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Cycle d’Agronomie Générale

Domaine de formation : sciences agronomiques


Mention : Tronc commun

1SCE1303 Microéconomie
Grade : Licence
Semestre : 3
Masse horaire : 50 h
Nombre de crédits: 2
Nom et Grade des enseignants :
Dr Amoussouga-Gero Abraham, Maître-assistant
Dr Ir. Bonou-Fandohan Alice, Maître-assistant
Dr Amegnaglo Cocou Jaurès, Assistant
1. Objectifs généraux

 Doter les apprenants d’outils d’analyse microéconomique

 Permettre aux apprenants d’analyser les choix et


décisions des consommateurs et producteurs
2. Objectifs spécifiques

À la fin du cours, les étudiants sont capables de :


 mener l’analyse microéconomique
 déterminer le point d’équilibre du consommateur
 calculer les effets de variations des prix de biens ou des
revenus sur le comportement du consommateur
 analyser les fonctions de production en vue de la
maximisation du profit
 examiner les fonctions de coûts en vue de la
maximisation du profit
3. Contenu du cours
Chapitre 1: Introduction à la microéconomie

Chapitre 2 : Comportement du consommateur

Chapitre 3 : Équilibre du consommateur

Chapitre 4 : Élasticités et demande du consommateur

Chapitre 5 : Fonctions de production

Chapitre 6 : Fonctions de coût


4. Méthodes et modalités
d’évaluation
 TPE/TD/exposé : 1/3
 Examen écrit : 2/3
5. Méthode d’enseignement

 Méthodes actives (situation problèmes,


réalisation de projets et tâches)
 Projection d’un powerpoint
 Travail individuel et en groupe des étudiants
 TD, exposé, présentation
6. Matériel pédagogique

 Note de cours
 Figures
 Vidéo projecteur
 Micro-ordinateur
 Tableau
 Marqueurs
7. Bibliographie
1. Bergstrom T. C., Varian H.R., 2015. Exercices de
microéconomie : Tome 1, premier cycle, notions
fondamentales. De Boeck, 236 p.
2. Dhifallah A., 2006. Microéconomie : Éléments de la théorie
et exercices d'application corrigés. I.H.E., Éditions, 334 p.
3. Etner F., 2015. Microéconomie. Presses Universitaires de
France - PUF; Édition : 4e édition, 480 p.
4. Méritet S., Etner F., 2014. Microéconomie, exercices
corrigés. Ellipses Marketing, 448 p.
5. Picard P., 2007. Éléments de microéconomie : Théorie et
applications. Volume 1. Montchrestien, 597 p.
Chapitre 1- Introduction à la
microéconomie
Introduction
 L’économie se fonde sur la rareté. Chacun individu
voudrait consommer plus de biens que le marché peut lui
procurer.

 La science économique est utile car elle permet de faire


des choix rationnels entre les différents besoins selon les
contraintes imposées par nos ressources.

 L’économie résout trois problèmes fondamentaux appelés


choix d’allocation des ressources:
 quoi produire ?
 comment le produire ?
 comment distribuer le bien produit compte tenu de la
demande ?
 La science économique étudie alors l’allocation des
ressources, qui sont limitées, alors que les besoins, de par
la nature humaine, sont illimitées.

 L’économie peut être appréhendée au niveau :


 d’un pays (macroéconomie) : en analysant l’action des différentes
catégories d’acteurs, les mécanismes qui régissent l’exercice de
leur activité, les rapports qui s’établissent entre eux, et les
résultats globaux de leur activité

 de l’entreprise ou du ménage (microéconomie) : unité de


production ou individu raisonnant ses choix de production ou de
consommation
1- Définition de la microéconomie

 La microéconomie étudie le comportement de


l’entreprise (unité de production) disposant de
ressources limitées ou de l’individu (unité de
consommation) doté d’un budget pour satisfaire ses
besoins

 Elle va chercher à étudier comment l’entreprise ou le


consommateur, compte tenu des ressources limitées,
peut satisfaire au mieux ses intérêts ou atteindre ses
objectifs
2- Démarche microéconomique

 Deux hypothèses fondamentales précisent la spécificité


de la démarche microéconomique :

 principe de rationalité :
suppose que chaque agent économique ait des objectifs
bien déterminés.
Ex.:
 Un consommateur visera à tirer le meilleur parti de son
revenu en adoptant un comportement de dépenses qui
reflète ses goûts, compte tenu des prix des biens dont
il peut envisager l’acquisition

 Une entreprise privée déterminera son programme de


production, ses décisions d’embauche ou
d’investissement et sa politique de prix afin de réaliser
les bénéfices les plus élevés possibles, compte tenu de
la demande en face et des prix des facteurs de
production (taux de salaire, prix des matières
premières…)
 Modalités avec lesquelles les agents s’efforcent
d’atteindre leurs objectifs à travers l’échange marchand,
c’est-à-dire le marché

o Marché : mécanisme qui organise la confrontation


des offres et des demandes pour un certain type de
biens ou services et qui conduit à la détermination
d’un prix
o Au prix du marché, l’échange est volontaire et
mutuellement avantageux
o Le caractère d’avantage réciproque fonde l’échange
marchand
2-1- Offre et demande
Activité
Tracer la courbe de demande (D) du kg d’orange telle que
P= f(q) avec les données figurant dans le tableau suivant.
Commenter
Prix (FCFA) Quantité demandée (kg)
500 0
300 1
200 2
150 3
125 4
100 6
75 9
50 15
2-2- Demande et quantité demandée

 Demande = fonction strictement décroissante du prix

 Demande = quantité de biens achetée à différents


niveaux de prix

 Quantité demandée = quantité effectivement payée


pour un niveau donné de prix
2-3- Offre et quantité offerte
Activité
Les producteurs d’orange du Bénin approvisionnent le marché
suivant les données figurant dans le tableau suivant. Tracer la courbe
d’offre (Q) telle que P= f(q) et commenter
Prix (FCFA) Offre totale du marché
(millions de kg)
500 82
300 80
200 70
150 57
125 47
100 34
75 20
50 5
 Offre = fonction croissante du prix

 Offre = quantité vendue ou offerte à différents


niveaux du prix sur le marché

 Quantité offerte = quantité effectivement offerte


sur le marché pour un niveau donné de prix
2-4- Équilibre du marché

p Courbe de demande : une fonction décroissante du prix du bien

Courbe d’offre : une fonction


croissante du prix du bien

P* : prix
d’équilibre

q
q * : quantité d’équilibre
2-5-Déplacement des courbes
d’offre et de demande
Activité :
On suppose que la demande d’orange a augmenté sur
le marché. De même, l’offre d’orange a augmenté.
1- Que se passe t-il sur le graphique d’équilibre pour
chacune des courbes d’offre et de demande ?
2- Représentez graphiquement les nouvelles courbes
d’offre et de demande
3- Où se trouve le nouveau point d’équilibre ?
2-6-Fonctionnement des marchés

 Différents types de marché existent en fonction de la


structure et du fonctionnement en référence au marché
théorique appelé marché de concurrence pure et
parfaite
 5 conditions définissent le modèle théorique de
concurrence pure et parfaite (CPP) :
 atomicité de l’offre et de la demande
 homogénéité du produit
 transparence du marché
 libre entrée dans la branche
 mobilité des facteurs de production

 Lorsqu’une ou plusieurs des 5 conditions manque, on


parle de concurrence imparfaite
Activité de maison
La production agricole dépend beaucoup du climat. En
2000, le Bénin a subi une des pires sécheresses jamais
connues. La production de maïs a baissé de 35 %, celle de
manioc de 10 % et celle de sorgho et de mil de plus de 40 %;
1- Qu’est-il arrivé selon vous aux prix de ces biens ?
Ces céréales sont aussi utilisées dans l’alimentation du
bétail, leur prix élevé a conduit de nombreux éleveurs à
abattre leur bétail plus tôt que prévu.
2- Comment a évolué le prix du bœuf à court terme selon
vous ? Et à moyen terme ?
Chapitre 2-Comportement du
consommateur
 Le consommateur est soit un individu ou un ménage qui
dispose d’un certain revenu pour acquérir des biens afin
de retirer la satisfaction la plus grande possible

 Mais ses dépenses ne doivent pas dépasser son revenu


disponible

• Prix unitaires des biens Choix du Achat de


• Revenu du consommateur consommateur biens de
• Préférences (goûts) du consommati
consommateur on
 L’analyse du comportement du consommateur
permettra de comprendre comment des variations de prix
ou une modification du revenu conduisent à modifier les
décisions du consommateur et contribuent à changer son
niveau de bien-être

 On va s’intéresser à des questions comme :


 comment se modifie la demande pour un bien lorsque
son prix varie ?
 qu’en est-il de la demande pour les autres biens ?
 quelle variation de revenu permettrait de compenser
l’augmentation du prix considéré ?
 quelles seraient les conséquences de la variation de
revenu sur les quantités de biens achetés ?
1. Notion d’utilité
 Utilité : satisfaction que le consommateur retire de la
consommation des biens et services. L’utilité d’un bien
dépend de plusieurs facteurs tels que le prix du bien et
sa durabilité, la satisfaction obtenue, le revenu et les
goûts des consommateurs

 si l’utilité est mesurable ou quantifiable : on parle de


théorie de l’utilité cardinale

 par contre, si le consommateur est supposé pouvoir


comparer 2 à 2 et donc ordonner l’ensemble des
choix possibles: on parle de théorie ordinale de
l’utilité
2. Utilité cardinale
 Supposons que le consommateur peut mesurer l’utilité qu’il tire de
la consommation des différents biens et exprimons par un nombre la
quantité d’utilité qui résulte de ses choix

Ex. 1 : Soit un consommateur susceptible d’acheter 2 biens (bien 1 et


bien 2). Notons par x1 et x2 les quantités de chacun des 1 biens et 2

 Le couple ( x1 , x2 ) définit un vecteur ou panier de consommation


c’est-à-dire une description complète des choix de l’individu

 A tout vecteur de consommation est associé une utilité qui


représente le niveau de satisfaction du consommateur
 Supposons que l’utilité (totale) ressentie par le consommateur soit
la somme de l’utilité associée à la consommation du bien 1 et de
l’utilité associée à la consommation du bien 2

 Notons u l’utilité associée à la consommation du bien 1. u


dépend de la quantité de ce bien 1 achetée par le consommateur,
c’est-à-dire x1 et l’on écrira donc u ( x1 )

 De même, notons v l’utilité associée à la consommation du bien 2


. v dépend de la quantité de ce bien 2 achetée par le consommateur,
c’est-à-dire x2 et l’on écrira donc v( x2 )

 L’utilité (totale) est notée U et s’écrit :

U  u( x1 )  v( x2 )
Ex. 2 :
Quantité de bien 1 Utilité associée à la
consommé : x1 consommation du bien 1 :
u ( x1 )

0 0
1 12
2 20
3 27
4 33
5 36
6 38
7 39
. .
. .
. .
 L’utilité croît avec la quantité consommée et arrive à une valeur
plafond pour des valeurs plus élevées de la quantité de bien 1
consommé : c’est le niveau de saturation des besoins du
consommateur

 u( x1 ) est une fonction croissante et concave


Ex. 3 :
Quantité de bien 2 Utilité associée à la
consommé : consommation de bien 2 :
x2 v( x2 )
0 0
1 20
2 30
3 37
4 41
5 43
6 44
. .
. .

 v( x2 ) est aussi une fonction croissante et concave


 Activité 1 : Tracer la fonction u( x1 ) à partir des données du
tableau 2

 Activité 2: Tracer la fonction v( x2 ) à partir des données du


tableau 3
 On peut calculer l’utilité associée à tout vecteur de consommation.
Ainsi, lorsque le consommateur achète 4 unités du bien 1 et 2 unités
du bien 2, son utilité est égale à :
u ( 4)  v ( 2)  33  30  63

 De même, 3 unités du bien 1 et 5 unités du bien 2 lui procurent


une utilité égale à :
u (3)  v(5)  27  43  70

 L’utilité associée au vecteur de consommation (4,2) est inférieure à


l’utilité associée au vecteur de consommation (3,5) car 63 est inférieur
à 70. Le consommateur préfère le second vecteur ou panier de
consommation au premier.
2.1. Utilité marginale

 On appelle utilité marginale d’un bien, l’accroissement d’utilité


ajouté par la consommation d’une unité supplémentaire du bien, les
quantités consommées des autres biens étant inchangées

Application : les tableaux 2 et 3 permettent de calculer facilement


l’utilité marginale du bien 1 et du bien 2 pour les différentes valeurs
de x1 et x2

 Notons par u m ( x1 ) l’utilité marginale du bien 1 lorsque la


consommation du bien 1 est égale à x1 . La définition précédente
implique :
um ( x1 )  u ( x1  1)  u ( x1 )
Cas 1:
Quantité de bien 1 Utilité associée à Utilité marginale
consommé : la consommation du bien 1:
x1 du bien 1 :
u m ( x1 )
u ( x1 )
0 0 12
1 12 8
2 20 7
3 27 6
4 33 3
5 36 2
6 38 1
7 39 -
. . -
. . -
. . -

 L’utilité marginale du bien 1 diminue à mesure que la quantité


consommée de ce bien augmente. C’est ce que l’on appelle
l’hypothèse de décroissance de l’utilité marginale.
Cas 2 : Si vm ( x2 ) désigne l’utilité marginale du bien 2 alors par
définition : vm ( x2 )  v( x2  1)  v( x2 )

Quantité de bien 2 Utilité associée à la Utilité marginale du


consommé : consommation de bien 2 :
bien 2 :
x2 v m ( x2 )
v( x2 )
0 0 20
1 20 10
2 30 7
3 37 4
4 41 2
5 43 1
6 44 -
. . -
. . -

 L’hypothèse de décroissance est également vérifiée pour le bien 2.


 L’hypothèse de décroissance de l’utilité marginale traduit
une idée simple :
 lorsqu’on dispose d’une petite quantité d’un certain
bien, une unité supplémentaire de ce bien apporte
un supplément de satisfaction plus important que si
l’on dispose déjà d’une quantité importante du bien
en question.
2.2. Biens divisibles et biens indivisibles
 Si les biens 1 et 2 étaient achetés à l’unité, x1 et x2
correspondraient à des nombres entiers 0, 1, 2, …etc : alors on parle
de biens indivisibles

Ex.: on achète 0, 1 ou 2 automobiles mais pas un ¼ ou ½ d’automobile

 Si les biens 1 et 2 étaient consommés avec des quantités


susceptibles de varier de manière continue, x1 et x2 sont des
nombres réels, alors on parle de biens divisibles

Ex.: on achète 0, 1, ½, ¼ litre de lait


 Dans l’hypothèse de biens divisibles, l’utilité s’écrit :
U  u( x1 )  v( x2 )

 Mais u et v sont des fonctions définies sur l’ensemble des


nombres réels positifs. Si ces fonctions sont différentiables, le
supplément d’utilité dU qui résulte de variations infinitésimales des
consommations dx1 et dx2 s’obtient en écrivant la différentielle
totale de U :

dU  u( x1 )dx1  v( x2 )dx2

Où u et v représentent respectivement les dérivées des


fonctions u et v
 La variation d’utilité U qui résulte d’un petit accroissement x1 ,
la consommation de bien 2 étant inchangée, vérifie l’approximation
suivante : U  u( x )x
1 1

 Si les unités de mesure des quantités consommées sont telles


qu’un accroissement x1 égal à l’unité puisse être considéré
comme un petit accroissement, le supplément d’utilité U qui en
résulte est donc égal approximativement égal à u( x1 ) .
u( x1 ) est l’utilité marginale du bien 1 et est décroissante c’est-à-dire
que la dérivée première u( x1 ) diminue lorsque x1 augmente.

Il en est de même pour la fonction v( x2 ) qui est l’utilité marginale du


bien 2 , c’est-à dire que , respectivement:
u( x1 )  0 et v( x2 )  0
2.3. Égalisation des utilités marginales
pondérées par les prix
 Supposons qu’un consommateur dispose d’un revenu R pour
acheter 2 biens 1 et 2 aux prix unitaires respectifs de p1 et p2. Il va
repartir le revenu R dont il dispose de différentes manières entre les
2 biens 1 et 2. Il va acquérir tout vecteur ( x1 , x2 ) qui vérifie l’égalité
suivante:

p1 x1  p2 x2  R
Revenu
dépense en bien 1
dépense en bien 2
 Cette égalité exprime que la somme de la dépense en bien 1 et la
dépense en bien 2 est juste égale au revenu R.

 Le vecteur de consommation optimal, c’est-à-dire celui que le


consommateur retiendra, est celui qui maximise son utilité
u( x1 )  v( x2 ) tout en respectant l’égalité précédente de dépense

Le problème de ce consommateur est donc:

max U ( x1, x2)  maxu( x1 )  v( x2 )

Sous la contrainte :

p1 x1  p2 x2  R
 Le vecteur optimal qui définit l’équilibre de consommation est
caractérisé par la propriété suivante : l’utilité marginale du bien 1
divisée par le prix p1 est égale à l’utilité marginale du bien 2 divisée
par le prix p2:
um ( x1 ) vm ( x2 )

p1 p2
2.4. Cas général
 Au lieu de considérer un panier de consommation composé de 2
biens 1 et 2, nous allons maintenant supposer un panier de n biens

x  ( x1 , x2 ,......, xh ,....., xn )
 La fonction d’utilité U du consommateur sera alors fonction de ce
vecteur de consommation

U  U ( x1 , x2 ,...., xh ,...., xn )

 L’utilité marginale du bien h est définie comme la dérivée


partielle de la fonction U par rapport à la variable x h
U
U m ( xh )  ( x1 , x2 ,....., xh ,..., xn )
xh
 La variation de l’utilité dU est la différentielle totale de la fonction
U, soit :
U U U
dU  dx1  dx2  ....  dxn
x1 x2 xn

 Les choix du consommateur sont limités par le fait que celui-ci ne


peut dépenser davantage que son revenu. Le vecteur ( x1 , x2 ,...... xn )
doit respecter l’égalité appelée contrainte budgétaire du
consommateur :

p1 x1  p2 x2  ....  pn xn  R Revenu

dépense en bien 1
dépense en bien 2 dépense en bien n
 Le consommateur choisira le vecteur de consommation ( x1 , x2 ,...., xn )
qui maximise la fonction :
U ( x1 , x2 ,...., xn )

 Tout en respectant la contrainte budgétaire. Soit :

Maximiser U ( x , x2 ,...., xn )
1

sous la contrainte budgétaire :


p1 x1  p2 x2  ...  pn xn  R
 Ceci est un problème d’optimisation sous contrainte qu’il faut
résoudre afin de déterminer les choix optimaux pour le
consommateur
 Pour cela, nous allons utiliser la méthode dite du multiplicateur
de Lagrange. Le Lagrangien L du problème s’écrit:

L  U ( x1 , x2 ,....., xn )   ( R  p1 x1  p2 x2  .......  pn xn )

 : est le multiplicateur de Lagrange associé à la contrainte


budgétaire

 La solution optimale du problème vérifie les conditions :


L
( x1 , x2 ,..., xn )  0
xh

Avec: h  1,......., n
U
 Soit ici ( x1 , x2 ,.... xn )  ph  0
xh

Ce qui implique :


U U U
x1 x2 xn
  .....  
p1 p2 pn

 On retrouve ainsi la règle de l’égalisation des utilités marginales


pondérées par les prix. Cette règle implique pour tout couple de bien
(h,k):
U
xh ph

U pk
xk
 Le rapport suivant est appelé le taux marginal de substitution
du bien k au bien h

U
x h
U
x k
Définition : Le taux marginal de substitution du bien k au bien h est
égal à la quantité additionnelle du bien k dont le consommateur doit
disposer pour compenser la réduction d’une unité de la
consommation du bien h, l’utilité étant maintenue constante
 A l’équilibre, pour tout couple de biens (h,k), le taux marginal de
substitution du bien k au bien h défini comme le rapport de
l’utilité marginale du bien h à l’utilité marginale du bien, est égal
au rapport des prix des biens h et k.
3. Utilité ordinale et courbes d’indifférence
3.1 Notion de Préférence

 Pour tout vecteur de consommation, élément de R n , on suppose


que le consommateur peut faire état d’une préférence pour l’un ou
l’autre de ces vecteurs.

 Un vecteur de consommation x de n biens, s’écrit sous la


forme :
x  ( x1 , x2 ,....., xn )
 Si on considère 2 vecteurs de consommateurs :

x  ( x , x ,.... x )
1 1
1
1
2
1
n

x 2  ( x12 , x22 ,.... xn2 )


1
 Le consommateur est en mesure d’exprimer une préférence pour x
2
ou pour x ou éventuellement les trouver équivalents

 Si le consommateur préfère le panier x1 à x 2 ou est indifférent,


on écrit alors :
x1  x 2
 Si on a 3 vecteurs de consommation :

x  ( x , x ,.... x )
1 1
1
1
2
1
n

x 2  ( x12 , x22 ,.... xn2 )

x3  ( x13 , x23 ,......, xn3 )

x1  x 2 1 3
 Et que
2 3 x x
x x
C’est l’hypothèse de transitivité des
préférences
 La relation  vérifie les 3 propriétés suivantes et définit un
préodre complet :
1 2
1. Pour tout couple de vecteurs de consommation x et x , on a x  x
1 2

soit x 2  x1 : la relation est complète. Le consommateur peut faire un


classement de ces préférences

2. Pour tout vecteur de consommation x , on a x  x : la relation est


réflexive. Tout vecteur de consommation est considéré comme indifférent à
lui-même par le consommateur.

3. Pour tout triplet de vecteurs de consommation x1 , x 2 et x 3 , si


x1  x 2 et x 2  x 3 , alors x1  x 3 : la relation transitive. Elle
traduit l’hypothèse de rationalité du consommateur.
 Les préférences du consommateur traduisent le fait que le
consommateur peut classer tout ensemble de vecteurs de
consommation, la manière dont le consommateur effectue ce
classement étant astreinte à respecter la condition logique de
transitivité des préférences.
3.2. Courbes d’indifférence
 Courbe ou surface d’indifférence : ensemble de vecteurs de
consommation indifférents deux à deux.

x2

x2B B .E

.D

A
x2A .C

x1
A
x1B x1
 Les points A et B correspondent à des vecteurs de consommation
jugés équivalents par le consommateur. Au point A, le
consommateur dispose d’une quantité relativement importante du
bien 1 et relativement faible du bien 2 par rapport au point B. Mais
les 2 situations sont cependant équivalentes. Elles sont jugées aussi
équivalentes à tous les points situés sur la courbe d’indifférence
passant par A et B, par exemple le point C.

 Par contre, les points D et E ne sont pas situés sur la courbe


d’indifférence.
 Le point D correspond à un niveau de satisfaction moindre.
 Le point E correspond à une satisfaction plus grande du
consommateur .
 Il existe une infinité de courbes d’indifférence puisque par tout
point passe une courbe d’indifférence qui relie les points qui lui sont
indifférents.

Chaque courbe d’indifférence correspond à un niveau de


satisfaction possible.

 D’après l’hypothèse de non-saturation des préférences, la


satisfaction du consommateur augmente au fur et à mesure que l’on
passe à des courbes d’indifférence situées plus haut, vers la droite.

 Les courbes d’indifférence sont décroissantes, du fait de


l’hypothèse de non-saturation des préférences.

Deux courbes d’indifférence ne peuvent se couper.


3.3. Convexité des préférences

B.
x2

.C

A
x2A

x1
A
x1
 La partie hachurée correspond à l’ensemble des vecteurs de
consommation que le consommateur juge préférables ou
A A
équivalentes au vecteur ( x1 , x2 )

 Cet ensemble est convexe. Si 2 vecteurs de consommation


correspondant aux points B et C sont jugés préférables ou
équivalents au vecteur de consommation A, alors toute combinaison
convexe de ces vecteurs est également jugé préférable ou équivalent
à A.

 Lorsque les courbes d’indifférence vérifient cette hypothèse de


convexité, on dit que les préférences du consommateur sont
convexes.
 Considérons 2 points M et N situés sur une même courbe
d’indifférence. Au point M, le consommateur dispose d’une quantité
de bien 1 relativement faible et d’une quantité relativement
importante de bien 2.

 La situation est inverse au point N.

 Supposons que la consommation du bien 1 soit réduite d’une


même quantité aux points M et N (x1  0) . Evaluons
l’augmentation de la consommation du bien 2 qui permet au
consommateur d’avoir une satisfaction inchangée, c’est-à-dire de
rester sur la même courbe d’indifférence.
x2

x2
M

N
x /
2

x1
x1 x1/
 Pourcela, la consommation du bien 2 doit augmenter d’une quantité
x2 lorsque la consommation est initialement au point M et cette
augmentation doit être égale à x2/ lorsque la situation initiale est au
point N.

 x2 et x2/ sont positifs car la réduction de la consommation de


bien 1, doit être compensée par une augmentation de la
consommation du bien 2, pour que la satisfaction du consommateur
reste constante.

 Du fait de la convexité des préférences du consommateur, x2 est


plus grand que x2/ . Il faut une forte augmentation de la
consommation de bien 2 pour compenser la réduction de la
consommation de bien 1, tandis que cette augmentation est plus faible
au point N.
3.4. Décroissance du taux marginal de substitution

 Le taux marginal de substitution du bien k au bien h est défini


comme le rapport de l’utilité marginale du bien h à l’utilité marginale
du bien k.

 C’est donc le supplément de bien k dont le consommateur doit


disposer pour compenser la réduction d’une unité de la
consommation de bien h, l’utilité étant maintenu constante.

 Dans le cas de 2 biens, le taux marginal de substitution du bien 2 au


bien 1 est égal à la pente de la courbe d’indifférence au point
considéré.
x2 dx
 Le rapport  (égale encore à  2 ) représente la pente de la
x1 dx1
droite MN, évaluée en valeur absolue

x2

x2
N

x1
x1
U
dx2 x1 = pente de la courbe d’indifférence (en valeur
 
dx1 U absolue)
x2

Taux marginal de substitution du bien 2 au bien 1

 Le taux marginal de substitution du bien 2 au bien 1 diminue


lorsqu’on se déplace le long d’une même courbe d’indifférence, en
augmentant la consommation de bien 1 et en réduisant la
consommation du bien 2.
Application
Considérons un préordre de préférence représenté par la fonction
d’utilité suivante :
U ( x1 , x2 )  x11/ 2 x12/ 2
Dans ce cas, l’utilité marginale du bien 1 s’écrit :
U 1 1/ 2 1/ 2
 x1 x2
x1 2
Considérer à présent la fonction d’utilité :

V ( x1 , x2 )  x x 2 2
1 2

Calculer les utilités marginales des biens 1 et 2.


Chapitre 3 : Équilibre du
consommateur
1. Définition du problème du consommateur

Maximiser U ( x1 , x2 ,....., xn )
Sous la contrainte budgétaire :
p1 x1  p2 x2  ......  pn xn  R

ph
 A l’équilibre du consommateur :

 la règle de l’égalisation des utilités marginales


pondérées par les prix est valable

 la règle de l’égalité du taux marginal de


substitution et du rapport des prix est aussi
valable
2. Droite de budget et domaine de possibilités

 Considérons un panier de consommation ( x1 , x2 )

 La contrainte budgétaire définit l’ensemble des vecteurs de


consommation que le consommateur est en mesure d’acquérir
compte tenu des prix unitaires p1 , p2 et du revenu R dont il dispose.

 Exprimons x2 en fonction de x1 , cette contrainte s’écrit :

p1 R
x2   x1 
p2 p2

 La contrainte budgétaire définit donc une droite dans le plan


( x1 , x2 )
p
 Cette droite appelée droite de budget a pour pente  1 et son
p2
ordonnée à l’origine est égale à R
p2
x2
R
p2

x1
R
p1
 Les préférences du consommateur sont représentées par les courbes
d’indifférences. L’objectif du consommateur est d’atteindre une
courbe d’indifférence la plus élevée (c’est-à dire la (3)). Il choisira tout
vecteur de consommation sur la (3) que sur la (2) et la (1)

x2

.D (3)
B

A (2)
A
x 2
.C
(1)
x1
A
x1
 Toutefois, le consommateur est astreint à respecter la contrainte
budgétaire. Un point comme D est bien sûr préféré aux points A, B
ou C mais il est inaccessible : il conduirait en fait à une dépense
qui excéderait le revenu dont le consommateur dispose.

 Le choix optimal du consommateur est donc constitué par le


vecteur de consommation respectant la contrainte budgétaire qui
est située sur la courbe d’indifférence la plus élevée.

 Ce choix correspond au point A où la courbe d’indifférence (2)


est tangente à la droite de budget. Le point est donc le vecteur de
consommation optimal.
 Au point A, la courbe d’indifférence (2) et la droite de budget ont
même pente.

 La pente de la courbe d’indifférence est égale au taux marginal de


substitution du bien 2 au bien 1, c’est-à dire au rapport des utilités
marginales des biens 1 et 2.

 La droite de budget a une pente égale au rapport des prix.

 La tangente de la courbe d’indifférence et de la droite de budget


au point optimal implique donc l’égalité du taux marginal de
substitution et du rapport des prix, c’est-à dire :
U U
x1 x2

p1 p2
Chapitre 4 : Élasticités et demande
du consommateur
1. Elasticité-revenu
 Elasticité revenu de la demande en bien h : est le rapport de la
variation relative de la consommation de bien h à la variation relative
du revenu.
xh
xh
h 
R
R
 Si  h  0 , le bien h est inférieur

 Si 0   h  1, le bien h est normal

 Si  h  1, le bien h est un bien de luxe


2. Variations du revenu du consommateur

 Toute variation de revenu modifie la position de la droite de


budget. La pente de cette droite est par hypothèse inchangée, car
égale au rapport des prix.
R
 Lorsque le revenu R augmente, l’ordonnée à l’origine p2
augmente également. La droite de budget elle-même se déplace
parallèlement.
1 2 3
 Supposons 3 niveaux de revenu tels que : R R R
x2

R3
p2

R2
droites de budget se déplacent
p2
lorsque le budget du
R1 consommateur change
p2

x1
R1 R2 R3
p1 p1 p1
 Pour chaque niveau de revenu, et donc pour chaque droite de
budget, le choix optimal du consommateur est obtenu
respectivement en A1, A2 et A3.

 En joignant ces points, on obtient une courbe de consommation -


revenu qui montre comment l’équilibre du consommateur se modifie
lorsque le revenu change.
x2

R3
p2 Courbe de consommation - revenu
R2
p2
R1 A3
p2
A2
A1

x1
R1 R2 R3
p1 p1 p1
 La courbe de consommation-revenu donne une information sur la
manière dont se déforme la structure de consommation avec les
variations qui affectent le revenu.

 Si l’augmentation du revenu engendre une augmentation des


consommations des biens 1 et 2, alors les biens 1 et 2 sont des
biens normaux.

 Pour chaque bien, la relation existant entre la quantité consommée


et le revenu peut être déduite de la courbe consommation-revenu.
Ainsi, pour le bien 1, la consommation est égale à x11 lorsque le
2
revenu est R1. Elle est égale respectivement à x1 et x13
lorsque le revenu est R2 et R3.

 Mettons en abscisse le revenu et en ordonnée la consommation du


bien 1: nous obtenons ainsi la courbe dite « courbe d’Engel » du
nom du statisticien allemand. Il y a une courbe d’Engel pour chaque
bien.
x1

3
x1
x12
x11

R 1
R 2 R3
Biens inférieurs, prioritaires et de luxe

 Bien inférieur : bien dont la consommation diminue lorsque le


revenu augmente. Dans ce cas, la courbe consommation-revenu est
décroissante pour des valeurs du revenu comprises entre R2 et R3.

 Les biens inférieurs sont souvent de qualité relativement faible


pour lesquels il existe des biens de qualité plus élevée qui leur sont
facilement substituables.

Ex.: beurre.
 En présence de 2 biens 1 et 2, l’augmentation du revenu (revenu
nominal) peut se traduire de deux manières :
 Lorsque le revenu (revenu nominal) du consommateur
augmente, les consommations des 2 biens augmentent mais
la fraction du revenu que le consommateur alloue au bien 1
diminue tandis qu’elle augmente pour le bien 2. Dans ce cas,
les biens du type 1 sont appelés des biens prioritaires ou
biens de première nécessité.

ex.: dépenses de nourriture, d’habillement ou de logement.

 Les biens du type 2 sont appelés des biens de luxe.

ex. : dépenses de vacances, achats de biens durables.


 En règle générale, lorsque le revenu nominal augmente, les achats
de biens de première nécessité étant effectués, le consommateur
consacrera une partie importante de ces ressources
supplémentaires à l’achat des biens de luxe.
3. Elasticité - prix direct
 Elasticité-prix direct de la demande en bien h : est le rapport de
la variation relative de la consommation de bien h à la variation
relative du prix du bien h.
xh
xh
h 
ph
ph

 De manière équivalente, l’élasticité-prix direct mesure le


pourcentage de variation de consommation du bien h qui résulte
d’une augmentation de 1% du prix de ce bien.
4. Elasticités prix croisés

Élasticités-prix croisés de la demande en bien h par rapport au prix


du bien k est le rapport de la variation relative de la consommation
de bien h à la variation relative du prix du bien k.

xh
xh
 hk 
pk
pk
 La demande pour un bien dépend non seulement du revenu du
consommateur et du prix de ce bien, mais aussi du prix des autres
biens.

 Du fait de la présence d’un effet substitution et d’un effet revenu,


on ne peut toutefois préjuger des conséquences de la hausse du
prix d’un bien.

 Les élasticités prix croisés permettent de mesurer cette influence


du prix des autres biens sur la demande d’un certain bien.
5. Variations du prix d’un bien
 Envisageons les conséquences d’une modification du prix d’un bien,
le revenu du consommateur étant maintenu constant. Supposons
1 2 3
p ,
que le prix du bien 1 change et considérons 3 valeurs 1 1 1 p , p

Les droites de budget qui correspondent à ces 3 situations


admettent la même ordonnée à l’origine R/p2 et leurs pentes sont
1 2
respectivement égales à 1 2 , 1 / p2 et p13 / p2
p / p p

 Supposons que : p11  p12  p13


x2

R
p2

E3 Courbe de consommation -prix


E2
E1

x1
R R R
p13 p12 p11
 A chacune des droites, correspond un choix optimal du
1
p
consommateur : le point E lorsque le prix du bien 1 est égal à 1 , les
1

points E2 et E3 lorsque celui-ci est respectivement égal à p12 et p13

 En joignant chacun des points E1, E2 et E3, on obtient la courbe de


consommation-prix qui montre comment change le vecteur de
consommation optimal lorsque le prix du bien 1 change.

 Sur cette figure, on constate que lorsque le prix du bien 1 diminue,


la consommation augmente.
6. Effet de substitution et effet revenu
/
 Envisageons une baisse du prix du bien 1, passant de p1 à p1 avec
p1/  p1 , le prix du bien 2 et le revenu du consommateur étant
inchangés.

 La consommation du bien 1 dont le prix à baissé augmente tandis


que la consommation du bien 2 peut soit augmenter, soit diminuer
selon la forme de la courbe d’indifférence.
x2

R
p2

E’
+
E

x1
+ R R
p1 p1/
x2

R
p2

- E E’

x1
+ R
R
p1 p1/
 Deux effets interviennent simultanément :
 d’une part, à la suite de la baisse du prix du bien 1, l’individu
est en mesure d’atteindre une courbe d’indifférence plus
élevée, sa satisfaction va donc augmenter. L’individu est en
quelque sorte plus riche car le pouvoir d’achat de son revenu
(revenu réel) a augmenté du fait de la baisse du prix p1 :effet
revenu.

 d’autre part, la baisse du prix du bien 1 rend la consommation


de ce bien plus intéressante par rapport à l’autre bien. Le
consommateur devrait réduire sa dépense en bien 2 au profit
d’une dépense accrue du bien 1 : effet substitution.

 Ainsi, les 2 effets se cumulent pour conduire à une augmentation


de la consommation du bien 1 et ils vont au contraire dans des
sens opposés dans le cas du bien 2 .
Activité 1
En 2010, le gouvernement du Bénin a instauré un
impôt de 10% sur certains biens de luxe, notamment le
champagne. Les ventes de ces derniers ont baissé de
près de 90% car les acheteurs potentiels sont allés
acheter leurs champagnes au Togo, afin d’éviter
l’impôt.
- Qu’est ce que cela signifie quant à la valeur de
l’élasticité de la demande ?
Activité 2
Supposons que l’élasticité à court terme de l’offre de
maïs soit égale à 0,2 à court terme et son élasticité à long
terme soit égale soit de 2. Si les prix du maïs baissent de
30%, quelles seront les modifications à court terme et à
long terme des quantités offertes ? Que se passe –t-il si la
baisse de prix n’est que de 15% ? Quels sont les impacts
respectifs de ces deux baisses de prix sur les revenus des
agriculteurs ?
Chapitre 5 : Fonctions de production
Tâches à réaliser
 Pour produire du maïs dans votre ferme, listez tous les
ressources dont vous avez besoin.

 Classez ensuite par catégorie les ressources dont les


quantités modifiées peuvent agir sur le court terme sur
la production, sur le moyen terme, et sur le long terme
1. Facteurs de production
 Les facteurs de production (inputs) sont les biens ou
services utilisés dans l’objectif de fabriquer un produit.
Les quantités de facteurs vont donc être les
déterminants de la quantité produite (output ou
extrant).

Ex. : les matières premières, les machines, les engrais, les


pesticides, la terre, le travail….
 Selon la période (court versus long terme), on distingue
2 types de facteurs de production:

 Les facteurs fixes : sont ceux dont l’entrepreneur ne peut


modifier les quantités durant la période sur laquelle est
réalisée la production

Ex. : terres agricoles, équipements agricoles, bâtiments


 Les facteurs variables : sont ceux dont l’entrepreneur
peut modifier les quantités afin de changer son niveau
de production s’il estime que cela est nécessaire. En
d’autres termes, les facteurs variables sont les facteurs
de production sur lesquels l’entrepreneur exerce un
contrôle sur la période considérée.

Ex. : travail, intérêts sur capital, quantités d’engrais et de


pesticides
 Certains facteurs, fixes sur la courte période, peuvent
devenir variables si l’horizon temporel augmente. A
long terme, tous les facteurs de production sont
variables.

Ex.: Une entreprise ne peut ajuster sa production à court


terme qu’en modulant le nombre d’heures de travail et en
adaptant le volume de ses consommations intermédiaires.
 Selon l’origine, on distingue les consommations
intermédiaires et les facteurs primaires :
 Les consommations intermédiaires sont des biens
ou des services produits par d’autres entreprises.
Ex.: engrais, pesticides, …

 Les facteurs primaires sont des biens disponibles à


l’état brut dans la nature.
Ex. : terre, matières premières

 L’analyse du processus de transformation appelle une


combinaison des facteurs de production et définit ce
que l’on appelle une fonction de production
2. Fonction de production
 La fonction de production traduit la façon dont le
processus de production s’effectue à partir d’une
technologie fixe. Elle exprime une relation technique qui
indique, à partir de la quantité de facteurs mis en œuvre
par l’entrepreneur (inputs), la quantité maximale de
produit (output ou extrant) qu’il peut obtenir.

 Si l’entrepreneur combine n facteurs de production pour


lesquels x1 , x2 ,....., xn désigne les quantités respectives,
afin de produire une quantité Q de biens, alors :
Q  Q( x1 , x2 ,...., xn )
 La fonction de production est définie sur une période
de temps donnée. Cette période doit être suffisante
pour que les processus techniques puissent être
accomplis.

 Chaque intervalle de temps, permettant de considérer


un nombre plus ou moins grand de facteurs variables,
nous considérerons une période telle que
l’entrepreneur ne peut agir que sur le travail (L) et le
capital (K).
Q  Q( K , L)
2.1. Représentation d’une fonction de production

 La représentation d’une fonction de production est


simple lorsqu’elle ne dépend que d’un seul facteur de
production.

Ex.: si on considère l’entreprise sur le court terme (par


exemple une semaine), le stock de K à la disposition de
l’entrepreneur peut être considéré comme une donnée
exogène, la production va dépendre seulement que du
facteur L. La fonction de production de cette entreprise
sera représentée comme suit :
Q

L
 Sur le court terme, l’entrepreneur ne peut ajuster la
production qu’en employant des heures de travail
supplémentaires. Pour chaque heure de travail en plus,
la production s’accroît.

 La fonction de production est alors croissante


 La fonction de production n’est jamais
décroissante
2.2. Isoquantes
 Une isoquante représente l’ensemble des combinaisons
productives (K, L) permettant d’obtenir un niveau
particulier de production.

 Une combinaison productive correspond à l’association


de quantités données de facteurs de production
permettant d’obtenir un niveau de production particulier

 Dans le cas de plusieurs niveaux de production, on


obtient toute une série d’isoquantes appelée : carte
d’isoquantes
K

Q2

Q1
L
Propriétés des isoquantes

 Chaque isoquante est associée à un niveau de production


donné
 Deux isoquantes ne peuvent se toucher
 Plus on s’éloigne de l’origine, plus le niveau de production
est élevée
 Les isoquantes sont convexes
 Les isoquantes ont une pente négative
2.3. Fonctions de production à facteurs
substituables et à facteurs complémentaires
 Les 2 facteurs K et L peuvent être complémentaires ou
substituables:

 Si la production du bien peut réclamer l’utilisation


d’une combinaison particulière des 2 facteurs : les 2
facteurs sont complémentaires.

 En revanche, si la production du bien peut réclamer


l’utilisation de l’un ou l’autre des 2 facteurs : les 2
facteurs sont substituables.
 La fonction de production à facteurs substituables
souvent utilisée est la fonction Cobb-Douglas :

Q( K , L)  AK  L

Où : A,  ,  sont des paramètres positifs donnés


 La fonction de production à facteurs complémentaires,
souvent utilisée est la fonction Leontieff

K L
Q( K , L)  Min , 
 a b

Avec a et b des paramètres donnés


3. Productivité et rendements

3.1. Mesures de productivité


 La productivité d’un facteur indique l’influence de ce
facteur sur la production quand les quantités des autres
facteurs restent à un niveau constant.
 La productivité moyenne (PM) d’un facteur est la
production par unité de ce facteur, toutes choses égales
par ailleurs.

 Les productivités moyennes du capital (PMK) et du travail


(PML) s’écrivent mathématiquement :
Q( K , L)
PM K 
K

Q( K , L)
PM L 
L
 La productivité marginale (Pm) d’un facteur indique,
toutes choses égales par ailleurs, la quantité
supplémentaire de produit obtenue à partir d’une unité
supplémentaire de ce facteur.

 Mathématiquement, si l’on étudie l’effet d’une variation


infinitésimale du facteur de production, la productivité
marginale correspond à la dérivée partielle Q de la
fonction de production par rapport au facteur étudié :

Q ( K , L )
Pm K 
K
Q ( K , L )
Pm L 
L
 L’élasticité factorielle d’un facteur mesure l’effet de la
variation de la quantité de ce facteur sur la production
quand les variations de l’input et de l’output sont
exprimées en pourcentage.

 Formellement, elle correspond au rapport de la


variation relative de la quantité produite et de celle de la
quantité de facteur.

 L’élasticité factorielle du capital K s’écrit :

Q ( K , L) / Q ( K , L)
Q/K 
K / K
Ou encore :
Q( K , L) K PmK
Q/ K  * 
K Q( K , L) PM K

 De même, l’élasticité factorielle du facteur travail L :

Q( K , L) / Q( K , L) Q( K , L) L PmL


Q/ L   * 
L / L L Q( K , L) PM L
3.2. Mesures de rendement

 La notion de rendements factoriels étudie la


modification de la quantité produite résultant de la
modification de la quantité utilisée d’un facteur.

 La différence avec la productivité marginale, réside en


ce que l’on s’intéresse non à l’effet d’une unité
supplémentaire de facteur sur la production, mais au
rapport qui existe entre l’accroissement de la
production et celui de la quantité de facteur
 En d’autres termes, on cherche à savoir si multiplier la
quantité d’un facteur par un nombre  supérieur à 1
conduit à une multiplication de la production par un
facteur supérieur, inférieur ou égal à 
 Formellement, la nature du rendement factoriel du
capital dépend du signe de la différence :

Q (K , L )   Q ( K , L )

 Si cette différence est positive, le rendement factoriel


du capital est croissant. Si elle est nulle, le rendement
factoriel du capital est constant et si elle est négative, le
rendement factoriel du capital est décroissant.
 La notion de rendements d’échelle spécifie la façon
dont évolue la production lorsque les quantités de tous
les facteurs sont augmentées dans les mêmes
proportions.

 Ainsi, les rendements d’échelle sont dits croissants,


constants ou décroissants selon que la multiplication
de toutes les quantités de facteurs par un même
nombre réel supérieur à 1 entraîne une production
plus que proportionnelle, proportionnelle ou moins
que proportionnelle.
Rendement d’échelle constant
K

3 Q3 = 300

2
Q2 = 200
1

Q1 = 100

1 2 3 L
Rendement d’échelle croissant
K

3 Q3 = 900

2
Q2 = 400
1

Q1 = 100

1 2 3 L
Rendement d’échelle décroissant
K

3 Q3 = 190

2
Q2 = 150
1

Q1 = 100

1 2 3 L
Ex. de train
 Un train quitte Cotonou pour Porto Novo. Quel que soit
le nombre de passagers à bord, le coût d’exploitation du
train reste le même
 Si à bord il y a 1 passager qui paye le prix p, alors la
recette réalisée par l’opérateur est : CA = 1*p
 Si le nombre de passagers est de n, payant chacun un
prix p, alors la recette de l’opérateur est: CA’= n*p
 Ainsi, CA’=n*CA

Ex. de maïs

 1 grain de maïs semé donne 3 mois plus tard un


épi de maïs comportant plus de 100 grains

 1 grain de maïs est ainsi multiplié par + 100 grains


: cas de rendement d’échelle croissant
Chapitre 6 : Fonctions de coût
Tâches à réaliser
Le tableau suivant donne les différents coûts de
production du maïs pour différentes quantités produites.
Production Quantité CV (FCFA) CT (FCFA) CM Cm CVM
(tonne) d’heures de (FCFA) (FCFA) (FCFA)
travail
95 000 5 000 75 000 100 000
120 000 6 000 90 000 115 000
140 000 7 000 105 000 130 000
155 000 8 000 120 000 145 000
165 000 9 000 135 000 160 000
170 000 10 000 150 000 175 000

Compléter le tableau et tracer sur une même figure les


différents coûts en mettant en ordonnée C et en abscisse Q
1. Coût de production

 La fonction de production exprime l’utilisation des facteurs


et le produit qui en résulte

 Un autre élément important dans la décision de


l’entrepreneur est le coût qu’il devra supporter pour
accomplir sa production
 Pour produire, l’entrepreneur va devoir payer les
facteurs de production qu’il utilise. Il va donc subir un
coût

 Le coût de production s’exprime mathématiquement


comme la somme des rémunérations de chaque
facteur
2. Notion de droite d’isocoût
 Notons w le salaire versé pour chaque unité de travail (L)
utilisée et r le taux de rémunération normal du capital (K)

 Si L et K sont les 2 seuls facteurs variables, le coût de


production s’écrit :

C(K, L) = wL + rK + f

f représente la rémunération de l’ensemble des facteurs


fixes de l’entreprise
 C(K, L) = wL + rK + f implique que

C ( K , L)  f r
L  K
w w
L

(C-f)/w La pente de la droite d’isocoût est


égal au rapport des prix unitaires
des facteurs (-r/w)

K
(C-f)/r
La combinaison optimale
L

(C-f)/w Optimal de
production

L*
Q

K
K* (C-f)/r
 La condition d’équilibre peut être écrite et interprétée
comme suit :

PmL /PL = PmK/PK

 Elle stipule que : l’augmentation de la production due


au dernier FCFA dépensé en L = l’augmentation de la
production due au dernier FCFA dépensé en K
3. Types de coûts

 Les coûts fixes (CF)

 Les coûts variables (CV)

 Le coût total (CT)

 Le coût moyen (CM)

 Le coût marginal (Cm)


 A court terme, certains facteurs de production sont
fixes (K). On a donc des coûts fixes et des coûts
variables. Par contre, dans le long terme, tous les
facteurs de production sont variables

 Les coûts fixes (CF) désignent toutes les charges que


l’entreprise doit supporter indépendamment du
volume de production (utilisation des bâtiments, du
matériel, etc.)
CF

Q
 Les coûts fixes unitaires ou coûts fixes moyens (CFM) :
CF
CFM 
Q

 Une production plus grande permet d’absorber une


plus grande part des coûts fixes. Le CFM sera toujours
décroissant à mesure que la production augmente
CFM

Q
 Les coûts variables représentent tous les coûts qui
varient avec le volume de la production (salaires, coûts
des fertilisants, des semences, etc.)

 Le coût variable moyen (CVM) est donné par :

CV
CVM 
Q

 La courbe de CVM sera d’abord décroissante, atteindra


un minimum, puis deviendra croissante
CVM

Q
4. Relation entre CVM et PM

 Soient L et K, 2 facteurs de production et PL et PK le


prix de chacun de ces facteurs. Les coûts totaux sont
donnés par :
CT  PK K  PL L

PKK sont les coûts fixes; PLL sont les coûts variables.

 Le coût variable moyen CVM s’écrit :


CV PL L
CVM  
Q Q

Or : PML = Q/L
Donc :
PL
CVM 
PM L

Ainsi, le CVM est inversement proportionnel à la


productivité moyenne
 Le coût total (CT) correspond à la somme des CF et
des CV:
CT  CF  CV

 Le coût total moyen (CM) :


CT
CM 
Q
Puisque CT = CF + CV
CF CV
CM  
Q Q

CM  CFM  CVM
 Le coût marginal (Cm) est le coût supplémentaire de
produire une unité additionnelle (le coût de la dernière
unité produite)

CT
Cm 
Q
5. Différents comportements de l’entrepreneur

 Le comportement rationnel de l’entrepreneur consiste


à ce qu’il maximise son profit.

  PQ ( K , L)  CT ( K , L)

 Si aucune contrainte ne s’impose à lui, l’entrepreneur


va donc :

Max ( K , L)  PQ ( K , L)  CT ( K , L)
 Pour cela, on applique les conditions de 1er ordre :


0
K

0
L
 Le comportement de l’entrepreneur peut alors être
appréhendée de façons différentes selon qu’il
rencontre ou non une contrainte sur la quantité à
produire ou sur le coût qu’il peut supporter
5.1. L’entrepreneur contraint par son
marché

 Supposons que l’entrepreneur connaisse le niveau


maximal de production qu’il peut écouler sur le marché.
Il est donc contraint par les quantités et connaît à
l’avance le montant de sa recette.

 Dans ce cas, la maximisation du profit implique de


minimiser ses coûts :

MinC( K , L)
S / C : Q ( K , L)  Q
5.2. L’entrepreneur contraint par son budget
 L’entrepreneur peut se trouver dans une configuration
alternative où il connaît son budget maximal. Les coûts
ne pouvant excéder cette somme, le coût maximal de
production est connu et la recherche du profit le plus
élevé possible passe par la maximisation de la recette.

 L’entrepreneur va donc chercher la combinaison


productive (K, L) qui maximise le volume de production
tout en respectant la contrainte de coût.
MaxQ( K , L)
S / C : C ( K , L)  C
Devoir de maison
Le prix de marché pour un sac de 150 kg de maïs est de 10 000
FCFA. Une entreprise agricole spécialisée dans la production de
maïs a des coûts fixes de 4 000 FCFA qui correspondent à l’achat
de terre, d’équipement et de machines agricoles. Les coûts
variables sont consignés dans le tableau suivant :

Production (nombre de sacs 2 3 4 5 6 7 8 9 10


de 150 kg récoltés)
Coût variable (milliers de 26 32 36 42 50 60 72 86 102
FCFA)
 Calculer les coûts totaux de l’entreprise
 Tracer sur un même graphique sa courbe de recette et sa
courbe de coût total
 Interpréter les courbes tracées
 Sur quel intervalle de production, l’entreprise fait-elle des
profits ?
 Calculer et reporter sur un même graphique, le coût
marginal, le coût moyen, le coût variable moyen de cette
entreprise
 Etant donné le prix de marché de 10 000 FCFA par sac, pour
quel niveau de production cette entreprise maximise-t-il son
profit ?
 Quel profit (ou quelle perte) réalise-t-elle à ce niveau de
production ?
 A partir de quel prix cesse-t-elle de réaliser des profits ?
 Supposons maintenant que ses coûts fixes sont
irrécupérables, qu’elle ne peut revendre ses terres,
équipements et machines agricoles. A quel niveau de prix,
l’entreprise va-t-elle fermer ses portes ?

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