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Nutrition et allaitement

FEUILLET 17 DE LA LECHE LEAGUE FRANCE

« Souvenez-vous que vous mangez pour deux ».

Cette phrase est-elle seulement un lieu commun ? Une autorisation de se « goinfrer » ? Ou est-ce
vraiment un bon conseil ? Les êtres humains ont pendant longtemps pressenti que la nutrition
méritait une attention particulière pendant la grossesse et la lactation. Pensez au nombre de contes
de bonne femme parlant de ce qu'une femme doit ou non manger pendant qu'elle est enceinte ou
qu'elle allaite. Bien que nous puissions considérer ces histoires comme non scientifiques, la
recherche médicale a confirmé l'importance du régime de la mère pour la croissance et le
développement de son enfant. « Manger pour deux » est devenu une sérieuse responsabilité.

Cette responsabilité reste présente pendant l'allaitement. Manger avec sagesse permet à la mère de
répondre à tous les besoins nutritionnels de son enfant. Des études ont montré que les mères bien
nourries produisent un lait de qualité régulière et que des tétées fréquentes garantissent une
production de lait abondante.

Mais que voulons-nous dire par manger avec sagesse ?


Est-il possible de manger avec sagesse et, malgré cela, de perdre les quelques kilos accumulés
pendant la grossesse ? Les mères qui allaitent devraient-elles éviter certaines nourritures ? Peut-on
manger du chocolat ? Vous choisissez chaque jour ce que vous allez manger, boire et cuisiner. Quels
choix feront de vous une mère « bien alimentée » ? Produire du lait demande de l'énergie ; en
d'autres termes, cela consomme des calories. 90 % des calories utilisées pour la fabrication du lait
vont au bébé, le corps de la mère utilise les 10 % restants pour le processus de fabrication lui-même
: la production du lait a donc un très bon rendement énergétique.

Ceci veut dire que les mères allaitantes brûlent plus de calories en une journée que les femmes
qui n'allaitent pas.
Elles consomment également d'autres nutriments en plus grande quantité. La plupart des
spécialistes de la nutrition pendant la lactation recommandent une consommation supplémentaire
de cinq cents calories par jour pour les mères qui allaitent. Ces calories supplémentaires devraient
inclure vingt grammes de protéines. Les calories supplémentaires apporteront à la mère environ
deux tiers de l'énergie nécessaire pour fabriquer du lait pour son bébé. Le reste de l'énergie vient
des réserves de graisse faites pendant la grossesse : c'est le moyen choisi par la nature pour
préparer le corps aux demandes nutritionnelles de la lactation.

Une façon d'être sûre de consommer les nutriments nécessaires en quantité suffisante est de
manger une grande variété d'aliments.
Ne vous limitez pas à quelques légumes ou à un régime viande-pommes de terre. Le poulet, la
dinde, le poisson, les oeufs et les produits laitiers sont tous des sources de protéines animales, en
plus des viandes rouges telles que le boeuf, le porc et l'agneau. Les légumineuses (telles que les
haricots, les lentilles..) sont également de bonnes sources de protéines, surtout si elles sont
combinées avec des céréales complètes, des graines, des fruits oléagineux et des produits laitiers.
Même pendant les mois d'hiver, les supermarchés vendent de nombreux produits frais et congelés.
Vous pouvez varier le « vert » de vos salades en utilisant différentes variétés de salades vertes, des
épinards, du persil, des choux rouges et verts. De nombreux légumes - carottes, brocolis, choux-
fleurs, poivrons verts - peuvent être mangés crus en collation ou bien, cuits, au repas. Vous pouvez
trouver les indispensables vitamines dans d'innombrables aliments. Saviez-vous que quarante
grammes de poivron vert ou de choux de Bruxelles contiennent autant de vitamine C que la même
quantité de jus d'orange ?

La variété existe aussi parmi les céréales, les légumineuses et les graines.
Le pain complet apporte des fibres alimentaires et de la vitamine B ; c'est le cas également des
céréales complètes, du riz complet, de la farine de maïs et de la crème d'avoine. Beaucoup de
femmes se préoccupent de l'apport quotidien de calcium dans leur régime, notamment depuis que
la science médicale a appris qu'un déficit en calcium peut contribuer à une maladie dégénérative
des os : l'ostéoporose. Le lait est un choix possible pour faire face aux besoins accrus en calcium des
femmes enceintes et allaitantes. Il peut être remplacé par du yaourt et du fromage. D’autres
aliments aussi sont riches en calcium : les algues, le sésame, les legumineuses, les fruits oléagineux,
les légumes à feuilles et les sardines en boîte. Le chou chinois cuit est également une bonne source
de calcium. 250g de chou chinois cuit contiennent presque autant de calcium (86 %) que 250 ml de
lait. 115 g de graines de sésame moulues contiennent deux fois plus de calcium que 250 ml de lait.
Enfin, les mères allaitantes ont besoin de boire plus pour faire du lait pour leur bébé ; mais vous
n'avez pas besoin de boire du lait pour fabriquer du lait.

Pour beaucoup de mères qui allaitent, le problème n'est pas tant de savoir quoi manger mais
quand faire les courses et la cuisine.
Une bonne alimentation ne veut pas obligatoirement dire passer plus de temps dans la cuisine.
Préparer ses menus pour la semaine évite des trajets supplémentaires à l'épicerie. Nettoyer et
préparer les légumes en grosse quantité permet de pouvoir en prendre une poignée dans le
réfrigérateur, pour une collation ou pour les ajouter à une salade ou un plat cuisiné. Faire des
doubles portions de plats principaux prend un petit peu plus de temps ; cependant, pour les jours où
tout semble aller de travers, cela vous permet d'avoir au congélateur une réserve de plats faciles à
préparer. Si vous prenez le temps de remplir votre congélateur de plats préparés pendant les
dernières semaines de votre grossesse, vous pourrez compter dessus pour manger correctement
pendant les premières semaines après la naissance de votre bébé, même les jours où vous n'arrivez
à rien faire.

De nombreux aliments sont à la fois nutritifs et pratiques pour un en-cas ou un repas rapide. Le
fromage, le yaourt, le pain complet ou les crackers de céréales complètes, les tomates, les graines
germées, les fruits, le muesli, les jus de fruits, les oeufs durs, les légumes coupés en morceaux et les
fruits oléagineux peuvent être consommés avec peu ou pas de préparation. Plusieurs petits repas au
cours de la journée peuvent être tout aussi nutritifs que trois repas principaux. Certaines mères
essaient de prendre une collation de qualité et quelque chose à boire, chaque fois qu'elles s'assoient
pour allaiter leur bébé.

Contrairement à beaucoup de légendes, la plupart des mères qui allaitent se rendent compte
qu'elles peuvent manger tout ce qui leur plaît sans que leur bébé ait une réaction particulière.
De temps en temps, surtout dans les familles qui ont une histoire d'allergie alimentaire, les mères
découvrent que quelques éléments, dans leur régime, gênent leur bébé allaité. Le lait de vache et
d'autres produits laitiers, les oeufs, les agrumes sont le plus souvent identifiés comme responsables.
Des études récentes ont montré qu'un tout petit peu de caféine passe dans le lait ; des quantités
modérées de café, thé ou cola ne posent habituellement pas de problème. Toutefois, si votre bébé
est maussade et dort peu, il peut être utile de diminuer vos apports de caféine pour vous aider tous
les deux à mieux dormir. Le chocolat contient une substance semblable à la caféine, mais la plupart
des mères notent qu'une consommation modérée n'a pas d'effet sur leur enfant allaité. Si vous avez
l'impression d'une relation de cause à effet entre un aliment que vous consommez régulièrement et
des symptômes observés chez votre bébé, essayez d'éliminer cet aliment ou ces aliments pendant
dix ou quinze jours. Si les symptômes disparaissent, votre travail de détective a probablement porté
ses fruits. Sinon, vous aurez peut-être besoin de chercher ailleurs. Si vous découvrez que vous êtes
amenée à éliminer une catégorie d'aliments importante de votre régime, par exemple les produits
laitiers, consultez votre médecin ou un nutritionniste pour la remplacer par des aliments équivalents
ou un bon supplément vitaminique ou de minéraux.

En règle générale, les mères bien nourries n'ont pas besoin de suppléments vitaminiques pendant
l'allaitement.
Cependant certaines carences en vitamines affectant la quantité de ces vitamines dans le lait, il est
particulièrement important d'avoir une alimentation équilibrée. Chez les femmes vraiment
dénutries, la production de lait baisse et elles ont moins de lait pour leur bébé. Ce degré de
dénutrition est plus fréquent dans les pays en voie de développement que dans les pays
industrialisés. Toutefois, la relation qui existe entre un régime sain et le volume de lait produit
devrait mettre en garde les femmes qui ne prennent pas le temps de manger correctement ou qui
font un régime amaigrissant draconien pendant l'allaitement.

Les mères se demandent souvent s'il est possible de perdre du poids pendant l'allaitement.
La réponse est oui. En fait, l'allaitement facilite la perte des quelques kilos supplémentaires gardés
après la grossesse. Ces kilos ne sont, après tout, qu'une réserve d'énergie destinée à la fabrication
du lait. Les nouvelles mères qui n'allaitent pas dépendent de leur régime et de la gymnastique pour
perdre du poids. Les femmes qui allaitent sont favorisées parce qu'elles utilisent ces calories pour
produire du lait. D'après le Docteur Judith Roepke, nutritionniste (à l'Université Ball State en
Indiana), la lactation peut être un moment idéal pour perdre du poids. La lactation semble même
mobiliser les graisses accumulées avant la grossesse. Mais il est important que la perte de poids soit
lente. Le Docteur Roepke suggère que les mères qui allaitent ne fassent rien de spécial pour perdre
du poids pendant les deux premiers mois post-partum. Votre corps a besoin de temps pour se
remettre de l'accouchement et pour établir une bonne production de lait et la plupart des mères qui
allaitent vont, de toute façon, perdre quelques kilos alors qu'elles suivent un régime normal. Si
après deux mois, vous n'avez pas perdu de poids du tout, vous avez probablement besoin
d'augmenter votre degré d'activité en même temps que de diminuer votre apport calorique. Mettez
votre bébé dans une poussette ou un porte-bébé et sortez faire une promenade de trois bons
kilomètres cinq fois par semaine. Parallèlement, éliminez trois cuillerées à café de margarine ou de
beurre (environ cent calories) de votre régime quotidien. Ainsi, vous pouvez espérer perdre un kilo
ou un kilo et demi en un mois. Ce n'est pas une perte de poids extraordinaire, mais elle garantit que
vous-même et votre bébé serez bien nourris. De plus, les avantages procurés par l'exercice physique
vont bien au-delà des kilos et centimètres de tour de taille perdus.

Les régimes draconiens, les régimes fantaisistes et les pertes de poids rapides sont susceptibles de
créer des problèmes à la mère qui allaite.
Les polluants de l'environnement tels que les PCB (polychloro-biphényls) et les pesticides sont
stockés dans les graisses de l'organisme. Une perte de poids rapide libère ces polluants dans la
circulation sanguine et peut augmenter leur concentration dans votre lait. Malheureusement, les
polluants sont le fait de la vie moderne, mais quand cela est possible, il est préférable de réduire
l'exposition de votre bébé au minimum.

Les régimes exceptionnellement riches en protéines et pauvres en glucides sont potentiellement


dangereux en raison de substances libérées dans le lait par le métabolisme modifié de la mère. Tous
les amaigrissements rapides font courir le risque d'une baisse de la production de lait, surtout les
premiers mois.

De nombreuses mères se rendent compte qu'elles n'ont pas à se préoccuper consciemment de


perdre du poids pendant l'allaitement. Elles éliminent simplement les aliments riches en calories,
en sucre, en graisses et peu nutritifs, et se concentrent sur des aliments de bonne qualité
nutritionnelle. Quelle meilleure période choisir pour améliorer ce que nous mangeons que la
grossesse et l'allaitement ! Pendant cette période, « manger pour deux » veut dire que vous-
même et votre bébé bénéficiez d'une bonne nutrition. Il est plus facile de « bien manger » quand
toute la famille se nourrit bien. Quand tous les membres de la famille s'intéressent à la nutrition,
les enfants prennent de bonnes habitudes alimentaires tôt dans leur vie. Une bonne nutrition
vous aidera également à combattre la fatigue et les moments de haut et de bas qui sont le lot
inévitable de toute nouvelle mère.
AA 64 : Quelques interrogations sur la
nutrition de la mère qui allaite
Cet article a été publié dans Allaiter aujourd'hui n° 64, LLL France, 2005
Ces derniers temps, des études paraissent, plus ou moins relayées par les médias, tendant à montrer
que ce que mange ou ne mange pas la mère allaitante pourrait avoir un impact plus ou moins
important sur l’enfant allaité. Nous avons demandé à Françoise Railhet, éditrice des Dossiers de
l'allaitement, de réagir face à ces informations.

Allaiter Aujourd'hui - On sait que certaines protéines de l’alimentation maternelle peuvent passer
dans le lait et provoquer éventuellement des réactions allergiques chez l’enfant allaité (voir AA n°
81 Allergies et allaitement). D’où parfois des consignes d’éviction, plus ou moins draconiennes selon
les cas. Mais on entend dire maintenant que la prise de probiotiques par la mère allaitante et/ou
l’enfant pourrait avoir un impact favorable sur l’atopie. Que faut-il en penser ?
Françoise Railhet – Les probiotiques sont des « bons » microbes dont la prise en quantité suffisante
est susceptible de modifier la flore bactérienne intestinale, de façon à lutter contre certaines maladies
(traitement préventif ou curatif). Les bifidobactéries et les lactobacilles sont les plus utilisés. De
nombreuses études ont été publiées sur leur utilisation pour le traitement des diarrhées chez les jeunes
enfants, et effectivement, ils sont également étudiés dans le cadre de la prévention et du traitement
des maladies atopiques. Des études ont fait état de résultats intéressants chez des enfants souffrant
d’eczéma (Isaulori, 2000). Et une étude des mêmes auteurs faisait état d’un risque trois fois plus bas
d’eczéma pendant les deux premières années chez des enfants dont la mère avait pris des probiotiques
pendant la grossesse et l’allaitement (Isolauri, 2002). Cette voie semble d’autant plus prometteuse que
la plupart des probiotiques sont sans danger ; très peu d’effets néfastes ont été rapportés, y compris
lorsqu’ils étaient utilisés chez des nourrissons. Toutefois, beaucoup de choses restent à étudier. Leur
efficacité pourra être fonction du type de bactérie utilisée, de la quantité de bactéries viables
absorbées, de certaines caractéristiques spécifiques à chaque individu…

AA – Concernant toujours l’allergie, on dit aussi qu’un déficit du lait maternel en oméga 3, un
déséquilibre entre oméga 6 et oméga 3, pourraient être un facteur de sensibilisation chez l’enfant, et
que cela expliquerait les résultats contradictoires des études concernant les effets protecteurs de
l’allaitement vis-à-vis de l’allergie (protection moins efficace dans les pays où les apports lipidiques
maternels seraient inadéquats).
FR – Effectivement. Les acides gras des séries oméga 3 et oméga 6 sont utilisés, dans notre
organisme, pour la fabrication de prostaglandines qui ont des rôles diamétralement opposés. Les
prostaglandines de type 1 (PG1) sont fabriquées à partir des acides gras en oméga 6, ainsi que les
prostaglandies de type 2 (PG2), tandis que les prostaglandines de type 3 (PG3) sont élaborées à partir
des acides gras en oméga 3. Les prostaglandines jouent un rôle majeur dans la modulation des
réactions immunitaires. Or, les PG2 favorisent les réactions inflammatoires, tandis que les PG3 ont au
contraire un rôle anti-inflammatoire. Dans l’idéal, pour un fonctionnement « correct » du système
immunitaire, le rapport oméga 6 / oméga 3 devrait être aux alentours de 3/1 à 5/1. Or, dans nos pays,
il est fréquemment compris entre 10/1 et 30/1 (Guesnet, 1995). Ce qui peut induire un déséquilibre
important des réactions immunitaires en faveur des réactions inflammatoires et allergiques, et
augmenter le risque d’allergie (Oddy, 2004).
Les acides gras du lait humain modulent eux aussi les réponses immunitaires, et participent à
l’inhibition des germes pathogènes. Ils favorisent l’installation d’une flore protectrice, ainsi que
l’adhésion des probiotiques à la muqueuse intestinale. De ce point de vue, on peut dire qu’ils ont des
actions complémentaires (Das, 2002). Leur utilisation pour la prévention des allergies donne pour
l’instant des résultats prometteurs, qui demandent à être confirmés (Mihrshahi, 2004).

AA – Toujours à propos des acides gras essentiels. On sait que la teneur du lait maternel en ces
différents acides gras est influencée par la consommation qu’en fait la mère. Voir par exemple
l’étude de Smit et al (Acta Paediatr 2003), qui a étudié l’évolution de la composition sur 25 ans des
acides gras du lait de femmes habitant la Hollande et différentes régions des Caraïbes, et a trouvé de
grandes différences entre le lait de mères occidentales et celui de mères non occidentales.
D’après le Professeur Turck, « on a prescrit des oméga 3 à des femmes allaitantes et l’on a suivi le
développement de leurs enfants jusqu’à l’âge de 7 ans. Avec au final des petites différences positives
au niveau du développement neuro-comportemental de ces bambins ». Que penser de ces études ?
FR – Des études ont constaté un moins bon développement neurologique chez les enfants qui étaient
nourris au lait industriel. Cet impact est plus net chez les prématurés. On pense habituellement que le
taux d’acides gras polyinsaturés à longue chaîne apportés par l’alimentation de l’enfant en est
responsable : le lait humain est riche en ces acides gras, tandis que les laits industriels n’en
contiennent pas ou très peu. Toutefois, si les études évaluant l’impact de l’enrichissement du lait
industriel en ces acides gras ont constaté qu’effectivement les bébés qui recevaient ces laits enrichis
avaient un meilleur statut métabolique pour ces acides gras, aucune étude n’a constaté d’impact sur le
développement neurologique des bébés. Il semble donc d’une part que les acides gras ne soient pas
seuls en cause, et d’autre part que l’enrichissement du lait industriel par ces acides gras ne présente
pas d’intérêt significatif (et puisse même, éventuellement, avoir un impact négatif). Il est
extrêmement difficile de savoir quelle devrait être la composition « optimale » du lait humain (ou du
lait industriel) en acides gras. Les acides gras du lait humain sont beaucoup plus complexes et variés
que les acides gras du lait industriel. De plus, les taux de la plupart des acides gras du lait humain
sont variables, et sont corrélés entre eux, positivement ou négativement, tandis que les taux d’acides
gras dans les laits industriels sont fixes et non corrélés entre eux (Smit, 2003).
Le taux lacté des divers acides gras semble dépendre du taux sérique de la mère et de ses réserves
lipidiques, qui dépendent eux-mêmes de son alimentation. Il dépend également de l’activité des
enzymes maternelles d’élongation et de désaturation des précurseurs des acides gras à longue chaîne.
On a constaté que le don à la mère allaitante de suppléments d’acides gras, ou la consommation
d’aliments riches en ces acides gras, en augmente le taux lacté (Lauritzen, 2002, Hawkes, 2002…). Et
une étude a constaté, chez des femmes prenant des suppléments d’acides gras en oméga-3, une durée
de grossesse plus longue et une meilleure maturation neurologique du nouveau-né dans le groupe des
mères qui avaient les taux d’acide docosahexaénoïque (DHA) les plus élevés dans le sang du cordon
(Helland, 2001). Une étude toute récente (Desci, 2005) a constaté un meilleur développement
neurologique à l’âge de 4 ans chez des enfants dont la mère avait reçu des suppléments de DHA à
doses relativement élevées pendant la grossesse et l’allaitement.

AA – Encore et toujours les oméga 3. D’après le professeur Gérard Ailhaud (Université de Nice-
Sophia Antipolis, 2004), le déséquilibre entre oméga 6 et oméga 3 serait aussi responsable de
l’épidémie d’obésité dans le monde. Et ce déséquilibre se retrouverait aussi dans le lait maternel, en
raison du déséquilibre dans l’alimentation maternelle. Des études auraient montré qu’en cinquante
ans, le rapport oméga 6 / oméga 3 serait passé de 5/1 à 17/1 dans le tissu adipeux des femmes
américaines ; et que parallèlement, entre 1945 et 1995, le taux d’acide linoléique (oméga 6) serait
passé de 5 à 18 % dans le lait mature de femme américaine, cependant que le taux d’acide alpha-
linoléique (oméga 3), qui contrecarre l’action des oméga 6, serait resté stable à 0,9 %.
FR – De façon paradoxale, on assiste à une augmentation importante de la prévalence de l’obésité
dans de nombreux pays industrialisés depuis quelques décennies dans toutes les tranches d’âge, alors
que le pourcentage des graisses dans l’alimentation a baissé. En revanche, la nature des graisses
consommées a beaucoup changé. Avec le développement du raffinage, le pourcentage de graisses
polyinsaturées (essentiellement végétales) par rapport aux graisses saturées a fortement augmenté
dans notre alimentation, tout particulièrement celui des graisses insaturées en oméga-6. Ailhaud et
Guesnet ont en effet constaté une nette augmentation des signes précurseurs d’obésité, déjà chez les
enfants de moins de 12 mois. Ils soulignent également que le taux d’oméga-6 est encore plus élevé
dans les laits industriels que dans le lait humain, ce qui pourrait être l’une des raisons pour lesquelles
les enfants nourris au lait industriel ont un risque plus élevé d’obésité que les enfants allaités.
Normalement, les acides gras naturels sont sous la forme « cis » (la forme spatiale de la molécule). Le
raffinage, l’hydrogénation, les divers traitements subis par les aliments transformés vendus dans le
commerce, induisent la formation d’acides gras « trans », susceptibles d’être particulièrement nocifs
(Clifton, 2004 ; Stender, 2004 ; Dyerberg, 2005…). Ces acides gras trans traversent le placenta et
passent dans le lait maternel, et sont susceptibles d’induire des problèmes de santé chez l’enfant. Ils
seraient également susceptibles d’augmenter le risque d’eczéma chez les jeunes enfants, de par leur
action inhibitrice sur une enzyme hépatique (Larque, 2001). Leur taux lacté sera fonction de
l’alimentation maternelle. Une étude a constaté que les acides gras trans représentaient 0,35 % des
acides gras dans le lait des femmes africaines, contre 7,2 % dans le lait des Canadiennes (Mojska,
2003).

AA – Il semble en fait que les apports en AGPI (acides gras polyinsaturés) de la mère et du petit
enfant jouent un rôle capital dans la prévention de nombreuses maladies (obésité, diabète,
hypertension, artériosclérose…). Sachant que les apports en AGPI du bébé dépendent du taux
d’AGPI dans le lait maternel et de la durée de l’allaitement, que devraient faire les mères allaitantes
pour donner les meilleures chances à leur bébé ?
FR – Beaucoup de choses restent à découvrir sur le sujet. D’autre part, « plus » n’est pas forcément
synonyme de « mieux » : on commence à se rendre compte qu’un apport trop important en certains
acides gras peut détruire un équilibre fragile entre les divers acides gras (saturés, mono-insaturés et
polyinsaturés, mais aussi acides gras à chaîne courte, moyenne ou longue). Tous ces acides gras ont
leur utilité et leur rôle à jouer dans notre organisme.
Les recommandations que l’on peut toutefois faire sont les suivantes :
- Allaiter le plus longtemps possible : même si le taux d’acides gras en oméga-6 et en acides gras
trans du lait humain s’est élevé dans nos pays, le taux et la composition des acides gras du lait
maternel sont toujours bien mieux adaptés aux besoins du petit humain que ceux de n’importe quel
autre lait. Des études ont constaté que le risque d’obésité était d’autant plus bas que l’allaitement
avait été long (von Kries, 2003). De même, en ce qui concerne les allergies, la majeure partie des
études concluent à un impact protecteur de l’allaitement exclusif pendant les quatre premiers mois
(Oddy, 2003).
- Limiter les apports en acides gras trans : privilégier les huiles pressées à froid (huile d’olive en
particulier), éviter les margarines hydrogénées, ainsi que tous les produits transformés contenant des
graisses hydrogénées.
- Un bon moyen d’obtenir des acides gras en oméga-3 est de consommer régulièrement des poissons
gras (harengs, anchois, sardines, maquereaux…). A noter qu’il est prudent de limiter la
consommation de poissons tels que daurades, espadons, marlins, requins et thons qui sont les plus
susceptibles d’être fortement pollués par le mercure. Certains auteurs recommandent, pendant la
grossesse et l’allaitement, la prise d’un supplément riche en acides gras oméga-3 (huile de saumon,
huile de lin…).

Références

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Peut être reproduit, imprimé ou diffusé à condition de mentionner la provenance de cet article.
Ce numéro est disponible à la boutique
AA 55 : Régime et allaitement
Cet article est paru dans Allaiter aujourd'hui n° 55, LLL France, 2003

On entend parfois des femmes dire : « Moi, je ne veux pas allaiter parce que je veux retrouver ma ligne rapidement
après l’accouchement. » Ou bien : « J’ai arrêté d’allaiter à 1 mois parce que je voulais faire un régime. »
Ces arguments reposent-ils sur une réalité ? Est-il plus difficile de perdre du poids quand on allaite ? Est-il vraiment
impossible de faire un régime quand on allaite ?

Allaitement et perte de poids

Sur le premier point, les études sont formelles : à moyen terme et sans faire de régime particulier, les femmes qui
allaitent retrouvent généralement plus facilement leur poids d’équilibre que celles qui n’allaitent pas.
Il n’y a là aucun mystère : une bonne partie des kilos amassés pendant la grossesse sont des graisses justement
prévues par la Nature comme réserves en vue de l’allaitement. Si elles ne sont pas utilisées dans ce but, il faudra
faire quelque chose pour les faire partir…
Citons par exemple une étude parue en 1993 dans le Journal of the American Dietetic Association et montrant qu’un
mois après l’accouchement, les femmes qui allaitent ont perdu plus de poids et de largeur de bassin que celles qui
n’allaitent pas.
Ou cette autre, parue en 1998 dans le Journal of Human Lactation (1) , qui montrait une perte de poids chez des
femmes allaitantes entre 6 et 12 mois post-partum.
Ou cette autre encore, parue en 2002 (2), qui concluait que l’allaitement et la pratique régulière d’un exercice
physique permettaient de contrôler la prise de poids consécutive à la grossesse.
Cela à condition de ne pas manger comme quatre sous prétexte de « manger pour deux » ! En effet, comme la
femme enceinte, la femme qui allaite utilise mieux sa ration alimentaire (son métabolisme est différent), et les
apports recommandés sont sans doute surestimés. Si sous prétexte qu’elle produit du lait, la femme se gave sans
restrictions de chocolat, gâteaux, etc., elle pourra avoir du mal à perdre du poids (elle pourra même en prendre),
surtout si dans le même temps, elle a restreint son activité physique.
Et puis, le métabolisme garde encore bien des mystères, et il y a donc comme toujours des exceptions : d’une part
celles qui perdent énormément (trop) de poids tout au long de leur allaitement, et celles qui, sans pour autant faire
d’excès, n’arrivent pas à se débarrasser de leurs kilos en trop, même au bout de plusieurs mois d’allaitement. Celles-
là (qui souvent ont pris beaucoup de poids pendant la grossesse) peuvent être tentées de faire un régime, mais on a
tôt fait de les en dissuader tant qu’elles allaitent.
Peut-on faire un régime en allaitant ?

L’incompatibilité supposée des régimes pendant la période d’allaitement repose essentiellement sur deux peurs :
peur que la restriction alimentaire entraîne une baisse de la lactation et compromette la prise de poids du bébé ; peur
qu’elle libère dans le sang et donc dans le lait les toxines accumulées dans les graisses de l’organisme de la mère.
L’étude la plus récente sur le sujet (3) devrait rassurer sur le premier point.
Le but de l’étude était d’évaluer l’impact d’une perte de poids, chez des femmes allaitantes et présentant un surpoids
(indice de masse corporelle – IMC – entre 25 et 30), sur la croissance de leurs enfants allaités exclusivement à 4
semaines. Elles ont été réparties par tirage au sort entre un groupe témoin et un groupe étudié. Dans ce dernier, les
femmes devaient suivre un programme comportant un régime alimentaire (apports inférieurs de 500 kcal aux
apports conseillés, mais jamais inférieurs à 1800 kcal/jour) et des exercices physiques, le tout conçu pour leur faire
perdre entre 500 g et 1 kg par semaine.
Pendant les dix semaines du suivi, les femmes du groupe étudié ont perdu en moyenne 4,8 kg, aux dépends
essentiellement de la masse grasse, et avec une diminution significative de l’IMC. Chez les femmes du groupe
témoin, les variations de poids allaient d’une perte de 4,6 kg à… un gain de 4,6 kg.
Par contre, il n’y avait aucune différence significative entre les deux groupes pour ce qui concerne la prise de poids
des enfants.
La conclusion était que les femmes présentant un surpoids peuvent sans danger pour leur enfant suivre un
programme destiné à leur faire perdre du poids de façon modérée (jusqu’à 2 kg par mois).
Règles de prudence

On peut dire qu’à condition de suivre quelques règles de prudence (d’ailleurs valables pas seulement pour les
femmes qui allaitent), la perte de poids ne provoquera ni abaissement de la sécrétion lactée, ni libération importantes
de toxines. Ces règles sont :
- attendre deux à trois mois après l’accouchement, afin que l’organisme ait bien récupéré après la grossesse et que
l’allaitement soit bien démarré,
- éviter les régimes à grand spectacle (genre Slim-Fast), qui sont très mauvais pour tout le monde et plus encore
pour les femmes allaitantes (complètement déséquilibrés sur le plan nutritionnel). Préférer un régime correct, avec
réduction des graisses et des sucres rapides, et une bonne ration de fruits et légumes. Ne pas hésiter à consulter un
diététicien, qui pourra mettre au point un régime adapté à chaque cas et tenant compte des habitudes alimentaires,
permettant de perdre du poids en douceur sans pour autant être affamée. A savoir : les Weight Watchers ont un
régime spécial femmes allaitantes (le « New Mothers’ Points System »). En tout état de cause, ne pas descendre en-
dessous de 1800 cal par jour,
- ne pas chercher à perdre plus de 2 à 3 kg par mois,
- faire deux ou trois fois par semaine de l’exercice physique (une bonne marche à pied, une séance de gymnastique
ou de natation, un petit jogging…) qui aide beaucoup et en plus met en forme !

(1) AbuSabha R et Green G, Body weight, body composition and energy intake changes in breastfeeding mothers,
JHL 1998 ; 14(2) : 119-24.
(2) Rooney BL, Schauberger CW, Excess pregnancy weight gain and long-term obesity : one decade later, Obstet
Gynecol 2002 ; 100(2) : 245-52.
(3) Lovelady CA, Garner KE, Moreno KL, Williams JP, The effect of weight loss in overweight lactating women on
the growth of their infants, New England Journal of Medicine 2000 ; 342 : 449-453.

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Peut être reproduit, imprimé ou diffusé à condition de mentionner la provenance de cet article.
AA 64 : Se nourrir quand
on allaite
Ce dossier a été publié dans Allaiter aujourd'hui n° 64, LLL France, 2005
Il semble que de tout temps (sauf peut-être à la préhistoire, mais il est difficile de vérifier…), des tabous et/ou des
prescriptions alimentaires aient été attachés aux périodes de grossesse et d’allaitement. Certains sociologues et
historiens pensent que c’est peut-être même une des raisons de la désaffection de l’allaitement au 20e siècle. En
effet, on croyait que ne pas respecter ces tabous ou prescriptions risquait de rendre le lait toxique pour l’enfant. A
partir du moment où existait un substitut que les professionnels de santé présentaient comme aussi bon que le lait
maternel et qui n’exigeait pas de respecter ces tabous et prescriptions, on comprend que les femmes aient été tentées
(voir ce que dit Laurence Pourchez sur l’île de La Réunion dans AA n° 45, et l’article sur l’allaitement au 20e
siècle). En fait, il n’est nul besoin d’avoir une alimentation particulière quand on allaite. Comme le dit l’un des
concepts LLL, « une bonne alimentation signifie un régime varié et bien équilibré, composé d’aliments servis dans
un état aussi proche que possible de leur état naturel ». Ce qui est vrai qu’on allaite ou pas, et couvre une très large
palette de régimes alimentaires. Cela dit, et beaucoup de témoignages reçus le montrent, la période d’allaitement est
souvent l’occasion de changements alimentaires. Soit que certains aliments semblent provoquer des réactions
indésirables chez le bébé (allergies, coliques…), soit qu’il y ait alors prise de conscience que l’alimentation de la
famille gagnerait à être améliorée, pour le bien de tous ses membres. Enfin, même si le lait de sa mère (même mal
nourrie) reste dans tous les cas le meilleur aliment pour le bébé, des études récentes semblent indiquer que
l’alimentation de la mère n’est peut-être pas sans conséquences sur sa santé. Nous avons tenu à vous présenter ces
études, afin que chacune puisse faire un choix vraiment éclairé.

Pendant la grossesse et l'allaitement, vous êtes submergée de conseils nutritionnels. Certains vous disent que vous
avez besoin de certains aliments pour produire suffisamment de lait, d'autres vous avertissent que certains aliments
peuvent conduire le bébé à refuser le sein, d'autres encore affirment que certains de vos aliments peuvent être
mauvais pour le bébé ou réduire votre production. Comment s'y retrouver parmi toutes ces informations ?
Les années d'expérience auprès de mères allaitantes dans le monde entier ont montré aux animatrices LLL que le
meilleur régime pendant l'allaitement n'est ni complexe ni onéreux. Il ne nécessite pas de longue préparation,
n’exige pas de renoncer à ses aliments préférés ni de recourir à des aliments inhabituels en grande quantité. Il peut
également varier d'une personne à l'autre, en fonction de ses préférences.
Un régime sain offre de nombreux avantages qui vont au-delà de ceux qui touchent directement le bébé et sa mère.
La famille entière, y compris le bébé qui mangera bientôt avec les autres, tire avantage de l'établissement de bonnes
habitudes alimentaires.
Ces dernières années, la recherche a confirmé que même si certains nutriments sont absents de son alimentation
quotidienne, la femme produit un lait qui permet à son enfant de grandir. Il y a très peu de différences entre le lait de
femmes en bonne santé et celui de femmes très mal nourries. Si, par exemple, le régime de la mère est pauvre en
calories, son organisme fournira celles qui manquent grâce aux réserves constituées pendant la grossesse ou
antérieurement. À moins qu'il y ait une raison physique à une faible production du lait, une femme qui allaite à la
demande est capable de produire assez de lait pour son bébé, indépendamment de ce qu'elle mange.
Dans le monde entier, le régime de la mère allaitante est l'objet d'attentions particulières. Il n'est pas vraiment
surprenant que de nombreuses cultures établissent un lien direct entre ce régime et le lait produit pour l'enfant ; il est
donc facile à comprendre pourquoi les recommandations et les tabous sont si nombreux en ce qui concerne
l'alimentation de la femme qui allaite. Certaines de ces idées sont fondées, d'autres résultent de la culture ou encore
de superstitions.
Certaines mères allaitantes sont tellement accablées de tabous et d'obligations concernant leur régime alimentaire
que l'allaitement leur semble trop compliqué pour être poursuivi très longtemps. Malheureusement, la plupart du
temps, ces règles ne sont pas réellement justifiées. L'allaitement est une étape normale dans la vie reproductive d'une
femme, pendant laquelle, comme à toutes les autres étapes de sa vie, son régime devrait être sain, équilibré et
adapté, prenant en compte un éventuel état de santé spécifique.

Le régime optimal

Le régime optimal pour une femme qui allaite est simplement le plus sain des régimes pour tous les êtres humains.
La plupart d'entre nous ont des habitudes alimentaires quotidiennes qui ne sont pas « idéales », mais quand même
suffisamment bonnes pour nous apporter une quantité suffisante des nutriments nécessaires. Une femme qui n'est
pas stricte sur son alimentation peut quand même réussir son allaitement. Il est toutefois important de garder à
l'esprit qu'une bonne nutrition aide la mère à rester en bonne santé.
Partout dans le monde, l'écrasante majorité des femmes qui allaitent sont loin d’avoir un régime « parfait », au
moins par moments. La notion de régime « idéal » varie selon la famille, la culture, la situation économique, la
religion et la saison. Pourtant, presque toujours, dans le monde entier et à différentes époques, même lorsque la
nourriture manque, les mères produisent du lait qui aide leurs bébés à bien grandir.
En quelques mots, un régime sain, pour une mère allaitante comme pour la plupart des autres personnes, se définit
par la variété, l'équilibre et le naturel.
Un régime varié comprend divers groupes d'aliments sans en exclure aucun. Même dans le cas d'allergies
spécifiques ou d'intolérance à certains aliments, un régime comportant différents types d'aliments, qui varie d'un
repas sur l'autre, d'un jour à l'autre et d'une saison à la suivante, contribue à réduire les réactions pouvant être
provoquées par la consommation répétée d'une grande quantité d'un aliment particulier.
Voici les principaux groupes d'aliments qui doivent être inclus dans un régime quotidien.
* Légumes et fruits frais (de préférence ceux de saison) de tous types, crus ou cuits ;
* Différentes céréales (blé, riz, maïs, orge, millet), de préférence entières, sous formes diverses : graines entières ou
concassées, semoule, farine, et leurs produits dérivés comme le pain et les pâtes ;
* Protéines animales (produits laitiers, œufs, viande, poisson) et/ou végétales (lentilles, haricots, soja) ;
* Graisses en petites quantités, de préférence des huiles végétales pressées à froid et non chauffées.
Un régime équilibré consiste à manger divers aliments de chacun de ces groupes et à les consommer sous des
formes différentes : choisir des variétés différentes de fruits et légumes, préparer les aliments de manières
différentes… Certaines vitamines et certaines protéines sont mieux absorbées en présence d'autres vitamines ou de
certains minéraux. Par exemple le fer est mieux absorbé en présence de vitamine C. En revanche, l'excès de certains
aliments peut être néfaste.

« Naturel » ?

Le mot « naturel » peut avoir de nombreuses significations.


Fraîcheur : les aliments frais ont meilleur goût, contiennent plus de vitamines et présentent moins de risques d'être
oxydés (rances) ou abîmés par des conditions de stockage imparfaites. Plus le délai est court entre la récolte et la
consommation d'un fruit/légume, entre la production et l'utilisation d'une farine/huile, plus l'aliment est sain.
Absence d'additif : il convient de limiter la quantité d’additifs. L'utilisation de conservateurs prolonge la durée de
stockage d'un aliment, parfois en masquant simplement les processus naturels de détérioration. Le conservateur lui-
même n'est habituellement pas bénéfique pour notre santé, et le produit alimentaire qui en contient est toujours d'une
moins bonne qualité nutritionnelle que le même produit frais. Les parfums et les colorants améliorent l'odeur et
l'aspect pendant la durée de préparation, de conditionnement, de transport, de présentation, de vente, de transport et
de consommation. Certains colorants sont d'origine végétale et ne posent habituellement pas de problèmes. Les
colorants artificiels peuvent provoquer une hypersensibilité et d'autres problèmes similaires. D'autres types d'additifs
sont utilisés pour augmenter le moelleux, le croustillant ou le goût.
Aliments entiers : les aliments entiers ont subi un minimum de préparation. Ils conservent tous les nutriments
présents dans l'aliment de départ, qui n’est pas « raffiné ». Nous avons l'habitude de manger du pain et des pâtes
fabriqués avec de la farine blanche, obtenue en éliminant le germe et le son du blé, du riz blanc débarrassé du son,
du sucre et du sel blancs raffinés, des huiles raffinées par des processus thermiques et chimiques. De nombreux
acides gras contenus dans les huiles raffinées et les margarines sont présents sous une forme inutilisable par notre
organisme. Le sucre et la farine blancs nous procurent des calories, mais la plupart des autres nutriments sont
perdus. La plupart des aliments produits avec ces farines sont enrichis de petites quantités de nutriments
(habituellement des vitamines) perdus au moment du raffinage. Nous avons aussi commencé à comprendre
l'importance, pour la santé de notre système digestif, des fibres alimentaires habituellement retirées lors du
raffinage.
Pas ou peu de polluants : lorsque les aliments sont produits de manière à éliminer ou à limiter les pesticides, les
insecticides et les engrais chimiques, ils sont plus naturels. Le respect des saisons, la connaissance des techniques et
des phénomènes naturels peuvent être d'un grand secours dans les efforts pour minimiser l'utilisation des produits
chimiques et les dommages dus aux éléments naturels (infestations microbiennes ou parasitaires, par exemple).
Comme les pesticides et les autres produits chimiques se concentrent dans la graisse des animaux qui mangent ces
aliments, leur alimentation est également importante. Pour les produits animaux et végétaux, une certification
d'agriculture biologique contribue à la certitude que les polluants sont réduits au maximum. La réduction de la
consommation de graisses animales et de viande rouge permet de réduire encore la consommation de telles
substances.
Combien de calories supplémentaires ?

Le nombre de calories dont une femme a besoin dépend de sa masse grasse et de son degré d'activité. Il est souvent
conseillé aux femmes qui allaitent de consommer environ 500 calories supplémentaires par jour (par rapport à leur
régime avant la grossesse), mais les recherches récentes indiquent que cela pourrait être trop pour certaines femmes,
et insuffisant pour d'autres.
La plupart des femmes qui allaitent ont besoin d'augmenter non seulement le nombre de calories consommées, mais
aussi la quantité de nutriments contenus dans leur régime, afin de satisfaire les exigences supplémentaires liées à la
fabrication du lait, même si, pour certaines femmes, l’augmentation sera minime. Si le régime est équilibré et varié,
l'augmentation des calories s’accompagnera automatiquement d'une augmentation de tous les autres nutriments.
La plupart des femmes ont un surpoids à la fin de la grossesse. Ces kilos seront progressivement utilisés au cours
des mois d'allaitement, ce qui dispense le régime quotidien de couvrir la totalité des besoins nutritionnels.
Bien que le processus de fabrication du lait maternel ne soit pas encore entièrement élucidé, il est établi qu'il ne
nécessite pas beaucoup d'énergie. Il a été démontré que, pendant la lactation, le métabolisme de la mère devient plus
efficace, vis-à-vis de la consommation non seulement des calories, mais aussi des minéraux.

Comment varier son alimentation ?

Il existe de nombreux livres de cuisine proposant des idées pour utiliser de nouvelles sortes d'aliments, et pour varier
la préparation d'aliments familiers. LLLI publie et distribue de nombreux livres de cuisine et de nutrition dans le but
de partager des idées et d'améliorer le régime de la famille toute entière (Ndlr : un seul est traduit en français
: MiLLLe et une recettes santé ; les anglophones peuvent se procurer les autres par le site de LLLI). Vous pouvez
essayer de nouvelles céréales, de nouveaux fruits et légumes, de nouvelles sources de protéines, expérimenter de
nouvelles techniques de cuisson et de nouvelles combinaisons. La seule limite est celle de votre imagination !

Faut-il consommer certains aliments ?

Une mère allaitante n'a pas besoin d'aliments particuliers pour assurer ou augmenter sa production de lait. C'est la
succion du bébé qui détermine la quantité produite. L'organisme de la mère utilise une combinaison de tous les
aliments absorbés et les complète avec des nutriments stockés pour fabriquer le lait qu'elle donne à son bébé. Cela
signifie que le lait maternel est à chaque fois fabriqué selon le même processus, qui aboutit à une composition
pratiquement constante. Si le régime de la mère est inadéquat, c'est son organisme qui compense. Si elle est mal
nourrie, son organisme doit fournir les nutriments manquants dans son régime lors de la fabrication du lait. Il a été
constaté que, même dans les cas proches de la malnutrition dans les pays pauvres, le lait produit par les femmes
satisfait les besoins de l'enfant, qui grandira correctement s'il est allaité à la demande.
En pratique, il n'existe pas d'aliment que la mère doit absolument manger, surtout si elle n'y est pas habituée ou
qu'elle ne l'aime pas. Tous les nutriments contenus dans un aliment peuvent être fournis par d'autres aliments. Si une
mère préfère ne pas consommer un aliment contenant un nutriment important, elle peut se le procurer en mangeant
un ou plusieurs autres aliments.

Le lait change-t-il avec le régime maternel ?

Certains ingrédients du lait maternel sont présents en proportion constante, quelle que soit la mère et à toutes les
tétées. D'autres peuvent varier en fonction du régime maternel. Nous savons par exemple que la nature des graisses
présentes dans le lait est très liée à celle consommée par la mère. La teneur du lait en graisses peut également varier,
mais globalement, l’enfant reçoit ce dont il a besoin comme calories (les mères qui ont un lait très riche en graisses
fabriquent habituellement moins de lait, et les mères qui ont un lait pauvre en graisses en fabriquent habituellement
une plus grande quantité). L'allaitement à la demande garantit que le bébé reçoit tout ce dont il a besoin au cours
d'une journée pour bien grandir et rester en bonne santé.
Les enfants acquièrent progressivement les habitudes et préférences alimentaires familiales. Le bébé commence à
s’y habituer dès avant la naissance, par le liquide amniotique, puis après par le lait maternel. Nos idées sur nos
préférences alimentaires sont pour une grande part déterminées par notre culture ; les aliments considérés comme
inappropriés ou néfastes pour la mère allaitante dans certaines cultures sont considérées ailleurs comme une partie
normale et saine de son régime.

Faut-il boire du lait pour en produire ?

Les êtres humains sont les seuls mammifères à consommer le lait d'autres mammifères. Aucune autre espèce ne
consomme de lait après la petite enfance. Les autres mammifères adultes ne boivent pas de lait, et pourtant les
femelles produisent toutes du lait adapté aux besoins de leurs petits. Elles obtiennent tous les ingrédients nécessaires
par leur alimentation. Il est utile de se souvenir que des cultures entières ne font pas usage du lait, que ce soit en
boisson ou sous forme de produits laitiers. Dans certaines langues, le mot lait signifie uniquement lait humain, et la
notion de lait d'une autre espèce de mammifères est entièrement nouvelle pour ces cultures.
Le lait et le fromage sont une partie importante du régime de nombreuses personnes. D'autres s'en passent
complètement. Dans tous les cas, il est inutile d'introduire ces aliments dans le régime ou d'augmenter leur
consommation, surtout si la mère ne les aime pas ou ne les tolère pas.

Et le calcium ?

Tous les mammifères adultes, y compris les humains, tirent de leur alimentation suffisamment de calcium pour
couvrir leurs besoins, même s'ils ne consomment pas de lait après les premières années de leur vie.
Naturellement, le calcium est un ingrédient important dans un régime équilibré. Le lait de vache et les produits
laitiers sont des sources de calcium pour de nombreuses personnes. Mais il existe de nombreuses autres bonnes
sources de calcium, comme :
* le lait de chèvre ou de brebis, et leurs fromages ;
* le poisson en conserve, comme le saumon ou le maquereau, dont les arêtes s'amollissent au cours du traitement et
deviennent consommables. La pâte d'anchois (faite avec des anchois entiers) contient également beaucoup de
calcium ;
* les céréales et farines complètes ;
* les légumes verts feuillus ;
* les amandes et autres noix, les fruits séchés comme les figues (à consommer toutefois avec modération, car ils
sont riches en calories.)
Certains aliments traditionnellement recommandés aux mères allaitantes dans différents pays du monde sont
également riches en calcium. Le bouillon de poule en est un exemple, car sa longue cuisson ramollit les os de
l'animal. Dans différentes parties du monde où les produits laitiers n'entrent pas ou peu dans l'alimentation
traditionnelle, il existe d'autres sources végétales ou minérales qui enrichissent le régime en calcium. Par exemple :
* Les graines de sésame, qui peuvent être consommées entières, sous forme de tahin (beurre de sésame), de gomasio
(graines de sésame broyées mélangées à un peu de sel), ou ajoutées à de nombreux plats. Elles doivent être bien
mâchées pour faciliter l'absorption de leur calcium par l'organisme.
* Le tofu ou le fromage de soja, souvent coagulé au moyen d'une substance riche en calcium.
* Les tortillas à base de maïs au jus de citron vert sont une bonne source de calcium dans le régime mexicain.
Certaines sortes d'algues (les légumes marins comme le wakame), les produits fermentés (miso) et les
assaisonnements comme le tamari et la sauce de soja peuvent aussi contribuer à l'enrichissement de notre régime en
calcium et en de nombreux autres minéraux particulièrement importants pour la femme qui allaite.

Combien faut-il boire ?

En général, il est bon de boire en fonction de sa soif. Habituellement, des urines claires sont signe que vous buvez
suffisamment. De nombreuses mamans ont soif lorsqu'elles allaitent, surtout dans les premiers temps. C'est une
bonne idée d'avoir un verre d'eau à portée de main lors de l'allaitement. Il est inutile de boire plus que nécessaire, car
cela n'augmente pas la production de lait et peut être désagréable.
Pour de nombreuses femmes, les tisanes et les infusions sont une manière agréable d'augmenter leur consommation
de liquides. Malgré les croyances selon lesquelles certaines plantes peuvent augmenter la production de lait, il est
établi que celle-ci atteint son potentiel maximum uniquement si le bébé vide le sein régulièrement et à la demande.
Un excès de tisanes et d'infusions peut nuire à la mère comme au bébé, il faut donc les consommer avec modération
et précaution.
Comme pour toute boisson, il convient d'évaluer la quantité et le type de substances qu'elles contiennent
(carbonation, sucre, stimulants, édulcorants, colorants), et leurs effets sur la mère et l'enfant.
Et le fer ?

Le lait maternel contient une petite quantité de fer sous une forme facilement assimilable par les bébés. Le taux lacté
de fer est très stable, et donc indépendant des variations dans le régime de la mère et de ses réserves. Le fer se
trouve dans la viande, les haricots, les légumes verts, les céréales complètes et certains fruits secs.
Un avantage important de l'allaitement, et surtout de l'allaitement à la demande, est que le cycle menstruel de la
mère ne reprend pas avant au moins quelques mois, ce qui lui permet de conserver le fer qu'elle perdrait sinon tous
les mois.

Peut-on suivre un régime végétarien ?

Un régime végétarien contenant certains produits animaux dérivés, comme le lait, les produits laitiers ou les œufs,
est généralement équilibré. Les femmes qui ne mangent pas de viande mais consomment des produits laitiers ou des
œufs n'ont généralement pas de problème d'allaitement. Avec un régime ne contenant aucun de ces aliments (comme
le végétalisme et certains régimes macrobiotiques), une mère doit s'assurer un apport de vitamine B12 d'une manière
ou d'une autre. De nombreux végétariens utilisent des compléments alimentaires pour la vitamine B12.
La recherche a montré que le lait produit par les mères végétariennes contient moins de polluants environnementaux
(comme les PCB) que celui des autres mères. Ces substances sont stockées essentiellement dans les tissus graisseux,
or les régimes végétariens comportent généralement moins de graisses que ceux qui comportent davantage de
produits animaux.

Perdre du poids ?

De nombreuses femmes désirent retrouver leur poids d'avant la grossesse dès que possible après l'accouchement.
Cela peut nécessiter plusieurs mois voire même un an. Une partie du poids gagné pendant la grossesse est une
réserve d'énergie en vue de répondre à la demande calorique supplémentaire liée à l'allaitement. Elle est consommée
progressivement lorsque la mère nourrit son enfant.
Il est sage d'attendre que l'enfant ait au moins deux mois avant de faire un effort particulier pour perdre du poids.
C'est à peu près la période nécessaire à l'organisme d'une femme pour se remettre de l'accouchement et établir une
bonne production de lait. Souvent, les femmes perdent du poids sans effort particulier au cours de cette période.
Une femme qui allaite doit perdre du poids lentement, car elle a besoin d'assez d'énergie et de nutriments pour être
en bonne santé, active et capable de s'occuper de son(ses) enfant(s). L'idéal est de ne pas perdre plus de 2 kg par
mois.
En conclusion…

Le régime optimal pour la femme allaitante est tout simplement varié, équilibré et naturel. Chaque femme peut
choisir le régime qui lui est le plus adapté, en fonction de sa culture, de son mode de vie, de ses préférences
personnelles et des informations dont elle dispose.

Sheri Lyn Parpia Khan


animatrice LLL Italie, consultante en lactation IBCLC

Article paru dans New Beginnings, avril 2004, traduit par Corinne Baro
Ressources

. Dusdieker, L. et al. Effect of supplemental fluids on human milk production. J Pediatr 1985 ; 106(2) :207-11.
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. Berlin, C. and Daniel C. Excretion of theobromine in human milk and saliva. Pediatr Res 1981 ; 15 : 492.
. Nehlig, A. and Debry, G. Consequences on the newborn of chronic maternal consumption of coffee during
gestation and lactation: a review. J Am Coll Nutr 1994 ; 13(1) : 6-21.
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deficiency. Eur J Pediatr 1991 ; 150 : 205-08.
. Dewey, K. et al. Maternal weight-loss patterns during prolonged lactation. Am J Clin Nutr 1993 ; 58 : 162-66.
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. Lovelady, C. et al. Lactation performance of exercising women. Am J Clin Nutr 1990 ; 52 : 103-09.

Peut être reproduit, imprimé ou diffusé à condition de mentionner la provenance de cet article.
Ce numéro est disponible à la boutique

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