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:
Dr TONYE Alain Fridolin
Doctorat Phd finance - comptabilité
SUPPORT DE COURS
DE
TECHNIQUE COMPTABLE APPROFONDIE
PLAN DU COURS
1- Les sources
a- Les traités internationaux
Le droit comptable, dans ses dispositions générales définit les objectifs et fixe les
règles de la tenue de comptabilité.
Selon l’article 1 de la loi, toute entreprise doit mettre en place une comptabilité
destinée à l’information externe comme à sa propre information. La comptabilité générale est
donc obligatoire à toutes les entreprises soumises aux dispositions du droit commercial, les
entreprises publiques, parapubliques, les coopératives et plus généralement, les entités
produisant des biens et services marchands ou non marchands à l’exception de celles
soumises aux règles de la comptabilité publique.
Ils portent sur les dispositions comptables résultant de la législation nationale (lois,
règlements, etc.)
c- La jurisprudence
La doctrine en droit désigne les travaux contenant les opinions exprimées par des
juristes et résultant d’une réflexion sur une règle ou sur une situation. Avec le
développement du phénomène de mondialisation de l’économie, le besoin de mettre au point
des normes comptables internationales est apparu. Les investisseurs doivent pouvoir disposer
d’informations fondées sur un système unifié.
Avant la réforme, l’acte uniforme portant organisation des comptabilités des entreprises
énonçait à travers ses articles, les huit principes ci après, généralement reconnus par les
normes internationales :
Le principe de prudence
Le principe de la transparence
Le principe du cout historique
Le principe de l’intangibilité des bilans d’ouverture
Le principe de la continuité de l’exploitation
Le principe de la correspondance bilan d’ouverture et bilan de cloture
Le principe de la spécialisation des exercices
Le principe de la prééminence de la réalité sur l’apparence
La reforme du SYSCOHADA, sans opérer de bouleversements significatifs dans le fond, a
procédé à une classification et à une ré nomination des différents principes en conventions et
en postulats.
Pour que la comptabilité puisse jouer pleinement son rôle, elle doit être normalisée (pour
garantir le respect d’un certain nombre de règles ou elle facilite la comparaison dans le
temps pour la même entreprise et dans l’espace, aussi d’une entreprise à l’autre) afin que
toutes personnes intéressées puissent s’y retrouver.
- Les postulats sont des principes acceptés sans démonstration mais cohérents avec
les objectifs fixés. On distingue : le postulat de l’entité, de la comptabilité
d’engagement, de la spécialisation des exercices, de la permanence des méthodes, de
la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique.
N° Principe Description
1 Postulat de l’entité L’entité est considérée comme une personne morale ou
un groupe autonome distinct de ses propriétaires et de ses
partenaires.
2 Postulat de la comptabilité Les effets des transactions et autres événements sont pris
en compte dès que ces transactions ou événements se
d’engagement
produisent et non pas au moment des encaissements ou
paiements.
3 Postulat de la spécialisation Il faut rattacher à chaque exercice tous les produits et les
charges qui le concernent (nés de l’activité de cet
des exercices
exercice), et ceux-là seulement (art 59 de l’AUDCIF).
4 Postulat de la permanence des Les mêmes méthodes de prise en compte, de mesure et de
présentation sont utilisées par l'entité d'une période à
Méthodes
l'autre (art. 40 de l’AUDCIF)
5 Postulat de la prééminence de Les transactions et autres événements sont enregistrés
la réalité économique sur et présentés en accord avec leur substance et la réalité
l’apparence juridique économique et non pas seulement selon leur forme
juridique.
- Les conventions orientent l’évaluation et la présentation des éléments devant
figurer dans les états financiers. On distingue : la convention du coût historique,
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de prudence, de régularité et de transparence, de correspondance bilan
d’ouverture-bilan de clôture, de correspondance de l’importance significative.
N° Principe Description
1 Convention du coût Comptabilisation des opérations sur la base de la
valeur nominale de la monnaie (montant payé ou
historique
reçu) sans tenir compte des éventuelles
variations du pouvoir d’achat. Dérogation prévue par
le recours à la
réévaluation légale ou libre.
2 Convention de prudence Appréciation raisonnable des faits dans des conditions
d’incertitude afin d'éviter le risque de transfert, sur
l'avenir, d'incertitudes présentes susceptibles de
grever le patrimoine ou le résultat de l'entité (art. 3 et
6 de l’AUDCIF).
3 Convention de régularité et • Conformité aux règles et procédures du
de transparence SYSCOHADA ;
• Présentation et communication claire et loyale de
l’information, sans intention de dissimuler la réalité
derrière l’apparence ;
• Respect de la règle de non-compensation)
4 Convention de la Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre
correspondance bilan de au bilan de clôture de l’exercice précédent.
clôture-bilan d’ouverture
5 Convention de l’importance Sont significatifs « tous les éléments susceptibles
d’influencer le jugement que les destinataires des états
significative
financiers peuvent porter sur le patrimoine, la
situation financière et le résultat de l’entité » (art. 33
de l’AUDIF).
Le plan comptable
1- Introduction
- Doter les Etats membres du traité d’un même droit des affaires ;
- Promouvoir l’arbitrage comme instrument de règlement des conflits actuels ;
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- Améliorer la formation et les compétences des magistrats et auxiliaires de justice.
- En bref, l’objectif est de promouvoir l’activité économique et de garantir la sécurité
juridique au sein des communautés. Le droit commun est consigné dans les actes
uniformes délibérés et adoptés par le conseil de ministres, organe suprême de l’OHADA.
Les différents actes liés au traité sont :
- L’Acte Uniforme relatif au droit commercial général ;
- L’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et des GIE ;
- L’acte Uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière et
SYSCOHADA ;
- L’Acte Uniforme portant droit de l’arbitrage dans le cadre du traité OHADA ;
- L’Acte Uniforme portant organisation des procédures collectives d’apurement du passif ;
- L’Acte Uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des
voies d’exécution ;
- L’Acte Uniforme portant organisation des suretés ;
- L’Acte uniforme relatif aux contrats de transport des marchandises par route.
Le système comptable OHADA est l’annexe de l4acte Uniforme portant organisation des
comptabilités et l’information financière des entités sises dans les Etats-membres de
l’OHADA.
Il a pour objectifs :
- De mettre fin aux pratiques comptables hétérogènes des anciens plans OCAM et
SYSCOA et de les remplacer par uns système uniforme pour tous les pays partie au
traité.
- De fournir aux entreprises et acteurs économiques des règles communes de tenues, de
collecte, de contrôle et de publicité des comptes consolidés ;
- D’adapter le modèle comptable aux normes internationales ;
- D’améliorer la qualité des informations financières pour les partenaires de l’entreprise ;
- De produire une information efficace et efficiente utile aux gestionnaires et aux autres
partenaires directs et indirects de l’entreprise.
La définition claire des termes utiles, des règles de jeu, des indicateurs de
gestion, de la méthode de présentation des états financiers.
La réglementation de l’organisation comptable notamment la tenue de la
comptabilité dans la langue officielle et par l’utilisation d’une terminologie
appropriée.
Le respect de la partie double ; l’usage des pièces comptables de base, datées,
classées et conservées pour preuve des enregistrements.
La tenue chronologique de la comptabilité à l’aide d’un plan de compte
normalisé ;
Le système prévoit des dispositions juridiques pour donner à la comptabilité la
valeur probante. Il impose également les comptes consolidés aux sociétés
dominantes.
Le SYSCOHADA est fondé sur deux notions : les postulats comptables de
base et les méthodes d’évaluation.
Pour une exploitation facile et aisée des documents comptables des différentes
entreprises, il est nécessaire que la présentation des états financiers respecte des normes
communes. Une harmonisation des méthodes comptables est indispensable pour amener les
entreprises à utiliser la même terminologie et établir les documents de la même manière. Le
droit comptable et le système comptable OHADA ont été adoptés pour répondre à ce souci de
normalisation comptable en Afrique. L’application du SYSCOAHADA commun à tous les
Etats- parties assure la collecte, la tenue, le contrôle, la présentation, l’établissement des états
financiers et la communication d’informations financières établies dans les mêmes conditions
de fiabilité et de comparabilité.
Les comptes sont identifiés par un numéro auquel est rattaché un intitulé. Ces deux
identifiants sont nécessaires pour enregistrer et suivre les opérations en comptabilité. Cette
codification des comptes est comprise dans le champ de la normalisation comptable
impérative, à l’exception de la classe 9 qui est d’application facultative.
Le système comptable OHADA retient une codification décimale des comptes avec neuf
classes ayant les codes 1à 9. Les huit premières classes sont réservées à la comptabilité
financière tandis que la comptabilité des engagements et la comptabilité analytique de gestion
(CAGE) se partagent la dernière classe.
1- Comptabilité financière
Les classes 1 à 5 se rapportent aux comptes de bilan :
Classe 1 : comptes des ressources durables (capitaux propres et dettes financières) ;
Classe 2 : Comptes de l’actif immobilisé (immobilisation incorporelles, corporelles, et
financières) ;
Classe 3 : comptes des stocks ;
Classe 4 : comptes des tiers (créances de l’actif circulant et dettes du passif circulant) ;
Classe 5 : Comptes de trésorerie (titres de placement, valeur à encaisser, comptes
bancaires, et caisse).
Les composants du résultat sont, d’une part, les classes 6 et 7enregistrant les charges
et les produits des activités ordinaires et d’autre part, la classe 8 réservée aux comptes
des autres charges et des autres produits.
Classe 6 : comptes de charges des activités ordinaires (charges d’exploitation et
charges financières) ;
Classe 7 : comptes de produits des activités ordinaires (produits d’exploitation et
produits financiers) ;
Classe 8 : comptes des autres charges et des autres produits (participations des
travailleurs, subventions d’équilibre, etc).
B- Structure décimale des comptes
Cette codification procède d’une classification à structure décimale permettant :
- De subdiviser tout compte ;
- De regrouper par grandes familles les opérations de nature relativement homogènes ;
- D’accéder à des niveaux plus ou moins détaillés d’analyse des opérations ;
- De faciliter le développement des applications informatiques afférentes au traitement
automatisé des comptes et des opérations ;
- De servir les postes et rubriques entrant dans la confection des documents de synthèse
normalisés.
Le premier et le dernier chiffre du code d’un compte peuvent avoir une signification
particulière.
Dans les comptes à deux chiffres, les terminaisons autres que le 9 servent au
regroupement en fonction des catégories d’opérations.
Dans les comptes de bilan, la terminaison 9 dans les comptes à deux chiffres a
pour rôle d’identifier les dépréciations provisionnées des classes correspondantes (exemple :
19 – Provisions financières pour risques et charges, 39- Dépréciation des stocks).
La terminaison 9 joue un rôle similaire dans les comptes de gestion relevant des
classes 6 et 7 dans la mesure où elle se rapporte aux opérations concernant les provisions.
Les comptes à deux chiffres à terminaison impaire désignent les charges et ceux à
terminaison paire les produits.
Conformément à l’Acte Uniforme révisé, toute entité est sauf exception liée à sa taille,
soumise au système normal de présentation des états financiers et de tenue des comptes.
Les entreprises dont le chiffre d’affaires à l’ouverture de l’exercice n’atteint pas les limites
fixées par l’Acte Uniforme pour la mise en œuvre du système normal, sont sauf option
soumises au système minimal de trésorerie.
Relèvent donc sauf option du système minimal de trésorerie, les entités dont les recettes
annuelles ne sont pas supérieures aux seuils ci-dessous exprimés en unités monétaire ayant
cours légal dans l’Etat-Partie ou l’équivalent :
Le crédit-bail ou leasing est une méthode de financement des investissements qui, dans
son esprit, s’assimile à l’emprunt même si la forme en est très particulière.
En effet, l’entreprise utilisatrice du bien n’est pas le propriétaire mais le locataire dans le
cadre d’un bail de longue durée.
1.1. Définition
C’est un contrat de location de biens, meubles ou immeubles, corporels ou incorporels, assorti
d’une possibilité de rachat par le locataire à certaines dates et en particulier à la fin du contrat.
En fin d’exercice : il consiste à faire ressortir la charge d’intérêts contenue dans les
redevances et à imputer la différence au compte 17
Travail demandé :
1. comptabiliser la signature du contrat au 01/01/N ;
2. comptabiliser le paiement de la redevance au 31/12/N ;
3. indiquer les écritures à passer au journal au 01/01/N et au 31/12/N ;
4. indiquer les écritures à passer lors de la levée d’option au 01/01/N.
EXERCICES
I - Les Jardins de Massoumbou a le choix entre acheter une tondeuse au comptant à
4 080 000 F ou signer un contrat de crédit bail avec le fournisseur dans les conditions
suivantes :
- verser 3 annuités de 1 500 000 (la première étant versée dès la signature du contrat). A la fin
de la 3è année, l’entreprise pourra acquérir le bien en son état contre versement de 500 000.
Le contrat est signé le 20/02/N l’on vous précise que la durée de vie économique de la
tondeuse est de 4 ans. Le taux de la TVA est de 19,25 %
Travail à faire :
1) présenter le tableau de remboursement
2) passer les écritures de crédit bail.
II - Le 1/1/N, la société SODIP a fait l’acquisition d’une machine par crédit bail aux
conditions suivantes :
- valeur de la machine 7 000 000
Travail à faire :
1) déterminer le taux d’intérêt d’emprunt équivalent
2) présenter le tableau d’amortissement de l’emprunt
3) présenter l’analyse comptable des opérations qui résultent de ce contrat de crédit bail de N
à N+3 en supposant qu’à la fin de la durée du contrat
a) l’option est levée
b) l’option n’est pas levée
Travail à faire :
Procéder au traitement comptable de ces opérations sachant qu’on doit appliquer le
retraitement simplifié.
Travail à faire :
Maîtrisant bien le système OHADA, répondez aux questions suivantes :
1) A quelle analyse se réfère le droit comptable OHADA pour la comptabilisation du crédit
bail ?
2) Procéder aux enregistrements comptables au titre de l’exercice N (passer les écritures
comptables au 31/12/N).
3) L’activation du crédit bail est-elle admise en comptabilité OHADA ?
4) Enregistrer la levée de l’option d’achat. Est–ce possible ?
D’après l’article 17 de l’acte uniforme OHADA, la tenue de la comptabilité doit se faire dans
l’unité monétaire légale du pays. Ainsi, les entreprises appartenant à l’espace OHADA qui
sont amenées à réaliser des opérations en dehors de la zone monétaire à laquelle elles
appartiennent sont confrontées aux problèmes de la conversion en unité monétaire légale du
pays de la monnaie étrangère (devise) dans laquelle ces opérations sont réalisées.
Les opérations faites en monnaie étrangère entraînent la constatation du risque de perte ou un
gain du fait d’évolutions des cours entre le début et le règlement final de l’opération.
Application
La société SODIP a acquis un logiciel spécialisé d’un fournisseur en Angleterre
le 13/05/N pour un prix facturé de 4 000 livres anglaises, payable pour 50% au comptant et le
solde à la réception le 22/05/N (cours de la livre, le 05/05/N, 1 livre pour 1 000 Fcfa, le
22/05/N 1 100 Fcfa).
Travail à faire :
Passer au journal des écritures constatant l’acquisition.
1.2. Stocks
Les stocks sont valorisés en fonction du lieu de détention ou acquisition à l’étranger ou zone
CEMAC.
411/52 Clients/Banques X
70 Ventes X
L’écriture ci-dessus est souvent constatée en même temps que l’écriture de règlement des tiers
(fournisseurs)
40/41 Fourniseur/client X
479 Ecart de conversion passif X
A titre exceptionnel, le gain ou la perte résultant à la fin de l’exercice d’un emprunt contracté
ou d’un prêt consenti à l’étranger, pour une période supérieure à un an doit être étalé sur la
durée restant à courir.
Application :
La société SODIP achète une machine de bureau à 24 000 yen japonais (YJ) le
20/10/N payable en 3 tranches égales à savoir : verser immédiatement 8 000 YJ, le reste
payable les 20/12/N et 20/12/N+1.
Les cours du yen s’établissent comme suit :
- 20/10/N : 100 Fcfa = 3,30 YJ
- 20/12/N : 100 Fcfa = 3,10 YJ
- 20/12/N+1 : 100 Fcfa = 3,15 YJ
Travail à faire :
Passer les écritures d’acquisition le 20/10/N; les écritures de règlement de la
2ème tranche le 20/12/N et les écritures d’inventaire le 31/12/N.
Application :
Au 31/12/N la société SODIP a dans sa caisse :
2 000 yens japonais
1 000 dollars américains
Le cours de ces différentes monnaies au 31/12/N sont :
1 yen = 150 Fcfa
1 dollar = 850 Fcfa
Les yens ont été achetés à 160 Fcfa le 15/07/N et les dollars à 700 Fcfa le même jour
Travail à faire :
1) Evaluer ces devises
2) Passer au journal les écritures nécessaires.
EXERCICES
1. COMPTABILITE EN MONNAIE ETRANGERE
L’établissement JETRO installé au Cameroun entretient des relations commerciales avec une
société implantée à l’étranger en Suède. Dans les livres comptables de l’établissement JETRO
au 31 décembre N avant les travaux d’inventaire, il apparaît des données suivantes :
a) Créances à court terme sur clients Suédois, libellées Fcfa 5 700 000
b) Créances à court terme sur clients Suédois, libellées en couronnes :
- 12 000 couronnes au 31/12/N+1 comptabilisées à 89 Fcfa
- 7 000 couronnes au 10/03/N+1 comptabilisées à 98 Fcfa
Travail à faire :
1) Sachant que fin année N le cours de la couronne Suédoise est de 98Fcfa, présenter les
écritures de régularisation nécessaires.
2) Sachant que durant l’année N+1, la couronne a connu les cours suivants :
Que les créances et les dettes figurant au bilan année N sont réglées normalement par banque
aux échéances ; que l’emprunt à long terme ne donne lieu à aucun remboursement durant
l’année, présenter les écritures de l’année N+1 concernant les règlements et régularisations
des dettes et créances.
L’établissement JECOLIA a acheté le 1er juillet 2019, pour son usine située à
Bomono-Littoral, un matériel industriel d’une valeur de 10 millions de Forint financé par un
emprunt d’un montant équivalent contracté le 01/07/N et remboursable par amortissement
constant sur une période de 5 ans selon le mode dégressif (retenir un coefficient de 2). Le
fournisseur est réglé pour 60% de la facture le 30/09/N.
Le solde sera réglé en janvier N+1. Le comptable a comptabilisé uniquement les
encaissements et décaissements dans un compte d’attente. Il souhaite minimiser la provision
pour perte de change.
I- GENERALITES
1.1- Définition
La fusion est une opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés décident de regrouper leurs
moyens d’exploitation. Elle se matérialise par la création d’une nouvelle société ou par
absorption d’une société préexistante.
Société A
Société B
Société K
Société C
Société D
Société A
Société B
Société D
Société C
Société D
1.1.3.1- La scission
C’est le contraire de la fusion, car le patrimoine d’une société dite scindée ou démembrée est
partagé entre plusieurs autres existantes ou nouvelles. Cette opération s’analyse :
* Pour la société scindée ou démembrée : en une liquidation et en un partage avec
attribution des parts ou des titres créés par les sociétés absorbantes et les sociétés nouvelles
aux anciens associés de la société scindée.
*Pour les sociétés absorbantes : en une augmentation du capital par apports en nature.
* Pour les sociétés nouvelles : en une constitution avec apport en nature.
Société A Société A
Société C
Société K
Société D
Société B Société B
Avant la scission
La société K est scindée au Après
profit des sociétés anciennes A et B et au profit des nouvelles
la scission
sociétés C et D.
Société A Société B
Ce contrat fait l’objet d’un dépôt au greffe du tribunal du siège social de chaque société et de
la publicité par insertion dans le journal d’annonces légales.
Application
La valeur mathématique de chacune des sociétés participant à la fusion est :
- 13 520 F pour la société ND qui absorbe la SARL RUBEN ;
- 10 140 F pour la SARL RUBEN absorbée.
Le capital de la SA ND est constitué de 5 000 actions de 10 000 F et celui de la SARL
RUBEN de 8 000 parts de 6 000 F.
TAF :
1) Calculer le rapport d’échange de deux manières et l’interpréter.
2) Déterminer le nombre d’actions à émettre par la SA ND pour échanger les 8 000 parts de la
SARL RUBEN.
3) De combien la SA ND doit augmenter son capital ? Déduire la prime de fusion.
Solution
1) Détermination de la parité d’échange (PE).
Société absorbante : SA ND ; Société absorbée : SARL RUBEN.
Remarque : les comptes de dettes seraient débités en cas de moins-values et crédités en cas
de plus-values. La contrepartie de ces deux cas sera : 138.. « Résultat de fusion ».
Présentation du bilan permettant le calcul du droit des associés, car la plupart des comptes
sont soldés et il ne reste que les comptes tels que : le capital, les réserves, le report à nouveau,
les actions, la trésorerie et le résultat de fusion.
ACTIF PASSIF
Postes Montants Postes Montants
Actions de la société A Capital X1
absorbante B Réserves X2
Trésorerie nette Report à nouveau X3
Résultat (+ ou -) X4
Total A+B Total X1+X2+X3+X4
- Règlement de la soulte
Compte à débiter Comptes à créditer
47121 : Créditeurs divers (soulte à régler aux associés x 521 : Banque locale X
de absorbée) 531 : Compte courant postal X
571 : Caisse x
- Ecritures d’ordre
Compte à débiter Compte à créditer
1012 : Capital souscrit, appelé, non x 1013 : Capital souscrit, appelé, versé, non amorti
x
versé
- Annulation des dettes et créances réciproques entre les deux sociétés qui ont fusionné
Compte à débiter Compte à créditer
Compte de dettes x Compte de créances x
Remarque :
Cas n° 1 : Réalisation d’une fusion-absorption lorsque les sociétés intéressées sont
indépendantes.
Application
La SA PAPY (10 000 actions de 10 000 F) absorbe la SA MAMY (3 000 actions de 10 000 F)
sur la base des bilans suivants :
Société PAPY au 31/12/2011 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Postes Brut A/P Net Postes Montants
Immobilisations 150 000 30 000 120 000 Capital social 100 000
Corporelles 25 000 25 000 Réserves 42 000
Marchandises 21 500 1 500 20 000 Fournisseurs 38 000
Clients 15 000 15 000
Banque
Totaux 211 500 31 500 180 000 Totaux 180 000
TAF :
1 – Préciser les modalités de fusion.
2 – Passer les écritures dans les livres de la SA PAPY et la SA MAMY.
3 – Présenter le bilan de liquidation et le bilan de la SA PAPY après fusion.
4 - Passer les écritures du partage du bilan de liquidation de la SA MAMY.
Cas n° 2 : Fusion-absorption quand la société absorbante détient les titres de la société
absorbée
Ici, on commence par évaluer la société absorbée, parce que les plus ou moins-value sur les
actions de l’absorbée doivent être prises en compte dans l’évaluation de la société absorbante.
Dans le cas d’espèce, on aura à faire à la fusion renonciation et/ou à la fusion allotissement.
Application
La SA ONCLE (2 500 actions de 20 000 F) absorbe la SA TANTE (2 000 actions de 10 000
F) sur la base des bilans suivants :
Société ONCLE au 31/12/2014 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Immobilisations corporelles 100 000 17 000 83 000 Capital social 50 000
Titres (actions SATANTE) 5 000 5 000 Réserves 46 300
Marchandises 6 000 6 000 Fournisseurs 15 800
Clients 18 000 18 000 Emprunts 2 500
Banque 2 000 2 000 Ecarts de conversion passif 1 200
Ecarts de conversion actif 1 800 1 800
Totaux 132 800 17 000 115 800 Total 115 800
TAF :
Répondre aux questions suivantes en supposant d’une part, qu’il s’agit d’une fusion
renonciation et d’autre part, que c’est la fusion allotissement.
1 – Présenter les calculs financiers.
2 – Passer les écritures dans les 2 comptabilités.
3 - Passer l’écriture éliminant la dette et créance réciproque.
4 - Présenter le bilan avant liquidation de la SA TANTE.
Remarque :
Dans la fusion allotissement, la SA ONCLE a reçu une partie des immobilisations et
l’intégralité de la trésorerie dans le cadre du partage de l’actif de la SA TANTE.
Cas n° 3 : Fusion-absorption lorsque la société absorbée détient les titres de la société
absorbante
Dans cette situation, on commence par évaluer la société absorbante, car les plus ou moins-
values réalisées seront prises en compte dans l’évaluation de la société absorbée.
Dans l’acte de fusion, la société absorbée peut envisager l’une des solutions suivantes afin
d’éviter que la société absorbante détienne ses propres titres :
- La société absorbée vend préalablement les titres de l’absorbante qu’elle détient et apporte le
produit de cette vente comme les autres éléments du fonds de la société ;
- La société absorbante augmente son capital avec tous les éléments du fonds de la société
absorbée y compris ses propres titres et par la suite, procède immédiatement à la réduction de
son capital à due concurrence ;
- La société absorbée apporte son patrimoine, exclut des titres de la société absorbante.
Application
La SA TATA au capital de 100 000 000 F (actions de 10 000 F) absorbe la SA LOLO au
capital de 60 000 000 F (actions de 20 000 F). La SA LOLO détient 2 000 actions de la SA
TATA acquises à 12 500 F. la valeur d’échange des actions est considérée comme égale à la
valeur tirée des derniers bilans établis compte tenu d’une réévaluation des immobilisations :
- pour la SA TATA : 125 000 000 F ;
- pour la SA LOLO : 74 000 000 F.
Société TATA au 31/12/2013 (en 103 FCFA)
ACTIF PASSIF
Immobilisations Corporelles 150 000 45 000 105 000 Capital social 100 000
Marchandises 12 000 12 000 Réserves 40 000
Clients 50 000 50 000 Fournisseurs 30 000
Banque 3 000 3 000
Total 215 000 45 000 170 000 Total 170 000
TAF :
Faire les travaux relatifs de cette fusion en supposant tour à tour :
a) La société absorbée apporte l’intégralité de son patrimoine.
b) La société absorbée apporte son actif et passif hormis les titres de participation de la SA
TATA qu’elle détient (tenir compte de la soulte).
1 – Préciser les modalités de fusion.
2 – Passer les écritures dans les 2 comptabilités.
Application
La SA GARSON au capital de 250 000 000 F (actions de 10 000 F) absorbe la SA FILLE au
capital de 120 000 000 F (actions de 20 000 F).
- La SA GARSON détient 1 700 actions FILLE acquises pour 39 525 000 F ;
- La SA FILLE détient 1000 actions GARSON acquises pour 10 607 000 F ;
- La fusion est réalisée sur la base des derniers bilans établis compte tenu des valeurs de
fonds de commerce non comptabilisées jusqu’alors et estimées à :
* pour la SA GARSON : 50 111 000 F ;
* pour la SA FILLE : 5 771 000 F.
* et une moins-value sur les immobilisations corporelles de la SA FILLE car elles ont été
surévaluées de 9,5%.
TAF :
1 – Préciser les modalités de fusion.
2 – Passer les écritures dans les 2 comptabilités.
OPERATIONS ASSIMILEES
Application
L’assemblée générale extraordinaire de la société anonyme GEA décide de céder un secteur
de son activité à une autre société anonyme GAPMO sur la base des informations suivantes
relevées au contrat d’apport partiel d’actif.
Travail à faire :
1- Déterminer les apports de GEA ;
2- Déterminer le nombre d’actions à émettre par GAPMO ;
3- Ecritures au journal de GEA et de GAPMO.
Le droit comptable OHADA à travers l’article 35 de l’acte uniforme prescrit l’inscription des
éléments du patrimoine en comptabilité à leur coût historique. Les tendances inflationnistes
observées dans les états entrainent une distorsion entre les coûts historiques figurant dans les
bilans et les valeurs actuelles des immobilisations.
L’évaluation au coût historique entraine une sous évaluation des éléments immobilisés face à
cette situation, les pouvoir publics peuvent autoriser, voire imposer une réévaluation des
éléments du bilan de l’entreprise.
Les éléments de l’actif et du passif objet de la réévaluation, sont tous ceux qui, à la date de la
réévaluation, ne sont pas exprimés en unités monétaires du moment. Il convient de distinguer
les éléments « monétaires » des éléments « non monétaires».
On distingue :
- La méthode indiciaire
- La méthode des coûts actuels
Application
Au 31 /12/ N, un matériel acquis par l’entreprise SODIP au début de l’année
N-4 pour une valeur de 12 000 000 Fcfa et amortissable au taux constant de 10% est réévalué.
La réévaluation est légale et l’indice à appliquer à toutes les valeurs comptables est de 1,6
Travail à faire
Sur ce plan, la réévaluation génère un surplus de valeur (une ressource) qui ne représente pas
un profit de l’entreprise, car c’est une augmentation purement nominale de l’expression
monétaire des capitaux propres.
L’écart de réévaluation n’est comptabilisé ni dans le résultat, ni dans les réserves dont
l’origine est constituée par des bénéfices, mais une subdivision du compte « 10 capital ».
L’écart de réévaluation connaît des sorts différents suivant qu’il s’agit d’une réévaluation
légale ou libre.
- Pour la réévaluation légale, le texte autorisant la réévaluation définit le sort fiscal
réservé à l’écart de réévaluation.
- Pour la réévaluation libre, l’écart de réévaluation est imposable comme un bénéfice
tant qu’une disposition du code général des impôts (CGI) ne l’exempte pas de cet
impôt.
L’écart de réévaluation est assimilé aux capitaux propres avec toutes les conséquences que
cela implique. Il ne peut pas être utilisé pour amortir les pertes de l’exercice de réévaluation,
puisque sa nature n’est pas un profit. Il ne peut être distribué, sa distribution entraînerait le
délit de « distribution de dividendes fictifs ».
Il peut être incorporé, en tout et partie au capital social.
1) l’entreprise SODIP a acquit le 1er janvier N, un terrain pour 8 000 000 Fcfa.
Elle a réévalué ce terrain le 31/12/N +6 en portant sa valeur à 11 000 000 Fcfa. Le terrain est
cédé en juin N +8 au prix de 12 500 000 Fcfa.
Travail à faire :
Enregistrer ces opérations dans les livres de SODIP.
2) Un matériel d’exploitation est acquis pour 24 000 000 Fcfa le 1er janvier N-5 et est
amortissable au taux constant de 8%. Il est réévalué à la fin de l’année N.
Travail à faire :
a) passer les écritures de réévaluation légale en appliquant le coefficient de 1,8.
b) Passer les écritures dans le cadre de la réévaluation libre, sachant qu’on estime à 11 000000
Fcfa HT la valeur de gestion, la rémunération d’intermédiaire à 12% HT de la valeur évaluée,
et les frais d’acte de 500 000 Fcfa TTC.