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; DROIT DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE, NOTES DE COURS A L’INTENTION DES ETUDIANTS DE PREMIERE
LICENCE DROIT, Université Libre des Pays des Grands-Lacs, 2018-2019
2018-2019
MULENDEVU MUKOKOBYA, R. ; DROIT DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE, NOTES DE COURS A L’INTENTION DES ETUDIANTS DE PREMIERE
LICENCE DROIT, Université Libre des Pays des Grands-Lacs, 2018-2019
INTRODUCTION
2
Le cours du droit du travail et de la sécurité sociale (Droit social) a pour
finalité d’apprendre aux étudiants les normes qui régissent les relations individuelles et
collectives du travail ainsi que celles qui garantissent aux travailleurs la réparation des
conséquences, des risques professionnels et sociaux. Cet enseignement voudrait aider
l’étudiant à comprendre le cadre d’une relation juridique incontournable, à être en
capacité d’appliquer quelques règles essentielles et d’analyser des situations de faits
mettant en cause ces règles, à porter un regard intéressé sur l’actualité sociale en
République démocratique du Congo
Il se justifie d’une part par l’importance que revêt l’activité salariée dans la
société humaine où le travail constitue en principe la source significative des revenus pour
la majeure partie de la population et un des facteurs de production. Le travail occupe dans
nos sociétés une place centrale (travail fait social total). Lorsqu’une personne a une
activité professionnelle, elle est presque nécessairement en rapport avec le droit du
travail : En qualité d’employeur et/ou de chef d’entreprise, En qualité de salarié exerçant
ou non une délégation de pouvoir, une part importante de la population active exerce une
activité à titre subordonnée.
Et d’autres part les difficultés que pose l’exercice de cette activité, compte
tenu des intérêts divergents en présence et dont la résolution requiert la connaissance
parfaite des normes qui la régulent.
Ce cours se structure en 3 parties assorties d’exercices pratiques. La première
partie est consacrée à l’analyse des relations individuelles du travail. Dans cette partie
sont examinés le contrat de travail (sa définition, sa formation, son exécution, sa
suspension et sa terminaison) et le contrat de formation ainsi que les conditions du travail.
La 2e partie du cours se préoccupe des relations collectives du travail. La sécurité sociale
forme l’objet de la 3e partie du cours.
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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE :
3
Textes de loi :
-A.M. n°137/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 8 novembre 2018 déterminant le
montant, les modalités de paiement des allocations familiales et les conditions de
suspension
-A.M. n°144/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 08 novembre 2018 fixant le montant,
les modalités de paiement des allocations prénatales, la périodicité et les conditions de
suspension
-A. M. n°146/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 10 novembre 2018 fixant les
modalités d’affiliation des employeurs, d’immatriculation des travailleurs, de perception
des cotisations, de liquidation et du service des prestations ainsi que les obligations qui
incombent aux employeurs et aux travailleurs.
-Décret n°18/027 du 14 juillet 2018 portant création, organisation et fonctionnement d’un
établissement public dénommé caisse nationale de sécurité sociale.
- Loi n° 16/010 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n° 015-2002 portant code
du travail
-Loi n° 015-2002 du 16 octobre 2002 portant Code du travail.
-Loi n° 016/2002 du 16 octobre 2002 portant création, organisation et fonctionnement des
tribunaux du travail.
-Loi n°16/009 du 15 juillet 2016 fixant les règles relatives au régime général de la sécurité
sociale
-Loi organique n° 17/002 du 08 février 2017 déterminant les principes fondamentaux
relatifs à la mutuelle
-Ordonnance n° 08/040 du 30 avril 2008 portant fixation du salaire minimum
interprofessionnel garanti, des allocations familiales minima et de la contre-valeur du
logement
-Loi n° 008/011 du 14 juillet 2008 portant protection des droits des personnes vivant le
VIH/SIDA et des personnes affectées
-Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 sur la protection de l’enfant
- Loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87- 010 du 1er aout
1987 portant code de la famille
-En général les Codes Larcier, Républiques démocratiques du Congo, T IV, Droit du
Travail et de la Sécurité Sociale, Larcier, Afrique Editions, 2003.
Ouvrages et articles de revue:
-CAMERLYNCK G.H, Contrat de travail, Librairie, Dalloz, 1968, 588p
-DENIS PIERRE, Droit du travail, Maison Larcier, S.A, 1992, 357p
-DUPEYROU, J.J, Droit de la sécurité sociale, 10e éd. Dalloz, Paris, 1986, 1143p
-GILLAIN J., Le droit du travail belge , éd. PAC, Charleroi, 1979
-JAVILLIER J.C, Droit du travail, 7e éd. LGDJ, Paris, 1999, 843p
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Chapitre préliminaire 5
DEFINITION, FINALITE, HISTORIQUE ET SOURCES DU DROIT DU
TRAVAIL
I. DEFINITION
Né d’un régime capitaliste qui avait besoin d’une main d’œuvre libre et mobile ;
grandi au travers des luttes ouvrières, le droit du travail exprime tout à la fois les
revendications des travailleurs salariés et les exigences d’une économie fondée sur
l’entreprise privée et le profit. C’est pourquoi, le droit du travail épouse toutes les
sinuosités de la conjoncture économique et reflète l’état de luttes des travailleurs. Mais la
vie économique et les conflits sociaux intéressent un troisième acteur, l’Etat dont, la
politique économique et sociale encadre les rapports du patronat et des salariés, même s’il
souhaite les laisser s’édifier dans une relative autonomie. Si bien que le droit du travail est
constitué par l’ensemble des règles :
-Qui reflètent les exigences du fonctionnement des entreprises dans leur utilisation
de la force du travail
-Qui sanctionnent les avantages conquis par l’action collective des salariés
-Que l’Etat impose dans le cadre de sa politique sociale et qu’il charge son
administration et ses tribunaux de faire respecter.
Le droit du travail pose les règles officielles fixant les rapports entre l’employeur
et les salariés. Il se définit comme l’ensemble de règles qui régissent les relations de
travail entre les employeurs et les travailleurs, comme l’ensemble de règles juridiques
relatives au travail subordonné.
Pour G. Lyon-Caen, on peut définir le droit du travail comme ‘’l’ensemble des
règles juridiques applicables aux relations individuelles et collectives qui naissent entre
les employeurs privés et ceux qui travaillent sous leur autorité moyennant une
rémunération appelée salaire’’.
Cornu l’appréhende comme une branche du droit social constituée par l’ensemble
des règles applicables au travail subordonné1.
Toutes ces définitions se recoupent et insistent chacune sur ou l’autre aspect qui
particularise le droit du travail et limitent en même temps son champ opératoire. Il ressort
des dites définitions que le droit du travail règlemente le travail subordonné qui s’analyse
en terme d’activité d’une personne au profit d’une autre personne. Cette activité peut être
manuelle ou intellectuelle et implique un effort ou une peine. Sont donc exclus du droit du
travail subordonné ceux qui exercent les professions libérales et tous les autres
travailleurs indépendants.
Pour que le droit du travail soit donc applicable, il faut un contrat de travail.
Pour qu’il y ait contrat de travail, il faut, un travail, une rémunération (salaire), surtout, un
lien juridique de subordination. En signant un contrat de travail, les travailleurs se placent
1
Cornu, G., Vocabulaire juridique, Paris, Presses Universitaires de France, 1ère édition 1987, 371
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sous la subordination du chef d’entreprise qui acquiert le droit de leur donner des ordres,
d’en contrôler l’exécution, et de sanctionner disciplinairement les manquements. 6
En embrassant uniquement le travail subordonné c'est-à-dire exécuté sous
l’autorité d’une autre personne, le droit du travail exclut de sa sphère le travail libre ou
indépendant qui est un travail pour soi-même. Un commerçant exerce de manière
indépendante son négoce et n’est pas assujetti au droit du travail. Il en est de même de
l’artisan et de l’avocat. Le travail des fonctionnaires et agents publics n’ayant pas conclu
un contrat de travail avec l’Etat ne rentre pas non plus dans le champ d’application du
droit du travail. Il en est de même du travail des magistrats, policiers, et militaires.
L’alinéa 3 de l’article 1 du nouveau code du travail est en ce sens lorsqu’il énonce les
‘dispositions du présent code ne sont pas applicables aux magistrats, aux juges consulaires
des tribunaux de commerce, aux juges assesseurs des tribunaux de travail, aux agents de
carrière des services publics de l’Etat régis par le statut général, aux agents et
fonctionnaires des services publiques de l’Etat régis par des statuts particuliers, les
éléments de forces armées de la république démocratique du congo, de la police nationale
congolaise et du service national’.
Toutefois, le code du travail s’applique aux travailleurs des services publics de
l’Etat engagé par contrat de travail. Cela ressort de l’alinéa 1 de l’article 1 du nouveau
code du travail. Les prestations des travailleurs des entreprises publiques relèvent du code
du travail à l’exclusion de celle du président du conseil d’administration, du délégué
général adjoint et d’autres membres du conseil d’administration.
La venue au Congo des Belges au 19e Siècle a donné naissance au travail forcé
qui cohabitait avec le travail asservi. Le travailleur était recruté de force pour les chantiers 8
de chemin de fer, les sociétés minières et les collectivités publiques et étaient soumis au
bon vouloir de leurs employeurs. Ils œuvraient dans des conditions inhumaines, sans
hygiène et sécurité.
Pour mettre fin à ce mal traitement l’EIC édicta le 8/11/1888 le décret visant la
protection des travailleurs, suivi en date du 18/5/1905 du décret relatif au recrutement des
travailleurs. C’était le début de la législation du travail au Congo.
Bien, auparavant le décret du 30/7/1888 portant code civil congolais
mentionnait et mentionne encore à l’article 429 du livre III que : « Le louage ou le contrat
de service entre noirs et non indigènes est réglé par une loi spéciale ». De plus, l’article
427 du même code livre III prévoyait et prévoit encore à côté du louage des voitures et
celui des entrepreneurs d’ouvrage, le louage des gens de travail qui s’engagent au service
d’autrui. Il ne s’agissait là que de la pose d’un service catégorisant les différents louages
d’industrie sans incidence sur le sort des travailleurs autochtones.
L’annexion à la Belgique de l’EIC en 1908 amena le législateur à édicter
d’autres textes légaux destinés à améliorer les conditions des travailleurs indigènes. Le
décret du 17/08/1910 relatif au statut du recrutement et du louage des services des
indigènes avait été édicté pour réprimer les abus de pouvoir des employeurs. Le décret du
16 mars 1922 sur le contrat de travail entre maîtres civilisés et indigènes qui fut
promulgué régissait plus le recrutement des travailleurs qu’autre chose et réprimait
pénalement l’irrespect de certaines clauses du contrat de travail.
Il prévoyait 2 formes de contrat à savoir le contrat à court terme et le contrat à
long terme allant de 6 mois à 3 ans.
9 ans plus tard le législateur colonial édicta le décret du 31octobre 1931
régissant le contrat d’emploi des travailleurs blancs. Il fut révisé en 1949. Des
améliorations furent apportées au décret du 16 mars 1922 par l’arrêté royal du 19/07/1954
et le décret du 10/06/1958. Suite à la pression des O.I., le législateur colonial organisa par
l’Ordonnance-Loi du 17 mars 1946 les conseils indigènes d’entreprise et les comités
locaux des travailleurs indigènes. L’hygiène et la sécurité ont été règlementées par le
décret du 21 mars 1950 qui fut modifié par celui du 25/01/1957. De même, le législateur
reconnut aux populations du Congo le droit d’association professionnelle.
Après l’indépendance, le dualisme du droit du travail qui était fondé sur la
discrimination raciale est vite supprimé. Le décret-loi du 01/02/1961 met en place la
législation sur le contrat du travail. D’inspiration syndicaliste, ce décret-loi multiplie les
précautions en vue de constituer des présomptions légales ou des instruments de preuve
en faveur du travailleur et des sanctions contre les employeurs qui violent ces
dispositions. Il se refuse à distinguer à certaines matières les diverses catégories des
travailleurs et instaure la formalité du visa des contrats écrits dans le but de protéger les
travailleurs contre les engagements démesurés. Bien que très élaboré et détaillé, le Décret-
loi de 1961 n’a pas été appliqué par tous. Comme l’indique G.DUPRIEZ cela s’explique
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par le fait que le Congo a inscrit dans sa législation du travail des dispositions qui ne
figurent pas dans presque aucune législation du travail des pays industriels fort 9
développés. Le décret-loi du 01/02/1961 fut abrogé et remplacé par l’Ordonnance-Loi du
21/02/1965.
En plus de la coordination et de l’harmonisation des dispositions du décret-loi
du 01/02/1961 et de l’Ordonnance-loi du 31/12/1962 sur le louage des services promulgué
par l’Etat du Katanga en sécession le Décret-loi du 21/02/1965 sur le contrat de louage de
service a introduit dans l’ordonnancement juridique congolais le principe subordonnant le
licenciement à un motif valable.
L’article 75 du décret-loi du 21/02/1965 disposait que : « Le contrat à durée
indéterminé ne peut être résilié à l’initiative de l’employeur que pour un motif valable lié
à l’aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur la nécessité du fonctionnement de
l’entreprise, de l’établissement ou de service ». Cet article était destiné à assurer une plus
grande constance dans les relations du travail en empêchant tout licenciement non motivé
valablement. Sa violation exposait l’employeur au paiement des D.I équitables.
G.DUPRIEZ notait que : « Une prérogative importante de l’employeur est ici
mise en cause par le transfert d’une partie du pouvoir de décision aux mains des
tribunaux ».
Dans la même occurrence le décret-loi du 21/02/1965 avait consacré
l’obligation d’un contrat à durée indéterminée lorsque l’emploi considéré est permanent.
L’article 17 du décret-loi disposait à ce sujet que lorsque le travailleur est engagé pour
occuper un emploi permanent dans l’entreprise, le contrat conclu doit être conclu pour
une durée indéterminée. Tout contrat conclu pour une durée déterminée en violation du
présent article est réputé conclu pour une durée indéterminée.
Au plan des relations collectives du travail, l’ordonnance-loi n°250 du 25
octobre 1963 régissait les conventions collectives permettant au travailleur de participer à
l’élaboration de la politique du travail. L’absence des partenaires sociaux devant
dialoguer avec les employeurs rendit toutefois difficile, la conclusion des dites
conventions. Cette carence fut comblée par les Ordonnance-loi n°122 et 123 du
1/mai/1964 qui instituaient la représentation du personnel dans les entreprises de 25
travailleurs ou plus.
Deux ans plus tard, le Décret-loi du 21/02/1965 et ses mesures d’application
ont été remplacés et remplacés par le code du travail consacré par l’ordonnance-loi n°
67/310 du 9/8/1967. Les raisons qui supportent ce remplacement sont consignées dans
l’exposé des motifs de cette Ordonnance-loi. Il y est écrit ce qui suit : « Depuis
l’accession de notre pays à l’indépendance, des amendements et modifications ont été
apportés sur divers points à la législation et à la règlementation du travail en vigueur en
vue de les adapter aux conditions nouvelles. Il n’en demeure pas moins que l’œuvre
réalisée jusqu’à présent était incomplète.
Notre législation du travail en effet accusait toujours une grande diversité dans
la nature juridique des textes applicables qui la composent. Elle constituait en fait un
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Revenons en RDC pour faire remarquer que la crise économique qui l’accable
frappe de plein fouet le droit du travail qui est remis en cause suite au mouvement de 11
disparition de travail. Les pillages de 1991 et 1993 sont loin d’être oubliés et ont mis en
mal le droit du travail à cause de la fermeture des entreprises qu’ils ont causé. Il y a
également lieu de citer la crise financière actuelle qui a également frappé de plein fouet le
secteur minier, dont dépend en grande partie l’économie congolaise.
2. La loi
La loi est la source essentielle du droit du travail. La notion de loi englobe tout 12
aussi bien les lois parlementaires que les ordonnance-lois et les décrets-lois qui sont des
textes élaborés par le gouvernement dans des domaines normalement réservés à la loi ou
lorsque le parlement est vacance. Il s’agit d’une règle générale, obligatoire, permanente
émanant de l’autorité publique et assortie d’une sanction.
Le droit du travail a successivement été régi par différents décrets-lois et
ordonnances-lois. Pour l’heure, il est réglé par le nouveau code du travail porté par la loi
n°015/2002 du 16 octobre 2002 telle que modifiée et complétée par la loi n° 16/010 du 15
juillet 2016. L’article premier du Code du travail dispose en effet que ‘’le présent code
est applicable à tous les travailleurs et à tous les employeurs y compris ceux des
entreprises publiques exerçant leur activité professionnel sur l’étendue de la République
démocratique du Congo...’’
La loi est souvent accompagnée des règlements, soit d’application concrète de
celle-ci, soit pour des matières où une intervention législative n’est pas nécessaire.
3. La jurisprudence
C’est l’ensemble des décisions rendues par les cours et tribunaux au sujet des
litiges qui leur sont soumis. Elle constitue une source du droit du travail dans la mesure où
elle interprète les textes légaux à la matière et comble parfois les lacunes de la loi.
Plusieurs décisions ont été rendues en matière de travail et plus
particulièrement en matière de licenciement. Toutefois, la plupart des décisions ont été
rendues en défaveur des employeurs faisant de leur responsabilité en matière de
licenciement une responsabilité objective.
4. La doctrine
C’est l’ensemble d’écrits commentant la loi et la jurisprudence. Ces
commentaires et critiques apportent un éclairage nécessaire à la compréhension et à
l’application des textes légaux. Si les articles de doctrine de droit de travail sont
nombreux, il n’en est pas de même des ouvrages, il n’en est pas de même des ouvrages.
Pour l’heure, on peut citer entre autres ouvrages le Guide juridique du droit du travail du
prof Daranas, le Précis du droit du travail écrit par LUWENYEMA LULE et le nouveau
code du travail annoté de Katwala Kaba Kashala, les droits et obligations du travailleur en
droit congolais de Ndomelo Kisusa-Kaimba et Raoul Kienge-Kienge, le Droit du Travail
de Mukadi Bonyi paru en 2008, le droit congolais du travail de Jacqueline Masanga
Phoba,…
5. Les conventions collectives, le règlement intérieur et les usages sont
considérés aussi comme des sources du droit du travail. La convention collective est une
convention négociée et conclue entre, d’une part, une ou plusieurs organisations
syndicales représentatives de salariés et, d’autre part, un ou plusieurs employeurs ou
groupements d’employeurs. Le règlement intérieur est une expression du pouvoir
normatif de l’employeur qui a pour objet les règles générales et permanentes relatives à la
discipline et à l’hygiène et la sécurité. C’est une norme unilatérale édictée par
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l’employeur. L’usage d’entreprise est une pratique acceptée ou tolérée par l’employeur,
générale, constante et fixe, créatrice uniquement d’un droit au bénéfice des salariés 13
concernés.
6. Il est naturel que le contrat individuel soit la dernière et donc la plus
modeste source du droit du travail.
Première partie 14
LES RELATIONS INDIVIDUELLES DE TRAVAIL
L’employeur et le travailleur tissent un réseau des rapports juridiques qui
régulent la mise à la disposition du 1er par le second de sa force de travail et la manière
dont celle-ci sera rémunérée. L’expression relation individuelle du travail vise le contrat
que concluent l’employeur et le travailleur et qui porte sur une prestation rémunérée ainsi
que sur les droits et les obligations qui en résultent.
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Chapitre premier
15
LE CONTRAT DE TRAVAIL
Dans ce chapitre, nous allons définir le contrat de travail et étudier ses
éléments caractéristiques et ses conditions de validité. Nous allons également analyser les
droits et obligations qu’il génère dans le chef des parties contractantes, les incidents qui
peuvent l’affecter ainsi que la manière dont il s’éteint.
2° L’employeur:
Selon les prescrits de l’article 7, b du Code du travail, l’employeur est toute 18
personne physique ou morale, de droit public ou privé, qui utilise les services d’un ou de
plusieurs travailleurs en vertu d’un contrat de travail.
des travailleurs envers celui-ci. Compte tenu de l’Etat du marché du travail, ce droit
constitue une utopie ou une lettre morte. 19
A. Définition
La subordination est la soumission du travailleur aux ordres de
l’employeur relativement à l’exécution de sa prestation. C’est le rapport inégalitaire
entre deux individus avec un aspect passif et un aspect actif. L’aspect actif est le droit
pour une des deux personnes de donner des instructions, de donner des ordres à l’autre.
L’aspect passif est l’obligation pour l’autre personne, le travailleur, d’obéir à ces ordres et
instructions. C’est la mise à la disposition de l’employeur par le travailleur de sa
personne. Elle implique la limitation de l’autonomie d’action du travailleur ou mieux une
renonciation au moins partielle au libre arbitre par ce contrôle qu’exerce l’employeur sur
les prestations fournies par le salarié.
Elle se manifeste par l’obligation d’obéissance aux ordres et directives de
l’employeur. La subordination est la conséquence de l’attribution de la propriété
originaire et automatique du travail à l’employeur. Elle supprime toute relation entre le
salaire et l’utilité du travail. Autrement dit, l’indépendance entre le salaire et les risques
du travail s’explique par la subordination du salarié à l’employeur. Le lien juridique de
subordination caractérise un rapport juridique de pouvoir qui permet à un cocontractant
l’employeur de : donner des ordres, contrôler le travail, sanctionner disciplinairement.
Mais force est de noter que l’état de subordination juridique du travailleur
salarié est variable. Il dépendra de la profession envisagée et pour une même fonction,
de la place occupée par le travailleur dans la hiérarchie professionnelle. Il en est ainsi de
la fonction de médecin, du journaliste professionnel, d’artiste de spectacle, de mannequin
et du conjoint du commerçant. Autrement dit, l’indépendance dont peut jouir le
travailleur sur le plan technique n’est pas inconciliable avec la subordination. Le
pouvoir de direction ne doit pas absolument être exercé de manière constante. La
circonstance que le travailleur jouisse en fait d’une large autonomie dans l’exécution de
ses prestations de travail n’affecte pas la nature juridique du contrat dès lors que celui-ci
reconnaît à l’employeur la possibilité d’exercer son autorité.
pas incompatible avec le travail subordonné. Un époux peut être amené à travailler sous
les ordres d’un autre époux. Le problème qui pourra se poser est de déterminer la qualité 20
en vertu de laquelle il preste. S’il le fait dans le cadre d’une entraide familiale, il y a
absence de subordination. A l’inverse, s’il preste comme travailleur salarié, il y a contrat
de travail. Il est de principe que le travail d’un des époux au profit de l’autre sauf preuve
contraire doit être présupposé effectué en application du devoir de collaboration à
l’entretien de la famille. Cette solution est également applicable en cas de prestation d’un
enfant dans une entreprise de son père. Le lien de filiation ne gène pas la conclusion d’un
contrat de travail entre le père et le fils. Si le père le traite non pas comme un subordonné
mais comme un fils les prestations qu’il fournit s’inscrivent dans le cadre familial.
4. Mono activité
La prestation du travail au profit d’un seul employeur traduit la subordination
du travailleur à ce dernier. Il ne s’agit toutefois pas d’un indice significatif dans la mesure
où le cumul des fonctions ne supprime pas la qualité du travailleur salarié.
5. Ordres et instructions de l’employeur
Les ordres et instructions que l’employeur donne au travailleur pour
l’exécution de son travail place ce dernier dans le lien de subordination vis-à-vis du 1er. Il
s’agit là d’un véritable indice de subordination. L’indépendance d’ordre technique dont
peut bénéficier le travailleur tel que le médecin, l’enseignant n’est pas élisive de ce
lien de subordination. La direction et le contrôle qu’exerce l’employeur sur les
prestations du travailleur intègre celui-ci dans la structure de l’entreprise. La
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jurisprudence a admis que le pouvoir de direction dont est investi l’employeur comporte
la faculté de déterminer le contenu du travail à fournir par le travailleur et celle de définir 21
les modalités de définition.
Celui qui bénéficie d’une liberté totale dans la manière de travailler n’est pas
un salarié subordonné mais un travailleur indépendant régi par un contrat d’une autre
nature. Les ordres que l’employeur donne doivent être licites et conformes aux bonnes
mœurs. Ils doivent également être conformes aux clauses contractuelles.
6. Exécution personnelle du travail
Pour que le travail soit subordonné, le travailleur doit l’exécuter lui-même. S’il
le fait par intermédiaire d’une autre personne qu’il a engagée, il est un indépendant.
1. Contrat d’entreprise
L’article 372 du CCLIII définit le contrat d’entreprise comme un contrat par
lequel l’une des parties s’engage à faire quelque chose pour l’autre moyennant un prix
convenu entre elles. C’est le contrat par lequel un entrepreneur, locataire d’ouvrage
s’engage moyennant rémunération à exécuter pour une autre personne, le client maître de
l’ouvrage un travail de façon indépendante et sans représentation. Ces définitions font
ressortir l’élément travail qui se retrouve aussi dans le Contrat de travail. Comment alors
le distinguer ? La distinction entre ces deux contrats réside dans le fait que dans le contrat
d’entreprise, l’entrepreneur preste ses services de manière indépendante c'est-à-dire
ne preste pas sous l’autorité du client alors que c’est l’inverse qui se réalise dans le
contrat de travail. Il est vrai que l’entrepreneur reçoive des directives du client. Il s’agit
toutefois des directives et non des ordres et instructions. De plus, l’entrepreneur
s’oblige à fournir le produit de travail et non le travail. Dans cette optique, son
obligation est de résultat et non de moyen par opposition à l’obligation du travailleur
qui a l’obligation de moyen. Cela a pour conséquence que la rémunération de
l’entrepreneur est liée au résultat alors que celle du travailleur est indépendante du
résultat étant donné que elle est payée en fonction du temps de travail.
Le contrat d’entreprise peut être sous traité, ce qui n’est pas le cas pour le
contrat du travail. Le fait que le cocontractant a la possibilité de se faire substituer un
personnel pour exécuter le travail convenu est très généralement retenu comme un
élément établissant l’absence de subordination.
d’accomplir les actes juridiques, le mandataire réalise ce qui lui est demandé de faire. Il y
a là une ressemblance avec le contrat du travail. 22
Toutefois, le mandataire a un pouvoir d’initiative ; sinon il apparaît comme
un travailleur surtout que l’on sait qu’il agit aussi pour le compte d’autrui. En clair, le
mandataire n’est pas sous l’autorité du mandat dans sa conduite générale. Le contrat de
mandat se distingue en plus du contrat du travail par le fait qu’il porte sur les actes
juridiques alors que ce dernier vise les actes matériels.
Néanmoins, le contrat de mandant et le contrat de travail peuvent s’imbriquer.
En effet, un administrateur de société peut être lié à la société par un contrat du travail et
par un contrat de mandat. Ce cumul est possible si les fonctions d’administrateur sont
distinctes de celles que ce dernier exerce en tant que salarié.
En plus, en tant que salarié, il ne doit pas dépendre de lui-même mais d’une
autre personne. En droit français, il est interdit à un administrateur ou à un gérant de
devenir salarié dans la même société. Par contre un salarié dont le contrat date d’au moins
2 ans peut acquérir la qualité d’administrateur d’une société anonyme. Le droit congolais
est muet sur la question. Ce qui veut dire qu’un administrateur peut devenir un salarié tout
comme un salarié peut devenir un administrateur.
revêt alors qu’il doit, pour être efficace revêtir dans le contrat solennel une forme exigée
par la loi. L’article 44 al 1 du nouveau code du travail énonce que : « le contrat de travail 23
doit être constaté par écrit et rédigé dans la forme qu’il convient aux parties d’adopter
pour autant qu’il comporte les énonciations visées à l’article 212 du présent code ».
Cette disposition ne signifie pas que la validité du contrat du travail est
subordonnée à la rédaction d’un écrit surtout que le 2e alinéa du même article mentionne
que « à défaut d’écrit le contrat est présumé jusqu’à preuve du contraire avoir été conclu
pour une durée indéterminée.
En clair, le contrat du travail non écrit est valable, l’absence d’un écrit a pour
conséquence que le contrat est considéré sauf preuve contraire comme ayant été conclu
pour une durée indéterminé.
§1. La capacité
Pour que le travailleur puisse conclure le contrat de travail, il doit être capable.
Le droit congolais du travail fait la distinction entre le capable absolu et le capable relatif.
A. Le capable absolu
Est capable absolu, toute personne majeure c'est-à-dire âgée d’au moins 18 ans
et qui est sain d’esprit. Le code de la famille fixe la majorité à 18 ans. La capacité de
contracter en matière de travail est désormais fixée à 18 ans. Cela ressort de la dernière
modification du code du travail de 2002, par la loi n°16/010 du 15 juillet 2016 modifiant
et complétant la loi N°015-2002 portant code du travail. L’alinéa 2 de l’article 6 de cette
loi dispose en effet que : ‘’au sens du présent code, la capacité de contracter est fixée à 18
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ans…’’Cela vaut à la fois pour les autres les hommes, pour les femmes (mariées2 ou
célibataires) 25
2
Le nouveau code de la famille ne parle plus d’autorisation maritale pour les actes juridiques dans lesquels
la femme mariée s’engage à une prestation qu’elle doit exécuter individuellement. Le nouvel article 448 du
code la famille (de la loi numéro 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi N°87/010 du
premier aout 1987 portant code de la famille dispose : Les époux doivent s’accorder pour tous les actes
juridiques dans lesquels ils s’obligent à une prestation qu’ils doivent effectuer.
3
Il est curieux de voir le législateur de 2016 parler du tribunal de paix, alors que la loi portant protection de
l’enfant institue les tribunaux pour enfant, même s’il ne faut pas perdre de vue que les tribunaux de paix
demeurent compétent en cette matière là où les tribunaux pour enfant ne sont pas encore installés.
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Les enfants âgés de moins de 15 ans ne peuvent aucunement conclure un contre de travail.
L’article 133 du nouveau code du travail, l’énonce clairement lorsqu’il dispose que : « les 26
enfants ne peuvent être employés dans une entreprise même comme apprentis avant l’âge
de 15 ans sauf dérogation expresse de l’inspecteur du travail du ressort et de l’autorité
parentale ou tutélaire. En aucun cas, l’autorisation expresse de l’inspecteur du travail du
ressort et de l’autorisation expresse de l’inspecteur du travail du ressort et de l’autorité
parentale ou tutélaire ne doit être accordée en dessous de 15 ans.
2. Les étrangers
La capacité des étrangers est gouvernée par leur loi nationale. Cela résulte de
l’article 6 du code du travail qui énonce que la capacité d’une personne d’engager ses
services est régie par la loi du pays auquel elle appartient ou à défaut de nationalité
connue par la loi congolaise … ». Dans le même sens, l’article 8 du titre II du CCLI
dispose que « l’Etat et la capacité de l’étranger ainsi que ses rapports de famille sont régis
par la loi du pays auquel il appartient ou à défaut de la nationalité connue par la loi de
l’E.I.C ».
Nonobstant, leur capacité, les étrangers ne peuvent pas librement conclure un
contrat de travail au Congo. Ils doivent pour le faire obtenir un permis de travail
dénommé « Carte de travail d’étranger ».
Ce régime est dicté par le souci de la protection de la main d’œuvre nationale
contre la concurrence étrangère. La priorité est réservée au congolais pour tout travail
rémunéré. L’article 209 du nouveau code du travail dispose que « la commission
nationale de l’emploi des étrangers a comme mission générale de statuer sur la délivrance
des cartes de travail pour l’étranger. A cet effet, elle statue sur la demande d’engagement
et sur le renouvellement des cartes de travail pour étrangers et conseille le ministre ayant
le travail et prévoyance sociale dans ses attributions sur les mesures susceptibles
d’améliorer la législation protégeant la main d’œuvre contre la concurrence étrangère ».
Dans le même sens, l’article 5 de la l’ordonnance loi n° 74-098 du 6/6/1974 telle que
modifiée et complétée par l’ordonnance n°75-304 bis du 26 septembre 1975 qui est
maintenue en vigueur dispose que « aucun étranger ne peut occuper un emploi en vertu
d’un contrat de travail s’il n’a préalablement obtenu une carte de travail d’étranger.
L’ordonnance susvisée détermine les catégories des cartes de travail d’étranger ainsi que
la procédure de leur délivrance.
a) Catégories des cartes de travail d’étranger
Au terme de l’article 8 de l’ordonnance pré rappelée 2 catégories des cartes de
travail sont organisées à savoir la carte ordinaire, valable pour deux ans au maximum
limitée à un seul emploi et la carte spéciale valable pour deux ans et pour tous les emplois
rémunérés. Cette carte n’est délivrée qu’aux réfugiés. La carte de travail d’étranger est
renouvelable pour la même durée. Elle peut être retirée en cas d’activité subversive ou
lorsque le détenteur occupe une fonction que celle qui est autorisée par la carte ordinaire.
La délivrance et le renouvellement de la carte sont subordonnés à une procédure.
b) Procédure de délivrance et de renouvellement de la carte
L’employeur qui envisage de conclure un contrat de travail avec un étranger
est tenu d’introduire une demande de carte de travail d’étranger au ministère du travail
accompagné de : un projet de contrat de travail, un curriculum vitae du candidat, copies
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des diplômes du candidat ou des pièces relatives à son expérience, la description du poste
de travail à promouvoir, l’état nominatif du personnel étranger. 27
La demande de la carte de travail d’étranger est établie sur le formulaire idoine
c'est-à-dire approprié. La commission de l’emploi des étrangers est libre de délivrer ou
non la dite carte. La demande de renouvellement est également introduite auprès de cette
commission qui est libre de la revalider ou non. Il est reconnu à l’employeur le droit
d’introduire auprès de cette commission qui est libre de la d’exercer ou non ce recours.
Celui-ci est formé devant la même commission. Les étrangers ressortissant des pays
africains qui n’étaient pas encore indépendants étaient dispensés de l’obligation d’obtenir
cette carte ou le permis de travail lorsqu’ils envisageaient de travailler au Congo. Les pays
africains qui étaient visés étant devenus indépendants, cette faveur a cessé d’exister.
Le contrat de travail conclu avec un étranger non autorisé à travailler est non
valide. Toutefois, l’employeur est tenu de payer au dit travailleur les rémunérations
échues et une indemnité compensatoire de préavis. En effet, l’étranger qui travaille sans
carte ou dont la carte n’a pas été renouvelée ou dans une profession non mentionnée sur la
carte travaille dans le cadre d’un contrat nul. La nullité découle de la violation d’une règle
d’ordre public et non de la simple méconnaissance d’une formalité. Cette nullité est
cependant originale et opère sans rétroactivité.
Pour certaines professions, l’étranger doit, outre l’exigence de permis de
travail, être inscrit à l’ordre professionnel concerné. Il en est ainsi des médecins qui
doivent s’inscrire au tableau de l’ordre des médecins, des pharmaciens,...
La capacité est également requise de l’employeur personne physique ou
morale. L’employeur personne physique doit avoir au moins 18 ans d’âge. L’employeur
personne morale peut valablement conclure le contrat de travail. L’article 7 b du nouveau
code du travail définit l’employeur comme toute personne physique ou morale de droit
public ou de droit privé qui utilise les services d’un ou de plusieurs travailleurs en vertu
d’un contrat de travail. Les personnes morales doivent agir par leurs organes. A défaut, le
contrat de travail sera entaché de nullité. Les sociétés de fait et les associations non dotées
de la personnalité juridique ne peuvent conclure un contrat. Lorsqu’ elles le font, le
contrat de travail lie individuellement les personnes physiques qui les ont constituées.
L’Etat peut conclure un contrat de travail avec des personnes physiques. Celles-ci sont
dans cette occurrence régies par les statuts du personnel de carrière des services de l’Etat
mais pas le code du travail. (Article 1 du nouveau code du travail).
En plus de la capacité, le législateur requiert l’aptitude médicale du travailleur
pour que le contrat se forme.
a) Manifestation du consentement
La conclusion du contrat de travail n’a lieu que lorsqu’il y a rencontre des
volontés des parties c'est-à-dire lorsqu’il y a eu conjonction des consentements. Sa
signature est précédée des négociations faisant suite à une offre d’emploi ou à une
demande d’emploi.
L’embauche se réalise en principe par le truchement du bureau local de l’office
national de l’emploi dont l’objet est de promouvoir l’emploi et de réaliser en collaboration
avec les organismes publics ou privés intéressés la meilleure organisation du marché de
l’emploi. Les services privés de placement peuvent être crées selon les modalités qui
seront déterminées par le ministre du travail et de la prévoyance sociale. L’implication de
l’office national de l’emploi et des services privés de placement dans l’embauche n’a
aucune incidence sur le consentement des parties. En cas d’échange des lettres entre les
parties, le contrat est censé conclu au moment et au lieu où l’acceptation est donnée.
L’acceptation peut être rétractée. Par contre, l’accord de principe est moins engageant
dans la mesure où il présuppose la discussion des modalités d’embauche. A. BENABENT
note à ce sujet qu’en cas d’accord de principe, l’acceptation est déjà donnée sur certains
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contrat peut être rompu sans préavis et la rémunération est due par toute journée
commencée. 31
Le travailleur peut aussi rompre le contrat pendant l’essai en cas de faute
commise par l’employeur. Cela résulte de l’article 71 du Nouveau code du travail qui
dispose que « dans le cas où le contrat est assorti d’une clause d’essai chacune des parties
peut, pour un motif valable lié à l’aptitude ou à la conduite de l’autre mettre fin au contrat
moyennant un préavis de 3 jours ouvrables prenant cours le lendemain de la notification.
Toutefois pendant les 3 premiers jours d’essai, le contrat peut être résilié sans préavis, la
totalité de la rémunération étant due pour toute journée commencée. Sous l’empire du
code du travail de 1967, le contrat de travail pouvait pendant la période d’essai être rompu
à tout moment et ce sans raison. Le Nouveau contrat de travail, n’autorise la rupture du
contrat pendant l’essai que s’il y a un motif valable lié à l’aptitude du travailleur ou à la
conduite de celui-ci ou de l’employeur. Lorsque l’essai est concluant le contrat de travail
se poursuit. Quelle est alors la nature juridique de l’essai ? Est-ce un contrat
préliminaire ? Est-ce une condition suspensive ou résolutoire ? La doctrine est divisée sur
la question. Nous pensons qu’il s’agit d’une condition suspensive du contrat de travail qui
a été conclu. Le consentement de l’employeur a été donné de manière provisoire en
attendant le résultat de l’essai.
C. La validité du consentement
Pour qu’il soit valable, le consentement des parties doit être exempt du vice.
Ces vices sont énumérés par l’article 9 du CCLIII qui dispose que : « il n’a point de
consentement valable si le consentement n’a été donné que par erreur ou extorqué par
violence ou surpris par le dol ». Donc l’erreur, le dol, et la violence sont les vices de
consentement.
1. L’erreur
L’erreur est la situation d’une personne qui se représente inexactement la
réalité soit qu’elle considère comme vrai ce qui est faux soit qu’elle considère comme
faux ce qui est vrai.
C’est une représentation fausse ou inexacte que se fait le contractant d’un des
éléments du contrat. L’erreur peut porter sur la nature, l’objet ou la cause du contrat. Il
s’agit là des erreurs obstacle. Elle peut porter aussi sur la substance de la chose, sur la
personne et sur le droit. L’employeur qui engage un criminologue croyant qu’il est juriste
commet une erreur sur la personne. La femme qui croit qu’elle a été engagée comme
secrétaire alors que la personne qui l’a embauché l’a fait dans le cadre de proxénétisme
commet l’erreur sur l’objet.
2. Le dol
Il ressort de l’article 16 du CCLIII que les dols sont les manœuvres pratiquées
par l’une des parties de telle sorte que sans celles-ci l’autre partie n’aurait pas contracté. Il
s’agit de toutes les tromperies par lequel un contractant provoque chez son partenaire une
erreur qui le détermine à contracter.
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Le contrat du travail passé avec un mineur qui a trompé l’employeur sur son
âge et donné un faux nom doit être déclaré nul. Il en est de même du contrat conclu sur la 32
base de la fausse qualification du travailleur. La réticence peut constituer un dol si le texte
légal oblige l’une des parties au contrat à renseigner le cocontractant. La jurisprudence
française estime que dans certains cas le silence du cocontractant peut constituer un dol à
l’absence d’un texte légal. Une femme enceinte qui dissimule son état de grossesse
commet-elle un dol ? La femme enceinte qui postule un emploi n’est pas obligée à
dénoncer son état de grossesse. En ne dévoilant pas son état elle ne commet pas un dol.
Sous l’empire du code de travail de 1967, le problème était compliqué dans la
mesure où la loi ne dispensait pas la femme enceinte de dévoiler son état de grossesse. Le
nouveau code a résolu le problème.
Qu’en est-il du travailleur qui cache une maladie contagieuse lors de son
embauche. Etant donné que la loi exige la soumission du candidat à l’examen d’aptitude,
il revient à l’employeur de dépister une telle maladie. S’il ne le fait pas, il ne peut pas
rompre le contrat sauf si la maladie entraîne l’inaptitude médical du travailleur ou une
incapacité de travail excédent 6 mois. Soulignons toutefois que le travailleur a un devoir
de loyauté dans les réponses données aux questions de l’employeur. Cependant, ce dernier
doit se limiter à ce qui est en lien et nécessaire pour l’emploi proposé
3. La violence
Elle s’analyse comme le fait d’inspirer à une personne la crainte d’un mal pour
elle-même ou pour un de ses proches. Il s’agit de tous les comportements qui
contraignent un contractant à contracter soit par violence physique directe soit plus
couramment aux moyens des menaces sur la personne de l’intéressé contre ses biens ou
sur les tiers.
L’article 2 al 2 du nouveau code du travail prohibe le travail forcé obligatoire.
Un contrat conclu sous la menace d’une violence est nul. Il a été toutefois jugé en France
que « Il ne saurait y avoir violence morale, cause de nullité, quand les circonstances et la
nécessité d’assurer sa substance font accepter des conditions draconiennes au travailleur.
Il a été écrit également que le seul fait que le travailleur se trouve dans une situation de
dépendance économique à l’égard de son employeur ne suffit pas à établir la violence.
Ces expressions sont significatives des prestations que le salarié engagé dans
le lien contractuel du travail exécutera. Au reste, les employeurs se réserve dans le 33
contrat la faculté de confier au travailleur tout autre emploi correspondant à leurs
aptitudes. Il s’agit là de la clause de variabilité ou de mobilité professionnelle. La
mobilité peut aussi être géographique. La validité de cette clause est admise par la
jurisprudence congolaise si celle-ci est acceptée par les 2 parties contractantes. Si la
clause de variabilité n’est pas incluse dans le contrat, le changement de la fonction de
travailleur nécessite son consentement.
L’objet du contrat de travail doit être possible. Lorsqu’il est irréalisable, le
contrat est invalide. Le contrat de travail qui a pour objet le décrochage de la lune est
impossible à exécuter. Il en est de même de celui qui consiste à obtenir d’un médecin à
guérir tous les malades atteints du SIDA au sein d’une société donnée.
L’objet du contrat de travail doit être licite et morale. Autrement dit, il ne doit
pas être contraire à la loi et à l’ordre public. De plus, il ne doit pas être contraire à la
morale. Le concept de licéité et de moralité sont relatifs et varie suivant les pays et les
époques. Exemple : Engager le travailleur pour qu’il s’engage à la contrebande, recruter
les jeunes filles pour qu’elles s’adonnent au proxénétisme.
Dans la mesure où la loi interdit aux femmes de transporter manuellement des
charges, de le faire à l’aide d’un vélocipède et d’effectuer des travaux nocturnes de
produit dans les entreprises industrielles, le contrat qui confie ces tâches à une femme à
un objet illicite. Il en est de même de celui portant sur la production ou la vente du
chanvre ou de la drogue.
Le contrat au terme duquel une femme s’adonne à la prostitution comme
travail au profit d’un proxénète moyennant une rémunération a un objet immoral.
Le contrat de travail doit également avoir une cause licite. La cause est définie
comme un but immédiat et déterminant en vue duquel le débiteur s’engage envers le
créancier. Ce sont les mobiles qui déterminent la conclusion du contrat. Autrement dit, la
cause est l’objet de l’obligation de l’autre partie dans un contrat synallagmatique. Elle
doit être licite pour que le contrat soit valide.
B. CONDITIONS DE FORME
L’article 44 al 1 du nouveau code du travail exige que le contrat de travail soit
écrit. Cette exigence ne fait pas du contrat de travail un contrat solennel. Ce dernier
demeure un contrat consensuel et l’écrit est exigé comme un moyen de preuve. Par
application de l’arrêté ministériel n°5/67 du 3 octobre 1967, le contrat doit être écrit en
Français et en 4 exemplaires au minimum. Il doit être signé par les parties ou comporter
leur empreinte digitale. La traduction du contrat en langue locale parlée par le travailleur
est admise. En cas de conflit, c’est le texte français qui a la prévalence. L’écrit n’est pas
requis en cas d’engagement au jour le jour. Cela ressort de l’article 44 al 3 du NCT. Le
contrat signé doit être soumis par l’employeur au visa de l’office national de l’emploi. Le
travailleur peut également le faire. Lorsque l’employeur est à défaut de se conformer à
cette exigence, le travailleur a la faculté de rompre le contrat. En cas de refus du visa par
l’office national de l’emploi, le contrat est rompu de plein droit. Le visa de l’O.N.E
certifie que le contrat ne comporte pas d’irrégularité.
Il importe de noter qu’à défaut d’écrit, le contrat de travail peut être prouvé
par tous autres moyens de preuve.
Cela résulte de l’article 49 du nouveau code du travail qui dispose : « A
l’absence d’écrit, le travailleur peut, même si la forme écrite est requise, établir par toute
voie de droit, l’existence et la teneur du contrat ainsi que toutes notifications ultérieures ».
La preuve testimoniale du contrat de travail est admise quelle que soit la valeur
du contrat.
La nullité du contrat de travail n’est pas généralement invoquée par les parties.
Au reste elle est désavantageuse pour le travailleur et il est bien indiqué de recourir à la 35
résiliation du contrat de travail qu’à la nullité qui implique l’intervention du juge qui doit
être saisi d’une demande judiciaire.
En droit belge, l’employeur n’est pas admis à invoquer la nullité du contrat de
travail. Cette possibilité est réservée au seul travailleur. La nullité du contrat n’est pas
applicable en cas d’absence d’écrit. Dans cette hypothèse c’est la novation du contrat en
durée indéterminé qui est d’application. En cas d’absence de visa, la sanction prévue est
la résiliation du contrat par le travailleur ou la résiliation de plein droit.
a) Définition
Le contrat de travail à durée déterminée est le contrat qui est limité dans le
temps ou dont l’objet consiste en un ouvrage bien défini ou en un remplacement
temporaire d’un travailleur. C’est le contrat dont l’échéance est fixée par un événement
futur et certain et dont la résiliation ne dépend pas exclusivement de la volonté de l’une
des parties. Il s’agit d’un contrat dont les parties conviennent qu’il prendra fin à
l’échéance d’un terme qu’elles fixent au moment de l’engagement. Le contrat de travail a
durée déterminée a son siège de l’article 40 al 1 du nouveau code du travail qu’analyse
comme « le contrat qui est conclu soit pour un temps soit pour un ouvrage déterminé soit
pour le remplacement d’un travailleur temporairement indisponible ». Le contrat de
travail à durée déterminé est un contrat à terme. Ce terme peut être certain ou incertain. Il
est certain lorsque la date de sa terminaison est précisée. Il est incertain dans le cas de
l’ouvrage déterminé ou du travail nettement défini. Le terme a un effet extinctif du
contrat.
Le contrat de travail a durée déterminée est conçu souvent pour les travailleurs
saisonniers tels que le théâtre, les spectacles,…Il convient aussi pour les travaux de
construction d’immeubles ou d’un ensemble d’immeubles. Le contrat à temps partiel est
concevable en droit congolais du travail. En droit belge, il est règlementé en ce sens que
la durée hebdomadaire de travail fixée par le contrat de travail ne peut être inférieure au
tiers de la durée hebdomadaire de travail en temps plein, de la même catégorie dans
l’entreprise
restant dans la fourchette de 1 jour à 2 ans. Lorsque le travailleur est marié et astreint à
prester loin de sa famille la durée du contrat à temps doit être inférieur à 1 ans. Il en est de 36
même lorsque le travailleur est divorcé et a des enfants sous sa garde ou est veuf avec des
biens situés en dehors du lieu dans lequel il devra exécuter le travail. L’article 41 du code
du travail qui consacre cette limitation énonce que « Le contrat à durée déterminée ne
peut excéder deux ans. Cette durée ne peut excéder un an, si le travailleur est marié et
séparé de sa famille ou s’il est veuf, séparé de corps ou divorcé et séparé de ses enfants
dont il doit assumer la garde.».
Par ailleurs, la conclusion de plusieurs contrat de travail à durée déterminée
avec le même employeur est interdit en droit congolais, le maximum autorisé est de deux
contrats. Dans le même ordre d’idée, le renouvellement du contrat du travail à durée
déterminée est limité. Ce contrat ne peut être renouvelé plus d’une fois. Cela ressort de
l’al 2 de l’article 41 du nouveau code du travail qui dispose que « Aucun travailleur ne
peut conclure avec la même entreprise plus de 2 contrat à durée déterminée … » Cette
réglementation procède de la préoccupation du législateur d’inciter les parties à conclure
le contrat à durée indéterminée qu’il considère comme le principe ou à éviter que les
dispositions légales applicables au contrat à durée déterminée ne soient tournées.
Il y a cependant une exception à cette règle de la limitation du nombre de
renouvellement. Elle ressort de l’arrêté ministériel n° 063/CAB/PVPM/ETPS/2011 du 22
juillet 2011 fixant les modalités de renouvellement des contrats de travail à durée
déterminée. A son article premier il dispose ‘’ Le présent Arrêté a pour objet de
déterminer les modalités de renouvellement du contrat de travail à durée déterminée plus
d'une fois pour un travailleur congolais ou étranger en séjour régulier en application des
dispositions des articles 41· et 42 de la Loi 015-2002 du 16 octobre 2002 portant Code du
Travail’’.
Ainsi le contrat de travail à durée déterminée peut-il être renouvelé plus d'une
fois dans le cas où le personnel est engagé spécialement pour l'exécution des travaux
suivants:
1) Travaux saisonniers tels que: - la cueillette et le ramassage; - les activités champêtres; -
le sarclage et l'arrosage des plantes; - la pêche ;- Les activités d'un rotationnaire œuvrant
dans les entreprises relevant du secteur minier, des hydrocarbures et hôteliers.
2) Travaux exécutés pour la réalisation d'ouvrages tels que: - la construction des ponts,
des routes, des voies ferrées, des chaussées, des hôpitaux, des pistes d'aviation ou autres
travaux à délai.
3) Travaux exécutés dans le cadre d'un programme ou projet à durée déterminée.
4) Travaux à exécuter dans le cadre des activités humanitaires.
5) Travaux à exécuter à temps partiel et provisoire en complément des heures de travail
d'un salarié incapable pour une raison ou une autre d'œuvrer à plein temps.
6) Travaux à exécuter provisoirement dans l'attente d'un' titulaire déjà recruté.
7) Travaux à exécuter en cas d'accroissement provisoire d'activité (article 2).
a) Définition
Le code du travail ne définit pas le contrat de travail à durée indéterminée.
C’est la doctrine qui le fait. Le contrat de travail à durée indéterminée est un contrat qui
n’est pas limité dans le temps. Il n’est pas assorti d’un terme et ne porte pas sur un travail
nettement défini. Il reste en vigueur tant qu’il n’est pas rompu par l’une des parties. Sa
rupture peut intervenir à tout moment pour un motif valable et assortie d’un préavis.
Celui-ci n’est toutefois pas dû en cas de faute lourde.
b) Exigence légale
Le contrat du travail à durée indéterminée est exigé en cas d’un travail
permanent. L’article 42 du nouveau code du travail dispose à ce sujet que : « Lorsque le
travailleur est engagé pour occuper un emploi permanent dans l’entreprise ou
l’établissement, le contrat doit être conclu pour une durée indéterminée. Tout contrat
conclu pour une durée déterminée en violation du présent article est réputé conclu pour
une durée indéterminée ». Sauf si le contrat de travail à durée indéterminé est rompu pour
faute lourde ou légère, il reste en vigueur jusqu’à la retraite du travailleur. L’âge de la
retraite est fixé à 60 ans aussi bien pour les hommes et que pour les femmes.
confier aux travailleurs tout travail en rapport avec leurs aptitudes. Il s’agit de la
clause de variabilité ou de mobilité professionnelle ou géographique. Elle s’explique 39
par la nécessité pour l’employeur de conserver une certaine flexibilité au regard de la
fonction confiée à l’employé et du lieu où cette fonction est exercée. Sa validité est
subordonnée à l’accord du travailleur. Le « jus variandi » qui appartient à l’employeur ne
l’habilite à modifier que les éléments non essentiels du contrat à l’exclusion des éléments
essentiels.
explosions et les incendies. ; Les ateliers bruyants doivent être isolés, les locaux doivent
être insonorisés. Il s’agit là de la protection des travailleurs contre le bruit. L’employeur 40
est en obligation de maintenir l’intensité des bruits supportés par le travailleur à un
niveau compatible avec leur santé par la réduction de l’intensité des bruits à leur source
d’émission.
Les soins d’urgence aux accidentés et aux malades doivent être organisés sur
le lieu du travail. Il s’agit là de la surveillance médicale.
3. Travail proportionnel aux aptitudes du travailleur
Le travail requis par l’employeur doit être proportionné aux aptitudes
médicales et intellectuelles du salarié qui doit au demeurant être traité avec égard.
L’employeur doit éviter des brimades et des mouvements d’humeur. Il doit avoir un
comportement de bon père de famille.
4. Vestiaire et garage
Les vestiaires doivent être aménagés si les travailleurs sont obligés à se
déshabiller et à porter la tenue requise. Ils doivent être dotés des armoires individuelles
munies d’un dispositif de fermeture. Si l’employeur ne le fait pas et qu’il y a vol, la
responsabilité de l’employeur sera engagée. L’employeur n’est pas obligé de mettre à la
disposition des salariés un garage. Lorsqu’il le fait, il est en cas de perte ou de
détérioration et à titre de dépositaire, responsable sauf cas de force majeure ou de faute de
travailleur. La clause élisive de responsabilité affichée sur le lieu de travail est valable
sauf en cas de faute lourde de l’employeur.
5. Surveillance des travailleurs
La surveillance des travailleurs sur le lieu de travail par vidéo, cartes
magnétiques et les autocommutateurs téléphoniques doivent au préalable faire l’objet
d’une information au travailleur. L’espionnage du travailleur par l’employeur est prohibé.
I. NOTION DE REMUNERATION
Le législateur congolais vise tantôt la rémunération tantôt le salaire. Ces
notions sont très voisines et sont souvent utilisées indifféremment. Le salaire est ainsi
considéré comme étant la rémunération ordinaire, le prix de base du travail fourni, il
est aussi entendu comme un des éléments de la rémunération. Au regard de l’article 7 h du
nouveau code du travail la rémunération est « la somme représentative de l’ensemble des
gains susceptibles d’être évalués en espèce et fixés par accord ou par les dispositions
légales ou règlementaires qui sont dus en vertu d’un contrat travail par un employeur à un
travailleur ». Cette définition englobe les salaires et les indemnités versés au travailleur en
paiement de prestations fournies. La rémunération qui s’analyse comme la contre partie
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payer une somme d’argent. Il en est ainsi notamment des contrats de vente, de bail,
d’assurance, d’entreprise, de dépôt, bref des contrats aussi bien nommés qu’innommés, 45
civils que commerciaux. (KALONGO M. Régime juridique opérations en monnaie
nationale et la validité des clauses monétaire en droit congolais, Revue de droit congolais,
1ère année, juillet août septembre N° 001/1999).
La pratique susmentionnée a mis en exergue la clause valeur devise qui
considère une devise étrangère comme monnaie de compte ou de référence, le paiement
s’effectuant en droit congolais. Cette clause a posé d’énormes problèmes aux employeurs
lorsque le gouvernement a revu vers la hausse, le taux de change officiel en l’alignant sur
le taux de change parallèle. Ils ont refusé de prendre en compte le taux de change officiel
et imposer un taux différents nettement inférieur.
6. Paiement en nature
L’article 98 du nouveau code du travail énonce que la rémunération doit être
payée en espèce sous déduction éventuelle de la contre valeur des avantages dus et remis
en nature. L’article 101 du même code énonce également que sous réserve des
dispositions des articles 138 et 139 du présent code, le paiement de tout ou partie de la
rémunération en nature est interdit. Les articles 138 et 139 du code visent la nourriture et
le logement. Il découle de ces dispositions que la nourriture et le logement peuvent
exceptionnellement être fournis au titre de rémunération.
1. La nourriture
L’obligation de nourrir le travailleur qui pèse sur l’employeur est consacrée
par l’article 139 al 4 du code du travail. Au regard de cette disposition, l’employeur est
obligé à nourrir tous les travailleurs qui ne sont pas en mesure de se procurer des aliments
de 1ère nécessité. Les catégories des travailleurs pour lesquels est obligatoire la fourniture
d’aliment doivent être déterminées par un arrêté du Ministre du travail. La plupart des
employeurs donnent des vivres à leurs travailleurs. La contre valeur des aliments qui est
inférieur au prix du marché est retenu sur la rémunération. Par ailleurs, dans le but
d’assister leur travailleur et moyennant l’autorisation du ministre de travail et de la
prévoyance sociale les grandes entreprises ont créé des centres de ravitaillement qui sont
des économats que l’article 115 du nouveau code du travail définit comme toute
organisation où l’employeur pratique directement ou indirectement la vente ou la session
des denrées alimentaires et marchandises de premières nécessité au travailleur de
l’entreprise exclusivement pour leurs besoins personnels et normaux. Les prix pratiqués
dans les économats doivent être fixés en tenant compte des intérêts des travailleurs sans
intention de lucre dans le chef de l’employeur. De plus, les travailleurs ne sont pas
astreints à s’approvisionner dans les économats dont la comptabilité doit être séparée de
celle de l’entreprise. Les boisons alcooliques et spiritueuses ne peuvent être vendues dans
les économats.
2. Le logement
La loi impose à l’employeur de fournir un logement au travailleur ; en cas
d’engagement dans un lieu autre que celui ou le contrat s’exécutera, l’employeur est tenu
de loger le travailleur et sa famille dans les conditions décentes. Il en est de même en cas
de mutation. Dans l’hypothèse où le logement du travailleur est difficile ou impossible,
l’employeur devra lui payer une indemnité en tenant lieu.
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b) Le privilège
La rémunération des travailleurs bénéficie d’un privilège en ce sens que les
tiers ne sont pas autorisés à empêcher l’employeur de la verser au bénéficiaire. Autrement
dit, les créanciers de l’employeur ne peuvent aucunement saisir les sommes qui lui sont
dues si cette saisie est de nature à l’empêcher de payer les rémunérations des travailleurs.
L’article 109 énonce à ce sujet que « les sommes dues aux employeurs ne peuvent être
frappées de saisie-arrêt ni d’opposition au préjudice des travailleurs auxquels les salaires
sont dus ». Cet article ne confère pas aux employeurs une immunité en matière de saisie.
S’ils ne paient pas leurs dettes des saisies peuvent les frapper. Ce qui est interdit c’est la
saisie qui est de nature à perturber la paie des travailleurs.
c) Les privilèges des travailleurs
Les travailleurs sont des créanciers privilégiés par rapport aux autres
créanciers de l’employeur y compris l’Etat. En cas de faillite de l’employeur, les
travailleurs doivent être payés avant tous les autres créanciers. Il en est de même en cas de
liquidation judiciaire. (Article 110 du nouveau code du travail).
Cet article énonce que « en cas de faillite ou de liquidation judiciaire d’une
entreprise ou d’un établissement, les travailleurs ont rang de créancier privilégié sur tous
les autres créanciers y compris le trésor public, nonobstant toute disposition contraire à la
législation antérieure. Pour les salaires qui leur sont dus au titre des services fournis
antérieurement à la faillite ou à la liquidation. Ces privilèges s’exercent sur les biens
meubles et immeubles de l’employeur. Les salaires doivent être payés intégralement avant
que les autres créanciers ne revendique leur quote part aussitôt que les fonds nécessaires
se trouvent réunies ».
d) L’insaisissabilité et l’incessibilité de la rémunération
La rémunération du travailleur est également protégée contre les saisies et les
cessions. Seul le 1/5de la partie de la rémunération correspondant au quintuple du salaire
mensuel minimum interprofessionnel de la catégorie du travailleur peut être saisi ou cédé.
Le surplus peut être saisi ou cédé en concurrence de 1/3 .
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§2 Obligations du travailleur
Le travailleur contracte envers l’employeur les obligations suivantes :
l’obligation de fournir le travail convenu, l’obligation de prester correctement,
l’obligation de loyauté.
A qui appartiennent ces procédés et inventions ? Lorsque les inventions ont été faites dans
le cadre de l’exécution du contrat de travail, elles appartiennent à l’employeur et non au 50
travailleur (article 51 al 1 de la loi n°82/001 du 7 janvier 1982 régissant la propriété
industrielle.
L’appropriation des dites inventions par l’employeur s’explique par la
rémunération qu’il paie au travailleur. En plus de la rémunération, l’employeur est tenu de
payer au travailleur inventeur une gratification. Lorsque l’invention a été faite par le
travailleur en dehors de l’exécution du travail mais avec les outils mis à sa disposition par
l’employeur elle appartient en copropriété aux deux. (Article 51 al 2 de la loi n°82/001)
Les inventions hors mission non attribuables appartiennent aux salariés. Il s’agit des
inventions faites par le travailleur en dehors du contrat de travail et de l’entreprise.
2. Responsabilité du salarié
Si par son comportement, le travailleur cause un dommage à l’employeur, il
n’est tenu de le réparer que s’il a commis un dol ou une faute lourde. (Article 52 al 2 du
nouveau code du travail). Cette disposition met en exergue la conception de responsabilité
à base de faute et exonère le salarié de toute responsabilité dès lors que ces erreurs de
conduites ne constituent pas une faute lourde caractérisée. Son champ d’application se
limite toutefois au dommage causé à l’employeur. Le dommage causé au tiers y échappe
en ce sens que le salarié qui en est l’auteur est tenu de le réparer quelque soit le degré de
sa faute. Pour que l’immunité civile joue, la faute du travailleur doit avoir été commise
dans les actes de la fonction même du salarié. Une faute d’habitude peut s’analyser en
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termes de faute lourde dès lors qu’elle manifeste une tendance générique à commettre des
fautes quel que soit leur nature précoce. Une infraction grave au code de la route est 51
assimilée à une faute lourde. Le travailleur jouit également de cette immunité en matière
d’accident du travail sauf s’il a commis une faute intentionnelle.
C. L’obligation de loyauté
Le travailleur est tenu de servir l’employeur avec fidélité, dévouement, dignité
et intégrité. Il a également l’obligation de garder le secret de fabrique de l’employeur et
de ne pas exercer les mêmes activités. De plus, il doit restituer les outils et biens qu’il a
reçu et prester exclusivement pour son employeur.
1. Obligation de confidentialité
L’alinéa 3 de l’article 52 du nouveau code du travail énonce que « Le
travailleur doit garder le secret de fabrication ou d’affaire de l’entreprise et s’abstenir de
se livrer ou de collaborer à tout acte de concurrence déloyale même après expiration du
contrat du travail ». Le secret de fabrique est défini comme le procédé de fabrication
qui n’est pas connu de tous. Il s’agit d’un procédé non breveté. Le brevet est le titre de
propriété industrielle qui est délivré à celui qui a inventé un procédé, une machine, ou un
médicament susceptible d’être exploité comme objet d’industrie ou de commerce. Seules
les inventions nouvelles sont brevetables. L’article 7 de la loi n°82-001 du 7 janvier 1982
régissant la propriété industrielle considère comme nouvelle invention, qui n’est pas
comprise dans l’état de la technique c'est-à-dire qui n’est pas accessible au public. Les
procédés de fabrication ou de commercialisation non brevetés sont désignés sous le nom
de savoir faire ou know-how. Ils sont protégés par le droit commun en ce sens que celui
qui le crée détient un monopole de fait qui lui confère l’exclusivité. Il est dès lors en droit
d’engager la responsabilité civile de l’usurpateur. La violation du secret de fabrication ou
d’affaire de l’employeur par le travailleur constitue une infraction punissable d’une
servitude pénale de 3 mois et d’une amende de 30000 FC constant ou de l’une de ces
peines seulement (Article 325 du nouveau code du travail)
L’obligation de confidentialité pèse sur le travailleur pendant l’exécution du
contrat et après la terminaison de celui-ci. Le travailleur a également l’obligation de
s’abstenir de tout acte de concurrence déloyale au préjudice de l’employeur.
2. L’obligation de non concurrence ou de fidélité
Le principe est que chacun a le droit d’exercer une ou plusieurs activités de
son choix. Cela présuppose la libre concurrence ainsi que la concurrence claire et loyale.
La concurrence déloyale s’oppose à la concurrence loyale, honnête qui prohibe les
pratiques anti-concurrentielles. La concurrence déloyale est définie comme les
agissements fautifs commis dans l’exercice d’une profession commerciale ou non et de
nature à engager la responsabilité civile de leur auteur. Ces agissements doivent tendre
soit à attirer la clientèle soit à attirer la clientèle soit à la détourner d’un concurrent de
manière fautive. Il s’agit des comportements jugés inadmissibles à l’égard d’autres
commerçants. Le dénigrement, la confusion le parasitisme et la désorganisation d’une
entreprise ou du marché constituent des faits de concurrence déloyale à son employeur.
L’article 53 du nouveau code du travail autorise l’inclusion dans le contrat de
travail de la clause de non concurrence. Il s’agit d’une clause par laquelle le travailleur
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s’interdit lors de son départ de l’entreprise, d’exercer des activités similaires, soit en
exploitant une entreprise personnelle, soit en s’engageant chez un employeur concurrent, 52
ayant ainsi la possibilité de porter préjudice à l’entreprise qu’il a quittée, en utilisant, pour
lui-même ou au profit d’un concurrent, les connaissances particulières à l’entreprise qu’il
a acquises dans celle-ci, en matière industrielle ou commerciale.
Pour que la clause produise effet les conditions suivantes doivent être
remplies :
- Le contrat doit être résilié pour faute lourde commise par le travailleur ou rompu
par celui-ci sans faute dans le chef de l’employeur.
- Le travailleur doit connaître la clientèle et le secret de fabrication d’affaire de
l’employeur
- La clause doit concerner les activités que le travailleur a exercé pour le compte de
l’employeur.
- La durée de la clause doit être limitée à un an
- Le champ d’application de la clause doit être limité au lieu où le travailleur a
presté.
Ces conditions s’expliquent par le fait que personne ne peut renoncer
totalement à sa liberté du commerce et de l’industrie ou à sa liberté de travail et vise à
limiter les effets de la clause de non concurrence pour ne pas ruiner cette liberté. La
clause de non concurrence n’a pas d’effet en cas de licenciement sans motif grave et de
démission pour motif grave pour la simple raison que l’interdiction de travailler ne doit
pas être mise en œuvre là où la rupture est imputable à l’employeur. L’article 53 du
nouveau code du travail reconnaît aux parties contractantes le droit d’assortir la clause de
non concurrence d’une peine d’amende conventionnelle que le juge peut réduire à la
demande du travailleur.
La clause ne produira pas aussi d’effet quand il est mis fin au contrat pendant
la période d’essai, quand le contrat prend fin après la période d’essai du fait de
l’employeur (moyennant préavis, moyennant paiement de l’indemnité du préavis,
commettant un acte équipollent à rupture), ou du fait du travailleur (en raison d’une faute
grave commise par l’employeur).
3. Obligation de restitution
Le travailleur a l’obligation de restituer à l’employeur les biens et outils de
travail qui lui ont été confiés dans le cadre du travail. Cela s’explique par le fait que ces
biens lui ont été remis à titre précaire. S’il se les approprie, il commet une faute qui peut
occasionner la rupture du contrat. Il peut également être poursuivi pénalement du chef
d’abus de confiance ou de détournement des effets public selon le cas. Le travailleur qui
perd le bien à lui remis n’engage sa responsabilité que si cette perte est due à une faute
lourde. La perte due à un événement de force majeure n’engage pas la responsabilité du
travailleur. La preuve de la force majeure incombe à ce dernier. Par ailleurs, le travailleur
est tenu de rendre à bon état le bien qu’il a reçu, la détermination et l’usure des choses
dues à leur usage normal ne lui sont pas imputables. L’article 52 al 1 et 2 du nouveau
code du travail est en ce sens : « Le travailleur a l’obligation de restituer en bon état à
l’employeur les marchandises, produits, espèces et d’une façon générale tout ce qui lui a
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été confié. Il n’est tenu pour responsable ni des détériorations ni de l’usure dû à l’usage
normal de la chose ni de la perte fortuite ». 53
4. Obligation d’exclusivité
La réglementation du travail est basée sur la mono activité. Cela s’explique par
la limitation de la durée journalière du travail à 9 heures et l’interdiction faite au
travailleur de prester à titre onéreux pendant le congé. En plus de la réglementation du
travail d’autres textes légaux et règlementaires interdisent la pluriactivité. Il en est ainsi de
l’O-L N° 88-056 du 29/0/1988 portant statuts des magistrats, de la loi n°82-003 du
17/7/1982 portant statut du personnel de carrière des services publics de l’Etat et de l’O-L
79-028 du 28 septembre 1979 portant organisation du barreau, du corps des défenseurs
judiciaires et du corps des mandataires de l’Etat. Il se pose dès lors le problème de la
légalité du cumul des activités en droit congolais. Quand bien même le code du travail est
fondé sur la mono activité, il n’est pas contrairement au texte susmentionné très explicite
sur l’interdiction du cumul des fonctions. Relevons que le cumul est possible si les
parties au contrat du travail conviennent que le salarié peut prester pour le compte d’un
autre employeur. Toutefois, le total des heures de travail ne doit pas excéder 9 heures par
jour. L’accord de l’employeur est requis dans la masure où les prestations au profit du 2e
employeur présuppose l’absence de prestation pour l’employeur primitif. Normalement, la
mono activité procède de l’obligation de loyauté et de celle de fidélité que le travailleur a
envers l’employeur, obligation qui l’exhorte à ne pas exercer des activités nuisibles à ce
dernier. Suite aux difficultés économiques qu’éprouvent les entreprises et l’amenuisement
du pouvoir d’achat des travailleurs le mobile exclusif d’un individu s’adonnant à une
seule activité s’estombe. Après les heures de travails, la plupart des ouvriers effectuent les
travaux de champs ou autre activités lucratives en vue de générer le revenu
complémentaire pour leur survie et celle de leur famille. Le cumul du travail subordonné
et d’une activité indépendante est dès lors difficile à prohiber.
a) Maladie et accident
L’article 57 du nouveau code du travail considère la maladie du travailleur 54
comme une cause de suspension du contrat de travail.
1. Définition et mode
La maladie est définie comme l’altération organique ou fonctionnelle. C’est
l’ensemble des troubles pathologiques. Pour qu’elle provoque la suspension du contrat la
maladie doit générer une incapacité de travail. A vrai dire c’est cette incapacité due à la
maladie qui constitue la cause de suspension du contrat. Elle est définie comme l’état
d’une personne qui, à la suite d’une blessure, d’une maladie est devenue incapable de
travailler, d’accomplir certains actes. L’accident est quant à lui une action soudaine et
violente d’une cause extérieure provoquant une lésion sur l’organisme humain.
L’incapacité résultant d’une maladie ou d’un accident doit être constaté par un médecin.
Celui-ci peut être lié à l’employeur par un contrat de travail. Il peut également être
indépendant. La preuve de l’incapacité est rapportée en produisant ce certificat médical.
2. Droit et avantages du travailleur
On distingue 2 catégories de maladie qui sont la maladie ordinaire et la
maladie professionnelle. L’importance de cette distinction se situe au niveau de la
rémunération et des avantages sociaux ainsi qu’à celui des modalités de rupture du
contrat. En cas de maladie ordinaire, le travailleur malade perçoit durant la
suspension du contrat 2/3 de la rémunération et l’entièreté des allocations familiales.
Il conserve également tous les avantages contractuels. L’article 105 du nouveau contrat de
travail énonce que « Lorsque le travailleur est dans l’incapacité de fournir ses services par
suite de malade ou d’accident, il conserve le droit pendant toute la durée de la suspension
du contrat de 2/3 de la rémunération en espèce et à la totalité de l’allocation familiale. Le
droit aux avantages contractuels en nature subsiste pendant l’incapacité au travail à
moins que le travailleur n’en demande la contre valeur en espèce. Le logement ne peut
toutefois être remplacé par sa contre valeur. Le calcul de la rémunération pendant ce
temps est effectué dans les conditions fixée à l’article 66 ». En cas de maladie
professionnelle ou accident de travail, la rémunération et les avantages sociaux sont
à charge de l’employeur pendant les 6 premiers mois. A l’expiration de cette période,
le travailleur est pris en charge par la CNSS. Toutefois, le logement doit continuer à
être fourni par l’employeur s’il est donné en nature.
3. Prohibition de rupture de contrat
L’article 60 du nouveau code du travail prohibe la rupture du contrat du travail
suspendu avant l’expiration d’une période de plus de 6 mois. Cette prohibition se justifie
par la préoccupation du législateur de retarder la rupture du contrat et c’est dans l’intérêt
du travailleur espérant qu’il va guérir. Par contre en cas de maladie professionnelle ou
d’accident de travail, le contrat ne peut être rompu que si le travailleur est reconnu inapte
et que son reclassement n’a pas été possible après sa guérison ou la consolidation de ses
lésions. Après 6 mois d’incapacité, le contrat de travail peut être rompu par l’employeur si
la maladie est ordinaire. Même si le travailleur n’est pas encore guéri. Cela ne va pas sans
poser problème en ce qui concerne le soin de santé dont le travailleur malade a encore
besoin. Après 6 mois d’incapacité, le travailleur est aussi en droit de rompre le contrat si
l’employeur ne le fait pas. Il n’aura toutefois pas droit à l’indemnité de résiliation prévue
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par l’article 60 du nouveau contrat de travail. Il est dès lors intéressant pour lui de laisser
à l’employeur l’initiative de rompre le contrat. L’article 60 susmentionné dispose que « Il 55
ne peut être mis fin à un contrat pendant qu’il est suspendu sous les réserves suivantes :
- En cas de maladies ou d’accident hors le cas d’accident de travail ou de
maladie professionnelle, l’employeur peut notifier au travailleur la résiliation du contrat
après 6 mois ininterrompus d’incapacité d’exécuter celui-ci. Le contrat prend fin le
lendemain de la notification de la résiliation. Dans ce cas, l’employeur est tenu au
paiement d’une indemnité de résiliation correspondant au préavis du en cas de contrat à
durée indéterminée… »
b) La grossesse et l’accouchement
La grossesse est l’état d’une femme enceinte depuis la conception de l’enfant
jusqu’à l’accouchement. L’article 57 du nouveau code du travail considère comme cause
de suspension du contrat de travail l’incapacité résultant d’une grossesse. Contrairement à
l’incapacité de travail résultant de la maladie, l’incapacité due à la grossesse peut
dépasser 6 mois. Elle peut subsister autant que dure la grossesse. Cette incapacité peut
résulter de l’hospitalisation de la femme enceinte ou des malaises qu’elle ressent ou d’une
indisposition. L’article 129 du dispose : ‘’Toute femme enceinte dont l’état entraîne des
risques pour sa santé, dûment constaté par le médecin, a le droit, sur la base du certificat
médical, de suspendre son contrat de travail conformément à l’article 57 de la présente
loi, sans que cette interruption de service puisse être considérée comme une cause de
résiliation du contrat’’. Indépendamment de l’incapacité de travail qu’elle peut entraîner,
la grossesse fonde la femme travailleuse à suspendre le contrat de travail pendant 6
semaines avant l’accouchement et pendant 8 semaines après l’accouchement. Ce droit lui
est conféré par l’article 130 al 1 du nouveau code du travail qu’énonce que « A l’occasion
de son accouchement et sans que cette interruption de service puisse être considérée
comme une cause de résiliation du contrat, toute femme a le droit de suspendre son travail
pendant 14 semaines consécutives dont 8 semaines postérieurs à la délivrance et 6
semaines avant l’accouchement ».
Le droit de suspendre le contrat qui est reconnu à la femme enceinte s’explique
par la pénibilité de la grossesse. D’ailleurs c’est pour cela qu’il est interdit à la femme
enceinte d’y renoncer. Toute clause par laquelle elle renonce au dit droit est frappée de
nullité par l’article 131. Contrairement à la suspension du contrat due à l’incapacité
résultant de la grossesse ou de l’accouchement, la suspension du contrat par la femme
enceinte sur la base de l’article 130 al 1 du nouveau code du travail est volontaire et est
due à son initiative. Pendant la suspension du contrat, l’employeur ne peut rompre ce
dernier, seule la femme peut le résilier sans préavis ni indemnité. Ce droit lui est
également reconnu après l’accouchement et c’est pendant une période de 8 semaines. Ce
droit procède de l’article 129 du nouveau code du travail. Pendant la suspension du
contrat, la femme enceinte salariée perçoit 2/3 de sa rémunération en espèce. Elle a
également droit aux avantages sociaux en nature. Cela résulte de l’article 130 al 2 du code
du travail.
Quant à l’accouchement, lorsqu’il rend la femme incapable de prester, le
contrat est suspendu sur la base de l’article 57 du nouveau code du travail. Même si la
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femme qui a accouché n’est pas incapable de prester, l’article 130 al 1 lui reconnaît le
droit de suspendre le contrat pendant 8 semaines après son accouchement. 56
Pendant la suspension du contrat à l’initiative de la femme, celle-ci a droit au
2/3 de la rémunération et aux avantages sociaux en nature. Elle a également le droit de
rompre le contrat sans préavis ni indemnité après l’accouchement. A l’expiration de 8
semaines, la faculté reconnue à la femme de rompre le contrat cesse d’exister.
L’employeur ne peut pas rompre le contrat lorsqu’il est suspendu à l’initiative de la
femme qui s’est délivré. Une femme enceinte qui se fait embaucher peut suspendre le
contrat de travail si l’accouchement est proche.
c) L’appel, le rappel sous le drapeau et l’engagement volontaire dans
l’armée
L’appel du travailleur sous les armes a un effet suspensif de l’exécution du
contrat de travail. Cela ressort de l’article 57 al 2 du nouveau code du travail. L’appel
sous les armes est un service militaire obligatoire pour la défense de la République. Il va
sans dire que l’appel sous le drapeau n’est pas organisé en droit congolais dès lors que la
République est dotée d’une armée professionnelle et non de conscription. Il en est de
même du rappel sous les armes. De même, l’engagement volontaire dans l’armée en
temps de guerre est suspensif du contrat de travail.
Le nouveau code du travail ne prévoit pas la possibilité pour l’employeur de
rompre le contrat suspendu par l’appel, le rappel sous le drapeau et l’engagement
volontaire dans l’armée en temps de guerre. Le contrat demeure suspendu jusqu’à la
démobilisation ou la fin de la guerre. Pendant la suspension du contrat, la rémunération
n’est pas due. Il en est de même des avantages sociaux.
d) Réquisition militaire ou d’intérêt public
Au terme de l’article 57 al 3 du nouveau code du travail, le travail exécuté en
vertu d’une réquisition militaire ou d’intérêt public décidé par le gouvernement est
suspensif du contrat de travail. Il en est ainsi d’un chauffeur qui est réquisitionné pour
conduire un véhicule militaire transportant les militaires envoyés au front à la guerre. Il en
va également du chauffeur qui a été désigné par son employeur pour exécuter un tel
travail. Ce dernier s’exécute dans le cadre du contrat de travail. La réquisition s’analyse
comme le droit de nécessité, l’exigence de salut public conférant à l’administration le
pouvoir exceptionnel d’imposer des prestations personnelles ou de requérir soit l’usage
soit même la propriété des choses.
La réquisition peut intervenir en temps de paix et en temps de guerre.
Normalement la réquisition des personnes doit être supplétive c'est-à-dire on ne peut y
recourir que lorsque les engagements volontaires sont peu nombreux. Le nouveau code du
travail n’autorise pas la rupture du contrat suspendu par la réquisition. De plus, le
travailleur n’a pas durant la période de suspension droit à la rémunération. Cela
s’explique par le fait que la réquisition est assortie d’une indemnité correspondant à la
rémunération. Le travailleur requis ou mobilisé a-t-il droit aux soins médicaux. Les
articles 59 et 178 du code du travail ne le disent pas. Mais si le droit aux soins médicaux
est reconnu aux travailleurs en cas de force majeure. On ne voit pourquoi ce droit peut ne
pas être reconnu au travailleur requis.
e) Mandat public
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Cela résulte de l’article 57 al 7 du nouveau code du travail. La nature des faits pour
lesquels le travailleur est incarcéré importe peu. Il en est de même de l’identité du 58
plaignant. L’employeur qui provoque l’arrestation ou la détention du travailleur pour des
faits résultant de l’exécution du contrat de travail est lié par l’effet suspensif de ses
mesures privatives de liberté. Il ne peut pas enclencher la procédure de licenciement du
travailleur avant la cessation de celle-ci. Pendant la suspension du contrat par l’effet des
mesures provisoires de privation de liberté, le travailleur perd le droit à la rémunération et
aux allocations familiales. Garde-t-il le droit aux soins médicaux pour sa famille et pour
lui-même ? Autrement dit, peut-il quitter la prison pour se faire soigner aux frais de
l’employeur ? Si les soins médicaux sont dus au travailleur en cas de suspension du
contrat de travail par la force majeure, on ne voit pas pour quelle raison ils seront refusés
à un travailleur arrêté ou détenu surtout que l’on sait que la mesure d’arrestation ou de
détention est un fait du prince. Mais pour en bénéficier, il doit être autorisé par le
magistrat à quitter la maison d’arrêt pour se faire soigner par le médecin de l’employeur.
Lorsque la suspension du contrat de travail excède 3 mois, l’employeur peut rompre le
contrat sans indemnité. Cela résulte de l’article 60 du nouveau code du travail. Lorsque le
travailleur est condamné à une servitude pénale supérieure à 2 mois, l’employeur a droit
de rompre le contrat sans indemnité.
g) La grève
C’est une cause de suspension du contrat de travail imputable au travailleur.
1 Définition
L’article 315 du nouveau code du travail analyse la grève comme une
cessation collective du travail à l’occasion d’un conflit collectif du travail qui n’a pas
trouvé de solution.
La grève est une abstention collective et concertée de l’exécution du travail par
un groupe des salariés dans le but immédiate d’enrayer la marche d’une ou de plusieurs
entreprises en vue de faire pression soit sur ses employeurs soit sur des tiers ». Il s’agit de
la cessation concertée du travail en vue de faire aboutir les revendications d’ordre
professionnel. C’est un moyen de pression pour faire aboutir des revendications se
manifestant par un refus collectif du travail subordonné.
Comme le disent H. SINAY J-C JEANVILIER « la grève a passé à moins de
100 ans du stade de faute civile au stade de liberté publique fondamentale ». La grève est
considérée comme un correctif efficace au déséquilibre persistant entre employeur et
salariés. Bien qu’étant une liberté individuelle, elle ne se manifeste que de manière
collective. Chacun ne peut user de son droit que si d’autres sont d’accord pour utiliser le
leur dans le même sens. Deux éléments sont requis pour qu’il y ait grève à savoir une
coalition ou mieux une action concertée d’un groupe de travailleur majoritaire ou
minoritaire au sein de l’entreprise traduisant une intention collective d’observer quelque
chose qui bénéficie au travailleur et qui sont des près ou de loin en relation avec leurs
conditions de travailleurs et une interruption du travail. La grève est aussi considérée
comme la liberté de nuire à l’employeur en lui causant un dommage.
2. Organisation du droit de grève en droit congolais
Reconnu au départ aux seuls travailleurs blancs, le droit de grève a été attribué
aux travailleurs autochtones par le décret du 27/6/1944. La loi fondamentale relative aux
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grève des nouveaux travailleurs. Toutefois, cet engagement cesse ses effets à la fin de la
grève. L’employeur ne peut pas procéder à la récupération des heures perdues à la suite de 60
la grève. Le travail supplémentaire peut toutefois être organisé moyennant un sur salaire.
Par application de l’article 3 de l’arrêté ministériel n° 3/68 du 29/11/1968, les travailleurs
qui envisagent de déclencher la grève doivent notifier à l’employeur et c’est par lettre
recommandée un préavis de 6 jours ouvrables à compter de la réception de la notification.
La lettre est signée par les représentants des travailleurs. Un service minimum doit être
assuré. Il vise les prestations d’intérêt public et celles concernant la conservation des
installations, du matériel, des matières 1ères ou des produits. Le rôle du personnel chargé
des dites prestations doit être affiché et communiqué à l’inspecteur du travail.
b) Les effets de la grève à l’égard des non grévistes
Ceux des travailleurs qui ne participent pas au mouvement de grève ne sont
pas affectés par les effets de la grève. Leur contrat de travail demeure en vigueur et
l’employeur est tenu de leur payer leur rémunération même su la grève les empêche de
prester. Lorsqu’ils sont victimes des voies de fait commises sur eux par les grévistes, ils
bénéficient de la législation sur les accidents de travail. Ils peuvent également engager la
responsabilité civile des grévistes auteurs des coups et blessures. L’employeur peut inviter
les non grévistes. L’employeur peut inviter les non grévistes à suppléer à la carence des
grévistes en effectuent les tâches qui leur incombent. Ils sont toutefois en droit de décliner
cette invitation.
c) Effets de la grève à l’égard des tiers
La grève peut empêcher l’employeur d’honorer ses engagements vis-à-vis de
ses clients et autres contractants. Cet état de chose n’exonère pas l’employeur de sa
responsabilité étant donné que la grève ne constitue pas en elle-même un événement de
force majeure. Toutefois, les parties contractantes peuvent dans leur contrat lui confier le
caractère de force majeure.
S’agissant des dommages causés aux tiers par les travailleurs grévistes, ils
n’engagent pas la responsabilité de l’employeur car ce dernier n’est pas leur commettant.
Le lien de subordination entre lui et les grévistes n’existant pas. Ces derniers doivent en
répondre seuls. Les syndicats qui ont incité les travailleurs à la grève ne peuvent être
considérés comme les commettant des travailleurs et leur responsabilité ne peut être
engagée à l’occasion de l’exercice du droit de grève qui n’est pas un droit organique c’est
à dire un droit appartenant au syndicat.
1. La mise à pied
a) Définition
C’est une sanction qui interrompt le travail et prive le travailleur de son salaire
sans lui permettre de travailler ailleurs. En tant que mise à pied disciplinaire, elle
s’oppose à la mise à pied économique et à la mise à pied conservatoire.
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a) Définition
Se présentant comme l’inverse de la grève, le lock-out est défini comme la 62
fermeture de l’entreprise, d’un établissement, d’un atelier ou d’un service à l’occasion
d’un conflit collectif du travail. Il s’agit d’une fermeture temporaire de l’entreprise ou de
l’établissement.
b) Modalités
Le lock-out ne peut intervenir qu’à l’issue des procédés de conciliation et de
médiation sans résultat. L’employeur y recourt dans l’hypothèse où le conflit collectif du
travail est demeuré sans solution. En cas d’échec de la médiation, les travailleurs peuvent
déclencher la grève et l’employeur le lock-out. La coexistence de la grève et du lock-out
ne va pas sans poser problème. La fermeture de l’entreprise peut paralyser les effets de la
grève ou pénaliser les non grévistes. De toute façon, le mouvement qui se déclenche en 1er
lieu prime sur l’autre. Avant de fermer l’entreprise, l’établissement ou l’atelier
l’employeur doit notifier au x travailleurs et c’est par écrit un préavis de 6 jours ouvrables
courant à compter de la réception de la lettre de notification. Cette lettre doit être adressée
au représentant des travailleurs. Elle doit également être affichée à l’entrée de
l’établissement, de l’atelier ou du chantier. Une copie de la lettre est envoyée à
l’inspection du travail du ressort qui en avise le ministre du travail et le gouverneur de
province. Comme dans le cas de la grève, un service minimum doit être assuré. Le lock
out n’a lieu que si ce service est assuré. L’employeur qui ferme l’entreprise,
l’établissement ou l’atelier sans respecter la procédure est possible d’une amende ne
dépassant pas 20.000FC.
c) Effets
Le lock-out emporte la suspension du contrat et les parties sont dispensées
d’exercer leurs obligations réciproques. Il empêche l’employeur de faire travailler le
salarié et de leur payer la rémunération. Les employeurs congolais ne recourent presque
pas au lock-out. Par contre, ils ferment l’entreprise non pas dans le cadre du lock-out mais
pour éviter les casses que peuvent occasionner les grévistes mécontents et illégaux.
Pendant le lock-out, les travailleurs conservent les soins médicaux et le
logement. Lorsque le conflit est résolu et qu’un accord sanctionnant la fin du lock out est
conclu par les antagonistes les contrats de travail reprennent vigueur. Comme dans le cas
de la grève, le travail doit reprendre dans le délai de 48 heures après l’avis de reprise qui
doit être affiché à l’entrée de l’établissement.
3. Le congé technique
Le congé technique constitue une cause de suspension du contrat
a) Définition
L’employeur peut mettre le travailleur en chômage technique autrement appelé
congé technique. Il se défini comme la dispense de prester que l’employeur accorde à tous
les travailleurs ou un groupe de travailleur à la suite des difficultés dues à la conjoncture
économique. Il peut consister également à la fermeture temporaire de l’entreprise
justifiée par des difficultés économiques éprouvées par l’entrepreneur. On entend par
difficultés économiques le ralentissement de l’activité de l’employeur dû à la conjoncture
économique et au problème d’approvisionnement. Dans la mesure où le chômage
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technique n’est pas repris dans la nomenclature des causes de suspension du contrat de
travail, il requiert pour qu’il ait un effet suspensif, l’accord dû ou des travailleurs 63
concernés. A défaut, il s’analyse comme l’inexécution fautive par l’employeur de ses
obligations contractuelles. Les délégués syndicaux peuvent accepter le chômage
technique et cette acceptation engage les travailleurs sauf s’il y a eu corruption. Etant
donné que c’est l’employeur qui met le travailleur dans l’impossibilité de travailler, la
rémunération reste due. Pour tout dire, le chômage technique est une suspension
conventionnelle du contrat qui est valable dès lors que les parties y recourent de commun
accord. En droit belge et français, le chômage technique est organisé par la loi sous le
nom de chômage partiel ou manque de travail et le paiement d’une indemnité au
travailleur concerné est assuré par l’Etat.
b) Effets
Le chômage technique accepté par les travailleurs suspend leur contrat de
travail. Selon l’accord conclu entre l’employeur et le travailleur, les rémunérations
peuvent être maintenues, diminuées ou supprimées progressivement. Il en est de même
des avantages en nature. Dans beaucoup de cas, le travailleur conserve les soins
médicaux. Souvent le congé technique est un signe avant coureur du licenciement pour
raison économique.
C) Suspension du fait de la force majeure
La force majeure est considérée par l’article 57 al 8 du nouveau code du travail
comme une cause de suspension du contrat de travail.
1. Définition
Le nouveau code du travail à son article 57 al 8 définie la force majeure
comme un événement imprévisible, inévitable, non imputable à l’une ou l’autre
partie et constituant une impossibilité absolue d’exécution d’obligations contractuelles.
La force majeure se singularise par son irrésistibilité, son imprévisibilité et son
insurmontabilité. De plus, elle doit avoir pour effet d’empêcher l’exécution d’une
obligation. L’impossibilité d’exécuter celle-ci peut être définitive ou momentanée.
L’article 57 al 8 du nouveau code du travail retient l’impossibilité temporaire dans le
cadre de la suspension du contrat. L’impossibilité définitive peut par contre entraîner la
rupture du contrat.
2. Evénement de force majeure
La doctrine et la jurisprudence considèrent comme constitutif de la force
majeure les événements suivants : le fait du prince, , l’incendie totale de l’entreprise,
l’inondation, la cataclysme, pillage … Par contre ne constitue pas un cas de force
majeure, le manque de travail dû à l’absence de commande, le ralentissement de vente et
la perte de rentabilité des affaires, l’imprévoyance de l’employeur, la mauvaise
organisation du travail suite à des négligence, la fermeture de certains sièges l’entrée en
vigueur d’une nouvelle loi, la faillite et la déconfiture de l’employeur. La maladie et la
grossesse ont les allures de la force majeure mais le législateur les a érigés en cause
spécifique de suspension du contrat de travail.
Comme le dit Mireille JOURDAN « Ces cas particuliers d’inexécution ont été
extraits des mécanismes usuels d’exécutions des obligations et organisés en vertu des
règles propres. Même s’ils peuvent entraîner une inexécution définitive du contrat ce n’est
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pas le recours à la force majeure qui permet à une partie de se libérer de ses obligations.
Ce n’est pas davantage la notion de force majeure qui va déterminer les effets de cette 64
situation sur le contrat ».
3. Effets de la force majeure
Un événement de force majeure suspend le contrat de travail. Pendant la durée
de la suspension, les travailleurs sont dispensés de prester. De même l’employeur est
dénié des obligations de payer les rémunérations. Toutefois, les soins médicaux sont dus
aux travailleurs par l’employeur par l’application de l’article 158 du nouveau code du
travail. Il en est de même des lunettes, appareils d’orthopédie et de prothèses. Les
prothèses dentaires sont exclues. Par application de l’article 60 c du nouveau code du
travail, l’employeur peut rompre le contrat après 2 mois de suspension et c’est sans
indemnité. Ce droit est également reconnu au travailleur. Il s’agit là d’une faculté et non
d’une obligation.
1. Maintien du contrat
L’article 80 al 1 du nouveau code du travail dispose que « lorsqu’il y a
substitution d’employeur notamment par cession, succession, fusion, transformation de
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fonds, mise en société, tous les contrats de travail en cours au jour de la substitution
subsiste entre le nouvel employeur et le personnel… ». Par cette disposition, le législateur 66
vise à protéger la stabilité de l’emploi et plus particulièrement les droits attachés à
l’ancienneté. Il se préoccupe pour ainsi dire non pas de la continuité de l’entreprise mais
de la sauvegarde de l’emploi des salariés. Le maintien automatique des contrats de travail
qu’il consacre est impératif et la règle qu’il pose s’applique à tous les salariés et c’est dans
tous les cas de changement dans la situation juridique de l’employeur. Pour que l’article
80 s’applique, il faut que l’activité transférée ait une certaine importance et un caractère
distinct d’autres activités développées par l’employeur. Dans l’hypothèse du transfert
partiel d’activité ou d’apport partiel d’actif seuls les travailleurs affectés à la branche
cédée sont concernés, à l’exclusion de ceux oeuvrant dans d’autres secteurs non cédés de
l’entreprise.
A. Le licenciement
Le licenciement est défini comme la décision unilatérale de rupture du contrat
à durée indéterminée prise par l’employeur. C’est le congédiement donné par le chef
d’entreprise à un travailleur lié à l’entreprise par un contrat à durée indéterminée. Le
licenciement a son siège dans l’article 61 du nouveau code du travail qui déroge aux
principes de droit civil consacrant la liberté de rompre à tout moment tout contrat à durée
indéterminée.
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2. Motifs économiques
Le motif économique est le motif qui est lié à la situation de l’entreprise. 69
L’article 78 al 2 du nouveau code du travail considère comme motif économique la
diminution de l’activité de l’établissement et la réorganisation interne de l’entreprise.
Dans le même ordre d’idée, l’article 63 al 3 du même code retient comme motif
économique les nécessités du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du
service. Le licenciement pour motif économique vise la suppression d’emploi en vue
d’adapter le nombre des travailleurs au niveau de l’activité de l’entreprise ou mieux de
diminuer ces charges.
II. Procédure de licenciement
La procédure de licenciement n’est pas la même pour tous les motifs de
licenciement. Elle varie selon que le motif est lié à la personne du travailleur ou à la
situation de l’entreprise.
notification par exploit d’huissier n’est pas organisée par le droit congolais. Son usage est
possible si le travailleur refuse de recevoir la lettre de licenciement. 70
- Cas de faute ordinaire
1. Absence de délai de licenciement
Le nouveau code du travail ne prévoit pas le délai dans lequel le licenciement
pour faute ordinaire peut intervenir. Malgré cela, le licenciement doit intervenir dans un
délai raisonnable. Il n’est pas permis à l’employeur d’attendre plusieurs mois ou plusieurs
années pour sanctionner une faute commise par un travailleur. Sauf s’il y a poursuite
pénale entraînant la détention du travailleur. Dans cette dernière occurrence, il est reconnu
à l’employeur le droit de rompre le contrat après 3 mois d’incarcération ou lorsque le
travailleur est condamné à plus de deux mois de prison.
2. Mode de notification
Comme pour le licenciement, pour faute lourde, le licenciement pour faute
ordinaire doit se faire par écrit et c’est dans les formes qui existent. L’article 76 du
nouveau code du travail énonce à ce sujet que « Toute résiliation du contrat doit être
notifié par écrit par la partie qui en prend l’initiative à l’autre partie. Lorsque la résiliation
intervient à l’initiative de l’employeur la lettre de notification doit en indiquer
expressément le motif ».
B. Procédure de licenciement pour motif économique
Avant de licencier un ou plusieurs travailleurs pour raison économique,
l’employeur est tenu de soumettre le dossier à l’inspecteur du travail aux fins de
vérification et entérinement. Cela procède de l’article 78 du nouveau code du travail. Et
avant de soumettre le dossier à l’inspecteur du travail, l’employeur doit informer la
délégation syndicale de l’entreprise de la décision au moins 15 jours à l’avance. La
délégation syndicale devra lui faire des suggestions qu’il peut accepter ou non. Si la
délégation syndicale ne formule pas des suggestions dans un délai raisonnable,
l’employeur présentera malgré cela le dossier à l’inspecteur du travail du ressort. En
matière de licenciement pour raison économique ou nécessité de fonctionnement de
l’entreprise, l’employeur doit respecter un ordre de licenciement qu’il doit établir selon
les critères définis par l’al 4 de l’article 78 du nouveau code du travail. Ces critères sont la
qualification professionnelle, l’ancienneté dans l’établissement et la charge familiale.
- Qualification professionnelle
Les travailleurs moins aptes professionnellement pour les emplois maintenus
seront licenciés en 1er lieu
- Ancienneté
Lorsque les travailleurs ont la même aptitude, les travailleurs moins anciens
seront licenciés.
- Charge familiale
L’ancienneté est augmentée d’un an pour l’épouse et pour chaque enfant en
charge. Autrement dit, les travailleurs sans charges familiales seront licenciés et non ceux
qui ont une famille nombreuse.
- Priorité d’embauche
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« Lorsque, pour des raisons économiques telles que notamment la diminution de l’activité
de l’établissement et la réorganisation intérieure l’employeur envisage de licencier un ou
plusieurs membres de son personnel dont le nombre est intérieur aux normes énumérées à
l’article premier du présent arrêté, ces licenciements ne peuvent avoir lieu qu’après
autorisation écrite de l’Inspecteur du travail du ressort qui, la délégation syndicale
entendue, vérifiera, après enquête, si les motifs invoqués par l’employeur sont justifiés.
L’Inspecteur du travail doit notifier sa décision dans les deux mois à partir du jour où
l’employeur lui a fait connaître la mesure envisagée. À défaut, il est censé l’approuver ».
II. Le préavis
En cas de rupture du contrat par l’employeur pour faute ordinaire du
travailleur, celui-ci a droit à un préavis
1. Définition et fondement du préavis
Le préavis de résiliation du contrat se définit comme l’acte juridique de libre
volonté par lequel l’un des cocontractants signifie à l’autre l’époque où le contrat advenu
entre eux cessera. Joseph GUILLAIN le considère comme « la manifestation de volonté
d’une partie de mettre fin au contrat de travail à durée indéterminée ». De même,
CAMERLYNCK l’appréhende comme « un acte juridique unilatéral par lequel s’opère
normalement la résiliation du contrat du travail » NGUYEN et consort l’analysent comme
l’acte unilatéral par lequel l’une des parties fait connaître à l’autre son intention de mettre
fin au contrat suffisamment à l’avance de manière à éviter au maximum de causer un
préjudice à l’autre.
Il ressort de toutes ces définitions que le préavis s’appréhende comme le délai
nécessaire que le cocontractant accorde à l’autre pour lui permettre de prendre des
précautions qui s’imposent afin de faire face à la rupture du contrat. Ce délai permet en
effet au travailleur d’effecteur des économies en prévision de la perte de son emploi qui
lui est annoncé et d’envisager la possibilité de se trouver un emploi ailleurs. Il permet
également à l’employeur de combler le vide qui sera occasionné par le départ du
travailleur. En clair le préavis est ce temps qui écoule entre date de la notification de la
résiliation du contrat au cocontractant et le moment où cette résiliation produit effet. La
notion de préavis ne se confond pas avec celle de résiliation du contrat d’autant plus que
toute résiliation n’implique pas un préavis et que pendant le préavis le contrat subsiste. De
plus, le préavis n’est pas une somme d’argent que l’employeur doit remettre au travailleur
licencié.
En droit congolais du travail, le principe du préavis est consacré par l’article
64 al 1 du nouveau code du travail qui énonce que « sauf durée plus longue fixée par les
parties ou par la convention collective, la durée du préavis de résiliation ne peut être
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2. Modalités du préavis
L’octroi du préavis est soumis à certaines conditions.
a) Le préavis n’est octroyé que dans le cadre d’un contrat à durée
indéterminée. Cette condition procède de l’article 69 du nouveau code du travail. Le
contrat du travail à durée déterminée est incompatible avec la notion de préavis.
b) Le préavis ne peut être accordé que lorsque le contrat de travail à durée
indéterminée est résilié pour faute ordinaire. En cas de résiliation pour faute lourde ou
grave, le cocontractant victime de la faute n’est pas tenu de l’accorder. A ce sujet, l’article
72 al 1 du nouveau code du travail note que « tout contrat peut être résilié immédiatement
sans préavis pour faute lourde ». Il arrive souvent qu’en dépit de la faute lourde ou grave,
l’employeur victime notifie le préavis au travailleur. Il s’agit là d’une indulgence que
l’employeur accorde au travailleur, indulgence qui n’est pas en contradiction avec la loi.
En utilisant le verbe pouvoir dans le corps de l’article 72 al 1 du nouveau code du travail
le législateur congolais laisse à la partie qui prend l’initiative de résilier le contrat pour
faute lourde la liberté de notifier ou non le préavis au cocontractant fautif.
c) En cas de résiliation du contrat du travail pour maladie ou accident de la vie
privée ayant entraîné dans le chef du travailleur une incapacité du travail de plus de 6
mois l’employeur est tenu de payer à ce dernier une indemnité correspondant au délai de
préavis qu’il aurait mérité. Dans cette hypothèse, il n’y a pas à proprement parler de
préavis d’autant plus que le contrat prend fin le lendemain de la notification de la
résiliation de ce dernier au travailleur concerné. L’indemnité que l’employeur est tenue
de payer dans ce cas est une indemnité de résiliation et non une indemnité compensatoire
de préavis.
d) L’indemnité que l’employeur doit verser au travailleur étranger en cas de
résiliation du contrat suite au refus de revalidation de la carte de travail ou au retrait de
cette carte pour une cause non liée à la sécurité de l’Etat est une indemnité de résiliation
du contrat et non une indemnité de préavis.
e) Le préavis n’est pas octroyé en cas de résiliation par l’employeur du contrat
du travail pour l’exercice par travailleur d’un mandat publique ou d’une obligation
civique ou pour incarcération de celui-ci. Il en est de même en cas de résiliation du contrat
pour force majeure.
3. Durée du préavis
La durée du préavis n’est pas la même pour tous les travailleurs. Elle varie
selon la catégorie professionnelle de ceux-ci et selon que le préavis est donnés par
l’employeur ou par le travailleur. Elle varie aussi d’une entreprise à une autre. Elle est
longue pour le personnel de cadre car il est difficile pour les agents de cadre de se
reclasser. Le législateur a toutefois fixé un délai minimum de préavis en dessous duquel
on ne peut descendre. Lorsque le préavis est donné par l’employeur sa durée minimale
légale est fixée de la manière suivante :
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B. La démission
1. Notion et causes 75
La notion de démission ne se trouve pas dans le code du travail qui se limite à
énoncer à l’article 61 que tout contrat de travail peut être résilié à l’initiative soit de
l’employeur soit du travailleur. Elle est utilisée par la doctrine pour désigner la rupture du
contrat du travail par le salarié. Il s’agit de la manifestation unilatérale de la volonté du
travailleur de mettre fin au contrat du travail. Elle est généralement justifiée par des
raisons personnelles du travailleur. Un travailleur qui a trouvé un travail beaucoup plus
rémunérateur peut rompre le contrat primitif. La démission se fonde ici sur la liberté
individuelle du travailleur et le travailleur ne peut y renoncer. La démission peut être aussi
due à la faute de l’employeur. Que la démission soit justifiée par des raisons personnelles
ou par le comportement de l’employeur, le travailleur n’est pas tenu de donner le motif de
son départ. La dispense résulte de l’article 76 in fine du nouveau code du travail qui
oblige seul l’employeur à indiquer les motifs du licenciement. Il est toutefois bien indiqué
que le travailleur mentionne les motifs de la rupture du contrat lorsqu’elle est fondée sur
la faute lourde de l’employeur. Cela permettra au tribunal saisi par le travailleur d’une
action en D.I d’en apprécier le bien fondé. En tant que mode de terminaison du contrat, la
démission peut être assortie ou non du préavis.
a) Démission avec préavis
Le préavis est dû par le travailleur lorsqu’il rompt le contrat pour des raisons
personnelles. Sa durée est égale à la moitié du préavis de licenciement que donne
l’employeur. Cela ressort de l’article 64 du nouveau code du travail qui dispose que « la
durée du préavis de résiliation à donner par le travailleur est égale à la moitié de celui
qu’aurait dû remettre l’employeur s’il avait pris l’initiative de la résiliation. Elle ne peut
en aucun cas excéder cette limite ». L’irrespect du préavis expose le travailleur au
paiement d’une indemnité compensatoire et l’article 63 al 3 est en ce sens.
b) Démission sans préavis
La démission n’est pas assortie d’un préavis lorsqu’elle est occasionnée par la
faute lourde de l’employeur. L’article 72 al 1 du nouveau code du travail proclame que
« tout contrat peut être résilié immédiatement sans préavis pour faute lourde. Le
travailleur qui envisage de rompre le contrat du travail pour faute lourde de l’employeur
doit le faire dans le délai de 15 jours ouvrables à compter de la connaissance par lui de la
faute lourde de l’employeur. (Article 72 al 3 du nouveau code du travail). Si le travailleur
ne respecte pas ce délai, il ne pourra pas réclamer à l’employeur les D.I.
c) Démission provoquée
Il arrive de fois que l’employeur oblige le travailleur à démissionner ; Il s’agit
là de la démission provoquée autrement appelée fausse démission. Une telle démission
n’est rien d’autre qu’un licenciement dissimulé. De même la démission du travailleur sous
l’accès de la colère ou de l’émotion n’entraîne pas la rupture du contrat. L’employeur doit
reprendre le travailleur au service. A défaut, il commet un licenciement abusif. Baudain
PATERNOSTER fait observer que « en règle générale l’on doit s’abstenir d’accréditer
une démission donnée dans un mouvement d’énervement ou sans réflexion suffisante »
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2. Notification
La démission doit être notifiée à l’employeur par le travailleur démissionnaire 76
par écrit. Cette formalité est exigée par l’article 76 du nouveau code du travail. La
notification se fait par lettre recommandée à la poste ou par une lettre remise à
l’employeur avec accusé de réception. Si l’employeur refuse de recevoir la lettre, son
refus doit être constaté par un ou deux témoins lettrés. La notification de la démission
traduit manifestement l’intention du travailleur de mettre fin au contrat, surtout que l’on
sait que la démission ne se présume pas. La démission ne nécessite pas son acceptation
par l’employeur. Elle sort ses effets dès sa notification par le travailleur.
C. La force majeure
La force majeure entraîne la rupture du contrat du travail lorsqu’elle persiste
au delà de deux mois. Avant ce délai, elle a pour seul effet de suspendre le contrat. En
clair, la force majeure qu’elle soit temporaire ou définitive suspend d’abord le contrat de
travail. Elle n’acquiert la puissance destructrice du contrat qu’après deux mois de
suspension. L’employeur qui rompt le contrat du travail pour force majeure avant deux
mois commet une rupture abusive du contrat qui l’expose aux D.I. Il en est de même du
travailleur. La rupture du contrat du travail pour force majeure se fait sans préavis ni
indemnité compensatoire de préavis. Les difficultés économiques ne constituent pas en
elles-mêmes le cas de force majeure. Seules leurs causes peuvent l’être.
E. La retraite
C’est la cessation du contrat du travail en raison de l’âge avancé du travailleur.
1. Portée et limite de la retraite en raison de l’âge
Par application de l’article 38 du décret-loi organique de la sécurité sociale du 29/6/1961,
le droit à la retraite s’ouvre à l’âge de 65 ans pour les hommes et à 60 ans pour les
femmes (Avec la nouvelle loi (2016) consacrant le régime général, le droit à la pension
s’ouvre à l’âge de soixante ans pour tout travailleur, peu importe son sexe. Mais à
soixante-cinq ans d’âge, il y a mis en retraite d’office). Le fait pour le travailleur
d’atteindre l’âge de la retraite n’entraîne pas automatiquement la rupture du contrat du
travail. Celui-ci ne cesse que lorsque le travailleur exerce le droit à la retraite c'est-à-dire
décide d’arrêter de travailler en raison de son âge avancé, en raison de sa vieillesse. Aussi
longtemps qu’il ne l’exerce pas le contrat se poursuit. L’employeur ne peut aucunement le
mettre à la retraite. La mise à la retraite du travailleur par l’employeur s’analyse en
termes de licenciement abusif. Il n’y a pas en droit congolais la mise à la retraite, il n’y a
que le départ à la retraite qui est assorti d’un délai de prévenance. Le travailleur qui part à
la retraite ne démissionne pas, le départ à la retraite étant un mode autonome de rupture
du contrat du travail. De même, le travailleur qui n’a pas atteint l’âge de la retraite ne peut
pas envisager une retraite anticipée. Il a la faculté de démissionner. Est nulle la clause du
contrat ou de la convention collective qui prévoit la rupture de plein droit du contrat en
raison de l’âge du travailleur. Elle est connue en droit français sous le nom de clause
guillotine ou couperet car elle est susceptible de donner la mort au travailleur par sa mise
à la retraite brusque. Par contre est licite la cause contractuelle qui retarde le départ à la
retraite du travailleur en prévoyant un âge de retraite supérieur à 65 ans ou à 60 ans selon
le cas. Après avoir rappelé par la circulaire n°002/95 du 10 mai 1995 aux employeurs
l’interdiction légale de mettre prématurément ou contre leur gré les travailleurs âgés à la
retraite, le ministre du travail et de la prévoyance sociale admet que lorsque le travailleur
ayant atteint l’âge de la retraite est reconnu inapte médicalement à tenir l’emploi,
l’employeur peut s’opposer à ce qu’il continue à travailler. Cela veut-il dire qu’il sera
licencié pour inaptitude physique ou mise à la retraite par l’employeur ? Nous sommes
d’avis que le travailleur sera licencié pour inaptitude médicale, la mise à la retraite par
l’employeur n’étant pas organisée en droit congolais, contrairement au droit français.
Le licenciement fondé sur l’ancienneté du travailleur est illicite.
2. Retraite anticipée
F. Les décès
Si le décès de l’employeur n’entraîne pas la rupture du contrat du travail celui
du travailleur provoque inéluctablement la rupture du contrat pour la simple raison que le
contrat du travail est en ce qui concerne le travailleur conclu intuitu personae. Au reste,
cette rupture n’est pas assortie dans le chef de l’employeur de l’obligation de notification.
La plupart des conventions collectives prévoient le paiement aux héritiers d’une
indemnité de décès ainsi que l’engagement de la veuve ou de l’un des enfants du
travailleur décédé. Cet engagement ne présuppose pas la continuation de l’ancien contrat.
Il implique la conclusion d’un nouveau contrat.
Notez que la mort de l’employeur ne met fin au contrat que si elle entraîne la
cessation de l’activité pour laquelle le travailleur a été engagé ou lorsque le contrat a été
conclu en vue d’une collaboration personnelle.
2. Rupture anticipée
Le contrat de travail à durée déterminée peut être rompu avant le terme en cas
de faute lourde ou de force majeure. En cas de faut lourde, la procédure disciplinaire doit
être suivie lorsque l’initiative de la rupture émane de l’employeur. Le contrat de travail à
durée déterminé ne peut être rompu pour faute légère ni par l’employeur ni par le
travailleur. Il en résulte que la démission par le travailleur pour raison personnelle n’est
pas possible lorsque le contrat de travail est à durée déterminée.
3. Abus de droit
La rupture anticipée du contrat de travail à durée déterminée sans qu’il y ait
force majeure ou faute lourde expose son auteur au D.I au profit de la partie victime. Ceci
consiste en une indemnité égale au montant de la rémunération qui devait être payée
jusqu’à l’échéance du contrat et aux avantages dont le salarié aurait bénéficié pendant la
période restant à courir jusqu’au terme du contrat. Cela résulte de l’article 70 du nouveau
code du travail.
1. Le certificat de travailleur
L’employeur doit remettre à l’ancien travailleur un certificat de travail dans
les deux jours ouvrables qui suivent la cessation du contrat. Le certificat doit contenir
exclusivement la date du commencement et la date de la fin du travail. La nature de
l’emploi ou des emplois occupés par l’ancien travailleur ainsi que leur période. Il doit
contenir également le numéro d’immatriculation du travailleur à la CNSS. Cette
obligation a son siège dans l’article 79 du nouveau contrat de travail. Les motifs de la
rupture du contrat ne doivent aucunement être inscrits dans le certificat et l’ancien
travailleur est en droit d’exiger la suppression de toute mention non obligatoire qui
s’y trouverait. Il n’a toutefois pas le droit d’exiger l’inscription dans le certificat d’une
mention non obligatoire. Il revient à l’ancien salarié d’aller prendre le certificat de travail
chez son ancien employeur. Autrement dit le certificat de travail est quérable et non
portable. Lorsque l’ancien travailleur a quitté précipitamment le lieu de travail ou a été
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Chapitre deuxième
LE CONTRAT D’APPRENTISSAGE 81
A. Définition
L’article 7 g du nouveau code du travail définit le contrat d’apprentissage
comme « le contrat par lequel une personne physique ou morale, le maître d’apprentissage
s’oblige à donner ou à faire donner une formation professionnelle méthodique et complète
à une autre personne l’apprenti et par lequel ce dernier s’oblige en retour à se conformer
aux instructions qu’elle recevra et à exécuter les ouvrages qui lui seront confiés en vue de
son apprentissage ». Analysant l’apprentissage, l’article 2 c de l’ordonnance n° 71/055 du
25 mars 1970, l’appréhende comme toute formation professionnelle de base méthodique
et complète accompli essentiellement dans une entreprise publique ou privée et
s’adressant à des personnes autre que les travailleurs déjà en emploi … ».
B. Obligation de l’apprenti
• L’apprenti est tenu de se conformer aux instructions du maître ou de son
83
représentant.
• Fournir les travaux qui lui sont demandés
• Restituer en bon état les outils et biens que le maître lui a confiés, les
détériorations et usures normales dues à l’utilisation normale des ces outils et
biens ne lui sont pas imputables. Il en est de même de celles dues à la force
majeure.
• Ne pas nuire aux intérêts du maître, à la sécurité des compagnons et de lui-même.
• Garder le secret de fabrication du maître qu’il a connu dans le cadre de
l’apprentissage
• Subir les examens médicaux et le contrôle des connaissances
• Travailler pour le compte du maître pendant une période n’excédant pas 2 ans si
cela est prévu au contrat ; à défaut il devra lui payer une indemnité.
A. Causes de suspension
A l’instar du contrat du travail, le contrat d’apprentissage peut être suspendu
par l’incapacité de travail de l’apprenti due à une maladie ou à un accident. Lorsque
l’incapacité dure 6 mois, le maître d’apprentissage est fondé à rompre le contrat excepté le
cas d’incapacité due à une maladie professionnelle ou à un accident de travail.
84
Chapitre troisième
CONDITIONS DE TRAVAIL
et de déshabillage peut être assimilé au temps de travail dès lors que la tenue de travail est
rendue obligatoire par la loi, le règlement, le contrat ou la convention et que le port a lieu 85
dans l’entreprise. Les astreintes constituent-elles le temps de travail. Il s’agit du temps
pendant lequel le travailleur, tout en étant hors de son lieu de travail est de garde, de
consigne ou permanence pour intervenir à la demande de l’employeur. La question est
réglée non pas par la loi mais par la pratique qui considère l’astreinte comme n’étant pas
un temps effectif du travail excepté le temps d’intervention.
Toutefois, lorsqu’elle revêt un caractère permanent, l’astreinte devient un
temps de travail dès lors qu’elle implique une mise à disposition permanente du
travailleur qu’il y ait prestation ou non. L’astreinte ou le tiers temps est rémunérée par une
prime dénommée prime d’astreinte ou de consigne.
c) L’horaire
Par application de l’article 7 de l’arrêté ministériel n° 68/11 du 17 mai 1968,
l’employeur a l’obligation de confectionner l’horaire de travail déterminant la durée
quotidienne de travail. Pour le faire, il doit consulter la délégation syndicale et
communiquer l’horaire à l’inspecteur du travail compétent avant son application.
L’horaire indique les heures de commencement du travail et de fin de ce dernier et doit
être affiché sur le lieu de travail. L’horaire est généralement collectif c'est-à-dire uniforme
pour l’ensemble des travailleurs. Dans les pays européens, on recourt depuis 1970 de plus
en plus aux horaires individualisés c'est-à-dire libres, flexibles ou à la carte qui sont
considérés comme une dérogation à la règle de l’horaire collectif. Chaque travailleur
choisit l’heure de début et de fin du travail. Les travaux en équipes successives
chevauchantes ou alternantes s’organisent également par dérogation à l’horaire collectif
dans le but d’assurer le fonctionnement continu de l’entreprise. Il existe aussi les horaires
cycliques et les horaires à temps partiel.
d) Décompte des heures prestées
Le décompte de heures prestées par chaque travailleur peut se faire
manuellement ou par système automatique fiable ou infalsifiable tel que la pointeuse,
l’horodateur,...
e) Régime dérogatoire applicable à certains travailleurs
La durée légale du travail prévue par l’article 119 du nouveau code du travail
ne s’applique pas aux cadres dirigeants, aux agents organisant librement leur
travail, aux marins et aux travailleurs œuvrant à leurs domiciles. Ces derniers sont
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exclus du champ d’application de l’article 119 du nouveau code du travail par l’article 2
de l’arrêté ministériel n°68/11 du 17 mai 1968 qui est maintenu en vigueur. Par cadres 86
dirigeants on entend les travailleurs investis du pouvoir de prendre de manière
autonomes des décisions relatives à la marche de l’entreprise ou ceux qui sont dotés
des responsabilités leur conférant une liberté dans l’organisation de leur travail
excluant un contrôle quotidien. Il s’agit des cadres participant à la direction de
l’entreprise. Les cadres dirigeants ne se confondent pas avec les cadres supérieurs qui sont
soumis à la règlementation du temps de travail. Les cadres dirigeant peuvent prester plus
de 8 heures par jour. Cela est compensé par une rémunération importante qu’ils
perçoivent. Toutefois, l’amplitude de la journée de travail ne peut excéder 11 heures.
L’amplitude de la journée de travail est le nombre d’heures comprises entre le début et la
fin du travail en incluant le temps de repos.
2. Travaux urgents
Les travaux urgents pour prévenir les accidents éminents, sauver ou réparer le
matériel, les installations ou les bâtiments de l’établissement ou sauver les récoltes ou les
denrées périssables peuvent être effectués en dépassement de la durée légale du travail. Le
dépassement est autorisé sans limitation pendant un jour. Il est limité à deux heures
maximales le jour suivant. Le dépassement n’est pas subordonné à la délégation élue des
travailleurs. Toutefois, l’employeur est tenu d’informer celle-ci ainsi que l’inspecteur du
travail. Le dépassement donne lieu à la rémunération.
3. Surcroît extraordinaire de travail
En cas de surcroît extraordinaire de travail, la durée légale du travail peut être
dépassée dans les limites maximales de 12 heures par semaines et de 144 heures par an.
Ce dépassement est subordonné à l’autorisation de l’inspecteur du travail et à l’accord de
la délégation syndicale. Il donne lieu à la rémunération.
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B. DEPASSEMENT PERMANENT 87
1. Durée de travail inférieur à 8 heures
Lorsque la durée de travail est inférieure à 8 heures, l’employeur est en droit
de faire travailler les salariés au delà de 8 heures les autres jours de la semaine. Ce
dépassement ne peut aller au-delà d’une heure par jour et de 45 heures par semaine. Dans
cette occurrence, il n’y a pas de majoration de salaire.
2. Equipes successives
En cas de travail en équipe successive, la durée légale du travail peut être
excédée dans les limites de 10 heures par jour étant entendu que sur une période de 21
jours la moyenne des heures de travail ne peut dépasser 8 heures par jour et 45 par
semaine. Naturellement, il n’y a pas de majoration de salaire.
3. Maintien des travailleurs en cas de baisse normale de travail
saisonnière
L’employeur qui garde les travailleurs pendant les périodes de baisse
saisonnière de travail est autorisé à les faire travailler en dépassement de la durée légale
de travail. Le dépassement ne peut aller au-delà de 156 heures par an et la durée
journalière ne peut dépasser 2 heures. Pas de majoration de salaire en ce cas.
4. Travaux intermittents
Les travaux intermittents sont ceux qui, de par leur nature, son coupés de
période d’inaction pendant lesquelles les travailleurs n’ont pas à déployer ni activité
matérielle ni attention couteuse ou ne restent à leur poste que pour répondre à des appels
éventuels.
En ce cas, les travailleurs peuvent être maintenus dans l’entreprise en
dépassement de la durée légale du travail. Pour le personnel de gardiennage ou de
surveillance, la durée de présence autorisée est de 60 heures par semaine. La durée est de
72 heures par semaine pour les sentinelles et les veilleurs de nuit. Elle est de 54 heures par
semaine pour le personnel domestique. Ces heures sont rémunérées sur la base de 8
heures de travail effectif journalier.
5. Travaux préparatoires ou complémentaires
Les travaux préparatoires nécessaires pour éviter une disfonction de
l’établissement peuvent être réalisés en dépassement de la durée légale du travail. Ce
dépassement est d’une heure pour le personnel de maîtrise, le chef d’équipe ou le
travailleur coordonnant le travail de 2 équipes qui se succèdent, les ouvriers qui
conduisent des fourneaux, sécheries ou chaudières et les mécaniciens électriciens et les
chauffeurs affectés au service de la force motrice de l’éclairage ou du matériel de levage.
Le dépassement est d’une heure et demi pour les chauffeurs des appareils à vapeur et qui
doivent mettre les machines en marche avant l’arrivée des travailleurs et les arrêter après
le travail. L’employeur doit consulter la délégation syndicale pour ce dépassement.
6. Soins médicaux
Le travail dans les hôpitaux, cliniques et établissements de santé peut être
effectué au-delà de la durée journalière légale du travail par le personnel paramédical en
charge des soins médicaux en concurrence d’une heure. L’employeur n’a pas besoin de
l’accord de la délégation syndicale ou de l’inspecteur de travail
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7. Travaux continuels
Ce sont les travaux dont l’exécution ne peut, en raison de leur nature, être 88
interrompue. Pour ces travaux, la durée légale du travail peut être dépassée en
concurrence de 56 heures par semaine. Un repos compensateur de 24 heures par semaine
doit être accordé au travailleur. L’employeur doit requérir l’autorisation de l’inspecteur du
travail.
Les travaux préparatoires ou complémentaires, les soins médicaux et les
travaux continuels donnent en cas de dépassement lieu d’un sursalaire. Les heures
prestées pour les exécuter sont des heures supplémentaires.
§3. La rémunération des heures supplémentaires
Certains dépassements de la durée légale du travail donnent lieu à un sursalaire
et ce sursalaire vise à décourager les employeurs à faire travailler les salariés au-delà de la
durée légale du travail. Les taux du sursalaire sont fixés par l’article 21 de l’arrêté
ministériel n° 68/11 du 17 mai 1968 et c’est de la manière suivante : 30% pour chacune
des 6 premières heures excédent la durée légale hebdomadaire du travail. 60% pour
chacune des heures suivantes, 100% pour chacune des heures supplémentaires effectuées
le jour de repos hebdomadaire. La convention collective interprofessionnelle nationale
applique le taux de 30% au 2 premières heures excédent la durée légale hebdomadaire.
Les heures suivantes sont rémunérées au taux de 60 %.
§4. Sanctions pénales
L’irrespect de la durée légale du travail et des durées maximales fixées en cas
de dépassement du temps légal de travail est puni de 20000 FC.
de pont existe dans la plupart des pays européens. Il consiste pour le salarié à ne pas
travailler le jour qui est compris entre le jour férié et le dimanche. On dit qu’ils font le 91
pont.
Section 4 : LE CONGE ANNUEL
Pour permettre au travailleur de se reposer suffisamment, d’avoir une détente
complète, le législateur a institué et organisé le congé annuel au travers des articles 140 à
146 du nouveau code du travail et c’est en exécution de la convention de l’OIT n° 52 du
24 juin 1936 telle que modifiée et complétée par la convention n°136 de 1970.
pendant le congé ne compte pas comme jour de congé. Cette exclusion concerne
uniquement les travailleurs engagés en dehors du lieu de travail et qui se rende pendant le 92
congé au lieu d’engagement.
Par ailleurs, lorsque le travailleur en congé tombe malade, les jours de maladie
ne doivent pas être comptés comme jour de congé. L’exclusion des jours de maladie du
congé se justifie par le fait que les jours de congé sont assimilés aux jours de travail et que
la maladie qui entraîne une incapacité de travail provoque la suspension du contrat et
partant celle du congé. En cas de guérison, le travailleur prolongera le congé du nombre
de jour de maladie et devra en aviser l’employeur en justifiant la maladie. Lorsque le
travailleur tombe malade avant la date fixée pour le départ en congé, le congé est retardé
et ne sera pris qu’après la guérison si le contrat n’est pas rompu dans l’entreprise.
§3. Epoque du congé et report
Le congé se prend à une époque donnée et peut dans certains cas être reporté.
1. Epoque
La date de prise de congé par le travailleur doit être fixée de commun accord
par celui-ci et l’employeur en tenant compte des nécessités du fonctionnement de
l’entreprise. Cette exigence résulte de l’article 140 al 4 du nouveau code du travail qui
énonce que « la date du congé est fixée de commun accord sans toutefois que la prise
effective du congé puisse dépasser de 6 mois la date prévue pour son ouverture ». Le
travailleur ne peut pas décider unilatéralement de son départ en congé, ni si son droit est
né. Comme l’énonce l’article 140, le départ en congé ne peut pas être repoussé de plus de
6 mois. Les travailleurs peuvent prendre leur congé collectivement avec fermeture totale
de l’entreprise ou à tour de rôle c’est à dire par roulement. C’est cette dernière formule
qui est courante au Congo. Il n’existe pas en droit congolais la période légale au cours de
la quelle les congés doivent être pris. Ceux-ci doivent tout simplement être pris dans un
délai de 6 mois suivant l’année au cours de la quelle les prestations de travail donnant lieu
au congé ont été fournies.
2. Le report du congé
Le congé doit normalement être pris chaque année et en une fois et non de
façon fractionnée. Toutefois, il peut être reporté et ce report est limité et partiel. Il est
reconnu au travailleur le droit de fractionner le congé et de reporter la moitié du congé à
l’année prochaine. Cela résulte de l’article 5 de l’article 140 du nouveau code du travail
qui dispose que « Le travailleur ne peut éventuellement cumuler que la moitié des congés
acquis pendant une période de 2 ans » Comme nous l’avons dit, lorsque le travailleur
tombe malade avant la date du congé, ce dernier est reporté jusqu’à sa guérison. De même
en cas de grève survenant avant la date du congé, le congé est retardé.
§4. Allocations de congé
1. Montant
Le congé étant une dispense légale de prester dont bénéficie le travailleur, ce
dernier conserve durant cette période le droit à la rémunération qui prend l’appellation
d’allocation de congé. Ce droit a son fondement dans l’article 142 du nouveau code du
travail. L’allocation de congé est calculée en tenant compte de la rémunération du
travailleur à la date de l’ouverture du congé. Elle est calculée en tenant compte en plus du
salaire principal, les primes, les sursalaires, les commissions, les bénéfices payés au
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travailleur. Ceux-ci sont calculés sur la moyenne des avantages payés au travailleur au
cours de l’année à la quelle se rapporte le congé. Sont exclus de l’allocation de congé, les 93
indemnités payées au titre de remboursement des frais et les primes annuelles. Le
travailleur conserve également les avantages en nature. Toutefois leur contre-valeur peut
lui être payée s’il en manifeste le désir. Le logement en nature ne peut être converti en
numéraire. Le travailleur en congé perçoit les allocations familiales. Les conventions
collectives d’entreprise peuvent garantir au travailleur une allocation de congé
substantielle. Si la loi parle de l’allocation de congé, la convention collective
interprofessionnelle nationale du 30 septembre 1995 utilise à son article 32 le concept du
pécule de congé cher au droit belge. Même si on prend en compte la rémunération du
travailleur pour le calcul de l’allocation de congé l’augmentation de salaire intervenue
pendant la période de congé sera octroyée au travailleur. Le travailleur et sa famille ont
droit aux soins médicaux pendant le congé, lorsque le travailleur se fait soigner pendant le
congé dans des hôpitaux autres que ceux de l’employeur, il a droit à se faire rembourser
ces frais.
2. Paiement
L’allocation de congé doit être payée au travailleur avant qu’il ne prenne le
congé. Cette obligation est mise en charge de l’employeur par l’article 145 du nouveau
code du travail. La vente du congé est en marge de loi. A ce sujet l’article 144 al 2 du
nouveau code du travail dispose que « en dehors de ce cas est nulle et de nul effet toute
convention prévoyant l’octroi d’une indemnité compensatoire au lieu et place de congé ».
Le non paiement de l’allocation de congé et le paiement tardif de celui-ci sont punis d’une
amende de 20000 F par l’article 321 du nouveau code du travail
1. Temps de travail
Si la durée du travail effectif des femmes est la même que celle des hommes, 95
elle est néanmoins assortie d’une ou plusieurs interruption d’au moins une heure au titre
de repos si elle excède 4 heure de travail effectif par jour. De plus, le dépassement du
temps légal du travail est limité à une heure par jour avec comme conséquence que
l’amplitude du travail des femmes ne peut excéder 10 heures pas jour. Toutefois les
femmes domestiques peuvent prester 54 heures par semaine. Il s’agit là des heures par
jour. On les appelle pour cela les heures d’équivalence. Au reste la femme qui allaite son
enfant a droit à 2 repos d’une demi-heure par jour pour l’allaitement. Ces repos sont
rémunérés par l’employeur.
aux étalages extérieurs des magasins et boutiques après 20 heures; 9) dans les locaux
fermés du service électrique ». 96
L’interdiction de certains travaux aux femmes porte atteinte au principe de
l’égalité de traitement entre femme et homme.
1. Temps de travail
La durée de travail des enfants âgés de 16 à 17 ans est limitée à 4 heures par
jours. Tous les enfants ne doivent pas travailler la nuit ou le dimanche.
2. Travaux prohibés
L’article 32 de l’arrêté-ministériel n°68/13 du 17 mai 1968 définissant les
conditions de travail des femmes et des enfants dispose qu’il est interdit d’employer des
enfants âgés de moins de 18 ans aux travaux suivants : 1. contrôle, graissage, nettoyage
ou réparation des machines ou mécanismes en marche; 2. travaux nécessitant la présence
ou le passage dans un local où se trouvent des machines actionnées à la main ou par un
moteur animal ou mécanique, des moteurs, transmissions et mécanismes dont les parties
dangereuses ne sont point couvertes d’organes protecteurs appropriés; 3. conduite ou
manœuvre d’appareil de levage ou de manutention; 4. équarrissage et travail des abattoirs,
boyauderies et tanneries; 5. extraction des minerais, stériles, matériaux et débris dans les
mines, minières et carrières ainsi que dans les travaux de terrassements; 6. conduite de
moteurs, véhicules et engins mécaniques; 7. travail moteur au moyen de pédales, roues,
manivelles, leviers, manœuvres de juge et tables à secousses à la main ou au pied; 8.
usage et manipulation des scies circulaires ou à ruban ou à lames multiples, travail sur
cisaille ou lames tranchantes mécaniques ou sur meules; 9. fabrication, manipulation ou
transport de substances explosives ou inflammables; 10. travaux de fabrication ou de
réparation des accumulateurs électriques; 11. travaux de peinture industrielle comportant
l’usage de la céruse, du sulfate de plomb et de tous produits contenant ces pigments; 12.
dans les locaux fermés du service électrique; 13. et, généralement, tous travaux interdits,
en raison de leur caractère dangereux ou insalubre, par l’inspecteur du travail
géographiquement compétent.
Le code du travail (article 3) et la loi portant protection de l’enfant (article 53)
interdisent également ce qu’ils appellent les pires formes de travail des enfants. Il s’agit
de :
a) toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des
enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y
compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des
conflits armés;
b) l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution, de
production de matériel pornographique de spectacles pornographiques ou des danses
obscènes;
MULENDEVU MUKOKOBYA, R. ; DROIT DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE, NOTES DE COURS A L’INTENTION DES ETUDIANTS DE PREMIERE
LICENCE DROIT, Université Libre des Pays des Grands-Lacs, 2018-2019
4
Loi organique n°17 /02 du 8 février 2017 déterminant les principes fondamentaux relatifs à la mutuelle.
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LICENCE DROIT, Université Libre des Pays des Grands-Lacs, 2018-2019
5
‘’La mutuelle de santé peut organiser en son sein divers types de mutuelle suivant les centres d’intérêt des
populations cibles , notamment des mutuelles d’entreprises, des mutuelles professionnelles ou corporatives,
des mutuelles scolaires et étudiantes, des mutuelles de quartier ou de village, du secteur informel’’.
MULENDEVU MUKOKOBYA, R. ; DROIT DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE, NOTES DE COURS A L’INTENTION DES ETUDIANTS DE PREMIERE
LICENCE DROIT, Université Libre des Pays des Grands-Lacs, 2018-2019
Chapitre premier
101
LES SYNDICATS ET LA REPRESENTATION DES TRAVAILLEURS DANS
L’ENTREPRISE
§1. Historique
Le syndicalisme est le résultat d’une conquête ouvrière. Au 18e siècle, les
coalitions de toute nature étaient interdites par la loi dite loi Le chapelier de 1791. Toute
association était punie de la peine d’emprisonnement. Le 19ième siècle voit apparaître le
droit d’association et la disparition du degré de coalition. Le droit syndical ainsi né a été
consolidé par l’OIT par la convention n°7 de 1948.
Durant la période qui a précédé l’indépendance, les premiers syndicats créés
dans le Congo belge d’alors se basaient dès le départ sur le modèle pluraliste de la
puissance coloniale. La première organisation, l’Association des Fonctionnaires et Agents
de la colonie, AFAC, est apparue en 1920 dans le sillage de la lutte des travailleurs
(blancs) de l’industrie minière du Katanga pour obtenir de meilleures conditions de travail
et un statut égal à celui de leurs homologues en Europe. Par décret, l’appartenance à cette
organisation – et à celles qui ont suivi – était réservée exclusivement aux travailleurs
blancs. Très rapidement, cependant, les syndicalistes blancs ont commencé à associer les
travailleurs indigènes à leurs actions et, dès 1926, le législateur colonial a autorisé la
création d’«associations professionnelles de travailleurs indigènes».
Ce n’est pourtant que dans les années cinquante qu’a été légalisée la liberté
d’association des travailleurs noirs dans de vrais syndicats. En effet, Le droit de se
syndiquer n’a été reconnu au noir que par l’ordonnance législative Nº82/AIMO du 17
mars 1946, complétée par l’ordonnance Nº128/AIMO du 10 mai 1946.
Au milieu des années quarante, il existait 39 organisations syndicales, réparties
selon des lignes de fracture politiques et/ou régionales. Plusieurs de ces syndicats étaient
les précurseurs des centrales nationales actuellement en activité, même si leur nom a
changé. Une tentative pour créer une confédération nationale unitaire, la Confédération
Générale des Syndicats, a échoué en 1944, essentiellement en raison de pressions
politiques des pouvoirs de la métropole et au sein du Congo lui-même. La culture d’un
mouvement syndical divisé pour des raisons idéologiques et politiques avait développé de
solides racines et était là pour durer.
De 1961 à 1966, plusieurs regroupements de syndicats ont été créés afin de
consolider le mouvement, mais la réunification générale restait hors de portée. Ces actions
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a) Fondement
La liberté syndicale est consacrée en droit congolais par la constitution. Elle procède de la
liberté d’association qui est reconnue à tout un chacun. La loi fondamentale sur les
libertés publiques du 17 mai 1960 l’avait organisée. Il en avait été de même de la
constitution du 1er /8/1964 et de la constitution du 24/6/1967. Le D-L constitutionnel du
27/5/1997 n’était pas explicite à ce sujet. Il disposait à son article 2 que l’exercice des
droits et libertés individuelles et collectives est garant sous réserve du respect de la loi, de
l’ordre public et des bonnes mœurs. Bien que les droits et les libertés collectives n’aient
pas été énumérées, il n’en reste pas mois que la liberté syndicale fait partie des droits qui
sont généralement garantis par la constitution. La constitution du 18 février est explicite à
la matière. Elle dispose à son article 38 : la liberté syndicale est reconnue et garantie.
Tous les Congolais ont le droit de fonder des syndicats ou de s’y affilier librement dans
les conditions fixées par la loi. Le nouveau code du travail n’est pas en reste. Il confirme
la liberté syndicale lorsqu’il dispose à son article 233 que tout travailleur ou employeur
sans distinction d’aucune sorte a le droit de s’affilier à une organisation professionnelle de
son choix ou de s’en désaffilier à tout moment, tout membre d’une organisation
professionnelle peut s’en retirer nonobstant toute clause contraire de statut… ».
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b) Sens
La liberté syndicale est à la fois une liberté individuelle et collective. 103
1. Liberté individuelle
Toute personne a le droit de s’affilier ou non à un syndicat et de s’en
désaffilier à tout moment. Cette liberté est garantie en ce sens qu’il est interdit de
subordonner l’engagement d’un travailleur à son appartenance ou non à un syndicat ou de
le licencier pour son affiliation à un syndicat. (Article 233 et 234 du nouveau code du
travail).
2. Liberté collective
Les travailleurs ont le droit de créer un syndicat. L’article 230 du nouveau
code du travail, le proclame en énonçant que les travailleurs et les employeurs tel que
défini à l’article 7 du présent code ont le droit de se constituer en organisation ayant
exclusivement pour objet l’étude, la défense et le développement de leurs intérêts
professionnels ainsi que le progrès social, économique et moral de leurs membres ».
§4. L’électorat
L’électorat est composé de tous les travailleurs de l’établissement exerçant un 106
emploi continu durant au moins 1 mois avant l’élection. Les travailleurs exerçant les
fonctions de direction ne peuvent pas être électeurs.
Chapitre deuxième
109
LES CONVENTIONS COLLECTIVES
Le législateur admet la conclusion des conventions collectives auquel il
confère une prévalence leur imprimant une supériorité par rapport aux dispositions du
code du travail si les dispositions de la convention sont mieux avantageuses aux
travailleurs que celles du code.
§1. Définition
L’article 272 du nouveau code du travail définit la convention collective
comme « un accord écrit relatif aux conditions et aux relations de travail conclu
entre d’une part un ou plusieurs employeurs, une ou plusieurs organisations
professionnelles d’employeurs et d’autre part une ou plusieurs organisations
professionnelles des travailleurs ». Il ressort de cette définition que la convention
collective ne peut être conclue que par un employeur ou plusieurs employeurs avec un ou
plusieurs syndicats des travailleurs. Elle peut être aussi l’œuvre d’un ou plusieurs
syndicats d’employeurs et des syndicats des travailleurs. Toutes les conventions
collectives d’entreprise existantes ont été conclues par les employeurs pris
individuellement et les syndicats des travailleurs. Par contre la convention collective
interprofessionnelle nationale du 30 septembre 1995 a été conclue entre le syndicat
d’employeur (actuellement FEC) et le syndicat des travailleurs.
§2. Objet
La convention collective régule les conditions de travail, les relations entre
l’employeur et le travailleur et détermine les avantages sociaux des salariés. Elle fixe les
conditions d’embauchage et de licenciement des travailleurs, la durée de la période
d’essai, la durée du préavis, la durée de congé payé, les salaires applicables par catégorie
professionnelle, les primes d’ancienneté et d’assiduité, les modalités d’exécution des
heures supplémentaires et leur taux. La convention collective corrige l’inégalité entre les
employeurs et les travailleurs et instaure entre eux une collaboration.
§3. Types
La convention collective est conclue pour une durée déterminée ou
indéterminée. A défaut de fixation de la durée de la convention, celle-ci est réputée
indéterminée (article 276).
La convention à durée déterminée ne peut être dénoncée avant l'expiration de
son terme. A défaut de dispositions contraires, la convention collective à durée
déterminée qui arrive à l'expiration, est tacitement reconduite ; elle est, dès ce moment,
sauf dénonciation, réputée à durée indéterminée (article 277).
La convention collective à durée indéterminée ou réputée telle peut être
dénoncée entièrement ou partiellement par la volonté d'un des contractants moyennant
signification d'un préavis écrit. Les conditions et les formes de la dénonciation ainsi que
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§1. Les effets dans les rapports des parties contractantes et des
adhérents ultérieurs
6
R. Morel, Les conventions collectives de travail, Rev. Trim., D. civ, Paris, 1954, p. 432.
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B. Effet impératif
La convention collective s'impose dans son contenu aux parties au contrat
individuel. Elle régit les contrats de travail comme une loi le ferait. Elle impose des
obligations à l'employeur et crée des droits au profit du salarié, auquel il ne peut
renoncer. Ceci peut être gênant au cas de défaillance de l'entreprise: il n'est pas
possible au salarié de consentir à la perte d'un droit conventionnellement défini7, pour
éviter par exemple qu'il y ait des licenciements. Les exemples d'effet impératif sont
multiples: le salaire prévu par la convention collective s'impose, au moins comme un
minimum, en tant-que salaire du contrat individuel; le délai-congé de même.
Si la convention collective prévoit à coté des contrats, des avantages
extralégaux; congé payés supplémentaire en fonction de l'ancienneté, indemnité de
licenciement, l'employeur est tenu d'en faire profiter le salarié, qui tient de la convention
collective une créance directe contre lui. Evidemment cet effet impératif n'a de sens que
pour les clauses relatives aux conditions de travail et de salaire.
Si le contrat individuel de travail ne peut être moins favorable que la
convention collective, il peut être plus favorable conformément au caractère social du
7
A l'exclusion des c1aùses étrangères aux conditions de travail relatives à la conciliation, à la révision de la
convention collective
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droit du travail dont les diverses sources jouent successivement à sens unique au profit
du salarié, les clauses de la convention collective, de même que les dispositions 113
légales, ne constituent qu'un minimum auquel le contrat individuel peut déroger en
faveur du travailleur."8 L'ordre public social place le contrat individuel par rapport à la
convention collective, dans la même situation que la convention collective par rapport à
la loi. C'est ainsi que les salaires consentis lors de l'embauche seront souvent
nettement supérieurs aux minima prévus par la convention collective pour l'emploi
considéré.
La convention collective régissant les contrats de travail comme une loi le
ferait, un salarié cesse de pouvoir invoquer les droits prévus par la convention collective
dès que son contrat n'est plus soumis à cette convention.
Si, au contraire, la convention s'était incorporée au contrat individuel (par
l'effet du mécanisme de la représentation, les signataires représentant les employeurs
et les salariés concernés), le salarié pourrait continuer à s'en réclamer postérieurement
au moment où la convention a cessé de produire effet. Cette solution de l'incorporation
des clauses de la convention collective dans le contrat de travail est rejetée, du moins
lorsqu'il s'agit des clauses d'une convention collective encore en vigueur.
C. Effet automatique
Les clauses du contrat individuel contraires aux clauses de la convention
collective sont ipso jure remplacées par ces dernières. Ceci ne signifie point que les
clauses du contrat individuel soient nulles. Bien que le législateur ne l'ait pas
formellement dit, il est de tradition d'écarter ici la nullité stricto sens des clauses du
contrat individuel de travail contraires aux dispositions de la convention collective cette
nullité, pour méconnaissance des stipulations d'un autre contrat, serrait au demeurant
bien difficile à expliquer et à concilier avec la réalité des actes juridiques.
L'originalité du droit du travail réside ici dans la situation qu'il opère les
clauses non conformes du contrat individuel sont remplacées par les clauses
correspondantes de la convention collective lorsque le contrat ou de salaire a omis de
règlementer les conditions de travail ou de salaire, la convention collective se substitue
encore à elle.
§4.Les garanties d'exécution d'une convention collective
8
A. Brun, H. Galland, op., cit. p567
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Elle est intentée, en leur propre nom, par les personnes soumise à la
convention, contre les groupements ou toutes personnes qui violeraient à leurs égards 114
les obligations inscrites dans la convention.
Cette action individuelle appartient aux membres des syndicats signataires,
mais elle peut être exercée en leur nom par les syndicats.
Une action incidente en intervention
Sans avoir pris l'initiative de déclencher l'action, le syndicat peut intervenir au
nom des intérêts collectifs dans les actions intentées à l'occasion de la
méconnaissance des conventions collectives. L'action a un caractère semi-public, car le
syndicat ne se prévaut pas du préjudice subi par lui ou par l'un de ses membres, mais
défend la profession tout entière.
Les sanctions reprécises
Elles concernent les employeur qui auraient payé des salaires inférieurs soit
au minimum prévu par la convention collective, soit au S.M.I.G.
Le juge du tribunal du travail a le pouvoir - concurremment avec les officiers
de public juridiques de contrôler et de faire sanctionner l'application des conventions
collectives dans toutes les clauses et nom pas seulement dans celles concernant les
salaires. En outre, ils doivent veiller au respect des règles concernant la publicité.
9
P. Durand, Le dualisme de la convention collective de travail, P.U.F, Paris, 1959, p. 354.
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b. Ses effets
Ce n'est pas seulement lors de sa naissance que la convention collective est
en harmonie avec le concept contractuel, mais aussi dans ses effets. Il n'est pas niable
que la convention collective soit un acte créateur d'obligation. Ainsi, elle entraine une
obligation de garantie: les groupements d'employeurs et d'employés sont tenus de ne
rien faire qui soit de nature à compromettre l'exécution loyale.
D'autre part, la convention collective implique l'obligation de ne pas la
dénoncer avant une date déterminée. Enfin, les intéressés s'engagent souvent à
soumettre les différends collectifs à des procédures conventionnelles de conciliation et
d'arbitrage. Si ces diverses obligations étaient méconnues, une sanction prévue par la
loi civile jouerait; l'action en responsabilité contractuelle.
La portée dans le temps des effets de la convention collective diffère aussi
profondément des règles résultant d'un acte de la puissance public. Tandis que les
mesures sont par nature, permanentes, les dispositions contenues dans les conventions
collectives sont temporaires.
D'une part, il peut être mis fin aux conventions collective à durée indéterminée à tout
moment, à la seule condition de respecter le préavis.
D'autre part, les parties sont liées au maximum pour cinq ans dans les conventions
collectives à durée déterminée.
Il apparaît dès lors que la convention collective, contrairement à la thèse des
publicistes, est bien un contrat.
les institutions désignées par les partenaires sociaux pour régler les litiges liés à
l'interprétation des conventions collectives. Si la mission, reconnue par la convention 117
collective à la commission paritaire, est une mission arbitrale, son interprétation a valeur
d'avenant à la convention et s'impose tant aux parties qu'au juge judiciaire.
On relèvera qu'il s'agit d'une véritable délégation de pouvoir des partenaires sociaux à
la commission paritaire, alors pourtant qu'elle est une institution dénuée de toute
représentativité autre que d'emprunt.
• Le régime de sa preuve est également particulier. Il a été jugé que; s'il n'appartient
pas au juge de recherché s'il existe une convention collective applicable au contrat
de travail qui lui est soumis, il n'en va pas de même lorsqu'une partie invoque une
convention collective précise. Il incombe dans cette hypothèse au juge de se
procurer par tous moyens ce texte qui contient la règle de droit éventuellement
applicable au litige, au besoin en invitant les parties à lui en faire parvenir un
exemplaire.
De nombreuses thèses différentes, voire opposées, ont été exposées par les
auteurs ou retenues par les tribunaux concernant cette question. Certains sont d'avis
que le contrat individuel serait sans pertinence dans un milieu de travail où une
convention collective reçoit application ; d'autres soutiennent au contraire que rien ne
s'oppose à ce que l'employeur négocie sur une base individuelle avec ses employés,
pourvu que le contenu des contrats soit compatible avec les dispositions de la
convention collective, ou confère aux salariés des avantages supérieurs à ceux que
cette entente leur reconnaît.
Suivant la première, le contrat individuel de travail disparaît, à toutes fins
utiles, dans un contexte de rapports collectifs de travail.
Mais les tenants d'une autre thèse, celle qui prévaut en jurisprudence,
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endossent un point de vue différent. Selon eux, le contrat individuel de travail subsiste
lors de l'avènement de la convention collective, mais uniquement comme support 118
juridique de certains devoirs auxquels les salariés et leur employeur sont tenus les uns
envers l'autre.
Enfin, d'autres sont d'avis que l'existence d'une convention collective dans un
milieu de travail ne s'oppose pas à ce que l'employeur et les salariés conviennent, sur
une base individuelle, de conditions de travail qui diffèrent de celles qui sont prévues
dans cette entente.
12
P. Verge, Essai sur la spécificité du droit du travail, éd. Hachette, Paris 1998, p. 289.
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13
Vallée, Les statuts de travailleurs et la protection de leurs droits, éd. Dalloz, Paris 2000, p. 243.
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gouvernement.
Et malgré ce fait, le législateur a reconnu que les normes et règles qui s'y 120
trouvent n'ont généralement pas un caractère absolu, mais établissent· plutôt des
minima en matière de conditions de travail. En l'absence de clause apparaissant au
décret interdisant que l'on déroge aux dispositions qui s'y trouvent, l'employeur et ceux
qu'il emploie peuvent convenir de conditions de travail différentes, lesquelles seront
valides, pourvu qu'elles reconnaissent aux salariés « une rémunération [ ... ] plus élevée
ou des compensations ou avantages plus étendus que ceux fixés par le décret ».
Ils affirment que si de telles négociations étaient permises, le pouvoir de
représentation du syndicat et son autorité auprès des salariés en seraient affectés. Une
telle crainte est-elle fondée ? Même dans l'hypothèse où la liberté individuelle de
contracter serait reconnue dans un cadre de rapports collectifs de travail, on conçoit
difficilement que les employeurs puissent être enclins à en faire un usage général et
abusif, à leurs propres dépens.
mentionne : « Les tribunaux du travail connaissent des litiges individuels survenus entre
le travailleur et son employeur ou à l’occasion du contrat du travail, des conventions 122
collectives ou de la législation et de la réglementation du travail et de la prévoyance
sociale ». Il s’agit là de la compétence matérielle. C’est le tribunal du lieu du travail qui
est seul compétent pour connaître des litiges individuels du travail.
Toutefois, le tribunal du lieu d’engagement du travailleur ou du siège social de
l’entreprise peut connaître également des litiges individuels du travail lorsque le
travailleur se trouve dans son ressort suite à la force majeure ou par le fait de l’employeur.
Avant d’être soumis au tribunal, le litige individuel du travail doit être porté devant
l’inspecteur du travail du ressort pour une tentative de conciliation. L’article 298 du
nouveau code du travail dispose à ce sujet que « Le litiges individuels ne sont
recevables devant le tribunal du travail s’ils n’ont été préalablement soumis à la
procédure de conciliation à l’initiative de l’une des parties devant l’inspecteur de
travail du ressort ». L’article 25 de la loi n°016/2002 portant création, organisation et
fonctionnement des tribunaux du travail abonde dans le même sens.
L’inspecteur du travail organise les séances de conciliations. En cas de
conciliation, il dresse un procès de conciliations qui est revêtu de la formule exécutoire
par le président du tribunal du travail. Lorsque la conciliation échoue, il dresse un procès
verbal de non conciliation qui permet au travailleur de saisir le tribunal du travail
compétent. L’article 302 du nouveau contrat du travail est un ce sens lorsqu’il mentionne
que « en cas d’échec totale ou partielle de la tentative de conciliation prévue à l’article
300 le litige peut être soumis au tribunal du travail ».
Jusqu’à ce que les tribunaux du travail soient installés ce sont les juridictions
de droit commun qui demeurent compétentes pour connaître des litiges individuels du
travail. (Article 45 de la loi n° 016/2002)
- Soulignons que les actions judiciaires découlant du contrat du travail sont régies par des
dispositions particulières en matière de présomption. Leurs périodes de prescription sont
fixées par l’article 317 du nouveau code du travail. Les actions en paiement du salaire, des
indemnités de gratification se prescrivent par 1 an à compter de l’exigibilité de ceux-ci.
Les actions en paiement des frais de voyage et de transport se prescrivent par deux ans
après l’ouverture du droit au voyage, en cours d’exécution de contrat ou après la rupture
du contrat. Les autres actions au contrat se prescrivent par 3 ans à compter des faits qui
les fondent.
Les tribunaux ne peuvent pas soulever d’office l’exception de prescription. Seules les
parties peuvent le faire. La prescription en matière de travail a un caractère libératoire
absolu, elle n’est pas fondée sur la présomption de paiement. La présomption est
interrompue par la citation en justice, l’arrêté de compte intervenu entre l’employeur et le
travailleur et comportant le solde dû à ce dernier et non encore payé, la réclamation du
travailleur introduite auprès de l’employeur par lettre recommandée avec avis de
réception, la réclamation du travailleur introduite auprès de l’inspecteur du travail.
Lorsque l’inspecteur du travail dresse le PV de non conciliation, la prescription reprend
son cours après un délai de 12 mois courant à compter de la réception du pouvoir de non
conciliation.
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Chapitre premier
128
CONCEPTION DE LA SECURITE SOCIALE
1) La conception bismarckienne.
- une protection obligatoire pour les seuls salariés dont le salaire est
inférieur à un certain montant, donc pour ceux qui ne peuvent recourir à la prévoyance
individuelle ;
- une protection gérée par les employeurs et les salariés eux-mêmes. Dans
tous les pays qui ont adopté le modèle bismarckien, la protection s'est peu à peu
généralisée par l'extension à des catégories de population initialement non protégées
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(employés, étudiants, travailleurs indépendants...) et à des " risques " non pris en compte à
l'origine. 131
2) La conception beveridgienne
- l'uniformité des prestations en espèces, fondées plus sur les besoins que
sur les revenus ;
l’octroi de prestations aux familles avec enfants. Elle fait en effet sienne la définition de
l’Organisation internationale du Travail. 132
La loi Belge du 29/6/1981 établissant les principes généraux de la sécurité
sociale des travailleurs, considère celle-ci comme étant l’ensemble des prestations
sociales aux quelles ont droit les assurés sociaux et qui ont pour but de remplacer ou de
compléter le revenu professionnel du travailleur afin de la préservation des
conséquences de certains risques du travail, de certaines situations de famille et des
conditions de vie et des risques sociaux.
Il ressort de cette disposition que la sécurité sociale assure aux travailleurs le
revenu de remplacement en cas d’incapacité de travail et le revenu de complément.
La conception restrictive de la sécurité sociale la considère comme regroupant
l’ensemble des mesures visant la sécurité économique des citoyens. Dans l’optique de la
conception extensive, la sécurité sociale engloberait la sécurité d’existence c'est-à-dire
celle d’exercer une activité professionnelle ainsi que la protection contre la perte de
l’emploi. La déclaration universelle des droits de l’homme est en ce sens lorsqu’elle
énonce que « Toute personne en tant que membre de la société a droit à la sécurité
sociale. Elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et
culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité … ».
Malgré tout, c’est la conception restrictive qui est d’application. Bien plus,
dans les pays en développement, seuls les travailleurs salariés et leurs ayants droit
bénéficient de la protection sociale à l’exclusion du reste de la population. Il s’agit là de la
sécurité sociale commutative.
Ces définitions font en effet ressortir un certain nombre d’éléments qui
caractérisent la notion de sécurité sociale :
-La sécurité sociale est un ensemble de mesures prises soit par l’Etat ou ses subdivisions,
soit par des institutions publiques autonomes mais soumises à la surveillance de l’Etat, et
qui ont pour objet de garantir les membres d’une société contre certains risques sociaux
bien spécifiés et définis par l’Etat. La sécurité sociale se distingue donc des techniques de
garantie privée contre les mêmes risques notamment l’entraide familiale, l’épargne privée,
la mutualité, l’assurance sociale privée. Cependant en tant que technique moderne de
garantie des risques sociaux, la sécurité sociale utilise ces anciennes techniques, soit en
les intégrant dans sa conception, soit en les laissant jouer un rôle de protection
complémentaire.
-Les risques sociaux garantis par la sécurité sociale sont en général bien spécifiés dans les
textes et autres mesures normatives organisant celles-ci. La sécurité sociale n’a pas pour
objet de garantir les personnes concernées contre tous les risques de la vie.
Sur le plan mondial, l'Organisation Internationale du Travail, dans sa
Convention no 102 concernant la norme minimum de la sécurité sociale adoptée à
Genève le 28 juin 1952 a retenu neuf éventualités qui sont les suivantes: la maladie
(soins); la maladie (indemnités compensant la perte du revenu); le chômage; la vieillesse;
l'accident du travail et la maladie professionnelle; la maternité; l'invalidité; le décès; les
charges familiales.
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L'Etat qui désire ratifier la convention no 102 doit s'engager à organiser une
protection contre trois au moins de ces neuf éventualités. La division des systèmes de 133
sécurité sociale en différentes branches dont chacune couvre une éventualité, sinon un
groupe d'éventualités étroitement liées entre elles, s'explique par le processus historique
qui a présidé à leur développement.
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134
Chapitre deuxième
HISTOIRE DE LA SECURITE SOCIALE EN RDC
Chapitre troisième
LE REGIME GENERAL DE LA SECURITE SOCIALE EN RDC 136
La loi fixant les règles du régime général de la sécurité sociale définit régime
général de la sécurité sociale comme l’ensemble des dispositions légales et
réglementaires de la sécurité sociale concernant les travailleurs salariés et les retraités
du secteur privé, certains fonctionnaires, et d’une manière générale, toutes les personnes
non attachées à un régime spécial ou particulier, du fait de leur statut professionnel.
On examinera succinctement : le champ d’application du régime général de et
son organisation administrative et financière
sur proposition des ministres ayant dans leurs attributions respectives la sécurité sociale et
la santé, la liste des maladies professionnelles, avec, en regard, l’énumération des travaux, 140
procédés et professions comportant manipulation et emploi des agents nocifs ou
s’effectuant dans des conditions particulières exposant le travailleur de façon habituelle au
risque de contracter ces maladies, et ce, renchérit l’alinéa 3 dans un tableau qui doit être
périodiquement mis à jour en tenant compte de nouvelles techniques de production et des
progrès scientifiques.
L’ordonnance n°66-370 du 9 juin 1966 a donné une liste des maladies
professionnelles à l’usage de la sécurité sociale à donné une liste de 16 maladie, avec en
regard la liste des travaux, procédés et professions comportant la manipulation et l’emploi
d’agent nocif ou qui s’effectuent dans des conditions qui exposent le travailleur de
manière habituelle au risques de contracter ces maladies.
Il faut noter que si la ou les maladies (professionnelles) se déclarent après que
le travailleur a cessé d’être exposé au risque, celle(s)-ci est (sont prises) en charges par la
sécurité sociale, si elle (s) se déclare(nt) dans les délais indiqués dans cette liste des
maladies professionnelles. Dans ce cas, la date de la première constatation médicale est
assimilée à la date de l’accident ou de la maladie. Le certificat médical de la constatation
de l’affection doit, sous peine de forclusion, avoir été adressé à la CNSS dans le délai de
15 jours à compter de la date de la constatation médicale.
d. Les maladies d’origine professionnelle
Compte tenu des difficultés rencontrées dans l’application de la notion de
maladie professionnelle, le législateur de 2016 a introduit dans le régime des risques
professionnels la notion de maladie d’origine professionnelle. Ainsi, est-il présumé
comme d’origine professionnelle, en vertu de l’article 60 de la loi, ‘’toute maladie
caractérisée non désignée dans le tableau des maladies professionnelles, lorsqu’il est
établi qu’elle est essentiellement et directement causée par le travail habituel de la
victime et qu’elle entraîne son incapacité permanente ou son décès’’. Dans ce cas, il est
requis, avant toute prise en charge l’avis motivé d’un Comité de santé créé par les
ministres ayant dans leurs attributions respectives la sécurité sociale et la santé (article 60,
al.2), lequel comité est constitué du médecin de l’établissement public, du médecin
traitant de la victime et d’un expert désigné par le ministre ayant la santé dans ses
attributions (alinéa 3).
b) Les charges de famille
Parmi les branches couvertes par le régime général de la sécurité sociale on
trouve également celle consacrée aux prestations aux familles et qui comprend : les
allocations prénatales ; les allocations de maternité et les allocations familiales.
Le droit aux prestations aux familles est subordonné à la justification par
l’assuré d’une activité professionnelle exercée pendant une durée ministre de trois mois14
consécutifs chez un ou plusieurs employeurs (article 35), al.1.), laquelle justification est
14
Est considéré comme mois d’activité, le mois au cours duquel l’assuré a travaillé pendant au moins
quinze jours ou cent vingt heures (article 35, al.3)
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d. La vieillesse
143
L’assurance vieillesse est destinée à garantir aux personnes qui prennent leur
retraite, c'est-à-dire qui se retirent plus ou moins complètement du monde du travail
salarié, des moyens d’existence en rapport avec les cotisations qu’elles ont versées. Ces
personnes bénéficient alors d’une pension de retraite. Le droit à la pension de retraite
s’ouvre à l’âge de soixante ans en faveur de l’assuré qui a accompli au moins cent quatre-
vingt, soit 15 ans d’assurance, et qui a cessé toute activité salariée indique l’article 82 de
la loi.
e) Le décès
En cas de décès du titulaire d’une pension de vieillesse ou d’invalidité ou
d’une pension anticipée ou d’un assuré qui, à la date de son décès, remplissait les
conditions requises pour bénéficier d’une pension de vieillesse ou d’invalidité, ou de
l’assuré qui justifiait de cent quatre vingt mois d’assurance, les ayants droit bénéficient
d’une pension de survivant.
Les bénéficiaires de la pension de survivant sont : le conjoint à vie, à condition
que le mariage ait été inscrit à l’état civil, six mois au moins avant le décès ; sauf si un
enfant est né de l’union conjugale ou que la veuve se trouve en état de grossesse à la date
du décès de l’assuré ; les enfants tels que définis par le Code de la famille ; les ascendants
directs entretenus par l’assuré, à défaut du conjoint survivant et des enfants.
C. LES PRESTATIONS ET LES CONDITIONS D’OCTROI
I. La réparation des risques professionnels
a) La réparation
1° Les prestations en nature : les soins médicaux
En vertu de l’art 67 de la loi, les prestations en nature s’entendent des soins
médicaux. Ceux-ci comprennent : l’assistance médicale, chirurgicale et les soins dentaires
y compris les examens médicaux, radiographiques, les examens de laboratoire et les
analyses ; la fourniture des produits pharmaceutiques ; l’entretien dans un hôpital ou une
autre formation sanitaire y compris la nourriture habituelle fournie par l’établissement ; le
transport de la victime du lieu de l’accident à la formation sanitaire et à sa résidence et
vice-versa ; la fourniture, l’entretien et le renouvellement des appareils de prothèse et
d’orthopédie nécessités par les lésions résultant de l’accident et reconnus par le médecin
désigné ou agréé par l’établissement public comme indispensables ou de nature à
améliorer la réadaptation ou la rééducation professionnelle ; les lunettes, les soins
infirmiers et les visites à domicile ; la réadaptation fonctionnelle, le reclassement de la
victime dans les conditions déterminées par un arrêté du ministre ayant la sécurité sociale
dans ses attributions.
Les soins médicaux sont fournis par la CNSS ou par les établissement
médicaux choisis par lui parmi les formations publiques et privées agréées par les
autorités administratives régionales de la CNSS ; dans ce dernier car la CNSS assure le
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remboursement des frais sur la base d’un tarif forfaitaire établi par voie d’accord entre ces
établissements et la CNSS. 144
2° Les prestations en espèces
-Les indemnités journalières en cas d’incapacité temporaire (article 72).
Lorsque l’accident ou la maladie professionnelle a entraîné une incapacité
temporaire dûment constatée par une autorité médicale compétente, le travailleur a droit à
une indemnité journalière d’accident pour chaque jour d’incapacité, ouvrable ou non.
L’indemnité est payée par la CNSS pendant toute la période d’incapacité de
travail précédent la guérison, la consolidation de la lésion ou le décès du travailleur.
Pendant ce temps, en effet, l’employeur est tenu de verser à la victime les deux tiers de la
rémunération en espèce ainsi que la totalité des allocations familiales.
Pour le calculer de l’indemnité, trois éléments entrent en ligne de compte : le
montant de l’indemnité, la rémunération journalière du travailleur et la période de
référence.
Le montant de l’indemnité journalière est égal aux deux tiers de la
rémunération journalière moyenne de la victime. Ce montant est réduit de moitié pendant
la durée de l’hospitalisation si le travailleur n’a pas de charge de famille.
La rémunération journalière moyenne est déterminée à partir des
rémunérations soumises à cotisation perçue par la victime pendant la période de référence
qui est de 3 mois civils qui précèdent le mois au cours duquel l’accident est survenu.
Au cas où la victime n’a pas travaillé pendant toute la durée de trois mois ou
que le début du travail dans l’entreprise où l’accident est survenu remonte à moins de trois
mois, la rémunération journalière moyenne est celle qu’elle aurait reçue si elle avait
travaillé dans les mêmes conditions pendant la période de référence de trois mois.
L’indemnité journalière est réglée aux mêmes intervalles réguliers que le
salaire. Toutefois, ces intervalles ne peuvent être inférieurs à une semaine ni supérieurs à
un mois.
On précède donc comme suit :
- On divise par quatre-vingt-dix le total des rémunérations soumises à cotisation perçues
par l’intéressé au cours des trois mois civils précédant celui au cours duquel l’accident est
survenu. On obtient la rémunération journalière moyenne.
-Puis on multiplie le montant obtenu par deux tiers pour avoir l’indemnité journalière.
L’indemnité est due, sans distinction entre jours ouvrables et fériés, pendant
toute la période d’incapacité temporaire de travail, jusqu’à la guérison complète ou à
défaut de guérison, jusqu’au décès de la victime.
L’indemnité journalière est payée aux mêmes intervalles réguliers que le
salaire qui ne peuvent être inférieur à une semaine ni supérieur à 1 mois. La victime peut
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être déchue temporairement de son droit au cas où elle ne respecte pas les dispositions
règlementaires de l’assurance ou les prescriptions médicales pour son traitement. 145
- La rente ou l’allocation d’incapacité permanente (article 73)
1° La rente
En cas d’incapacité permanente et totale : le travailleur a droit à une rente
d’incapacité égale à 85% de la rémunération mensuelle moyenne de la victime.
En cas d’incapacité permanente et partielle : le montant de la rente est, selon le
degré d’incapacité, proportionnel à celui de la rente à laquelle la victime aurait eu droit en
cas d’incapacité permanente totale. Ce taux d’incapacité permanente est déterminé
d’après la nature de l’infirmité, l’état général l’âge, les facultés physiques et mentales
ainsi que d’après les aptitudes et les qualifications professionnelles de la victime sur la
base d’un barème indicatif d’invalidité établi par arrêté interministériel des ministres
ayant respectivement la sécurité sociale et la santé dans leurs attributions Ce taux
s’exprime en pourcentage.
Il faut noter que la rémunération mensuelle moyenne servant de base au calcul
de la rente est égale à trente fois la rémunération moyenne journalière. Mais pour les
élèves et les étudiants des établissements d’enseignement technique professionnel et
artisanal, cette rémunération est au moins égale au SMIG.
2° L’allocation d’incapacité
Lorsque la victime n’est attente que d’une incapacité permanente partielle dont
le degré est inférieur à 15%, il a droit à une allocation d’incapacité versée en une seule
fois. Le montant de l’allocation est égal à 3 fois le montant annuel de la rente
correspondant au degré d’incapacité de la victime.
3°L’allocation des frais funéraires (article 77)
Lorsque l’accident du travail entraîne le décès de la victime, une allocation
des frais funéraires est versée à la personne qui a pris en charge les frais d’inhumation,
dans la limite des frais exposés et sur production des pièces justificatives. Le montant de
cette allocation ne peut dépasser quatre-vingt-dix fois la rémunération journalière
minimum légale allouée au travailleur manœuvre.
4°Les rentes de survivants (article 76)
Lorsque l’accident du travail est suivi du décès de la victime, les survivants.
5°Frais de réadaptation fonctionnelle ou de reclassement e la victime
b) La procédure de préparation
1°) Les formalités
L’ouverture du droit aux prestations est subordonnée à l’accomplissement de
certaines formalités, à accomplir par la victime, l’employeur et la CNSS.
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Si à la date de son décès, l’assuré comptait entre douze mois et moins de cent
quatre-vingts mois d’assurance, les survivants bénéficient d’une allocation de survivant 150
payable en une seule fois (article 102).
SECTION 2. L’ACTION SANITAIRE ET SOCIALE
A. NOTION
La loi fixant le régime général de la sécurité sociale dit ce qu’il faut entendre
par action sanitaire et sociale. Il s’agit aux termes de l’article 7, 1, de toute action ou
initiative publique ou privée prise en vue de la prévention générale, de prévention des
dommages particuliers au moyen d’une aide financière ou matérielle, de fourniture
d’équipement de protection, des soins médicaux, d’information, de documentation sur la
sécurité sociale.
L’action sociale consiste en fait en l’amélioration de l’état sanitaire et social
des assurés et de leurs ayants droit.
B. CONTENU
Les prestations au titre de cette action sanitaire et sociale comprennent,
comme le prévoit l’article 123 alinéa 2 de la loi,
1. Toute action de prévention générale, de prévention des accidents du travail et des
maladies professionnelles et de réadaptation des invalides, en particulier par la
collecte, l’exploitation des statistiques et des résultats des recherches portant sur
les risques professionnels ainsi que par les campagnes pour le développement des
mesures de prévention et de réadaptation ;
2. La création des centres d’action sanitaire et sociale en vue notamment de la
protection maternelle et infantile, de la lutte contre les endémies, de la diffusion de
l’hygiène et du service des soins médicaux ;
3. L’aide financière ou la participation à des institutions publiques ou privées
agissant dans le domaine sanitaire et dont l’activité présente un intérêt pour les
assurés et les bénéficiaires des prestations de sécurité sociale ;
4. L’appui aux services ou institutions chargés de l’enseignement, de l’information et
de la documentation sur la sécurité sociale ;
5. L’aide à la construction et à l’amélioration de l’habitant, s’il échet, en faveur des
familles des assurés.
Le ministre ayant la sécurité sociale dans ses attributions doit autoriser toute
autre prestation au titre de l’action sanitaire et sociale, sur proposition du Conseil
d’administration de la CNSS.
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Arrêté Ministériel n°146/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 10 novembre 2018 fixant les modalités
d’affiliation des employeurs, d’immatriculation des travailleurs, de perception des cotisations, de
liquidation et du service des prestations ainsi que les obligations qui incombent aux employeurs et aux
travailleurs.
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Comme déjà dit, la sécurité sociale des travailleurs du secteur privé est confiée
à un établissement public à caractère technique et social. Cet organisme s’appelle
actuellement Caisse Nationale de Sécurité Sociale mis en place par le décret n°18/027 du
14 juillet 2018 portant création, organisation et fonctionnement d’un établissement public
dénommé caisse nationale de sécurité sociale. Les structures organiques de la CNSS sont
le Conseil d’administration, la Direction générale et le Collège des commissaires aux
comptes (article 9 du décret).
Le Conseil d’administration est l’organe de conception, d’orientation, de
contrôle et de décision de la Caisse. Il dispose des pouvoirs ci- après en vertu de l’article
10 du décret :
1° définir la politique générale et déterminer le programme de la CNSS ;
2° arrêter le budget et approuver les états financiers de fin d’exercice 3° fixer par une
décision le cadre et le statut du personnel de la caisse sur proposition de la direction
générale et le soumettre pour approbation au ministre ayant la sécurité sociale dans ses
attributions.
Le conseil d’administration est composé de manière tripartite et paritaire par
les partenaires sociaux que sont l’Etat, les employeurs et les travailleurs. Il s’agit de deux
représentants de l’Etat, dont l’un sera choisi Directeur Général par consensus des
partenaires et nommé par Ordonnance du Président de la République, un représentant des
organisations professionnelles des employeurs et un représentant des organisations
professionnelles des employés (article 11).
La Direction générale est l’organe de gestion de la CNSS. Elle est chargée de :
1° Appliquer les décisions du Conseil d’administration ;
2° Assurer la gestion courante de la CNSS ;
3° exécuter le budget et élaborer les états financiers ;
4° diriger l’ensemble des services ;
5° représenter la CNSS vis-à-vis des tiers et partant, avoir tous pouvoirs nécessaires pour
assurer la bonne marche de l’établissement et pour agir en toute circonstance en son nom
(article 16 du décret).
Le Collège des commissaires aux comptes est chargé du contrôle des
opérations financières de la CNSS. Les commissaires aux comptes ont, en collège ou
individuellement, un droit illimité de surveillance et de contrôle sur toutes les opérations
de la CNSS. Ils ont mandat de vérifier les livres, la caisse, le portefeuille et les valeurs de
la CNSS, de contrôler la régularité et la sincérité des inventaires et des états financiers
ainsi que l’exactitude des informations données sur le compte de la CNSS dans le rapport
du Conseil d’administration.
Ils peuvent prendre connaissance, sans les déplacer, des livres, de la
correspondance, des procès-verbaux et généralement, de toutes les écritures de la CNSS.
Ils rédigent, à cet égard, un rapport annuel à l’attention du Ministre de tutelle.
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b. Gestion du risque.
Chacune des branches du régime de sécurité sociale fait l’objet d’une gestion
financière distincte (art. 12 de la loi fixant le régime général de la sécurité sociale). Au
sein de cette gestion, des comptabilités distinctes peuvent être tenues sur décision du
Conseil d’administration. Le Ministre de tutelle détermine, sur proposition du Conseil
d’administration, la part des frais administratifs à imputer à chacune des branches
Les taux de cotisation sont fixés en pourcentages des rémunérations soumises
à cotisation, de manière que les recettes totales de chaque branche permettent à la fois de
couvrir l’ensemble des dépenses de prestations de cette branche et la partie des frais
d’administration qui s’y rapporte et de disposer du montant nécessaire à la constitution
d’une réserve de sécurité et éventuellement d’un fonds de roulement (Article 15 de la loi
fixant le régime de la sécurité sociale, alinéa 2).
La compétence de fixer ces taux est reconnue au premier ministre et ce, en
vertu de l’article 15 qui prévoit à son alinéa premier qu’un décret du Premier ministre
délibéré en Conseil des ministres, sur proposition du ministre ayant la sécurité sociale
dans ses attributions et après avis du Conseils national du travail et de la sécurité sociale,
fixe les taux des cotisations dues à l’établissement public.
Un décret pris en exécution de cette disposition est intervenu en date du 24
novembre 2018. Il s’agit du Décret n°18/041 du 24 novembre 2018 fixant le taux de
cotisations dues à la caisse nationale de sécurité sociale, en sigle CNSS. Les taux y sont
fixés de la manière suivante:
1) 10 % pour la branche des pensions dont la répartition est de 5% à charge de
l’employeur, et 5% à charge du travailleur.
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L’analyse actuarielle est un mode d’évaluation à court, moyen et long terme de la rentabilité des produits
d’assurance (article 7 point 5 de la loi portant régime de sécurité sociale.
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cotisations, de liquidation et du service des prestations ainsi que les obligations qui
incombent aux employeurs et aux travailleurs). 157
Pour ce qui est de la date : les cotisations sont dues pour chaque mois au cours
duquel se situe une période de services effectifs, de congé rémunéré ou toute autre période
pendant laquelle l’employeur est tenu au paiement de tout ou partie de la rémunération ;
Les cotisations sont versées par l’employeur à la CNSS dans le mois civil qui suit la
période à laquelle l’employeur est tenu au paiement de tout ou partie de la rémunération.
Les cotisations sont versées par l’employeur à la CNSS dans le mois civil qui suit la
période à laquelle elles se rapportent. Les cotisations dues à la CNSS doivent être payées
dans les 15 jours qui suivent le mois civil auquel elles se rapportent. L’article 31 alinéa 1
de l’Arrêté Ministériel Arrêté Ministériel n°146/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 10
novembre 2018 fixant les modalités d’affiliation des employeurs, d’immatriculation des
travailleurs, de perception des cotisations, de liquidation et du service des prestations ainsi
que les obligations qui incombent aux employeurs et aux travailleurs dispose: « quel que
soit le nombre de salariés occupés dans l’entreprise, tout employeur doit créditer le
compte de la Caisse des cotisations dues, dans les 15 jours suivant le mois civil auquel
elles rapportent ».
Il faut noter que le non versement des cotisations dans le délai imparti oblige
l’employeur de régulariser sa situation dans les cinq jours qui suivent le délai limite de
versement des cotisations (article 31, alinéa 2 de l’AM n°146 du 10 novembre 2018).
L’alinéa 3 du même article indique que le fait pour l’employeur de ne pas payer les
cotisations dans le délai requis entraîne une pénalité.
Le titre authentique permet les saisies prévues par les articles 153 et
suivants de l’acte uniforme de l’OHADA portant organisation des procédures simplifiées
de recouvrement et des voies d’exécution. ».
C’est aussi en substance ce que dit la loi portant régime général de la
sécurité sociale qui dispose à son article 24 : « Le relevé de toutes les sommes dues à
l’établissement public prévu à l’article 22 de la présente loi, dûment approuvé par le
ministre ayant la sécurité sociale dans ses attributions, vaut titre authentique permettant
les saisies prévues par la législation en vigueur en matière de recouvrement et des voies
d’exécution ».
L’article 153 de l’acte uniforme de l’OHADA portant organisations des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution dispose en effet: « Tout
créancier muni d’un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible, peut, pour
en obtenir le paiement, saisir entre les mains d’un tiers les créances de son débiteur
portant sur une somme d’argent, sous réserve des dispositions particulières à la saisies des
rémunérations ».
La répétition des cotisations indûment payées. Les employeurs qui ont payé
des cotisations déterminées d’office peuvent demander le remboursement des sommes
indûment payées s’ils produisent des déclarations qui montrent, à la satisfaction de la
CNSS, le montant exact des cotisations réellement dues.