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Par :
- A
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- H
- I
- J
(Diplômés d’Etat)
2022
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(Diplômés d’Etat)
2022
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EPIGRAPHE
« Par le mariage la femme devient libre ; par lui, l’homme perd sa liberté »
(Emmanuel KANT)
4
DEDICACE
REMERCIEMENTS
A monsieur le professeur Eddy MWANZO pour avoir mis à notre disposition un support très
important qui nous servira, à coup sûr, durant tout notre cursus et bien au-delà, nous
exprimons notre respectueuse reconnaissance.
Aux autorités de l’Université libre de Kinshasa pour la qualité des enseignants mis à notre
disposition afin de bénéficier d’une formation solide en tant que futurs juristes, nous disons un
grand merci.
A tous les camarades qui ont contribué à la rédaction de ce travail, enfin, qu’ils trouvent par
ces mots toute notre reconnaissance.
6
Ed. : Edition
IBID. : Ibidem
ID. : Idem
P. : Page
INTRODUCTION
A. Problématique du sujet
1
Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la n°11/002 du 20 janvier 2011portant révision de
certains articles de la constitution de République Démocratique du Congo, Article 43, in JORDC, Kinshasa,
Numéro Spécial du 5 février 2011.
2
Loi n° 09/001 du 10 Janvier 2009 portant protection de l’enfant, in JORDC, Numéro spécial du 25 Mai 2009.
8
Telles sont donc nos préoccupations majeures auxquelles nous allons tenter de répondre
provisoirement dans nos hypothèses.
B. Intérêt du sujet
1) Intérêt pratique
Sur le plan pratique, nous avons fait le choix de ce sujet qui traite du
mariage forcé dans le souci d’amener la population congolaise à intérioriser l’idée que le
mariage forcé est prohibé et puni par la loi. Mais aussi, inviter les autorités judiciaires de
prendre en compte aussi bien l’infraction de mariage forcé au même pied d’égalité que les
autres infractions de violences sexuelles par devant elles dénoncées et de la réprimer
conformément aux prescrits de l’article 174 f du code pénal congolais livre II tel que modifié
et complété par la loi n°06/018 du 20 juillet 2006 et de l’article 189 de la loi n°09/001 du 10
janvier 2009 portant protection de l’enfant.
2) Intérêt théorique
C. Hypothèse de travail
Pour être crédible, l’hypothèse doit s’appuyer sur des faits réels et être
vérifiable […] Il s’agit d’une ou de plusieurs phrases déclaratives.4
Ainsi, nous posons qu’en dépité du fait que le législateur congolais ait prévu
dans son arsenal juridique l’incrimination de mariage forcé et que cet état de chose fait l’objet
d’une interdiction formelle au niveau international et ce, conformément aux instruments
juridiques internationaux dont la déclaration universelle des droits de l’homme, la charte
africaine des droits et du bien-être de l’enfant, le protocole de Maputo sur les droits de la
femme, le droit international humanitaire ; nous pensons que l’infraction de mariage forcé
continue à se commettre en République Démocratique du Congo en général, et dans les
milieux ruraux en particulier, parce que la législation en la matière est complètement
méconnue de la population. Aussi, nous estimons que les autorités judiciaires sont animées
d’une grande léthargie ou négligence par rapport à l’application des textes légaux incriminant
l’infraction de mariage forcé.
3
https://www.scribbr.fr
4
https://guidemethodologie.cstjean.qc.ca
9
D. Délimitation du sujet
E. Méthodologie de travail
1) la méthode exégétique
2) La méthode historique
ressortir les faits ayant été à la base de l’émergence de l’infraction de mariage forcé dans le
temps et à ses effets dans l’espace.
3) La méthode sociologique
F. Techniques
La technique est définie comme étant l'ensemble des moyens et procédés qui
permettent au chercheur de rassembler des données et des informations sur son sujet de
recherche.
2) La technique documentaire
Elle consiste en un parcours soigneux des documents soit sous seing privé
ou authentiques. Elle nous permettra donc de consulter des ouvrages, des notes des cours, des
articles et revues, y compris les différents travaux scientifiques ayant trait à notre sujet
d’étude.
3) La technique d’observation
9
Hiroko NORIMATSU et Pascal CAZENAVE-TAPIE, Techniques d’observation en Sciences humaines et sociales,
Toulouse, Université Toulouse Jean Jaurès, 2017, p.1
10
IBID.
12
§1 Le Mariage
Selon Larousse, le mariage est « un acte solennel par lequel un homme et
une femme (ou, dans certains pays, deux personnes de même sexe) établissent entre eux une
union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par le Code civil (mariage
civil) ou par les lois religieuses (mariage religieux) ; union ainsi établie. »11
Il faut noter que la définition du mariage est donnée par l’article 330 du
code de la famille qui dispose : « le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un
homme et une femme, qui ne se sont engagés, ni l’un ni l’autre, dans les liens d’un précédent
mariage enregistré, établissent entre eux une union légale et durable dont les conditions de
formation, les effets et la dissolution sont déterminés par la loi. » Et l’article 332 du même
texte de loi attire l’attention sur ce qui suit : « Sauf disposition contraire, les règles de la
présente loi sont impératives et d’ordre public. Aucune convention conclue en considération
d’une union distincte du mariage tel que défini à l’article 330 ne peut produire les effets du
mariage ».13
Aussi, par rapport à la définition donnée par Larousse, l’article 333 alinéa 1
du Code de la famille précise : « L’union qui n’a été conclue que selon les prescriptions d’une
confession religieuse ne peut produire aucun effet du mariage tel que défini à l’article 330 de
la présente loi. »
11
In Dictionnaire petit LAROUSSE, éd. Larousse, Québec, 2009, s.v Mariage
12
F.M. DETHIER, Notes sur les institutions et coutumes judiciaires Nkundu-Mongo, BJI, 1945, p.179
13
Loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1ier aout 1987 portant code de la
famille
13
14
P. AKELE ADAU, Notes de cours de Droit pénal spécial, Troisième année de Graduat, Université de Kinshasa,
Faculté de Droit, 2003-2004, p.104, inédit.
15
CIZUNGU MUGARUKA B., Les Infractions de A à Z, coll. Connaissance et chemin de la justice, éd. Laurent
NYANGAZI, Kinshasa, 2011, p.383.
14
En ce qui nous concerne, nous allons nous attarder sur cette dernière
condition. Le mariage est un contrat qui requiert pour sa validité le consentement personnel
des futurs époux. En effet, la volonté de se prendre pour mari et femme est l’élément majeur
de la formation du mariage et ne doit pas être prise avec beaucoup de négligences ou de
légèretés. Cette volonté n’est requise en principe que par les deux futurs partenaires et c’est
sans intervention d’aucune autre personne étrangère. A cet effet, l’article 351 du code de la
famille dispose que chacun des époux doit personnellement consentir au mariage. C’est
pourquoi, le législateur ne se contente donc pas seulement de ce que le consentement existe
mais exige que ce consentement soit manifesté par les futurs époux eux-mêmes. Ainsi résulte
le principe selon lequel il n’y a pas mariage sans consentement des parties : celui-ci fait
allusion à l’accord de volonté exprimé par les deux futurs partenaires avant la conclusion du
mariage.
Par ailleurs, un consentement n’est valable que s’il est donné sans vice. Pour
le professeur Eddy MWANZO idin’AMINYE, « étant donné le rôle de la volonté dans la
formation du mariage, la nécessité d’un consentement libre et sain, on pourrait être tenté
16
J.-P. KIFWABALA TEKILAZAYA, Droit civil congolais : les personnes, les incapacités et la famille, PUL,
Lubumbashi, 2008, p.208
17
LEVI STRAUSS, Les structures élémentaires de la parenté, Plan, 1982, p.76
15
Selon cette disposition donc, la contrainte qui est punie par le législateur,
ici, est celle exercée par tout individu autre que le père, mère ou le tuteur. Mais, quant à celle
exercée par les parents, le tuteur ou toute autre personne exerçant en droit l’autorité sur la
victime d’un mariage forcé, elle ne sera guère sanctionnée comme repris ci-haut, sinon
examinée par le conseil de famille et, le cas échéant, en cas de désaccord, par le tribunal de
paix du ressort.
Mais cette disposition est, fort heureusement, renforcée par l’article 174f du
Code pénal congolais qui dispose : « Sans préjudice de l’article 336 du Code de la famille,
sera punie d’une peine de un à douze ans de servitude pénale et d’une amende ne pouvant être
inférieur à cent mille francs congolais constants, toute personne qui, exerçant l’autorité
parentale ou tutélaire sur une personne mineure ou majeure , l’aura donnée en mariage, ou en
vue de celui-ci, ou l’aura contrainte de se marier. »19
Il est donc bien clair que le droit positif congolais érige le mariage forcé en
infraction et prévoit les peines correspondantes.
18
E. MWANZO idin’AMINYE, Cours de Droit civil : Personnes, Famille et Incapacités, 8ème édition, 2016, p.104
19
Loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal
congolais
16
Rappelons d’emblée que dans notre hypothèse de travail, nous avons posé
que même si le mariage forcé est érigé en infraction en droit congolais, dans la pratique le
texte de loi en la matière n’est pas mis en application en ce sens que les poursuites judiciaires
ne sont quasiment pas exercées contre les auteurs de cette incrimination. Ceci souligne la
faiblesse persistante de l’appareil judiciaire congolais et son échec accru dans la répression
des infractions relatives aux violences sexuelles, surtout de celle de mariage forcé, plus
particulièrement dans les milieux ruraux.
- La pauvreté ;
- L’analphabétisme ;
- La dévalorisation des filles et leur limitation aux rôles domestiques et reproductifs ;
- Les situations d’urgence ou bien les conflits armés ;
- Les us et coutumes ou certaines pratiques traditionnelles ;
- Les croyances superstitieuses ou religieuses de certains parents.
§1. La pauvreté
§2. L’analphabétisme
§3. La dévalorisation des filles et leur limitation aux rôles domestiques et reproductifs
autre cause de mariage forcé. En effet, certaines filles manquent d’ambitions concrètes ou
lointaines ou encore celles de poursuivre avec les études au-delà du mariage. Les idées de ces
filles se limitent uniquement ou malheureusement à la vie en couple dans laquelle elles
préfèrent se lancer même sans atteindre l’âge légal requis pour se marier.
Les situations d’urgence ou bien les conflits armés et la violence basée sur
le genre et la peur d’une telle violence peuvent aussi être pris comme cause de mariage forcé.
De fait, pendant les crises humanitaires ou pendant les conflits armés (guerre), les taux des
mariages forcés tendent à augmenter dans les milieux où se trouvent les dites crises, les
parents pouvant considérer le mariage, même ne respectant pas les conditions de formation
prescrites par la loi en la matière (le code de la famille et les autres textes complémentaires),
comme le meilleur choix ou la solution drastique pour protéger les filles contre la violence
basée sur le genre ou contre les violences faites aux femmes.22
Comme démontré plus haut, les mariages forcés sont une violation à la loi
pénale et sont érigés en infractions relatives aux violences sexuelles particulièrement
22
https://www.plan-international.fr
23
MULUMBA KATCHY et MULUMBA KANYUKA, Droit coutumier congolais, 4 ème édition, Kinshasa, CREFIDA,
2022, p. 78
18
Nos recherches nous permettent de constater que la plupart des mariages échappent parfois à
la justice pour leur répression pour plusieurs causes que voici :
A. Le défaut d’attention pour cette incrimination dans le chef de certaines autorités judiciaires
compétentes
d’une cause de la non-répression de cette infraction dans les milieux ruraux. Ceci amène les
victimes des mariages forcés avec leurs responsables à trouver de fois des solutions au sein de
leurs familles et de ne point mettre le problème à la portée de tout le monde. Ce qui n’est pas
profitable aux autorités compétentes pour la répression de ces infractions dont lesdits faits ne
sont point laissés à leur portée.
victimes des mariages forcés dans les milieux ruraux. Ainsi donc, elles ne savent pas qu’elles
ont le droit de se plaindre devant les autorités judiciaires compétentes pour qu’elles soient, de
ce fait, rétablies dans leurs droits car le mariage forcé est désormais érigé en infraction.
CONCLUSION
26
Op. Cit.
27
https://www.unfpa.org
20
mariage un enfant de moins de dix-huit en mariage ou en vue du mariage. A côté des textes
légaux nationaux, plusieurs traités internationaux ratifiés par la RDC prohibent également le
mariage forcé.
De notre point de vue cette situation est condamnable, car nous pensons que
le mariage forcé est une infraction au même titre que toutes les autres infractions liées aux
violences liées au genre. En guise de solution, il faudra entre autres : (1) vulgariser la loi
pénale qui traite de l’infraction du mariage forcé ; (2) conscientiser les parents sur les risques
encourus par leurs enfants en cas de mariage forcé ; (3) faire pression sur les autorités
judiciaires compétentes à faire appliquer la loi.
BIBLIOGRAPHIE
21
I. INSTRUMENTS JURIDIQUES
1. Convention relative aux droits de l’enfant, Résolution 44/25, Assemblée générale, 44ième
session, 20 novembre 1989, New York, Nations Unies, 1989 (entrée en vigueur le 2
septembre 1990)
2. Protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits de la
femme en Afrique, signé à Maputo le 11 juillet 2003.
1. Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la n°11/002 du 20 janvier 2011
portant révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du
Congo du 18 février 2006, in JORDC, 52ème année, Kinshasa, Numéro Spécial du 5 février
2011
4. Loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1ier aout 1987
portant code de la famille
5. Décret du 30 juillet 1888 relatif aux contrats ou aux obligations conventionnelles, in B.O.,
1888
6. Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais tel que modifié et complété à ce
jour, In JORDC 45ième Année, Numéro Spécial du 30 novembre 2004.
II. DOCTRINE
A. Ouvrages
2. DURKHEIM E., Les règles de la méthode sociologique, coll. Petite bibliothèque Payot,
Paris, Payot, 1987
4. KIFWABALA TEKILAZAYA J-P., Droit civil congolais : les personnes, les incapacités
et la famille, PUL, Lubumbashi, 2008
8. XAVIER PIN, Droit pénal général, 10ème éd., Dalloz, Paris, 2018
B. Articles de revue
CIRHUZA MASHEKA P., « Il faut s’attaquer aux causes des mariages précoces : l’inégalité
des sexes, la pauvreté, les coutumes et les grossesses précoces », In Revue Youth
Transforming Africa du 12 juin 2020
C. Cours
1. AKELE ADAU P., Notes de cours de Droit pénal spécial, Troisième année de Graduat,
Université de Kinshasa, Faculté de Droit, 2003-2004, inédit.
2. DETHIER F.M., Notes sur les institutions et coutumes judiciaires Nkundu-Mongo, BJI,
1945
3. MWANZO idin’AMINYE E., Cours de Droit civil : Personnes, Famille et Incapacités, 8ème
édition, 2016
D. Internet
1. https://guidemethodologie.cstjean.qc.ca
2. https://www.scribbr.fr
3. https://www.plan-international.fr
E. Dictionnaire