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TECHNIQUE D’IMPOSITION

CONTENTIEUX FISCAL

PLAN DU COURS
I/ GENERALITES SUR LES IMPÖTS
II/ TECHNIQUE D’IMPOSITION
III/ CONTENTIEUX FISCAL
IV/ CAS DE SYNTHESE
I/ GENERALITES
A°) DEFINITION ET RÖLE DE L’IMPÖT
B°) LE SYSTEME FISCAL IVOIRIEN
C°) DIFFERENTS REGIMES D’IMPSITION
D°) LES NATURES D’IMPÖTS

II/ TECHNIQUE D’IMPOSITION


A°) DEFINITION
B°) LA MATIERE IMPOSABLE
C°) LA LIQUIDATION DE L’IMPÖT
D°) LE RECOUVREMENT DE L’IMPÖT

III/ CONTENTIEUX FISCAL


A°) DEFINITION
B°) DIFFERENTS TYPES DE CONTENTIEUX
1) LE CONTENTIEUX DE L’ASSIETTE
2) LE CONTENTIEUX DU RECOUVREMENT
C°) LES RECOURS CONTENTIEUX
1) LE RECOURS ADMINSITRATIF
2) LE RECOURS JURIDICTIONNEL
I/ GENERALITES SUR LES IMPÖTS
L’Etat n’a ni plantation, ni commerce, ni industrie, ni non plus une source de
revenu provenant d’une activité lucrative. Pourtant, il doit faire face à ses
obligations régaliennes. Il s’appuiera sur la population (qu’elle soit nationale ou
étrangère) pour trouver des ressources nécessaires à sa politique de
développement. En terme vulgaire, on dira que l’Etat vit sur le dos des citoyens,
il serait alors qualifié de « parasite ». Où trouve-t-il alors les moyens de sa
politique ? L’Etat dispose de deux types de ressources financières : les
ressources externes provenant des partenaires extérieurs dont les institutions
financières internationales (Banque Mondiale, FMI, les institutions régionales
telles que la BAD, la BOAD…) et les ressources internes composées
essentiellement des produits de la fiscalité intérieure et de la fiscalité de porte.
L’impôt et les taxes diverses constituent la principale source de recettes de l’Etat
au niveau interne. Qu’est-ce que l’impôt et quel rôle joue-t-il ?

A/ DEFINITION ET RÖLE DE L’IMPÖT


A1 : DEFINITION DE L’IMPÖT
L’impôt est une prestation pécuniaire requise des personnes physiques et
morales selon leurs facultés contributives, par voie d’autorité, à titre définitif,
sans contrepartie directe, afin de couvrir les charges de l’Etat.
Il est institué par la loi, donc a un caractère légal : Le Parlement vote la loi et
consent l’impôt (article 93 de la Constitution ivoirienne de 2016) ; La Loi fixe
les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des
impositions de toute nature (article 101 de la Constitution).
A2 : RÖLE DE L’IMPÖT
L’impôt joue un rôle primordial dans la vie d’un Etat. Il sert à soutenir la
politique économique et sociale, en un mot, il participe au développement du
pays. L’impôt permet de couvrir les charges de l’Etat. Il donne alors à l’Etat, les
moyens de sa politique. Nous analyserons deux principaux rôles de l’impôt :
a) Rôle budgétaire et économique

L’impôt sert à alimenter le budget de l’Etat afin que celui-ci couvre les charges
qui lui incombent. Il permet à l’Etat de soutenir l’économie en créant et en
étendant les infrastructures indispensables à l’éclosion des activités du secteur
public et privé.
b) Rôle politique et social

L’impôt offre à l’Etat les ressources nécessaires lui permettant de mener à bien
sa politique de développement. Il donne à l’Etat les moyens de recrutement et de
paiement des agents de l’Administration. C’est un important instrument dont
dispose l’Etat pour mobiliser les ressources internes afin de faire face à la dette
intérieure relançant alors la politique de l’emploi et la richesse. L’impôt
participe également au remboursement de la dette extérieure. C’est enfin un
vecteur de soutien aux collectivités centralisées, décentralisées et déconcentrées
ainsi qu’au secteur privé.
Exemple : l’enseignant ou le médecin du public, et en général, le fonctionnaire
est pris en charge par l’Etat sans que celui-ci ne demande un franc au citoyen
pour rémunérer ce personnel-là.
B°) LE SYSTEME FISCAL IVOIRIEN
Le système fiscal ivoirien est un système déclaratif, c'est-à-dire que le
contribuable prend sur lui la responsabilité de déclarer son impôt à payer. Le
contribuable détermine la base imposable, liquide l’impôt et le paie dans les
caisses du Trésor. Toutefois, l’Administration se réserve le droit de contrôler
cette déclaration. L’Administration fiscale examine la sincérité de la déclaration.
L’impôt calculé et payé par le contribuable est-il celui qui devrait être acquitté ?
D’où le contrôle, même si le redevable paraît être de bonne foi.

C°) DIFFERENTS REGIMES D’IMPOSITION


Depuis l’annexe fiscale à la loi de Finances N° 2020-972 du 23 Décembre 2020
portant Budget de l’Etat pour l’année 2021, entrée en vigueur le 8 janvier 2021,
le dispositif fiscal ivoirien a connu une profonde réforme. De nouveaux régimes
ont vu le jour, faisant intervenir une fiscalité applicable aux petites et moyennes
entreprises. De nouvelles dispositions ont été introduites dans notre système
fiscal. Un grand bouleversement.
Il existe, en l’état actuel de notre législation fiscale, cinq régimes d’imposition.
- La Taxe communale de l’Entreprenant
- La Taxe d’Etat de l’Entreprenant
- Le Régime des microentreprises
- Le réel simplifié d’imposition
- Le réel normal d’imposition.
C1 : Les 3 premiers régimes :
- La Taxe communale de l’Entreprenant
- La Taxe d’Etat de l’Entreprenant
- Le Régime des microentreprises

a) LA TAXE COMMUNALE DE L’ENTREPRENANT

La Taxe communale de l’Entreprenant se substitue à la Taxe forfaitaire


des petits commerçants et artisans et s’applique aux contribuables dont le
chiffre d’affaires annuel est inférieur à 5 millions de francs toutes taxes
comprises.
La gestion de cette taxe relève de la compétence des collectivités
territoriales, mais sous l’encadrement technique de la Direction générale
des Impôts.
L’ordonnance n°61-123 du 15 avril 1961 portant création d’une taxe forfaitaire
des petits commerçants et artisans a été modifiée par les textes subséquents et
aménagée comme suit :
Article 1 alinéa 1er de l’ordonnance.
« Il est institué une taxe communale de l’Entreprenant représentative de la
contribution des patentes et des licences, des taxes communales, de la
contribution à la charge des employeurs, de l’impôt sur les traitements et
salaires, à l’exclusion des autres retenues à la source. »
Article 2 modifié :
« La taxe communale de l’Entreprenant est due par les contribuables qui
réalisent un chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises inférieur ou égal à
5 000 000 de francs. »
Article 4 nouvellement rédigé comme suit :
« La taxe communale de l’Entreprenant est calculée annuellement et payée
mensuellement par fraction de douzième.
Elle est assise sur le chiffre d’affaires annuel réalisé ou prévisionnel auquel sont
appliqués les taux suivants :
- 2% pour les activités de commerce ou de négoce
- 2,5% pour les autres types d’activités, y compris les prestations de
services.
En ce qui concerne les commerçants, artisans et les façonniers exerçant leur
profession en étalage dans les rues, sur les marchés ou en ambulance et qui
réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 1 200 000 F, le conseil
municipal de la localité concernée peut les autoriser à acquitter une taxe
journalière dont il détermine l’assiette et la quotité. »

CAS PRATIQUES : N° 1
Analysez la situation des contribuables suivants et si possible déterminez
leur impôt.
1) Monsieur Fousseini est un maçon réalisant des maisons de grand standing.
Il a pu avoir un chiffre d’affaires de 4 500 000 en N-1.
2) L’Entreprise « génie en entretien froid » est spécialisée dans l’entretien et
la pose de climatiseur. Elle a déclaré un chiffre d’affaires prévisionnel de
4 700 000 et souhaiterait avoir sa situation fiscale.
3) Madame Diallo est une commerçante de pagnes. En 2021, elle a réalisé un
chiffre d’affaires de 5 000 000.
4) Boby Solo est vendeur de divers articles de portables (fourreaux,
chargeurs, écouteurs, anti chocs…) sur un étalage au marché. Il réalise un
chiffre d’affaires de 1 150 000.
5) Mademoiselle Soro Huguette a un restaurant à Petit Paris. L’estimation
faite de ses affaires cumulées est de 4 800 000 et elle emploie 6 jeunes
filles rémunérées à 4 000 par jour chacune.
6) Garba est un nigérien, il est spécialisé dans la revente des fûts et bidons
récupérés auprès de la société de production de l’huile. En 2021, il a fait
une affaire de 6 500 000 f.
7) Madame Sita est spécialisée dans l’entretien et le lavage des sachets
récupérés. Elle les reçoit de différents clients et perçoit sur un sachet
nettoyé 1000 f. En 2021, elle a réalisé pour cette affaire la somme de
3 800 000. Elle compte accroître ce chiffre à 10 000 000 de F en fin 2022.
8) Aboulaye « le Choco » est un jeune qui possède un magasin de vente de
beurre de Karité et du miel. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 1 195 000
en 2021.
9) Yéo Brahima est électricien en bâtiment. il emploie 3 employés dont le
salaire est de 65 000 par employé et par mois. Il a eu des contrats avec la
Mairie et le Conseil Régional en 2021. Tous ces travaux lui ont valu la
somme de 4 900 000 F
10) Tahirou est vendeur de pièces motos. Il a déclaré un chiffre
d’affaires prévisionnel de 5 800 000 f.
b) LA TAXE D’ETAT DE L’ENTREPRENANT

Cette taxe se substitue à l’Impôt synthétique et est due par les


contribuables dont le chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises est
compris entre 5 millions et 50 millions
La gestion des contribuables assujettis à cette taxe relève de la
compétence des services de la Direction générale des Impôts.

Article 72 du CGI
Il est établi une taxe d’Etat de l’Entreprenant qui se substitue à la patente,
à l’impôt sur les bénéfices et à la taxe sur la valeur ajoutée.
Personnes imposables
Article 73 du CGI
Les personnes physiques ou morales dont le CATTC est compris entre
5 000 001 de francs et 50 000 000 de francs.
Les chiffres d’affaires limites prévus au paragraphe premier sont ajustés au
prorata du temps d’exploitation, pour les contribuables qui commencent ou
cessent leurs activités en cours d’année.
Taux
Article 77 du CGI
5% sur le chiffre d’affaires annuel TTC réalisé par le contribuable ou sur le
chiffre d’affaires prévisionnel déclaré.
4% pour les contribuables exerçant des activités de commerce ou de négoce.
Article 80 du CGI
Pour les adhérents des centres de gestion agréés, le montant de la taxe est
réduit de moitié durant toute la période d’adhésion au centre.
En d’autres termes les taux appliqués sont réduits de moitié

Le paiement de cette taxe est libératoire de tous les autres impôts et taxes,
à l’exclusion des impôts sur les salaires, salaires, pensions et rentes
viagères (ITS) et des retenues à la source.
CAS PRATIQUES. N° 2
Analysez la situation fiscale des contribuables suivants, si possible
procéder au calcul de leur impôt.

1) La société du Nord exploite des grains de coton. En 2021, elle a réalisé un


chiffre d’affaires de 39 500 000 F
2) La Coopérative « les jeunes du Nord » est spécialisée dans la collecte et
vente de noix de cajou à l’export. En 2021 elle a réalisé un chiffre
d’affaires de 49 500 000 F. Elle emploie 10 employés, chacun étant
rémunéré à 75 000f par mois.
3) Moto pour tous est un magasin de vente de moto de toutes marques situé
au quartier du commerce. Ce magasin est adhérent au CGA depuis 2018.
Ces ventes en 2021 sont de 50 000 000 f pour des achats de 42 000 000 de
f.
4) Mr Seydou est vendeur agréé des huiles de moteurs des machines de
traitement d’eau usée. Il est géré par le cabinet comptable « voix
tranquille ». Il a déclaré un chiffre d’affaires prévisionnel de 49 000 000.
5) Monsieur Silué est commerçant à la gare d’Abidjan à Korhogo. Il vend
diverses marchandises. Il a réalisé un chiffre d’affaires toutes taxes
comprises de 49 975 000 en 2021. La TVA qui a grevé ses ventes est de
17 800 000. Il emploie 2 travailleurs à 70 000 f l’un,par mois.
6) Namogo a une société d’entretien et de pose de climatiseur. Il a
l’exclusivité de marché de services publics et parapublics. En 2021 il a
effectué des travaux de 50 000 000f et reçu comme paiement
27 000 000F. Namogo est encadré par un Centre de Gestion agréé.
7) Mme Nouho fait de l’intermédiation dans la conclusion des marchés
moyennant une commission. En N-1, elle a pu conclure des marchés d’un
montant de 250 000 000. Ses prestations s’élèvent à 38 000 000 de F. Elle
a dépensé en déplacement, en téléphone et autres charges la somme de
18 000 000.
8) Mr Khalil est spécialisé dans le commence de carreaux et sanitaires. En
2021, il a vendu 27 000 000 de carreaux et 22 500 000 de sanitaires. Il
était adhérent au CGA jusqu’en 2019, date à laquelle il n’a pas renouvelé
son contrat avec le CGA.
9) Mr Aziz a créé une structure de pompage d’eau souillée à reverser à la
grande rivière après traitement. Il a signé un contrat avec le Conseil
régional. Les travaux seront exécutés à hauteur de 150 000 000 de F. En
2020 il a exécuté pour 60 000 000. En 2021, Il en exécute pour
50 000 000 pour un paiement de 46 000 000f. Pour 2021, il a reçu une
avance de 17 000 000.
10) De jeunes du Nord de la diaspora se regroupent et créent une SARL
spécialisée dans la vente en l’état de karité et la transformation d’une
bonne quantité. En 2021, la SARL a vendu en l’état 30 000 000 de karité
et 20 000 000 de karité transformé. Ces jeunes ont adhéré au CGA en
début 2020.

c) REGIME DES MICROENTREPRISES


Personnes visées
Il s’agit des contribuables dont le chiffre d’affaires annuel toutes taxes
comprises se situe entre 50 000 001 de f et 200 000 000 de f sans distinction
de la nature de l’activité exercée. (Article 71 bis du CGI)
La gestion de ces contribuables relève de la compétence de la DGI.
Les personnes soumises à cet impôt ont la possibilité d’opter pour le Régime
du réel simplifié lorsqu’elles réalisent un chiffre d’affaires toutes taxes
comprises d’au moins 100 000 000 de F. (Article 71 ter du CGI)
Détermination de l’impôt des microentreprises
Pour le calcul de cet impôt, il est fait application du taux de 6% au chiffre
d’affaires annuel toutes taxes comprises.
Ce taux est ramené à 4% pour les adhérents des centres de gestion agréés
(CGA).
Cette taxe est calculée annuellement et payée mensuellement par versement
de douzième de l’impôt annuel au plus tard le 10 du mois suivant.
La cotisation due au titre de l’impôt des microentreprises est libératoire de
tous les autres impôts et taxes à l’exclusion des impôts sur les traitements et
salaires, pensions et rentes viagères (ITS), aussi bien à la charge des salariés
que de l’employeur et des retenues à la source.

CAS PRATIQUES N° 3
Analysez les situations suivantes au regard du régime d’imposition et de
l’impôt à payer.
1) Daouda est un couturier professionnel, il cout des costumes, des
ensembles hommes et dames et vend également des accessoires
d’habillement (ceintures, chaussures, bracelets, montres de qualité…) En
2021, il réalise les opérations suivantes : Couture et vente de costumes
75 000 000, d’ensembles dames 50 000 000, d’ensembles et chemises
hommes 60 000 000 et la vente de divers articles 10 000 000.
2) Mlle Silué tient un restaurant de luxe au quartier résidentiel de Korhogo.
Elle réalise des mets africains, européens et asiatiques. En 2020, elle
réalise une affaire de 90 000 000. Elle a étendu en 2021, son activité à la
livraison de plats en entreprise et dans les bureaux de l’Administration les
midis. Consommation sur place : 80 000 000, livraison de plats :
25 000 000, Cérémonies et autres manifestations : 17 000 000. Mlle Silué
emploie un personnel qualifié. 17 employés dont le minimum de salaire
mensuel est de 75 000 F.
3) Mme Yéo est commerçante. Elle vend les friperies de premier choix. En
N-1, elle a réalisé une vente de 120 000 000. Pour bien mener son activité,
elle s’est entourée des services d’un Centre de gestion agréé (CGA)
4) La SARL Choco est une société de droit ivoirien. Elle est située à
Ouangolo. Elle réalise des opérations en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.
Spécialisée dans l’installation et l’entretien des coffres forts, la Sarl
Choco a fait les affaires suivantes : Installation de coffre-fort à Abidjan,
Bouaké, San Pedro et Ouanglo en 2021 : 175 000 000. Entretien de
coffre-fort à Ouaga et Koudougou : 15 000 000. La Sarl Choco souhaite
évoluer à un régime du réel. Cette société est encadrée par le cabinet
comptable Les Oliviers.
5) Mr Coulibaly est vendeur de motos au marché de Korhogo. En 2021, il a
réalisé une vente de 90 000 000 pour des achats de motos de 80 000 000.
Il se retrouve avec un bénéfice brut de 10 000 000.
6) La Coopérative du Nord est dirigée par Soro Nifoungo. Elle est
spécialisée dans la recherche et la passation des marchés entre les clients
ivoiriens et étrangers avec les paysans des savanes. Activité principale :
vente de l’anacarde. En N-1, cette coopérative a pu trouver un marché de
600 000 000 aux paysans moyennant un reversement de 150 000 000 de
commissions. Les dépenses globales de cette structure s’élèvent à
7 500 000 dont le paiement des salaires. Elle s’est attaché les services
d’un CGA.
7) Benkady sport est une structure spécialisée dans la vente des articles de
sport. En 2021, elle a vendu des maillots, des chaussures de sport et des
Tshirt VIP d’un montant de 49 000 000.
8) Les femmes capables est une structure qui regroupe une cinquantaine de
femmes pour lutter contre la pauvreté. Chaque femme apporte son produit
agricole qui est vendu par la structure qui lui accorde 80% de la vente. En
2021 la structure a réalisé une affaire de 180 000 000.
9) La Coopérative Bi éh Bi est spécialisée dans la collecte des produits tels
que le Karité, l’anacarde pour les vendre aux différents clients. Cette
structure ne produit pas. En N-1, elle a réalisé les affaires de 79 000 000.
10) Petit Adama est un électricien bâtiment. Il travaille principalement
avec l’Etat et les collectivités territoriales. Il vend également le matériel
d’électricité à différents clients. Activités réalisées en 2021 : Travaux
effectués : 130 000 000, ventes diverses : 10 000 000.

C2 : LES REGIMES DU REEL


Il en existe deux :
- Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI)
- Le régime du réel normal d’imposition (RNI)

a) LE REGIME DU REEL SIMPLIFIE D’IMPOSITION (RSI)


L’ancien dispositif fiscal prévoyait en son article 45 que le régime du RSI
s’appliquait aux personnes physiques ou morales réalisant un chiffre
d’affaires annuel, toutes taxes comprises, compris entre 50 000 000 et
150 000 000 de f.
Le nouveau dispositif, entré en vigueur le 8 janvier 2021 impose les seuils de
chiffre d’affaires pour le RSI à minima 200 000 000 et maxima 500 000 000.
Contribuables relevant de ce régime ne sont pas autorisés à adhérer à un
CGA.
Il est à rappeler que le régime du RSI voit les impôts éclatés : la patente, la
TVA, l’impôt BIC, c’est-à-dire que chaque impôt est calculé différemment.
L’IMF
L’IMF ou l’impôt minimum forfaire se calcule sur la base du chiffre
d’affaires et du taux. Ainsi la cotisation d’IMF due au titre d’un exercice
comptable donné est égale à 0.5% du chiffre d’affaires TTC de cet exercice.
Cette cotisation ne peut être inférieure à 3 000 000 de F. Pour les stations –
services et les distributeurs de gaz butane, ce montant est ramené à 500 000
Condition d’exigibilité de l’IMF :
L’IMF est exigible dans l’un de ces deux cas :
a) Lorsque l’impôt BIC est inférieur à l’IMF
b) Lorsque le montant cumulé des impôts et taxes dus au titre de
l’exercice, hors impôt de tiers, est inférieur au montant maximum de
l’impôt des microentreprises déterminé sur la base du seuil supérieur
du chiffre d’affaires du régime des microentreprises.
L’article 33 de l’annexe fiscale 2021 apporte un grand aménagement en
matière de l’Impôt minimum forfaitaire(IMF). En effet, le montant cumulé
des impôts et taxes, hors impôts de tiers, acquitté par une entreprise au RSI,
ne peut être inférieur au maximum de l’impôt dû par une entreprise au
régime des microentreprises. En clair, le montant total des impôts et taxes
acquittés par un contribuable au RSI ne doit pas être inférieur à l’impôt dû
par un contribuable du régime de microentreprise. Si c’est le cas il y aura une
régularisation à faire.
Ainsi le cumul des impôts et taxes acquittés plus le minimum de perception à
acquitter, lorsque l’IMF est dû pour les contribuables au RSI ne peuvent pas
être inférieurs à 200 000 000 x 4% = 8 000 000 de F.
Lorsque l’IMF est dû à raison du cas b) ci-dessus, le minimum de perception
est majoré de la différence entre le montant cumulé des impôts et taxes dus
au titre d’un exercice et le montant maximum de l’impôt de l’impôt des
microentreprises déterminé sur la base du seuil supérieur du chiffre d’affaires
du régime des microentreprises ( 200 000 000 x4% = 8 000 000)
CAS PRATIQUES N°4
Analysez les situations suivantes au regard du régime de RSI
1) Mme Kofi possède un magasin de chaussures ; elle réalise un chiffre
d’affaires de 150 000 000 par trimestre.
2) La société BOZ a réalisé au cours de l’exercice précédent un CATTC de
250 000 000. Elle est spécialisée dans la vente de crème.
3) La SARL Kilimo fabrique et vend des meubles de bureau : son CATTC
annuel est de 650 000 000 F.
4) Moussa est revendeur de carreaux. En 2021, il a réalisé un chiffre
d’affaires hors taxes de 180 000 000
5) La société, la perle des lagunes produit des crustacés qu’elle vend
localement et exporte.

CA à l’exportation : 380 000 000


CA vente locale : 160 000 000
6) Mr Mamadou est réparateur de climatiseur ; il a obtenu auprès de
l’administration un marché d’entretien et de maintenance de climatiseurs,
qui s’élève à 300 000 000 TTC. Il a pu exécuter pour 210 000 000 et a
reçu un paiement de 92 000 000.
7) Les seigneurs de la route est une entreprise individuelle dans le domaine
de l’entretien routier. L’Etat lui a octroyé le marché de reprofilage de
routes. Il a 300 kms de piste à faire pour un montant de 850 000 000. Les
travaux débuteront dans une semaine à l’arrivée des machines.
8) La société la belle vue est spécialisée dans la vente de lunetterie. En 2021
elle réalise les opérations suivantes:
Chiffre d’affaires TTC 450 000 000
Bénéfice fiscal : 11 500 000
9) Mr BOZ est entrepreneur en bâtiment ; sa situation se présente comme
suit :

Mandatement (TRESOR) : 280 000 000


Paiement effectif : 137 000 000
10) Mamie KOKO tient un restaurant et un petit hôtel de 12 chambres. En fin
d’année 2021, ses comptes lui donnent les éléments suivants :
Restaurant : 70 000 000
Hôtel : 40 000 000
11) Kahiser est un exploitant de ressources sauvages qu’il vend aux chinois. Au
cours de l’année 2021, il réalise les opérations suivantes : Chiffre d’affaires
490 000 000 ; Bénéfice fiscal 14 000 000, Patente 8 000 000, Part employeurs
3 800 000.
12) Calculez l’impôt maximum d’un contribuable relevant du régime des
microentreprises et adhérent de CGA. Calculez l’IMF d’un contribuable relevant
du RSI ayant réalisé un Chiffre d’affaires de 490 000 000. Calculez l’impôt BIC
d’un contribuable au RSI ayant fait un bénéfice fiscal de 10 750 000. Que
retient-on comme impôt à Payer (IMF ? Impôt BIC ?)
13) L’entreprise Choco est au RSI. Elle réalise un chiffre d’affaires annuel TTC
de 350 000 000 au cours de 2021. Elle acquitte au titre de l’année un montant
cumulé des impôts et taxes (Patente, BIC/IMF, contribution employeur) hors
impôt de tiers, de 6 400 000. Montant cumulé des impôts et taxes professionnels
devant être acquitté 10 000 000. Quelle sera alors la régularisation à effectuer au
titre de l’année ?
14) la société Allons y vite est au RSI. Elle réalise un CATTC annuel de
250 000 000 en 2021. Elle acquitte un montant cumulé des impôts
professionnels (Patente, BIC/IMF, contribution employeur) hors impôts de tiers,
de 10 500 000. Analysez sa situation au regard de la régularisation en matière
d’IMF.

c) LE REGIME DU REEL NORMAL D’IMPOSITION (RNI)

Le nouveau dispositif fiscal, entré en vigueur le 8 janvier 2021, prescrit


comme relevant du RNI, les contribuables ayant un chiffre d’affaires TTC
annuel supérieur à 500 000 000 de F.

L’IMF
Comme au RSI, le calcul de l’IMF respecte les mêmes règles ; 0,5% du
CATTC annuel. Cette cotisation ne peut être inférieure à 3 000 000 de F.
Pour les stations–services et les distributeurs de gaz butane, ce montant
est ramené à 500 000.

Condition d’exigibilité de l’IMF :


L’IMF est exigible dans l’un de ces deux cas :
a) Lorsque l’impôt BIC est inférieur à l’IMF
b) Lorsque le montant cumulé des impôts et taxes dus au titre de
l’exercice, hors impôt de tiers, est inférieur au montant maximum de
l’impôt des microentreprises déterminé sur la base du seuil supérieur
du chiffre d’affaires du régime des microentreprises.
Lorsque l’IMF est dû à raison du cas b) ci-dessus, le minimum de
perception est majoré de la différence entre le montant cumulé des impôts et
taxes dus au titre d’un exercice et le montant maximum de l’impôt des
microentreprises déterminé sur la base du seuil supérieur du chiffre d’affaires
du régime des microentreprises ( 200 000 000 x4% = 8 000 000), affecté
d’un coefficient de 1,2.
Il en résulte que le montant minimum des impôts cumulés que doit acquitter un
contribuable au RNI, ne doit pas être inférieur à : 200 000 000 x4% x 1,2 = 9
600 000.
Si le montant cumulé acquitté par le contribuable est inférieur à 9 600 000,
une régularisation est donc à effectuer.
CAS PRATIQUES N° 5
1) La SARL le bon beurre de karité est au RNI. Elle réalise un CATTC
annuel de 750 000 000 en 2021. Elle acquitte au titre de ladite année, un
montant cumulé des impôts et taxes (Patente, BIC/IMF, contribution
employeur) hors impôt de tiers, de 11 200 000. Montant cumulé des
impôts et taxes professionnels devant être acquitté 9 600 000. Quelle sera
alors la régularisation à effectuer au titre de l’année ?
2) L’entreprise La Bagoué debout est au Régime du RNI. Elle réalise un
CATTC de 600 000 000 en 2021. Elle acquitte au titre de ladite année, un
montant cumulé des impôts et taxes (Patente, BIC/IMF, contribution
employeur) hors impôt de tiers, de 9 230 000.
Analysez sa situation au regard de la régularisation.
3) L’entreprise APF au bon poisson relève du RNI. Elle réalise un CATTC
de 900 000 000 en 2021. Elle acquitte au titre de ladite année, un montant
cumulé des impôts et taxes (Patente, BIC/IMF, contribution employeur)
hors impôt de tiers, de 14 500 000.
Analysez sa situation fiscale au regard de la régularisation.

D°) LES DIFFERENTES NATURES D’IMPÖTS


Nous avons entre autres :
a) La Patente
b) L’impôt foncier
c) La TVA
d) Les ITS
e) L’impôt BIC
f) L’IRVM
g) L’IRC
h) Les droits d’enregistrement

DIFFERENTES NATURES D’IMPÖTS

1/ Les impôts directs


1-1 La contribution des patentes et licences
a) La contribution des patentes

Introduction

La patente trouve son fondement dans l’article 264 du CGI. Au vu des


dispositions de cet article, la patente frappe les personnes physiques et
morales sans considération de leur nationalité, de leur situation socio-
économique et de leur résidence (seul l’exercice de l’activité sur le
territoire ivoirien importe). Lire l’article 264 du CGI

 Personnes et activités imposables


 La patente est due chaque année par toutes les personnes
physiques et morales :
- Qui exercent à titre habituel et pour leur propre compte
- Dans un but lucratif, une activité professionnelle non exemptée
- Localisées en Côte d’ivoire.
Sont redevables de la patente, les personnes physiques et les
personnes morales.
Les personnes physiques sont imposées à la patente sans tenir compte
de leur nationalité, de leur situation géographique en Côte d’Ivoire.
Quant aux personnes morales, il y a celles de droit privé et celles de
droit public. Les personnes morales de droit privé sont imposables de
droit. Les personnes de droit public sont imposables pour leurs activités
à caractère industriel et commercial.
Les personnes morales sont imposables en leur nom, pour ce qui est des
sociétés de capitaux ; mais les associés ou actionnaires ne sont pas
personnellement imposables. (Article 280 -10 du CGI).
Quant aux sociétés en nom collectif ou en commandite simple, les
associés sont individuellement imposables.

 Les activités imposables sont celles qui relèvent d’un commerce,


d’une industrie ou d’une profession non exemptés. (Article 264 du
CGI). Mais pour être imposable, l’activité doit répondre à un certain
nombre de critères :
Etre exercée à titre habituel
Etre exercée à titre professionnel

Etre exercée en Côte d’Ivoire.

NB : Le caractère professionnel de l’activité veut dire que l’activité doit


être exercée dans un but lucratif et ne doit pas constituer une simple
gestion d’un patrimoine privé.

La patente est composée de deux éléments : le droit sur le chiffre


d’affaires et le droit sur la valeur locative. Elle est due par établissement
(articles 265 et 266 du CGI).

 Le droit sur le chiffre d’affaires


Il est dû au titre d’une année et égal à 0,5% du CAHT de l’année
précédente. Cette cotisation ne peut être inférieure à 300 000 f
qui constitue le minimum de perception. Article 267 du CGI.
Ce taux de 0,5% est porté à 0,7% pour les personnes énumérées à
l’article 268 du CGI, sans préjudice de minimum de perception.
Le maximum de perception est fixé par le tableau de l’article 269 du CGI.

Déterminer le droit sur le chiffre d’affaires dans les cas


suivants :

1) La société « laisse tomber » est spécialisée dans la vente


d’habits de tout genre. Elle a réalisé au cours de 2021, un
chiffre d’affaires de 200 000 000F HT.
2) GUEi est entrepreneur en bâtiment. En 2021, il a réalisé la
construction d’écoles primaires. Le total de ses factures au
trésor s’élève à 275 000 000 f.
3) Konan est commerçant. Il a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires
TTC de 52 000 000F
4) CATTC 70 000 000F; 69 000 000 HT; 150 000 000;
1 500 000 000; 71 000 000 HT; 61 000 000 HT; 65 000 000 HT;
53 000 000; 256 000 000.

 Le droit sur la valeur locative


Il est le deuxième élément de la patente.

Selon l’article 274 du CGI, le droit sur la valeur locative est établi sur la
valeur locative des bureaux, magasins, boutiques, usines, ateliers,
hangars, remises, chantiers, garages, terrains de dépôts, et autres
locaux et emplacements servant à l’exercice de la profession, les
installations de toute nature passibles de la contribution foncière des
propriétés bâties à l’exclusion des matériels et outillages, des mobiliers,
agencements et installations.

Le droit sur la valeur locative est dû même si les locaux occupés sont
concédés à titre gratuit.

Les installations de toute nature passibles de l’impôt foncier sont entre


autres :

- Les canalisations et galeries souterraines ;


- Les fosses en maçonnerie destinées à recevoir des réservoirs ;
- Les réservoirs, lorsqu’ils constituent des installations passibles de
contribution foncière.

Sont exemptés du droit sur la valeur locative les professions visées à


l’article 268 du CGI, les marchands forains avec véhicule automobile, les
sociétés d’Etat pour les immeubles, bâtiments ou constructions
appartenant à l’Etat et mis à leur disposition à condition que ceux-ci ne
figurent pas à leur bilan.

LA VALEUR LOCATIVE

 Notion de valeur locative


La valeur locative est le prix que le propriétaire retire de ses immeubles
lorsqu’il les donne à bail ou s’il les occupe lui-même, celui qu’il pourrait
en tirer en cas de location.

 Mode d’évaluation.
Il y a trois modes d’évaluation de la valeur locative :
- L’évaluation au moyen des baux authentiques ou de déclarations
verbales dans les conditions normales ;
- L’évaluation par voie de comparaison avec des locaux similaires, en
l’absence de baux ou de déclarations verbales ;
- L’évaluation par voie d’appréciation directe lorsque les deux
procédés sus mentionnés font défaut. (article 275 du CGI).
Cas particuliers :

 Crédit-bail
Le montant à retenir pour la détermination de la valeur locative des
biens inscrits à l’actif est la valeur d’acquisition au bilan. (Article 275 du
CGI)
 Usines et établissements industriels
La valeur locative de ces établissements pris dans leur ensemble. (Article
275 du CGI)
Terrains, bâtiments et usines : VL= valeur au bilan x 5, 6%
Autres moyens matériels de production : VL = valeur au bilan x 10%
Bureaux, hangars, magasins, boutiques … : VL = valeur au bilan x 15% 

 Entreprises commerciales et prestataires de services.


Taux uniforme : 10%.

(Note de service n° 141/MEF/DGI- DLCD du 31 janvier.)


 Etablissements hôteliers
 Hôtels de moins de 3 étoiles : VL = 10% du revenu locatif
brut annuel.
 Hôtels de 3 étoiles et plus : VL = 20% du revenu locatif
brut annuel
Revenu brut annuel= prix cumulé de toutes les chambres pour une
journée rapporté à une année de 360 jours. Ce revenu subit un
abattement de 90% ou 80% selon la classe de l’hôtel.

 Loueurs de fonds de commerce : le droit est établi sur la valeur


locative des locaux loués.

Taux : 18,5% pour les établissements se situant sur le périmètre


communal ; 16% hors périmètre communal (article 278 du CGI).

Lorsqu’il est dû le droit sur la valeur locative ne peut être inférieur au


tiers du droit sur le chiffre d’affaires.

Cas pratique n°4

Déterminez la valeur locative dans les cas suivants :

1°) Le bilan de la société « belle figure » a donné les éléments suivants :

Bâtiments administratifs : 250 000 000

Hangar 125 000 000

Terrain de dépôt 95 000 000

Cafeteria 125 000 000

Gymnase 75 000 000

Bureaux 220 000 000

Clôture 50 000 000

Cuves de transformation d’huile : 150 000 000

Machines d’enroulement de pétrin : 80 000 000

Logements du personnel : 175 000 000

Piste bitumée de séchage de grain : 150 000 000


La société fabrique des pommades et des lotions pour la beauté féminine
à partir du karité et des grains d’un arbre de la grande Savane de
Korhogo. Elle est située à 90 km de Korhogo.

2°) la SARL « K O » est spécialisée dans la vente de produits


cosmétiques importés. Elle procède à l’embouteillage des produits avant
la commercialisation : son bilan révèle les éléments suivants :

Magasin de dépôt : 300 000 000

Aménagement de terrain d’exposition des bouteilles : 75 000 000

Location de magasin pour entrepôt des produits : 1 500 000 par mois.

Bassines de mélange de produit : 80 000 000

La société est située à la zone industrielle de Korhogo.

3°) Dame Tolio est commerçante de pagnes. Elle loue un magasin à la


rue principale de Ferké à 20 000 par mois. Elle fait en moyenne 150 000
F de recettes par jour.

4°) Le collège les Alouettes est situé à SOBA à Korhogo. Il contient 120
classes. Les immobilisations se présentent comme suit :

Bâtiment administratif : 80 000 000

Salle des Prof : 75 000 000

Laboratoire de science naturelle et de physique : 150 000 000

Bâtiment abritant les classes : 520 000 000

Parking : 25 000 000

CAS PRATIQUE
La société « Bonheur » est une SA sise à la zone industrielle de
Korhogo. Les éléments de sa comptabilité au cours de 2021 se
présentent comme suit :

ACTIF (KF) 31/12/2020 PASSIF(KF)

Terrains nus parking 50 000 capital 1 900 000

Terrains bâtis 900 000 Réserves 4 274 000

Usine 1 900 000 Emprunts 1 400 000

Hangars des Matières prem 150 000 Amortis et 1 350 000


provisions

Bâtiment de stockage des 200 000


produits Fabriqués

Bâtiment administratif 450 000

Bâtiment commercial 380 000

Matériel et outillage 2 399 000 Fournisseurs 1 400 000

Matériel et Mobilier de bureau 800 000 Banques 766 000


découverts

Matériel de transport 600 000

Stocks de marchandises 2 501 000

Clients 1 400 000

Caisse 5000

Banque 75 000
TOTAL 11 090 000 11 090 000

Compte de résultats FCFA charges Produits FCFA


601 Achat de marchandises 3 700 000 000
602 Achat de mat. Premières 10 800 000 000
6041 Achat de mat. consommables 700 000 000
6042 Achat de mat. Combustibles 200 000 000
6031 variation des stocks de 100 000 000
marchandises
6032 variation stock matières premières 120 000 000
6033 variations autres 50 000 000
approvisionnements
61à 67 autres charges 10 571 500 000
701 ventes de marchandises 6 567 000 000
7019 réduction sur vente 46 000 000
702 ventes de produits finis 18 650 000 000
734 variation de produits en cours 20 000 000
736 variation produits finis 200 000 000
77 produits financiers 180 500 000
Rentrées sur créances amorties 65 000 000
Travaux en frais d’établissement 25 000 000
Transferts de charges 40 000 000
TOTAL 26 017 500 000 26 017 500 000

Travail à faire:

1) Calculer la patente due par la société au titre de 2022, et indiquer


le calendrier de paiement.

2) En considérant la société “Bonheur” comme une enterprise


commerciale et que les bâtiments industriels sont des bâtiments
commerciaux, liquider sa patente.
Paiement de la patente : article 285 du CGI.
Déclaration de patente : article 286 du CGI.

b) La contribution des licences


Explorer l’article 300 et suivant du CGI.

1-2 La contribution foncière


Introduction
L’impôt foncier a connu ces dernières années de profondes réformes. Il a
été créé deux types d’impositions :

- L’impôt sur le revenu foncier


- L’impôt sur le patrimoine foncier.
Cependant certaines taxes foncières sont maintenues dans la nouvelle
imposition, ainsi que le prélèvement sur les revenus locatifs qui a connu
une évolution par rapport à l’annexe fiscale 2019.

I/ Impôt sur le revenu foncier

 PROPRIETES IMPOSABLES
Il s’agit :

- Des immeubles construits en maçonnerie, fer ou bois fixés au sol à


demeure, productifs de revenus. ce sont les propriétés bâties telles
que maisons, fabriques, manufactures, usines.
- Des terrains non cultivés employés à usage commercial ou
industriel tels que chantiers, lieux de dépôt des marchandises et
autres emplacements de même nature, soit que les propriétaires
les occupent, soit qu’ils les fassent occuper par d’autres à titre
gratuit ou onéreux.
- Des bateaux utilisés en un point fixe et aménagés pour
l’habitation, le commerce, l’industrie ou la prestation de services
même s’ils sont soutenus par des amarres.
- Des installations telles que les réservoirs, les cuves et les bacs
utilisés pour des activités industrielles, commerciales ou des
prestations de services (note n° 0046/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier
2011).

 REDEVABLES DE L’IMPOT

L’impôt est acquitté par diverses personnes. Ce sont :


- Le propriétaire ou possesseur
- Le concessionnaire
- L’usufruitier
- L’emphytéote
- Le locataire d’un bail à construction
- Le propriétaire du sol s’il perçoit un loyer pendant la durée
du bail à construction.

 DETERMINATION DE LA VALEUR LOCATIVE

1) Notion de valeur locative

La valeur Locative (V L) :


a) Prix que le propriétaire retire de ses immeubles lorsqu’il les
donne à bail, ou s’il les occupe lui–même, celui qu’il pourra en
tirer en cas de location.
b) En cas de construction sur sol d’autrui, lorsque les constructions
doivent revenir sans indemnité, libres de toutes charges au
bailleur, la V L imposable au nom du preneur pendant toute la
durée du bail est :
 Soit le prix que le preneur tire des immeubles qu’il a bâtis
lorsqu’il les donne en bail.
 Soit l’équivalent de l’annuité correspondant à la somme
nécessaire pour amortir, pendant la durée du bail, le prix des
travaux exécutés et des charges imposées au preneur.
Selon l’article 153 du CGI et la doctrine fiscale, la valeur locative est
déterminée en suivant une démarche. Cette démarche procède par
étages. L’ordre suivant doit être rigoureusement respecté.

2) Démarche
a) Le bail
La valeur locative est déterminée au moyen de baux authentiques ou de
locations verbales passées dans les conditions normales entre un
propriétaire et un locataire.
b) Méthode de comparaison
En l’absence de la première démarche, la valeur locative est déterminée
par comparaison avec les locaux dont le loyer aura été régulièrement
constaté ou sera notoirement connu.
c) Voie d’appréciation directe.
 Cas des usines
Terrains, bâtiments, usines
V L = valeur au bilan x 5,6 %
Bureaux, hangars, etc.
V L = valeur au bilan x 15%
 Cas des entreprises commerciales et des
prestataires de services
Taux uniforme à appliquer à la valeur brute des immobilisations
imposables : 10%.

 TAUX ET CALCUL DE L’IMPÔT

1) Taux (article 156 du CGI)


Le taux de l’impôt sur le revenu foncier est fixé à 3% de la valeur
locative des immeubles productifs de revenus.
Ce taux est porté à 4% pour les immeubles appartenant aux
entreprises ou aux personnes morales.

Cas pratique N° 4.
Déterminer la valeur locative dans les cas suivants puis calculer l’impôt
sur le revenu foncier.
1°) La société BARA est une SARL située à la zone industrielle de Vridi.
Elle est spécialisée dans la production de palettes. Sa comptabilité de
l’exercice se présente comme suit :
Bâtiments usines : 40 000 000
Salle de jeux : 15 000 000
Réfectoire : 6 000 000
Bureaux : 17 000 000
Hangars : 8 000 000
Magasins de stockage : 10 000 000
Matériel roulant : 45 000 000
Outils informatiques : 5 000 000

2°) Dame Oupoh a construit une maison de 5 pièces louée à la société


d’Etat « Eburnie les Lagunes ». La société a pris cette maison pour ses
bureaux et verse à Dame Oupoh un loyer de 800 000 f par trimestre.
Mais c’est le Trésor qui est chargé de faire un chèque à Dame Oupoh
en fin d’année d’exercice.
3°) BOZ Distribution est une société commerciale spécialisée dans la
vente en gros et demi-gros de marchandises diverses. C’est une SARL au
capital de 1 000 000 FCFA.
Les éléments relevant de son bilan sont les suivants :
Bureaux  : 17 000 000
Magasins  : 60 000 000
Hangars  : 25 000 000
Terrains d’exposition : 18 000 000
Magasins pris en location à 12 000 000 f, loyer annuel
Mosquée pour la prière des employés et clients : 19 000 000

Il est important de souligner également l’existence de l’impôt sur le


patrimoine foncier.

II° / IMPOT SUR LE PATRIMOINE FONCIER

A°) PROPRIETES BATIES


1) – PROPRIETES IMPOSABLES

Il s’agit :

- Des immeubles construits en maçonnerie, fer ou bois fixés au sol à


demeure, à l’exception de ceux qui sont expressément exonérés.
Ce sont les propriétés bâties telles que maisons, fabriques,
manufactures, usines.
- Des terrains non cultivés employés à usage commercial ou
industriel tels que chantiers, lieux de dépôt des marchandises et
autres emplacements de même nature, soit que les propriétaires
les occupent, soit qu’ils les fassent occuper par d’autres à titre
gratuit ou onéreux.
- Des bateaux utilisés en un point fixe et aménagés pour
l’habitation, le commerce, l’industrie ou la prestation de services
même s’ils sont soutenus par des amarres.
- Toutes installations industrielles ou commerciales assimilées à des
constructions à l’exclusion des matériels et outillages, agencements
et installations.

Les dispositions relatives à l’impôt sur revenu foncier en ce qui concerne


les exemptions, les personnes imposables et la base imposable sont
reconduites mutatis mutandis à l’impôt sur le patrimoine foncier des
propriétés bâties.

2) Taux (article 158du CGI)


Le taux de l’impôt est fixé à 9% de la valeur locative des immeubles
bâtis et des immeubles non bâtis productifs de revenus fonciers.
Il est porté à 11% en ce qui concerne les entreprises et les personnes
morales
Ce taux est ramené à 3% dans les cas suivants :

 Seule habitation principale 


 Une seule résidence secondaire improductive de
revenus, suite à la production d’un certificat de
résidence secondaire établi par la Direction Générale
des Impôts.
 Immeubles vacants ou improductifs de revenus.
Pour les immeubles professionnels appartenant aux personnes
morales et aux entreprises et affectés à leurs activités, le taux
est porté à 15% de la valeur locative.

Cas pratique n° 5

Dites si oui ou non les personnes ou les immeubles suivants sont


imposables à l’Impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties, puis
calculer l’impôt.

1°) Mr Doffou a construit trois maisons dans les communes de


yopougon, Marcory et Cocody. La maison de Yopougon est habitée par
des religieux au compte de la mairie, loyer 200 000 F par mois. La
seconde est occupée par les enfants de Doffou à Marcory. Ces enfants
vont à l’école au Cours Loba. Maison de 4 pièces qui pourrait avoir
comme revenu 300 000 F par mois si elle était mise en location. La 3 e se
trouvant à Cocody les 2 plateaux est habitée par la famille de Doffou,
comporte 5 chambres 2 salons et pourrait rapporter 800 000 f par mois.

2°) La Société « bon maïs » est située à la zone industrielle de


Yopougon. Elle est spécialisée dans la vente de maïs provenant de Divo.
Elle a construit des silos et des bureaux pour son activité.
6 silos à 17 000 000 l’unité
12 bureaux à 24 000 000 par bureau.

3°) La maison de Seka est située en bordure de la Lagune à Lokodjro.


Elle comporte 8 pièces. Louée au Directeur de la société OR et Pétrole en
2015 à 800 000 par mois. Depuis avril 2019, la société a cessé ses
activités et le Directeur est rentré à Londres. Seka a récupéré les clés de
sa maison le 20 avril 2019. Un gardien assure jusqu’aujourd’hui la
surveillance et l’entretien de la maison. Il vous est demandé d’analyser
les différents cas qui peuvent arriver et calculer l’impôt correspondant.
1-3 Les impôts sur les traitements et salaires (ITS)

Les ITS appelés Impôts sur les traitements et salaires sont traités par les
articles 115 et suivants du CGI.
Les cotisations des ITS sont à la charge et du salarié et de l’employeur,
c'est-à-dire que l’employé paie sa part d’ITS et l’employeur est recherché
pour le paiement de sa part.
En d’autres termes, les ITS sont regroupés d’une part en prélèvement
sur les salariés et d’autre part en contribution de l’employeur. Toutefois,
c’est l’employeur qui est recherché pour le paiement de tous ces ITS.

LES ELEMENTS DE REMUNERATION IMPOSABLES

a- Les traitements ou salaires proprement dits.

Il s’agit de la rémunération fixe garantie au salarié par son contrat de travail. Le


salaire de base constitue normalement l’essentiel de la rémunération perçue en
numéraire.

b- Eléments accessoires à la rémunération de base perçus-en


numéraire

Il s’agit notamment des heures supplémentaires, des primes, des gratifications


diverses, des indemnités, des allocations forfaitaires pour frais.
Les heures supplémentaires, primes, gratifications, allocations forfaitaires pour
frais :
Ces éléments sont toujours imposables quels que soient la qualité du
bénéficiaire, les modalités et les circonstances de leur attribution.

- Les indemnités :

Toutes les sommes qualifiées d’indemnités sont imposables. Elles présentent, en


principe, le caractère d’un supplément de salaire. Tel est le cas notamment des
indemnités versées en considération :
Des efforts déployés ou de la qualité du travail accompli par le salarié
(indemnité d’assiduité, de compétence, de technicité, de rendement, etc…) ;
Du statut du personnel (indemnité d’ancienneté, de congés payés, d’expatriation,
d’éloignement, etc.…) ;
Des conditions particulières de travail (indemnité de fonction, de responsabilité,
de caisse, de risque, de pénibilité, de dépaysement, d’intempérie, de travail de
nuit, etc…).
Les indemnités imposables les plus fréquemment versées peuvent être classées
de la manière suivante :
Les indemnités présentant le caractère d’un supplément de salaire parce que ne
couvrant aucun frais professionnel particulier :
Indemnités : de responsabilité, de fonction, de sujétion, de risque, de caisse, de
pénibilité, de dépaysement, d’expatriation, d’assiduité, de technicité, de
rendement, de bilan, de fin d’année, de congés payés etc…

c- Les indemnités qui couvrent les frais incombant normalement à tout


salarié quelle que soit l’activité exercée :
Les frais de transport du domicile au lieu de travail au-delà de la limite prescrite
par l’article 116-10 du CGI, logement et frais accessoires (mobilier, eau,
électricité, gardiennage, domesticité, etc.…), frais de vêtement autre que les
vêtements spéciaux de travail, frais de restauration sur le lieu de travail, etc.
d- Les avantages en nature

Les avantages en nature constituent un supplément de salaire imposable.


Un barème forfaitaire d’évaluation de ces avantages en nature est établi par
arrêté n°1028/MEF/DGI du 07 Novembre 1996.
Ce barème est applicable pour l’assiette de l’impôt sur salaire, de la contribution
nationale, de l’impôt sur le revenu général et de la contribution à la charge des
employeurs.

III- LES ELEMENTS DE REMUNERATION NON IMPOSABLES.


Dans la limite du dixième de la rémunération totale, indemnités comprises,
perçues par le contribuable, les allocations spéciales destinées à couvrir les frais
inhérents à la fonction ou à l’emploi et effectivement utilisés conformément à
leur objet.
Les allocations familiales, les allocations d’assistance à la famille, les
majorations de soldes d’indemnités ou de pensions attribuées en considération
de la situation ou des charges de famille.
Sous la double limite du dixième de la rémunération mensuelle brute imposable,
hors avantage en nature, et d’un montant mensuel de 300 000 F, les cotisations
patronales versées par les employeurs à des organismes de retraite et de
prévoyance complémentaires.
a- Allocations spéciales pour frais d’emploi
Ces allocations peuvent revêtir la forme d’indemnités, le remboursement
forfaitaire ou réel de frais.
Elles ne sont exonérées que si les conditions suivantes sont réunies :
Elles doivent couvrir des dépenses strictement inhérentes à la fonction ou à
l’emploi,
Elles doivent correspondre à des dépenses professionnelles spécifiques à
l’activité exercée et être exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise.
b- Frais de transport

Les éléments imposables.


La base d’imposition comprend :
- Le salaire de base

- Les éléments accessoires à la rémunération de base en numéraires


- Les avantages en nature évalués de manière forfaitaire
- Les avantages en nature retenus pour leur valeur réelle et les prises en
charge financières de dépenses privées incombant normalement à tout
salarié.
- La fraction excédentaire des allocations forfaitaires pour frais d’emploi.
- Les AFE ne remplissant pas les conditions
- Les prestations et allocations sociales ou d’assistance à la famille non
prévues par des textes légaux et réglementaires

- La fraction excédentaire des CSPC


- La moitié des indemnités de fin de contrat excédant 50 000 F

ETUDE DE QUELQUES ELEMENTS DE SALAIRE

1- Les avantages en nature :


Les avantages en nature constituent un supplément de salaire imposable. Ils sont
évalués dans un barème forfaitaire défini par l’administration. Ils sont de deux
ordres :
- Les avantages en nature évalués de manière forfaitaire
- Les avantages en nature retenus pour leur valeur réelle.

a- Barème forfaitaire

Les modalités d’évaluation des avantages en nature sont fixées par l’arrêté
n°1028/ MEF/DGI du 07 Novembre 1996 dans les conditions suivantes.

- Logement et accessoires
Nombre LOGEMENT MOBILIER ELECTRICITE EAU
de pièces (a) (b)
1 60 000 10 000 10 000 10 000
2 80 000 20 000 20 000 15 000
3 160 000 40 000 30 000 20 000
4 300 000 60 000 40 000 30 000
5 480 000 80 000 50 000 40 000
6 600 000 100 000 60 000 50 000
7 et plus 800 000 150 000 70 000 60 000
a) Montants à majorer de 20 000 francs par appareil individuel de
climatisation ou par pièce climatisée pour les installations centrales.
b) Montants à majorer de 30 000 francs pour les logements dotés d’une
piscine.

Domesticité

Gardien, jardinier……………………………………………. 50 000 francs


Gens de maison…………………………………………… 60 000 francs
Cuisinier……………………………………………………… 90 000 francs

b- Les avantages en nature retenus pour leur valeur réelle.

Les avantages en nature dont l’évaluation n’est pas fixée par le barème doivent
être retenus pour leur valeur réelle c'est-à-dire le coût supporté ou le manque à
gagner subi par l’employeur. Cette valeur ne peut, en tout état de cause, être
inférieure au montant des dépenses supportées ou au manque à gagner.
Les avantages en nature retenus pour leur valeur réelle les plus courants sont :
Frais d’écolage, frais de télécommunication, frais de gardiennage…

N B : Lorsqu’intervient un remboursement partiel ou total par le salarié sous


forme de prélèvement sur son salaire en contrepartie de l’avantage en nature
accordé, le remboursement vient en diminution de la valeur imposable dudit
avantage
Cas pratiques

1) Mr Dioh DG de la société LKS est logé par les soins de son entreprise
dans une villa de 5 chambres salon, meublée, équipée d’un appareil de
climatisation centrale. Les factures d’électricité et d’eau afférentes à la
villa sont prises en charge par l’entreprise qui a mis à sa disposition un
gardien, un boy et un cuisinier dont les rémunérations sont prises en
compte par l’entreprise. La villa est dotée d’une piscine.
L’entreprise a déclaré sur l’état récapitulatif des salaires au titre des avantages
en nature la somme de 6000 000f.
Analysez la situation au regard de la base imposable.

2) Mr Boz est Directeur financier de la société JAB. L’entreprise lui a alloué


une indemnité de logement de 450 000 f par mois. Il loge dans une villa
de 5 pièces entièrement climatisée. Il est gardé par deux vigiles de
l’entreprise de gardiennage WEST SECURITY. Chaque élément coûte
250 000 f par mois à l’entreprise. Le cuisinier, le boy et le jardinier sont
pris en compte par la société. Ils sont rémunérés respectivement à 60 000
f, 80 000 f et 20 000f par mois. Il paie ses factures d’électricité et d’eau
respectivement à 80 000f et 35 000 f par mois.
Déterminer la base imposable.

3) Mme Daouda est Directrice des ressources humaines dans l’entreprise G


VZ. Elle est logée par l’entreprise dans une villa de 5 pièces, meublée,
équipée de climatisation centrale. Pour sa facture d’électricité et d’eau, la
société a opéré des retenues de 80 000 et 20 000 pour le mois de Mars
2020. Elle a un gardien pris en compte par la société, avec une
rémunération de 75 000 f. l’entreprise a réglé ses factures de
télécommunications qui s’élèvent à 300 000f et les frais d’écolage de sa
fille pour un montant de 175 000f.
Déterminez la base imposable au titre du mois de mars 2020.

LES ALLOCATIONS SPECIALES POUR FRAIS D’EMPLOI (AFE)


Les AFE sont des éléments contractuels de salaires, alloués sous forme
d’indemnités pour compenser (forfait) ou couvrir (valeur réelle) des dépenses
inhérentes à la fonction ou à l’emploi. Ce sont des frais qu’un salarié doit
nécessairement supporter pour exercer son activité, compte tenu des conditions
particulières de travail.

a- Les éléments concernés


- Frais de déplacement : indemnités de transport, d’hébergement, de
restauration.
- Frais de vêtements spéciaux indispensables à l’exercice de l’activité ou
imposés par la nature de l’activité : indemnité de vêtement.
- Frais supplémentaires de blanchisserie pour les activités salissantes :
indemnités de salissure.
- Frais supplémentaires de nourriture supportés par les salariés travaillant
sur des chantiers éloignés de leur lieu habituel de travail : indemnités de
panier
- On a également les indemnités de représentation, d’auto et de lait.

a) Conditions d’exonération et évaluation des AFE

Conditions : le montant cumulé des allocations ne doit pas excéder 10% de la


rémunération totale, indemnités comprises, à l’exclusion des avantages en
nature.

Evaluation :

Cas pratiques
1)
Mr Pouho Jean de la société les Merveilles de Gagnoa a reçu des indemnités
pour frais d’emploi selon les modalités suivantes :
Salaire en numéraire : 10 000 000
Avantages en nature : 5 000 000
Indemnité de représentation 2 500 000
Evaluez les AFE.

2)
Remplissez et analysez le tableau ci-après :

Cas Total des AFE Limite de 10% Fraction observation


exonérée
1 50 000 50 000
2 75 000 100 000
3 90 000 60 000

LES COTISATIONS SOCIALES PATRONALES COMPLEMENTAIRES (CSPC)

a- Les éléments concernés


Il s’agit des dépenses de maladie, d’hospitalisation, d’invalidité, d’assurance-
chômage, de retraite complémentaire…

Conditions d’exonération et évaluation des CSPC

Conditions : Double limite :

- le montant exonéré ne doit excéder le dixième de la rémunération brute


mensuelle, hors avantages en nature

- le montant exonéré ne doit dépasser 300 000 f par mois et par salarié.

Les deux limites sont cumulatives.

Evaluation :

Cas pratique.

1) Soit un salarié dont la rémunération brute annuelle imposable, hors


avantage en nature s’élève à 20 000 000 f. les cotisations patronales de
retraite et de prévoyance se sont élevées 2 500 000 f.

Evaluez la situation de ce salarié au regard des CSPC.

2) Mr Sahon perçoit au titre de février 2021 les rémunérations suivantes :

Salaire en numéraire 15 000 000

Avantages en nature 6 800 000

CSPC 1 800 000

AFE 750 000

Les deux éléments composant les Impôts sur les traitements et


salaires.

 Les prélèvements sur le salarié


- IS
- CN
- IGR
 L’IS ou L’ITS
Il est égal à 1,2% du salaire brut Imposable ou de 1,5% du salaire brut
imposable après un abattement de 20%.

NB : La base IS elle-même est obtenue en abattant le salaire brut imposable de


20%.
Alors après cet abattement de 20% on lui applique un taux de 1,5% pour avoir
l’IS.

b- La contribution nationale (CRN)

Exemple :
Monsieur KONAN est salarié dans l’entreprise Moayé, il perçoit en termes de
rémunération mensuelle, un salaire qui se compose comme suit :

 Salaire de base : 600 000 FCFA


 Sursalaire : 1 000 000 FCFA
 Prime de représentation : 400 000 FCFA
 Avantage en nature : 530 000 FCFA

Calcul :

Le salaire brut de M. KONAN : 1 000 000 + 600 000 + 400 000 + 530 000


= 2 530 000

Le salaire brut imposable :

 La limite exonérée :

600 000 + 1 000 000 + 400 000 = 2 000 000


10% x 2 000 000 = 200 000

400 000 – 200 000 = 200 000

Le salaire brut imposable : 2 330 000 = 600 000 + 1 000 000 + 200 000 +


530 000

Le salaire exonéré = 200 000 car servant à couvrir les frais de fonctionnement.

L’IS = 27 960

SBI x 1,2% :

2 330 000 x 1,2% ou 2 330 000 x 80% x 1,5% = 27 960


Elle se prélève après un abattement de 20% du salaire brut imposable. La CN se
calcule selon un barème à taux progressif.

La CN de M. KONAN

Tableau de CN

Tranche taux CN
0 à 50 000 0%
50 001 à 130 000 1 ,5%
130 0001 à 200 000 5%
200 001 à plus 10%

SBI = 2 330 000 x 80% = 1 864 000

Le salaire imposable se décompose comme suit :


50 000 = 0
80 000 = 1200
70 000 = 3500

1 664 000 x 10 = 166 400

La Contribution Nationale (CN) = 1200 + 3500 + 166 400

CN = 171 100

d- L’impôt Général sur le revenu

C’est un impôt annuel payé sur l’ensemble des revenus du ménage. Pour
faciliter son recouvrement il a été mensualisé pour les salariés. Il se prélève en
tenant compte des charges sociales du salarié. Pour déterminer la charge de ce
dernier, l’administration considère chaque enfant à charge comme une demi (½)
part pour la portion à l’exception des enfants handicapés qui représentent une
part entière.
Les enfants à charge doivent avoir au maximum 21 ans ou 25 ans s’ils sont
élèves ou étudiants qui vont toujours à l’école. Le conjoint légal représente une
part entière permanente.
Le salarié célibataire avec enfant, bénéficie d’une ½ part supplémentaire
toutefois, ce dernier représente une seule part sur son salaire.
Pour déterminer le nombre de parts, on fait la combinaison de l’ensemble de ses
éléments ; dans tous les cas le nombre de parts à la charge d’un ménage ne peut
excéder 5 parts. Comme en matière d’ITS et de CN. Le barème établi par
l’administration donne en lecture directe les cotisations IGR exigibles.
Le barème annuel de l’IGR, qui tient compte de l’IGR en tant que charge
déductible de la base imposable est le suivant :

Quotient = R Formule donnant la cotisation IGR exigible


N
< 300 000 R x 10/110 – (27 273 x N)
300 000 < QF < 547 000 R x 15/115 – (48 913 x N)
548 000 < QF < 979 000 R x 20/120 – (84 375 x N)
980 000 < QF < 1 519 000 R x 25/125 – (135 000 x N)
1 520 000 < QF < 2 644 000 R x 35/135 – (291 667 x N
2 645 000 < QF < 4 669 000 R x 45/145 – (530 172 x N)
4 670 000 < QF < 10 106 000 R x 60/160 – (1 183 594 x N)

Le barème annuel peut être ramené mensuellement et il s’établit comme suit :

QF < 25 000 0
25 000 < QF < 45 584 R x 10/110 – (2 273 x N)
45 585 < QF < 81 583 R x 15/115 – (4 076 x N)
81 584 < QF < 126 883 R x 20/120 – (7 031 x N)
126 884 < QF < 220 333 R x 25/125 – (11 250 x N)
220 884 < QF < 389 083 R x 35/135 – (24 306 x N
389 084 < QF < 842 166 R x 45/145 – (44 181 x N)
QF > 842 167 R x 60/160 – (98 633 x N)

NB : La base imposable de l’IGR = 85% (80% SBI – (IS +CN))


Monsieur KONAN est marié et père de 4 enfants.

Calcul de l’impôt IGR :

Nombre de parts dont bénéficie M. KONAN est de :


Marié donc il a droit à 2 parts (1 part pour lui et une part pour sa femme)
Les parts des quatre des enfants :
0,5 part par enfant à charge donc = 0,5 x 4 = 2 parts

Monsieur KONAN aura au total = 4 parts

Le Salaire Brut Imposable se calcule comme suit :

SBI (IGR) = 85% (80% SBI – (IS + CN))

85% (80% x 2 330 000 – (27 960 + 171 100))

SBI = 1 415 199

Quotient Familial : QF = 1415 199 /4 = 353 799

220 884 < 353 799 < 389 083 alors, nous retenons le coefficient des 35 c'est-à-
dire :

IGR = SBI x 35/135 – 24306 *N (le nombre de parts).

1415199 x 35/135 – 24 306 x 4

= 367 059 – 97 224 = 269 835

Cotisation en terme d’IGR à la charge de M. KONAN = 269 835

 La contribution de l’employeur

LES IMPOTS ET TAXES A LA CHARGE DE L’EMPLOYEUR

Aux termes de l’article 134 du CGI les sommes payées au titre des traitements,
salaires, soldes, indemnités et émoluments y compris les valeur des avantages en
nature, donnent lieu au versement d’une contribution à la charge des employeurs
qui paient ces sommes, que ceux-ci soient ou non installés en Côte d’ivoire. En
un mot, l’employeur est redevable de la contribution employeur à raison des
rémunérations qu’il verse à son employé.

L’employeur est soumis à quatre types de contributions, ce sont :


- La contribution employeur proprement dite
- La contribution nationale pour le développement
économique, culturel et social de la Nation en abrégé CN.
- La taxe d’apprentissage
- La taxe additionnelle pour la formation professionnelle continue.

1- La contribution employeur proprement dite

Pour le personnel local cette contribution n’est pas due, alors que pour le
personnel expatrié le taux est de 11,5%.

2- Contribution nationale (CN)

Le taux est le même pour le personnel local que le personnel expatrié : 1,5%.
La base d’imposition est identique à celle de l’ITS, l’abattement forfaitaire de
20% étant en outre applicable aux contributions employeurs.
Le taux se dresse comme suit :

3-Taxe d’apprentissage

Le taux est le même pour les deux personnels : 0,5%

4- taxe additionnelle pour la formation professionnelle continue.


Le taux pour les deux personnels est le même : 1,5%

Les différents taux varient selon que le revenu soit net ou brut. D’où le tableau
suivant qui donne un cumul de taux au niveau du revenu net imposable (RNI) et
du revenu brut imposable (RBI).

contribution Personnel local Personnel expatrié


Taux Taux Taux Taux
applicable sur applicable sur applicable sur applicable sur
le RNI le RBI le RNI le RBI
Contribution
employeur
proprement dite
néant néant 11,5% 9,2%
Contribution 1,5% 1,2% 1,5% 1,2%
nationale
Taxe 0,5% 0,4% 0,5% 0,4%
d‘apprentissage

TFPC
1,5% 1,2% 1,5% 1,2%
Taux global sur 3,5% - 15% -
RNI
Taux global sur - 2,8% - 12%
RBI
 Liquidation des cotisations employeurs
La base imposable à la C E est la même que celle de l’impôt cédulaire. Un
abattement de 20% est appliqué sur le montant brut. A ce montant sont
appliqués les taux d’usage.
Les taxes collectées par le FDFP sont :
la taxe d’apprentissage (TA /FDFP) et la taxe additionnelle à la formation
professionnelle continue (TFPC/FDFP).
Cas pratique :

L’Entreprise Kouka a versé comme salaire brut imposable la somme


12 000 000 au personnel local et 27 000 000 au personnel expatrié au cours du
mois de mai 2018.
Calculez les différentes contributions.

NB
FDFP /TA
Son taux est de 0,4% du salaire brut imposable :
FDFP/FPC
Son taux est de 1,2% du salaire brut imposable, mais 0,6% utilisés.
Les autres 0,6% sont reversés en cas de non utilisation pour assurer la formation
de son personnel en cours d’année.
Dans tous les cas le taux à retenir est 0,6% sur l’imprimé et les autres 0,6% sont
reversés à la régularisation en fin d’année.

CAS PRATIQUE
L’entreprise vas y voir est une SARL évoluant dans le bâtiment, elle
emploie 5 salariés tous des nationaux, Mr Guéi, entrepreneur en
bâtiment, marié, père de 4 enfants, Mr Konan, maçon spécialiste en
décoration, célibataire sans enfant, Mr Sylla, Peintre en bâtiment ,marié
coutumièrement, père de 8 enfants, Mr Dago architecte urbaniste,
célibataire 3 enfants et Mme Koué, assistante en travaux bâtiment ,
célibataire mère de 2 enfants.

Mr Dago perçoit mensuellement un salaire de 2 500 000 et est logé dans


une villa de 6 pièces prise en location par l’entreprise auprès de
Doumbia. La villa est dotée d’une piscine et comporte une climatisation
centrale. Il est gardé par 2 vigiles de la société Viga Assistance, en
raison de 250 000 chacun payés par la SARL à cette société de
gardiennage. Il est mis à sa disposition un boy, un cuisinier et un
jardinier payés aux frais de l’entreprise vas y voir.

Mr Guei touche par mois un salaire de 1 500 000 et il lui est alloué une
indemnité de logement de 450 000 par mois. L’entreprise prend en
charge les frais d’écolage de sa fille qui s’élève à 3 000 000 par an en
raison de 250 000 par mois. Elle intervient également dans le paiement
des factures de Mr GUEI en raison de 25% pour l’électricité et 15%
pour l’eau. Au cours du mois de Février 2015, les factures sont de
950 000 F pour le courant et 720 000 F pour l’eau. Mr Guei a en charge
deux cousins à qui il verse chaque mois 150 000 chacun pour leur argent
de poche.

Mr Konan perçoit un salaire de 200 000 par mois et a une indemnité


mensuelle de transport de 75 000. Il loue une maison de 80 000 à
Yopougon Maroc.

Mr Sylla touche 150 000 par mois et a une indemnité de transport de


30 000 et une indemnité de salissure de 80 000.

Mme Koué a 160 000 f de salaire et il lui est attribué une indemnité de


logement de 50 000 et une indemnité de vêtement de 120 000.

Calculez les ITS du mois de Février 2021 et servir la déclaration d’ITS

1-4 L’impôt sur les bénéfices

CHAMP D’APPLICATION
A) OPERATIONS ET PROFITS IMPOSABLES
Les activités et les profits imposables dans la catégorie BIC –BA sont
définis par les articles 1ER ,2e et 3e du CGI.
Aux termes de l’article 1er du CGI, il est établi un impôt annuel sur les
bénéfices des professions commerciales, industrielles, artisanales, des
exploitations forestières ou agricoles et des entreprises minières, sur les
bénéfices tirés des activités de recherche, d’exploitation, de production
et de vente d’hydrocarbures naturels, y compris les opérations de
transport en CI qui en sont l’accessoire.

Selon l’article 1er du CGI, les activités visées sont :

 Les activités commerciales : elles sont définies par l’article 1er et


l’article 632 du code de commerce.
 Les activités industrielles : elles sont caractérisées par l’importance
des moyens mis en œuvre pour parvenir à la production de biens et
services, à la réalisation de constructions, de terrassement, de
transformation, de transport… IL s’agit des industries sous toutes
leurs formes.
 Les activités artisanales et assimilées. Il s’agit ici des travailleurs
indépendants, exerçant une activité manuelle qui requiert une
qualification et que ces travailleurs réalisent la valeur de leur travail.
Ils sont différents des salariés qui sont dans une situation de
subordination avec leurs employeurs.
Aux termes de l’article 2 du CGI, l’impôt est dû à raison des bénéfices
réalisés en CI.
L’article 2 du CGI vise les opérations d’extraction et les autres activités
exercées dans une zone marine s’étendant jusqu’à 200 milles marins et
dénommée « zone économique exclusive ».
Aux termes de l’article 3 du CGI, les sociétés par action et les sociétés à
responsabilité limitée sont soumises à l’impôt BIC, quel que soit leur
objet.
L’article 3 du CGI étend le domaine d’imposition à d’autres structures,
sociétés et personnes physiques.
B) Caractère des opérations.
Pour relever de la catégorie BIC, les activités commerciales, industrielles
et artisanales doivent être exercées à titre professionnel c'est-à-dire :
 De façon habituelle
 En toute indépendance
 Dans un but lucratif.

II°) PRODUITS ET CHARGES

Le résultat s’obtient à partir des comptes du bilan, c’est-à-dire à partir de


l’actif et du passif d’une part et d’autre part à partir des comptes de
résultat, c'est-à-dire à partir des produits et des charges. Nous verrons
successivement les produits et les charges.
A) Les produits.
Les produits imposables de l’exercice sont ceux qui sont rattachés à cet
exercice. Principe de spécialisation des exercices ; principe de
rattachement de produits à l’exercice ou principe de l’indépendance des
exercices.
La règle :
 Les ventes sont prises en compte à la date de livraison
(remise du matériel) même si des acomptes sont perçus à
cette date.
 Les prestations de services et les travaux sont rattachés à
l’exercice de leur exécution.
Il existe deux types de produits :
 Les produits d’exploitation(701)
 Les produits accessoires (707)
B) Les charges

La déduction des charges

Le résultat est obtenu après la déduction des charges d’exploitation


(article 18 du CGI).

CONDITIONS DE DEDUCTIBILITE DES CHARGES

 1°) La dépense doit être exposée dans l’intérêt direct de


l’exploitation et doit correspondre à la gestion normale de
l’entreprise.
 2°) La dépense doit correspondre à une charge effective et
être appuyée de justifications suffisantes.
 3°) La dépense doit entraîner une diminution de l’actif net de
l’entreprise.
 4°) La dépense doit être comprise dans les charges de
l’exercice au cours duquel elle a été engagée, consommée ou
utilisée.
 5°) La charge ne doit pas être exclue par une disposition
fiscale spéciale.
 6°) condition de forme.
-< certaines charges doivent se conformer à des obligations :
Par exemple obligations déclaratives
+ Déclaration de salaires
+ Déclaration des intérêts versés à des tiers
+ Déclaration de relevé de provisions et d’amortissements
-< certaines charges doivent respecter l’exigence tenant aux conditions
de retenues à la source.

Cas pratiques

1) La SARL Dors bien intervient dans le domaine de


l’entretien routier. Le comptable a reçu du Gérant, des
factures qu’il a comptabilisées :
re
- La 1 concerne la confection des panneaux publicitaires d’une
valeur de 7 000 000.
- La 2e est relative à l’achat du goudron pour une valeur de
100 000 000.
- La 3e est relative à son séjour dans un hôtel de la place à
l’invitation de Rotary Club.
- La 4e a trait à l’achat du lait de bébé de la dernière fillette du
Gérant.
- La 5e facture est relative au paiement de frais d’avocat intervenant
dans le litige entre le Gérant et sa belle famille.
2) La société Belle Vue a engagé les dépenses suivantes :

- Le règlement de la facture d’électricité de la société Belle Vue.


- L’entretien des locaux professionnels.
- Le paiement de l’impôt foncier des locaux professionnels (ces
bâtiments appartiennent à SAYEGH, un opérateur économique).
- Le loyer de deux ans (N et N-1).

C°) présentation de la déclaration des BIC

Cette déclaration comprend :

 Le régime du contribuable
 La période de l’exercice
A : Identification des entreprises individuelles

B : Identification des personnes morales

 Informations diverses
+ NCC
+ N° Code importateur
+ N° du registre
+ Date du début d’activité
+ Nom & prénom du comptable
C : Détermination du résultat fiscal

D : Tableau des déficits reportables

E : Tableau des ARD

III°) METHODOLOGIE PRATIQUE DU CALCUL DE BIC.

La détermination de l’impôt BIC se fait à partir du résultat comptable sur


la déclaration de BIC.

Pour le calcul de l’impôt BIC, il y a plusieurs étapes qui sont :

a) Résultat comptable net


b) Résultat fiscal
c) Résultat imposable
Le résultat comptable s’obtient à partir des opérations comptables.

Le résultat fiscal s’obtient à partir des ajustements fiscaux.

A) Application des règles comptables.


En cours d’exercice, les opérations sont enregistrées en appliquant
uniquement les règles comptables. A la clôture de l’exercice, l’entreprise
dégage son résultat comptable (bénéfice ou perte).
B) Application des règles fiscales.
Le résultat fiscal est déterminé en apportant des modifications appelées
ajustements fiscaux (les réintégrations et les déductions extra
comptables) au résultat comptable.
C) Obtention du résultat imposable.
A partir du résultat fiscal, il est fait une imputation des déficits
reportables et des amortissements réputés différés (ARD) pour obtenir le
résultat imposable. C’est à ce résultat qu’on applique le taux pour obtenir
l’impôt BIC.
D) Les ARD (Amortissements Réputés Différés)
Ce sont des amortissements réguliers comptabilisés au cours d’un
exercice.
Les ARD sont imputables sur le résultat bénéficiaire. Les amortissements
en question doivent remplir les conditions suivantes :
- Etre comptabilisés
- Etre inscrits sur l’imprimé de déclaration de BIC.
Les amortissements sont différés lorsque l’exercice est déficitaire du
point de vue fiscal. Le résultat comptable n’étant pas altéré.
Constitution des ARD.
Pour pouvoir constituer les ARD, il faut que l’exercice soit déficitaire
fiscalement parlant. Pour apprécier si un exercice est déficitaire, il faut
prendre en considération le résultat fiscal. Ce résultat s’apprécie en
tenant compte :
- Des amortissements de l’exercice
- Des diverses réintégrations et déductions fiscales.
- Des déficits antérieurs encore reportables.
Ainsi une entreprise peut bien dégager un bénéfice comptable et en
raison du report des déficits fiscaux, elle peut se retrouver en situation
déficitaire. Ce qui lui permet de constituer les ARD.
REMARQUE : lorsque le résultat est bénéficiaire, il n’y a pas lieu de
constituer les ARD.

CAS PRATIQUE
1°)
Au 31/12/2018, les données suivantes ont été enregistrées.
Perte comptable : 20 000 000
Produits non imposables : 20 000 000
Charges non déductibles : 50 000 000
Amortissements déduits au cours de l’exercice : 10 000 000
Y A-T-IL LIEU DE CONSTITUER DES ARD ?

2°) DONNEES
Bénéfice net  : 2 000 000
Ajustements fiscaux : 1 500 000
Déficit des exercices : 8 000 000
Dotations aux amortissements de l’exercice : 3 700 000

Réponse

Bénéfice comptable : + 2000 000

Ajustements fiscaux : +1 500 000

Total 3 500 000

Déficits antérieurs 8 000 000

1ere approche

Total 3 500 000

Déficits imputables -3 500 000


RESULTAT 0

Déficits reportables : 4 500 000

2e approche

Total 3 500 000

Déficits antérieurs - 8 000 000

Différence - 4 500 000

Pour la 2e approche, l’imputation de la totalité des déficits antérieurs


aboutit à la constatation du déficit fiscal de 4 500 000. L’entreprise se
trouve alors en situation déficitaire. Elle peut constituer des ARD dans la
limite des déficits dégagés et des amortissements de l’exercice, soit
3 700 000. En procédant à l’imputation des déficits et en réputant
différés 3 700 000 d’amortissement, l’entreprise a « transformé » en
ARD, une partie des déficits antérieurs pour éviter la perte éventuelle
des déficits les plus anciens.

L’entreprise pourra alors, par la suite, déduire 800 000 au titre des


déficits et 3 700 000 au titre des ARD.

Remarque : pour déterminer les ARD : 2 conditions cumulatives sont à


observer :

1) Montant ARD inférieur ou égal à Amortissement de l’exercice


2) Montant ARD inférieur ou égal à déficit fiscal de l’exercice.

A°) calcul de l’impôt BIC.

Taux de l’impôt BIC :

Taux de droit commun 25%

B°) calcul de l’IMF

-réel simplifié : 0,5% du CATTC

-réel normal : 0,5% du CATTC


C°) Exonération d’IMF

REEL SIMPLIFIE D’IMPOSITION RSI

Article 54 du CGI

Les entreprises nouvelles sont exonérées de l’IMF au titre de leur


premier exercice comptable.

REEL NORMAL

-Article 40 du CGI

 Les entreprises nouvelles sont exonérées de l’IMF au titre de leur


premier exercice comptable.

 Article 41. Les personnes physiques ou morales qui bénéficient


d’un régime d’exonération totale ou partielle d’impôt sur les BIC
sont exonérées dans les mêmes conditions et quotités, de l’IMF.

D°) En cas d’IMF et de BIC lequel retenir ?

Lorsque l’IMF est dû, le BIC et l’IMF étant calculés, il est retenu s’il est
supérieur au BIC. En d’autres termes le montant retenu pour le paiement
de BIC est celui qui est supérieur en comparaison des deux (article 39 du
CGI).

Cas pratique

La société des Lagunes est une SARL spécialisée dans la vente et


importation d’articles divers. Elle est située au Port autonome d’Abidjan.

Au cours de l’année 2021 elle a réalisé les opérations suivantes :

Chiffre d’affaires hors taxes : 3 850 700 000

Bénéfice comptable net : 15 000 000


Bénéfice fiscal : 12 600 000

IMPOT BIC à acquitter : 2 000 000

Vous êtes engagé nouvellement dans l’entreprise et au moment de la


clôture des comptes vous apercevez les situations suivantes dans la
comptabilité, après avoir examiné à fond la déclaration de BIC :

- Acquisition d’un bateau de plaisance du gérant, dotations aux


amortissements comptabilisées : 8 000 000

- Comptabilisation des polices d’assurance de 2020 : 1 500 000

- Non comptabilisation des ventes de la succursale : 26 000 000

- Amendes et pénalités comptabilisées : 3 500 000

- Comptabilisation des intérêts rémunérant le compte du gérant :


17 000 000

- Comptabilisation des loyers de 2019,2020 et 2021 (loyer 2021 payé


d’avance) : 12 000 000 par an.

La comptabilité n’a pas tenu compte des ARD de 2016 et du déficit de


2020 qui s’élèvent respectivement à 5 000 000 et 9 000 000.

Il vous est demandé de corriger la situation fiscale avant la clôture de


l’exercice.

1-5 L’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers (IRCM)


Les IRCM comprennent l’Impôts sur le revenu des valeurs mobilières
(IRVM) et l’impôt sur le revenu des créances (IRC)

a) Impôt sur le revenu des valeurs mobilières


Définition de valeur mobilière :
C’est une catégorie de titres financiers qui peut être soit un titre de
propriété (action) soit un titre de créance (obligation) et qui confère des
droits standardisés…
Ce terme est utilisé pour qualifier certains titres financiers du marché
boursier : actions, obligations…

Revenus imposables : article 180 du CGI


- Les revenus distribués et assimilés
- Les sommes versées aux administrateurs et aux actionnaires
- Les revenus des obligations et certains revenus exceptionnels.
Le résultat distribué : dividende ou autres produits des actions ou des
parts.

Il existe la distribution officielle et la distribution non officielle. Ce dernier


aspect concerne les produits présumés distribués.

Taux de l’impôt : voir articles 182 et 183 du CGI.

Taux de droit commun : 12%

10% pour les dividendes des sociétés cotées à la bourse

18% pour les distributions de bénéfices exonérés d’impôt BIC.

15% pour les lots d’obligations.

Cas pratique

Mr Boz a encaissé au cours de l’année 2020 les revenus des valeurs


mobilières suivantes :

- Dividendes pour ses actions détenues dans la SA prends mon


gbo, non cotée à la BRVM 6 000 000 f.
- Intérêts des obligations à 5 ans émises par le Trésor public et
limitées au territoire national. 2 000 000 f
- Intérêts des obligations à 10 ans émises par la NSIA BANQUE
BENIN, non côtée à la bourse. 3 000 000 f.
- Dividendes reçus de la SGBCI, 4000 000 f, cotée à la BRVM.

Cas pratique 2

Suite au contrôle effectué par la DGI sur la SA bon type, les montants ci-
après ont été donnés. Bénéfice dégagé après redressement :
45 000 000 f.
Procédez au calcul que l’administration fiscale a effectué.

b) L’Impôt sur le Revenu des Créances (IRC) voir article 192 et


suivants.

2/ L’Impôt indirect

2-1 La TVA

INTRODUCTION

La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) est l’une des composantes des taxes
sur le chiffre d’affaires .Ces taxes sont :

-la TVA

-la TOB

-les autres taxes indirectes.

La taxe s’acquiert à la Douane (fiscalité de porte) et aux Impôts (fiscalité


intérieure) .La TVA frappe tout le monde (handicapés, administration,
privé, nationaux, non nationaux, paysans…).

C’est pourquoi on l’appelle l’impôt de consommation.

-La TOB concerne les établissements bancaires, financiers. Elle


s’applique aux activités bancaires et financières (d’une manière générale
au commerce des valeurs et de l’argent). Depuis 2008 (article 3 de
l’annexe fiscale 2008), la TPS a été remplacée par la TOB (Taxe sur les
Opérations Bancaires).

-Les autres taxes indirectes : elles concernent les produits pétroliers,


les boissons alcoolisées et non alcoolisées, les tabacs, les cartouches…

-La TVA concerne toutes les autres opérations imposables. Elle est
acquittée sur les livraisons de biens meubles et les prestations de
services.
Il existe deux types de personnes (redevables) en matière de TVA : le
redevable légal et le redevable réel.

*Le redevable légal est celui qui est connu et commis par
l’Administration pour collecter la TVA à lui verser.

*Le redevable réel est celui qui supporte la TVA, qui la paie, mais
qui n’est pas forcément connu par l’Administration.

La TVA est traitée par les articles 339 à 393 du CGI.

I) DETERMINATION DE LA TVA BRUTE

La détermination de la TVA brute implique la recherche du champ


d’application de la TVA, le fait générateur et l’exigibilité, enfin, la base
imposable et le taux.

A°) CHAMP D’APPLICATION DE LA TVA

Ici, il s’agit des opérations imposables. Cela s’entend des opérations


situées dans le champ d’application de la TVA. Il faut distinguer les
opérations imposables, donc situées dans le champ d’application de la
TVA  et les opérations non imposables, donc hors du champ
d’application. Les opérations situées dans le champ d’application sont en
principe imposables à la TVA. Ces opérations imposables obéissent à 3
critères : elles sont imposables

- Soit en raison de leur nature


- Soit par une disposition expresse de la loi
- Soit par l’exercice d’une option.

1) Opérations imposables par nature


Les opérations imposables par nature sont définies par les articles
339,340 et 343 du CGI. Il s’agit des livraisons de biens et des prestations
de services. C’est une imposition de droit commun.

2) Opérations imposables par une disposition expresse de la loi.


Elles sont édictées par les articles 344,345 et 388 du CGI.

Ces opérations ne sont pas en principe imposables au regard des


dispositions de l’article 339 du CGI. Mais des mesures expresses ont été
prises par le législateur pour permettre de les classer dans le champ
d’application de la TVA. Ces dispositions concernent deux types
d’opérations :

- Une série d’opérations diverses


- Les importations

Série d’opérations diverses

Elles sont évoquées par les articles 344,345 et 442 du CGI. Ce sont entre
autres

 Les opérations réalisées par les lotisseurs, marchands de


biens et assimilés.
 Les transports spécialisés tels que convoyages de fonds,
remorquages de véhicules accidentés ou en panne,
transports rapides de documents et colis
 Les livraisons de matériaux extraits en CI, transport y
compris
 Les opérations réalisées par des personnes n’ayant pas
d’établissement stable en CI. (article 442 du CGI)

Importations

Les articles 344 et 388 du CGI traitent de l’importation. Les importations


sont soumises à la TVA à condition que les marchandises y afférentes
soient passibles de la TVA en vertu de l’article 339 du CGI.
On entend par importation, l’introduction sur le territoire national d’un
produit étranger ou d’origine étrangère. La TVA est due lors du
franchissement du cordon douanier.
Sont assimilées à des importations, toutes les mises à la consommation
en Côte d’Ivoire de marchandises issues de l’un des régimes suspensifs
de droits de douane : Usine exercée, entrepôt, admission temporaire,
transit, transbordement.

3) Opérations imposables sur option


Certaines personnes exerçant des activités placées hors du champ
d’application de la TVA ou exonérées de TVA peuvent être cependant
soumises à cette taxe sur leur demande dans les conditions définies par
l’article 348 du CGI.
L’option est une procédure enclenchée pour permettre à ceux qui ne
sont pas assujettis à la TVA de l’être, mais elle est limitée. Elle ne
concerne que certains domaines limitativement énumérés. En effet,
l’option est ouverte :
- Aux producteurs de noix de coco, de plantes et fleurs, de bananes
et ananas, lorsque leur chiffre d’affaires annuel TTC excède
50 000 000.
- Aux propriétaires d’immeubles nus à usage commercial ou
industriel depuis l’ordonnance de n° 2000-252 du 28 mars 2000.
- Aux entreprises de transport public de personnes ou de
marchandises, lorsqu’elles relèvent d’un régime réel d’imposition
(annexe fiscale 2002).

Modalités de l’option.

a) Durée : l’option est irrévocable


b) Effet  : l’option prend effet à compter du 1er jour du mois suivant
celui au cours duquel elle est exercée.
c) Forme : une demande est formulée auprès de l’administration
fiscale. L’accord de celle-ci est indispensable. Ce qui veut dire
qu’une simple demande ne vaut pas option.
Pourquoi l’option et ses conséquences.
L’intérêt de l’option réside dans deux faits : au niveau de l’auteur de
l’option et de celui de son client.

Intérêt propre à l’auteur : elle lui permet de récupérer les taxes ayant
grevé les éléments de son prix de revient, donc la récupération de la
TVA sur les achats et prestations à lui facturés.

Intérêt du client : elle permet à l’auteur de transmettre le droit à


déduction à ses clients afin d’éviter la rupture de la chaîne du droit à
déduction. Le client pourra bénéficier du droit à déduction de la TVA sur
des opérations réalisées avec l’auteur.

Cas pratiques :

Dites si oui ou non les opérations et les personnes suivantes sont


soumises à la TVA.

1) Mr Bagoula est producteur de noix de coco, il possède un grand


champ de coco. Il a comme client principal la société Coco boisson.
2) La société colas pour tous est spécialisée dans la production de la
cola en quantité industrielle et réalise un chiffre d’affaires de 25
milliards par an. Elle a introduit auprès de l’Administration fiscale
une demande pour obtenir une option.
3) La société banane douce produit de la banane qu’elle vend
localement et exporte une partie. Après un exercice, elle a réalisé
un chiffre d’affaires de 45 000 000F. elle vous sollicite pour lui
permettre de l’aider à obtenir une option.
4) L’entreprise kabako fabrique des moules qu’elle vend aux sociétés
de construction. En 2021, elle a vendu à la société d’Etat « la
maison du fonctionnaire » 1500 moules d’une valeur de
700 000 000.
5) L’entreprise de transport « solo » est située à Adjamé et dessert
les lignes Abidjan Bouaké ; Abidjan Daloa. Cette entreprise
appartient à Solo et est à l’impôt synthétique. Vous êtes choisi
pour écrire à l’administration fiscale pour lui accorder une option
compte tenu des achats importants qu’elle réalise.
6) Keita est commerçant à Treichville, il reçoit ses marchandises de
Dubaï et de Lomé.
7) Mme Badou est à Attécoubé. Elle dispose d’un ensemble de
bâtiments à usage industriel et commercial. Elle les loue à des
commerçants. Elle a sollicité une option auprès de l’administration
fiscale. Sans attendre la réponse, Mme Badou a commencé à
soumettre ses opérations à la TVA. Elle a facturé la TVA pour un
montant de 12 000 000 de f. Elle a profité pour déduire la TVA
pour un montant de 3 000 000.

NB : Les opérations situées hors du champ d’application de la


TVA, les exonérations et les exportations.
Opérations situées hors du champ d’application.
Ce ne sont pas toutes les opérations effectuées par un opérateur
économique qui sont assujetties à la TVA. Il existe des opérations qui ne
sont soumises à la TVA. Il y a par exemple les activités agricoles et
salariées qui ne supportent pas la TVA, au terme de l’article 339 du CGI.
Exonérations
Ici, les activités sont situées dans le champ d’application, donc
normalement imposables à l a TVA, mais une disposition expresse les
exclut de l’imposition. Ces opérations et ces personnes sont énumérées
par l’article 355 du CGI.
Il existe deux types d’exonérations : les exonérations légales et les
exonérations conventionnelles.
La personne qui réalise une opération située dans le champ d’application
de la TVA, mais non imposée est un assujetti non redevable.
Les exonérations légales sont celles édictées par les articles 355 et 390
du CGI. Elles sont consacrées par les textes fiscaux, donc par la loi et
concernent plusieurs domaines.
Les exonérations conventionnelles : on parle également d’exonérations
contractuelles. Elles visent un certain nombre d’opérations normalement
taxables, mais sur lesquelles l’Etat renonce à percevoir des droits et
taxes. Elles sont accordées soit sur la base des décrets et arrêtés, soit du
fait de conventions conclues par l’Etat avec des organismes publics ou
privés.
Exportations et opérations assimilées
Les opérations sont situées dans le champ d’application, elles sont même
imposables, mais au taux 0. Ces opérations sont exemptées de TVA.
Elles sont édictées par les articles 356 et 357 du CGI.

On pourrait résumer pour dire que les opérations sont classées


de la façon suivante :
D’une part, Il y a celles qui sont hors du champ d’application,
donc non imposables à la TVA et celles qui sont certes hors du
champ d’application mais qu’une disposition expresse prise par
le législateur soumet à la TVA (option).
De l’autre, les opérations situées dans le champ d’application,
donc imposables à la TVA et celles qui sont certes situées dans
le champ d’application, mais qu’une disposition expresse exclut
de l’imposition (exonération).
Par ailleurs, les exportations sont des opérations situées dans le
champ d’application de la TVA, imposables même, mais au taux
0, donc pas de TVA.

4) Personnes imposables
Aux termes de l’article 346 du CGI, sont assujetties à la TVA, les
personnes physiques ou morales réalisant les opérations imposables. Il
découle de cette définition deux grandes catégories d’assujettis :

- Les assujettis obligatoires


- Les assujettis volontaires

a) Les assujettis obligatoires


Ils sont énumérés par l’article 346 du CGI. Ce sont des assujettis de
droit, on pourrait citer

 Les importateurs
 Les producteurs
 Les entrepreneurs de travaux immobiliers
 L’Etat et ses démembrements dans certains cas.
 Les commerçants ou revendeurs en l’état.
Cas particuliers de ventes de tabacs, cigares, cigarettes et produits
pétroliers à étudier plus tard.

b) Les assujettis volontaires


L’article 348 du CGI détermine ces assujettis. Ce sont ceux qui ont
demandé l’option.

5) Territorialité de la TVA.
La TVA n’est due en Côte d’Ivoire qu’en raison des opérations effectuées
sur le territoire national. Etant impôt sur la consommation, la TVA doit
être perçue dans le pays où les biens et services sont consommés ou
utilisés. Le champ d’application territorial de la TVA est défini aux articles
350,351 et 352 du CGI.
Les règles de territorialité visent à localiser les opérations afin de
déterminer pour chaque opération taxable, le pays bénéficiaire de la
taxe.

CAS PRATIQUES
Analysez les situations suivantes au regard de la TVA :

1) La société « Décalé » est située à Vridi canal ; son domaine


d’intervention est la réparation de grosses machines. Elle a réparé
une machine venant du Burkina à un coût de 50 000 000.
2) L’entreprise « A nous 2 » fait des recherches de marché pour le
compte de ses clients situés en Allemagne. L’entreprise est située à
Abidjan Plateau. Ses prestations sont payées par son client en
Allemagne.
3) L a société de l’intermédiation « La confiance » est située au Togo
et recherche les marchés dans la sous région ouest africaine pour
le compte d’une société chinoise. Au cours de l’année 2021, elle a
réalisé pour ces clients en CI des prestations d’un montant de
25 000 000, au Burkina 10 000 000, Togo 15 000 000, Ghana
8 000 000.
4) L’entreprise « courage » est située à Dabou et réalise diverses
prestations à travers l’Afrique pour le compte d’Unilever à Vridi. Au
cours de l’année 2021, elle fait des prestations au Gabon, au Togo,
au Zimbabwe pour un montant global de 120 000 000. En retour,
elle perçoit des commissions d’une valeur de 30 000 000.
5) La société Eburnie effectue des prestations diverses avec beaucoup
d’opérateurs économiques. En Décembre 2021, elle a effectué des
prestations suivantes :
- contrôle technique sur le poids et la qualité des marchandises destinées
à l’exportation.
-Vérification technique des navires de commerce
-réparation et entretien des bateaux de plaisance.

B°) FAIT GENERATEUR ET EXIGIBILITE

Traités par l’article 361 du CGI, le fait générateur et l’exigibilité ont un


intérêt important dans le fonctionnement de la TVA.

1) Fait générateur

C’est l’évènement qui consacre la naissance de la créance fiscale du


Trésor Public. Voir article 361 1° a), b) et c).
- Vente de biens meubles corporels : le fait générateur se produit
lors de la livraison de biens.
- Prestation de services : le fait générateur se produit lors de
l’exécution des travaux et services.

2) exigibilité
C’est l’évènement qui donne droit au Trésor de réclamer la créance
fiscale. C’est l’exigibilité qui permet de déterminer la période (mois,
trimestre) au titre de laquelle le montant des opérations imposables doit
faire l’objet d’une déclaration.
Elle permet également de déterminer la date à laquelle le
droit de déduction prend naissance chez l’utilisateur des biens ou
services, dès lors qu’il a la qualité de redevable :

- Vente de biens : lors de la livraison de biens


- Prestations de services : lors de l’encaissement ou de l’inscription
en compte courant. Voir article 361 2° a),b) et c) du CGI.

Définition de l’encaissement :

Par encaissements, il faut entendre toutes les sommes perçues du fait de


la réalisation de l’opération ou de l’exécution des travaux, à quelque titre
que ce soit (avances, acomptes, règlements pour solde…)

Date de l’encaissement

Selon le mode de paiement utilisé, une distinction est à opérer.

Paiement en espèce : l’encaissement se situe le jour de la remise des


espèces.

Paiement par chèque bancaire ou postal : l’encaissement se situe le


jour de la remise du chèque ou, lorsque celui-ci est adressé par la poste
à son bénéficiaire, le jour de la réception du chèque.

Paiement par virement bancaire ou postal : l’encaissement


intervient lors de l’inscription au crédit du compte du redevable (par
l’organisme bancaire ou postal) des sommes virées.

Paiement par effet de commerce : l’encaissement se situe à la date


de paiement de l’effet par le client (= date de l’échéance de la traite)
même si l’effet est remis à l’escompte auprès d’un établissement
financier.

Cas pratiques :

Dites si oui ou non le fait générateur ou l’exigibilité est intervenu dans


les cas suivants :
1) Ali promet de vendre à Moussa des marchandises d’une valeur
de 100 000 000FCFA. Ces marchandises sont toutes imposables
à la TVA.
2) L’entreprise Tuyaux et coudes est un commerçant, elle possède
une quincaillerie où elle vend un peu de tout. Au cours du mois
de mars 2022, elle réalise les opérations suivantes :
- Encaissement de 50 000 000F pour une commande de carreaux en
Avril.
- Réception d’un chèque de 20 000 000F représentant le paiement
des marchandises livrées en janvier 2022.
- Livraison de robinets, coudes et tuyaux dans un délai de 2
semaines
- Dépôt d’un ordre de virement provenant de son client Abdoul sur
son compte bancaire d’un montant de 25 000 000 F représentant
la livraison future et passée de marchandises : livraison future :
15 000 000 F, livraison passée : 10 000 000 F. renseignement pris,
ce client est solvable.
- Livraison de sanitaires d’un montant de 19 000 000 F à un client,
dont le premier paiement interviendra en début Avril 2018.
3) L’entreprise « service parfait en informatique » est spécialisée
dans les installations et maintenance de tout système
informatique et bureautique. En mai 2018, elle réalise les
opérations suivantes :
- encaissement d’un chèque de 20 000 000 F pour les travaux à
débuter en juillet 2018.
- Exécution partielle des travaux informatiques du Port Autonome
d’Abidjan. Sur un volume de travaux de 100 000 000 F, il a été
réalisé 35 000 000 F et un encaissement de 21 000 000 F.
- Présentation d’une facture de 10 000 000F de travaux à la société
« va la bas » ; ces travaux seront faits dans un délai de 2 mois
maximum.
- Réception d’un chèque de 5000 000 F représentant l’acompte des
travaux effectués en 2019.
- Travaux effectués dans le courant de mai et facture de 30 000 000
F adressée à l’entreprise publique « va et vient ».
- Remise d’une somme de 10 000 000 F à l’entreprise « service
parfait en informatique » par la société kotoubou.
- Virement de 5000 000 F sur le compte de l’entreprise, par son
client  « bon travail ». Pour des questions de procédures bancaires
la somme virée n’est toujours pas inscrite au crédit du compte de
l’entreprise « service parfait en informatique ».
- Remise d’un effet de commerce de 35 000 000 F par un des clients
de l’entreprise le 12/5/2022, date de l’échéance de la traite
26/7/2022.Pour des raisons de trésorerie de l’entreprise, le
responsable a remis l’effet à l’escompte auprès de sa banque qui
lui consent directement une somme de 12 000 000 F.
-
C°) BASE IMPOSABLE ET TAUX DE LA TVA

1) Base imposable
Elément très important dans la détermination de la TVA brute, la base
imposable ou base d’imposition fait parfois l’objet de polémiques compte
tenu des éléments qui y entrent et ceux qui en sont exclus. Aux termes
de l’article 358 du CGI :

La base d’imposition est constituée, pour les livraisons et les


prestations de services, par toutes les sommes, valeurs, biens
ou services reçus ou à recevoir par le fournisseur ou le
prestataire en contrepartie de ces opérations, de la part de
l’acheteur, du preneur ou d’un tiers.

Elle comprend donc l’ensemble des paiements en espèces ou en nature


qui incombent au client en contrepartie de la livraison ou de la prestation
qui lui est faite. Ces prix, montants et valeurs s’entendent tous frais,
taxes et prélèvements de toute nature inclus, à l’exclusion de la TVA elle-
même.

La base imposable correspond à la contrepartie (généralement le prix)


exprimée en hors TVA.

Sont également à exclure de la base imposable des produits fabriqués en


CI, les taxes spécifiques prévues par les articles 413 à 420, à savoir :
- La taxe sur les boissons alcoolisées
- La taxe sur les boissons non alcoolisées
- La taxe sur les tabacs
- La taxe sur les cartouches
Par contre, en ce qui concerne les produits importés, ces taxes
spécifiques demeurent incluses dans la base imposable.

En résumé :

La base imposable correspond donc à l’ensemble des paiements en


espèces et en nature qui incombent au client en contrepartie du bien qui
lui est délivré ou de la prestation qui lui est rendue, à l’exclusion de la
TVA elle-même et, pour les produits fabriqués en CI des taxes
spécifiques mentionnées ci-dessus.

Eléments de la base imposable :

Prix principal + compléments de prix et frais accessoires


acquittés par le client - réductions de prix accordées par le
vendeur (facture de vente).

a) Eléments compris dans la base d’imposition (article 358-


1°)

 Taxes droits et prélèvements :


il s’agit des droits de douane, des taxes de consommation sur les
produits pétroliers, les taxes spécifiques (sauf pour les produits fabriqués
en CI) et toutes autres taxes applicables aux produits et services, à
l’exception de la TVA

 Compléments du prix acquittés par l’acquéreur :


Dès lors qu’une somme se rattache à l’opération taxable, toute somme
exigée fait partie de la base d’imposition ; on a comme exemple : les
primes et bonifications pour livraison rapide ; les majorations pour faible
facture ; les intérêts pour règlement à terme (il s’agit des intérêts à
caractère commercial).
 Frais accessoires :
Il s’agit des frais accessoires aux livraisons de biens et aux prestations
de services, même s’ils sont facturés distinctement aux clients ; c’est
par exemple le cas des commissions. Ces frais là sont notamment : les
frais d’emballage, les frais d’assurances, les frais de cautionnement
(dans certains cas) et les frais de transport.
 Indemnités
Sont comprises dans la base imposable, les indemnités n’ayant pas le
caractère de dommages et intérêts et ne correspondant pas à la
réparation d’un préjudice. Les indemnités imposables sont : indemnités
contractuelles ; indemnités d’assurances (à clarifier en ce qui concerne
les livraisons de biens et les prestations de services).

b) Eléments exclus de la base imposable


Il y a entre autres :
- Les taxes incombant légalement aux clients avancés par le
fournisseur.
- Les rabais, remises et réductions de pris accordées sur factures
relatives aux opérations imposables
- Certaines indemnités
- Les subventions d’équipement
- Les débours

2) Taux
Le taux aujourd’hui est de 18% sur le prix hors taxe.
Prix hors taxe = prix TTC/ 1,18.

CAS PRATIQUE
La société vitre pour tous est spécialisée dans la vente et la pose des
vitres de toute sorte, elle est située à COCODY. Au cours du mois de
juillet 2022, elle a réalisé les opérations suivantes :

5 juillet 2022, vente de 50 vitres de gros camions : 20 000 000 HT


7 JUILLET livraison sur le chantier de BOZ de 150 narco d’une
valeur de 15 000 000 HT

10/7 : pose de vitres et narco dans la villa de Gahoussou. Valeur


75 000 000.

12/7 : Décaissement d’une somme de 22 000 000, pour la réception de


90 vitres véhicules légers

14/7 installation en série des vitres des véhicules de la Sotra ; coût


global : 50 000 000

15/ 7 Livraison d’une ancienne commande de khalil. 60 vitres en raison


de 25 000, l’unité.

17 / 7 : réinstallation des vitres teintées de la villa de Konan ; montant


37 000 000. Paiement immédiat 12 000 000 en espèces, remise d’un
chèque de 7 000 000 à présenter à la banque le début du mois d’Août.

20/7 : réception d’une traite de 40 000 000, dont l’échéance est le 21/


8/2020, pour les marchandises livrées en mai 2017.

22/7 : virement de 15 000 000 sur le compte de « vitre pour tous »


inscrit immédiatement au crédit de cette entreprise pour les vitres à
livrer à Choukouya.

24/7 encaissement d’un chèque reçu la veille pour les narco livrés en juin
2017. Montant 10 000 000 F.

Vente à crédit de 75 vitres teintées à l’université de cocody. Valeur :


35 000 000.

25/ 7 : vente à la Mairie de Gohitafla de 300 Narco d’une valeur de


40 000 000 ; le paiement se fera par le Trésor de Bouaflé.

26/ 7 : vente de 20 narco à la Direction Générale des impôts d’une


valeur de 100 000 0000.

27/ 7: réception d’un chèque de 3 000 000 des travaux à effectuer sur la


façade du CHU de Yopougon.
28/7 pose de vitres sur les véhicules du ministère de la Santé : coût
25 000 000 payé le 30 JUILLET 2022

29/7 vente de Narco à une représentation de l’ONU et à une force


française pour la réhabilitation de l’école d’Ousoukro. Montant
12 000 000.

Vente de vitres de voiture à un responsable de HCR ; 5000 000.

30/7 Pose de narco au 43e BIMA  d’un montant de 15 000 000. Le 43e


BIMA a pu bénéficier de document d’exonération de la part de la DGI.

31/7 Pose des vitres de la Maison familiale du Ministre de l’Economie et


des Finances. Montant payé : 7000 000.

Réparation à Cocody d’une machine à découper les vitres coût :


8 000 000.La machine provient du Mali. La facture a été payée cash par
le propriétaire.

Vente de vitres provenant d’Allemagne à Moussa résidant au Burkina. La


commande est passée auprès de « vitres pour tous » ; mais les
marchandises ont été livrées directement au Burkina par DHL et à leur
réception, Moussa a fait automatiquement un virement sur le compte de
« vitres pour tous ». Montant 56 000 000.

Déterminer la TVA brute du mois de juillet 2022.

II) DETERMINATION DE LA TVA DEDUCTIBLE

Les règles qui régissent le régime de la déduction de la TVA sont


contenues dans les articles 362 à 383 du CGI.

Le principe général de la TVA consiste en fait à avoir la TVA collectée et


la TVA récupérée. De ces 2 éléments provient la TVA due ou le crédit de
TVA.

Le droit à déduction consiste à imputer sur la TVA due au titre de ses


opérations de vente ou de prestations de services ,dans la mesure où
ces biens et services ne sont pas exclus du droit à déduction, les taxes
qui ont grevé les éléments du prix de revient ,c'est-à-dire les taxes
acquittées en amont sur les achats de biens et services.

En pratique, le redevable calcule le montant de la TVA sur le CA qu’il a


réalisé au cours d’une période. Ensuite, il déduit de ce montant la TVA
ayant grevé ses achats de marchandises, de biens d’importation ou de
prestations de services, sous réserve que ces biens et services ouvrent
droit à déduction.

IMPORTANT : seuls les redevables sont autorisés à déduire la


TVA qui a grevé les biens et services qu’ils ont acquis dans la
mesure où ils réalisent des opérations ouvrant droit à
déduction, à savoir :

- Des opérations soumises à la TVA ;


- Des opérations exemptées, essentiellement celles relevant
du commerce extérieur (exportations) qui sont assimilées
à des opérations taxées ;
- Des opérations exonérées de façon conventionnelle.
Les personnes qui n’ont pas la qualité de redevables ne peuvent
pas déduire la TVA. Ainsi le consommateur final d’un produit
taxable ne peut pratiquer de déductions de TVA, puisque c’est
sur lui que la loi entend faire porter la charge finale de la taxe.
C’est vous, c’est moi c’est MR et MME tout le monde.

Il existe deux types de déductions : la déduction physique et la


déduction financière. Pour ce faire, il y a lieu de faire une distinction
entre la déduction physique et la déduction financière.

 DEDUCTION PHYSIQUE (article 365-1 du CGI).


Les produits ouvrant droit à déduction physique se répartissent en deux
catégories :

 Première catégorie :
Elle comprend les matières premières et produits entrés intégralement
ou pour partie de leurs éléments dans la composition de produits ou
objets passibles de la TVA et les marchandises destinées à être
revendues en l’état. Exemple :
- Les matières premières brutes (sable, pierres, minerais…) ou
ouvrés (métaux, tissus…) utilisés dans la fabrication
- Les produits semi ouvrés destinés à recevoir un complément de
main d’œuvre
- Les pièces détachées devant être incorporées dans un ensemble
constituant un produit fini (montage de véhicules, de bicyclettes)
 Deuxième catégorie :
Ici, ce sont les matières ou produits ne constituant pas un outillage qui,
normalement et sans entrer dans le produit fini, sont détruits ou perdent
leurs qualités spécifiques au cours d’une seule opération de
transformation, on appelle ces produits les agents de fabrication.
Exemple :
- les explosifs
- les détersifs utilisés dans l’industrie
- le carbure de calcium, l’acétylène, l’oxygène
- les carburants utilisés comme force motrice.

 DEDUCTION FINANCIERE (article 365-2 du CGI).


Ce type de déduction vise la TVA sur :
- Les biens constituant des immobilisations
- Les services et frais généraux.

A) Conditions d’exercice du droit à déduction


Il existe des conditions de forme, de fond et de temps

1) Conditions de forme
Elles sont édictées par l’article 374 du CGI.

La taxe qui fait l’objet de déduction doit être :

- Celle qui figure sur la facture d’achat délivrée par le fournisseur


dans la mesure où celui-ci est autorisé à la facturer.
- Celle qui est acquittée à l’importation
- Celle qui est acquittée par les entreprises elles mêmes lors de la
livraison à soi-même de biens (LASM).
On peut dénombrer quatre éléments importants dans le cadre des
conditions de forme.il s’agit des mentions et de l’état des taxes
déductibles.

Les différentes mentions :

a) Mention sur les factures d’achat


Elle est expliquée par les articles 385 du CGI et 144 du LPF (Livre de
Procédures Fiscales).
La facture doit faire apparaitre distinctement :
 Le prix hors taxes des biens livrés ou des services rendus
 Le taux et le montant de la TVA facturée
 L’identification précise du redevable qui délivre la facture (le
fournisseur)
 L’identification du client
 Le régime d’imposition du fournisseur son centre d’imposition
de rattachement.
b) Mention sur un document douanier
Les entreprises peuvent opérer la déduction de la TVA payée lors du
passage en douane des marchandises importées, à condition que :
 Les documents douaniers correspondants désignent ces
entreprises comme destinataires réels de biens au titre
desquels elles bénéficient la déduction ;
 Le document douanier fasse ressortir distinctement la base
taxable, le taux et le montant hors taxes.
c) Mention sur une déclaration de TVA. (Voir article 374 du
CGI).

Etat des taxes déductibles (article 386 du CGI)

Les redevables sont tenus de joindre à leurs déclarations périodiques, un


état présentant le détail des déductions de taxes.

2) conditions de temps (article 364 DU CGI)


a) Principe
L’exigibilité est un évènement unique qui détermine :

 Chez le fournisseur, la période au titre de laquelle l’opération


imposable doit être déclarée.
 Chez le client, la date de naissance du droit à déduction
Le droit à déduction prend naissance chez le client, lorsque la taxe
déductible devient exigible chez le redevable de la taxe. Ainsi, le droit à
déduction doit être exercé au titre du mois au cours duquel il a pris
naissance.

b) Péremption du droit à déduction


La date prévue pour mentionner la TVA déductible sur les déclarations
s’impose aux redevables.

Toutefois, la déduction des taxes non effectuée dans le délai prévu


peut l’être dans un délai de 12 mois à compter de la de la facturation
(article 381 du CGI).

3) Conditions de fonds
Aussi importantes que les deux premières conditions, elles touchent les
personnes éligibles ainsi que les biens et services ouvrant droit à
déduction.

a) Personnes autorisées à déduire la TVA grevant les


acquisitions de biens et services.
Le bénéfice de la déduction est réservé aux redevables légalement
assujettis au régime de la TVA ainsi que qu’aux redevables ayant opté
pour leur assujettissement à cette taxe. Il s’agit alors des personnes au
régime du réel d’imposition (réel normal, réel simplifié). (Article 363 du
CGI)
Dans tous les cas, les personnes relevant de l’impôt synthétique sont
exclus du bénéfice de la déduction. Il en va de même des personnes
réalisant des opérations exonérées.
Il est à souligner que les personnes qui réalisent des opérations
exemptées de taxe aux termes de l’article 356 du CGI
(exportations et assimilées) conservent leur droit à déduction.
C’est également le cas des personnes réalisant des opérations
exemptées de façon conventionnelle.

b) Conditions touchant aux biens et services ouvrant droit à


déduction (article 362 1°)
Ne peut faire l’objet de déduction que la TVA ayant grevé les achats et
importations :
 Acquis pour les besoins de l’exploitation
 Affectés en totalité ou en partie à la réalisation de
d’opérations taxables
 Ayant été légalement facturés par un fournisseur identifié au
répertoire de l’Administration.
 N’étant pas frappés d’exclusion prévue aux articles 372 et
373 du CGI.
Remarque : cas des produits pétroliers (article 365 -1 du CGI)

Seuls ouvrent droit à déduction :

- Le pétrole
- Le gaz
- Et les produits noirs (gaz oïl, fuel oïl 180, distillate diesel oïl
(DDO) ) utilisés comme combustibles pour le fonctionnement des
unités. Ces produits sont utilisés comme force motrice dans les
unités industrielles. (situation à revoir en fonction des
dispositions de l’annexe fiscale 2019).

Cas pratiques

Déterminez la TVA à reverser ou le crédit de TVA dans les opérations


suivantes :

Période juin 2022.

1) Moussa est un commerçant à la rue du commerce, il est à l’impôt


synthétique :
TVA sur ventes : 6 000 000
TVA sur achats : 2 500 000

2) Kouassi est plombier professionnel à la riviera


TVA facturée sur travaux : 10 000 000
TVA sur achat de matériel payé : 5 600 000
KOUASSI est au réel simplifié

3) Guéi est libraire, il est au réel normal


TVA sur livres vendus : 780 000
TVA sur achat d’ordinateur : 150 000
4) Fofana est vendeur de pièces détachées à la casse, il paie
régulièrement ses taxes à la mairie d’Abobo.
TVA sur pièces détachées vendues : 350 000
TVA sur achat de pièces détachées à la SARI : 700 000

5) Mme Gnagra est commerçante à Treichville. elle est au réel


normal.
TVA sur vente de marchandises diverses : 12 000 000
TVA à l’importation : 10 000 000
TVA sur achats locaux : 7 000 000

6) La Sarl vas y voir est spécialisée dans la commercialisation de


carreaux
TVA sur vente de carreaux : 90 000 000
TVA sur achat de carreaux 70 000 000
TVA sur achat de mobilier de bureau : 25 000 000

7) La SA client est roi fait de l’achat revente et est située au port


d’Abidjan :
TVA sur vente de marchandises : 120 000 000
TVA sur achat de marchandises : 60 000 000
TVA sur achat de véhicule de fonction du DG : 25 000 000
TVA sur installation de climatisation : 1 500 000. La facture est
réceptionnée le même jour
TVA sur achat de ciment pour la construction d’une cantine : 2 500 000
TVA sur le carburant des véhicules de liaison : 300 000
TVA sur achat de diverses marchandises 15 000 000 ; montant payé
cash en espèces.

Cas pratique

La société de commerce général (SOCOG), société anonyme 01


BP 1025 ABIDJAN 01, tél 21 35 49 .. , NCC 2601 009 Y, est
située au port à la rue des pêcheurs. Elle est rattachée à la DGE
Plateau. Elle est spécialisée dans la vente d’appareils
électroménagers. Au cours du mois de mai 2022, elle a réalisé
les opérations suivantes :

2 MAI vente d’appareils 100 000 000 HT

3 Mai achat d’appareils 60 000 000 HT. Facture n° 576 du 3 mai


2020, de la société kawé NCC 90 00678 Q

4 mai vente à crédit d’appareils d’un montant de 90 000 000 HT


à un commerçant de nationalité malienne situé à Adjamé.

5 mai acquisition d’une machine de vérification des appareils :


prix 25 000 000 HT, droits de douane 6000 000. Quittance
douanière N° 1235 du 2 mai 2022

6 mai, réception de la facture d’électricité 1 500 000 HT selon


facture n° 267 du 28 avril 2022 de la CIE NCC 7500056 K,
payable le 15 juin.

8 mai 2022, installation de la climatisation centrale de la société


« courez vite » par les agents de SOCOG ; montant total
12 000 000, payé par chèque le lendemain.
Vente d’appareils divers à ouédraogo de passage à Abidjan
20 000 000.

9 mai paiement de la facture de SODECI du mois de Mars : 3000


000 ; N° 4056 du 20 mars 2022. NCC 75 00068 V

Vente d’appareils à Choco soumis à la TEE : 30 000 000 HT

Achat d’un véhicule de liaison d’un montant de 10 000 000 HT,


TVA 1 800 000. Facture « vendeur calme »n°1763 Du 7 / 4
/2022

15/5 achat d’un lot d’appareils électroménagers chez Khalid


Ncc 72 99845T Montant 47 000 000 HT.

16/5 règlement des marchandises livrées le 15 mars 2022.


45 000 000 par chèque.

Vente d’appareils à un client à Dakar. Ces appareils ont été


transportés par DHL, montant 20 000 000. Le client a payé les
frets à « Courrier international rapide » et a pu avoir un laisser
passer des FANCI pour embarquement.

20/5 réparation des meubles de la Direction commerciale par la


société Kaîzer NCC 2004008 H ; montant 10 000 000 HT TVA
180 000, payée intégralement par la SOCOG. Facture n° 3476 du
20/5 2022.

Achat d’un ordinateur le 2/2 /2022 chez Fayez NCC 9000134 G,


d’un montant de 5000 000 HT ; la facture a été établie le 20
mars 2022.

22/5 : encaissement des marchandises vendues en Avril 2022


montant HT 57 978 000 HT, TVA 10 436 040

Règlement des marchandises achetées en fin avril 2022. HT


70 500 000 ; TVA 12 690 000

Facture du transitaire pour les marchandises dédouanées


12 000 000 HT adressée à la SOCOG.
Vente d’appareil à l’OMS montant HT 15 000 000. Le
responsable de cette structure a pu avoir une attestation
d’exonération de la DGI.

NB crédit du mois d’avril 2 500 000.

Servir la déclaration de TVA du mois de mai 2022.

2-2 La Taxe spéciale d’équipement

Soutenue par l’article 1084 du CGI, la taxe spéciale d’équipement


(TSE) est perçue dans les mêmes conditions que la TVA. Sont redevables
de cette taxe les entreprises soumises au régime du réel d’imposition. Le
taux est de 0,1%.

Sont exonérés de la TSE, les exportateurs de café et de cacao et les


opérations portant la vente de produits pétroliers, sauf la SIR qui en
supporte la moitié du taux.

Cas pratique.

L’entreprise belle lagune a réalisé au cours du mois de juillet 2022 les


opérations suivantes :

Vente de marchandises diverses 1 500 000

Vente de produits de beauté : 5 000 000

Achat de marchandises : 6 000 000

Achat d’un tricycle : 3 000 000

Déterminez le montant de l’assiette et le montant de la TSE.

Belle lagune est au Régime des microentreprises.


2-3 Les droits d’enregistrement

Dans le cadre de la fiscalité des entreprises, les droits d’enregistrement


sont perçus à la création de l’entreprise, au cours de la vie de l’entreprise
et à l’extinction de l’entreprise.

2-3-1 A la création de l’entreprise

A) LE DROIT DE BAIL.

Il s’agit du droit de bail pour un local professionnel. Aux termes de


l’article 713 du CGI, le taux est de 2,5% pour une durée limitée
généralement un an (voir article 539 du CGI). Toute personne
entreprenant une activité doit avoir un local professionnel. Ce local est
soumis au droit de bail de 2,5% du loyer.
Ici il est question de bail à durée fixe.
Assiette : montant cumulé des loyers calculés sur la période de location
prévue par le contrat (généralement un an), augmentés des charges
incombant normalement au bailleur, mais mises contractuellement à la
charge du preneur.

Cas pratiques 1 :

N°1
La société Palapili, cherche un local pour son installation à Angré 8è
Tranche. Elle a trouvé un magasin (le rez de chaussée d’un immeuble de
2 étages). Loyer mensuel 600 000FCFA. Le propriétaire et la société ont
convenu que celle-ci prenne en charge l’impôt foncier qui s’élève à
840 000FCFA.

N° 2
L’entreprise Kahizeur est une sarl spécialisée dans le commerce
international. Elle a pris une maison de 4 pièces à raison de 450 000
FCFA le loyer par mois. La maison est située à la Riviera et sert
d’habitation au directeur financier de ladite société qui a ses magasins à
Treichville et Marcory. Il est convenu entre le bailleur et la société que
celle-ci prenne en charge les différentes dépenses afférentes à la
maison. Montant 100 000 F.
Vous êtes le conseil fiscal de ces deux entreprises, calculez le droit de
bail et donnez-leur des conseils.

NB. Les loyers mensuels des baux conclus avec les particuliers
et destinés à l’habitation, inférieurs à 500 000 FCFA par mois ne
sont pas assujettis au droit de bail. Article 713 du CGI .

B) LE DROIT OU TAXE DE PUBLICITE FONCIERE : taxe de


publicité foncière ou droit de publicité foncière.

La Taxe de Publicité Foncière (TPF) ou Droit de Publicité Foncière (DPF)


est due à l’occasion de la formalité de publicité foncière au Livre foncier
tenu par le Conservateur de la Propriété foncière et des Hypothèques.
Tout acte portant sur les immeubles et droits réels immobiliers (acte de
mutation, apport à titre pur et simple ou à titre onéreux en société) est
soumis à cette formalité de publicité.
Taux de la TPF : 1,2%. Pour l’inscription au titre d’un acte constitutif,
translatif ou extinctif de droit réel.
Assiette : la TPF est assise sur le prix de vente ou la valeur vénale
d’apport de l’immeuble, à ne pas confondre avec le prix à payer par
l’acquéreur ou la valeur nette d’apport qui s’obtient après imputation du
passif éventuel grevant l’immeuble.

Cas pratique :
Un immeuble d’une valeur de 500 000 000 F est apporté par Guéi en
constitution d’une société. L’immeuble est grevé d’une hypothèque de
150 000 000 F
Calculer la TPF
Correction :
Valeur d’apport de l’immeuble 500 000 000
Passif grevant l’immeuble (hypothèque) 150 000 000
Valeur nette d’apport 350 000 000
(Ou prix à payer par l’acquéreur)
Quelle sera l’assiette à retenir pour l’imposition à la TPF ?
L’assiette étant le prix de vente ou la valeur vénale d’apport, nous
prendrons ici la valeur d’apport sans tenir compte du passif.
La base imposable est la valeur d’apport brute de l’immeuble :
500 000 000 F.
TPF = 500 000 000 x1,2% = 6 000 000

NB : L’article 19 de l’annexe fiscale à la Loi de Finances pour la


gestion 2014 institue une formalité fusionnée entraînant
l’exigibilité des droits d’enregistrement, des droits de timbre et
des droits de publication.

C) LES DROITS D’APPORT : 


Les actes constatant la formation d’une société ou d’un GIE
(articles 554 -5°, 701, 703 -6° et 754 du CGI).
La création d’une société suppose l’affectation à cette personne morale
d’un patrimoine distinct de celui des associés. C’est le montant des
apports effectués qui détermine le capital social. L’apport de ce
patrimoine forme naturellement la base de l’impôt. Tous les associés ou
actionnaires doivent contribuer au capital social et reçoivent, en retour
des titres émis par la société. Il existe plusieurs types d’apports.
L’OHADA en autorise trois : 
- L’apport en numéraire
- L’apport en nature
- L’apport en industrie.
Les droits d’apport perçus peuvent se rapporter à des espèces (somme
d’argent) : apport en espèces ; à des biens meubles ou immeubles :
apport en nature ; à un savoir-faire : apport en industrie.

1°) APPORTS AU PLAN DU DROIT DES SOCIETES

a/ L’apport en numéraire
Ce sont généralement des apports d’espèces. Les apports en numéraire
doivent être libérés intégralement lors de la constitution de la société ou,
dans une SA, du quart au moins de la valeur nominale de l’action.

b/ L’apport en Nature

Un associé ou un actionnaire fait un apport en nature lorsqu’il transfère à


la société le droit de propriété d’un bien ou le droit de jouissance dont il
a sur le bien. Ces apports sont libérés intégralement lors de la
constitution de la société.

c/ L’apport en Industrie

Selon les dispositions de l’Acte uniforme révisé, l’apport en industrie se


définit comme l’apport de connaissances techniques ou professionnelles
ou de services. Ces dispositions précisent que ces apports ne concourent
pas à la formation du capital social mais donnent lieu à l’attribution de
titres sociaux ouvrant droit au vote et au partage des bénéfices et de
l’actif net, à charge de contribuer aux pertes. Les titres sociaux résultant
de ces apports n’ont pas de valeur nominale. Les droits y attachés ne
peuvent excéder 25% des droits de vote ou de bénéfices ou de l’actif
net. Ces droits ne sont ni cessibles, ni transmissibles.

Les apports en industrie ne sont pas autorisés dans les SA et dans les
SARL selon l’Acte uniforme Révisé.

Exemple :

Monsieur Konan candidat associé dans la SNC en constitution dit qu’il n’a
rien. Mais il se chargera de faire toutes les courses pour la création de la
société.

Il se propose alors de faire un apport en industrie.

2°) APPORTS AU PLAN DU DROIT FISCAL

Ici, il existe deux types d’apports :


- L’apport à titre pur et simple (ATPS);
- L’apport à titre onéreux (ATO)

a/ Les apports à titre pur et simple.

Ce sont les apports effectués par les associés et qui sont rémunérés
exclusivement par des droits sociaux (actions, parts d’intérêts ou
parts sociales. Ils sont exposés à tous les risques inhérents à la vie de la
société.
NB : les apports purs et simples sont les apports dont la valeur forme le
capital social lors de la création de la société.

b/ Les apports à titre onéreux.

Il y a apport à titre onéreux lorsqu’un associé reçoit, en échange de son


apport, une contrepartie autre que des droits sociaux.

Exemple 1 :
Digbeu a fait apport d’un immeuble évalué à 50 millions de francs. Il ne
souscrit que pour 45 millions au capital de la société anonyme en
constitution. Il réclame 5 millions en espèces. Digbeu reçoit 4500 actions
de 10 000 F de valeur nominale, soit une valeur de 45 millions de francs
en actions.
Exemple 2
Mr Dioh fait un apport d’immeuble d’une valeur de 250 millions à la
création de la société, SARL Coupé Décalé. L’immeuble est grevé d’une
hypothèque de 75 millions au profit de la banque SGBCI. La société
décide de prendre entièrement en charge cette hypothèque.
Analyser les transactions de Mr Dioh avec la SARL Coupé Décalé.
Nous avons dans la pratique ces genres d’apports appelés les apports
mixtes. D’un côté, ce sont des apports sociaux (apport à titre pur et
simple) et de l’autre, les contreparties soustraites aux risques sociaux
(apport à titre onéreux).

NB : L’ATO est assimilé à une vente. Il est une véritable mutation
imposée en tant que telle au droit de mutation applicable à la nature du
bien. Dans les ATO, ce ne sont pas les dettes qui sont apportées mais
plutôt les actifs grevés de dette.

Le traitement fiscal de ces apports varie suivant qu’il s’agit de l’un ou


l’autre apport.

3°) TRAITEMENT FISCAL DES APPORTS


a/  apport à titre pur et simple : tarif applicable, voir article 754 du
CGI. Assiette du droit d’apport : valeur nette des biens apportés, le droit
s’applique sur le montant total du capital social, même s’il a été appelé
partiellement.

b/  apport à titre onéreux : Le tarif applicable est fonction du bien


apporté, c’est pourquoi il est assimilé du point de vue fiscal à une
mutation et imposé comme telle. Ces apports sont passibles du droit de
mutation dont relève le bien :

Fonds de commerce : droit de mutation 10% (article 721 du CGI).

Immeuble  : droit de mutation 4% (article 760-1 du CGI)

Stocks de marchandises ou matières premières  : Droit fixe 18000 F


(article 765 du CGI).

NB : outre les deux apports il existe aussi des apports mixtes qui
combinent les deux apports ci-dessus cités.

2-3-2 Au cours de la vie de l’entreprise

Ici il s’agit généralement de modification des statuts lorsqu’un élément


important intervient dans la vie de la société. Ces évènements sont par
exemple, l’augmentation du capital, la diminution du capital…

a) Augmentation de capital
Il existe deux types d’augmentation de capital :

- Augmentation de capital par apport nouveau


- Augmentation de capital par incorporation.
a-1 Augmentation de capital par apport nouveau
On parle d’augmentation de capital par nouvel apport lorsque les
ressources viennent de l’extérieur. C’est le cas des situations suivantes :

 Nouvel apport en numéraire


 Transformation des dettes en actions et transformation des
obligations en actions.
Le calcul des droits se fait comme si c’était à la création, à la seule
différence qu’il faut tenir compte du capital ancien qui a supporté le
barème dégressif. Les ATO sont taxés comme à la constitution. En cas
d’apport d’immeuble la CF est taxée à 1,2%.

a-2 Augmentation du capital par incorporation

On parle d’augmentation de capital par incorporation lorsque les


ressources déjà existantes au sein de l’entreprise sont transformées en
capital. Ceci se rencontre dans les cas suivants :

 Transformation des réserves en capital


 Transformation de subvention en capital.
Pour obtenir les droits à payer, il faut appliquer le taux de 6% à la valeur
de l’incorporation.

Ces deux dispositions citées ne concernent que les sociétés de capitaux.


Pour les sociétés de personne, l’on ne fait aucune différence entre apport
nouveau et incorporation. Tout apport est qualifié de nouveau.

b) Diminution de capital
Il existe deux modalités de diminution de capital :

 La diminution par annulation des pertes


 La diminution par remboursement aux associés

b-1 Diminution par annulation des pertes.


Lors de la diminution du capital par annulation des pertes, seul l’acte
constatant cette annulation supporte le droit fixe de 18000 F.
b-2 Diminution par remboursement aux associés.
Dans un tel cas, il est perçu le droit de partage au taux de 1% sur la
valeur remboursée. Toutefois si le remboursement porte sur un bien en
nature, attribué à un associé autre que l’apport initial, il est perçu le droit
de mutation.

Remarque importante : L’amortissement du capital considéré comme


une opération de distribution est traité comme tel au regard du BIC et
de l’IRVM. Au regard des droits d’enregistrement seul le droit fixe de
18000 F est perçu pour constater l’acte d’amortissement.

2-3-3 La disparition de la société.

Il existe également des droits que nous ne pourrons développer compte


tenu du temps.

II/ TECHNIQUE D’IMPOSITION OU TECHNIQUE DE L’IMPÖT


A°) DEFINTION
La technique d’imposition est l’ensemble des opérations par lesquelles l’impôt
est établi et perçu. C’est l’ensemble des règles juridiques se rapportant aux
opérations d’établissement, de liquidation et de recouvrement de l’impôt.
L’établissement de l’impôt se fait en plusieurs étapes.
- La matière imposable ou l’assiette de l’impôt
- La liquidation de l’impôt
- Le recouvrement de l’impôt

B°) LA MATIERE IMPOSABLE


Il faut déterminer tout d’abord la matière imposable et la mesurer avec le
maximum de précision. C’est la partie de la matière imposable généralement
exprimée en montant qui doit être soumise à l’impôt (bénéfice, loyer, chiffre
d’affaires…) .Ici, il s’agit de mécanisme permettant d’asseoir l’impôt. C’est
cette opération qui s’appelle assiette de l’impôt. Il existe des éléments servant
d’assiette. En effet l’impôt est assis sur des biens, sur des éléments du capital, du
revenu ou de la dépense. Leur évaluation peut être déterminée soit directement
par l’Administration (forfaits, commerciaux, valeurs foncières et locatives de
l’immeuble) ; soit par déclaration obligatoire souscrite par le contribuable ou par
des tiers payeurs (employeurs, banques…) ou même de façon réelle ; ici elle
vise alors à connaître le montant réel de la base imposable ; ce qui suppose dans
la plupart des cas la tenue d’une comptabilité précise et détaillée. La recherche
de la matière imposable requiert la connaissance même de l’impôt à déterminer.
La matière imposable se rattachant à la TVA est totalement différente de celle
des ITS. La détermination de la matière imposable est fonction d’appréciation
des éléments fondamentaux tels que le revenu, le patrimoine, la consommation
(vente et achat), en un mot l’activité exercée ou le bien ou service concerné.
Ainsi la matière imposable est l’élément économique sur lequel s’établit l’impôt.
Cet élément peut être :
- Un bien : véhicule, terrain…
- Un service : opération bancaire, réparation d’une voiture, transport, le
courrier…
- Un revenu : revenu locatif, revenu professionnel…
- Un produit : vins, alcools importés ou fabriqués sur place…
L’évaluation de la matière imposable permet d’établir la base imposable, c’est-
à-dire le montant auquel s’appliquera le tarif de l’impôt ; la valeur sur laquelle
s’appliquera le taux de la taxe ou de l’impôt. Une fois cette base trouvée, on
passe au calcul de l’impôt qui est la liquidation de l’impôt.
C°) LA LIQUIDATION DE L’IMPOT
C’est une opération qui conduit à déterminer l’impôt exigible. Elle consiste à
appliquer à la base d’imposition ou assiette, le taux ou le tarif de l’impôt pour en
déterminer le montant. La liquidation de l’impôt est le calcul de l’impôt dû par
le contribuable.
Liquider l’impôt c’est calculer la somme due par le contribuable. Le résultat est
obtenu par l’application du taux fixé par la loi.
La liquidation est la détermination de la dette fiscale du contribuable. Une fois
l’impôt liquidé, il est transmis au service du recouvrement et devient alors un
élément des caisses du Trésor donc des deniers publics.

D°) LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT


Le recouvrement est l’opération qui consiste à faire passer l’impôt des mains du
contribuable dans celles de l’Etat. C’est la phase terminale de la technique
d’imposition. L’impôt calculé doit être recouvré pour se retrouver dans les
caisses de la Direction Générale des impôts pour le compte du Trésor public.
C’est l’aboutissement de tout ce processus d’imposition. Le service chargé du
recouvrement des impôts met en action tout le mécanisme pour quérir les
deniers publics. Il existe toute une procédure juridique pour le recouvrement de
l’impôt. Le recouvrement ou la perception de l’impôt peut se faire de plusieurs
manières :
- Par voie de rôle
- Par retenue à la source
- Par versement d’acomptes
- Par paiement direct
Il existe deux types de recouvrements :
- Le recouvrement spontané ou à l’amiable
- Le recouvrement forcé.
Le recouvrement spontané ou amiable intervient quand le contribuable vient
régler de lui-même ses impôts. Pour ce faire, il reçoit un avis de mise en
recouvrement (AMR) l’invitant à s’acquitter de sa dette fiscale dans un délai de
5 jours dès réception de l’avis (article 107- 5° du LPF).
Le recouvrement forcé intervient lorsque le contribuable ne s’exécute pas dans
le délai qui lui est imparti pour régler sa dette fiscale. A défaut de règlement de
la somme mise en recouvrement dans le délai précité, la procédure de
recouvrement forcé peut être mise en œuvre. C’est cette procédure qui constitue
les poursuites. Elle commence par le commandement (article 114 du LPF). Les
différentes étapes des poursuites :
- Le commandement (article 114 du LPF)
- Le recouvrement par voie d’avis à tiers détenteur (ATD) ou par voie
d’opposition (article 118 et suivants du LPF)
- Les mesures conservatoires et saisies (article 122 du LPF)
- La fermeture de magasins et établissements- interdiction d’exercer…
saisie de biens meubles (article 123 et suivants du LPF)
Toutes ces mesures donnent un pouvoir particulier au comptable public
pour aller chercher les ressources de l’Etat là où elles se trouvent.
L’établissement et le recouvrement de l’impôt peuvent rencontrer la
désapprobation du contribuable. Celui-ci peut exprimer son désaccord
avec les méthodes, les moyens dont l’Administration se sert pour
percevoir l’impôt.
III/ CONTENTIEUX FISCAL
A°) DEFINITION
Le contentieux est une situation créée par un conflit, un litige entre deux parties
dont l’une se sent lésée. Il peut naître d’un désaccord survenu entre deux parties.
L’une reprochant à l’autre d’avoir abusé de son droit, de sa position pour lui
imposer ce qui n’est pas juste, ce qui relève de l’arbitraire.
Le contentieux fiscal désigne les litiges nés de l’application de la loi entre
l’administration fiscale et le contribuable. Par extension, le contentieux fiscal
désigne toute forme de litige qui concerne le droit fiscal de manière générale.
L’administration fiscale et le contribuable sont parfois dans une position
antagoniste. D’une part, l’administration fiscale qui est à la recherche des
ressources devant alimenter les caisses de l’Etat pour lui permettre de faire face
à ses charges ; et d’autre part, le contribuable qui veut payer le moins d’impôt, le
juste impôt et il est en droit de faire des réclamations sur ce qui lui paraît un
abus, une erreur de l’administration. Le contribuable qui ne s’accorde pas avec
l’administration fiscale sur un point particulier de son imposition dispose de
plusieurs voies de recours. Ainsi, l’administration fiscale établit, recouvre
l’impôt qui est par moment contesté par le contribuable. De cette opposition naît
un désaccord, un litige. D’où le contentieux fiscal. Qui doit alors régler ce
différend? A quel niveau naît ce contentieux ? Quels sont les éléments qui
suscitent ce contentieux ? Nous verrons successivement les différents types de
contentieux, les recours y afférents.

B°) différents types de contentieux


Il existe deux types de contentieux fiscaux :
- le contentieux de l’assiette
- le contentieux du recouvrement

1) LE CONTENTIEUX DE L’ASSIETTE
Il concerne les contestations portant sur l’établissement (base de l’imposition) et
la liquidation de l’impôt (calcul de l’impôt), ainsi que sur l’identification du
redevable. Ces litiges se rapportent surtout à la contestation du bien-fondé des
impositions, ou la régularité de la procédure employée au moment de
l’établissement de l’impôt. Ce contentieux traduit la contestation de la créance
de l’impôt. Cette procédure offre au contribuable la possibilité d’obtenir la
décharge d’imposition qu’il estime mal fondée. Aux termes de l’article 182 du
Livre de procédures fiscales (LPF), les réclamations tendent à obtenir soit la
réparation d’erreurs commises dans l’assiette ou le calcul des impositions, soit le
bénéfice d’un droit résultant d’une disposition législative ou réglementaire.

2) LE CONTENTIEUX DU RECOUVREMENT

Le contentieux du recouvrement est l’ensemble des litiges qui naissent


des procédures du recouvrement de l’impôt, d’un droit ou d’une taxe due
en vertu des dispositions du CGI ou de tout autre texte fiscal.
Le recouvrement consiste en l’encaissement effectif de la créance fiscale.
Comme toute créance publique, l’impôt fait l’objet de tentative de
recouvrement à l’amiable, suivie, en cas d’échec, du recouvrement forcé.
Le recouvrement est juridiquement encadré par un ensemble de
procédures à respecter par l’administration, et qui visent à garantir les
droits du redevable.
De plus, le recouvrement forcé ne peut se justifier que si la créance fiscale
existe. C’est donc la contestation, soit de la régularité en la forme d’un
acte de poursuite engagé par le comptable public ; soit de l’existence de
l’obligation de payer qui constitue l’objet du contentieux du
recouvrement.
Il est important de souligner que le contentieux du recouvrement ne peut
s’engager que si les poursuites ont été engagées par le comptable public.
Ici, la réclamation du contribuable ne porte pas sur le bien-fondé de
l’imposition mais sur la régularité des procédures employées par
l’administration pour obtenir le paiement de l’impôt.
Que ce soit le contentieux de l’assiette ou celui du recouvrement, il existe
des recours qu’on appelle des recours contentieux. On peut en dénombrer
principalement deux et accessoirement un troisième. Il y a la phase
administrative, la phase juridictionnelle et la phase de la commission
mixte paritaire (article 94 du LPF) qui s’apparente à la première phase.

C°) LES RECOURS CONTENTIEUX


Il existe deux types de recours contentieux :
- le recours administratif
- le recours juridictionnel
Il faut souligner que la phase administrative est un préalable à la phase
juridictionnelle.
1) LE RECOURS ADMINISTRATIF
Appelé encore recours hiérarchique, ce recours s’exerce devant
l’administration, à commencer par la demande de l’arbitrage du supérieur
( saisi par le contribuable) de l’agent qui a réalisé l’imposition ou effectué
le contrôle à l’origine du contentieux.
Le recours administratif s’exerce tant en matière d’imposition qu’en
matière de recouvrement.

1-1 EN MATIERE D’ASSIETTE

a) La saisine de l’Administration fiscale.


Les réclamations sont, à peine de nullité, adressées par écrit au Directeur
Général des impôts ou son représentant, lorsque le montant global contesté
excède la somme de 500 millions de francs par le contribuable, ses ayants
droit…
Les réclamations portant sur des sommes inférieures ou égales à 500 millions de
francs sont adressées aux Directeurs centraux lorsqu’elles sont liées aux
travaux de leurs services.
Les réclamations sont formulées auprès des Directeurs régionaux lorsqu’elles
sont liées aux activités de leurs services et que le montant global notifié
n’excède pas 100 millions de francs. (Article 183 du LPF)
Le délai d’introduction des réclamations. (Article 185 du LPF)
La réclamation doit être présentée à l’Administration au plus tard  6 mois
après la date :
1) De la mise en recouvrement du rôle ou de la notification d’un avis de
recouvrement
2) Du versement de l’impôt contesté lorsque cet impôt n’a pas donné lieu
à l’établissement ou à la notification d’un avis de mise en
recouvrement
3) De la notification définitive
4) De la réalisation de l’évènement qui motive la réclamation

b) Le délai pour l’Administration de statuer sur la réclamation (Article


188 du LPF)
- DG : dans un délai de 45 jours
- Directeurs centraux, Directeurs régionaux : dans un délai de 30 jours

c) Décision de l’Administration
A l’issue du délai imparti à l’Administration, deux situations peuvent se
présenter :
- L’acceptation de la réclamation
- Le rejet de la réclamation
En cas d’acceptation de la réclamation, il s’ensuit le dégrèvement des
impositions contestées.
En cas de rejet de la réclamation, la décision de rejet est notifiée au réclamant.
L’absence de réponse dans les délais prévus vaut rejet. (Article 188 du LPF)
Le rejet total ou partiel ou même le silence de l’Administration peut emmener le
réclamant à saisir le Tribunal. Mais il a un dernier recours avant le Tribunal, il
peut saisir le Ministre en charge du Budget dans un délai de 30 jours (article
189 du LPF). Le Ministre statue dans un délai de 45 jours à compter de la
réception de la réclamation.

1-2 EN MATIERE DE RECOUVREMENT


a) La saisine de l’Administration
Le contribuable qui élève des contestations sur les poursuites dont il est l’objet
de la part du comptable public doit d’abord s’adresser à l’Administration dont
dépend ledit comptable. Les contestations relatives au recouvrement des impôts
et pénalités doivent être adressées à l’Administration dont dépend le comptable
qui exerce les poursuites. Elles ne peuvent porter que :
- Sur la régularité en la forme de l’acte ;
- Ou sur l’existence de l’obligation de payer, sur le montant de la dette
compte des paiements effectués, sur l’exigibilité de la somme réclamée,
ou tout autre motif ne remettant pas en cause l’assiette et le calcul de
l’impôt (Article 208 du LPF).
Les contestations se limitent à deux niveaux :
- L’opposition à poursuite
- L’opposition à contrainte
a-1 L’opposition à poursuite
C’est la voie par laquelle le redevable tend à obtenir de l’autorité compétente,
l’annulation d’un acte de poursuite en invoquant l’irrégularité de forme. Par
exemple le commandement n’a pas été précédé d’un avis de mise en
recouvrement.
a-2 L’opposition à contrainte
Elle se définit comme l’action par laquelle le redevable en question met en cause
l’exécution forcée d’une obligation de payer dont il conteste soit l’exigence, soit
la quotité soit l’exigibilité.
b) Le délai pour l’Administration de statuer sur la réclamation.
Le Directeur de l’Administration concernée se prononce dans un délai de
deux mois à partir de la réception de la demande.

c) Sort de la demande du redevable


- Aucune décision n’a été prise dans le délai imparti à l’Administration.
- Non satisfaction du redevable par rapport à la décision de
l’Administration.
Le redevable porte l’affaire devant le tribunal compétent.

5) LE RECOURS JURIDICTIONNEL

La phase juridictionnelle intervient lorsque le contribuable n’a pu obtenir


satisfaction dans ses démarches auprès de l’Administration et autres
recours exercés.
Le juge peut être saisi en matière de contentieux de l’imposition et du
recouvrement. C’est lui qui départage l’Administration et le contribuable.
Les décisions de rejet total ou partiel de l’Administration peuvent faire
l’objet d’un recours devant le tribunal compétent.

Il existe deux grandes juridictions devant lesquelles les procédures sont


initiées.
- Les juridictions civiles.
- Les juridictions répressives ou pénales.
A°) les juridictions civiles.
Les tribunaux de première instance et leurs sections détachées connaissent entre
autres les affaires administratives et fiscales.
Le juge peut être saisi en matière de contentieux d’imposition ainsi que de
recouvrement.
Il peut y avoir un recours contre la décision du tribunal. Dans ce cas l’affaire ira
en appel devant la Cour d’appel.
B°) les juridictions répressives ou pénales
Ici la juridiction en question est le tribunal correctionnel.
Les dispositions du Livre des procédures fiscales permettent à
l’Administration de demander au juge de sanctionner pénalement les
auteurs de manquements importants à leurs obligations. Il s’agit par
exemple de délit de fraude fiscale et de résistance à l’impôt. Il y aura alors
des sanctions fiscales et des sanctions pénales que pourrait encourir le
contribuable indélicat. (L’article 161 et suivants du LPF pour les
sanctions fiscales et l’article 171 et suivants du LPF pour les sanctions
pénales.)

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