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RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

Ecole Supérieure d’Industrie

Union – Discipline - Travail

Support de cours

ECONOMIE ET GESTION D’ENTREPRISE


A l’usage des étudiants de l’enseignement Supérieur (toutes disciplines confondues)
Année Académique 2022-2023

OUATTARA Collè Soumaïla,


Enseignant-Chercheur des Sciences de Gestion
SOMMAIRE
Introduction …………………………………………………………………. 3

Chapitre 1 : L’entreprise ……………………………………………………... 4

I.Définition de l’entreprise ………………………………………………… 4

II.Typologie des entreprises ……………………………………………….. 5

Application …………………………………………………………………...13

Chapitre 2 : L’environnement de l’entreprise ……………………………….. 14

I.Généralités sur l’environnement de l’entreprise ………………………… 14

II.L’entreprise dans son environnement …………………………………… 16

Chapitre 3 : La gestion et ses principales approches ………………………… 18

I.Définition, nature et processus de la gestion ……………………………. 18

II.Les principales approches de la gestion ………………………………… 21

Chapitre 4 : Les acteurs, le pouvoir, la prise de décisions et les objectifs …… 24

I.Les acteurs ……………………………………………………………….. 24

II.Le pouvoir ………………………………………………………………. 26

III.La prise de décisions et les objectifs ……………………………………. 27

Conclusion …………………………………………………………………… 29

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INTRODUCTION

L’entreprise joue un rôle socioéconomique prépondérant dans la société. Elle est un agent
économique, combinant des facteurs de production (capitaux, travail) en vu de produire des
biens et des services sur un marché pour satisfaire les besoins d’autres agents économiques.
Pendant, plusieurs années, l’entreprise est restée liée à la propriété. L’organisation classique
était propriétaire de son activité ou moins la contrôlait. Les fournisseurs indépendants et les
distributeurs existaient déjà mais ils demeuraient à l’extérieur. L’entreprise elle-même reposait
sur l’autorité, le contrôle et la propriété. Ce modèle perdure encore de nos jours mais l’autorité
et le contrôle se sont de plus en plus atténués. Dans certaines organisations, d’autres types de
relations sous forme d’alliances d’entreprises conjointes, de participations monétaires, de
transfert de savoir-faire, d’accord de marketing sont privilégiées. Pour fonctionner avec toute
leur efficacité, ces relations doivent s’appuyer sur une appréhension commune des objectifs,
des politiques et des stratégies et de faire davantage appel à la persuasion qu’au strict
commandement. A l’inverse des organisations traditionnelles supposées immuables et
éternelles, les nouveaux modèles vivent dans le temporaire et l’instant.
Dans ce cours, nous verrons ce qu’est l’entreprise, ses buts, la diversité des entreprises et
comment fonctionnent les entreprises à partir de notions fondamentales telles que la structure,
la gestion, le pouvoir et la décision.

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CHAPITRE I : L’ENTREPRISE
L’entreprise est un agent économique, combinant des facteurs de production (capitaux, travail)
en vu de produire des biens et des services sur un marché pour satisfaire les besoins d’autres
agents économiques.
La gestion a pour objet de base l’entreprise. Par conséquent, pour bien comprendre la gestion
et sa logique, il faut essayer tout d’abord de connaître cette entreprise.
Ce présent chapitre s’articule autour de la definition et la classification de l’entreprise.
I. DEFINITION DE L’ENTREPRISE
1. Définition
Une entreprise est un groupement humain hiérarchisé qui met en œuvre des moyens
intellectuels, physiques et financiers pour produire former, distribuer les richesses
conformément à des buts définis pour réaliser un profit.
En plus de réaliser un profit, l’entreprise a pour objectif de répondre aux questions
fondamentales importantes de l’économie :
- Que produire ?
Quels sont les besoins du marché afin de les satisfaire ?
- Pour qui produire ?
Quelle est la catégorie des consommateurs ayant exprimé le besoin ?
- Comment produire ?
Quelles matières employer, quelles techniques, quels investissements, quelles personnes.
On peut dire que l’entreprise est une unité de production de biens et de services.
…Mais c’est aussi une unité de répartition des richesses :
- Pour fabriquer des biens et des services, l’entreprise doit combiner différents facteurs de
production.
Le but de l’entreprise est d’atteindre l’efficacité maximale afin de minimiser les coûts et de
réaliser des profits. Pour cela elle recherche la meilleure combinaison possible des facteurs de
production.
- L’entreprise en tant qu’unité de répartition des richesses.
Les richesses créées – encore appelées "valeurs ajoutées" – servent par la suite à rémunérer
l’ensemble des agents économiques ayant participé à l’activité de production de l’entreprise
2. Les modes d’analyse de l’entreprise
a) Entreprise, unité de production de biens et services et de la valeur
La mission première de l’Entreprise, c’est la production de biens et services vendus sur le
marché. Cette production est réalisée à partir de la combinaison des facteurs de production
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(Travail : homme ; Capital : matériel technique et financier ; Terre : ressource naturelle).
L’Entreprise crée ainsi de la valeur ajoutée (VA) par la transformation des inputs en outputs.

VA= PRODUCTION – CONSOMMATION INTERMEDIAIRE

Valeur Ajoutée : elle mesure la création de richesse par l’entreprise et sa contribution


additionnelle à l’activité de production globale.

b)Entreprise, unité de répartition de la valeur


L’Entreprise est distributrice de revenus. Elle répartit ainsi la richesse qu’elle crée grâce au
partage de la valeur ajoutée. La valeur ajoutée est donc répartie de la façon suivante :

- Les salaires versés aux travailleurs


- Les dividendes versés aux actionnaires
- Les remboursements de prêts accordés par les institutions financières .
- Le paiement des impôts à l’Etat
- des cotisations sociales aux organismes sociaux.
- Autofinancement à travers les réserves (part de la VA que l’entreprise affecte à son
propre développement).
c)Entreprise, organisation sociale
L’entreprise est un lieu où se rencontrent des acteurs. Ces hommes et ses femmes impliqués
dans l’entreprise sont porteurs de compétences diverses, de savoir faire. Cependant ces
individus ont des aspirations et des besoins qu’ils cherchent à satisfaire. L’Entreprise doit donc
répondre aux aspirations de ses membres par une politique sociale (améliorer les conditions
de travail pour augmenter la productivité) par la mise en place de procédure de coordination
de coopération et de communication et en tant que cellule sociale, l’Entreprise joue un rôle
important dans l’éducation du consommateur en lui donnant par l’intermédiaire de la publicité,
de bonnes ou mauvaises habitudes.

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d)Entreprise, centre de décision
L’Entreprise est dirigée par un centre de décision supérieur (sommet de la hiérarchie).celui-ci
fixe les objectifs et mobilise les moyens pour la réalisation des objectifs à travers un ensemble
de décisions :
Décisions stratégiques : ce sont des décisions prise au niveau le plus élevé dans la hiérarchie.
C’est une décision de long terme et porte sur les objectifs généraux et globaux de l’entreprise.
Elles sont prises au sommet de l’entreprise par les dirigeants de l’entreprise et engage l’avenir
de l’entreprise.
Décisions tactiques : ce sont des décisions qui servent à organiser les moyens nécessaires à
court et moyen terme pour mettre en œuvre les décisions stratégiques
Décisions opérationnelles : ce sont des décisions de gestion courante, elles sont nombreuses
et sont prises à la base par des ouvriers spécialisés.
II . LA TYPOLOGIE DES ENTREPRISES
Il existe une infinité d’entreprise, chacune d’elles constitue une réalité qui la distingue des
autres. Cependant des traits communs permettent de regrouper les entreprises en catégories
homogènes au regard de critères dont nous retiendrons deux :
- Le critère économique
- Le critère juridique
1. Classification éconmique des entreprises
Cette classification s’effectuera autour des critères de dimension (taille) et du domaine
d’activité.
a) Classification selon le critère de dimension
La dimension est un critère fondamental, car elle définit la puissance financière et
éventuellement politique de l’entreprise.
La dimension peut donc être appréhendée par 4 critères :
 Le chiffre d’affaires : il permet de classer les entreprises selon la valeur totale vendue.
CA= quantité de Biens et Services vendus × prix unitaire HT
 La valeur ajoutée : elle permet le classement des entreprises selon leur contribution
propre à l’activité productive. Elle permet également d’apprécier la productivité des
entreprises.
 Les Capitaux propres : ils permettent de connaître la surface financière de l’entreprise
et donc sa puissance financière.

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 L’effectif des Employés : c’est le nombre d’employés en permanence dans l’entreprise.
Ce critère associé à celui du chiffre d’affaire sont généralement retenus en côte d’ivoire
pour la classification des entreprises en Micro, Petites, Moyennes, PME, et Grandes
entreprises.
 Classification des entreprises selon l’effectif et le chiffre d’affaire

Effectif Salariés Chiffre d’affaire


(HT en million de FCFA)

Micro Entreprises Moins de 10 ≤ 30


Petites Entreprises Moins de 50 >30 et≤ 150
Moyennes Entreprises Moins de 200 >150 et≤1Milliard

PME Moins de 200 ≤ 1Milliard


Grandes Entreprises Plus de 200 >1Milliard

b) Classification selon le domaine d’activité


On distingue plusieurs subdivisions : la nature d’activité et le secteur d’activité.
b.1)La nature d’activité
Ce critère permet de classer les entreprises en six catégories selon les opérations qu’elles
effectuent.
 Les entreprises agricoles : elles réalisent des opérations dans lesquelles interviennent
nécessairement les ressources naturelles agricoles (SAPH ; PALMCI ; IVOIRE
COTON …).
Les entreprises industrielles : elles réalisent la transformation de la matière (1ère agricole,
énergétique) (UNILEVER CI ; SIR …).
 Les entreprises Commerciales ou de distribution : elles réalisent des opérations de
distribution des biens (SUPER MARCHE, SOCOCE, CASH CENTER…).
 Les entreprises prestataires de services : elles fournissent des services de production
(à l’égard des entreprises) et des services de consommation (à l’égard des
consommateurs et des particuliers (transport, les restaurants, agences de publicité(RTI))
en un mot, ces entreprises fournissent des biens immatériels.
 Les établissements de crédit : ils réalisent des opérations de banque (crédit à
l’économie, opération de change, collecte l’épargne des particuliers)

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 Les entreprises d’assurance : elles réalisent des opérations de production de services
et de redistribution de revenus (perçoivent des primes en échange desquelles, elles
s’engagent à garantir le versement d’indemnité en cas de réalisation de catastrophe.)
b.2) les secteurs d’activité
Le classement par secteur d’activité met l’accent sur la même activité principale des
entreprises. On distingue :
 Le secteur primaire : il regroupe les entreprises dont les activités sont liées à
l’exploitation du milieu naturel et aboutissant à la mise à disposition de matières
premières.il se caractérise par l’agriculture, la pêche, l’élevage, les mines.(SAPH,
PALMCI, IVOIRE COTON…)
 Le secteur secondaire : il rassemble les entreprises qui réalisent la transformation de
matières premières en biens de production ou en biens de consommation ; notamment
les industries. Exemple : SITAB, NESTLE, UNILEVER CI, TEXACO
 Le secteur tertiaire : il regroupe les entreprises de services et de distribution
(commerce, transport, administration, banque, assurance, professions libérales etc.…)
Exemple : UTB , SOCOCE, SGCI, BICICI
 Le secteur quaternaire : il rassemble les entreprises qui sont en relation avec
l’information, la communication (MTN, ORANGE, RTI) l’informatique (AROBAS
TELECOM) ; la presse ; la radio ; la télévision ; les loisirs ; la recherche ;
l’enseignement…
b.3)La branche d’activité
C’est un ensemble d’entreprises ou d’unités de production fabricant la même catégorie de
produits.
NB : les entreprises d’une branche ont en commun l’utilisation des mêmes matières premières
et de la même technique de production.une entreprise peut appartenir à plusieurs branches.
b.4)La filière d’activité
C’est un enchaînement ordonné d’activités intervenant aux différentes étapes de la production
d’une famille de produits et qui aboutit à la mise à disposition sur le marché d’un produit de
consommation finale.

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2 .Classification juridique des entreprises
Traditionnellement, on distingue 3 grandes catégories d’entreprises selon qu’elles
appartiennent au secteur privé, au secteur public et au secteur de l’économie sociale.
a)Les entreprises du secteur privé
C’est l’ensemble des entreprises dont les propriétaires sont des personnes physiques ou
morales privées. Elles regroupent les entreprises individuelles, les entreprises unipersonnelles
à responsabilité limitée et les entreprises sociétaires.
a.1)Les Entreprises privées individuelles
Ces entreprises se caractérisent par le fait qu’une personne réalise simultanément l’apport de
capitaux, la fonction de direction et la réalisation du travail.
De même le patrimoine de l’entreprise se confond avec celui de l’entrepreneur, à telle enseigne
que si le propriétaire d’une telle entreprise contracte des dettes, il est personnellement tenu de
les rembourser sur ses biens personnels. Ces entreprises se rencontrent principalement dans
l’agriculture, l’artisanat, le commerce et les services aux particuliers (entretien,
réparation…)
Ces entreprises ont du mal à se développer, car elles manquent généralement de capitaux
(recours à la forme sociétaire est nécessaire) de compétences dans les diverses fonctions
nécessaires à la marche correcte d’une entreprise (recours à un personnel qualifié).
a.2)Les Entreprises Unipersonnelles à Responsabilité limitée(EURL)
Elles présentent des caractéristiques essentielles.
- Le patrimoine personnel de l’entrepreneur est séparé de celui de l’entreprise.
- Sa responsabilité est limitée à son apport.
a.3)Les Entreprises privées sociétaires
Elles se caractérisent par un contrat entre plusieurs personnes qui mettent en commun leurs
biens en vue de partager dans le cadre de leurs activités, les bénéfices qui pourraient en résulter.
Ces sociétés bénéficient de la personnalité morale (sujet de droit et d’obligation). Elles peuvent
prendre les formes suivantes :
a.3.1)Les sociétés de personnes
Elles sont créées par plusieurs personnes qui se font mutuellement confiance et sont
solidairement et indéfiniment responsables des dettes de l’entreprise .on distingue deux
catégories de société de personnes : la SNC et la SCS.
*la SNC (Société en Nom Collectif)
C’est une société constituée d’au moins deux associés qui doivent être majeurs. Les associés
sont commerçants et ont une responsabilité illimitée. Le capital de la SNC est divisé en parts
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sociales qui sont incessibles. Le nom de la société ou la raison sociale est précédé ou suivi des
sigles SNC.
*la SCS (Société en Commandite Simple)
Dans ce type de société on distingue deux types de sociétaires : les commandités et les
commanditaires.
- les commandités : ils sont commerçants, majeurs, responsables de façon illimitée sur
l’ensemble des biens de l’entreprise .Ils gèrent l’entreprise.
- les commanditaires : ils ne sont pas commerçants. En cas de faillite, ils ne sont
responsables que dans la limite de leurs apports. Leur responsabilité est donc limitée.
Ils ne gèrent pas l’entreprise mais exercent un contrôle financier. Ils apportent tout ou
partie du capital et reçoivent une part sur les résultats en fonction de leurs apports.
Le nom de la société dot être suivi ou précédé des sigles SCS.
a.3.2)Les sociétés de capitaux
Elles sont constituées d’associés appelés actionnaires qui mettent en commun des capitaux
matérialisés par des titres appelés actions. La principale forme de société des capitaux est la
SA.
*la SA (Société Anonyme)
C’est une société dans laquelle les associés ne se connaissent pas absolument. Elle peut être
constituée de un ou plusieurs associés, qui ne sont responsables des dettes de la société que
dans la limite de leurs apports. Les associés ne sont pas commerçants. Le capital est divisé en
titres appelés actions. Le capital doit être supérieur ou égale à 10 millions. Les actions sont
cessibles. La gestion de la SA est confiée à un conseil d’administration, S’il n’ya pas
d’actionnaire majoritaire ou à un administrateur général appelé PDG, s’il est l’actionnaire
majoritaire. La dénomination doit être précédée ou suivi du sigle SA.
a.3.3)Les sociétés intermédiaires (mixtes ; hybrides)
Elles présentent à la fois des caractéristiques des sociétés de personnes et des sociétés de
capitaux. La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports. Elles sont
constituées par une ou plusieurs personnes. Les associés ne sont pas commerçants, et leur
responsabilité est limitée à leurs apports. Les titres remis aux associés sont des parts sociales
qui ne peuvent être cédées qu’avec le consentement majoritaire des autres associés (ce qui
évite l’entrée de 1/3 inconnus dans la société). Le capital doit être supérieur ou égale à
1million. Elles sont gérées par une ou plusieurs personnes désignées par les associés.
la dénomination est précédée ou suivi du sigle SARL ou SARLU La SARLU (Société A
Responsabilité Limitée Unipersonnelle) constitue la société hybride par excellence.
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b) Les Entreprises du secteur public
Elles comprennent les entreprises publiques et les entreprises semi-publiques
b.1)les entreprises publiques
Ce sont des entreprises dont les capitaux sont entièrement fournis par l’Etat ou d’autres
collectivités publiques et assument seuls les responsabilités de la gestion.
b.1.1)Classification des entreprises publiques
On distingue :
 Les régies
Ce sont des services administratifs qui assurent une activité de production et de prestation de
service.
Exemple : Impôt, Trésor, douane
Elles n’ont pas de personnalité distincte de celle de l’Etat. De ce fait, elles ne sont pas
soumises aux contraintes des autres exploitations du secteur public ou semi- public telle
que la fiscalité. Elles n’ont pas de budget autonome mais des budgets annexés au budget
de l’état.
 Les établissements publics nationaux :
Leur objectif est de satisfaire des besoins collectifs. Il en existe deux (02) sortes :
 Les EPA (Etablissements Publics Administratifs, sociaux, culturels et
environnementaux, )
 Les EPIC (Etablissements publics industriels et commerciaux).
- Les EPA sont devenus depuis le 6 novembre 2019 après le conseil des ministres les
Etablissements Publics Administratifs, sociaux, culturels et environnementaux. Cette entité
prend en compte les caractères spécifiques de la mission du service public exécuté et vise à
être en cohérence avec la législation nationale sur les EPN avec l’évolution actuelle du cadre
de gestion des finances publiques au sein de l’espace UEMOA. Les EPA sont des
établissements dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière et qui offrent des
services gratuits ou à coût modéré.
Exemples : ENA, Université AO, INFAS, CIAPOL (centre ivoirien anti pollution) …
- EPIC : Ce sont des établissements dotés de la personnalité morale et l’autonomie financière
qui se rémunèrent sur leurs usagers. Ce sont des établissements qui ont une autonomie de
gestion et qui sont chargés d’orienter l’Etat par rapport à un secteur d’activité donnée
Exemples : les CHU, ONECI (Office National de l’Etat Civil et de l’Identification),
AGEFOP…

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 Les sociétés d’Etat
Ce sont les sociétés dont le capital est entièrement la propriété de l’Etat. Elles fonctionnent
selon les règles du droit commercial. Le gouvernement nomme les présidents des conseils
d’administration et les directeurs. Exemples : SODEFOR, BNETD, BNI, SODEXAM, FER,
PAA.
 les entreprises nationalisées
Ce sont des Entreprises privées à l’origine mais dont la propriété et la gestion ont été
transférées à l’Etat. Ces cas sont rares de nos jours compte tenu de la politique économique
des pays qui plus optés pour un système capitaliste.
c)Les sociétés d’économie mixte ou société à participation financière de l’Etat.
Les sociétés d’économies mixtes sont des entreprises dont le capital appartient à la fois à des
personnes publiques et des personnes privées. Les uns et les autres partagent la responsabilité
de la gestion de l’entreprise. On distingue :
c.1)Les sociétés à participation financière publique majoritaire.
Ce sont des sociétés dans lesquels l’Etat et les collectivités locales détiennent la majorité du
capital. Exemple : CIDT, RTI, LONACI, SOTRA…
c.2)Les sociétés à participation financière publique avec minorité de
blocage.
Dans ces sociétés l’Etat détient moins de 50% du capital mais peu bloquer les décisions du
conseil d’administration si elles ne sont pas conformes à sa vision économique et sociale.
Exemples : EDIPRESSE, SUCRIVOIRE, SIR, CNRA…
c.3)Les sociétés à participation financières publique minoritaire.
L’Etat a moins de 50% du capital et ne peut influencer les décisions du conseil
d’administration. Exemples : PALMAFRIQUE, SUCAF-CI, SITARAIL, CEDA….
d)Les concessions
Les concessions : c’est le fait pour l’autorité publique de mandater des entreprises privées de
financer et de gérer puis d’exploiter le service. L’entreprise privée se rémunère directement au
près des usagers. Une fois la construction effectuée et la durée du contrat expiré, l’entreprise
privée remet gratuitement les équipements réalisés à la disposition de l’autorité publique
Exemple : la construction du troisième pont HKB
e)Les entreprises de l’économie sociale
Les entreprises de ce secteur ont la forme de mutuelles d’associations, ou de coopératives.
Elles sont fondées sur des valeurs comme la solidarité, les rapports sociaux et non la recherche
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exclusive de profits. Ces entreprises cherchent à satisfaire le bien être de leurs membres et
cela à un meilleur prix. Elles sont administrées par des mandataires, nommés administrateurs,
ou gérant (élus à l’assemblée générale).Les associés disposent d’un même pouvoir dans les
assemblées indépendamment du nombre de parts sociales. Ces dernières n’étant librement
cessibles.
APPLICATION
Exploitation de tableaux de chiffres
Exploitez les tableaux suivants à partir des questions ci-dessous.
1. Quels sont les principaux secteurs présents dans les deux classements ?
2. Quelles entreprises sont présentes dans les deux classements ?
3. Comment le critère retenu influence-t-il le classement des entreprises ?
Les 10 premières entreprises Ivoiriennes suivant leur effectif
Rang Société Secteur Effectif
1 CARREFOUR Hypermarchés 325 575
2 LA POSTE CI Services 302 221
3 SONEC Services 290 000
4 GOLF Hôtellerie 286 000
5 UTB Transports 216 605
6 CELPAID Services 215 376
7 ORANGE CI Télécoms 188 866
8 CODITRANS Services 180 000
9 SOTRA Automobiles 172 500
10 BERNABE Matériaux de construction 168 174

Les 10 premières entreprises Ivoiriennes suivant leur chiffre d’affaires


Rang Société Secteur Chiffre d’affaires
(en milliers
d’euros)
1 PETROCI Pétrole 114 557 000
2 SUNU Assurances 79 971 000
3 CARREFOUR Hypermarchés 64 802 000
4 SOTRA Automobiles 44 181 000
5 SONEC Services 41 797 600
6 RENAULT Automobiles 40 175 000
7 CODITRANS Services 34 600 000
8 VIVO ENERGIE Energie 34 424 055
9 ORANGE CI Télécoms 33 674 000
10 ELAN Distribution 33 000 000

D’après GCEA, N° 01-65, septembre 2022

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CHAPITRE II : L’ENVIRONNEMENT DE L’ENTREPRISE
L’entreprise ne vit pas en autarcie (isolée), son existence est conditionnée par ses liens et
relations avec le milieu dans lequel s’insère son activité. Par définition l’environnement est
l’ensemble des facteurs sociologiques, économiques, juridiques, techniques qui entourent
l’entreprise et qui ont un effet sur celle-ci.
Généralement les caractéristiques de l’entreprise sont étroitement liées à son environnement.
Connaître l’entreprise, c’est donc aussi comprendre l’environnement dans lequel elle évolue, il
s’agit principalement de distinguer entre le macro-environnement, le méso-environnement et le
micro-environnement.
I. GENERALITES SUR L’ENVIRONNEMENT DE L’ENTREPRISE
1. Définition

L’entreprise est un système ouvert ; elle entretient des relations constantes avec son
environnement. Celui-ci est constitué de tous les éléments extérieurs à l’entreprise qui ont une
influence sur elle. Traditionnellement, on distingue :
- un Macro-Environnement : c’est un environnement général de l’entreprise qui intègre les
aspects, sociologiques, économiques, juridiques, techniques… tant nationaux
qu’internationaux.
- un Micro-Environnement : c’est un environnement spécifique de l’entreprise constitué de ses
clients, ses fournisseurs, ses sous-traitants, ses concurrents…
L’environnement est constitué de l’ensemble des forces extérieures à l’entreprise qui
agissent et réagissent au profit ou à l’encontre de l’entreprise.

Démographie Social Technologie

Clients

Economie Entreprise Culture

Droit concurrents Four/s politique

Sociologie Relations internationales

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L’entreprise agit également sur son environnement d’une façon positive (création
d’emplois…) ou négative (pollution).
2. Relations entre l’entreprise et son environnement
a. L’entreprise doit s’adapter à son environnement
Les différentes composantes de l’environnement des entreprises évoluent : la concurrence se
mondialise, la demande des consommateurs change rapidement, les technologies, les sciences
progressent, les événements politiques et économiques s’enchaînent et la réglementation se
modifie.
Les entreprises se doivent d’adapter leur stratégie en fonction de l’évolution des composantes
de l’environnement. Elles identifient les menaces que les évolutions de l’environnement font
peser sur elles, mais aussi les opportunités qui peuvent en naître. Les entreprises ne peuvent
pas rester passives face à ces évolutions.

Exemple :

L’augmentation du prix du pétrole (modification de l’environnement économique) est une


menace pour de nombreuses entreprises, notamment dans le transport aérien ou l’automobile.
Toutefois, cette évolution de l’environnement peut être perçue comme une opportunité pour
d’autres. Ainsi, partant de ce constat, Toyota a développé une voiture hybride (Prius). La
demande pour cette voiture dépasse largement l’offre et permet à Toyota de gagner des parts
de marché. Cette entreprise a donc transformé une contrainte en opportunité.
Toutefois les entreprises ne font pas que subir leur environnement, elles peuvent également
l’influencer.
b. L’entreprise a une influence sur l’environnement
Par sa stratégie, par son activité, par ses produits, l’entreprise modifie son environnement, de
façon positive ou négative.
Par exemple, une entreprise par sa présence dans une zone géographique donnée a des
influences positives sur l’environnement : création d’emplois, formation des salariés, diffusion
de technologies…Lorsqu’elle innove, l’entreprise peut modifier ou créer des habitudes
nouvelles de consommation (téléphonie mobile, restauration rapide, Internet…).
Toutefois une entreprise peut avoir des influences plus négatives sur son environnement :
pollution, dégradation des paysages (conséquences négatives sur l’environnement
écologique), licenciements massifs (conséquences négatives sur l’environnement économique
et social)…

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II. L’ENTREPRISE DANS SON ENVIRONNEMENT

1. L’entreprise dans l’économie


Les caractéristiques du système économique dans lequel l’entreprise est située vont
profondément influencer cette dernière. L’entreprise ne peut être isolée du régime économique
dans lequel elle baigne. Pour simplifier on oppose les nations économiques selon le régime de
la propriété (libérale ou collectiviste) et selon le niveau de développement.

a. L’entreprise en économie libérale se caractérise par :

- la propriété privée des moyens de production.


- la liberté d’entreprise : chacun est libre de créer une entreprise
- la recherche du profit individuel.
- l’existence d’un marché où le prix est le mécanisme fondamental de l’activité économique.
- la concurrence.
b. L’entreprise en économie socialiste se caractérise par :
- la primauté de l’intérêt collectif : l’individuel est subordonné au général.
- la propriété collective des moyens de production. Les moyens de production sont la propriété
de tous.
- l’Etat dirige l’économie, le marché n’existe pas et le niveau des échanges, les prix et les
revenus sont fixés par l’Etat.
- la planification autoritaire : l’administration définit les niveaux de tous les équilibres.

2. L’entreprise et le social
Pendant longtemps, le facteur travail a été considéré par les entreprises comme un facteur de
production comme les autres. Au début du 20ème siècle, Taylor un auteur classique du
management, considère que l’individu est sensé réagir comme une mécanique simple qui
calque ses efforts sur les stimulants qui lui sont proposés et les sanctions qui le frappent.
Sous l’impulsion des travaux de Mayo, il apparaît, que l’individu n’est pas qu’une simple
mécanique, des éléments psychosociologiques l’animent. La performance de l’ouvrier dépend,
il est vrai de diverses conditions matérielles, mais tout autant sinon davantage de facteurs
d’ambiance.
La prise en compte de la dimension sociale de l’entreprise conduit plusieurs entreprises,
voulant être performantes, à mettre en place une gestion des ressources humaines.

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L’homme constitue ainsi la principale richesse des entreprises modernes. L’ensemble des
actions menées par l’entreprise en faveur de son capital humain, traduit une situation sociale
dans l’entreprise qui apparaît à travers la lecture du bilan social. Celui-ci récapitule en un
document unique les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation de
l’entreprise dans le domaine social.

3. L’entreprise et les capitaux


Pour exercer son activité, l’entreprise a besoin en plus du facteur "travail", du facteur "capital"
qui lui sera utile pour le financement de son activité.
Les sources de financement peuvent être nombreuses :
- ils peuvent provenir des associés sous forme d’apports en nature ou en espèces pour la
constitution de la société ou en cas d’augmentation du capital.
- les emprunts obligataires : la dette obligataire ressort du long terme. Sa durée de vie est
comprise entre 8 et 15 ans.
- les crédits bancaires : ces crédits peuvent être à moyen et long terme pour le financement des
investissements réalisés par l’entreprise, comme ils peuvent être à court terme, de quelques
jours à quelques mois pour assurer à tout moment le maintien de la solvabilité de l’entreprise.
- le crédit-bail ou "leasing" qui a pour objet le financement d’investissements mobiliers ou
immobiliers de l’entreprise puisque sa caractéristique fondamentale est la mise à la disposition
de l’entreprise d’équipements dans le cadre d’un contrat de longue durée qui prévoit le
versement régulier de loyers. L’entreprise n’a pas donc la propriété du bien investi bien quelle
en ait l’usage.
- la bourse ou marché financier dont la fonction essentielle est de constituer une source de
financement pour les émetteurs de titres. Deux grands types d’instruments, les actions et les
obligations, sont utilisés afin de mobiliser l’épargne des investisseurs.

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CHAPITRE III : LA GESTION ET SES PRINCIPALES APPROCHES
Dans toute organisation il y’a des individus qui se regrougent autour d’objectifs communs,
détiennent des ressources, pour les exploiter et les organiser de la meilleure façon possible et
agissent comme des catalyseurs auprès de personnes qui effectuent plusieurs tâches. Ces
individus sont les gestionnaires, dont l'analyse de leurs rôles,leurs compétences et énumeration
des principales approches de la gestion font l’objet de ce chapitre.
I.DEFINITION,NATURE ET PROCESSUS DE LA GESTION
1.Définition de la gestion
D’une manière générale, la gestion peut être définie comme la manière d’organiser et de
conduire une activité, un groupe ou une entité quelconque.
Une seconde définition plus rationnelle et applicable à l’entreprise, considère la gestion
comme étant un processus spécifique qui consiste en activités de planification, d’organisation,
de direction et de contrôle dans le but d’atteindre des objectifs déjà définis, et ceci grâce à
l’emploi d’êtres humains et à la mise en œuvre d’autres ressources.

 Ressources Objectifs : Le processus de


physiques gestion :
 Rentabilité
 Planification

 Ressources
financières  Profits  Organisation

 Direction
 Ressources  Augmentation
financières de la notoriété
 Contrôle
 Survie de
l’entreprise

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2.Nature de la gestion : Science ou art ?

2.1.La gestion en tant que science


La gestion est une science dans la mesure où elle présente et utilise des concepts biens définis
et des théories développées à partir d’hypothèses, d’expériences et d’analyses.
2.2.La gestion en tant qu’art
Pour réussir dans son métier, un gestionnaire doit utiliser son expérience, ses connaissances,
ses observations personnelles et ses intuitions, donc il est considéré comme un artiste lorsqu’il
utilise efficacement ses aptitudes personnelles et ses qualités humaines dans la gestion présente
l’aspect art et l’aspect science au même temps, puisque les deux se complètent.
3.Processus de la gestion
L’entreprise dispose de ressources qui sont principalement : les matières premières, le matériel,
les moyens humains et financiers.
Legestionnaire doit faire les différentes prévisions pour les différentes utilisations de ces
ressources, c’est ce qu’on appelle la planification, il doit distribuer les tâches, ce qui correspond
à l’organisation, assurer le suivi via la direction et s’assurer de la bonne application des
directives à l’aide du contrôle.
3.1La planification
La planification est un processus par lequel un gestionnaire décide des objectifs et choisit les
personnes qui vont contribuer à leur atteinte, elle permet :
 L’étude des forces et des faiblesses de l’entreprise.
 Déterminer les chances de succès et les risques d’échec en tenant compte de
l’environnement externe de l’entreprise (environnement éconmique, social,
technologique, éthique et légal).
 Déterminer les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.
3.2L’organisation
L’organisation consiste à assigner une tâche à chaque membre afin qu’il contribue à la
réalisation des plans d’action. Elle consiste aussi à former des équipes et de coordonner les
tâches et les activités au niveau de ces équipes, et enfin créer les liens organisationnels
nécessaires afin d’atteindre les objectifs déjà fixés.
3.3La direction
Dans l’exercice de cette fonction le dirigeant communique avec tous ceux qui participent à
l’atteinte des objectifs visés. Un dirigeant est appelé principalement à :
 Diriger, motiver et encourager ses subordonés.

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 Les entraîner, les guider, et même les pénaliser si c’est nécessaire.
3.4Le contrôle
Il s’agit d’évaluer le rendement des activités à tous les niveaux de l’organisation et, au besoin,
à procéder aux corrections nécessaires pour atteindre les objectifs et parvenir à la réalisation
des plans élaborer antérieurement.
4.Les rôles du manager
Mintzberg a identifié dix principaux rôles du gestionnaire qu’il les a classé en trois catégories :
Catégories Les rôles du manager Analyse des rôles
Rôles Cadre symbole Il représente l’entreprise à travers les fonctions et les tâches
interpersonnels officielles qu’il exécute (accueil des clients importants).
Leader Il joue le rôle d’un leader grâce à sa capacité à montrer
l’autorité et le pouvoir.
Agent de liason Il joue le rôle de l’agent de liaison entre l’intérieur et
l’extérieur de l’entreprise.
Rôles liés à Observateur actif Il observe activement les faits et collecte des informations
l’information interne et externe à l’entreprise.
Diffuseur d’informations Il diffuse les informations au sein de l’entreprise et partage
les données collectées à ses collaborateurs.
Porte-parole Il est le porte-parole puisqu’il transmet les informations
officielles à des personnes externes.
Rôles Entrepreneur Il identifie et développe de nouveaux gisements de création
décisionnels de valeur.
Régulateur Il y’a des décisions qui peuvent engendrer des conséquences
mal évaluées, dans ce cas le dirigeant doit intervenir pour en
moduler les effets, il joue donc le rôle d’un régulateur.
Répartiteur de ressources Il définit et optimise les moyens pour atteindre les objectifs
qui vous sont assignés. Il fait des choix en terme de
personnel, également responsable de la ressource temps à
travers notamment l’organisation du travail.
Négociateur La négociation tient un rôle important dans votre activité.
Que ce soit avec votre équipe, vos collaborateurs, vos
collègues des autres services, vos supérieurs hiérarchiques.

5.Les compétences d’un manager


Les gestionnaires sont doués de certaines qualités et aptitudes, ces compétences dont ils ont
besoin varient dans une large mesure selon leurs fonctions, leurs responsabilités et leurs
positions hiérarchiques.

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 Les compétences techniques
Elles sont nécessaires pour exécuter des tâches spécialisées et précises, surtout à l’échelon
hiérarchique inférieur. Pour les cadres supérieurs ils n’ont pas besoin d’acquérir des
connaissances très poussées en de tels aspects techniques.
 Les compétences conceptuelles
Elles dénotent la capacité d’imaginer, de réfléchir et de penser à l’avenir de l’entreprise.
 Les compétences liées aux relations interpersonnelles
Elles reflètent la capacité de former des équipes, de stimuler les membres de l’organisation et
de fournir la motivation nécessaire. Les gestionnaires doivent bien maîtriser l’art de la
communication avec les partenaires internes et externes de l’entreprise.
Les compétences d’un gestionnaire selon sa position hiérarchique
Compétences Compétences Compétences
Conceptuelles techniques interpersonnelles
Sommet +++ + ++
Cadres intermédiaires ++ ++ ++
Cadres de maîtrise + +++ ++

+ : très peu, ++ : assez, +++ : beaucoup

II.LES PRINCIPALES APPROCHES EN GESTION


Les théories des organisations permettent d’une part d’expliquer la manière dont sont
organisées les décisions et les relations sociales au sein de l’entreprise, et d’autre part de
comprendre le vécu de cette dernière pour pouvoir par la suite prévoir son évolution et son
avenir. Ces théories émanent de plusieurs écoles de pensées, telles que :
L’école classique, l’école néoclassique du management.
1.L’école classique
Elle est liée à la révolution industrielle du XIXe siècle, poursuivie au XXe siècle et qui eut des
répercussions sur l’évolution des techniques de production. Trois auteurs ont marqué cette
école (Taylor, Fayol et Weber).
a)Frederick Winslow Taylor (1856-1915)
 Les principaux apports
- Il a introduit la notion de rationalisation du travail qui a pour but l’élimination des
mouvements inutiles et les temps morts c’est-à-dire le gaspillage afin d’établir des
standards de production raisonnables.
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- Il a proposé aux entreprises ce qu’il a appelé « l’Organisation Scientifique du
Travail » (OST), et a donné aux dirigeants les moyens d’organiser dans le détail
les postes et les gestes productifs.
Dans le cadre de l’OST Taylor a suggéré 4 principes fondamentaux :
 La nécessité de décomposer les tâches en opérations élémentaires et simples.
 La sélection scientifique, la formation et l’entraînement des ouvriers aux méthodes
scientifiques de travail.
 L’importance de la coopération étroite entre la direction et les ouvriers puisque c’est la
direction qui prépare les tâches exécutées par les ouvriers.
 La conception des tâches doit être faite par les cadres, alors que leur exécution par les
salariés de base.
 Principaux critiques
- L’homme est considéré comme auxiliaire des machines, comme instrument de
production, il n’a pour rôle que d’exécuter les ordres et d’effectuer un travail
monotone, répétitif et routinier, ce qui lui constitue une source de stress et de
fatigue.
- Taylor ne donne aucun intérêt aux différents besoins de l’Homme, il limite sa
motivation au salaire.
b)Henry Fayol (1841-1925)
 Principaux apports
- Le Fayolisme est constitué par un ensemble de principes, de règles et de procédés
qui ont pour but de faciliter l’administration des entreprises et d’en augmenter le
rendement. Fayol a dégagé six fonctions essentielles : technique,
commerciale,financière, de sécurité, comptabilité et administration.
- Fayol a donné une importance majeure à la fonction administrative qui consiste à
prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler. Il a montré que cette
fonction devient efficace si on applique les 14 principes suivants : la division,
l’autorité et la responsabilité, la discipline, l’unité de commandement, l’unité de
direction, la subordination de l’intérêt individuel à l’intérêt général, la rémunération
équitable, la centralisation, la hiérarchie, l’ordre, l’équité, la stabilité du personnel,
l’initiative et l’union du personnel.
 Principaux critiques

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L’organisation est considérée comme un élément isolé de son environnement, elle n’exerce
aucune influence sur lui.
c)Max Weber (1864-1920)
 Principaux apports
- Il a développé le modèle bureaucratique ainsi que les fondements de l’autorité.
- L’anlyse de weber est fondée sur la question de savoir ce qui détermine
l’obéissance, pour analyser ceci, il distingue trois modèles d’autorité :
 Le modèle d’organisation traditionnelle où l’autorité est fondée sur les
usages.
 Le modèle charismatique fondé sur les qualités personnelles des dirigeants.
 Le modèle d’organisation rationnelle légale ou ce qu’on appelle
« bureaucratie » et où l’autorité est légitimée par l’existence de critères
objectifs et l’exercice du pouvoir est encadré par l’existence de règles
écrites.
 Principaux critiques
La bureaucratie est utilisée pour désigner les aspects négatifs de l’application des règles
objectives dans le fonctionnement de l’entreprise, en effet la multiplication des règles :
- Rend les procédures très lourses.
- Paralyse l’initiative.
- Favorise l’irresponsabilité.
2.L’école des relations humaines
L’école des relations humaines a pour origine les expériences réalisées dans les années 1920
par Elton Mayo et son équipe. Elles montrent que la motivation des individus et l’efficacité
des organisations dépend de la capacité de celles-ci à prendre en compte les besoins de
l’Homme au travail. Plusieurs autres auteurs ont participé activement à l’évolution de cette
école de pensée, tels que : Rensis Likert, A.H.Maslow, Douglas Mac Grégor, Frédéric
Herzberg.
3.L’école néoclassique de management
Ce courant se situe dans la continuation des classiques, mais en intégrant les acquis des
courants postérieurs . Les auteurs de ce courant de pensé sont : Alfred P.Sloan, Peter
F.Drucker, Octave Gélinier et Shigéo Shingo.

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4.Les approches contingentes des organisations
Théoriquement on définit la contingence comme étant le caractère de ce qui est contingent,
éventualité, possibilité que quelque chose arrive ou non. En théorie des organisations, on utilise
cette notion pour montrer la prise en compte des variables explicatives sur lesquelles le
manager ne peut exercer aucune influence.
En étudiant les principes de l’école classique et ceux de l’école des relations humaines, on
remarque qu’elles ont négligé la relation de l’entreprise avec son environnement, et elles se
sont plutôt limitées à ce qui se passe à l’intérieur de cette entreprise.
Actuellement, l’environnement devient plus complexe et ses contraintes se multiplient, donc
il est indispensable de considérer l’entreprise comme étant un système ouvert sur son
environnement, parfois elle doit s’y adapter, et parfois elle exerce elle-même une influence sur
lui et le modifie.
5.L’école moderne
Les deux approches les plus répondues dans ce cadre sont l’approche systémique et l’approche
situationnelle.
Selon l’approche systémique, il faut utiliser l’approche globale, c’est-à-dire examiner l’objet
dans l’environnement qui l’entoure en mettant les relations qu’il entretient avec ce dernier et
sur les interactions qui relient les éléments qui le composent.
L’approche situationnelle : cette approche donne beaucoup d’importance à la situation, elle
essaye de montrer comment les différentes parties de l’organisation sont inter reliées et l’une
de l’autre. Ce qui pousse les managers à donner plus d’importance à la situation et aux facteurs
qui ont une influence sur cette situation.

CHAPITRE IV : LES ACTEURS, LE POUVOIR, LA PRISE DE DECISION ET LES


OBJECTIFS
I.LES ACTEURS
Différents groupes d’acteurs sont susceptibles d’intervenir et d’exercer du pouvoir dans le
fonctionnement de l’organisation. Il s’agit, notamment : du sommet stratégique, du centre
opérationnel, de la ligne hiérarchique, des analystes de la technostructure, du support
logistique, du groupe des propriétaires et des associations d’employés et corporations
professionnelles.
1.Le sommet stratégique
Le sommet stratégique a la responsabilité d’ensemble de l’organisation. A ce titre, il a la charge
de la prise de décision stratégique.
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2.Le centre opérationnel
Le centre opérationnel rassemble les acteurs qui réalisent la mission de base de l’organisation :
les opérateurs.
3.La ligne hiérarchique
La ligne hiérarchique regroupe l’ensemble des acteurs situés entre le sommet stratégique et les
opérateurs, dont la fonction traditionnelle consiste à surveiller la bonne exécution des missions
de base et assurer la circulation de l’information entre le haut et le bas de l’organisation.
4.Les analystes de la technostructure
Les analystes de la technostructure ont en charge les différentes formes de standardisation. On
peut ainsi distinguer :
 Les analystes des procédés : qui mettent au point les machines, conçoivent les systèmes
informatiques, élaborent les règlements de travail ;
 Les analystes des résultats : dont les activités concernent la comptabilité, la
planification à long terme ;
 Les analystes des qualifications : qui se chargent des recrutements, de la formation ;
 Les analystes des valeurs : qui s’occupent de la communication interne, des
informations à contenues idéologiques.
5.Le support logistique
Le support logistique est constitué de l’ensemble des acteurs en support indirect à la réalisation
de la mission de base, dont l’appartenance à l’organisation est facultative. En général, le
support logistique peut être externalisé. Toutefois, certaines organisations décident de
l’internaliser.
6.Les propriétaires
Le groupe des propriétaires rassemble tous ceux qui ont en mains la propriété des
organisations, aussi bien dans son sens financier (actionnaires d’une entreprise privée) que
légal (un ministre ayant la responsabilité d’un organisme d’Etat).
Lorsque les propriétaires sont peu nombreux ou en situation dominante, ils se montrent
généralement « interventionnistes » (cas de la propriété familiale ou de la holding possédant
la majorité des actions).
7.Les associations d’employés et corporations professionnelles
Les associations d’employés se rapportent essentiellement aux syndicats. Quant aux
corporations professionnelles, elles ont trait au regroupement de personnels qualifiés en vue

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de la défense et de la valorisation de leur statut (l’ordre des avocats, l’ordre des architectes,
l’ordre des experts comptables).
II.LE POUVOIR ET L’AUTORITE
1.Le pouvoir
De façon classique, le pouvoir se rattache à la capacité d’influence sur autrui. A ce titre, le
pouvoir suppose donc toujours une relation entre acteurs. A cet effet, les acteurs susceptibles
d’exercer le pouvoir dans le cadre des processus de décisions, en organisation, sont au nombre
de sept, à savoir : les opérateurs, le sommet stratégique, la ligne hiérarchique, la
technostructure, le support logistique, les propriétaires, les syndicats et les autres associations
de travailleurs.
Pour exercer le pouvoir, ces acteurs disposent de quatre ressources majeures, à savoir :
l’expertise ; l’information à travers le contrôle de flux d’information ; les ressources
financières ; les règles.
Ainsi, distingue-t-on quatre systèmes d’influence majeurs en organisation, à savoir :
 Le système de contrôle personnel, où le pouvoir est localisé au sein du sommet
stratégique et où la coordination s’opère par supervision directe ;
 Le système des compétences spécialisées, où le pouvoir est détenu par les opérateurs
qualifiés, qui se coordonnent par ajustement mutuel et standardisation des
qualifications ;
 Le système de contrôle bureaucratique qui repose sur les actions de standardisation
menées par les analystes de procédés ou des résultats ;
 Le système de contrôle idéologique qui confère un pouvoir appréciable aux analystes
de l’idéologie, en charge de la standardisation des normes.
Par ailleurs, l’exercice du pouvoir fait partir des attitudes susceptibles d’être adoptées par les
acteurs d’une organisation, à savoir :
 Le loyalisme (loyalty) : la soumission à l’autorité ;
 Le départ pur et simple de l’organisation (exit) ;
 La prise de parole (voice) : la critique de l’autorité ou l’exercice du pouvoir ;
 L’apathie (apathy) : le retrait psychologique.

2.L’autorité et ses sources


Par contraste au pouvoir, l’autorité est un attribut. Plus précisément, il s’agit d’un phénomène
de croyance selon lequel une légitimité est accordée à celui ou celle qui en bénéficie ainsi
qu’aux actions qu’il ou elle entreprend.
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A ce titre, quatre sources de l’autorité sont soulignés, à savoir : l’autorité charismatique,
l’autorité traditionnelle, l’autorité rationnelle-légale, l’autorité scientifique.
L’autorité charismatique découle de la perception qu’un individu possède des dons
exceptionnels, qui lui accordent une sorte de droit naturel de commander.
L’autorité traditionnelle, quant à elle, est basée sur la perpétuation de traditions
immémoriales, non écrites, qui donnent d’emblée une légitimité à celui qui exerce le pouvoir.
L’autorité rationnelle-légale, de son côté, se fonde sur la croyance en des lois et des règles
découlant d’une loi fondamentale, notamment constitutionnelle ou autres. Ces lois et règles
déterminent qui a le pouvoir, comment il l’exerce.
Enfin, l’autorité scientifique est basée sur la croyance en l’omniscience et la bonne foi du
scientifique, dont l’intervention dans le processus de décision suffirait à justifier les situations
les plus extrêmes.
III.LA PRISE DE DECISION ET LES OBJECTIFS
1.Types de décisions et centralisation des décisions
En rapport avec la prise de décision, il convient de distinguer les décisions stratégiques, des
décisions managériales et des décisions opératoires.
Les décisions stratégiques concernent l’ensemble de la vie de l’organisation et l’engagent sur
le long terme. L’on y intègre les cas de fusion/acquisition, une réforme fondamentale de
l’enseignement.
Les décisions managériales se rapportent à la traduction des décisions stratégiques en termes
d’allocation des ressources : affectation des personnes concernées par la fusion, définition des
nouveaux programmes d’enseignement.
Les décisions opératoires sont liées à la réalisation des activités de base : gérer les ressources
humaines dans la nouvelle entité, enseigner.
Par ailleurs, on parlera de centralisation complète, lorsque ces différentes décisions sont entre
les mains des mêmes catégories d’acteurs. On parlera de décentralisation complète, lorsqu’au
contraire différents protagonistes peuvent intervenir, y compris dans les décisions stratégiques.
On parlera de décentralisation contrôlée lorsque seules les décisions stratégiques restent
centralisées, tandis que les autres types de décisions sont décentralisés.
2.Buts de missions/buts de système et degré d’opérationnalité des buts
Toute organisation poursuit un ou des buts particuliers. A cet effet, l’on distingue les buts de
mission et les buts de système.

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On qualifiera de but de mission tout but qui se réfère aux produits, aux services, ou encore aux
clients. En clair, un but de mission est tourné vers l’extérieur de l’organisation (ex : proposer
des soins à moindre coût pour un hôpital).
Par ailleurs, on considérera comme but de système, tout ce qui s’énonce en référence à
l’organisation comme telle (sa survie, sa croissance, son efficience, ses possibilités de
contrôler l’environnement) ou à ses membres (leur survie, leur recherche d’avantages matériels
et sociaux, de centralisation du pouvoir à leur niveau, d’autonomie). Il s’agit donc de buts se
référant davantage au fonctionnement interne de l’organisation.
Aussi, considère-t-on qu’un but est opérationnel lorsqu’il est aisé de déterminer s’il est atteint
ou non ; il est non opérationnel lorsqu’il est difficile, voire impossible de déterminer s’il est
atteint ou non.
3.Systèmes de buts intégrés/systèmes de buts conflictuels
L’on est dans une situation de buts intégrés, lorsque différents buts coexistent et la poursuite
des uns contribuent à la réalisation des autres ; en particulier, la poursuite des buts de mission
contribue à la réalisation des buts de système.
Par ailleurs, très fréquemment les buts d’une organisation entretiennent des rapports plutôt
conflictuels, notamment :
 Des conflits entre buts de mission et buts de système ;
 Des conflits entre plusieurs buts de mission ;
 Des conflits entre plusieurs buts de système.

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CONCLUSION
Comprendre le fonctionnement des organisations, notamment les entreprises, est une
préoccupation pour la diversité des parties prenantes, notamment les managers, le personnel
de base, les chercheurs, les intervenants en organisation. En effet, cette tâche est un prérequis
à la pertinence de l’action au sein des organisations.
De ce fait, le présent développement s’est employé à présenter la diversité des formes
organisationnelles, découlant des modalités d’assemblage des structures de coopération, des
jeux de pouvoir en vigueur entre acteurs, des contraintes contextuelles en présence.

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