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DROITS ET GRANDS ENJEUX CONTEMPORAINS

L’entreprise : les relations entre propriétaires, dirigeants et employés.

2 grandes caractéristiques de l’entreprise :


⇨ L’entreprise est un acteur majeur de l’économie capitaliste et par sa production, elle crée de la richesse
dans l’économie qui pourra ensuite être redistribué. Cette richesse provient de la création et de la vente de
l’entreprise.
⇨ C’est le lieu d'interaction entre 3 acteurs :
● les employés/salariés
● les dirigeants/managers
● les actionnaires/propriétaires.

L’objectif est d’étudier la nature de leurs relations, les difficultés que posent ces relations (ex : conflits) et les
moyens permettant d'atténuer ces conflits (participation au capital de l’entreprise par ex).

L’entreprise (privée) est une organisation économique qui achète les facteurs de production pour pouvoir produire
et commercialiser des biens et services dans le but de réaliser des profits grâce auxquels les propriétaires sont
rémunérés. Dans l’entreprise, on coordonne des facteurs de production (matière premières, machines, main
d'œuvre) afin de pouvoir produire efficacement pour dégager des profits.

→ La richesse créée est-elle équitablement répartie entre ceux qui ont contribué à la produire ? (employés,
dirigeants, actionnaires…). L’embauche de la main d'œuvre connaît une caractéristique : au moment du
recrutement, l’employé signe avec l’employeur un contrat d’embauche que l’on qualifie incomplet car il ne peut
pas spécifier précisément ce qui est important pour l’employeur (l’effort dans le poste de travail ; la qualité du
travail de l’employé dans son poste…).

Pourquoi ce contrat est-il incomplet ?


1) En raison d’une information asymétrique, inégalement partagée entre l’employeur et l’employé. Cela signifie
que lorsque le travail est réalisé en équipe ou qu’il a une productivité non mesurable, l’effort que fournit un
employé sur son poste de travail n’est pas observable par l’employeur (productivité globale et non individuelle).
2) La motivation, la capacité à fournir un effort ou le talent sont des caractéristiques individuelles qui ne se relèvent
pas facilement à l’employeur. L’employeur a des difficultés à observer ces données qui sont pourtant centrales.
Conséquence : les entreprises peuvent avoir intérêt à proposer des salaires supérieurs aux salaires du marché, dans
un contexte où l’information est inégalement partagée. Les entreprises vont en tirer un certain nombre d’avantage :
- cela permet d’attirer davantage de salariés performants et motivés
- cela permet de fidéliser dans l’entreprise des salariés

Cela entraîne une économie de coût liée à la formation ou à la rotation de la main-d'œuvre = situation pas
spécialement conflictuelle. Cela donne naissance à des rentes économiques (proposer aux salariés des salaires plus
importants que sur la marché). On retrouvera dans l’entreprise des salariés et dirigeants disposants de salaires +
élevés, mais qui sont plus motivés et efficaces dans leur travail, ce qui permet aux actionnaires de récupérer
davantage de profit (signe de relations harmonieuses, cercle vertueux qui s’enclenche dans l'entreprise).

⇨ Les acteurs de l’entreprise (employés, dirigeants, propriétaires) ont donc à la fois des intérêts partagés ou
convergents ou des intérêts concurrents et divergents.
Les intérêts sont convergents lorsqu’ils tirent mutuellement profit de leurs interactions, ils peuvent aussi être
divergents car employés, actionnaires et dirigeants peuvent être en désaccord sur la manière dont les profits sont
distribués.

Le contexte ou l’environnement macroéconomique des entreprises :


Contexte de mondialisation, de délocalisation interN des activités : l’ouverture des frontières poussent les
entreprises à adopter des stratégies de délocalisation des activités ou externalisation de leur production à l’échelle
mondiale. Les entreprises manufacturières des pays riches transfèrent une partie de leur production dans les pays
pauvres.
EX : Apple, entreprise américaine, mais les composants de ses produits sont réalisés dans des entreprises
chinoises, sud-coréennes ou japonaises. En 2016, le coût de fabrication d’un Iphone 7 était à 225 dollars et il était
vendu 650 dollars aux états unis.
EX : dans le secteur textile/habillement : aux USA 97% des vêtements et 98% des chaussures vendus par des
marques américaines sont produites dans des pays pauvres.
= délocalisation des activités et mondialisation de l'économie.

Pourquoi délocaliser sa production ?


1) afin de bénéficier d’un coût de travail plus faible (avantage de compétitivité prix).
2) une entreprise requiert de cette délocalisation d’autres économies d’autre nature
EX : la réglementation environnementale moins stricte / les normes et règles de sécurité sont souvent moins
contraignantes

1. Entreprises, marchés et division du travail

1-1-La division du travail dans l’entreprise


La division du travail sous spécialisation de la main d’oeuvre dans une économie capitaliste intervient dans 2
niveaux : d’abord la division du travail au sein de l'entreprise (cela signifie que l’on affecte des individus à la
réalisation d’une tâche spécifique) ainsi que la division du travail dans une économie (les entreprises à leur tour
sont spécialisés dans la production d’un bien ou d’un service particulier). La division du travail est le moyen
permettant d'accroître la productivité au travail (tendance de long terme). Lorsque la division du travail est dans
l'entreprise, il y a une problématique de coordination dans l’entreprise.

● Coordination dans l’entreprise : Il existe différents services dans l'entreprise :


achat/fabrication/RH/finance/marketing… ils se coordonnent, assemblent leur travail pour produire
efficacement.
● Coordination par le marché : par le biais d’une opération d’achat ou de vente de composantes,
l’entreprise fabrique et assemble un produit fini pour le vendre au consommateur final.

Différences entre ces 2 modes de coordination : en ce qui concerne l’entreprise, elle est un lieu de concentration du
pouvoir économique, cela signifie que dans l’entreprise le pouvoir appartient aux actionnaires et aux dirigeants car
ce sont eux qui définissent et prennent les décisions stratégiques de l’entreprise. Les employés sont chargés de les
appliquer.
Les marchés sont à l’inverse des lieux de décentralisation du pouvoir. Cela signifie que sur un marché, un individu
décide librement d’acheter ou de vendre sans contrainte. En ce sens, il y a plus de liberté que dans une entreprise
car l’employé accepte une relation hiérarchique. En effet dans l’entreprise il y a une hiérarchie avec en son sommet
les propriétaires de l’entreprise, les actionnaires définissent les grandes orientations stratégiques de l’entreprise
(d’investissement, de vente, d’exportation...). Les dirigeants sont chargés de mettre en place ces stratégies
(délégation) et enfin ils demandent aux employés de réaliser des tâches pour décliner de manière opérationnelle la
stratégie définie. Cela pose un problème car les flux d’informations dans l’entreprise sont dits asymétriques :
l’employé connaît son ardeur et sa motivation dans le travail et les dirigeants et actionnaires ne les connaissent pas.
Cette asymétrie d’information est à l'opposée de la relation hiérarchique.

1-2-Contrats de travail et la rente d’emploi


Quelle différence entre une interaction de marché et une relation d’entreprise ? Une relation de marché fait
intervenir un contrat de vente ou d’achat donc ce type de contrat entraîne un transfert définitif de propriété du bien,
du vendeur vers l’acheteur (changement de propriétaire). Alors qu’un contrat de travail dans une entreprise
implique un transfert temporaire et non définitif de l’autorité des activités de l’employé au bénéfice du dirigeant.

CONCLUSION :
⇨ les individus dans une entreprise sont unis dans leur intérêt qu’est la réussite de l’entreprise.
⇨ il peut y avoir des intérêts divergeants aux moins de 2 natures :
- sur les conditions de travail ou sur les décisions stratégiques de l’entreprise
- sur la manière dont les produits sont distribués entre les parties prenantes de l’entreprise

La rente d’emploi : il s’agit d’une rente économique reçue par un salarié lorsque le salaire qui lui est versé est
supérieur au salaire qu’il pourrait prétendre dans une autre structure. (différence entre le salaire que l’on perçoit et
celui qu’on pourrait prétendre toucher dans une autre entreprise).

Question préalable : quelles sont les raisons de l’implication des individus dans leur travail ?
⇨ un sentiment de responsabilité vis à vis des autres dans l’entreprise ce qui explique l’implication dans le travail
⇨ la volonté de montrer une gratitude à un employeur qui propose de bonnes conditions de travail
⇨ pour maximiser les chances de bénéficier d’une promotion ou encore minimiser le risque de perdre l’emploi

Ces raisons expliquent aussi pourquoi les entreprises auraient intérêt à verser une rente d’emploi. Le coût de la
perte d’emploi se mesure par la rente d’emploi, ce coût est d’autant plus élevé que le salarié est bien rémunéré dans
son entreprise actuelle.

Comment mesurer le coût de la perte d’emploi ?


Il faut mesurer la valeur de la rente d’emploi, la méthode d’évaluation de ce coût est la suivante : on calcule
premièrement les coûts pour un salarié à l’exercice du travail (les coûts en déplacement pour se rendre et revenir de
son lieu de travail / un coût additionnel : la désutilité du travail, c’est le coût associé au fait de devoir travailler par
rapport à une situation de loisir). Mais le travail procure également des bénéfices au salarié : le salaire versé, le
réseau social et professionnel.

EX illustratif : un employé rémunéré 12 Euro de l’heure travaillant 35h/semaine : quelle est la valeur de sa rente
d’emploi ? Pour la calculer, il faut appliquer 2 principes : le premier est celui que travailler procure également de
l’utilité car le salaire permet d’acheter des biens et services. C’est la valeur des biens/services que le salaire
permet d’acheter. Le deuxième principe est que le travail produit une désutilité dans la mesure où travailler
entraîne une dépense d'efforts physiques ou intellectuels.

hypothèse 1 : désutilité du travail vaut 2 euros / heure


hypothèse 2 : 44 semaines de durée de chômage
hypothèse 3 : allocations chômage : 6 euros / heure
= rente emploi horaire : salaire versé - désutilité du travail - salaire de réserve (ce que j’aurai si je ne travaille
pas) = 4 euros
= rente d’emploi totale = rente d’emploi horaire X nombre d’heures de travail perdues = 4 euros X 1540 heures =
6 160 euros (cout de la perte d’emploi pour l’individu considéré)
CONCLUSION
● En théorie économique, le salaire versé à un individu est censé refléter sa productivité au travail, les
écarts de salaire des individus se justifient théoriquement par les écarts de productivité au travail. Si
on l’applique dans la vraie vie cela pose des difficultés : la productivité est difficilement mesurable.
On distingue le capital humain initial correspondant au niveau d’étude et et d’éducation d’un humain
et le capital et le capital humain acquis qui représente les compétences professionnelles issues de
l'expérience sur un poste de travail.
● la théorie du salaire d’efficience = la productivité au travail peut elle même dépendre du salaire versé
à l’individu

2. La séparation de la propriété et du contrôle de l’entreprise et la question du partage de la


valeur ajoutée

Il existe 4 catégories d’entreprises :


- la PME : entreprise dont l'effectif est inférieur à 250 salariés
- la micro entreprise : les entreprises ayant moins de 10 salariés
- les ETI : effectif est compris entre 250 et 5000 effectifs
- les grandes entreprises : effectif supérieur à 5000 salariés

Les inégalités salariales : en 2019, la moitié des salariés du privé perçoivent moins de 1940 euros par mois.

2-1-L’accentuation du conflit entre managers et actionnaires : la séparation de la propriété et du contrôle de


l’entreprise

2-2-La question du partage de la valeur ajoutée créée par l’entreprise

3. Evolution des salaires versés par les entreprises

3-1-Les salaires des salariés du privé en France:

3-2-La rémunération des dirigeants d’entreprises

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