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Chapitre 1 – Les opérations d’achat et de vente des biens et services

I – L’enregistrement des factures de vente et d’achat de biens et services


A. Les documents commerciaux liés aux achats et aux ventes
Les achats et ventes réalisés par l’entreprise suivent un processus aux différentes étapes : com-
mande, livraison, facturation, paiement. A chaque étape, un ou plusieurs documents sont établis. Ces
documents circulent entre le client et le fournisseur.

1. Les documents de commande

La commande est matérialisée par un document écrit ou télématique établi et signé par l’acheteur, à
l’en-tête de l’acheteur (bon de commande) ou du vendeur (bulletin de commande). L’acceptation de
ce document par les cocontractants vaut consentement : la vente est alors valable bien qu’il n’y ait
eu ni livraison ni paiement. Au niveau comptable, la passation et l’acceptation d’une commande sont
des engagements des deux parties qui ne sont pas comptabilisées.

2. Les documents de livraison

La livraison correspond à la délivrance du bien. Elle est constatée par un bon de livraison établi par le
vendeur. Elle ne donne lieu à aucune comptabilisation.

3. Les documents de facturation

La facture est le seul document obligatoire du processus d’achat-vente. La date de facturation cor-
respond généralement à celle de la livraison des biens ou de l’achèvement des prestations de ser-
vices. C’est à cette date que seront comptabilisées ces opérations. En tant que document obligatoire
et pièce justificative aux niveaux comptable, juridique et fiscal, la facture est soumise à un forma-
lisme précis et doit comporter des mentions obligatoires suivantes :

- le nom, l’adresse, le numéro de SIREN et la mention du registre du commerce et des sociétés


suivi du nom de la ville dans laquelle l’entreprise est immatriculée,
- le nom et l’adresse du client auquel s’adresse la facture,
- le numéro d’identification à la TVA intracommunautaire,
- la date et le numéro de la facture,
- la dénomination et la quantité des produits ou prestations facturés,
- le prix et la TVA applicables
- les réductions (produit par produit ou réduction globale)
- la date de règlement,
- les conditions d’escompte et les pénalités de retard.

B. Le mécanisme général de la TVA

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt sur la consommation dû par l’utilisateur final du bien
ou du service. A ce titre, elle doit figurer sur les factures. La compréhension du mécanisme de sa
collecte et de son reversement à l’Etat par l’entreprise est nécessaire à la comptabilisation des fac-
tures.

1. L’entreprise en tant que collecteur de TVA

1
Le rôle de l’entreprise est de facturer la TVA au consommateur (TVA collectée) et de la reverser au
Trésor public. Comme, en tant qu’utilisateur intermédiaire, elle a également acquis des biens et ser-
vices, elle déduit la TVA réglée à ses fournisseurs (TVA déductible) de celle due à l’Etat.

Exemple 1 : L’entreprise A vend un bien pour 100 € HT à une entreprise B. La fabrication de ce bien,
par hypothèse n’a pas nécessité l’acquisition de biens et services. L’entreprise B revend ce bien à
l’entreprise C pour 150 € HT. L’entreprise C revend enfin le bien à un particulier pour 220 € HT. Taux
de TVA : 5,5 %.

Compléter le tableau suivant

A B C Particulier Total
Prix de vente TTC 105,50 € 158,25 232,10 €
TVA Encaissée sur la vente 5,50 € 8,25 € 12,10 €
TVA décaissée sur l’achat 0,00 € 5,50 € 8,25 € 8,25 €
TVA payée au Trésor public 5,50 € 2,75 € 3,85 € 8,25 €
Commentaires :

La TVA payée par le particulier correspond au total des TVA versées par les entreprises au trésor
public. Ceci montre bien le rôle d’intermédiaire que jouent les entreprises en matières de TVA. Le
particulier est au final le payeur de l’intégralité des TVA. D’où la définition de la TVA, comme étant
l’impôt sur la consommation des ménages.

2. Le fait générateur et l’exigibilité de la TVA

Il existe parfois une différence entre la date à laquelle l’Etat devient créancier de l’entreprise (fait
générateur) et celle à laquelle la créance est exigible.

Le fait générateur de la TVA correspond à la date à laquelle le fournisseur devient redevable de la


TVA et donc à partir de laquelle le client est en droit de la déduire. A partir de ce moment, elle doit
apparaître dans les comptes de l’entreprise.

L’exigibilité de la TVA est la date à laquelle la TVA est effectivement due au Trésor public par le ven-
deur ou le prestataire de services.

Exemple 2 : une entreprise réalise des travaux pour un de ses clients, il s’agit d’une prestation de ser-
vices. Le fait générateur de la TVA est la date d’achèvement des travaux. Mais les règles fiscales fixent
l’exigibilité à la date d’encaissement du règlement effectué par le client.

Deux situations qui sont fonction de la nature des transactions peuvent exister :

Ventes de biens Prestations de services


TVA sur les débits TVA sur les encaissements
- Fait générateur : livraison du bien - Fait générateur : achèvement de la prestation
- Exigibilité : livraison du bien - Exigibilité : encaissement du prix.
(En pratique, la date de facturation tient lieu de
date de livraison)
Les modes de comptabilisation devront être adaptés à chacune de ces situations.

C. L’enregistrement des ventes et des achats de biens et services


1. Les ventes et achats de biens

a. Les ventes de biens

2
Les ventes de biens sont enregistrées au journal de l’entreprise à partir des factures émises ; le
compte de produit à utiliser dépend de la nature de la vente :

Les biens vendus sont fabriqués par l’entreprise. Ils résultent


701. Ventes de produits finis
d’une transformation de matières (entreprises industrielles)
Les biens ont été achetés pour être revendus en l’état, sans trans-
707. Ventes de marchandises
formation (entreprises commerciales).

La TVA due au Trésor public est enregistrée au crédit du compte 44571. TVA collectée. Le montant
TTC est dû par le client ; il est inscrit au débit du compte 411. Clients ou d’un sous-compte de celui-ci
lorsque l’entreprise utilise une comptabilité auxiliaire (comptes individuels des clients).

Exemple 3 : l’entreprise A vend au client B, le 25 septembre N, des produits finis qui figurent sur la
facture n° F2155 pour un montant de 1 200 € HT (TVA 20 %).

Enregistrer au journal cette opération.

25/09/N
411 Clients 1 440,00
701 Ventes de produits finis 1 200,00
44571 TVA collectée 240,00
Facture n° F2155 à B

b. Les achats de biens

Les achats de biens sont enregistrés à la date de réception des factures. Les comptes de charges à
utilisés dépendent de la nature de l’achat et du fait que les biens acquis fassent l’objet d’un suivi des
stocks ou non :

Achats de biens destinés à la transformation


601. Achats stockés – Matières premières (et
dans le processus de production de manière à
fournitures)
obtenir un produit fini.
Achats de matières, fournitures et emballages à
602. Achats stockés –Autres approvisionne-
caractère industriel ou administratif et qui font
ments
l’objet d’un suivi (tenue de fiches de stocks)
605. Achats de matériel, équipements et tra- Achats de biens qui seront incorporés dans un
vaux produit fini, mais sans qu’ils soient transformés.
Achats de biens consommables à caractère in-
606. Achat non stockés de matières et fourni-
dustriel ou administratif, qui ne font pas l’objet
tures
d’un suivi de stocks.
Achats de biens destinés à être revendus en
607. Achats de marchandises
l’état (entreprises commerciales)

La TVA due au fournisseur sur l’acquisition des biens est déductible et constitue une créance sur le
Trésor public comptabilisée au débit du compte 44566. TVA déductible sur autres biens et services.
La dette envers le fournisseur est constatée au crédit du compte 401. Fournisseurs ou d’un sous-
compte nominatif (comptabilité auxiliaire).

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Exemple 4. Même données que dans l’exemple précédent, B reçoit les produits (marchandises) le 27
septembre N.

27/09/N
607 Achats de marchandises 1 200,00
44566 TVA déductible sur autres biens et services 240,00
401 Fournisseurs 1 440,00
Facture n° F2155 de A

2. Les ventes et achats de services

a. Les ventes de prestations de services

Les ventes de prestations de services sont enregistrées au crédit des comptes de produits correspon-
dant à leur nature :

704. Travaux Réalisés en particulier par les entreprises du bâtiment et des travaux
publics, et par les artisans.
705. Etudes Travaux de recherche ou de conception réalisés en particulier par les
bureaux d’études.
706. Prestations de services Prestations immatérielles de tous ordres.

La TVA n’est exigible que lors du règlement du client, mais elle doit tout de même être constatée au
moment de l’enregistrement de la facture. Un compte transitoire doit être utilisé. Le plan comptable
n’ayant rien prévu, la doctrine comptable préconise l’utilisation du compte 44574. TVA collectée sur
encaissements. Ce compte sera soldé lorsque la TVA deviendra effectivement exigible.

Exemple 5 : l’entreprise A facture pour 1 000 € HT (TVA à 20 %) une prestation de services à son client
B, le 21 novembre N (facture n° 717). Le client B règle la facture, par chèque bancaire n° 4544 du 5
décembre N, reçu le 6 décembre N.

21/11/N
411 Clients 1 200,00
706 Prestations de services 1 000,00
44574 TVA collectée sur encaisse- 200,00
ments
Facture n° 717 à B
06/12/N
512 Banque 1 200,00
44574 TVA collectée sur encaissements 200,00
411 Clients 1 200,00
44571 TVA collectée 200,00
Chèque n° 4544 de B

A l’encaissement, le compte 44574 est soldé et le montant viré au crédit du compte 44571.

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Les entreprises qui effectuent à la fois des ventes de biens et de prestations de services, telles que la
maintenance informatique ou les garagistes par exemple, peuvent opter pour la soumission totale de
leurs ventes et prestations de services à la TVA sur les débits afin de faciliter la comptabilisation de
leurs opérations. Elles doivent alors faire figurer sur leurs factures de prestations de services la men-
tion « TVA acquittée sur les débits » ou « Option pour les débits ». Les enregistrements comptables
suivent la règle générale des ventes de biens.

b. Les achats de prestations de services

Les comptes de charges par nature correspondants sont les suivants :

Sous-traitance d’études et prestations entrant dans le coût de


604. Achats d’études et presta-
production d’un bien ou d’une prestation réalisés par
tions de services
l’entreprise
61. Services extérieurs Charges diverses également appelées « frais généraux » né-
cessaires à l’activité de l’entreprise. On utilise les comptes à
62. Autres services extérieurs trois chiffres ou leurs subdivisions selon le degré d’analyse des
charges que l’on désire obtenir.

Lorsque la facture du prestataire de services ne porte pas la mention signifiant qu’il a opté pour la
TVA sur les débits, celle-ci ne sera déductible que lors du paiement de la prestation. Les mêmes solu-
tions que chez le prestataire peuvent être adoptées. On utilisera le compte transitoire 44564. TVA
sur décaissements pour enregistrer la facture. Ce compte sera soldé au paiement.

Exemple 6 : mêmes données que dans l’exemple précédent. B a reçu la facture de son prestataire le
22 novembre N. Elle concerne des prestations de nettoyage des locaux.

22/11/N
615 Entretien et réparations 1 000,00
44564 TVA déductible sur décaissements 200,00
401 Fournisseurs 1 200,00
Facture n° 717 de A
05/12/N
401 Fournisseurs 1 200,00
44566 TVA déductible sur autres biens et services 200,00
401 Fournisseurs 1 200,00
44564 TVA déductible sur décaisse- 200,00
ment
Chèque n° 4544 à A

D. Les réductions sur facture de doit

1. Les différents types de réductions

a. Les réductions à caractère commercial

- Les remises sont des réductions accordées en fonction de relations privilégiées avec le client,
d’opérations ponctuelles de promotion ou des quantités facturées.

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- Les rabais sont accordés exceptionnellement et consistent en une réduction du prix initial
pour tenir compte de la non-conformité à la commande des biens livrés ou de défaillance de
qualité ou encore des retards de livraison.

b. Les réductions à caractère financier

Un escompte de règlement est une réduction de prix accordée en raison d’un paiement anticipé par
rapport aux conditions ordinaires de vente. Il ne figure sur les factures de doit que dans la mesure où
le paiement anticipé a été prévu ou en tant qu’escompte conditionnel, c’est-à-dire que le client ne
devra en tenir compte que s’il règle effectivement de manière anticipée.

2. Les réductions accordées

Les réductions à caractère commercial figurant sur la facture ne s’enregistrent pas en comptabilité.
Seul le montant après déductions de ces réductions, appelé « net commercial », doit figurer dans le
compte de ventes.

Les escomptes de règlement accordés sont comptabilisés au débit du compte 665. Escomptes accor-
dés (compte de charge financière, du fait de la nature financière de l’escompte).

Exemple 7 : l’entreprise Alpha adresse la facture n° 615 suivante à son client Béta, le 28 septembre
N : marchandises : 1 000 unités à 15 € HT brut, remise 8 %, escompte pour règlement comptant 2 %.

Solution

Marchandises Brut HT (1 000 x 15,00) 15 000,00


Remise 8 % 1 200,00
Net commercial 13 800,00
Escompte 2 % 276,00
Net financier 13 524,00
TVA 20 % 2 704,80
Net à payer 16 228,80

28/09/N
411 Clients 16 228,80
665 Escomptes accordés 276,00
707 Ventes de marchandises 13 800,00
44571 TVA collectée 2 704,80
Facture n° 615 à Béta

3. Les réductions obtenues

En application de l’article 321-20 du plan comptable général, le coût d’acquisition ou de production


d’un stock doit être déterminé toutes réductions déduites, y compris les escomptes de règlement. De
ce fait deux situations sont à envisager.

a. Les achats de biens et services entrant dans le coût d’acquisition ou de production d’un
stock

Seul le montant net de toute réduction, y compris les escomptes de règlement, doit figurer dans le
compte de charges par nature concerné. L’enregistrement s’effectue donc au net financier.

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Exemple 8 : la facture de l’exemple précédent parvient au client Béta le 30 septembre N. Elle con-
cerne les marchandises, donc un élément d’actif constituant le coût d’acquisition du stock.

30/09/N
607 Achats de marchandises 13 524,00
44566 TVA déductible sur autres biens et services 2 704,80
401 Fournisseurs 16 228,80
Facture n° 615 de Alpha

b. Les achats de biens et services n’entrant pas dans le coût d’acquisition ou de production
d’un stock

Comme le bien ou le service acquis ne constitue pas un actif ou n’entre pas dans sa composition,
l’achat est enregistré dans le compte de charges par nature pour le net commercial, c’est-à-dire
après déduction des réductions à caractère commercial. En revanche, l’escompte obtenu constitue
un produit financier à inscrire au crédit du compte 765. Escomptes obtenus.

Même exemple que précédemment : la facture d’Alpha ne concerne pas les marchandises mais des
fournitures de bureau non stockées.

30/09/N
6064 Fournitures administratives 13 800,00
44566 TVA déductible sur autres biens et services 2 704,80
401 Fournisseurs 16 228,80
765 Escomptes obtenus 276,00
Facture n° 615 de Alpha

II – La comptabilisation des frais accessoires


L’achat et la vente d’un bien ou d’un service génèrent un ensemble de frais dits « accessoires » cor-
respondant à toutes les dépenses enregistrées par le vendeur et mises à la charge de l’acheteur ou
facturées par une entreprise tierce. Parmi ces frais, figurent notamment les frais de transport, les
commissions ou encore les primes d’assurance. Pour certains frais accessoires facturés, il existe des
particularités. Ainsi, les frais de transport sont soumis à la TVA au même taux que celui des biens
transportés et les frais d’assurance ne sont pas soumis à TVA.

A. Les frais accessoires de vente


Les services accessoires à la vente tels que les transports sur ventes, la prise en charge de l’assurance
sur le transport ou encore les frais de déchargement peuvent être directement assurés par le ven-
deur. Dans ce cas, il va facturer à l’acheteur une partie de ses charges internes. La facturation des
frais accessoires est alors forfaitaire. Le vendeur peut également avoir recours à un sous-traitant.
Dans ce cas, les frais accessoires peuvent être refacturés en débours, c’est-à-dire de manière iden-
tique à la facture reçue du sous-traitant, soit facturés forfaitairement.

Les frais accessoires sur vente, qu’ils soient exécutés directement ou non par le vendeur,
s’enregistrent, dès lors qu’ils sont facturés, au crédit du compte 708. Produits des activités annexes
ou de son sous-compte 7085. Ports et frais accessoires facturés pour leur montant hors taxes.

Exemple 9 : l’entreprise Al adresse à son client Bal une facture n° 4566, le 25 février :

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Marchandises : 20 unités à 50 € 1 000,00 €
Remise 5% :……………………………………………………….. 50,00 €
Net commercial : ………………………………………………. 950,00 €
Port forfaitaire 75,00 €
Assurance 9,00 €
TVA 20 % ……………… (950 + 75) x 20 / 100 = 205,00 €
Net à payer ………………………………………………………. 1 239,00 €

25/02/N
411 Clients 1 239,00
707 Ventes de marchandises 950,00
7085 Ports et frais accessoires factu- 84,00
rés
44571 TVA collectée 205,00
Facture n° 4566 à Bal

B. Les frais accessoires d’achat


Les frais accessoires d’achat peuvent être facturés soit par le vendeur, soit par une entreprise tierce.
Par exemple, le transport peut être assuré directement par le vendeur ou par un transporteur.

1. Les frais accessoires dans le système de base et le système abrégé

En application de l’article 321-20 du plan comptable général, le coût d’acquisition ou de production


d’un stock doit inclure les frais de transport, de manutention et autres coûts directement attri-
buables à l’acquisition des marchandises, produits finis, matières premières et services.

1. L’achat principal concerne un achat non stocké

Les frais accessoires sont en principe inscrits aux comptes 61/62. Autres charges externes.

Il s’agit principalement des comptes :

616. Primes d’assurance


622. Rémunérations d’intermédiaires et honoraires
624. Transport de biens

Exemple 10 : L’entreprise Bal qui utilise le système de base du PCG, réceptionne ses achats non stock-
és ainsi que la facture de son fournisseur Al le 27 février (exemple précédent).

27/02/N
606 Achats non stockés de matières et fournitures 950,00
616 Primes d’assurance 9,00
6241 Transports sur achats 75,00
44566 TVA déductible sur autres biens et services 205,00
401 Fournisseurs 1 239,00
Facture n° 4566 de Al

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2. L’achat principal concerne un achat stocké

Lorsque les frais peuvent être rattachés de manière certaine à une catégorie de marchandises, de
matières ou d’approvisionnements, l’entreprise doit les ajouter au prix d’achat et les comptabiliser
au débit du compte d’achats concerné, selon la nature de l’achat principal.

Même exemple que précédemment : la facture reçue par l’entreprise Bal concerne un achat de mar-
chandises.

27/02/N
607 Achats de marchandises 1 034,00
44566 TVA déductible sur autres biens et services 205,00
401 Fournisseurs 1 239,00
Facture n° 4566 de Al

2. Les frais accessoires dans le système développé

Que les achats soient stockés ou non, les frais accessoires sont obligatoirement inscrits dans les sous-
comptes d’achats auxquels ils se rapportent. A cette fin, le compte 608 devra faire l’objet d’une sub-
division afin de permettre un classement par nature d’achat et par catégorie de frais.

On subdivisera, par exemple, le compte 608 de la manière suivante :

6081 Frais accessoires sur achats stockés – Matières premières et fournitures


60811 Assurances sur achats de matières premières
60812 Intermédiaires et honoraires sur achats de matières premières
60813 Transports sur achats de matières premières
6082 Frais accessoires sur achats stockés – Autres approvisionnements
60821 Assurances sur achats d’autres approvisionnements
60822 Intermédiaires et honoraires sur achats d’autres approvisionnements
60813 Transports sur achats d’autres approvisionnements

Même exemple que précédemment : l’entreprise Bal, qui tient sa comptabilité en système dévelop-
pé, réceptionne des matières premières de son fournisseur Al, le 27 février.

27/02/N
601 Achats de matières premières 950,00
60811 Assurances sur achats de matières premières 9,00
60813 Transports sur achats de matières premières 75,00
44566 TVA déductible sur autres biens et services 205,00
401 Fournisseurs 1 239,00
Facture n° 4566 de Al

III – Les avances et acomptes sur achats et ventes


Il arrive fréquemment que le fournisseur demande une avance à son client, surtout lorsque la com-
mande porte sur un montant important ou lorsque les relations commerciales sont nouvelles entre
les deux parties.

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Comme la livraison n’a pas canicule effectuée, l’acompte constitue une dette du fournisseur vis-à-vis
de son client, qui s’éteindra lors de la livraison. Il est enregistré au crédit du compte 4191. Clients –
Avances et acomptes reçus sur commandes. Parallèlement, l’acompte constitue une créance du
client sur le fournisseur, enregistrée au débit du compte 4091. Fournisseurs – Avances et acomptes
versés sur commandes.

Le traitement de la TVA diffère selon qu’il s’agit d’acomptes sur biens ou sur prestations de services
en raison du décalage entre fait générateur et exigibilité.

A. Les avances et acomptes sur biens


1. Les avances et acomptes reçus sur ventes de biens

Le fait générateur et l’exigibilité de la TVA étant la livraison, les avances et acomptes ne sont pas
soumis à la TVA ; celle-ci ne sera enregistrée que lors de l’établissement de la facture.

Exemple 11 : L’entreprise C reçoit le 5 octobre une commande de son client D portant sur des mar-
chandises pour un montant de 6 000 € HT (TVA à 20 %). La commande est accompagnée d’un
acompte de 20 %, comme le prévoient les conditions de vente. La facture et les marchandises sont
expédiées le 25 octobre.

05/10/N
512 Banque (6000 x 20 / 100) 1 200,00
4191 Avances et acomptes reçus sur 1 200,00
commandes
Chèque n° … de D
25/10/N
411 Clients 6 000,00
4191 Avances et acomptes reçus sur commandes 1 200,00
707 Ventes de marchandises 6 000,00
44571 TVA collectée 1 200,00
Facture n° … à D

2. Les avances et acomptes versés sur achat de biens

Pour les achats, la TVA ne peut être déduite qu’à compter de sa collecte par le fournisseur. Les
avances et acomptes n’étant pas soumis à TVA chez le fournisseur, ils ne le sont pas non plus chez le
client.

Exemple 12 : L’entreprise D envoie le chèque de règlement de l’acompte le 4 octobre et reçoit la mar-


chandise, accompagnée de la facture, le 25 octobre (même exemple que précédemment).

04/10/N
4091 Avances et acomptes versés 1 200,00
512 Banque 1 200,00
Chèque n° … à C

10
25/10/N
607 Achats de marchandises 6 000,00
44566 TVA déductible sur ABS 1 200,00
4091 Avances et acomptes versés 1 200,00
401 Fournisseurs 6 000,00
Facture n° … de C

B. Les avances et acomptes sur prestations de services


1. Les avances et acomptes reçus sur prestations de services

L’encaissement entraîne l’exigibilité immédiate de la TVA, même si la prestation de services n’est pas
exécutée, qu’il y ait option ou non du prestataire de services pour la TVA sur les débits. La TVA due
est portée directement au crédit du compte 44571. TVA collectée, avec comme contrepartie un
compte transitoire. On utilisera le compte 44584. TVA récupérée d’avance, compte prévu par le PCG.

Exemple 13 : L’entreprise perçoit, le 10 février, un acompte de 600 € à valoir sur une prestation de
services à effectuer dans le mois. Le 28 février, elle adresse sa facture au client D pour un montant HT
de 2 000 € (TVA à 20 %). La facture porte la mention « TVA sur les débits ».

10/02/N
512 Banque 600,00
44584 TVA récupérée d’avance (600 /1,20) x 20 % 100,00
4191 Avances et acomptes reçus sur 600,00
commandes
44571 TVA collectée 100,00
Chèque n° … de D
28/02/N
411 Clients 1 800,00
4191 Avances et acomptes reçus sur commandes 600,00
706 Prestations de services 2 000,00
44584 TVA récupérée d’avance 100,00
44571 TVA collectée (2 000 x 20% - 300,00
100)
Facture n° … à D

2. Les avances et acomptes versés sur prestations de services

Le paiement de l’acompte, considéré comme comprenant la TVA, entraîne la déductibilité immédiate


de celle-ci. Comme chez le prestataire, la taxe est inscrite dans un compte d’attente, non prévu par le
PCG, tel que le compte 44585. TVA déductible lors du paiement.

Exemple 14 : l’entreprise D fait procéder à l’entretien de ses locaux par l’entreprise C (même données
qu’à l’exemple précédent).

11
10/02/N
4091 Avances et acomptes versés 600,00
44566 TVA déductible sur ABS 100,00
512 Banque 600,00
44585 TVA déductible lors du paie- 100,00
ment
Chèque n° … à C
28/02/N
615 Entretien et réparations 2 000,00
44585 TVA déductible lors du paiement 100,00
44566 TVA déductible sur ABS 300,00
401 Fournisseurs 1 800,00
4091 Avances et acomptes versés 600,00
Facture n° … de C

IV – Les ventes et achats à l’étranger


Lorsque les échanges de biens et services ont lieu avec des pays membres de l’union européenne,
ces transactions sont appelées « livraisons intracommunautaires » s’il s’agit de ventes et « acquisi-
tions intracommunautaires » s’il s’agit d’achats.

Les termes importations ou exportations sont réservés aux échanges avec le reste du monde.

A. Les livraisons et acquisitions intracommunautaires


Les entreprises des pays de l’Union européenne doivent disposer d’un numéro d’identification TVA
attribué par leurs services fiscaux respectifs, sous peine de ne pas pouvoir déduire la TVA. Certaines
entreprises n’effectuant qu’occasionnellement des opérations avec d’autres pays de l’Union euro-
péenne ne sont pas soumises aux règles de la TVA intracommunautaire ; elles sont appelées « per-
sonnes bénéficiant d’un régime dérogatoire (PBRD) ».

1. Les livraisons intracommunautaires

Lorsque la vente est à destination d’un pays de l’Union européenne, deux situations peuvent se pré-
senter.

a. Le vendeur dispose du numéro d’identification TVA de l’acheteur

L’opération est alors exonérée de TVA. La facture est établie hors taxes. La vente sera enregistrée
dans une subdivision spécifique du compte de vente par nature, en utilisant le chiffre 2 en cinquième
position selon l’avis n° 93-06. La même codification est recommandée pour le compte « Clients ».

Exemple 15 : L’entreprise Alpha facture 1 000 € de marchandises à un client italien B (facture n° 958),
le 1er mars N. N° d’identification client : IT 274 651 037.

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01/03/N
41102 Clients UE 1 000,00
70702 Ventes de marchandises UE 1 000,00
Facture n° 958 à B

b. Le vendeur ne dispose pas de numéro d’identification TVA de l’acheteur

Le vendeur doit facturer la TVA (au taux français) à l’acquéreur qui soit n’a pas communiqué son nu-
méro, soit est une PBRD ou un particulier.

Exemple 16 : L’entreprise Alpha facture 1 000 € HT de marchandises à un client italien C (facture n°


960), le 2 mars N. Le client C ne possède pas de numéro d’identification TVA. Taux de TVA 20 %.

02/03/N
41102 Clients UE 1 200,00
70702 Ventes de marchandises UE 1 000,00
44571 TVA collectée 200,00
Facture n° 960 à B

2. Les acquisitions intracommunautaires

Les acquisitions en provenance des autres pays de l’Union européenne sont soumises à la TVA fran-
çaise. Dans la mesure où le fournisseur européen ne facture pas la TVA, l’entreprise doit calculer et
enregistrer deux TVA distinctes : une TVA à payer et une TVA déductible sur achats.

En application de l’article 444-44 du PCG, la TVA due sur l’acquisition est enregistrée au crédit du
compte 4452. TVA due intracommunautaire.

Exemple 17 : Le 1er avril N, l’entreprise D reçoit une facture n° 1348 de son fournisseur E allemand
pour un montant de 1 000 € (achat de matières premières). La facture ne mentionne pas de TVA,
l’entreprise D ayant fourni son numéro d’identification de TVA. Taux de TVA français : 20 %.

01/04/N
60102 Achats de matières premières UE 1 000,00
44566 TVA déductible sur ABS 200,00
40102 Fournisseurs UE 1 000,00
4452 TVA intracommunautaire 200,00
Facture n° 1348 de E

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La facture reçue peut être libellé en devises si le pays d’origine n’a pas adopté l’euro comme mon-
naie. Il sera alors nécessaire de convertir le montant de la facture en euros. Le calcul de la TVA prend
comme base soit le montant converti, soit un calcul effectué à partir d’un taux moyen mensuel fourni
par l’administration fiscale.

Exemple 18 : Le 15 avril, l’entreprise D reçoit une facture d’achat de marchandises (n° 2016) de son
fournisseur F anglais d’un montant de 735 £ ; la facture ne mentionne pas la TVA. Taux de TVA fran-
çais : 20 %. Cours : 1 € = 0,7350 £.

15/04/N
60702 Achats de marchandises UE (735 / 0,735) 1 000,00
44566 TVA déductible sur ABS 200,00
40102 Fournisseurs UE 1 000,00
4452 TVA intracommunautaire 200,00
Facture n° 2016 de F (période transitoire)

Après la période transitoire qui s’achève le 31 décembre 2020, l’Angleterre sera considéré comme
pays étranger, et les acquisitions en provenance de ce pays seront soumises aux taxes douanières
(voir ci-dessous).

B. Les exportations et les importations


Les exportations sont des opérations exonérées de TVA, tandis que les importations font l’objet, lors
du passage de douane, d’une soumission à la TVA française. Les factures ne mentionnent pas la TVA,
mais à l’inverse de l’acquisition intracommunautaire, l’entreprise n’a pas à calculer le montant de la
TVA puisqu’elle dispose d’un document spécifique accréditant le passage en douane et la taxation à
la TVA.

1. Les exportations

L’opération n’étant pas soumise à TVA, la facture ne mentionne que les montants hors taxes. La
vente sera enregistrée dans une subdivision spécifique du compte de vente par nature, en utilisant,
par exemple, le chiffre 3 en cinquième position. La même codification est recommandée pour le
compte « Clients ».

Exemple 19 : L’entreprise Alpha facture 1 000 € de marchandises à son client suisse B, le 2 mai (fac-
ture n° 5466).

02/03/N
41103 Clients hors UE 1 000,00
70703 Ventes de marchandises hors 1 000,00
UE
Facture n° 5466 à B

2. Les importations

Les biens acquis font l’objet d’un passage en douane. L’entreprise peut procéder elle-même aux for-
malités de douane ou s’adresser à un transitaire. Elle dispose de deux documents distincts à enregis-
trer : la facture du fournisseur et le certificat de passage en douane ou la facture du transitaire.

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La TVA est à enregistrer au débit du compte 44566, alors que les droits de douane sont, selon l’article
321-20 du PCG, enregistrés dans le compte d’achats par nature. Les droits de douane sont soumis à
la TVA.

Le transitaire est rémunéré par des commissions qu’il facture. Celles-ci sont de nature particulière : le
plan comptable laisse le choix à l’entreprise entre leur inscription ou non dans le coût d’acquisition
des stocks, l’option devrait être appliquée de manière permanente.

Si l’entreprise opte pour leur inscription en charges, elle utilise le compte 622. Rémunérations
d’intermédiaires et honoraires. Dans le cas contraire, on applique les règles générales relatives aux
frais accessoires.

Exemple 20 : le 4 mai, l’entreprise D, qui utilise le système de base, reçoit la livraison d’une com-
mande faite à son fournisseur américain Amex accompagnée de la facture du fournisseur (n° A7545)
et de la facture du transitaire en douane (n° TR1540). La facture du fournisseur concerne des achats
non stockés. Elle est de 1 100 $ augmentés de 100 $ de frais de transport.

La facture du transitaire comporte les indications suivantes :

- transport : 89 € HT
- commission : 123 € HT
- droits de douane : 109,34 €
- TVA sur achat de marchandises (20 %) : à calculer.
- TVA sur frais et droits : (89 + 123 + 109,34) x 20 % = 64,27 €
Cours 1 € = 1,1182 $

Solution

Valeur des achats en euros = (1100 + 100) / 1,1182 = 1 073,15 €

TVA sur achats de marchandises = 1 073,15 x 20 / 100 = 214,63 €

04/05/N
60603 Achats non stockés de matières et fournitures 1 073,15
hors UE
40103 Fournisseurs hors UE 1 073,15
Facture n° A7545 de AMEX
15/04/N
60603 Achats non stockés de matières et fournitures 109,34
hors UE
6241 Transports sur achat 89,00
6226 Honoraires 123,00
44566 TVA déductible sur ABS (214,63 + 64,27) 278,90
401 Fournisseurs 600,24
Facture n° TR1540 de …

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