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Les droits de douane sont compris dans la fiscalité indirecte (fiscalité de porte).
Contrairement aux impôts directs qui sont assis sur le revenu, les impôts indirects peuvent être
qualifiés "d’impôts sur la dépense" ou "sur la consommation". Les impôts indirects frappent
en effet les revenus au moment où ils font l’objet d’un emploi. Ils tendent ainsi à appréhender au
profit de l’Etat une partie de la quote-part des revenus affectés par les différentes unités de
consommation, à l’acquisition des biens et services nécessaires à la satisfaction de leurs besoins.
En effet, les impôts indirects ne s’appliquent au revenu que lorsque celui-ci est dépensé dans les
opérations commerciales. Ils sont assis sur des opérations intermittentes réalisées même à titre
occasionnel comme les opérations d’absorption ou d’écoulement de la production, d’échanges, de
consommation ou plus simplement sur la dépense. Les impôts indirects sont recouvrés en ce qui
concerne la fiscalité intérieure par les services relevant de la Direction des impôts et les
déclarations et liquidations sont faites sous la responsabilité des redevables. Les impôts indirects
et taxes assimilées sont traités au livre II du Code Général des Impôts. Cependant, dans le cadre
du présent cours, l’accent sera mis sur la Taxe sur la Valeur Ajoutée (Titre I) et les Droits
d’enregistrement (Titre II).
Livraison de biens : est celle afférente à des biens corporels ou aux travaux immobiliers
et s’entend du transfert du pouvoir de disposer desdits biens comme propriétaire.
L’électricité, le gaz, la chaleur, le froid et les biens similaires sont assimilés à des biens
meubles corporels.
Auparavant considérés comme des opérations imposables par détermination de la loi, les
livraisons à soi-même de biens sont désormais assimilées à des livraisons de biens faites à
titre onéreux. Constitue une livraison à soi-même de biens le prélèvement ou la production
par un assujetti d’un bien qu’il affecte à des opérations n’ouvrant pas droit à déduction.
Toutefois, le prélèvement effectué pour donner des cadeaux de faible valeur (ceux dont la
valeur unitaire est inférieure à 20.000 FCFA hors taxes) ou échantillons pour les besoins
de l’entreprise n’est pas assimilée à une livraison à soi-même.
Prestation de service : est une opération autre qu’une livraison définit ci-dessus. Les
prestations à soi-même de services sont assimilées à des prestations de services
effectuées à titre onéreux. Constitue une prestation à soi-même de services, la prestation
de services effectuée à titre gratuit par un assujetti ou l’utilisation d’un bien de l’entreprise
par celui-ci pour les besoins d’une activité n’ouvrant pas droit à déduction.
Importation : est constituée par le franchissement du cordon douanier en vue de la mise
à la consommation sur le territoire du Sénégal.
Paragraphe II : Les opérations imposables par option
L’option pour l’imposition à la TVA est réservée aux opérations de vente des produits de la
pêche, de l’agriculture par les agriculteurs, les opérations de transport public de voyageurs
faites par les transporteurs inscrits au rôle des patentes en cette qualité titulaires des
autorisations réglementaires et pratiquant des tarifs homologués par l’autorité publique.
L’option est irrévocable et porte obligatoirement sur toutes les opérations faites par le
redevable optionnel.
SECTION II : LA TERRITORIALITE DE L’IMPOT
Paragraphe I : Localisation des Livraisons faites au Sénégal
Le lieu d’imposition de la livraison de biens est situé au Sénégal lorsque le bien se trouve
au Sénégal au moment de sa livraison.
En cas de livraison de gaz, d’électricité, de chaleur, de froid ou de choses similaires, le lieu
d’imposition est situé au Sénégal lorsque ces biens sont reçus au Sénégal.
En cas d’expédition ou de transport d’un bien, le lieu d’imposition du bien est situé au
Sénégal lorsque le bien se trouve au Sénégal au moment du départ de l’expédition ou du
transport du bien à destination de l’acquéreur.
Si le bien fait l’objet d’une installation ou d’un montage par le fournisseur ou pour son
compte, le lieu d’imposition est situé au Sénégal lorsque l’installation ou le montage y est
effectué.
Paragraphe II : Localisation des prestations de services faites au Sénégal
La localisation des prestations de services imposables au Sénégal obéit à une règle
principale qui comporte, toutefois, des exceptions. Quant aux prestations de
télécommunication, elles font l’objet d’un régime particulier quant à leur rattachement
territorial au Sénégal.
A. La règle principale de rattachement des prestations de services
1. Le critère du lieu d’utilisation ou d’exploitation
Une prestation de service est faite au Sénégal, lorsque le service rendu, le droit cédé ou
concédé, l’objet ou le matériel loué, sont utilisés ou exploités au Sénégal.
2. Le critère du lieu de situation du bénéficiaire ou de l’ordonnateur
Il suffit que le bénéficiaire, utilisateur du service, ou le donneur d’ordre qui a passé la
commande soit établie au Sénégal pour que la prestation soit réputée utilisée au Sénégal.
B. Cas des prestations de télécommunications
Pour ce qui concerne les prestations de télécommunications, la loi ne les répute pas faites
au Sénégal lorsque le preneur, c'est-à-dire la personne physique ou morale, qui donne
l’ordre d’exécuter à son profit la prestation est établie hors du Sénégal et que ladite
prestation est effectuée par un exploitant de service public dans le domaine des
télécommunications.
C. Exceptions à la règle principale de rattachement des prestations de services
Il s’agit des opérations ci-après :
prestations de services se rattachant à un bien immeuble dont le lieu d’imposition est
l’endroit où le bien immeuble est situé ;
prestations de services directement liées à des activités culturelles, artistiques, sportives,
scientifiques, éducatives, de divertissement ou similaires dont le lieu est l’endroit où ces
activités ou manifestations sont matériellement exécutées ;
Ces prestations, pour être exonérées, doivent être faites par les membres des professions
médicales ou paramédicales titulaires de diplôme comme les médecins, les sages-femmes,
les infirmiers, les kinésithérapeutes, orthopédistes, masseurs, psychologues, etc.
b) Les produits pharmaceutiques et le matériel médical spécialisé.
3. Les locations d’immeubles nus à usage d’habitation.
4. Le transport public de voyageurs effectué par des transporteurs patentés reconnus
comme tel et pratiquant des tarifs homologués par l’autorité compétente.
5. Les exonérations dans le domaine de l’enseignement réalisé par des
établissements publics ou privés ou par des organismes assimilés soumis à la
réglementation administrative.
6. Les livraisons d’eau et d’électricité fournies à un foyer dont la consommation
n’excède pas la tranche sociale (tranche qui sera fixée par arrêté du Ministre chargé
des Finances).
7. L’exonération portant sur la presse et la culture.
Les opérations de vente, d’importation, d’impression, de composition, d’édition de
journaux, périodiques, livres sont exonérées de taxe sur la valeur ajoutée lorsqu’elles
portent sur des informations présentant un caractère d’intérêt général à l’exclusion des
recettes publicitaires. Le papier journal servant de fabrication ces livres, journaux,
périodiques,… est également exonéré.
8. Les ventes d’œuvres d’art originaux faites par leurs auteurs.
9. Les livraisons de semences, engrais, produits phytosanitaires, aliments de
volaille et de bétail, reproducteurs de race pure, œufs à couver, poussins dits
d’un jour entrant directement dans un cycle de production végétal ou animal.
10. Le gaz butane à usage domestique.
C. Les exonérations portant sur les opérations faites par des personnes
publiques ne poursuivant pas un but lucratif et ne jouissant pas d’autonomie financière.
D. Les exonérations d’ordre technique ou fiscal
1. Les ventes d’immeubles ou de fonds de commerce
2. Les opérations bancaires soumises à la TAF
3. Les prestations d’assurance soumises à la taxe sur les conventions
d’assurance
le reversement effectif des sommes au personnel devra être justifié par la tenue
d’un registre émargé par les bénéficiaires.
Les indemnités considérées comme la juste réparation d’un préjudice ne sont pas
taxées.
Certains impôts et taxes ne sont pas à inclure dans la base imposable. C’est le cas, de
la TVA sur l’opération en cours ; des droits d’enregistrement et de timbre ; des
prélèvements du COSEC, au profit de l’UMEOA et de la CEDEAO.
NB. Tous les autres impôts et taxes notamment, les taxes spécifiques et les droits de
douane doivent cependant être inclus dans la base imposable.
B. Opérations soumises à des règles d’assiette particulières
Les importations : la base est constituée par la valeur en douane augmentée des droits
et taxes à l’exclusion de la TVA et des droits d’enregistrement.
Les échanges : chacun des coéchangistes est considéré comme vendeur. L’assiette de la
TVA est constituée par la valeur des biens reçus en contrepartie de ceux livrés.
Les subventions d’équilibre versées par l’Etat (destinées à compenser globalement
l’insuffisance d’une entreprise ou d’un service) sont imposées. Tandis que les
subventions d’exploitation versées par l’Etat sont imposées lorsqu’elles constituent le
complément direct du prix d’une opération imposée.
Les aides entre entreprise à caractère financier sont non imposables.
Les aides entre entreprise à caractère commercial sont imposées.
La base pour les livraisons à soi-même et prestations à soi-même est établie par
comparaison, mais ne peut être inférieure au prix de revient des biens.
Les livraisons de biens et prestations de services entre parties liées : la base est
déterminée en comparaison avec une opération similaire.
Les opérations réalisées entre deux entités d’une même entreprise ou d’un
même groupe dont l’une n’est pas établie au Sénégal : la base est déterminée en
comparaison avec une opération similaire.
Les emballages non récupérables, lorsqu’ils sont facturés, constituent des éléments du
prix et suivent le sort du produit emballé.
La consignation des emballages n’est pas imposée, mais si l’emballage n’est pas
restitué, la consignation devient imposable.
EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1 – Questions de cours
La dame Tabaski a réalisé au cours du mois de mai 2016 les opérations suivantes :
APPLICATION FINALE
La société « Infinity » est une société anonyme établie au quartier Liberté VI de Dakar.
Elle est spécialisée dans la grande distribution de produits divers, la construction
immobilière et les prestations de services dans des domaines variés. Au cours du mois
d’octobre 2015, elle a réalisé les opérations suivantes :
1- Achats de poissons congelés, de farine de blé, d’huile et de maïs auprès de la
société de distribution de denrées alimentaires (SODA) pour la restauration des ouvriers
de « Infinity ». Montant : 1 000 000 F HT pour chaque type de denrée alimentaire.
2- Organisation d’un séminaire sur la « lutte contre le terrorisme » pour le compte de
l’ambassade du Nigéria à Dakar : 15.500.000 F HTVA. Le séminaire est animé par le Dr
SARA, professeur de droit international à l’université de Saint-Louis.
3- Vente de sacs à un client établi en Guinée. Ce client est venu chercher les sacs au
siège de « Infinity » pour les acheminer lui-même en Guinée, Prix 40 568 945 HT,
4- Primes d’assurance versées à « TOUTASSUR » pour les véhicules : 500 000 F,
5- Locations de deux (2) véhicules de tourisme à des joueurs ivoiriens de passage à
Dakar pour deux jours au prix unitaire et journalier de 150.000 F HTVA. Les joueurs
ivoiriens ont décidé de visiter le parc zoologique de Serecunda en Gambie pour fêter leur
victoire à la CAN.
6- Constructions du siège de la société IBK TRANSIT à Bamako (Mali). Le montant total
du marché est de 90.000.000 FCFA HTVA y compris les droits d’enregistrement au taux de
1%,
7- Vente d’un immeuble inscrit à l’actif : prix de vente 170 000 000 F.
8- Construction par la société de son siège social, coût de construction : 350 000 000
F.
9- Cessions au prix coûtant d’une créance de 150 000 000 F, la cession a déjà été
soumise aux droits d’enregistrement.
10- Location d’un terrain à usage agricole au profit d’un agriculteur, 350 000 F par mois.
11- Etude de marché réalisée au Sénégal au profit de « Infinity » par la société
« Prospectius » domiciliée en Jamaïque pour un montant de 15 000 000 F,
12- Impression de calendriers au nom de la société « Infinity » qui les distribue
gratuitement, le prix total des calendriers est de 2 500 000 F HT.
13- Acquisition auprès d’un étranger d’un logiciel sous forme de cession de licence
d’utilisation assortie d’une formation du personnel, de la maintenance des applications
informatiques au prix total de 24 643 000 F HT,
14- Facture de 6 500 000 F adressée à la société « Front » située en Argentine qui a
commandé, pour son compte, une étude de marché pour la réalisation d’un complexe
immobilier au Sénégal.
15- Pénalités de retard facturées à un client : 1 000 000 F,
16- Loyers de 2 000 000 F HT dus au titre d’une villa composée de deux appartements
nus à usage d’habitation. L’un des appartements est mis à la disposition du Directeur
général. L’autre est sous loué nu à Aziz au montant de 1 100 000 F HT par mois,
17- Livraison à 150 000 F le Kg de deux (2) tonnes de poissons fumés à la société « La
Poissonnière » située à Paris qui l’expose au salon international des matières halieutiques.
18- Frais de 5 000 000 F HT au titre du transport des deux tonnes de poissons fumés du
port de Joal à celui de Dakar,
19- Facture de 1 500 000 F au titre du gardiennage des marchandises situées au port de
Dakar et destinées à l’exportation.
20- Réception d’une subvention versée par le ministère de la Santé. Le montant de la
subvention représente 50% du prix de la construction d’une clinique pédiatrique pour le
compte de la mairie d’Oussouye (Sénégal) pour un coût total estimé à 30.000.000 HTVA
21- Loyers de crédit-bail d’un montant de 7 500 000 F HT portant sur un immeuble à
usage d’habitation situé au Sénégal. Le crédit preneur, une société située en Italie, n’a pas
encore payé le mois d’octobre.
22- Redevance de 10 000 000 F payée à une société établie en Allemagne pour
l’utilisation de la marque « Paradise » dans le cadre des activités de construction.
23- Mise à disposition de quatre secrétaires par la société « Intelligence » au prix total
de 1 500 000 F HT. La constitution du prix est ainsi détaillée : Salaire 1 000 000 F,
Cotisations patronales 150 000 F, Assurance-maladie 100 000 F, Prestation (20% coût)
250 000 F,
24- Virement simple au profit de Ndiaga d’une ristourne de 1 000 000 F. Cette ristourne
est une application directe du contrat commercial avec les clients. D’où l’absence de
facture rectificative ou de note d’avoir.
25- Notes d’avoir de 600 000 F HT, à titre de ristournes au profit des clients qui
acceptent de peindre leurs locaux aux couleurs de « Infinity »,
26- Achats de feuilles d’annonces légales au montant de 800 000 F HT,
Travail à faire :
Pour chaque opération, déterminez : la nature, le sort par rapport au champ
d’application, le sort par rapport à la taxation, l’assujetti, le fait générateur, l’exigibilité, la
base taxable et le taux ainsi que le montant de la TVA.
L’enregistrement peut être défini d’une manière générale comme étant une formalité
accomplie par un fonctionnaire public appelé Receveur de l’enregistrement.
Cette formalité peut consister à l’analyse d’événements juridiques qui donnent lieu à la
perception d’un impôt.
La formalité s’applique soit à des actes, soit à des opérations juridiques non constatées
par des actes d’après leur forme extérieure ou la substance de leurs dispositions, sans
égard à leur validité ni aux clauses quelconques de résolution ou d’annulation ultérieures.
b) – LES EFFETS CIVILS DE LA FORMALITE (L’ENREGISTREMENT)
Dans les rapports des redevables avec l’administration : l’enregistrement fait foi
jusqu’à preuve du contraire.
- par les notaires, les huissiers et autres personnes ayant pouvoir de faire des exploits ou
procès-verbaux pour les actes de leur ministère,
- par les parties pour les actes sous seing privé et les décisions de justice,
- par les héritiers, légataires et donataires, leurs tuteurs ou curateurs pour les testaments
et autres libéralités pour cause de décès.
I - FAIT GENERATEUR
I - DEFINITION
Le Code des Obligations Civiles et Commerciales définit le marché comme étant le contrat
d’entreprise qui oblige l’entrepreneur à effectuer un travail pour le maître d’ouvrage sans
créer entre les parties un lien de subordination.
Quant au Code Civil Français, le louage d’ouvrage est défini comme étant le contrat par
lequel l’une des parties s’engage à faire pour l’autre quelque chose moyennant un prix
convenu entre- elles.
De ces deux définitions, on retient que les marchés ou louage d’ouvrages peuvent être
classés en deux catégories :
- lorsqu’on charge quelqu’un de faire un ouvrage en convenant qu’il fournira seulement son
travail ou son industrie, on dit qu’il y a marché louage.
- Quand la personne fournit et son travail et la matière première, il y a marché vente.
II – MARCHES ASSUJETTIS A LA FORMALITE
Les marchés soumis au code des marchés sont assujettis à un droit de 1 %.
Par contre, ne sont assujettis que les marchés publics c’est-à-dire les marchés passés par
l’Etat, les Collectivités publiques, notamment les Régions, les Communes, les
Communautés rurales, les Communes d’arrondissement et les Etablissements publics
autres que les EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel ou Commercial).
Les EPIC sont des entreprises publiques bénéficiant de l’autonomie financière.
III - ASSIETTE ET LIQUIDATION DU DROIT DE MARCHE
Le droit de marché est liquidé sur le prix hors taxes exprimé ou sur l’évaluation de
l’ensemble des livraisons et travaux incombant au fournisseur.
IV- LES EXONERATIONS ET LES EXEMPTIONS
Sont exonérés les marchés passés par le Ministère des Forces Armées pour l’entretien et
l’approvisionnement en denrées du service des substances militaires et les marchés passés
par les établissements hospitaliers nationaux ou communaux.
Sont exempts de la formalité les marchés de production, du transport et de la distribution
d’eau et d’électricité.