champ d’application de la TVA

• Article 127 ( LF 2013 )

• 11) les opérations de leasing et de crédit-bail avec ou sans option d’achat ;


• 12) les subventions à caractère commercial, quelle qu’en soit la nature,
perçues par les assujettis à raison de leur activité imposable ; 4

• 13) les remises de prêts et les abandons de créances à caractère commercial ;


• 14) les commissions de toute nature y compris celles perçues par les agences
de voyage ;
Test de connaissances
• TAF : les différentes opérations suivantes sont – elles soumises à la TVA?

LIBELLES OUI NON REPONSE


Perception de loyers d’immeubles par X Soumise à la TVA
un professionnel
Agios bancaires sur compte de M. NANA X Non soumise à la TVA
Construction Hangar de stockage par les X Livraison à soi - même
salariés de l’entreprise
Perception des Honoraires par Opération de trafic international
Schlumberger sur la location de sa barge X en haute
en Haute mer à PERENCO Cameroun mer

Importation des meubles par Bien à usage des missions


l’ambassade belge X diplomatiques
sous réserve de la réciprocité
3 – Territorialité de la TVA

 Le champ d’application territorial permet de déterminer si une opération taxable est


soumise effectivement ou non à la TVA camerounaise compte tenu de sa nature ou du
critère d’imposition.

 Une exportation est une vente effectuée par une entreprise située au Cameroun à une
autre entreprise située en dehors de la zone CEMAC

 Une importation est un achat effectué par une entreprise située au Cameroun à une
entreprise située en dehors de la zone CEMAC

 Une livraison intracommunautaire est une vente effectuée par une entreprise située au
Cameroun à une entreprise située dans la zone CEMAC

 Une acquisition intracommunautaire est un achat effectué par une entreprise située au
Cameroun à une entreprise située dans la zone CEMAC.
Les relations internationales du Cameroun avec le reste du monde et incidence
sur la TVA

LIVRAISON
EXPORTATION CAMEROUN INTRACOMMUNAUTAIRE

OPERATIONS
PAYS IMPOSABLES ZONE
ETRANGERS
CEMAC
EN DEHORS
HORS
DE LA
OPERATIONS CAMEROUN
CEMAC
NON ACQUISITION
IMPORTATION IMPOSABLES INTRACOMMUNAUTAIRE
Test de connaissances

• TAF : Donner la nature des opérations suivantes

OPERATIONS EXTRA COMMUNAUTAIRE INTRA COMMUNAUTAIRE

IMPORTATIONS EXPORTATIONS LIVRAISONS ACQUISITIONS

CICAM vend à la société RW X


KING située en RDC
SABC achète à un fournisseur X
chinois
CIMENCAM vend à un client X
centrafricain
SFID achète des grumes à une X
société congolaise X
UNALOR vend des
marchandises à MAHIMA - - - -
Principe de territorialité de la TVA

• Pour déterminer si une opération est soumise à la TVA sur le territoire camerounais, il faut
rechercher :

 le régime de cette opération :


interne : opérations réalisées au Cameroun
• intracommunautaire : opérations réalisées entre le Cameroun et les pays de la CEMAC;
• externe : opérations réalisée entre le Cameroun et les autres pays hors CEMAC ;

 la nature de l’opération :
Livraison de biens meubles corporels
Prestations de services matériels ou immatériels ;

 le critère d’imposition appliqué :


lieu de livraison pour les livraisons de biens
lieu d’établissement du prestataire pour les prestations de services
fourniture du NIU du vendeur pour les opérations intracommunautaires
Principe de territorialité de la TVA
• Exemple de livraison de biens meubles corporels

Lieu de départ Lieu de destination

CAMEROUN AUTRES ETATS CEMAC PAYS HORS CEMAC

CAMEROUN Livraison Exportation


Opération interne intracommunautaire Taxée au taux 0%
Soumise à la TVA Exonération sauf pour les
non assujettis
AUTRES ETATS CEMAC Acquisition
intracommunautaire - -
Soumise à la TVA sauf cas
de biens exonérés
PAYS HORS CEMAC Importation
Soumise à la TVA sauf cas
de biens exonérés - -
au niveau de la douane
4 – le fait générateur et l’exigibilité de la TVA et du droit d’accises

 En matière de TVA, les opérations sont nombreuses et différentes les unes des
autres. ( Ventes au comptant ; ventes à crédit ; prestations de services etc …). Dès
lors il se pose un problème de détermination de la date à laquelle la TVA figurant
dans une facture de vente à crédit ou d’une prestation de service devient exigible.

 Le fait générateur est l’évènement par lequel les conditions légales nécessaires de
l’exigibilité de l’impôt sont remplies.

 L’exigibilité quant à elle est l’évènement qui accorde aux services chargés du
recouvrement le droit de réclamer le paiement de la TVA. Car il y a des entreprises
qui règlent leurs factures à 90 jours alors que la TVA doit être payée mensuellement.
4 – le fait générateur et l’exigibilité de la TVA et du droit d’accises

Nature de l’opération Faits générateurs Exigibilité

Ventes au comptant Livraison des biens Date de facturation


Ventes à crédit Livraison des biens Date de facturation
Prestations de services Livraison des biens Date d’encaissement
Travaux immobiliers Exécution des travaux ou Encaissement du prix des
une avances, des acomptes
tranche de travaux
Opérations réalisées par les Encaissement du prix l’échéance des intérêts
établissements de crédit et de crédit ou des loyers.
bail
Livraison à soi – même Première utilisation Date de la 1ère utilisation
Importation Introduction du bien sur le Date de dédouanement
territoire national
Livraison des biens à exécution A chaque décompte, sauf
successive - eau - électricité la tranche sociale – 10 m3 Date d’encaissement
pour l’eau et 110 KWH
pour l’électricité
4 – le fait générateur et l’exigibilité de la TVA et du droit
d’accises

Nature de l’opération Faits générateurs Exigibilité


les locations de terrains non L’acte de mutation, de la date de chaque
aménagés ou de locaux nus jouissance ou l’entrée en échéance
effectuées par des jouissance,
professionnels de l’immobilier.
opérations immobilières L’acte de mutation ou de la date de chaque
réalisées par les promoteurs transfert de propriété, échéance
immobiliers ;

les entrepreneurs des travaux Les débits La date de débits


immobiliers qui optent
expressément pour le régime de
débits ( Art. 133 du CGI )
4 – le fait générateur et l’exigibilité de la TVA et du droit d’accises

Nature de l’opération Faits générateurs Exigibilité


DROITS D’ACCISES

ventes et échanges des La livraison des biens et Date de facturation


biens marchandises faite par le
producteur ou son distributeur
ou par le grossiste
importations La mise à la consommation Date de
dédouanement
5 – La TVA et le droit d’accises Collectés

• TVA collectée = Assiette ou Base Imposition x 19,25%


• Il faut donc déterminer cette base d’imposition à la TVA

• 5.1 – La détermination de l’assiette de la TVA ou base d’imposition

 La base d’imposition comprend :

toutes les sommes, valeurs reçus ou à recevoir par le fournisseur ou le prestataire en


contrepartie des livraisons.

 Pour déterminer cette base, il est primordial de recenser les éléments qui la compose et
ceux qui en sont exclus
5 – La TVA et le droit d’accises Collectés
• 5.1.1. – Les livraisons des biens et les prestations de services

BASE IMPOSABLE

ELEMENTS INCLUS DANS L’ASSIETTE ELEMENTS EXCLUS DE L’ASSIETTE

Prix de vente hors taxes La TVA elle – même


Les frais de transport Les rabais, remises et ristournes
Les frais d’assurance, de commission, de Les emballages récupérables
courtage identifiables
Les frais d’emballages perdus livrés avec la Les dépôts de garantie et les cautions
marchandise versés
Les emballages récupérables non Les taxes et les frais avancés par le
identifiables consignés fournisseur
Les frais divers de livraison pour le compte de son client ( Débours
Les intérêts pour délai de paiement )
Les impôts et taxes relatifs à l’opération
5 – La TVA et le droit d’accises Collectés

• Dans ce cas : TVA collectée = Base d’imposition x Taux de TVA

• Si le prix de vente est donné TTC alors on peut déterminer le montant de la TVA Collectée
par la formule suivante :

• Prix Vente TTC


• TVA Collectée : ---------------------- x T avec T = taux de TVA
• 1+T
5 – La TVA et le droit d’accises Collectés

• 5.1.2 – Cas des opérations particulières


• Base d’imposition prévue par la loi dans certains cas spécifiques contenus dans le tableau ci
– dessous :
OPERATIONS BASE D’IMPOSITION
Livraison à soi - même Coût de revient pour les biens fabriqués
Coût d’achat ou valeur vénale pour les biens prélevés
Importations Valeur en douane
Achats à des non assujettis Prix d’achat majoré des impôts spécifiques éventuels
Pour les opérations de leasing ou de le montant des loyers facturés par les sociétés de
crédit-bail avec ou sans option d’achat crédit-bail
le prix de cession convenu au contrat lorsque l’option
En fin de contrat de leasing d’achat est levée par le preneur ou par le prix de
cession en cas de vente à un tiers ; (M.L.F. 2013)
Opérations réalisées par les entreprises le produit intégral de ce jeu. (M.L.F. 2013)
de jeux de hasard et de divertissement,
5 – La TVA et le droit d’accises Collectés

5.1.3 – Cas des opérations comportant les droits de douane et les droits d’accises

 Le droit de douane s’applique sur les marchandises qui franchissent une frontière. Que ce
soit les droits d’entrée, pour les marchandises qui sont importées, sur le territoire, ou les
droits de sortie, pour les marchandises exportées. Il est généralement exigible au comptant
lors du passage de la frontière.

 Les droits d’accises sont des impôts indirects frappant la consommation ou l’utilisation de
certains produits de luxe ou dangereux , tels que :
5 – La TVA et le droit d’accises Collectés

 le jus de fruit naturel non fermenté, sucré ou non, édulcoré ou non, et sans alcool;
 les eaux minérales importées4
 les bières de malt ;
 les vins de raisins frais… toute la position tarifaire ;
 Eau-de-vie, whiskies, rhum, gin et spiritueux, etc. à l’exception de : 220890 10 « alcool
éthylique non dénaturé… » ;
 Cigarettes, cigarillos et cigarettes, en tabac ou en succédanées de tabacs ;
 Foie gras ;
 Caviar et ses succédanés ;
 Saumons ;
 Perles fines, pierres précieuses, métaux précieux ; bijouteries
 Véhicules de tourisme à moteur à explosion d’une cylindrée supérieure ou égale à
2000 Cm3.
 Machines à sous et autres appareils d’exploitation des jeux de hasard ( LF 2013)
5 – La TVA et le droit d’accises Collectés

• On distingue deux taux au niveau du droit d’accises :

 le taux réduit de 12,5%


Pou les véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure ou égale à 2000 Cm3,
et pour les importations et les ventes locales de boissons gazeuses5 ;

 le taux général de 25% pour les autres biens énumérés ci-dessus

En définitive, nous pouvons écrire les formules suivantes :

 Droits de douane = Valeur marchandises x taux de douane ;

 Droits d’accises = ( Valeur marchandises + droits de douane ) x taux d’accises

 Base d’imposition TVA = ( Valeur marchandises + droit de douane + droit


d’accises ) x taux TVA.
5.1 – Détermination de la base imposable à la TVA

• Test de connaissances
• Une facture établie le 15 septembre 2012 par Bernabé Cameroun ( payable dans 30 jours ) et
relative à la livraison d’un groupe électrogène aux SABC mentionne les éléments suivants :
• - Prix HT 20.000.000.FCFA
• - Remise ( 5%) -
• - Frais d’installation 500.000.FCFA
• - Frais de transport 200.000.FCFA
• - Reprise d’un groupe usager 2.000.000.FCFA
• - Emballage récupérable identifiable 1.500.000.FCFA

• Travail à Faire :
• 1 – Déterminer la base imposable et le montant de la TVA collectée
• 2 – Déterminer la date au plus tard à laquelle Bernabe Cameroun devra reverser
cette TVA dans les caisses de DGE
3 –vDéterminer le montant net à payer par les SABC
5.1 – Détermination de la base imposable à la TVA

• 5.14. – Calcul de la base d’imposition pour les entreprises opérant dans


• le secteur du jeu ( Art 135, al.3 de la LF 2013 )

• Selon les dispositions du CGI, les recettes réalisées par les entreprises de jeux de hasard
( PMUC – Loterie Nationale – Cash TV - ) sont taxées totalement à la TVA Toutefois, cette
disposition concerne aussi le traitement de l’IS où les recettes sont comptabilisées comme
des produits d’exploitation et les gains des parieurs comme charges d’exploitation, et de ce
fait, fiscalement déductibles.
5.1 – Détermination de la base imposable à la TVA

5.1.5. – Calcul de la base d’imposition pour les ventes intra communautaires


• ( Art 138 du CGI )

 Pour les biens et marchandises en provenance d’un Etat membre de la CEMAC, la base
d’imposition à la TVA est constituée par la valeur sortie-usine, à l’exclusion des frais
d’approche.

5.1.6 - Cas des emballages

 Les emballages perdus livrés avec la marchandises sont taxables à la TVA

 La somme de consignation lors de la livraison d’emballages récupérables et réutilisables non


identifiables, est comprises dans la base imposable à la Taxe sur la Valeur Ajoutée mais non
au Droit d’Accises.

 Les emballages récupérables, réutilisables et identifiables sont exonérés de TVA


5.1 – Détermination de la base imposable à la TVA

5.1.7 – Cas des frais de transport

 Les frais de transport sont taxables à la TVA

 Sont exonérés de TVA, les débours qui ne sont que des remboursements de frais facturés
pour leur montant exact à l’acquéreur des biens ou au client ;

5.1.8 – Cas des marchés publics ( Art. 140 du CGI )

 La base imposable à la TVA et, le cas échéant, du Droit d’Accises des marchés publics
financés, soit par le budget de l’Etat, soit par des prêts ou par des subventions, quelle qu’en
soit l’origine, est constituée par le montant du marché toutes taxes comprises, à l’exclusion
de la Taxe sur la Valeur Ajoutée et du Droit d’Accises.
5.1 – Détermination de la base imposable à la TVA

• Test de connaissances

PMUC est une SA de droit camerounais spécialisée dans le pari de la course de


chevaux. Au cours du mois de Janvier 2013, cette société a enregistré un CAHT de
500.000.000.FCFA HT. Sur la même période, elle a enregistré les opérations
suivantes :

Achat d’une voiture publicitaire …………………….. 30.000.000.FCFA HT


Paiement quittance AES Sonel ……………………… 21.465.000.FCFA TTC
Paiement des honoraires du Cabinet Conseil « COGEST» 14.310.000.FCFA TTC

Travail à Faire :

1 – Déterminer la base imposable de la TVA collectée


2 – Déterminer le montant de la TVA à payer pour le compte de ce mois de Janvier 2010
5.1 – Détermination de la base imposable à la TVA

• CORRIGE

• 1 – Déterminer la base imposable de la TVA collectée

• L’ancienne LF imposait indifféremment le CAHT réalisé par ces sociétés ( PMUC – Loterie Nationale – Cash
TV – Dépanneur etc…) sans tenir compte de la partie du CAHT qui est affectée aux parieurs sous forme de
gains. La LF 2010 instaure une sorte d’équité en n’imposant que la part qui revient normalement à ces
sociétés défalcation faite des 40% alloués aux parieurs. La LF 2013 vient encore supprimer cet abattement
de 40%.

• Base imposable : 500.000.000.FCFA


• TVA collectée : 500.000.000 x 19,25 % = 96.250.000.FCFA

• Calcul de la TVA déductible


• 21465000 15.000.000
• 30.000.000 x 19,25% + ---------------- x 19,25% + ---------------- x 19,25% = 11.550.000
• 1,1925 1,1925
• TVA à payer : TVA collectée – TVA déductible
• 96.250.000 – 11.550.000 = 84.700.000.FCFA
5.2 – Les taux applicables en matière de TVA

 L’art 142 du CGI fixe deux taux d’imposition à la TVA et aux Droits d’accises :

TVA
le taux général : 17,5 % auquel on ajoute 10% de CAC ( soit 19,25% ) ;
le taux zéro : 0 %

• Droit d’Accises ( DA ) :
• - Taux général 25 %
• - Taux réduit 12,5 %

 Le taux général s’applique aux biens et services produits localement et importés non soumis au
taux zéro.
 Le taux zéro frappe les exportations de produits taxables (MLF. 2011)

 Le taux réduit du Droit d’Accises s’applique aux véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure
ou égale à 2000 cm3. (M.L.F. 2013)
5.2 – Les taux applicables en matière de TVA

 Le taux général du Droit d’Accises s’applique aux biens autres que les véhicules de tourisme
d’une cylindrée supérieure ou égale à 2000 cm3. (M.L.F. 2013)

 Pour le tabac, le Droit d’accises calculé sur la base de 25% ne peut être inférieur à 2600
FCFA pour 1000 tiges de cigarettes
5.3.2 – Les règles applicables aux livraisons de biens
et aux prestations de services

• On distingue :

 Le régime de droit commun


 Et l’option de la TVA sur les débits

Pour le régime de droit commun :

• Livraisons de biens :
• Fait générateur = Livraison
• Exigibilité = Facturation

• Prestations de services :
• Fait générateur = Exécution de la prestation
• Exigibilité = Encaissement du prix
5.3.2 – Les règles applicables aux livraisons de biens
et aux prestations de services

 L’option sur débit concerne les entrepreneurs des travaux immobiliers ( ou


prestataires de services ) qui optent expressément pour ce régime.
( Art. 133 al.2b ).

 Le concept de débit est utilisé dès lors que la TVA est exigible lors de l’inscription des
créances au débit des comptes client. Cette technique simplifie les travaux comptables pour
le fournisseur, tandis que pour le client, la déduction de la TVA intervient plus tôt, c'est-à-dire
dès la facturation et non lors du règlement de la facture.

 Toutefois, elle est défavorable pour le fournisseur, car il est obligé de payer la TVA dès la
facturation et non dès le paiement.
5.4 - Les obligations des redevables de TVA

 Les redevables de TVA doivent remplir un certain nombre de formalités et d’obligations. Il


s’agit :

 De la déclaration d’existence : elle doit être faite dans les 15 jours qui suivent sa création au
Centre de Formalités de Création d’Entreprises à son centre des impôts de compétence ;

 De l’attribution d’un numéro identifiant Unique figurant sur la carte de contribuable ;

 L’obligation de facturation : tout assujetti doit délivrer une facture à ses clients et
l’administration fiscale se réserve un droit de la contrôler. Un certain nombre de mentions
obligatoires doivent figurer sur ces factures. Ces mentions portent sur l’identité du vendeur,
l’identité du client et les autres mentions obligatoires
5.4 - Les obligations des redevables de TVA

IDENTITE DU Le nom, la raison sociale, l’adresse complète


FOURNISSEUR Le numéro d’identifiant unique
Le numéro du registre de commerce

IDENTITE DU CLIENT Le nom et adresse du client,


Le numéro d’identifiant unique

AUTRES MENTIONS La nature, l’objet et le détail de la transaction


OBLIGATOIRES La date de vente du produit ou du service et de règlement
Le montant des réductions de prix acquises
Le prix hors taxe
Le taux et le montant de la TVA correspondante
Le montant total toutes taxes comprises dû par le client
5.4 - Les obligations des redevables de TVA

 Les obligations comptables :

 Tenue d’une comptabilité régulière ( respect des prescriptions du droit comptable OHADA
en vigueur (Système normal pour le régime du réel).
 La comptabilité doit distinguer d’une part les opérations imposables des opérations non
imposables et d’autre part les montants hors taxes des montants de la TVA

 L’obligation de déclaration et de paiement :

les redevables de TVA doivent produire


 périodiquement chaque mois (pour les régimes du Réel),
 ou annuellement (pour le cas de régularisation de TVA)
une déclaration sur un modèle d’imprimé établi par la Direction Générale des Impôts
(DGI) et payer le montant de la TVA due et déclarée.
6 – La TVA déductible

 TVA déductible = Achats x Taux TVA x Prorata si ce prorata existe

6.1 - Les principes

 Selon l’Art 143 al.1a du CGI, « la TVA qui a grevé les éléments du prix d’une opération
imposable est déductible au cours du mois auquel elle se rapporte ».

• 6.2 – Les conditions d’application du droit à déduction

 Pour être déductible, la TVA doit remplir un certain nombre de conditions, notamment

 sur le plan de la forme


 et sur le plan du fond
6 – La TVA déductible

 la TVA doit être mentionnée sur un document


justificatif tel que :

CONDITIONS DE FORME  La facture d’achat ;


 Le document de douane ( pour le cas d’importation ) ;
 La déclaration de la TVA pour les opérations dont la
taxe est acquittée par le redevable lui – même en y
mentionnant l’opération concernée, achat de biens à
des non redevables ;

 Les documents justificatifs doivent être conservés par


le redevable
6 – La TVA déductible

 Le droit à déduction nait quand la TVA déductible devient exigible chez le


fournisseur ;

 Les biens et services concernés doivent être utilisés pour la réalisation


d’opérations entrant dans le champ d’application de TVA ; cependant, les
exportations et les livraisons intracommunautaires ouvrent droit à
déduction
CONDITIONS
DE FOND  Les biens et services doivent être utilisés dans l’exploitation normale et ne
doivent pas être exclus du droit à déduction par une disposition de loi.

 Le montant de la TVA déductible doit être porté sur les déclarations de


TVA.
Cependant, en cas d’omission, la TVA déductible pourra figurer sur les
déclarations ultérieures, jusqu’au 31 Décembre de la deuxième année qui
suit
celle de l’omission
6 – La TVA déductible

6.3 – Les biens et services exclus du droit à déduction ( Art. 144 du CGI )
BIENS OU SERVICES EXCLUS EXCEPTIONS : Eléments dont la déduction est
maintenue
Dépenses de logement ou d’hébergement Dépenses relatives à la fourniture à titre
engagés directement au profit des dirigeants gratuit du logement sur les chantiers ou dans
et du personnel de l’entreprise les locaux d’une entreprise du personnel de
surveillance, de sécurité ou de gardiennage
Véhicules de transport des personnes ou à  Véhicules acquis par les entreprises de
usage mixte, pièces détachées et accessoires transports publics de voyageurs ;
Les services afférents à des biens exclus du Véhicules affectés exclusivement à
droit à déduction l’enseignement de la conduite
Services afférents à des biens exclus du droit à
déduction
Biens fournis sans rémunération ( Exemple : dons ) Biens offerts à titre de cadeaux ou pour les
Les importations de biens liées à l’exploitation, non présentoirs Publicitaires
utilisées et réexportées en l’état Echantillons et spécimens sous réserve de
la mention « vente interdite »
6.4 – La notion de prorata ( Art 147 du CGI )

• 6.4.1 - Les assujettis partiels de TVA

 Quant l’activité d’une entreprise est soumise en totalité à la TVA, on dit que cette dernière est
un assujetti total.

 Mais dans la réalité des cas, on constate que plusieurs entreprises ont une activité mixte, ie
qu’elles réalisent à la fois des activités taxables à la TVA et des activités non taxables à la
TVA. C’est le cas des pharmacies, des boulangeries – pâtisseries etc…

 Face à cette situation, ces entreprises ne peuvent déduire qu’une fraction de TVA payée en
amont aux fournisseurs. Cette fraction n’est autre que le prorata.
6.4 – La notion de prorata ( Art 147 du CGI )

• 6.4.1 - Les assujettis partiels de TVA

 Avant 2010 ce prorata était égal au rapport entre la CAHT taxable à la TVA (au numérateur),
y compris le CAHT taxable au taux zéro et le total du CAHT ( au dénominateur ).

• La LF 2010 introduit dans le calcul du prorata au numérateur et au dénominateur :

 les opérations imposables par nature, mais exonérées de TVA par la loi ou un texte
équivalent pour des considérations liées à la personne ou à l’activité du bénéficiaire. Cas des
biens et services affectés à l’usage officiel des missions diplomatiques ou consulaires
étrangères et des organisations internationales, et/ou des exonérations accordées à
certaines entreprises dans le cadre de conventions particulières signées avec l’Etat du
Cameroun et paraphés par le MINFI.

CAHT des opérations qui ouvre droit à déduction + CAHT des exonérations par destination
• Prorata = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
• CAHT global de l’année
6.4 – La notion de prorata ( Art 147 du CGI )

Exemple d’application

La SA CAMINCI est une importante société camerounaise créée le 02 Janvier 2010 et spécialisée dans le
commerce général. Les données prévisionnelles de son activité pour le compte de l’exercice 2010 font
ressortir les éléments suivants :

- Ventes des biens d’équipement : 119.250.000.FCFA ( TTC ) ; -


- Ventes des produits pharmaceutiques : 20.000.000.FCFA ( HT ) ;
- Exportation du bois débité en Asie : 30.000.000.FCFA ( HT )
- Remboursement de débours au transitaire : 5.000.000.FCFA ( HT ).
-
Travail à Faire :

1 – Calculer le prorata provisoire de l’exercice 2010.


2 – Calculer le montant de la TVA à reverser pour le compte du mois de Janvier 2010 sachant que le CAHT
du mois de Janvier 2010 et celui de Février 2010 se sont élevés respectivement à 20 millions FCFA et
à 30 millions FCFA tandis que les achats du mois de Janvier 2010 se chiffrent à 8.000.000.FCFA
6.4 – La notion de prorata ( Art 147 du CGI )

Solution

• Calcul du montant du CAHT ouvrant droit à déduction


119.250.000 x 100
• Ventes des biens d’équipement : ---------------------------- = 100.000.000.FCFA (
CAHT taxable au taux général ) 119,25

• Exportation du bois débité ( CAHT taxable au taux 0% ) = 30.000.000.FCFA


-----------------------------
130.000.000 FCFA
• Calcul du montant du CAHT global
• Ventes des biens d’équipement 100.000.000
• Exportation du bois débité 30.000.000
• Ventes des produits pharmaceutiques 20.000.000
• ---------------------
• 150.000.000
6.4 – La notion de prorata ( Art 147 du CGI )

Solution

Calcul du prorata provisoire de l’exercice 2010


130.000.000
Prorata de l’exercice : ------------------ = 87%
150.000.000

• Calcul du montant de la TVA à reverser au mois de Janvier 2010 (ie avant le 15 Février 2010)

• TVA collectée : 20.000.000 x 19,25% = 3.850.000.FCFA


• TVA déductible : 8.000.000 x 19,25% x 87% = - 1.339.800.FCFA
• - ----------------------------
• TVA à reverser 2.510.200 FCFA
6.4 – La notion de prorata ( Art 147 du CGI )

• Exercice d’application 2 :

• La Sarl SCIMEX a réalisé les opérations suivantes au cours du mois de Février 2012

• Paiement de la facture N° C0058 du Cabinet « Wanssy » 3.500.000 HT


• Achat d’un groupe électrogène à Bernabé Cameroun 10.000.000 HT
• Ventes de marchandises 30.000.000 HT
• Paiement de la facture M01256 de MTN 650.000 HT
• Paiement de la Facture AES Sonel ( 1500 KWH à 75 FCFA le KWH ) 112.500 HT
• Paiement de la quittance Camerounaise des Eaux ( 400 m3 à 350 FCFA le m3 ) 140.000 HT

Travail à Faire
1 -Calculer le montant de la TVA déductible au titre du mois de Février 2012 sous les hypothèses que
le prorata prévisionnel de déduction est de 9%
le prorata prévisionnel de déduction est de 40%
2- Calculer le montant de la TVA à payer pour le compte du mois de Février 2012
6.4 – La notion de prorata ( Art 147 du CGI )

• Solution :
• La TVA déductible s’applique sur les achats de biens ou services taxables à la TVA
• Hypothèse 1 : le prorata de déduction est égal à 9%
• Dans cette situation, la Sarl SCIMEX n’est pas autorisée par la loi à déduire les TVA payée en
amont dans la mesure où le prorata de déduction est inférieur à 10%.
• D’où TVA déductible ( Immobilisation + services ) = 0
• TVA à Payer = TVA collectée - 0

• Hypothèse 2 : le prorata est égal à 40%


• Calcul du CAHT des opérations d’achat taxables à la TVA
• Paiement des honoraires au Cabinet « Wanssy » 3.500.000
• Achat groupe électrogène 10.000.000
• Paiement facture MTN 650.000
• Paiement Facture AES SONEL 112.500
• Paiement Facture SNEC 140.000
--------------------
• 14.402.500
6.4 – La notion de prorata ( Art 147 du CGI )

• TVA déductible : 14.402.500 x 19,25% x 40% = 1.108.992,5 FCFA

• 2- Calculer le montant de la TVA à payer pour le compte du mois de Février 2012

• TVA à payer = TVA / Ventes – TVA / Achats x prorata

• 30.000.000 x 19,25% - 1.108.992,5 = 4.666.007,5.FCFA


6.4.2 - La tenue d’une comptabilité séparée par secteur
d’activité ( Art 148 du CGI )

 Afin d’éviter la complexité d’utilisation du prorata, la législation fiscale a prévu une


deuxième option pour les cas d’entreprises qui pratiquent une activité mixte. Ces
dernières peuvent diviser leurs activités en deux secteurs principaux.

 Un premier secteur qui regroupe toutes les activités taxables et non taxables ouvrant
droit à déduction et un deuxième secteur constitué des activités non taxables
n’ouvrant pas droit à déduction.

 A cet effet, elles doivent tenir une comptabilité séparée par secteur d’activité.

 La conséquence logique qui en découle est que, la TVA qui a grevé les achats
auprès des fournisseurs sera totalement déductible, ce qui n’est pas le cas pour les
opérations non taxables à la TVA. -
6.4.2 - La tenue d’une comptabilité séparée par secteur
d’activité ( Art 148 du CGI )

• Test de connaissance

• La SA CAMITEX est une entreprise industrielle située dans la zone industrielle de Douala –
Bassa. Elle dispose d’une activité mixte. La première concerne le montage des ordinateurs
qu’elle revend sur le marché national. La seconde consiste en la production du lait en poudre
qu’elle revend aux boulangeries.

Au cours de l’exercice 2012, elle a réalisé les résultats suivants :


Ventes du mois Mars 2012 50.000.000.FCFA dont
Ventes des ordinateurs 35.000.000 FCFA
Ventes Lait en poudre 15.000.000 FCFA

Achats du mois de Mars 2012 30.000.000.FCFA dont


Achats composants ordinateurs 20.000.000.FCFA
Achat Lait 10.000.000.FCFA
6.4.2 - La tenue d’une comptabilité séparée par secteur
d’activité ( Art 148 du CGI )

Travail à Faire :

1 - Calculer le montant de la TVA à payer pour le compte du mois d’Avril 2009 sous les
hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 : La SA CAMITEX n’est pas organisée en secteur d’activité et tient une


comptabilité globale

Hypothèse 2 : LA SA CAMITEX tient une comptabilité séparée en deux secteurs

2 – Laquelle des méthodes semble avantageuse pour la SA CAMITEX ?

N.B : Le prorata de déduction prévisionnel est 65% ; 8%


6.4.2 - La tenue d’une comptabilité séparée par secteur
d’activité ( Art 148 du CGI )

• Solution :

• Hypothèse 1 : La SA CAMITEX tient une comptabilité globale

• TVA / Ventes de Mars 2012 35.000.000 x 19,25% = 6.737.500.FCFA


• TVA / Achat de Mars 2012 : 20.000.000 x 19,25 x 65% = 2.502.500.FCFA
- ------------------------
• TVA à payer pour le mois de Mars 2012 4.235.000.FCFA

• Hypothèse 2 : La SA CAMITEX tient une comptabilité séparée par secteur d’activité

• TVA / Ventes de Mars 2012 35.000.000 x 19,25% = 6.737.500.FCFA


• TVA / Achat de Mars 2012 : 20.000.000 x 19,25% = 3.850.000.FCFA
-------------------------
• TVA à payer pour le mois de Mars 2012 2.887.500.FCFA
6.4.2 - La tenue d’une comptabilité séparée par secteur
d’activité ( Art 148 du CGI )

2– Méthode avantageuse à choisir par la SA CAMITEX

 Au regard de ce qui précède, on constate que la tenue d’une comptabilité séparée permet à
la SA CAMITEX de payer un montant réduit de TVA.

 L’exemple ci-dessus montre que cette société réalise une économie d’impôt de :
4.235.000 - 2.887.500 = 1.347.500.FCFA
6.4.3 - Le crédit de TVA ( Art 149 du CGI )

• 6.4.3.1 - La notion de crédit de TVA

 Quand la TVA déductible est supérieure à la TVA Collectée alors le redevable doit
exiger un crédit de TVA à l’Etat.

 Deux cas de figure peuvent se présenter :

- Crédit de TVA exceptionnel ;


- Crédit de TVA structurel ou chronique
6.4.3 - Le crédit de TVA ( Art 149 du CGI )

Crédit de TVA Crédit de TVA Chronique


exceptionnel
 Ventes exclusivement à l’exportation
 Ventes exclusives aux clients habilités à retenir la TVA à la
source
 Ventes à des entreprises bénéficiant du régime des
achats en franchise (cas des sociétés pétrolières, des
exportateurs qui achètent HT)
Achats importants  Les industriels et établissements de crédit-bail ayant
Acquisition réalisé des investissements lourds ( crédit de TVA de plus
MOTIFS
d’immobilisations de 100 Millions FCFA
 Missions diplomatiques ou consulaires, les organisations
internationales et les ONG reconnues d’utilité publique
par décret présidentiel
Cessation d’activité ( crédit détenu à la date de la
cessation correspondant à la VA/Achats acquittée non
récupérée
Report sur déclarations
PROCEDURE DE
suivantes sans limitation de Demande de remboursement du crédit de TVA
REMBOURSEMENT
DU CREDIT DE TVA délai
6.4.3 - Le crédit de TVA ( Art 149 du CGI )

6.4.3.2 - Les conditions de remboursement de crédit de TVA

 d’introduire leurs demandes avant le 20 du mois qui suit le trimestre au terme duquel un crédit
de taxe a été constaté.

 Ne plus reporter sur leurs déclarations de chiffre d’affaire suivantes les crédits de TVA dont le
remboursement est demandé et ce, dès le dépôt de la demande.

 L’imputation de ces crédits est ainsi momentanément suspendue jusqu’à l’intervention de la


décision de remboursement.

 Les crédits trimestriels cumulés, supérieurs à 10 millions FCFA doivent être validés par le
Directeur Général des Impôts avant tout report sur les périodes ultérieures sur les mois
suivants.

6.4.3.3 – Le montant éligible au remboursement


 Ce montant est fonction du statut de l’entité bénéficiaire
6.4.3 - Le crédit de TVA ( Art 149 du CGI )

6.4.3.3 – Le montant éligible au remboursement

 Pour les entreprises en situation de crédits structurels du fait des retenues à la source ainsi
que pour les exportateurs, le montant trimestriel cumulé des crédits de TVA doit être
supérieur à 25 millions FCFA.

 Pour les industriels et établissements de crédit-bail ayant réalisé des investissements


lourds, le montant cumulé des crédits de TVA afférent au programme d’investissement doit
être supérieur à 100 millions FCFA. Le programme d’investissement ainsi visé doit être
soumis à la validation préalable du Directeur Général Impôts.

 Pour les organismes sans but lucratif, les missions diplomatiques et les organismes
internationaux, il n y a pas de limitation de montant.
6.4.3 - Le crédit de TVA ( Art 149 du CGI )

6.4.3.3 – Les délais d’introduction de la demande de remboursement de crédit

 Pour les entreprises en situation de crédits structurels du fait des retenues à la source,
ainsi que pour les exportateurs, les crédits de TVA objet de la demande doivent avoir été
cumulés pendant au moins un trimestre (trois mois).

 Pour les industriels et établissements de crédit-bail ayant réalisé des investissements


lourds, la demande de remboursement est introduite dès la réalisation du programme
d’investissement générant un crédit de TVA d’au moins 100 millions de FCFA.

 Pour les organismes sans but lucratif, les demandes sont introduites dès la fin de
l’exercice.

 Pour les Missions diplomatiques ou consulaires et organisations internationales ayant


opté pour le remboursement, les demandes de remboursement sont introduites dès la
réalisation de l’opération.
6.4.3 - Le crédit de TVA ( Art 149 du CGI )

6.4.3.2 - Les conditions de remboursement de crédit de TVA

Tableau : Délai d’introduction des demandes de remboursement de crédit de TVA

Trimestre de JANVIER AVRIL JUILLET OCTOBRE


constitution des FEVRIER MAI AOUT NOVEMBRE
crédits de TVA MARS JUIN SEPTEMBRE DECEMBRE
N N N N
Date limite Avant le 20 Avant le 20 juillet Avant le 20 Avant le 20
d’introduction des avril N octobre N janvier N + 1
demandes de N
remboursement
Test de connaissances

 Soient les trois entreprises suivantes qui ont introduit leur dossier de remboursement de crédit de
TVA auprès de l’administration fiscale camerounaise. Le contenu de ces dossiers se présente
comme suit :
Crédit de TVA

• Tableau : Demande de remboursement de crédit de TVA

Entreprises Déclaration G 50 Sort de la demande


2è Crédit TVA TVA à Payer Date
Trimestre demande
CAMEX SA Avril - 22.000.000 Demande recevable du fait de la
Mai 10.000.00 - 16/07/2011 période et présente un crédit
Juin 0 - de TVA qui excède le seuil
28.000.00 minimum de 25 millions FCFA
0
SOTRAC Avril 5.000.000 - Demande recevable du fait de
SARL Mai - 18.000.000 5 / 07 / 2011 l’existence d’un crédit de TVA. Et
Juin 10.000.00 - du respect des délais. Mais rejet
0 pour seuil minimum non atteint

UTC SARL Avril 8.000.000 - Demande recevable car seuil


Mai 14.000.00 - 10 / 08 / 2011 minimum atteint. Mais rejet pour
Juin 0 - délai forclos. Ce crédit peut être
30.000.00 reporté sur les prochaines
0 déclarations qui suivent la décision
de rejet

• Travail à Faire : Déterminer le sort réservé à ces demandes de remboursement


Crédit de TVA

• Art 149 , al. C

• Les crédits de Taxe sur la Valeur Ajoutée peuvent faire l’objet de compensation et
éventuellement de remboursement à condition que leurs bénéficiaires ne soient pas
débiteurs des impôts et taxes compensables de quelque nature que ce soit, que ces crédits
soient justifiés..
• Ils sont remboursables :
• …………………………………………………………………………………….. ;
• aux exportateurs, dans un délai de deux mois à compter de la date de dépôt de la demande
de remboursement ;

• Toutefois, le montant du crédit de TVA à rembourser est limité au montant de TVA calculé par
application du taux général en vigueur au montant des exportations réalisées.
• Les exportateurs sont tenus d’annexer à leur déclaration les références douanières des
exportations effectuées ainsi que celles du rapatriement de fonds sur les ventes à
l’exportation dont le remboursement est demandé.
Acomptes et précomptes

 Pour compenser la perte de recettes découlant de la suppression de la TVA de l’actuel


régime de base et afin, de sécuriser les recettes fiscales, le législateur a relevé les taux des
acomptes et précomptes du nouveau régime simplifié qui correspond à l’ancien régime de
base comme suit :

Acomptes d’IS
 Pour le régime du réel : Acompte d’IS de 1,1% à payer avant le 15 du mois qui suit
 Pour le RSI :
• Commerçants non importateurs : Acomptes de 3,3% du CAHT mensuel
• Producteurs, prestataires de services, commerçants importateurs : 5,5% du CAHT mensuel
• Précomptes sur Achats pour les opérations d’importation et d’achat en vue de la revente en l’état :
 Pour les personnes détentrices de la carte de contribuable : 5% du montant des achats ;
 Pour les personnes non détentrices de la carte de contribuable et les personnes
importatrices relevant du régime de l’impôt libératoire : 10% du montant des opérations
Précomptes sur Achats

Les achats des non commerçants, à savoir les artisans, les industriels, les agriculteurs
etc… ne sont pas soumis au précompte sur achats

Les taux du précompte sur achats ne doivent pas être majorés de centimes additionnels

Les précomptes sur achats sont déductibles des acomptes du mois concerné
Cas pratique d’illustration

• Exemple 1 :

• ARMUCAM SA est une entreprise spécialisée dans la vente des munitions au Cameroun.
Pour le compte de l’exercice 2012 et au cours du mois de Juillet, ce dernier a réalisé les
opérations suivantes :
• Importations des munitions : 9.500.000.FCFA HT
• Ventes de munitions : 6.000.000.FCFA HT

• Travail à Faire :

• 1 - Déterminer le montant d’acompte d’IS à payer pour le compte de


ce mois sachant qu’elle relève du régime simplifié
• 2 – Quel est le délai de paiement de cet acompte.
• 3 – Reprendre la première question en supposant qu’elle est assujettie à la TVA
Solution du cas pratique d’illustration
• ARMUCAM est un importateur relevant du régime simplifié ( Pas de TVA à calculer )
• Achats HT = 9.500.000.FCFA
• Précompte achat : 9.500.000 x 5% = 475 000
• _____________
• Net à Payer 9.975.000. FCFA

• Ventes HT = 6.000.000.FCFA
• Acomptes d’IR : 6.000.000 x 5,5% = 330.000.FCFA
• -----------------------------
• Montant Net reçu 6.330.000.FCFA

• 1 – Montant d’acompte d’IS à payer :

• Acomptes d’IR – Précomptes / Achats


• 330.000 – 475.000 = - 145.000.FCFA Crédit d’acomptes

• 2 – délai de paiement :

• Délai est fixé avant le 15 Août 2012. Aucun acompte à payer sinon un
• crédit d’acomptes d’IR à faire prévaloir sur les mois suivants
Solution du cas pratique d’illustration
 3 – Reprendre la première question en supposant qu’elle est assujettie à la TVA

 Idem seulement que la TVA vient s’ajouter au précompte et acompte calculés plus haut
 TVA déductible : 9.500.000 x 19,25% = 1.828.750.FCFA
 TVA Collectée : 6.000.000 x 19,25% = 1.155.000.FCFA
 TVA à Payer : TVA Collectée – TVA déductible = - 673.750.FCFA ( Crédit de TVA )
7 – La TVA retenue à la source
( Art 143 al.3; 149 al.2 du CGI )

• Lorsqu’une entreprise a comme client l’Etat, les établissements publics administratifs et


certaines entreprises privées dont la liste est donnée par le MINFI, alors ceux – ci doivent
opérer des retenues à la source de la TVA figurant dans leur facture d’achat. La conséquence
est que le vendeur ne perçoit que le montant HT de la facture.

Test de connaissances

Exemple :

La SARL SCIMEX a vendu des Matériels et Mobiliers à la Communauté Urbaine de Douala pour
un montant de 10.000.000.FCFA.
Travail à Faire :
Déterminer le montant de la TVA retenue à la source et le montant perçu par la SARL
SCIMEX sous les hypothèses suivantes :
• - La vente s’est déroulée en Novembre 2010 ;
• - La vente a eu lieu en Janvier 2011
7 – La TVA retenue à la source
( Art 143 al.3; 149 al.2 du CGI )

Montant Brut : 10.000.000


TVA ( 19,25%) 1.925.000
-------------------
Montant TTC 11.925.000.FCFA

 En Janvier 2011
- TVA retenue à la source : 1.925.000.FCFA
- Montant perçu par la SARL SCIMEX : 10.000.000.FCFA

 En Novembre 2010
- TVA retenue à la source : 0.FCFA
- Montant perçu par la SARL SCIMEX : 11.925.000.FCFA

 En 2010, la Communauté Urbaine n’était pas habilitée à retenir la TVA à la source Aujourd’hui, la
LF 2011 lui autorise à nouveau. Pour la transparence, le CGI oblige les collectivités locales et
établissements publics administratifs à communiquer la liste de leurs fournisseurs aux Centres
des Impôts territorialement compétents.
8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )
La déduction de TVA faite par un redevable légal et portant sur une transaction donnée peut
être remise en cause dans certaines conditions prévues par le législateur.

8.1 – Les régularisations portant sur les immobilisations

La TVA déductible payée au fournisseur lors des achats ne peut être régularisée que dans les
deux cas suivants :
• - Sortie de l’immobilisation du champ de la TVA ;
• - La connaissance du prorata réel de fin d’exercice

8.1.1 - La sortie de l’immobilisation du champ de la TVA

 Cette situation peut se retrouver dans toutes les entreprises y compris celles qui sont
assujetties partiellement à la TVA.

 La sortie peut résulter des situations suivantes :


8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )

 Transfert de propriété (cession de l’immobilisation avant la fin des amortissements, vol,


don gratuit, détournement, disparition de l’immobilisation) ;
 changement d’affectation de l’immobilisation (Exemple l’affectation d’un matériel
d’exploitation aux dirigeants ou cadres ) ;
 perte de qualité d’assujetti ( faillite, cessation d’activité

 Lorsqu’un redevable cède une immobilisation avant la fin de la quatrième année à compter
de la date d’acquisition et que cette cession n’est pas soumise à la TVA pour une raison
quelconque, ledit redevable est tenu de reverser une fraction de la TVA qu’il a déduit
initialement .

 La somme à reverser est égale à la déduction initiale diminuée d’un cinquième par année ou
fraction d’année depuis l’acquisition. En d’autres termes, le montant à reverser est égal à la
fraction du cinquième de la TVA initialement déduite pondérée par le délai restant à courir
pour atteindre 5 ans.
8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )

 Mathématiquement on a :

Soient n1 : la durée d’utilisation de l’immobilisation


et n2 : la durée restant à courir pour atteindre cinq ans ; n1 + n2 = 5 ans

TVA déductible - TVA déductible x n1


TVA à reverser = -------------------------- réduisons au même dénominateur
5
TVA déductible ( 5 – n1 )
TVA à reverser = ---------------------------------------
5
TVA déductible x n2
TVA à reverser = --------------------------------
5
8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )
Test de connaissances

 La Sarl SCIMEX avait acquis une machine d’une valeur de 29.812.500.FCFA TTC le 1er Octobre
2009. Suite à un ralentissement de son activité, cette société avait cédé cette immobilisation le
1er Juillet 2011 au prix de 18.000.000.FCFA HT.
Travail à Faire :
1 – Déterminer le montant de la TVA à reverser dans les cas suivants :
- le prorata réel de 2009 est de 100% ;
- le prorata réel de 2009 est de 60%.

• Solution :

Valeur HT de la machine : 29.812.500 / 1,1925 = 25.000.000.FCFA


Nombre d’années d’utilisation de la machine
1er Octobre 2009 - 31 Décembre 2009 : 1 an
1er Janvier 2010 - 31 Décembre 2010 : 1 an
1er Janvier 2011 - 1er Juillet 2011 : 1 an
8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )
Une année commencée est comptée pour une année entière. Soit la Sarl SCIMEX a utilisé la
machine pendant trois ans.

Nombre d’années restant à couvrir : 5 – 3 = 2 ans


Calcul du montant de la TVA à reverser à l’Etat dans le cadre de cette section

 Hypothèse 1 : Prorata de 100%


TVA déductible : 29.812.500 – 25.000.000 = 4.812.500.FCFA
4.812.500 x 2
TVA à reverser : ------------------- = 1.925.000.FCFA
5
 Hypothèse 2 : Prorata de 60%
TVA initialement déduite : 4.812.500 x 60% = 2.887.500.FCFA
2.887.500 x 2
TVA à reverser : -------------------- = 1.155.000.FCFA
5
8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )
8.1.2 - La connaissance du prorata réel de fin d’exercice

 Dans la pratique, cette situation ne se rencontre que dans le cas des assujettis partiels à la
TVA. En effet, la déduction effectuée par application d’un prorata prévisionnel a un caractère
provisoire et le montant de la TVA déductible doit être définitivement arrêté au vu du prorata
réel calculé d’après les recettes de l’année même au cours de laquelle l’immobilisation est
acquise.

 La régularisation est rendue possible dès lors que ce prorata réel s’éloigne du prorata
prévisionnel La régularisation est donnée par la formule suivante :

 Régularisation = TVA / Achats x Ecart de prorata

 Avec Ecart de prorata = Prorata prévisionnel pratiqué – Prorata réel


• Si Ecart > 0 alors la déduction est exagérée ( reverser la régularisation à l’Etat )
• Si Ecart < 0 alors la déduction est insuffisante ( Exiger un crédit de TVA à l’Etat )
8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )
NB : Cette régularisation affecte la valeur à laquelle l’immobilisation figure à l’actif du bilan. Ainsi, la
réclamation d’un crédit de TVA affecte négativement la valeur de l’immobilisation tandis qu’un
reversement de TVA à l’Etat entraîne une augmentation de la valeur réelle de l’immobilisation. A cet
effet, la firme doit constituer des amortissements sur la base de ces immobilisations corrigées.
Base d’amortissement = Montant HT immobilisation ± régularisation de TVA

Test de connaissance

La Sarl SCIMEX, une entreprise industrielle spécialisée dans le traitement et la production du beurre de
cacao, a acquis au cours de l’exercice 2009, une trieuse électronique. Cet achat lui a permis de récupérer
une TVA de 60 Millions FCFA après application d’un prorata prévisionnel de 20%.

Travail à Faire : Quel est le sort fiscal de cette TVA déductible si :


- le prorata réel de fin d’exercice 2009 est de 15% ?
- le prorata réel de fin d’exercice 2009 est de 30% ?
- le prorata réel de fin d’exercice 2009 est de 8% ?
8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )
Solution
Calcul de la TVA initialement facturée par les fournisseurs de la Sarl SCIMEX
60.000.000 x 100
TVA déductible : ------------------------- = 300.000.000.FCFA
20
Hypothèse 1 : Prorata réel de 15%
Ecart de prorata ( 20 – 15 ) = 5% > 0 alors déduction excessive
La Sarl SCIMEX doit reverser à l’Etat 300.000.000 x 5% = 15.000.000.FCFA
Hypothèse 2 : Prorata réel de 30%
Ecart de prorata ( 20 – 30 ) = - 10% < 0 alors déduction insuffisante
La Sarl SCIMEX doit réclamer une déduction complémentaire ou crédit de TVA de :
300.000.000 x - 10% = - 30.000.000.FCFA
Hypothèse 3 : Prorata réel de 8%
Le prorata est inférieur à 10%. Par conséquent, la Sarl SCIMEX n’est pas habilitée à défalquer
la TVA déductible. Mais comme elle l’a fait, on doit reverser totalement toute la TVA déduite au
cours de cet exercice, soit 60.000.000.FCFA
8 – Les régularisations de TVA
( Art. 146 du CGI )

8.1.3 – Les régularisations portant sur les autres valeurs d’exploitation ou services

 Pour les biens autres que les immobilisations et pour les services, la régularisation de la TVA
déduite au moment où la dépense est effectuée, peut faire l’objet d’un reversement total ou
partiel dans les cas suivants :

• - disparition de la marchandise du champ de la TVA sans que la firme puisse justifier que
c’est par suite de destruction ou de vol ;
• - utilisation des biens ou des services dont la TVA amont a été déduite pour une opération
exonérée de TVA ;
• - achats destinés aux dirigeants et aux personnels

 Dans ces cas, la TVA / achat de ces biens et services déduite à tord doit être intégralement
reversée dans les caisses de l’Etat.
9 - Les sanctions et le contentieux en matière de TVA.
Art L 95 et s

 On distingue les sanctions fiscales des sanctions pénales.

9.1.1 - Les sanctions fiscales relatives à la TVA

• Les sanctions fiscales sont classées en :

• - pénalités d’assiette ;
• - sanctions particulières;
• - et pénalités de recouvrement.

9.1.1.1 - Les pénalités d’assiette

Elles concernent :
• - l’insuffisance de déclaration ;
• - l’absence de déclaration ;
• - l’absence d’indication du Numéro Identifiant Unique (NIU) ;
• - l’absence de la facture ou fausse facture.
9 - Les sanctions et le contentieux en matière de TVA.
Art L 95 et s

Insuffisances, omissions ou inexactitudes de la base d’imposition.


Majoration de :
• - 50% en cas de bonne foi du redevable ;
• - 100% en cas de mauvaise foi ;
• - 150% en cas de manœuvres frauduleuses, sans préjudice des poursuites pénales.
assortie de l’application d’un intérêt de retard de 1,5% par mois, plafonné à 50%.

Absence de déclaration engendre une taxation d’office.


Après une mise en demeure infructueuse : majoration de la dette fiscale de 100%.
En cas de récidive : majoration portée à 150% assortie des intérêts de retard de 1,5% par
mois de retard plafonnés à 50%.

Non-dépôt d’une déclaration ( faisant apparaître un impôt nul), après mise en demeure :
amende forfaitaire de cent mille FCFA (100.000.FCFA)
9 - Les sanctions et le contentieux en matière de TVA.
Art L 95 et s

Absence de demande d’immatriculation dans les délais légaux ou de fausses


déclarations d’immatriculation : amende forfaitaire de 250.000.FCFA

Absence d’indication du NIU : Non déduction de la TVA figurant sur cette facture

Absence de la facture ou fausse facture : Amende égale à 100% de la valeur de la


transaction avec un minimum de cent mille (100.000) FCFA
9 - Les sanctions et le contentieux en matière de TVA.
Art L 95 et s

• 9.1.1.2 - Les sanctions particulières

 Non dépôt d’une déclaration :


Taxation d’office et la perte du droit à déduction et du crédit de TVA se rapportant à la période antérieure

 Opposition au droit de communication ou à l’avis d’un tiers détenteur :


Amende forfaitaire de 5.000.000.FCFA et une astreinte de 100.000 FCFA par jour de retard, au-delà
des délais indiqués pour toute tentative de différer l’exécution du droit de communication ; et en cas de
manœuvres dilatoires à partir de la date de réception de l’avis du tiers détenteur ;

 L’inexécution des obligations d’immatriculation, de déclaration et du paiement de la


TVA dans les délais prescrits par la loi :
Peut entraîner la déchéance du droit d’exercer, l’interdiction de soumissionner des marchés publics,
d’importer, voire de publier au journal officiel ou d’afficher publiquement le nom du contrevenant.
9 - Les sanctions et le contentieux en matière de TVA.
Art L 95 et s

6.1.1.3 - Les pénalités de recouvrement

Elles concernent surtout :

le défaut ou le retard de paiement dont l’intérêt de retard est fixé à 1,5% par mois de retard.
Le point de départ est fixé :
- au premier jour du mois qui suit celui de la réception d’un avis de mise en recouvrement ;
- au premier jour du mois suivant celui du dépôt légal de la déclaration, tout mois commencé
étant compté pour un mois entier ;
- au premier jour suivant celui de la date légale d’exigibilité
• Le point d’arrivée du calcul de l’intérêt de retard est fixé au dernier jour du mois de paiement.
9 - Les sanctions et le contentieux en matière de TVA.
Art L 95 et s

• 6.1.2 - Les sanctions pénales relatives à la TVA

• Outre les sanctions fiscales prévues par le LPF, le redevable, tout comme ses complices, en cas
de fraudes (fausses pièces comptables, fausses déclarations, refus de payer l’impôt,
dissimulation des recettes, obstacle au recouvrement de l’impôt, etc.)

Emprisonnement d’un à cinq ans et une amende de 500.000.FCFA à 5.000.000.FCFA


cumulativement ou relativement selon les cas.

Certaines peines complémentaires peuvent aussi être prononcées à l’endroit du contribuable


récalcitrant, notamment, la prononciation des déchéances prévues aux articles 30 et 31 du
Code Pénal camerounais

Sous peine d’irrecevabilité, le Ministre chargé des Impôts, après avis de la Commission des
Infractions Fiscales15, suite aux procès verbaux établis par les agents assermentés de
l’Administration Fiscale concernés par le dossier (inspecteurs au moins), doit déposer une plainte
pour l’application de ces peines pénales. Ce qui ouvre la voie au contentieux de l’impôt.
9 - Les sanctions et le contentieux en matière de TVA.
Art L 95 et s

6.2 – Le contentieux fiscal en matière de TVA aArt L.115 et s du LPF

Le contentieux fiscal suppose que des poursuites sont exercées à l’encontre de l’administration
fiscale. A cet effet, on distingue :

• - la juridiction contentieuse ;
• - et la juridiction gracieuse.

Vous aimerez peut-être aussi