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INTRODUCTION

1. Notions sur le concept « Fiscalité »

L’adjectif « fiscal » tiré du mot « Fisc » vient du latin «Fiscus » qui


désignait une sorte de panier (ou de corbeille) dans lequel on récoltait
l’argent que les citoyens romains devaient pour le compte du Roi à l’époque
de la Rome antique.

Aujourd’hui, le fisc désigne « l’Administration chargée de la perception


des impôts pour le compte du Trésor Public ».

Dans le temps antique, l’impôt était considéré comme un attribut de la


puissance du prince, fondé sur les droits régaliens. La notion de l’impôt a
évolué en même temps que celle de l’Etat. Ainsi sous l’empire romain et sous
la deuxième dynastie de Pharaon en Egypte, l‘impôt a surtout été utilisé
dans un but militaire c’est-à-dire pour supporter les dépenses des armées.

Les financiers classiques considéraient l’impôt comme un mode de


financement des dépenses publiques ou un moyen de couverture des
charges publiques, étant donné que l’Etat était neutre, dans les affaires
économiques et sociales, et ne s’occupait que des tâches essentiellement
comme la sécurité, la Police, la Diplomatie. L’impôt était donc neutre et
n’avait qu’un rôle financier à jouer, du reste limité aux seules dépenses
publiques nécessaires.

Depuis la fin du 19 siècle, avec le passage de l’Etat gendarme à l’Etat


providence, l’impôt n’a plus seulement une importance financière et politique
mais aussi économique et sociale. Cette irruption de la fiscalité dans les
domaines économique et social s’est accompagnée non seulement de
l’évolution de la notion d’impôt mais aussi d’un perfectionnement de l’outil
fiscal, si bien qu’on a débouché sur des véritables systèmes fiscaux d’une
grande complexité.

D’où, il y eu la nécessité d’étudier les mécanismes à mettre en place


pour pourvoir à l’Etat des moyens financiers pour la satisfaction de ses
besoins qui sont des dépenses publiques. C’est ainsi que la Science Fiscale a
vu le jour.

La science fiscale a pour objet l’étude des sources des recettes des
Etats modernes, dont la principale ressource est l’impôt. Donc, quant on
parle de la fiscalité, il est souvent fait allusion à l’impôt.

Mais, le prélèvement de l’impôt ne peut être effectué de manière


arbitraire. Il doit respecter des principes de droit et une réglementation
particulière de chaque pays qui régissent le prélèvement de l’impôt pour
éviter l’anarchie. C’est ainsi que l’on parle de la Fiscalité ou du Droit Fiscal.
2. Définition du Droit Fiscal

Le Droit fiscal est l’étude de principes et de règles juridiques qui


régissent les opérations de la détermination, la liquidation et le
recouvrement des impôts ainsi que celles relatives à la procédure et à
l’exercice du pouvoir fiscal1.

A côté du Droit fiscal, l’on parle aussi de la Législation Fiscale qui est
l’étude, particulière, de l’ensemble des actes législatifs (Loi ou Ordonnance-
Loi) et des actes réglementaires (Décret, Arrêté, Circulaire, note de service…)
relatif au prélèvement fiscal.

La Fiscalité ne se limité qu’à l’étude des ressources des Etats. Elle est
complémentaire à celle des Finances Publiques qui sont une science qui a
pour objet « l’étude des moyens et techniques dont disposent les personnes
morales publiques pour se donner des ressources et couvrir les dépenses
nécessaires à leur vie »2. Ainsi, nous pouvons dire que la fiscalité est une
branche des Finances Publiques.

Le Droit Fiscal est donc une branche de Droit Public qui règle les
droits de l’Administration Fiscale et leurs prérogatives d’exercice.

3. Principes du Droit Fiscal


 Principe de la légalité fiscale : Ce principe est une disposition
constitutionnelle reconnaissant que c’est la loi qui établit l’impôt ou en
d’autre terme il n’y a pas d’impôt sans loi.
Ce principe découle du principe de légalité des infractions, des peines
et de la procédure en droit pénal, « Nullum crimen, nulla poena, nullum
judicium sine lege », dont l’interprétation est la suivante : il n’y a pas
d’infractions, ni des peines et ni des procédures qui ne sont pas prévus
par la Loi.
Ce principe est aussi d’application en Droit fiscal en ce sens que
l’établissement de l’impôt, les procédures et les sanctions fiscales
doivent être prévus par les lois.

 Principe d’ordre public : l’ordre public est l’ensemble des valeurs


considérées comme essentielles pour une société s’imposant aux
particuliers et que ceux-ci ne peuvent transgresser dans leurs rapports
réciproques.
Les lois fiscales doivent être d’ordre public dans la mesure où elles
mettent en jeu les intérêts essentiels de l’Etat. Ainsi, il découle de ce
principe les conséquences suivantes :
- L’interdiction pour l’administration de transiger sauf en vertu d’une
disposition spéciale et expresse de la loi ;

1
KOLA GONZE, Cours de Droit fiscal, 1ère Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2005-2006, p.6.
2
BAKANDEJA WA MPUNGU, Les Finances Publiques, éd. Afri Larcier, Paris, 2006, p.20
- Les lois fiscales s’imposent à tous, à commencer par l’administration
fiscale elle-même ;
- L’administration ne peut renoncer au délai d’imposition ni au temps
écoulé d’une prescription ;
- La violation d’une disposition légale au cours du processus de
l’établissement de l’impôt entraîne la nullité de la l’imposition établie ;
- L’administration ne peut déroger à la loi par voie d’arrêter, de
circulaire ou d’instruction.

 Principe de l’égalité et du non discrimination : ce principe s’oppose à


toute différence de traitement fiscal et notamment à celle qui serait liée
à la nationalité des personnes. Il est à la base de la recherche de la
justice fiscale qui veut que chaque membre de la communauté participe
aux charges de la collectivité selon sa capacité contributive c’est-à-dire
que tout le monde doit être égal devant l’impôt.
 Principe de liberté fiscale : Chaque Etat a la liberté de mettre en place
une fiscalité adaptée à son environnement. Il s’entend comme la liberté
de commerce ou de l’industrie. Ce principe est repris dans la
Déclaration Universelle des Droits de L’homme (article.
1,4,5,7,10,11,14). C’est pourquoi les systèmes fiscaux dans le monde se
diffèrent.
 Principe de nécessité de l’impôt : devant la nécessité de couvrir les
charges publiques par les Etats, ce principe fonde la légitimité du
contrôle fiscale et de la répression en matière fiscale. Ce principe est
repris à l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
qui précise que : « pour l’entretien de la force publique et pour les
dépenses de l’administration, une contribution commune est
indispensable ».
 Principe de l’annualité fiscale : ce principe veut que le prélèvement
fiscal s’effectue sur une période d’une année. L’année fiscale correspond
à l’année civile.
 Principe de territorialité réelle de l’impôt : l’impôt est établi dan s
l’Etat où les biens sont situés, où les activités sont exercées ou les
revenus sont réalisés.
 Principe de non-rétroactivité de la loi fiscale : ce principe constitue
un des fondements de la sécurité juridique des sujets de droit fiscal. En
principe la loi fiscale ne doit pas rétroagir, comme en droit pénal, elle
dispose pour l’avenir. En droit pénal, ce principe connaît une exception
importante : la loi pénale nouvelle rétroagit si elle est plus douce, plus
favorable au prévenu. Il en est de même pour la loi fiscal qui est parfois
rétroactive en ce qui concerne les impôts directs du seul fait que la loi
des finances initiales fixe un tarif de l’impôt applicable à des revenus
qui ont pris naissances au cours de l’année qui vient de s’écouler.
 Principe du contradictoire : le caractère du contradictoire de la
procédure judiciaire s’applique en droit fiscal au-delà de la phase
juridictionnelle. Ce principe s’applique également tout au long de la
procédure du contrôle fiscale et constitue une garantie importante pour
le contribuable vérifié. A tout moment, le contribuable dont les
déclarations sont contrôlées, doit avoir la possibilité de se défendre et
de répondre aux éventuelles notifications que l’administration se
propose de lui adresser.
 Principe non bis in idem : ce principe est appliqué dans toutes les
autres branches de droit. Ce la signifie : « nul ne peut être poursuivi ou
jugé deux fois pour la commission d’une même infraction ». En droit
fiscal, une même matière imposable ne peut être frappé plus d’une fois
dans le chef du même contribuable pour un impôt de même nature.

4. Définition, caractéristiques et principes de l’impôt


4.1. Définition
La doctrine en matière fiscale propose plusieurs définitions de l’impôt
selon que l’on met l’accent sur l’un ou l’autre de ses aspects. La définition la
plus élaborée, jamais contredit sur le plan du fond par les auteurs
modernes, est celle de Gaston JEZE, l’un des plus grands financiers du 18è
siècle.

Il définit l’impôt comme étant « une prestation pécuniaire requise des


particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de
la couverture des charges publiques »3.

Avec l’évolution de la notion de l’impôt, cette définition nécessite


qu’elle soit adaptée au contexte actuel.
A l’analyse de la définition ci-dessus, l’auteur fait allusion à :
 Une prestation pécuniaire requise des particuliers qui sont des
individus. Or, aujourd’hui l’impôt est requis non seulement des
individus, personnes physiques, mais aussi des personnes morales de
droit privé voire de droit public ;
 Un somme d’argent à payer qui ne tient pas compte du principe de
justice fiscale qui veut que l’impôt soit requis en fonction de la
capacité contributive du contribuable ;
 Un paiement sans contrepartie. Il sied de préciser, sans vouloir
contredire l’auteur de la définition, que l’impôt comporte toujours une
contrepartie dans une certaine mesure dont bénéficie le contribuable
de la part du pouvoir publics, seulement cette contre partie n’est pas
déterminé et que la contrepartie n’est pas proportionnelle à l’impôt
payé ;
 La couverture des charges publiques qui n’est plus, de nos jours, le
seul objectif du prélèvement des impôts. La perception des impôts sert
aussi à l’Etat comme instrument d’intervention dans la vie
économique et sociale.

De ces mises au point, la définition de l’impôt de JEZE a été adapté,


par la doctrine moderne en matière fiscale, de la manière suivante :
« l’impôt est une prestation pécuniaire requise des personnes physiques
ou morales de droit privé voire de droit public, d’après leurs facultés
contributives, par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie

3
JEZE G., cité par DUVERGER M., Finances Publiques, 11è édition, P.U.F, Paris,1988, p.125
déterminée en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins
d’intervention de la puissance publique »4.

4.2. Caractéristiques de l’impôt

Quelques traits caractéristiques permettent de reconnaître un impôt :

- Il est une prestation pécuniaire, un paiement en argent, distincte


des autres prestations en nature qui peuvent être aussi exigées des
citoyens ;

- Il est payé d’après la capacité contributive, en d’autres termes, des


moyens dont dispose les contribuables et les charges supportées
par eux ;

- Il est payé par voie d’autorité au moyen du pouvoir de contrainte


exercé par le pouvoir public ;

- Il a un caractère définitif : l’argent de l’impôt n’est jamais restituer à


l’exception des cas de double imposition ou d’erreur matérielle ;

- Il est payé sans contrepartie déterminée : il n’a aucune proportion


ou relation directe entre l’impôt payé par le contribuable et les
avantages qu’il recevra de l’Etat (sécurité, santé -publique ….);

- Il est payé en vue de la couverture des charges publiques ou des


fins d’interventionnisme de la puissance publique : l’impôt ne sert
pas seulement à couvrir les besoin financier de l’Etat mais permet
aussi son intervention dans la vie économique et sociale.

4.3. Principes de l’impôt ou règles d’Adam SMITH

Il y a un certain nombre des principes qui doivent être pris en compte


pour l’établissement de l’impôt. Ces principes sont :

o La justice : elle signifie que les lois fiscales doivent être élaborées de
manière à ce que l’impôt ou mieux la contribution de chaque citoyen
soit proportionnelle à sa capacité contributive c’est-à-dire au revenu
qu’il a réalisé du fait de l’ordre public assuré par l’Etat ;
o La certitude : l’impôt doit être certain, déterminé ou déterminable. Ce
qui veut dire que pour éviter l’arbitraire, le législateur doit être précis
et certain c’est-à-dire il doit fixer à l’avance l’époque, le mode et la
quotité du paiement de l’impôt ; la matière imposable, le taux de
l’impôt et son mode de perception doit être déterminés ;

4
MEHL L. et BELTRAME P., Sciences et techniques fiscales, P.U.F, Paris, 1984, p.77
o La commodité : elle signifie que la levée de l’impôt doit se faire à
l’époque et selon le mode qui soient favorables aux contribuables ;

o L’économie : selon ce principe, l’impôt doit être établi de manière à


maximiser les recettes de l’Etat de manière à ne pas appauvrir les
contribuables.

La notion de l’impôt, bien qu’elle présente un caractère dynamique dans


son examen, est organisée autour de ses éléments constitutifs.

5. Eléments constitutifs de l’impôt

Pour qu’un prélèvement soit considéré comme étant un impôt, il doit être
constitué des éléments suivants :

- La matière imposable : c’est l’élément économique dans lequel


l’impôt prend sa source directement ou indirectement. Cet élément
peut être un bien, un revenu, une transaction, un service ou une
personne. En d’autre terme, c’est le champ d’application de l’impôt ;
- L’assiette de l’impôt : c’est la base de calcul de l’impôt c’est-à-dire
la caractéristique de la matière imposable sur lequel l’impôt est
calculé, appelé aussi base d’imposition ;
- Le taux de l’impôt : c’est le tarif ou le prix fixé, par la loi, de
l’impôt ;
- Le fait générateur : c’est l’événement qui donne naissance à la
créance fiscale ou l’acte juridique qui rend exigible le paiement de
l’impôt. L’exigibilité est la date à partir duquel l’administration
fiscale est droit de recouvrer l’impôt ;
- Le redevable : c’est la personne assujetti c’est-à-dire qui supporte
la charge de l’impôt ou la personne qui a l’obligation de payé
l’impôt. On distingue à cet effet, le redevable réel, le contribuable,
du redevable légale, la personne que la loi oblige de retenir l’impôt
du par le contribuable et de le reverser dans le compte du Trésor.

6. Différence entre l’impôt et les autres ressources de l’Etat

A côté de l’impôt, ressource fiscale et principale source de revenu de


l’Etat, il existe d’autres ressources à savoir : les ressources non fiscales
(taxes administratives, taxes parafiscales, ressources domaniales, judiciaires
et de participation) et l’emprunt. En quoi l’impôt diffère-t-il de ses autres
ressources ?

61. L’impôt et l’emprunt

La différence essentielle entre l’impôt et l’emprunt réside dans le fait


que l’impôt est un prélèvement définitif tandis que l’emprunt fait l’objet d’un
remboursement à terme, généralement avec intérêt, au prêteur.
6.2. L’impôt et la taxe administrative

Une taxe est le prix payé par un usager pour un service précis et
déterminé qui lui est rendu par la collectivité publique ou tout au moins
mise à la disposition du redevable5. Elle peut aussi être définie comme un
procédé de répartition des charges publiques proportionnellement aux
services rendus dont le bénéficiaire doit payer la prestation fournie par
l’autorité publique.

Le terme « taxe » est souvent employé dans un sens autre que comme
défini ci-haut. Nous observons que certains impôts sont qualifiés des taxes
qui, en réalité, ne les sont pas au sens de sa définition. C’est ainsi que l’on
parle parfois de la taxe sur le chiffre d’affaires ou de la taxe sur la valeur
ajoutée alors qu’il s’agit des impôts qui sont des prélèvements obligatoires
effectués par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la
couverture des charges publiques, et non des taxes au vrai sens du mot.

A. Caractéristiques communes entre l’impôt et la taxe :

- l’impôt, tout comme la taxe, est un prélèvement pécuniaire opéré sur


les personnes pour le besoin d’intérêt public ;
- les prélèvements de ces deux ressources sont perçus par voie de
contrainte du pouvoir public ;
- les deux sources de revenu de l’Etat sont établies normalement par la
loi ;
- la taxe et l’impôt ont un caractère commun : le caractère unilatéral
c’est-à-dire aucun consentement n’est demandé ni au contribuable ni
à l’usager.

B. Différence entre l’impôt et la taxe

- la taxe a parfois un caractère non obligatoire c’est-à-dire que le


redevable a la faculté d’utiliser ou non le service public tandis que
l’impôt a un caractère obligatoire ;
- la taxe est liée à la prestation d’une contrepartie c’est-à-dire son
paiement doit être proportionnelle à celle du service rendu tandis que
la contrepartie de l’impôt est indéterminée.

6.3. L’impôt et la taxe parafiscale

Une taxe étant considérée comme le prix payé par un usager pour un
service précis et déterminé qui lui est rendu par la collectivité publique ou
tout au moins mise à la disposition du redevable.
En d’autres termes, elle est aussi un procédé de répartition des
charges publiques proportionnellement aux services rendus dont le
bénéficiaire doit payer la prestation fournie par l’autorité publique.

5
KOLA GONZE, Op.cit, p.4
Les taxes parafiscales ont le plus souvent un caractère absolument
obligatoire en ce sens que tout redevable ne peut s’y soustraire d’une part et
de l’autre, il n’y a pas de proportionnalité entre la redevance payé et le
service rendu.
Donc, la taxe parafiscale tant à se rapprocher de l’impôt mais la
différence réside en ce que la taxe est souvent institué au profit d’organismes
publics ou privés par des actes réglementaire et l’impôt par des actes
législatifs au profit du trésor public.

6.4. L’impôt et les revenus domaniaux

Les ressources domaniales sont nombreuses, on peut citer : les


redevances d’occupation du domaine public de l’Etat, les revenus des
services publics à caractère industriels et commerciaux…. Ces revenus sont
affectés, selon les cas, au budget de l’Etat, au budget des Collectivités locales
ou celui des établissements publics.
Quelque soit leur affectation, leur taux ou leur montant, ces
ressources sont fixées par l’Etat et à quelques exceptions près leur
perception est effectuée selon les prérogatives et la sanction de droit public.
A la différence des revenus domaniaux, l’impôt ne fait pas l’objet d’une
affectation spéciale.

6.5. L’impôt et la redevance

La redevance est la rémunération pour un service rendu mais qui n’est


due que si la contre-prestation est effectivement utilisée par le redevable et
non seulement mis à sa disposition. C’est le cas des redevances
téléphoniques, des droits d’inscription dans les écoles publiques…

7. Rôle de l’impôt
7.1. Rôle financier

L’impôt est avant tout un fait financier parce qu’il a normalement pour
objet de procurer au Trésor Public des ressources dont il a besoin. Pour être
adapté à cet objet, l’impôt doit présenter deux caractères :
- il doit être permanent ;
- il doit être productif.

A. La permanence de l’impôt

La permanence de l’impôt est une conséquence de la permanence des


dépenses publiques. C’est une exigence absolue pour les Etats qui ont
dépassé un certain stade de développement ou qui cherchent à s’assurer un
certain développement. Par ailleurs, il convient de souligner que l’instabilité
fiscale est un handicap en soi.
En règle générale, les contribuables n’apprécient pas les impôts qui
leur sont appliqués, mais un ancien comme un impôt discret finit par entre
dans les mœurs et son maintien présente l’avantage essentiel d’être accepté
facilement que l’institution d’un nouveau impôt.

B. La productivité de l’impôt

La productivité est, en effet, la seconde qualité essentielle qui doit être


exigée d’un impôt. Pour répondre à cette exigence, un système fiscal doit
présenter un certain nombre de caractères, dont quatre sont essentielles :

o Il doit être général : un système fiscal ne peut pas comporter trop de


privilège qui amener la réduction de l’assiette. Le privilège entraîne
l’exclusion du bénéfice de la franchise d’impôts pour certaines classes
alors qu’il en n’est pas pour les autres ;

o Il doit comprendre plusieurs impôts : un système fiscal est rentable


lorsqu’il y a pluralité d’impôts, non seulement pour des raisons
techniques évidentes et notamment parce que les taux d’impôt unique
devraient être excessivement élevés, et avoir une assiette réduite, mais
aussi parce que les erreurs d’un tel impôt seraient irréparable,
insupportable et ne pourraient faire l’objet d’aucune compensation ;

o Les impôts doivent être sensible : être dynamique, suivre l’évolution


économique de certains phénomènes en tenant compte des aspects
structurels, l’évolution du revenu national et les besoin de l’Etat, et
des aspects conjoncturel, l’évolution des prix et les variations
économico-monétaires ;
o Ils doivent être établis sur une assiette suffisamment large : il ne
faut pas que le fisc soit distrait par l’assiette et le recouvrement des
multiples petites taxes qui empêchent le contrôle des impôts
importants.

7.2. Rôle politique

L’impôt, phénomène politique du fait de son établissement lié à


l’exercice de la souveraineté et du problème qu’il pose de la conciliation du
pouvoir public et des libertés individuelles, constitue un instrument d’une
action politique.

Il apparaît sur le plan politique comme une manifestation du pouvoir,


cependant son paiement constitue une reconnaissance du pouvoir
exprimant matériellement un type d’allégeance.

7.3. Rôle social

L’impôt est un instrument qui doit être utilisé pour corriger les
inégalités sociales, assure également la répartition du revenu national et
permet une certaine égalisation des conditions de vie ou des conditions
sociales à travers le nivellement susceptible des fortunes et l’imposition forte
des revenus élevés.

7.4. Rôle économique

Les relations qui existent entre l’impôt et la vie économique peuvent


être considérées de différents points de vue. L’impôt peut modifier le
comportement des agents économiques. L’économie constitue donc un des
domaines d’élection de l’interventionnisme étatique étant donné que l’impôt
établit des relations avec la conjoncture économique.

Aussi, l’impôt sert de régulation économique. En effet, l’Etat utilise


l’impôt comme levier ou baguette d’orientation de l’investissement par le
système de la surtaxe ou de la détaxe.

8. Types et classification des impôts

8.1. Types

Le système fiscal congolais, comme beaucoup d’autres systèmes


fiscaux dans le monde, regroupe les impôts en deux grandes catégories : les
impôts directs et les impôts indirects.

Pour le Professeur Maurice COZIAN, les impôts directs sont ceux qui
sont assis sur des données constantes, revenues ou capitales, permettant la
perception à un intervalle régulier, une fois par an en principe tandis que
les impôts indirects portent sur les faits intermittents, les dépenses et
leurs perceptions se produisent tout au long de l’année6.

Le professeur BUABUA Wa KAYEMBE considère que les impôts


directs sont ceux dont la charge demeure définitivement supportée par celui
qui en est assujetti, le contribuable n’ayant pas la possibilité de la répercuter
sur autrui tandis que les impôts indirects sont ceux dont la charge est
répercutée sur autrui7.

Ces deux définitions font ressortir la particularité des impôts indirects :


- leur incidence sur le pouvoir d’achat du consommateur qui les
supporte ;
- la possibilité du cumul du fait de la répétitivité du fait générateur.

Cependant, pour le Professeur KOLA GONZE, dans la difficulté de


dégager un critère de distinction entre les impôts directs et les impôts
indirects, estime avec raison que l’impôt direct correspond au verbe « être »
ou au verbe « avoir » et l’impôt indirect au verbe « faire »8.

6
Maurice COZIAN, Précis de fiscalité des entreprises, 18 éd., Litec, Paris, 1994, p.3.
7
BUABUA wa KAYEMBE, Traité de Droit fiscal Zaïrois, PUZ, Kinshasa, 1993, p.19
8
KOLA GONZE, Op.cit, p.10
8.2. Classification des impôts

Les impôts, selon le système fiscal congolais, sont classés selon leurs
caractères intrinsèques, placés les uns à côté des autres, de la manière
suivante :

A. Impôt personnel et impôt impersonnel

L’impôt est dit personnel lorsqu’il atteint les biens ou les revenus en
considération de la personne du contribuable. Il s’agit l’impôt personnel
minimum en République Démocratique du Congo.

L’impôt impersonnel est celui qui est assis sur les biens ou les
revenus, les activités des agents économiques sans tenir compte de la
considération de la personne du redevable. En République Démocratique du
Congo, c’est le cas des impôts réels.

B. Impôt spontané et impôt constaté

L’impôt spontané est un droit due au trésor, à une échéance


déterminée, dont le redevable a l’obligation de déclarer et payé sans qu’il ne
soit établi un titre par l’administration. Cet impôt est payé à partir d’un
document de l’administration mis à la disposition du redevable appelé
« Déclaration ».

L’impôt constaté est un droit émis par les services d’assiette pour
défaut de déclaration d’impôt, par les services de contrôle à l’issue d’un
contrôle fiscal ou en cas de régularisation de la situation fiscale d’un
nouveau contribuable. Cet impôt est payé par voie d’avis de mise en
recouvrement « AMR » ou par avertissement extrait de rôle « AER »; qui sont
des titres de perception crée par l’Administration elle-même.

C. Impôts d’État et impôts locaux

Les impôts d’Etat sont des ressources du budget du gouvernement


central tandis que les impôts locaux sont des ressources des provinces ou
des entités territoriales décentralisés.

Les impôts d’Etat et locaux, dans le système fiscal Congolais, sont


prélevés :
- Sur les biens (Impôts Réels);
- Sur les revenus (Impôts sur le revenu) et ;
- Sur la dépense (Impôt sur la consommation).

En République Démocratique du Congo, les impôts locaux sont ceux


dont le Gouvernement central a cédé aux provinces. Il s’agit : de l’impôt
foncier, de l’impôt sur les véhicules et de l’impôt sur le revenu locatif.
D. Impôts ad valorem et impôt spécifique

L’impôt ad valorem frappe le produit taxable exprimé en valeur, se


calcule en pourcentage et se définit par apport à la base d’imposition (les
droits des douanes, impôt perçu à la frontière ou impôt de porte).

L’impôt spécifique est celui qui est calculé d’après la spécificité du bien
taxé. Il est assis sur les grandeurs physiques. En d’autre terme, le taux
spécifique est exprimé en unité monétaire et en unité de mesure de masse de
la base imposable (l’impôt sur les véhicules).

E. Impôt fixe, proportionnel et progressif

L’impôt fixe est celui dont le taux d’imposition est uniforme, quel que
soit la variation de la matière imposable.

L’impôt proportionnel est celui qui frappe la matière imposable suivant


un taux constant, quelle que soit l’importance des revenus imposés. L’on
observe une certaine proportionnalité sur le montant de l’impôt et le revenu
du contribuable. Ainsi, le taux proportionnel reste inchangé quelle que soit
la quantité de la matière soumise à l’impôt (l’impôt sur le bénéfice).

L’impôt progressif est celui dont le taux d’imposition varie en fonction


de la base d’imposition. La progressivité est globale lorsque les taux
d’imposition croissent en même temps que les bases imposables. Il y a
progressivité par tranche ou par palier lorsque tous les bases imposables,
quelle que soit leur importance, sont découpés à un certain nombre de
tranches. Chaque tranche est atteinte par un taux qui va en croissant de
tranche en tranche. Ce système est conçu pour éviter l’inconvénient de la
totalité ou des sauts brusques provoqués par la progressivité globale (impôt
professionnel sur les rémunérations).
I PARTIE :
ère

LES TECHNIQUES FISCALES


CHAPITRE 1. LES TECHNIQUES D’ASSIETTE DE L’IMPOT
Section 1. L’évaluation de la Matière imposable

L’Etat est demandeur de l’impôt et devait, à ce titre, établir l’existence


et le montant de la matière imposable pour pouvoir exiger l’impôt. Mais, la
complexité de la matière imposable rend cette épreuve impossible (sauf
recours à un personnel énorme et à une inquisition fiscale insupportable) ;
d’où le recours à des procédés indirects d’évaluation (méthode indiciaire,
signe extérieur) employés à titre principal ou auxiliaire et surtout à la
collaboration du contribuable au service public de l’impôt9.

La matière imposable peut donc être évaluée par différente méthode,


notamment : la déclaration contrôlée, la méthode forfaitaire, la méthode
indiciaire et l’évaluation directe par témoignage.

§.1. La déclaration contrôlée

La déclaration contrôlée apparaît aujourd’hui comme le mode normal


d’évaluation de matière imposable. C’est l’acte par lequel le contribuable fait
connaître au fisc l’existence de la matière imposable, son montant et
éventuellement tous les éléments nécessaires au calcul de l’impôt ou au
contrôle.

§.2. La méthode forfaitaire

Le forfait est une technique d’évaluation simplifiée qui vise à


substituer à la détermination exacte d’une donnée, un calcul approché,
fondé sur une analyse intérieure de cette donnée. Il s’agit en fait d’un accord
entre le contribuable et l’administration du fisc sans procéder à une
évaluation directe de la matière imposable.

L’impôt est ainsi évalué sur base des renseignements fournis par le
contribuable à l’Administration, et cette dernière lui notifie le montant à
payer.

§.3. La méthode indiciaire

La méthode indiciaire consiste à évaluer la matière imposable à partir


de certains signes extérieurs aisément constatables et auxquels est attribuée
une valeur représentative donnée.

Par cette méthode on évalue la matière imposable à partir des indices


les plus divers. Par exemple, le nombre et la puissance des véhicules
automobiles, le personnel de maison, etc.

9
BAKANDEJA WA MPUNGU, Droit des finances publiques, Ed. NORAF, p.65
§.4. L’évaluation directe témoignage.

Avec cette méthode, l’administration fiscale oblige à ceux qui


connaissent la matière imposable de lui déclarer la valeur exacte. Il peut
s’agir du contribuable lui-même mais le plus souvent c’est un tiers, ce qui
est plus objectif

1° La déclaration par un tiers.

Elle est faite par une personne autre que le contribuable, celle qui
verse le revenu au contribuable et qui connaît la consistance du revenu : à
titre d’exemple, l’employeur pour les employés ; le locataire pour les
bailleurs.
Ce système est en pratique efficace mais il n’est pas généralisable car
plusieurs agents économiques n’ont pas d’intermédiaires capables de définir
leurs revenus. On peut citer le cas des revenus dans les professions
libérales.

2° La déclaration par le contribuable.

Par la déclaration, le contribuable révèle lui-même le montant du


revenu sous peine des sanctions en cas de fausse déclaration. L’efficacité
d’un tel procédé dépend de la valeur morale du contribuable.

Section 2. La liquidation de l’impôt

La liquidation de l’impôt a pour objectif de fixer le montant de la dette


fiscale. Liquider l’impôt, c’est déterminer le montant par application du taux
à la matière imposable.

C’est lors de la liquidation que se réalise les abattements et déduction


de la matière imposable ainsi que certaine réductions ou majorations sur
l’impôt brut obtenu afin de déterminer le montant dû au fisc par le
redevable. Les opérations de liquidation proprement dites sont donc
assurées à partir de ces calculs.

§.1. La détermination du taux de l’impôt

Le principe est que le taux de l’impôt doit être fixé de telle manière que
le rendement de l’impôt assure à l’Etat les ressources nécessaires à ses
besoins.
L’Etat doit chercher à déterminer un taux optimum tel que l’impôt ait un
rendement le plus élevé possible sans pour autant que les contribuables
subissent une pression fiscale élevée susceptible de les pousser à la fraude.

Le mode de calcul de l’impôt peut varier selon la nature de la


technique utilisée. Ainsi, la fixation du tarif de l’impôt pose le problème du
choix entre :
- Le taux de répartition et le taux de quotité ;
- Le taux spécifique et le taux ad valorem ;
- Le taux proportionnel et le taux progressif.

A. Taux de quotité et taux de répartition.

1° Taux de répartition

Dans le système de la répartition, l’Etat fixe le rendement global de


l’impôt à plusieurs degrés administratifs. Le tarif de l’impôt se dégage de la
répartition c’est-à-dire que le produit d’impôt est déterminé sur le plan
national et réparti entre les provinces, les districts, les communes et enfin
entre les contribuables. En d’autres termes, le législateur fixe le produit
global de l’impôt qui sera ensuite partagé selon le système de répartition.

a. Avantages

- le rendement de l’impôt est connu à l’avance ;


- il est certain et indépendant des fluctuations économiques ;
- la fraude est neutralisée dans le sens où, ce que les uns ne paient
pas retombe sur les autres ;
- l’impôt garantit une certaine stabilité de la dette fiscale du
contribuable.

b. Inconvénients

- L’impôt manque de dynamisme c’est-à-dire qu’il ne suit qu’avec


retard le développement de la matière imposable ;
- La perte de la plus value d’impôt peut être importante à la fin de
l’exercice. Le trésor ne peut profiter du développement de la matière
imposable en période de prospérité puisque le rendement global est
établi en avance ;
- L’impôt ne se prête pas à la personnalisation c’est-à-dire qu’il est
difficile d’appliquer la progressivité ;
- A cause de la complexité des opérations de répartition, l’impôt peut
présenter des injustices dues aux erreurs qui peuvent se répéter
sans possibilité d’une vérification de leur exactitude. C’est pourquoi
les impôts de répartition tendent à disparaître au profit de l’impôt
de quotité.

2° Taux de quotité

Dans le système de la quotité, le taux de l’impôt est déterminé à


l’avance par le législateur. Il est invariable, qu’elle que soit la quantité totale
de matière imposable détenue par l’ensemble des contribuables du pays. On
ne connaît pas le rendement global de l’impôt, qui dépend précisément de
cette quantité de matière imposable.
a. Avantages
- L’impôt est dynamique et permet de suivre le développement de la
matière imposable ;
- L’impôt est équitable, permet d’assurer l’égalité de traitement entre
les contribuables ;
- La charge fiscale est mieux répartie en fonction de la capacité
contributive spécialement lorsqu’il y a progressivité du taux de
l’impôt ;
- La simplicité de l’impôt c’est-à-dire qu’il ne nécessite pas des
moyens exagérés pour son établissement.

b. Inconvénients

Son rendement n’est pas déterminé en avance, s’effectue avec moins


de précision que celui de l’impôt parce que les prévisions sont beaucoup plus
délicates à élaborer.

B. Taux spécifique et Taux ad valorem

1° Taux spécifique

Ce taux est assis sur une base exprimée en quantité physique des
matières imposables. Cette quantité est définie soit par le nombre d’unité
matérielle, soit en volume de surface ou soit encore en poids.
Autrement dit, le taux est exprimé en unité monétaire et en quantité
de la base imposable. Ainsi, pour les véhicules, le taux applicable tient
compte de la puissance fiscale et du poids.
Exemple : le tarif de l’impôt sur les véhicules est fixé en fonction de la
puissance fiscale du véhicule (7cv à 10 CV) ou du poids ( 2,5 T à 5 T).

a. avantages

- L’évaluation est facile ;


- Il se prête difficilement à la fraude ;
- Le contrôle comptable et les discussions auxquelles ils donnent
entre le fisc et les contribuables ont une nature normale.

b. Inconvénients

- Il ne s’adapte pas aux fluctuations de prix ;


- Il est statique ;
- Il est injuste.

2° Taux ad valorem

Le taux ad valorem est exprimé en pourcentage de la matière


imposable évaluée en argent. Il est d’usage en matière douanière.
Exemple : pour une marchandise dont la valeur en douane est 5000 Fc, le
taux applicable est de 13%.

a. avantages

- il paraît plus juste ;


- il est plus élastique que le taux spécifique.

b. Inconvénients

- Il est moins simple ;


- Il se prête beaucoup plus à la fraude ;
- Il engendre beaucoup de réclamations.

C. Taux proportionnel et taux progressif

1° Taux proportionnel

L’impôt proportionnel est celui qui frappe la matière imposable suivant


un taux constant, quelle que soit l’importance des revenus imposés.
L’on observe une certaine proportionnalité sur le montant de l’impôt et
le revenu du contribuable. Le taux proportionnel reste inchangé quelle que
soit la quantité de la matière soumise à l’impôt.
La proportionnalité ne traduit pas toujours la justice fiscale dans ce
sens qu’il ne conduit pas à l’égalité devant l’impôt. Ainsi, il n’est pas aisé de
faire payer le même impôt à deux contribuables ayant le même revenu mais
dont les charges de chacun sont très différentes.

A titre d’exemple : un impôt au taux de 10% sur un revenu de 10.000


Fc est plus difficile à supporter qu’un impôt au taux de 10% sur un revenu
de 100.000 Fc.

2° Taux progressif

L’utilisation du taux progressif fait appel à deux modalités pratiques


de la progressivité. Il s’agit de la progressivité globale ou par classe et de la
progressivité par tranche ou par palier.

a. Progressivité globale ou par classe

Dans cette modalité, les revenus sont atteints dans leur totalité par
des taux d’imposition qui vont en augmentant en même temps que les dits
revenus croissent.
Les revenus sont repartis dans des classes préalablement fixées et
dont le point de départ est par exemple de 0 ou de 1. Chaque classe
comporte un taux d’impôt supérieur à celle qui la précède ou inférieur à celle
qui la suit.
Exemple : le redevable payera 10% si le revenu est compris entre 0 et
5.000Fc. Il payera 15% pour le revenu situé entre 5001 Fc et 10.000 Fc
Il y a lieu d’observer dans la progressivité globale que la matière
imposable est rangée dans telle ou telle classe selon son montant et le taux
croît de classe en classe.
Cette modalité est relativement simple même s’il constitue un facteur
d’inégalité dans la mesure où pour une faible différence des matières
imposables, deux individus peuvent être imposées fort différemment.

b. Progressivité par tranche ou par palier

Tout les revenus, quelle que soit leur importance, sont découpés à un
certain nombre des tranches. En vertu du principe que les revenus compris
dans la même tranche sont destinés à la satisfaction des mêmes besoins et
doivent être imposés au même tarif. Chaque tranche est atteinte par un taux
qui va en croissant de tranche en tranche.
Ce système est conçu pour éviter l’inconvénient de la totalité ou des
sauts brusques provoqués par la progressivité globale.

Exemple : prenons le cas de quatre employés dont les revenus annuels


s’élèvent respectivement à 10.000Fc, 20.000Fc, 30.000Fc et 40.000Fc
auxquels sont appliqués respectivement les taux de 10%, 20%, 30% et 40%
dont la progressivité globale se présente comme suit :

- De 0 à 10.000Fc : 10%
- De 10.001 à 20.000Fc : 20%
- De 20.001 à 30.000Fc : 30%
- De 30.001 à 40.000Fc : 40%

Le calcul de l’impôt pour chaque contribuable sera déterminé de la


manière suivante :

Revenus Taux Impôt dû


10.000 10% 1.000
20.000 20% 4.000
30.000 30% 9.000
40.000 40% 16.000

Pour les mêmes employés, en ce qui concerne la progressivité par


tranche, l’impôt dû sera déterminé de la manière suivante :
- Pour l’employé dont le revenu est 10.000Fc compris dans la
tranche de 0 et 10.000Fc, l’impôt dû sera de 1.000FC ;
- Pour celui dont le revenu est de 20.000Fc, l’impôt dû par tranche
sera de : *De 0 à 10.000 ------- 10% ----- 10.000 x 10% =1.000Fc
*De 10.001 à 20.000 ---- 20%-------- 10.000 x 20% = 2.000Fc
Total à payer 3.000FC
- Pour celui dont le revenu est de 30.000FC, il paiera :
*De 0 à 10.000 --------------- 10% ---------- 10.000 x 10% =1.000Fc
*De 10.001 à 20.000 ---- 20%-------------- 10.000 x 20% = 2.000Fc
*De 20.000 à 30.000 ------- 30% ----------- 10.000 x 30% =3.000Fc
Total à payer 6.000FC
- Pour celui dont le revenu est de 40.000Fc, le calcul sera de :
*De 0 à 10.000 --------------- 10% ---------- 10.000 x 10% =1.000Fc
*De 10.001 à 20.000 ---- 20%-------------- 10.000 x 20% = 2.000Fc
*De 20.000 à 30.000 ------- 30% ----------- 10.000 x 30% =3.000Fc
*De 30.000 à 40.000 ------- 40% ----------- 10.000 x 30% =4.000Fc
Total à payer 10.000FC

Comme on peut le constater, la progressivité par tranche est beaucoup


plus juste que la progressivité globale.

§.2. La liquidation proprement dite

La liquidation diffère selon qu’il s’agit des impôts spontanés (droits au


comptant) ou des impôts constatés (droits émis).
Pour les impôts spontanés, la liquidation est fait lors du dépôt de la
déclaration par le redevable. En générale, les droits spontanés font l’objet de
la retenue à la source.
Pour les droits constatés, la liquidation est faite par les agents du fisc
lors de la constatation du fait générateur qui peut être soit le défaut de
déclaration du redevable, soit une fausse déclaration constatée lors de
l’exercice du contrôle fiscale ou par la découverte d’un contribuable non
recensé.

§.3. Les abattements, les déductions et les réductions

A. Les abattements à la base déduction

Sont de mécanismes fiscaux en vue d’exonérer d’impôt une partie de la


matière imposable, considérer comme vital. Ce souci est celui qui sous-tend
du moins en théorie, l’exonération de la première tranche de revenus de
600.000 Fc dans l’impôt cédulaires sur les revenus, aux termes de
l’ordonnance.-loi n°91-003 du 25 Février 1991.

B. Les réductions

Les réductions sont des méthodes de personnalisation qui diminuent


le montant de la cotisation en « valeur ou pourcentage » à raison des charges
de famille. Le système fiscal Congolais consacre ce mécanisme lorsqu’il
stipule à l’article 1er de l’ord-loi ci-haut reprise que la cotisation est réduite
pour chacune des personnes à charges avec un minimum de 9 personnes de
2% de la fraction de cette cotisation se rapportant à la partie du revenu
imposable.
CHAPITRE II. LERECOUVREMENT DE L’IMPOT

Le recouvrement est l’ensemble des opérations qui ont pour but de


faire passer l’argent de l’impôt des poches du contribuable dans les coffres
du trésor10.

On distingue, en matière de recouvrement de l’impôt, les organes


chargés du recouvrement des modalités qu’ils emploient.

§.1. Les organes de recouvrement.

Actuellement, les impôts sont généralement recouvrés par


l’administration : c’est le système dit de la régie. Mais il y a eu le système de
la collecte et celui de la ferme qui ont précédé la régie.

1° Le système de la collecte
Ce système suppose que les contribuables élisent des délégués qui
recouvrent l’impôt pour le compte du Trésor : ce sont les collecteurs.
Les dangers de ce système sont évidents : Les collecteurs risquent
d’être partiaux dans l’exercice de leur autorité vis-à-vis des contribuables de
leur collectivité et auront tendance à protéger ces contribuables. D’où le
faible rendement, à moins qu’il ne s’agisse d’un impôt de répartition. En
pratique, répartition et collecte sont souvent liées.

2° Le système de la ferme
Il consiste dans un accord entre l’Etat et un particulier, en vertu
duquel celui-ci verse à celui-là une somme forfaitaire qu’il récupère sur les
contribuables la ferme.
Ce système a de très graves inconvénients. Au point de vue du
rendement, le Trésor perd toute la différence entre la somme forfaitaire que
lui versent les fermiers et celle qu’ils récupèrent sur les contribuables, d’une
part.

D’autre part, les fermiers doivent créer une immense administration


pour organiser le recouvrement. La ferme devient ainsi un Etat; sa situation
de monopole lui permet de dicter ses conditions au gouvernement, qui ne se
trouve alors plus libre de ses ressources.

3° Le système de la régie
La régie financière été généralisé par la Révolution Française, qui a
crée après quelques tâtonnements les grandes administrations fiscales:
impôts directes et impôts indirecte (DGI) et les Douanes (OFIDA). C’est le
système actuel du recouvrement de l’impôt en R.D.C

10
DUVERGER M., Finances Publiques, P.U.F., Paris, 1988, p.382
§.2. Les modalités du recouvrement

Le principe en matière fiscale est que la dette fiscale est portable et


non quérable. Cela signifie que le redevable de l’impôt à l’obligation de se
rendre au fisc pour le paiement de l’impôt et non le contraire.
Le versement de l’impôt peut être effectué directement par le
contribuable ou indirectement par un tiers.

1°Le versement direct par le contribuable


Il consiste à ce que le contribuable réalise le paiement de l’impôt dû
personnellement ou par un mandataire auprès du fisc. Ce mode de
versement s’applique généralement aux impôts directs.

2° Le versement par un tiers


Il consiste dans le fait qu’une personne autre que le contribuable verse
l’argent de l’impôt entre les mains du fisc et le répercute sur le contribuable.
Le système présente plusieurs modalités.
L’utilisation de la répercussion est la plus répandu et s’applique à la
plupart des impôts indirects.

En matière d’impôt sur le revenu, le versement par un tiers a pris la


forme de «la retenue à la source» : l’impôt est défalqué du revenu par celui
qui le paie, avant le paiement.
Le système a l’avantage de rendre l’impôt beaucoup moins visible pour
le contribuable et supprime également toute fraude.

3° Le timbre
C’est un procédé indirect d’encaissement qui consiste à obliger le
contribuable à apposer sur l’objet soumis à l’impôt une vignette ou une
estampille qu’il achète à l’administration. Le procédé est très employé pour
l’acquittement des taxes, est également utilisé pour le paiement de certains
impôts directs tel l’impôt sur les véhicules.
§.3. Les procédures de recouvrement

3.1. Le circuit de recouvrement des impôts


Phase de Recouvrement spontané
Impôts, Supplément d’impôts et Déclaration auto liquidative sans
d’autres droits paiement ou avec un paiement
Etablis par l’Administration insuffisant

Emission d’AMR
Délai de paiement de M.E.D : délai de
15 jours Paiement de huit
jours

Exécution de Non Exécution de Non – exécution de


Exécution de la MED avec
l’AMR+ intérêt l’AMR paiement des intérêts MED
moratoire

Phase de Recouvrement forcé

Contrainte décernée par le Receveur et


signification du commandement par
l’Huissier
(Délai de paiement de huit jours)

Exécution du Non – exécution du


commandement Commandement
avec Paiement des
intérêts Moratoires

Mesures de poursuite

ATD Saisie mobilière et Vente


immobilière

3.2. Recouvrement de droit commun ou Spontané

Du point de vue de droit commun, il convient de distinguer le


recouvrement par voie de déclaration auto liquidative et le recouvrement par
voie d’Avis de mise en Recouvrement(AMR).

Il importe par ailleurs de préciser que le recouvrement par voie de rôle


subsiste dans certains services de l’administration fiscale où les nouvelles
procédures introduits par la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant
réforme des procédures fiscales ne sont pas encore d’application.
A. Le recouvrement par voie de déclaration auto liquidative

Il consiste au paiement de l’impôt en même temps que le dépôt de la


déclaration. Il s’applique notamment en matière d’impôt sur les bénéfices et
profits, d’impôt sur les revenus locatifs etc.…

L’impôt sur les bénéfices est acquitté par voie d’acomptes provisionnels
et de précompte sur les bénéfices industriels et commerciaux suivi d’un
versement de régularisation.

Les acomptes provisionnels sont dus par les contribuables relevant de


la Direction des Grandes Entreprises (DGE) et des Centres des Impôts(CDI).
Ils représentent chacun 40% de l’impôt déclaré au titre de l’exercice
précédent, augmenté des suppléments établis par l’Administration des
impôts et sont versés à l’aide d’un bordereau de versement avant le 1er Août
pour le premier et avant le 1er Décembre pour le second. Le solde de cet
impôt devant être versé au moment du dépôt de la déclaration y afférente.

Le précompte de l’impôt sur les bénéfices et profits est dû pas les


contribuables relevant des centres d’impôts synthétiques.

Toutefois, les contribuables gérés par la Direction des Grands


Entreprises et les Centres des impôts sont redevables légaux des précomptes
dus par les autres contribuables.

Le taux du précompte de l’impôt sur les bénéfices et profits est fixé à


2% et calculé sur :

- la valeur en douane des marchandises à l’importation et à


l’exportation ;
- le montant est brut de la facture hors impôt sur le chiffre
d’affaires à l’intérieur, droits d’accises et taxes, en cas de vente
en gros et demi-gros ainsi que des prestations de services ;
- la facturation de la tranche terminée ou à défaut, le paiement de
l’acompte afférente à l’avancement des travaux immobiliers.

Les précomptes payés sont à valoir sur l’impôt dû par le contribuable à


reverser au compte du Receveur des impôts à l’aide d’un bordereau de
versement de précompte suivant le modèle en annexe, au plus tard le 5 mois
qui suit celui de la réalisation des opérations susmentionnées.

En dehors des acomptes provisionnels et des précomptes de l’impôt


sur les bénéfices et profits, certains impôts sont recouvrés par voie de
retenue à la source. C’est le cas de l’impôt professionnel sur les
rémunérations, de l’impôt mobilier, de l’impôt sur les revenus locatifs et de
l’impôt sur les chiffres d’affaires.

L’impôt professionnel sur les rémunérations est à charge des employés


et retenu à la source par les employeurs qui ont l’obligation de le reverser au
compte du receveur des impôts dans les dix jours qui suivent le mois au
cours duquel les rémunérations ont été versées au mises à la disposition des
bénéficiaires.

L’impôt mobilier est retenu par les personnes physiques ou morales


qui paient les revenus d’actions au des parts quelconques, des obligations,
les redevances, les intérêts des capitaux empruntés etc.

La retenue ainsi opérée est à reverser au compte du receveur des


impôts dans les dix jours qui suivent le mois au cours duquel les revenus
ont été payés ou mis à la disposition des bénéficiaires.

L’impôt sur les revenus locatifs dont le taux est fixé à 22% est dû
annuellement par le bailleur sur le loyer brut. Il est acquitté par voie de
retenue à la source opérée par le locataire, personne physique ou morale
exerçant un commerce, au taux de 20% calculé sur le loyer versé. La retenue
sur loyers est reversée dans les dix jours du mois qui suit celui du paiement
de loyer, à l’aide d’un relevé conforme au modèle fixé par l’Administration
des impôts.

Le solde de cet impôt est acquitté par le bailleur au plus tard le 1er
février de l’année qui suit celle de la réalisation des revenus.

B. Le recouvrement par voie d’avis de mise en recouvrement

Il concerne les impôts, suppléments d’impôts et autres droits établis


par l’Administration des impôts. Il faut entendre par là. Les impôts qui n’ont
pas été payés dans les délais légaux ainsi que ceux établis lors d’un contrôle
fiscal (redressement ou taxation d’office).

L’Avis de Mise en Recouvrement est un titre par lequel l’Administration


des impôts rend exigibles les créances dues par le contribuable au titre
d’impôt ou autres droits. Il est signé par le receveur des impôts compétent et
doit comportes les mentions ci-après :

- l’identification précise du redevable et le receveur impôt ;


- la nature de l’impôt ou autres droits dus ;
- la base imposable ;
- le montant en principal des droits mis à sa charge ;
- le montant des pénalités ;
- le délai de paiement.

L’Avis de Mise en Recouvrement est employé au redevable sous plus


recommandé avec accusé de réception au remis en mains propres sous
bordereau de décharge.
Les redevables sont tenus d’acquitter les montants dus, en numéraire,
par chèque ou virement bancaire dans un délai de quinze jours à comptes de
la réception de l’Avis de Mise en Recouvrement.

C. Recouvrement par voie de rôle

Ce mode de recouvrement est appliqué transitoirement dans les


services des impôts qui ne sont pas encore dotés des structures permettant
l’application des nouvelles procédures.

Le rôle est un acte administratif qui fixe la somme à payer par chaque
contribuable et l’oblige à la verser au compte du receveur des impôts. Il s’agit
en effet d’une liste des contribuables soumis à l’impôt, comportant pour
chacun d’eux la base de l’impôt et le montant de l’impôt à payer. Le
recouvrement par voie de rôle comporte deux opérations :

- l’Etablissement et l’homologation du rôle pare l’Administration


fiscale ;
- l’envoi des avertissements extraits de rôle.
Le délai de paiement des impôts varie entre 30 et 60 jours à comptes
de l’envoi de l’avertissement extrait de rôle en ce qui concerne les droits
émis. Il correspond à la date réception de l »AER pour ce qui est des droits
spontanés.

3.3. Le recouvrement forcé

La procédure du recouvrement forcé est utilisée lorsque le


contribuable n’a pas acquitte sa dette fiscale dans les délais légaux.

L’Administration des impôts enclenche alors des poursuites précédées


des quelques actions. Le Trésor dispose d’un certain nombre de garanties en
matière de recouvrement d’impôts et autres droits.

A. Les actions préalables aux mesures de poursuites

Il s’agit de la mise en demeure, de la contrainte et du commandement.


La mise en demeure concerne les impôts recouvrés par voie de la déclaration
auto liquidative et intervient dans le cas de déclaration sous paiement ou de
déclaration avec paiement insuffisant. Elle est adressée aux redevables pour
les invités à payer les impôts endéans huit jours à comptes de sa réception.

Le commandement est le document par lequel l’huissier enjoint un


contribuable qui n’a pas acquitté sa dette dans les quinze jours suivant la
réception de l’Avis de Mise en recouvrement, de le faire endéans huit jours.

Il est signifie au contribuable par l’agent de l’Administration des


impôts muni d’une commission d’huissier signée par le Ministère de la
Justice et porteur de contraintes à la requête du Receveur des impôts.
B. Les mesures de poursuites

Elles visent les contribuables qui, malgré la mise en demeure, la


contrainte et le commandement, ne s’acquittent pas de leurs dettes fiscales.
Elles comprennent les Avis à Tiers Détenteurs, les saisies mobilières et
immobilières ainsi que les ventes.

1. Les Avis à Tiers Détenteurs (ATD)

Les tiers détenteurs sont les personnes morales ou physiques


dépositaires, détentrices ou débitrices des fonds à l’égard des redevables des
impôts.

La procédure de l’ATD consiste en l’obligation faite à ces personnes de


verser directement sur ces fonds et sur simple demande du Receveur des
impôts, le montant des impôts dus par le redevable.

Les personnes ainsi visées sont : les fermiers, les locataires, les
receveurs, les agents, les économes, les banquiers, les notaires, les avocats,
les huissiers, les greffiers, les curateurs ainsi que les représentants et autres
dépositaires et débiteurs des revenus, sommes, valeurs affectées au privilège
du Trésor public. La demande du Receveur des Impôts est faite par pli
recommandé avec accusé de réception ou remise en mais propres sous
bordereau de décharge.

2. Les saisies mobilières et immobilières

La saisie des biens mobiliers et immobiliers intervient après


l’expiration du délai fixé dans le commandement.

Les biens saisissables font l’objet d’un inventaire par l’huissier qui
dresse à cet effet un procès-verbal de saisie selon les formes prescrite par la
loi.

Les saisies mobilières et immobilières peuvent être précédées des


mesures conservatoires administratives.
3. Les vente

Les biens saisis font l’objet huit jours après la signification au


contribuable du procès-verbal de saisie, d’une vente par l’huissier jusqu’à
concurrence des sommes dues et des frais.

La vente peut connaître plusieurs ajournements successifs pour défaut


d’adjudicateur ou si l’adjudication ne peut se faire qu’à vil prix.

Un procès-verbal de non adjudication est dans ce cas dressé. Les


ventes des biens immobiliers saisis sont faites par le notaire. Les saisies
conservatoires sont transformées en saisies exécution sur décision du
Responsable du service opérationnel.

Après versement au compte du Trésor du produit de la vente en


concurrence des impôts et frais dus, le surplus doit être tenu à l disposition
du redevable pendant deux ans. A l’expiration de ce délai, ces fonds sont
acquis au Trésor s’ils ne sont pas réclamés.

Ils convient de souligner que la loi permet au contribuable de bonne


foi, en difficulté de trésorerie, de solliciter la suspension des mesures de
poursuites engagées contre lui et d’obtenir l’échelonnement du paiement de
sa dette de pénalités de retard. Ce délai de paiement ne peut excéder six
mois et la suspension des poursuites peut être levée si le contribuable ne
respecte pas les engagements pris.
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

II PARTIE :
ème

LE SYSTÈME FISCAL CONGOLAIS

29
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

IIème PARTIE I. LE SYSTEME FISCAL CONGOLAIS

Le système fiscal congolais, comme beaucoup d’autres systèmes


fiscaux dans le monde, regroupe les impôts en deux grandes catégories : les
impôts directs et les impôts indirects.

CHAPITRE I. LES IMPÔTS DIRECTS

Les impôts directs sont divisés en en impôts réels et impôt cédulaires


sur les revenus.

Section 1. Les impôts réels

L’impôt réel est un impôt qui frappe les biens du fait de leurs
existences et qu’il est source de revenus sans considération de la personne
qui le supporte.
L’impôt réel comprend donc trois impôts distincts :
 L’impôt foncier ou impôt sur la superficie des propriétés
foncières bâties et non bâties ;
 L’impôt sur le véhicule ou la vignette et ;
 L’impôt sur la superficie des concessions minières et
d’hydrocarbures.

1.1. IMPÔT FONCIER

L’impôt foncier frappe la jouissance d’un bien immobilier ou sa


propriété. C’est donc un impôt sur la propriété immobilière qui ne doit pas
être confondu avec l’impôt sur le revenu locatif qui est assis sur le revenu
immobilier.

A. Matières imposables et base de l’impôt

La matière imposable est l’élément économique dans lequel l’impôt


prend sa source directement ou indirectement. Cet élément peut être un
bien, un revenu, une transaction, un service ou une personne.

Dans le cas d’espèce, la matière imposable est un bien immeuble, par


nature (le sol) ou par incorporation au sol (une construction).

L’impôt foncier est donc assis sur les propriétés foncières bâties (les
constructions) et les propriétés foncières non bâties (les parcelles de terre).
Il sied de noter que l’expression « propriétés foncières » est incorrecte par ce
que la loi foncière dispose en son article 53 : «le sol est la propriété
exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat». L’Etat est donc l’unique
propriétaire foncier.

30
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

Les personnes physiques ou morales ne peuvent avoir qu’un droit réel


de jouissance sur le sol appartenant à l’Etat appelé « concession » et ne sont
propriétaires que des constructions réalisés.

B. Personnes imposables, exemptions et exonérations


1. Personnes imposables

L’impôt foncier est dû par les personnes physiques ou morales


titulaires de droit de propriété ainsi que par des personnes occupant, en
vertu d’un contrat de bail, des biens immobiliers faisant partie soit du
domaine privé de l’Etat soit du patrimoine d’une circonscription
administrative.

2. Exemptions et exonérations
a) Exemption

Sont exemptées de l’impôt foncier


1° Les propriétés appartenant :
 A l’Etat, aux provinces, aux villes, aux communes, aux
circonscriptions administratives ainsi qu’aux offices et autres
établissements publics de droit congolais n’ayant d’autres
ressources que celles provenant de subventions budgétaires ;
 Aux institutions religieuses ou philanthropiques ;
 Aux associations sans but lucratif;
 Aux Etats étrangers et affectés exclusivement à l’usage des bureaux
d’ambassades ou des consulats, ou au logement d’agent ayant le
statut d’agent diplomatiques ou consulaires. Cette exemption n’est
consentie que sous réserve de réciprocité ;
 Aux personnes physiques dont les revenus nets imposables annuels
sont égaux ou inférieur au plafond de la huitième tranche de
revenus du barème d’imposition des personnes physiques.

2° Les immeubles affectés à l’habitation principale des personnes qui au


1er Janvier de l’année d’imposition sont âgées de plus de 55 ans et les
veuves, à condition :
 Qu’elles occupent ces habitations principales soient seules, soient
avec des personnes considérées comme à leur charge, descendants
ou ascendant, soit avec toutes autres personnes de mêmes
conditions d’âge ou de situation ;
 Que leurs revenus imposables à l’impôt cédulaire sur les revenus
soient égaux ou inférieur au plafond de la huitième tranche du
barème d’imposition des personnes physiques (soit 1.686.000 FC
comme expliqué ci-dessus) ;

31
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Qu’elles souscrivent une déclaration énonçant tous les éléments


imposables exemptés.

b) Exonérations

L’impôt foncier n’est pas établi sur les terrains et les propriétés bâties qu’un
propriétaire, ne poursuivant aucun but de lucre, aura affecté :
- A l’exercice du culte public, à l’enseignement, à la recherche
scientifique à l’installation des hôpitaux, des hospices, des
cliniques, de dispensaires,…
- A l’activité normale des chambres de commerce
- A l’activité sociale des sociétés mutualistes

Des exonérations de l'impôt foncier peuvent être accordées en vertu des


dispositions du Code des investissements ou par des conventions spéciales.

C. Taux de l’impôt

Les taux de l’impôt foncier sont fixés en fonction du rang de localité.

1. Classements des localités

Conformément à la loi, c’est le Ministère des Finances qui


détermine par arrêté, en fonction de l’évolution socio-économique les
différentes localités.
Ainsi, l’arrêté ministériel n°019/CAB/MIN/FIN/97 du 08 Octobre
1997 a complété et modifié le dernier classement des localités fixé par
l’arrêté départemental n°049/CAB/MIN/FIN/87 du 28 Octobre 1987
comme suit :

1° Localité dite de premier rang


a. Ville de Kinshasa

 Commune de la GOMBE : Tous les quartiers ;


 Commune de LIMETE : tous les quartiers, à l’exclusion des quartiers
Mombele, Mussos ; Salongo et kingabwa village ;
 Commune de NGALIEMA : les quartiers Ma-campagne, UPN, PIGEON,
Mont-Fleuris, Avenue des écuries, quartier mapenza, quartier Golf,
quartier Mimoza, quartier Utexafrica, quartier GB & Baramoto,
quartier CHANIC & environs ;
 Commune de BARUMBU : quartier Bon-Marché (de l’avenue de
l’Aérodrome jusqu’au point Bitshaku Tshaku) ;

 Commune de Lemba : quartier Gombele(Righini).

32
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

b. Autres Provinces

 Bas –Congo : Matadi, quartier Soyo (ville haute), centre commercial


(Ville Basse) ;
 Sud –Kivu : Bukavu : Commune de d’Ibanda ;
 Nord –Kivu : Goma : Centre Commercial et Résidentiel, quartier Himbi
 Kasaï-Oriental : Mbuji-Mayi : quartier Miba ;
 Province-Oriental : Kisangani : Commune Makiso, quartier Industriel
Tshopo, quarteir Mangobo.

c. Les Aéroports Internationaux et les Ports-Maritimes

2° Localité dites de deuxième rang,


a. Ville de Kinshasa

 Commune de MATETE ; quartier des Marais ;


 Commune de Lingwala : quartier bayata, quartier GOLF ;
 Commune de LEMBA : Camp Riche, Cité Salongo ;
 Commune de Selembao : Cité-Verte, quartier Ngafani I (500m de la
grande route à partir de l’avenue de l’école, jonction avec l’avenue
Lilas), quartier Ngafani II (500 m de la grande route à partir de
l’habitat jusqu’au debut Cité-Verte) ;
 Commune de Mont-Ngafula : Cité Mama Mobutu, quartier Yemo
(1,50km de la grande route depuis le triangle jusqu’u domaine Liyolo),
quartier Munongo (300m de la grande route), quartier Masanga Mbila
(1,50km de la grande route depuis Domaine Liyolo jusqu’à l’avenue
des Ecoligistes) ;
 Commune de Kintambo : quartier Jamaïque et Centre Commercial.

b. Autres Provinces

 Bas-Congo : Matadi : Commune de Matadi ;


 Province-Oriental : Bunia (Centre Commercial), Isiro (quartier
Raquette)
 Nord Kivu : Goma : Butembo (Centre Commecial, quartier M.G.L), Beni
(Centre Commercial) quartier Boeken ;
 Equateur : Gbadolie (Centre ville), Mbandaka (Centre Ville).
 Katanga : Lubumbashi : Commune de Kapemba, Lisasi (Centre Ville),
Kolezi : Centre ville ;

33
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Bandundu : Kikwit : Commune de Kikwit, Plateau et ville basse ;


 Kasaï-Occidental : Kananga : quartier Kananga II, quartier industriel,
centre ville.

c. Les Ports Fluviaux de Kinshasa et de Kisangani

3° Localité de troisième rang


a. Ville de Kinshasa

 Commune de Kalamu : tous les aurtier


 Commune de Kasa-Vubu ; tous les quartiers, à l’exception de ceux
repris aux 1er et 2ème rangs et le camp Luka ;
 Commune de Limete ; quartier Musoso
 Commune de Lemba ; tous les quartiers, à l’exception des quartiers
Gombele, Camp Riche et Salongo
 Commune Bandalungwa : tous les quartiers
 Commune de Kinshasa : tous les quatiers
 Commue de Barumbu : tous les quartiers, à l’exception du quartier
Bayata et Golf
 Commune de Matete : tous les quartiers, à l’exception du quartier des
Marais ;
 Comune de Ngiri-ngiri : tous les quartiers ;
 Commune de Masina : quartier sans fil ;
 Commune de N’djili : quartier 1,2,3,4,7 et 12 ;
 Commune de Mont-Ngafula : tous les quartiers à l’exception des
quartiers Mama yemo et Cité Mama Mobutu ;
 Les autres aéroports et ports aménagés en matériaux durables.

b. Autres provinces

 Bas-Congo : Muanda (1km à partir du littoral), Mbanza-Ngungu,


Inkisi, Boma (commune de Nzadi) :
 Sud-Kivu : Uvira ; quartier Mulongwe, Bukavu : commune de Bagira et
Kadutu ;
 Nord-Kivu : Goma (quartier Katindo gauche) ;
 Maniema : Kindu (centre ville), Kalima : (cité Kalima) : (cité Kalima)
 Katanga : ville de Kimpushi, Kamina/Ville, Kalemie et Lubumbashi
(commune de Rwashi).
 Bandundu : ville de Bandundu (quartier Salongo), Kikwit (à l’exception
de la ville basse et du plateau) ;
 Kasaï-Oriental : Mbuji-Mayi nouvelle ville et commune de Bimpemba (à
l’exception du quartier Miba), Mwene-Ditu, cntre, Lusambo,
Ngandajika, kabinda et Logja ;

34
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Equateur : Bumba (centre commercial) ; Boende (centre commercial)


Basankusu (centre commercial) et Mbandaka ( à l’exception du centre
ville) ; Gemena (centre ville) ;
 Oriental : Bunia (quartier de Nyakasaza), quartier Yabiyaya et quartier
Mujipela.

4° Localité de 4ème rang


Toutes les localités ou parties de localités non repris ailleurs.

2. Taux de l’impôt foncier

1° L’Impôt foncier des villas

Pour les villas, l’impôt est calculé sur la superficie bâtie. Les taux sont
fixés par mètre carré de la manière suivante :
Dans les localités dites de 1er rang : 1,50f/m²
Dans les localités dites de 2 ème rang : 1Ff/m²
Dans les localités dites de 3ème rang : 0,50Ff/m²
Dans les localités dites de 4 ème rang : 0,30Ff/m²

2° L’Impôt foncier des autres constructions et terrains

Il est fixé forfaitairement sans tenir compte de la superficie en fonction


des éléments suivants :
 Le rang de localité
 Le fait que le bien soit situé à Kinshasa ou à l’intérieur du pays
 Le propriétaire : personne physique ou morale

Les taux sont fixés de la manière suivante :


a. Propriétés bâties

Rang de localité 1er 2ème 3ème 4ème


Nature de la propriété bâtie rang rang rang rang
Par étage des immeubles appartenant aux 75Ff 37,50Ff 30Ff 22,50Ff
personnes morales
Par étage des immeubles appartenant aux 37,5Ff 22,50Ff 11Ff 7,50Ff
personnes physiques situés à Kinshasa
Par étage des immeubles appartenant aux 30Ff 19Ff 7,50Ff 4Ff
personnes physiques et situés à l’intérieur du
pays
Appartement 75Ff 37,50Ff 18,75Ff 11Ff
Autres immeubles 11Ff 7,50Ff 7,5Ff 1,50Ff

35
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

b. Propriétés non bâties

30 Ff pour les terrains situés dans les localités de 1er rang ;


7,50 Ff pour les terrains situés dans les localités de 2ème rang à Kinshasa ;
4,50 Ff pour les terrains situés dans les localités de 2ème rang à l’intérieur ;
3Ff pour les terrains situés dans les localités de 3ème rang à Kinshasa ;
2 Ff pour les terrains situés dans les localités de 3ème rang à l’intérieur ;
1,50 Ff pour les terrains dans les localités de 4ème rang

1.2. IMPÔT SUR LES VÉHICULES

L’impôt sur les véhicules est un impôt différent de la Taxe Spéciale de


Circulation Routière qui est un droit de péage dû par les propriétaires des
véhicules admis à circuler sur le territoire congolais.

L’impôt sur le véhicule donne lieu à l’apposition d’un timbre fiscal sur
le véhicule appelé vignette. La vignette ou le signe distinctif doit être fixé sur
le véhicule d’une manière permanente à l’abri des intempéries, à un endroit
de l’extérieur facilement accessible.

A. Matières et personnes imposables

L’impôt sur les véhicules frappe tous véhicules à moteur sous réserve
de certaines exceptions. Le terme « véhicule » est utilisé ici dans le sens le
plus large possible puisqu’il ne désigne pas uniquement le véhicule
automobile mais aussi tout moyen de transport par terre et par eau et ce,
quelque soit le mode de propulsion utilisé en République Démocratique du
Congo

L’impôt sur les véhicules est dû par les personnes physiques ou


morales qui utilisent les véhicules. On ne tient donc pas compte de la notion
de propriété mais plutôt celle de l’utilisation.

B. Véhicules exonérés

Sont notamment exonérés les véhicules ci-après :


 Véhicules appartenant à l’Etat, aux provinces, aux villes, aux
circonscriptions administratives ainsi qu’aux offices et autres
établissement publics du droit congolais n’ayant d’autres
ressources que celles provenant de subventions budgétaires ;
 Véhicules appartenant aux institutions, association et
établissement religieux, scientifiques ou philosophiques ;
 Véhicules appartenant aux Etat étranger et affectés exclusivement
à l’usage d’agent diplomatiques ainsi que ceux appartenant aux
organismes internationaux ;
 Véhicule à deux roue dont le cylindré n’excède pas 50cm3 ;

36
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Engins spéciaux : machine-outil, auto-ambulance, machine


agricole, corbillards, véhicule pour incendie, véhicule de transport
dans l’enceinte d’une gare d’un port ou aérodrome.

C. Base et taux d’imposition

La base d’imposition est représentée par la catégorie, le poids ou la


puissance du véhicule. Ainsi l’arrêté ministériel n°081 du 26 Février 2002,
modifiant certaines dispositions en matière d’impôt réel dans son article 2,
fixe les taux de l’impôt sur les véhicules comme suit :

1° Motocycles : 5Ff
2° Véhicules automobiles utilitaires :
 de moins de 2.500Kg : 9Ff
 de 2.500Kg à 10.000Kg : 14Ff
 de plus de 10.000Kg : 17Ff

3° véhicule de tourisme appartenant aux personnes physique :


 de 1 à 10 chevaux-vapeur équivalent ; 14Ff
4° Bateaux et embarcation à propulsion mécanique équivalent en francs
congolais : 6Ff par cheval-vapeur.

En cas de perte ou de la détérioration de la vignette Fiscale, elle sera obtenue


contre payement d’une somme égale à 50% de la valeur du signe distinctif
Fiscal.

1.3. IMPÔT SUR LA SUPERFICIE DE CONCESSIONS MINIÈRES ET


D’HYDROCARBURE

Lorsqu’une entreprise installée en République Démocratique du Congo


s’occupe de la recherche et de l’exploitation de minerais, d’hydrocarbures,
elle doit payer à l’Etat congolais l’impôt sur la superficie de concessions
minières et d’hydrocarbures.
Le droit à l’exploitation et à la recherche que détient l’entreprise privée
s’obtient en vertu d’une convention signée entre elle et l’Etat congolais ;
convention par laquelle ce dernier lui accorde le droit d’effectuer la recherche
et l’exploitation sur le terrain concédé à cette fin dans l’acte de concession.

A. Matières imposables et fait générateur

Le terrain concédé par le Congo aux entreprises privées pour leur permettre
de rechercher ou d’exploiter les minerais et les hydrocarbures constituent
l’élément sur lequel est assis l’impôt sur la superficie de concessions
minières et d’hydrocarbures.
L’acte matériel d’exploitation ou de recherche en est le fait
générateur.

37
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

B. Base et taux d’imposition

L’impôt sur la superficie de concessions minières et d’hydrocarbures


est établi sur base de la superficie d’un terrain concédé.
Les taux de l’impôt sur les superficies des concessions minières et
d’hydrocarbures sont restés longtemps inchangés, soit :
 1 Likuta 50 sengi par hectare de concession ayant pour l’objet
l’exploitation de mines ou d’hydrocarbures
 50 sengi par hectare de concession ayant pour l’objet de
rechercher à titre exclusif une ou plusieurs substances minérales
ou des hydrocarbures.

Suite à la dépréciation de la monnaie, ces taux non indexés ont fait


perdre tout leur sens à cet impôt, si bien que cette législation est
pratiquement tombée en désuète. C’est ainsi que l’arrêté ministériel
n°039/CAB/MIN/FIN/98, dans ce domaine de la loi, a revu et indexé les
taux comme suit11 :

 L’équivalence en FC de 0,04$ US par hectare de concession ayant


pour objet l’exploitation des mines et des hydrocarbures ;
 L’équivalence en FC de 0,02$ US par hectare de concession ayant
pour objet le droit de rechercher à titre exclusif une ou plusieurs
substances minérales ou des hydrocarbures.

On se limite à l’unité. En cas de recherche, ce taux augmenté de 50% pour la


2ème année de 75% pour la 3ème année et de 100%, à partir de la 4ème année.
L’objectif poursuivi est de ne pas perdurer les concessions ayant pour objet
la recherche.
Ce texte privilégie plutôt les concessions d’exploitation des mines ou
d’hydrocarbures.

C. Personnes imposables

L’impôt sur la surface de la concession minières et d’hydrocarbures est


dû par tout titulaire d’une concession de recherche ou d’exploitation. La
concession est due pour l’année entière si les éléments existent, dès le mois
de janvier.

Section 2. Impôts Cédulaires Sur Les Revenus

Du point de vue fiscal et d’après la doctrine le revenu est généralement


considéré comme « la richesse nouvelle du contribuable que lui procure
chaque année ses biens ou son travail ».

D’une façon plus explicite, nous pouvons dire que les revenus d’un
individu sont constitués des ressources diverses qu’il tire de son travail

38
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

(Salaire, traitement,…) ou de son capital, mobilier ou immobilier (loyer,


dividende, intérêt, …) ou simultanément de son travail et de son capital,
c'est-à-dire des revenus mixtes (bénéfices, profits).

Il s’agit en principe des ressources périodiques et régulières à


l’exclusion des moyens financiers sporadiques comme des gains
exceptionnels de fortunes (Ex. une loterie) qui en principe ne sont pas
considérés comme des revenus du point de vue fiscal.

Les revenus sont repartis en revenus professionnels, provenant de la


réalisation d’une activité professionnelle (travail, prestation de service,
commerce…) et en revenus non professionnels qui sont les fruits des
capitaux mobiliers ou immobiliers.

Le système fiscal congolais organise trois impôts cédulaires sur le


revenu :
 Impôt sur le revenu locatif (IRL) ;
 Impôt sur les revenus mobiliers ou impôt mobilier (IM) ;
 Impôt sur les revenus professionnels (IPR) ;

2.1. IMPÔT SUR LE REVENU LOCATIF (IRL)

I. Revenus imposables

Sont imposables, les revenus provenant de la location des bâtiments et


des terrains situés en République Démocratique du Congo quel que soit le
pays du domicile ou de la résidence des bénéficiaires. Sont assimilées à des
revenus de location, les indemnités de logement accordé à des rémunérés oc
cupant leur propre habitation ou celle de leurs épouses.
L’IRL frappe également le profit de la sous-location totale ou partielle
ainsi que les loyers des meubles, des matériels, de l’outillage, du cheptel et
de tous les objets quelconques situés dans les mêmes proprietés en vertu de
la théorie de l’accessoire.

a. Eléments constitutifs du revenu locatif imposable

Le revenu locatif comprend :


 Le loyer proprement dit. C’est le loyer effectivement encaissé y compris
celui de meubles éventuellement rattachés à la propriété ;
 Les impôts et taxes de toutes natures payés par le locataire à la
décharge du bailleur et non remboursable Ex. si le locataire paie l’I.F.,
il sera considéré comme un élément du revenu locatif étant donné que
cet impôt est normalement à la charge du bailler ;
 Les charges autres que les réparations locatives supportées par le
locataire pour le compte du bailleur même si elles résultent des
conditions mises par le bailleur à la location de sa propriété. Il s’agit
généralement des grosses réparations au sens du Droit civil ;

39
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Les indemnités de réquisition : lorsqu’un immeuble est réquisitionné


par les pouvoirs publics moyennant paiement d’une indemnité, celle-ci
peut être considéré comme un revenu locatif ou non.

b. Eléments non imposables de la location

Certains paiements effectués lors de la location échappent à l’IRL.


C’est le cas notamment de :

1. La garantie locative

La garantie locative n’est pas un revenu locatif et ne peut donc


être retenue comme loyer que lorsqu’à la suite d’un accord intervenu entre le
bailleur et son locataire, elle perd son caractère initial de garantie.

2. Indemnité de relocation

Il s’agit de l’indemnité payée par le locataire du chef de la


rupture de bail. Elle trouve sa source dans la rupture du contrat, dans le
préjudice causé au bailleur et se rattache donc à la notion des dommages et
intérêts. Mais malheureusement, dans la pratique il arrive qu’elle soit
imposée à tort.

3. Location « service compris »

Il s’agit d’une location accompagnée des prestations pérennantes


d’entretien domestique fournies par le bailleur. Ce dernier sera tenu de
s’acquitter non pas l’IRL mais soumise au régime similaire à celui de
l’exploitation.

c. L’assiette de l’ IRL
L’IRL repose :

1° sur le revenu brut des bâtiments et terrain donnés en location ;


2° sur le profit brut de la sous location totale ou partielle des mêmes
propriétés. Ceci a pour conséquence, la suppression de charges
forfaitairement de 30%

II. Redevables, taux et exemptions

1° Redevables

Dans la perception de l’IRL il y a lieu de distinguer les redevables


légaux des redevables réels.

a. Redevables légaux
Ce sont ceux qui sont désignés par le législateur comme devant payer
l’impôt même s‘ils n’en supportent pas la charge. En cas d’espèce ils
retiennent une partie de l’impôt sur les loyers soit 20%.
40
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

L’obligation d’effectuer des retenus à la source est imposé à tout


locataire ou sous locataire, personne morale ou physique qui doit effectuer
autant de retenues qu’il y a des paiements de loyers au bénéfice du bailleur.
Notons toutes fois que la retenue à la source ne doit pas être effectuée
lorsque le bailleur est exempté de l’IRL.

b. Redevables réels

Ce sont ceux qui doivent effectivement supporter l’IRL. Il s’agit des


bénéficiaires des loyers et des profits de la sous-location.

Ce contribuables sont tenus d’inclure dans leurs déclarations annuelle


revenus locatifs le moment brut des loyers sui comporte d’une part, le
montant des loyers réellement encaissé et d’autre part, le moment des
retenus à la source opérées par le locataire ou sous-locataire. En fait, ils
seront débiteurs de la partie de l’impôt non encore acquittée.

2° TAUX DE L’IRL

Le taux de l’IRL est de 22% du revenu locatif brut.

3° Exemptions

Sont exemptés de l’impôt :


a) L’Etat, les provinces, les villes, les communes urbaines et rurales, ainsi
que les offices et autres établissement publics de droit congolais n’ayant
d’autres ressources que celles provenant de subventions budgétaires ou qui
assurent, sous la garantie de l’Etat, la gestion d’assurances sociales ;

b) Les institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques ;

c) Les associations privées ayant pour but de s’occuper d’œuvre religieuses,


scientifique ou philanthropique qui ont une personnalité civile ;

d) Les établissements d’utilité publique ;

e) Les associations privées ayant pour but de s’occuper d’œuvre religieuses,


scientifiques ou philanthropiques qui ont reçu la personnalité civile en
vertu de décrets spéciaux ;

f) Les organismes internationaux ;

g) Les immeubles nouvellement construits, à partir du 1er janvier 1968 dans


les provinces orientale et de Kivu, jusqu’au 31 Décembre de la cinquième
année qui suit celle de l’achèvement de la construction.

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Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

III. Application

Monsieur Weston MUKA, un sujet Sénégalais, résidant à Kigali


est propriétaire d’une villa de 300m² à la Cité verte. Il a, en outre deux
immeubles comportant cinq appartements chacun de 50m² à usage
résidentiel. L’un est situé dans la commune de la Gombe à Kinshasa et
l’autre à coté du marché Moungali à Brazzaville.
Ces immeubles étant à louer, les conditions de bail qu’il exige sont les
suivantes :
 Le loyer mensuel est fixé à 50$ US par appartement et 200$ US pour
la villa payable semestriellement et anticipativement en monnaie locale
 La garantie locative est de 3 mois
 Le contrat de bail a une durée de 3 ans
 Les dépenses engagées par un locataire sur l’immeuble qu’il occupe ne
sont pas remboursables.

Au courant du mois de Décembre 1998, il trouve un client pour


la villa, le contrat signé prend cours à partir du 1er Janvier 1999. Au mois de
Février de la même année, il a reçu 7 candidats locataires, pour les
appartements (3 pour Kinshasa et 4 pour Brazzaville), qui ont satisfait à ses
exigences et tous les contrats signés prennent cours à partir du 1er mars
1999. A la fin de l’année 1999, à part les I.F payés par les locataires, ces
derniers ont supporté les charges suivantes :
 L’occupant de la villa a dépensé 7000FC des frais de consommation
d’eau et d’électricité
 Les occupants des appartements :
 12.500FC de frais de consommation d’eau et d’électricité
 5.000FC des dépenses d’entretien de l’immeuble
 15.000FC de plafonnage de l’appartement occupé par un
locataire.

Quel est l’IRL que doit acquitter Mr MUKA pour l’exercice 2000 ($=750 Fc) ?

SOLUTION

A. Détermination des revenus imposables


 Sommes perçus sur la villa de la Cité Verte

En Décembre 1998
 Garantie locative 200$ US x 3 mois = 600$US
 Loyer anticipatifs (de Janvier 1999 à juin 1999) 200$ USx6 mois =
1200US

En juin 1999
 Loyers anticipatifs (de Juillet à Décembre 1999) 200USx6mois =
1200$US
42
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

Total = 3000$US

 Somme perçus sur l’immeuble de la Gombe

En Février 1999
Garantie locative
3 appartements x 50$ US x 3 mois = 450$US

Loyers anticipatifs de 6 mois (Mars 1999 à Août 1999)


3 appartements x 50$US x 6 mois = 900$US

Loyers anticipatifs de 6 mois (Septembre 1999 à Février 2000)


3 appartements x 50$US x 6 mois = 900$US

Total = 2250$US

N.B: Toutes ces sommes perçues par Mr Cardoso ne seront pas


imposées à l’IRL :

 Les revenus locatifs de l’immeuble de Brazzaville ne seront pas


imposés en République Démocratique du Congo. L’IRL étant assis sur
les revenus bruts provenant de la location des immeubles sis en
République Démocratique du Congo ;
 Les garanties locatives ne sont pas imposables, par ce qu’elles ne sont
des revenus ;
 Seuls les loyers effectivement encaissés au titre de l’année 1999 seront
imposés. Ainsi l’immeuble de la Gombe n’était pas occupé toute
l’année. L’IRL sera appliqué sur l’ensemble des revenus annuels
proportionnellement c'est-à-dire les loyers de Mars à Décembre 1999.
 Aucun IRL sera prélevé sur les appartements non occupé (3
appartements sur 5 sont occupés dans l’immeuble de la Gombe).

B. Impôt sur les revenus locatifs (IRL)

° Bases imposables
Loyer de la villa de la cité verte de janvier à décembre 1999 :
12 mois x 200$ = 2400$
Loyer des appartements loués de mars à décembre 1999 :
10 mois x 50$ = 500$ /appartements x 3 appartements = 1500$

Dépenses réalisés par le locataire pour achever les travaux de


plafonnage de l’appartement : 15.000 Fc /750 Fc = 20$

Revenus imposables : 2400$ + 1500$ + 20$ = 3920$

43
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

° Calcul de l’impôt
Impôt = bases imposables x taux
IRL = 3920$ x 22% = 862.4$

2.2. IMPÔTS MOBILIERS OU IMPÔT SUR LES REVENUS DES CAPITAUX


MOBILIERS

I. Nature de l’impôt

L’impôt cédulaire sur les revenus mobiliers est un impôt réel c'est-à-
dire un impôt qui vise à atteindre un élément économique sans
considération de la situation personnelle du contribuable. Il s’agit par
ailleurs d’un impôt qui frappe que les revenus produits par des capitaux
mobiliers investis en République Démocratique du Congo.

II. Caractéristiques des revenus des capitaux mobiliers

 Le revenu des capitaux mobiliers n’est imposable qu’à partir du


moment où il y a attribution ou mis à la disposition du créancier.
L’existence d’un revenu ou encore d’un dividende ne suffit pas ;
 Le revenu des capitaux mobiliers n’est pas nécessairement un revenu
perçu régulièrement. Il peut aussi être un revenu perçu
occasionnellement ou exceptionnellement ;
 Le revenu des capitaux mobiliers ne peut pas constituer un capital, il
garde son caractère de revenu.

III. Matières imposables, taux et exemption

Le revenu des capitaux mobiliers est la partie de l’argent encaissé au-


delà du capital engagé. A partir de ce moment, l’impôt mobilier n’atteint que
le profit réel qui se dégage après utilisation des capitaux mobiliers.

Il est à souligner que la nationalité ou la qualité du bénéficiaire ou


encore sa situation familiale ou sociale n’a aucune importance. Seules les
SARL et les sociétés autres que par action de droit congolais et de droit
étranger, disposant d’un établissement stable dans le pays, sont redevables
de l’impôt mobilier.

Les revenus imposables à l’impôt mobilier sont de quatre ordres :


 Les dividendes et les revenus de parts d’association non actifs dans les
sociétés autres que par action ;
 Les intérêts d’obligation et les intérêts des capitaux empruntés à des
fins professionnelles ;

44
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Les tantièmes et ;
 Les redevances.

Il faut souligner que les intérêts produits par des capitaux empruntés
à des fins personnelles, les intérêts de titres constitutifs d’emprunts émis par
les pouvoirs publics ou encore les revenus des part des associés actifs dans
les sociétés autres que par actions ne sont pas concernés par l’impôt
mobilier et les revenus des capitaux mobiliers investis à l’étranger sont
exemptés.

Le taux de l’impôt mobilier est de 20% et s’applique au revenu brut des


capitaux mobiliers.
IM = dividende brut x taux de l’impôt
Dividende net = dividende brut – IM

IV. Application

La situation patrimoniale d’une s.p.r.l a la clôture de l’exercice se


présente comme suit :
- bâtiment commercial 33.600
- Matériel roulant 11.850
- Marchandises 10.620
- Clients douteux 275
- Associe défaillant 10.000
- Banque 3.655
- Réserve légale 4820
- Bénéfice reporte 150
- PVR 3.750
- Bénéfice net 4000
- Compte courant associe 2.650
- Effet a payé 4.630

Le capital social est divisé en 500 parts de VN 100.000 et le statut de


la société stipule que le bénéfice de l’exercice doit être ainsi reparti :
- 5% des bénéfices a la réserve légale ;
- 5% d’intérêt sur le capital libéré ;
- Dotation d’une réserve facultative déterminer par l’AG des
associes ;
- Sur le reste, attribution aux associes d’un second dividende compte
tenue d’un report a nouveau possible.

L’AG réunit en séance extraordinaire a fixe :


- la dividende net par part social a 97.000 ;
- la réserve facultative est dote a 400.000.

Travail demande :
Déterminer l’impôt mobilier que doit verser cette société

45
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

1.2.3. IMPÔTS SUR LES REVENUS PROFESSIONNELS

I. IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES ET PROFITS


I.1. IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES

A. Revenus imposables

Sont imposables les bénéfices d’une entreprise industrielle,


commerciale, agricole ou immobilière sont ceux qui proviennent de toutes les
opérations traitées par ces établissements au Congo ainsi que tous les
accroissements des avoirs investis en vue des dites activités y compris les
accroissements qui résultent des plus-values et moins-values qu’elles qu’en
soient l’origine et la nature (article 30).

B. Taux de l’impôt

Le taux de l’impôt sur les bénéfices est de :


- 40% des bénéfices nets pour les contribuables relevant du régime
de droit commun et les P.M.E de la première catégorie;
- barème progressif tel qu’appliqué en matière de l’I.P.R. pour les
P.M.E. de la deuxième et troisième catégorie

Il faut entendre, au plan fiscal, par société relevant du régime de droit


commun, celle, quelle que soit sa forme, dont le chiffre d’affaires annuelles
est supérieur à l’équivalent en franc congolais de 400.000 $.

Les petites et moyennes entreprises de la deuxième et troisième


catégorie sont soumises au régime d’imposition forfaitaire. Les petites et
moyennes entreprises sont toutes entreprises, quelles que soient leurs
formes juridiques, qui emploient un personnel de moins de 200 personnes et
dont La valeur totale du bilan ne dépasse pas l’équivalent en franc congolais
de 1.500.000 $.
Les Petites et Moyennes Entreprises de la première catégorie
sont soumises au régime d’imposition de droit commun prévu par les
Ordonnances-lois n° 69-009 du 10 février 1969 et 69-058 du 05 décembre
1969, telles que modifiées et complétées à ce jour, relatives respectivement
aux impôts cédulaires sur les revenus et à l’impôt sur le chiffre d’affaires.

Les Petites et Moyennes Entreprises, personnes physiques


relevant de la première catégorie, sont imposées selon le barème d’imposition
à taux progressifs des personnes physiques prévu à l’article 84 de l’
l’Ordonnance-loi n° 69-009 du 10 février 1969, telle que modifiée et
complétée à ce jour.

Les Petites et Moyennes Entreprises de la deuxième catégorie


sont soumises au régime de l’impôt synthétique libératoire tel que défini à
l’article 9 ci-dessous, en matière d’impôt sur les bénéfices et profits et
d’impôt sur le chiffre d’affaires.

46
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

L’impôt synthétique libératoire est un impôt forfaitaire annuel


dû au titre des bénéfices et profits ainsi que du montant du chiffre d’affaires.
Les tarifs de l’impôt synthétique libératoire sont fixés par arrêté du Ministre
ayant les Finances dans ces attributions.

Les Petites et Moyennes Entreprises de la deuxième catégorie


souscrivent et déposent, avant le 1er avril de chaque année, une déclaration
fiscale auto liquidative conforme au modèle défini par l’Administration des
impôts et appuyée par les tableaux de synthèse modèle réduit tels que
prévus par la Loi n° 76-020 du 16 juillet 1976 portant normalisation de la
comptabilité au Congo.
Elles présentent également à toute réquisition des agents de l’Administration
des Impôts, des registres retraçant, par ordre chronologique, toutes leurs
recettes et toutes leurs dépenses ainsi que les pièces justificatives y
afférentes.

Les Petites et Moyennes Entreprises de la deuxième catégorie


peuvent opter pour l’imposition selon le régime de droit commun, à la
condition de formuler par écrit cette option avant le 1er Février de l’année de
réalisation du bénéfice ou profit des affaires imposables et de remplir toutes
les obligations fiscales et comptables prévues par ce régime. Cette option est
définitive et irrévocable.

Les dispositions de droit commun relatives à la déclaration, au


recouvrement, aux garanties du trésor, à la réclamation, au recours et aux
pénalités fiscales sont applicables aux petites et Moyennes Entreprises de la
deuxième catégorie.
En matière de contrôle, l’Administration des impôts se limite à partir du
bureau, à suivre, par période de deux ans, l’évolution du chiffre d’affaires,
en vue d’apprécier si la Petite et Moyenne Entreprise peut ou non demeurer
dans la deuxième catégorie.

Les Petiotes et Moyennes Entreprises dont le chiffre d’affaires


vient à dépasser, au cours de deux années successives, la limite visée à
l’article 3 de la présente loi, accèdent à la première catégorie et deviennent,
de ce fait, imposables suivant le régime d’imposition fixé aux 6 ou 7 ci-
dessus selon le cas.

L’assujettissement à l’impôt synthétique libératoire libère les


contribuables concernés de toutes autres obligations fiscales relatives aux
impôts visés à l’article 1er de la présente loi.
Toutefois, les personnes disposant de biens ou autres revenus imposables
que ceux au titre desquels elles sont passibles de l’impôt synthétique
libératoire, sont soumises, pour ces biens ou revenus au régime de droit
commun.

47
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

En cas de résultat déficitaire, le taux est fixé à 1/1000 du chiffre


d’affaires déclaré comme impôt minimum dû au titre de l’impôt sur les
bénéfices et profits avec un forfait de :

• 250 $ pour les personnes physiques ;


• 2.500 $ pour les personnes morales.

C. Base d’imposition

L’assiette de l’impôt sur le bénéfice est le résultat fiscale et non le


résultat avant impôt (compte 85 du plan comptable). Ce dernier est un
résultat comptable. Ce dernier n’est pas considéré comme base d’imposition
de l’impôt sur le bénéfice en vertu de l’autonomie du droit fiscal. Certaines
charges, qui ne sont pas liées à l’activité normale de l’entreprise, déductibles
sur plan comptable, ne sont pas considérées comme déductibles sur le plan
fiscal en vertu de la théorie des actes anormaux de gestion et doivent être
réintégrées. Aussi, certains produits bénéficiant des allègements fiscaux
doivent être déduits du calcul de l’impôt.

Détermination du résultat fiscal

En matière de bénéfice, résultat de l’exercice, une distinction doit être


faite entre le résultat comptable et le résultat fiscal. Le résultat comptable
est la différence entre les produits et les charges alors que le résultat fiscal
est égal au résultat comptable augmente des réintégrations moins les
déductions.

Résultat comptable = produits – charges

Résultat fiscal = Résultat comptable + réintégrations - déductions


Résulta fiscal = Résultat comptable + CNFD- PNT

* CNFD : Charges non fiscalement déductibles (réintégration)


* PNT : Produit non taxable (déduction)

1° Les réintégrations ou CNFD

Sont considérées comme réintégrations les dépenses, pertes ou


charges qui ne sont pas liées à la gestion normale d’une société. Tel est le
cas des prélèvements fait par un gérant d’une société pour un intérêt
personnel à charge de l’entreprise.

Les dépenses, pertes ou charges étrangères à la gestion normale de


l’entreprise, ne peuvent être admises en déduction.

Trois conditions doivent être réunies pour qu’une dépense soit


considérée comme une charge fiscalement déductible :
- il faut que la dépense soit faite dans l’intérêt de l’entreprise en vue
d’acquérir ou de conserver l’unité de production ;

48
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

- la charge doit diminuer l’actif net de l’entreprise. En d’autre terme,


elle doit être une dépense a fonds perdus tel une facture relative a
la publicité ;
- la dépense doit être fait pendant le période imposable c’est-à-dire
elle doit être une charge effective de l’exercice ou se rapportant a le
période au cours de laquelle les bénéfices ont été réalisés. Cela
implique qu’une charge professionnelle antérieure ou ultérieure ne
peut grever les bénéfices de l’exercice en vertu du principe de
l’annualité fiscale.

En vertu du principe de l’autonomie du droit fiscal, certaines charges


doivent être réintégrer aux résultats comptable, notamment :
o Les charges relatives aux revenus imposables dans d’autres cédules. Il
s’agit des charges relatives à l’acquisition des revenus locatifs et
mobiliers.

o Les frais engagés à l’étranger et passés en comptabilité sont non admis


dans les charges de l’entreprise du point de vue fiscal. Ces frais se
distinguent selon qu’il s’agit des entreprises de droit national ou des
entreprises de droit étranger. Pour les entreprises de droit national,
c'est-à-dire, celles ayant leur siège social ou leur principal
établissement au Congo et ayant leur exploitation à la fois au Congo et
à l’étranger ; ces frais sont constitués par toutes les dépenses
engagées par le siège au compte de ses établissements situées à
l’étranger.
o Les autres charges comptabilisées dans les comptes de charges de
l’entreprise mais non admises du point de vue fiscal.
Ces charges sont non admises soit :

- Parce qu’elles n’ont pas de relation directe avec l’activité de


l’entreprise ;
- Parce qu’elles correspondent à des libéralités ;
- Parce qu’elles ont été exposées pour le compte des associés ;
- Enfin parce qu’elles ont été rendues non déductibles suite à une
disposition légale.

Sans pour autant être exhaustif, on peut citer à titre exemplatif ; les
dons de toute nature exceptés ceux faits pour des raisons
publicitaires, les cotisations syndicales ; et diverses indemnités tels
que l’indemnité familiale, l’indemnité de pension de vieillesse, pension
d’invalidité, … Qui doivent être réintégrées pour la partie dépassant le
minimum légal.

o Les amortissements non admissibles du point de vue fiscal. Du point


de vue fiscal, l’amortissement est une déduction indirectement sur le
résultat en raison d’une dépréciation certaine. Il indique une charge
professionnelle soumise à certaines conditions. Ainsi, pour être admis
comme tel, l’amortissement doit :

49
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

- Etre pratiqué sur des immobilisations figurant à l’actif de


l’entreprise et effectivement soumises à la dépréciation. En
conséquence, du point de vue fiscal, ne peuvent donner lieu à des
amortissements :

a) Les éléments d’actifs immobilisés qui ne subissent pas une


dépréciation durable telle que le terrain ;
b) Les éléments dont la dépréciation n’est pas à la charge de
l’exploitation. Ex : Le leasing ;
c) Les éléments dont la mise en œuvre n’a pas encore été faite.

- Être pratiqué sur la base et dans la limite de la valeur d’origine


des biens ou, le cas échéant, de la valeur réévaluée, les
amortissements cessent à partir du moment ou le total des annuités
atteint le montant de cette valeur. Le montant de la dépréciation subie
au cours de caque exercice se calcule au moyen d’un taux
d’amortissement fixé d’après la durée normal d’utilisation de l’élément,
déterminée selon les usages de chaque nature d’entreprises.
Fiscalement, les taux d’amortissement admis sont :
 Immeubles bâtis : 2 à 5 % suivant les matériaux utilisés ;
 Matériels et outillages : 10%
 Matériels roulants : 20 à 25 % suivant capacité du moteur ;
 Mobiliers : 10%
 Installations et Agencements : 10%

- Etre effectivement pratiqué en comptabilité et figurer sur le


tableau d’amortissement. Ceci a pour conséquence qu’il n’est pas
possible de déduire des résultats, les amortissements qui n’auraient
pas fait l’objet d’écriture en comptabilité. Bien entendu, ceci n’enlève
pas à l’administration le droit de contester les amortissements
exagérés et de les réintégrer dans les résultats annuels.
Les amortissements cumulés afférents à un élément donné et admis
pour l’assiette de l’impôt, ne peuvent en aucun cas dépasser le total
d’amortissements réellement effectués en comptabilité au titre de cet
élément.
Le coût de revient servant de base à l’amortissement correspond à la
valeur d’origine pour la quelle les immobilisations doivent être
inscrites au bilan .outre les conditions ci-dessous évoquées, il convient
de signaler qu’a l’exception de système économiques consiste d’opter
pour l’un ou l’autre système en se conformant à la loi en même temps.
Ainsi, la contrepartie à l’un de ces conditions perdrait le caractère de
déductibilité d’amortissement, d’où sa réintégration dans le résultat
d’exploitation

50
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

o Les dotations aux provisions. Du point de vue comptable, une


provision est une déduction destinée à faire face soit à une
dépréciation d’éléments d’actif soit à une charge .cette dépréciation est
imprécise quand à son objet, incertaine mais probable quant à sa
réalisation et peut être imprécise quant à son montant. Étant
simplement une charge probable née au cours de l’exercice, il faut que
ce résultat obtenu reflète l’image fidèle de la situation de l’entreprise.

o Les impositions non déductibles de la base ou assiette taxable à


l’impôt professionnelle. Sont non déductible l’impôt exceptionnelle sur
les rémunérations des expatriés ; celle- ci constitue un prélèvement
supplémentaire sur les rémunérations et doit être réintégrée dans la
détermination du résultat fiscal
o Les frais de représentation attribué aux associés des sociétés de
personnes et des sociétés de fait. En principe, les frais de
représentation attribuée aux associés des sociétés de personnes et des
sociétés de fait sont imposables dans le chef de la société. Toutefois, il
convient de distinguer les frais attribués aux associés actifs (déployant
leur effort à la gestion journalière de la société) de ceux attribués aux
associés non actifs (ne déployant leur effort à la journalière de la
société).ceux attribués aux associés non actifs étant les seuls à
réintégrer.
o Les intérêts des capitaux empruntés aux associés comptabilités dans
les charges de l’entreprise. Il est bon de distinguer les intérêts des
capitaux empruntés associés dans les sociétés des capitaux de ceux
empruntés aux associés des sociétés des personnes et aux associé des
sociétés des faits dans les quelles les associés qui prêtent à leur
société ne sont pas considérés comme de tiers.
Tel que le stipule le Code des impôts, les capitaux empruntés aux
associés sont considérés comme des apports en capital camouflés,
d’ou l’intérêt y relatifs sont considérés comme des répartitions des
bénéfices et non comme des charges professionnelles (article 43, 4° ;
alinéa 2)

o La contre –valeur des avantages en nature alloués aux associés. En


principe, tous ce que perçoivent les associés dans les sociétés des
personnes et de fait est imposables dans le chef de la société. Qu’il
s’agisse de la rémunération de leur capital investi, intérêt des avances
de fonds ou tout autre avantage au leur sont attribués ou alloués.
Relevons cependant que lorsque ces avantages sont attribués aux
associés non actif, ils deviennent comme des prélèvements et par
conséquent, à réintégrer dans les résultats lors de la détermination du
résultat fiscal.

51
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

Normalement, comme toute charge ; les éléments que nous venons de


décrire dans ce paragraphe constituent les charges d’exploitation, bien
entendu ; à condition qu’ils soient exposés pour les besoins de
l’entreprise et assortis de justifications suffisantes. Certaines d’entre
eux font l’objet d’un contrôle spécial, d’autres par contre de caractère
somptuaire sont en principe exclus de l’exploitation ; d’où leur
réintégration. Et doivent par conséquent, être ajoutés au résultat
comptable en vue de déterminer le résultat fiscal.

2° Les déductions ou PNT

Pour la détermination du résultat fiscal, la pratique exige de déduire


du montant du résultat comptable obtenu certains produits et profits pour
des raisons qu’ils sont régis par des dispositions fiscales particulières. C’est
le cas de revenus mobilier et locatifs et de prélèvement de l’exercice sur les
provisions que nous allons étudier dans cette section en mentionnant pour
chacun d’eux sont motif de déduction.

o Les produits résultant des revenus imposables dans une cédule autre
que les revenus professionnels. Ce sont des produits résultant tant des
revenus mobiliers que des revenus locatifs. Normalement comme tous
les autres revenus encaissés, ceux-ci figurent dans les comptes des
produits et profits de l’entreprise. Toutefois, la pratique fiscale exige de
les déduire du résulta comptable en vue d’éviter leur double imposition
ou enfin d’appliquer pour chacun le régime d’imposition particulier.
A l’article 60, du titre IV du code des impôts, il est stipulé que ces
revenus sont déduits à concurrence de leur montant net. C’est –à –dire
de leur montant brut diminué des charges.
Les revenus mobiliers proviennent des capitaux investis ; ils sont
diversifiés et comprennent :
- Les revenus d’actions ou parts sociales distribués par les sociétés
Congolaise ou Etrangères ayant respectivement leur siège social et
administratif ou un établissement permanent au Congo. Ces revenus
comprennent des dividendes et intérêts attribués comme bénéfices,
des distributions des réserves et des plus –values, les intérêts des
obligations etc. Ils doivent être déduits lorsqu’ils ont été pris en
compte par l’entreprise ;
- Les revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés autres
que celles par actions,
- Les tantièmes alloués dans les sociétés par actions aux membres du
Conseil d’administration (art .46n 4° du code des impôts). il s’agit des
rémunérations que touchent les administrateurs ayant des fonctions
spéciales ainsi que les commissaires aux comptes dans ces sociétés ;
- Les redevances ou la rémunération d’usage .les redevances impliquent
l’idée de concession d’usage d’un droit d’auteur sur l’œuvre littéraire,
scientifique et artistique.

52
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

Bien que ces revenus soient courants dans les sociétés de nationalité
Congolaise et les sociétés étrangères ayant un établissement au Congo,
il convient de signaler que les modalités de d’éducations différent selon
qu’il s’agit de l’une ou de l’autre de ces sociétés .mais en tout état de
cause, ces revenus doivent être imposés à condition qu’il y ait
distribution réelle, c’est –à –dire la mise en disposition de ces revenus
aux mais des bénéficiaires.
o Prélèvements de l’exercice sur les provisions déjà imposées. Etant une
simple régularisation des provisions comptabilisées aux cours des
exercices antérieurs, les reprises sur provision ne doivent pas être
inclus dans le résultat fiscal de l’exerce à condition qu’il s’agisse des
provisions non réglementées déjà imposées antérieurement lors de leur
constitution. D’où, leur déduction lors de la détermination du résultat
fiscal.

3° Le résultat fiscal définitif

Le résultat fiscal définitif s’obtient par la déduction des pertes


professionnelles admises du point de vue fiscal et les amortissements réputé
différés au titre de l’exercice précédent du résultat fiscal de l’exercice.

a) Régime des reports déficitaires

Du résultat fiscal déterminé, il faut déduire les pertes professionnelles


antérieures admises du point de vue fiscal pour obtenir le résultat fiscal
définitif. Autrement dit, lors qu’un exercice est déficitaire, ce déficit peut être
déduit des bénéfices réalisés au cours des exercices suivants.

Il est tout à fait logique de déduire des bénéfices des pertes antérieurs.
En effet, tant que toutes les pertes antérieures ne sont pas complètement
absorbées, les bénéfices actuels ne peuvent en principe constituer
l’accroissement de l’actif net.

Limité à deux ans, des mesures incitatives ont permis d’allonger la


limitation du report des pertes professionnelles antérieures à cinq exercices
bénéficiaires ultérieures. (Ordonnance loi n°89 /037 du 17 Août 1989).

Illustration

Tableau de détermination des résultats


1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995
Bénéfice (Hors amortis) - - 4.000.000 5.000.000 4.000.000 6.000.000 89.005326
Perte (Hors amortis) 5.000.000 3.500.000 - - - - -
Amortissement 3.000.000 3.000.000 3.000.000 3.000.000 3.000.000 3.000.000 14.748.503
Perte fiscale 8.000.000 6.500.000 - - - - -
Bénéfice fiscal - - 1.000.000 2.000.000 3.000.000 3.000.000 74.256.823

53
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

b) Régimes des amortissements réputés différés en période déficitaire.

Les amortissements sont régis à la fois par le Plan comptable


Général Congolais et par le code des impôts. L’article 6 de la loi n° 76-002
du 16 Juillet 1979 portant normalisation de la compatibilité au Congo
prévoit que les amortissements doivent être constitués, quelque soit la
nature du résultat de l’exercice (bénéfice ou perte).

Fiscalement selon le code des impôts en ses articles 47 et 70 relatif à


l’impôt cédulaire sur les revenus et la circulaire départemental n° 0827 de
02 Mars 1989 instituant, un système d’amortissement dégressifs et
exceptionnels, l’amortissement doit être comptabilisé pour qu’il soit admis
comme charge déductible.

Au regard des exigences d’ordre comptable et fiscal, l’entreprise


déficitaire peut voir s’aggraver le résultat négatif de ses activités. Pour faire
jour à l’amortissement de son rôle économique et financier dans l’entreprise,
il a été connu de reporter des déficits provenant des amortissements
pratiqués en période déficitaire sans limitation de durée.

Ainsi, le résultat fiscal définitif est déterminé comme suit :

Résultat comptable (solde du compte 85)


+ Réintégrations
- Déductions
= Résultat Fiscal Provisoire
- Report des pertes professionnelles (fraction de la perte admise)
- Amortissement réputés différés.
= RESULTAT FISCAL DEFINITIF

Une fois déterminé le résultat fiscal, on procède au calcul de l’impôt


professionnel lui-même. Le taux d’imposition du droit commun du résultat
fiscal pour la détermination de l’impôt professionnel est de 40% du montant
du résultat fiscal définitif.

E. Prélèvement de l’impôt

Le prélèvement de l’impôt sur le bénéfice et profit est effectué par


voie d’acomptes provisionnels ou de précompte dénommé précompte
de l’impôt sur le bénéfice industriel et commercial (BIC).

Les acomptes provisionnels sont dus par les entreprises relevant


de la Direction des Grandes Entreprises représentant chacun 40% de
l’impôt déclaré au titre de l’exercice précédent, augmenté des
suppléments éventuels et d’un bordereau de d’acompte. Ces
versements sont dus :
– Avant le 1er août : 1er acompte ;

54
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

– Avant le 1e décembre : 2ème acompte.

Le précompte de l’impôt sur le bénéfice industriel et commercial


est dû par les contribuables autres que ceux relevant de la Direction
des Grandes Entreprises (D.G.E.) et des Centres des Impôts, au taux
unique de 1 % pour toutes les opérations visées :
– Importation et exportation ;
– Ventes par les grossistes;
– Paiement des factures.

Le versement s’effectue à l’aide d’un bordereau de versement de


précompte au plus tard le 05 du mois qui suit celui de la réalisation
desdites opérations, pour les prestations de services et les travaux
immobiliers.

Les deux acomptes sont à déduire sur l’impôt dû par le


contribuable pour l’exercice fiscal considéré. Le solde de cet impôt doit
être versé au moment de dépôt de la déclaration y afférente. Les
précomptes reversés sont à imputer sur l’impôt dû par le contribuable
pour l’exercice fiscal considéré, le solde de cet impôt devant être versé
au moment du dépôt de la déclaration y afférente. Le montant à
imputer est égal aux précomptes payés pendant l’année au cours de
laquelle les revenus sont réalisés.

I.2. IMPÔT SUR LE PROFIT

A. Revenus imposables

L’impôt professionnel atteint les profits quelques soit la


dénomination des professions libérales, charges, offices ainsi que les
profits quel qu’en soit les natures et autres occupations lucratives.

Une profession libérale est celle où l’activité intellectuelle joue le


rôle principal qui consiste en la pratique personnelle d’une science ou
d’un art et dans la quelle il y a absence d’un lien de subordination à
un supérieur hiérarchique.

A titre d’exemple, un médecin qui fournit des prestations dans


un centre médical en vertu d’un contrat de travail est un salarié et sa
rémunération doit être imposée au titre de l’impôt sur la rémunération.
Si le même médecin a un cabinet lui appartenant à la cité, il sera
imposé à l’impôt professionnel sur le profit.
A la différence des entreprises, les professions libérales, charges,
offices et autres occupations lucratives sont imposables non pas sur la
base des résultats comptables mais sur celle de la différence entre les

55
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

recettes totales effectives et les dépenses inhérentes à l’exercice de la


profession. En d’autres termes, dans la détermination des profits
imposables des professions libérales, les créances et les dettes
n’entrent pas en ligne de compte.

B. Taux d’imposition
Généralement, l’Administration fiscale propose des bases
forfaitaires d’imposition éventuellement avec les groupements
professionnels intéressés ayant une existence en vue de déterminer le
tarif applicable. Cela suppose un forfait conventionnel dont les minima
sont déterminés par le Ministre des Finances.

II. Impôt Professionnel sur les Rémunérations (IPR)

L’impôt professionnel sur les rémunérations concerne les revenus des


personnes rétribuées par un tiers liées par un contrat de travail.
En d’autres termes, les contribuables de l’impôt doivent se trouver
dans un lien de subordination vis-à-vis de la personne à qui ils rendent
services et qui les rémunères.

A. Eléments imposables

Sont considérés comme imposables tous les éléments de la


rémunération qui constituent un enrichissement chez un employé,
notamment les salaires, les primes, les gratifications, les indemnités, les
avantages en natures, les émoluments et autres pensions de toute nature.

Les allocations familiales légales, les cotisations de sécurité sociale, les


versements en vue de la constitution d’une rente viagère, d’une pension de
retraite, d’une assurance chômage et des frais médicaux sont déductibles
des revenus imposables.

B. Détermination du taux d’imposition

Les rémunérations sont imposées selon le barème progressif ci-après :

Taux Tranche de
Revenu/annuel
3% 0 à 72.000
5% 72.001 à 126.000
10% 126.001 à 208.000
15% 208.001 à 330.000
20% 330.001 à 498.000
25% 498.001 à 788.400
30% 788.401 à 1.200.000
35% 1.200.001 à 1.686.000
40% 1.686.001 à 2.091.000
45% 2.091.001 à 2.331.000
50% Au delà

56
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

Exemple : la rémunération d’un employé à la fin du mois est de 55.000 Fc.


Quel est le montant qui lui doit être retenu comme impôt sur sa
rémunération ?

Taux Tranche de Tranche de Ecart de Impôt Impôt


Rev/annuel Rev/mensuel tranche par cumulé
tranche
3% 0 à 72.000 0 à 6.000 6.000 180 180
5% 72.001 à 126.000 6.000 à 10.500 4.500 225 405
10% 126.001 à 208.000 10.500 à 17.333 6.833 683 1.088
15% 208.001 à 330.000 17.333 à 27.500 10.167 1.525 2.613
20% 330.001 à 498.000 27.500 à 41.500 14.000 2.800 5.413
25% 498.001 à 788.400 41.500 à 65.700 24.200 6.050 11.463
30% 788.401 à 1.200.000 65.700 à 100.000 34.300 10.290 21.753
35% 1.200.001 à 1.686.000 100.000 à 140.500 40.500 14.175 35.928
40% 1.686.001 à 2.091.000 140.500 à 174.300 33.800 13.520 49.448
45% 2.091.001 à 2.331.000 174.300 à 194.300 20.000 9.000 58.448
50% Au delà Au delà

Calcul de l’impôt

0 à 6.000 -------------- 6000 x 3% = 180


6.000 à 10.500 ------------ 4500 x 5% = 225
10.500 à 17.333 ------------ 6833 x 10% = 683
17.333 à 27.500 ------------ 10167 x 15% = 1525
27.500 à 41.500 ------------ 14000 x 20% = 2800
41.500 à 55.000 ------------ 13500 x 25% = 3375
55.000 8788

L’impôt dû est de 8788 Fc

III. IMPOT EXCEPTIONNEL SUR LES REMUNERATIONS DU PERSONNEL


EXPATRIE

Il est assis sur le montant des rémunérations brutes versées par les
employeurs à leur personnel expatrié.
En sont exemptés, l’Etat, les organisations sans brut lucratif, les organismes
internationaux, les ambassades.
Un taux de 25% lui appliqué pour son paiement qui a lieu de la même
manière que l’I.P.R. et il est à charge de l’employeur.

57
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

CHAPITRE II. LES IMPÔTS INDIRECTS

Section 1. Notions

Les impôts indirects sont ceux qui frappent les dépenses ou les
consommations. Ils visent les revenus mais ne les frappent pas en tant que
tels. Ils les saisissent dans leur emploi lors des achats des biens ou des
services ou même de leurs consommations. Ils sont destinés à être supportés
en définitive par les consommateurs dans la mesure où ils sont
systématiquement intégrés dans le prix de vente des marchandises. Les
contribuables les paient souvent sans s’en rendre compte12.

Ce sont donc des impôts qui frappent indirectement les revenus ou les
fortunes des contribuables lors de leurs usages ou de leurs emplois.
Il existe deux types d’impôts indirects ou impôts sur la dépense :

- l’impôt particulier sur la dépense, impôt analytique ;

- l’impôt général sur la dépense, impôt synthétique.

1. L’impôt particulier sur la dépense

C’est un impôt qui frappe la dépense d’une façon nettement définie


c'est-à-dire par l’utilisation des revenus par l’achat de certains produits de
fabrication locale, tel le tabac qui est frappé de droit d’accises et de
consommation, des marchandises à l’occasion de leur importation ou de leur
exportation (les droits de douane).

2. L’impôt général sur la dépense

A la différence du précédent, l’impôt général sur la dépense frappe,


sans distinction, la consommation de tous les biens et services que ce soit
au stade intermédiaire ou au stade final. L’impôt étant compris dans le prix
de vente payé par le consommateur. Cet impôt est prélevé selon trois
modalités :
- la taxe unique ;

- la taxe cumulative ou en cascade ;

- la taxe à paiement fractionnée ou taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

A. La taxe unique

La taxe unique est l’impôt qui est prélevé, dans sa totalité, en un seul
point du circuit économique d’un produit. Elle peut être perçue soit à la
production, soit à la distribution soit à la commercialisation.

12
KOLA GONZE, op.cit, p.85.
58
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

B. La taxe cumulative ou taxe en cascade

La taxe cumulative frappe les produits à chaque transaction sur un


prix qui inclut les taxes acquittées lors des transactions antérieures.

Dans ce système, la taxe est perçue chaque fois que le produit fait
l’objet d’une transaction. Ceci signifie en d’autres termes que l’impôt est
perçu en cascade à tous les stades du circuit économique.

A titre d’exemple, pour un produit provenant d’un producteur X,


transitant par un distributeur Y et un commerçant Z. Ce produit vendu par
X, Y et Z respectivement au prix de 100 FC, 200 FC et 300 FC, dans
l’hypothèse qu’il supporte le taux d’imposition de 3%, nous aurons du point
de vue de la taxe cumulative un impôt de 3 FC (100 x 3%) au stade de
production, de 6 FC (200 x 3%) au stade de distribution et de 9 FC (300 x
3%) au stade de commercialisation. Donc, le cumul de l’impôt supporté par
le produit sera de 18 FC.

Ainsi, il y a imposition chaque fois qu’un redevable livre un produit à


une personne quelconque, redevable ou non.

Une telle manière d’imposer présente l’avantage d’être simple et facilite


la tâche de l’administration fiscale chargée de percevoir l’impôt et également
élargie l’assiette fiscale au nombre des transactions réalisées jusqu’au
consommateur final du produit, d’où son rendement important.

En outre, ce mode d’imposition permet d’éviter la fraude. Si une


transaction est dissimulée, elle échappe à l’imposition mais l’impôt sera
acquitté pour les transactions antérieures et suivantes.

Cependant, malgré ces avantages, le système de l’impôt cumulatif


connaît ainsi de nombreux inconvénients, notamment le cumul d’impôts
qu’il engendre avec pour corollaire la hausse des prix des produits sur le
marché et entraîne des graves distorsions économiques favorisant les
circuits courts au détriment des circuits longs.

Cette modalité est celle qui est d’application en RDC sous forme
d’impôt sur le chiffre d’affaires.

C. La taxe sur la valeur ajoutée

La TVA est la synthèse de la taxe unique et de la taxe en cascade. Par


ce mode d’imposition, il est possible de collecter l’impôt par des acomptes
perçus lors de chaque vente en taxant, à chaque transaction, la valeur
ajoutée apportée au produit par le vendeur. C’est pourquoi cette taxe est
considérée comme une taxe unique dont le paiement est fractionnée.

Le concept de la TVA fera l’objet de développement dans La section 3.

59
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

Le système fiscal congolais comprend trois grandes catégories d’impôts


indirects : l’impôt sur le chiffre d’affaires, les droits de douane et les droits
d’accises et de consommation.

Section 2. L’impôt sur le Chiffre d’affaires (ICA)

Le système fiscal congolais distinguait trois types d’impôt sur le chiffre


d’affaires:
1°) à l’importation ;
2°) à l’intérieur ;
3°) à l’exportation

Il sied de relever que l’ICA à l’exportation a été supprimé par de la Loi


n°04/013 du 15 juillet 2004 modifiant et complétant certaines dispositions
de l’O-L n° 069/058 du 5 décembre 1969 relative à l’impôt sur le chiffre
d’affaires.

A. L’impôt sur le chiffre d’affaires à l’importation

1. Base d’imposition

Cet impôt frappe toutes les importations, à moins qu’elles ne soient


expressément exonérées.

2. Assiette et fait générateur

L’assiette de l’impôt est constituée de la valeur CIF ou CAF majorée


des droits d’entrée, la valeur en douane des marchandises.

La valeur CIF (cost insurance freigth) ou CAF (coût assurance frêt) est
la valeur de la marchandise au moment où les droits de douane deviennent
exigibles lors du dépôt de la déclaration.

Elle est constituée de la valeur FOB (Free on Bord ou Franco à Bord)


c'est-à-dire du prix d’achat de la marchandise augmenté des frais
accessoires d’achat et du frais de chargement, du prix payé pour le transport
de la marchandise (le fret) et des frais d’assurance.

Le fait générateur de l’impôt est constitué par la mise en


consommation de la marchandise en RDC. Par mise en consommation, il
faut entendre le passage de la frontière c'est-à-dire la déclaration faite par
l’importateur ou son représentant de son intention de faire entrer des
marchandises en sa possession sur le territoire national13.

13
KOLA GONZE, Op.Cit, p.102
60
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

3. Redevable et taux de l’impôt

Le redevable de l’ICA à l’importation est toute personne physique ou


morale qui importe les biens destinés à la consommation et qui ne bénéficie
pas d’exonération.
Le taux de l’impôt sur le chiffre d’affaires à l’importation sont fixés à :
- 3% pour les biens d’équipement et les intrants agricoles, vétérinaires
et d’élevage ; et

- 15% pour les autres produits.

4. Les importations exonérées


Sont exonérés de cet impôt :
- les importations exemptées des droits d’entrée ;

- les marchandises passibles des droits de consommation ;

- les marchandises qui par leur nature sont destinées à l’agriculture, à


l’élevage et à la pêche ;

- les produits alimentaires de consommation des masses (poissons frais


réfrigérés et congelés, riz, farine de manioc, arachides, huile de
palme,… ;

- les pièces de rechange, si elles sont destinées à l’entretien du matériel


industriel de l’importateur ;

- les camions, les tracteurs, remorques ;

- les médicaments.

B. L’impôt sur le chiffre d’affaire à l’intérieur

1. Base de l’impôt

Sont imposables :
1°) Les opérations de vente faites en RDC pour la mise à la consommation
sur le marché local de produits de fabrication locale. Sont assimilées à
des ventes, les opérations d’échange de produits ou d’utilisation de
produits après fabrication par le fabricant lui-même.
2°) Les travaux immobiliers.
3°) Les prestations de services de toutes espèces, rendues ou utilisées en
RDC et, notamment :
a) les locations mobilières, les locations de chambres d’hôtel et
prestation accessoires ;

b) les opérations d’entremise ;

c) les travaux mobiliers ;

d) les prestations d’assistance de toute nature fournies par des


personnes physiques ou morales étrangères, à des entreprises de
droit national ;

61
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

e) les services de toute nature rendus à des particuliers ou des


collectivités, lorsqu’ils revêtent le caractère d’une activité
commerciale, industrielle ou libérale.

2. Assiette et fait générateur

L’impôt est assis :


1°) en ce qui concerne les services, sur le montant brut des factures,
commissions, courtages, remises, intérêts, escomptes, agios, primes ou
autres sommes, quelle que soit leur dénomination, afférentes à la rétribution
des services ;
2°) en ce qui concerne les fabrications, sur le montant brut des ventes.
En particulier, lorsque la vente intervient :
a) entre deux entreprises en état d’interdépendance, l’impôt est
assis au minimum sur le prix normal brut des ventes similaires ;

b) entre la maison- mère et une ou plusieurs de ses succursales,


l’impôt est assis sur le prix de vente brut pratiqué par la ou les
succursales ;

3°) en ce qui concerne les travaux immobiliers, sur les trois-quarts du


montant brut des factures émises et ce, avant déduction de toute amende
pour retard.
Toutefois, les redevables exerçant les activités visées ci-dessus peuvent être
admis au régime d’évaluation forfaitaire de leur base d’imposition, dans la
mesure où le montant des affaires qu’ils réalisent est peu important.

Le fait générateur de l’impôt est :


1°) la prestation de service ou d’assistance ;
2°) la livraison du produit transformé au dernier stade de sa fabrication ;
3°) la facturation de la tranche terminée ou, à défaut, le paiement de
l’acompte afférent à l’avancement des travaux.

3. Redevable et taux de l’impôt

Les redevables de l’impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur sont :


1°) les personnes physiques ou morales qui effectuent les prestations de
services lorsque celles-ci possèdent un établissement fixe en RDC et, dans le
cas contraire, les personnes physiques ou morales qui reçoivent la prestation
d’assistance;
2°) Les commerçants qui réalisent les ventes en RDC pour la mise à la
consommation sur le marché national des produits de fabrication locale. Les
opérations d’échange de produits ou d’utilisation de produits après la
fabrication par le fabricant lui-même sont assimilées à des ventes ;
3°) les entrepreneurs des travaux.

Les taux de l’impôt sont fixés comme suit :


1°) Opérations de transport taxables lors de l’émission des titres de transport
aérien, maritime, fluvial, lacustre, ferroviaire ou routier interurbain :
- 6% pour l’intérieur ;

62
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

- 15% pour l’extérieur ;

2°) Toutes autres prestations de services rendues :


a) par des personnes physiques ou morales possédant un
établissement en RDC, dans les conditions prévues à l’article 69 de
l’Ordonnance-Loi n° 69/009 du 10 février et de textes
subséquents : 18% ;

b) par des personnes physiques ou morales n’entrant pas dans la


catégorie visée au paragraphe ˝ a ˝ ci-dessus : 30% ;

3°) Travaux immobiliers : 18% ;


4°) Ventes :
a) 3% pour les biens d’équipements et les intrants agricoles,
vétérinaires et d’élevage ; et

b) 15% pour les autres produits

4. Les exemptions

1°) En ce qui concerne les fabrications :


Les ventes d’objet d’art de fabrication locale, réalisé par les artistes
producteurs.
L’exemption de la vente des autres produits de fabrication locale a été
supprimée par la loi n° 008/03 du 13 mars 2003 ;

2°) Les travaux immobiliers considérés comme étant d’intérêt national par
Arrêté du Ministre ayant les Finances dans ses attribution ;

3°) En ce qui concerne les prestations de service :


a) les affaires de commission et de courtage portant sur les livres,
journaux et publications périodiques ;

b) la location des chambres d’hôtel en faveur :

- des représentants de l’Administration Publique en mission de service,


à l’exécution des représentants des établissements parastataux et des
sociétés d’économie mixte ;

- des membres du corps diplomatique accrédités en RDC dans les


limites qui seront définies par Arrêté conjoint du Ministre des
Finances et du Ministre des Affaires Etrangères ;

- des représentants d’organismes internationaux dans les mêmes limites


que ci-dessus ;

c) les opérations de transport, à l’exception des transports de


personnes par voie aérienne, maritime, fluviale, lacustre, ferroviaire
ou routière pour ce qui est du transport routier interurbain ;

d) les locations meublées d’immeubles ou parties d’immeubles à


usages d’habitations ;

63
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

e) les activités médicales ou paramédicales ;

f) les prestations se rapportant aux services funéraires ;

g) - les prestations de service effectuées aux stades intermédiaires de


fabrication ou de traitement des produits destinés à être vendus
sur le marché local ou à être exporté, à condition que cette vente ou
cette exportation soit passible de l’impôt sur le chiffre d’affaires ;

- les opérations de sous-traitance en général, à condition que


l’opération finale soit passible de l’impôt sur le chiffre d’affaires ;
h) les intérêts relatifs aux crédits bancaires à l’investissement, aux
crédits agricoles et aux découverts bancaires.

Section 3. La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

Une taxe est le prix payé par un usager pour un service précis et
déterminé qui lui est rendu par la collectivité publique ou tout au moins
mise à la disposition du redevable14.

Elle peut aussi être définie comme un procédé de répartition des


charges publiques proportionnellement aux services rendus dont le
bénéficiaire doit payer la prestation fournie par l’autorité publique.

Le terme « taxe » est souvent employé dans un sens autre que comme
défini ci-haut. Nous observons que certains impôts sont qualifiés des taxes
qui, en réalité, ne les sont pas au sens de sa définition. C’est ainsi que l’on
parle parfois de la taxe sur le chiffre d’affaires ou de la taxe sur la valeur
ajoutée alors qu’il s’agit des impôts qui sont des prélèvements obligatoires
effectués par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la
couverture des charges publiques, et non des taxes au vrai sens du mots.

3.1. APERÇU GÉNÉRAL SUR LA T.V.A


3.1.1. Définition

La T.V.A est une synthèse de l’impôt unique et de la taxe en cascade


dont elle réunit des avantages respectifs: neutralité et rendement15.

A en croire Jean DUSSART et Robert DUSSART, la T.V.A est une taxe


unique à la consommation, mais à paiement fractionnés et étalés sur divers
stades ou une taxe générale sur les revenus bruts d’une entreprise,
diminuées du montant des achats et calculé sur la valeur ajoutée16.

Pour le Professeur Laurent MABIALA, la T.V.A peut être définie par les
caractéristiques suivantes :

14
KOLA GONZE, Op.Cit, p.4
15
Idem, p.87
16
DUSSART J., Recyclage sur la T.V.A, Paris 1969, p.3
64
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Un impôt sur la consommation qui frappe l’utilisation des revenus, la


dépense ou la consommation finale des biens ou des services ;

 Un impôt réel, car il ne tient pas compte de la situation personnelle du


consommateur au regard de ses revenus ou de ses charges de famille ;

 Un impôt unique : tout se passe comme si le bien n’était taxé qu’une


seule fois au stade de la consommation finale ;

 Un impôt indirect qui n’est pas payée directement au Trésor par le


consommateur final (redevable réel) mais plutôt par les entreprises de
toute nature (redevables légaux) ;

 Un impôt à payements fractionnés : la taxe relative à un produit ou un


service consommé est encaissé par le Trésor en plusieurs paiements.
Ceux-ci interviennent à chaque stade du circuit de production ou de
distribution. Par le mécanisme de déduction, chaque intermédiaire
acquitte la TVA sur le supplément de la valeur qu’il ajoute au
produit17.

George EGRET affirme que la TVA est un impôt général sur les
produits et les services, assurant une égalité de taxation au niveau du
consommateur final entre les produits créés dans les pays et ceux importés,
et cela quelle que soit la longueur du circuit de production et de distribution
et la nature des moyens mise en œuvre18.

De son côté, Bernard BRACHET considère qu’il s’agit d’un impôt


indirect qui frappe de façon proportionnelle la différence entre le coût de
revient et le prix de vente d’un produit19.

3.1.2. Principe de la T.V.A

Le principe de la T.V.A est que chaque assujetti doit payer l’impôt


seulement sur la valeur qu’il a ajoutée au produit qu’il a façonné. Pour
parvenir à ce résultat, la T.V.A est calculée sur le prix de vente du produit,
mais on impute sur elle la taxe qui a déjà grevé les éléments du coût de
revient.
L’étude de cette taxe suppose donc la maîtrise du concept de la valeur
ajoutée.

17
MABIALA UMBA : Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), cédularité et réformes fiscales
dans les Etats d’Afrique noire, éd. CRIGED, Kinshasa, p.153.
18
EGRET George : La Taxe sur la Valeur Ajoutée, Collection « Que sais-je ? », 4è éd., Paris 1996, p.11
19
BRACHET Bernard, Le système fiscal français, 3ème éd. L.G.D.J, Paris, 1990, p.145
65
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

3.1.3. Notion de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée est la valeur nouvelle créée par une entreprise, due à
la différence entre la valeur des biens ou des services qu’elle produit et celle
des consommations intermédiaires (biens ou services consommés par les
produits).
Sur le plan économique, la valeur ajoutée est une valeur qui permet de
mesurer la richesse réalisée par l’entreprise grâce à son travail et son
activité. Elle est la différence entre la production et les consommations
intermédiaires20.
Du point de vue comptable, la valeur ajoutée est la différence entre la
production de l’exercice à laquelle s’ajoute la marge commerciale réalisée
d’une part et les consommations de l’exercice en provenance des tiers,
d’autre part21.
La valeur ajoutée exprime donc la survaleur apportée par l’entreprise
(K+L) . Son calcul résulte de la formule suivante :
22

Consommation de
Valeur = Marge + Production de - l’exercice en
ajoutée comme l’exercice provenance des tiers
rciale

C’est donc à partir de cette définition que s’établit théoriquement le


calcul de la valeur ajoutée servant de base au calcul de la T.V.A.
De façon simple et pratique, pour les moins techniques, la valeur
ajoutée peut être obtenue en faisant la différence entre le prix de vente et le
coût de revient des biens ou des services.

3.2. Fonctionnement général de la TVA

Pour comprendre le fonctionnement général de la TVA, il convient de


partir de l’exemple ci-après :
Soit un circuit économique composé de l’agriculteur, l’industriel, le grossiste
et le détaillant.
Ce circuit peut être décrit de la manière suivante :
 l’agriculteur cultive les ananas qu’il vend à l’industriel ;
 l’industriel produit le jus qu’il vend au grossiste ;
 le grossiste vend à son tour au détaillant ;
 enfin, le détaillant vend au consommateur final.

Partons des hypothèses suivantes pour déterminer la TVA à acquitter à


chaque stade de ce circuit :
- tout le circuit est imposable à la TVA ;
- taux de TVA : 16 % ;
- taux de marge qui constitue la seule valeur ajoutée : 20 %
- prix de vente de l’agriculteur à l’industriel : 100.000 FC

20
TAYAYE FAFAY, Comptabilité Nationale, éd. CRIGED, Kinshasa, 2006, p.31.
21
VIZZAVONA Patrice, Gestion Financière, Tome 1, ATOL éditions, Paris, 1987, p.39.
22
Capital économique (équipement) et travail.
66
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Producteur des ananas


COMPTABILITE DECLARATION

Coût de production Déclaration mensuelle


Coût : 100 000 FC
TVA sur achats (1) : 0 FC
TVA sur ventes (2) : 16 000 FC
TVA à payer
(3)= (2) – (1) : 16 000 FC

Livre des ventes

PV HT TVA
100 000 FC 16 000 FC

PV TTC : 116 000 FC

VA =CP 100 000 FC

Fabricant du jus
FACTURE COMPTABILITE DECLARATION

Livre des achats Déclaration mensuelle

Sté X Coût TVA TVA sur achats(1) : 16 .000 FC


Av. 100 000 FC 16 000 FC
A la Sté Y TVA sur ventes(2) : 19 200 FC
Code TVA : …
Doit pour ce qui suit :
PA HT : 100 000 PA TTC : 116 000 FC TVA à payer
TVA 16% : 16 000 (3)= (2) – (1) : 3 200 FC
Total : 116 000

Livre des ventes


PV HT TVA
120 000 FC 19 200 FC

PVTTC: 139 200FC

Marge =VA=20% 20.000 FC

67
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

 Grossiste

FACTURE COMPTABILITE DECLARATION

Livre des achats Déclaration mensuelle

Sté … Coût TVA


120 000 FC 19 200 FC
TVA sur achats(1) : 19 200 FC
Av.
A la Sté …. TVA sur ventes(2) : 23 040 FC
Code TVA : …
Doit pour ce qui suit : PA TTC : 139 000 FC
PA HT : 120 000 FC TVA à payer
TVA 16% : 19 200 FC (3)= (2) – (1) : 3 840 FC
Total : 139 000 FC

Livre des ventes


PV HT TVA
144 000FC 23 040 FC

PV TTC : 167.040 FC

Marge=VA=20% 24.000FC

Détaillant
FACTURE COMPTABILITE DECLARATION

Livre des achats Déclaration mensuelle

Sté X Coût TVA TVA sur achats(1) : 23 040 FC


144 000 FC 23 040 CF
Av.
A la Sté …. TVA sur ventes(2) : 27 648 FC
Code TVA : …
Doit pour ce qui suit :
PA HT : 144 400 FC
PA TTC : 167 040 FC TVA à payer
4 608 FC
TVA 16% : 23 000 FC (3)= (2) – (1) :
Total : 167 040 FC

Livre des ventes


PV HT TVA
172 800 FC 27 648 FC

PV TTC : 200 448 FC

Marge =VA =20% 28.800 FC


68
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

La situation décrite dans le schéma ci-dessus peut être résumée dans


le tableau ci-après.

Circuit économique PA (FC) TVA VA (FC) PVHT TVA PV TTC TVA


déductible (FC) collectée nette
(FC) FC (FC)
Producteur d’ananas 0 0 100.000 100.000 16.000 116.000 16.000
Fabricant de jus 116.000 16.000 20.000 120.000 19.200 139.200 3.200
grossiste 139.200 19.200 24.000 144.000 23.040 167.040 3.840
Détaillant 167.040 23.040 28.800 172.800 27.648 200.448 4.608
172.800 27.648

3.3. Caractéristiques de la TVA

1) La TVA est effectivement un impôt sur la Valeur ajoutée


Bien qu’ayant comme base de calcule, à chaque stade du circuit
économique, le chiffre d’affaires, la TVA est en définitive calculée sur la
valeur ajoutée totale conférée au produit tout au long du circuit économique.
Dans notre exemple la TVA de 27.648 supportée par le consommateur final
correspond à 16% de la valeur ajoutée totale de 172.800.

2) La TVA est un impôt sur la consommation


Elle est un impôt réellement supporté par le consommateur final d’un
bien ou d’un service.

3) La TVA est un impôt à paiement fractionné


Bien qu’à charge du consommateur final, la TVA est néanmoins
régulièrement perçue chaque fois qu’une transaction imposable est effectuée.
En effet, à chaque stade du circuit de distribution, la TVA frappe
seulement la valeur ajoutée conférée au produit de telle sorte qu’à la fin du
cycle suivi par ce produit, la charge fiscale globale corresponde à l’impôt
calculé sur le prix de vente au consommateur final.
En d’autres termes, l’Etat ne perçoit à chaque stade du circuit qu’une
avance sur une taxe qui ne lui revient en totalité que lorsque le bien ou le
service parvient au stade de la consommation finale.
Dans notre exemple, la TVA de 27,648 est perçue de la manière
suivante :
69
Cours de Fiscalité Assistant Aimé Tayaye

- 16.000 à l’étape de l’agriculteur ;


- 3.200 à l’étape du producteur de jus ;
- 3.840 à l’étape du grossiste ;
- 4.608 à l’étape du détaillant

4) La TVA est un impôt déductible


Le redevable de la TVA doit, aux divers stades du circuit économique :
- Calculer la taxe exigible sur ses ventes ou prestations de
services ;

- Déduire de celle-ci l’impôt qui a grevé les éléments


constitutifs de son prix de revient ;

- Verser au trésor la différence entre la taxe collectée et la taxe


déductible.

5) La TVA est un impôt indirect


La TVA est un impôt dont la collecte est assurée par les entreprises
pour les comptes de l'État. Elle est en effet payée au Trésor, non pas par le
consommateur final qui en constitue le redevable réel (qui en supporte
effectivement la charge) mais par l’entreprise qui en est le redevable légal.

6) La TVA est un impôt réel


La TVA frappe l’utilisation des revenus, c'est-à-dire la dépense ou la
consommation des biens et services sans tenir compte de la qualité ou de la
capacité contributive du consommateur ou de la personne engageant la
dépense. En d’autres termes, l’assujettissement à la TVA est déterminé par
la nature des opérations effectuées ou des produits concernés,
indépendamment de la situation personnelle de l’assujetti ou de son client.

7) C’est un impôt ad valorem


Elle est perçue en proportion de la valeur des produits et non en
référence à la qualité physique du produit.

8) C’est un impôt transparent

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Contrairement au système cumulatif, la charge supportée en amont


par chaque assujetti est connue avec exactitude et est toujours calculée sur
un prix hors taxe.

Dans les transactions internationales, il en résulte :

 en matière d'importation que l'assujetti peut comparer le prix "hors


T.V.A." d'une marchandise importée avec le prix "hors T.V.A." d'une
marchandise concurrente achetée dans le pays
 en matière d'exportation que l'assujetti qui bénéficie d'une exemption
pour les produits qu'il exporte peut récupérer exactement les taxes
grevant la fabrication ou la commercialisation de ces produits.

9) C’est un impôt neutre


La TVA n’a aucune incidence sur les résultats des redevables légaux,
car elle est entièrement à charge des redevables réels que sont les
consommateurs finals.
En effet, dans un circuit économique où tous les stades sont taxés, la
TVA frappe, grâce au mécanisme de déduction, le prix final d’un bien ou
d’un service d’une charge égale quel que soit le nombre des opérations qui
précèdent la livraison au consommateur final. Le circuit de production et de
commercialisation peut donc se construire selon des impératifs purement
économiques sans que sa rentabilité puisse être entamée comme dans un
régime cumulatif.

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Section 4. Les droits de douane et accises

§.1. Droits d’entrée et de sortie

1.1. Droits à l’importation (droit d’entrée)

Ils ont pour objectif de protéger la production intérieure contre la


concurrence étrangère et de fournir à l’Etat des ressources fiscales
complémentaires.

Ces deux objectifs sont dans une certaine mesure contradictoire si ces
droits réussissent à décourager l’importation des produits qu’ils frappent, le
trésor percevra moins de recettes.

1.2. Droits a l’exportation (droit de sortie)

Ils sont propres aux pays en voie de développement, ils frappent les
matières premières exportées comme le pétrole, le cacao; le bois en grume.

Le taux doit être aménagé de façon à être répercuté dans les prix afin
de ne pas entraver les échanges. De plus leur rendement est très variable en
fonction de la conjoncture économique mondiale et de certaines matières
premières. Ces pays continuent à tirer de leur fiscalité extérieure une part
importante de leurs ressources budgétaires.

§.2. Notions et sortes de droits d’accises

2.1. Notions

Au début, les droits d’accises désignaient les prélèvements intérieurs


effectués sur la production de certains produits. Ce concept a pris de
l’extension, englobant aujourd’hui aussi bien les taxes sur la vente que sur
la production de certaines marchandises particulières à un taux spécifique
ou à un taux ad valorem.

Traditionnellement, les accises s’appliquent aux seules marchandises


produites à l’intérieur du pays. Quand elles entrent en vigueur, leurs taux
sont fixés à un niveau calculé en fonction des droits de douane.

Quelques accises, d’introduction récente, s’appliquent aussi bien aux


produits importés qu’aux produits similaires d’origine nationale.

Dans la législation française les accises sont principalement


considérées comme des taxes fiscales spéciales frappant à l’importation
quelques produits tels que les bois ou les huiles végétales ou animales. Il
s’agit également des taxes indirectes à l’importation sur des « denrées
tropicales » telles que le café ou le thé.

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2.2. Sortes de droits d’accises

On distingue comme droits d’accises :


- les droits somptuaires ;
- les droits sur les carburants ;
- les accises sur les services ;
- les droits spéciaux divers ;
- les accises généralisées.

a. Les accises somptuaires

Ce sont des prélèvements traditionnels sur les spiritueux et les tabacs.


Ils sont les plus anciens droits d’accises et les importants du point de vue
des recettes produites. Ils frappent la bière, le vin, les spiritueux et les
tabacs et produisent des recettes fiscales importantes sans trop gêner le
développement de l’économie.

Du point de vue fiscal, les accises sont faciles à percevoir. Souvent, le


nombre des producteurs est faible et le contrôle facile à exercer, de sorte que
l’application de l’impôt ne pose pas de problème.

b. Les droits d’accises sur les carburants

Beaucoup de pays qui ont des raffineries, prélèvent les droits d’accises
sur les carburants. Des raisons de justice autorisent à faire payer les
usagers de ces produits et cela est d’ailleurs nécessaire à l’affectation
optimale des ressources. Comme le prouve l’expérience de nombreux pays, il
vaut mieux pour cela grever les carburants que percevoir les péages.

En faisant payer les usagers, l’Etat devient moins tributaire d’autres impôts
qui risquent d’exercer une action préjudiciable à l’activité économique.

c. Les droits d’accises sur les services

Ils sont communément perçus sur certains types de services, surtout


quand ils sont réputés services de luxe. On y trouve plus couramment la
taxe sur les spectacles. Les taxes sur l’hôtellerie et la restauration, la taxe
d’aéroport (au départ) ainsi que la taxe sur les services de transport et les
droits sur le jeu.

d. les droits spéciaux divers

Un petit nombre de pays perçoivent des accises à des taux


relativement forts, du genre des accises somptuaires, sur d’autres articles
considérés comme offrant des moyens particulièrement bon de mesurer la
faculté contributive. Le sucre en constitue un bon exemple. En somalie, ce

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sont les prélèvements sur H sucre qui, en 1968, procuraient à l’Etat 15 %


des ses recettes fiscales.

En Mauritanie, cet apport s’élevait à 6 %. Le Royaume-Uni a toujours perçu


une forte accise sur le thé et les pays scandinaves sur la confiserie. Ces
taxes sont très critiquées du fait qu’elles exercent une discrimination au
dépend des gens qui ont un goût particulier pour les produits taxés et du fait
d’un fardeau fiscal excessif peut être créé par la distorsion de la structure de
consommation.

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BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES

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Coéd. SNEC/Vander, Bruxelles - Kinshasa, 1969.
5. CHAMBAS (G), Fiscalité et développement en Afrique saharienne, éd.
Economica, Paris, 1994.
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1994.
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19. VIZZAVONA Patrice, Gestion Financière, Tome 1, ATOL éditions, Paris,


1987.
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1. Codes des Impôts de la RDC, mis à jour au 30 septembre 2003.
2. Codes Général des impôts- livres des procédures fiscales, Ministère des
Finances et de l’industrie, France, 2000.
3. Ordonnance Loi n°10/001 du 20 août 2010 portant institution de la taxe
sur la valeur ajoutée.
III. COURS
1. KIBUEY MULAMBU, Droit Douanier et Financier, 1er Licence
ISC/Gombe, 2005-2006.
2. KOLA GONZE, Droit fiscal, 1ère Licence, Faculté de Droit, UNIKIN,
2005-2006.
3. KOLA GONZE, Droit fiscal International, 2ème Licence, Faculté de Droit,
UNIKIN, 2006-2007.
4. NGIMBI KISUKINI Joujou, Science et techniques fiscales, 2ème Graduat,
ISC, 2007.
5. TAYAYE N’TONDA Aimé, Science et techniques fiscales, 2ème Graduat,
ISC, 2008-2009.
IV. AUTRES DOCUMENTS
1. Précis de Fiscalité, Tome 1, DGI, Ministère de l’Economie, des Finances
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3. CREDAF, optimisation du rendement de la TVA, 20ème colloque
international, Niger, 2005.

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TABLE DES MATIERES

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