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Gabonais
Et fiscalité d’entreprises
Filières : gestion – comptabilité – RH – audit –
management – droit – finances - fiscalité d’entreprise –
finances publiques – commerce
Principales sources :
CGI – DGI
Année 2020
Sommaire
Introduction
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Introduction
Le droit fiscal est une branche du droit public dont l’objet est l’étude des règles
juridiques relatives à l’impôt. Il régit les rapports fiscaux qui s’établissent entre le fisc, doté de
nombreuses prérogatives de puissance publique, et les contribuables, débiteurs de l’impôt
bénéficiant de garanties.
Le droit fiscal ne saurait se réduire aux seuls aspects juridiques. L’impôt constitue le
principal prélèvement obligatoire qui assure le financement des budgets publics. C’est
également un instrument de la politique économique et de la régulation de l’économie.
Aussi, le choix a-t-il été fait de ne pas étudier le droit fiscal sous l’angle exclusif des
normes législatives qui restent certes primordiales, mais plutôt d’un point de vue plus général
et plus dynamique qui considère le fait fiscal comme un fait social, économique et politique.
Ce cours est structuré en deux parties. La première partie présente les éléments de la
théorie générale de l’impôt qui est au cœur de la question fiscale et du droit fiscal. Cette partie
met également en exergue la notion d’impôt, de classifications fiscales ainsi que les sources du
droit fiscal, les autres prélèvements obligatoires et le rôle de l’impôt.
La seconde partie, quant à elle, prend une place assez centrale. Elle traite de manière
accessible le système fiscal gabonais et son contentieux. De ce fait, nous avons fait le choix de
traiter des principaux impôts de l’Etat notamment l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IS),
l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
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PARTIE 1 : THEORIE GENERALE DE L’IMPOT
Sans mettre de côté les aspects d’ordre pratiques et techniques de l’impôt, le droit fiscal
met l’accent sur l’aspect juridique (définition classique de l’impôt) relatifs aux conditions
d’élaboration et d’application de la loi fiscale.
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Chapitre1 : définition du droit fiscal
Traiter de la définition du droit fiscal revient à évoquer la notion de l’impôt et des taxes
qui composent la fiscalité d’un Etat.
Section 1 : L’impôt
§1. Définition
Il existe plusieurs définitions de l’impôt, mais la plus utilisée est celle qui définit l’impôt
comme étant : « un prélèvement pécuniaire opéré par voie de contrainte par la puissance
publique sans contrepartie directe, à titre définitif et ayant pour objectif essentiel la
couverture des charges publiques. »
1- Un prélèvement pécuniaire
Le caractère pécuniaire de l’impôt se vérifie à toutes les étapes de l’opération fiscale. D’abord
au niveau de l’assiette où la base imposable est généralement constituée par des éléments
monétaires, l’impôt est prélevé sur une somme d’argent. Autrement dit, l’impôt est payé en
numéraire. L'impôt est perçu en argent (remise d'espèces ou de chèques, virement à un compte
bancaire).
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2- Par voie de contrainte par la puissance publique
Prélever l’impôt est un attribut de souveraineté. « L'impôt est le nerf de la puissance
publique ». On ne saurait concevoir que les contribuables aient la faculté de déterminer eux-
mêmes le principe de leur imposition, le montant de leurs cotisations et d'en fixer les modalités
de recouvrement. Le recouvrement de l’impôt se fait par l’administration fiscale et suppose
l’exercice de prérogatives de puissance publique, tout un arsenal de contraintes et de sanctions
est prévu pour obliger le contribuable à s’exécuter. Il faut noter que l’idée de consentement se
situe sur un tout autre plan ; elle exprime simplement un idéal commun qui s'affirme dans le
principe de la légalité fiscale (ce principe signifie que l’essentiel du régime de l’impôt doit
relever de la compétence législative).
4- A titre définitif
L'impôt ne peut faire l'objet d'une restitution de la part de la personne publique qui en est
bénéficiaire. Ce caractère permet de le distinguer de l’emprunt forcé.
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Section 2 : Différentes catégories de l’impôt (Typologie fiscale)
§1 : Les critères classiques
Selon les classifications de l’impôt, il est possible d’établir les distinctions suivantes :
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§2. La classification Impôt directe, Impôt indirect
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Chapitre 2 : les prélèvements obligatoires
Il est fréquent de relever une certaine confusion entre les termes impôts, taxes, taxes
parafiscales, rémunération ou redevance pour service rendu.
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2- La distinction de l’impôt et de la taxe :
La taxe au sens strict correspond à un prélèvement pécuniaire opéré au profit d’une
personne publique en contrepartie d’un service rendu nettement déterminé, ce qui le distingue
de l’impôt et le rapproche de la redevance. Mais à la différence de la rémunération pour service
rendu, la taxe est perçu obligatoirement et d’une façon générale abstraction faite de l’utilisation
ou non du service par le redevable. De plus, le montant de la taxe n’est pas forcement corrélé
avec le coût du service rendu. Compte tenu de son caractère obligatoire, la taxe est établie par
la loi.
Ex : la taxe sur les services communaux est due par tous les habitants de la commune y
compris ceux qui auront été absent toute l’année et n’aurait pas bénéficié du service rendu.
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Le Gouvernement peut aussi exercer son pouvoir règlementaire autonome en matière
fiscale. Cependant, les règlements autonomes doivent, le principe de hiérarchie des normes
oblige, être conformes aux lois fiscales. De même, le gouvernement ne saurait prendre des
dispositions qui seraient plus rigoureuses que celles prévues par la loi. La jurisprudence fiscale
du Conseil d’Etat français a eu à déclarer illégaux certains règlements qui prétendaient étendre
le cham d’application de la loi (en incluant des éléments de l’assiette non inclus par la loi).
3- La jurisprudence :
Le contentieux fiscal relève des juridictions administratives. La jurisprudence émane ainsi des
tribunaux administratifs. Compte tenu du caractère peu développé du contentieux fiscal au
Gabon, la place de la jurisprudence comme source du droit fiscal gabonais est plutôt limitée.
Car la loi fiscale est souvent méticuleuse et détaillée à telle enseigne que l’interprétation du
juge est réduite ; d’autant plus que l’interprétation doit se faire en principe restrictivement.
Ensuite, parce que la culture du contribuable est de chercher à « transiger » avec le fisc au lieu
de placer litige sur le terrain de la confrontation juridique.
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les centres d’intérêt sont localisés dans un seul pays), l’identité de l’impôt et la période
d’imposition.
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Chapitre 3 : Le rôle de l’impôt
Il s'agit de voir dans quelle mesure l'impôt est-il devenu un instrument primordial de la
politique économique et sociale, car la neutralité fiscale est dépassée, sous la pression de
l'interventionnisme où la fiscalité constituera désormais un moyen essentiel de remédier aux
problèmes économiques et sociaux.
➢ L’action structurelle
Elle permet d’agir sur les structures de l’économie au moyen d’instruments fiscaux.
Ex : des incitations fiscales permettant de favoriser l’implantation des entreprises dans
certaines régions favoriser certaines structures de production, groupe de société ou statut de
l’entreprise.
La politique des zones franches qui permet l’implantation d’entreprise dans un secteur de
la ville, à l’image de la zone économique de Nkok sur la route nationale entre Libreville et
Ntoum.
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Section 2 : Le rôle social
Gabriel Ardaut dans sa théorie sociologique de l'impôt, disait qu'il y avait en cette idée de
justice, une matière de répartition des revenus et des richesses par le biais de l'instrument fiscal,
c'est une conception ancienne réactualisée dans notre société et dans les pays en voie de
développement. Car l'Etat, par l'instrument fiscal, peut intervenir en matière d'inégalités
économiques et sociales afin d'y remédier par la redistribution des revenus.
Adolph Wagnera écrit dès 1890 que : « l’impôt peut devenir un facteur régulateur de la
répartition du revenu national, en modifiant la répartition issue de la libre concurrence ». C'est
une idée révolutionnaire en ce temps, car sa mise en application n'a commencé qu'après la 2ème
guerre mondiale.
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PARTIE 2 : LE SYSTEME FISCALE GABONAIS
Le système fiscal gabonais est le reflet des structures économiques et sociales du pays,
il est en constante évolution. Les transformations du système sont rapides. Elles se font le plus
souvent par à coup, au gré des lois des finances et sous la pression de contraintes exogènes ou
endogènes, économiques et budgétaires.
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Chapitre1 : Les principaux impôts
Il s’agit spécifiquement de l’impôt sur le bénéfice des sociétés et de l’impôt sur revenu
des personnes physiques.
➢ Champ d’application
Lorsque les revenus sont réalisés par une personne morale de droit public ou privé
(société commerciale), c’est l’impôt proportionnel sur les bénéfices qui s’applique.
En effet, selon l’art. 4 du CGI : « Il est établi un impôt sur l'ensemble des bénéfices et
revenus réalisés par les sociétés et autres personnes morales. Cet impôt est désigné sous le nom
d'Impôt sur les Sociétés, en abrégé IS. »
§1 : Personnes imposables
L’impôt sur les sociétés s’applique soit à titre obligatoire, soit à titre optionnel.
1- L’imposition obligatoire :
En premier lieu, sont passible d’imposition de l’IS, les sociétés commerciales. Il s’agit
de société de capitaux notamment les sociétés anonymes, les sociétés en commandite par action,
les SARL. Elles constituent le gros contingent. Il en est de même pour les sociétés de personnes
comprenant des associés personnes morales.
En second lieu, l’IS s’applique aussi aux établissements publics et autres personnes
morales qui se livrent à une exploitation ou aux opérations à caractère lucratif ; les associations
et les organismes légalement assimilés. Sont frappés de l’IS des coopératives à chiffre d’affaire
important et les centres de coordination d’une société ou d’un groupe international dont le siège
est situé à l’étranger.
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§2 : Sociétés exonérées de l’IS
1- Sont exonérés de l'Impôt sur les Sociétés :
- les sociétés coopératives de production, de transformation, conservation et vente de
produits agricoles, ainsi que leurs unions, à condition que ces sociétés fonctionnent
conformément aux dispositions qui les régissent et qu’elles revêtent la forme civile ;
- les syndicats agricoles et les coopératives d'approvisionnement et d'achat fonctionnant
conformément aux dispositions qui les régissent ;
- les caisses de crédit agricole mutuel ;
- les sociétés et unions de sociétés de secours mutuel ;
- les bénéfices réalisés par les associations sans but lucratif organisant avec le concours
des communes ou des organismes publics locaux des foires, des expositions, réunions sportives
et autres manifestations publiques correspondant à l'objet défini par leurs statuts et présentant
un intérêt économique ou social certain ;
- les collectivités locales ainsi que leurs régies de services publics ;
- les sociétés ou organismes reconnus d'utilité publique chargés du développement rural
;
- les offices publics d'habitation à loyer modéré ;
- les sociétés scolaires coopératives dites « mutuelles scolaires » ;
- les clubs et cercles privés pour leurs activités autres que le bar et la restauration ;
- la Banque des Etats de l’Afrique Centrale passible d’une redevance statutaire d’un
montant égal à 50% du bénéfice suivant les règles d’assiette définies par la loi 14/81 ;
- les bénéfices éventuels réalisés par les groupements d’intérêt économique et, d’une
manière générale, par les sociétés de personnes et assimilées. Toutefois, l’imposition de ces
bénéfices est établie pour chacun des associés, sur la part correspondant à ses droits dans le
groupement ou dans la société ;
- Pendant les trois premières années de leur activité, les entreprises ayant une activité
hôtelière de tourisme et présentant un nouvel investissement d’un montant minimum de 1,8
milliards de francs CFA hors taxes.
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2- La territorialité de l’IS :
Sous réserve des dispositions des conventions internationales, les bénéfices passibles de
l'Impôt sur les Sociétés sont déterminés en tenant compte des bénéfices obtenus dans les
entreprises exploitées ou sur les opérations réalisées au Gabon (Art.7 du CGI).
➢ Liquidation de l’impôt
Le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d'après les résultats d'ensemble des
opérations de toute natures effectués par les entreprises au cours de la période servant de base
à l'impôt.
1- Lieu d’imposition :
L'Impôt sur les Sociétés est établi au nom de la personne morale ou association pour
l'ensemble de ses activités imposables au Gabon au siège de la direction de ses entreprises ou à
défaut au lieu de son principal établissement. En ce qui concerne les personnes morales situées
hors du territoire de la C.E.M.A.C. et ayant des liens de filiation ou d'interdépendance avec
d'autres personnes morales ou entreprises installées au Gabon, le lieu d'imposition sera le même
que celui des personnes morales ou entreprises avec lesquelles elles ont ces liens. Ces dernières
sont solidairement responsables du paiement de l'impôt dû par les personnes morales situées
hors du territoire de la C.E.M.A.C.
Par ailleurs, l'Impôt sur les Sociétés est assis sur les bénéfices obtenus sur une période
de douze mois correspondant à l'exercice budgétaire, c'est-à-dire l'année civile. Le bénéfice
obtenu au cours d'un exercice sert de base à l'impôt établi au cours de l'exercice budgétaire
suivant.
2- Calcul de l’impôt :
Pour le calcul de l’Impôt sur les Sociétés, le bénéfice imposable est arrondi au millier
de franc inférieur. Le taux de l’impôt est fixé à 30%.
Cependant, Ce taux est ramené à 20% pour :
- les établissements publics ;
- les associations et collectivités sans but lucratif, visés à l’article 5 – b du CGI ;
- les entreprises de promotion immobilière agréées pour l’aménagement de terrains à
bâtir en zones urbaines et pour la construction de logements socio- économiques.
Le taux est de 18% pour la Banque Gabonaise de Développement.
L’Impôt sur les Sociétés est diminué, le cas échéant, dans la limite de cet impôt :
- du crédit d’impôt pour les nouvelles embauches de personnel salarié de nationalité
gabonaise ;
Ce crédit est égal à 20% du montant des salaires bruts versés aux nouveaux salariés. Il
est subordonné à la création d’un minimum de deux emplois pour les entreprises de moins de
vingt salariés et de trois pour celles qui comptent entre vingt et cinquante salariés et de cinq
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pour celles qui ont plus de cinquante salariés. Le crédit est calculé chaque année uniquement
sur les emplois supplémentaires créés par rapport à l’exercice précédent, à condition :
- qu’il s’agisse de contrats de travail à durée indéterminée ;
- que les embauches nouvelles ne se traduisent pas par une diminution des emplois
existants. A défaut d’imputation sur l’Impôt sur les Sociétés de l’exercice concerné, ce crédit
est reportable, à due concurrence, sur l’impôt des trois exercices suivants.
- du crédit d’impôt correspondant à 5% du montant hors taxes de l’investissement
pendant une période de cinq ans, pour les investissements touristiques inférieurs à 1,8 milliard
de francs agréés par le Ministre chargé du Tourisme et le Ministre chargé des Finances.
3- Le paiement de l’impôt
Les sociétés passibles de l’Impôt sur les Sociétés sont tenues de verser deux acomptes.
Le premier est égal au quart, le deuxième au tiers de l’impôt payé l’année précédant celle de
l’année d’imposition.
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Section 2 : L’impôt sur le revenu des personnes physiques
➢ Champ d’application
Le revenu net global est constitué, sous réserve des dispositions particulières à certaines
catégories de revenu, par le total des revenus nets des catégories suivantes (Art. 73 du CGI) :
- revenus fonciers ;
- traitements, salaires, indemnités, émoluments, pensions et rentes viagères ;
- revenus des capitaux mobiliers ;
- plus-values réalisées par les personnes physiques et assimilées ;
- bénéfices des activités industrielles, commerciales et artisanales ;
- bénéfices des professions non commerciales et revenus assimilés ;
- bénéfices de l’exploitation agricole.
§1 : Personnes imposables :
L’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques est dû par toute personne physique
ayant une résidence habituelle au Gabon ou y ayant résidé six mois au moins dans l’année, sous
réserve des dispositions des conventions internationales.
Ceux qui peuvent être considérés comme ayant une résidence habituelle au Gabon
sont (selon l’Art. 74 CGI):
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➢ Calcul de l’IRPP
1- COMMENT DETERMINER LE REVENU GLOBAL NET IMPOSABLE ? (art
161 du CGI)
Le revenu global net imposable résulte de la différence entre le revenu global brut et les charges
globales déductibles dudit revenu.
Le revenu global brut est déterminé par la sommation ou l’agrégation des revenus catégoriels
nets imposables du contribuable au cours d’une année, au regard des professions et activités
qu’il exerce ; exception faite des revenus de capitaux mobiliers et des plus-values de cession
des particuliers qui sont soumis à un prélèvement libératoire de toute autre imposition à l’IRPP.
Les charges ci-après énumérées sont déductibles du revenu global brut lorsqu’elles ne sont pas
prises en compte pour la détermination des différents revenus ou bénéfices catégoriels :
- les intérêts des emprunts et des dettes contractés par le contribuable pour la construction,
l’acquisition ou les grosses réparations des immeubles sis au Gabon et dont il se réserve la
jouissance à titre d’habitation principale. Cette déduction est plafonnée à 6.000.000 FCFA ;
- les arrérages de rentes payés par lui à titre obligatoire et gratuit et des primes d’assurances
vie souscrites auprès d’une compagnie d’assurance, dans la limite de 5 % du revenu brut
imposable ;
- les versements effectués volontairement en vue de la constitution d’une retraite dans la limite
de 10 % du revenu brut imposable ;
- les versements effectués à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale au titre des employés de
maison.
NB : le foyer fiscal désigne le ménage ou l’ensemble de personnes, dont les ressources font
l'objet d'une seule déclaration de revenus (exemple : époux, épouse et enfants à charge).
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a. Le nombre de parts (P) est déterminé comme suit :
- marié sans enfant à charge, célibataire ou divorcé ayant un enfant à charge : 2 parts ;
- marié ou veuf dans les 2 ans suivant le décès de l’épouse ayant un enfant à charge, célibataire
ou divorcé ayant deux enfants à charge : 2,5 parts ;
- marié ou veuf dans les 2 ans suivant le décès de l’épouse ayant deux enfants à charge,
célibataire ou divorcé ayant trois enfants à charge : 3 parts ;
- marié ou veuf dans les 2 ans suivant le décès de l’épouse ayant trois enfants à charge,
célibataire ou divorcé ayant quatre enfants à charge : 3,5 parts ;
Le nombre de parts ainsi déterminé est augmenté d’une demi-part par enfant à la charge du
contribuable, dans la limite de six enfants.
(Q) résulte du rapport entre le revenu global net imposable, arrondi au millier de francs CFA
inférieur, et le nombre de parts (P) dont bénéficie le contribuable, eu égard a sa situation et à
ses charges de famille. Il constitue le revenu global net correspondant à une (1) part.
Revenu pour 1 part (Q) = Revenu Global net imposable / nombre de parts (P)
c. Détermination de (K)
La variable (K) représente le montant de l’IRPP pour une part en fonction de la position de Q
dans le barème.
L’usage du quotient pour l’application du barème revient à déterminer l’IRPP brut qui est dû
au titre d’une part (k) entière:
K = (t% x Q) – N.
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d. Application du barème d’imposition pour déterminer l’IRPP
Ainsi, l’IRPP brut dû par le contribuable, au regard du nombre de parts dont il bénéficie sera
égal à :
IRPP brut = k x P
Notons que le nombre de parts (P) auxquelles vous pouvez prétendre est fonction de votre
situation familiale et du nombre de personnes à votre charge au 1er janvier de l’année
d’imposition ou au 31 décembre en cas d’augmentation des charges de famille en cours d’année
(naissance ou mariage par exemple).
NB : le nombre d’enfants à prendre en charge est limité à six (6) et chaque enfant donne droit
à 0,5 part.
Enfin, pour la détermination de l’IRPP net constituant le solde à payer, on la fait découler de
la déduction des différentes retenues, notamment de la retenue à la source sur les traitements et
salaires (art 95 et 96 du CGI) et des différents précomptes de l’IRPP (art 178 à 182 du CGI) .
Il est également déduit, s’ils existent, les acomptes effectués au titre des bénéfices
professionnels (art…du CGI).
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Chapitre 2 : La TVA et la CSS
La TVA et la CSS sont des impôts indirects sur la consommation, calculés sur le chiffre
d’affaires ou le prix de vente HT, collecté par l’intermédiaire de l’assujetti pour le compte de
l’Etat et supporté par le consommateur final.
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Cependant, de nombreuses exonérations existent et sont contenues dans le Code Général des
Impôts en son article 210.
Réalisation du fait
ventes Livraison
générateur
Première mise à la
Importations Mise à la consommation
consommation
Les prestataires de services et les entrepreneurs de travaux immobiliers peuvent être autorisés
à acquitter la TVA d’après les débits. Cette autorisation ne vise pas les opérations réalisées avec
l’État ou les Collectivités locales.
➢ Base d’imposition
La base d’imposition est constituée par toutes les sommes, valeurs, biens ou services reçus en
contrepartie de l’opération, y compris les subventions ainsi que tous les frais, taxes et
prélèvements de toute nature à l’exclusion de la TVA elle-même. Elle est arrondie au millier de
francs CFA inférieur.
Selon le type d’opération, les articles 215 et 216 du CGI précisent les éléments constituant
éla base imposable.
Sont exclus de la base imposable :
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- les escomptes de caisse, remises, rabais et ristournes et autres réductions de prix consenties
à condition qu’ils bénéficient effectivement et pour leur montant exact au client ;
- les débours qui ne sont que des remboursements de frais et qui sont facturés pour leur montant
exact au client ;
- les encaissements qui ne sont pas la contrepartie d’une affaire ;
- les sommes perçues à titre de consignation lors de la livraison d’emballages identifiables,
récupérables et réutilisables
➢ Calcul de la TVA
La TVA est calculée en appliquant aux éléments de la facture constituant la base imposable à
la TVA, l’un des taux suivants :
- taux normal : 18 % applicable à toutes les opérations taxables à l’exclusion des opérations
soumises au taux réduit ou au taux zéro ;
- taux réduit : 10 % applicable aux opérations de production et vente portant sur certains
produits dont la liste est fournie à l’article 22 du CGI ;
- taux réduit : 5 % applicable aux opérations de vente portant sur le ciment ;
- taux zéro : 0 % applicable aux exportations ayant fait l’objet d’une déclaration visé par les
services des douanes et aux transports internationaux.
Déductions
L’entreprise est dans l’obligation de déclarer et de payer la TVA qu’elle collecte pour le compte
de l’Etat lorsqu’elle réalise des opérations assujetties. En contrepartie, elle a droit à la déduction
de la TVA qui lui est facturée.
L’exercice du droit à déduction est cependant soumis à des conditions prévues aux articles 222
et 223 du CGI. De même, certains produits ou services recenser aux articles 224 et 225 du CGI
pour lesquels de la TVA est acquittée ne peuvent pas donner droit à déduction.
e. Modalité de paiement
Tous les mois, l’entreprise assujettie doit procéder à l’évaluation de sa position vis-à-vis de
l’Etat en matière de TVA. Trois cas de figure peuvent se produire :
TVA collectée supérieure à TVA L’entreprise doit payer la différence à l’Etat : TVA à
déductible décaisser
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Quel que soit le cas de figure, celui-ci doit faire l’objet d’une déclaration accompagnée du
moyen de paiement à la Recette du Centre des Impôts territorialement compétent au plus tard
le 20 du mois suivant.
Le paiement joint à la déclaration doit être effectué en espèces, par chèque bancaire certifié ou
par virement bancaire.
1) Champ d’application :
Cette contribution est due par l’ensemble des agents économiques. Plus précisément, elle
concerne les personnes physiques (ménages) et morales (entreprises), y compris les collectivités
locales et les établissements publics, réalisant à titre habituel ou occasionnel des opérations
imposables dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes s’établit au moins à 30.000.000 FCFA.
Seules les personnes physiques ou morales dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à
30 000 000 FCFA sont autorisées à prélever et reverser la CSS pour le compte de l’Etat.
Ainsi, les personnes ne réalisant pas le chiffre d’affaires précité ne peuvent en aucun cas faire
figurer le montant de la CSS sur leurs factures.
Les personnes réalisant le chiffre d’affaires susvisé constituent des redevables légaux c’est-à-
dire que pèse sur elles l’obligation de collecter la CSS.
➢ Territorialité
Sont soumises à la CSS, les opérations réalisées au Gabon, non comprises dans la liste des
exonérations, même lorsque le domicile ou le siège social du redevable réel est situé en dehors
des limites territoriales du Gabon.
Une opération est réputée au Gabon :
S’il s’agit d’une vente, lorsque celle-ci est faite aux conditions de livraison de la marchandise
au Gabon ;
S’il s’agit des autres opérations, lorsque le service vendu, le droit cédé ou l’objet loué, sont
utilisés ou exploités au Gabon.
Sont donc exclues du champ d’application de la CSS, les opérations d’exportation.
La CSS est établie au lieu de la prestation ou de l’utilisation du service, de la production ou de
la première mise à la consommation.
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Lorsque ce lieu est différent du siège social ou du principal établissement, le redevable est tenu
de désigner à l’administration fiscale, audit lieu, un représentant solvable accrédité, résidant sur
le territoire gabonais qui est solidairement responsable, avec lui, du paiement de la CSS.
En cas de non-désignation d’un représentant, la CSS et, le cas échéant, les pénalités y afférentes
sont payées par la personne cliente pour le compte de la personne n’ayant pas au Gabon un
établissement stable ou une installation professionnelle permanente.
➢ Le fait générateur
Pour les principales catégories d’opérations, les modalités sont identiques qu’en matière de
TVA, sous réserve des importations (introduction des biens et marchandises sur le territoire en
matière de CSS, première mise à la consommation en matière de TVA) Art 212 du CGI.
➢ L’exigibilité
Pour les principales catégories d’opérations, les modalités sont identiques qu’en matière de
TVA, sous réserve des importations (exigibilité lors de la mise à la consommation des biens à
l’importation ou à a l’introduction des biens et marchandises sur le territoire gabonais, en cas
de livraison à soi- même).
Pour l’exigibilité il n’y a pas lieu de distinguer selon qu’il s’agit d’une livraison de biens ou
d’une prestation de services. Seule la CSS facturée et effectivement encaissée doit être reversée
;
2) le calcul de la CSS :
➢ Les opérations imposables
Les opérations accomplies dans le cadre d’une activité économique effectuée à titre onéreux,
notamment :
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Les opérations liées au trafic international concernant les aéronefs et navires pour leurs
opérations d’entretien et d’avitaillement sont soumis à la TVA au Taux 0% mais exonérées de
la CSS ;
Les opérations de transformation locale du bois en produits semi-finis ou finis, notamment le
sciage, le modelage et l’assemblage sont soumises à la TVA aux taux de droit commun mais
exonérées de la CSS.
Les importations des biens de toute natures effectués au profit des opérateurs des secteurs
minier et pétrolier directement liées à leurs activités.
➢ La liquidation de l’impôt
La base de calcul de la CSS est constituée par le montant facturé hors taxe, sous réserve
d’exceptions en matière d’activités minières et pétrolières.
En effet, pour ces secteurs d’activité, les importations de biens ne sont pas prises en compte
dans la base imposable et les services figurant sur une liste élaborée conjointement par les
opérateurs de ces secteurs avec les ministères concernés, sont facturés hors CSS.
Le taux de la CSS est de 1% sur la base définie à l’article 24 de la loi de finances, c’est-à-dire
sur un montant hors taxe qui ne prend donc pas en compte la TVA et la CSS elle-même.
Ce taux est appliqué au prix hors taxe du bien ou de la prestation et non sur la Valeur ajoutée
comme c’est le cas en matière de TVA. Le produit qui en résulte et qui constitue la CSS ne
vient donc pas en diminution du chiffre d’affaires de l’Entreprise.
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