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PLAN D’ENSEIGNEMENT
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LE DROIT FISCAL
Chapitre I : La catégorisation juridique de l’impôt
Section I : Le concept juridique de l’impôt
Section II : Le régime juridique de l’impôt
Chapitre II : La réalisation juridique de l’impôt
Section I : Le processus juridique de l’impôt
Section II : La fuite devant l’impôt
Chapitre III : L’impôt sur le revenu des personnes
physiques
Section I : Le champ d’application de l’IRPP
Section II : Le calcul de l’IRPP
Section III : Le recouvrement de l’IRPP
Chapitre IV : La taxe sur la valeur ajoutée
Section I : Le champ d’application de la TVA
Section II : Le calcul de la TVA
Section III : Le recouvrement de la TVA
SECONDE PARTIE : LE DROIT DOUANIER
Chapitre I : Généralités sur le droit douanier
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Section I : Détermination de la douane et source du droit
douanier
Section II : Les missions de la douane
Chapitre II : Le processus douanier et son
administration
Section I : L’administration douanière
Section II : le processus douanier
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ITRODUCTION GENERALE
A l’instar des personnes privées qui ont besoin des moyens financiers pour
assurer leurs survenues, les personnes physiques à savoir l’Etat, les CTD et les
établissements publics nécessitent ainsi des financements pour satisfaire toutes les
charges utiles à la réalisation de leurs missions d’intérêt général et
d’interventionnisme. Bénéficiaire d’une gamme très variée de source de
financement, force est de constater, cependant, que l’impôt occupe une place
importante, a point ou dans certains Etats développés ou non, 70 à 75% des recettes
de l’Etat sont fiscales.
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prélèvement obligatoire qui grève le patrimoine de contribuable, généralement, peu
menti. Une appréhension juridique satisfaisante et cet enseignement passe dès lors
par une analyse successive du droit fiscal (première partie) et du droit douanier
(seconde partie).
Le droit fiscal est cette branche du droit public financier qui s’attache à
fixer le régime juridique applicable à l’impôt : il fixe le régime de son assiette, de
son taux, de son recouvrement et ne s’écarte pas de cette évidence de principe
propre à l’interdisciplinarité de la matière financière. Cette partie porte sur la
catégorisation juridique de l’impôt (chapitre I), la réalisation juridique de l’impôt
(chapitre II) et l’étudie analytique de l’IRPP (chapitre III) et de la TVA
(chapitre IV).
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Il importe de bien définir l’impôt, c’est-à-dire dégager son contenu exact afin de le
différencier des autres contributions publiques obligatoires (paragraphe 1) et de les
classifier, car il existe plusieurs types d’impôts (paragraphe 2).
A- La notion d’l’impôt
1. Définition de l’impôt
Selon Gaston Jéze, l’impôt est une prestation pécuniaire requise de membre de la
collectivité publique et perçu par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie,
en vue de la couverture des charges publiques. Cette définition est en fait la tradition
doctrinale de l’article 13 de la déclaration de droit de l’homme et du citoyen de 1789
qui stipule : « pour l’entretien de la force publique et les dépenses de l’action
administrative, une contribution commune est nécessaire. Elle doit être répartie
entre tous les citoyens ».
C’est la raison pour laquelle cette définition classique a connu une évolution, sous
l’influence de l’interventionnisme étatique d’après-guerre (1945). L’impôt devient
dorénavant : « une prestation pécuniaire requise des personnes physiques et morales
de droit privé et de droit public, d’après leur capacité contributive, par voie
d’autorité et sans contrepartie déterminée titre définitif, en vue de la couverture des
charges d’intérêt général ou des fins d’interventionnisme de la puissance
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publique ». Cette définition de l’impôt met en relief les principales caractéristiques
de cette notion.
- L’impôt est prélevé par voie d’autorité : c’est dire que l’impôt est un acte de
puissance publique. Les contribuables payent obligatoirement l’impôt dû sous
peine de sanction.
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défense, diplomatie) et les services que l’Etat peut choisir de rendre gratuitement
(éducation, santé).
Après avoir circonscrit l’impôt à son sens le plus strict, force est actuellement
d’analyser ces prélèvements voisins à l’impôt
Tout comme l’impôt, les taxes administratives sont instituées par le législateur,
bien que confondues dans le vocabulaire administratif et l’administration fiscale elle
-même. L’impôt et les taxes administratives représentent deux procédés distincts
pour couvrir les dépenses publiques. Prélèvement obligatoire et définitif comme un
prêt, la taxe administrative s’en distingue en ce qu’elle est perçue pour couvrir les
charges d’un service déterminé rendu par l’administration et en ce que les personnes
qui y sont assujetties peuvent bénéficier de ces services. Cependant, la somme
perçue n’est pas proportionnelle aux services rendus par l’administration et est
déterminée par des critères étrangers aux perspectives commerciales.
2- Les redevances
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Les redevances sont des rémunérations pour service rendu établi parfois par voie
décrétale. Il s’agit ici de faire supporter la charge du service à l’usager. La redevance
est, en principe, proportionnelle au prix du service rendu par la collectivité publique.
Autrement dit, il doit y avoir une corrélation directe entre le montant de la redevance
et la valeur de service rendu (Conseil d’Etat, 21 novembre 1985, Syndicat national
des transporteurs aériens.
Elles ont les mêmes caractéristiques que l’impôt, à une seule différence près : elles aliment non
le budget de l’Etat ou les autres collectivités publiques, mais celui des organismes sociaux
professionnels. Elles se présentent comme des impôts corporatifs et sont établies par décret d’où
leur différence avec l’impôt quant au régime juridique.
Elles constituent une forme particulière de prélèvements obligatoires ayant un but bien
déterminé à savoir la protection sociale. C’est dire qu’elles ont une contrepartie qui va de la
location familiale à la pension de retraite. Les cotisations sociales ressortissent dans leur régime
juridique à la loi ; mais la fixation de leur montant relève du pouvoir réglementaire. Toutefois, il
existe plusieurs types d’impôts.
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Paragraphe II : La typologie de l’impôt
Il existe plusieurs types d’impôts. L’œuvre de classification en matière d’impôt est relative.
Nous distinguons, dès lors, l’impôt réel de l’impôt personnel (A), ainsi que l’impôt direct et de
l’impôt indirect (B).
Le premier est un impôt qui se porte sur un élément économique sans la considération de la
situation personnelle de son détenteur (exemple, la taxe foncière, le droit d’enregistrement, etc).
L’impôt personnel, quant à lui, atteint l’ensemble des capacités contributives du contribuable. Il
tient compte de sa considération personnelle et de ses charges familiales (IRPP, impôt sur les
successions libérales). Notons tout de même que la tendance actuelle est que le législateur semble
personnaliser les impôts réels. C’est ainsi que la TVA se personnalise progressivement à travers
certaines différences des taux.
La distinction impôt direct et impôt indirect repose soit sur le critère d’incidence, soit sur le
critère du fait générateur et du rôle d’imposition.
Par critère d’incidence, on essaie de déterminer l’assujetti réel de l’impôt, c’est-à-dire celui qui
supporte réellement l’impôt. Par contre, lorsque la charge fiscale est représentée sur un tiers, on
parle d’impôt indirect. A titre d’illustration, l’IRPP est un impôt direct et la TVA est un impôt
indirect.
Le critère du fait générateur et du rôle d’imposition est lié à la mise en œuvre de l’impôt par
l’administration. Par ce critère, l’impôt direct est celui qui atteint de façon périodique des situations
ayant une certaine permanence e pour lesquelles l’administration est capable d’établir un rôle
nominatif. Autrement dit, l’impôt direct est celui qui est perceptible par voie de rôle d’imposition.
L’impôt indirect, quant à lui, vise des évènements dont les caractères occasionnel et imprévisible
sont un obstacle à toute tentative de confection d’un rôle d’imposition par l’administration. En
d’autres termes, l’impôt indirect n’est perceptible par voie de rôle d’imposition. A ce niveau, il
semble opportun de s’appesantir sur l’environnement juridique de l’impôt.
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Pour analyser le régime juridique de l’impôt, il importe d’étudier les sources du droit fiscal
(paragraphe 1) et les principes fondamentaux qui régissent d ce droit (paragraphe 2)
Par source du droit fiscal, il faut entendre l’ensemble des règles juridiques qui participent à la
formation de ce droit. Ces sources sont internes (A) et externe (B).
La loi est une source du droit fiscal et les dispositions sont codifiées dans le code général des
impôts. La compétence du législateur se limite à la fixation des règles générales de l’assiette, du
taux, des modalités de recouvrement et des règles contentieuses. En revanche, l’application
concrète de ces règles ressortit à la compétence réglementaire.
Les actes règlementaires et non réglementaires constituent la plus abondante source du droit fiscal
(décrets, arrêtés, circulaires, directives, etc..).
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Elles se présentent généralement sur trois formes : les conventions, la jurisprudence internationale,
la coutume.
Les conventions diplomatiques imposent aux Etats signataires des obligations négatives
(exemption fiscale aux agents des organismes internationaux et des diplomates) ; les conventions
fiscales, quant à elles, visent à éviter les doubles impositions. Par exemple, lorsqu’un étranger
travaille et réside au Cameroun, il paiera l’IRPP au Cameroun. Devra-t-il s’acquitter du même
impôt dans son pays d’origine ? En principe non ! Et si on le lui exige, il opposera la convention
fiscale y afférente, car il doit payer en principe son IRPP dans son domicile fiscal qui est le
Cameroun.
Aussi, en fonction de leur portée, les normes communautaires s’imposent aux Etats membres et
même à l’administration fiscale (règlements, règlements- cadres, directives, décisions et
recommandation). Ainsi, il convient d’analyser les principes de base du droit fiscal.
Il s’agit des principes qui doivent être impérativement appliqués en matière fiscale. Certaines
ont une valeur constitutionnelle (A) et d’autres pas (B).
1. Le Principe de la légalité
Corollaire du principe médiéval du consentement à l’impôt, ce principe suppose que le
parlement autorise la levée (collecte) des impôts et en contrôle l’affectation ainsi que le rappel des
dispositions de l’article 14 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (DHLC) 1. Au
Cameroun, la consécration constitutionnelle de ce principe est issue de l’article 26 qui confère les
modalités d’assiettes, la fixation du taux, le recouvrement du parlement à travers la loi. Néanmoins
la pratique, de plus en plus régulière, de l’ordonnance présidentielle, amène à considérer le
président de la République comme un Jupiter fiscal.
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« Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants la nécessité de la contribu-
tion publique, de la consentir librement d’en suivre l’emploi, d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement
et la durée ».
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Aspect du principe général d’égalité devant la loi, ce principe trouve sa source dans les articles
6 et 13 de la DDHC2. Le principe d’égalité s’entend comme un principe de non-discrimination.
Mais des différences de traitements sont tolérées lorsque ces individus se trouvent dans des
situations différentes ou lorsque l’intérêt général l’exige. C’est donc une égalité catégorielle : à
situation égale, règle égale, impôt égal. Cela se distingue de l’égalité générale.
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Cet article dispose que « la loi doit être la même pour tous, tous les citoyens sont égaux » ; et surtout de l’article 13
de la même Déclaration qui dispose que la contribution aux charges de la nation doit être répartie entre les citoyens.
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1. Le Principe de la territorialité
Il définit l’application de la loi fiscale dans l’espace. En règle générale, l’espace fiscal et la
sphère de compétence dévolus aux organes politiques sont identiques et constituent l’espace de
souveraineté fiscale. Cependant, le pouvoir fiscal peut dans certains cas s’étendre au-delà de
l’espace national ou au contraire ne pas couvrir l’ensemble des territoires nationaux ou encore être
limité par un doit fiscal supranational. C’est le cas lorsqu’en vertu de certaines conventions
fiscales, la souveraineté peut être affectée par les normes supérieures à la loi nationale, car
découlant d’un traité ratifié et approuvé par le parlement.
2. Le principe du contradictoire
Ce principe signifie que le contribuable dont les déclarations sont contrôlées doit avoir, à tout
moment de la procédure, la possibilité de se défendre, de répondre aux éventuelles notifications
que l’administration se propose de lui adresser. Il doit s’instituer un dialogue entre l’agent du fisc
et le contribuable vérifié. Il s’applique à la phase administrative et à celle juridictionnelle.
L’étude de la réalisation juridique de l’impôt porte sur les principales étapes de son processus. En
effet, l’impôt est le résultat final d’un processus qui prend trois principales opérations (section I),
tout au long de la réalisation de ces opérations, l’analyse des phénomènes fiscaux se voit souvent
confronter à une évidence. Le contribuable pour plusieurs raisons se force de soustraire des
prélèvements fiscaux. C’est le phénomène de la fuite devant l’impôt (section II).
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En adoptant l’approche descriptive, il s’agira de mettre à nue les principales étapes du processus
fiscal (paragraphe I), elles sont d’ailleurs assorties du contrôle (paragraphe II), la simplicité de
cette approche justifie son adoption.
A. La détermination de l’assiette
La détermination de l’assiette se fait alors selon deux (2) modalités.
Dans le cadre de la méthode déclarative, la base d’imposition est évaluée de deux manières :
d’abord, l’évaluation au réel consistant pour le contribuable à déclarer certains éléments qui
rendent fidèlement compte de sa situation fiscale, sous le contrôle de l’administration fiscale. On
parle alors des déclarations contrôlées : c’est la pratique adoptée par le système fiscal camerounais.
Ensuite, l’évaluation forfaitaire consistant en une évaluation à « prix fait » ; c’est un système à
prix fixé par le fisc. Ce forfait peut être fixé par une loi, on parlera alors de forfait égal ou alors
fixé par négociation entre le fisc et le contribuable, on parlera de forfait conventionnel. Mais
toujours est-il qu’on utilise le forfait lorsqu’il à été difficile de déterminer exactement la base
d’imposition.
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B. La liquidation de l’impôt
Elle est la deuxième étape du processus d’imposition. Elle consiste à calculer avec précision le
montant de l’impôt que le contribuable doit payer à la personne publique. Il s’agit de rendre la
dette fiscale liquide, c'est-à-dire payable et exigible dans un certain délai. En principe, la
liquidation incombe aux services fiscaux d’assiette ; et par contre, cette tâche peut revenir aussi au
contribuable lui-même, notamment en matière de TVA.
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En vertu de la loi n°2018/012 du 11 juillet portant régime financier de l’État et des autres entités
publiques, la procédure d’exécution des recettes comprend la phase de émissions d’un titre
exécutoire qui relève de l’ordonnateur et la phase de recouvrement qui relève du comptable. Pour
les recettes encaissées en versement spontané, les titres sont émis en régularisation sous le
collimateur des agents de contrôle.
Le contrôle fiscal est une conséquence du système fiscal déclaratif. Il convient de présenter ses
justifications (A) et ses manifestations (B).
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doit avoir l’avis de passage 08 jours au moins avant le début de la vérification. Toutefois, le
phénomène de la fuite devant l’impôt ne doit pas être occulté.
Ce phénomène pourrait être justifié par plusieurs paramètres (paragraphe I) et avoir plusieurs
manifestations (paragraphe II).
La fuite devant l’impôt est aussi vieille que le monde3. Quoiqu’il en soit, les causes de la fuite
devant l’impôt sont soit générales (A), soit techniques (B).
A. La fraude fiscale
La fraude fiscale est appréhendée comme une infraction à la loi fiscale ayant pour but d’éluder
l’impôt. Le CGI à travers l’article 159 sur les sanctions et procédures pénales utilise l’expression
« frauduleusement ». En tant que tel, la fraude suppose les faits matériels et une intention claire de
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Dans la Bible, ce phénomène est déjà mentionné et d’ailleurs sanctionné dans les livres des Actes des Apôtres cha-
pitre 5 versets 1 et 3.
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se soustraire du paiement de l’impôt. La notion de fraude ne peut être retenue en cas d’absence de
l’élément intentionnel. Ceci dit, l’erreur, l’insuffisance, l’omissions commises de bonne foi ne sont
pas constitutives de fraude fiscale, le contribuable peut, néanmoins encourir une pénalité fiscale.
La fraude fiscale est susceptible de prendre diverses formes : dissimulation volontaire de la matière
imposable ; dissimulation comptable (pratique du double bilan)4 ; fraude en matière des chiffres
d’affaires (la vente sans facture, la facture sans vente)5 ; présomption légale de fraude (cas de
transfert indirect des bénéfices).
B. L’évasion fiscale
Elle consiste doit à profiter d’une lacune de la loi fiscale, soit à utiliser la voie la moins imposée.
En vérité, il est difficile de distinguer l’évasion fiscale de la fraude fiscale. La première
s’appréhende comme une non violation de la loi, tandis que la seconde est une violation de la loi
fiscale dans le but de payer moins d’impôt. Il convient, à présent, d’étudier les prélèvements
fiscaux de manière détaillée.
Comme son nom l’indique, l’IRPP est une contribution publique obligatoire qui pèse sur le
patrimoine des personnes physiques, plus précisément, il est assis sur le revenu global net réalisé
par la personne physique. Au terme de l’article 24 alinéa 2 du CGI, ces revenus peuvent avoir des
origines diverses et sont ainsi classées en plusieurs catégories. L’esprit de cette contribution
publique obligatoire est que, dès lors qu’une personne physique exerce une activité génératrice de
revenus, celle-ci doit participer à l’effort public. Une bonne compréhension de l’IRPP passe par
l’analyse successive de son champ d’application (section I), de sa technique de calcul (section II)
et de ses procédés de recouvrement (section III).
Il s’agit d’une part, des personnes et des revenus imposables (paragraphe I) et d’autre part,
des exemptions et lieu d’imposition (paragraphe II).
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Un bilan pour le contribuable et qui à généralement des chiffres parfaits et exacts ; et un bilan pour le fisc qui a
généralement des chiffres en moins.
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C’est un procédé plus élaboré, engendré par le mécanisme de la TVA. Cela permet d’obtenir des réductions de taxe
pour des opérations fictives et pour lesquelles le contribuable s’est procuré une fausse facture. Ce procédé à donné
naissance à toute une industrie de fabrication et de fourniture des fausses factures.
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Paragraphe I. Les personnes et revenus imposables
L’étude des personnes imposables (A) précèdera logiquement celle des revenus passibles de
l’IRPP (B).
- Les personnes qui ont au Cameroun leur foyer ou le lieu de leur séjour principal ; celles qui
exercent au Cameroun une activité professionnelle salariée ou non, à moins qu’elles ne jus-
tifient que cette activité y est exercée à titre accessoire ; celles qui ont au Cameroun le centre
de leurs intérêts économiques. Sont également considérés comme ayant leur domicile fiscal
au Cameroun, les fonctionnaires ou agents de l’État exerçant leurs fonctions dans un pays
étranger et qui ne sont pas soumis à l’impôt dans ce pays.
- Les personnes dont le domicile fiscal est situé hors du Cameroun, sont passibles de l’impôt
sur le Revenu des Personnes Physiques quant à leurs gains de source camerounaise. Sont
également passibles de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, les personnes de
nationalité camerounaise ou étrangère ayant ou non leur domicile fiscal au Cameroun, qui
recueillent des bénéfices ou revenus dont l’imposition est attribuée au Cameroun par une
Convention internationale relative à l’élimination de la double imposition.
- Les personnels des organisations internationales et de missions diplomatiques et consulaires
recrutés localement ou non et n’ayant pas la qualité d’agent diplomatique au sens des con-
ventions internationales demeurent assujettis de plein droit à l’IRPP au Cameroun ; les as-
sociés des sociétés en nom collectif et les commandités des sociétés en commandite simple
n’ayant pas opté pour l’Impôt sur les sociétés sont personnellement soumis à l’Impôt sur le
Revenu des Personnes Physiques pour la part des bénéfices sociaux correspondant à leurs
droits dans la société. Il en est de même des membres des sociétés civiles (personnes phy-
siques), des sociétés en participation et des sociétés de fait non passibles de l’Impôt sur les
sociétés (article 26 du CGI).
B. Les revenus imposables
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Selon l’article 29 du CGI, l’assiette de l’IRPP est constituée par la somme des différents revenus
nets, catégoriels dont dispose le contribuable au titre d’une année d’imposition. Cette somme est
majorée, le cas échéant, des bénéfices de toute opération lucrative auquel se livre le contribuable,
après abattement d’un montant forfaitaire de 500.000 FCFA. Sont imposables au titre de l’IRPP,
les revenus catégoriels suivant :
Il convient tout de même en dépit de cette énumération dont la spécificité est le caractère
composite des éléments, plusieurs revenus appartenant à cette catégorie sont affranchis de l’IRPP
(art. 31 du CGI). Il s’agit de : les allocations spéciales pour fonction utilisée exclusivement et
effectivement à ces fin ; les allocations et avantages familiaux ; les allocations publiques pour
assistance ; les indemnités servies aux victimes d’accident du travail ; les indemnités résultantes
d’une décision de justice afférente à la réparation d’un préjudice corporel suivi ; les pensions des
anciens combattants ; les capitaux décès ; les majorations des salaires des agents publics nationaux
en service à l’étranger ; les gratifications pour décoration.
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Sont considéré comme bénéfices industriels et commerciaux pour l’application de l’IRPP, les
bénéfices réalisés par des personnes physiques dans les entreprises exploitées au Cameroun et
provenant de l’exercice d’une profession commerciale, industrielle, artisanale ou d’une
exploitation forestière ou minière.
Il est loisible d’étudier d’abord les exemptions à l’IRPP (A), avant le lieu d’imposition (B).
A. Les exemptions
En vertu de l’article 27 du CGI, sont affranchis de l’IRPP, les agents diplomatiques et
consulaires étrangers mais à condition que leur pays d’origine accorde les mêmes avantages aux
agents diplomatiques et consulaires camerounais ; les personnes physiques exclusivement pour
leurs activités soumises à l’impôt libératoire.
B. Le lieu d’imposition
Le lieu d’imposition varie selon que le contribuable a une plusieurs résidences au Cameroun.
En vertu de l’article 28 du CGI, si le contribuable à une résidence unique au Cameroun, l’impôt
est établi au lieu de cette résidence. S’il possède plusieurs résidences au Cameroun, il est assujetti
à l’impôt au lieu ou il est réputé posséder sa résidence principale. Les personnes domiciliées à
l’étrangers, les fonctionnaires et agents de l’État exerçant leurs fonctions dans un pays étranger
sont, lorsqu’ils sont redevables de l’IRPP et lorsqu’ils ne possèdent pas de résidence au Cameroun,
imposables, les premiers au lieu de leurs principaux intérêts au Cameroun, et les seconds au siège
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du service qui les administre. Ces développements propres aux exemptions et lieu d’imposition de
l’IRPP permettent de faciliter le calcul de cet impôt.
Il convient d’étudier respectivement le barème général de calcul de l’IRPP (paragraphe I), les
régimes spécifiques d’imposition (paragraphe II), le fait générateur de cette imposition dès lors
que celle-ci est exigible (paragraphe IV).
En vertu de l’article 69 du CGI, sous réserve des conventions internationales, l’IRPP applicable
aux salariés est calculé par application du barème ci-après sur le revenu net des traitements,
salaires, pensions, rentes viagères ;
1. Le régime simplifié
Relèvent du régime simplifié les entreprises individuelles qui réalisent en chiffre d’affaire hors
taxe supérieur à 15. 000.000 FCFA jusqu’à 100.000.000 FCFA. Toutefois, elles peuvent ainsi opter
pour le régime du réel, l’option étant irrévocable emportant l’option de la TVA au même régime.
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2. Le régime du réel
Relèvent du régime du réel, les entreprises individuelles qui réalisent un chiffre d’affaire hors
taxe supérieur à 100.000.000 FCFA. Précisons que les entreprises individuelles dont les chiffres
d’affaires passent au-dessus du seuil sont maintenues dans leur régime initial pendant une période
de 2 ans.
Au terme de l’article 67 CGI, chaque contribuable est imposable à l’IRPP à raison de ses
revenus personnels acquis. L’acquisition d’un revenu est donc considérée comme le fait générateur
de l’IRPP. Est considéré comme revenu acquis, le revenu dont le bénéficiaire peut se prévaloir
d’un droit certain même si le fait qui rend disponible ne s’est pas encore produit.
L’exigibilité, quant à elle, s’entend comme le droit que les services fiscaux chargés du
recouvrement de l’impôt peuvent faire valoir à un moment donné et exiger ainsi au contribuable à
payer l’IRPP. L’exigibilité de l’IRPP en matière de traitements, salaires, pensions, rentes viagères,
des revenus mobiliers, des bénéfices non commerciaux pour le contribuable relevant du régime
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simplifié, intervient lors de la réalisation du fait générateur. L’impôt exigible se doit d’être
recouvré.
L’IRPP est dû en fin d’exercice. En règle générale, deux (02) modalités de recouvrement sont
envisagées : la retenue à la source (paragraphe I) et l’acquittement spontané (paragraphe II).
Suivant les dispositions combinées des articles 81, 85 et 87 du CGI, l’IRPP dû au titre de
traitements, salaires, pensions et rentes viagères, des revenus des capitaux mobiliers et des revenus
fonciers, est retenu à la source. L’impôt dû par les salaires du secteur public et du secteur privé est
retenu à la source par l’employeur lors de chaque paiement des sommes imposables, mention en
étant faite sur la fiche des paies. Toutefois, les revenus à la source sont interdits pour les salaires
inférieurs à 62.000 FCFA. L’IRPP dû au titre des revenus des capitaux mobiliers est retenu à la
source par la personne qui effectue le paiement des produits visés. Aussi, ont soumis à une retenue
à la source de 5% les revenus fonciers bruts.
Les choses demeurent les mêmes par ailleurs mutatis mutandis, les retenus ainsi opérés doivent
être reversés à la recette des impôts du siège de l’établissement de l’employeur ou du siège social
de la personne qui a effectué les retenus. Cette retenue est exclusivement effectuée par les
administrations, les établissements publics, les personnes morales et les entreprises individuelles
soumises au régime du réel et du régime simplifié. Les retenues ainsi opérées doivent être reversés
à la recette des impôts du siège de l’établissement de l’employeur ou du siège de la personne qui
effectue les retenus. Si le procédé de la retenue à la source rend le contribuable passif,
l’acquittement spontané le rend plutôt actif.
Pour ce qui est des bénéfices artisanaux, industriels et commerciaux, des bénéfices agricoles et
des bénéfices non commerciaux, l’IRPP est acquitté spontanément par le contribuable à la recette
des impôts territorialement compétents à l’aide d’imprimés spéciaux fournis par l’administration
en fonction du régime d’imposition du contribuable. Le receveur comptable assermenté opère les
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vérifications usuelles obligatoires avant d’encaisser les fonds. Un tel procédé rapproche l’IRPP de
la TVA.
Elle entre en vigueur le 1er janvier 1999 en remplacement de la taxe sur les chiffres d’affaires
(TCA) qui avait montré ses limites du point de vue de sa gestion, de son efficacité et des objectifs
qui lui étaient assignés. La TVA procède à la fois de la réforme fiscale douanière ratifiée en 1991
par les chefs d’États de l’UDEAC, les engagements des bailleurs de fonds et enfin la recherche
d’une efficacité accrue de l’économie nationale.
La TVA est un impôt et non une taxe comme son nom l’indique, du moins lorsque l’on recense
ses éléments constitutifs. Elle est prélevée soit par le producteur ou distributeur, soit par le
fournisseur de prestation sur tout achat effectué par un acheteur ou sur tout service rendu à un
client. C’est donc un impôt indirect qui frappe les dépenses de la consommation du contribuable.
Les considérations de recouvrement de tout impôt étant plus ou moins connues, les mécanismes
de la TVA qui vont retenir notre attention concernent le champ d’application (section I), les
modalités de calcul de la TVA (section II) et les règles de recouvrement (section III)
La TVA n’est pas applicable à toutes les personnes et à toutes les opérations (paragraphe I),
car, il faut tenir compte de nombreuses exonérations (paragraphe II) et du lieu où ces opérations
ont été réalisées (paragraphe III)
La soumission à la TVA intéresse à la fois les personnes (A) et leurs opérations (B).
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La TVA étant un impôt sur la consommation frappant directement les revenus des personnes
(15 millions au moins), la notion de contribuable glisse au profil de celle de redevable.
L’intermédiaire ou le fournisseur qui collecte le fruit de la TVA pour le compte de l’État se
présente comme le redevable légal. Ainsi, c’est le consommateur final qui paye cet impôt à
l’intermédiaire et reste le redevable réel, car c’est lui qui supporte effectivement la charge de
l’impôt.
- Livraison des biens qui consistent en un transfert du pouvoir de disposer d’un bien meuble
corporel comme propriétaire ;
- Les prestations de service qui s’entendent de toutes les opérations qui relèvent, par exemple,
d’un contrat d’entreprise par lequel les personnes s’obligent à exécuter un travail quel-
conque moyennant une rémunération ;
- Les importations, c'est-à-dire l’introduction des biens et des marchandises sur le territoire
camerounais y compris les acquisitions auprès des entreprises situées en zone franche et
pointes de notre territoire ;
- Les travaux immobiliers effectués par des entrepreneurs du bâtiment, des travaux publics
(BTP) ;
- Les opérations de vente d’article et matériels d’occasion faites par les professionnels ;
- Les opérations réalisées par les entreprises agréées au régime de la zone franche ;
- Les ventes des produits pétroliers importés ou produit au Cameroun ;
- Les jeux de hasard et du divertissement.
Au demeurant, l’étendue du champ d’application de la TVA se trouve restreinte par l’existence
d’exonération prévue par la loi fiscale.
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- L’exonération de justice sociale : la TVA se veut un impôt au service de la promotion de la
justice sociale. Dans notre pays, on mettra dans cette rubrique les exonérations des produits
de première nécessité, les dépenses de santé, les dépenses scolaires et certaines dépenses
domestiques ;
- La sauvegarde de l’intérêt général : c’est le cas de certaines opérations des administrations
publiques, des organisations internationales et des missions diplomatiques ;
- Le respect des particularismes fiscaux : certaines opérations échappent au champ d’appli-
cation de la TVA, parce qu’elles sont soumises à l’exonération particulière.
Par ailleurs, les opérations entrant par nature dans le champ d’application de la TVA peuvent,
néanmoins, être exonérées, parce qu’elles ne tombent pas à l’emprise géographique de
l’imposition. C’est le problème de la territorialité.
- S’il s’agit d’une vente : lorsque celle-ci est faite aux conditions de livraison de la mar-
chandise au Cameroun.
- S’il s’agit d’autres opérations, lorsque les services rendus, le droit cédé ou l’objet loué
sont utilisés ou exploités au Cameroun.
B. Les exceptions
Elles concernent surtout les transports inter-CEMAC. En effet, par exception en ce qui
concerne le transport inter-CEMAC, les opérations sont réputées faites au Cameroun si le
transporteur y ait domicilié ou y a fixé son siège social, même lorsque le principal de l’opération
s’effectue dans son autre Etat membre. Ainsi, c’est sur le territoire camerounais que sont supposés
réalisées les opérations soumises à la TVA. Il en n’est de même sur le calcul de cet impôt.
28
Le calcul de la TVA suppose la mise en œuvre d’un certain nombre des mécanismes. Il
peut au préalable les régimes d’imposition et les obligations y relatives (Paragraphe) avant de
liquider la TVA (paragraphe II).
Le calcul de la TVA se fait dorénavant suivant deux (02) principaux régimes : le régime
du réel et le régime simplifié.
Le premier régime est applicable aux personnes morales, aux exploitations forestières, aux
membres des professions libérales sans considération du chiffre d’affaire, ainsi aux personnes
physiques réalisant un chiffre d’affaires annuel hors taxe supérieur ou égal à 100 millions. En
revanche, le second régime s’applique aux personnes physiques dont le chiffre d’affaires annuel
hors taxe est compris entre 15 et 100 millions. Cependant, la loi offre la faculté d’opter pour le
régime du réel, l’option étant irrévocable.
Tous les assujettis à la TVA doivent être immatriculés et fournir à l’administration fiscale
un plan sommaire de localisation de l’activité. Au-delà de ces exigences élémentaires, d’autres
exigences plus consistantes pèsent sur les assujettis à la TVA. Elles sont comptables et
déclaratives.
Pour les obligations générales : d’une part, quel que soit leur degré d’imposition, les
assujettis à la TVA doivent faire apparaitre sur leur facture le montant hors taxe de l’opération, les
montants de la TVA correspondant, ainsi que toute taxe comprise. D’autre part, ces assujettis ont
l’obligation de mentionner sur leur facture, leur numéro d’identification unique et surtout leurs
raisons sociales, leurs dénominations ainsi que leurs adresses exactes.
29
Pour les obligations spécifiques, s’agissant du régime réel, les assujettis sont considérés
comme étant capables de tenir une comptabilité régulière et probante, d’où l’exigence pour eux
d’observer les mêmes obligations comptables qu’en matière d’impôt sur les sociétés. Les assujettis
au régime simplifié ont l’obligation de tenir quatre (04) types de livres : un livre d’achat, un livre
de recettes, un livre de mobilisations et un livre d’inventaire.
En clair, la déclaration elle est mensuelle pour les redevables soumis aux régimes simplifié
et réel. Au cas où au courant du trimestre, aucune opération imposable n’a été réalisée, une
déclaration néant doit être fournie à l’administration fiscale avec la mention « néant » apposé en
face de la ligne de base de l’imposition. La déclaration étant faite, comment se liquide la TVA.
A. La base d’imposition
La base d’imposition de la TVA qui est toujours arrondie ç un millier de franc varie suivant
que les livraisons des biens et prestations de services sont effectuées sur le territoire national, en
matière des importations ou encore des marchés publics.
Dans le premier cas, la détermination de cette base d’imposition obéit à la logique de cas
par cas. Ainsi, pour les livraisons des biens, par toutes sommes ou toute valeur, par tous avantage,
biens ou service reçus ou à recevoir en contrepartie de la livraison ; pour les livraisons à soi-même,
30
par le prix d’achat hors taxe des biens achetés et utilisés en l’état ou par coût de revient aux biens
extraits, fabriqués ou transformés.
Dans le deuxième cas, cette base est fonction de la provenance des biens. Pour les biens en
provenance d’un Etat membre de la CEMAC, la base d’imposition est constituée par la valeur
sortie à l’usine du bien, à l’exclusion des droits de douane. Pour les biens en provenance d’un Etat
non membre de la CEMAC, la base d’imposition est obtenue en ajoutant à la valeur de la
marchandise en douane, le montant des droits de douane.
Dans le troisième cas, la base d’imposition est constituée par le montant du marché, toute
taxe comprise à l’exclusion de la TVA. Ces différentes bases d’imposition seront-elles passibles
du même taux d’imposition ?
Le code général des impôts en son article 142 alinéa 1 prévoit également deux (02) taux
d’imposition :
- Le taux général qui est de 19, 25 % ;
Le taux général de 19, 25 % est applicable aussi bien pour les biens importés que pour les
productions locales. Il s’applique à toutes les opérations non soumises au taux zéro
Le taux zéro quant à lui, s’applique aux exportations des produits taxables et aux livraisons
et prestations effectuées pour le compte des entreprises situées en zone franche. Son but ici est de
permettre la déduction facile à la TVA payée en amont.
C. Le droit de déduction
31
D’abord, pour que les biens et services acquis ou payés donnent droit à déduction de la
TVA qui les a frappés, il faut que les assujettis, c’est-à-dire à la fois l’entreprise qui déduit la TVA
et celle qui facture soit immatriculée et soumise au régime réel. Ensuite, la TVA doit figurer sur
un document justificatif. Il peut s’agir d’une facture dûment délivrée par un fournisseur ou d’une
déclaration de mise à la consommation (droit douanier) ; il peut même s’agir d’une déclaration
spéciale souscrite par le redevable en cas de livraison à soi-même.
Pour être réductible, la TVA doit avoir frappée les biens et les services nécessaires à
l’exploitation et acquis dans son intérêt. Ces biens et services ne doivent pas faire l’objet d’une
mesure expresse d’exclusion du droit à la déduction.
Pour la première modalité, le montant de la TVA est payé directement et spontanément par
le redevable au moment du dépôt de sa déclaration. Les paiements s’effectuent à la fin de chaque
mois ou de chaque trimestre selon le régime auquel est soumis le redevable.
Pour la deuxième modalité, s’agissant des fournitures, les administrations, les collectivités
publiques locales et certaines entreprises privées, dont la liste est arrêtée par le MINFI, la TVA est
retenue à la source lors des règlements des factures de ces personnes et réservée dans les caisses
de l’Etat.
Pour la troisième modalité, la TVA repose sur la déduction de la TVA d’amont sur la TVA
d’aval. Lorsque la TVA d’aval est inférieure à la TVA d’amont, on parle de crédit de TVA ou de
crédit d’impôt. La règle générale est que les crédits d’impôt d’une période donnée doivent
s’imputer sur les périodes ultérieures jusqu’à épuisement total de ceux-ci. Ces crédits sont
compensables ou remboursables dans certains cas spécifiques.
Par ailleurs, les redevables s’exposent à des sanctions de pénalités pour paiement,
versements tardifs, pour déclaration tardive, pour insuffisance de déclaration, pour fraude, pour
omission de reverser l’impôt perçu. Par exemple, en cas de versement tardif, outre le montant de
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la TVA due en principal, le redevable est astreint au paiement d’un intérêt de retard de 10 % par
mois ou faction de mois de retard avec un plafond égal à 100 % de l’impôt dû.
Nous verrons la définition de la douane (A) ainsi que les autorités contribuant à déterminer
la politique douanière (B).
La douane signifie trois (03) choses : d’abord, elle renvoie à une administration chargée
de prélever les droits et taxes financiers à l’occasion des opérations de commerce. Ensuite, elle
désigne une taxe prélevée sur les marchandises à importer ou à exporter. Enfin, la douane
33
désigne le lieu où se situent les services de douane. Il ne reste plus qu’à déterminer les autorités
qui contribuent à l’élaboration du droit douanier.
Elle est l’œuvre de l’autorité communautaire. C’est dans ce sens que les codes de
douane sont élaborés par les unions ou communautés d’Etat (par exemple le code de douane
CEMAC en vigueur en Afrique Centrale). Ce code instaure des mesures générales applicables
en matière douanière dans tous les Etas de la sous-région. Ce pouvoir incombe en réalité au
conseil des Ministres de la sous-région. C’est également l’autorité communautaire qui fixe les
mesures tarifaires en termes de nomenclature, origine, valeur et franchise des marchandises.
En réalité, cette situation est une option de cohérence parce que la politique commerciale, par
exemple, relève de plus en plus de la compétence communautaire, exigence de l’OMC. Il en
est de même des accords préférentiels avec certains pays qui prévoient des suspensions
partielles ou totales de certains droits de douane (exemple : les accords CEE/ACP).
Toutefois, les Etats restent, pour une part résiduelle, responsables de certains aspects
de leur politique commerciale notamment dans la répression des infrastructures douanières.
Une fois la politique douanière élaborée, elle se doit d’être mise en œuvre.
En l’absence d’une administration communautaire des douanes, c’est aux différents Etas,
pris isolément, que revient la mise en œuvre de la politique douanière élaborée, pour l’essentiel,
par les autorités communautaires. Les autorités nationales sont donc exclusivement compétentes
pour élaborer les normes juridiques d’application à la condition expresse que celles-ci demeurent
conformes aux décisions communautaires. Toute violation des normes communautaires par les
normes nationales en matière douanière pourrait faire l’objet d’un recours en manquement devant
la Cour de Justice de la CEMAC. Toutefois, si ces principes sont clairement posés, il convient de
reconnaitre qu’en pratique, quelques poches de résistance des Etats subsistent quant à l’application
34
stricte des normes communautaires en matières douanière, lesquelles normes du droit douanier
reposent sur une diversité de sources.
On y retrouve les actes internationaux (1) et les actes communautaires (2) auxquelles l’on
peut ajouter quelques textes non codifiés (3).
Ils peuvent émaner de l’OMC qui a remplacé le GATT (General Agreement on tarifs
and trade). On peut aussi et surtout noter parmi les conventions à caractères universel, celle de
Bruxelles du 15 décembre 1950 qui a créé le Conseil de Coopération Douanière devenue
l’Organisation Mondiale de Douane. Cette institution ne n’ingère pas dans la politique
douanière de ses membres mais contribue au fonctionnement harmonieux du droit douanier
dans les rapports internationaux. Non loin de là, on peut aussi citer les conventions de Lomé
qui régissent de nombreux aspects des relations économiques entre les communautés
européennes et les pays d’ACP.
Les codes de douane, textes de base du droit douanier, sont des textes entrepris depuis
l’origine de l’Union douanière. Leur objectif est de rassembler dans un code les dispositions du
droit douanier très souvent dispersés dans une multitude de règlements et directives
communautaires dans l’intérêt tant des opérateurs économiques que des administrations
douanières.
Il s’agit des textes non codifiés émis par des autorités communautaires et des textes non
codifiés émis par les autorités nationales. C’est le cas de nombreux règlements communautaires
portant sur les domaines variés. Ils fixent, pour l’essentiel des normes techniques concernant les
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marchandises. La lutte contre la contrefaçon, les transports, les déchets, la protection des
consommateurs. Au niveau national, les autorités administratives prennent des décisions
administratives. C’est le cas des avis aux importateurs. A côté des sources écrites, se trouvent les
sources jurisprudentielles et doctrinales.
L’étude des sources jurisprudentielles (1) précédera celle des sources doctrinales (2).
L’on distingue ici la jurisprudence nationale et celle communautaire : pour ce qui est de
la jurisprudence nationale, elle émane d’un ensemble de décisions de justice qui peuvent être
prises par le juge judiciaire ou le juge administratif en matière douanière. Par exemple, en
France, le juge national a joué un rôle important dans le développement de certains principes
généraux de douane. C’est le cas de la théorie de la tentative, de l’intérêt, de la fraude, de la
décision du juge communautaire. C’est le cas de la Cour de Justice de la CEMAC qui connait du
litige douanier qui lui est soumis. Aussi, la Cour de Justice de la Communauté Européenne a créé
la théorie des taxes des faits équivalents. Quid de la doctrine?
Il existe deux types de doctrine en droit douanier : la doctrine officielle qui s’exprime, au
niveau national, sous des formes variées (circulaires, commentaires, documents divers…) émanant
de l’administration. Au niveau communautaire, la doctrine prend essentiellement la forme des avis
et recommandations des commissions ainsi que des directives qui occupent une place de choix
dans l’activité normative des autorités communautaires. La doctrine scientifique, quant à elle,
représente l’ensemble des écrits faits par des auteurs sur des questions douanières à l’intérieur des
supports scientifiques (revues, ouvrages parus). Tous ces textes contribuent, selon les cas, clarifier
le rôle de la douane de plus en plus complexe.
36
Elles sont à la fois fiscales (A) et économique (B).
Il s’agit notamment de la perception des recettes douanières et non douanières (1) et des
contrôles fiscaux (2)
Quant aux recettes non douanières, cette catégorie de recettes est perçue soit exclusivement
par l’administration fiscale elle-même, soit par d’autres organismes ou administrations. Dans le
premier cas, il s’agit essentiellement de la fiscalité sur les produits pétroliers notamment la TVA
ainsi que la taxe intérieure. Dans le cas, rentrent ici, par exemple, les redevances fiscales de
certaines taxes spéciales frappant à l’importation quelques produits tels que les produits forestiers
et les huiles végétales ou animales. A côté du rôle de perception de la douane, se trouve celui du
contrôle fiscal.
La douane exerce de nombreux contrôles fiscaux soit directement soit indirectement pour
le compte d’autres administrations. C’est le cas du contrôle des articles en métaux précieux
importés, du contrôle de la fiscalité relative à la vignette automobile mais aussi contrôle des
déclarations d’exportation assorties des documents justificatifs. L’étude de la mission fiscale de la
douane doit être complétée par celle dite économique.
37
politique des échanges extérieurs. Ensuite, il faut élaborer une information statistique précise sur
l’évolution du commerce extérieur en vue de prévenir ou de corriger les effets par des mesures
économiques appropriées. Toute chose favorable à la promotion des échanges extérieurs.
Il s’agit pour les agents de douane d’exercer leur pouvoir d’arrestation des échappés des
bagnes (endroit où on est maltraité, lieu où étaient détenus les condamnés aux travaux forcés) ou
prisons, des déserteurs, brigands et autres individus frappés du mandat d’arrêt. Ils ont aussi le
pouvoir de contrôle de la réglementation de la pêche fluviale et maritime et de la vente du gibier
en dehors des périodes d’ouverture de la chasse. On peut y ajouter le pouvoir de contrôler la
réglementation sur la coordination des transports et sur l’assurance automobile. Quid des missions
particulières nouvelles?
Elles sont légions :la protection de la santé publique (lutte contre la drogue et le trafic des
stupéfiants, le contrôle de l’importation de certains médicaments, le contrôle sanitaire des
denrées animales et végétale…) ; la protection du consommateur (contrôle du respect des normes
techniques de sécurité de certains articles importés) ; la protection de l’environnement
(surveillance des mouvements transfrontaliers des déchets toxiques ou des matières dangereuses,
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contrôle des échanges portant sur les espèces animales et végétales menacées d’extinction) ; la
protection de la sécurité publique (le contrôle de l’importation des matériels de guerre et
explosifs, contrôle de l’identité des personnes dans le cadre de la lutte contre l’immigration
clandestine et le terrorisme, contrôle de sécurité sur l’aéroports et en mer) ; la protection de la
propriété intellectuelle (la répression des contrefaçons) ; la protection du patrimoine national (le
contrôle de l’exportation des œuvres d’art et des trésors nationaux).
En vue d’assurer pleinement ces missions, l’administration douanière se veut d’être bien
organisée et structurée.
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Nous verrons d’un côté la douane et son environnement (paragraphe I) et de l’autre les
agents de douane (paragraphe I).
La douane est une chaine logistique composée de partenaires multiples (A) et a connu un
phénomène de modernisation (B).
La communauté portuaire comprend l’ensemble des organismes tant publics que privés qui
interviennent dans la chaîne logistique et dont les actions influencent énormément celles de
l’administration de douane. On y trouve le Port Autonome de Douala (PAD) qui a remplacé
l’Office National des Port du Cameroun en 1990, le Conseil National des Chargeurs du Cameroun
(CNCC), le Guichet Unique du Commerce Extérieur (GUCE), la Société Générale de Surveillance
(SGS). Il faut y ajouter des Commissaires Agréés de Douane qui sont les professionnels du
dédouanement dont ils ont une exclusivité légale percevant en retour des honoraires. Aussi, l’on a
les agents maritimes comprenant les consignataires de navires, les représentants des armateurs, les
acconiers (professionnels du chargement et du déchargement des marchandises), le Bureau de
Gestion du Fret Terrestre (BGFT).
Née en 1994 des cendres du GATT, l’OMC est le gendarme du commerce international.
Sur les questions douanières, ses interventions portent sur : les règles d’évaluation des
marchandises, les règles sur l’origine des marchandises ; les accords du partenariat économique.
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des échanges, lutte contre la fraude et la contrefaçon, promotion de l’éthique dans les
administrations douanières.
Dans le premier cas, il s’agit des fonctionnaires du corps des régies financières
(sédentaires) chargées des opérations commerciales classés en deux groupes : les fonctionnaires
catégories A2 (inspecteurs principaux), A1 (inspecteurs de douane), B1, B2 (contrôleurs
principaux, contrôleurs de douane), C (Contrôleur adjoint), D (Commis de douane) ; les
fonctionnaires du corps d’active des douanes chargés des opérations de surveillance. On y
retrouve : Catégories A2 (Officiers principaux), A1 (Officiers), B2 (Adjudants principaux), B1
(Adjudants), C (Brigadiers de douane), D (Préposés de douane).
Dans le second cas, de la 10e à la 12e catégorie, ce sont les cadres contractuels, de la 7e à
la 8e catégorie, ce sont les agents contractuels, de la 4e à la 6e, ce sont les agents décisionnaires et
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enfin de la 1ère à la 3e catégorie, ce sont les agents auxiliaires et temporaires. Tous ces personnels
jouissent d’un certain nombre des privilèges et immunités.
Le dédouanement est une opération par laquelle une marchandise obtient l’autorisation
d’entrer dans un territoire ou d’en sortir. Ce processus complexe se fait suivant une série d’étapes
(paragraphe I) articulé autour des régimes douaniers spécifiques (paragraphe II).
Le dédouanement est une procédure qui part des préalables (A) à la procédure de
dédouanement proprement dite (B).
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A l’importation, le transport des marchandises peut se faire sous trois angles : par voie
maritime, les marchandises arrivant par mer doivent être inscrites sur le manifeste ou état général
du chargement du navire signé par le commandant mentionnant l’espèce, le montant, le poids des
marchandises et les lieux de chargement. Par voie terrestre, tout conducteur de marchandise doit
dès son arrivée au bureau de douane (frontalier le plus proche) remettre un titre de déclaration
sommaire, une feuille de route indiquant les objets qu’il transporte. Les mêmes indications sont
exigées pour les marchandises couvrant le transport par mer et par air.
La mise en douane, quant à elle, concerne les régimes des magasins et aires de
dédouanement (articles 106 à 109 du code de douane). L’admission des marchandises dans les
magasins est subordonnée au dépôt par l’exploitant d’une déclaration sommaire ou d’un document
y tenant lieu. Une fois la déclaration sommaire faite, l’on doit procéder à une déclaration en détails
portant sur les éléments de taxation.
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L’administration douanière procède tour à tour à une vérification documentaire et à une
visite physique ou incorporée. Dans le premier cas, après transmission de tous les documents et
pièces à l’agent de douane par l’opérateur en douane, celui-là procède à la vérification des
documents qui peuvent s’avérer faux et au besoin recourant aux experts de tout genre. Tout refus
de transmission peut donner qualification à infraction. Dans le second cas, elle peut consister en
l’examen visuel des marchandises, le scanning des marchandises ou la palpation de la marchandise
ou des personnes physiques. En cas de doute sur la nature réelle d’un produit, il est procédé à un
prélèvement d’échantillons pour faire examiner dans les laboratoires qualifiés à cet effet. Une
contre-expertise peut être sollicitée sur frais propres par l’opérateur en douane mis en cause. Une
fois les procédures préalables observées, l’on procède à la procédure de dédouanement proprement
dite.
Nous étudierons tour à tour la liquidation (1), le paiement des droits de douane (2) et le
contrôle de l’enlèvement des marchandises (3).
1. La liquidation
En vertu des dispositions pertinentes des articles 132 et 133 du code de douane, sauf
application des dispositions dérogatoires, les droits et taxes à percevoir à l’importation et à
l’exportation sont ceux en vigueur à la date d’enregistrement de la déclaration en détails, les droits
et taxes exigibles pour chaque article d’une même déclaration sont arrondis au franc inférieur. S’il
est acquis que les droits de douane sont liquidés, l’on doit immédiatement procéder au paiement
de ceux-ci.
Les droits et taxes liquidés par l’administration douanière sont en principe payables au
comptant contre quittance. Toutefois, ces droits et taxes ne s’appliquent pas aux marchandises
abandonnées par transaction ou au profit de l’administration douanière qui devra par la suite les
vendre. D’autres modalités de paiement dérogatoires sont admises : le crédit des droits et taxes et
le remboursement de ceux-ci.
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En fait, les redevables peuvent être admis à présenter des obligations dûment cautionnées
de 1 à 4 mois d’échéance pour le paiement des droits et taxes liquidés par l’administration
douanières assortis des intérêts de crédit, de retard en cas de non-respect des échéances tels que
fixés dans chaque Etat. Ainsi, au terme de l’article 330 du code de douane, les redevables qui
auront acquitté indûment des droits liquidés par les services des douanes, ont droit à une action en
répétition dont l’erreur est imputable au fisc. Toute chose de nature à justifier le contrôle de
l’enlèvement des marchandises.
Ce contrôle doit directement être opéré à l’instant et même après enlèvement des
marchandises. Ainsi, plusieurs modalités d’exécution sont possibles : le crédit d’enlèvement
permet d’enlever les marchandises au fur et à mesure des vérifications et avant liquidation et
acquittement des droits de douane moyennent dépôt d’une caution renouvelable chaque année,
sous l’agrément respectif des comptables et chefs de bureau de douane. Après accomplissement
des formalités douanières, les marchandises destinées à être exportées par voie maritime ou
aérienne, doivent être immédiatement mises à bord des navires ou des aéronefs ; celles par voie
terrestre sont conduites immédiatement et directement à l’étranger par la route la plus directe.
Toujours est-il que les marchandises doivent rentrer dans régime douanier bien précis.
Ces régimes sont régis par les articles 149 à 201 du code de douane. Nous nous
appesantirons à titre illustratif sur le régime général d’acquit-à-caution (1), le transit (2) et les
entrepôts en douane (3).
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Prévu par les articles 149 à 154, ce régime prévoit que les marchandises transportées sous
douane ou placées sous régime suspensif de douane, des droits (taxes et prohibitions) doivent être
couvertes par un acquit-à-caution, pour garantir l’arrivée à destination de certaines marchandises
pour l’accomplissement de certaines formalités. La garantie de la caution peut être remplacée par
la consignation des droits et taxes assortie d’un certificat de décharge donné par les agents de
douane pour les marchandises non prohibées. Aussi, le Directeur général des douanes peut
subordonner la décharge d’acquit-à-caution souscrit pour l’exportation ou réexportation des
marchandises, à la production d’un certificat délivré par les autorités consulaires des Etas membres
ou par les douanes étrangères dans le pays de destination établissant que les marchandises ont
reçues la destination exigée. Quid du transit?
2. Le transit
Prévu par les articles 156 à 165 du code de douane, le transit peut être ordinaire, simplifié
ou international, il consiste en règle générale dans la faculté de transporter des marchandises sous
douane, soit à destination, soit au départ d’un point déterminé du territoire douanier. Sauf
dispositions contraires, les marchandises expédiées en transit bénéficient de la suspension des
droits, taxes, prohibitions et autres mesures économiques fiscales ou douanières applicables aux
marchandises. Les entrepôts en douane se différencient nettement du transit déjà étudié.
Ils sont régis par les articles 176 à 195 du code douanier. Le régime de l’entrepôt de douane
peut être public, spécial ou privé, permet le stockage des marchandises sous certaines conditions,
en suspension de droits et taxes de douane, prohibitions et autres mesures économiques, fiscales
ou douanières dont sont passibles les marchandises. Sont exclus de l’entrepôt : les produits
étrangers qui contreviennent aux lois sur la répression des fraudes et aux textes pris en vertu de
ces lois ; les produits étrangers portant sur eux-mêmes, soit sur les emballages des marques
fabriquées ou qu’ils soient originaires d’un Etat membre ou d’un Etat avec lequel a été signé un
accord de coopération technique douanière. A côté des régimes suspensifs, se trouvent les régimes
économiques ou de transformation.
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Ces régimes sont régis par les articles 202 à 258 du code de douane. A titre non exhaustif,
nous étudierons le régime de perfectionnement actif ou passif (1) et le drawback (2).
2. Le régime de drawback
Conformément aux dispositions combinées des articles 249 à 259, le drawback est le
régime douanier qui permet lors de l’exportation des marchandises d’obtenir le remboursement
total ou partiel des droits et taxes à l’importation qui ont frappé soit ces marchandises, soit les
produits contenus dans les marchandises exportées ou consommées au cours de leur production.
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