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UNIVERSITE NATIONALE D’AGRICULTURE

Ecole de Génie Rural

Titre

Méthodes Mathématiques pour Ingénieurs

Auteur

Inès Godonou SALAKO

inessalako@gmail.com ; ines.salako@imsp-uac.org

Année universitaire 2020-2021


Table des matières

1 LES INTEGRALES SIMPLES 2

2 APPLICATIONS DES INTEGRALES DEFINIES 42

3 INTEGRALES DOUBLE ET TRIPLE 51

4 EQUATIONS DIFFERENTIELLES ORDINAIRES 82

Méthodes Mathématiques pour Ingénieurs Dr.Inès G. SALAKO


ines.salako@imsp-uac.org
Chapitre Un

LES INTEGRALES SIMPLES

Méthodes Mathématiques pour Ingénieurs Dr.Inès G. SALAKO


ines.salako@imsp-uac.org
CHAPITRE 9
LES INTEGRALES SIMPLES

1. Différentielle d’une fonction


Soient et deux fonctions définies sur un intervalle ⊂ ℝ. Si est la variable,
la différentielle de la fonction est et vaut :
′( )
= .
Exemple :
( )=
1
= .
1+
Propriétés
∀ ∈ ℝ, =0
( ± )= ±
( ∙ )= +

=

( )= ′( )

2. Les fonctions primitives

Soient et deux fonctions définies sur de ℝ.

On dit que est une primitive de sur si est dérivable sur et ∀ ∈ ,


′( ) = ( ).

L’ensemble des primitives de la fonction sur est l’ensemble des primitives des
fonctions de la forme ( )+ où est une primitive de et est une constante
quelconque. L’ensemble des primitives de sur est noté :

( ) = ( )+ .

Propriétés

[ ( )+ ( )] = ( ) + ( ) avec et des constantes réelles.

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( ) = ( )

′( ) = ( )+ , = é .

( ) = ( )− ( ) où est une primitive de , ∈ I.

3. Intégrales définies

Soient et deux fonctions définies sur un intervalle ⊂ ℝ et , ∈ . On appelle


intégrale définie de la fonction sur le segment [ ; ] et on note :

( ) ,

le nombre réel défini par :

( ) = ( ) − ( ),

avec une primitive de sur [ ; ] .


Notation

( ) = ( ) | = [ ( )] = ( ) − ( )

Propriétés

( ) =0

[ ( )+ ( )] = ( ) + ( ) avec et des constantes réelles.

∀ ∈ [ ; ], ( ) = ( ) + ( ) .

( ) =− ( )

Si ( ) ≥ 0,∀ ∈ [ ; ] , ( ) ≥0

Si ( ) ≤ ( ) ,∀ ∈ [ ; ] , ( ) ≤ ( ) .

⎧2 ( )
( ) =

⎩0
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≤ ( )≤ ,∀ ∈ [ ; ] , = ( − )≤ ( ) ≤ ( − )

1
[ ; ], é ( ) .

4. Tables d’intégrales types

Dans cette partie, désigne une constante réelle.

1
= + ; = + , ≠ −1 ;
+1


( )
= | |+ ; = | ( )| + ; = +
( ) 1+

= + ; = + ; = + ; sin = − cos +
√1 −

1 1
= sin + ; = tan + ; = −cotan + ;

= ln tan + ; = ln tan + + ; tan = − ln| cos | + ;


sin 2 cos 2 4

1
= ln| sin | + ; = + ; = +
√ − +

′( ) ′()
= ln + ± + ; =2 ( )+ ; = ln| ( )| +
± ( ) ( )

= − coth + ; = ℎ + ; ℎ = ℎ + ; ℎ = ℎ +
ℎ ℎ

1 − 1 + 1
= + ; = + ; = ℎ +
− 2 + − 2 − ℎ 2

1
=2 + 2 ℎ = ℎ + ; = ℎ +
ℎ 2 √ −1

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1 1 1 1+
= ℎ + ; = ℎ = + ;
√ +1 1− 2 1−

′( ) 1 1 1 1 1
=− ∙ + ; =− ∙ + ;
( ) −1 ( ) ( − ) −1 ( − )

>1

5. Intégration par changement de variable

D’une manière générale, si l’intégrale ∫ ( ) est une intégrale de type


∫ ( + ) alors elle peut être aisément calculée par la substitution + = .

Exemple : Soit à calculer :

= sin( + )

Posons : = +
1 1
⇒ = ⇒ = sin = sin = − cos +

= − cos( + )+ .

Donc :
1
( + ) = ( + )+ ù .

D’une façon générale, si la fonction sous le signe d’intégration est le produit de


deux facteurs dont l’un dépend d’une fonction ( ) alors que l’autre est la dérivée
de ( ) (à un facteur constant près), il est bon d’effectuer un changement de
variable suivant la formule ( )= .

Exemple : Soit à calculer

= +5

Posons :
2
+5 = ⇒ +5 = ⇒3 =2 ⇒ =
3

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2 2 2
⇒ +5 = +5 = ∙ ∙ ∙ = = +
3 3 9
2 2
= +5 = ( + 5) +5 +
9 9
( 2 ln + 3 )
=

Posons 2 ln + 3 =
1
2 ln + 3 = ⇒ 2 = ⇒ =
2
( 2 ln + 3 ) 1 1 1 1
= . = = + = ( 2 ln + 3 ) +
2 2 8 8

6. Intégration par parties

On appelle intégration par parties la recherche de l’intégrale d’après la formule


∫ . ′= − ∫ . ′.
Ce procédé s’applique pour calculer les primitives des fonctions suivantes :
 Produit d’une fonction polynomiale par une fonction exponentielle ( ( ). )
 Produit d’une fonction polynomiale par une fonction sinus ou cosinus
( ( ) sin ( ) cos ).
 Produit d’une fonction exponentielle par sinus ou cosinus
( sin cos )
 Produit d’une fonction polynomiale par une fonction logarithme
( ( ) ln ( ) ln = ( ) ln )
 Fonctions trigonométriques réciproques : Arcsin, Arccos, Arctan, Argth,
Argsh, Argch.

En qualité de u on prend une fonction qui devient plus simple à la suite de la


dérivation, alors que v’ sera représentée par la partie de l’expression figurant sous
le signe d’intégration dont l’intégrale est connue ou peut être trouvée.
Ainsi, par exemple, pour les intégrales du type :

( ) , ( ). , ( ).

où p(x) est un polynôme, u est remplacé par p(x), v’ étant respectivement


remplacé par les expressions , sin , cos .

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Pour les intégrales du type :

( ). , ( ). , ( ).

u est remplacée respectivement par les fonctions lnx, Arcsinx, Arccosx, alors qu’à
v’ on substitue l’expression P(x)dx.

Exemple : Soit à calculer

= tan

Posons :
′( ) = 1 ; ( ) =
1
( )= tan ′( ) =
1+
1 2 1
= tan − = tan − = tan − ln( 1 + )+
1+ 2 +1 2

= .sin

Posons :
( )= ; ′( ) =
′( ) = sin ( ) = − cos .

=− cos − − cos

Considérant l’intégrale

cos

Posons
( )= alors ′( ) =

( ) = cos ; ( ) = sin

cos = .sin − .sin

alors = − cos + ( .sin − 1 ) donc 2 = − cos + . sin


Par suite :

= ( + )+ .

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7. Intégration des fractions rationnelles
Ce sont les intégrales du type :
( )
, ( )≠ .
( )

( )
On appelle fraction rationnelle, une fraction de la forme ( )
où ( ) et ( ) sont

des polynômes.

On dit que la fraction rationnelle est propre ou régulière lorsque le degré du


polynôme ( ) est inférieur à celui du polynôme ( ). Dans le cas contraire on
dit qu’elle est impropre ou irrégulière.

+
− é :
+

On le calcule comme suit :


+ + +
= − + = − +
+ + +
+
= − +
+
Ex : Calcul de :

3 +2
=
4 +1

3 +2 3 3 3 +2 3 3
− + = − +
4 +1 4 4 4 +1 4 4

3
3 + 2 − (4 + 1 ) 3 5 3
= 4 + = +
4 +1 4 4 4 +1 4

5 1 4 3
= ∗ +
4 4 4 +1 4

5 3
= ln| 4 + 1 | + + .
16 4

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b- Intégration des fractions rationnelles par décomposition en éléments
simples
( )
Avant de procéder à l’intégration d’une fraction rationnelle ( )
, il convient

d’effectuer les transformations et les calculs algébriques suivants :


- Si l’on donne une fraction rationnelle impropre, il faut faire apparaître la
partie entière, c’est-à-dire présenter la fraction sous la forme :
( ) ( )
= ( )+
( ) ( )
( )
où ( ) est un polynôme et
( )
étant une fraction rationnelle propre ;

- Décomposer le dénominateur de la fraction en facteurs linéaires et


quadratiques :

( ) = ( − ) ……… ( + + ) …, ù − < 0, ′
−à− ô
4
+ + a des racines complexes conjuguées ;

- Décomposer une fraction rationnelle propre en éléments simples :


( ) +
= + +⋯+ +⋯+ +
( ) ( − ) ( − ) − ( + + )
+ +
+⋯+ +⋯
( + + ) + +

- Calculer les coefficients indéterminés , ,…, ,… , , , ,…, , , …,


et pour ce faire, réduire au même dénominateur la dernière égalité, égaler
entre les coefficients des mêmes puissances de dans le premier et dans le
deuxième membre de l’identité obtenue et résoudre le système d’équations
linéaire qui en résulte par rapport aux coefficients cherchés. On peut
déterminer les coefficients à l’aide d’une autre méthode, en donnant à la
variable dans l’identité obtenue des valeurs numériques arbitraires. Il est
souvent utile de mettre en œuvre les deux méthodes de calcul de
coefficients.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 132


Par suite, l’intégration d’une fraction rationnelle se ramènera à la recherche des
intégrales d’un polynôme et des fractions élémentaires rationnelles.

Cas 1 : Le dénominateur n’a que des racines réelles distinctes, c’est-à-dire il


se décompose en facteurs du premier degré non réitératifs.

Exemple :

+2 +6
=
( − 1 )( − 2 )( − 4 )

Chacun des binômes −1 ; − 2 ; − 4 entre dans la décomposition du


dénominateur au premier degré, la fraction rationnelle propre donnée peut être
représentée par une somme d’éléments simples :

+2 +6
= + +
( − 1 )( − 2 )( − 4 ) −1 −2 −4

En faisant disparaître les dénominateurs on a :

+ 2 + 6 = ( − 2 )( − 4 ) + ( − 1 )( − 4 ) + ( − 1 )( − 2 ) .(*)

⟺ +2 +6 = ( − 6 + 8) + ( − 5 + 4) + ( − 3 + 2)

Regroupons les termes de puissances :

+2 +6 = ( + + ) + ( −6 − 5 − 3 ) + ( 8 + 4 + 2 )

Par identification on a :

+ + =1 =3
−6 − 5 − 3 = 2 A partir de ce système d’équations on obtient : = −7
8 +4 +2 = 6 =5

Ainsi la décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples est de la


forme :
+2 +6 3 7 5
= − +
( − 1 )( − 2 )( − 4 ) −1 −2 −4

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 133


Lors de la décomposition, les inconnues A, B, C peuvent être trouvées d’une autre
manière.

Après avoir fait disparaître les inconnues de l’égalité, on peut donner à la valeur
autant de valeurs particulières qu’il y a d’inconnues dans le système d’équations.
Dans notre cas, il s’agit de trois valeurs particulières.

Il est particulièrement commode de donner à des valeurs correspondant aux


racines réelles du dénominateur. Appliquons cette méthode à la résolution du
présent exemple.

Après avoir fait disparaître les dénominateurs, nous avons obtenu l’égalité (*). Les
racines réelles des dénominateurs sont les nombres 1, 2 et 4. Posons dans cette
égalité = 1, alors 1 + 2.1 + 6 = ( 1 − 2 )( 1 − 4 ) + ( 1 − 1 )( 1 − 4 ) + ( 1 − 1 )( 1 −
2) ⟺ 9 = 3 ⇒

= 3. En posant = 1 on a 14 = −2 ⇒ = −7 ; en posant = 4, on obtient


30 = 6 ⇒ = 5. Par suite on a obtenu les mêmes valeurs que par l’application de
la première méthode de calcul des inconnues. Ainsi,

+2 +6
= =3 −7 +5
( − 1 )( − 2 )( − 4 ) −1 −2 −4

( − 1) ( − 4)
= 3 ln| − 1 | − 7 ln| − 2 | + 5 ln| − 4 | + = ln +
( − 2)

Cas 2 : Les racines du dénominateur sont réelles, mais certaines d’entre


elles sont multiples, c’est-à-dire que le dénominateur se décompose en
facteurs du premier degré dont quelques-uns se répètent.
Exemple :
+1
=
( − 1) ( + 3)
Au facteur ( − 1 ) correspondent trois éléments simples :

+ +
( − 1) ( − 1) −1
alors qu’au facteur + 3 correspond un seul élément simple . Ainsi,

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 134


+1
= + + +
( − 1) ( + 3) ( − 1) ( − 1) −1 +3

En faisant disparaître les dénominateurs on a :

+ 1 = ( + 3 ) + ( − 1 )( + 3 ) + ( − 1 ) ( + 3 ) + ( − 1 )

Les racines réelles des dénominateurs sont les nombres 1 et -3. En posant = 1,
on obtient :

1
2 = 4 ⇒ = .
2

En faisant = − 3, on obtient :

5
10 = − 64 ⇒ =−
32

Comparons les coefficients de la puissance la plus élevée de x, c’est-à-dire les


coefficients de . Dans le premier nombre, le terme comportant n’existe pas
c’est-à-dire que le coefficient de est nul. Dans le deuxième membre le coefficient
de est égale à + . Ainsi, + =0 ⇒ = − . D’où :

5
= .
32

Il reste le coefficient B pour ce faire il faut avoir encore une équation. On peut
obtenir celle-ci en comportant les coefficients des mêmes puissances de (par
exemple, de ) ou en donnant à une valeur numérique quelconque. Il est plus
commode de choisir une valeur telle que les calculs soient réduits au minimum.
En faisant par exemple = 0, on obtient : 1 = 3 − 3 + 3 d’où :

3 15 5 3
1= −3 + + ⇒ =
2 32 32 8

La décomposition définitive de cette fraction en éléments simples à la forme :

+1 1 3 5 5
= + + −
( − 1) ( + 3) 2( − 1) 8( − 1) 32 ( − 1 ) 32 ( + 3 )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 135


On obtient finalement :

+1 1 3 5 5
= = + + −
( − 1) ( + 3) 2 ( − 1) 8 ( − 1) 32 −1 32 +3

1 3 5 −1
=− − + ln +
4( − 1) 8 ( − 1 ) 32 +3

Cas 3 :
Parmi les racines du dénominateur il y a des racines complexes simples,
c’est-à-dire que la décomposition du dénominateur comporte des facteurs
quadratiques non réitératifs.

Exemple : Soit à calculer

=

Décomposons le dénominateur en facteurs :

− = ( − 1) = ( − 1) = ( − 1 )( + + 1 ) alors

1 1 +
= = + + + .
− ( − 1 )( + + 1 ) −1 + +1

En faisant disparaître les dénominateurs on a :

1 = ( − 1 )( + + 1) + ( − 1 )( + + 1) + ( + + 1) + ( + ) ( − 1)

Les racines réelles des dénominateurs sont 0 et 1. Pour x=0, on a 1 = − ; pour


= 1, on a 1 = 3 soit = 1 ⁄3 .

Réécrivons l’équation précédente sous la forme 1= ( − 1) + ( − )+


( + + )+ + − − . En comparant les coefficients de , , ,
on obtient le système d’équations suivant :

+ + =0
+ + − =0 et on trouve
− =0

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 136


1 1
= 0, =− , = .
3 3

Ainsi

1 1 1 −1
=− + −
− 3( − 1) 3( + + 1)

Par conséquent,

1 −1
= =− + −
− 3( − 1) 3 ( + + 1)

1 1 1 2 +1 −3
= + ln| − 1 | −
3 6 + +1

Cas 4 : Parmi les racines du dénominateur, il y a des racines complexes


multiples, c’est-à-dire que la décomposition du dénominateur comporte des
facteurs quadratiques non réitératifs.

Exemple : Soit à calculer

−2
=
( + 1)

Etant donné que + 1 est un facteur qui intervient deux fois, on a :

−2 + +
= +
( + 1) ( + 1) ( + 1)

En faisant disparaître les dénominateurs, on obtient :

−2 = + +( + )( + 1 )

Égalisons entre eux les coefficients des mêmes puissances de x :

⎧1 = ( )
⎪0 = ( )
⎨−2 = + ; = −3 ( )
⎪0 = + ; = 0 ( )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 137


Par conséquent,

−2 −3 3 ( + 1) 1 ( + 1)
= = + =− +
( + 1) ( + 1) ( + 1) 2 ( + 1) 2 +1

3 1
= + ln( + 1) +
2( + 1) 2

− é : =
+ +

On donne d’abord la forme canonique de + + . Ainsi, on a :

+ + = + + = + + −
2 4

− =± + = , =
4 2

On alors :

1 1
= =
±
+ ±
2

Notons que :

1 1
= +
+

1 1 1 −
= ln +
− 2 +

Exemple :

= = ⇒
+ 6 + 25 ( + 3 ) + 16

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 138


Posons = + 3 alors =

1
= = = +
+ 16 + 16 4 4

Donc

1 +3
= +
4 4

+
− é =
+ +

On essaie de dériver + + , ce qui donne 2 + . On peut donc écrire :

+ = (2 + )+ − .
2 2
Alors

+ 2
(2 + )+ −2
= =
+ + + +

Soit :

2 +
= + − .
2 + + 2 + +

La seconde intégrale est justement que nous savons calculer. En effet on


effectue un changement de variable dans la première intégrale en posant :

2 +
+ + = ⇒ (2 + ) = ⇒ = = ln| | +
+ +

= ln| + + |+ .

En définitive :

= ln| + + |+ −
2 2

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 139


Exemple :

=
2 +2 +5

1 1
(4 + 2 ) − 1 4 +2 1
= 4 2 = −
2 +2 +5 4 2 +2 +5 2 2 +2 +5

1 1 1
= ln| 2 + 2 + 5| − .
4 2 2 5
+2 +
2

1 1 1 1
= ln| 2 + 2 + 5| − = ln| 2 + 2 + 5| −
4 4 1 3 4 4 3
+ + 2 + 2
2

1 1 1
= ln| 2 + 2 + 5| − . tan +
4 4 3 3
2 2

+
= + + − +

Soit à calculer :

2 +3
=
+ +1
(2 + 3)
=
+ +1
En posant = , on a

2 = ⇒ =
2
1 2 +3
=
2 + +1
1 (2 + 1 ) + 2 1 2 +1
= = +
2 + +1 2 + +1 + +1

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 140


1 2 +1
= +
2 + +1 1 √3
+ +
2 2
1
1 2 +
= ln| + + 1| + tan 2+
2 √3 √3
2
1 2 2 +1
= ln| + + 1| + tan +
2 √3 √3

e− ’ é : =
( + )
On a :
1 + − 1 1 .
= = −
( + ) ( + ) ( + )

1 1
= −
( + )

Posons ( ) = alors ′( ) = 1

′(
1 1
)= ; ( )=−
( + ) 2( − 1) ( + )
D’où
1 1 1
= + −
2 ( − 1 )( + ) 2( − 1) ( + )
Ou
1 1
= + −
2 ( − 1 )( + ) 2 ( − 1)
C’est-à-dire

1 2 −3
= +
2 ( − 1 )( + ) 2 −2

é ( − 1) ’ é

à é .
+

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 141


Exemple : Calculons

=
( + 2)

1 2+ − 1 1 . 1 1
= = − = −
2 ( + 2) 2 ( + 2) 2 ( + 2) 2 ( + 2) 2 ( + 2)

Considérant l’intégrale :
1
2 ( + 2)

posons :

( )= ⇒ ′( ) = 1

′(
1 1 1 1
)= ; ( )=− =−
( + 2) 2 (3 − 1 ) ( + 2) 4( + 2)

1 1 1 1 1 1 1
= − − − =− +
2 ( + 2) 2 4( + 2) 4( + 2) 8( + 2) 8 ( + 2)

Donc :

1 1 1 1 3
= + − = +
2 ( + 2) 8( + 2) 8 ( + 2) 8( + 2) 8 ( + 2)

1 2+ − 1
= = −
( + 2) 2 ( + 2) 2 ( + 2) ( + 2)
1 1 1
= tan −
2 √2 √2 2 ( + 2)

Posons ( ) = ⇒ ′( ) = 1

′(
1 1 1 1
)= ; ( )=− =−
( + 2) 2 (2 − 1 ) ( + 2) 2 +2
Alors
1 1 1 1 1 1
− =− − − − = − tan
2 ( + 2) 2 2( + 2) 2 +2 4( + 2) 4 √2 √2

1 3 1 1 1 1
= + tan + − tan +
8( + 2) 8 2 √2 √2 4( + 2) 4√2 √2
Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 142
1 3 3√2
= + + tan + .
8( + 2) 32 ( + 2) 64 √2

+
− é : =
( + + )

(
2 2 + +
) − 2 2 +
= = + −
( + + ) 2 ( + + ) 2 ( + + )

La première intégrale du deuxième membre de l’égalité sera aisément trouvée par


substitution + + = , alors que la seconde sera transformée comme suit :

=
( + + )
+ + −
2 4

En posant maintenant + = , = et en faisant − = , on obtient

= .
( + + ) ( + )

Ce qui peut être calculé comme précédemment.

Exemple : Calculer :
−1
=
( + 2 + 3)

1
(2 + 2 ) − 2 1 2 +2
= 2 = −2
( + 2 + 3) 2 ( + 2 + 3) ( + 2 + 3)

1 1 1
=− −2 .
2 (2 − 1 ) +2 +2 [( + 1 ) + 2 ]

En posant dans cette intégrale +1 = , = on a :


1 ( + 2) −
= =
[( + 1 ) + 2 ] ( + 2) 2 ( + 2)

1 1 1
= − −
[( + 1 ) + 2 ] 2 +2 2 +2 2 ( + 2)

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 143


= −
[( + ) + ] √ √ ( + )

Posons ( ) = ⇒ ′( )=1

′(
1 1 1 1
)= ; ( )=− =−
( + 2) 2 (2 − 1 ) ( + 2) 2 +2
Alors

1 1 1 1 1 1
− =− − − − = − tan
2 ( + 2) 2 2( + 2) 2( + 2) 4 +2 4 √2 √2

1 1 1 1 +1 1 +1
=− −2 tan + − tan +
2 (2 − 1 ) +2 +3 2√2 √2 4( + 1) + 2 4√2 √2

1 ( + 1) 1 +1
=− − − tan +
2( + 2 + 3 ) 2 ( + 2 + 3 ) 2√2 √2

+2 √2 +1
=− − tan + .
2( + 2 + 3) 4 √2

g- Méthode d’Ostrogradsky

Si ( ) a des racines multiples, alors :

( ) ( ) ( )
= + (1 )
( ) ( ) ( )

ù ( ) est le plus grand commun diviseur du polynôme ( ) et de sa dérivée


( ).
On calcule ( ) par la formule ( ) = ( ): ( ); ( ) et ( ) sont des
polynômes à coefficients indéterminés, dont les degrés sont respectivement
inférieurs d’une unité au degré de ( ) et ( ).
On calcule ces coefficients indéterminés des polynômes ( ) et ( ) en dérivant
(1).
Exemple :

=
( − 1)

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 144


+ + + +
= + .
−1 −1

En dérivant cette identité, on a :

1 (2 + )( − 1) − 3 ( + + ) + +
= +
( − 1) ( − 1) −1

ou 1 = ( 2 + )( − 1) − 3 ( + + )+( + + )( − 1)

En identifiant les coefficients correspondants aux mêmes puissances de , on


trouve :

=0; − =0; −2 =0; +3 = 0 ; +2 = 0 ; + = −1

D’où =0; =− ; =0; =0; =0; = − 2 ⁄3 et par conséquent,

1 2
=− − ( )
3 −1 3 −1

Pour calculer l’intégrale du second membre de l’égalité ( ) , décomposons la

fraction en éléments simples

1 +
= + ⇒1= ( + + 1) + ( − 1) + ( − 1) ( )
−1 −1 + +1

En faisant = 1, on trouve = .

En identifiant les coefficients de de mêmes puissances dans les deux membres


de l’égalité ( ) , on trouve :

1 2
+ =0; − =1 ⇒ =− ; =−
3 3

Par suite,

1 1 +2
= −
−1 3 −1 3 + +1

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 145


1 1 1 2 +1
= ln| − 1 | − ln| + + 1| − tan +
−1 3 6 √3 √3

et

1 + +1 2 2 +1
= =− + ln + tan +
( − 1) 3( − 1) 9 ( − 1) 3√3 √3

8. Intégration des fonctions rationnelles

a. Intégrales du type

, ,…,

On détermine le dénominateur commun des fractions , …, . On effectue la

substitution = ⇒ = . . Chaque puissance fractionnaire de peut


alors être exprimée par une puissance entière de et par conséquent, la fonction
à intégrer se transforme en une puissance rationnelle de .

Exemple : Soit à calculer :

=
+1

Le dénominateur commun des fractions et est 4. Posons par conséquent

= , =4 alors

=4 =4 =4 − (division euclidienne)
+1 +1 +1

4 4
=4 −4 =4 − ln| + 1| + = − ln +1 + .
+1 3 3 3

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 146


b. Intégration du type

+ +
, , …,
+ +

On détermine le dénominateur commun des fractions ,… et on pose :

+
=
+

Exemple : Soit à calculer

=
√2 + 1 − √2 + 1

=
(2 + 1 ) − (2 + 1 )

Ici le PPCM de 3 et 2 est 6. Posons alors 2 + 1 = donc

1
= ( −) =3
2

3 −1+1 1
= =3 =3 =3 +1 +
− −1 −1 −1

3
= + 3 + 3 ln| − 1 | +
2

= ( + ) + ( + ) + √ + − +

c. Intégrale du type :

=
√ + +

Il faut donner dans ce cas la forme canonique de + + .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 147


Ainsi :

+ + = + ±
2

En posant + = , on a :

=
±

intégrale dont la résolution est déjà développée.

Exemple :

=
√ +2 +5

On a : + 2 + 5 = ( + 1 ) + 4. Posons +1 = ⇒ =

= = ln + +4 + = ln +1 + +2 +5 +
√ +4

=
√−3 +4 −1

On a :

4 1 2 1 1 2
−3 + 4 − 1 = −3 − + = −3 − − =3 − − .
3 3 3 9 9 3

En posant − = ; = . Ainsi

1 1
= = = sin +
1 √3 1 √3 1
3 9− − 3
9

1
= sin( 3 − 2 ) +
√3

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 148


d- Intégrale du type
+
=
√ + +

(2 + )+ +2 2 +
= 2 = + −
√ + + 2 √ + + 2 √ + +

Dans la première intégrale on pose + + = ⇒ (2 + ) =

2 +
= = 2√ + =2 + + +
√ + + √

La seconde intégrale a été calculée ci-haut.

Exemple :

5
5 +3 ( 2 + 4 ) + ( 3 − 10 )
= = 2
√ + 4 + 10 √ + 4 + 10
5 2 +4
= −7
2 √ + 4 + 10 ( + 2) + 6

5
= + 4 + 10 − 7 ln +2+ + 4 + 10 + .
2

e- Intégrale du type

= ; ∈ℕ
( − ) √ + +

On pose ici − = alors


1
= + ⇒ =−

Exemples :

=
√5 −2 +1
Posons :

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 149


1
= ⇒ =−

et par conséquent

=− =− = − ln +
1 5 2 √ −2 +5 1 − + √5 −2 +1
− +1

f. Intégrale du type

( )
= ; ù ( ) ô é
√ + +

On a :

( )
= ( ) + + +
√ + + √ + +

où ( ) est le polynôme de degré (n-1) à coefficients indéterminés, étant un


certain nombre.

En dérivant l’identité en question et en réduisant le résultat au même


dénominateur, on obtient l’égalité de deux polynômes à partir de laquelle on peut
déterminer les coefficients du polynôme ( ) et le nombre .

Exemple : Soit à calculer

+2 +3 +4
=
√ +2 +2

Ici n=3, donc l’identité correspondante est de la forme

+2 +3 +4
=( + + ) +2 +2 +
√ +2 +2 √ +2 +2

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 150


En dérivant les deux membres de l’identité, on obtient :

+2 +3 +4 +1
= (2 + ) +2 +2 +( + + )
√ +2 +2 √ +2 +2
1
+
√ +2 +2

En faisant disparaître les dénominateurs on a :

+2 +3 +4 = 3 + (5 −2 ) + (4 +3 + ) + (2 + + )

Par identification on a :

1
⎧ =
⎪ 3
3 =1 1
⎧5 ⎪ =
+2 =2 6

⎨4 +3 =3 ⎨ 7
=
⎩ 2 + + =4 ⎪ 6
⎪ 5
⎩ =
2

1 1 7 5
= + + + 2 + 2 + ln +1 + +2 +2 +
3 6 6 2

g. Intégrale du type

= , + +

Cette intégrale peut être ramenée à celle d’une fonction rationnelle par les
substitutions de variables d’Euler.

Première substitution d’Euler : >0


Si > 0, on pose : √ + + = ±√ . +
Prenons pour fixer les idées, le signe + devant √ , alors :
+ + = + 2√ + .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 151


D’où est défini comme une fonction rationnelle de t :

=
−2 √
( est aussi une fonction rationnelle de t) ; par conséquent

+ + =√ . + =√ . +
− 2√

h- Intégrales des binômes différentiels ∫ ( + ) où m, n et p sont des


nombres rationnels.

TCHEBYCHEV a démontré que les intégrales des binômes différentielles ne


peuvent être exprimées par des fonctions élémentaires que dans les trois cas
suivantes :

Cas : p est un nombre entier ; dans ce cas, le changement de variables


= où s est le PPCM des dénominateurs des fractions m et n, ramène
l’intégrale proposée à une intégrale d’une fraction rationnelle.

Exemple : Soit à calculer :

=
√ √ +1

Ici la fonction sous le signe d’intégration peut être écrite comme suit :

+1 c’est-à-dire = −10 est un nombre entier. Or le PPCM des

dénominateurs 2 et 4 est 4. Pour cela posons = ⟺ =4 et

4 +1−1
= =4 = = −
( + 1) ( + 1) ( + 1) ( + 1) ( + 1)
1 1
= ( + 1) − ( + 1) =− + +
8( + 1) 9( + 1)

Ainsi :

1 4
=− + +
2 √ +1 9 √ +1

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 152


+1
: .

Ici, le changement de variable + = , ramène l’intégrale en question à une


intégrale d’une forme rationnelle, est le dénominateur de la fraction .

: =
(4 − ) √4 −

En mettant la fonction sous le signe d’intégration sous la forme (4 − ) on a :


=3 ; =2 ; = − . Vu que = = 2 est un nombre entier. On peut poser

4− = ⇒ −2 =2 =− =4− .
On a :
4− 4 +4
= − (4 − ) =− = −4 = + + = +

8−
= +
√4 −
3ème cas : + est un nombre entier.

Dans ce cas, on pose + = où s est le dénominateur de la fraction p.


Exemple :

(1 + ) ⁄
= =
√1 +
Ici, = −4, = 2, = − + = − = −2 est un nombre entier. Par

conséquent, on pose +1 = alors −2 =2 ; =− . On a alors :

(1 + ) ⁄ [ ( ⁄ ⁄
= = + 1 )] = ( + 1)

Par conséquent,
( + 1)
=− ( − 1) =− ( − 1) = − + = +1 − +
3 3
√1 + (1 + ) (2 − 1 ) √1 +
= − + = +
3 3

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 153


9. Intégration des fonctions trigonométriques

a- Intégrales du type

( , ) , ù

On procède à un changement de variable dit substitution trigonométrique


universelle tan = . Par suite de ce changement de variable, on a :

2 tan 2 2
sin = =
1+ 1+
2
1− 2 =1−
cos = ; tan = ⟹ =2
1+ 1+ 2
2
et
2
=
1+
Exemple :

=
( 4 sin + 3 cos + 5 )
La fonction sous le signe d’intégration est une fonction rationnelle de sin et de
cos . Posons tan = alors :

2 1− 2
sin = , cos = , =
1+ 1+ 1+
2
1+ 1
= =2 = =− +
2 1− 2 +8 +8 ( + 2) +2
4 +3 +5
1+ 1+
−1
= = +
( 4 sin + 3 cos + 5 ) tan + 2
2
N.B : La substitution universelle tan = conduit, dans bien de cas, à des calculs

trop compliqués.

= (1 − ) sin = ⟹ cos =

1 2 1
= (1 − ) = −2 + = − + +
5 7 9
1 2 1
= − + +
5 7 9

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 154


(1 − )
= = cos = cos .

En posant sin = on a :
cos = . Ainsi :
(1 − ) 1 1
= = − =− + +
3
1 1
=− + +
3 sin

b- Intégrales du type :

. , ù é

Ici, nous allons considérer deux cas qui ont une importance particulière.

Cas 1 : L’un au moins des exposants et est un nombre impair positif.

Si est un nombre impair positif, on pose = mais si est un nombre


impair positif, on pose = .

: = . = , = , ∶

1 2 1
= (1 − ) = − + +
5 7 9

Cas 2 : Les deux exposants et sont des nombres pairs positifs. Il convient
de transformer la fonction sous le signe d’intégration à l’aide des formules :
1 1 1
= 2 ; = (1 − 2 ); = (1 + 2 )
2 2 2
1
∶ = = ( ) = 2
4
1 1 1
= (1 − 4 ) = − 4 + .
8 8 32
NB : On peut aussi poser = 2 et = 2 . On sait que :
1 − cos 2 1 1
= = − cos 2
2 2 2
1 + cos 2 1 1 1
= = + cos 2 et sin . cos = sin 2 .
2 2 2 2

1 1 1 1
. = . = − 2 . + 2
2 2 2 2

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 155


On obtient un développement suivant les puissances paires et impaires de cos 2 .
Les termes contenant des puissances impaires peuvent être intégrées comme
précédemment. En ce qui concerne les termes contenant des puissances paires,
nous appliquerons successivement la formule ci-haut (de = − cos 2 et de

= + 2 ) afin d’abaisser le degré de ces puissances.

Exemples : Soit à calculer

sin 2 1 1 1 − cos 4
= ( sin .cos ) = = 2 =
2 4 4 2
1 1 1 1 1
= ( 1 − cos 4 ) = − cos 4 = − sin 4 +
8 8 8 8 32
Calculer :

1 1 + cos 2
= = ( sin . cos ) = sin 2 .
2 2
1 1
= 2 + 2 cos 2
8 8
1 1 − cos 4 1 1
= + 2 . ( sin 2 )
8 2 8 2
1 1 1
= − cos 4 + 2 . ( sin 2 )
16 16 16
1 1 1
= − sin 4 + 2 + .
16 64 48

Exercice : Soit à calculer l’intégrale :


( + ) (1 + )
= =
2 2 −1
Vu que la fonction sous le signe d’intégration est impaire par rapport au sinus,
on pose = . D’où =1− , 2 =2 −1 =2 − 1, =− .
Ainsi
(2 − )( − ) −2 1 2 −4 1 3
= = = = −
2 −1 2 −1 2 2 −1 2 2 2 −1
3 √2 3 √2 − 1 1 3 √2 cos − 1
= − = − ln + = − ln +
2 2√2 2 − 1 2 2√2 √2 + 1 2 2√2 √2 cos + 1

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 156


N.B : On pourrait aussi constater que la fonction sous le signe d’intégration est
impaire par rapport au sinus ou aussi par rapport à cosinus.

+ ( + ) cos (1 + ) cos
= = =
+ + +

(Constater que la fonction sous le signe d’intégration est impaire par rapport au
cosinus.)

Posons sin = ; cos = ; donc :

(1 − )( 2 − )
=
+
Mais :
(1 − )( 2 − ) 2 6 2
=1+ − = − −6 +
+ 1+
2
= − −6 ( )+ .

=
+ 2 sin . cos −

En divisant le numérateur et le dénominateur par on a :

= =
2 sin . cos + 2 tan − 1
+ −

Posons :

1
tan = ⇒ =

1 + 1 − √2
= = = = ln +
+2 −1 ( + 1) − 2 ( + 1 ) − √2 2√2 + 1 + √2

+ −√
= +
√ + −√

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 157


c- Intégrale du type

On distingue différents cas :

, ù ’

Supposons pour fixer les idées que n est impair.

Posons = 2 + 1 et

= . = . cos

= . (1 − )

Et on pose sin = ; cos = et on a :

. = (1 − )

Exemple : Soit à calculer :

Dans certains cas la recherche des intégrales du type ( sin , cos ) peut être simpli iée

1- Si ( , ) est une fonction impaire par rapport à , c’est-à-dire si


( −sin , cos ) = − ( sin , cos ), le changement de variable correspondant est
cos = ⟹ −sin = autrement dit si l’élément différentiel ( sin , cos )
est invariant par le changement de en – on posera = .

2- Si ( sin ,cos ) est une fonction impaire par rapport à cos , c’est-à-dire si
( sin ,−cos ) = − ( sin , cos ), on fait le changement de variable

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 158


sin = ⟹ cos = . Autrement dit si l’élément différentiel ( sin , cos ) est
invariant par le changement de en − on posera = .

3- Si ( sin ,cos ) est une fonction paire par rapport à sin et cos , c’est-à-dire si
( − sin ,−cos ) = ( sin ,cos ), le changement de variable correspondant est
tan = autrement dit si l’élément différentiel ( sin , cos ) est invariant par le
changement de en + on posera = tan cela revient à poser d’abord
= 2 puis = tan .

Autres manières de vite détecter le changement de variable correspondant

 Si l’intégrale est de la forme ∫ ( cos ) sin , on peut poser cos = ⟹


sin =−
 Si l’intégrale est de la forme ∫ ( ) on peut poser sin = ⟹
cos =
 Si l’intégrale ne dépend que de ( sin ,cos ), où sin et cos ne figurent
qu’aux puissances paires, on pose tan = car peuvent être
exprimées par des expressions rationnelles de tan :
1 1
= = ; = =
1+ 1+ 1+ 1+
N.B :
1 + 1 1
= =1+ ⟹ = =
1+ 1+
1 + 1 1+ 1+
= =1+ = +1 = = ⟹ =
1+

Exemples :
( sin + ) (1 + ) sin
= =
cos 2 cos 2
On peut poser
cos = ⟹ − sin = ; =1− =1− ;
cos 2 = 2 −1 =2 − 1;

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 159


= = ( )

1 + cos 2 1
= = ( 1 + 3 cos 2 + 3 + 2 )
2 8

1 3 3 1
= + cos 2 + + 2
8 8 8 8

1 3 3 1 + cos 4 1
= + sin 2 + + cos 2 ( 1 − 2 )
8 16 8 2 8

1 3 3 3 1 1 1
= + sin 2 + + cos 4 + cos 2 − 2 . ( sin 2 )
8 16 16 16 8 8 2

1 3 3 3 1 1
= + sin 2 + + sin 4 + sin 2 − 2 +
8 8 16 64 16 48

5 1 3 1
= + sin 2 + sin 4 − 2 +
16 4 64 48

 ∫ . , où m et n sont des nombres pairs et l’un d’eux au


moins est négatif

Dans ce cas, il faut poser tan = cot =

Exemple : Soit à calculer

( + )
= = (1 + )

Posons tan = ⟹ ( 1 + tan ) =

= (1 + )

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d . Intégrale du type

. , . , .

On utilise les formes trigonométriques suivantes :

1
sin cos = [ sin( + ) + sin( − )]
2
1
cos cos = [ cos( + ) + cos( − )] ,
2
1
sin sin = [ cos( − ) − sin( + )]
2

Exemple : = ∫ sin 2 .cos 5

1 1 1
= [ sin 7 + sin( −3 )] = sin 7 − sin( 3 )
2 2 2
1 1
=− cos 7 + cos 3 +
14 6

= cos .cos . cos = cos . cos . cos


2 4 2 4
1 3 1 3 1
= cos + cos cos = cos .cos + cos . cos
2 2 2 4 2 2 4 2 2 4
1 7 5 1 3
= cos + cos + cos + cos
4 4 4 4 4 4
1 7 1 5 1 3
= sin + sin + sin + sin +
7 4 5 4 3 4 4

10. Intégration de certaines fonctions irrationnelles à l’aide des


transformations trigonométriques

 Pour la première forme ∫ ,√ − , on pose = sin ou = acos

 Pour la seconde forme ∫ ,√ + , on pose = tan ou = acotan

 Pour la troisième forme ∫ ,√ − , on pose = ou =

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 161


Exemple : Calculer
√ −
=

Posons = sin alors = cos et on a :


√ −
= cos =
sin sin
1−
= = − sin
sin sin
On rappelle que :
1
= ln − cot +
sin sin
Donc :
1
= − + +


√ −
sin = ,cos =

Par conséquent :
−√ −
= + − +

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 162


Exercice
Calculons l’intégrale suivante :

=
+1

+1 = ( + 1) − 2 =( + 1) − √2

= − √2 + 1 + √2 + 1
1 + +
= +
+1 − √2 + 1 + √2 + 1

1 ( + ) + √2 − √2 + + + + √2 + − √2 + +
=
+1 +1

+ = 0; + =1 ⎧ =− √

( + ) √2 + + = 0 ⇒ = =

+ + ( − ) √2 = 0 ⎪ =
⎩ √

1 1 1 1
− +2 +2
2√2 2√2
= + ( )
− √2 + 1 + √2 + 1

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 163


Chapitre Deux

APPLICATIONS DES
INTEGRALES DEFINIES

Méthodes Mathématiques pour Ingénieurs Dr.Inès G. SALAKO


ines.salako@imsp-uac.org
CHAPITRE 11
APPLICATIONS DES INTEGRALES
DEFINIES

1. Calcul d’aire d’une figure plane


On considère dans tout ce chapitre un repère ( , ⃗, ⃗).
Théorème
Soient et deux fonctions continues et définies sur [ , ] telles que ( ) ≤ ( )
∀ ∊ [ , ] . Alors l’aire de la partie du plan délimité par les courbes d’équations
= ( ) et = ( ) et les droites d’équations = et = est définie par :

= [ ( ) − ( )] . u.a avec u.a = ∥⃗∥.∥⃗∥

Cas particuliers

( ) = 0 = g(x)dx.u.a

( ) = 0 = − f(x)dx.u. a

Exemple :
Calculer l’aire de la partie du plan délimité par la courbe d’équation = 4 −
et l’axe des abscisses. L’unité graphique est 2cm sur ( ) et 1,5cm sur ( ).

Résolution
L’équation caractéristique de l’axe des abscisses est = 0 donc on forme le
système suivant :
= 4 − = 0.
On en déduit 4 − =0 ⇔ =0 =4
∀ x∊ [0,4], 4 − ≥ 0 alors l’aire cherchée est :

= (4 − ) × 2 × 1,5

4
= − × 2 × 1,5
2 3

A = 32 cm2

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 169


Exercice 1
Calculer l’aire de la partie du plan délimité par la courbe d’équation = ,

> 0 et son asymptote horizontale.


Remarque
Si la courbe est donnée par des équations sous forme paramétrique :
= ( )
= ( )
alors l’aire du domaine limité par cette courbe, les droites = , = et le
segment [ , ] de l’axe ( ) s’exprime par la formule

= ( ). ’( )

où t1 et t2 se déterminent à partir des équations


= ( 1)
= ( 2)

Pour t1 < t < t2.


Exercice d’application
Calculer l’aire de la figure plane limitée par une arche de la cycloïde d’équation
( ) = 2( − )
( ) = 2(1 − )
où 0 ≤ t ≤ 2 et l’axe Ox.
Solution

= ( ). ′( ) × . ’( ) = 2 ( 1 − )

=4 (1 − ) × . =4 (1 − 2 + ) × .

1+ 2
=4 1−2 + × .
2
3 1
=4 −2 + 2 × .
2 2

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 170


3 1
=4 −2 + 2 × .
2 4
A=12 × .
Exercice 2
Calculer l’aire de l’ellipse d’équation :
= .
0 ≤ ≤ 2
= .
Remarque :
L’aire d’un secteur curviligne limitée par une courbe donnée en coordonnées
polaires par l’équation = ( ) et par deux rayons polaires θ=α et θ=β s’exprime
par :

1
= × .
2

Exercice d’application
Calculer l’aire de la figure plane limitée par la lemniscate d’équation δ = 2θ
Résolution

(−θ) = cos (−2θ)


= 2θ
( ) (−θ) = ( θ) = 2θ
Posons = 0 et =a
=0 ⇒ 2 =0

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 171


⇒ 2 =
2
⇒ =
4
= a ⇒ cos2θ=1
⇒ =0
Le quart de l’aire située dans le premier quadrant est

1 1
= θ × u.a
4 2

1 1
= 2θ θ × u.a
4 2

1
= 2θ θ × u.a
4 2

1 1
= 2θ × u. a
4 2 2
1 1
= (1 ) × .
4 2 2
1
= × .
4 4

D’où

= × u.a

2. Calcul de longueur
En coordonnées cartésiennes, si une courbe d’équation = ( ) est régulière sur
le segment [ , ] (c’est-à-dire que la dérivée ’ = ’( ) est continue sur [ , ] alors
la longueur de l’axe correspondant de cette courbe se calcule d’après la forme :

= 1+ × .

Application
Calculer la longueur de l’arc de la courbe = compris entre = 0 et = 1,
≥ 0.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 172


Résolution
= ⇒ =√ car ≥0
3√
⇒ ’=
2
9
⇒ =
4

9
= 1+ . .
4

4 9 9
= 1+ . .
9 4 4

4 1 9
= 1+ × .
9 1 +1 4
2

8 13
= −1 . .
27 4

Exercice 3
Calculer la longueur de la circonférence d’équation x2+y2 = R2, R = rayon

Remarque
S la courbe est donnée sous forme paramétrique = ( ) et = ( ) alors la
longueur de l’arc de la courbe correspondante à la variation monotone du
paramètre t entre t1 et t2 est exprimée par

= [ ′ ( )] + [ ′ ( )] × .

Exemple
Calculer la longueur de la cycloïde d’équation :
( )= ( − )
t ∈ [0,2 ]
( )= (1 − )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 173


Résolution
On a :

= [ ′ ( )] + [ ′ ( )] × .

= [ (1 − )] + ( ) × .

= (1 − 2 + + × .

= √2 √1 − × .

=2 × .
2

=2 −2 × .
2
=8 .

Exercice 4 :
Calculer la longueur de la courbe d’équation :
( )=
entre t = 0 et t =
2
( )=

Remarque :
Si une courbe régulière est dérivée en coordonnées polaires par une équation de
la forme = ( ) où ≤ ≤ alors la longueur de l’arc est :

= + ′ . .

Exemple:

Calculer la longueur de l’arc de la courbe d’équation = 3


comprise entre
3

=0 =

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 174


Résolution

2
= + ′ . .

= + . .
3 3 3

= . .
3

= . .
3

1 2
= 1− . .
2 3

1 3 2
= − . .
2 2 3

1
= 2 − 3√3 . .
8

3-) Calcul de volume d’un corps de révolution


Le volume d’un corps de révolution engendré par la rotation autour de l’axe ( )
du trapèze curviligne délimité par la courbe = ( ) et les droites d’équations
= 0 et = et = est défini par :

= [ ( )] . .

De façon générale si la figure limitée par les courbes = ( ) et = ( ) avec


0 ≤ ( ) ≤ ( ) et les droites d’équations = et = tourne autour de l’axe ( )
alors le volume du corps de révolution est donné par la formule

= ([ ( )] − [ ( )] ) . .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 175


Exemple :
Calculer le volume du corps engendré par la rotation autour de l’axe ( ) de la
figure limitée par la courbe d’équation y = ( − 1) et les droites d’équations =1
et = 2.

Résolution

= . .

= ( − 1) . .

1
= ( − 1) × .
4

= [( 2 − 1 ) − 0 ] × .
4
= × .
4

Exercice
1. Calculer l’aire de la figure comprise entre la chaînette d’équation :
= ℎ , l’axe OY et la droite d’équation = ( + 1 ).

2. Calculer l’aire intérieure à l’astroïde :


( )= ( )=
3. Calculer l’aire intérieure à la lemniscate de Bernoulli d’équation :
= cos 2
4. Calculer le volume d’un tore engendré par la rotation du cercle d’équation :
+( − ) = ≥ .

5. Calculer la longueur de l’arc de la courbe d’équation :

( )= ( )=

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 176


Chapitre Trois

INTEGRALES DOUBLE ET
TRIPLE

Méthodes Mathématiques pour Ingénieurs Dr.Inès G. SALAKO


ines.salako@imsp-uac.org
section N suivant Ï

7.1.1 Intégrale double, motivation

Avant de voir comment se calcule une intégrale double essayons de répondre à la


question : pourquoi calcule-t-on une intégrale double ?
On rappelle que l’intégrale simple correspond à un calcul d’aire.
Z b
Si f est une fonction de IR dans IR, alors f (t )d t est égale à l’aire du domaine du
a
plan tO y limité par les droites d’équations t = a , t = b , y = 0 et par la courbe d’équation
y = f (t ).

Si maintenant f est une fonction de IR2 dans IR, si D est un domaine du plan xO y .
Que représente ZZ
I= f (x, y)d x d y?
D
– Calcul de volume :
I est la mesure du volume limité par le plan xO y , par le cylindre engendré par une
droite parallèle à Oz s’appuyant sur le contour de D et par la surface z = f (x, y),
comme le montre la figure 7.1.1 .
– Calcul d’aire : µZ Z ¶ Sommaire
Concepts
Lorsque, en particulier, f (x, y) = 1, ∀(x, y) ∈ D , cette mesure de volume dx dy
D
correspond à l’aire de D multiplié par 1, ce qui permet de calculer l’aire d’un do-
maine quelconque du plan par Exemples
ZZ Exercices
aire D = d x d y. Documents
D

4 ÏÏ
section N suivant Ï

– Calcul de masse. Intégrale


Soit une plaque mince dont l’épaisseur est négligeable, on peut la représenter par double,
un domaine D du plan xO y . Supposons que la masse surfacique est égale à µ(x, y), motivation
alors la masse m de la plaque vaut :
ZZ
m= µ(x, y)d x d y. (7.1.1)
D

– Calcul des coordonnées du centre de gravité d’une plaque.


Les coordonnées (xG , yG ) du centre de gravité du domaine précédent sont données
par ZZ ZZ
1 1
xG = xµ(x, y)d x d y, yG = yµ(x, y)d x d y (7.1.2)
m D m D

– Calcul d’un moment d’inertie.


Sous les mêmes hypothèses que précédemment le moment d’inertie d’un domaine
D par rapport à un axe ∆ est défini par
ZZ
I= d (M , ∆)2 µ(x, y)d x d y
D

où d (M , ∆) est la distance du point M (x, y) (∈ D ) à l’axe ∆.


– etc..... Sommaire
Concepts

Exemples
Exercices
Documents

ÎÎ 5 ÏÏ
section N suivant Ï

Intégrale
double,
motivation

z=f(x,y)
z

Sommaire
Concepts

Exemples
F IGURE 7.1.1: Représentation de l’intégrale double sur D
Exercices
Documents

ÎÎ 6
CHAPITRE 14
Intégrales double et triple

1. Les intégrales doubles


1.1. Définition

Soit une fonction définie et continue sur un domaine plan D.

On appelle intégrale double de de variables dans le domaine D, le réel


défini par :

( , ) .

L’intégrale double est donc l’intégrale d’une fonction de deux variables. Elle nous
permettra, entre autres, de calculer l'aire d'un domaine d'intégration, ainsi que le
volume d'un solide limité par les graphes de fonctions de deux variables.

1.2. Propriétés essentielles des intégrales doubles


On a :

( , ) ± ( , )] = ( , ) ± ( , )

( , ) = ( , ) = é

Si le domaine d’intégration D est partagé en deux domaines et , alors :

( , ) = ( , ) + ( , )

Soit la fonction : → ℝ est intégrable sur D et ≥ 0 alors :

( , ) ≥0

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 251


Si ≤ et elles sont toutes intégrales sur D alors :

( , ) ≤ ( , )

Si est définie sur ⊂ ℝ → ℝ et est intégrable sur D alors on a :

( , ) ≤ ( , )

Si ϲ et : → ℝ et est intégrable sur avec ≥ 0 alors

( , ) ≤ ( , )

Inégalité de CAUCHY-SCHAUVRZ pour les intégrales doubles


Soit et deux fonctions définies sur D ϲ ℝ et intégrable sur D, alors . ,
sont intégrables sur D et

≤ ∙

1.3. Règles de calcul des intégrales doubles


On distingue trois types fondamentaux de domaine d’intégration.

Cas :

Le domaine d’intégration D est tel que

D = {( , )∈ ℝ ⁄ ≤ ≤ ≤ ≤ } dans ce cas on a :

( , ) = ( , ) = ( , )

Le domaine D peut aussi s’écrire : = [ , ] × [ , ].

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 252


Exercice d’application
Calculer

= ( +3 ) sur D = {(x,y) ∈ ℝ ⁄0 ≤ ≤2 2≤ ≤ 3}

= ( + ) .
[ , ]×[ , ]

= ( +3 )

1
= +
2
5
= + 19
2
5 1 19
= . +
2 4 2
5 19 5 19
= 2 + 2 ) − ( ×0 + ×0
8 2 8 2
I= 48

1
= ( + ) = + = 1.
[ , ]×[ , ] 2

En conclusion le calcul d’une intégrale double est ramenée au calcul de deux


intégrales simples.

CAS PARTICULIER
Il peut arriver que ( , ) soit sous la forme ( , ) = ( ) .ℎ( ) . Dans ce cas, on a

( , ) = ( ) × ℎ( )

Exercice d’application
Soit :
= ( , ) ∈ ℝ ⁄0 ≤ ≤4 1≤ ≤ } ( , )=

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 253


( , ) .

= ×

= ×
3

′( ′(
1 1
) = 1; ( ) = ; ( )= )= = − .

4
= − 0 .[ . − − (1 1 − 1 )]
3
64
= ∗1
3
64
=
3

:
Le domaine d’intégration est défini de la façon suivante :

= {( , ) ∈ ℝ ⁄ ≤ ≤ ( )≤ ≤ ( )}

ù sont des fonctions continues sur [ , ] . Alors on a :

( )
( , ) = ( , ) ∶
( )

c’est le théorème de Fubini.


( )
’ é ( , ) ù é é .
( )

Exercice d’application :

= ( , ) dxdy où ( , ) = 2 −

= {( , ) ∈ ℝ ⁄1 ≤ ≤2 ≤ ≤ }

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 254


1 1 1
= (2 − ) = 2 − = 2 − −2 +
2 2 2

2 1 1 3 1
= − × − ×
4 5 2 2 3
9
= .
10

Cas :
Il peut arriver que soient continues sur l’intervalle [ , ] et D se présente
comme suit
= {( , ) ∈ ℝ ⁄ ( )≤ ≥ ( ) ≤ ≤ }
Alors on utilise le théorème de Fubini :

( , ) = ( , )

, ( , ) ù é é .

Exercice d’application
Soit ={ ( , )∈ℝ / ≥1, ≥1 + ≤ 3}
Calculer
1
=
( + )

O 1 2 3

On a donc :
= { ( , ) ∈ ℝ ⁄1 ≤ ≤3− 1≤ ≤ 2}
Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 255
1 1
= − ×
3 −1 ( + )

1 1
= − ×
2 ( + )
1 1 1
=− −
2 (3 − + ) (1 + )

1 1 1
=− −
2 9 (1 + )

1 1 1 1
=− × + =
2 9 1+ 36
1
=
36

On peut aussi dire que :

= { ( , ) ∈ ℝ ⁄1 ≤ ≤3− 1≤ ≤ 2}

Par suite, on a :
1 1
= − ×
3 −1 ( + )
1 1
= − ×
2 ( + )
1 1 1
=− −
2 ( +3 − ) ( + 1)

1 1 1
=− −
2 9 ( + 1)

1 1 1 1
=− × + =
2 9 +1 36
1
=
36

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 256


Exercice
= {( , ) ∈ ℝ ⁄ ≥ 0; ≥0 + ≤ 1}
Calculer

= ( , ) avec ( , )= +

On a : 0 ≤ ≤1 ≥0 + ≤1 ; 0≤ ≤1−

On a donc :

0≤ ≤1
0≤ ≤1−
Alors

= ( + )

1
= +
3
1
= (1 − ) + (1 − )
3

1
= − − (1 − )
3 4 12
1
=
6

1.4. Interprétation géométrique de l’intégrale double

Soit une fonction de variables et . définie et continue dans une certaine


région du plan .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 257


Soit = ( , ) définie et continue dans une certaine région du plan .

Considérons dans cette région un domaine D limité par une courbe fermée ( ) .
La fonction = ( , ) est représentée par une surface Σ et le cylindre droit de
génératrices parallèles à ( ) et qui a pour base la courbe ( ) rencontre cette
surface suivant une courbe ( Γ) .

Figure : Interprétation géométrique de l’intégrale double

Considérons dans le plan deux familles de droites parallèles. Une première


famille est constituée par des droites parallèles à ( ) régulièrement espacées de
.

Une seconde famille est constituée par des droites parallèles à ( ) régulièrement
espace de .

Le domaine D est ainsi découpé en domaines élémentaires, l’aire d’un domaine


élémentaire étant = .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 258


La quantité = ( , ) représente, à des infiniment petits du 2nd ordre près,
par rapport à , le volume intérieur au cylindre élémentaire de base et limité
transversalement par le plan d’une part et par la surface Σ d’autre part.

Le volume intérieur au cylindre de base ( ) et limité par le plan et la


surface Σ est égale à la somme des volumes élémentaires .

Cette somme, notée :

= ( , )

est appelée intégrale double de ( , ) étendue au domaine D.

Le domaine D est appelé domaine d’intégration.

( , ) = 1, é é éé

, c'est-à-dire l’aire du domaine D. On note :

Ą( ) = =

Exercice
1. Calculer le volume du corps limité par les surfaces =1+ , =3 , = 5,
= 0 et situé dans le 1er octant.
2. Calculer :

= ( − ) , é =2− = 2 − 1.

= ( +2 ) é = , = 2 , = 2, = 3.

= +4 = ( , ) ∈ ℝ /0 ≤ ≤1 0≤ ≤ 1−

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 259


1.5. Changement de variables dans une intégrale double.

1.5.1. Les difféomorphismes

Soit une fonction à double variables et ,


Soient U et V deux domaines ouverts de ℝ .
Supposons que ∶ → est une application.
Soient P et Q deux applications définies sur → ℝ telles que :
∀( , ) ∈ , ( , ) = ( , ), ( , ) .

On dit que Φ difféomorphisme si et seulement si les conditions


suivantes sont vérifiées :

On appelle matrice jacobienne de ( , ) la matrice carrée d’ordre 2 notée


( , ) définie par :

( , ) ( , )
⎛ ⎞
( , )=⎜ ⎟
( , ) ( , )
⎝ ⎠

On appelle Jacobien ou déterminant jacobien de ( , ) le déterminant de la


matrice jacobienne ( , ) noté é [ ( , )] . On a :

( , ) ( , )
é [ ( , )] =
( , ) ( , )

é [ ( , )] = ( , )∙ ( , )− ( , )∙ ( , )

Le Jacobien se note aussi :

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 260


( , )
.
( , )

De façon générale, le changement de variables dans une intégrale double


s’effectue de la façon suivante :

( , ) = ( ( , )) ∙ | é [ ( , )]| .
( )

On peut quelquefois utiliser une symétrie simultanée du domaine D et de la


fonction pour réduire l’intégrale double de .

1.5.2. Changement de variable en coordonnées polaires

La transformation d’une intégrale double lorsqu’on passe des coordonnées


cartésiennes et aux coordonnées polaires liées par la relation :

= cos
= sin

se réalise d’après la formule suivante :

( , ) = ( cos , sin ) .

En effet, désignons par ∶ ( , ) ↦ ( cos , sin ) . Ici, ( , ) = cos et


( , )= .

Le Jacobien est :

( , ) ( , )
− sin cos
é [ ( , )] = = =−
cos
( , ) ( , )

alors :

( , ) = ( cos , sin ) .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 261


Si le domaine d’intégration est limité par deux demi-droites et = = avec
< et par deux courbes = ( ) = ( ) où ( ) et ( ) sont des
fonctions uniformes pour ≤ ≤ et ( )≤ ( ) , alors l’intégrale double se
calcule par la formule suivante :
( )
( , ) = ( , ) ù ( , ) = ( cos , sin )
( )

Dans ces conditions, on calcule d’abord, l’intégrale :


( )
( , ) é é .
( )

1.5.3. Intégrale double en coordonnées curvilignes


Soit à transformer en passant des coordonnées cartésiennes , aux coordonnées
curvilignes liées par :

= ( , )
= ( , )

où les fonctions ( , ) ( , ) admettent des dérivées premières continues dans


un domaine ′
du plan ′ et le Jacobien de la transformation dans D’ ne
s’annule pas :

= ≠ 0.

Dans ces conditions, la formule de transformation d’une intégrale double est de la


forme :

( , ) = ( , ), ( , ) | | .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 262


EXERCICE D’APPLICATION
1. En passant aux coordonnées polaires calculer :

= + + ≤ .

2. Calculer :

= ( + ) ( − )

é + = 0; − =0 ; + =3 ; − = −1
3. Calculer

= = {( , ) ∈ ℝ ⁄ + ≤ 1}

4. Calculer :

= ( + )

ù = {( , ) ∈ ℝ ⁄ ≥ 0 + − 2 ≤ 0}

Solution
Calculons les intégrales données.

= + + ≤

En cordonnées polaires, on a :
=
=

+ = ( ) +( )

=
3

= ( + ) ( − )

où D est un carré limité par

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 263


− =1
+ =3
+ =1
− = −1
Posons = + = − on aura :
=1 ; =1
=3 ; = −1
1
= + = ( + )
⇒ 2
= − 1
= ( − )
2

3
3

1
1 ′
0 1 3
0 1 3 −1

Alors le jacobien de la transformation est :


1 1
= = 2 2 = −1
1 1 2

2 2

1
| |=
2
1
= ( + ) ( − ) =
2
Vu le fait que le domaine D’ est lui aussi un carré, on a :
1 1 1 1 20
= = = [ 1 + 1] =
2 2 3 6 3

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 264


= = {( , ) ∈ ℝ ⁄ + ≤ 1}

= {( , ) ∈ ℝ ⁄ + ≤ 1}
Posons :
=
=
0≤ ≤ 1, ≤ ≤2

= ( ) ( )

= ( )

1 1 1 1
= 2 = (2 ) = (1 − 4 )
6 2 24 48

= ( + )

= {( , ) ∈ ℝ ⁄ ≥ 0 + − 2 ≤ 0}

+ −2 ≤0 ( − 0) + ( − 1) − 2 ≤ 0

≥0 ≥0

=
=

Pour > 0, + −2 ≤0 ⇔ −2 ≤0 ⇔ ≤ 2 sin 0≤ ≤ 2 sin .

Or ≥0 ⇔ ≥ 0. > 0, ≥ 0.

≥0⇔ ≥ ⇔0≤ ≤ .
2 2

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 265


Le domaine d’intégration devient :

0≤ ≤ 2 sin
0≤ ≤
2

= [( ) +( ) ] = =4

1+ 4 3 3
= (1 − 2 ) = 1 −2 2 + = =
2 2 2 4

1.6. Applications des intégrales doubles

Calcul de la Masse
Soit ( , ) la densité de masse ou densité superficielle d’un domaine D. La masse
totale de D est donnée par :

= ( , ) .

Moments d’ordre 1 ou moments statiques


On a :

= ( , ) .

= ( , ) .

Calcul des coordonnées du centre de gravité


On a :

∬ ( , )
= =
∬ ( , )

∬ ( , )
= =
∬ ( , )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 266


Calcul des Moments d’inertie
Le moment d’inertie par rapport aux axes ( ) et ( ) sont respectivement :

= ( , )

= ( , )

Le moment d’inertie par rapport à l’origine des coordonnées ou moment


d’inertie polaire est donné par :

= + = ( + ) ( , )

Le moment d’inertie par rapport à un point A est par définition le réel défini par :

= (( − ) +( − ) ) ( , )

Pour un domaine homogène, la densité superficielle n’est plus variable c’est-à-


dire ( , ) = = .
Pour des figures planes, on a : ( , ) = = 1.

Formule de Huygens

Soit ( , ) un système matériel. G le centre de gravité de ( , ) .


un point ou une droite ou un plan.
parallèle à H et passant par G.
la distance de à
la masse de ( , ) .
le moment d’inertie de ( , ) par rapport à
le moment d’inertie de ( , ) par rapport à

On a :
= + ∙

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 267


Exercice 1
Calculer les coordonnées du centre de gravité de chacune des figures limitées
par :

1) + =1 + = 1.
25 9 5 3
2) = 4 + 4, = −2 + 4.

Exercice 2
14.2.1. Calculer le moment d’inertie polaire de la figure délimitée par les
lignes d’équations :

+ = 1, = 0, = 0.

14.2.2. Calculer le moment d’inertie de la figure limitée par la cardioïde


= (1 + ) par rapport à l’axe .

2. Les intégrales triples

2.1. Définition et méthode de calcul


Soit une fonction définie sur ⊂ ℝ . On appelle intégrale triple la quantité
notée :

( , , ) .

La détermination de cette intégrale triple se fait de façons similaires au calcul


d’intégrale double en commençant par les fonctions étagées sur les pavés.

La formule de FUBINI possède deux formes distinctes :

- soit en prenant une intégrale simple d’une intégrale double sur le domaine D :

= {( , , ) ∈ ℝ ⁄ ≤ ≤ ; ≤ ≤ ; ≤ ≤ }

( , , ) = ( , , )

et il ya trois façons de procéder ainsi : on parle alors de procédé de


sommation par tranches.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 268


- soit en prenant une intégrale double d’une intégrale simple

( , , ) = ( , , )
( )

et il y a trois façons de procéder ainsi : on parle alors de procédé de


sommation par piles.
On en déduit bien sur un procédé de sommation à l’aide de 3 intégrales simples,
de 6 façons possibles :

( , , ) = ( , , )

Théorème
On suppose qu’il existe deux fonctions continues et définies sur [ , ]
telle que ≤ ( )≤ ( )≤ . De plus, on suppose qu’il existe deux
fonction continues sur [ , ] × [ , ] telle que l’on puisse écrire le domaine
D de la façon suivante :
= {( , , ) ∈ ℝ ⁄ ≤ ≤ , ( )≤ ≤ ( ) ( , )≤ ≤ ( , )} .

é alors on a :
( ) ( , )
( , , ) = ( , , )
( ) ( , )

C’est la formule de Fubini totale.

Formule de Fubini partielle


On suppose qu'il existe une fonction qui à tout ∈ [ , ] associe un domaine
Ω ⊂ ℝ . On définit un autre domaine Ω ⊂ ℝ par :
Ω = {( , , ) ∈ ℝ , ≤ ≤ , ( , )} ∈ Ω .
S la fonction est intégrable, alors on a :

( , , ) = ( , ) .
Ω Ω

C’est la formule de Fubini partielle.


Théorème
Soit D le parallélépipède [ , ] × [ , ] × [ , ] . Si
∀( , , ) ∈ , ( , , ) = ( ) ∙ ℎ( ) ∙ ( )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 269


où , ℎ, sont des fonctions continues sur [ , ] , [ , ] [ , ] respectivement,
alors :

( , , ) = ( ) ℎ( ) ( )

2.2. Interprétation physique de l’intégrale triple

Soit dans l’espace rapporté à un système d’axes de coordonnées cartésiennes un


corps solide hétérogène.

Si l’on considère une portion du solide de volume ∆ et de masse ∆ , sa masse


spécifique ou masse volumique est ∆ ⁄∆ . Elle dépend de la région considérée.
Etant donné un point P du corps solide et une portion de ce solide de volume ∆
et de masse ∆ entourant le point P, on appellera masse spécifique au point P la
limite de ∆ ⁄∆ quand le volume ∆ tend vers zéro dans ses trois dimensions.

Figure : Interprétation physique de l’intégrale triple

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 270


La masse spécifique au point P apparaît alors comme une fonction de ce point,
c'est-à-dire une fonction des trois variables , , coordonnées du point P :
= ( , , ).
Au moyen de trois familles de plans parallèles aux plans de coordonnées nous
pouvons découper le volume du corps solide en volumes élémentaires :
= .
La masse d’un tel volume élémentaire est :
= = ( , , ) .

et la masse totale est la somme des masses élémentaires. Cette somme, notée :

( , , )

est appelée intégrale triple étendue au volume de la fonction ( , , ) . Le


volume est le domaine d’intégration.
La fonction ( , , ) envisagée ci-dessus est toujours positive puisqu’elle
représente une masse spécifique. Mais la définition de l’intégrale triple est
évidemment générale et s’applique à une fonction de signe quelconque.

Exercice
Calculer :

1. =

où le domaine D est défini par les inégalités :


1
0≤ ≤ , ≤ ≤ 2 ,0 ≤ ≤ 1− −
2

2. =

où le domaine D est défini par les inégalités :


≥ 0, ≥ 0, ≥ 0, + ≤ 1.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 271


Solution
Calculons :

1. =

où le domaine D est défini par les inégalités :


1
0≤ ≤ , ≤ ≤ 2 ,0 ≤ ≤ 1− −
2
1
= = [ ]
2

1 1 1
= (1 − − ) = − −
2 2 3

1 8 1
= 2 −2 − − + +
2 3 3

1 10 1 1 5 1 1 5 1 7
= − = − = − − =
2 3 2 2 6 2 8 6 16 192

7
=
192

2. =

où le domaine D est défini par les inégalités :


≥ 0, ≥ 0, ≥ 0, + ≤ 1.

1
=
2
1 (1 − )
=
2 4
1 1
= − (1 − ) =
80 80

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 272


2.3. Changement de variables

Si, lors du calcul d’une intégrale triple, on a besoin de passer des variables , ,
aux nouvelles variables , , liées aux premières par les relations = ( , , ),
= ( , , ), = ( , , ) où ( , , ), ( , , ) et ( , , ) et leurs dérivées
premières sont des fonctions qui établissent une correspondance biunivoque et
bicontinue entre les points du domaine D de l’espace et les points d’un
certain domaine D’ de l’espace , et que le jacobien J ne s’annule pas dans le
domaine D’ :

= ≠ 0,

et que ( , , ) = ( ( , , ) ; ( , , ) ; ( , , ) ), alors on se sert de la formule


suivante :

( , , ) = ( , , ), ( , , ), ( , , ) . | |
( , , )∈ ′

2.3.1. Passage en coordonnées cylindriques

point ( , , ) ℝ est repéré par un système de coordonnées cylindriques


( , , ) où ( , ) est un système de coordonnées polaires de la projection
orthogonale de M sur le plan .

Figure : Passage en coordonnées cylindriques

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 273


On a ainsi les formules de changement de variables :
= cos
= sin
=

Le jacobien J peut être calculé :

− sin cos 0
= = cos sin 0 =−
0 0 1

On retiendra que pour passer en coordonnées cylindriques dans une intégrale


triple, on remplacera | | .

2.3.2. Passage en coordonnées sphériques


Un point ( , , )∈ℝ est repéré par un système de coordonnées sphériques
( , , ) où = et est l’angle polaire de la projection orthogonale de M
est la projection orthogonale sur le plan (orienté directement) et ⃗.

On impose de façon classique ∈ [ 0,2 ] ∈ [− ; ] ∈ − ; .

Figure : Passage en coordonnées sphériques

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 274


On a ainsi les formules de changement de variables suivantes :

= cos cos
= sin cos
= sin

et le jacobien J est :

− sin cos cos cos − cos sin


= = − cos cos sin cos − sin sin
0 sin cos

=− cos

On retiendra que :
Pour passer en coordonnées sphériques, on remplace | cos | .

On peut aussi utiliser les formules de changement de variable suivante :


= sin cos
= sin sin
= cos
= | sin |
Exercice d’application :

1) Calculer :

= | − | ù = {( , , ) ∈ ℝ ⁄0 ≤ ≤1 + ≤ }

on passera en coordonnées cylindriques

2) Calculer

= ( + + ) = {( , , ) ∈ ℝ ⁄ + + ≤ 1}

3) Calculer

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 275


= ( + ) ù é é + + ≤

4) Calculer

= ù + + ≤

5) Calculer

= +

où D est limité par le cylindre + = 2 et les plans = 0, = 0, = .

2.4. Applications des intégrales triples


Le volume d’un corps qui occupe un domaine D est donné par la formule :

Si la masse volumique de ce corps est une grandeur variable = ( , , ) alors la


masse se calcule par la formule :

= ( , , )

Les coordonnées du centre de gravité du corps sont déterminées par les


formules :

∭ ( , , )
=
∭ ( , , )

∭ ( , , )
=
∭ ( , , )

∭ ( , , )
=
∭ ( , , )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 276


Les moments d’inertie par rapport aux axes des coordonnées sont
respectivement :

= ( + )

= ( + )

= ( + )

Le moment d’inertie d’un solide ou d’un corps de masse volumique ( , , ) par


rapport à un axe ∆ est par définition le réel défini par :

∆ = ( , , )(( − ) +( − ) +( − ) )

où H est le projeté de M sur ∆.

Exercice
1) Calculer les coordonnées du centre de gravité du corps prismatique limité
parles plans = 0, = 0, = 1, = 3, + 2 = 3.
2) Calculer les moments d’inertie par rapport aux plans de coordonnées et par
rapport aux axes de coordonnées du solide homogène ( , ) où S est l’ellipsoïde
plein défini par :

+ + ≤1 ù , é é .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 277


Chapitre Quatre

EQUATIONS DIFFERENTIELLES
ORDINAIRES

Méthodes Mathématiques pour Ingénieurs Dr.Inès G. SALAKO


ines.salako@imsp-uac.org
CHAPITRE 16

EQUATIONS DIFFERENTIELLES ORDINAIRES

Dans tous les domaines scientifiques, la mise en équation d’un problème conduit
très souvent à des équations reliant une fonction et ses dérivées premières et
secondes. Voici quelques exemples de telles situations :

- Charge d’un condensateur à travers une résistance :

= +

où q est la charge du condensateur, R la résistance, U la tension du


générateur qui est souvent constante.

- Charge d’un condensateur à travers une résistance et d’une inductance :

= + +

- Échange thermique :
La température T d’un corps voisin d’une source de chaleur à température
constante peut vérifier la relation :

= ( − )

où K est une constante négative.

- Mouvement d’un point matériel soumis à une force centrale :


=− ⃗

Où m est la masse du point. Les conditions initiales permettent en général de


trouver une solution unique.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 305


1. Notions fondamentales

On appelle équation différentielle d’ordre toute relation de la forme :

∀ ( , , ′ , ",……, ( )
)=0

entre la variable x, la fonction y et ses n dérivées successives ′


, ",……, ( )
où F
est une fonction de ℝ ℝ.

Une équation différentielle est donc une équation établissant une relation entre
les variables indépendantes, leurs fonctions et les dérivées ou différentielles de
cette fonction.

Si l’équation est d’une seule variable, elle est dite équation différentielle
ordinaire ; en cas de deux ou plusieurs variables, l’équation est dite équation
différentielle aux dérivées partielles.

On appelle ordre d’une équation différentielle, l’ordre le plus élevé des dérivées
contenues dans l’équation. L’ordre de l’équation différentielle est donc égal à
l’ordre maximum des dérivées.

Par exemple :

+5 = est une équation différentielle ordinaire du 1er ordre.
′′
−4 ′
= est une équation différentielle ordinaire du 2nd ordre.

+ ′′ ′′′
= est une équation différentielle ordinaire du 3e ordre.

Résoudre l’équation différentielle d’ordre consiste à chercher toutes les


fonctions y dérivables n fois en x vérifiant cette équation.

Notation : Par souci de simplification des écritures, y représente y(x).

On appelle solution d’une équation différentielle une fonction différentiable


= ( ) qui, substituée à la fonction inconnue, transforme cette équation en une
identité.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 306


2. Equations différentielles du premier ordre

On appelle équation différentielle du premier ordre toute relation de la forme

∀ ( , , ′) = 0

entre la variable x, la fonction y et sa dérivée première y’ où est une fonction de


ℝ dans ℝ. La résolution de l’équation différentielle dépend de la forme de la
fonction F.

2.1. Equations différentielles à variables séparables

On appelle équations à variables séparables, toute équation de la forme :


( ) − ( )=0
( ) = ( )
é é


La séparation des variables passe par = ∙


ù∶ ( ) − ( )=0 ⇔ ( ) = ( )

La solution s’obtient par intégration de chaque membre :

( ) = ( )

Exemple 1
Résoudre : ′
= ≠ 0 (constante) et y une fonction de x
1
= ⇔ = ( ≠ 0) ( )= ∀ ( )=
é à
é

= ⇔ ln| | + = + ⇔ ln| | = +

⇔ | | ⇔ =±

La solution générale est :

= ∈ ℝ.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 307


Vérifions que ′
= est satisfait. Si = ; alors ′
=

− = − =0

Remarque : L’écriture des constantes d’intégration étant un peu « lourde » ; on


simplifiera les écritures en utilisant quasi systématiquement la même notation.

Exemple 2
Résoudre ′
= est une fonction de x.

= ⇔ = ⇔ = ⇔ ln| | = ln| | +

⇔ ln = ⇔ =± = ⇔ = ∈ℝ

Définition : Conditions initiales


- En faisant varier la constante d’intégration C ; la solution y décrit une
famille de fonctions représentées par une famille de courbes. De la
connaissance d’une valeur de y en un point , ( )= , on déduit une
valeur de la constante C : la solution y, qui prend en compte cette valeur de
C, est alors unique : c’est la solution de l’équation (représentée par une
courbe de la famille). On appelle conditions initiales la relation ( )= ∙
On peut aussi avoir une information sur une dérivée mais alors l’unicité de
la solution n’est plus assurée.

- La solution d’une équation différentielle d’ordre n contient n constantes et


par conséquent n conditions initiales sont nécessaires afin de trouver les
valeurs des constantes qui satisfont les conditions données.

Suite de l’exemple 1 :
Supposons que ( 0 ) = 2 , (0 ) = = =2
La solution vérifiant la condition initiale est : =2

Exercice
1) Trouver la solution particulière de l’équation différentielle :

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 308


=

vérifiant la condition initiale ( 0 ) = 1.

2) Trouver la solution particulière de l’équation différentielle :


(1 + ) + =0
vérifiant la condition initiale ( 1 ) = 1.
3) Dans une chambre dont la température est de 20°C, un corps s’est refroidi de
100° à 60°C en 20 mn. On demande de trouver la loi de refroidissement du
corps ; en combien de minutes sa température tombera – t – elle à 30°C ?
Toute élévation de température dans la chambre est à négliger.

2.2. Equations différentielles linéaires du 1er ordre sans second membre

Toute équation de la forme (avec a et b des fonctions de ( ) ± 0) :

( ) ′
+ ( ) = 0 (1)

est appelée équation différentielle linéaire du 1er ordre sans second membre.

Contre-exemple

( ) ′
+ ( ) =0 ( ) ′
+ ( ) =0 ne sont pas des équations
différentielles linéaires en y.

La résolution d’une équation différentielle linéaire du 1er ordre sans second


membre est directe en se ramenant à une équation à variables séparables :


1 ( )
( ) + ( ) = 0 ⇔ ( ) =− ( ) ⇔ =−
( )
é à
é

1 ( ) ( )
⇔ =− ⇔ ln| | = − +
( ) ( )

( ) ( )
⇔ =± − ⇔ = − , ∈ℝ
( ) ( )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 309


La solution générale de l’équation ( ) ′
+ ( ) = 0 est de la forme :

( )
= − , ∈ℝ (2 )
( )

Exemple 3

Résoudre : ′
−2 =0

On a donc ( ) = ( ) = −2 ∀

=2 ⇔ =2 ⇔ =2

⇔ ln| | = 2 ln| | + = ln| |+ ⇔ =± ⇔ = , ∈ℝ

2.3. Equations différentielles linéaires du 1er ordre avec second membre

Toute équation de la forme (avec a et b des fonctions de ( )≠0∀ ):

( ) ′
+ ( ) = ( ) (3)

est appelée équation différentielle linéaire du 1er ordre avec 2nd membre.

( ) est le second membre de l’équation.

Deux méthodes pour la résolution de cette équation :

1) L’une simple, mais d’utilisation limitée : la méthode d’identification,


2) L’autre générale, mais plus laborieuse : la méthode de variation de la
constante de Lagrange.

2.3.1. Résolution par la méthode d’identification

La méthode d’identification n’est applicable que si :

1) Les coefficients sont constants : ( ) = ( )= .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 310


2) Le second membre est identifiable sous la forme d’une fonction polynôme
exponentielle ou sinus/cosinus.

Théorème

La solution générale de l’équation avec 2nd membre (SGEA2M, y s’obtient en


rajoutant à la solution générale de l’équation sans second membre (SGES2M),
notée , une solution particulière de l’équation avec 2nd membre (SPEA2M) notée
Y:

2 = 2 + 2

 Recherche de la solution générale de l’équation sans second membre


vérifie l’équation (1) ′ + =0

D’après la résolution de l’équation (1) = − ; ∈ℝ

 Recherche d’une solution particulière Y de l’équation avec second membre :


De la forme du second membre g(x) on déduit la forme de Y. D’où le nom de
la méthode par identification.

Forme de g(x) Forme de Y


( )= ( )= + +⋯ = ( )= + +⋯
Où apparaissent toutes les puissances
décroissantes de
( )= ( ) = ( )
Sauf si = 2 = =
= ( )
( )= ( )+ ( )
Cas particuliers :
( )= ( ) = ( )+ ( )
( )= ( )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 311


Où ( ) ( ) sont des polynômes de degré n et les coefficients de ( ) sont à
déterminer par la méthode d’identification des polynômes.
Si ( ) est une combinaison linéaire des formes vues ci-dessus, alors Y l’est
aussi.
La solution particulière Y vérifie l’équation (3) : ′
+ = ( ). en remplaçant
dans cette expression Y par la forme déduite de celle de ( ) suivant le tableau ci-
dessus, on obtient un système d’équations permettant d’obtenir les valeurs de A,
B, …. Puis en déduire Y.

Exemple 5 :
Résoudre ′
+ = ( )
On a donc : = )1 ∀
 Recherche de la SGES2M :


+ =0 ⇔ =− ⇔ =− ⇔ =−

⇔ ln| | =− + ⇔ =± = ⇔ =
 Recherche d’une SPEA2M Y en fonction du 2nd membre

Nous étudierons 2 cas différents :

1) ( )=
Le second membre étant un polynôme de degré 2, Y est aussi un polynôme
de degré 2. On pose donc :

= + + ⇒ =2 +
, solution particulière, vérifie l’équation : ′
+ = . D’où :
(2 + )+( + + )= ⇔ + (2 + ) + ( + ) =
=1 =1
ô ∶ 2 + =0 ⇒ = −2
+ =0 = 2

D’où = − 2 + 2 est une solution particulière de l’équation avec 2nd


membre.

La solution générale de l’équation avec 2nd membre est :

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 312


= + = = + −2 +2 ; ∈ℝ

2) ( )=

On pose donc = ⇔ ′
=

Soit ′
+ = + =2 = ⇔ =

D’où =

La solution générale avec second membre :

1
= + = = + , ∈ ℝ
2

2.3.2. Résolution par la méthode de variation de la constante de


Lagrange

Soit à résoudre l’équation différentielle suivante :

( ) ′
+ ( ) = ( ) ( )

On pose :

( ) ′
+ ( ) =0

On trouve une solution de la forme :

( )

= ( ) ∈ℝ

Il s’agit dans cette méthode de considérer C non plus comme une constante mais
comme une fonction de . On pose donc :

( )

= ( ) ( )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 313


Il faut ensuite calculer la dérivée première de y et remplacer dans l’équation de
départ ( ) les expressions de y’ et de y pour déterminer l’expression de ( ) qu’il
faut ensuite intégrer.

Exercice : Résoudre


+ = .

+ = tan , ( 0 ) = 0.

+ = +
1−

Méthode de Bernoulli

Les équations linéaires du premier ordre peuvent être également intégrées


suivant la méthode de Bernoulli qui consiste en ce qui suit. En posant = , où
et sont deux fonctions inconnues, on met l’équation initiale sous la forme :

= + ( ) [ + ( ) ]+ = ( )

En partant du fait que l’une des fonctions inconnues (par exemple ) peut être
choisie d’une façon arbitraire (on sait que ce n’est que le produit qui doit
vérifier l’équation initiale), on prend pour n’importe quelle solution particulière
de l’équation + ( ) = 0 (par exemple = ∫ ( ) ), solution qui rend donc
égal à zéro le coefficient de dans la dernière équation.

L’équation précédente se mettra alors sous la forme :

( ) ∫ ( )
= ( ) = = ( )

d’où

= + ( ) ∫ ( )

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 314


En multipliant par , on trouve, pour la solution de l’équation initiale,
l’expression précédente :

= ∫ ( ) ( ) ∫ ( ) +

Une équation (non linéaire) de la forme :

+ ( ) = ( )

où ≠ 0, ≠ 1, est appelée équation de Bernoulli. Celle-ci peut être mise sous


la forme d’une équation linéaire par remplacement de la fonction inconnue à
l’aide de la substitution = . Par suite, l’équation initiale se ramène à la
forme :

1
+ ( ) = ( )
1−

En intégrant des équations de Bernoulli concrètes, il n’est pas nécessaire de les


mettre au préalable sous forme d’équations linéaires, car il suffit d’appliquer
directement soit la méthode de Bernoulli, soit celle de variation de la constante
arbitraire.

Exercice
Intégrer l’équation :

+ = ( é é ℎ )

2
− =4
1+ √1 +
Solution
Résoudre d’abord :

+ =0

Dont la solution est :

En faisant varier la constante en fonction de la variable , on a :

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 315


( ) ′( ) ( )
= , = −

La substitution de et ′ dans l’équation initiale donne :


′( ) ( ) ( ) ( ) ′( ) [ ( )]
− + = =

L’intégration de l’équation obtenue :


( )
=
[ ( )]
On obtient :
1 1 1
− = − ù ( )= =
[ ( )]
3 3

La solution générale de l’équation initiale est :


( ) 1
= =
3

Résolvons :
2
− =4
1+ √1 +
C’est aussi l’équation de Bernoulli. Intégrons – la par la méthode de Bernoulli.
Pour ce faire, posons = . En substituant = et = + dans
l’équation initiale, on fait grouper les termes contenant au premier degré :
2 √
+ − =4
1+ √1 +
Prenons pour une solution particulière quelconque de l’équation :
2
− = 0.
1+
En séparant les variables dans cette dernière, on trouve :
2
= ; = (1 + ) ; =1+ ( )
1+

Pour trouver , on a l’équation :



=4
√1 +
Puisque =1+ , on a :

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 316


4√
=
1+
Séparons les variables et intégrons :
2
= ; √ = +
2√ 1+
Ainsi donc,
=( + ) = =( + )( + ) .

2.4. Equations différentielles homogènes

2.4.1. Définition et résolution

Une équation différentielle est dite homogène si, en remplaçant par et par
, l’équation reste inchangée. Alors on peut écrire cette équation sous la forme :

et pour la résolution, utiliser le changement de variable :

Ainsi, = et = + qu’il faut substituer dans l’équation homogène


permettant d’obtenir une équation à variables séparables par rapport à la
nouvelle fonction inconnue de la forme :
( ) + ( ) = 0.
Après résolution en intégrant chaque membre, est remplacé par ⁄ .
Exemple
1) Vérifier que l’équation :

=
+
est homogène et la mettre sous la forme :

= .

2) Résoudre :
( + ) = .
Autre définition :
Une équation différentielle de la forme :
( , ) + ( , ) =0

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 317


est homogène si ( , ) et ( , ) sont deux fonctions homogènes de même degré.

On dit qu’une fonction ( , ) est homogène de degré si :

( , )= ( , ).

Exercice :

1) Trouver l’intégrale générale de l’équation :

( +2 ) + =0

2) Trouver la solution particulière de l’équation :

= +

2.4.2. Equations se ramenant aux équations homogènes

Les équations de la forme :

+ +
=
+ +

se ramènent, pour − ≠ 0, aux équations homogènes en faisant la


substitution = + , = + , où ( , ) est le point d’intersection des droites
+ + = 0 et + + = 0.

Si − = 0, alors la substitution + = permet de séparer les


variables.

Exercice
Trouver l’intégrale générale de :
(2 + + 1 ) + ( + 2 − 1) =0
( + + 2) + (2 + 2 − 1 ) =0

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 318


3. Equations différentielles d’ordres supérieurs
3.1. Notions générales

On appelle équation différentielle du ordre une équation de la forme


( )
, , ,, "
,…, = 0.

La solution d’une telle équation est fournie pour toute fonction = ( ) fois
différentiable qui fait de l’équation donnée une identité c'est-à-dire :
( )(
, ( ) , ,( ) , "( ) ,…, ) =0

3.2. Equations de la forme ( )


= ( )
La solution d’une telle équation est obtenue en intégrant n fois.

Exemple :
Trouver la solution particulière de l’équation : = vérifiant les conditions
initiales ( 0 ) = 1, ( 0 ) = 0.
En intégrant successivement l’équation donnée, on obtient :

= =− − +

= (− − + ) = + 2 + +

Utilisons les conditions initiales :


1 =2+ ; = −1 ; 0 = −1 + ; = 1.
=( + ) + −

3.3. Equation différentielle de la forme , ( )


, ( )
,… ( )
= ne
contenant pas la fonction cherchée

Dans ce cas on peut abaisser l’ordre d’une telle équation en prenant comme
nouvelle fonction inconnue la dérivée inferieure de l’équation donnée, c'est-à-dire
( )
= .
On obtient alors l’équation :

, , ′ ,… ( )
=0

Ainsi donc l’ordre de l’équation baisse de unités.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 319


Exercice
Trouver la solution générale de l’équation :

=

Posons = ′. L’équation prendra la forme :

= = . = , ù = , = +

On obtient :

+ = =
( − 1)
En intégrant, on obtient :
( − 1) = + −1 =
d'où :
= .
En revenant à la variable , on obtient l’équation :
=
D’où il vient :
1 1
= = − +

Exercice
Un corps de masse m tombe verticalement d’une certaine attitude, sa vitesse
initiale étant nulle. Pendant la chute, le corps rencontre la résistance de l’air qui
est proportionnelle au carré de la vitesse de chute.
En désignant par l’espace parcouru, trouver la loi mouvement du corps en
fonction du temps.

3.4. Equation différentielle de la forme , , ′ , ′′ ,…, ( )


= ne
contenant pas de variable indépendante

Une telle équation admet l’abaissement de son ordre si l’on pose = ′ et que l’on
prend lui-même pour une nouvelle variable. Dans ce cas :

= +

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 320


en fonction de et des dérivées de par rapport à , l’ordre de l’équation
devenant de cette façon, inférieur d’une unité.
Exercice :
Résoudre :
′ ′′
1+ =
Posons :

′ ′′
= ⟺ =

L’équation devient :

1+ =

1
=
1+

1 2 1
=
21+
1
(1 + )= | |+
2
1+ = | |+

1+ =

1+ = =
1+ = ⟺ = −1 ⟺ =± −1


= ⟺ = ⟺ =± −1

+ − = ±( + )

3.5. Equations différentielles de la forme


( ) ( )
, , , ,…, = è à , , , …,

Une telle équation admet l’abaissement d’une unité de son ordre par la
substitution :

=

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 321


où est une nouvelle fonction inconnue.

Exercice :
Résoudre :
3 ′ =4 +
Divisons les deux membres de cette équation par . On a :

′ 1
3 =4 ′′ + 1 (1)

′ 1
(1 ) ⟺ 3 −4 ′′ = 1

Posons :
′ ′′ ′ ′′
= ′
ù − = ′ = ′+

(1) ⟺ devient

3 − + 4 = 1 ⟺ −4 ′ = 1 +
1 1
=−
1+ 4

⟺ =− + = tan − ′= . ( − )

= . − ⟺ | |=4 − + ⟺ = −
4 4 4

d’où la solution générale est :

= . −

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 322


4. Equations linéaires d’ordres supérieurs
4.1. Equations différentielles linéaires du second degré

On appelle équation différentielle linéaire du second ordre toute équation de la


forme :

( , , ′, ′′) = 0

est la variable la fonction y’ est la dérivée première et ′′ la dérivée seconde.


Elles peuvent être sans second membre ou avec second membre.

Une équation différentielle linéaire de second ordre à coefficient constante sans


second membre est définie par équation :
′′ ′
+ + =0 , , ≠0

4.1.1. sans second membre

L’équation caractéristique associée est + + = 0 où le discriminant est


∆= +4 .

THEOREME :

La solution générale de l’équation différentielle linéaire du second degré sans


second membre ′′ + ′+ = 0 est sous la forme suivante :

CAS : ∆=

Equation caractéristique admet une racine double =− alors =( + )

=( + )

CAS : ∆> 0
Equation caractéristique admet deux racines distinctes ;
− − √∆ − + √∆
= =
2 2
Alors
= +

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 323


CAS : ∆< 0
L’équation caractéristique admet deux racines complexes
= + = −
d’où

=( ( )+ ( ))
Exercice
Résoudre
′′
 +4 ′ = 0
 2 ′′ + 2 ′ + = 0
 +2 + = 0

4.1.2. Résolution de l’équation différentielle linéaire du second degré


avec second membre

On appelle équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients


constants une équation de la forme :

′′ ′
+ + = ( ) ( )

où ( ) est le second membre.

Pour le résoudre, on pose d’abord ′′


+ ′
+ = 0 que nous savons résoudre. A
cette solution générale, on ajoute une solution particulière qui représente la
solution générale de l’équation différentielle avec second membre notée (E).

On peut aussi utiliser la variation de la constante de LAGRANGE. Considérons


+ comme la solution générale de (E). On fera varier les constantes
en fonction de c'est-à-dire : = ( ) + ( ) .

Ainsi on détermine ( ) ( ) en fonction du système suivant :

′ ′
( ) + ( ) =0
′ ′ ( )
( ) + ( ) =

avec a le coefficient de ′′
dans l’équation (E).

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 324


Exercice

Résoudre ′′
−5 ′
+6 =

4.2. Equations différentielles linéaires homogènes de ne ordre

On appelle équation différentielle linéaire homogène de ne ordre à coefficients


constants une équation de la forme :


( )
+ ( )
+ ( )
+⋯+ + =0 (1)

où les coefficients , , ……, , sont des nombres réels quelconques la


variable indépendante ( )
est la dérivée de .

Pour trouver les solutions particulières de l’équation (1), on forme l’équation


caractéristique :
+ + +⋯+ + =0 (2)
L’équation (2) est une équation de ne degré qui admet racines réelles ou
complexes parmi lesquelles il peut y avoir des racines égales entre elles.

Dans ce cas, la solution de l’équation différentielle (1) est composée en fonction


du caractère des racines de l’équation (2) :

1) à chaque racine réelle simple il correspond, dans la solution générale, un


terme du type ;

2) à chaque racine réelle d’ordre de multiplicité il correspond, dans la


solution générale, un terme du type : ( + +⋯⋯⋯+ ) ;

3) à chaque couple de racines complexes conjuguées simples ( )


= + et
( )
= − , il correspond, dans la solution générale, un terme du type
( + ) .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 325


4) à chaque couple de racines complexes conjuguées simples ( )
= + et
( )
= − d’ordre de multiplicité il correspond, dans la solution
générale, un terme du type :

( + +⋯⋯⋯+ ) +( + +⋯⋯⋯+ )

Condition suffisante d’indépendance linéaire


La condition d’indépendance linéaire de fonctions continues avec leurs dérivées
jusqu’au (n-1)-ième ordre sur l’intervalle ] , [ consiste en ce que le déterminant
de Wronski (le Wronskien) noté [ , ,⋯ ⋯ ⋯ ⋯ , ] de ces fonctions ne s’annule
en aucun point de l’intervalle ] , [ c'est-à-dire :
( ) ( ) ⋯ ( )
( ) ( ) ⋯ ( )
[ , ,⋯ ⋯ ⋯ ⋯ , ]= ⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯ ≠ 0
⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ⋯ ( )
Exercice :
Résoudre :
′′
( )
+3 −4 =0
Equation caractéristique est :
+3 −4 = 0
Posons =
+3 −4 =0
∆= 25 ; = −4 ; =1
=2 = −2 ; =1 = −1
= ( 2 + 2 )+ +

=( + )+ +
Résoudre :
′( )
− 13 ′′ + 36 = 0
La solution générale est :
= + + +
Trouver la solution générale de :
−2 + =0

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 326


L’équation caractéristique est −2 + = 0 admet les racines = 0, = = 1.
Ici, nous avons une racine double égale à 1, d’où vient que les solutions
particulières linéairement indépendantes seront 1, , . La solution générale
est :
= + +

Résoudre :
+ −2 =0
′( )
+ 3 ′′ − 4 = 0

4.3. Equations différentielles linéaires non homogènes de ne ordre

La structure de la solution générale d’une équation linéaire non homogène, c'est-


à-dire d’une équation à second membre :

( )
+ ( )
+ ( )
+⋯+ + = ( )

est définie par le théorème ci-dessus.

Si = ( ) est une solution particulière non homogène et que , , …, est le


système fondamental de solutions de l’équation homogène associée, alors la
fonction générale de l’équation linéaire non homogène est de la forme :

= + + +⋯+ .

Autrement dit la solution générale d’une équation non homogène est égale à la
somme de n’importe laquelle de ses solutions particulières et de la solution
générale de l’équation associée.

Deux méthodes peuvent être utilisées :

- la méthode de variation des constantes arbitraires

- et la méthode du choix d’une solution dite méthode des coefficients


indéterminés.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 327


4.3.1. Méthode de variation des constantes arbitraires

Cette méthode s’avère utile pour la recherche d’une solution particulière d’une
équation linéaire non homogène d’ordre n à coefficients aussi bien variables que
constants, à condition que l’on connaisse la solution générale de l’équation
différentielle associée.
Soit connu le système fondamental de solutions , ,…, de l’équation
homogène correspondante. La solution générale non homogène est à rechercher
sous la forme :

( )= ( ) + ( ) +⋯+ ( )

où les fonctions ( ), ( ) ,…, ( ) sont déduites du système d’équations :


′ ( ) + ′ ( ) +⋯+ ′ ( ) =
⎧ ′ ( )

⎪ ′ + ′ ( ) ′ +⋯+ ′ ( ) ′ =
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
′ ( ) ( ) + ′ ( ) ( ) +⋯+ ′ ( ) ( ) =


⎪ ′ ′ ′
( )

( ) ( )
+ ( ) ( )
+⋯+ ( ) ( )
=

Exercice : Résoudre
′′′ + ′′ − ′= −

+ = é (0 ) = =0
6

′′ + =

′′ + =

Exercice

Une chaîne homogène librement pendue sur un crochet glisse sur celui ci sous
l’action de son propre poids (on négligera le frottement). Déterminer en combien de
temps la chaîne toute entière glissera sur le crochet, si, au moment initial, il y avait
d’un coté du crochet 10m de chaîne et de l’autre 8m, la vitesse de la chaîne étant
nulle.

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4.3.2. Méthode des coefficients indéterminés

Cette méthode n’est applicable qu’aux équations linéaires à coefficients constants


et seulement dans le cas où le second membre de ces équations est de la forme :
( )= [ ( ) ( )+ ( ) ( )]
ou représente une somme de fonctions de ce type. Ici et sont des constantes,
( ) et ( ) sont des polynômes en de degrés et respectivement.
La solution particulière d’une équation du − è ordre :
( )
+ ( )
+ ( )
+⋯⋯+ = ( )
(où ( ) a la forme indiquée alors que , , ⋯, sont des coefficients constants
réels) sera cherchée sous la forme :
( )= [ ( ) ( )+ ( ) ( )]

Ici est égal à l’ordre de multiplicité de la racine + qu’admet l’équation


caractéristique :
+ + +⋯⋯+ =0

(si l’équation caractéristique n’admet pas cette racine, il faut poser = 0) ; ( ) et


( ) sont des polynômes complets en de − è degré à coefficients
indéterminés, étant égal au plus grand des nombres et
( = ≥ , = ≥ ):

( )= + +⋯⋯+ ( )= + +⋯⋯+

Soulignons encore une fois que les polynômes ( ) et ( ) doivent être complets
(c'est-à-dire qu’ils doivent contenir toutes les puissances de dans les deux
polynômes et que, par ailleurs, si au moins l’une des fonctions ou
entre dans l’expression de la fonction ( ), alors dans ( ), il faut toujours
introduire les deux fonctions.

On peut trouver les coefficients indéterminés à partir du système d’équations


linéaires algébriques qu’on obtient en identifiant les termes semblables du

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 329


premier et du second membre de l’équation initiale, après y avoir substitué ( ) à
.
La vérification de la forme de la solution particulière choisie donne la possibilité
de comparer tous les termes du second membre de l’équation avec les termes
semblables du premier membre apparus à la suite de l’introduction de ( ) .

Si le second membre de l’équation initiale est égal à la somme de plusieurs


fonctions distinctes de structure examinée, pour la recherche d’une solution
particulière d’une telle équation, il faut alors utiliser le théorème de la
superposition des solutions : il faut trouver les solutions particulières
correspondant aux termes isolés du second membre et faire ensuite leur somme
qui sera une solution particulière de l’équation initiale (c'est-à-dire de l’équation
dont la somme des fonctions correspondantes forme son second membre).

NB : Les cas particuliers de la fonction ( ) de structure examinée (en présence


desquels, on est autorisé à appliquer au second membre la méthode du choix
d’une solution particulière) sont représentés par les fonctions :

- ( )= ( ) ô é ( + = 0)
- ( )= ( + = )
- ( )= ( ) ( + = )
- ( )= ( )+ ( ) ù ( + = )
- ( )= ( ) ( )+ ( ) ( ) ù ( + = )
- ( )= ( )+ ( )

Exercice

Trouver las solutions des équations par la méthode des coefficients indéterminés :

−2 −3 =

+ −2 = −3 é (0 ) = 1 ( 0 ) = 2.

− = ℎ2 (0 ) = ( 0 ) = 0.
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−2 +2 =

+ = +2

+ −2 = −

+ =3 é (0 ) + ( 0 ) = 0, + = 0.
2

−3 +2 =

+ =

+ =

+ =

−4 +4 =

5. Equation d’Euler

Pour la plupart des équations différentielles du 2nd ordre à coefficients variables,


la détermination des solutions à partir des fonctions élémentaires est impossible.
Plusieurs techniques sont utilisées pour les résoudre.

On appelle équation d’Euler toute équation de la forme :

+ + = ( ), ≠0 (1 )

L’équation (1) peut s’écrire sous la forme :

( )
+ + =

Qui n’est pas définie à = 0, raison pour laquelle nous supposons ≠ 0.

On pose d’abord :

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 331


+ + = 0, ≠ 0 (2)

qui est l’équation homogène associée.

Si nous pouvons trouver deux solutions linéairement indépendantes à l’équation


(2), nous pouvons résoudre l’équation (1) par la méthode de variation des
constantes. Nous aurons deux possibilités pour résoudre l’équation homogène
(2).

La 1ère méthode demande de trouver une solution appropriée. Notons que si


= où = , alors = et = ( − 1)

L’équation (2) devient :

( − 1) + + =0

⟺ ( − 1) + + =0

C’est l’équation caractéristique associée à l’équation d’Euler.

( − )+ + = (3)

ou

+( − ) + = (4)

C’est une équation du 2nd degré. Trois cas sont envisageables.

1er cas : L’équation caractéristique admet deux racines distinctes.

Exemple :

+2 − 12 = 0 ≠0

L’équation caractéristique est

( − 1) + + =0 ù =2 = −12

− + 2 − 12 = 0 ⟺ + − 12 = 0

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 332


⟺ ( + 4 )( − 3 ) = 0

Les deux racines sont :

= −4 = 3.
D’où :
1
= = =

et la solution générale est :


( )= +

( )= +

Théorème :
Si et sont deux racines distinctes de l’équation caractéristique, alors la
solution générale de l’équation (2) est :
( )= + (5)

2e Cas : L’équation caractéristique admet deux racines doubles = =


Exercice introductif
Trouver la solution générale de l’équation :
−3 + 4 = 0, >0 ( )

L’équation caractéristique associée est :


( − )+ + = ù =− =

soit ( − ) − + = ⇔ − + = ⇔( − ) =
On trouve :
= = = 2.
Une solution est : ( )= .

Connaissant une solution, on peut utiliser la méthode de réduction de l’ordre de


l’équation donnée pour déterminer la seconde solution. La méthode de réduction
de l’ordre de l’équation consiste à poser :

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 333


= ù .

soit = .
Alors :
= ⟹ =
= +2
= +2 +2 +2 = +4 +2

L’équation (E) devient :


( +4 +2 )−3 ( +2 ) + 4( )=0
+ =0
Posons :
= ′
Alors :
+ =0 ⟺ ′+ = 0.
En séparant les variables, on obtient :

=− ⟺ =−

⟺ | | =− | | >0 | |=− | |=

Alors = ⟹ = .

( )= = = ln

d'où la solution générale de l’équation homogène donnée (6) est :


( )= + = ( + ).

Théorème :
Si l’équation caractéristique admet une racine double = = , la solution
générale de l’équation homogène (2) est :
( )= ( + | |) . ( )

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3e Cas : L’équation caractéristique admet deux racines complexes
conjuguées = + et = − .

Exercice introductif :

Trouver la solution générale de l’équation :


+5 + 13 = 0, >0 (7)
L’équation caractéristique associée est :
( − )+ + = ù = =

soit ( − ) + + = ⇔ + + =
On trouve :
= −2 + 3 = −2 − 3 .

Les deux solutions linéairement indépendantes sont :

= =

On sait que :

= =

On sait aussi que : = + . Alors, on a :

=( ) = = [ (3 )+ (3 )]
Nous formons de nouvelles solutions sous la forme :
1
( )= [ ( )+ ( )] = (3 )
2
et
1
( )= [ ( )− ( )] = (3 )
2

La solution générale de l’équation (7) est donc :


( )= [ (3 )+ (3 )] .

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 335


Théorème :
S l’équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées
= + et = − alors la solution générale l’équation homogène est :
( )= [ ( | |) + ( | |)] (8)

Exercice
Trouver la solution générale de l’équation :
+2 − 12 = √ , >0 (7)

On pose d’abord :
+2 − 12 = 0.

L’équation caractéristique est

( − 1) + + =0 ù =2 = −12

− + 2 − 12 = 0 ⟺ + − 12 = 0

⟺ ( + 4 )( − 3 ) = 0

Les deux racines sont :

= −4 = 3.
D’où :
1
= = =

et la solution générale est :


( )= +
( )= +

On peut à présent utiliser la méthode de variation des constantes de Lagrange.


Pour la suite = ( ) et = ( ) vérifiant le système :

+ =0

⎨ √ ⁄
⎩−4 +3 = =

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 336


La résolution de ce système d’équation donne :
⁄ ⁄

= et =
7 7

On trouve :
1 2 ⁄
1 2 ⁄
( )=− ∙ ( )=− ∙
7 9 7 5
Une solution particulière de l’équation (7) est donc :

1 2 ⁄
1 2 ⁄
4 ⁄
( )= ( ) ( )+ ( ) ( )=− ∙ ∙ +− ∙ ∙ =−
7 9 7 5 45

La solution générale de l’équation (7) donnée est :

( )= + +

soit

4 ⁄
( )= + −
45

Remarque
Une équation linéaire à coefficients variables de la forme :
( )
+ ( )
+⋯+ ′+ = ( ) (1)
ou d’une forme plus générale :
( + ) ( )
+ ( + ) ( )
+⋯+ ( + ) ′+ = ( ) (2)

s’appelle équation d’Euler. Ici les sont des coefficients constants.


Les substitutions = dans l’équation (1) et + = dans l’équation (2)
transforment ces deux équations en équations linéaires à coefficients constants.

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 337


Planche d’exercices
Exercice 1
Un circuit électrique contient en série un générateur de force électromotrice V =
100 volts et de résistance intérieure négligeable, une résistance R = 1 ohm, une
inductance L = 10 henrys et un interrupteur. Au temps t = 0, on ferme
l’interrupteur. Donner l’expression de l’intensité i du courant en fonction du
temps, ainsi que sa valeur au temps t = 0,1 s, à 1 % près. On sait que i est donné
par la solution de l’équation différentielle :

+ = satisfaisant aux conditions initiales = 0 pour = 0.

Exercice 2
Un condensateur de capacité C se décharge dans une résistance R . On rappelle
que la charge q de ce condensateur vérifie l’équation différentielle :

+ = 0 ( ∶ temps).

1. Quelle est la charge du condensateur à l’instant t, la charge initiale étant q0


au temps t = 0 ?
2. Au bout de combien de temps, la charge du condensateur aura-t-elle diminué
de moitié, le condensateur de capacité C = 2 µF se déchargeant dans une
résistance = 10 ?

Exercice 3
On considère un condensateur de capacité C initialement chargé sous une
tension V0. Ce condensateur se décharge dans une bobine d’inductance L et de
résistance négligeable.
1. Donner l’expression de la charge en fonction du temps (on sait que la charge q
vérifie l’équation différentielle :

+ =0

2. Donner l’expression de l’intensité i du courant en fonction du temps.


3. Au bout de combien de temps, la charge du condensateur aura-t-elle diminué
de moitié ?

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 338


Exercice 4
Résoudre :
′′′ ′′ ′ ′′′′ ′′′ ′′
+ −2 = − ; −2 + = 0.

Exercice 5
Résoudre :
− + =0
(4 − 1 ) − 2 (4 − 1 ) +8 = 0
− + = ( ).

Par ZINSALO Joël M./ EPAC – UAC Page 339


TABLE DES MATIÈRES 118

Méthodes Mathématiques pour Ingénieurs Dr.Inès G. SALAKO


ines.salako@imsp-uac.org

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