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NUTRITION HUMAINE
Prof. Dr. Ir. Flora Chadare Assogbadjo
Dr. Emmanuelle Dèdéhou Attemba
Dr. Laurent Adinsi
Email: fchadare@gmail.com
2

SYLLABUS
3

Syllabus
• Domaine: Sciences Agronomiques

• Spécialité: Tronc Commun

• Grade : Licence

• Semestre N° : 2
4

Syllabus
Masse horaire: 25h
- Théorie : 10h
- Pratique (TP/TD): 5h
- Travail personnel de l’Etudiant (TPE): 10h

Evaluation:
- Travaux de groupe: 30%
- Evaluation écrite incluant les connaissances
théoriques et pratiques (70%)
5

Objectifs du cours
Objectif global
Ce cours vise à :

-Renforcer chez l’Apprenant, les connaissances de


base en nutrition humaine

- Eveiller sa conscience sur les problèmes de


nutrition
6

Objectifs du cours
A la fin de ce cours, l’Apprenant est capable de:

- Définir les concepts de base en nutrition humaine

- Discuter de façon brève les carences nutritionnelles et


leurs conséquences

- Discuter de façon brève la malnutrition par excès et


ses conséquences

- Connaître les indicateurs de l’état nutritionnel et leur


utilisation
7

Contenu du cours
• Généralités sur la nutrition

• Concepts de base en nutrition

• Carences nutritionnelles et troubles associés

• Conséquences de la malnutrition sur le développement

économique

• Mesures anthropométriques

• Stratégies de lutte contre la malnutrition par carence

• Malnutrition par excès et troubles associés

• Quelques conseils pratiques


8

Chapitre 0: Généralités
9

Dénutrition ou sous-nutrition et
surnutrition
• Dénutrition: Conséquence d’un apport nutritionnel insuffisant sur

le plan quantitatif ou qualitatif, et/ou d’une mauvaise absorption


ou d’une mauvaise métabolisation des nutriments consommes
consécutives a des maladies répétées.

• Surnutrition: est l’ingestion quotidienne d’aliment dont la richesse

en calorie est supérieure à celle que nécessite les dépenses


organiques d’une personne
10

Les constats amers de dénutrition, d’insécurité


alimentaire et de surnutrition

• De 2019-2020, environ 46 millions de personnes de plus ont été


touchées par la faim en Afrique, 57 millions de plus en Asie et
environ 14 millions de plus en Amérique latine et dans les Caraïbes
11

• Progrès de la prévalence de la sous-alimentation de 1,5 % de

2019-2020, pour atteindre 9,9 % environ

• En 2020, plus de la moitié des personnes sous-alimentées dans

le monde vivaient en Asie (418 millions) et plus du tiers en Afrique


(282 millions).

• Échelle mondiale en 2020: retard de croissance (22%,149,2

millions) des enfants de moins de 5 ans, émaciation (6,7%, 45,4


millions) et surpoids (5,7% 38,9 millions)
12

Contribue à 35% des affections frappant les enfants

<5 ans

• Cause sous-jacente d’1/3 de la mortalité infantile et 20%


de la mortalité maternelle chaque année

• Frein au progrès économique :


10% des gains de toute une vie pour les particuliers
2 à 8% du produit intérieur brut d’un pays

• Niveau mondial, en 2019, l’anémie chez les femmes âgées de

15 a 49 ans s’établissait a 29,9 pour cent.


13

• Plus de 30% des femmes en Afrique et en Asie présentaient une

anémie, contre 14,6% des femmes en Amérique du Nord et en


Europe.

• Prévalence mondiale l’obésité chez les adultes de 11,7 % en

2012 à 13,1 % en 2016.


14

NOMBRE DE PERSONNES SOUS-ALIMENTÉES DANS LE MONDE, 2005-2020


15
L’insécurité alimentaire modérée ou grave progresse
lentement depuis six ans et touche désormais plus de 30
pour cent de la population mondiale
16

CIBLES MONDIALES EN MATIÈRE DE NUTRITION APPROUVÉES PAR L’ASSEMBLÉE


MONDIALE DE LA SANTÉ ET CIBLES CORRESPONDANTES À L’HORIZON 2030
17

Atteindre les cibles mondiales relatives à la nutrition


d’ici à 2025 et 2030 reste un défi.
18

Les conséquences de la dénutrition

• Retard de croissance – Réduction significative


et irréversible du développement cognitif

• Emaciation – Risque élevé de mortalité et de


morbidité

• Carences en micronutriments – Dommages


dévastateurs et irréversibles + augmentation du
risque de mortalité et morbidité
19

DÉFINITION DE QUELQUES CONCEPTS


DE BASE
20

Définition de quelques concepts de base : Nutrition


Elle analyse, plus précisément, la transformation chimique des
nutriments, appelée métabolisme en vue de leur assimilation
pour la croissance, l’entretien et le fonctionnement de
l’organisme

Ensemble de processus clés qui comportent :


✓ l´ingestion des aliments,
✓ la dégradation en leurs différents constituants et
l’absorption de ces constituants
✓ leur utilisation pour le maintien de la vie
✓ le fonctionnement normal de ses tissus et éventuellement
leur croissance
✓ les problèmes liés à l’alimentation
21

Définition de quelques concepts : Nutriments

• Constituants absorbés,

• Composants élémentaires contenus dans les aliments ou


issus du milieu naturel ambiant et utilisés pour couvrir les
besoins physiologiques, notamment de croissance et de
développement

• Ils sont classés en deux groupes : micronutriments et


macronutriments
22
Définition de quelques concepts :
Macronutriments et micronutriments
Macronutriments : Protéines, lipides, glucides dont l’apport est
indispensable en quantité relativement importantes, de l’ordre de
dizaines de grammes par jour

Micronutriments : (les minéraux et les vitamines) dont les apports se


situent dans l’ordre du microgramme (µg = 10-6 g) ou du milligramme
par jour
23

Macronutriments : pourvoyeurs d’énergie


Les nutriments pourvoyeurs d’énergie sont:
• Glucides ou sucres
• Lipides ou graisses
• Protéines

L’énergie qu’utilise notre corps provient de


l’oxydation des glucides, des lipides et des protéines.
1g de glucides 4 kcal
1g de lipides 9 kcal
1g de protéines 4 kcal
24

l
L’ENERGIE
Energie brute chimique contenue dans les aliments qui peut être
mesurée en utilisant la bombe calorimétrique

Energie digestible :
Energie disponible après digestion des aliments
l’énergie contenue dans les aliments n’est pas
totalement absorbée parce que n’étant pas
complètement disponible)
25

Besoins en énergie des


humains

Les besoins en énergie varient :


• Suivant la taille et le poids
• Suivant le sexe
• Selon l’état physiologique (grossesse,
allaitement, …)
• Suivant l’activité physique
26

Définition de quelques concepts : Santé


Auparavant, la définition de la santé était centrée sur un
aspect curatif, c’est-à-dire l’absence de maladies physiques
ou d’infirmité.

Maintenant, la définition de la santé est plus positive, elle


est basée sur une idée de bien-être, d’équilibre de vie :

Selon l’OMS, la définition est la suivante : Etat complet de


bien-être physique, mental et social ; et pas seulement une
absence de maladie ou d’infirmité.
27

CHAPITRE I: MALNUTRITION
PAR CARENCE
28

1.1. Types de malnutrition par carence

• Malnutrition aigue (Emaciation)

• Malnutrition chronique (Retard de croissance)

• Insuffisance pondérale

• Carence en micronutriments
29

1.1.1. Malnutrition par carence : groupes


vulnérables

• Enfants de 6 à 36 mois

• Enfants d'âge préscolaire

• Enfants d'âge scolaire

• Femmes enceinte

• Femmes allaitantes

• Femmes en âge de procréer


30

1.1. 2.Malnutrition par carence :


Indices anthropométriques

Indicateurs Indices

Malnutrition aigue Poids pour taille (P/T)


(émaciation)
Malnutrition chronique Taille pour âge (T/A)
(retard de croissance)

Insuffisance pondérale poids pour âge (P/A)


31

1.1.3. Malnutrition par carence : 4 formes


Pour chaque type de malnutrition, il existe

• la forme fruste
• la forme modérée
• la forme sévère
• la forme globale

La malnutrition globale renferme la malnutrition


modérée et la malnutrition sévère

Malnutrition forme globale: Z-score < - 2ET


32

1.1.4. Malnutrition par carence et santé publique


❖ Signification en terme de santé publique de la prévalence des différents
types de malnutrition chez les enfants de 6 à 36 mois (OMS)

Signification % de la % de malnutrition % de
malnutrition chronique l’insuffisance
aiguë global pondérale
Critique MAG > 15% MCG ≥ 40 % IP ≥30%

Grave 10 %≤ MAG< 15% 30 %≤ MCG< 40% 20 %≤ IP< 30%

Médiocre 5 %≤ MAG< 10 % 20 %≤ MCG< 30% 10 %≤ IP< 20%

Acceptable MAG< 5% MCG < 20 IP< 10%


33

1.2. Malnutrition aiguë: classification selon le


périmètre brachial
Classification Limites

Malnutrition aigue sévère PB<115 mm

Malnutrition aigue modérée 115 mm ≤ PB < 125 mm

Risque de malnutrition 125 mm ≤ PB < 135

Etat nutritionnel satisfaisant PB ≥ 135

Chez la femme enceinte PB < 23 : grossesse à risque


34

1.2.1. Malnutrition aiguë : formes cliniques


❑ Marasme
• Maigreur excessive

• Faible poids pour taille

• Résulte d’une perte de poids rapide ou d’une autre incapacité à

reprendre le poids

• Fonte des tissus musculaires et adipeux

• Retard de croissance

• Infection et diarrhée

• Anorexie

• Hypoglycémie

• Hypothermie
35

1.2.2. Malnutrition aiguë : Kwashiorkor

• Présence d’ Œdèmes bilatéraux des membres inférieurs

• Succède souvent l’introduction des aliments de complément: 18

à 30 mois

• Œdèmes bilatéraux

• Altération des sourcils et ongles

• Hypertrophie hépatique
36

1.2.3. Malnutrition aiguë


❖ Seuils utilisés pour définir la malnutrition aigüe chez les enfants
de moins de 5 ans

➢ Indice anthropométrique: poids pour taille = P/T

• Fruste: - 2 ≤ Z-score P/T < - 1

• Modérée: - 3 ≤ Z-score P/T < - 2

• Sévère: Z-score P/T < - 3 ET et/ ou Oedèmes


37

1.3. Insuffisance pondérale


❖ Seuils utilisés pour définir l’insuffisance pondérale chez les
enfants de moins de 5 ans: Poids pour âge (P/A)

➢ Indice anthropométrique: Poids pour âge = P/A

• Fruste: - 2 ≤ Z-score P/A< - 1

• Modérée: - 3 ≤ Z-score P/A < - 2

• Sévère: Z-score P/A < - 3


38

1.4. Malnutrition chronique

• Chez l’humain, le processus de développement du cerveau a lieu


durant les 2 premières années de la vie, une période critique de
vulnérabilité

• Les dommages subis pendant cette période sont irréversibles et


altèrent les capacités cognitives de manière permanente

• La malnutrition chronique ou le retard de croissance (T/A) des


enfants de 6-59 mois se manifeste par une taille petite à long
termes d’apports alimentaires inadéquats et de mauvaises
conditions sanitaires.
39

1.4. Malnutrition Chronique


• Elle est habituellement due à une consommation insuffisante d’aliments
et de calories, et est aggravée par les infections.

Les conséquences du retard de croissance sur le capital humain et


économique

• Associé avec des performances scolaires réduites (équivalent à 2-3


années d’école);

• Associé avec une diminution de la capacité à générer des revenus;

• Peut entrainer une réduction du PIB de 2 à 3%.


40

1.4. Malnutrition Chronique


❖ Seuils utilisés pour définir la malnutrition chronique chez les
enfants de moins de 5 ans (Taille pour Age = T/A)

➢ Indice anthropométrique: Taille pour Age = T/A

• Fruste: - 2 ≤ Z-score T/A < - 1

• Modérée: - 3 ≤ Z-score T/A < - 2

• Sévère: Z-score T/A < - 3


41
42
Impact Visible de la Malnutrition Chronique

Age: 33 mois Age: 30 mois

Poids: 10,7 kg Poids: 11,6 kg

Taille: 78,3 cm Taille: 84,5 cm


Statut
Statut
Nutritionnel:
Nutritionnel:
Malnutrition
chronique Normal

Enfants du même âge, Andahuaylas, Pérou


43
Effets retard de croissance sur le développement du
cerveau

Cellule
typique
Normal

du
cerveau
Ramificatio
n
nerveuse
longue
Neurone
diminué
e
-
Stunting

ramificatio
n
neurveus
e réduite
-axe de
Source: Cordero E et al, 1985 (Adapted from Figure 2 & Figure 4), Benıtez-Bribiesca et al. 1999 (Adapted from
Figure 4)
neurone
44

Les conséquences du retard de croissance sur


le capital humain et économique
• Associé avec des performances scolaires réduites
(équivalent à 2-3 années d’école);

• Associé avec une diminution de la capacité à


générer des revenus;

• Peut entrainer une réduction du PIB de 2 à 3%.


45
Conséquences à long terme du Retard de Croissance
Soins Pauvres Pratique Pauvreté
de santé pratiques sanitaire et
inadéquats de soins hygiénique
nadéquate

Dénutrition pendant la déficience nutritionnelle infantile Infection infantile


grossesse

Faible croissance foetale Retard de Cognitive


Diminution Cogniti
croissance Retard de : indicateur
Cause directe Croissance Clé
Taille adulte courte Résultats scolaires faibles
fai

Bassin étroit chez Revenu adulte


la femme faible

Disproportion
pelvienne

Obstruction lors du travail


Source: Adapted from A&T
Technical Brief Issue 2, Mortalité et morbidité acrues
September 2010
46
Malnutrition Chronique (MC) et Développement
cérébral

• Chez l’humain, le processus de développement


du cerveau a lieu durant les 2 premières
années de la vie, une période critique de
vulnérabilité
• Les dommages subis pendant cette période
sont irréversibles et altèrent les capacités
cognitives de manière permanente
47

MC et Développement de l’Enfant

- La MC à 2 ans est associé à une diminution du


temps passé à l’école (0.9 an)

- La MC augmente de 16% le risque d’échouer au


moins une fois à l’école

- Associations significatives entre la MC à 2 ou 3 ans


et les déficits cognitifs ultérieurs (QI baisse de 10 à
15 points / enfant normal).

Martorell et al. J Nutr. 2010;140(2):348-54


Walker et al. Lancet 2007; 369: 145–57
48

concept de nutrition qui


repose sur des études
scientifiques montrant que
c’est une
• Période cruciale et unique:
depuis la conception
jusqu’à l’âge de 2ans;
• Période pendant laquelle
tout le potentiel de l’être
humain s’établit: fonction
psychomoteur, physique,
intellectuel, cognitif…….
49

Conception Gestation Naissance 1 an 2


ans

0 1 – 269 270 635


1000
Jours
270 (grossesse) + 365 (1 an) + 365 (2 ans) = 1000 jours
50
51

Malnutrition chronique et
Développement économique
52
Conséquences économiques de la malnutrition
chronique
Faible performance dans les tests cognitifs, et
Altération du différences de comportement dans la petite enfance, y
développement compris l'apathie, l’activité réduite, l’intérêt aux jeux
cognitif etc1
QI baisse de 10 à 15 points / enfant normal
Faibles
performances de perte d’année de scolarité 2
scolaires

Conséquences de perte de revenu annuel à l’âge


Faible productivité
à long terme adulte 3

Développement
perte du PIB en Afrique et en Asie 4
économique
Augmentation des
coûts des soins de Ex. En China, US en 2000 à
santé en raison de
environ US en 2025 en
l'obésité
raison de l’augmentation de l’obésitéy 5

Sources: 1. Black et al., 2013; 2. Martorell et al., 2010 (stunting at 2 years associated with a reduction of schooling of 0.9 year s); 3. Grantham-MacGregor et al., 2007; 4.
Horton & Steckel, 2013; 5. Popkin et al, 2006.
53

Les données économiques


sont aussi convaincantes

Retour pour chaque $ investi dans


la nutrition
54

Classification de la malnutrition basée sur l’IMC


(pour les adultes)
• Valable pour les adultes
• IMC: Indice de Masse Corporelle
• IMC = P (kg)/ T² (m²)

• IMC > 18,5 Bon état nutritionnel


• 17< IMC < 18,5 DEC degré 1
• 16 < IMC < 17 DEC degré 2
• IMC < 16 DEC degré 3

• DEC: Déficit Energétique Chronique


55

Mesures anthropométriques
56

1.2. Pesée avec une balance électronique : Théorie


et Principes et Manipulations
• Une balance électronique munie de la fonction tare sera utilisée
pour peser l’enfant;

• La « fonction tare » signifie que la balance peut être remise à zéro


(« tarée ») alors que la personne qui vient d’être pesée est encore
sur la balance. Ainsi, une mère peut monter sur la balance, être
pesée et la balance sera « tarée»;

• Si son enfant lui est mis dans les bras alors qu’elle se tient
toujours sur la balance, seul le poids de l’enfant apparaîtra alors sur
la balance.
57

1.2. Prise des mesures anthropométriques


1.2.1. Prise du poids
Pesée avec une balance électronique : Théorie et Principes et
Manipulations
La pesée avec la fonction tare présente deux avantages :
▪ Il n’est pas nécessaire de faire une soustraction pour déterminer
le poids de l’enfant seul (ce qui limite le risque d’erreur).
▪ L’enfant restera plus facilement calme lorsqu’il sera dans les
bras de sa mère pour être pesé.
58

1.2.2. Prise de taille

Le matériel nécessaire pour mesurer la taille couché est une


toise horizontale qui doit être placée sur une surface plane,
stable, telle qu’une table.

Enfant < 87 cm ou moins de 2 ans: mesure de la taille en


position couchée Enfant > 87 cm ou plus de 2 ans: mesure de
la taille en position debout
59
60

1.2.3. Estimation de l'âge chez les enfants

• CAS 1: Si l’enfant possède un carnet de santé ou une pièce d’état

civil mentionnant sa date de naissance → notez la date de


naissance sur votre questionnaire → méthode la plus fiable

• CAS 2: Si l’enfant ne possède pas de carnet de santé ou de pièce

d’état civil → estimation de l’âge à l’aide du calendrier des


évènements
61

Scenario 1: Lorsque la mère connaît l’âge en années :


• convertissez l’âge en mois et posez des questions sur les circonstances
qui ont entouré la naissance de l’enfant → sur le calendrier, s’il y a un
évènement particulier proche de la naissance de l’enfant, demandez à
la mère si l’enfant est né avant ou après cet évènement
• demandez pendant quelle saison est né l’enfant (Ex : pluies, chaleur,
froid,…)

Scenario 2: Lorsque la mère connaît la date de naissance de l’enfant


mais n’a pas de document officiel pour la justifier :
• localisez la date sur le calendrier
• posez des questions à la mère sur les évènements qui ont entouré la
naissance de l’enfant (fête, saison,…) pour estimer l’âge en mois
effectif
62

Scenario 3: Lorsque la mère ne connaît ni l’âge, ni la date de


naissance :

• utilisez les évènements notés sur le calendrier pour l’aider à se

souvenir des circonstances de la naissance de son enfant et estimer


l’âge en mois

• demandez à la mère si elle se rappelle de la période ou d’un évènement

lors de l’accouchement

• posez une série de questions selon ses différentes réponses afin de

localiser le mois et l’année de naissance


63

Scenario 4: Lorsqu’il est absolument impossible d’obtenir


des indications de la mère :

• cherchez un enfant d’âge probablement similaire dans


l’entourage

• déterminez l’âge de l’autre enfant

• estimez la différence d’âge entre les deux enfants en se

servant du calendrier et en déduire l’âge de l’enfant enquêté


64

Carence en micronutriments
65

Rôle des micronutriments dans la


nutrition

• Les micronutriments – également appelés vitamines et minéraux – sont

les composantes essentielles d’une alimentation de qualité et ont des


effets profonds sur la santé. Bien qu’ils ne soient nécessaires qu’en
très faible quantité, les micronutriments sont les éléments de base
indispensables à la bonne santé du cerveau, des os et du corps en
général.
66

Rôle des micronutriments dans la


nutrition
• Les carences en micronutriments sont souvent qualifiées de

« faim invisible » ou « faim cachée » car elles se développent


progressivement dans le temps, leur impact dévastateur ne
pouvant être observé qu’une fois subis des dommages
irréversibles. Bien qu’un enfant puisse dormir chaque nuit
l’estomac bien rempli, les carences en micronutriments
signifient que son corps a toujours faim d’une bonne nutrition
67

Carence en micronutriments
• Des millions d’enfants sont atteints de retard de croissance,

de retard dans le développement cognitif, d’immunité affaiblie


et de maladies à cause d’une carence en micronutriments.

• Pour les femmes enceintes, le manque de vitamines et de

minéraux indispensables peut avoir des résultats


catastrophiques, augmentant le risque d’insuffisance
pondérable à la naissance, de malformations congénitales,
d’avoir un enfant mort-né ou même de mourir.
68

Carence en fer
• La carence en fer est le trouble nutritionnel le plus commun et le plus
répandu dans le monde
• La carence en fer peut provoquer l’anémie avec des risques accrus
d’hémorragie et d’infection bactérienne pendant l’accouchement et elle
est liée aux décès maternels.

• Pour leur part, les bébés peuvent naître prématurément et être


victimes d’infections, de troubles des capacités d’apprentissage et de
retard de développement.
69

Carence en iode
• La carence en iode pendant la grossesse peut provoquer un
retard physique et intellectuel chez le nourrisson (crétinisme).
Chez les nourrissons et les enfants, elle peut être
responsable d’anomalies de la croissance et du
développement,

• La carence en iode est la principale cause de maladie


thyroïdienne dans le monde.

• Elle est responsable du goitre chez les enfants comme chez


les adultes.
70

Goitre : l’une des conséquences de la


carence en iode
71

Carence en vitamine A
• La carence en vitamine A peut être causée par un faible
apport diététique, une malabsorption ou un accroissement
de son utilisation ou de son excrétion en raison de
maladies courantes

• La carence en vitamine A affaiblit le système immunitaire et


accroît les risques qu’un enfant contracte des infections
comme la rougeole et des maladies diarrhéiques et en
meure.
• la carence en vitamine A peut nuire à la vision, sur une
échelle allant d’une diminution de la vision nocturne à la
cécité
72

Cécité
73

Carence en zinc
• La carence en zinc affaiblit la fonction immunitaire et est associée à

une augmentation des risques d’infections gastro-intestinales. Elle est


aussi un facteur déterminant dans les décès d’enfants causés par la
diarrhée.

• La carence en zinc peut provoquer une perte d’appétit et un retard de

croissance
74

Carence en calcium, vitamine D et


acide folique

• Les carences en calcium, vitamine D et acide folique sont


particulièrement préoccupantes pendant la grossesse et peuvent
entraîner un certain nombre de complications à la fois pour la mère et le
bébé qui se développe.
Carence en calcium, vitamine D et 75

acide folique
Le calcium est important pour le renforcement des os et le maintien d’os
solides. En cas de carence prolongée en calcium, le corps va extraire du
calcium contenu dans les os, ce qui peut conduire à de l’ostéoporose
et/ou à des fractures osseuses. Les personnes concernées peuvent
également être sujet à des confusions, des oublis, des crampes
musculaires, des faiblesses musculaires...
76

Carences en micronutriments

Carence en fer: anémie ferriprive


Carence en fer ===➔ Anémie ferriprive

Carence
Carence en Zinc ====➔ en zinc:
Retard de retard de crois.
croissance

Carence en Iode =➔ troubles dues Carence


à la carence en iode
en iode: TDCI(TDCI)

Carence en Vitamine A ======➔


Carence Avitaminose A A
en vit A: avitaminose
77

Travail de groupe
1. Quelles sont les causes de la malnutrition selon vous ?

2. Hiérarchiser ces causes de sorte à avoir les causes

primaires, secondaires et tertiaires si possible.

3. Faites un schéma montrant les causes qui sont


directement liées à la malnutrition et les causes qui sont
entrainées par d’autres causes.
78

Causes de la malnutrition

• Le cadre conceptuel des causes de malnutrition a été


élaboré en 1990 en tant qu'élément de la stratégie UNICEF
pour la nutrition.

• Il montre que les causes de la malnutrition sont


multisectorielles (alimentation, santé, pratiques de soins).

• Ces causes sont classées en causes immédiates (niveau de


l'individu), sous-jacentes (niveau du foyer ou de la famille) et
fondamentales (niveau de la société), l'influence des facteurs
à un niveau se faisant sentir aux autres niveaux aussi.
79

CAUSES DE LA MALNUTRITION
Malnutrition
Causes
immédiates
Régime alimentaire
inadéquat
Maladie
Causes
sous
adjacentes Accès à la
Sécurité Environnement santé et aux
alimentaires social et de structures de
des ménages soins soins

Causes
structurelles Ressource
Infrastructure formelle et informelle
Idéologiques politiques
80

Travail de groupe

• Enumérer quelques approches de solutions pour chaque catégorie


de causes du cadre conceptuel (Causes fondamentales, sous-
jacentes et immédiates)
81

CHAPITRE II: STRATÉGIES DE LUTTE


CONTRE LA MALNUTRITION PAR
CARENCE
82

Propositions de stratégies par les apprenants pour


lutter contre la malnutrition carentielle
83
2.1. SUPPLEMENTATION
• Principe de base: Il s'agit d'un moyen d'apporter des micronutriments sous la

forme médicinale par voie orale (comprimés, gélules ou sirop) ou par voie
injectable, aux individus.

Il existe deux types de supplémentation qui sont :

➢ La supplémentation préventive : intéresse les populations vulnérables qui

sont les enfants de moins de deux ans et les femmes enceintes et allaitantes.
Cette stratégie reste la solution la plus efficace à court et moyen terme.
84

2.1. SUPPLEMENTATION

➢ La supplémentation curative : intéresse les cas d’anémie par carence en


fer ainsi que certains cas morbides tels que la rougeole, la malnutrition
protéino-énergétique, l’insuffisance pondérale et les diarrhées persistantes.

❖Facteurs pouvant influencer l’efficacité d’un programme de


supplémentation
L'efficacité de la supplémentation est limitée par les problèmes d'intolérance
digestive observée chez une proportion non négligeable d'individus
(nausées, vomissements, pyrosis, constipation, diarrhées, coloration noire
des selles) et le manque de motivation des bénéficiaires qui très souvent ne
se sentent pas malades.
85

2.1. SUPPLEMENTATION
❖Avantages
✓ l’apport d’une quantité optimale d’un ou plusieurs éléments nutritifs
sous une forme hautement absorbable par l’organisme,
✓correction rapidement d’une situation de carence pendant que les
interventions à long terme (fortification, diversification, etc.) sont en
cours de planification –
✓Parfois, seule méthode possible en cas de situation d’urgence : guerre,
catastrophe naturelle, etc.

❖Inconvénients
✓ le risque d'intolérance digestive chez les populations cibles,
✓ le coût élevé,
✓ la supplémentation est une stratégie à court terme.
86

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS


La commission du Codex Alimentarius définit l’enrichissement comme
« l’adjonction à un aliment de un ou plusieurs éléments nutritifs
essentiels qui sont ou non normalement contenus dans cet aliment, à
l’effet de prévenir ou de corriger une carence démontrée en un ou
plusieurs éléments nutritifs dans la population ou dans des groupes
spécifiques de population ».

Le degré d’enrichissement des denrées alimentaires au niveau national


ou régional est très variable. Dans certains cas, on se contente
d’augmenter la concentration d’un seul micronutriment dans un seul
aliment (par exemple l’iodation du sel), tandis qu’à l’autre extrême il
peut exister toute une série d’associations entre divers aliments et divers
micronutriments.
87

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS


Les types d’enrichissements alimentaires
L’enrichissement des aliments en micronutriments peut prendre
plusieurs formes.

❖Enrichissement universel de certains aliments en


micronutriments
L’enrichissement universel de certains aliments en micronutriments
désigne l’adjonction d’un ou plusieurs micronutriments à des
aliments de consommation courante dans la population générale,
comme les céréales, les condiments et le lait.
Il est en général décidé, dirigé et réglementé par l’État.
88

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

L’enrichissement universel est en général la meilleure option lorsque


la majeure partie de la population est exposée à un risque
inacceptable, en termes de santé publique, de carence ou de menace
de carence en certains micronutriments.

Dans certaines situations, la carence est démontrable du fait des


apports beaucoup trop bas et/ou de signes biochimiques.

Il se peut que la population ne soit pas réellement carencée selon les


critères biochimiques ou cliniques usuels, mais qu’elle puisse tirer
un bénéfice de l’enrichissement des aliments.
89

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

❖Enrichissement ciblé en micronutriments

• Dans les programmes d’enrichissement ciblé des aliments, des


aliments destinés à des sous groupes spécifiques sont enrichis en
micronutriments, avec pour effet d’augmenter les apports dans ces
sous-groupes et non dans l’ensemble de la population.

• Il s’agit par exemple d’aliments complémentaires pour les nourrissons


et les enfants en bas âge, d’aliments développés pour les programmes
alimentaires en milieu scolaire, de biscuits spéciaux pour les enfants
et les femmes enceintes, et de rations (denrées enrichies prêtes à
l’emploi) pour les programmes d’aide alimentaire dans les situations
d’urgence et chez les personnes déplacées.
90

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

❖ Enrichissement en micronutriments dans un but commercial


• Dans l’enrichissement en micronutriments réalisé dans un but
commercial, un fabricant de produits alimentaires prend l’initiative,
dans un but commercial, d’ajouter des quantités déterminées d’un ou
plusieurs micronutriments dans les aliments transformés.

• Bien que volontaire, ce type d’intervention s’effectue habituellement


dans le cadre des limites réglementaires fixées par le gouvernement.

• L’enrichissement des aliments dans un but commercial est plus


répandu dans les pays industrialisés, tandis que dans la plupart des
pays en développement l’impact de ce type d’intervention sur la santé
publique est encore assez limité.
91

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

❖Choix de l’aliment véhicule

• Sur le plan alimentaire, l'aliment véhicule doit:

✓être consommé par une large proportion de la population notamment

les groupes les plus exposés au risque de carence ;

✓présenter de faibles variations de disponibilité selon les régions ;

✓être accessible à tous les groupes socio-économiques ;

✓présenter de faibles variations individuelles de consommation ;

✓les possibilités d'excès dans les apports doivent être limitées ;

✓ être en rapport avec l'apport énergétique.


92

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS


• Sur le plan technologique:
✓la transformation industrielle de l'aliment doit être centralisée (parce
que moins il y a de sites dans lesquels l’addition des composés
d’enrichissement a lieu, plus il est facile de mettre en œuvre des
mesures de contrôle de la qualité) ;
✓les risques de séparation du micronutriment d'enrichissement de
l'aliment véhicule doivent être limités ;
✓la stabilité doit être bonne ;
✓le coût ne doit pas être élevé ;
✓la durée de stockage doit être également limitée ;
✓la biodisponibilité du fer de l'aliment enrichi doit être bonne
(dépend de la présence d'inhibiteurs ou d'activateurs de l'absorption
du fer) ;
93

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

✓ les qualités organoleptiques de l'aliment-véhicule et des aliments


avec lesquels il peut être consommé doivent être acceptables.
✓ force est de reconnaître que plusieurs de ces critères sont difficiles à
atteindre dans les pays en développement où l'industrie alimentaire
de transformation des denrées de base n'est pas très développée. Une
fois l’aliment véhicule adéquat choisi, on choisit maintenant le
fortifiant adéquat.
• Choix du composé d’enrichissement
Le choix du composé qui sera utilisé pour l’enrichissement est
souvent un compromis entre un coût raisonnable, une bonne
biodisponibilité à partir de l’aliment et l’acceptation par le public de
modifications organoleptiques.
94

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

• Choix du composé d’enrichissement en fer


✓Techniquement, le fer est le micronutriment dont l’adjonction aux
aliments pose le plus de problèmes, car les composés de fer qui ont la
meilleure biodisponibilité tendent à être ceux qui interagissent le plus
avec les constituants des aliments pour produire des modifications
organoleptiques indésirables.
✓ Moins chers que les composés hydrosolubles.
✓ Lors du choix d’un composé de fer approprié, l’objectif sera de
trouver celui qui est le plus absorbable par l’organisme, c’est-à-dire
qui possède la plus grande biodisponibilité relative par rapport au
sulfate ferreux tout en ne provoquant pas de modifications
inacceptables des qualités organoleptiques (saveur, couleur, texture)
de l’aliment utilisé comme véhicule.
95

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

Des composés de fer très divers sont actuellement utilisés comme


composés d’enrichissement. Ils se classent en trois grandes catégories :
• solubles dans l’eau : les composés de fer hydrosolubles ont la plus
grande biodisponibilité relative de tous les composés
d’enrichissement en fer et sont donc le plus souvent les composés de
choix. Cependant, ils sont aussi les plus susceptibles d’avoir des
effets indésirables sur les qualités organoleptiques des aliments, en
particulier la couleur et l’arôme ;
• peu solubles dans l’eau mais solubles dans les acides dilués : Les
composés peu solubles dans l’eau ont l’avantage de provoquer moins
d’effets organoleptiques que les composés hydrosolubles et viennent
en deuxième position
96

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

• Insolubles dans l’eau et peu solubles dans les acides dilués : Par
comparaison avec le sulfate ferreux, l’absorption du fer contenu
dans les composés insolubles dans l’eau se situe entre environ 20 %
et 75 %. Ils ont beaucoup moins d’effets sur les qualités
organoleptiques des aliments (aux niveaux actuellement utilisés)

• Avantages de l’enrichissement des aliments


En tant qu’approche basée sur l’alimentation, l’enrichissement des
aliments (ou fortification alimentaire) comporte un certain nombre
d’avantages sur d’autres interventions visant à prévenir et combattre
la malnutrition par carence en micronutriments :
97

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

✓S’ils sont consommés fréquemment et régulièrement, les aliments


enrichis maintiendront les réserves de l’organisme en éléments
nutritifs de façon plus efficace et plus efficiente que ne le ferait la
prise intermittente de suppléments
✓ L’enrichissement des aliments vise en général à fournir des
micronutriments en quantités à peu près équivalentes de celles
qu’apporterait une alimentation équilibrée de bonne qualité. Par
conséquent, les denrées de base enrichies contiendront des quantités
« naturelles » ou avoisinantes de micronutriments, ce qui peut ne pas
être le cas avec des suppléments
✓ L’enrichissement d’aliments de consommation courante a la
capacité d’améliorer l’état nutritionnel d’une partie importante de la
population, les ménages pauvres comme les ménages aisés
98

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

✓L’enrichissement des aliments ne nécessite pas de changement des


modes de consommation alimentaire ; changements qui sont
notoirement difficiles à obtenir, surtout à court terme, ni
d’observance au niveau individuel.

❖ Limites de l’enrichissement des aliments


Même s’il est généralement admis que l’enrichissement des aliments
peut avoir un impact positif considérable sur la santé publique, cette
stratégie de lutte comporte certaines limites :

✓ Il arrive souvent que les aliments enrichis ne puissent profiter aux


groupes les plus pauvres parmi la population générale, ceux qui sont
le plus exposés au risque de carence.
99

2.2. FORTIFICATION DES ALIMENTS

✓La nature de l’aliment choisi comme véhicule et/ou du composé


d’enrichissement peut limiter la quantité de ce dernier qui peut être
ajoutée de façon appropriée. Par exemple, certains composés
d’enrichissement en fer peuvent modifier la couleur et la saveur de
nombreux aliments et détruire la vitamine A et l’iode également
ajoutés comme composés d’enrichissement

✓Bien que cette stratégie ait souvent un meilleur rapport coût-


efficacité que les autres, le processus d’enrichissement des aliments
comporte par lui-même des coûts non négligeables, ce qui peut
limiter la mise en œuvre et l’efficacité des programmes.
100

2.3. BIO-FORTIFICATION
• La bio-fortification consiste à améliorer les propriétés nutritionnelles

de certaines variétés de plantes, au travers de la sélection variétale


classique ou de modifications génétiques. Les techniques de
marquages moléculaires ont rendu possible l’identification chez
certains végétaux du matériel génétique contrôlant les teneurs en
nutriments et antinutriments, de sorte qu’il est aujourd’hui possible
d’effectuer des sélections variétales en fonction de ces critères
(Kennedy et al., 2003). Cependant, il est nécessaire avant d’investir
dans de telles recherches, de se poser la question de la réalité
agronomique et économique de ces possibilités (Welch, 2002).
101

2.3. BIO-FORTIFICATION
• La bio-fortification en caroténoïdes provitamines A semblé la plus

aisée et a été faite sur plusieurs produits agricoles (i.e. riz doré, maïs
orange, patate douce à chair orange, manioc orange). Au Nigéria par
exemple la bio-fortification en VA a été testée sur le manioc, un
tubercule initialement très pauvre en provitamines A. Dans un
premier temps, les résultats ont fourni des éléments clés pour d’une
bonne sélection génétique pour améliorer la teneur en VA de l’aliment
(Thakkar et al., 2007).
102

2.3. BIO-FORTIFICATION

• Une autre étude effectuée au Nigéria par le même auteur révèle

en effet que la teneur en β-carotène du manioc bio-fortifié varie


entre 600 et 800 μg/100 g matière brute et une forte corrélation
entre la bioaccessibilité, la rétention et la teneur en β-carotène
de plusieurs variétés bio-fortifiées de manioc a été constatée
(Thakkar et al., 2009).
103

2.3. BIO-FORTIFICATION

• Dans le cadre du projet INSTAPA et en collaboration avec le projet

HarvestPlus, une étude d’efficacité biologique de la consommation du


manioc bio-fortifié a été réalisée au Kenya. En effet, HarvestPlus est
un programme de recherche de grande envergure coordonné par le
CIAT et l’IFPRI, centré sur la mise au point de variétés bio-fortifiées,
i.e. enrichies en micronutriments.

Le programme cible prioritairement les cultures de subsistance dont se


nourrissent les populations pauvres. Par cette approche nouvelle,
HarvestPlus a pour objectif de contribuer à réduire les carences en
micronutriments.
104

2.3. BIO-FORTIFICATION
• Dans le cadre du projet « RTB Post-Harvest Cassava » une étude a
été menée par la FSA/UAC pour évaluer l’aptitude des variétés de
manioc biofortifié en caroténoides provitamines A à produire le
agbéli. Les résultats ont montré que certaines variétés de manioc
biofortifié peuvent être utilisées pour produire le agbéli avec des
attributs de qualité similaires à ceux du agbéli de manioc
traditionnel à chair blanche.
• Une étude similaire a également été conduite sur le gari au
Cameroun
105

2.4. Diversification

• La consommation des aliments traditionnels à base de céréales ou de

racines et tubercules dans les pays du Sud permet généralement de


couvrir les besoins énergétiques des adultes mais ne permet pas de
couvrir ceux des jeunes enfants, ni les besoins quantitatifs et
qualitatifs en protéines, lipides et micronutriments de l’ensemble de
la population. En effet, les stratégies basées sur la diversification
alimentaire visent à augmenter la disponibilité, l’accessibilité, la
consommation et la bio-efficacité des aliments sources de
micronutriments.
106

2.4. Diversification
• Malheureusement, dans de nombreuses situations les possibilités pour
les individus d’accéder à une alimentation variée sont limitées.
L’absence ou la rareté de produits animaux comme le foie d’animaux,
les œufs, le beurre, et autres produits riches en VA caractérise le
régime alimentaire des populations pauvres des PED.

• L’addition adéquate de légumes-feuilles verts, de fruits oranges ou


jaunes ou d’huile de palme rouge dans ces régimes alimentaires peut
permettre d’augmenter significativement les apports en VA tout en
augmentant légèrement les apports en fer et zinc.
107

Programmes de recherche-
développement valorisant les ressources
locales pour la nutrition des enfants
• Moringa oleifera

• INFLOR: « Infant food from local resources »

• BARINGA: Food to food fortification with Baobab and

Moringa leaf powder

• FoodAfrica
108
Moringa oleifera
Feuilles Moringa oleifera (Lam.) pour la récupération
nutritionnelle
• Feuilles séchées de moringa ➔ salubrité certaine du
conditionnement jusqu’à au moins 18 mois sans risque de
contamination
• Dose journalière de 10 g de poudre en supplément
alimentaire ➔ réduction prévalences de malnutrition chez
les enfants malnutris aigus modérés (MAM) de 6 à 30 mois)
• Dose journalière de 10 g de poudre en supplément
alimentaire ➔ réduction prévalence de l’anémie chez
enfants MAM 6 -30 mois.

Ref: Houndji et al. 2013 Int. J. Biol. Chem. Sci. 7(1): 225-235,
109
INFLOR
Développement et certification de farines infantiles
à base de ressources alimentaires locales

• Répertoire des espèces végétales et


animales produites ou collectées, dont
différentes parties comestibles utilisées
dans l’alimentation (>300 espèces)
• Répertoire des farines infantiles sur les
marches, surfaces de vente, et dans
les ménages (> 200 échantillons)
• Guide de choix nutritionnel des
ressources alimentaires locales au
Bénin pour le développement de farines
infantiles

Ref: Chadare et al, 2017. JFSA, doi: 10.1002/jsfa.8568


110

BARINGA (1/2)
food-to-food fortification des aliments
par les aliments
• Pulpe de fruit du
baobab (PFB) + poudre
de feuille de moringa
(PFMo) pour fortifier
bouillie ogi de sorgho
(bouillie fermentée):
augmentation teneur en
micronutrimets et
bioaccessibilité du zinc

Contact: fchadare@gmail.com
111

BARINGA (2/2)
food-to-food fortification des aliments
par les aliments

Bouillie de sorgho +
poudre de feuille de
moringa + pulpe de
fruit de baobab =
bonne formule
alimentaire pour
réduire la
malnutrition
modérée

Contact: fchadare@gmail.com
112

FoodAfrica
Valorisation de la biodiversité locale pour une meilleure alimentation
et nutrition des jeunes enfants
• Optimisation des recettes d’aliments de complément à partir des
ressources locales.
• Large contribution biodiversité locale aux apports nutritionnels
des AC (146 espèces recensées) avec une part marginale des
espèces négligées ou sous utilisées
Le ‘AITOUTOU’ et ses
ingrédients

• Production de vidéos et posters pour l’éducation nutritionnelle


des populations.
Contact: amouswal@yahoo.fr
113

2.6. Education nutritionnelle


• L'éducation nutritionnelle est l'ensemble des activités de
communication visant la modification volontaire des pratiques qui
ont une incidence sur l'état nutritionnel de la population, dans la
perspective d'une amélioration de celui-ci.

• Tous les projets en étude ont inclus une composante


communication/éducation nutritionnelle dans le but de promouvoir
en général l'acquisition d'habitudes alimentaires correctes, en
particulier la consommation des produits maraîchers.
114

2.6. Education nutritionnelle

• L’éducation nutritionnelle encore appelée Communication pour

Changement de Comportement (CCC) joue un rôle essentiel pour


garantir la durabilité des programmes de lutte contre la malnutrition.
Il s'agit à la fois de la communication sociale et de la
communication éducative.
115

2.6. Education nutritionnelle


• La communication sociale est à la base de toute action éducative.

Elle doit préparer un terrain favorable à cette dernière. Elle s'est


concrétisée dans les différents projets par la réalisation d'émissions
radiophoniques, de représentations théâtrales, de jeux de rôle, de
réunions de masse, de vidéos.

• Les projets ont su identifier les formes traditionnelles de


divertissement pour atteindre les publics cibles et les sensibiliser aux
problèmes nutritionnels.
116

2.6. Education nutritionnelle


• La communication éducative a pris la forme de séances d'animation

avec les groupements de femmes. A l'école, elle s'est traduite par un


approfondissement des leçons touchant à la nutrition. Des
démonstrations culinaires sont faites pour renforcer les séances
éducatives.
117

2.7. WASH (WAter Sanitation Hygiene) Et


réduction de la malnutrition chronique
118
EVIDENCE DU ROLE DU WASH DANS LA REDUCTION DE
MALNUTRITION CHRONIQUE (Amhara – Ethiopie)
▪Objectif: Déterminer les interventions qui réduisent la malnutrition
chez les enfants de 6 à 36 mois au niveau d’une population
vivant dans une insécurité alimentaire.
▪ Méthode: Données de recherche effectuée par Save The
Children UK utilisées. 11 villages voisins sélectionnés pour
recevoir l’une des 4 interventions: (1) Santé; (2) Education
nutritionnelle; (3) WASH; (4) Toutes les 4 interventions; 3
villages témoins n’ont reçu aucune intervention; Etude de base
menée en 2004 et évaluation d’impact en 2009 avec les mêmes
outils.
▪ Résultats: Le groupe d’interventions du WASH fut le seul où il y
a eu un impact significatif avec une reduction de 12.1% de la
baisse de la croissance par rapport au groupe témoin.
Source: Public Health Nutrition: Briget F. T Bulti, Themba N.,
Arabella D. Save The Children London, UK publié en Avril 2012
119

EVIDENCE DU ROLE DU WASH DANS LA REDUCTION DE


▪ MALNUTRITION CHRONIQUE

Un accès élevé d’assainissement réduit chez les enfants autour


▪ de 27% le risque d’avoir la MC (Fink et al., - 2011) ;

▪ Un enfant qui a la malnutrition chronique est prédisposé à la


diarrhée et le risque de mourir augmente fortement quand il a la
diarrhée. (Black & al, - 2008);

Cotonou, le 11 Juin 2015


120
EVIDENCE DU ROLE DU WASH DANS LA REDUCTION DE
MALNUTRITION CHRONIQUE
▪ La croissance est un indicateur plus sensible des effet du WASH (Esrey -
1996) ;
▪ Au Perou, 40% des déficits de croissance sont expliqués par le WASH
non amélioré contre 16% par la diarrhée (Checkley et al (2004);
▪ Quelques études ont montré un déficit de croissance imputables à la
diarrhée de 4 à 46% :
➢Peru: 16% (Checkley, 2003);
➢Bangladesh: 20% (Black, 2004);
➢Gambie: 20% (Rowland, 1977);
➢Mexique: 5% (Condon, 1977);
➢Etude multi-pays: 4 - 46% (Esrey, 1996).
▪ Hypothèse d’entéropathie environnementale – un corps qui subit des
diarrhées régulières & une EE, constamment en train de lutter contre
les attaques microbiennes, ne se développe pas (Humphrey - 2009)

Cotonou, le 11 Juin 2015


121
L’Enthéropathie Environnementale
▪ Diarrhée = Partie visible de l’iceberg.
▪ EE = Principale (si non la première) cause du retard de
croissance est un trouble subclinique de l’intestin grêle ==)

➢ Aplatissement des villosités de l’intestin grêle qui


réduit sa surface;
Environnementale

➢ Epaississement de la surface à travers laquelle les


éléments nutritifs doivent être absorbés;
Enthéropathie

➢ Augmentation de la perméabilité aux grosses


molécules et des cellules (microbes)

Illustration: En Gambie, on estime que les enfants ont


la diarrhée pendant 7.3% du temps
Et des valeurs de perméabilité intestinale associée à un
déficit de croissance pendant 76% du temps
La diarrhée ne représente qu'un dixième des maladies intestinales qui contribuent au
déficit de croissance

Cotonou, le 11 Juin 2015


122

L’impact des programmes de nutrition sera beaucoup plus fort


et durable si des actions sensibles comme l’hygiène et
l’assainissement y sont inclues. A cet effet, il serait opportun au
niveau du Bénin de:
1. Mettre en place et opérationnaliser un cadre commun de
résultats tenant compte de la multi sectorialité de la lute contre
la malnutrition chronique;
2. Valoriser davantage la dynamique communautaire issue des
activités WASH pour introduire les aspects nutritionnels;
3. Travailler avec les mères et les personnes gardiennes
d’enfants ayant adopté de bons comportements d’hygiène
dans les localités pour les amener à protéger mieux les
enfants contre la Malnutrition Chronique.

Cotonou, le 11 Juin 2015


123

2.6. Les 10 interventions pour une nutrition maternelle


optimale pendant la grossesse

❖ Nutrition maternelle optimale pendant la grossesse


1- Supplémentation en multi micronutriments
2- Supplémentation en calcium supplémentation aux mères à
risque de faible consommation
3- Supplémentation alimentaire (énergie et protéines)
4- Iodation universelle du sel Alimentation du nourrisson et du
jeune enfant
5- Promotion de l’allaitement précoce et allaitement exclusive
jusqu’à 6 mois et continu jusqu’à 24 mois
124

2.6. Les 10 interventions pour une nutrition maternelle


optimale pendant la grossesse et après la naissance de
l’enfant
❖Supplémentation en micronutriments des enfants à risque
6- Alimentation de complément adéquat dans les zones en sécurité
alimentaire et des suppléments à l’aliment de complément dans les
populations en insécurité alimentaire
7- Supplémentation en vitamine A aux enfants de 6 - 59 mois
8- Supplémentation en zinc aux enfants de 12 - 59 mois
Prise en charge de la malnutrition aiguë
9- Traitement de la malnutrition aiguë modérée
10- Traitement de la malnutrition aiguë sévère
125

Travaux de groupe
Choisissez les deux premiers stratégies de lutte contre la

malnutrition les plus durables qu’on peut mettre en place

dans un pays en voie de développement comme le notre

selon vous. Et justifiez votre choix en vous basant sur les

avantages et les limites de chaque stratégies.


126

Travaux de groupe
• Prendre les données sur :
- Le taux d’insécurité alimentaire des communes du Bénin
- l’indice de richesse des communes du Bénin
- La diversité alimentaire des ménages
- Les indicateurs WASH: source d’eau et de boisson du
ménage
- Le niveau de scolarisation du chef ménage
• Question 1: Etablir un lien entre la proportion d’insécurité
alimentaire et l’indice de richesse, les indicateurs WASH
et le niveau de scolarisation du chef ménage et la
diversité alimentaire du ménage
127

• La consigne
• faite un lien entre les niveaux des différents paramètres
et la sécurité alimentaire des ménages.

• Chaque groupe doit prendre deux communes et comparer


les niveaux de sécurité alimentaire des deux communes
en lien avec les différents paramètres (WASH, niveau
d'instruction du chef de ménage, la diversité alimentaire
des ménages)
128

CHAPITRE III: MALNUTRITION PAR EXCES


129

❖ Obésité
• Surpoids ou obésité = accumulation excessive ou anormale de
graisse corporelle présentant un risque pour la santé. Il est le
cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial.

➢ Facteurs favorisants
• Apports énergétiques excessifs (alimentation trop riche, trop dense
en calories, boissons sucrées, grande taille des portions) Sédentarité
• Arrêt ou réduction de l’activité physique et sportive
• Consommation d’alcool
• Prise de certains médicaments (parmi lesquels des neuroleptiques,
des antidépresseurs, des antiépileptiques, l’insuline, les sulfamides
hypoglycémiants, les corticoïdes)
130

❖ Obésité

• Facteurs génétiques et antécédents familiaux d’obésité


• Antécédents d’obésité dans l’enfance
• Grossesse
• Ménopause
• Troubles du comportement alimentaire
• Troubles anxio-dépressifs et périodes de vulnérabilité
psychologique ou sociale
• Facteurs professionnels (parmi lesquels stress au travail, travail
posté) Diminution du temps de sommeil
131
❖ Classification
Deux types d’obésités
• Obésité viscérale ou androïde: se traduit par l’excès de tissus
adipeux dans la région abdominale.

• Obésité gynoïde: se traduit par l’excès de tissus adipeux aux


hanches, aux cuisses et en périphérie.
132

❖ Mode de transmission

Bagages héréditaires

• Facteurs environnementaux

• Âge

• Certaines maladies, grossesse

• Boulimie, sédentarisation

• Personnes qui étaient en surpoids durant l’enfance ou


l’adolescence
133
❖ IMC
• Le principal indicateur de mesure utilisé est l'indice de masse
corporelle (IMC). L’IMC est égal à la masse (exprimée en
kilogrammes) divisée par le carré de la taille de la personne (en
mètres).

IMC Défini comme


entre 18,5 et
normale
25
entre 25 et surpoids (surcharge
30 pondérale)
au-delà de
obésité
30
De 35 à 40 obésité sévère
Au-delà de obésité morbide ou
40 massive
134

❖ Circonférence de taille

Prendre aussi régulièrement sa circonférence de taille (CT).


Il faut prendre la circonférence idéalement à jeun, debout,
dans l’axe du nombril, sans trop serrer, dans un plan
horizontal. Le mètre ruban est placé à mi-distance entre le
rebord costal inférieur et l'épine iliaque antéro-supérieure
sur la ligne médio axillaire
135

❑Préventions
• campagnes de santé publique sur les aspects qualitatifs et quantitatifs
des habitudes alimentaires
• information visant à réduire les facteurs de risques environnementaux

❑ Curatif
✓Médicamenteux
• Des médicaments anorexigènes (inhibiteurs de l’appétit), comme
l’amphétamine et ses dérivés peuvent être employés.
• La tétrahydrolipstatine, récemment introduite en France, agit par
diminution de l’absorption des graisses, mais des effets secondaires sur
la digestion ont déjà été signalé.
136

✓Thérapeutique

• Il faut avoir un une alimentation saine, équilibrée et diversifiée


• contrôler les portions
• prendre le temps de manger
• éviter le grignotage
L’activité physique quotidienne doit être présentée comme
indispensable au même titre que le sommeil ou l’hygiène corporelle.
L’évaluation du risque cardio-vasculaire global doit être réalisée
avant la reprise d’une activité physique. En fonction de son intensité
et des comorbidités, elle peut justifier un avis cardiologique
137

• Les patients doivent être encouragés à effectuer au moins 150 minutes


(2 h 30) par semaine d’activité physique d’intensité modérée .Cette
activité physique peut être fractionnée en une ou plusieurs sessions
d’au moins 10 minutes.

✓Chirurgie
Deux procédés chirurgicaux ont été utilisés dans les obésités très sévères
et rebelles au régime : la dérivation intestinale et la réduction du volume
gastrique.
• Dans le premier cas, une partie de l’intestin est enlevée afin de réduire
l’absorption des nutriments.
• Dans le second cas, on réduit le volume de l’estomac (technique
appelée gastroplastie) en plaçant autour un anneau de diamètre
modulable, de façon à diminuer la capacité d’accueil des aliments
138

✓Conseils alimentaires
139

Pyramide alimentaire
140
141

✓ Activités sportives
142
143

MERCI DE VOTRE ATTENTION

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