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ENSEIGNANT 

:
Dr TONYE Alain Fridolin
Doctorat Phd finance - comptabilité

SUPPORT DE COURS
DE
TECHNIQUE COMPTABLE APPROFONDIE

PLAN DU COURS

CHAPITRE 0 : RAPPEL DU CADRE CONCEPTUEL OHADA


CHAPITRE 1 : LE CREDIT BAIL
CHAPITRE 2 : LES OPERATIONS EN MONNAIE ETRANGERE
CHAPITRE 3 : LES FUSIONS DES SOCIETES
CHAPITRE 4 : LES REEVALUATIONS DE BILAN ET SUBVENTIONS
CHAPITRE 5 : LES AMORTISSEMENTS

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CHAPITRE 0 : RAPPEL DU CADRE CONCEPTUEL OHADA

I- Etude du droit comptable : sources et principes

Le droit comptable est comme toute discipline juridique structuré hiérarchiquement.


L’ensemble de cette hiérarchie constitue les sources de la réglementation comptable.

1- Les sources
a- Les traités internationaux

L’acte uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des


entreprises sises dans les Etats-Parties au traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires
en Afrique définit les dispositions générales, l’organisation comptable, les états financiers
annuels, les règles d’évaluation, le contrôle des comptes et leur publicité. Il détermine
également les dispositions pénales.

Le droit comptable, dans ses dispositions générales définit les objectifs et fixe les
règles de la tenue de comptabilité.

Selon l’article 1 de la loi, toute entreprise doit mettre en place une comptabilité
destinée à l’information externe comme à sa propre information. La comptabilité générale est
donc obligatoire à toutes les entreprises soumises aux dispositions du droit commercial, les
entreprises publiques, parapubliques, les coopératives et plus généralement, les entités
produisant des biens et services marchands ou non marchands à l’exception de celles
soumises aux règles de la comptabilité publique.

La comptabilité doit satisfaire aux obligations de régularité, de sincérité et de


transparence ; elle doit garantir la fiabilité, la compréhension et la comparabilité en :

 respectant la terminologie et principes communs à toutes les entreprises ;


 mettant en œuvre des conventions, méthodes et procédures normalisées par secteur ;
mettant en place une organisation répondant aux exigences de collecte, tenue,
contrôle, présentation et communication des informations comptables.
b- Les textes législatifs

Ils portent sur les dispositions comptables résultant de la législation nationale (lois,
règlements, etc.)

c- La jurisprudence

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Il s’agit des arrêts dans lesquels les tribunaux ont précisé les règles comptables
applicables.

d- La doctrine nationale et internationale

La doctrine en droit désigne les travaux contenant les opinions exprimées par des
juristes et résultant d’une réflexion sur une règle ou sur une situation. Avec le
développement du phénomène de mondialisation de l’économie, le besoin de mettre au point
des normes comptables internationales est apparu. Les investisseurs doivent pouvoir disposer
d’informations fondées sur un système unifié.

L’IASC (International Accounting Standard Committee) est l’organisme chargé


d’améliorer et d’harmoniser au niveau international les règles de présentation des états
financiers ainsi que les règles et pratiques comptables.

Avant la réforme, l’acte uniforme portant organisation des comptabilités des entreprises
énonçait à travers ses articles, les huit principes ci après, généralement reconnus par les
normes internationales :
 Le principe de prudence
 Le principe de la transparence
 Le principe du cout historique
 Le principe de l’intangibilité des bilans d’ouverture
 Le principe de la continuité de l’exploitation
 Le principe de la correspondance bilan d’ouverture et bilan de cloture
 Le principe de la spécialisation des exercices
 Le principe de la prééminence de la réalité sur l’apparence
La reforme du SYSCOHADA, sans opérer de bouleversements significatifs dans le fond, a
procédé à une classification et à une ré nomination des différents principes en conventions et
en postulats.

Les principes comptables fondamentaux structurent la représentation comptable de l’entité.


Issus historiquement de la pratique comptable, ces principes sont intégrés dans les cadres
conceptuels et les normes comptables, et tirent leur légitimité de leur reconnaissance par les
acteurs du monde comptable. Ce sont les postulats et conventions comptables qui sont
couramment regroupés sous le terme générique de principes comptables.

Les postulats comptables


Postulat de l’entité (arts 2 et 5)
Postulat de la comptabilité d’engagement
Postulat de la spécialisation des exercices (art 59)
Postulat de la permanence des méthodes (art 40
Postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique (art6)

Les conventions comptables


 Convention du coût historique (arts 35 et 36)
 Convention de prudence (arts 3 et 6)

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 Convention de régularité et transparence (arts 6, 8, 9, 10, 11)
 Convention de la correspondance bilan de clôture- bilan d’ouverture (art 34)
 Convention de l’importance significative (art 33)

Pour que la comptabilité puisse jouer pleinement son rôle, elle doit être normalisée (pour
garantir le respect d’un certain nombre de règles ou elle facilite la comparaison dans le
temps pour la même entreprise et dans l’espace, aussi d’une entreprise à l’autre) afin que
toutes personnes intéressées puissent s’y retrouver.

Dans le cadre des pays de l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du


Droit des Affaires) donc le Cameroun fait partie, il existe un document qui constitue la
base des comptabilités des entreprises dénommé Système Comptable OHADA.

La comptabilité des entreprises doit être tenue en respectant un certain nombre de


principes. Le cadre conceptuel distingue 10 principes comptables fondamentaux, classés
en 2 catégories: les postulats et les conventions.

- Les postulats sont des principes acceptés sans démonstration mais cohérents avec
les objectifs fixés. On distingue : le postulat de l’entité, de la comptabilité
d’engagement, de la spécialisation des exercices, de la permanence des méthodes, de
la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique.

N° Principe Description
1 Postulat de l’entité L’entité est considérée comme une personne morale ou
un groupe autonome distinct de ses propriétaires et de ses
partenaires.
2 Postulat de la comptabilité Les effets des transactions et autres événements sont pris
en compte dès que ces transactions ou événements se
d’engagement
produisent et non pas au moment des encaissements ou
paiements.
3 Postulat de la spécialisation Il faut rattacher à chaque exercice tous les produits et les
charges qui le concernent (nés de l’activité de cet
des exercices
exercice), et ceux-là seulement (art 59 de l’AUDCIF).
4 Postulat de la permanence des Les mêmes méthodes de prise en compte, de mesure et de
présentation sont utilisées par l'entité d'une période à
Méthodes
l'autre (art. 40 de l’AUDCIF)
5 Postulat de la prééminence de Les transactions et autres événements sont enregistrés
la réalité économique sur et présentés en accord avec leur substance et la réalité
l’apparence juridique économique et non pas seulement selon leur forme
juridique.
 - Les conventions orientent l’évaluation et la présentation des éléments devant
figurer dans les états financiers. On distingue : la convention du coût historique,
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de prudence, de régularité et de transparence, de correspondance bilan
d’ouverture-bilan de clôture, de correspondance de l’importance significative.

N° Principe Description
1 Convention du coût Comptabilisation des opérations sur la base de la
valeur nominale de la monnaie (montant payé ou
historique
reçu) sans tenir compte des éventuelles
variations du pouvoir d’achat. Dérogation prévue par
le recours à la
réévaluation légale ou libre.
2 Convention de prudence Appréciation raisonnable des faits dans des conditions
d’incertitude afin d'éviter le risque de transfert, sur
l'avenir, d'incertitudes présentes susceptibles de
grever le patrimoine ou le résultat de l'entité (art. 3 et
6 de l’AUDCIF).
3 Convention de régularité et • Conformité aux règles et procédures du
de transparence SYSCOHADA ;
• Présentation et communication claire et loyale de
l’information, sans intention de dissimuler la réalité
derrière l’apparence ;
• Respect de la règle de non-compensation)
4 Convention de la Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre
correspondance bilan de au bilan de clôture de l’exercice précédent.
clôture-bilan d’ouverture
5 Convention de l’importance Sont significatifs « tous les éléments susceptibles
d’influencer le jugement que les destinataires des états
significative
financiers peuvent porter sur le patrimoine, la
situation financière et le résultat de l’entité » (art. 33
de l’AUDIF).

II. Droit comptable et plan comptable

Le plan comptable

1- Introduction

Le sigle OHADA signifie Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des


Affaires. C’est une organisation régie par un traité signé le 17 octobre 1993 à Port Louis et
qui regroupe actuellement 17 Etats membres. Elle est cependant ouverte à tous les Etats
membres ou non de l’Union Africaine signataire ou non du traité.

L’OHADA a pour principales missions de :

- Doter les Etats membres du traité d’un même droit des affaires ;
- Promouvoir l’arbitrage comme instrument de règlement des conflits actuels ;
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- Améliorer la formation et les compétences des magistrats et auxiliaires de justice.
- En bref, l’objectif est de promouvoir l’activité économique et de garantir la sécurité
juridique au sein des communautés. Le droit commun est consigné dans les actes
uniformes délibérés et adoptés par le conseil de ministres, organe suprême de l’OHADA.
Les différents actes liés au traité sont :
- L’Acte Uniforme relatif au droit commercial général ;
- L’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et des GIE ;
- L’acte Uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière et
SYSCOHADA ;
- L’Acte Uniforme portant droit de l’arbitrage dans le cadre du traité OHADA ;
- L’Acte Uniforme portant organisation des procédures collectives d’apurement du passif ;
- L’Acte Uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des
voies d’exécution ;
- L’Acte Uniforme portant organisation des suretés ;
- L’Acte uniforme relatif aux contrats de transport des marchandises par route.

Ce manuel porte essentiellement sur le système comptable OHADA révisé en février


2017.

Pourquoi le système comptable OHADA ?

Le système comptable OHADA est l’annexe de l4acte Uniforme portant organisation des
comptabilités et l’information financière des entités sises dans les Etats-membres de
l’OHADA.

Il a pour objectifs :

- De mettre fin aux pratiques comptables hétérogènes des anciens plans OCAM et
SYSCOA et de les remplacer par uns système uniforme pour tous les pays partie au
traité.
- De fournir aux entreprises et acteurs économiques des règles communes de tenues, de
collecte, de contrôle et de publicité des comptes consolidés ;
- D’adapter le modèle comptable aux normes internationales ;
- D’améliorer la qualité des informations financières pour les partenaires de l’entreprise ;
- De produire une information efficace et efficiente utile aux gestionnaires et aux autres
partenaires directs et indirects de l’entreprise.

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Pour atteindre ces objectifs, diverses conditions sont indispensables :

 La définition claire des termes utiles, des règles de jeu, des indicateurs de
gestion, de la méthode de présentation des états financiers.
 La réglementation de l’organisation comptable notamment la tenue de la
comptabilité dans la langue officielle et par l’utilisation d’une terminologie
appropriée.
 Le respect de la partie double ; l’usage des pièces comptables de base, datées,
classées et conservées pour preuve des enregistrements.
 La tenue chronologique de la comptabilité à l’aide d’un plan de compte
normalisé ;
 Le système prévoit des dispositions juridiques pour donner à la comptabilité la
valeur probante. Il impose également les comptes consolidés aux sociétés
dominantes.
 Le SYSCOHADA est fondé sur deux notions : les postulats comptables de
base et les méthodes d’évaluation.

La comptabilité fournit les informations utiles d’abord aux partenaires de l’entreprise,


ensuite à la comptabilité nationale.

Pour une exploitation facile et aisée des documents comptables des différentes
entreprises, il est nécessaire que la présentation des états financiers respecte des normes
communes. Une harmonisation des méthodes comptables est indispensable pour amener les
entreprises à utiliser la même terminologie et établir les documents de la même manière. Le
droit comptable et le système comptable OHADA ont été adoptés pour répondre à ce souci de
normalisation comptable en Afrique. L’application du SYSCOAHADA commun à tous les
Etats- parties assure la collecte, la tenue, le contrôle, la présentation, l’établissement des états
financiers et la communication d’informations financières établies dans les mêmes conditions
de fiabilité et de comparabilité.

I- Classement et codification des comptes

Les comptes sont identifiés par un numéro auquel est rattaché un intitulé. Ces deux
identifiants sont nécessaires pour enregistrer et suivre les opérations en comptabilité. Cette
codification des comptes est comprise dans le champ de la normalisation comptable
impérative, à l’exception de la classe 9 qui est d’application facultative.

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A- Répartition des opérations dans les classes de comptes

Le système comptable OHADA retient une codification décimale des comptes avec neuf
classes ayant les codes 1à 9. Les huit premières classes sont réservées à la comptabilité
financière tandis que la comptabilité des engagements et la comptabilité analytique de gestion
(CAGE) se partagent la dernière classe.

1- Comptabilité financière
Les classes 1 à 5 se rapportent aux comptes de bilan :
Classe 1 : comptes des ressources durables (capitaux propres et dettes financières) ;
Classe 2 : Comptes de l’actif immobilisé (immobilisation incorporelles, corporelles, et
financières) ;
Classe 3 : comptes des stocks ;
Classe 4 : comptes des tiers (créances de l’actif circulant et dettes du passif circulant) ;
Classe 5 : Comptes de trésorerie (titres de placement, valeur à encaisser, comptes
bancaires, et caisse).
Les composants du résultat sont, d’une part, les classes 6 et 7enregistrant les charges
et les produits des activités ordinaires et d’autre part, la classe 8 réservée aux comptes
des autres charges et des autres produits.
Classe 6 : comptes de charges des activités ordinaires (charges d’exploitation et
charges financières) ;
Classe 7 : comptes de produits des activités ordinaires (produits d’exploitation et
produits financiers) ;
Classe 8 : comptes des autres charges et des autres produits (participations des
travailleurs, subventions d’équilibre, etc).
B- Structure décimale des comptes
Cette codification procède d’une classification à structure décimale permettant :
- De subdiviser tout compte ;
- De regrouper par grandes familles les opérations de nature relativement homogènes ;
- D’accéder à des niveaux plus ou moins détaillés d’analyse des opérations ;
- De faciliter le développement des applications informatiques afférentes au traitement
automatisé des comptes et des opérations ;
- De servir les postes et rubriques entrant dans la confection des documents de synthèse
normalisés.

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La codification du SYSCOHADA est aménagée de sorte à établir des constantes et des
parallélismes susceptibles d’aider à mémoriser et à comprendre les comptes.
1- Constantes

Le premier et le dernier chiffre du code d’un compte peuvent avoir une signification
particulière.

Rôle du premier chiffre

Le numéro de chacune des classes 1 à 9 constitue le premier chiffre des


numéros de la classe considérée. Les chiffres occupant les autres positions au sein de la
codification caractérisent, de la gauche vers la droite, les niveaux d’affinement plus
développés relatifs aux comptes principaux, sous-comptes et comptes divisionnaires. Le
numéro d’un compte divisionnaire commence toujours par celui du compte ou sous-compte
dont il constitue une subdivision.

Rôle de toute terminaison sauf 9 dans les comptes à deux chiffres

Dans les comptes à deux chiffres, les terminaisons autres que le 9 servent au
regroupement en fonction des catégories d’opérations.

Rôle de la terminaison 9 dans les comptes à deux chiffres

Dans les comptes de bilan, la terminaison 9 dans les comptes à deux chiffres a
pour rôle d’identifier les dépréciations provisionnées des classes correspondantes (exemple :
19 – Provisions financières pour risques et charges, 39- Dépréciation des stocks).

La terminaison 9 joue un rôle similaire dans les comptes de gestion relevant des
classes 6 et 7 dans la mesure où elle se rapporte aux opérations concernant les provisions.

Rôle de toute terminaison 9 dans les comptes à trois chiffres et plus

Le chiffre 9 en troisième ou quatrième position annonce, tant pour ce qui concerne


les comptes du bilan que les comptes de gestion, le solde inversé des opérations par rapport :

- Aux opérations couvertes par le compte de niveau immédiatement supérieur et classés


dans les subdivisions se terminant par 1 à 8. (Exemple : 6059- Rabais, remises, et
ristournes obtenus sur autres achats par rapport à 605- autres achats ; 409- fournisseurs
débiteurs par rapport au compte 40- fournisseurs d’exploitation et comptes rattachés). ;

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- A la nature des comptes de la catégorie (exemples : comptes 6041, 6042, 6043, 6044,
6045, 6046, 6047, par rapport au compte 6049-Rabais ristournes et remises obtenues sur
achats de matières et fournitures consommables ; comptes 411 à 418, par rapport au
compte 419 –clients créditeurs).
La codification du système comptable OHADA fait cependant exception à cette règle
en ce qui concerne les comptes de la classe 2.

Rôle des terminaisons 1 à 8 dans les comptes à trois chiffres et plus


Dans les comptes dont le numéro est constitué d’au moins trois chiffres, les
terminaisons 1 à 8 servent généralement à détailler les opérations subordonnées au
niveau immédiatement supérieur.
Il convient de noter cependant qu’en ce qui concerne les comptes de gestion, la
terminaison 8 de ce sous-ensemble de comptes, regroupe les opérations autres que
celles prévues dans les comptes du même niveau et dont la terminaison va de 1 à 7.
(Exemple : 758- Produits divers, 668- Autres charges sociales, 7078- Autres produits
accessoires, etc).
Aucune signification particulière n’est attachée au zéro en tant que terminaison placée
en troisième ou quatrième position dans la codification propre au Système Comptable
OHADA.
Autres constantes
Elles résultent de la ventilation des sous-comptes 409 et 419 conformément
aux comptes 40 et 41. De même, les comptes 28 et 29 ont été développés eu égard à la
structure des comptes de la classe 2.
Le chiffre 3 caractéristique des stocks, est utilisé dans les comptes 603 et 73, pour
identifier parmi les comptes de gestion, les variations de stocks de biens achetés et des
biens produits.
2 .Parallélismes
2.1 Entre charges et produits liés aux activités ordinaires

601 Achats de marchandises 701 Vente de marchandises


602 Achats de matières 702 Ventes de produits finis
premières
65 Autres charges 75 Autres produits
697 Dotations aux provisions 797 Reprises de provisions

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financières financières

2.2 Entre autres charges et autres produits

Les comptes à deux chiffres à terminaison impaire désignent les charges et ceux à
terminaison paire les produits.

81 Valeurs comptables des cessions 82 Produits des cessions


d’immobilisation d’immobilisations
83 Charges hors activités ordinaires 84 Produits hors activités ordinaires
85 Dotations hors activités ordinaires 86 Reprises hors activités ordinaires

III-Organisation du plan de comptes de l’entreprise

A- Plan de comptes et nomenclatures

Le plan de comptes du Système Comptable OHADA est l’ensemble des comptes


définis et identifiés par un numéro et un intitulé. Toute entreprise non financière
exerçant des activités au sein de l’espace économique formé par les Etats-Parties, dit
espace OHADA, doit recourir au plan de comptes normalisés dont la liste figure dans
le SYSCOHADA.

Au demeurant, la codification de base du SYSCOHADA est limitée, dans la


mesure où les comptes divisionnaires atteignent au plus quatre chiffres.

En vertu des dispositions du présent Acte Uniforme, le plan de comptes de chaque


entité doit être suffisamment détaillé pour permettre l’enregistrement des opérations.
Lorsque les comptes prévus par le SYSCOHADA ne suffisent pas à l’entreprise pour
enregistrer distinctement toutes ces opérations, elle peut ouvrir toutes subdivisions
nécessaires.

Inversement, si les comptes prévus par le SYSCOHADA s’avéraient trop


détaillées par rapport aux besoins de l’entreprise, elle peut les regrouper dans un
compte global de même niveau, plus contracté, à condition que le regroupement ainsi
opéré puisse au moins permettre l’établissement des états financiers annuels dans les
conditions prescrites. Les comptes étant en conséquence ouverts au regard de ses
besoins spécifiques, toute entreprise peut :

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- Ajouter à la codification du SYSCOHADA sa propre codification, plus analytique ;
- Ou y insérer la codification nécessaire résultant des nomenclatures exigées par la
statistique nationale.
Nonobstant cette faculté donnée aux entreprises, la codification et l’intitulé des comptes
tels qu’établis par le SYSCOHADA doivent être respectés. Lorsque certaines opérations
ne peuvent pas être enregistrées dans les comptes développés selon l’ordre du plan des
comptes du SYSCOHADA, les nouveaux comptes à ouvrir sont approuvés en
application des procédures en vigueur ;
- Les entreprises ventilent leurs opérations en tant que de besoin selon qu’elles sont faites
dans l’Etat-Partie où elles ont leur siège social, dans les autres Etats de l’espace OHADA
où elles ont des relations d’affaires et en dehors de cet espace en unité monétaire légale
du pays et en devises selon qu’elles sont traitées à court, moyen et long terme.
B- Systèmes comptables

Conformément à l’Acte Uniforme révisé, toute entité est sauf exception liée à sa taille,
soumise au système normal de présentation des états financiers et de tenue des comptes.

Les entreprises dont le chiffre d’affaires à l’ouverture de l’exercice n’atteint pas les limites
fixées par l’Acte Uniforme pour la mise en œuvre du système normal, sont sauf option
soumises au système minimal de trésorerie.

Relèvent donc sauf option du système minimal de trésorerie, les entités dont les recettes
annuelles ne sont pas supérieures aux seuils ci-dessous exprimés en unités monétaire ayant
cours légal dans l’Etat-Partie ou l’équivalent :

- 60 millions FCFA pour les entités de négoce ;


- 40 millions FCFA les entités artisanales et assimilées ;
- 30 millions FCFA pour les entreprises de services.
Les états financiers du système minimal de trésorerie comprennent : le bilan, le compte
de résultat, et les notes annexes.

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CHAPITRE 1 : LE CREDIT BAIL

Le crédit-bail ou leasing est une méthode de financement des investissements qui, dans
son esprit, s’assimile à l’emprunt même si la forme en est très particulière.
En effet, l’entreprise utilisatrice du bien n’est pas le propriétaire mais le locataire dans le
cadre d’un bail de longue durée.

I – LES GENERALITES SUR LE CREDIT BAIL

1.1. Définition
C’est un contrat de location de biens, meubles ou immeubles, corporels ou incorporels, assorti
d’une possibilité de rachat par le locataire à certaines dates et en particulier à la fin du contrat.

1.2. Bref historique


La formule de financement par crédit-bail est née aux Etats-Unis d’Amérique sous le terme «
leasing » en 1950. Elle s’est répandue en Europe à partir de 1960 et notamment en France en
1962.
Au Cameroun, il existe depuis 1978 avec la création de la SOCABAIL (Société
Camerounaise de Crédit-bail), filiale de la SOCCA (Société Camerounaise de Crédit
Automobile). En 1981, la deuxième société de leasing est créée : la SOGELEASE qui
appartient au groupe de la SGBC (Société Générale de Banques au Cameroun).

1.3. Caractéristiques du contrat de crédit-bail


Un contrat de crédit-bail se caractérise par :
- une période de location dont la durée est déterminée et durant laquelle aucune des
deux parties ne peut mettre fin au contrat. Cette durée est souvent inférieure à la durée
de vie du bien faisant l’objet du contrat ;
- une redevance qui comprend le loyer proprement dit et la rémunération du capital
investi par la société de crédit-bail ;
- des charges qui concernent les frais d’entretien, de réparation et d’assurance du bien
et sont supportées par l’entreprise utilisatrice ;
- un montant que le locataire aura à payer en fin de période s’il lève l’option d’achat
(c’est-à-dire s’il garde le bien) ;

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- une clause de fin de contrat proposant plusieurs options au choix du locataire. Il
s’agit :
 la restitution du bien,
 la conservation du bien (achat) moyennant le paiement d’une valeur résiduelle fixée
dans le contrat : c’est la levée d’option,
 le renouvellement du contrat de crédit-bail.

II – LE TRAITEMENT COMPTABLES DES OPERATIONS DE CREDIT BAIL

DANS L’ENTREPRISE UTILISATRICE DU BIEN

Le système comptable OHADA traite cette opération comme acquisition d’immobilisation


assortie d’un emprunt du même montant, avec le principe de la prééminence de la réalité sur
l’apparence.
2.1. A la signature du contrat (entrée du bien dans l’entreprise)

21/2…. Immobilisation concernée X


17 3 Dettes crédit-bail X

2.2. S’il y a des redevances à verser au loueur (charges annuelles)

623 Redevances de crédit-bail et contrats assimilés X


445 Etat TVA récupérable X
52/57 Banque / Caisse X

En fin d’exercice : il consiste à faire ressortir la charge d’intérêts contenue dans les
redevances et à imputer la différence au compte 17

Annulation du compte provisoire

672 Intérêts dans les loyers de crédit-bail X


173 Emprunt crédit-bail X
623 Redevance de crédit bail/Retraitement redevance X

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Application

Le 1er janvier N, la société ERODI SA souscrit un contrat de crédit-bail mobilier portant


sur une chaîne de production pour l’exploitation d’une scierie industrielle d’une valeur de
1 000 000 000 F HT.
Cette chaîne est mise immédiatement à sa disposition par la société de crédit-bail ; sa durée de
vie économique est de 10 ans. Ce contrat prévoit le paiement de 5 redevances annuelles de
210 000 000 F HT chacune. La première redevance est payée au 31/12/N. Le prix de rachat
fixé au contrat lors de la levée d’option au 1er janvier N+ 5 est de 45 000 000 F HT.

Travail demandé :
1. comptabiliser la signature du contrat au 01/01/N ;
2. comptabiliser le paiement de la redevance au 31/12/N ;
3. indiquer les écritures à passer au journal au 01/01/N et au 31/12/N ;
4. indiquer les écritures à passer lors de la levée d’option au 01/01/N.

EXERCICES
I - Les Jardins de Massoumbou a le choix entre acheter une tondeuse au comptant à
4 080 000 F ou signer un contrat de crédit bail avec le fournisseur dans les conditions
suivantes :
- verser 3 annuités de 1 500 000 (la première étant versée dès la signature du contrat). A la fin
de la 3è année, l’entreprise pourra acquérir le bien en son état contre versement de 500 000.
Le contrat est signé le 20/02/N l’on vous précise que la durée de vie économique de la
tondeuse est de 4 ans. Le taux de la TVA est de 19,25 %

Travail à faire :
1) présenter le tableau de remboursement
2) passer les écritures de crédit bail.

II - Le 1/1/N, la société SODIP a fait l’acquisition d’une machine par crédit bail aux
conditions suivantes :
- valeur de la machine 7 000 000

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- versement initial 2 950 000
- redevances annuelles 2 000 000
- levée d’option HT 1 000 000
- durée probable d’utilisation 5 ans
- durée du contrat de crédit bail 3 ans
- TVA taux normal en vigueur

Travail à faire :
1) déterminer le taux d’intérêt d’emprunt équivalent
2) présenter le tableau d’amortissement de l’emprunt
3) présenter l’analyse comptable des opérations qui résultent de ce contrat de crédit bail de N
à N+3 en supposant qu’à la fin de la durée du contrat
a) l’option est levée
b) l’option n’est pas levée

N.B. : Tous les règlements sont faits par chèque bancaire.


III- Le cabinet AECC a pris en crédit –bail un matériel d’exploitation d’une valeur de
6 000 000 Fcfa HT le 1/01/N. Les redevances sont versées le 31/12 de chaque année.

Redevance annuelles : 2 500 000 HT


Versement initial : 1 500 000 HT
Montant de la levée d’option 1 000 000 HT
TVA : taux normal en vigueur
Durée de vie de la machine 5 ans
Durée de crédit-bail 3 ans

Travail à faire :
Procéder au traitement comptable de ces opérations sachant qu’on doit appliquer le
retraitement simplifié.

IV - La SA DAVELY veut moderniser son outil de production et le 01juillet N, elle souscrit


un contrat de crédit bail mobilier sur une machine à commande numérique.
Les renseignements sur l’acquisition sont les suivants :
- valeur du bien : 450 000

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- durée de vie (amortissement dégressif) 10 ans
- redevance trimestrielle HT payée d’avance 30 000
- durée de location 5 ans
La durée normale d’utilisation du matériel après la levée d’option est estimée à 8 ans.
La machine a été livrée dès la signature du contrat.
Il faut considérer 37 500 Fcfa comme montant de remboursement de l’emprunt et
22 500 Fcfa comme charge d’emprunt au 31 décembre N.
La société tient une comptabilité d’engagement et le contrat a été conclu avant le
01 janvier N.

Travail à faire :
Maîtrisant bien le système OHADA, répondez aux questions suivantes :
1) A quelle analyse se réfère le droit comptable OHADA pour la comptabilisation du crédit
bail ?
2) Procéder aux enregistrements comptables au titre de l’exercice N (passer les écritures
comptables au 31/12/N).
3) L’activation du crédit bail est-elle admise en comptabilité OHADA ?
4) Enregistrer la levée de l’option d’achat. Est–ce possible ?

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CHAPITRE 2 : LES OPERATIONS EN MONNAIE ETRANGERE

D’après l’article 17 de l’acte uniforme OHADA, la tenue de la comptabilité doit se faire dans
l’unité monétaire légale du pays. Ainsi, les entreprises appartenant à l’espace OHADA qui
sont amenées à réaliser des opérations en dehors de la zone monétaire à laquelle elles
appartiennent sont confrontées aux problèmes de la conversion en unité monétaire légale du
pays de la monnaie étrangère (devise) dans laquelle ces opérations sont réalisées.
Les opérations faites en monnaie étrangère entraînent la constatation du risque de perte ou un
gain du fait d’évolutions des cours entre le début et le règlement final de l’opération.

I – LE TRAITEMENT COMPTABLE DES BIENS ACQUIS EN DEVISES


Les biens visés ici peuvent être les immobilisations, les titres et les stocks

1.1. Immobilisations et les titres


Les immobilisations et les titres acquis en devises sont comptabilisés au cours du jour de
l’acquisition par rapport au franc cfa, pour le titre, la part non libérée constitue une dette
libellée en devises.

Application
La société SODIP a acquis un logiciel spécialisé d’un fournisseur en Angleterre
le 13/05/N pour un prix facturé de 4 000 livres anglaises, payable pour 50% au comptant et le
solde à la réception le 22/05/N (cours de la livre, le 05/05/N, 1 livre pour 1 000 Fcfa, le
22/05/N 1 100 Fcfa).
Travail à faire :
Passer au journal des écritures constatant l’acquisition.

1.2. Stocks
Les stocks sont valorisés en fonction du lieu de détention ou acquisition à l’étranger ou zone
CEMAC.

II – LE TRAITEMENT COMPTABLE DES DETTES ET DES CREANCES


LIBELLEES EN MONNAIES ETRANGERES

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Les dettes et créances libellées en monnaies étrangères sont converties et comptabilisées en
franc cfa par rapport au cours de change à la base de l’opération.
- à l’entrée dans le patrimoine
- à l’inventaire
- à la date d’encaissement ou de règlement ;
et se traduisent par l’inscription de la valeur d’origine, l’ajustement des valeurs en fonction du
cours de change avec la détermination des écarts de conversion positifs ou négatifs.
Les gains potentiels ne sont pas pris en compte pour la formation du résultat et les pertes de
change sont provisionnées.
 Constatation de gain à la date de l’encaissement

411/52 Clients/Banques X
70 Ventes X

 Constatation des pertes de change lorsqu’elles sont définitives (date


d’encaissement)

676 Pertes de change X


5 Trésorerie X

L’écriture ci-dessus est souvent constatée en même temps que l’écriture de règlement des tiers
(fournisseurs)

 Ajustement en cas de gains à la date d’inventaire

40/41 Fourniseur/client X
479 Ecart de conversion passif X

 ·Ajustement de la créance lorsque les pertes ne sont que probables

478 Ecart de conversion actif X


40/41 Fournisseur/client X

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Ce montant est la différence entre les valeurs de créances et de dettes initialement inscrites
dans les comptes (coût historique) et celle résultant de la conversion à la date de l’inventaire.

 Constatation des provisions

697 Dotation aux provisions financières X


679 Charges provisionnées financières X
197 Provisions pour pertes et charges X
499 Risques provisionnés X
599 Risques provisionnés à caractère financier X

A titre exceptionnel, le gain ou la perte résultant à la fin de l’exercice d’un emprunt contracté
ou d’un prêt consenti à l’étranger, pour une période supérieure à un an doit être étalé sur la
durée restant à courir.

Application :
La société SODIP achète une machine de bureau à 24 000 yen japonais (YJ) le
20/10/N payable en 3 tranches égales à savoir : verser immédiatement 8 000 YJ, le reste
payable les 20/12/N et 20/12/N+1.
Les cours du yen s’établissent comme suit :
- 20/10/N : 100 Fcfa = 3,30 YJ
- 20/12/N : 100 Fcfa = 3,10 YJ
- 20/12/N+1 : 100 Fcfa = 3,15 YJ

Travail à faire :
Passer les écritures d’acquisition le 20/10/N; les écritures de règlement de la
2ème tranche le 20/12/N et les écritures d’inventaire le 31/12/N.

III – LE TRAITEMENT COMPTABLE DES DISPONIBILITES EN DEVISES


Selon l’article 58 de l’Acte Uniforme, les disponibilités en devises de l’entreprise sont
converties en unité monétaire légale du pays sur la base du dernier cours de change connu à la

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date de clôture de l’exercice et les écarts constatés sont inscrits directement dans les produits
et les charges de l’exercice comme gains de change ou pertes de change.

Application :
Au 31/12/N la société SODIP a dans sa caisse :
2 000 yens japonais
1 000 dollars américains
Le cours de ces différentes monnaies au 31/12/N sont :
1 yen = 150 Fcfa
1 dollar = 850 Fcfa
Les yens ont été achetés à 160 Fcfa le 15/07/N et les dollars à 700 Fcfa le même jour
Travail à faire :
1) Evaluer ces devises
2) Passer au journal les écritures nécessaires.

EXERCICES
1. COMPTABILITE EN MONNAIE ETRANGERE
L’établissement JETRO installé au Cameroun entretient des relations commerciales avec une
société implantée à l’étranger en Suède. Dans les livres comptables de l’établissement JETRO
au 31 décembre N avant les travaux d’inventaire, il apparaît des données suivantes :
a) Créances à court terme sur clients Suédois, libellées Fcfa 5 700 000
b) Créances à court terme sur clients Suédois, libellées en couronnes :
- 12 000 couronnes au 31/12/N+1 comptabilisées à 89 Fcfa
- 7 000 couronnes au 10/03/N+1 comptabilisées à 98 Fcfa

c) Dettes à court terme envers des fournisseurs, libellées en couronnes :


- 8 000 couronnes au 31/01/N+1 comptabilisées à 110 Fcfa
- 4 000 couronnes au 15/03/N+1 comptabilisées à 78 Fcfa
- 17 000 couronnes au 15/09/N+1 comptabilisées à 98 Fcfa

d) Emprunt à long terme, d’un montant de 80 000 couronnes, comptabilisé au cours de 89


Fcfa, emprunt souscrit au 31/12/N-1.

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e) Créance à plus d’un an de 3 600 couronnes, comptabilisé au cours de 98 Fcfa
Stock dans l’entrepôt de Yaoundé valeur d’entrée 250 000 Fcfa. Cours moyen du change aux
dates d’achat des produits stockés : 91 Fcfa.

Travail à faire :
1) Sachant que fin année N le cours de la couronne Suédoise est de 98Fcfa, présenter les
écritures de régularisation nécessaires.
2) Sachant que durant l’année N+1, la couronne a connu les cours suivants :

DATES 1-1 au 20-3 21-3 au 31-10 1-11 au 31-12


COURS 98 FCFA 111 FCFA 131 FCFA

Que les créances et les dettes figurant au bilan année N sont réglées normalement par banque
aux échéances ; que l’emprunt à long terme ne donne lieu à aucun remboursement durant
l’année, présenter les écritures de l’année N+1 concernant les règlements et régularisations
des dettes et créances.

2. ACQUISITION D’UNE IMMOBILISATION LIBELLEE EN DEVISES

L’établissement JECOLIA a acheté le 1er juillet 2019, pour son usine située à
Bomono-Littoral, un matériel industriel d’une valeur de 10 millions de Forint financé par un
emprunt d’un montant équivalent contracté le 01/07/N et remboursable par amortissement
constant sur une période de 5 ans selon le mode dégressif (retenir un coefficient de 2). Le
fournisseur est réglé pour 60% de la facture le 30/09/N.
Le solde sera réglé en janvier N+1. Le comptable a comptabilisé uniquement les
encaissements et décaissements dans un compte d’attente. Il souhaite minimiser la provision
pour perte de change.

Cours du Forint Contre le FCFA


01/07/N 2,259
30/09/N 2,225
31/12/N 2,266

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Travail à faire :
a) Quel est le traitement comptable préconisé par OHADA, en ce qui concerne les biens
acquis en devises.
b) enregistrer les écritures comptables nécessaires suite à votre révision des comptes.

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CHAPITRE 3 : LES FUSIONS DES SOCIETES

I- GENERALITES

1.1- Définition
La fusion est une opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés décident de regrouper leurs
moyens d’exploitation. Elle se matérialise par la création d’une nouvelle société ou par
absorption d’une société préexistante.

1.1.1 – Fusion par création d’une société nouvelle ou fusion réunion


- la société nouvelle reçoit à titre d’absorption les éléments actifs et passifs des sociétés
fusionnées
- les titres de la société nouvelle (actions ou parts sociales) sont échangés contre les droits des
sociétés fusionnées. Les sociétés fusionnées disparaissent.
Cette opération s’analyse :
* Pour la société nouvelle : en une constitution avec apports en nature.
* Pour les sociétés anciennes : en une liquidation et en un partage avec attribution des titres
ou des parts de la nouvelle société aux associés des sociétés qui disparaissent.

Schéma illustratif de ce type de fusion :

Société A

Société B
Société K
Société C

Société D

Avant la fusion Après la fusion


(A, B, C, D, disparaissent
au profit de K)

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1.1.2- Fusion par absorption
Les sociétés absorbées disparaissent et apportent leurs actifs et passifs à la société absorbante.
Cette opération s’analyse :
* Pour la société absorbante : en une augmentation du capital par apports en nature.
* Pour la société absorbée : en une liquidation et en un partage avec attribution des parts ou
des titres créés par la société absorbante aux anciens associés des sociétés absorbées.

Schéma illustratif de ce type de fusion :

Société A

Société B
Société D
Société C

Société D

Avant la fusion Après la fusion (A, B, C, disparaissent


au profit de D qui subsiste avec un
patrimoine plus important)

1.1.3- Opérations assimilées à la fusion


Il s’agit de la scission et de l’apport partiel d’actif.

1.1.3.1- La scission
C’est le contraire de la fusion, car le patrimoine d’une société dite scindée ou démembrée est
partagé entre plusieurs autres existantes ou nouvelles. Cette opération s’analyse :
* Pour la société scindée ou démembrée : en une liquidation et en un partage avec
attribution des parts ou des titres créés par les sociétés absorbantes et les sociétés nouvelles
aux anciens associés de la société scindée.
*Pour les sociétés absorbantes : en une augmentation du capital par apports en nature.
* Pour les sociétés nouvelles : en une constitution avec apport en nature.

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Schéma illustratif de la scission :

Société A Société A

Société C
Société K

Société D

Société B Société B

Avant la scission
La société K est scindée au Après
profit des sociétés anciennes A et B et au profit des nouvelles
la scission

sociétés C et D.

1.1.3.2- Apport partiel d’actif


C’est une opération par laquelle une société existante apporte une partie de son patrimoine
(usine, succursale, établissement, …) à une autre préexistante contre les actions ou parts
sociales. L’opération s’analyse :
* Pour la société apporteuse : en une liquidation partielle de son patrimoine contre les
actions ou parts sociales.
* Pour la société bénéficiaire : en une augmentation du capital par apports en nature.

Schéma illustratif de l’apport partiel d’actif :


restant de A transféré à B
Patrimoine Patrimoine

Après apport partiel

Partie apportée Partie société A


par la société A apportée
d’actif

Société A Société B

1.2- Réglementation de la fusion et opérations assimilées

1.2.1- Dispositions communes aux diverses formes de sociétés


Le contrat de fusion fixe les modalités, entre autres :
- les motifs, buts et conditions de l’opération ;

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- les dates d’arrêté des comptes dans les sociétés intéressées ;
- l’évaluation de l’actif et du passif de la société absorbante ou nouvelle ;
- le rapport d’échange des droits sociaux : parité d’échange ;
- le montant de la prime de fusion.

Ce contrat fait l’objet d’un dépôt au greffe du tribunal du siège social de chaque société et de
la publicité par insertion dans le journal d’annonces légales.

1.2.2- Dispositions propres aux fusions des sociétés anonymes


- la fusion émane de la décision des AGE des sociétés ;
- les AG Ordinaires ne peuvent se tenir moins de 45 jours après la dernière formalité de
publicité. Les commissaires aux comptes présentent les modalités de l’opération et statuent
sur la rémunération des apports ;
- la fusion s’analyse en une augmentation de capital en nature pour les sociétés absorbantes ;
- en cas de création de société nouvelle, d’autres apports peuvent être effectués en dehors de
ceux issus des fusions.

II- ASPECTS FINANCIERS DE LA FUSION OU MODALITES DE LA FUSION


Ces aspects portent sur l’évaluation des sociétés concernées, le calcul de la parité d’échange,
le nombre d’actions à émettre contre celles de la société absorbée, le calcul de la prime de
fusion et le montant du capital à apporter.

2.1- Evaluation des sociétés concernées


Cette évaluation se fait de manière identique à celle présentée dans le chapitre 21
« évaluation des titres sociaux  ».

2.2- Détermination de la parité d’échange ou rapport d’échange


La parité d’échange est le rapport sous forme irréductible de la valeur de fusion de la société
absorbante sur celle de la société absorbée et vis-versa car l’interprétation est identique.
La parité d’échange signifie le nombre minimum d’actions que l’actionnaire de la société
absorbée doit détenir pour échanger contre un nombre minimum d’actions de la société
absorbante sans qu’il y ait des rompus.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 28


2.3- Détermination du nombre d’actions à émettre
Pour le cas simple, c’est-à-dire sans lien financier, on multiplie le nombre d’actions de la
société absorbée par le rapport d’échange (si et seulement si lors de la détermination du
rapport d’échange, on a fixé la valeur de fusion de la société absorbée au numérateur) ou on
prend la situation nette de fusion de la société absorbée et on la divise par la valeur
mathématique de fusion de la société absorbante.

2.4- Détermination de l’augmentation du capital de la société absorbante


Dans le cas simple, c’est le nombre d’actions qu’elle a créé pour rémunérer les titres de la
société absorbée fois la valeur nominale de ses actions.

2.5- La prime de fusion


Dans le cas simple, c’est la différence entre la situation nette de fusion de la société absorbée
et la valeur d’augmentation du capital de la société absorbante.

Application
La valeur mathématique de chacune des sociétés participant à la fusion est :
- 13 520 F pour la société ND qui absorbe la SARL RUBEN ;
- 10 140 F pour la SARL RUBEN absorbée.
Le capital de la SA ND est constitué de 5 000 actions de 10 000 F et celui de la SARL
RUBEN de 8 000 parts de 6 000 F.

TAF :
1) Calculer le rapport d’échange de deux manières et l’interpréter.
2) Déterminer le nombre d’actions à émettre par la SA ND pour échanger les 8 000 parts de la
SARL RUBEN.
3) De combien la SA ND doit augmenter son capital ? Déduire la prime de fusion.

Solution
1) Détermination de la parité d’échange (PE).
Société absorbante : SA ND ; Société absorbée : SARL RUBEN.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 29


1ère méthode :
VM SARL RUBEN 10 140 3
PE = =¿ PE= =¿
VM SA ND 13 520 4
Interprétation :
VM SARL RUBEN 3
= . en procédant par  rapport des moyens est égal au rapport des
VM SA ND 4
extrêmes, on obtient : 4VM SARL RUBEN = 3VM SA ND, ce qui signifie qu’on échange 4

parts de la SARL RUBEN contre 3 actions de la SA ND. 4 x 10 140 = 3 x 13 520 =


40 560 = 40 560
2ème méthode :
VM SA ND 13 520 4
PE = =¿ PE= =¿ PE=
VM SARL RUBEN 10 140 3
Interprétation :
En faisant rapport des moyens est égal au rapport des extrêmes comme précédemment, on dit
qu’il faut échanger 3 actions de la SA ND contre 4 parts de la SARL RUBEN.
2) Détermination des actions à émettre par la SA ND pour échanger les 8 000 parts de la
SARL RUBEN.
8 000× 10 140
n = 8 000 x ¾ = 6 000 actions. Ou n = =6 000 actions.
13520
3) Montant du capital a augmenter par la SA ND suite à cette fusion.
6 000 x 10 000 = 60 000 000 F
- Déduction de la prime de fusion.
Prime totale = 10 140 x 8 000 – 60 000 000 = 21 120 000 F.
Prime par action : 21 120 000 / 6 000 = 3 520 F

III- SCHEMA DES ECRITURES COMPTABLES DE LA FUSION

3.1- Pour la société absorbée


- Ajustement des comptes
* Constatation des plus-values de fusion
Comptes à débiter Compte à créditer
21.. : Immobilisations incorporelles x 138.. : Résultat de fusion x
22.. : Terrains x

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23.. : Bâtiments, installations techniques et x
agencements x
24.. : Matériel x
26.. : Titres de participation x
27.. : Autres immobilisations financières x
31.. : Marchandises x
32.. : Matières premières x
33.. : Autres approvisionnements x
34.. : Produits en-cours x
35.. : Services en-cours x
36.. : Produits finis x
37.. : Produits intermédiaires x
38.. : Stocks en cours de route, en dépôts ou en x
consignation x
41.. : Clients et comptes rattachés
50.. : Titres de placements

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 31


* Constatation des moins-values de fusion

Compte à débiter Comptes à créditer


138.. : Résultat de fusion x 21.. : Immobilisations incorporelles x
22.. : Terrains x
23.. : Bâtiments, installations techniques et x
agencements x
24.. : Matériel x
26.. : Titres de participation x
27.. : Autres immobilisations financières x
31.. : Marchandises x
32.. : Matières premières x
33.. : Autres approvisionnements x
34.. : Produits en-cours x
35.. : Services en-cours x
36.. : Produits finis x
37.. : Produits intermédiaires x
38.. : Stocks en cours de route, en dépôts ou en x
consignation x
41.. : Clients et comptes rattachés
50.. : Titres de placements

Remarque : les comptes de dettes seraient débités en cas de moins-values et crédités en cas
de plus-values. La contrepartie de ces deux cas sera : 138.. « Résultat de fusion ». 

- Imputation des amortissements et provisions aux comptes concernés


Comptes à débiter Comptes à créditer
281.. : Amortissements immobilisations
X 21.. : Immobilisations incorporelles x
incorporelles X 22.. : Terrains x
282.. : Amortissements des terrains X 23.. : Bâtiments, installations techniques x
283.. : Amortissements des bâtiments X et agencements x
284.. : Amortissements du matériel X 24.. : Matériel x
291.. : Provisions pour dépréciation des immob.
X 26.. : Titres de participation x
incorp.
ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 32
292.. : Provisions pour dépréciation des terrainsX 27.. : Autres immobilisations financières x
293.. : Provisions pour dépréciation des bâtiments
X 31.. : Marchandises x
294.. : Provisions pour dépréciation de matérielX 32.. : Matières premières x
295.. : Provisions pour dépréciation des avances,
X 33.. : Autres approvisionnements x
acomptes versés X 34.. : Produits en-cours x
296.. : Provisions pour dépréciation des titres Xde 35.. : Services en-cours x
participation x 36.. : Produits finis x
297.. : Provisions pour dépréciation des autres 37.. : Produits intermédiaires x
immob. financières 38.. : Stocks en cours de route, en dépôts x
39.. : Dépréciation des stocks ou en consignation x
59.. : Dépréciation des titres de placement 41.. : Clients et comptes rattachés
49.. : Dépréciation des créances 50.. : Titres de placements

- Réalisation des actifs et passifs (Cession ou transfert du patrimoine)


Comptes à débiter Comptes à créditer
47111 : Société absorbante, compte de fusion X 21.. : Immobilisations incorporelles x
16.. : Emprunts et dettes assimilées X 22.. : Terrains x
17.. : Dettes de crédit-bail et contrats assimilés X 23.. : Bâtiments, installations techniques x
19.. : Provisions financières pour risques Xet et agencements x
charges X 24.. : Matériel x
40.. : Fournisseurs et comptes rattachés X 26.. : Titres de participation x
42.. : Personnel X 27.. : Autres immobilisations financières x
43.. : Organismes sociaux X 31.. : Marchandises x
44.. : Etat et collectivités publiques X 32.. : Matières premières x
48.. : dettes hors activités ordinaires 33.. : Autres approvisionnements x
34.. : Produits en-cours x
35.. : Services en-cours x
36.. : Produits finis x
37.. : Produits intermédiaires x
38.. : Stocks en cours de route, en dépôts x
ou en consignation x

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 33


41.. : Clients et comptes rattachés
50.. : Titres de placements

- Réception des titres de la société absorbante


Comptes à débiter Compte à créditer
26.. : Titres de participation (1) X 47111 : Société absorbante, compte de fusionx
502.. : Actions (2) x
(1) le compte 26 est utilisé en cas d’apport partiel d’actif.
(2) le compte 502 est utilisé dans le cas de la fusion.

- Règlement des frais se rapportant à la fusion


Compte à débiter Comptes à créditer
138.. : Résultat de fusion x 521 : Banque locale X
531 : Compte courant postal X
571 : Caisse x

- Encaissement des produits se rapportant à la fusion


Comptes à débiter Compte à créditer
521 : Banque locale X 138.. : Résultat de fusion x
531 : Compte courant postal X
571 : Caisse x

Présentation du bilan permettant le calcul du droit des associés, car la plupart des comptes
sont soldés et il ne reste que les comptes tels que : le capital, les réserves, le report à nouveau,
les actions, la trésorerie et le résultat de fusion.

ACTIF PASSIF
Postes Montants Postes Montants
Actions de la société A Capital X1
absorbante B Réserves X2
Trésorerie nette Report à nouveau X3
Résultat (+ ou -) X4
Total A+B Total X1+X2+X3+X4

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- Ecritures constatant le droit des associés
Comptes à débiter Comptes à créditer
10.. : Capital social X 129 : Report à nouveau débiteur X
11.. : Réserves X 138.. : Résultat de fusion X
121 : Report à nouveau créditeur X 4619 : Associés capital à rembourser (actionsX à
138.. : Résultat de fusion x échanger) x
4619 : Associé capital à rembourser (soulte à
recevoir)

Bilan avant partage du droit des associés


ACTIF PASSIF
Postes Montants Postes Montants
Actions de la société A Associés actions à échanger C
absorbante B Associés soulte à recevoir D
Trésorerie nette
Total A+B Total C+D

- Ecritures du partage des droits des associés


Comptes à débiter Comptes à créditer
4619 : Associés capital à rembourser (actionsX à 502 : Actions de la société X
échanger) x absorbante X
4619 : Associé capital à rembourser (soulte à 521 : Banque locale X
recevoir) 531 : Compte courant postal x
571 : Caisse

3.2- Pour la société absorbante


- Promesse d’apport en fusion
Comptes à débiter Comptes à créditer
4611 : Associés, apports en X 1012 : Capital souscrit, appelé, non versé X
nature 1053 : Prime de fusion X
47121 : Créditeurs divers (soulte à régler aux associés Xde
absorbée)

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 35


- Libération des apports
Comptes à débiter Comptes à créditer
2.. : Immobilisations incorporelles, corporelles et X 4611 : Associés, apports en natureX
financières X 16.. : Dettes financières X
3.. : Stocks X 4.. : Dettes X
4... : Créances x 5.. : Trésorerie passif x
5.. : Trésorerie

- Règlement de la soulte
Compte à débiter Comptes à créditer
47121 : Créditeurs divers (soulte à régler aux associés x 521 : Banque locale X
de absorbée) 531 : Compte courant postal X
571 : Caisse x

- Règlement des frais de fusion


Comptes à débiter Comptes à créditer
62.. : Services extérieurs A X 521 : Banque locale X
63.. : Services extérieurs B X 531 : Compte courant postal X
4454 : Etat TVA récupérable sur prestations de X 571 : Caisse x
services

- Ecritures d’ordre 
Compte à débiter Compte à créditer
1012 : Capital souscrit, appelé, non x 1013 : Capital souscrit, appelé, versé, non amorti
x
versé

- Annulation des dettes et créances réciproques entre les deux sociétés qui ont fusionné
Compte à débiter Compte à créditer
Compte de dettes x Compte de créances x

Remarque :

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 36


En cas de fusion par création d’une société nouvelle, les écritures sont passées dans la société
nouvelle comme dans le cas de la constitution des sociétés.

IV- ETUDE FINANCIERE ET COMPTABLE DES DIFFERENTS CAS DE FUSION

Cas n° 1 : Réalisation d’une fusion-absorption lorsque les sociétés intéressées sont
indépendantes.

Application
La SA PAPY (10 000 actions de 10 000 F) absorbe la SA MAMY (3 000 actions de 10 000 F)
sur la base des bilans suivants :
Société PAPY au 31/12/2011 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Postes Brut A/P Net Postes Montants
Immobilisations 150 000 30 000 120 000 Capital social 100 000
Corporelles 25 000 25 000 Réserves 42 000
Marchandises 21 500 1 500 20 000 Fournisseurs 38 000
Clients 15 000 15 000
Banque
Totaux 211 500 31 500 180 000 Totaux 180 000

Société MAMY au 31/12/2011 (en 103 FCFA)


ACTIF PASSIF
Postes Brut A/P Net Postes Montants
Immobilisations 60 000 15000 45 000 Capital social 30 000
corporelles 14 000 4 000 10 000 Réserves 13 000
Marchandises 15 000 2 000 13 000 Fournisseurs 21 000
Clients 2 000 2 000 Etat 6 000
Caisse
Totaux 91 000 21 000 70 000 Total 70 000

Les évaluations préalables à la fusion conduisent à chiffrer :

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 37


- les immobilisations de la SA PAPY à 138 000 000 F ;
- les immobilisations de la SA MAMY à 60 000 000 F ;
- Les stocks de la SA MAMY doivent être réévalués de 20%.

TAF :
1 – Préciser les modalités de fusion.
2 – Passer les écritures dans les livres de la SA PAPY et la SA MAMY.
3 – Présenter le bilan de liquidation et le bilan de la SA PAPY après fusion.
4 - Passer les écritures du partage du bilan de liquidation de la SA MAMY.

Cas n° 2 : Fusion-absorption quand la société absorbante détient les titres de la société
absorbée
Ici, on commence par évaluer la société absorbée, parce que les plus ou moins-value sur les
actions de l’absorbée doivent être prises en compte dans l’évaluation de la société absorbante.
Dans le cas d’espèce, on aura à faire à la fusion renonciation et/ou à la fusion allotissement.

Application
La SA ONCLE (2 500 actions de 20 000 F) absorbe la SA TANTE (2 000 actions de 10  000
F) sur la base des bilans suivants :
Société ONCLE au 31/12/2014 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Immobilisations corporelles 100 000 17 000 83 000 Capital social 50 000
Titres (actions SATANTE) 5 000 5 000 Réserves 46 300
Marchandises 6 000 6 000 Fournisseurs 15 800
Clients 18 000 18 000 Emprunts 2 500
Banque 2 000 2 000 Ecarts de conversion passif 1 200
Ecarts de conversion actif 1 800 1 800
Totaux 132 800 17 000 115 800 Total 115 800

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 38


Société TANTE au 31/12/2014 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Frais d’établissement 1 750 1 750 Capital social 20 000
Immobilisations 78 000 18 000 60 000 Réserves 32 600
corporelles 2 500 2 500 Fournisseurs 15 000
Prêts accordés 4 650 2 000 2 650 Personnel 5 000
Marchandises 6 200 6 200 Ecart de conversion 900
Clients 400 400 passif 200
Banque 200 200 Risques provisionnés fin.
Ecart de conversion actif
Totaux 93 700 20 000 73 700 Total 73 700

Les évaluations préalables à la fusion conduisent à chiffrer :


- les immobilisations de la SA ONCLE à 100 300 000 F ;
- les immobilisations de la SA TANTE à 70 200 000 F ;
- La dette personnel a été sous-évaluée de 1 050 000 F.

La SA ONCLE détient 400 actions de la SA TANTE acquises à 12 500 F l’une.


La SA TANTE avait accordé un prêt de 2 500 000 F à la SA ONCLE.
Les écarts de conversions actifs et passifs de la SA TANTE concernent les créances clients.

TAF :
Répondre aux questions suivantes en supposant d’une part, qu’il s’agit d’une fusion
renonciation et d’autre part, que c’est la fusion allotissement.
1 – Présenter les calculs financiers.
2 – Passer les écritures dans les 2 comptabilités.
3 - Passer l’écriture éliminant la dette et créance réciproque.
4 - Présenter le bilan avant liquidation de la SA TANTE.

Remarque :
Dans la fusion allotissement, la SA ONCLE a reçu une partie des immobilisations et
l’intégralité de la trésorerie dans le cadre du partage de l’actif de la SA TANTE.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 39


b) Fusion allotissement
Dans la fusion allotissement, la société absorbante déclare dans l’acte de fusion qu’elle
absorbe la partie de l’actif net revenant aux autres actionnaires et reprend en partage l’autre
fraction net correspondant à ses propres droits.

Cas n° 3 : Fusion-absorption lorsque la société absorbée détient les titres de la société
absorbante
Dans cette situation, on commence par évaluer la société absorbante, car les plus ou moins-
values réalisées seront prises en compte dans l’évaluation de la société absorbée.
Dans l’acte de fusion, la société absorbée peut envisager l’une des solutions suivantes afin
d’éviter que la société absorbante détienne ses propres titres :
- La société absorbée vend préalablement les titres de l’absorbante qu’elle détient et apporte le
produit de cette vente comme les autres éléments du fonds de la société ;
- La société absorbante augmente son capital avec tous les éléments du fonds de la société
absorbée y compris ses propres titres et par la suite, procède immédiatement à la réduction de
son capital à due concurrence ;
- La société absorbée apporte son patrimoine, exclut des titres de la société absorbante.

Application
La SA TATA au capital de 100 000 000 F (actions de 10 000 F) absorbe la SA LOLO au
capital de 60 000 000 F (actions de 20 000 F). La SA LOLO détient 2 000 actions de la SA
TATA acquises à 12 500 F. la valeur d’échange des actions est considérée comme égale à la
valeur tirée des derniers bilans établis compte tenu d’une réévaluation des immobilisations :
- pour la SA TATA : 125 000 000 F ;
- pour la SA LOLO : 74 000 000 F.
Société TATA au 31/12/2013 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Immobilisations Corporelles 150 000 45 000 105 000 Capital social 100 000
Marchandises 12 000 12 000 Réserves 40 000
Clients 50 000 50 000 Fournisseurs 30 000
Banque 3 000 3 000
Total 215 000 45 000 170 000 Total 170 000

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 40


Société LOLO au 31/12/2013 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Immobilisations corporelles 92 000 27 000 65 000 Capital social 60 000
Titres (actions SA TATA) 25 000 25 000 Réserves 20 000
Marchandises 3 000 3 000 Fournisseurs 30 000
1 000
Clients 16 000 15 000
Banque 2 000 2 000
Totaux 138 000 28 000 110 000 Total 110 000

TAF :
Faire les travaux relatifs de cette fusion en supposant tour à tour :
a) La société absorbée apporte l’intégralité de son patrimoine.
b) La société absorbée apporte son actif et passif hormis les titres de participation de la SA
TATA qu’elle détient (tenir compte de la soulte).
1 – Préciser les modalités de fusion.
2 – Passer les écritures dans les 2 comptabilités.

Cas n° 4 : La société absorbée et la société absorbante détiennent des participations


réciproques

Application
La SA GARSON au capital de 250 000 000 F (actions de 10 000 F) absorbe la SA FILLE au
capital de 120 000 000 F (actions de 20 000 F).
- La SA GARSON détient 1 700 actions FILLE acquises pour 39 525 000 F ;
- La SA FILLE détient 1000 actions GARSON acquises pour 10 607 000 F ;
- La fusion est réalisée sur la base des derniers bilans établis compte tenu des valeurs de
fonds de commerce non comptabilisées jusqu’alors et estimées à :
* pour la SA GARSON : 50 111 000 F ;
* pour la SA FILLE : 5 771 000 F.
* et une moins-value sur les immobilisations corporelles de la SA FILLE car elles ont été
surévaluées de 9,5%.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 41


Société GARSON au 31/12/2012 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Immobilisations corporelles 620 000 166 000 454 000 Capital social 250 000
Titres (Actions FILLE) 39 525 525 39 000 Réserves 23 225,3
Marchandises 6 000 2 000 4 000 Report à nouveau -14 059
Clients 86 000 86 000 Emprunts 122 422,7
Banque 26 000 26 000 Fournisseurs 198 411
Trésorerie passif 29 000
Totaux 777 525 168 525 609 000 Total 609 000

Société FILLE au 31/12/2012 (en 103 FCFA)


ACTIF PASSIF
Frais d’établissement 4 457 4 457 Capital social 120 000
Immobilisations corporelles 215 200 40 000 175 200 Réserves 9 873
Titres (actions GARSON) 10 607 3 000 7 607 Report à 15 111
Marchandises 12 000 2 000 10 000 nouveau 49 263
Clients 60 000 10 000 50 000 Fournisseurs 45 800
Banque 11 999 11 999 Fourni. d’investi. 19 216
Trésorerie passif
Totaux 314 263 55 000 259 263 Totaux 259 263

TAF :
1 – Préciser les modalités de fusion.
2 – Passer les écritures dans les 2 comptabilités.

OPERATIONS ASSIMILEES

Cas no 1 : Apports partiels d’actif

Application
L’assemblée générale extraordinaire de la société anonyme GEA décide de céder un secteur
de son activité à une autre société anonyme GAPMO sur la base des informations suivantes
relevées au contrat d’apport partiel d’actif.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 42


Bilan GEA en milliers de francs CFA

Actif Montants Passif Montants


Terrains 5 000 Capital (2 000 x 10 FCFA) 20 000
Bâtiments 10 000 Réserves 60 000
Matériels 45 000 Emprunts 19 000
Stocks 27 000 Fournisseurs 9 000
Clients 13 000    
Banques 8 000    
Total 108 000 Total 108 000

Les biens apportés à GAPMO sont (en milliers de francs CFA) :


- Matériel : évalué à 23 000 FCFA (ce matériel amorti pour 2 500 FCFA, a une valeur nette
comptable de 20 000 FCFA) ;
- Stocks : 7 000 FCFA, ce stock a subi une décote de 10% ;
- Clients : 4 500 FCFA, valeur au bilan ;
L’action de la GAPMO de 10 000 FCFA de valeur nominale, a été évaluée à 50 000 FCFA
pour les opérations d’apport partiel d’actif.

Travail à faire :
1- Déterminer les apports de GEA ;
2- Déterminer le nombre d’actions à émettre par GAPMO ;
3- Ecritures au journal de GEA et de GAPMO.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 43


CHAPITRE 4 : LES REEVALUATIONS DE BILAN

Le droit comptable OHADA à travers l’article 35 de l’acte uniforme prescrit l’inscription des
éléments du patrimoine en comptabilité à leur coût historique. Les tendances inflationnistes
observées dans les états entrainent une distorsion entre les coûts historiques figurant dans les
bilans et les valeurs actuelles des immobilisations.
L’évaluation au coût historique entraine une sous évaluation des éléments immobilisés face à
cette situation, les pouvoir publics peuvent autoriser, voire imposer une réévaluation des
éléments du bilan de l’entreprise.

I – LES DIFFERENTES FORMES DE REEVALUATION


La réévaluation ne peut s’opérer que dans les conditions fixées par les autorités compétentes
et dans le respect des dispositions des articles 62 à 65 de l’Acte Uniforme. Cette réévaluation
peut être « légale » où « libre » ;

1.1. Réévaluation légale

Elle est effectuée :


- A la date déterminée
- Selon les modalités techniques précisées avec le plus souvent, recours à un ou des
indices de réévaluation indiqués par les autorités compétentes
- Sans le bénéfice d’avantage fiscaux plus ou moins étendus.
Selon le cas, la réévaluation légale peut être obligatoire pour toutes les entreprises, ou pour
certaines catégories seulement, et optionnelle pour les autres, voire toutes dans les cas rares.

1.2. Réévaluation libre


Elle ne signifie pas que l’entreprise puisse procéder à la réévaluation en utilisant toute
méthode de son choix, mais qu’elle a la possibilité de réévaluer son bilan dans les conditions
fixées par les pouvoir publics.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 44


II – LE CHAMP D’APPLICATION DE LA REEVALUATION

Les éléments de l’actif et du passif objet de la réévaluation, sont tous ceux qui, à la date de la
réévaluation, ne sont pas exprimés en unités monétaires du moment. Il convient de distinguer
les éléments « monétaires » des éléments « non monétaires».

2.1. Eléments monétaires


Ce sont ceux qui, à la date de la réévaluation sont exprimés en unités monétaires de cette date.
Ils n’ont donc pas à être réévalués puisque leur montant traduit la réalité économique et
financière de l’instant. C’est le cas : des liquidités en unités monétaires légales ; des créances
et les dettes non indexées libellées en ces mêmes unités des créances et les dettes en monnaies
étrangères qui font l’objet d’une conversion sur la base des cours de change à l’inventaire des
créances et dettes indexées dans le cadre d’un contrat, qui font l’objet d’un réajustement, en
fonction du niveau de l’index.

2.2. Eléments non monétaires

Ils sont formés des autres éléments actifs et passifs suivants :


- les immobilisations corporelles et incorporelles ;
- les immobilisations financières, à l’exception des créances sur tiers en unités
monétaires ;
- les stocks ;
- les titres de placement ;
- les capitaux propres.
Seuls ces éléments « non monétaires » font l’objet de la réévaluation, puisqu’il s’agit de
substituer à leur valeur comptable nette, leur valeur réévaluée supérieure à la précédente.
A priori, tous les éléments non monétaires peuvent être réévalués conformément au système
comptable OHADA. Cependant, il appartient aux autorités compétentes de préciser les
éléments réévaluables et ceux qui ne le seraient point dans les textes instaurant la réévaluation
légale, ou réglementant la réévaluation libre.
En particulier :
- les titres de placement et les stocks pourraient, dans bien des cas être exclus de la
réévaluation en raison de leur faible « ancienneté » dans les bilans.
- Les biens encore utilisés mais totalement amortis (valeur comptable nulle).

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 45


III – LES DIFFRENTES METHODES DE REEVALUATION

On distingue :

- La méthode indiciaire
- La méthode des coûts actuels

3.1. Méthode indiciaire


Cette méthode est généralement utilisée dans la réévaluation légale. Elle se caractérise par la
publication par les autorités compétentes des coefficients (indices) spécifiques qui sont censés
traduire l’évolution du pouvoir d’achat général de la monnaie. Ces indices sont appliqués sur
les différentes valeurs comptables des éléments à réévaluer.
Pour les biens amortissables, les indices s’appliquent sur la valeur du bien à l’entrée et sur ses
amortissements à moins que le texte réglementaire autorisant la réévaluation ne dispose
autrement en prévoyant des indices différents pour les valeurs d’entrées et les amortissements.

Application
Au 31 /12/ N, un matériel acquis par l’entreprise SODIP au début de l’année
N-4 pour une valeur de 12 000 000 Fcfa et amortissable au taux constant de 10% est réévalué.
La réévaluation est légale et l’indice à appliquer à toutes les valeurs comptables est de 1,6
Travail à faire

Passer au journal l’écriture de réévaluation

3.2. Méthode des coûts actuels


Elle est utilisée le plus souvent dans la réévaluation « libre ». En effet, lorsque les autorités
laissent aux entreprises la possibilité de procéder à une réévaluation libre, ces entreprises ne
peuvent déterminer la valeur réévaluée que par le calcul de la valeur actuelle.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 46


IV – LES CONSEQUENCES DE LA REEVALUATION

Ces conséquences sont d’ordre :


- Comptables
- Fiscales
- Juridiques.

4.1. Sur le plan comptable

Sur ce plan, la réévaluation génère un surplus de valeur (une ressource) qui ne représente pas
un profit de l’entreprise, car c’est une augmentation purement nominale de l’expression
monétaire des capitaux propres.
L’écart de réévaluation n’est comptabilisé ni dans le résultat, ni dans les réserves dont
l’origine est constituée par des bénéfices, mais une subdivision du compte « 10 capital ».

4.2. Sur le plan fiscal

L’écart de réévaluation connaît des sorts différents suivant qu’il s’agit d’une réévaluation
légale ou libre.
- Pour la réévaluation légale, le texte autorisant la réévaluation définit le sort fiscal
réservé à l’écart de réévaluation.
- Pour la réévaluation libre, l’écart de réévaluation est imposable comme un bénéfice
tant qu’une disposition du code général des impôts (CGI) ne l’exempte pas de cet
impôt.

4.3. Sur le plan juridique

L’écart de réévaluation est assimilé aux capitaux propres avec toutes les conséquences que
cela implique. Il ne peut pas être utilisé pour amortir les pertes de l’exercice de réévaluation,
puisque sa nature n’est pas un profit. Il ne peut être distribué, sa distribution entraînerait le
délit de « distribution de dividendes fictifs ».
Il peut être incorporé, en tout et partie au capital social.

ENS : Dr TONYE Alain Fridolin Page 47


EXERCICES

1) l’entreprise SODIP a acquit le 1er janvier N, un terrain pour 8 000 000 Fcfa.
Elle a réévalué ce terrain le 31/12/N +6 en portant sa valeur à 11 000 000 Fcfa. Le terrain est
cédé en juin N +8 au prix de 12 500 000 Fcfa.

Travail à faire :
Enregistrer ces opérations dans les livres de SODIP.

2) Un matériel d’exploitation est acquis pour 24 000 000 Fcfa le 1er janvier N-5 et est
amortissable au taux constant de 8%. Il est réévalué à la fin de l’année N.

Travail à faire :
a) passer les écritures de réévaluation légale en appliquant le coefficient de 1,8.
b) Passer les écritures dans le cadre de la réévaluation libre, sachant qu’on estime à 11 000000
Fcfa HT la valeur de gestion, la rémunération d’intermédiaire à 12% HT de la valeur évaluée,
et les frais d’acte de 500 000 Fcfa TTC.

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