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Chapitre II Polynômes de Legendre

Chapitre II

Polynômes de Legendre

II.1 Détermination des polynômes de Legendre

Les polynômes de Legendre sont plus simples à déduire des fonctions potentielles 1/R, où
R est la distance entre les points M0 et M (fig II.4).

R M
M0

r
θ
0

Fig II.4

Si le point M0 est situé sur l'axe or à une distance de l'origine des coordonnées égale à
l’unité, on a:

R = 1 − 2 r cos θ + r 2 ,

1
où r et θ − sont les coordonnées sphériques du point M. est déterminée en fonction de
R
Pn (cos θ), appelée polynôme de Legendre. Donc:

1
= ∑ Pn (cos θ) r n . (II.18)
R n =0
Pour r =1 et θ =0, 1 + r 2 − 2r cos θ = 0, et par conséquent la fonction 1/R a un point critique.
La série converge seulement pour r <1.
Pour obtenir la formule pour Pn (cos θ), on pose cos θ = x . Donc:

1 1
= = ∑ Pn (x )r n . (II.19)
R 1 − 2rx + r 2
n =0

Les coefficients de la série (II.19) peuvent être déterminés par la formule de Mc Laurin. Donc:

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1
dn  
= 1; Pn ( x ) = .  n 
1 1 R
P0 ( x ) =
R r =0 n! dr
r =0

Pour trouver P1 ( x ), calculons d'abord:

x−r
1
d 1 d −
=   = (1 − 2rx + r 2 ) 2 =
dr  R  dr (1 − 2rx + r 2 ) 3

d 1
Sachant que P1 ( x) =   , on obtient:
dr  R  r =0
P1 ( x ) = x.
1
Analogiquement par la dérivée du second ordre par rapport à , on peut obtenir P2 ( x ) etc.
R
La différentielle de (II.19) donne:
1
d  ∞
 R  = P ( x ) nr n −1
dr

n =0
n

ou
x−r ∞
= ∑ Pn ( x ) nr n −1 .
(1 − 2 rx + r 2 ) n =0

En multipliant les deux parties de la dernière égalité par (1 − 2rx + r 2 ), et remplaçant


1
par la série (II.19), on obtient:
1 − 2rx + r 2
∞ ∞
( x − r)∑ Pn ( x ) r n = (1 − 2rx + r 2 ) ∑ nPn (x ) r n −1 .
n =0 n =0

Egalisons les coefficients pour rn :


xPn ( x ) − Pn −1 ( x ) = (n + 1) Pn +1 ( x ) − 2nxPn ( x ) + ( n − 1) Pn −1 ( x )
ou
( n + 1) Pn +1 ( x ) − ( 2 n + 1) xPn ( x ) + nPn −1 ( x ) = 0. (II.20)
C'est la formule de récurrence pour les polynômes de Legendre.
Trouvons P2 ( x ), P3 ( x ), P4 ( x ).
1. Posons n=2 dans la formule de récurrence. D'où:
3 2 1
2P2 ( x ) − 3xP1 ( x ) + P0 ( x ) = 0 ou P2 ( x ) = x − .
2 2
2. En posant n=2, on obtient:

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3P3 ( x ) − 5 xP2 ( x ) + 2P1 ( x ) = 0


ou
5 3 3
P3 ( x ) = x − x.
2 2

3. Si n=3, on aura:
4P4 ( x ) − 7 xP3 ( x ) + 3P2 ( x ) = 0
ou
35 4 15 2 3
P4 ( x ) = x − x + .
8 4 8

Ainsi, Pn ( x ) sont des polynômes. Les graphes de Legendre sont représentés par la figure

II.5. Pn (1) = 1, Pn (−1) = (−1)n si n = 0, 1, 2, 3.

Fig II.5

II.2 Equation différentielle pour les polynômes de Legendre

1 1
La fonction potentielle satisfait l'équation de Laplace, c'est-à-dire ∆ =0. Ecrivons
R R
1
∂2
l’équation de Laplace en tenant compte de R = 0.
∂ϕ 2

Par conséquent:
 1   1 
∂ ∂
∂  2 R  1 ∂  R

 = 0.
r + sin θ
∂r  ∂ r  sin θ ∂ θ  ∂θ 
   
   

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1
Au lieu de , prenons
R
∑ P (cos θ) r
n =0
n
n
, conformément à la formule (II.19), d'où en

différenciant:
∂ 2 ∞ n −1
[ r ∑ nr Pn (cos θ)] +
∂r n =0
1 ∂  ∞
∂P (cos θ) 
+  sin θ ∑ r n n =0
sin θ ∂θ  n =0 ∂θ 

En différenciant encore une fois, on obtient:


1 ∞ n ∂  ∂ P (cos θ) 
∑ (n + 1) nr n Pn (cos θ) +
n =0
∑ r  sin θ n
sin θ n =0 ∂θ  ∂θ
 = 0.

qu’on peut écrire sous forme:


 1 ∂  ∂P (cos θ) 
∑r n
( n + 1) nPn (cos θ) +  sin θ n
sin θ ∂θ  ∂θ
 = 0

n =0 
Soit enfin:
1 d  dP (cos θ) 
(n + 1)nPn (cos θ) +  sin θ n =0 (II.21)
sin θ dθ  dθ 
C’est l'équation différentielle pour les polynômes de Legendre.
Trouvons l'équation différentielle pour Pn ( x ). Donc
d d dx d
= = − sin θ
dθ dx d θ dx
Et l’équation (II.21) devient:
1  d  dP ( x ) 
(n + 1)nPn ( x ) +  − sin θ  − sin θ n
2
 = 0,
sin θ  dx  dx 
d  dP ( x ) 
(n + 1)nPn ( x ) +  (1 − x 2 ) n =0
dx  dx 
En différenciant, on obtient:
d 2 Pn ( x ) 2 x dPn ( x )
(1 − x 2 ) − + n (n + 1)Pn ( x ) = 0,
dx ² dx

Par conséquent, Pn (x) satisfait l'équation:

(1 − x 2 ) y′′ − 2xy′ + n (n + 1) y = 0, (II.22)


qui est une équation linéaire et homogène du second ordre à coefficients constants.

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II.3 Propriété d’orthogonalité des polynômes de Legendre

Montrons que les polynômes de Legendre sont orthogonaux sur l'intervalle (-1,1), c'est-à-
dire:
1

∫P
−1
m ( x )Pn ( x ) = 0 pour m ≠ n.

Posons Pm ( x ) = y 1 et Pn ( x ) = y 2 . Ecrivons les équations différentielles pour y1 et y2:

(1 − x 2 ) y1′′ − 2xy1′ + m(m + 1) y1 = 0 ,

(1 − x 2 ) y′2′ − 2xy′2 + n (n + 1) y 2 = 0 .
Multiplions la première équation par y2 et la seconde par y1 et calculons:
(1 − x 2 )(y 2 y1′′ − y1 y′2′ ) − 2x( y 2 y1′ − y1 y′2 ) +
+ [m(m + 1) − n(n + 1)]y1 y 2 = 0
ou
d
dx
[ ]
(1 − x 2 )( y 2 y 1′ − y 1 y ′2 ) + [m ( m + 1) − n ( n + 1) ]y 1 y 2 = 0.

En intégrant par rapport à x sur l'intervalle (-1,1), on obtient:

[(1 − x ]
1
)( y 2 y1′ − y1 y′2 ) −1 + [m(m + 1) − n (n + 1)]∫ y1 y 2 dx = 0.
2 1

−1

Puisque m ≠ n , on a:
1

∫y y
−1
1 2 dx = 0.

ou
1

∫P
−1
m ( x ) Pn ( x ) dx = 0.

Calculons:
1

∫P
2
n ( x )dx.
−1

Pour cela, on utilise la formule de récurrence (II.20). En remplaçant n par n-1, on obtient :

nPn ( x ) − ( 2n − 1) xPn −1 ( x ) + ( n − 1)Pn − 2 ( x ) = 0.

On peut écrire l'intégrale sous forme:


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1 1
 2n − 1 n −1 
∫−1 n = ∫−1 Pn ( x)  n xPn −1 ( x) − n Pn − 2 ( x)  dx
2
P ( x ) dx

2n − 1 n −1
1 1
=
n −1 ∫ xPn ( x) Pn −1 ( x) dx −
n −∫1
Pn ( x) Pn − 2 ( x) dx.

La deuxième intégrale est nulle selon la propriété d'orthogonalité des polynômes de


Legendre. La première intégrale se transforme, en exprimant xPn ( x ) à partir de l'équation (II.20).

Donc :
2n − 1  n +1
1 1

∫ pn ( x) dx = ∫ p n +1 ( x) +
2
p n −1 ( x) 
−1
n −1  2n + 1
 2n − 1 n +1
1
n
+
2n + 1
p n +1 ( x) dx =
 n
+
2n + 1 ∫P
−1
n −1 ( x) dx p n +1 ( x)dx +

2n − 1
1

2n + 1 −∫1
+ p n2−1 ( x) dx.

La première intégrale est de nouveau égale à 0, et par conséquent:

2n − 1
1 1

∫ Pn ( x) dx = ∫
2 2
Pn −1 ( x) dx.
−1
2n + 1 −1
Analogiquement:

2n − 3
1 1

∫P
−1
2
n −1 ( x) dx =
2n − 1 ∫P
−1
2
n−2 ( x) dx,

2n − 5
1 1

∫ Pn−2 ( x) dx = 2n − 3 −∫1
2 2
P n −3 ( x) dx.
−1

.....................................................................
1 1 1
1 1 2
∫−1 P1 ( x) dx = 3 −∫1 P0 ( x) dx = 3 −∫1 dx = 3.
2 2

D’où on peut déduire:


1
2
∫P ( x ) dx =
2
.
2n + 1
n
−1

Décomposition d'une fonction arbitraire f ( x ) en série par le polynôme de Legendre.


Soit à déterminer les coefficients cn de:
f ( x ) = c 0 P0 ( x ) + c1 P1 ( x ) + ... + c n Pn ( x ) + ... +

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Multiplions les deux parties de l'égalité par Pn (x) et intégrons:


1 1


−1
f ( x ) Pn ( x ) dx = c0 ∫ P ( x ) P ( x ) dx
−1
0 n

1 1
+ c1 ∫ P1 ( x ) Pn ( x ) dx + ... + cn ∫P ( x ) dx + ...
2
n
−1 −1

Selon la propriété d'orthogonalité, toutes les intégrales dans la partie droite sauf
1

∫P
2
n ( x ) dx , sont nulles.
−1

Par conséquent:
1 1
2
∫ f (x ) Pn (x ) dx = c n ∫ Pn (x) dx = c n
2
,
−1 −1
2n + 1
2n + 1
1

2 −∫1
cn = f ( x ) Pn ( x ) dx. (II.23)

II.4 Application des polynômes de Legendre à la résolution des problèmes limites

Problème 1. Problème de Dirichlet pour une sphère

Il faut trouver une fonction harmonique à l'intérieur d'une sphère si l'on connaît ses valeurs
sur la surface. Supposons que la fonction cherchée U ne dépend pas de la cordonnée sphérique
ϕ . Le centre de la sphère est confondu avec l'origine des coordonnées. Le rayon de la sphère est
R. Ainsi la condition aux limites est:
U(r, θ) r = R = f (θ).

La fonction U ( r , θ ) doit satisfaire l'équation de Laplace ∆ U = 0 . On a ∂ 2 U / ∂ϕ 2 = 0, et par


conséquent:
∂ 2 ∂U 1 ∂ ∂U
(r )+ (sin θ )=0
∂r ∂r sin θ ∂θ ∂θ
ou
∂2U ∂U 1 ∂ ∂U
r2 + 2r + (sin θ ) = 0.
∂r 2
∂r sin θ ∂θ ∂θ
On va chercher la solution par la méthode Fourier. Ecrivons la fonction sous forme
U ( r , θ ) = ω ( r ) T ( θ ). Trouvons la dérivée et remplaçant la dans l'équation :

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∂U ∂2U
= ω′(r ) T (θ) ; = ω′′(r ) T (θ) ;
∂r ∂r 2
∂U
= ω(r ) T ′(θ) ;
∂r
1 d
[r 2 ω′′(r ) + 2rω′(r )] T (θ) + ω(r ) [sin θ T ′(θ)] = 0.
sin θ dϕ

Afin que U ( r , θ) = ω( r ) T (θ) soit la solution de l'équation de Laplace, il faut que la dernière
égalité soit une identité.

Séparons les variables:


1 d
[sin θ T′(θ)]
r ω′′(r ) + 2rω′(r)
2
sin θ dθ
=− .
ω(r) T(θ)
Etant donné que r et θ sont indépendants, l'égalité sera possible que si les parties gauche et
de droite sont égales à une constante λ. On obtient:
r 2ω ′′(r ) + 2rω ′(r ) − λω (r ) = 0
et
1 d
[sin θ T′(θ)] + λT(θ) = 0.
sin θ dθ
Donc pour λ = n ( n + 1), on déduit que:
T (θ) = c n Pn (cos θ).
La première équation prend la forme:
r 2 ω′′(r ) + 2rω′(r ) − n (n + 1) ω(r ) = 0.

a solution sera cherchée sous forme de ω(r ) = r k . D'où:

ω′(r ) = kr k −1 , ω′′(r ) = k (k − 1)r k − 2 .


En la remplaçant dans l'équation, on obtient:
(k − 1)kr k + 2kr k − n (n + 1) r k = 0
ou
r k [k (k + 1) − n (n + 1)] = 0, k = n, ω(r ) = r n .
Pour chaque nombre n, la solution de l'équation de Laplace s'écrit sous la forme:
U(r, θ) = c n Pn (cos θ) r n ,

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Chapitre II Polynômes de Legendre

Cependant cette fonction ne satisfait pas la condition aux limites du problème.


L’équation de Laplace est une équation homogène. Prenons la fonction U ( r ,θ ) sous forme :

U(r, θ) = ∑ c n Pn (cos θ) r n
n =0

Choisissons les coefficients cn pour que r =R, la série sera égale à f ( θ), c'est-à-dire:

∑c
n =0
n P n(cosθ ) R = f (θ ).
n

En posant x = cos θ , on trouve que, dx = − sin θ dθ et θ var ie de 0 à π , d ' où :


π
1 2n + 1
2 ∫0
cn = n f (θ) Pn (cos θ) sin θ dθ.
R
Par conséquent:
π
2n + 1
∞ n
r
U (r, θ) = ∑ ∫ f (θ) Pn (cos θ) sin θ dθ .   Pn (cos θ). (II.24)
n =0 2 0 R
Problème 2. Trouver la distribution stationnaire de la température dans une sphère de
rayon R. Une partie de la surface S1 a une température constante T0, alors que le reste a une
température nulle (fig.II.6).

Fig II.6

Solution : L'équation de conductibilité thermique est:


∂U
= a 2 ∆U ,
∂t
où U est la température.
Dans le cas d'une répartition stationnaire, on a ∆ U = 0 . La condition aux limites est:
U r = R = f (θ).

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Chapitre II Polynômes de Legendre

Donc, le problème 2 est un cas particulier du problème 1 et sa solution est donnée par la
série (II.24). On peut écrire:
π a 1

∫ f (θ) Pn (cos θ) sin θ dθ = T0 ∫ Pn (cos θ) sin θ dθ = T0


0 0
∫ P ( x ) dx.
cos a
n

Pour n=0, l'intégrale sera égale à T0 (1 − cos α ).

Pour n=1, l'intégrale sera:


1 − cos 2α
1
T0 ∫ x dx = T0 .
cos α
2

Pour calculer l'intégrale pour n arbitraire, on peut utiliser la formule:


(2n + 1) Pn ( x) = Pn′+1 ( x) − Pn′−1 ( x). (II.25)
Evidemment,
1 1
T0
T0 ∫ Pn ( x ) dx = ∫ [ Pn′+1 ( x ) − Pn′−1 ( x )] dx =
cos α
2n + 1 cos α

T0
= [ Pn +1 ( x ) − Pn −1 ( x )]1cos α .
2n + 1
T0
= [ − Pn +1 (cos α ) + Pn −1 (cos α )].
2n + 1
La solution du problème est sous la forme:

T0 
U ( r ,θ ) = 1 − cos α − ∑ [ Pn +1 (cos α ) −
2  n =1


n
r
− Pn −1 (cos α )]   Pn (cos θ )  .
R 
Afin de démontrer la formule (II.25), on utilise l’égalité (II.19), donc:
1 1
∂ ∂
R = x−r r
; R = .
∂r (1 − 2rx + r )
2 3 ∂x (1 − 2rx + r 2 ) 3
En multipliant la première égalité par r, et la deuxième par x − r et en retranchant la
deuxième égalité de la première, on obtient:
1 1
∂ ∂
r = R − ( x − r ) R = 0. (II.26)
∂r ∂x
D'une autre part:

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Chapitre II Polynômes de Legendre

1 1
∞∂ ∂ ∞

∂r

R = nP ( x )r
n =0
n
n −1
,
∂x

R = P′ (x ) r n .
n =0
n

En remplaçant les expressions trouvées dans l’équation (II.26), on obtient :


∞ ∞
r ∑ np n (x ) r n −1 = (x − r) ∑ p′n (x ) r n
n =0 n =0

En égalisant les coefficients pour r:


nPn ( x ) = xPn′ − Pn′ −1 ( x ) (II.27)
La différentielle de la formule (II.20), donne:
( n + 1) Pn′ +1 ( x ) = ( 2n + 1) Pn ( x ) + ( 2n + 1) xPn′ ( x ) − nPn′ −1 ( x ) = 0.

En remplaçant xPn′ par la formule (II.27), on obtient:

( n + 1) Pn′ +1 ( x ) = ( 2n + 1) Pn ( x ) + ( 2n + 1)[ nPn ( x ) + Pn′ −1 ( x )] − nPn −1 ( x ).


En simplifiant par n+1, on obtient la formule (II.25).

II.5 Fonctions successives de Legendre

m
Les fonctions successives de Legendre sont désignées par Pn ( x) et sont déterminées par:
− d m Pn ( x )
m
Pnm ( x ) = (1 − x 2 ) 2
dx m
n- est la puissance supérieure des fonctions et m- caractérise la succession.
Les fonctions Pm1(x), Pm2(x), ..., Pmn(x), ..., sont orthogonales sur l'intervalle (-1,1), c'est-à-
dire:
1

∫P ( x ) Pn ( x ) dx = 0, k ≠ n , et
m m
k
−1

2 (n + m)!
1

∫ [P ( x )] 2 dx =
m

2n + 1 (n − m)!
n
−1

La fonction Pmn(x) satisfait l'équation différentielle:


 m2 
(1 − x 2 ) y ′′ − 2 xy ′ + n ( n + 1) −  y = 0.
 1− x2 
Pour Pmn(cos θ ), l'équation prend la forme:
1 d  dy   m2 
sin θ +  n ( n + 1) −  y = 0.
sin θ dθ  dθ   sin 2 θ 

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Chapitre II Polynômes de Legendre

II.6 Fonctions sphériques volumiques surfaciques

La fonction sphérique volumique satisfait l'équation de Laplace:


∂2U ∂2U ∂2U
+ + = 0.
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2
Le polynôme homogène de degré n peut s'écrire sous forme:

Un = ∑a
m+p+q=n
mpq x m yp zq ,

où a mpq est un coefficient.

Le polynôme homogène de degré 2 peut s'écrire sous forme:

U2 = a 200x2 + a 020y2 + a 002z2 + a110xy+ a101xz + a 011yz.


Sa dérivée partielle d'ordre 2 est:
∂2U2 ∂2U2 ∂2U2
= 2a 200 , = 2a 020 , = 2a 002 .
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2

U2 satisfait l'équation de Laplace si:


a200 + a020 + a002 = 0.

Le système de coordonnées sphériques est représenté par la figure (II.7).

Fig II.7

L’équation de Laplace en coordonnées sphériques s’écrit sous forme:


∂ 2 ∂U 1 ∂ ∂U 1 ∂2U
(r + (sin θ ) + 2 = 0.
∂r ∂r sin θ ∂θ ∂θ sin θ ∂ϕ 2

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Chapitre II Polynômes de Legendre

Avec:
x = r sin θ cos ϕ ,
y = z sin θ sin ϕ ,
z = r cos θ.
Le polynôme homogène prend la forme:

Un = ∑a
m+ p +q = n
mpq r m+p+q sin m+ p θ cosm ϕ sin p ϕ cosq θ =

=r n
∑a
m+ p + q =n
mpq sin m+p θ cosm ϕ sin p ϕ cosq θ.

Il peut aussi s'écrire sous forme:


U n = r n Yn (θ, ϕ).

II.7 Equation différentielle pour les fonctions sphériques surfaciques

La fonction U satisfait l'équation de Laplace. Exprimons sa dérivée en fonction de


Yn (θ, ϕ) :

∂U n
= nr n−1 Yn (ϕ , θ )
∂r
∂  ∂U 
 = n(n + 1)r Yn (θ , ϕ ) ,
n
 r²
∂r  ∂r 
∂ ∂U n ∂  ∂ Yn (θ , ϕ ) 
(sin θ ) = rn  sin θ ,
∂θ ∂θ ∂θ  ∂θ 
∂U2
∂ Yn (θ , ϕ )
2
= rn .
∂ϕ
2
∂ϕ 2
En la remplaçant dans l'équation, et on mettant r en facteur on peut obtenir:
1 ∂ ∂Y (θ, ϕ) 1 ∂ 2 Yn (θ, ϕ)
r n [n(n + 1) Yn (θ, ϕ) + (sin θ n )+ ] = 0;
sin ϕ ∂θ ∂θ sin 2 θ ∂ϕ 2

Étant donnée que r n ≠ 0, on a:


1 ∂ ∂Y (θ, ϕ)
n (n + 1) Yn (θ, ϕ) + (sin θ n )+
sin θ ∂θ ∂θ
(II.28)
1 ∂ 2 Yn (θ, ϕ)
+ = 0.
sin 2 θ ∂ϕ 2
C’est l’équation différentielle en coordonnées sphériques.
On peut facilement s'apercevoir que:
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Chapitre II Polynômes de Legendre

1 ∂ ∂U 1 ∂² U
(sin θ ) +
sin θ ∂θ ∂θ sin ²θ ∂ϕ²

est l’opérateur de Laplace d'une fonction donnée sur une sphère de rayon 1, qu'on désigne par
∆ * U.
Donc la fonction sphérique satisfait l'équation :
∆ * U + n ( n + 1) U = 0 .

L'équation ∆ * U + aU = 0 a une solution, seulement pour a=n(n+1).


Si Y ne dépend que de θ , on aura:
∂ ² Yn
= 0,
∂ϕ²
L’équation prend la forme alors:
1 ∂ ∂Y
n (n + 1) Yn + (sin θ n ) = 0
sin θ ∂θ ∂θ

qui est l'équation différentielle du polynôme de Legendre. La fonction sphérique ne


dépendant pas de ϕ , est égale à Cp n (cos θ).

II.8 Représentation de la fonction sphérique par le polynôme de Legendre

On a:
Yn (θ, ϕ) = ∑a
m+p+q=n
mpq sinm+p θ cosm ϕ sinp ϕ cosq θ

Etant donné que :


1 − cos 2ϕ
sin ² ϕ =,
2
1 + cos 2ϕ
cos ² ϕ = .
2
Après regroupement membre à membre, on a:
n
Yn (θ , ϕ ) = a n 0 (θ ) + ∑ a nm (θ ) cos m ϕ + b nm (θ ) sin m ϕ .
m =1

Déterminons les coefficients an0 (θ ) , a nm (θ ) , bnm (θ ) , m=1,2,...


En calculant les dérivées, on a:

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Chapitre II Polynômes de Legendre

∂  ∂Yn  d  dan 0 
∂θ  sin θ ∂θ  = dθ  sin θ dθ 
+
  
n
d  danm  n
d  dbnm 
+∑  sin θ  cos mϕ + ∑  sin θ sin mϕ ;
m =1 dθ  dθ  m =1 dθ  dθ 
∂ ²Y n
= ∑ (−anm (θ ) m² cos mϕ − bnm (θ ) m² sin mϕ ).
∂ϕ ² m=1
En les substituant dans l'équation différentielle, on obtient:
1 d  da  n
n (n + 1) a n0 (θ) +  sin θ n 0  + ∑ n[( n + 1) a nm (θ) +
sin θ dθ  dθ  m =1
1 d  da  m²  n
+  sin θ nm  − a nm  cos mϕ + ∑ [ n (n + 1) b nm (θ) +
sin θ dθ  dθ  sin ² θ  m =1

1 d  db  m² 
+  sin θ nm − b nm  sin mϕ = 0.
sin θ dθ  dθ  sin ² θ 

Les coefficients pour sin m ϕ, cos m ϕ ( m = 0,1,..., n ) sont nuls:

1 d da
1) (sin θ n 0 ) + n (n + 1) a n 0 = 0
sin θ dθ dθ
1 d  da   m² 
2)  sin θ nm  + n (n + 1) − a nm = 0 ,
sin θ dθ  dθ   sin ²θ 
1 d  db   m² 
3)  sin θ nm  + n (n + 1) − b nm = 0.
sin θ dθ  dθ   sin ²θ 

La première équation est un polynôme de Legendre, d'où:


a n 0 (θ) = a 0 P(cos θ).
Pour a nm( θ ) et bnm( θ ), on a:

a nm (θ) = a m Pn (cos θ) , b nm (θ) = b m Pn (cos θ) ,


m

où a nm( θ ) et bnm( θ ) sont des constantes.


On peut écrire alors la fonction sphérique sous forme:
n
Yn (θ, ϕ) = a 0 Pn (cos θ) + ∑[a m cos mϕ + b m sin mϕ] Pn (cos θ).
m

m =1

II.9 Orthogonalité des fonctions sphériques


Pour montrer l'orthogonalité, on utilise la formule de Green:
 dV dU 
∫∫  U dn − V dn ds = ∫∫∫(U∆V − V∆U) dv.
S V

50
Chapitre II Polynômes de Legendre

Soit une sphère de rayon r (fig.II.8). On a:


U = r n Yn (θ, ϕ) , V = r m Ym (θ, ϕ).
et
∆U = 0 ; ∆V = 0 .

Fig II. 8

La partie droite de la formule de Green sera nulle et par conséquent:


d(r m Ym ) m d(r n Yn )
∫∫[r Yn − r Ym ds = 0 ,
n

S
dn dn
La normale est dirigée suivant le rayon de la sphère, d'où:
d m d
( r Ym ) = ( r m Ym ) = mr m −1 Ym (θ, ϕ).
dn dr
Analogiquement, on a:
d n
( r Yn ) = nr n −1 Yn ( θ, ϕ).
dn
Pour une sphère ds = r ² sin θ d ϕθ.
Après remplacement, on obtient:
n + m +1
∫∫ r
S
( m − n ) Yn Ym sin θdϕdθ = 0.

En faisant sortir rn+m+1 (m-n) en dehors de l'intégrale et en simplifiant, on obtient:

∫∫ Y (θ, ϕ) Y
S
n m (θ, ϕ) sin θdϕdθ = 0 , pour n ≠ m.

ce qui exprime l'orthogonalité des fonctions sphériques.


La fonction f (θ, ϕ ) peut être décomposée en série par les fonctions sphériques:
f (θ, ϕ) = Y0 (θ, ϕ) + Y1 (θ, ϕ) + ... + Yn (θ, ϕ) + ...

51
Chapitre II Polynômes de Legendre

Exercices
1. Trouver P5 ( x) et P6 ( x ) par la formule de récurrence.

2. Trouver par la formule de récurrence Pn (0).

Réponse :

1.3.5...(n − 1)
n
Pn (0) = (−1) 2
2.4.6...n
pour n- pair.
et
Pn (0) pour n impair.
3. Décomposer en série par les polynômes de Legendre:
 0, − 1 ≤ x p 0
f ( x) = 
1,0 ≤ x ≤ 1;
Réponse :
1 3 7 11 .4!
f (x ) = + P1 ( x ) − 4 + P2 ( x ) + 6 P3 x + ...
2 2² 2 2 3!2!
4. Trouver les coefficients de la série de Legendre pour x

2k + 1
ak = − Pk (0).
(k − 1)(k + 2)
5. Exprimer Y4 (θ, ϕ) par la fonction de Legendre.

II.10 Détermination des polynômes d’Hermite

ϕ ( x, t ) = e (−t
2
+ 2tx )
Les polynômes d'Hermite sont déduits d'habitude à l'aide de la fonction
appelée fonction génératrice des polynômes. On a:

H n (x) n
ϕ( x, t ) = e − t ² + 2 tx = ∑ t ; (II.29)
n =0 n!
où les fonctions H n ( x ) s'appellent les polynômes d'Hermite.

En posant dans l'égalité (II.29) t = 0 , on a H 0 ( x ) = 1. La différentielle par rapport à t


donne:
∂ϕ ∞
H (x ) n −1
= e − t ² + 2 tx (−2t + 2x ) = ∑ n nt .
∂t n =0 n!

52
Chapitre II Polynômes de Legendre

En posant t=0, on trouve 2 x = H 1 ( x ).


De la même manière, on peut trouver les expressions pour H 2 ( x ) etc...
∂ϕ
En comparant les expressions pour ϕ ( x , t ) et , on trouve:
∂t
∂ϕ
+ ( 2 t − 2 x ) ϕ ( x , t ) = 0.
∂t
En remplaçant dans cette équation la série correspondante, on trouve:
∞ ∞ ∞
H n (x ) n −1 H n ( x ) n +1 H n (x) n

n =0 n!
nt + 2 ∑
n =0 n!
t − 2 x ∑
n =0 n!
t = 0.

Les coefficients à puissance t sont nuls. Ainsi:


H n +1 (x ) H (x) H (x)
(n + 1) + 2 n −1 − 2x n =0
(n + 1)! (n − 1)! n!
ou
H n +1 ( x ) − 2 xH n ( x ) + 2nH n −1 ( x ) = 0 ; (II.30)

c'est la formule de récurrence du polynôme d'Hermite.

En posant n=1, on trouve:

H 2 ( x ) = 2xH1 ( x ) − 2H 0 ( x ) = 4x ² − 2.

En posant n=2, on trouve:

H 3 (x) = 2xH 2 (x) − 4H1 (x) = 8x 3 − 12x.

Bibliographie
1- Coulomb J., Jobert G. Traité de géophysique interne. Masson et scie, Paris 1975.
2- Murray Y., Spiegel R. Analyse de Fourier et application aux problèmes de valeurs aux
limites. Série Schaum, Ediscience, 1980.
3- Smirnov V. Cours de mathématiques supérieures, T2. Mir, Moscou, 1970.

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