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INTRODUCTION GÉNÉRALE
Là où il y a société, il y a le droit.
L’étude initiatique du droit par les étudiants en première année de BTS se justifie
par deux raisons. La première est que toute la vie sociale est règlementée par le droit et
tous les domaines (politique, économique et social) y sont saisis. La deuxième raison est
que tout citoyen vivant dans une société ne doit pas ignorer les règles élémentaires qui
la régissent.
Il s’agit dans cette partie de décortiquer dans un premier temps la notion du droit
à travers une définition conceptuelle (titre I), avant d’étudier les sujets du droit (titre II).
La règle de droit à un caractère obligatoire qui lui permet de ne pas passer pour un
simple conseil laissé à la discrétion de chacun. Sans ce caractère obligatoire, ce serait le
règne de l’anarchie (désordre). La règle de droit ordonne, défend, permet, récompense
et punit : c’est un commandement. Pour respecter la règle de droit, des sanctions et
contraintes sont prévues. Lorsque l’autorité judiciaire (magistrat) constate la violation
d’un droit, elle requiert la force publique (police, gendarmerie) pour que celle-ci
contraigne le contrevenant (l’individu en faute) à respecter la loi.
Cela signifie que la règle de droit s’applique à tout le monde en même temps
(caractère général) et à personne en particulier (caractère impersonnel). Elle concerne
donc chacun et ne vise personne précisément. Mais, il peut arriver qu’elle s’applique à
un groupe de personnes. Dans ce cas, elle touchera tout le monde dans le groupe et
personne en particulier.
Ex: Accorder plus de droit aux personnes âgées, aux enfants, aux femmes
enceintes etc.
Elle peut être aussi sévère envers les mauvais conducteurs par exemple ou encore
pour des motifs condamnables comme la race, la religion, le sexe et les convictions
politiques.
I. LE DROIT ET LA RELIGION
Le droit a un domaine d’application plus vaste que la religion. Il régit les rapports
sociaux, alors que la religion ne se limite qu’à l’aspect spirituel. Droit et religion
proviennent de deux ordres différents. Le droit est fait par les hommes, tandis que la
religion vient de Dieu. Les règles juridiques doivent être respectées si l’on ne veut pas
avoir de problèmes avec la justice. Quant aux préceptes religieux, ils doivent être
respectés pour gagner le ciel ou aller au paradis.
L’autorité
Ex2 : le mariage célébré devant l’officier d’état civil (à la mairie) peut être dissout.
Or, celui célébré à l’église est éternel.
La sanction
La violation de la règle de droit est sanctionnée par l’État à travers ses organes
répressifs (police, gendarmerie) ; tandis que celle du précepte religieux est sanctionnée
par Dieu.
Sources
La morale est un ensemble de règles à suivre pour faire le bien et éviter le mal.
Elle tire sa source de la conscience et s’intéresse aux devoirs de l’homme ; alors que
le droit peut formuler des règles immorales telles que la taxation des prostituées,
l’autorisation de l’avortement. Le droit vise la paix et la sécurité sociale, tandis que la
morale vise la perfection de l’homme.
Sanction
La justice voudrait que les pauvres bénéficient de plus de richesses que les riches.
Malheureusement, le droit ne consacre pas cette justice ; puisque les pauvres n’ont aucun
droit d’exiger des richesses aux riches. Le droit récompense en fonction des efforts, il
enseigne à se contenter de ce qui nous revient de droit.
Nous distinguons deux grandes branches du droit que sont le droit privé et le droit
public. Mais nous les catégorisons selon que les droits soient internes ou internationaux.
Le droit interne ou droit national est le droit en vigueur dans un État donné, ayant
des sources, des organes, et des sanctions propres à cet État et réglementant les rapports
sociaux entre les particuliers de cet État.
A. LE DROIT PRIVÉ
Le droit privé est celui qui régit les rapports entre particuliers ou avec les
collectivités privées, telles que les associations, les sociétés, et qui assure prioritairement
la sauvegarde des intérêts individuels. Nous avons le droit civil et le droit commercial.
Mais à côté de ces deux droits, il existe des droits privés de nature mixte.
1. LE DROIT CIVIL
C’est le droit commun du droit privé. C’est aussi la branche la plus ancienne du
droit privé qui s’applique à tous les rapports de droit privé, sauf si un droit spécial a été
édicté pour une matière déterminée. Il a donc une place privilégiée, il a une valeur
générale et donne les principes généraux. Il régit la famille (mariage, divorce, filiation,
régimes matrimoniaux1), la propriété et les obligations (contrat, responsabilité civile).
Les principales règles du droit civil sont regroupées dans le code civil.
2. LE DROIT COMMERCIAL
Il s’est détaché du code civil et contient les règles dont l’application est réservée
soit aux particuliers qui effectuent les actes de commerce, soit aux commerçants. Il régit
aussi les sociétés constituées pour les opérations commerciales que les fonds de
commerce du simple commerçant ou encore les actes de commerce (actes accomplis par
un commerçant dans l’exercice et pour le besoin de son commerce).
Ce sont des règles qui sont détachées du code civil et du droit commercial pour
constituer une branche autonome du droit privé de nature mixte. Ce sont : le droit de la
1
Le régime matrimonial est le statut qui gouverne les intérêts pécuniaires des époux, dans leurs rapports
entre eux et dans leurs rapports avec les tiers, dont l'objet est de régler le sort de leurs biens pendant le
mariage et à sa dissolution
B. LE DROIT PUBLIC
Le droit public régit l’organisation de l’État et les collectivités publiques, ainsi que
leurs rapports avec les particuliers. Ici, interviennent l’état et ses agents dans une relation
avec particuliers.
Ce sont des règles qui appartiennent à la fois au droit public et au droit privé. On
a:
- Le droit pénal. Aussi appelé droit criminel, il a pour principal objet de définir
les comportements constitutifs d’infractions et de fixer les sanctions applicables à leurs
auteurs. Il ne vise pas que la répression, il veut aussi prévenir les attitudes délictueuses,
à rééduquer les anciens délinquants. Il défend l’intérêt public, général. Le procès pénal
n’oppose pas deux individus (la victime et le délinquant) mais plutôt le délinquant à la
société (ministère public). Il sauvegarde aussi les intérêts privés des particuliers. Il
protège les individus dans leur vie, leur honneur, leur propriété… Il peut donc être
considéré comme la sanction ultime du droit privé.
- Le droit processuel. Il regroupe la procédure civile, dite aussi droit judiciaire
privé, la procédure pénale, et la procédure administrative pour l’organisation et le
fonctionnement de la justice civile, pénale et administrative.
C’est celui qui régit les rapports des particuliers entre eux lorsqu’il existe un
élément étranger. Ici, il faut déterminer en cas de conflit la loi applicable par la méthode
dite « conflits de lois ». Il détermine les droits étrangers en CI et pose les règles
applicables en matières de nationalité qui relevé du droit public, d’où sa mixité (rapports
entre particuliers et État).
Il contient les règles applicables dans les rapports des États entre eux et définit
l’organisation, le fonctionnement, la compétence et les pouvoir des organisations
internationales (Ex : l’ONU).
Les sources directes de la règle de droit peuvent être écrites ou non écrites.
Le traité est en droit international, un est accord conclu entre deux (traité bilatéral)
ou plusieurs États (traité multilatéral) ou entre un État et une organisation internationale.
Il lie les parties qui ont l’obligation de le respecter. Il faut qu’il soit conforme à la
constitution actant sa ratification. Dans le cas contraire, on procède à une révision
constitutionnelle.
2. LA CONSTITUION
1. LA LOI
LA LOI : la loi est constituée de l’ensemble des textes législatifs : c’est l’œuvre de
l’Assemblée nationale ou parlement. On distingue les lois constitutionnelles
(émanent du pouvoir constitutionnel et servent à modifier la constitution), les lois
organiques (elles permettent de régir les institutions, structures et systèmes prévus
ou qualifiés comme tels par la constitution), les lois ordinaires (issues de la navette
parlementaire, c’est-à-dire pendant le travail quotidien des députés) et les lois
référendaires (celles adoptées par referendum, consultation directe du peuple afin
d’avoir son avis sur un texte ou une question essentielle).
La loi a une force obligatoire pendant sa naissance, c’est-à-dire de sa naissance à
sa mort. Cette force varie selon le type de loi.
La naissance de la loi
La loi nait dès l’instant où elle entre en vigueur et pour ce faire, deux conditions
doivent être remplies.
temps. Le président de la République doit promulguer la loi dans les 15 jours qui
suivent sa transmission par le président de l’Assemblée Nationale, 5 jours en cas
d’urgence. Une loi non promulguée par le président de la République dans le délai
est déclarée exécutoire par le conseil constitutionnel saisi par le président de l’AN,
si elle est conforme à la constitution (pour le décret, ordonnance et règlement, pas
besoin de promulgation. La seule signature de l’auteur vaut acte d’exécution).
o La publication de la loi : après promulgation, la loi doit être publiée au
Journal Officiel de la République de Côte d’Ivoire (JORCI) et le délai de publication
est de 3 jours francs à compter de la date de promulgation. En cas d’urgence,
l’affichage est immédiat ou on procède par des communiqués radiodiffusés.
Il peut arriver que malgré la promulgation de la loi, celle-ci n’entre pas en vigueur
parce que le législateur l’a décidé ainsi. Dans ce cas, la loi elle-même précise sa date
d’entrée en vigueur. Dans d’autres cas, elle nécessite un décret d’application.
L’abrogation de la loi
C’est la mort de la loi. Certaines lois comme les lois de finance peuvent comporter
des dispositions applicables en une seule année considérée. Dans les autres cas, c’est
l’abrogation qui met fin à la loi. C’est l’autorité qui a créé la loi qui doit l’abroger. Il en
existe deux modalités : l’abrogation expresse (le texte nouveau précise formellement
l’abrogation du texte), l’abrogation tacite ou implicite (le nouveau texte ne précise rien
mais les deux textes ne peuvent pas être appliquées en même temps) et l’abrogation pas
désuétude (le texte à force de ne pas être appliqué disparait tout simplement).
« Les matières autres que celles qui sont dans le domaine de la loi relèvent du
domaine règlementaire ».
A. LA COUTUME
La source non écrite du droit est la coutume. Elle apparait comme une pratique
juridique qui présente un caractère habituel et qui de ce fait tend à s’imposer en règle de
droit. La coutume suppose la réunion d’un élément matériel et d’un élément moral.
L’élément matériel
L’élément moral
B. LA JURISPRUDENCE
Le mot jurisprudence a deux sens. Pris au sens large, il désigne « l’ensemble des
décisions rendues par les juges ». Pris au sens étroit, il correspond au phénomène
créateur de droit, c’est-à-dire l’interprétation d’une règle de droit définie, telle qu’elle
est admise par les juges.
Le juge en rendant le droit peut interpréter une règle de droit qui n’est pas claire.
Cette interprétation peut être exégétique (interprétation du texte en se demandant quelle
a été la volonté du législateur), historique (l’interprète a le droit d’adapter le texte aux
nécessités sociales de son époque), ou celle de la libre recherche scientifique (ici, l’on
considère qu’il n’y a plus de loi. Alors le juge essaye d’en créer).
C. LA DOCTRINE
C’est l’ensemble des travaux écrit consacrés à l’étude du droit et leurs acteurs. Elle
recouvre des œuvres diverses élaborées principalement par les universitaires
(professeurs de droit, avocats, magistrats ou notaires). Nous avons trois types d’écrits :
les ouvrages généraux, les ouvrages spécialisés, et enfin les écrits ponctuels (articles,
études chroniques) ou note de jurisprudence commentant une décision de justice.
Défini comme les prérogatives dont les individus peuvent se prévaloir dans leurs
relations, le droit subjectif est composé de plusieurs sous-droits. Ceux-ci peuvent être
des droits patrimoniaux ou extrapatrimoniaux.
Les droits patrimoniaux sont des droits évaluables en argent. Seuls ces droits font
partie des composants du patrimoine. Le patrimoine est l’ensemble des biens d’une
personne formant plusieurs droits. Ses composants sont l’actif et le passif. L’actif
regroupe tous les droits, les éléments qui ont une valeur positive, alors que le passif
représente les obligations, les éléments qui ont une valeur négative (les dettes par
exemple).
Les droits patrimoniaux sont composés des droits réels, des droits personnels et
des droits intellectuels.
Le droit réel est un droit qui porte sur chose. Le titulaire de ce droit n’est pas
toujours doté des mêmes pouvoirs ; tout dépend de la nature du droit réel dont il jouit.
En effet, on distingue les droits réels principaux et les droits réels accessoires.
1. LE DROIT DE LA PROPRIETE.
« La propriété est le droit de jouir d’une chose de la manière plus absolue, pourvu
qu’on en fasse pas un usage prohibé par les lois et les règlements. ». Le propriétaire de
la chose a donc tout pouvoir sur la chose. Le droit de propriété est un droit absolu et total
décomposé en trois attributs que sont l’usus, le fructus et l’abusus.
L’usus est le droit d’user de la chose ; le fructus est le droit de jouir de la chose.
Le propriétaire peut faire fructifier sa chose ou la laisser improductive. Quant à l’abusus,
il est le droit de disposer de la chose. Le propriétaire à le droit de conserver la chose,
l’abandonner, la donner la vendre, la détruire.
L’emphytéose : c’est le droit qu’a le locataire sur la chose louée pour une durée
qui varie entre 18 à 99 ans. L’emphytéose devrait conférer comme à tout locataire un
droit personnel. Mais la loi considère qu’il s’agit d’un droit réel, eu égard à la durée de
la location.
Ce sont des droits réels, car ils portent directement sur une chose, mais accessoires
parce qu’ils sont l’accessoire d’une créance. En effet, pour garantir sa créance, le
créancier exige parfois d’avoir une plus du droit de gage général sur le patrimoine de
son débiteur, un droit direct sur un ou plusieurs choses appartenant à son débiteur. C’est
un droit réel accessoire qu’on appelle aussi sureté, en ce qu’elle assure l’exécution d’une
créance en exerçant un pouvoir sur une chose. Ce sont : l’hypothèque (porte sur un bien
immeuble), le gage (porte sur un bien meuble corporel) et le nantissement (porte sur un
bien mobilier incorporel).
*Les différents biens sont : les biens meubles et immeubles, les biens corporels et
incorporels, les biens consomptibles et non consomptibles, les biens fongibles et les
corps certains, les fruits et les produits (à voir l’an prochain).
Ce sont les droits par lesquels une personne appelée créancière peut exiger d’une
autre appelée débitrice, une prestation qui oblige à donner, à faire ou à ne pas faire
quelque chose. Ils font naître des obligations qui peuvent se transmettre. Les droits
personnels s’éteignent par l’exécution de l’obligation par le débiteur ou par abandon du
créancier.
Ce sont des droits qui portent sur un bien corporels ou incorporel, produit d’une
activité intellectuelle. Ex : droit sur la propriété littéraire artistique.
Ils sont des droits en dehors du patrimoine et ne sont pas évaluables en argent.
Les droits politiques sont des règles qui ont une finalité politique. Ils visent la
liberté des individus contre l’État. En ce sens, il limite le pouvoir de l’État. Ce sont : le
droit à l’intégrité physique et morale (interdiction de l’esclavage et autres traitements
inhumains), le droit à la vie, le droit à l’égalité de traitement (liberté de religion,
d’expression, d’opinion etc.)
Les droits économiques tendent à garantir le bien-être économique, social et
culturel de l’homme (le droit du travail, le droit à la santé et à l’éducation)
Les sources du droit subjectif sont classées en deux grandes catégories. On a : les
actes juridiques et les faits juridiques.
L’acte unilatéral qui résulte de la volonté d’une seule personne (le paiement de
la dette) et l’acte bilatéral qui résulte de la volonté de deux personnes (contrat conclu
entre deux personnes) ;
L’acte public qui émane d’une autorité publique (loi, règlement) et l’acte privé
qui émane d’une personne privée (le recrutement d’agents dans une banque) ;
L’acte constitutif de droit qui est un acte juridique qui créé un nouveau droit,
en modifiant le droit antérieur (loi de 2013 sur l’égalité du genre) et l’acte déclaratif de
droit par lequel l’on reconnait ou constate un droit ou une situation préexistante (la
reconnaissance de l’enfant naturel) ;
L’acte valide est celui qui existe juridiquement. Il revêt une force obligatoire et
peut aussi déployer des effets de droit. Les conditions de validité sont au nombre de
trois :
L’auteur de l’acte doit être juridiquement capable. Dans le cas contraire, l’acte
doit être accompli par ses représentants légaux.
L’auteur doit aussi manifester une volonté saine (qui n’est pas viciée).
Le contenu de l’acte doit avoir un objet et une cause certaine, possible et licite.
C. LES SANCTIONS
Lorsque les conditions de validité ne sont pas réunies, l’acte est frappée de nullité,
c’est-à-dire qu’il est dépourvu de tout effet juridique.
Ils s’entendent de tout fait, évènement, auquel le droit attache des effets de droit.
Ex : la naissance d’un enfant. Contrairement aux actes juridiques, ici les effets ne sont
pas voulus par l’auteur. Nous distinguons les faits volontaires des faits involontaires
Les faits involontaires sont ceux qui sont étrangers à la volonté de l’homme.
Celui-ci ne fait que les subir. Ex : L’existence humaine, l’écoulement du temps.
Les personnes physiques sont des Etres Humains aptes à acquérir des droits et à
assumer des obligations. Cette aptitude à acquérir des droits et à assumer des obligations
est appelée la personnalité juridique. La personnalité juridique, comme le nom l’indique,
n’est reconnue qu’aux Hommes ; ceux-là considérés comme des sujets du droit. La
personnalité juridique a un début et une fin.
I. LA NAISSANCE
II. LA VIE
Pour acquérir la personnalité juridique, l’enfant doit naître, mais vivant. L’enfant
né vivant est celui qui respire après l’accouchement. La respiration après
l’accouchement est donc le critère de vie. L’enfant qui ne respire pas après
l’accouchement est un « mort-né ». Celui-ci n’acquiert pas la personnalité juridique.
Elle est l’une des conditions retenues par l’ancienne loi. Elle est appréhendée
comme l’aptitude à la vie. Elle se manifeste par la maturité suffisante du fœtus et la
conformation du fœtus. La nouvelle loi de 2019* a supprimé cette dernière condition.
Désormais, la personnalité juridique s’acquiert en principe si l’on est né vivant.
L’exception trouve son fondement dans l’adage « infans conceptus pro jam nato
habetur quoties de commodis ejus agitur », ce qui signifie que l’enfant est considéré
comme né chaque fois qu’il y va de son intérêt. Cependant, pour que l’exception soit
valable, il faut qu’à la naissance, l’enfant soit vivant.
En principe, seul la mort met fin à la personnalité juridique. Dès que la personne
physique décède, sa personnalité juridique disparaît. Mais, qu’est-ce que la mort ?
Ici, l’on ignore si la personne est vivante ou morte. Mais la loi présume qu’elle
existe pour préserver ses intérêts et ceux des tiers. Sa personnalité juridique de la
personne subsiste donc jusqu’à ce que l’on retrouve son corps et qu’elle soit déclarée
judiciairement morte. Ces cas sont la disparition et l’absence.
La disparition est la situation d’une personne qui aux dernières nouvelles, était
dans des circonstances à mettre sa vie en danger, lorsque son corps n’a pas pu être
retrouvé.
Quant à l’absence, c’est la situation d’une personne qui a cessé de paraître au lieu
de son domicile ou de sa résidence, sans qu’on l’on ait eu ses nouvelles. Selon la
nouvelle loi du 26 juin 2019, l’absence ne constitue plus une cause de divorce.
En droit, des personnes sont aptes à bénéficier de droits et obligations, tandis que
d’autres n’en ont pas cette aptitude. Dans le premier cas, l’on parle de capacité juridique
et dans le deuxième cas d’incapacité juridique.
Tout n’est pas d’être apte à être titulaire de droits, encore faut-il être apte à en avoir
et pouvoir les mettre en œuvre. La capacité juridique est précisément la prérogative qui
permet à la personnalité juridique de « s’assumer » pleinement. La capacité juridique est
ainsi attachée à la personnalité juridique. Celle-là est inhérente (appartient
essentiellement) à celle-ci, en constituant un attribut, sans lequel, elle ne peut avoir la
plénitude de son existence juridique. La capacité juridique comporte deux degrés bien
distincts : la capacité de jouissance et la capacité d’exercice.
Elle s’entend du pouvoir qu’a une personne de mettre elle-même en œuvre ses
droits, ainsi que ses obligations.
Une personne apte à jouir de ses droits, va pouvoir, en plus les exercer
personnellement, directement et sans intermédiaire.
Ex : elle peut signer des contrats, contracter des dettes et ester en justice.
Ex : l’esclavage.
Les incapacités d’exercices sont celles qui privent la personne d’exercer les droits
dont elle est déjà titulaire. La notion d’incapacité d’exercice fait appel à celle de la
Les incapacités générales d’exercices sont celles qui privent une personne qui a
des droits de les exercer. On dit que cette personne est frappée de l’incapacité d’exercer
l’ensemble de ses droits.
Les incapacités spéciales d’exercice n’affectent que certains droits, à l’opposé des
incapacités générales d’exercice. L’incapable d’exercice spécial ne peut pas exercer un
ou certains droits seulement.
Certaines personnes sont déclarées incapables par la loi soit en raison de leur jeune
âge, soit en raison de leur déficience mentale. Une distinction doit donc être faite entre
les incapables mineurs et les incapables majeurs.
I. LE MINEUR
On distingue deux types de mineurs que sont le mineur non émancipé et le mineur
émancipé.
Le mineur non émancipé est l’individu qui n’a pas encore atteint la majorité, fixée
à 18 ans par la loi ivoirienne. Il est frappé d’une incapacité générale d’exercice en raison
de son inexpérience, due à sa jeunesse. Ce dernier ne peut exercer ses droits et exécuter
ses obligations que par l’intermédiaire de ses représentants légaux. Ceux-ci peuvent être
le père et la mère (autorité parentale), ou le tuteur. Toutefois, la loi a prévu des actes que
le mineur non émancipé peut accomplir. Ex : les faits juridiques comme les délits et les
quasi-délits ; les actes juridiques comme le consentement à son adoption (16 ans), la
conclusion d’un contrat de travail, l’achat d’un titre de transport ou de denrées
alimentaires ; les actes d’administration etc.
Hormis ces exceptions, tous les autres actes accomplis par le mineur non émancipé
sont frappés de nullité.
B. Le mineur émancipé
L’émancipation est l’acte par lequel le mineur est affranchi de l’autorité parentale
ou de la tutelle et acquiert la pleine capacité civile.
Les incapables majeurs sont les personnes ayant atteint la majorité civile (18 ans)
mais qui sont privées d’exercer leurs droits. On distingue les majeurs incapables
protégés et les majeurs incapables non protégés.
Les majeurs incapables peuvent être des interdits judiciaires, des aliénés internes
ou des prodigues et faibles d’esprit.
o Les interdits judiciaires sont les majeurs frappés par une interdiction prononcée
par le tribunal civil, constatant leur aliénation mentale. L’aliénation mentale peut être
l’imbécilité (faiblesse d’esprit due à l’absence ou à l’oblitération des idées), la démence
(aliénation mentale qui ôte la raison), ou la fureur (démence portée au plus haut degré
qui pousse le furieux à des actes dangereux pour lui-même ou pour les autres). Les trois
formes d’aliénations mentales retenues par la loi doivent revêtir un caractère habituel.
Le droit d’agir en interdiction appartient à tout parent, au conjoint de l’aliéné si celui-ci
est marié ou à titre subsidiaire au ministère public. La demande en interdiction est portée
devant le tribunal de première instance, avec l’appui des témoins et des pièces médicaux.
L’interdiction judiciaire ne peut prendre fin que lorsque les causes ont cessées d’exister.
o Les aliénés internes. Contrairement aux aliénés interdits qui peuvent être traités
à domicile ou placés dans une maison de santé selon le caractère de la maladie et leur
état de fortune, les aliénés internés sont ceux qui sont nécessairement enfermés dans un
centre psychiatrique. L’internement peut provenir d’une autorité administrative, le préfet
par exemple (pour les aliénés dangereux) : on parle de placement d’office ou
administrative. Il peut aussi être volontaire, lorsque la décision est prise par la famille
de l’aliéné qui cette fois, présente un caractère inoffensif.
Toujours est-il que dans les deux cas, l’aliénation doit être prouvée par un certificat
médical avant que le placement n’ait lieu. Les aliénés internés sont dès lors internement,
frappés d’une incapacité générale d’exercice.
o Les prodigues et les faibles d’esprit. Les prodigues sont des personnes qui se
livrent à des dépenses considérées, risquant de compromettre leur patrimoine. Ces
dépenses sont inspirées de la passion et non de la raison. Ces derniers ne sont pas non
plus des aliénés mentaux. Quant aux faibles d’esprit, ils sont des personnes dont les
facultés mentales sont affaiblies sans qu’ils aient perte totale et habituelle de leur raison
pouvant justifier le prononcé de l’interdiction judiciaire. Dans les deux cas, les intéressés
ne sont pas frappés d’une incapacité générale d’exercice, mais d’une incapacité spéciale
d’exercice. Ils conservent l’administration de leurs biens, assistés d’un conseil judiciaire
nommé par le tribunal.
Ce sont ceux qui souffrent d’une altération mentale des facultés non déclarés
officiellement. Ces derniers demeurent donc capables, tant que leur incapacité n’a pas
été constatée par le juge. Leur consentement est aussi considéré comme non vicié
(sérieux). Par conséquent, les actes qu’ils accompliront seront considérés comme
valables. Pour que les actes accomplis par les majeurs incapables non protégés soient
frappés de nullité, il faudrait que celui qui attaque la validité de l’acte apporte la preuve
de l’aliénation mentale de ces individus. Si les incapables majeurs non protégés sont
décédés, la validité de leurs actes ne pourra pas être attaquée. Qu’en est-il de la
responsabilité des incapables majeurs non protégés ?
En principe, les incapables majeurs non protégés sont irresponsables. Mais des
exceptions sont prévues.
SECTION I : LE NOM
Le nom est l’appellation qui sert à designer une personne dans sa vie sociale. Le
nom comporte plusieurs éléments dont le patronyme, le ou les prénoms et les autres
accessoires du nom.
Devant la loi, lorsque l’enfant est légitime, il porte le nom du mari de sa mère.
Lorsqu’il est naturel, c’est-à-dire né hors mariage, donc d’un concubinage, ou d’un
mariage coutumier, il faut distinguer qu’il soit naturel simple ou naturel adultérin.
L’enfant naturel simple porte le nom du parent à l’égard de qui la filiation est
établie. Si elle est établie simultanément par les deux parents, il portera le nom du père.
Quant à l’enfant naturel adultérin, il faut là encore distinguer qu’il soit adultérin
par le père ou par la mère. L’enfant adultérin par le père porte le nom du père. L’enfant
adultérin par la mère porte le nom du mari de sa mère.
En principe, le nom que l’on a reçu à la naissance est inchangeable. Cependant, des cas
se présentent où le patronyme peut subir des changements.
Avant 1964, des personnes ne portaient pas de patronyme parce que cela n’était
pas connu dans leur groupe ethnique. Ces individus dépourvus de nom patronymique
peuvent en faire la demande pour leur compte et celui de leur enfants mineurs nés ou à
naître.
Le deuxième cas possible est le relèvement du nom. Il signifie faire revivre le nom.
Dans ce cas, il faudrait que la personne dont le nom doit être relevé soit le dernier
descendant mâle de la famille.
Chaque individu doit protéger son nom. Ainsi, les personnes disposant du droit de
défendre le nom en justice sont le porteur du nom et les descendants du porteur du nom
(même si ceux-ci ne porte par le nom).
Les causes de défense du nom sont nombreuses. Nous pouvons citer l’utilisation
du nom pour des faits illicites, l’usurpation de nom, l’utilisation du nom de l’ex-mari par
la femme divorcé sans autorisation etc.
Nous verrons comment le ou les prénoms sont attribué et les règles qui
accompagnent.
Le prénom peut être attribué en fonction du jour de naissance. Par exemple, pour
un enfant né un jeudi, alors que ce jeudi convient au prénom Georges, l’enfant
s’appellera Georges. Le choix est fait dans ce cas suivant le calendrier grégorien.
Le choix du prénom peut aussi être consacré par les usages et la tradition. C’est
dans cette logique que des individus portent des prénoms bibliques ou coraniques
(Joseph, Jacob, Marie, Hamed…) ou des noms de fétiche (Yobouet)...
La loi stipule aussi qu’il est possible de changer les prénoms à titre principal, mais
pour un intérêt légitime et suivant la procédure légale.
Ils peuvent être classés en deux groupes. D’une part, nous avons les particules et
les titres nobiliaires et d’autre part, les surnoms et les pseudonymes.
La particule est un mot qui précède certains noms patronymiques. Chez les
français, nous avons du, de, des. Ex : Jeanne de Laroche ; Michel du Jardin. En Côte
d’Ivoire, nous avons aussi des particules. Chez les Akan par exemple, nous avons Oi,
Kan (Kouamé Oi Kouamé ; Kouakou Kan) ; chez les Gouro, nous avons Bi, Lou (Irié
Bi, Tra Bi).
Le surnom est appellation donnée à une personne par son entourage et sous
laquelle on la connaît en fait. Ex : Koffi Yao dit Riz-couché. Le surnom n’est pas
autorisé partout et en cas d’usurpation, il ne fait pas l’objet de protection.
SECTION II : LE DOMICILE
B. LE CHANGEMENT DE DOMICILE
Le changement du domicile résulte d’une installation réelle dans un autre lieu joint
à l’intention d’y fixer son principal établissement.
Les domiciles légaux sont des domiciles imposés par la loi. Ils sont imposés par la
loi soit en raison de leur état de dépendance (domiciles de dépendance), soit en raison
des fonctions exercées (domiciles de fonction).
Ils concernent trois types de personnes : les mineurs non émancipés, les époux et
les domestiques et gens de maison.
Selon la loi, le domicile légal du mineur non émancipé est le domicile de ses
parents. En cas de divorce ou de séparation de corps, le domicile de l’enfant est celui du
parent à qui la garde de l’enfant a été confiée.
Quant au domicile des domestiques et gens de maison, la loi stipule qu’il est celui
de la personne qu’ils servent ou chez laquelle ils travaillent, lorsqu’ils demeurent avec
elle dans la même maison. Cela signifie qui pour avoir pour domicile celui de son
employeur, il faut deux conditions dont le caractère habituel du travail et l’habitation
commune (les domestiques et gens de maison doivent effectivement habiter avec leur
employeur).
L’état civil peut être défini comme l’ensemble des caractéristiques permanentes
de la personne qui déterminent son statut juridique. Il comprend l’acte de naissance,
l’acte de décès, et l’acte de mariage. Quelles sont les règles d’établissement de ces actes
et les fonctions de ceux-ci ?
A. L’ACTE DE NAISSANCE
NB : l’acte doit être immédiatement rédigé et apporter devant l’OFC pour signature. Il
doit aussi comporter la nationalité des parents du nouveau-né, le mois, le jour, l’année
de naissance, le sexe, le lieu (art 4) sur l’état.
B. L’ACTE DE DECES
Acte d’état civil constatant e fait juridique qu’est le décès. Il est établi par l’officier
ou l’agent d’état civil suite à une déclaration. Le droit de déclaration est conféré aux
parents ou à toute personne possédant sur l’état civil du défunt, des renseignements
nécessaires (art.55). Toutefois, cette déclaration doit comporter certains éléments tels
que :
Le délai qui est fixé par la loi à 15 jours à compter de a date de décès ;
Le lieu de la déclaration qui est celui du décès. Même si l’inhumation doit avoir
lieu dans un autre lieu, seul ‘officier ou l’agent d’état civil du lieu de décès a compétence
pour établir l’acte de décès.
Par ailleurs, les pièces requises pour la déclaration sont les mêmes que celles
exigées pour la déclaration de naissance, sauf que dans la pratique il est exigé le certificat
médical de décès, les pièces d’identité du défunt et du déclarant.
C. L’ACTE DE MARIAGE
acte établi par un officier d’état civil à la suite d’une double déclaration faite par
les futurs époux, assistés de leurs témoins et éventuellement du père ou de la mère ou
du tuteur qui doit consentir au mariage s’il s’agit de mineurs. Les pièces requises sont :
l’extrait de naissance des époux datant d’au moins 3 mois, la copie des actes accordant
des dispenses. Quant à la rédaction de l’acte, elle doit se faire immédiatement comme
l’acte de naissance.
Il s’agit d’un acte de reconnaissance d’un enfant naturel, établi soit par un OEC,
soit par un notaire sur déclaration des père et mère qui déclarent être les auteurs de
l’enfant.
Ce sont des mécanismes prévus par le législateur pour suppléer les cas où les
déclarations des actes des personnes n’ont pas pu se faire dans les délais légaux.
C’est un jugement qui a pour objet de suppléer le défaut d’acte. Il ne peut par
conséquent être établi au bénéfice des personnes qui en sont pourvues. Son obtention est
soumise à une procédure judiciaire. Ainsi, la personne qui veut l’obtenir doit présenter
une requête au tribunal du lieu où l’acte aurait dû être dressé. Si le tribunal juge la
demande fondée, il rend le jugement supplétif d’acte de l’état civil. Ce jugement a la
valeur juridique de l’acte d’état civil dont il supplée le défaut.
C. L’ACTE DE NOTORIETE
A l’instar du nom, les actes d’état civil concourent à l’identification des personnes
physiques. Dès lors, ces actes doivent être publiés ; ce qui leur une force probante.
Il faut préciser que la publicité directe des actes de l’état civil ne peut être faite ;
car la vie privée des personnes doit être protégé et c’est en cela que le public n’a pas
accès au registre (art.20). Mais, les particuliers peuvent avoir accès aux informations
figurant sur le registre en demandant à l’officier ou l’agent d’état civil la délivrance
d’extraits ou copies d’acte de l’état civil.
La force probante d’un acte de l’état civil est l’autorité qui lui est attachée en tant
qu’instrument de preuve. Selon la règle générale des preuves, seule la preuve des actes
juridiques est faite par écrit, les faits juridiques étant régis par la liberté de preuve
(prouvés par tout moyen).
Mais, en matière d’état des personnes, le législateur a imposé la preuve par écrit
pour les actes juridiques et les faits juridiques. Et l’écrit doit être obligatoirement un acte
authentique (c’est-à-dire fait foi jusqu’à ce que la preuve contraire se prouve par
procédure judiciaire) et non un acte sous seing privé (comportant la signature manuscrite
des parties).
Ces sanctions sont relatives d’une part à l’acte irrégulier et d’autre part à l’officier
ou l’agent de l’état civil.
Elle peut être une procédure administrative ou judiciaire. Dans le premier cas, il
s’agira d’une ratification faite par l’officier ou l’agent de l’état civil de sa propre
initiative ou ordonnée par le procureur de la République. Le pouvoir de ratification
d’office concerne les irrégularités découvertes avant que l’officier ou l’agent de l’état
civil appose sa signature sur l’acte. La rectification revêt ici la forme de correction
effectuée en marge de l’acte avec des signes conventionnels. Au contraire, lorsque la
signature de l'officier ou l’agent de l’état civil a été apposé, celui-ci ne pourra plus
modifier sa propre initiative. Dans ce cas, c’est le procureur de la République
territorialement qui a compétence pour faire procéder à la rectification administrative
des erreurs et omissions matérielles des actes.
Dans le second cas, elle est ordonnée par le président du tribunal ou le juge de
section et n’intervient que lorsque la rectification est autre que matérielle.
Ex : le cas d’un transsexuel qui a subi une opération pour changer de sexe (il
change de nature. Le changement de son état civil se fera donc par voie de rectification
judiciaire. (Droit italien).
2. LA NULLITE
Elle est l’anéantissement rétroactif (dans le passé) de l’acte de l’état civil irrégulier
prononcé par le tribunal.
SECTION IV : LA NATIONALITÉ
Elle est le lien qui rattache une personne à un État déterminé. Seul un état
indépendant et souverain peut donner la nationalité. En côte d’Ivoire, l’acquisition de la
nationalité se fait par trois moyens. On distingue donc les ivoiriens d’origine, les
ivoiriens de plein droit et les ivoirien naturalisés
C’est celle qui s’acquiert à la naissance. Cela peut se faire soit par la filiation ou e
droit de sang (jus sanguinis), soit par le lieu de naissance ou e droit du sol (jus soli). En
côte d’Ivoire, c’est le jus sanguinis qui est pris en compte. Ainsi, une personne qui est
né d’un parent ivoirien est qualifiée d’ivoirienne d’origine.
Toutefois un enfant peut avoir une double nationalité s’il a l’un des parents ivoirien
et l’autre étranger.
Par ailleurs, il faut noter qu’autant la nationalité s’acquiert, elle peut se perdre. Les
modalités de perte sont :
La perte par autorisation. C’est le cas des ivoiriens qui possèdent une double
nationalité. Ceux-ci peuvent être autorisés (par décret) à perdre leur nationalité
ivoirienne.
La perte par déclaration. Le cas concerne la femme ivoirienne qui, pour acquérir
la nationalité de son mari est contrainte par la loi du pays de son mari à renoncer à sa
nationalité d’origine. Cette déclaration se fait devant le président du tribunal de première
instance, le juge de section ou les agents diplomatiques ou consulaires selon le lieu où
réside l’intéressé.
La perte de la nationalité d’office par décret. Cette perte d’office concerne par
exemple l’ivoirien qui concerne l’emploi qu’il occupe dans un service public étranger
ou dans une armée étrangère, malgré les injonctions du gouvernement ivoirien de le
quitter.
L’enfant qui a fait l’objet d’une adoption acquiert la nationalité ivoirienne si l’un des
adoptants est ivoirien.
L’enfant mineur dont l’un des parents est devenu ivoirien par la naturalisation acquiert
la nationalité ivoirienne de plein droit. Pour bénéficier des effets de la nationalité,
l’enfant mineur ne doit pas être marié, il ne doit pas être en service dans son pays
d’origine, il ne doit pas avoir servi dans l’armée dudit pays. Aussi ne doit-il pas être sous
le coup d’un arrêté d’expulsion ou d’une condamnation de plus de 6 mois
d’emprisonnement pour crime ou délit.
Ensuite, le dépôt va être suivi d’une enquête de police et d’un examen médical par
la suite. La demande avec toutes les pièces nécessaires est adressée au ministère de
l’intérieur. Après avis dudit ministère, le dossier est transmis au ministère de la santé
pour donner son avis sur le plan médical, avant de le transmettre au ministère de la
justice pour enregistrement.
Les personnes morales sont des groupements de personnes ou de biens que le droit
personnifie en les considérant comme des sujets de droit. Elles ont ainsi une personnalité
juridique distincte de celle de leurs membres. Elles peuvent de ce fait être propriétaire
et accomplir certains actes.
PARAGRAPHE I : L’ÉTAT
L’État est le premier sujet. Il est même le sujet originaire, en ce sens que tous les
autres en dérivent. Il a d’ailleurs une double personnalité. Il est à la fois, sujet de droit
interne et sujet de droit international.
L’État est aussi une entité souveraine. Si la souveraineté s’entend d’un pouvoir
originaire, inconditionné et suprême, l’État en dispose en interne et à l’international. La
souveraineté se distingue de l’autonomie. La souveraineté est générale, alors que
l’autonomie est spéciale.
Les démembrements de l’État sont les autres personnes publiques créées par l’État.
Malgré leur autonomie, elles lui restent liées.
Ce sont des services publics à qui l’on a conféré la personnalité juridique. Ils se
distinguent des collectivités territoriales par leur compétence qui n’est pas générale et
circonscrite dans une portion de territoire, mais spécialisée dans un secteur d’activité
donné et de portée nationale. Toutefois, l’on distingue les établissements publics
nationaux (intérêt national.) et les établissements publics locaux (intérêt local). Les
établissements publics agissent en leur nom et à leur compte. Ex : l’Université, le CHU,
les sociétés d’économie mixte.
Les personnes morales de droit privé, dites encore personnes privées, sont encore
plus nombreuses et plus diversifiées. Elles sont distinguées selon qu’elles poursuivent
un but lucratif ou non.
Elles sont celles qui cherchent à réaliser un gain ou à partager les bénéfices
résultant de leurs activités. Ce sont les généralement les sociétés. Les sociétés se
distinguent en deux grandes catégories selon qu’elles soient commerciales ou civiles.
Elles sont celles qui se livrent à des activités autres que commerciales. Elles
s’orientent vers des activités intervenant dans les domaines divers, tels que l’agriculture,
l’immobilier (location), l’enseignement.
I. LES ASSOCIATIONS
Les associations sont régies par la loi n060-315 du 21 septembre 1960 relative aux
associations. L’article 2 affirme la liberté d’association en ces termes : « les associations
des personnes se forment librement sans autorisation préalables ». La loi distingue deux
types d’association : les associations déclarées et les associations reconnues d’utilité
publique.
Elles sont celles qui font l’objet d’une déclaration préalable à la préfecture. Elles
acquièrent la personnalité juridique en rendant publique la déclaration au moyen de
l’insertion au journal officiel de la Côte d’Ivoire. Elles n’ont qu’une capacité limitée.
Elles ne peuvent en effet acquérir qu’à titre onéreux, ce qui exclut les dons.
Ce sont des associations déclarées qui en plus, ont été reconnues comme telles. La
reconnaissance d’utilité publique est accordée par décret en conseil des ministres, sur
rapport du ministre de l’intérieur. Elle confère à l’association la personnalité morale.
Mais l’avantage est que sa capacité juridique est plus étendue. Elle peut recevoir des
dons et legs, sous condition d’une autorisation…quand la valeur de la libéralité…atteint
un certain montant ».
Ils sont régis par le code du travail. Selon la loi, « les travailleurs ainsi que les
employeurs…peuvent constituer des syndicats professionnels de leur choix. » Les
syndicats professionnels ont pour objet l’étude et la défense des droits ainsi que des
intérêts matériaux et moraux, tant collectifs qu’individuels des personnes, professions
ou entreprises visées par la loi.
Elles tiennent des audiences durant toute l’année selon un calendrier établi à
l’avance par ordonnance du chef de la juridiction. Nous avons :
Les tribunaux de première instance sont composés de magistrats de siège qui ont
pour rôle de présider les audiences, rendre les jugements et instruire les dossiers en
prenant des ordonnances (décisions émanent du juge). Les attributs su président du
tribunal sont d’ordre juridictionnel et administratif : il préside les audiences, assure le
service intérieur du tribunal et délivre les certificats de nationalité.
Les Cours d’Appel représentent les tribunaux de second degré. Compétentes pour
connaître des recours formés par les justiciables contre les jugements rendus en premier
ressort par les juridictions de 1er degré en toute matière, lorsque la nature et la valeur du
litige le leur permettent. L’appel est formé par voie d’huissier (Officier ministériel
chargé de signifier les actes de procédure et de mettre à exécution les décisions de justice
et les actes authentiques ayant force exécutoire). Mais pour les décisions gracieuses, on
peut faire appel par voie de requête. Le délai d’appel est en principe d’un mois, à partir
de la signification de la décision dont on fait appel.
Elle est la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire. Elle statue souverainement
sur les recours en cassation contre les décisions rendues en dernier ressort par les Cours
et tribunaux de l’ordre judiciaire. Le Président de la Cour de Cassation et le Président
du Conseil d’État sont nommés par décret pris en Conseil des ministres, après avis du
Conseil supérieur de la Magistrature.
Il exerce en outre une fonction consultative. A ce titre, il peut être sollicité par le
Président de la République, pour avis, sur toute question de nature administrative.
Le Président du Conseil d’État est aussi nommé par décret pris en Conseil des
ministres, après avis du Conseil supérieur de la Magistrature.
La Cour des Comptes est l’Institution suprême de contrôle des finances publiques.
Elle a des attributions juridictionnelles, de contrôle et de consultation.
La Cour des comptes contrôle la gestion des comptes des services de l’État, des
Etablissements publics nationaux, des collectivités territoriales, des Autorités
administratives indépendantes et de tout organisme bénéficiant du concours financier de
l’État ou d’une autre personne morale de droit public ainsi que de tout organisme
bénéficiant du concours financier des entreprises publiques et de leurs filiales.
Ce sont :
Nous verrons les magistrats et les greffiers et les autres auxiliaires de justice.
Les magistrats sont donc les juges qui exercent la fonction juridictionnelle (juge
professionnelle) et qui forment la magistrature. Ils se rangent en deux catégories selon
qu’ils relèvent du siège ou du parquet.
Ils sont régis par le décret n078-769 du 23 septembre 1978 et forment trois corps
distincts que sont : les assistants de greffes et parquets, les secrétaires de greffes et
parquets et les attachés de greffes et parquets. Ils sont régis par le statut général de la
fonction publique. Ils assurent le fonctionnement des services administratifs et financiers
des juridictions. Ils sont chargés entre autres « d’attester ou de conférer l’authenticité
des actes du juge et d’assister celui-ci dans l’exercice de ses fonctions… » (art.3)
Ils se composent de deux catégories que sont les notaires titulaires d’un office qui
exercent leurs fonctions sur toute l’entendue du territoire national et les greffiers-
notaires qui exercent leurs fonctions dans les limites du ressort de la juridiction à laquelle
ils appartiennent.
Leur mission consiste à conférer l’authenticité aux actes et contrats reçus des
particuliers et ils sont amenés à en assumer la date, en conserver le dépôt, en délivre des
grosses et expéditions.
Cette compétence n’a de sens que par rapport à la nature de l’affaire et du montant de la
demande.
Les juridictions de 1er degré sont compétentes c‘est-à-dire connaissent de toutes les
affaires civiles, commerciales, administratives et fiscales pour lesquelles la compétence
n’est pas attribuée expressément à une autre juridiction en raison de la nature de l’affaire
confère l’art 5 du code de procédure civile.
Cette compétence résulte de l’application du code de procédure civile qui stipule en son
article 6 que les juridictions de 1er degré statuent :
1) En toute matière et en premier ressort sur toutes les demandes dont l’intérêt du
litige est supérieur à 500 000 FCFA ou est indéterminé. Ainsi que sur celles
relatives à l’état des personnes, celles mettant en cause une personne publique et
celles statuant sur la compétence.
La compétence territoriale s’entend par le tribunal que le justiciable devra saisir en cas
de litige. En la matière, le législateur a définit les règles de compétence dans le domaine
civil, commercial, administratif et fiscal.
La règle de compétence ici admet un principe auquel est assortie une exception.
1. LE PRINCIPE
Le principe est qu’en cas de litige, le tribunal compétent est celui du domicile du
défendeur. Ce domicile peut être réel ou élu. Cependant, en cas d’absence de domicile,
la compétence revient au tribunal du lieu de sa résidence.
Le procès obéit à une procédure qu’il faut nécessairement respecter sous peine de
vice de procédure.
En effet, cet intérêt peut être économique ou moral et doit justifier l’action en
justice.
- Pour ce faire, il doit être légitime car « pas d’intérêt, pas d’action » et doit être
juridiquement protégé.
- De même, il doit être direct et personnel c'est-à-dire que seule la personne lésée
dans son droit est habilitée à le réclamer.
- Et surtout, il doit être actuel. c’est dire qu’il doit exister au moment de la saisine.
Ici, la qualité se confond avec l’intérêt. Ainsi, avoir la qualité pour agir, c’est
justifier d’un intérêt direct et personnel de son action en justice. En somme, c’est avoir
la qualification nécessaire pour être titulaire du droit de son action en justice. Toutefois,
la qualité pour agir peut être prévue par la loi. C’est le cas de la représentation des
incapables (mineurs, majeurs incapables)
I. LA CAPACITE
La capacité, c’est l’aptitude à être titulaire de droits et des obligations. C’est là tout le
sens de l’acquisition de la personnalité juridique des personnes physiques. Quant aux
personnes morales, leur reconnaissance juridique est subordonnée à leur immatriculation
au registre de commerce et de crédit mobilier (RCCM).
A. L’INSTANCE
Elle est la période qui sépare le début de la procédure jusqu’au jour du prononcé de la
décision ou du jugement. Il ne s’agit là que d’une question procédurale qui part depuis
la signification de l’assignation au défendeur jusqu’au jour du prononcé du jugement.
Deux éléments sont à distingués : il s’agit des éléments subjectifs et des éléments
objectifs.
- Les parties
Les parties sont ceux qui ont une participation directe au procès. Il s’agit du demandeur
et du défendeur.
Le demandeur, c’est la personne qui prend l’initiative du procès. C’est celui qui se sent
lésé dans son droit et par conséquent le réclame.
- Les tiers
Les tiers sont ceux qui sans prendre une part directe et active au procès sont pourtant
convoqués par le juge soit en guise de témoins, soit l’instance s’étend à eux.
L’intervention du tiers peut être volontaire mais également, elle peut être ordonnée de
manière forcée par le juge.
Le caractère objectif de l’instance suppose qu’il ait un fait juridique (litige) susceptible
de créer un effet de droit. Cela suppose également que la demande tendant à rétablir le
droit lésé doit avoir un objet et une cause. L’objet ici, est ce sur quoi porte la plainte du
demandeur. Quant à la cause, c’est l’acte ou le fait juridique qui constitue le fondement
du dommage dont on demande la sanction.
B. L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE
1- L’ASSIGNATION
C’est la saisine de la justice par un acte d’huissier appelé exploit d’huissier.
La requête prend ici le sens de demande. Elle est écrite ou verbale et est présentée au
greffe de la juridiction compétente pour connaître de l’affaire.
Elle est présentée par le demandeur en personne ou par son représentant ou son
mandataire.
3- LA COMPARUTION VOLONTAIRE
Les voies de recours sont les moyens juridiques offerts aux plaideurs pour contester la
décision des juridictions qu’ils estiment irrégulières. Il y a d’une part les voies de recours
ordinaires et d’autre part les voies de recours extraordinaires.
PARAGRAPHE I : L’OPPOSITION
Elle est la voie de recours par laquelle une partie condamnée par défaut sollicite de la
juridiction qui a statué la rétractation après un débat contradictoire de la décision rendue.
L’opposition est exclue contre les jugements contradictoires. Le délai pour faire
opposition est de 15 jours.
PARAGRAPHE II : L’APPEL
I. LA DEMANDE EN REVISION
Cette demande est prévue par l’art 195 C.P.C et porte sur les décisions obtenues
suite à des manœuvres mensongères ou des dissimulations frauduleuses pratiquées
consciemment par la partie gagnante. Aussi, en cas de fausses preuve après la décision
et enfin si les pièces décisives retenues par le fait de l’adversaire ont été retrouvées après
la décision.
La récusation
L’interdiction du juge d’instruction
Les incompatibilités du greffier
Selon le droit civil, l’obligation est un rapport juridique entre deux personnes, dont
le créancier et le débiteur.
Créancier Débiteur
Contrat de prêt
Etudier le droit des obligations revient aussi à analyser ses différentes. Ainsi, ce
droit aurait pour fondement des certaines sources internes et d’autres sources
internationales. Les premiers sont au nombre de 4 à savoir : la coutume, la loi, la
jurisprudence et la doctrine. Les seconds sont des traités. Ce sont par exemples : les
traités portant lois uniformes (la convention C.I.M.A du 10 juillet 1992, entrée en
vigueur le 15 février 1995), l’Acte Uniforme relatif aux contrats de transport de
marchandises par route, le code O.H.A.D.A sur le droit uniforme des contrats et l’Acte
Uniforme O.H.A.D.A relatif au Droit Commercial Général.
Par ailleurs, les obligations juridiques sont diverses. On les classe selon leur objet
ou selon leur source.
Pour ce qui suivra, nous porterons notre réflexion sur les différentes obligations
existantes. Pour ce faire, nous procèderons par catégorisation. Ainsi, nous verrons que
les obligations se distinguent selon qu’elles soient contractuelles (chapitre I) ou
délictuelles (chapitre II).
Le contrat se distingue aussi des accords de volontés non obligatoires comme les
actes de courtoisie (proposition d’invitation), les actes de complaisance (fondés sur
l’amitié), les engagements d’honneur (rapports familiaux ou amicaux).
Le contrat se distingue enfin des actes juridiques unilatéraux et des actes juridiques
collectifs (manifestation d’une volonté collective).
Une distinction doit être faite entre les contrats en fonction de leur règlementation,
leur mode de formation et leur objet.
Les contrats de droit interne sont les contrats régis par la réglementation de l’Etat
dans lequel ils ont été conclus. En fonction du droit applicable, ces contrats se
distinguent en contrats civils, commerciaux et administratifs.
Le contrat nommé est le contrat qui a reçu une dénomination propre de la loi, et
correspond à une catégorie juridique précise. Exemple : le contrat de vente civile prévu
par les articles 1582 à 1701 du code civil.
Contrairement aux contrats nommés, les contrats innommés sont des contrats qui
n’entrent dans aucune catégorie légale connue soit parce qu’ils résultent de la
combinaison de deux ou plusieurs contrats nommés ou parce qu’ils ont leur
caractéristiques propres. Ainsi, les contrats innommés peuvent être d’une part soit des
contrats hybrides et d’autre part des contrats ayant un genre particulier.
Notons aussi que les contrats innommés sont des contrats crées par la pratique. On
peut citer à titre d’exemple les contrats de placement d’argent.
Si l’on se réfère à leur mode de formation, une double distinction doit être faite.
La premiere concerne les contrats consensuels, solennels et réels. La seconde concerne
les contrats à exécution instantanée, les contrats à exécutions excessive et les contrats à
exécution échelonné.
Les contrats consensuels : ce sont des contrats qui se forment par le seul
échange de consentements en l’absence de toute formalité. Exemple : contrat de vente.
Les contrats solennels : consiste outre l’échange de consentements, l’existence
d’une formalité, laquelle consiste dans la rédaction d’un écrit. Le non-respect de cette
formalité entraine la nullité du contrat solennel.
Les contrats réels : ce sont des contrats qui ne se forment que par la remise de
l’objet du contrat. Le seul accord de volontés est insuffisant. Le non-respect de cette
formalité entraine également la nullité du contrat réel.
La classification des contrats selon leur objet permet de faire la distinction entre
trois catégories de contrats : les contrats synallagmatiques et les contrats unilatéraux, les
contrats cumulatifs et les contrats aléatoires, les contrats onéreux et les contrats à titre
gratuit.
NB : précisons que les contrats commutatifs et aléatoires sont des subdivisions des
contrats onéreux et synallagmatiques.
Tandis que le contrat à titre onéreux est un accord de volontés qui assujettit
chacune des parties à donner ou à faire quelque chose dans l’attente d’une contrepartie
(art. 1106 du code civil), le contrat à titre gratuit, encore appelé contrat de bienfaisance,
est un contrat dans lequel l’une des partie procure à l’autre un avantage sans attendre
une contrepartie (art. 1105 du cc).
Si l’on se réfère aux classifications récentes, les contrats peuvent être classés
suivant trois critères : le premier fondé sur les nouveaux modes d’extériorisation est
relatif aux contrats de commerce électronique, le second est relatif aux rapports de force
existants entre les parties contractantes et le troisième prend en compte la structure du
contrat.
Une double distinction doit être faite. Cette distinction concerne d’une part, les
contrats de gré à gré et les contrats d’adhésion, et d’autre part, les contrats entre les
professionnels et les non professionnels.
Les contrats de gré à gré, encore appelés les contrats négociés, sont des contrats
nés de la discussion entre les parties. L’on considère que les parties sont placées sur un
pied d’égalité dans la détermination de leurs obligations.
Les contrats d’adhésion : dans ces contrats, le contenu du contrat est imposé à
la partie la plus faible, laquelle a le choix entre adhérer ou ne pas adhérer au contrat.
Ici, les parties ne sont pas placées sur un pied d’égalité (contrats de transport, contrat
avec la CIE, la SODESCI…).
Selon l’article 1134 du code civil, seuls les contrats légalement formés tiennent
lieu de loi à ceux qui les ont faits. Aussi, le code civil a pris le soin de prévoir les
conditions de formation du contrat dans les articles 1108 et suivants et les sanctions en
cas d’inobservation de ces conditions.
Selon les dispositions de l’article 1108 du code civil, les conditions de formation
du contrat sont au nombre de 4 à savoir : la capacité de contracter, l’existence des
consentements des parties qui s’obligent, un objet et une cause.
I. LA CAPACITÉ
La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les exercer.
L’aptitude d’avoir des droits est la capacité de jouissance. Celle de pouvoir exercer ses
droits est la capacité d’exercice. C’est la réunion de ses deux sous-capacités qui donne
droit à l’individu de contracter.
La capacité signifie également que l’individu souhaitant contracter ne doit pas être
frappé par une incapacité tels que le mineur et le majeur incapable.
II. LE CONSENTEMENT
L’erreur : elle consiste dans l’idée fausse que se fait un cocontractant sur un ou
des éléments consécutifs du contrat. L’erreur peut être sur la substance, sur la personne,
à l’exclusion des erreurs sur les motifs, sur la valeur économique de l’objet du contrat et
l’erreur-obstacle qui sont indifférentes à la validité du contrat. Toutefois, l’erreur sur la
personne doit être analysée particulièrement. En principe, cette forme d’erreur n’est pas
cause de nullité du contrat. Mais exceptionnellement, l’erreur sur la personne devient
cause de nullité dans certains contrats à titre onéreux (contrat intuitu personae) comme
le contrat de travail, mais aussi dans certains contrats à titre gratuit comme la donation.
Il est important de préciser que l’erreur vice du consentement, est sanctionnée par
la nullité relative. L’action en nullité ne peut être exercée que par la victime de l’erreur.
Toutefois, pour constituer une cause de nullité, la violence doit être illégitime et
présenter un caractère déterminant dès lors que la preuve de son existence a été prouvée.
La violence, vice du consentement est soumise aux mêmes sanctions que le dol
(civiles et pénales : chantage).
L’objet du contrat peut être une chose future (vente d’une maison en construction).
Il doit être aussi possible (la valeur doit être raisonnable) et licite, c’est-à-dire conforme
à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Le contrat peut être aussi annulé pour fausse cause. En effet, la fausse cause est
une erreur commise sur la cause. On a pour exemple une personne qui s’engage en
prendre en charge les frais d’entretien et d’éducation d’une autre croyant que celle-ci est
sa fille. Elle apprend par la suite que ce n’est pas le cas. L’engagement conclu peut être
annulé pour erreur sur la cause ou fausse cause. La sanction est la nullité absolue, parce
que la cause est considérée comme n’ayant jamais existée.
Les effets du contrat valablement conclu sont regs par deux articles
fondamentaux : les articles 1134 et 1165 du code civil. Il résulte de la combinaison de
ces deux articles que les conventions légalement formées tenant lieu de lois à ceux qui
les ont faites, ne peuvent produire des effets à l’égard des tiers. Aussi, le juge ne peut
que respecter cette volonté des parties, qui a également force de loi à son égard.
L’article 1134 en son alinéa 1 consacre la force obligatoire du contrat dans les
rapports entre les parties contractantes. Mais avant de déterminer les effets de cette force
obligatoire du contrat dans les rapports entre les parties, il faut au préalable définir la
notion de parties.
Les parties au contrat sont celles qui ont précédé à la conclusion du contrat. Mais,
il arrive que des personnes qui, lors de la conclusion initiale du contrat, avaient la qualité
de tiers, soient assimilées par la suite aux parties que l’on qualifie de parties originaires.
Les parties originaires sont celles qui ont conclu initialement le contrat, soit en
personne, soit en ayant recours à un représentant.
La représentation est le procédé juridique par lequel une personne (le représentant)
agit au nom et pour le compte d’une autre personne (le représenté). Les effets de l’acte
se produisent directement sur la tête du représenté.
Pour qu’il y ait représentation, le représentant doit réunir deux conditions à savoir :
le pouvoir pour agir manifesté par une procuration et la volonté d’agir au nom et pour le
compte du représenté.
Ces personnes n’étaient pas initialement parties au contrat. Elles le sont devenues
ultérieurement. Il s’agit des ayants causes universels et à titre universels du
cocontractant originaire et du cessionnaire de la cession du contrat.
Ce sont les héritiers du de cujus (personne décédée). Une différence existe entre
les deux catégories d’héritiers. L’ayant-cause universel est celui qui a vocation à
recevoir tout le patrimoine de son auteur : c’est le cas de l’héritier légal ou du légataire
universel, qui en vertu d’un testament, a vocation à recueillir la totalité des biens du
testateur.
L’ayant-cause à titre universel est un légataire qui a vocation à recueillir une partie
de la succession par opposition aux ayants cause à titre particulier. Ces derniers ne
recueillent qu’un bien déterminé du de cujus.
b) La cession du contrat
C’est un contrat par lequel, le créancier appelé cédant, confère à un tiers, appelé
cessionnaire, les droits et obligations résultant d’un contrat conclu avec son
cocontractant initial. La cession du contrat peut résulter de la loi ou de la volonté des
parties.
La cession légale : cession d’une entreprise. Le cessionnaire, de par la loi, est lié
par les contrats de bail en cours conclu initialement par le cédant.
Cession conventionnelle : la cession du contrat de bail.
Dans les deux cas, la cession de contrat a pour effet de substituer au cédant
(cocontractant originaire) le cessionnaire. Ce dernier devient ainsi du fait de la cession
du contrat partie au contrat initial. Le cessionnaire recueille ainsi les droits et assume les
obligations du contrat initialement conclu par le cédant.
C’est un principe qui signifie qu’une partie ne peut, de par sa seule volonté,
révoquer le contrat qui est le fruit de la rencontre de deux volontés. Ce principe a pour
corollaire la nécessité d’une convention révocatoire. En effet, l’article 1134 al.2 précité
prévoit « que les conventions ne peuvent être révoquées que d’un commun accord ». Ce
que les parties ont fait de leur mutuus consensus (commun accord), elles peuvent le
défaire par leur mutuus dissensus (désaccord commun).
Ce principe fait appel à l’obligation de loyauté des parties. Ainsi, lorsque des
situations imprévues viennent déséquilibrer le contrat, les parties ont pour obligation de
le renégocier. A l’obligation de loyauté, l’on doit adjoindre l’obligation de coopération.
Selon l’article 1165, bien que les conventions n’aient « d’effets qu’entre les parties
contractantes, elles profitent aux tiers dans le cas prévu par l’article 1121… ». Cet article
énonce ainsi le principe de l’effet relatif au contrat.
Toutefois, les tiers ne peuvent pas totalement ignorer le contrat, car il leur est par
moment opposable.
Il signifie que le contrat ne produit d’effets qu’à l’égard des parties contractantes.
Ce principe exclut donc les tiers.
2
La loi reconnait à l’une ou l’autre des parties, la faculté de révoquer unilatéralement le contrat.
3
La clause de débit est une convention que les parties signent afin de reconnaitre à l’une d’entre elles la
faculté de rétractation, à condition de payer à l’autre une somme d’argent fixée forfaitairement, à titre
d’une indemnité.
En effet, il existe deux catégories de tiers que sont : le tiers absolu ou penitus
extranei et les ayants cause à titre particulier.
La stipulation pour autrui est aux termes de l’article 1121 du code civil, l’opération
juridique par laquelle dans un contrat liant deux parties, l’une d’elles appelée stipulant
demande à son cocontractant (le promettant), d’exécuter une obligation contractuelle à
l’égard d’un tiers (bénéficiaire), laquelle n’est pas partie au contrat. C’est ce qu’explique
le schéma ci-dessous.
STIPULANT
(M. Kpan)
Stipulation BENEFICIAIRE
PROMETTANT
(Conjointe de M. Kpan)
Pour autrui
(Société d’assurance)
Ainsi, pour qu’il y ait stipulation pour autrui, il faut la réunion de trois conditions :
Bien évidemment, la stipulation pour autrui produit des effets tant à l’égard des
parties au contrat qu’à l’égard du tiers bénéficiaire.
2. LA PROMESSE DE PORTE-FORT
Elle est l’engagement souscrit par un contractant (le porte-fort) d’obtenir l’accord
d’un tiers à un acte juridique préalablement conclu.
o En cas de ratification de l’acte par le tiers, celui-ci devient le seul engagé par
l’acte juridique conclu par le porte-fort. Par conséquent, le porte-fort est libéré de son
engagement.
o En cas de non ratification de l’acte par le tiers, seul le porte-fort engage sa
responsabilité contractuelle à l’égard de son cocontractant.
L’INEXÉCUTION DU CONTRAT
Lorsque le contrat est inexécuté, la victime peut obliger l’autre partie à
s’exécuter, ou elle engage sa responsabilité contractuelle. Toutefois, pour engager la
responsabilité contractuelle, il faut que le contrat soit valablement conclu. Si tel est le
cas, la procédure judiciaire commence par une mise en demeure. La victime doit
également avoir subi une faute et un préjudice. Il doit exister un lien de causalité entre
la faute et le préjudice.
Mais, il peut arriver que la loi exonère le débiteur du préjudice délictuelle, par
exemple en cas de force majeure, ou lorsque l’inexécution est du fait du créancier ou
d’un tiers.
CHAPITRE II : L’OBLIGATION DÉLICTUELLE
L’obligation délictuelle est une obligation née du fait illicite de l’homme causant
aussi un dommage que celui-ci doit réparer. Cela suppose donc qu’il y ait une faute
délictuelle.
3 conditions :
Les faits justificatifs sont des faits extérieurs à la victime comme l’ordre de la loi,
l’état de nécessité, la légitime défense, le consentement de la victime et l’acceptation des
risques.
Quant aux causes d’exonération, elles peuvent provenir d’un cas de force majeur
ou du fait d’un tiers.
Cette responsabilité peut être celle des parents du fait de leurs enfants, celle des
commettant du fait de leurs préposés et des maitres du fait de leurs domestiques, ou celle
des enseignants du fait de leurs élèves et des maitres du fait de leurs apprentis.
Selon la loi, les parents engagent leur responsabilité délictuelle du fait de leurs
enfants mineurs, à conditions que ceux-ci cohabitent avec eux. Toutefois, les parents
peuvent s’exonérer de cette responsabilité, s’ils parviennent à prouver qu’ils n’ont pas
failli à leur devoir de surveillance et d’éducation.
Le lien de subordination,
L’existence d’un dommage,
La naissance du dommage dans l’exercice de la fonction.
L’ENTREPRISE
Le droit commercial est défini comme l’ensemble des règles juridiques qui
organisent l’exercice d’activités économiques par les commerçants. On y inclut diverses
disciplines du droit. C’est ce qui lui a valu l’appellation de DROIT DES AFFAIRES.
les activités commerciales pouvant être exercées par une personne physique ou par
plusieurs personnes regroupées en société : la société commerciale, il semble approprié
que nos efforts de réflexion fassent tour à tour apparaître les règles juridiques qui
organisent d’une part Les acteurs du commerce (chapitre II), lesquels se déterminent
par les actes de commerce (chapitre I) et d’autre part le fonds de commerce (chapitre
III).
Ce sont des actes qui constituent, même à l’état isolé, des actes de commerce. Ils
sont commerciaux soit par leur nature, soit par leur forme.
Ils sont prévus par l’article 3 mentionné ci-dessous. Ce sont des actes faits à l’état
isolé et ceux accomplis dans le cadre d’une entreprise, à l’occasion d’une activité
commerciale.
Cinq (5) groupes d’actes sont commerciaux, même sils sont accomplis à l’état
isolé.
C’est la recherche de profit qui doit justifier l’achat du bien. Ainsi, peu importe
qu’il ait eu perte après la vente. A contrario, acheter le bien en vue de l’offrir, n’est pas
un acte de commerce.
L’opération de courtage
C’est un contrat par lequel une personne, le courtier, met en relation des personnes
en vue de la conclusion du contrat. Cette opération est un acte de commerce, même si
elle concerne un contrat civil.
Ce sont des transactions effectuées sur un marché public spécialisé dans les
opérations d’achat et de vente de valeurs mobilières. Ces opérations sont commerciales,
en ce sens qu’elles sont réalisées par des professionnels du commerce de l’argent.
L’opération d’assurance.
C’est une opération par laquelle une partie, le preneur d’assurance, se prémunit
contre divers risques de la vie par un assureur. Celui-ci exploite une entreprise conçue
et organisée pour lui procurer des bénéfices. Ainsi, l’assureur accomplit des actes de
commerce.
Elles sont accomplies par des transitaires pour le compte de leurs clients. Ces
opérations sont commerciales.
La location de meuble, tels que les tréteaux, les vaisselles, les chaises, les bâches,
les véhicules, etc. constitue un acte de commerce pour la maison de location, quand elle
est faite à titre habituelle.
Les opérations de transport. Ce sont des actes liés au transport des personnes
et des marchandises, soit par voie terrestre, soit par voie aérienne, ou maritime. Ces actes
ont le caractère commercial même s’ils ne sont pas accomplis dans le cas d’une
entreprise.
Les opérations de télécommunication, sont les actes liés aux moyens modernes
de communication tels que le téléphone cellulaire, internet, le fax, … Ces opérations
sont commerciales même si elles sont privées ou publiques.
Les opérations des intermédiaires. Ces opérations sont celles accomplies par
les intermédiaires de commerce et les autres intermédiaires.
leur commerce ». Ainsi, tout contrat conclut par deux commerçant pour les nécessités
de leurs commerces respectifs est commercial par nature. Mais, lorsque le contrat est
passé entre le commerçant et un civil, cet acte est commercial pour le commerçant et
civil pour l’autre partie.
Ce sont les actes accomplis d’une part par les entreprises de spectacles publics
(cinémas, théâtres, prestations musicales, cirques, etc. qui sont commerciaux si les
spectacles sont donnés habituellement, de façon publique en vue de réaliser des
bénéfices ; et d’autre part, les actes des entreprises d’édition (N.E.A, E.D.I.C.E.F, N.E.I,
HARMATTAN, etc.). les maisons d’éditions sont admises par la jurisprudence comme
des entreprises commerciales, car elles sont des intermédiaires intéressées dans la
circulation des œuvres intellectuelles.
Ces actes sont considérés par la loi comme ayant toujours un caractère
commercial, quel que soit leur objet ou leur but et qu’ils soient faits professionnellement
par un commerçant ou à titre isolé par un non commerçant. A ces actes s’ajoutent ceux
effectués par les sociétés commerciales.
Ce sont des instruments de crédits permettant à leur détenteur d’obtenir des fonds
de change de la cession de sa créance matérialisée par le titre. Selon les dispositions de
C’est un effet de commerce par lequel une personne appelée tireur donne l’ordre
à une autre personne appelée tirée de payer une certaine somme à une troisième personne
appelée bénéficiaire ou porteur de la lettre de change.
◊ Le billet à ordre
C’est un titre par lequel une personne s’engage à payer une somme déterminée à
une date déterminée à un bénéficiaire ou à l’ordre de celui-ci.
◊ Le warrant
Il résulte de ce qui précède que toute personne qui signe une lettre de change, un
billet à ordre ou un warrant, fait un acte de commerce. Toutefois, il est nécessaire de
préciser que le fait de signer habituellement ces effets de commerce pour honorer
certains engagements, ne saurait conférer la qualité de commerçant, puisque cela n’est
pas une profession.
Ex : pour régler ses loyers, M. GBÔKÔPÈ, conseiller d’éducation tire sur ses
propriétaires des traites.
Ce sont les actes accomplis par les sociétés de forme commerciales comme la
S.A.R.L, la S.A, la S.N.C etc. Leurs actes sont considérés comme des actes de commerce
par la forme.
Le caractère subjectif des actes de commerce est en rapport d’une part, avec la
qualité de la personne qui accomplit l’acte et d’autre part, avec la nature de l’activité qui
a occasionné l’accomplissement de cet acte.
Dans nos prochaines lignes, nous nous échinerons à examiner la notion d’acte de
commerce par accessoire et à étudier quelques manifestations de la commercialité par
accessoire.
Lorsque l’acte commercial est accessoire à une activité principale de nature civile,
cet acte devient civil par accessoire
Exercice d’application
Le professeur de comptabilité, dans le cadre de son cours, achète des plans
comptables pour les revendre à ses élèves de finance-comptabilité.
Quelle est la nature juridique de cette opération ?
Ce sont des actes civils qui deviennent actes de commerce parce qu’accomplis par
un commerçant dans l’exercice ou pour des besoins de sa profession. Ainsi, l’achat d’un
véhicule par un commerçant pour son usage personnel est un acte civil. Mais, si l’achat
est effectué pour des besoins du commerce, il devient un acte de commerce par
accessoire. Si le contrat est conclu avec un concessionnaire de véhicule, il sera
commercial.
Exercice d’application
Pour que certains actes accomplis par un commerçant soient considérés comme
commerciaux, il faut qu’ils soient effectués dans le cadre de son entreprise et pour les
besoins de celles-ci. Autrement dit, tous les actes accomplis par un commerçant pour les
besoins de son entreprise sont commerciaux.
Tout contrat conclu par un commerçant est commercial s’il est fait pour les besoins
de son commerce. C’est le cas des contrats de vente, de distribution, d’assurance etc.
que passe le commerçant.
Le gage, défini comme un bien meuble que le débiteur remet à son créancier pour
garantir le paiement de sa dette, est un acte civil par nature. Toutefois, si le gage garantit
une dette commerciale, quoique de nature civile, il devient un acte commercial.
Par ailleurs, le cautionnement est défini comme un contrat par lequel une personne
s’engage à payer une créance à la place du débiteur principal, en cas de défaillance de
ce débiteur. Le cautionnement devient civil même s’il garantit une dette commerciale.
SECTION I : DÉFINITION
L’acte mixte est celui qui est commercial pour l’une des parties et civil pour
l’autre. Autrement dit, l’acte mixte est celui qui est accompli à la fois par un commerçant
et un civil.
Exemple : une boîte de lait vendue par un commerçant à une ménagère, est un acte
civil pour la ménagère et commercial pour le vendeur. On qualifie cette opération d’acte
mixte.
En principe, dans les actes mixtes on applique les règles de droit civil à celui à
l’égard duquel l’acte est civil et les règles commerciales à la partie qui accomplit un acte
de commerce dans la même opération.
Si le défendeur (celui contre qui le procès est intenté) est civil, seul le tribunal civil
est compétent. Par contre, si le défendeur est commerçant, le demandeur (personne
qui intente l’action en justice), personne civile, a le choix entre intenter son action
devant un tribunal civil ou commercial.
Elle est apportée en fonction de la personne contre qui la preuve est faite. Ainsi, si
la preuve est faite par le non commerçant contre le commerçant, le principe de la liberté
de preuve en matière commerciale est admise, c’est-à-dire quelle peut être faite par tout
moyen. A contrario, si c’est le commerçant qui fait la preuve contre le non commerçant,
la preuve est faite par écrit.
En effet, pour devenir commerçant, il faut remplir certaines conditions qui sont
d’une part liées à l’exercice même de la profession ; et d’autre part, relatives à la
personne même du commerçant.
Exercice d’application
Pour avoir la qualité de commerçant, il faut que l’auteur des actes de commerce
par nature agisse en toute indépendance, c’est-à-dire à son propre compte, à ses risques
et périls. Par conséquent, les personnes qui participe à une activité commerciale et qui
ne le font pas de façon indépendante n’ont pas la qualité de commerçant.
NB : il importe de souligner que celui qui fait le commerce par l’intermédiaire d’un
prête-nom est un commerçant au même titre que le prête-nom lui-même. Il faut entendre
par prête-nom, la personne qui fait figurer son nom dans un contrat comme si elle
agissait pour son propre compte, alors qu’en réalité, elle n’intervient qu’en tant que
mandataire d’une autre personne, sans que le cocontractant ait connaissance de cette
interposition.
Ainsi, l’Acte Uniforme de l’O.H.A.D.A prévoit des règles spéciales tenant d’une
part à protéger :
Les incapables, et
La femme mariée ;
A. LES MINEURS
Le mineur est au sens du droit civil, l’individu de l’un au l’autre sexe qui n’a pas
encore atteint l’âge de 18 ans révolus. Le mineur non émancipé est incapable de
contracter, conformément aux dispositions des articles 1 et 27 sur la minorité.
Il ressort de ce texte que le mineur ne peut en aucun cas être commerçant, en tant
que celui qui accomplit des actes de commerce. Aussi, son représentant légal ne peut le
faire en son mon.
L’émancipation est l’acte par lequel est mineur devient capable, comme un
majeur. Cela se fait par déclaration conjointe des deux parents adressée au juge des
tutelles ou par mariage.
La loi no70-483 du 2 août 1970 sur la minorité dispose en son article 14 que : « le
mineur émancipé, à condition qu’il est 18 ans révolus, ne peut faire le commerce que
s’il y a été autorisé par celui de ses père ou mère qui à l’exercice de la puissance
paternelle, ou par conseil de famille. (…) cette autorisation doit être inscrite au Registre
du Commerce. »
18 ans révolus ;
Bénéficier d’une autorisation spéciale ;
Cette inscription doit être inscrite au Registre du Commerce.
Sont considérées comme incapables, les personnes majeures qui sont dans un état
habituel d’imbécilité, de prodigalité (faire des dépenses excessives), de démence ou de
fureur et pour lesquelles le tribunal a prononcé une interdiction.
Les majeurs incapables sont assimilés à des mineurs pour leur personne et pour
leurs biens. Par conséquent, ils sont incapables d’exercer un commerce quelconque, et
leurs représentants légaux ne peuvent le faire en leur nom. Ainsi, tous les actes de
commerce faits par eux-mêmes ou accomplis en leur nom sont frappés de nullité relative.
En tout état de cause, si les deux époux travaillent ensemble, seul le mari est
présumé commerçant.
Lorsque les époux sont mariés sous le régime de la séparation des biens, le
paiement des engagements de la femme mariée se fait sur ses propres biens (acquis avant
le mariage).
Lorsqu’ils sont mariés sous le régime de la communauté des biens, il importe de
distinguer les biens propres de chaque conjoint, de leurs biens communs, ainsi que les
biens réservés (biens acquis par la femme dans l’exercice de son activité propre, séparée
de celle de son mari).
La déchéance
en matière économique ou financière. Elles sont par ce fait, déchues quant à l’exercice
de l’activité commerciale. Précisons que la déchéance n’a pas besoin d’être prononcée
par le juge. On dit qu’elle existe de plein droit.
L’interdiction
Elle est prononcée par décision de justice. Elle peut être générale, définitive ou
temporaire. Au total, l’interdiction temporaire d’une durée supérieure à 5 ans, de même
que l’interdiction à titre définitif, peuvent être levés à la requête de l’interdit, par la
juridiction qui l’a prononcée, et ce après l’expiration du délai de 5 ans.
La profession commerciale est incompatible avec toutes celles dont l’exercice fait
l’objet d’une règlementation interdisant leur cumul. En fait, toute profession dont
l’exercice fait l’objet d’une réglementation interdisant le cumul de cette activité avec
l’exercice d’une profession commerciale, est qualifiée d’incompatible.
Les activités comme celles des artisans, des agriculteurs et de certaines personnes
exerçant des professions libérales sont régies par le droit civil et d’autres règles
spécifiques à chacune de ces professions.
Toutefois, l’artisan peut être réputé commerçant si les conditions non cumulatives
suivantes sont remplies :
Emploi dans son atelier d’un trop grand nombre de main-d’œuvre salariée (moins
de 10 salariés),
Utilisation de machines et de stocks importants de matières premières,
Spéculation sur la vente de produits qu’il ne fabrique pas lui-même.
En dépit de son statut civil, l’artisan a droit au renouvellement de bail (art. 123 et
suivants de l’A.U.D.C.G).
Il sied toutefois, de signaler que l’agriculteur peut être réputé commerçant, si dans
le cadre de son activité, il :
Le commerce est exercé par des personnes physiques, mais de plus en plus par des
personnes morales, en l’occurrence les sociétés commerciales, lesquelles s’adonnent à
diverses activités de natures commerciale et industrielle.
Les entreprises sociétaires sont celles qui sont créées avec des capitaux apportés
par plusieurs personnes.
Il peut toutefois arriver qu’une société qui n’est pas commerciale par la forme, soit
qualifiée de commerciale en raison de son objet : On parle de société commerciale par
objet. Cette situation décrit le cas d’une société civile qui exerce en réalité une activité
commerciale.
Par exemple : une Société Civile Professionnelle d’Avocat (S.C.P.A) qui vend des
livres de droit.
Par ailleurs, une activité civile peut être exploitée dans le cadre d’une société de
forme commerciale : cette société est commerciale par la forme et civile par son objet.
Les sociétés de personnes sont les sociétés dans lesquelles les associés sont tenus
solidairement et indéfiniment du passif.
Aux termes de l’article 270 de l’Acte Uniforme sur le droit des sociétés
commerciales et les groupements d’intérêt économique, la S.N.C est une société où les
associes (deux au moins) sont commerçants et répondent solidairement et indéfiniment
des dettes sociales.
Les sociétés de capitaux sont celles dans lesquelles les associés s’unissent en
considération des capitaux qu’ils apportent et non pas de leur personne.
La Société Anonyme se définit comme une société commerciale dans laquelle les
associés appelés actionnaires détiennent un droit représenté par un titre négociable
appelé action et ne supportent les pertes qu’a concurrence de leur apport.
NB : La société anonyme est une société commerciale par la forme quel qu’en soit
l’objet.
C’est une société instituée créée par un ou plusieurs associés dont les statuts
prévoient librement l’organisation et le fonctionnement, sous réserve des règles
impératives fixées.
La S.A.R.L est une société dans laquelle les associés ne sont responsables des
dettes qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des parts
sociales.
Elle est une société hybride en ce sens qu’elle emprunte certaines caractéristiques
aux sociétés des personnes et d’autres aux sociétés des capitaux.
Les avantages de la S.A.R.L sont qu’elle peut être constituée par une seule
personne (société unipersonnelle) et le capital minimum exigé pour sa constitution est
de 1000 000 de FCFA. Toutefois, cette dernière formalité n’est plus obligatoire.
Quant aux personnes morales qui exercent le commerce, leur immatriculation doit
intervenir selon l’article 46 de l’A.U.D.C.G, dans le mois de leur constitution, auprès du
greffe de la juridiction compétente dans le ressort de laquelle est situé le siège social ou
leur établissement principal.
La personne physique ou morale qui n’est pas immatriculée dans le délai prescrit,
ne peut se prévaloir de sa qualité de commerçant jusqu’à son immatriculation. Si elle le
fait, elle est considérée comme commerçante de fait. Cependant, la personne peut
invoquer le défaut d’immatriculation au R.C.C.M pour se soustraire aux obligations et
responsabilités propres aux commerçants (article 60 AU).
Lorsque des mentions inexactes ont été communiquées de mauvaise foi, elles sont
sanctionnées par une amande de 36 000 à 72 000 FCFA et un emprisonnement d’un à
six mois ou l’une seulement de ces deux peines. La juridiction qui prononce la
condamnation, ordonne la rectification des mentions et transcriptions inexactes.
Les livres de commerce sont des documents matérialisant les actes de gestion de
l’activité du commerçant. Ils permettent au celui-ci de suivre les opérations effectuées
et d’apprécier l’état des caisses. Ils peuvent par ailleurs servir de moyens de preuve en
cas de litige et faciliter les contrôles des services fiscaux. Mais, le commerçant ne peut
se servir de ses propres livres comme moyen de preuve à son profit, que face à un autre
commerçant.
Les livres à tenir sont au nombre de deux. Certains sont obligatoires. Ce sont :
Les livres obligatoires doivent être côtés (numérotés) et paraphés par le président
du tribunal compétent en matière commerciale du lieu où se déroule l’activité. Ils doivent
en sus, être tenus chronologiquement, sans blanc ni altération. Ainsi, pour corriger une
écriture erronée, on passe une écriture en sens inverse. Ces livres doivent être conservés
pendant au moins cinq (5) ans pour les commerçants personnes physiques et dix (10)
ans pour les sociétés commerciales. Ils doivent en définitive, mentionner chacun le
numéro d’immatriculation au R.C.C.M du commerçant qui les tient, conforment à
l’article 14 de l’A.U.
invoqués par le tiers pour faire preuve contre le commerçant qui les tient de façon
irrégulière.
La concurrence est qualifiée de déloyale lorsque l’un des opérateurs utilisent des
moyens ou procédés contraire aux usages de nature à détourner la clientèle de ses
concurrents. Ces usages portent des préjudices aux autres concurrents. Il faut souligner
que la concurrence déloyale peut être au plan civil (art. 1382 et suivants de code civil)
que pénal.
Par ailleurs, il existe une protection contre la concurrence déloyale ; laquelle peut
être légale ou conventionnelle.
Au niveau légal, l’action en concurrence peut être exercée par toute personne
physique ou morale ayant subi un préjudice concurrentiel. Des sanctions sont prévues.
Au plan civil, elles vont de 3 à 1 an d’emprisonnement et d’une amande de 100 000 à
1000 000 de FCFA ou l’une des deux peines. Au plan pénal, les auteurs de contrefaçon
sont punis d’une amande de 100 000 à 1000 000 de FCFA ou d’un emprisonnement de
3 mois à 3 ans où l’une des deux peines seulement.
Le fonds de commerce est réglementé par les articles 136 à 168 de l’A.U.D.C.G.
Il est un ensemble de moyens mobiliers corporels et incorporels qui permettent au
commerçant d’attirer et de conserver sa clientèle. En clair, le fonds de commerce est un
ensemble de biens meubles affectés à l’exploitation d’une activité commerciale. Il est
une entité juridique distincte des éléments qui la composent. Le fonds de commerce ne
comprend que des éléments mobiliers.
Ce sont les éléments essentiels du fonds de commerce. Aux termes de l’article 136
de l’A.U.D.C.G, « le fonds de commerce comprend nécessairement la clientèle et
l’enseigne ou la clientèle et le nom commercial, sans préjudice de cumul de la clientèle
avec l’enseigne et le nom commercial. »
Les deux désignent sensiblement la même réalité : l’ensemble des personnes qui
se fournissent chez un commerçant ou qui ont recours à ses services. Toutefois, les deux
notions se distinguent l’une de l’autre.
I. LA CLIENTÈLE
Elle désigne les personnes qui sont en relation d’affaire avec un professionnel. Si
ce professionnel est un commerçant, la clientèle est dite commerciale. Dans le cas
contraire, c’est une clientèle civile.
En pratique, la clientèle désigne soit les personnes qui sont liées au commerçant
par un contrat d’approvisionnement : on parle de clientèle captive, soit celles qui
s’adresse à lui pour des raisons de confiance ou d’habitude : c’est la clientèle attirée.
II. L’ACHALANDAGE
Il vise les clients qui de passage, sont attirés par l’emplacement favorable du fonds
de commerce et qui effectuent occasionnellement des achats.
Il convient de préciser que l’AU n’exige pas ces deux éléments à la fois. L’un
suffit. Cependant, il ne trouve pas d’inconvénient à ce que les deux coexistent dans un
fonds de commerce.
I. L’ENSEIGNE
C’est l’appellation sous laquelle le commerçant exerce son activité. Il peut s’agir
d’un nom patronymique, d’un pseudonyme, d’un nom composé, …
Elles regroupent tous les objets mobiliers qui sont destinés à la vente en l’état ou
après avoir été transformés. Matériellement, il s’agit des choses fongibles comme les
stocks de matières premières ou de produits destinés à la vente.
I. LE DROIT AU BAIL
Pour bénéficier de ce droit, le preneur doit justifier avoir pendant une durée
minimale de deux ans exercé son activité. Et, le renouvellement du contrat de bail est
conclu pour une durée minimale de trois ans, sauf stipulation contraire des parties. Le
renouvellement du contrat de bail doit être notifié au bailleur, trois mois avant la date
d’expiration du contrat en cours, par le locataire qui veut en obtenir le renouvellement.
Il s’agit d’une part des licences d’exploitation exigées dans l’exercice de certaines
activités commerciales, notamment les pharmacies, les débits de boisson, le transport,
etc. et d’autre part, des divers droits de propriété industrielle et commerciale : les brevets
d’invention, les marques de fabrique et de commerce, les dessins et modelés, ainsi que
tout autre droit de propriété nécessaire à l’exploitation du fonds.
Les principales opérations pouvant porter sur le fonds de commerce sont les
suivantes :
La mise en fonction de son usage (la location-gérance)
La cession du fonds de commerce
I. DÉFINITION
Suivant les dispositions de l’article 138 de l’A.U.D.C.G, « la location-gérance est
une convention par laquelle le propriétaire du fonds de commerce, personne physique
ou morale, en concède la location en qualité de bailleur, à une personne physique ou
morale, locataire-gérant, qui exploite à ses risques et périls ».
C’est l’exploitation du fonds par le locataire-gérant à ses risques et périls, qui a
valu l’appellation de gérance libre.
Elles tiennent d’une part au propriétaire du fonds (bailleur) et d’autre art au gérant
libre (locataire-gérant).
Deux conditions cumulatives lui sont exigées par l’article 141 de l’A.U :
Le bailleur ne doit pas avoir été interdit ou déchu de l’exercice d’une profession
commerciale.
Le bailleur, personne physique ou morale doit avoir exploité pendant deux ans
au moins, en qualité de commerçant, le fonds mis en location-gérance.
NB : le délai de deux ans peut être réduit à un an par décision de justice. Notons aussi
que ces conditions ne sont pas applicables aux personnes suivantes (art.143) : l’Etat ; les
collectivités locales ; les établissements publics ; les incapables, en ce qui concerne le
fonds dont ils étaient propriétaire avant la survenance de leur incapacité ; les héritiers ou
légataires d’un commerçant décédé, en ce qui concerne les fonds exploité par ce dernier ;
les mandataires de justice chargés de l’administration d’un fonds de commerce, à
condition qu’il y ait été dûment autorisé et qu’ils aient respecté les mesures de publicité
prévues.
A. VIS-À-VIS DU LOCATAIRE-GÉRANT
Par ailleurs, le locataire-gérant doit payer deux loyers distincts aux bailleurs. L’un
des loyers est pour l’occupation du local et l’autre correspond au frais de location des
éléments du fonds.
La cession est l’octroi ou la passation d’un droit entre vifs. Lorsque le droit donné
ou octroyé est un droit personnel, on parle généralement de cession. Ainsi, céder son
fonds de commerce c’est transférer ou passer la propriété de ce fonds à autrui.
La cession de fonds de commerce est règlementée par les articles 147 à 168 de
l’A.U.D.C.G. Elle est soumise aux règles du droit commun qui régissent la vente. C’est
pourquoi, l’on peut dire “vente de fonds de commerce’’, quand on parle de sa cession.
Comme telle, la cession de fonds de commerce est un acte de commerce par accessoire,
parce que la vente est nécessairement effectuée pour être exploitée commercialement.
Les unes tiennent aux parties contractantes et les autres à la chose, objet du contrat.
La vente du fonds de commerce est une opération dont le but est d’acquérir le
fonds en vue de l’exploiter. Ainsi, la capacité commerciale est exigée à la fois au vendeur
et à l’acquéreur. En d’autres termes, il faut avoir la capacité de faire le commerce pour
vendre ou acheter un fonds de commerce.
Les éléments qui sont obligatoirement compris dans la cession d’un fonds de
commerce sont la clientèle, l’enseigne et/ou le nom commercial.
Quant aux autres éléments, ils peuvent faire partie du fonds cédé à condition de
les préciser expressément dans l’acte de cession. Mais, il faut souligner que la cession
uniquement des éléments secondaires du fonds (les meubles servant à l’exploitation, les
marchandises,…), n’emporte pas la cession de ce fonds de commerce, quelles que soient
les dispositions convenues dans l’acte de cession.
En ce qui concerne le prix du fonds à céder, il est librement fixé par les parties,
sous réserve de la surenchère qui peut être faite par les créanciers du gérant, s’ils
estiment que le prix du fonds est trop bas.
La cession d’un fonds de commerce se fait par écrit. Suivant les dispositions de
l’article 169 de l’A.U.D.C.G, cet écrit peut être un acte sou seing privé ou un acte
authentique, c’est-à-dire établi par un Officier Public (notaire, huissier de justice…).
Ces obligations sont tantôt des obligations à la charge du vendeur, tantôt des droit
à son profit.
S’agissant des droits au profit du vendeur, ils sont au nombre de deux à savoir le
privilège (droit d’être préféré aux autres créanciers) et l’action résolutoire.
NB : celui qui aura reçu les sommes d’argent doit les conserver en tant que séquestre4
pendant un délai de trente (30) jours, accordés aux créanciers pour faire opposition.
Par ailleurs, si l’acquéreur du fonds de commerce découvre que le fonds est affecté
de vices cachés ou de défauts de conformité, il peut, conformément à l’article 156 de
l’A.U.D.C.G, demander la résolution de la vente. Cette résolution est possible à
condition que la diminution de jouissance que l’acquéreur subit soit d’une importance
telle qu’il n’aurait pas acheté le fonds de commerce s’il en avait eu la connaissance.
En effet, le terme “nantissement’’ est défini par l’article 125 de l’Acte Uniforme
portant organisation des suretés, comme « l’affectation d’un bien meuble incorporel ou
d’un ensemble de biens meubles incorporels, présents ou futurs en garantie d’une ou
plusieurs créances, présentes ou futures, à condition que celles-ci soient déterminées ou
déterminables. ».
4
Personne désignée par la justice ou par des particuliers pour assurer la conservation d’un bien, objet de
contestation ou de procès
Le nantissement conventionnel
Le nantissement judiciaire
Il peut arriver que dans sa décision, le juge autorise un créancier à prendre pour
sûreté de sa créance dont le recouvrement est en péril, une inscription de nantissement
sur le fonds de commerce de son débiteur. Cette opération est qualifiée de nantissement
judiciaire (art. 164 AUOS).
Le contrat de nantissement doit, sous peine de nullité, être fait sous la forme d’acte
authentique ou par acte sous seing privé dûment enregistré au R.C.C.M. Ce contrat doit
contenir les mentions suivantes : les noms, prénoms, domiciles des parties ; les numéros
d’immatriculation au R.C.C.M des parties ; la désignation précise et le siège du fonds et
s’il y a lieu de ses succursales ; les éléments du fonds nanti, le montant maximum de la
garantie ; l’élection du domicile du créancier dans le ressort de la juridiction où est tenu
le Registre du Commerce.
NB : le nantissement doit être enregistré dans les 15 jours de la décision qui l’autorise
ou de la rédaction de l’acte constitutif, au registre du Commerce. L’inscription provisoire
et l’inscription définitive doivent être prises, respectivement, après décision autorisant
le nantissement et la décision de validation passée en force de choses jugée.
Le créancier qui a fait inscrire son nantissement est dans la même condition que
celui nanti à titre conventionnel. Autrement dit, au plan des avantages, ils ont les mêmes
droits. Le nantissement conventuel ou judiciaire n’est opposable aux tiers que s’il est
inscrit au R.C.C.M.
Le créancier qui a fait inscrire son bail dispose d’un droit de suite et de préférence
sur le prix de vente du bien, comme le créancier hypothécaire ; c’est-à-dire qu’il peut
faire saisir et vendre le fonds en quelque main qu’il se trouve et se faire payer par
préférence aux autres créanciers, notamment chirographaires (qui est dépourvu de toute
sureté).
Droit
Droit objectif, droit subjectif, droit privé, droit public, droit civil, droit commercial,
droit constitutionnel, droit administratif, droit patrimonial, droit extrapatrimonial,
droit réel, droit personnel, droit de la personnalité, droit intellectuel, droit politique,
droit économique.
Loi
Sources du droit
Droit de la propriété
Biens
Bien corporel, bien incorporel, bien meuble, bien immeuble, bien consomptible, bien
meuble corporel, bien meuble incorporel, bien immeuble incorporel, bien immeuble
corporel
Acte juridique, fait juridique, acte à titre gratuit, acte à titre onéreux.
Droits de la personnalité
Droit de l’entreprise
Exercice 1
1. Définissez le droit
Exercice 4: Reliez
Exercice 5
1. Quelle est la nature du texte ratifié par la Côte d’Ivoire afin de faire partie des États-
membres de l’ONU ?
2. Décrivez la procédure d’élaboration de la loi.
3. Quelles différences faites-vous entre le droit privé et le droit public ?
4. classez dans un tableau les droits suivants : droit civil, droit administratif, droit de la
santé, droit de l’environnement, droit des libertés publiques.
Exercice 6
Exercice 7 : Schématisez le cours sur les sources du droit sur la base des
sources écrites et non écrites.
Exercice 8
1. Quelles sont les divergences entre le mineur non émancipé et le majeur incapable ?
3. Les parents peuvent-ils imposer leur religion à leurs enfants mineurs ? Justifiez votre
réponse.
Exercice 9
Exercice 10
1. Un contrat légalement conclu ne produit-il des effets qu’à l’égard des parties
originaires à la conclusion ?
5. A quelles conditions un enseignant peut-il être responsable des faits de ses élèves ?
Exercice 11
3. Qui des deux personnes a-t-elle le titre de commerçant : l’individu qui finance le
commerce et l’individu qui exécute le commerce pour le compte de financeur ?
CAS PRATIQUES
CAS PRATIQUE 1
Monsieur POULOUPOU vit à GNOKOZRO avec son épouse MAMATE. Ils ont
deux enfants dont PKANS de 23 ans et N’TCHI de 17 ans. Depuis le 01 août 2020,
monsieur POULOUPOU a quitté son domicile sans crier gare. Depuis, l’on n’a plus eu
de ses nouvelles. Au moment où son épouse s’apprêtait à contracter un nouveau mariage,
monsieur POULOUPOU réapparait et décide de récupérer ses biens envoyés en
possession. Le mois suivant, il part en mission au nord du Cameroun, pendant que
BOKO HARAM sévit fortement. A son arrivé, il informe sa famille de l’état dangereux
de la ville dans laquelle il séjourne. Depuis lors, monsieur POULOUPOU n’a plus fait
signe de vie. Son fils ainé PKANS, se rendant à DIAREBANA décide alors de saisir le
tribunal de ladite ville où sont domiciliés ses grands-parents paternels. Au même
moment, sa sœur cadette NTCHIA décide également de saisir la section de tribunal de
GBALISSOU, ville voisine de GNOKOZRO.
CAS PRATIQUE 2
1. Monsieur PONTOUAI a construit une villa dans le quartier BOTEDE. Il fait louer
cette villa à Madame SICASONNI.
Quel droit monsieur PONTOUAI détient-il sur sa villa ? Qui est-il par
rapport à madame SICASONNI ? Justifiez votre réponse !
Identifiez les différents droits mis en œuvre et trouvez leur point commun.
CAS PRATIQUE 3
2. Quel contrat a été signé entre les deux protagonistes ? Justifiez votre
réponse !
CAS PRATIQUE 4
N’ayant donc pas réussi à créer cette société, monsieur FAMOUROU décide
d’entreprendre des affaires tout seul. A cet effet, il ouvre un magasin de vente de pagne
à Port- Bouët. Sur son instruction, le gérant dudit magasin acheté une fourgonnette pour
la livraison à domicile de ses clients qui en font la demande.
Monsieur FAMOUROU se fait inscrire au RCCM le 05 janvier 2021. Dix (10) jours
après, un différend l’oppose à monsieur DEBOUL, étudiant à l’université de KEBI.
Monsieur FAMOUROU produit son livre journal comme moyen de preuve contre
l’étudiant.
4. Qu’en pensez-vous ?
5. Peut-il ? Pourquoi ?
Dans le contrat de location-gérance, les parties insèrent une clause selon laquelle
monsieur FAMOUROU s’interdit d’ouvrir un autre magasin de pagne à Port- Bouët.
CAS PRATIQUE 5
Pendant les grandes vacances, SATOU, âgée de 22 ans, est contrainte par ses
parents à épouser un richissime commerçant qui a longtemps soutenu financièrement la
famille à laquelle elle appartient. Mécontente, SATOU saisi la justice en vue de
l’annulation du mariage.