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INTRODUCTION GÉNÉRALE

« Ubi societas, ubis jus »

Là où il y a société, il y a le droit.

Le droit est l’œuvre des hommes. C’est pourquoi, là où il y a société, il y a un


droit. Comme tel, le droit a une histoire. En effet, le droit est né dans les sociétés
antiques, plus précisément à Rome et en Grèce. De son étymologie « directus » qui
désignait ce qui est droit, les Romains parlaient de « jus », alors que les Grecs disaient
simplement « nomos ». Le droit a ainsi évolué avec plusieurs définitions dont la plus
populaire était « jus est ars boni et aequi », qui signifie le droit est l’art de fait le bien
et le juste. Cependant, cette définition classique réduisait le droit à un simple art, en
écartant son caractère scientifique. C’est la raison pour laquelle, nous nous échinerons à
démontrer la scientificité du droit dans la présente étude initiatique, sans toutefois
manquer de prendre en compte son aspect artistique.

L’étude initiatique du droit par les étudiants en première année de BTS se justifie
par deux raisons. La première est que toute la vie sociale est règlementée par le droit et
tous les domaines (politique, économique et social) y sont saisis. La deuxième raison est
que tout citoyen vivant dans une société ne doit pas ignorer les règles élémentaires qui
la régissent.

Afin de mieux cerner ce cours de droit, il s’avère impérieux de procéder à une


organisation. C’est pourquoi, notre étude portera sur quatre (04) parties dont la notion
du droit (partie I), l’organisation judiciaire (partie II), les obligations juridiques (partie
III) et le droit commercial (partie IV)

PREMIÈRE PARTIE : NOTION DU DROIT

Il s’agit dans cette partie de décortiquer dans un premier temps la notion du droit
à travers une définition conceptuelle (titre I), avant d’étudier les sujets du droit (titre II).

TITRE I : DÉFINITION CONCEPTUELLE DU DROIT

Le droit est défini suivant différentes conceptions. Aussi, pour mieux


l’appréhender, il se subdivise en branches.

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CHAPITRE I : LES DIFFÉRENTES CONCEPTIONS DU DROITS.

Qu’est-ce que le droit ?

Si le droit a été classiquement défini comme l’art de faire le bien et le juste,


scientifiquement il est un ensemble de règles existant dans un État et dont la violation
est soumise à des sanctions. Autrement dit, le droit est un ensemble de règles destinées
à régir la société, et dont les individus peuvent se prévaloir dans leurs rapports avec les
autres. Selon cette définition, le droit peut être soit objectif, soit subjectif.

SECTION I : LE DROIT OBJECTIF

Le droit objectif est un ensemble de règles destinées à règlementer la société. Elle


s'identifie à travers ses caractères.

PARAGRAPHE I : LES CARACTÈRES DU DROIT OBJECTIF

La règle de droit est nécessaire et permanente, obligatoire et coercitive, générale


et impersonnelle.

I. UNE RÈGLE NECESSAIRE ET PERMANENTE

La règle de droit est nécessaire parce qu’elle est indispensable au bien-être de la


société, permanente parce qu’elle a une application constante pendant son existence.
Elle a vocation à régir l’avenir, à durer un certain temps. Mais cela n’est pas synonyme
d’une éternité : elle a un début et une fin. Dans cette logique, la règle de droit à vocation
à s’appliquer de façon constante pendant le temps où elle est en vigueur jusqu’à son
abrogation (suppression) par l’autorité compétente. L’autorité compétente pour abroger
la règle de droit est celle qui l’a créée.

II. UNE RÈGLE OBLIGATOIRE ET COERCITIVE

La règle de droit à un caractère obligatoire qui lui permet de ne pas passer pour un
simple conseil laissé à la discrétion de chacun. Sans ce caractère obligatoire, ce serait le
règne de l’anarchie (désordre). La règle de droit ordonne, défend, permet, récompense
et punit : c’est un commandement. Pour respecter la règle de droit, des sanctions et
contraintes sont prévues. Lorsque l’autorité judiciaire (magistrat) constate la violation
d’un droit, elle requiert la force publique (police, gendarmerie) pour que celle-ci
contraigne le contrevenant (l’individu en faute) à respecter la loi.

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III. UNE RÈGLE GÉNÉRALE ET IMPERSONNELLE

Cela signifie que la règle de droit s’applique à tout le monde en même temps
(caractère général) et à personne en particulier (caractère impersonnel). Elle concerne
donc chacun et ne vise personne précisément. Mais, il peut arriver qu’elle s’applique à
un groupe de personnes. Dans ce cas, elle touchera tout le monde dans le groupe et
personne en particulier.

Ex: Le règlement intérieur de l’établissement privé notre dame de la Paix de


Tiassalé s’applique à tous les élèves et personnel administratif de l’école, mais pas
seulement les élèves.

Le caractère général et impersonnel de la règle de droit est aussi une garantie


contre l’arbitraire, la discrimination individuelle. Elle lui permet donc de rester crédible.
Cependant, la règle de droit peut être discriminatoire à l’égard d’un groupe de personnes
pour des motifs louables.

Ex: Accorder plus de droit aux personnes âgées, aux enfants, aux femmes
enceintes etc.

Elle peut être aussi sévère envers les mauvais conducteurs par exemple ou encore
pour des motifs condamnables comme la race, la religion, le sexe et les convictions
politiques.

Enfin, ce caractère permet à la règle de droit de se distinguer d’autres normes tels


que les règlements, les décrets, les arrêtés, les circulaires.

PARAGRAPHE II : DISTINCTION RÈGLE DE DROIT ET RÈGLES DE


CONDUITE

Les règles de conduite auxquelles nous confronterons le droit sont la religion, la


morale et la justice.

I. LE DROIT ET LA RELIGION

 Sources et domaine d’application

Le droit a un domaine d’application plus vaste que la religion. Il régit les rapports
sociaux, alors que la religion ne se limite qu’à l’aspect spirituel. Droit et religion
proviennent de deux ordres différents. Le droit est fait par les hommes, tandis que la
religion vient de Dieu. Les règles juridiques doivent être respectées si l’on ne veut pas

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avoir de problèmes avec la justice. Quant aux préceptes religieux, ils doivent être
respectés pour gagner le ciel ou aller au paradis.

 L’autorité

Des règles de droit sont en contradiction avec les préceptes religieux.

Ex1 : dans l’évangile de Matthieu, chapitre 5 verste 39 à 40 du nouveau testament,


le Christ dit « si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tend lui aussi l’autre » ; alors que
le droit propose la légitime défense, c’est-à-dire si quelqu’un vous gifle sur la joue droite,
il faut le gifler également sur la joue droite : c’est la loi de talion.

Ex2 : le mariage célébré devant l’officier d’état civil (à la mairie) peut être dissout.
Or, celui célébré à l’église est éternel.

 La sanction

La violation de la règle de droit est sanctionnée par l’État à travers ses organes
répressifs (police, gendarmerie) ; tandis que celle du précepte religieux est sanctionnée
par Dieu.

II. LE DROIT ET LA MORALE

 Sources

La morale est un ensemble de règles à suivre pour faire le bien et éviter le mal.
Elle tire sa source de la conscience et s’intéresse aux devoirs de l’homme ; alors que
le droit peut formuler des règles immorales telles que la taxation des prostituées,
l’autorisation de l’avortement. Le droit vise la paix et la sécurité sociale, tandis que la
morale vise la perfection de l’homme.

 Sanction

La violation de la règle de droit est sanctionnée par l’État et la violation d’un


précepte moral est sanctionnée par la conscience. La sanction est donc interne.

III. LE DROIT ET LA JUSTICE

La justice voudrait que les pauvres bénéficient de plus de richesses que les riches.
Malheureusement, le droit ne consacre pas cette justice ; puisque les pauvres n’ont aucun
droit d’exiger des richesses aux riches. Le droit récompense en fonction des efforts, il
enseigne à se contenter de ce qui nous revient de droit.

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PARAGRAPHE III : LES GRANDES DIVISIONS DU DROIT OBJECTIF

Nous distinguons deux grandes branches du droit que sont le droit privé et le droit
public. Mais nous les catégorisons selon que les droits soient internes ou internationaux.

I. LES BRANCHES DU DROIT INTERNE

Le droit interne ou droit national est le droit en vigueur dans un État donné, ayant
des sources, des organes, et des sanctions propres à cet État et réglementant les rapports
sociaux entre les particuliers de cet État.

A. LE DROIT PRIVÉ

Le droit privé est celui qui régit les rapports entre particuliers ou avec les
collectivités privées, telles que les associations, les sociétés, et qui assure prioritairement
la sauvegarde des intérêts individuels. Nous avons le droit civil et le droit commercial.
Mais à côté de ces deux droits, il existe des droits privés de nature mixte.

1. LE DROIT CIVIL

C’est le droit commun du droit privé. C’est aussi la branche la plus ancienne du
droit privé qui s’applique à tous les rapports de droit privé, sauf si un droit spécial a été
édicté pour une matière déterminée. Il a donc une place privilégiée, il a une valeur
générale et donne les principes généraux. Il régit la famille (mariage, divorce, filiation,
régimes matrimoniaux1), la propriété et les obligations (contrat, responsabilité civile).
Les principales règles du droit civil sont regroupées dans le code civil.

2. LE DROIT COMMERCIAL

Il s’est détaché du code civil et contient les règles dont l’application est réservée
soit aux particuliers qui effectuent les actes de commerce, soit aux commerçants. Il régit
aussi les sociétés constituées pour les opérations commerciales que les fonds de
commerce du simple commerçant ou encore les actes de commerce (actes accomplis par
un commerçant dans l’exercice et pour le besoin de son commerce).

3. LES RÈGLES DE DROIT PRIVÉ DE NATURE MIXTE

Ce sont des règles qui sont détachées du code civil et du droit commercial pour
constituer une branche autonome du droit privé de nature mixte. Ce sont : le droit de la

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Le régime matrimonial est le statut qui gouverne les intérêts pécuniaires des époux, dans leurs rapports
entre eux et dans leurs rapports avec les tiers, dont l'objet est de régler le sort de leurs biens pendant le
mariage et à sa dissolution

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propriété intellectuelle (propriété industrielle, artistique, littéraire), le droit des


assurances, le droit des transports, le droit rural.

B. LE DROIT PUBLIC

Le droit public régit l’organisation de l’État et les collectivités publiques, ainsi que
leurs rapports avec les particuliers. Ici, interviennent l’état et ses agents dans une relation
avec particuliers.

Le droit public vise la satisfaction de l’intérêt public, de la collectivité ; il s’impose


le plus souvent aux administrés. Il est aussi appliqué dans les juridictions
administratives.

1. LES BRANCHES DU DROIT PUBLIC

Ses branches sont :

- Le droit constitutionnel : droit qui fixe les règles de base d’organisation de


l’État ;
- Le droit administratif : règlemente la structure de l’administration et ses
rapports avec les particuliers ;
- Le droit fiscal et les finances publiques : réunissent et gouvernent les dépenses
et recettes des collectivités publiques ;
- Le droit des libertés publiques : définit les divers droits de l’individu dans la
société et les modalités de leur protection.

2. LES BRANCHES DU DROIT PUBLIC DE NATURE MIXTE

Ce sont des règles qui appartiennent à la fois au droit public et au droit privé. On
a:

- Le droit pénal. Aussi appelé droit criminel, il a pour principal objet de définir
les comportements constitutifs d’infractions et de fixer les sanctions applicables à leurs
auteurs. Il ne vise pas que la répression, il veut aussi prévenir les attitudes délictueuses,
à rééduquer les anciens délinquants. Il défend l’intérêt public, général. Le procès pénal
n’oppose pas deux individus (la victime et le délinquant) mais plutôt le délinquant à la
société (ministère public). Il sauvegarde aussi les intérêts privés des particuliers. Il
protège les individus dans leur vie, leur honneur, leur propriété… Il peut donc être
considéré comme la sanction ultime du droit privé.
- Le droit processuel. Il regroupe la procédure civile, dite aussi droit judiciaire
privé, la procédure pénale, et la procédure administrative pour l’organisation et le
fonctionnement de la justice civile, pénale et administrative.

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- Le droit social. Il regroupe le droit du travail et le droit de la sécurité social. Le


droit du travail est l’ensemble des règles qui définissent les conditions des travailleurs
salariés (prestation de travail, rémunération, présentation collective des salariés, droit de
grèves, pouvoir de l’employeur, licenciement…). Le droit social réunit les règles
destinées à s’appliquer principalement aux travailleurs pour les garantir contre divers
risques sociaux (maladies, accidents du travail, chômage), mais aussi pour jouer un rôle
de solidarité par l’octroi des prestations pour la prise en charge des familles. Ce droit est
proche du droit privé, parce que dans les relations du travail, il y a deux personnes :
l’employeur et l’employé. Il est mixte parce que de nombreux éléments du droit public
interviennent dans sa mise en œuvre : le pouvoir de l’employeur est très encadré par de
nombreux règlements, l’inspection du travail est une institution administrative,
l’organisation de la sécurité sociale est administrative.

PARAGRAPHE IV : LES BRANCHES DU DROIT INTERNATIONAL

Le droit international est le droit applicable lorsqu’un élément étranger se


rencontre dans un rapport de droit. On distingue le droit international privé du droit
international public.

I. LE DROIT INTERNATIONAL PRIVÉ

C’est celui qui régit les rapports des particuliers entre eux lorsqu’il existe un
élément étranger. Ici, il faut déterminer en cas de conflit la loi applicable par la méthode
dite « conflits de lois ». Il détermine les droits étrangers en CI et pose les règles
applicables en matières de nationalité qui relevé du droit public, d’où sa mixité (rapports
entre particuliers et État).

II. LE DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

Il contient les règles applicables dans les rapports des États entre eux et définit
l’organisation, le fonctionnement, la compétence et les pouvoir des organisations
internationales (Ex : l’ONU).

PARAGRAPHE IV : LES SOURCES DU DROIT OBJECTIF

La source dans notre contexte, correspond au processus technique de formation


des normes juridiques. Ce sont les sources directes et les sources indirectes.

I. LES SOURCES DIRECTES

Les sources directes de la règle de droit peuvent être écrites ou non écrites.

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A. LES SOURCES SUPRA-LEGISLATIVES

Nous avons et les traités internationaux.

1. LES TRAITÉS INTERNATIONAUX

Le traité est en droit international, un est accord conclu entre deux (traité bilatéral)
ou plusieurs États (traité multilatéral) ou entre un État et une organisation internationale.
Il lie les parties qui ont l’obligation de le respecter. Il faut qu’il soit conforme à la
constitution actant sa ratification. Dans le cas contraire, on procède à une révision
constitutionnelle.

2. LA CONSTITUION

C’est l’ensemble des normes fondamentales qui régissent l’organisation et le


fonctionnement des pouvoirs publics et qui constitue la loi suprême de l’État. Toutes les
autres lois doivent se conformer à elle sous peine d’inconstitutionnalité prononcée par
le conseil constitutionnel. La constitution actuelle de la Côte d’Ivoire est celle de 2016,
composée d’un préambule et des 184 articles.

B. LES SOURCES LEGISLATIVES

1. LA LOI

LA LOI : la loi est constituée de l’ensemble des textes législatifs : c’est l’œuvre de
l’Assemblée nationale ou parlement. On distingue les lois constitutionnelles
(émanent du pouvoir constitutionnel et servent à modifier la constitution), les lois
organiques (elles permettent de régir les institutions, structures et systèmes prévus
ou qualifiés comme tels par la constitution), les lois ordinaires (issues de la navette
parlementaire, c’est-à-dire pendant le travail quotidien des députés) et les lois
référendaires (celles adoptées par referendum, consultation directe du peuple afin
d’avoir son avis sur un texte ou une question essentielle).
La loi a une force obligatoire pendant sa naissance, c’est-à-dire de sa naissance à
sa mort. Cette force varie selon le type de loi.

 La naissance de la loi

La loi nait dès l’instant où elle entre en vigueur et pour ce faire, deux conditions
doivent être remplies.

o La promulgation : ce pouvoir appartient au président de la République.


La promulgation est l’acte qui ordonne l’exécution de la loi. C’est la date de
promulgation qui devient la date de naissance de la loi, elle la situe donc dans le

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temps. Le président de la République doit promulguer la loi dans les 15 jours qui
suivent sa transmission par le président de l’Assemblée Nationale, 5 jours en cas
d’urgence. Une loi non promulguée par le président de la République dans le délai
est déclarée exécutoire par le conseil constitutionnel saisi par le président de l’AN,
si elle est conforme à la constitution (pour le décret, ordonnance et règlement, pas
besoin de promulgation. La seule signature de l’auteur vaut acte d’exécution).
o La publication de la loi : après promulgation, la loi doit être publiée au
Journal Officiel de la République de Côte d’Ivoire (JORCI) et le délai de publication
est de 3 jours francs à compter de la date de promulgation. En cas d’urgence,
l’affichage est immédiat ou on procède par des communiqués radiodiffusés.

Il peut arriver que malgré la promulgation de la loi, celle-ci n’entre pas en vigueur
parce que le législateur l’a décidé ainsi. Dans ce cas, la loi elle-même précise sa date
d’entrée en vigueur. Dans d’autres cas, elle nécessite un décret d’application.

 L’abrogation de la loi

C’est la mort de la loi. Certaines lois comme les lois de finance peuvent comporter
des dispositions applicables en une seule année considérée. Dans les autres cas, c’est
l’abrogation qui met fin à la loi. C’est l’autorité qui a créé la loi qui doit l’abroger. Il en
existe deux modalités : l’abrogation expresse (le texte nouveau précise formellement
l’abrogation du texte), l’abrogation tacite ou implicite (le nouveau texte ne précise rien
mais les deux textes ne peuvent pas être appliquées en même temps) et l’abrogation pas
désuétude (le texte à force de ne pas être appliqué disparait tout simplement).

2. LES ORDONNANCES RATIFIEES

Ce sont des mesures prises par le Président de la République sur autorisation du


parlement dans le cadre de l’exécution de son programme. Elles doivent être ratifiées
par le parlement.

C. LES SOURCES INFRA-LEGISLATIVES : LES RÈGLEMENTS

Le règlement englobe l’ensemble des décisions du pouvoir exécutif et autorités


administratives. On distingue :
 Le décret : acte ou texte administratif de portée générale et individuelle,
signé par le président de la République.
 L’ordonnance : le président de le République peut demander à
l’Assemblée nationale pour m’exécution de son programme, l’autorisation de prendre
par ordonnance pendant un délai limité des mesures qui sont normalement du
domaine de la loi

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 L’arrêté : il peut être ministériel, préfectoral ou municipal. C’est une


décision d’ordre pratique. Selon sa source, il s’applique à un territoire
géographiquement délimité.
 Les circulaires : un ministre donne des instructions à des fonctionnaires
pour le fonctionnement du service. En principe, ces circulaires n’ont pas valeur
réglementaire.

« Les matières autres que celles qui sont dans le domaine de la loi relèvent du
domaine règlementaire ».

II. LES SOURCES INDIRECTES

A. LA COUTUME

La source non écrite du droit est la coutume. Elle apparait comme une pratique
juridique qui présente un caractère habituel et qui de ce fait tend à s’imposer en règle de
droit. La coutume suppose la réunion d’un élément matériel et d’un élément moral.

 L’élément matériel

Il faut un usage ancien, constant, notoire, et général. L’usage doit être


comportement suivi de manière habituelle.

 L’élément moral

Il y une véritable conviction du groupe d’agir en vertu d’une règle obligatoire.


L’usage est perçu comme étant une règle de droit et devient ainsi règle de droit. La
coutume émane directement du peuple sans passer par ses représentants.

La principale fonction de la coutume est d’adapter parfaitement le droit à la


conviction sociale ; ce qui permet une meilleures effectivité du droit et surtout d’adapter
rapidement et spontanément le droit aux besoins économiques et sociaux d’un groupe
déterminé.

Trois hypothèses différentes d’application de la coutume :

- Celle où la loi renvoie à la coutume (coutume secundo legem) ;


- Celle où la coutume vise à combler une lacune de la loi (coutume prêter legem) ;
- Celle où la coutume est contraire à la loi (coutume contra legem).

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B. LA JURISPRUDENCE

Le mot jurisprudence a deux sens. Pris au sens large, il désigne « l’ensemble des
décisions rendues par les juges ». Pris au sens étroit, il correspond au phénomène
créateur de droit, c’est-à-dire l’interprétation d’une règle de droit définie, telle qu’elle
est admise par les juges.

Le juge en rendant le droit peut interpréter une règle de droit qui n’est pas claire.
Cette interprétation peut être exégétique (interprétation du texte en se demandant quelle
a été la volonté du législateur), historique (l’interprète a le droit d’adapter le texte aux
nécessités sociales de son époque), ou celle de la libre recherche scientifique (ici, l’on
considère qu’il n’y a plus de loi. Alors le juge essaye d’en créer).

Le raisonnement possibles sont le raisonnement par analogie (ressemblance qu’on


établit entre deux lois différentes), à fortiori (on conclut du plus au moins), à contrario
(on adopte un sens contraire de la norme existante lorsque les conditions posées par
celle-ci ne sont pas remplies.)

C. LA DOCTRINE

C’est l’ensemble des travaux écrit consacrés à l’étude du droit et leurs acteurs. Elle
recouvre des œuvres diverses élaborées principalement par les universitaires
(professeurs de droit, avocats, magistrats ou notaires). Nous avons trois types d’écrits :
les ouvrages généraux, les ouvrages spécialisés, et enfin les écrits ponctuels (articles,
études chroniques) ou note de jurisprudence commentant une décision de justice.

La doctrine joue précisément le rôle de commenter chaque texte en le confrontant


à la réalité sociale et surtout en le rapprochant aux autres textes. La doctrine édifie un
ensemble explicatif, elle a donc un rôle pédagogique. Elle participe aussi au
perfectionnement de la règle de droit pour qu’elle se rapproche le plus possible de l’idéal
de justice.

SECTION II : LE DROIT SUBJECTIF

Défini comme les prérogatives dont les individus peuvent se prévaloir dans leurs
relations, le droit subjectif est composé de plusieurs sous-droits. Ceux-ci peuvent être
des droits patrimoniaux ou extrapatrimoniaux.

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PARAGRAPHE I : LES DROITS PATRIMONIAUX

Les droits patrimoniaux sont des droits évaluables en argent. Seuls ces droits font
partie des composants du patrimoine. Le patrimoine est l’ensemble des biens d’une
personne formant plusieurs droits. Ses composants sont l’actif et le passif. L’actif
regroupe tous les droits, les éléments qui ont une valeur positive, alors que le passif
représente les obligations, les éléments qui ont une valeur négative (les dettes par
exemple).

Les droits patrimoniaux sont composés des droits réels, des droits personnels et
des droits intellectuels.

I. LES DROITS RÉELS

Le droit réel est un droit qui porte sur chose. Le titulaire de ce droit n’est pas
toujours doté des mêmes pouvoirs ; tout dépend de la nature du droit réel dont il jouit.
En effet, on distingue les droits réels principaux et les droits réels accessoires.

A. LES DROITS REELS PRINCIPAUX

Ce sont le droit de la propriété et ses démembrements

1. LE DROIT DE LA PROPRIETE.

« La propriété est le droit de jouir d’une chose de la manière plus absolue, pourvu
qu’on en fasse pas un usage prohibé par les lois et les règlements. ». Le propriétaire de
la chose a donc tout pouvoir sur la chose. Le droit de propriété est un droit absolu et total
décomposé en trois attributs que sont l’usus, le fructus et l’abusus.

L’usus est le droit d’user de la chose ; le fructus est le droit de jouir de la chose.
Le propriétaire peut faire fructifier sa chose ou la laisser improductive. Quant à l’abusus,
il est le droit de disposer de la chose. Le propriétaire à le droit de conserver la chose,
l’abandonner, la donner la vendre, la détruire.

2. LES DEMEMBREMENTS DU DROIT DE LA PROPRIETE

Ils interviennent lorsque le droit de la propriété appartient à plusieurs personnes.


Ce sont : l’usufruit et la nue-propriété, les servitudes et l’emphytéose.

L’usufruit et la nue-propriété. Dans l’usufruit, le titulaire du droit dispose de


l’usus et du fructus, alors que l’abusus appartient à quelqu’un d’autre appelé le nu-
propriétaire. L’usufruit est nécessairement un droit viager, c’est-à-dire qu’il s’éteint à la
mort de son titulaire et ne se transmet pas.

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Les servitudes. La servitude consiste dans le droit du propriétaire d’un fonds de


se servir de certaines utilités du fonds voisin. Ex : droit de passage, droit de puiser de
l’eau.

L’emphytéose : c’est le droit qu’a le locataire sur la chose louée pour une durée
qui varie entre 18 à 99 ans. L’emphytéose devrait conférer comme à tout locataire un
droit personnel. Mais la loi considère qu’il s’agit d’un droit réel, eu égard à la durée de
la location.

B. LES DROITS REELS ACCESSOIRES.

Ce sont des droits réels, car ils portent directement sur une chose, mais accessoires
parce qu’ils sont l’accessoire d’une créance. En effet, pour garantir sa créance, le
créancier exige parfois d’avoir une plus du droit de gage général sur le patrimoine de
son débiteur, un droit direct sur un ou plusieurs choses appartenant à son débiteur. C’est
un droit réel accessoire qu’on appelle aussi sureté, en ce qu’elle assure l’exécution d’une
créance en exerçant un pouvoir sur une chose. Ce sont : l’hypothèque (porte sur un bien
immeuble), le gage (porte sur un bien meuble corporel) et le nantissement (porte sur un
bien mobilier incorporel).

NB : Le titulaire d’une sureté réel (diffèrent du créancier chirographaire) a


un droit de suite qui lui permettra de saisir la chose en quelques mains qu’elle se
trouve, même si la chose a été vendue.

*Les différents biens sont : les biens meubles et immeubles, les biens corporels et
incorporels, les biens consomptibles et non consomptibles, les biens fongibles et les
corps certains, les fruits et les produits (à voir l’an prochain).

II. LES DROITS PERSONNELS OU DROITS DE CRÉANCE

Ce sont les droits par lesquels une personne appelée créancière peut exiger d’une
autre appelée débitrice, une prestation qui oblige à donner, à faire ou à ne pas faire
quelque chose. Ils font naître des obligations qui peuvent se transmettre. Les droits
personnels s’éteignent par l’exécution de l’obligation par le débiteur ou par abandon du
créancier.

III. LES DROITS INTELLECTUELS

Ce sont des droits qui portent sur un bien corporels ou incorporel, produit d’une
activité intellectuelle. Ex : droit sur la propriété littéraire artistique.

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PARAGRAPHE II : LES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX

Ils sont des droits en dehors du patrimoine et ne sont pas évaluables en argent.

I. LES DROITS DE LA PERSONNALITÉ

Le droit de la personnalité est un droit qui appartient à la personne en sa qualité


d’Être Humain. Nous avons le nom, le domicile, la nationalité etc.

II. LES DROITS POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

 Les droits politiques sont des règles qui ont une finalité politique. Ils visent la
liberté des individus contre l’État. En ce sens, il limite le pouvoir de l’État. Ce sont : le
droit à l’intégrité physique et morale (interdiction de l’esclavage et autres traitements
inhumains), le droit à la vie, le droit à l’égalité de traitement (liberté de religion,
d’expression, d’opinion etc.)
 Les droits économiques tendent à garantir le bien-être économique, social et
culturel de l’homme (le droit du travail, le droit à la santé et à l’éducation)

PARAGRAPHE III : LES SOURCES DU DROIT SUBJECTIF

Les sources du droit subjectif sont classées en deux grandes catégories. On a : les
actes juridiques et les faits juridiques.

I. LES ACTES JURIDIQUES

Ils s’entendent d’une manifestation de volonté destinée à produire des effets de


droit. Les actes juridiques obéissent à une classification. Nous verrons également leur
validité et leurs sanctions.

A. LA CLASSIFICATION DES ACTES JURIDIQUES

Ils sont nombreux et diversifiés. Nous pouvons énumérer entre autres :

 L’acte unilatéral qui résulte de la volonté d’une seule personne (le paiement de
la dette) et l’acte bilatéral qui résulte de la volonté de deux personnes (contrat conclu
entre deux personnes) ;
 L’acte public qui émane d’une autorité publique (loi, règlement) et l’acte privé
qui émane d’une personne privée (le recrutement d’agents dans une banque) ;
 L’acte constitutif de droit qui est un acte juridique qui créé un nouveau droit,
en modifiant le droit antérieur (loi de 2013 sur l’égalité du genre) et l’acte déclaratif de
droit par lequel l’on reconnait ou constate un droit ou une situation préexistante (la
reconnaissance de l’enfant naturel) ;

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 L’acte à titre gratuit et l’acte à titre onéreux (profit).

B. LES CONDITIONS DE VALIDITÉ DE L’ACTE JURIDIQUE

L’acte valide est celui qui existe juridiquement. Il revêt une force obligatoire et
peut aussi déployer des effets de droit. Les conditions de validité sont au nombre de
trois :

 L’auteur de l’acte doit être juridiquement capable. Dans le cas contraire, l’acte
doit être accompli par ses représentants légaux.
 L’auteur doit aussi manifester une volonté saine (qui n’est pas viciée).
 Le contenu de l’acte doit avoir un objet et une cause certaine, possible et licite.

C. LES SANCTIONS

Lorsque les conditions de validité ne sont pas réunies, l’acte est frappée de nullité,
c’est-à-dire qu’il est dépourvu de tout effet juridique.

II. LES FAITS JURIDIQUES

Ils s’entendent de tout fait, évènement, auquel le droit attache des effets de droit.
Ex : la naissance d’un enfant. Contrairement aux actes juridiques, ici les effets ne sont
pas voulus par l’auteur. Nous distinguons les faits volontaires des faits involontaires

Les faits volontaires dépendent de la volonté de l’homme, même si les effets


juridiques lui échappent. Ils peuvent également créer soit des droits, soit des obligations.

Les faits involontaires sont ceux qui sont étrangers à la volonté de l’homme.
Celui-ci ne fait que les subir. Ex : L’existence humaine, l’écoulement du temps.

TITRE II : LES PERSONNES PHYSIQUES


Pour qu’une personne physique bénéficie de droits et répondent à des obligations,
il faudrait qu’il existe juridiquement. Cette existence juridique se manifeste par des
éléments juridiques d’identification. Toutefois, l’exercice des droits et obligations
relatifs à l’individu est soumis à une condition : la capacité.

CHAPITRE I : L’EXISTENCE DE LA PERSONNE PHYSIQUE

Les personnes physiques sont des Etres Humains aptes à acquérir des droits et à
assumer des obligations. Cette aptitude à acquérir des droits et à assumer des obligations
est appelée la personnalité juridique. La personnalité juridique, comme le nom l’indique,

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n’est reconnue qu’aux Hommes ; ceux-là considérés comme des sujets du droit. La
personnalité juridique a un début et une fin.

SECTION I : LE DEBUT DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

Quand commence la personnalité juridique ?

La personnalité juridique commence en principe à la naissance si les conditions


sont réunies. Mais, à ce principe, il y a une exception.

PARAGRAPHE I : LE PRINCIPE DE L’ACQUISITION DE LA


PERSONNALITÉ JURIDIQUE

Certes, la personnalité juridique s’acquiert à la naissance, mais il faut naître vivant.

I. LA NAISSANCE

La naissance est l’expulsion du fœtus. Avec la naissance, l’enfant acquiert une


autonomie par rapport à sa mère. La loi exige que la naissance, qui est un fait biologique
soit constatée officiellement par l’établissement d’un acte de l’état civil. Le but de cette
constations est de fournir à l’intéressé une preuve de son existence juridique.

II. LA VIE

Pour acquérir la personnalité juridique, l’enfant doit naître, mais vivant. L’enfant
né vivant est celui qui respire après l’accouchement. La respiration après
l’accouchement est donc le critère de vie. L’enfant qui ne respire pas après
l’accouchement est un « mort-né ». Celui-ci n’acquiert pas la personnalité juridique.

III. LA VIABILITÉ (supprimée par la législation nouvelle)

Elle est l’une des conditions retenues par l’ancienne loi. Elle est appréhendée
comme l’aptitude à la vie. Elle se manifeste par la maturité suffisante du fœtus et la
conformation du fœtus. La nouvelle loi de 2019* a supprimé cette dernière condition.
Désormais, la personnalité juridique s’acquiert en principe si l’on est né vivant.

PARAGRAPHE II : L’EXCEPTION DE L’ACQUISITION DE LA


PERSONNALITÉ JURIDIQUE

Ici, la personnalité va commencer, non plus avec la naissance de l’enfant, mais


avec sa conception. La personnalité juridique est donc anticipée. Le moment de la
conception est situé entre le 180ème et 300ème jour. Cette période est déterminée à partir
de la naissance.

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L’exception trouve son fondement dans l’adage « infans conceptus pro jam nato
habetur quoties de commodis ejus agitur », ce qui signifie que l’enfant est considéré
comme né chaque fois qu’il y va de son intérêt. Cependant, pour que l’exception soit
valable, il faut qu’à la naissance, l’enfant soit vivant.

SECTION II : LA FIN DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

Quand prend fin la personnalité juridique ?

En principe, la personnalité juridique prend fin à la mort. Mais des cas se


présentent où il plane une incertitude sur la mort.

PARAGRAPHE I : LA FIN CERTAINE DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE :


LA MORT

En principe, seul la mort met fin à la personnalité juridique. Dès que la personne
physique décède, sa personnalité juridique disparaît. Mais, qu’est-ce que la mort ?

La mort est la constatation de l’arrêt de la respiration et de la circulation


(sanguine). Elle doit être déclarée par le médecin.

PARAGRAPHE II : LA FIN INCERTAINE DE LA PERSONNALITÉ


JURIDIQUE : L’ABSENCE ET LA DISPARITION

Ici, l’on ignore si la personne est vivante ou morte. Mais la loi présume qu’elle
existe pour préserver ses intérêts et ceux des tiers. Sa personnalité juridique de la
personne subsiste donc jusqu’à ce que l’on retrouve son corps et qu’elle soit déclarée
judiciairement morte. Ces cas sont la disparition et l’absence.

La disparition est la situation d’une personne qui aux dernières nouvelles, était
dans des circonstances à mettre sa vie en danger, lorsque son corps n’a pas pu être
retrouvé.

Quant à l’absence, c’est la situation d’une personne qui a cessé de paraître au lieu
de son domicile ou de sa résidence, sans qu’on l’on ait eu ses nouvelles. Selon la
nouvelle loi du 26 juin 2019, l’absence ne constitue plus une cause de divorce.

CHAPITRE II : LA CAPACITÉ ET L’INCAPACITÉ JURIDIQUES

En droit, des personnes sont aptes à bénéficier de droits et obligations, tandis que
d’autres n’en ont pas cette aptitude. Dans le premier cas, l’on parle de capacité juridique
et dans le deuxième cas d’incapacité juridique.

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SECTION I : LA CAPACITÉ JURIDIQUE

Tout n’est pas d’être apte à être titulaire de droits, encore faut-il être apte à en avoir
et pouvoir les mettre en œuvre. La capacité juridique est précisément la prérogative qui
permet à la personnalité juridique de « s’assumer » pleinement. La capacité juridique est
ainsi attachée à la personnalité juridique. Celle-là est inhérente (appartient
essentiellement) à celle-ci, en constituant un attribut, sans lequel, elle ne peut avoir la
plénitude de son existence juridique. La capacité juridique comporte deux degrés bien
distincts : la capacité de jouissance et la capacité d’exercice.

PARAGRAPHE I : LA CAPACITÉ DE JOUISSANCE

Elle s’entend de l’aptitude à être titulaire de droits et obligations déterminés. Toute


personne physique, c’est- à- dire l’individu, a en principe la capacité de jouissance. Cela
signifie que toute personne, est apte à acquérir des droits et en être titulaire. Il en va ainsi
de l’ensemble des droits consacrés par l’instrument protecteur des droit de l’homme, que
ceux-ci soient civils et politiques ou économiques, sociaux et culturels.

Le principe suivant lequel toute personne physique a la capacité de jouissance


trouve son fondement dans le principe fondamental de l’égalité de tous les hommes. Il a
pour corollaire, le principe non moins fondamental de non-discrimination sous toutes
ses formes qu’elle tienne à la race, à l’âge, au sexe, à la condition sociale. Ces deux
principes sont également consacrés par tous les instruments protecteurs des droits de
l’homme.

Ainsi, l’article 2 de la Déclaration Universelle des Droit de l’homme et du Citoyen


de 1948 dispose : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux devant la loi. Ils
jouissent des droits inaliénables que sont le droit à la vie, à la liberté, à
l’épanouissement de leur personne et au respect de leur dignité ».

PARAGRAPHE II : LA CAPACITÉ D’EXERCICE

Elle s’entend du pouvoir qu’a une personne de mettre elle-même en œuvre ses
droits, ainsi que ses obligations.

Une personne apte à jouir de ses droits, va pouvoir, en plus les exercer
personnellement, directement et sans intermédiaire.

La personne physique ne se contente pas de la titularité de ses droits. Elle va se


prendre effectivement en charge et entrer sur la scène juridique pour accomplir les actes
pertinents relatifs à leur mise en œuvre. Elle peut ainsi émettre elle-même une volonté

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génératrice de droits et d’obligations. Elle peut, en ce sens, signer elle-même nombre


d’actes se rapportant à la gestion de son patrimoine.

Ex : elle peut signer des contrats, contracter des dettes et ester en justice.

La capacité d’exercice est donc le second degré de la personnalité juridique, venant


en complément de la capacité de jouissance. Les deux degrés sont nécessaire pour
donner à la capacité juridique toute son étendue, mais aussi tout son sens. Car, à quoi
sert-il d’être titulaire des droits et de ne pas pouvoir les exercer ?

Ex : le malade mental a des droits mais ne peut personnellement ester en justice.

SECTION II : LES INCAPACITÉS

L’incapacité est l’inaptitude d’une personne à être titulaire de droits et l’inaptitude


à exercer ces droits. À l’instar de la capacité, l’incapacité revêt un double aspect : il
existe une incapacité de jouissance et l’incapacité d’exercice.

PARAGRAPHE I : L’INCAPACITÉ DE JOUISSANCE

L’incapacité de jouissance est celle qui empêche l’individu d’être titulaire de


droits. Elles peuvent être générales ou spéciales.

I. LES INCAPACITÉS GÉNÉRALES DE JOUISSANCE

Les incapacités de jouissance générale sont celles qui empêchent l’individu


d’acquérir tous les droits. Elles ont pour conséquence la négation de la personnalité
juridique de l’intéressé. De nos jours, il existe plus d’incapacités générales de jouissance.

Ex : l’esclavage.

II. LES INCAPACITÉS SPÉCIALES DE JOUISSANCE

Les incapacités de jouissance spéciale n’affectent que certains droits. C’est ce


qu’exprime cette disposition légale, lorsqu’elle dispose que pour faire une donation entre
vifs ou un testament, il faut être saint d’esprit et majeur ou mineur émancipé. Il résulte
de cette disposition que le mineur non émancipé est privé du droit de tester et du droit
de faire une donation entre vifs.

PARAGRAPHE II : LES INCAPACITÉS SPÉCIALES S D’EXERCICE

Les incapacités d’exercices sont celles qui privent la personne d’exercer les droits
dont elle est déjà titulaire. La notion d’incapacité d’exercice fait appel à celle de la

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représentation. L’incapable d’exercice ne pouvant agir lui-même, s’efface en effet sur la


scène juridique pour faire face à un tiers, son représentant. Celui-ci est chargé d’agir en
lieu et place et décider en son nom et pour son compte. A l’instar des incapacités de
jouissance, les incapacités d’exercice peuvent être générales ou spéciales.

I. LES INCAPACITÉS GÉNÉRALES D’EXERCICE

Les incapacités générales d’exercices sont celles qui privent une personne qui a
des droits de les exercer. On dit que cette personne est frappée de l’incapacité d’exercer
l’ensemble de ses droits.

Ex : le mineur non émancipé.

II. LES INCAPACITÉS SPÉCIALES D’EXERCICE

Les incapacités spéciales d’exercice n’affectent que certains droits, à l’opposé des
incapacités générales d’exercice. L’incapable d’exercice spécial ne peut pas exercer un
ou certains droits seulement.

PARAGRAPHE III : DÉTERMINATION DES INCAPABLES

Certaines personnes sont déclarées incapables par la loi soit en raison de leur jeune
âge, soit en raison de leur déficience mentale. Une distinction doit donc être faite entre
les incapables mineurs et les incapables majeurs.

I. LE MINEUR

On distingue deux types de mineurs que sont le mineur non émancipé et le mineur
émancipé.

A. Le mineur non émancipé

Le mineur non émancipé est l’individu qui n’a pas encore atteint la majorité, fixée
à 18 ans par la loi ivoirienne. Il est frappé d’une incapacité générale d’exercice en raison
de son inexpérience, due à sa jeunesse. Ce dernier ne peut exercer ses droits et exécuter
ses obligations que par l’intermédiaire de ses représentants légaux. Ceux-ci peuvent être
le père et la mère (autorité parentale), ou le tuteur. Toutefois, la loi a prévu des actes que
le mineur non émancipé peut accomplir. Ex : les faits juridiques comme les délits et les
quasi-délits ; les actes juridiques comme le consentement à son adoption (16 ans), la
conclusion d’un contrat de travail, l’achat d’un titre de transport ou de denrées
alimentaires ; les actes d’administration etc.

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Hormis ces exceptions, tous les autres actes accomplis par le mineur non émancipé
sont frappés de nullité.

B. Le mineur émancipé

L’émancipation est l’acte par lequel le mineur est affranchi de l’autorité parentale
ou de la tutelle et acquiert la pleine capacité civile.

Le mineur peut être émancipé par le mariage ou par déclaration.

II. LES INCAPABLES MAJEURS

Les incapables majeurs sont les personnes ayant atteint la majorité civile (18 ans)
mais qui sont privées d’exercer leurs droits. On distingue les majeurs incapables
protégés et les majeurs incapables non protégés.

A. Les majeurs incapables protégés

Les majeurs incapables peuvent être des interdits judiciaires, des aliénés internes
ou des prodigues et faibles d’esprit.

o Les interdits judiciaires sont les majeurs frappés par une interdiction prononcée
par le tribunal civil, constatant leur aliénation mentale. L’aliénation mentale peut être
l’imbécilité (faiblesse d’esprit due à l’absence ou à l’oblitération des idées), la démence
(aliénation mentale qui ôte la raison), ou la fureur (démence portée au plus haut degré
qui pousse le furieux à des actes dangereux pour lui-même ou pour les autres). Les trois
formes d’aliénations mentales retenues par la loi doivent revêtir un caractère habituel.
Le droit d’agir en interdiction appartient à tout parent, au conjoint de l’aliéné si celui-ci
est marié ou à titre subsidiaire au ministère public. La demande en interdiction est portée
devant le tribunal de première instance, avec l’appui des témoins et des pièces médicaux.
L’interdiction judiciaire ne peut prendre fin que lorsque les causes ont cessées d’exister.
o Les aliénés internes. Contrairement aux aliénés interdits qui peuvent être traités
à domicile ou placés dans une maison de santé selon le caractère de la maladie et leur
état de fortune, les aliénés internés sont ceux qui sont nécessairement enfermés dans un
centre psychiatrique. L’internement peut provenir d’une autorité administrative, le préfet
par exemple (pour les aliénés dangereux) : on parle de placement d’office ou
administrative. Il peut aussi être volontaire, lorsque la décision est prise par la famille
de l’aliéné qui cette fois, présente un caractère inoffensif.

Toujours est-il que dans les deux cas, l’aliénation doit être prouvée par un certificat
médical avant que le placement n’ait lieu. Les aliénés internés sont dès lors internement,
frappés d’une incapacité générale d’exercice.

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o Les prodigues et les faibles d’esprit. Les prodigues sont des personnes qui se
livrent à des dépenses considérées, risquant de compromettre leur patrimoine. Ces
dépenses sont inspirées de la passion et non de la raison. Ces derniers ne sont pas non
plus des aliénés mentaux. Quant aux faibles d’esprit, ils sont des personnes dont les
facultés mentales sont affaiblies sans qu’ils aient perte totale et habituelle de leur raison
pouvant justifier le prononcé de l’interdiction judiciaire. Dans les deux cas, les intéressés
ne sont pas frappés d’une incapacité générale d’exercice, mais d’une incapacité spéciale
d’exercice. Ils conservent l’administration de leurs biens, assistés d’un conseil judiciaire
nommé par le tribunal.

B. LES INCAPABLES MAJEURS NON PROTÉGÉS

Ce sont ceux qui souffrent d’une altération mentale des facultés non déclarés
officiellement. Ces derniers demeurent donc capables, tant que leur incapacité n’a pas
été constatée par le juge. Leur consentement est aussi considéré comme non vicié
(sérieux). Par conséquent, les actes qu’ils accompliront seront considérés comme
valables. Pour que les actes accomplis par les majeurs incapables non protégés soient
frappés de nullité, il faudrait que celui qui attaque la validité de l’acte apporte la preuve
de l’aliénation mentale de ces individus. Si les incapables majeurs non protégés sont
décédés, la validité de leurs actes ne pourra pas être attaquée. Qu’en est-il de la
responsabilité des incapables majeurs non protégés ?

En principe, les incapables majeurs non protégés sont irresponsables. Mais des
exceptions sont prévues.

CHAPITRE III : L’IDENTIFICATION DES PERSONNES PHYSIQUES

Identifier une personne physique, c’est la distinguer à travers des caractéristiques.


Dans cette étude, les éléments de distinction ou les caractéristiques seront le nom, le
domicile, la nationalité et l’état civil.

SECTION I : LE NOM

Le nom est l’appellation qui sert à designer une personne dans sa vie sociale. Le
nom comporte plusieurs éléments dont le patronyme, le ou les prénoms et les autres
accessoires du nom.

PARAGRAPHE I : LE NOM PATRONYMIQUE

Le nom patronymique ou patronyme ou encore le nom de famille est le premier nom


qui rattache l’individu à sa famille. Il varie selon les coutumes.

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I. L’ATTRIBUTION DU NOM PAR LA LOI

Elle varie selon que l’enfant soit légitime ou naturel

A. LE NOM DE L’ENFANT LEGITIME.

Devant la loi, lorsque l’enfant est légitime, il porte le nom du mari de sa mère.

B. LE NOM DE L’ENFANT NATUREL

Lorsqu’il est naturel, c’est-à-dire né hors mariage, donc d’un concubinage, ou d’un
mariage coutumier, il faut distinguer qu’il soit naturel simple ou naturel adultérin.

L’enfant naturel simple porte le nom du parent à l’égard de qui la filiation est
établie. Si elle est établie simultanément par les deux parents, il portera le nom du père.

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Quant à l’enfant naturel adultérin, il faut là encore distinguer qu’il soit adultérin
par le père ou par la mère. L’enfant adultérin par le père porte le nom du père. L’enfant
adultérin par la mère porte le nom du mari de sa mère.

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Toutefois, la distinction entre enfant légitime et naturel tend à s’estomper


aujourd’hui, eu égard aux nouvelles modifications législatives apportées.

C. LE NOM DE L’ENFANT RETROUVE

En ce qui concerne le cas exceptionnel des nouveau-nés trouvés, l’autorité


administrative (officier de l’état civil) leur attribut généralement le nom du lieu où ils
ont été retrouvé ou uniquement des prénoms. Mais si l’un des parents se manifeste
miraculeusement, le patronyme attribué à l’enfant par l’autorité administrative pourra
être modifié.

II. LE CHANGEMENT DE NOM

En principe, le nom que l’on a reçu à la naissance est inchangeable. Cependant, des cas
se présentent où le patronyme peut subir des changements.

A. EN CAS DE CHANGEMENT D’ETAT.

Par état, il faut entendre la situation (mariage, adoption etc.).

 Le changement de nom peut résulter de la modification de la filiation. Ex :


lorsque la filiation est a été établie en second lieu à l’égard du père, en d’autres termes
lorsque l’enfant parvient à être reconnu par son père, cela entraîne le changement de son
patronyme. S’il s’agit d’un enfant naturel simple, il porte un patronyme double (celui du
père joint à celui de la mère).

 Le changement du nom peut résulter d’un jugement d’adoption. En cas


d’adoption simple, l’enfant adopté portera un patronyme double, c’est–à-dire le nom
d’origine plus le nom de l’adoptant. En cas d’adoption plénière, l’enfant ne porte que le
nom de l’adoptant.
 Le changement de nom peut résulter d’un jugement de désaveu (enfant
naturel adultérin). Selon la loi, l’enfant porte le nom du mari de sa mère qui est
juridiquement considéré comme son père. Mais, lorsque celui-ci détruit la présomption de
paternité par une action en désaveu, l’enfant porte le nom de jeune fille de sa mère.

 Le changement du nom peut résulter de l’annulation de l’acte de


reconnaissance établi (enfant naturel). La reconnaissance d’un enfant naturel affecte le
nom de l’enfant. Soit il porte le patronyme de son père (si c’est ce dernier qui fait la
reconnaissance) soit celui de la mère (lorsque c’est cette dernière qui fait la
reconnaissance).

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 Le changement du nom de l’enfant légitimé. C’est le cas d’un enfant né hors


mariage qui devient légitimé par le mariage de ses parents. Cet enfant portera le
patronyme de son père. Ce dernier peut y joindre celui de sa mère.

 Le changement du nom par le mariage. La femme mariée porte


obligatoirement le nom de son époux. Elle porte son nom de jeune fille suivi de la
mention épouse. Même en cas de séparation de corps, elle garde le nom de son époux,
sauf si le juge en a décidé autrement. Mais lorsque le mariage est dissout, des problèmes
peuvent subvenir. Par exemple en cas de décès du mari, la femme perd le nom de son
mari. Il en est de même en cas de divorce simple. Elle ne peut porter le nom de son mari
que si celui-ci ou le juge lui en a donné l’autorisation.

B. AUTRES CAS DE CHANGEMENT DE NOM

Avant 1964, des personnes ne portaient pas de patronyme parce que cela n’était
pas connu dans leur groupe ethnique. Ces individus dépourvus de nom patronymique
peuvent en faire la demande pour leur compte et celui de leur enfants mineurs nés ou à
naître.

Le deuxième cas possible est le relèvement du nom. Il signifie faire revivre le nom.
Dans ce cas, il faudrait que la personne dont le nom doit être relevé soit le dernier
descendant mâle de la famille.

III. LA PROTECTION DU NOM PATRONYMIQUE

Chaque individu doit protéger son nom. Ainsi, les personnes disposant du droit de
défendre le nom en justice sont le porteur du nom et les descendants du porteur du nom
(même si ceux-ci ne porte par le nom).

Les causes de défense du nom sont nombreuses. Nous pouvons citer l’utilisation
du nom pour des faits illicites, l’usurpation de nom, l’utilisation du nom de l’ex-mari par
la femme divorcé sans autorisation etc.

PARAGRAPHE II : LE OU LES PRÉNOMS

Nous verrons comment le ou les prénoms sont attribué et les règles qui
accompagnent.

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I. L’ATTRIBUTION DU OU DES PRÉNOMS.

Le prénom peut être attribué en fonction du jour de naissance. Par exemple, pour
un enfant né un jeudi, alors que ce jeudi convient au prénom Georges, l’enfant
s’appellera Georges. Le choix est fait dans ce cas suivant le calendrier grégorien.

Le choix du prénom peut aussi être consacré par les usages et la tradition. C’est
dans cette logique que des individus portent des prénoms bibliques ou coraniques
(Joseph, Jacob, Marie, Hamed…) ou des noms de fétiche (Yobouet)...

II. LES RÈGLES RELATIVES AU (AUX) PRÉNOM (S)

Le ou les noms viennent après le patronyme, en minuscule. Le ou les prénoms


peuvent aussi subir des modifications. Par exemple en cas de jugement d’adoption,
lequel modifie la filiation de l’enfant, le ou les prénoms peuvent être changés.

La loi stipule aussi qu’il est possible de changer les prénoms à titre principal, mais
pour un intérêt légitime et suivant la procédure légale.

III. LA PROTECTION DES PRÉNOMS

Les prénoms ne bénéficient pas de protection, étant attribués à plusieurs personnes


à la fois.

PARAGRAPHE III : LES ACCESSOIRES DU NOM

Ils peuvent être classés en deux groupes. D’une part, nous avons les particules et
les titres nobiliaires et d’autre part, les surnoms et les pseudonymes.

I. LES PARTICULES ET LES TITRES NOBILIAIRES

La particule est un mot qui précède certains noms patronymiques. Chez les
français, nous avons du, de, des. Ex : Jeanne de Laroche ; Michel du Jardin. En Côte
d’Ivoire, nous avons aussi des particules. Chez les Akan par exemple, nous avons Oi,
Kan (Kouamé Oi Kouamé ; Kouakou Kan) ; chez les Gouro, nous avons Bi, Lou (Irié
Bi, Tra Bi).

Les titres nobiliaires ou titres de noblesse sont des accessoires honorifiques du


patronyme. Ex : Nanan Kossonou ; Prince Napoléon.

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II. LES SURNOMS ET LES PSEUDONYMES

Le surnom est appellation donnée à une personne par son entourage et sous
laquelle on la connaît en fait. Ex : Koffi Yao dit Riz-couché. Le surnom n’est pas
autorisé partout et en cas d’usurpation, il ne fait pas l’objet de protection.

Quant au pseudonyme, il est un nom de fantaisie ou un nom d’emprunt choisi par


une personne dans l’exercice d’une activité particulière. Elle permet à l’individu de
marquer sa véritable identité. Ex : Alpha Blondy. Nous retrouvons le plus souvent les
pseudonymes dans les milieux littéraire, musical et footballistique.

SECTION II : LE DOMICILE

Le domicile est le « lieu du principal établissement », article 102 du code civil.


Il diffère de la résidence et de l’habitation. Tandis que la résidence est un endroit où une
personne vit de façon habituelle, l’habitation est, au contraire, le lieu d’un séjour bref,
occasionnel. Par opposition à la résidence et à l’habitation, lesquelles sont des lieux où
une personne se trouve effectivement, le domicile se caractérise par une présomption
simple de présence de l’individu au lieu du principal établissement. Mais, comment
détermine-t-on le domicile ? Quels sont ses caractéristiques ?

PARAGRAPHE I : LA DÉTERMINATION DU DOMICILE

Il existe deux types de domicile : le domicile volontaire et le domicile légal.

I. LA DÉTERMINATION DU DOMICILE VOLONTAIRE

Le domicile volontaire est le lieu du principal établissement qu’une personne s’est


volontairement fixée.

A. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DU DOMICILE VOLONTAIRE


On parle de domicile volontaire lorsque l’intéressé établit dans un lieu y installe
ses effets personnels et ceux de sa famille (élément matériel), tout en se fixant
volontairement ce lieu comme son établissement principal (élément intentionnel).
Peut-on changer de domicile ?

B. LE CHANGEMENT DE DOMICILE

Le changement du domicile résulte d’une installation réelle dans un autre lieu joint
à l’intention d’y fixer son principal établissement.

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II. LA DÉTERMINATION DES DOMICILES LÉGAUX

Les domiciles légaux sont des domiciles imposés par la loi. Ils sont imposés par la
loi soit en raison de leur état de dépendance (domiciles de dépendance), soit en raison
des fonctions exercées (domiciles de fonction).

A. LES DOMICILES DE DEPENDANCE

Ils concernent trois types de personnes : les mineurs non émancipés, les époux et
les domestiques et gens de maison.

Selon la loi, le domicile légal du mineur non émancipé est le domicile de ses
parents. En cas de divorce ou de séparation de corps, le domicile de l’enfant est celui du
parent à qui la garde de l’enfant a été confiée.

Le domicile de la femme mariée est celui de son époux. Le domicile de l’époux


est le domicile familial. Avant 2013 où l’homme était le chef de famille, il lui revenait
la charge de choisir le domicile familiale. Avec la loi de 2013 qui prône l’égalité du
genre, le domicile familiale est choisi d’un commun accord par les conjoints. Mais, en
cas de séparation du corps, les conjoints peuvent avoir des domiciles distincts.

Quant au domicile des domestiques et gens de maison, la loi stipule qu’il est celui
de la personne qu’ils servent ou chez laquelle ils travaillent, lorsqu’ils demeurent avec
elle dans la même maison. Cela signifie qui pour avoir pour domicile celui de son
employeur, il faut deux conditions dont le caractère habituel du travail et l’habitation
commune (les domestiques et gens de maison doivent effectivement habiter avec leur
employeur).

B. LES DOMICILES DE FONCTION

Le domicile de fonction est celui du lieu de travail du fonctionnaire.


III. LES CARACTÈRES DU DOMICILE

Le domicile est d’abord obligatoire pour chaque personne en vue de la notification


de certains actes ou de l’exécution de certaines obligations. Il est ensuite générateur de
droits : il en conditionne l’exercice de certains droits, tels le droit de se marier ou le
droit de voter. Le domicile est également inviolable.

SECTION III : L’ÉTAT CIVIL

L’état civil peut être défini comme l’ensemble des caractéristiques permanentes
de la personne qui déterminent son statut juridique. Il comprend l’acte de naissance,

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l’acte de décès, et l’acte de mariage. Quelles sont les règles d’établissement de ces actes
et les fonctions de ceux-ci ?

PARAGRAPHE I : LES RÈGLES D’ÉTABLISSEMENT DES ACTES CIVILS

Le procédé normal d’établissement des actes d’état civil résulte de la déclaration,


c’est-à-dire que ces différents actes sont rédigés après l’enregistrement de la déclaration.
Toutefois, des mécanismes de suppléance existent.

I. LA DÉCLARATION, PROCÉDÉ NORMAL D’ÉTABLISSEMENT DES


ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

A. L’ACTE DE NAISSANCE

Acte de l’état civil qui constate la naissance de l’intéressé et constitue la preuve


irréfragable de ce fait juridique. Cet acte est établi par l’officier ou l’agent de l’état civil
à la suite de la déclaration. Cette déclaration selon l’article 43 sur l’état civil, incombe
au père ou à la mère, l’un des ascendants, aux plus proches parents (collatéraux, oncles,
tantes…) ou toute personne ayant assistée à la naissance. Elle se fait également dans un
délai de 3 mois (art.41). Elle doit se faire à l’état civil du lieu de naissance et doit être
exclusivement reçu par le l’officier d’état civil dudit lieu. Toutefois, la loi ne fait pas de
précisions sur les pièces à fournir sauf pour la déclaration de naissance de l’enfant
légitime où le livret est exigé.

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32

NB : l’acte doit être immédiatement rédigé et apporter devant l’OFC pour signature. Il
doit aussi comporter la nationalité des parents du nouveau-né, le mois, le jour, l’année
de naissance, le sexe, le lieu (art 4) sur l’état.

B. L’ACTE DE DECES

Acte d’état civil constatant e fait juridique qu’est le décès. Il est établi par l’officier
ou l’agent d’état civil suite à une déclaration. Le droit de déclaration est conféré aux
parents ou à toute personne possédant sur l’état civil du défunt, des renseignements
nécessaires (art.55). Toutefois, cette déclaration doit comporter certains éléments tels
que :

 Le délai qui est fixé par la loi à 15 jours à compter de a date de décès ;

 Le lieu de la déclaration qui est celui du décès. Même si l’inhumation doit avoir
lieu dans un autre lieu, seul ‘officier ou l’agent d’état civil du lieu de décès a compétence
pour établir l’acte de décès.

Par ailleurs, les pièces requises pour la déclaration sont les mêmes que celles
exigées pour la déclaration de naissance, sauf que dans la pratique il est exigé le certificat
médical de décès, les pièces d’identité du défunt et du déclarant.

NB : contrairement à l’acte de naissance dont la rédaction est immédiate, la rédaction de


l’acte de décès n’est pas immédiate.

C. L’ACTE DE MARIAGE

acte établi par un officier d’état civil à la suite d’une double déclaration faite par
les futurs époux, assistés de leurs témoins et éventuellement du père ou de la mère ou
du tuteur qui doit consentir au mariage s’il s’agit de mineurs. Les pièces requises sont :
l’extrait de naissance des époux datant d’au moins 3 mois, la copie des actes accordant
des dispenses. Quant à la rédaction de l’acte, elle doit se faire immédiatement comme
l’acte de naissance.

D. L’ACTE DE RECONNAISSANCE VOLONTAIRE

Il s’agit d’un acte de reconnaissance d’un enfant naturel, établi soit par un OEC,
soit par un notaire sur déclaration des père et mère qui déclarent être les auteurs de
l’enfant.

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33

II. LES MECANISMES DE SUPPLÉANCE

Ce sont des mécanismes prévus par le législateur pour suppléer les cas où les
déclarations des actes des personnes n’ont pas pu se faire dans les délais légaux.

A. L’ACTE DE L’ETAT CIVIL SUR REQUISITION

Il intervient en cas de refus de l’officier de l’état civil de recevoir la déclaration et


d’en établir l’acte correspondant pour cause de non-conformité à la loi. Dans ce cas, il
doit aviser le magistrat dans un délai de 15 jours pour apprécier le caractère licite ou non
du refus afin de pallier le défaut de l’acte. Si la déclaration n’est pas contraire à la loi, le
juge va requérir l’officier de recevoir la déclaration et d’établir l’acte. Mais, si malgré
cela l’acte n’a pas été établi dans le délai de 15 jours, les parties peuvent présenter une
requête au tribunal aux fins de voir ordonner l’officier de recevoir la déclaration, On dit
alors que l’acte en question est dressé à la suite d’un jugement de réquisition rendu par
le tribunal, d’où l’acte de l’état civil sur réquisition.

B. LE JUGEMENT SUPPLETIF D’ACTE DE L’ETAT CIVIL

C’est un jugement qui a pour objet de suppléer le défaut d’acte. Il ne peut par
conséquent être établi au bénéfice des personnes qui en sont pourvues. Son obtention est
soumise à une procédure judiciaire. Ainsi, la personne qui veut l’obtenir doit présenter
une requête au tribunal du lieu où l’acte aurait dû être dressé. Si le tribunal juge la
demande fondée, il rend le jugement supplétif d’acte de l’état civil. Ce jugement a la
valeur juridique de l’acte d’état civil dont il supplée le défaut.

C. L’ACTE DE NOTORIETE

C’est un acte dressé par un officier public ou un magistrat sur la base de


déclarations faites par plusieurs personnes. Il a pour objet d’attester le fait notoirement
connu en l’absence d’un acte d’état civil. En cas de mariage, si l’un des époux est dans
l’impossibilité de se procurer son extrait de naissance, il peut le suppléer par un acte de
notoriété (Art.95). L’acte doit contenir la déclaration des témoins, les noms des
requérants ainsi que ceux de leurs parents en lieu et l’époque etc.

PARAGRAPHE II : LA FONCTION DES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

A l’instar du nom, les actes d’état civil concourent à l’identification des personnes
physiques. Dès lors, ces actes doivent être publiés ; ce qui leur une force probante.

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34

I. LA PUBLICITÉ DES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

Il faut préciser que la publicité directe des actes de l’état civil ne peut être faite ;
car la vie privée des personnes doit être protégé et c’est en cela que le public n’a pas
accès au registre (art.20). Mais, les particuliers peuvent avoir accès aux informations
figurant sur le registre en demandant à l’officier ou l’agent d’état civil la délivrance
d’extraits ou copies d’acte de l’état civil.

La copie est la représentation intégrale de l’acte contenu dans le registre de l’état


civil. Elle comprend toutes les mentions en marge et transcriptions qui figurent sur le
registre. Contrairement à la copie, l’extrait n’est que production partielle de l’acte
contenu dans le registre.

II. LA FORCE PROBANTE DES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

La force probante d’un acte de l’état civil est l’autorité qui lui est attachée en tant
qu’instrument de preuve. Selon la règle générale des preuves, seule la preuve des actes
juridiques est faite par écrit, les faits juridiques étant régis par la liberté de preuve
(prouvés par tout moyen).

Mais, en matière d’état des personnes, le législateur a imposé la preuve par écrit
pour les actes juridiques et les faits juridiques. Et l’écrit doit être obligatoirement un acte
authentique (c’est-à-dire fait foi jusqu’à ce que la preuve contraire se prouve par
procédure judiciaire) et non un acte sous seing privé (comportant la signature manuscrite
des parties).

III. LA SANCTION DES IRREGULARITÉS DANS L’ÉTABLISSEMENT


DES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

Ces sanctions sont relatives d’une part à l’acte irrégulier et d’autre part à l’officier
ou l’agent de l’état civil.

A. LES SANCTIONS RELATIVES À L’ACTE IRRÉGULIER

Selon la gravité du défaut de l’acte, la sanction peut être la rectification ou


l’annulation.

1. LA RECTIFICATION DE L’ACTE DE L’ETAT CIVIL

Elle peut être une procédure administrative ou judiciaire. Dans le premier cas, il
s’agira d’une ratification faite par l’officier ou l’agent de l’état civil de sa propre
initiative ou ordonnée par le procureur de la République. Le pouvoir de ratification
d’office concerne les irrégularités découvertes avant que l’officier ou l’agent de l’état

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35

civil appose sa signature sur l’acte. La rectification revêt ici la forme de correction
effectuée en marge de l’acte avec des signes conventionnels. Au contraire, lorsque la
signature de l'officier ou l’agent de l’état civil a été apposé, celui-ci ne pourra plus
modifier sa propre initiative. Dans ce cas, c’est le procureur de la République
territorialement qui a compétence pour faire procéder à la rectification administrative
des erreurs et omissions matérielles des actes.

Ex : erreur d’orthographe dans le nom, omission du sexe.

Dans le second cas, elle est ordonnée par le président du tribunal ou le juge de
section et n’intervient que lorsque la rectification est autre que matérielle.

Ex : le cas d’un transsexuel qui a subi une opération pour changer de sexe (il
change de nature. Le changement de son état civil se fera donc par voie de rectification
judiciaire. (Droit italien).

2. LA NULLITE

Elle est l’anéantissement rétroactif (dans le passé) de l’acte de l’état civil irrégulier
prononcé par le tribunal.

Ex : le défaut de consentement des parents pour le mariage de leur enfant mineur


est une cause de nullité de l’acte de mariage (art.35 sur le mariage).

B. LES SANCTIONS ENCOURRUES PAR L‘OFFICIER OU L’AGENT


DE L’ÉTAT CIVIL

Il se peut que l’annulation de l’acte de l’état civil ait causé un préjudice au


bénéficiaire ou que l’acte irrégulier corresponde à une infraction pénale déterminée.
Dans ce cas, l’officier ou l’agent de l’état civil encourent les sanctions suivantes :

Sanctions disciplinaires: elles peuvent être soit un blâme selon la gravité de


l’irrégularité commise, soit une suspension (art.87 nouveau sur l’organisation
municipale).

Sanctions civiles: les victimes peuvent se prévaloir de l’art.1382 du code civil


pour intenter une action en responsabilité contre l’office ou l’agent de l’état civil. Cela
suppose qu’elles prouvent faute, le préjudice et le lien de causalité.

Sanctions pénales : l’irrégularité commise par l’officier ou l’agent de l’état civil


peut correspondre à des inculpations prévues dans le code pénal, tel que le crime de faux
en écriture publique sanctionné par l’art.386 du code pénal ivoirien.

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SECTION IV : LA NATIONALITÉ

Elle est le lien qui rattache une personne à un État déterminé. Seul un état
indépendant et souverain peut donner la nationalité. En côte d’Ivoire, l’acquisition de la
nationalité se fait par trois moyens. On distingue donc les ivoiriens d’origine, les
ivoiriens de plein droit et les ivoirien naturalisés

PARAGRAPHE I : LA NATIONALITÉ IVOIRIENNE D’ORIGINE

C’est celle qui s’acquiert à la naissance. Cela peut se faire soit par la filiation ou e
droit de sang (jus sanguinis), soit par le lieu de naissance ou e droit du sol (jus soli). En
côte d’Ivoire, c’est le jus sanguinis qui est pris en compte. Ainsi, une personne qui est
né d’un parent ivoirien est qualifiée d’ivoirienne d’origine.

Toutefois un enfant peut avoir une double nationalité s’il a l’un des parents ivoirien
et l’autre étranger.

La preuve de la nationalité se matérialise par un acte appelé certificat de


nationalité.

Par ailleurs, il faut noter qu’autant la nationalité s’acquiert, elle peut se perdre. Les
modalités de perte sont :

La perte par autorisation. C’est le cas des ivoiriens qui possèdent une double
nationalité. Ceux-ci peuvent être autorisés (par décret) à perdre leur nationalité
ivoirienne.

La perte par déclaration. Le cas concerne la femme ivoirienne qui, pour acquérir
la nationalité de son mari est contrainte par la loi du pays de son mari à renoncer à sa
nationalité d’origine. Cette déclaration se fait devant le président du tribunal de première
instance, le juge de section ou les agents diplomatiques ou consulaires selon le lieu où
réside l’intéressé.

La perte de la nationalité d’office par décret. Cette perte d’office concerne par
exemple l’ivoirien qui concerne l’emploi qu’il occupe dans un service public étranger
ou dans une armée étrangère, malgré les injonctions du gouvernement ivoirien de le
quitter.

PARAGRAPHE II : LA NATIONALITÉ IVOIRIENNE DE PLEIN DROIT

Le code de nationalité a prévu trois cas d’acquisition de la nationalité de plein


droit.

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La nationalité ivoirienne de l’enfant adopté

L’enfant qui a fait l’objet d’une adoption acquiert la nationalité ivoirienne si l’un des
adoptants est ivoirien.

La nationalité ivoirienne de la femme étrangère mariée à un ivoirien

La femme étrangère qui épouse un ivoirien acquiert automatiquement la nationalité


ivoirienne au moment de la célébration du mariage sans aucune autre formalité à
accomplir. Cependant, cette nationalité peut être refusée à celle-ci en cas d’immoralité
et de défaut de loyalisme (fidélité à la Côte d’Ivoire).

La nationalité de l’enfant mineur dont les parents sont naturalisés ivoiriens

L’enfant mineur dont l’un des parents est devenu ivoirien par la naturalisation acquiert
la nationalité ivoirienne de plein droit. Pour bénéficier des effets de la nationalité,
l’enfant mineur ne doit pas être marié, il ne doit pas être en service dans son pays
d’origine, il ne doit pas avoir servi dans l’armée dudit pays. Aussi ne doit-il pas être sous
le coup d’un arrêté d’expulsion ou d’une condamnation de plus de 6 mois
d’emprisonnement pour crime ou délit.

PARAGRAPHE III : LA NATIONALITÉ IVOIRIENNE PAR


NATURALISATION

La naturalisation est l’acquisition de la nationalité par décision de l’autorité


publique à la demande d’un apatride (personne qu’aucun n’État ne considère comme
ressortissant) ou d’un personne ressortissante d’un autre État. Les conditions de son
acquisition sont l’âge, la résidence, la moralité et la santé.

 L’âge : avoir au moins 18 ans ;


 La résidence : avoir sa résidence habituelle en CI. Cela signifie qu’il doit avoir
résidé de façon ininterrompue sur le territoire ivoirien pendant les 5 dernières années qui
ont précédé sa demande. La période de 5 ans peut être réduite à 2 ans si par exemple le
candidat à la naturalisation est né en CI ou marié à une ivoirienne.
 La moralité : celui qui veut être naturalisé doit être de bonne moralité. Pour ce
faire, une enquête de moralité est toujours ouverte.
 La santé : la bonne santé du candidat est obligatoire pour acquérir la nationalité
ivoirienne. cette bonne santé est tant physique que morale.

*La procédure comporte plusieurs phases :

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38

Elle commence par le retrait des formulaires de demande à l’imprimerie nationale


et ce formulaire de demande est déposé à la sous-préfecture où la préfecture de résidence
de l’intéressé.

Ensuite, le dépôt va être suivi d’une enquête de police et d’un examen médical par
la suite. La demande avec toutes les pièces nécessaires est adressée au ministère de
l’intérieur. Après avis dudit ministère, le dossier est transmis au ministère de la santé
pour donner son avis sur le plan médical, avant de le transmettre au ministère de la
justice pour enregistrement.

Enfin, la proposition d’un décret de naturalisation va être soumise à la signature


du président de la République par le ministre de la justice, si ce dernier le juge nécessaire.

TITRE III : LES PERSONNES MORALES

Les personnes morales sont des groupements de personnes ou de biens que le droit
personnifie en les considérant comme des sujets de droit. Elles ont ainsi une personnalité
juridique distincte de celle de leurs membres. Elles peuvent de ce fait être propriétaire
et accomplir certains actes.

Les personnes morales se distinguent nettement des personnes physiques à la fois


par leur diversité qui amène à les catégoriser en personnes morales de droit public et
personnes morales de droit privé.

CHAPITRE I : LES PERSONNES MORALES DE DROIT PUBLIC

Les personnes morales de droit public sont généralement appelées personnes


publiques. Il en existe deux catégories que sont l’État et ses démembrements.

PARAGRAPHE I : L’ÉTAT

L’État est le premier sujet. Il est même le sujet originaire, en ce sens que tous les
autres en dérivent. Il a d’ailleurs une double personnalité. Il est à la fois, sujet de droit
interne et sujet de droit international.

I. LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’ÉTAT

Le processus de formation passe par la réunion de trois éléments : un pouvoir


politique, une population et un territoire. Mais des auteurs y ajoutent souvent la nation.

 Le pouvoir politique ou pouvoir de contrainte ou encore pouvoir de


commandement, est celui par lequel les gouvernants agissant au nom de l’État et dans
l’intérêt de la collectivité, exercent leur autorité sur les gouvernés. Le pouvoir politique

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doit être institutionnalisé (n’appartient à personne. Les gouvernants exercent le pouvoir


de l’État de façon passagère). Il doit aussi être effectif, exclusif (unique à s’exercer),
légitime (conforme à la volonté du peuple) et souverain (bénéficier du droit de fixer les
règles de comportement et d’en imposer le respect.
 La population. L’État se présente avant tout comme une collectivité humaine.
Il rassemble une population composée d’hommes et de femmes aux diverses étapes de
leur vie (enfance, adolescence, maturité, vieillesse). C’est le nombre impressionnant de
l’État qui le distingue de la cité, la commune, la région.
 Le territoire. L’État ne peut se concevoir en dehors d’une emprise géographique
délimitée par des frontières ; car, le territoire est à la fois le lieu d’habitation de la
population et le cadre d’exercice du pouvoir politique. Le territoire est composé d’un
espace terrestre, d’un espace aérien et d’un autre maritime.
 La nation. Elle est une forme de valorisation de la population qui n’est plus
seulement un ensemble d’hommes, mais surtout une unité ou une universalité sociale.
La nation est « un groupement humain dans lequel les individus se sentent unis les uns
aux autres par les liens, à la fois, matériels et spirituels et se conçoivent comme
différents des individus qui composent les autres groupements nationaux. » Elle se
distingue de la population qui est l’ensemble des personnes vivant (à l’exclusion des
morts) dans un État donné quel que soit leur état de santé ou leur statut social, et du
peuple, défini comme l’universalité des citoyens (concept utilisé comme moyen de
revendication de l’autodétermination d’une communauté politique).

II. LES CARACTÈRES JURIDIQUES DE L’ÉTAT

L’État est une organisation dotée de la personnalité juridique. C’est d’ailleurs ce


qui lui confère l’aptitude de jouir de droit et à être soumis à des obligations. Etant une
collectivité publique, elle est une personne morale de droit public. Précisons que la
personnalité juridique de l’État ne se confond pas avec celle des dirigeants.

L’État est aussi une entité souveraine. Si la souveraineté s’entend d’un pouvoir
originaire, inconditionné et suprême, l’État en dispose en interne et à l’international. La
souveraineté se distingue de l’autonomie. La souveraineté est générale, alors que
l’autonomie est spéciale.

PARAGRAPHE II. LES DÉMEMBREMENTS DE L’ÉTAT

Les démembrements de l’État sont les autres personnes publiques créées par l’État.
Malgré leur autonomie, elles lui restent liées.

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I. LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES OU LOCALES

Les collectivités territoriales ou locales sont des circonscriptions administratives,


c’est-à-dire des portions ou des divisions du territoire national à qui l’on a conféré la
personnalité juridique. Elles deviennent de ce fait, des personnes publiques territoriales.
Ce sont ; les régions, les départements (subdivision placée sous l’autorité du préfet), les
districts (arrondissements), les villes et les communes (subdivision administrée par un
maire). Il en va autrement des sous-préfectures et des villages qui ne sont que de simples
circonscriptions administratives dépourvues de la personnalité juridique.

II. LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

Ce sont des services publics à qui l’on a conféré la personnalité juridique. Ils se
distinguent des collectivités territoriales par leur compétence qui n’est pas générale et
circonscrite dans une portion de territoire, mais spécialisée dans un secteur d’activité
donné et de portée nationale. Toutefois, l’on distingue les établissements publics
nationaux (intérêt national.) et les établissements publics locaux (intérêt local). Les
établissements publics agissent en leur nom et à leur compte. Ex : l’Université, le CHU,
les sociétés d’économie mixte.

CHAPITRE II : LES PERSONNES MORALES DE DROIT PRIVÉ

Les personnes morales de droit privé, dites encore personnes privées, sont encore
plus nombreuses et plus diversifiées. Elles sont distinguées selon qu’elles poursuivent
un but lucratif ou non.

PARAGRAPHE I : LES PERSONNES MORALES POURSUIVANT UN BUT


LUCRATIF

Elles sont celles qui cherchent à réaliser un gain ou à partager les bénéfices
résultant de leurs activités. Ce sont les généralement les sociétés. Les sociétés se
distinguent en deux grandes catégories selon qu’elles soient commerciales ou civiles.

I. LES SOCIÉTÉS COMMERCIALES

Elles se caractérisent essentiellement, comme le nom l’indique de leur


commercialité. Elles s’adonnent à une activité commerciale, en effectuant,
habituellement des actes de commerce. Nous distinguons les sociétés des personnes (la
qualité des personnes est prise en considération : société en nom collectif et société en
commandite simple), les sociétés des capitaux ou par action (les SARL et les sociétés
anonymes).

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II. LES SOCIÉTÉS CIVILES

Elles sont celles qui se livrent à des activités autres que commerciales. Elles
s’orientent vers des activités intervenant dans les domaines divers, tels que l’agriculture,
l’immobilier (location), l’enseignement.

PARAGRAPHE II : LES PERSONNES MORALES NE POURSUIVANT PAS UN


BUT LUCRATIF

Ce sont les associations et les syndicats.

I. LES ASSOCIATIONS

Les associations sont régies par la loi n060-315 du 21 septembre 1960 relative aux
associations. L’article 2 affirme la liberté d’association en ces termes : « les associations
des personnes se forment librement sans autorisation préalables ». La loi distingue deux
types d’association : les associations déclarées et les associations reconnues d’utilité
publique.

A. LES ASSOCIATIONS DÉCLARÉES

Elles sont celles qui font l’objet d’une déclaration préalable à la préfecture. Elles
acquièrent la personnalité juridique en rendant publique la déclaration au moyen de
l’insertion au journal officiel de la Côte d’Ivoire. Elles n’ont qu’une capacité limitée.
Elles ne peuvent en effet acquérir qu’à titre onéreux, ce qui exclut les dons.

B. LES ASSOCIATIONS RECONNUES D’UTILITÉ PUBLIQUE

Ce sont des associations déclarées qui en plus, ont été reconnues comme telles. La
reconnaissance d’utilité publique est accordée par décret en conseil des ministres, sur
rapport du ministre de l’intérieur. Elle confère à l’association la personnalité morale.
Mais l’avantage est que sa capacité juridique est plus étendue. Elle peut recevoir des
dons et legs, sous condition d’une autorisation…quand la valeur de la libéralité…atteint
un certain montant ».

II. LES SYNDICATS PROFESSIONNELS

Ils sont régis par le code du travail. Selon la loi, « les travailleurs ainsi que les
employeurs…peuvent constituer des syndicats professionnels de leur choix. » Les
syndicats professionnels ont pour objet l’étude et la défense des droits ainsi que des
intérêts matériaux et moraux, tant collectifs qu’individuels des personnes, professions
ou entreprises visées par la loi.

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Les syndicats professionnels bénéficient de la personnalité civile, ce qui leur


confère une capacité é juridique relativement étendue. Ils peuvent ainsi ester en justice,
acquérir des biens meubles et immeubles, sans autorisation, à titre onéreux ou gracieux

DEUXIEME PARTIE : L’ORGANISATION DE L’APPAREIL JUDICIAIRE.

Les juridictions sont hiérarchisées afin de respecter le principe de double degré de


juridiction qui permet au plaideur qui n’est pas satisfait de la décision rendue par la
juridiction de 1er degré de faire appel pour que l’affaire soit rejugée par la Cour d’Appel.
De plus, si le plaideur estime que la Cour d’Appel a violé la loi dans sa décision, alors
il peut saisir les juridictions suprêmes par un pourvoi.

TITRE I : LES ORGANES DE POURSUITE ET DE JUGEMENT

Nous verrons successivement les juridictions de droit commun et les juridictions


spécialisées.

CHAPITRE I : LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN

Elles sont classiques parce que correspondant au mode traditionnel de règlement


des conflits qui se traduit nécessairement par le recours au juge. On distingue celles qui
siègent de façon permanente, celles qui ne se réunissent que pour un objet précis et enfin
les tribunaux spécialisés comme les tribunaux militaire et de commerce.

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SECTION I : LES JURIDICTIONS PERMANENTES

Elles tiennent des audiences durant toute l’année selon un calendrier établi à
l’avance par ordonnance du chef de la juridiction. Nous avons :

PARAGRAPHE I : LES JURIDICTIONS DE PREMIER DEGRÉ

Ce sont les tribunaux de première instance et les sections de tribunal.

o Les tribunaux de première instance sont au nombre de 9 : Plateau, Yopougon,


Bouaké, Daloa, Man, Korhogo, Abengourou, Bouaflé et Gagnoa. Mais plusieurs
sections de tribunal ont été érigées en tribunaux de première instance ces dernières
années, par décret pris par le Président de la République.

Les tribunaux de première instance sont composés de magistrats de siège qui ont
pour rôle de présider les audiences, rendre les jugements et instruire les dossiers en
prenant des ordonnances (décisions émanent du juge). Les attributs su président du
tribunal sont d’ordre juridictionnel et administratif : il préside les audiences, assure le
service intérieur du tribunal et délivre les certificats de nationalité.

Les magistrats du parquet regroupent les Procureurs de la République, les


procureurs adjoints et les substituts. Les tribunaux de première instance sont compétents
en toutes matière (pénale, civile, sociale, administrative), sauf les matières que la loi leur
retire expressément, telle la matière commerciale.

o Les sections de tribunal sont au nombre de 25, détachés en tribunaux de


première instance. Elles comprennent au moins 3 magistrats, un président de section un
juge d’instruction, un substitut résident, dotés des mêmes attributs que ceux des TPI.
Elles ont aussi compétence en toute matière, sauf exceptions légales. Les décisions
qu’elles rendent sont appelées jugements.

PARAGRAPHE II : LES JURIDICTIONS DE SECOND DEGRÉ

Les Cours d’Appel représentent les tribunaux de second degré. Compétentes pour
connaître des recours formés par les justiciables contre les jugements rendus en premier
ressort par les juridictions de 1er degré en toute matière, lorsque la nature et la valeur du
litige le leur permettent. L’appel est formé par voie d’huissier (Officier ministériel
chargé de signifier les actes de procédure et de mettre à exécution les décisions de justice
et les actes authentiques ayant force exécutoire). Mais pour les décisions gracieuses, on
peut faire appel par voie de requête. Le délai d’appel est en principe d’un mois, à partir
de la signification de la décision dont on fait appel.

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Il existe 5 Cours d’Appel en CI : Abidjan, Bouaké, Daloa, Korhogo.

SECTION II : LES JURIDICTIONS SUPRÊMES

Au terme de de l’article 144 nouveau, « la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat et


la Cour des Comptes sont les institutions juridictionnelles représentatives du pouvoir
judiciaire ».

PARAGRAPHE I : LA COUR DE CASSATION

Elle est la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire. Elle statue souverainement
sur les recours en cassation contre les décisions rendues en dernier ressort par les Cours
et tribunaux de l’ordre judiciaire. Le Président de la Cour de Cassation et le Président
du Conseil d’État sont nommés par décret pris en Conseil des ministres, après avis du
Conseil supérieur de la Magistrature.

PARAGRAPHE II : LE CONSEIL D’ÉTAT

Il est la plus haute juridiction de l’ordre administratif. Il statue souverainement sur


les décisions rendues en dernier ressort par les tribunaux administratifs et par les
juridictions administratives spécialisées en matière de contentieux administratif. Le
Conseil d’État connaît en premier et en dernier ressort des recours en annulation des
actes des autorités administratives centrales et des organismes ayant une compétence
nationale.

Il exerce en outre une fonction consultative. A ce titre, il peut être sollicité par le
Président de la République, pour avis, sur toute question de nature administrative.

Le Président du Conseil d’État est aussi nommé par décret pris en Conseil des
ministres, après avis du Conseil supérieur de la Magistrature.

La composition, les attributions, l’organisation et le fonctionnement de la Cour de


Cassation et du Conseil d’État sont déterminés par une loi organique.

PARAGRAPHE III : LA COUR DES COMPTES

La Cour des Comptes est l’Institution suprême de contrôle des finances publiques.
Elle a des attributions juridictionnelles, de contrôle et de consultation.

La Cour des comptes contrôle la gestion des comptes des services de l’État, des
Etablissements publics nationaux, des collectivités territoriales, des Autorités
administratives indépendantes et de tout organisme bénéficiant du concours financier de

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45

l’État ou d’une autre personne morale de droit public ainsi que de tout organisme
bénéficiant du concours financier des entreprises publiques et de leurs filiales.

Le Président de la Cour des Comptes est nommé par le Président de la République


pour une durée de cinq ans renouvelable une fois parmi les personnalités reconnues pour
leur compétence et leur expertise avérées en matière d’économie, de gestion, de
comptabilité ou de finances publiques.

La composition, les attributions, l’organisation et le fonctionnement de la Cour


des Comptes sont déterminés par une loi organique.

CHAPITRE II : LES JURIDICTIONS SPECIALISEES (en exposés)

Ce sont :

SECTION I : LES TRIBUNAUX DE COMMERCE ;

SECTION II : LES TRIBUNAUX MILITAIRES.

SECTION III : LE TRIBUNAL DU TRAVAIL

SECTION IV : LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

SECTION V : LA COUR D’ASSISE

TITRE II : LES ANIMATEURS DE L’APPAREIL JUDICIAIRES

Nous verrons les magistrats et les greffiers et les autres auxiliaires de justice.

CHAPITRE I : LES MAGISTRATS ET LES GREFFIERS

SECTION I : LES MAGISTRATS.

Le mot magistrat désignait autrefois, dans la société romaine, la personne qui


exerçait une fonction politique, puis une fonction publique en général. C’est ce sens qui
a survécu et qui sert à designer les maires « magistrats communaux ». Ce thème est
désormais synonyme de judex (juge), c’est-à-dire la personne chargée de rendre la
justice.

Les magistrats sont donc les juges qui exercent la fonction juridictionnelle (juge
professionnelle) et qui forment la magistrature. Ils se rangent en deux catégories selon
qu’ils relèvent du siège ou du parquet.

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Tandis que les premiers sont des fonctionnaires indépendant du gouvernement


chargés de rendre la justice en restant assis (juges assis), les seconds sont des
fonctionnaires dépendants de gouvernement chargés de requérir l’application de la loi
en restant debout (juges debout). Les magistrats de siège bénéficient de l’inamovibilité
(ne peuvent être destitués), contrairement aux magistrats du parquet.

SECTION II : LES GREFFIERS

Ils sont régis par le décret n078-769 du 23 septembre 1978 et forment trois corps
distincts que sont : les assistants de greffes et parquets, les secrétaires de greffes et
parquets et les attachés de greffes et parquets. Ils sont régis par le statut général de la
fonction publique. Ils assurent le fonctionnement des services administratifs et financiers
des juridictions. Ils sont chargés entre autres « d’attester ou de conférer l’authenticité
des actes du juge et d’assister celui-ci dans l’exercice de ses fonctions… » (art.3)

CHAPITRE II : LES AUTRES AUXILIAIRES DE JUSTICE

SECTION I : LES AVOCATS

Personnes qui, régulièrement inscrites à un barreau, conseillent en matière


juridique ou contentieuse, assistent et représentent leurs clients en justice. Les avocats
exercent une profession libérale et indépendante.

SECTION II : LES NOTAIRES

Ils se composent de deux catégories que sont les notaires titulaires d’un office qui
exercent leurs fonctions sur toute l’entendue du territoire national et les greffiers-
notaires qui exercent leurs fonctions dans les limites du ressort de la juridiction à laquelle
ils appartiennent.

Leur mission consiste à conférer l’authenticité aux actes et contrats reçus des
particuliers et ils sont amenés à en assumer la date, en conserver le dépôt, en délivre des
grosses et expéditions.

SECTION III : LE COMMISSAIRE DE JUSTICE (législation nouvelle)

Il est un officier ministériel remplissant les fonctions d’huissier et de


commissaire-priseur
Il est donc chargé de signifier les actes de procédure et de mettre à exécution les
décisions de justice et les actes authentiques ayant force exécutoire.

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47

En tant que commissaire-priseur, il est « chargé de procéder…à l’estimation et à


la vente publique aux enchères des meubles, effets mobiliers corporels et fonds de
commerce ».

SECTION IV : LES EXPERTS JUDICIAIRES.

Ce sont de véritables collaborateurs occasionnels du service public judicaire. Ce


sont des spécialistes qui interviennent dans le cadre d’un litige à la demande du juge
pour lui donner un avis technique et scientifique.

CHAPITRE II : LA COMPETENCE DES JURIDICTIONS

La compétence s’appréhende comme l’étendue du pouvoir de juger qui appartient à


chaque juridiction. Ainsi, face à un litige donné, il faut distinguer la compétence
d’attribution de la compétence territoriale.

SECTION I : LA COMPETENCE D’ATTRIBUTION

Cette compétence n’a de sens que par rapport à la nature de l’affaire et du montant de la
demande.

PARAGRAPHE I : LA COMPETENCE LIEE A LA NATURE DE L’AFFAIRE

Les juridictions de 1er degré sont compétentes c‘est-à-dire connaissent de toutes les
affaires civiles, commerciales, administratives et fiscales pour lesquelles la compétence
n’est pas attribuée expressément à une autre juridiction en raison de la nature de l’affaire
confère l’art 5 du code de procédure civile.

I. LA COMPETENCE LIEE AU MONTANT DE LA DEMANDE

Cette compétence résulte de l’application du code de procédure civile qui stipule en son
article 6 que les juridictions de 1er degré statuent :

1) En toute matière et en premier ressort sur toutes les demandes dont l’intérêt du
litige est supérieur à 500 000 FCFA ou est indéterminé. Ainsi que sur celles
relatives à l’état des personnes, celles mettant en cause une personne publique et
celles statuant sur la compétence.

2) En matière civile et commerciale en premier et derniers ressort, sur toutes les


demandes dont l’intérêt du litige n’excède pas 500 000 FCFA

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II. LA COMPETENCE TERRITORIALE

La compétence territoriale s’entend par le tribunal que le justiciable devra saisir en cas
de litige. En la matière, le législateur a définit les règles de compétence dans le domaine
civil, commercial, administratif et fiscal.

A. LES REGLES DE COMPETENCE EN MATIERE CIVILE

La règle de compétence ici admet un principe auquel est assortie une exception.

1. LE PRINCIPE

Le principe est qu’en cas de litige, le tribunal compétent est celui du domicile du
défendeur. Ce domicile peut être réel ou élu. Cependant, en cas d’absence de domicile,
la compétence revient au tribunal du lieu de sa résidence.

Confère l’article 11 du code de procédure civile.

Toutefois, s’il y a une pluralité de défendeurs, la loi permet au demandeur de choisir un


tribunal relevant du domicile d’un quelconque défendeur.

2. LES EXCEPTIONS AU PRINCIPE

 Si le défendeur est un ivoirien résidant à l’étranger ou si c’est un étranger n’ayant


ni domicile, ni résidence en côte d’Ivoire, le Tribunal compétent est celui du domicile
du demandeur.

 En matière de responsabilité civile, lorsqu’elle résulte d’un contrat, d’un délit ou


d’un quasi-délit, le Tribunal compétent est celui du lieu où le fait constitutif du dommage
s’est produit.

 Pour les immeubles, le Tribunal compétent est celui du lieu de la situation de


l’immeuble litigieux.

B. LES REGLES DE COMPETENCE EN MATIERE COMMERCIALE.

Au sens du code de procédure civile, aux articles 13 et 14, le tribunal territorialement


compétent en matière commerciale est au choix du demandeur et peut être :

- Celui du domicile réel ou élu du défendeur et en l’absence du domicile, celui de


sa résidence.

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- Celui dans le ressort duquel le paiement a été ou devrait être effectué.

- En cas de faillite ou de liquidation judiciaire, le tribunal du domicile du failli ou


du bénéficiaire de la liquidation judiciaire

- En matière de société, la compétence est dévolue au tribunal du domicile de son


représentant.

C. Les REGLES DE COMPETENCE EN MATIERE ADMINISTRATIVE ET


FISCALE

En matière administrative, le tribunal compétent est :

- Celui du lieu d’affectation de l’agent pour tout litige individuel (fonctionnaire) ;

- Celui dans le ressort duquel se trouve l’immeuble litigieux ;

- Celui du lieu d’exécution des marchés, contrats ou concessions,

- Celui du lieu du fait générateur du dommage ne résultant que d’un contrat ;

- Celui du siège de l’autorité administrative qui a pris la décision attaquée ou qui


a signé le contrat litigieux.

En matière fiscale, l’article 16 du code de procédure civile, stipule que le tribunal


territorialement compétent est celui du lieu de l’établissement de l’impôt.

CHAPITRE III : LE DEROULEMENT DU PROCES CIVIL

Le procès obéit à une procédure qu’il faut nécessairement respecter sous peine de
vice de procédure.

SECTIONI : L’ACTION EN JUSTICE

L’action en justice correspond à la saisine du tribunal. Mais qui peut saisir la


justice ?

La réponse à cette question permettra de déterminer les conditions de saisine des


tribunaux.

PARAGRPHE I : L’INTERET POUR ESTER EN JUSTICE

L’intérêt pour Ester en justice est la première condition de recevabilité de l’action


en justice.

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En effet, cet intérêt peut être économique ou moral et doit justifier l’action en
justice.

- Pour ce faire, il doit être légitime car « pas d’intérêt, pas d’action » et doit être
juridiquement protégé.

- De même, il doit être direct et personnel c'est-à-dire que seule la personne lésée
dans son droit est habilitée à le réclamer.

- Et surtout, il doit être actuel. c’est dire qu’il doit exister au moment de la saisine.

PARAGRAPHE II : LA QUALITE POUR AGIR

Ici, la qualité se confond avec l’intérêt. Ainsi, avoir la qualité pour agir, c’est
justifier d’un intérêt direct et personnel de son action en justice. En somme, c’est avoir
la qualification nécessaire pour être titulaire du droit de son action en justice. Toutefois,
la qualité pour agir peut être prévue par la loi. C’est le cas de la représentation des
incapables (mineurs, majeurs incapables)

I. LA CAPACITE

La capacité, c’est l’aptitude à être titulaire de droits et des obligations. C’est là tout le
sens de l’acquisition de la personnalité juridique des personnes physiques. Quant aux
personnes morales, leur reconnaissance juridique est subordonnée à leur immatriculation
au registre de commerce et de crédit mobilier (RCCM).

A. L’INSTANCE

Elle est la période qui sépare le début de la procédure jusqu’au jour du prononcé de la
décision ou du jugement. Il ne s’agit là que d’une question procédurale qui part depuis
la signification de l’assignation au défendeur jusqu’au jour du prononcé du jugement.

1. LES ELEMENTS DE L’INSTANCE

Deux éléments sont à distingués : il s’agit des éléments subjectifs et des éléments
objectifs.

a. LES ELEMENTS SUBJECTIFS

- Les parties

Les parties sont ceux qui ont une participation directe au procès. Il s’agit du demandeur
et du défendeur.

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51

Le demandeur, c’est la personne qui prend l’initiative du procès. C’est celui qui se sent
lésé dans son droit et par conséquent le réclame.

Le défendeur, c’est la personne à laquelle la demande est signifiée.

- Les tiers

Les tiers sont ceux qui sans prendre une part directe et active au procès sont pourtant
convoqués par le juge soit en guise de témoins, soit l’instance s’étend à eux.

L’intervention du tiers peut être volontaire mais également, elle peut être ordonnée de
manière forcée par le juge.

b. LES ELEMENTS OBJECTIFS

Le caractère objectif de l’instance suppose qu’il ait un fait juridique (litige) susceptible
de créer un effet de droit. Cela suppose également que la demande tendant à rétablir le
droit lésé doit avoir un objet et une cause. L’objet ici, est ce sur quoi porte la plainte du
demandeur. Quant à la cause, c’est l’acte ou le fait juridique qui constitue le fondement
du dommage dont on demande la sanction.

B. L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

Selon l’art 32 du code de procédure civile, en matière civile, commerciale ou


administrative, l’instance est introduite par voie d’assignation, de comparution
volontaire ou pour les actions personnelles dont l’intérêt excède 500 000 F CFA par
voie de requête.

1- L’ASSIGNATION
C’est la saisine de la justice par un acte d’huissier appelé exploit d’huissier.

2- LA REQUETE (Article 35-38 code de procédure civile)

La requête prend ici le sens de demande. Elle est écrite ou verbale et est présentée au
greffe de la juridiction compétente pour connaître de l’affaire.

Elle est présentée par le demandeur en personne ou par son représentant ou son
mandataire.

3- LA COMPARUTION VOLONTAIRE

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52

C’est la présentation de façon volontaire des parties devant la juridiction compétente


pour y être jugé sous réserve de satisfaire aux obligations prévues par l’art 43 C.P. Civile
en versant le montant de la consignation au greffe.

4- LES INCIDENTS DE PROCEDURE


Les incidents de procédure sont les événements qui viennent perturber le déroulement
normal du procès. Il s’agit du décès de l’une des parties, de la perte de la capacité d’ester
en Justice suite au décès du représentant légal. Il s’agit aussi de la péremption de l’action
en justice, du désistement du demandeur.

CHAPITRE IV : LES VOIES DE RECOURS

Les voies de recours sont les moyens juridiques offerts aux plaideurs pour contester la
décision des juridictions qu’ils estiment irrégulières. Il y a d’une part les voies de recours
ordinaires et d’autre part les voies de recours extraordinaires.

SECTION I : LES VOIES DE RECOURS ORDINAIRES

PARAGRAPHE I : L’OPPOSITION

Elle est la voie de recours par laquelle une partie condamnée par défaut sollicite de la
juridiction qui a statué la rétractation après un débat contradictoire de la décision rendue.

L’opposition est exclue contre les jugements contradictoires. Le délai pour faire
opposition est de 15 jours.

PARAGRAPHE II : L’APPEL

C’est la voie de recours offerte au plaideur mécontent du jugement en 1ère instance de


porter le procès devant une juridiction de degré supérieure. L’appel peut exiger soit la
reformation soit l’annulation de la décision. Le délai de l’appel est de 1 mois à partir du
jugement.

SECTION II : LES VOIES DE RECOURS EXTRAORDINAIRES

PARAGRAPHE I : LE RECOURS EN RECTIFICATION

La rectification des décisions de justice, concerne les cas d’omission, de faute


d’orthographe ou des erreurs sur le nom et prénom etc.…

I. LA DEMANDE EN REVISION

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Cette demande est prévue par l’art 195 C.P.C et porte sur les décisions obtenues
suite à des manœuvres mensongères ou des dissimulations frauduleuses pratiquées
consciemment par la partie gagnante. Aussi, en cas de fausses preuve après la décision
et enfin si les pièces décisives retenues par le fait de l’adversaire ont été retrouvées après
la décision.

II. LE POURVOI EN CASSATION


C’est le recours contre une décision en dernier ressort porté devant la cour suprême
et fondé sur la violation de la loi, l’excès de pouvoir, l’incompétence etc.…
Le délai du pourvoi en cassation est de 1 mois après la décision de la cour d’appel.

TITRE III : LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU FONCTIONNEMENT DU


SYSTÈME JUICIAIRE IVOIRIEN (Recherches)

CHAPITRE I : LES PRINCIPES GUIDÉS PAR LA SÉPARATION DES


POUVOIRS

 Le principe de l’incompatibilité des fonctions de poursuite et de jugement


 Le principe de l’indépendance du juge

CHAPITRE II : LES PRINCIPES LIMITANT LES POUVOIRS DES


PRINCIPAUX ANIMATEURS

 La récusation
 L’interdiction du juge d’instruction
 Les incompatibilités du greffier

CHAPITRE III : LES PRINCIPES VISANT LA PROTECTION DU CITOYEN


ET LA BONNE MARCHE DU PROCÈS

 Le principe de l’appartenance du greffier à la formation du jugement


 Le principe de collégialité
 Le principe du double degré de juridiction
 Le principe de présomption d’innocence.
 Le principe de gratuité du jugement.

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TROISIÈME PARTIE : LES OBLIGATIONS JURIDIQUES

La notion d’obligation vient du mot latin “obligare’’, dérivé de “ligare’’, qui


signifie lier. Cette étymologie du mot a influencé toutes ses différentes conceptions,
aussi bien dans le langage courant que juridique.

Dans le premier, le terme obligation est synonyme de devoir ; il renvoie à tout


devoir auquel le citoyen est astreint, soit en vertu des règles morales (obligation morale),
soit en vertu des préceptes religieux (obligation religieuse) ou des lois (obligation
légale).

Quant à la conception de l’obligation dans le langage juridique, elle revêt deux


sens différents. Cependant, nous retiendrons celle émise par le droit civil.

Selon le droit civil, l’obligation est un rapport juridique entre deux personnes, dont
le créancier et le débiteur.

Créancier Débiteur

Contrat de prêt

Rapport juridique Emprunteur


Prêteur

L’obligation civile telle que présentée par le schéma ci-dessus, se distingue de


l’obligation naturelle. Tandis que l’obligation civile résulte d’un rapport de droit,
l’obligation naturelle résulte d’un devoir de conscience.

Etudier le droit des obligations revient aussi à analyser ses différentes. Ainsi, ce
droit aurait pour fondement des certaines sources internes et d’autres sources
internationales. Les premiers sont au nombre de 4 à savoir : la coutume, la loi, la
jurisprudence et la doctrine. Les seconds sont des traités. Ce sont par exemples : les
traités portant lois uniformes (la convention C.I.M.A du 10 juillet 1992, entrée en
vigueur le 15 février 1995), l’Acte Uniforme relatif aux contrats de transport de
marchandises par route, le code O.H.A.D.A sur le droit uniforme des contrats et l’Acte
Uniforme O.H.A.D.A relatif au Droit Commercial Général.

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55

Par ailleurs, les obligations juridiques sont diverses. On les classe selon leur objet
ou selon leur source.

Deux classifications sont faites selon l’objet. Il s’agit de la classification tripartite


du code civil selon laquelle, tout contrat pour objet une chose que l’une des parties
s’oblige à donner, à faire ou à ne pas faire, et de la classification moderne ou bipartite
élaborée par la jurisprudence et la doctrine sur la base de la distinction entre obligations
de résultat et de moyen et obligations pécuniaire et en nature.

Quant à la classification faite selon la source des obligations, elle distingue 5


sources à savoir la loi, le contrat, le quasi-contrat, le délit et le quasi-délit.

Pour ce qui suivra, nous porterons notre réflexion sur les différentes obligations
existantes. Pour ce faire, nous procèderons par catégorisation. Ainsi, nous verrons que
les obligations se distinguent selon qu’elles soient contractuelles (chapitre I) ou
délictuelles (chapitre II).

CHAPITRE I : LES OBLIGATIONS CONTRACTUELLES OU LES


CONTRATS

Si le contrat est appréhendé comme une convention légalement formé, elle se


distingue de la convention prise de façon générale. Le contrat est un sous-ensemble de
la convention. Il a pour objet de créer une ou plusieurs obligations. Alors que la
convention est un concept plus qui a un objet triple : la création d’obligations, la
transmission des obligations ou l’extinction des obligations.

Le contrat se distingue aussi des accords de volontés non obligatoires comme les
actes de courtoisie (proposition d’invitation), les actes de complaisance (fondés sur
l’amitié), les engagements d’honneur (rapports familiaux ou amicaux).

Le contrat se distingue enfin des actes juridiques unilatéraux et des actes juridiques
collectifs (manifestation d’une volonté collective).

A présent, nous aborderons l’étude de la classification des contrats.

SECTION 1 : LA CLASSIFICATIONS DES CONTRATS

Nous distinguons une double classification : les classifications traditionnelles et


les classifications récentes.

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PARAGRAPHE 1 : LES CLASSIFICATIONS TRADITIONNELLES

Une distinction doit être faite entre les contrats en fonction de leur règlementation,
leur mode de formation et leur objet.

I. LA CLASSIFICATION EN FONCTION DE LA RÈGLEMENTATION

On distingue les contrats de droit interne et internationaux, des contrats nommés


et innommés.

A. DISTINCTION ENTRE CONTRATS DE DROIT INTERNE ET


CONTRATS INTERNATIONAUX

1. LES CONTRATS DE DROIT INTERNE

Les contrats de droit interne sont les contrats régis par la réglementation de l’Etat
dans lequel ils ont été conclus. En fonction du droit applicable, ces contrats se
distinguent en contrats civils, commerciaux et administratifs.

2. LES CONTRATS INTERNATIONAUX

Le contrat international est un accord de volontés comportant un élément


d’extranéité comme la nationalité des parties, l’objet (vente entre ivoiriens d’un fonds
de commerce situé à New-York.

B. LES CONTRATS NOMMÉS ET LES CONTRATS INNOMMÉS

Le contrat nommé est le contrat qui a reçu une dénomination propre de la loi, et
correspond à une catégorie juridique précise. Exemple : le contrat de vente civile prévu
par les articles 1582 à 1701 du code civil.

Contrairement aux contrats nommés, les contrats innommés sont des contrats qui
n’entrent dans aucune catégorie légale connue soit parce qu’ils résultent de la
combinaison de deux ou plusieurs contrats nommés ou parce qu’ils ont leur
caractéristiques propres. Ainsi, les contrats innommés peuvent être d’une part soit des
contrats hybrides et d’autre part des contrats ayant un genre particulier.

Notons aussi que les contrats innommés sont des contrats crées par la pratique. On
peut citer à titre d’exemple les contrats de placement d’argent.

L’intérêt de distinguer les contrats nommés des contrats innomés résulte de la


réglementation spécifique pour les contrats nommés et l’inexistence de réglementation
spécifique pour les contrats innommés.

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II. LA CLASSIFICATION DES CONTRATS QUANT À LEUR MODE DE


FORMATION

Si l’on se réfère à leur mode de formation, une double distinction doit être faite.
La premiere concerne les contrats consensuels, solennels et réels. La seconde concerne
les contrats à exécution instantanée, les contrats à exécutions excessive et les contrats à
exécution échelonné.

A. DISTINCTIONS DES CONTRATS CONSENSUEL, SOLENNEL ET


RÉELS

 Les contrats consensuels : ce sont des contrats qui se forment par le seul
échange de consentements en l’absence de toute formalité. Exemple : contrat de vente.
 Les contrats solennels : consiste outre l’échange de consentements, l’existence
d’une formalité, laquelle consiste dans la rédaction d’un écrit. Le non-respect de cette
formalité entraine la nullité du contrat solennel.
 Les contrats réels : ce sont des contrats qui ne se forment que par la remise de
l’objet du contrat. Le seul accord de volontés est insuffisant. Le non-respect de cette
formalité entraine également la nullité du contrat réel.

B. LES CONTRATS INSTANTANÉS, LES CONTRATS À EXÉCUTION


EXCESSIVE ET LES CONTRATS A EXÉCUTION ÉCHELONNÉE

 Le contrat instantané : on parle de contrat à exécution instantanée lorsque


l’exécution par les parties de leurs obligations se fait en un trait de temps, en général par
une prestation unique, tel est le cas de la vente.
 Le contrat à exécution successive : le contrat est à exécution successive lorsque
l’exécution des obligations contractuelles par l’une des parties ou par les deux, se fait de
façon permanente. Exemples : le contrat de prêt, de bail. Le contrat successif peut être à
durée déterminée ou indéterminée.
 Le contrat à exécution échelonnée : c’est un type de contrat qui se situe entre
le contrat à exécution instantanée et le contrat à exécution successive ; ce qui lui a valu
un régime hybride. Exemples : les contrats d’abonnement de fourniture d’électricité, de
téléphone, etc.

III. LA CLASSIFICATION DES CONTRATS QUANT A LEUR OBJET.

La classification des contrats selon leur objet permet de faire la distinction entre
trois catégories de contrats : les contrats synallagmatiques et les contrats unilatéraux, les
contrats cumulatifs et les contrats aléatoires, les contrats onéreux et les contrats à titre
gratuit.

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A. LES CONTRATS SYNALLAGMATIQUES ET LES CONTRATS


UNILATERAUX

La distinction entre contrats synallagmatiques et contrats unilatéraux résulte des


dispositions des articles 1102 et 1103.

 Le contrat synallagmatique ou bilatéral : c’est un contrat qui fait naître des


obligations réciproques et indépendantes entre les parties. Chacune des parties est à la
fois créancière et débitrice (contrats de vente, de bail…).
 Le contrat unilatéral : selon les dispositions de l’article 1103 du code civil, le
contrat « est unilatéral lorsqu’une ou plusieurs parties sont obligées envers une ou
plusieurs autres, sans que de la part de ces derniers, il y ait eu engagement ». Ce contrat
ne crée d’obligations qu’à la charge d’une seule partie. Exemple : le contrat de prêt à
titre onéreux. L’emprunteur assume une obligation : celle de restituer le capital et de
payer les intérêts.

NB : il peut arriver que le contrat unilatéral se transforme en contrat synallagmatique


imparfait, lorsque le contrat unilatéral engendre postérieurement à sa conclusion, des
obligations à la charge de l’autre partie qui n’en était pas tenue. C’est l’exemple du
contrat de dépôt à titre gratuit. Ce contrat est incontestablement un contrat unilatéral.
Seul le dépositaire (celui qui reçoit) est tenu de restituer la chose déposée. Mais, s’il
s’avère que le dépositaire a engagé des dépenses pour conserver la chose déposée, le
déposant (celui qui dépose) est tenu d’une obligation : celle de rembourser au dépositaire
les frais effectués. Le contrat initialement unilatéral devient ainsi un contrat
synallagmatique imparfait.

B. LES CONTRATS COMMUTATIFS ET LES CONTRATS ALÉATOIRES

 Le contrat commutatif : c’est un contrat qui se caractérise par l’équivalence de


prestations réciproques (contrats de vente et de bail.)
 Le contrat aléatoire : est un contrat dans lequel la prestation au moins de l’une
des parties n’est pas connue au moment de la conclusion du contrat. Exemple : contrat
assurance-décès. L’obligation de l’une des parties dépend donc d’un évènement futur et
incertain.

NB : précisons que les contrats commutatifs et aléatoires sont des subdivisions des
contrats onéreux et synallagmatiques.

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C. LES CONTRATS À TITRE GRATUIT ET LES CONTRATS À TITRE


ONÉREUX

Tandis que le contrat à titre onéreux est un accord de volontés qui assujettit
chacune des parties à donner ou à faire quelque chose dans l’attente d’une contrepartie
(art. 1106 du code civil), le contrat à titre gratuit, encore appelé contrat de bienfaisance,
est un contrat dans lequel l’une des partie procure à l’autre un avantage sans attendre
une contrepartie (art. 1105 du cc).

PARAGRAPHE 2 : LES CLASSIFICATIONS RÉCENTES

Si l’on se réfère aux classifications récentes, les contrats peuvent être classés
suivant trois critères : le premier fondé sur les nouveaux modes d’extériorisation est
relatif aux contrats de commerce électronique, le second est relatif aux rapports de force
existants entre les parties contractantes et le troisième prend en compte la structure du
contrat.

I. LES CONTRATS DE COMMERCE ÉLECTRONIQUE

Ce sont des contrats conclus par internet, minitel et courriel. Malheureusement, le


droit ivoirien ne comporte pas spécifiquement une législation à ces contrats
informatiques et électroniques.

II. LA CLASSIFICATION SELON LE RAPPORT DE FORCE

Une double distinction doit être faite. Cette distinction concerne d’une part, les
contrats de gré à gré et les contrats d’adhésion, et d’autre part, les contrats entre les
professionnels et les non professionnels.

A. LA DISTINCTION DES CONTRATS DE GRÉ À GRÉ ET CONTRATS


D’ADHÉSION

 Les contrats de gré à gré, encore appelés les contrats négociés, sont des contrats
nés de la discussion entre les parties. L’on considère que les parties sont placées sur un
pied d’égalité dans la détermination de leurs obligations.
 Les contrats d’adhésion : dans ces contrats, le contenu du contrat est imposé à
la partie la plus faible, laquelle a le choix entre adhérer ou ne pas adhérer au contrat.
Ici, les parties ne sont pas placées sur un pied d’égalité (contrats de transport, contrat
avec la CIE, la SODESCI…).

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B. LES CONTRATS CONCLUS ENTRE DES PROFESSIONNELS ET DES


NON PROFESSIONNELS

La plupart des contrats d’adhésion sont conclus entre professionnels et non


professionnels (consommateurs). Le législateur ivoirien est donc intervenu pour
protéger les consommateurs, considérés comme la partie la plus faible, par rapport aux
professionnels qui constituent la partie la plus forte.

C’est pourquoi en matière d’assurance, la loi impose la rédaction en caractère très


apparents de certaines clauses du contrat d’assurance sous peine de nullité.

III. LA CLASSIFICATION SELON LA STRUCTURE DES CONTRATS :


LES GROUPES DE CONTRATS ET LES SOUS-CONTRATS

Le groupe de contrat est constitué par un ensemble de contrats (sous-contrats)


présentant une unité économique soit parce qu’ils portent sur un même objet, soit parce
qu’ils poursuivent un but commun.

SECTION 2 : LA FORMATION DU CONTRAT

Selon l’article 1134 du code civil, seuls les contrats légalement formés tiennent
lieu de loi à ceux qui les ont faits. Aussi, le code civil a pris le soin de prévoir les
conditions de formation du contrat dans les articles 1108 et suivants et les sanctions en
cas d’inobservation de ces conditions.

PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS DE FORMATION DU CONTRAT

Selon les dispositions de l’article 1108 du code civil, les conditions de formation
du contrat sont au nombre de 4 à savoir : la capacité de contracter, l’existence des
consentements des parties qui s’obligent, un objet et une cause.

I. LA CAPACITÉ

La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les exercer.
L’aptitude d’avoir des droits est la capacité de jouissance. Celle de pouvoir exercer ses
droits est la capacité d’exercice. C’est la réunion de ses deux sous-capacités qui donne
droit à l’individu de contracter.

La capacité signifie également que l’individu souhaitant contracter ne doit pas être
frappé par une incapacité tels que le mineur et le majeur incapable.

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II. LE CONSENTEMENT

Le consentement est la manifestation individuelle de volonté. Manifester


individuellement sa volonté sous-entend que le consentement doit être exprimé
librement. Autrement dit, il ne doit pas souffrir de l’un des vices suivants :

 L’erreur : elle consiste dans l’idée fausse que se fait un cocontractant sur un ou
des éléments consécutifs du contrat. L’erreur peut être sur la substance, sur la personne,
à l’exclusion des erreurs sur les motifs, sur la valeur économique de l’objet du contrat et
l’erreur-obstacle qui sont indifférentes à la validité du contrat. Toutefois, l’erreur sur la
personne doit être analysée particulièrement. En principe, cette forme d’erreur n’est pas
cause de nullité du contrat. Mais exceptionnellement, l’erreur sur la personne devient
cause de nullité dans certains contrats à titre onéreux (contrat intuitu personae) comme
le contrat de travail, mais aussi dans certains contrats à titre gratuit comme la donation.

Il est important de préciser que l’erreur vice du consentement, est sanctionnée par
la nullité relative. L’action en nullité ne peut être exercée que par la victime de l’erreur.

 Le dol : c’est l’utilisation de manœuvres frauduleuses en vue de tromper.


Comme tel, le dol exige la réunion de deux éléments, dont un élément matériel
(falsification de documents, mensonge, la réticence dolosive ou le silence gardé par le
cocontractant sur un ou deux éléments du contrat) et un élément intentionnel (l’intention
de tromper).

Le dol, vice de consentement, doit de même présenter certains caractères. Il doit


en principe émaner de l’un des contractants. Le dol émanant d’un tiers constitue une
cause de nullité du contrat lorsqu’il s’avère que le cocontractant a été le complice de ce
tiers ou lorsque nous sommes en face d’un contrat à titre gratuit. Le dol doit être en sus
déterminant et possible d’être prouvé (il ne se présume pas mais se prouve par le
cocontractant qui l’invoque).

Le dol est sanctionné civilement et pénalement. Civilement, le contrat vicié par le


dol est frappé de nullité relative. L’auteur peut aussi être condamné à payer des
dommages et intérêts. Toutefois, la victime peut opter seulement pour les dommages et
intérêts. Pénalement, l’auteur du dol peut également subir des sanctions, par exemple
lorsque que le dol constitue un délit d’escroquerie.

 La violence : c’est la contrainte exercée sur la volonté d’une personne pour


l’amener à contracter. Selon les articles 1111 et suivants du code civil, quatre faits sont
constitutifs de violence à l’exclusion de la violence physique. Ce sont : la violence

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62

morale, la violence naturelle ou état de nécessité (convention d’assistance conclue sous


l’imminence d’un naufrage ou pendant la guerre.), la violence économique.

La violence, vice de consentement, constitue une cause de nullité du contrat


lorsqu’elle provient de l’un des contractants ou d’un tiers, dès lors que ce dernier en tire
un profit. Elle peut concerner la personne du cocontractant ou son patrimoine ou encore
les deux à la fois, mais aussi ses proches.

Toutefois, pour constituer une cause de nullité, la violence doit être illégitime et
présenter un caractère déterminant dès lors que la preuve de son existence a été prouvée.

La violence, vice du consentement est soumise aux mêmes sanctions que le dol
(civiles et pénales : chantage).

III. L’OBJET ET LA CAUSE

 L’objet du contrat comporte deux conceptions. Il peut signifier l’opération


juridique voulu par les parties. Exemple : dans la vente, l’objet du contrat est le transfert
de propriété. Selon la deuxième conception, l’objet du contrat est la chose même sur
laquelle porte le contrat. Dans la vente, l’objet vendu constitue l’objet du contrat.

L’objet du contrat peut être une chose future (vente d’une maison en construction).
Il doit être aussi possible (la valeur doit être raisonnable) et licite, c’est-à-dire conforme
à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

 La cause. Comme l’objet, elle a une double conception. Selon la premiere, la


cause est le fait générateur du contrat. Par contre, la deuxième conception présente la
cause comme le motif principal qui a poussé une personne à contracter.

La sanction de l’absence de cause est en principe la nullité de l’acte conclu. Cette


nullité se justifie par le fait que la cause est une condition de validité du contrat. Aussi,
l’absence totale de cause ne peut en principe qu’être sanctionnée par la nullité absolue
de l’acte. C’est au moment de la conclusion du contrat qu’il faut se placer pour
rechercher si l’engagement est causé.

Exceptionnellement, certains actes juridiques, notamment en droit commercial,


sont valables même en l’absence de cause : on les appelle les actes abstraits. Il s’agit de
la lettre de change, du chèque et du billet à ordre.

Le contrat peut être aussi annulé pour fausse cause. En effet, la fausse cause est
une erreur commise sur la cause. On a pour exemple une personne qui s’engage en
prendre en charge les frais d’entretien et d’éducation d’une autre croyant que celle-ci est

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N’ZUE YAO MON BONHEUR
63

sa fille. Elle apprend par la suite que ce n’est pas le cas. L’engagement conclu peut être
annulé pour erreur sur la cause ou fausse cause. La sanction est la nullité absolue, parce
que la cause est considérée comme n’ayant jamais existée.

PARAGRAPHE 2 : LES EFFETS DU CONTRAT

Les effets du contrat valablement conclu sont regs par deux articles
fondamentaux : les articles 1134 et 1165 du code civil. Il résulte de la combinaison de
ces deux articles que les conventions légalement formées tenant lieu de lois à ceux qui
les ont faites, ne peuvent produire des effets à l’égard des tiers. Aussi, le juge ne peut
que respecter cette volonté des parties, qui a également force de loi à son égard.

I. LES EFFETS DU CONTRATS DANS LES RAPPORTS ENTRE LES


PARTIES

L’article 1134 en son alinéa 1 consacre la force obligatoire du contrat dans les
rapports entre les parties contractantes. Mais avant de déterminer les effets de cette force
obligatoire du contrat dans les rapports entre les parties, il faut au préalable définir la
notion de parties.

A. LA DÉTERMINATION DES PARTIES AU CONTRAT

Les parties au contrat sont celles qui ont précédé à la conclusion du contrat. Mais,
il arrive que des personnes qui, lors de la conclusion initiale du contrat, avaient la qualité
de tiers, soient assimilées par la suite aux parties que l’on qualifie de parties originaires.

1. LES PARTIES ORIGINAIRES

a) Les conditions de la représentation

Les parties originaires sont celles qui ont conclu initialement le contrat, soit en
personne, soit en ayant recours à un représentant.

La représentation est le procédé juridique par lequel une personne (le représentant)
agit au nom et pour le compte d’une autre personne (le représenté). Les effets de l’acte
se produisent directement sur la tête du représenté.

Pour qu’il y ait représentation, le représentant doit réunir deux conditions à savoir :
le pouvoir pour agir manifesté par une procuration et la volonté d’agir au nom et pour le
compte du représenté.

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64

L’acte de procuration donne pouvoir au représentant d’engager la représentation.


Ce pouvoir peut provenir de la loi (représentation légale), du juge (représentation
judiciaire) ou de la volonté des parties (représentation conventionnelle).

En ce qui concerne la volonté d’agir au nom et pour le compte du représenté, une


distinction doit être faite entre la représentation parfaite et la représentation imparfaite.
Elle est parfaite lorsque le représentant fait connaitre à son cocontractant sa qualité de
représentant. Dans le cas contraire, elle est imparfaite. Mais, toujours est-il que le contrat
par représentation est valable, qu’il soit parfait ou imparfait, lorsque qu’il respecte les
conditions de validité du contrat, précédemment énumérées.

b) Les effets de la représentation

Les effets diffère selon que la représentation soit parfaite ou imparfaite.

 La représentation parfaite : en principe, le contrat conclu ne produit d’effets


que sur la tête du représenté ou mandant ; le contrat conclut par le représentant ne produit
aucun effet à son égard. L’exception à ce principe est le dépassement de pouvoirs par le
représentant. Celui-ci est tenu d’agir dans les limites fixées par son mandant. Mais, dès
l’instant où il agit au-delà du mandat reçu, l’acte qu’il a conclu est inopposable au
représenté, sauf si le cocontractant du représenté croyait légitiment que le représentant
agissait toujours dans le cadre de son mandat ou si le représenté ratifie (expressément
ou tacitement) les actes conclus par le représentant en dehors des pouvoirs reçus. Dans
ces deux derniers cas, le contrat ne produira aussi des effets que sur la tête du représenté.
 La représentation imparfaite : lorsque le représentant agit pour le compte du
représenté sans dévoilé sa qualité d’intermédiaire, seul lui est personnellement obligé
envers les tiers. Pour que le représenté devienne partie au contrat, le représentant doit
lui transférer les droits acquis par un actes ultérieur.

2. LES PERSONNES ASSIMILÉES AUX PARTIES ORIGINAIRES

Ces personnes n’étaient pas initialement parties au contrat. Elles le sont devenues
ultérieurement. Il s’agit des ayants causes universels et à titre universels du
cocontractant originaire et du cessionnaire de la cession du contrat.

a) Les ayants cause universels et les ayants cause à titre universel du


cocontractant originaire.

Ce sont les héritiers du de cujus (personne décédée). Une différence existe entre
les deux catégories d’héritiers. L’ayant-cause universel est celui qui a vocation à
recevoir tout le patrimoine de son auteur : c’est le cas de l’héritier légal ou du légataire

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universel, qui en vertu d’un testament, a vocation à recueillir la totalité des biens du
testateur.

L’ayant-cause à titre universel est un légataire qui a vocation à recueillir une partie
de la succession par opposition aux ayants cause à titre particulier. Ces derniers ne
recueillent qu’un bien déterminé du de cujus.

En principe, les ayants cause universels ou à titre universel du de cujus deviennent


parties au contrat conclu par celui-ci. Cette solution s’explique par la fiction juridique
selon laquelle les héritiers continuent la personnalité juridique du défunt. Ainsi, l’héritier
d’un vendeur sera tenu de livrer les choses vendues si son auteur ne l’as pas fait avant
son décès.

Les exceptions à ce principe peuvent résulter de la loi ou de la volonté des parties.


La loi prévoit que les contrats intuitu personae prennent fin à la mort des parties au
contrat. On peut citer par exemple le mandat qui prend fin soit par la mort naturelle du
mandant soit par celle du mandataire (article 2003 du code civil). En dehors de la loi,
les parties originaires dans un contrat, peuvent dans une clause, prévoir que les droits et
obligations né dans le contrat, ne seront pas transmis à leurs héritiers.

b) La cession du contrat

C’est un contrat par lequel, le créancier appelé cédant, confère à un tiers, appelé
cessionnaire, les droits et obligations résultant d’un contrat conclu avec son
cocontractant initial. La cession du contrat peut résulter de la loi ou de la volonté des
parties.

 La cession légale : cession d’une entreprise. Le cessionnaire, de par la loi, est lié
par les contrats de bail en cours conclu initialement par le cédant.
 Cession conventionnelle : la cession du contrat de bail.

Dans les deux cas, la cession de contrat a pour effet de substituer au cédant
(cocontractant originaire) le cessionnaire. Ce dernier devient ainsi du fait de la cession
du contrat partie au contrat initial. Le cessionnaire recueille ainsi les droits et assume les
obligations du contrat initialement conclu par le cédant.

B. LES CONSÉQUENCES DE LA FORCE OBLIGATOIRE DU CONTRAT


DANS LES RAPPORTS ENTRE LES PARTIES

Du principe de la force obligatoire du contrat à l’égard des parties, résultent deux


conséquences principales énoncées dans le même article 1134 alinéa 2 et 3 du code civil.

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66

Il s’agit d’une part de l’interdiction de la révocation unilatérale du contrat, et d’autre


part, de l’exécution de bonne foi du contrat par les parties.

 L’interdiction de la révocation unilatérale

C’est un principe qui signifie qu’une partie ne peut, de par sa seule volonté,
révoquer le contrat qui est le fruit de la rencontre de deux volontés. Ce principe a pour
corollaire la nécessité d’une convention révocatoire. En effet, l’article 1134 al.2 précité
prévoit « que les conventions ne peuvent être révoquées que d’un commun accord ». Ce
que les parties ont fait de leur mutuus consensus (commun accord), elles peuvent le
défaire par leur mutuus dissensus (désaccord commun).

Toutefois, le principe de l’interdiction de la révocation unilatérale du contrat est


assorti de certaines exceptions. Il y a des cas où la résiliation unilatérale est autorisée
soit par la loi2 (contrat à exécution successive conclu pour une durée indéterminée) soit
par les parties elles-mêmes dans une clause contractuelle (la prévoyance d’une clause de
résiliation unilatérale ou de débit3).

 L’exécution du contrat de bonne foi

Ce principe fait appel à l’obligation de loyauté des parties. Ainsi, lorsque des
situations imprévues viennent déséquilibrer le contrat, les parties ont pour obligation de
le renégocier. A l’obligation de loyauté, l’on doit adjoindre l’obligation de coopération.

II. LES EFFETS DU CONTRAT A L’ÉGARD DES TIERS

Selon l’article 1165, bien que les conventions n’aient « d’effets qu’entre les parties
contractantes, elles profitent aux tiers dans le cas prévu par l’article 1121… ». Cet article
énonce ainsi le principe de l’effet relatif au contrat.

Toutefois, les tiers ne peuvent pas totalement ignorer le contrat, car il leur est par
moment opposable.

A. L’EFFET RELATIF AU CONTRAT

Il signifie que le contrat ne produit d’effets qu’à l’égard des parties contractantes.
Ce principe exclut donc les tiers.

2
La loi reconnait à l’une ou l’autre des parties, la faculté de révoquer unilatéralement le contrat.
3
La clause de débit est une convention que les parties signent afin de reconnaitre à l’une d’entre elles la
faculté de rétractation, à condition de payer à l’autre une somme d’argent fixée forfaitairement, à titre
d’une indemnité.

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67

En effet, il existe deux catégories de tiers que sont : le tiers absolu ou penitus
extranei et les ayants cause à titre particulier.

Cependant, la loi a prévu des exceptions au principe de l’effet relatif au contrat.

B. LES EXCEPTIONS À L’EFFET RELATIF AU CONTRAT

Elles sont au nombre de deux :

1. LA STIPULATION POUR AUTRUI

La stipulation pour autrui est aux termes de l’article 1121 du code civil, l’opération
juridique par laquelle dans un contrat liant deux parties, l’une d’elles appelée stipulant
demande à son cocontractant (le promettant), d’exécuter une obligation contractuelle à
l’égard d’un tiers (bénéficiaire), laquelle n’est pas partie au contrat. C’est ce qu’explique
le schéma ci-dessous.

STIPULANT
(M. Kpan)

Stipulation BENEFICIAIRE
PROMETTANT
(Conjointe de M. Kpan)
Pour autrui
(Société d’assurance)

Ainsi, pour qu’il y ait stipulation pour autrui, il faut la réunion de trois conditions :

o La présence de trois (3) acteurs (le stipulant, le promettant et le tiers bénéficiaire),


o L’exigence d’un rapport juridique préalable entre le stipulant et le promettant,
o L’intention de stipuler pour autrui.

Bien évidemment, la stipulation pour autrui produit des effets tant à l’égard des
parties au contrat qu’à l’égard du tiers bénéficiaire.

D’abord à l’égard des parties au contrat, c’est-à-dire entre le stipulant et le


promettant, elle fait naître des obligations de tout contrat.

Ensuite à l’égard du tiers bénéficiaire, elle confère un droit de créance.

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2. LA PROMESSE DE PORTE-FORT

Elle est l’engagement souscrit par un contractant (le porte-fort) d’obtenir l’accord
d’un tiers à un acte juridique préalablement conclu.

Exemple : un époux commun en biens veut procéder à la vente du bien commun


ordinaire. Il conclut l’acte en se portant fort auprès de l’acheteur que le tiers (son épouse)
ratifiera l’acte.

La promesse de porte-fort produit aussi des effets en cas de ratification de l’acte


par le tiers et en cas de non ratification de l’acte par ce dernier.

o En cas de ratification de l’acte par le tiers, celui-ci devient le seul engagé par
l’acte juridique conclu par le porte-fort. Par conséquent, le porte-fort est libéré de son
engagement.
o En cas de non ratification de l’acte par le tiers, seul le porte-fort engage sa
responsabilité contractuelle à l’égard de son cocontractant.

III. LES EFFETS DU CONTRAT À L’ÉGARD DU JUGE

Le juge peut interpréter le contrat. Il a aussi le pouvoir de le réviser afin de


l’adapter aux règles.

L’INEXÉCUTION DU CONTRAT
Lorsque le contrat est inexécuté, la victime peut obliger l’autre partie à
s’exécuter, ou elle engage sa responsabilité contractuelle. Toutefois, pour engager la
responsabilité contractuelle, il faut que le contrat soit valablement conclu. Si tel est le
cas, la procédure judiciaire commence par une mise en demeure. La victime doit
également avoir subi une faute et un préjudice. Il doit exister un lien de causalité entre
la faute et le préjudice.
Mais, il peut arriver que la loi exonère le débiteur du préjudice délictuelle, par
exemple en cas de force majeure, ou lorsque l’inexécution est du fait du créancier ou
d’un tiers.
CHAPITRE II : L’OBLIGATION DÉLICTUELLE

L’obligation délictuelle est une obligation née du fait illicite de l’homme causant
aussi un dommage que celui-ci doit réparer. Cela suppose donc qu’il y ait une faute
délictuelle.

Le délit se distingue du quasi-délit, pris comme un fait illicite de l’homme, mais


commis sans intention de nuire, qui cause un dommage à autrui et l’oblige à le réparer.

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L’auteur du fait illicite répond alors de sa responsabilité civile en réparant le


dommage qu’il a causé.

La responsabilité civile se distingue de la responsabilité pénale, laquelle a pour


finalité de sanctionner pénalement l’auteur de l’acte.

Dans ce chapitre, nous nous focaliserons sur la responsabilité civile délictuelle,


laquelle peut naître du fait personnel ou du fait d’autrui.

SECTION 1 : LA RESPONSABILITÉ CIVILE DÉLICTUELLE DU FAIT


PERSONNEL

La mise en œuvre de la responsabilité civile délictuelle du fait personnel obéit à


des conditions. Cette responsabilité est aussi soumise à des règles particulières.

PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE DE LA


RESPONSABILITÉ DÉLICTUELLE DU FAIT PERSONNEL

3 conditions :

 La commission d’une faute délictuelle,


 La naissance d’un dommage,
 Le lien de causalité entre la faute et le dommage.

PARAGRAPHE 2 : LE RÉGIME JURIDIQUE DE LA RESPONSABILITÉ


DÉLICTUELLE DU FAIT PERSONNEL

L’auteur du fait délictueux peut s’exonérer de la responsabilité soit en invoquant


des faits justificatifs, soit en arguant des causes d’exonérations.

Les faits justificatifs sont des faits extérieurs à la victime comme l’ordre de la loi,
l’état de nécessité, la légitime défense, le consentement de la victime et l’acceptation des
risques.

Quant aux causes d’exonération, elles peuvent provenir d’un cas de force majeur
ou du fait d’un tiers.

SECTION 2 : LA RESPONSABILITÉ CIVILE DÉLICTUELLE DU FAIT


D’AUTRUI

Cette responsabilité peut être celle des parents du fait de leurs enfants, celle des
commettant du fait de leurs préposés et des maitres du fait de leurs domestiques, ou celle
des enseignants du fait de leurs élèves et des maitres du fait de leurs apprentis.

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PARAGRAPHE 1 : LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS DU FAIT DE


LEURS ENFANTS

Selon la loi, les parents engagent leur responsabilité délictuelle du fait de leurs
enfants mineurs, à conditions que ceux-ci cohabitent avec eux. Toutefois, les parents
peuvent s’exonérer de cette responsabilité, s’ils parviennent à prouver qu’ils n’ont pas
failli à leur devoir de surveillance et d’éducation.

PARAGRAPHE 2 : LA RESPONSABILITÉ DES COMMETTANTS DU FAIT


DE LEURS PRÉPOSÉS ET DES MAÎTRES DU FAIT DE LEURS
DOMESTIQUES

3 conditions doivent être réunies :

 Le lien de subordination,
 L’existence d’un dommage,
 La naissance du dommage dans l’exercice de la fonction.

Il en est de même pour la responsabilité des enseignants du fait de leurs élèves.


L’élevé doit avoir commis une faute. La faute doit avoir créé un dommage pendant les
heures de cours de l’enseignant. Les mêmes conditions sont exigées pour engager la
responsabilité des maîtres du fait de leurs apprentis.

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QUATRIÈME PARTIE : DROIT COMMERCIAL OU DROIT DE

L’ENTREPRISE

Le droit commercial est défini comme l’ensemble des règles juridiques qui
organisent l’exercice d’activités économiques par les commerçants. On y inclut diverses
disciplines du droit. C’est ce qui lui a valu l’appellation de DROIT DES AFFAIRES.

En effet, le traité de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des


Affaires (O.H.A.D.A) fixant le domaine du droit des affaires en son article 2 dispose
que : « pour l’application du présent traité, entre en Droit des Affaires l’ensemble des
règles relatives au droit des sociétés et au statut juridique des commerçants, aux
recouvrements des créances, aux sûretés, au régime du redressement des entreprises et
à la liquidation judiciaire, au droit de l’arbitrage, au droit du travail, au droit
comptable, au droit de la vente et du transport, etc. ».

les activités commerciales pouvant être exercées par une personne physique ou par
plusieurs personnes regroupées en société : la société commerciale, il semble approprié
que nos efforts de réflexion fassent tour à tour apparaître les règles juridiques qui
organisent d’une part Les acteurs du commerce (chapitre II), lesquels se déterminent
par les actes de commerce (chapitre I) et d’autre part le fonds de commerce (chapitre
III).

TITRE I : LES ACTES DE COMMERCE

L’activité commerciale suppose toujours l’accomplissement d’actes de commerce.


Un certain nombre d’Operations énumérées par l’article 3 de l’Acte Uniforme de
l’O.H.A.D.A relatif au droit commercial général (A.U.D.C.G), sont qualifiées d’actes
de commerce. On peut les regrouper en trois (3) catégories :

 Les actes de commerce objectifs


 Les actes de commerce subjectifs
 Les actes de commerce mixtes

CHAPITRE I : LES ACTES DE COMMERCE OBJECTIFS

Ce sont des actes qui constituent, même à l’état isolé, des actes de commerce. Ils
sont commerciaux soit par leur nature, soit par leur forme.

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SECTION I : LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE

Ils sont prévus par l’article 3 mentionné ci-dessous. Ce sont des actes faits à l’état
isolé et ceux accomplis dans le cadre d’une entreprise, à l’occasion d’une activité
commerciale.

PARAGRAPHE I : LES ACTES DE COMMERCE ISOLÉS

Cinq (5) groupes d’actes sont commerciaux, même sils sont accomplis à l’état
isolé.

I. L’ACHAT DES BIENS MEUBLES OU IMMEUBLES EN VUE DE LA


REVENTE

Certaines conditions doivent être remplies pour que l’opération d’achat et de


revente soit un acte de commerce.

 Il faut qu’il y ait achat préalable du bien à vendre ;


 Il faut une intention de revente du bien de la part de l’acheteur.

Cette intention doit exister au moment de l’achat. Le fait de ne pas parvenir à


revendre le bien concerné, n’enlève pas à l’achat son caractère commercial. Par contre
l’intention de revente postérieure à l’achat lui enlève ce caractère ;

 Il faut une spéculation sur le bien acheté.

C’est la recherche de profit qui doit justifier l’achat du bien. Ainsi, peu importe
qu’il ait eu perte après la vente. A contrario, acheter le bien en vue de l’offrir, n’est pas
un acte de commerce.

II. LES OPÉRATIONS DE BANQUE, DE BOURSE, DE CHANGE, DE


COURTAGE, D’ASSURANCE ET DE TRANSIT

En tant qu’acte de commerce, cette opération se présente de la façon suivante :

 les opérations de banque concernent l’escompte des effets de commerce, les


dépôts de fonds, et de titre, ainsi que les crédits.

Elles sont toujours commerciales, à condition qu’elles soient faites


professionnellement, c’est-à-dire par des banques privées ou publiques.

 L’opération de change consiste à échanger une nommaie contre une autre.

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Par exemple M. SANGLANTÊ échange 20.000f contre des yens au marché de


Tiassalé dans un bureau de change. Cette opération est commerciale pour le bureau de
change si ce bureau de change effectue à titre de profession.

 L’opération de courtage

C’est un contrat par lequel une personne, le courtier, met en relation des personnes
en vue de la conclusion du contrat. Cette opération est un acte de commerce, même si
elle concerne un contrat civil.

 Les opérations de bourse.

Ce sont des transactions effectuées sur un marché public spécialisé dans les
opérations d’achat et de vente de valeurs mobilières. Ces opérations sont commerciales,
en ce sens qu’elles sont réalisées par des professionnels du commerce de l’argent.

 L’opération d’assurance.

C’est une opération par laquelle une partie, le preneur d’assurance, se prémunit
contre divers risques de la vie par un assureur. Celui-ci exploite une entreprise conçue
et organisée pour lui procurer des bénéfices. Ainsi, l’assureur accomplit des actes de
commerce.

 Les opérations de transit sont des formalités d’entrée et de sortie des


marchandises du port.

Elles sont accomplies par des transitaires pour le compte de leurs clients. Ces
opérations sont commerciales.

III. LES OPÉRATIONS DE LOCATION DE MEUBLES

La location de meuble, tels que les tréteaux, les vaisselles, les chaises, les bâches,
les véhicules, etc. constitue un acte de commerce pour la maison de location, quand elle
est faite à titre habituelle.

IV. LES OPÉRATIONS DE MANIFACTURE, DE TRANSPORT, DE


TÉLÉCOMMUNICATION ET D’INTERMÉDIAIRES.

 Les opérations de manufactures sont celles relatives à la fabrication, à la


transformation de produits réalisée à partir de matières premières, dans les ateliers, les
usines, les fabriques, les teintureries etc., et destinés à la vente. Ces actes sont
commerciaux même s'ils n’ sont pas faits dans le cadre d’une entreprise. C’est le cas
lorsqu’un particulier effectue cette opération de façon répétitive.

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 Les opérations de transport. Ce sont des actes liés au transport des personnes
et des marchandises, soit par voie terrestre, soit par voie aérienne, ou maritime. Ces actes
ont le caractère commercial même s’ils ne sont pas accomplis dans le cas d’une
entreprise.
 Les opérations de télécommunication, sont les actes liés aux moyens modernes
de communication tels que le téléphone cellulaire, internet, le fax, … Ces opérations
sont commerciales même si elles sont privées ou publiques.
 Les opérations des intermédiaires. Ces opérations sont celles accomplies par
les intermédiaires de commerce et les autres intermédiaires.

Selon l’article 169 de l’A.U.D.C.G, l’intermédiaire de commerce est une personne


physique ou morale qui a pouvoir d’agir, ou entend agir, habituellement et
professionnellement pour compte d’une autre personne commerçante ou non, afin de
conclure avec un tiers un acte juridique à caractère commercial. L’article 170 du même
acte uniforme précise que « l’intermédiaire de commerce est un commerçant. »

Toutefois, il importe d’apprécier les intermédiaires de commerce au cas par cas.

 Le courtier est un intermédiaire qui met en relation des personnes désireuses de


traiter entre elles. Il agit en son nom propre mais, ne conclut lui-même le contrat.
 Le commissionnaire est un professionnel qui moyennant le versement d’une
commission, se charge de conclure tout acte juridique en son propre nom, même pour le
compte d’un commettant qui lui en donne mandat.
 L’agent commercial quant à lui, est un intermédiaire indépendant qui est chargé
de façon personnelle de négocier le contrat de vente ou d’achat, au nom et pour compte
du commettant (l’exportateur ou l’importateur).
 Quant aux autres intermédiaires, à savoir :
 L’agent immobilier : personne physique ou morale qui exerce à titre
habituelle l’activité d’intermédiaire dans les opérations de vente, d’achat, de
location et de gestion d’immeubles et de fonds de commerce.
 L’agent d’affaire qui se charge professionnellement de gérer les affaires
ou d’administrer les biens d’autrui, moyennant une rémunération, etc.

La loi indique que leurs actes ont un caractère commercial, quoiqu’eux-mêmes ne


soient pas nécessairement commerçants.

V. LES CONTRATS ENTRE COMMERÇANTS POUR LE BESOIN DE


LEUR COMMERCE

L’acte uniforme en son article 3 dispose que : « ont le caractère d’actes de


commerce par nature notamment (…) les contrats entre commerçants pour le besoin de

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leur commerce ». Ainsi, tout contrat conclut par deux commerçant pour les nécessités
de leurs commerces respectifs est commercial par nature. Mais, lorsque le contrat est
passé entre le commerçant et un civil, cet acte est commercial pour le commerçant et
civil pour l’autre partie.

PARAGRAPHE II : LES ACTES ACCOMPLIS EN RAISON D’UNE


ENTREPRISE

On peut citer deux(2) groupes d’actes.

I. LES ACTES DES INDUSTRIES EXTRACTIVES

Il s’agit de l’exploitation des mines, carrières et de tout gisement de ressources


naturelles tels que l’or, le diamant, le pétrole, … Ces actes sont commerciaux par nature.
Toutefois, si l’exploitation est accomplie sous forme artisanale ou villageoise, cette
activité est de nature civile.

II. LES ACTES DES ENTREPRISES CULTURELLES

Ce sont les actes accomplis d’une part par les entreprises de spectacles publics
(cinémas, théâtres, prestations musicales, cirques, etc. qui sont commerciaux si les
spectacles sont donnés habituellement, de façon publique en vue de réaliser des
bénéfices ; et d’autre part, les actes des entreprises d’édition (N.E.A, E.D.I.C.E.F, N.E.I,
HARMATTAN, etc.). les maisons d’éditions sont admises par la jurisprudence comme
des entreprises commerciales, car elles sont des intermédiaires intéressées dans la
circulation des œuvres intellectuelles.

SECTION II : LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME

Ces actes sont considérés par la loi comme ayant toujours un caractère
commercial, quel que soit leur objet ou leur but et qu’ils soient faits professionnellement
par un commerçant ou à titre isolé par un non commerçant. A ces actes s’ajoutent ceux
effectués par les sociétés commerciales.

De façon matérielle, certains actes de commerce par la forme s’accomplissent sur


les instruments de paiement suivants :

PARAGRAPHE I : LA LETTRE DE CHANGE, LE BILLET À ORDRE ET


LE WARRENT

Ce sont des instruments de crédits permettant à leur détenteur d’obtenir des fonds
de change de la cession de sa créance matérialisée par le titre. Selon les dispositions de

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l’article 4 de l’A.U.D.C.G, « ont le caractère d’actes de commerce par leur forme, la


lettre de change ou traite, le billet à ordre et le warrant. »

◊ La lettre de change ou traite

C’est un effet de commerce par lequel une personne appelée tireur donne l’ordre
à une autre personne appelée tirée de payer une certaine somme à une troisième personne
appelée bénéficiaire ou porteur de la lettre de change.

◊ Le billet à ordre

C’est un titre par lequel une personne s’engage à payer une somme déterminée à
une date déterminée à un bénéficiaire ou à l’ordre de celui-ci.

◊ Le warrant

C’est un billet à ordre garanti par un nantissement (gage, hypothèque / antichrèse).

Il résulte de ce qui précède que toute personne qui signe une lettre de change, un
billet à ordre ou un warrant, fait un acte de commerce. Toutefois, il est nécessaire de
préciser que le fait de signer habituellement ces effets de commerce pour honorer
certains engagements, ne saurait conférer la qualité de commerçant, puisque cela n’est
pas une profession.

Ex : pour régler ses loyers, M. GBÔKÔPÈ, conseiller d’éducation tire sur ses
propriétaires des traites.

PARAGRAPHE II : LES ACTES EFFECTUÉS PAR LES SOCIÉTÉS


COMMERCIALES

Ce sont les actes accomplis par les sociétés de forme commerciales comme la
S.A.R.L, la S.A, la S.N.C etc. Leurs actes sont considérés comme des actes de commerce
par la forme.

Ex : la société commerciale KOU-DOU S.A.R.L passe un contrat de travail avec


un ingénieur en gestion commerciale. La signature du contrat de travail par KOU-DOU
S.A.R.L est un acte de commerce par la forme.

CHAPITRE II : LES ACTES DE COMMERCE SUBJECTIFS

Le caractère subjectif des actes de commerce est en rapport d’une part, avec la
qualité de la personne qui accomplit l’acte et d’autre part, avec la nature de l’activité qui
a occasionné l’accomplissement de cet acte.

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77

Ainsi, un acte de nature civil peut devenir commercial et vis-versa, du fait de la


qualité de celui qui l’a effectué ou en raison de son activité.

Dans nos prochaines lignes, nous nous échinerons à examiner la notion d’acte de
commerce par accessoire et à étudier quelques manifestations de la commercialité par
accessoire.

SECTION I : NOTION D’ACTE DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE

L’acte de commerce par accessoire revêt deux réalités. En effet, un acte


normalement commercial peut devenir un acte civil par accessoire et un acte
normalement civil peut devenir un acte commercial par accessoire, compte tenu du statut
personnel de son auteur ou de l’acte principal dont il est accessoire.

PARAGRAPHE I : UN ACTE NORMALEMENT COMMERCIAL PEUT


DEVENIR UN ACTE CIVIL PAR ACCESSOIRE

Lorsque l’acte commercial est accessoire à une activité principale de nature civile,
cet acte devient civil par accessoire

Exercice d’application
Le professeur de comptabilité, dans le cadre de son cours, achète des plans
comptables pour les revendre à ses élèves de finance-comptabilité.
Quelle est la nature juridique de cette opération ?

PARAGRAPHE II : UN ACTE NORMALEMENT CIVIL PEUT DEVENIR


UN ACTE COMMERCIAL PAR ACCESSOIRE

Ce sont des actes civils qui deviennent actes de commerce parce qu’accomplis par
un commerçant dans l’exercice ou pour des besoins de sa profession. Ainsi, l’achat d’un
véhicule par un commerçant pour son usage personnel est un acte civil. Mais, si l’achat
est effectué pour des besoins du commerce, il devient un acte de commerce par
accessoire. Si le contrat est conclu avec un concessionnaire de véhicule, il sera
commercial.

Lorsque l’acte civil est accompli accessoirement à un acte commercial, il devient


un acte commercial par accessoire.

Exercice d’application

Un avocat achète un ordinateur de marque TOSHIBA pour les besoins de son


cabinet et un commerçant achète deux ordinateurs dont l’un pour les besoins
de son commerce et l’autre COURS
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N’ZUE YAO MON BONHEUR
maison.
78

SECTION II : LES DOMAINES DE COMMERCIALITÉ PAR ACCESSOIRE

Pour que certains actes accomplis par un commerçant soient considérés comme
commerciaux, il faut qu’ils soient effectués dans le cadre de son entreprise et pour les
besoins de celles-ci. Autrement dit, tous les actes accomplis par un commerçant pour les
besoins de son entreprise sont commerciaux.

Ces actes relèvent du domaine contractuel ou extracontractuel.

PARAGRAPHE I : LE DOMAINE CONTRACTUEL

Tout contrat conclu par un commerçant est commercial s’il est fait pour les besoins
de son commerce. C’est le cas des contrats de vente, de distribution, d’assurance etc.
que passe le commerçant.

PARAGRAPHE II : LE DOMAINE EXTRACONTRACTUEL

Le gage, défini comme un bien meuble que le débiteur remet à son créancier pour
garantir le paiement de sa dette, est un acte civil par nature. Toutefois, si le gage garantit
une dette commerciale, quoique de nature civile, il devient un acte commercial.

Par ailleurs, le cautionnement est défini comme un contrat par lequel une personne
s’engage à payer une créance à la place du débiteur principal, en cas de défaillance de
ce débiteur. Le cautionnement devient civil même s’il garantit une dette commerciale.

Le contrat de cautionnement ne devient commercial que lorsqu’il est utilisé par


une personne, à titre de caution professionnelle.

NB : si un commerçant ou son préposé dans le cadre de son activité commerciale,


accomplit un acte qui cause un préjudice à un tiers, ou si une chose que le commerçant
a sous sa garde cause un dommage à autrui, sa responsabilité est commerciale et non
civile.

Exemple : l’enseigne d’une entreprise commerciale tombe sur un passant dans la


rue.

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N’ZUE YAO MON BONHEUR
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CHAPITRE III : LES ACTES MIXTES

Qu’est-ce qu’un acte mixte ?


Quel est son régime juridique ?

SECTION I : DÉFINITION

L’acte mixte est celui qui est commercial pour l’une des parties et civil pour
l’autre. Autrement dit, l’acte mixte est celui qui est accompli à la fois par un commerçant
et un civil.

Exemple : une boîte de lait vendue par un commerçant à une ménagère, est un acte
civil pour la ménagère et commercial pour le vendeur. On qualifie cette opération d’acte
mixte.

SECTION II : LE RÉGIME JURIDIQUE DES ACTES MIXTES

En principe, dans les actes mixtes on applique les règles de droit civil à celui à
l’égard duquel l’acte est civil et les règles commerciales à la partie qui accomplit un acte
de commerce dans la même opération.

L’application de ce principe exige certains développements en ce qui concerne les


questions suivantes :

 Quel tribunal est compètent pour connaître des litiges nés de


l’accomplissement d’un acte mixte ?
 Comment se fait la preuve dans les actes mixtes ?

PARAGRAPHE I : LE TRIBUNAL COMPÉTENT DANS LES ACTES


MIXTES
I. COMPETENCE MATERIELLE

Si le défendeur (celui contre qui le procès est intenté) est civil, seul le tribunal civil
est compétent. Par contre, si le défendeur est commerçant, le demandeur (personne
qui intente l’action en justice), personne civile, a le choix entre intenter son action
devant un tribunal civil ou commercial.

II. COMPETENCE TERRITORIALE

 le tribunal compétent est en principe celui du domicile du défendeur. Toutefois,


l’affaire peut être portée soit, devant le tribunal du lieu où le contrat a été conclu, soit le
tribunal du lieu où le paiement devrait être effectué.

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PARAGRAPHE II : LA PREUVE DANS LES ACTES MIXTES

Elle est apportée en fonction de la personne contre qui la preuve est faite. Ainsi, si
la preuve est faite par le non commerçant contre le commerçant, le principe de la liberté
de preuve en matière commerciale est admise, c’est-à-dire quelle peut être faite par tout
moyen. A contrario, si c’est le commerçant qui fait la preuve contre le non commerçant,
la preuve est faite par écrit.

TITRE II : LES ACTEURS DU COMMERCE

Par ailleurs, le commerçant, comme tout professionnel, jouit de droit spécifique à


condition qu’il observe un certain nombre d’obligations.

 Quelles sont les obligations qui s’attachent à la profession de commerçant ?

CHAPITRE I : LE COMMERÇANT, PERSONNE PHYSIQUE

La profession de commerçant peut être exercée librement par toute personne


physique : on parle d’entreprise individuelle. Mais, cette liberté peut voir son exercice
soumis à certaines conditions. Autrement dit, l’exercice libre du commerce nécessite
certaines conditions que doit remplir toute personne physique qui veut être commerçant.

Quelles sont les conditions pour avoir la qualité de commerçant ?

SECTION I : LES CONDITIONS D’ACQUISITION DE LA QUALITÉ DE


COMMERÇANT

On ne nait pas commerçant. Mais, on le devient.

En effet, pour devenir commerçant, il faut remplir certaines conditions qui sont
d’une part liées à l’exercice même de la profession ; et d’autre part, relatives à la
personne même du commerçant.

PARAGRAPHE I : LES CONDITIONS RELATIVES À L’EXERCICE


MÊME DE LA PROFESSION

Selon l’article 2 de l’A.U.D.C.G, « est commerçant celui qui fait de


l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa profession. »

Deux conditions essentielles pour avoir la qualité de commerçant ressortent de


cette définition :

 L’accomplissement d’actes de commerce par nature,

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 L’accomplissement de ces actes à titre de profession.

En plus de ces deux conditions, la jurisprudence a retenu un autre élément :

 L’exercice du commerce à titre indépendant, c’est-à-dire pour son propre


compte et en son nom.

NB : ces trois conditions sont cumulatives.

I. L’ACCOMPLISSEMENT D’ACTES DE COMMERCE PAR NATURE

Il s’agit pour l’essentiel, d’effectuer les actes de commerce énumérés à l’article 3


de l’A.U.D.C.G. Ainsi, selon cette condition, l’individu qui accomplit des actes de
commerce par nature est un commerçant. Encore faut-il que les autres conditions soient
réunies.

II. L’ACCOMPLISSEMENT D’ACTES DE COMMERCE À TITRE DE


PROFESSION

La profession commerciale suppose une certaine répétition dans


l’accomplissement des actes de commerce. En d’autres termes, les actes de commerce
doivent être accomplis de façon habituelle. Mais la répétition des actes de commerce ne
suffit pas à être commerçante. Il faut en plus de la répétition, la recherche du profit.

Exercice d’application

M. KÉKÉ-RÉKÉ à la descente de son service chaque soir, prend dans son


véhicule des individus qui vont dans le même quartier que lui. Ceux-ci lui
versent en retour, la même somme d’argent qu’ils paient aux transporteurs
ordinaires.

M. KÉKÉ-RÉKÉ peut-il être qualifié de commerçant eu égard à la condition


ci-dessus mentionnée ?
III. L’ACCOMPLISSEMENT D’ACTES DE COMMERCE POUR SON
PROPRE COMPTE ET EN SON NOM

Pour avoir la qualité de commerçant, il faut que l’auteur des actes de commerce
par nature agisse en toute indépendance, c’est-à-dire à son propre compte, à ses risques
et périls. Par conséquent, les personnes qui participe à une activité commerciale et qui
ne le font pas de façon indépendante n’ont pas la qualité de commerçant.

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NB : il importe de souligner que celui qui fait le commerce par l’intermédiaire d’un
prête-nom est un commerçant au même titre que le prête-nom lui-même. Il faut entendre
par prête-nom, la personne qui fait figurer son nom dans un contrat comme si elle
agissait pour son propre compte, alors qu’en réalité, elle n’intervient qu’en tant que
mandataire d’une autre personne, sans que le cocontractant ait connaissance de cette
interposition.

PARAGRAPHE II : LES CONDITIONS RELATIVES À LA PERSONNE


MÊME DU COMMERÇANT

Toute personne peut en principe, faire le commerce. Mais, des dispositions


juridiques viennent limiter cette aptitude dans certains cas, compte tenu des risques que
comporte la profession commerciale.

Ainsi, l’Acte Uniforme de l’O.H.A.D.A prévoit des règles spéciales tenant d’une
part à protéger :

 Les incapables, et
 La femme mariée ;

Et d’autre part, il édicte des mesures visant à écarter de la profession commerciale


certaines personnes non habilitées à faire du commerce, soit en raison de leur moralité,
soit à cause de leur profession (le régime juridique des interdits, des déchus, et des
incompatibilités)

I. LA SITUATION DES INCAPABLES

Conformément aux dispositions de l’article 6 de l’A.U.D.C.G, « nul ne peut


accomplir des actes de commerce à titre de profession, s’il n’est juridiquement capable
d’exercer le commerce. »

Cette disposition concerne les mineurs et les majeurs incapables.

A. LES MINEURS

 Le cas du mineur non émancipé

Le mineur est au sens du droit civil, l’individu de l’un au l’autre sexe qui n’a pas
encore atteint l’âge de 18 ans révolus. Le mineur non émancipé est incapable de
contracter, conformément aux dispositions des articles 1 et 27 sur la minorité.

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83

En effet, suivant les termes de l’article 7 alinéa 1 de l’A.U.D.C.G, « le mineur,


sauf s’il est émancipé, ne peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer des actes de
commerce. »

Il ressort de ce texte que le mineur ne peut en aucun cas être commerçant, en tant
que celui qui accomplit des actes de commerce. Aussi, son représentant légal ne peut le
faire en son mon.

De plus, si un mineur reçoit un fonds de commerce en héritage, il ne peut


l’exploiter lui-même. Ce fonds de commerce devra être mis en vente ou en location-
gérance.

 Le cas du mineur émancipé.

L’émancipation est l’acte par lequel est mineur devient capable, comme un
majeur. Cela se fait par déclaration conjointe des deux parents adressée au juge des
tutelles ou par mariage.

La loi no70-483 du 2 août 1970 sur la minorité dispose en son article 14 que : « le
mineur émancipé, à condition qu’il est 18 ans révolus, ne peut faire le commerce que
s’il y a été autorisé par celui de ses père ou mère qui à l’exercice de la puissance
paternelle, ou par conseil de famille. (…) cette autorisation doit être inscrite au Registre
du Commerce. »

En somme, il résulte de la combinaison de l’article 7 de l’Acte Uniforme et de la


loi sur la minorité ci-dessus mentionnés que, pour avoir la capacité commerciale, le
mineur doit :

 18 ans révolus ;
 Bénéficier d’une autorisation spéciale ;
 Cette inscription doit être inscrite au Registre du Commerce.

B. LES MAJEURS INCAPABLES

Sont considérées comme incapables, les personnes majeures qui sont dans un état
habituel d’imbécilité, de prodigalité (faire des dépenses excessives), de démence ou de
fureur et pour lesquelles le tribunal a prononcé une interdiction.

Les majeurs incapables sont assimilés à des mineurs pour leur personne et pour
leurs biens. Par conséquent, ils sont incapables d’exercer un commerce quelconque, et
leurs représentants légaux ne peuvent le faire en leur nom. Ainsi, tous les actes de
commerce faits par eux-mêmes ou accomplis en leur nom sont frappés de nullité relative.

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N’ZUE YAO MON BONHEUR
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II. LA FEMME MARIÉE COMMERÇANTE

Selon les dispositions de l’article 67 nouveau de la loi no2013-33 du 25 janvier


2013, « chacun des époux a le droit d’exercer la profession de son choix, à moins qu’il
ne soit judiciairement établi que l’exercice de cette profession est contraire à l’intérêt
de la famille. » Il ressort de ces textes deux conditions cumulatives :

 Exercer un commerce séparé de celui du conjoint


 L’exercice de cette profession ne doit pas être contraire aux intérêts de la famille.

En tout état de cause, si les deux époux travaillent ensemble, seul le mari est
présumé commerçant.

L’exercice du commerce par la femme mariée emporte certaines conséquences :

 Lorsque les époux sont mariés sous le régime de la séparation des biens, le
paiement des engagements de la femme mariée se fait sur ses propres biens (acquis avant
le mariage).
 Lorsqu’ils sont mariés sous le régime de la communauté des biens, il importe de
distinguer les biens propres de chaque conjoint, de leurs biens communs, ainsi que les
biens réservés (biens acquis par la femme dans l’exercice de son activité propre, séparée
de celle de son mari).

Dans cette dernière hypothèse, la femme mariée commerçante engage en principe


toujours les biens réservés.

Lorsque le mari fait opposition à l’exercice du commerce de sa femme et qu’elle


continue d’exercer, elle n’engage que ses biens propres et ses biens réservés. A contrario,
s’il n’y a pas d’opposition de sa part, ou si celle-ci n’est pas fondée, la femme mariée
commerçante engage non seulement ses biens propres et les biens réservés, mais
également les biens communs tout comme les biens de son mari.

III. LES INTERDICTIONS ET LES DÉCHÉANCES

La déchéance et l’interdiction ont pour but d’éliminer de la profession


commerciale, les personnes indignes, celles dont le défaut de moralité a été établi.

 La déchéance

Sont frappées de déchéance, les personnes condamnées à une peine privative de


liberté pour crime de droit commun ou à une peine d’au moins trois mois
d’emprisonnement non assortie de sursis, pour un délit contre les biens ou une infraction

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N’ZUE YAO MON BONHEUR
85

en matière économique ou financière. Elles sont par ce fait, déchues quant à l’exercice
de l’activité commerciale. Précisons que la déchéance n’a pas besoin d’être prononcée
par le juge. On dit qu’elle existe de plein droit.

Exemples : le détournement de biens, l’escroquerie, l’abus de confiance etc.

 L’interdiction

Elle est prononcée par décision de justice. Elle peut être générale, définitive ou
temporaire. Au total, l’interdiction temporaire d’une durée supérieure à 5 ans, de même
que l’interdiction à titre définitif, peuvent être levés à la requête de l’interdit, par la
juridiction qui l’a prononcée, et ce après l’expiration du délai de 5 ans.

Si l’interdiction est prononcée par un organisme professionnel, elle ne s’applique


qu’à l’activité commerciale exercée par cet organisme.

NB : le déchu ou l’interdit ne peuvent faire le commerce en personne ni par personne


interposée. Il ne peut non plus faire le commerce pour le compte d’autrui comme un
mandataire. Par ailleurs, celui qui viole l’interdiction ou la déchéance est considéré
comme un commerçant et traité comme tel. Ainsi, ses actes lui sont opposables, mais ils
sont inopposables aux tiers, selon l’article 12 de l’A.U.D.C.G.

IV. LES INCOMPATIBILITÉS

La profession commerciale est incompatible avec toutes celles dont l’exercice fait
l’objet d’une règlementation interdisant leur cumul. En fait, toute profession dont
l’exercice fait l’objet d’une réglementation interdisant le cumul de cette activité avec
l’exercice d’une profession commerciale, est qualifiée d’incompatible.

NB : il n’y a pas d’incompatibilité sans texte juridique.

Ainsi, selon l’article 9 susmentionné, ne peuvent être commerçants :

 Les fonctionnaires et les personnels des collectivités publiques et des entreprises


à participation financière publique.

Par exemple : les agents de l’Etat qui travaillent à la S.O.T.R.A, et à la R.T.I


exercent une profession incompatible avec le commerce.

 Les officiers ministériels et les auxiliaires de justice : avocat, huissier,


commissaire-priseur, notaire, greffier, administrateur ;
 Les experts comptables agréés et les comptables agréés, les commissaires aux
comptes et aux apports, les conseillers juridiques ;

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N’ZUE YAO MON BONHEUR
86

 Les courtiers maritimes ;


 Les médecins, les architectes etc.

Ces professions dites libérales, en situation d’incompatibilité, ne peuvent exercer


le commerce. Si elles le font, elles sont considérées comme des commerçants de fait.
Elles sont soumises aux obligations du commerçant, mais ne bénéficient pas des
avantages.

SECTION II : LES ACTIVITÉS EXCLUES DU DOMAINE COMMERCIAL

Certaines activités économiques sont exclues du domaine commercial ; c’est-à-


dire qu’elles ne sont pas soumises aux règles du droit commercial : elles sont qualifiés
d’activité civiles par nature.

Les activités comme celles des artisans, des agriculteurs et de certaines personnes
exerçant des professions libérales sont régies par le droit civil et d’autres règles
spécifiques à chacune de ces professions.

PARAGRAPHE I : LES ACTIVITÉS ARTISANALES

Une activité est artisanale lorsqu’elle est exercée par un artisan.

L’artisan est un professionnel qui exerce une activité essentiellement manuelle. Il


l’exerce à son propre compte et en assure la direction. Aussi, l’artisan vit du produit de
son travail. Il est un civil, car accomplissant une activité civile par nature. Pour être
considéré comme artisan, il faut remplir 5 conditions :

 Exercer une activité manuelle,


 Exercer un métier pour son propre compte et assurer soi-même la direction de
son travail et de son entreprise,
 N’employer qu’une main d’œuvre en nombre limité (moins de 200 personnes en
permanence),
 Justifier d’une qualification professionnelle pour certaines spécialités,
 Être inscrit au répertoire des métiers.

Toutefois, l’artisan peut être réputé commerçant si les conditions non cumulatives
suivantes sont remplies :

 Emploi dans son atelier d’un trop grand nombre de main-d’œuvre salariée (moins
de 10 salariés),
 Utilisation de machines et de stocks importants de matières premières,
 Spéculation sur la vente de produits qu’il ne fabrique pas lui-même.

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En dépit de son statut civil, l’artisan a droit au renouvellement de bail (art. 123 et
suivants de l’A.U.D.C.G).

PARAGRAPHE II : LES ACTIVITÉS AGRICOLES

Est agricole, toute activité exercée par un agriculteur.

L’exploitation agricole de l’agriculteur est généralement exclue du domaine du


droit commercial. En effet, son activité est liée à la terre et la récolte qu’il vend procède
du sol. L’on assimile aux exploitations agricoles, les activités extractives artisanales
(fabrication de vin, d’huile, ou de farine), les exploitations piscicoles et l’élevage. En
conséquence, ces activités sont civiles. Ainsi, les actes accomplis par l’agriculteur dans
l’exercice de sa profession sont en principe des actes civils par nature.

Exemple : BLESMOI a vendu le mois dernier, au marché de GNÔKÔ-SRÔ, deux


tonnes de riz qu’il a récolté de son champ situé à DIARÉBANA, dans le bas-fond de
KAKATO.

La vente des 2 tonnes de riz effectuée par M. GNÔKÔ-SRÔ constitue un acte


civil par nature.

Il sied toutefois, de signaler que l’agriculteur peut être réputé commerçant, si dans
le cadre de son activité, il :

 Achète une quantité importante d’intrants (engrais, aliments, etc.),


 Utilise dans son exploitation un grand nombre de salariés (supérieur ou égal à 10
salariés), ainsi que des machines pour accroitre son gain,
 Ou encore, spécule sur les produit des autres agriculteurs (acheté les produits des
autres agriculteurs pour les vendre en vue de faire un profit, leur loue des machines).

CHAPITRE II : LE COMMERÇANT, PERSONNE MORALE : LES SOCIETES


COMMERCIALES OU LES ENTREPRISES SOCIETAIRES

Le commerce est exercé par des personnes physiques, mais de plus en plus par des
personnes morales, en l’occurrence les sociétés commerciales, lesquelles s’adonnent à
diverses activités de natures commerciale et industrielle.

Les entreprises sociétaires sont celles qui sont créées avec des capitaux apportés
par plusieurs personnes.

Elles peuvent revêtir 2 formes sociétaires : la forme civile et la forme


commerciale.

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En matière commerciale, le caractère commercial d’une société est déterminé par


sa forme ou par son objet. Ainsi, selon les dispositions de l’article 6 A.U.D.S.C « sont
commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les S.N.C, les S.C.S, les
S.A.R.L, les S.A. »

Il peut toutefois arriver qu’une société qui n’est pas commerciale par la forme, soit
qualifiée de commerciale en raison de son objet : On parle de société commerciale par
objet. Cette situation décrit le cas d’une société civile qui exerce en réalité une activité
commerciale.

Par exemple : une Société Civile Professionnelle d’Avocat (S.C.P.A) qui vend des
livres de droit.

Par ailleurs, une activité civile peut être exploitée dans le cadre d’une société de
forme commerciale : cette société est commerciale par la forme et civile par son objet.

Par exemple : un groupement de médecins liés par un contrat de société à


responsabilité limitée, exercent dans une clinique médicale.

Elles sont des personnes morales dotées de la personnalité juridique.

SECTION I : LES SOCIÉTÉS DE PERSONNES

Les sociétés de personnes sont les sociétés dans lesquelles les associés sont tenus
solidairement et indéfiniment du passif.

L’Acte Uniforme de l’O.H.A.D.A a prévu 2 types de société de personnes. Ce


sont :

 la Société en Nom Collectif : S.N.C


 la Société en Commandite Simple : S.C.S

I. LA SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF –S.N.C-

Aux termes de l’article 270 de l’Acte Uniforme sur le droit des sociétés
commerciales et les groupements d’intérêt économique, la S.N.C est une société où les
associes (deux au moins) sont commerçants et répondent solidairement et indéfiniment
des dettes sociales.

II. LA SOCIÉTÉ EN COMMANDITE SIMPLE –S.C.S-

La société en commandite simple est une société dans laquelle coexistent un ou


plusieurs associes indéfiniment et solidairement responsable des dettes sociales (les

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N’ZUE YAO MON BONHEUR
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commandites : ont la qualité de commerçants) et, un ou plusieurs associés qui ne sont


responsable des dettes sociales que dans la limite de leurs apports (les commanditaires :
n’ont pas la qualité de commerçants).

SECTION II : LES SOCIÉTÉS DE CAPITAUX

Les sociétés de capitaux sont celles dans lesquelles les associés s’unissent en
considération des capitaux qu’ils apportent et non pas de leur personne.

La Société Anonyme (S.A) est la société de capitaux par excellence.

La Société à Responsabilité Limitée (S.A.R.L) s’apparente dans plusieurs points


à la S.A.

I. LA SOCIÉTÉ ANONYME -S.A-

La Société Anonyme se définit comme une société commerciale dans laquelle les
associés appelés actionnaires détiennent un droit représenté par un titre négociable
appelé action et ne supportent les pertes qu’a concurrence de leur apport.

NB : La société anonyme est une société commerciale par la forme quel qu’en soit
l’objet.

II. LES SOCIÉTÉS DES CAPITAUX MIXTES : LA SOCIÉTÉ PAR


ACTIONS SIMPLIFIÉES -S.A.S- ET LA SOCIÉTÉ À
RESPONSABILITÉ LIMITÉ - S.A.R.L-

A. LA SOCIÉTÉ PAR ACTIONS SIMPLIFIÉES

C’est une société instituée créée par un ou plusieurs associés dont les statuts
prévoient librement l’organisation et le fonctionnement, sous réserve des règles
impératives fixées.

Ses associés peuvent être des personnes physiques ou morales et ne sont


responsables des dettes qu’à concurrence de leurs apports.

La société par actions simplifiées s’apparente au S.A.R.L par la responsabilité


limitée des associés au montant de leurs apports et au SA, en ce que les droits de ces
derniers sont représentés par des actions.

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B. LA SOCIÉTÉ À RESPONSABILITÉ LIMITÉE

La S.A.R.L est une société dans laquelle les associés ne sont responsables des
dettes qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des parts
sociales.

Elle est une société hybride en ce sens qu’elle emprunte certaines caractéristiques
aux sociétés des personnes et d’autres aux sociétés des capitaux.

Elle se rapproche des premières par l’impossibilité de négocier les parts et


s’apparente aux secondes par la responsabilité limitée au montant des apports et la survie
de la société en cas de décès, faillite, interdiction ou incapacité de l’un des associés ou
lorsque que celui-ci se retire en cas de cession de ses parts.

Les avantages de la S.A.R.L sont qu’elle peut être constituée par une seule
personne (société unipersonnelle) et le capital minimum exigé pour sa constitution est
de 1000 000 de FCFA. Toutefois, cette dernière formalité n’est plus obligatoire.

CHAPITRE III : LES OBLIGATIONS DU COMMERÇANT

Le commerçant, personne physique ou morale, est soumis à trois types


d’obligations :

 L’immatriculation au Registre du Commerce et Crédit Mobilier (R.C.C.M),


 La tenue de certains livres de commerce,
 L’obligation de mener une concurrence conforme aux règles en vigueur.

SECTION I : L’IMMATRICULATION AU R.C.C.M

PARAGRAPHE I : LE CONTENU DE L’IMMATRICULATION

Le Registre du Commerce permet à l’Etat de dénombrer et d’identifier les


personnes qui font le commerce. Il est tenu au greffe du tribunal de premiere instance et
dans les sections détachées du tribunal. Il faut distinguer l’immatriculation des
commerçants personnes physiques de celle des commerçants personnes morales.

Aux termes de l’article 44 de l’A.U.D.C.G, la personne physique commerçante


doit, dans le premier mois de l’exercice de son activité, se faire immatriculer au greffe
de la juridiction du lieu où se déroule son activité.

Quant aux personnes morales qui exercent le commerce, leur immatriculation doit
intervenir selon l’article 46 de l’A.U.D.C.G, dans le mois de leur constitution, auprès du

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greffe de la juridiction compétente dans le ressort de laquelle est situé le siège social ou
leur établissement principal.

En ce qui concerne exceptionnellement la succursale d’une personne morale


commerçante (établissement commercial qui dépend d'un siège central et qui jouit d'une
certaine autonomie sans disposer de la personnalité morale), son inscription au R.C.C.M
doit intervenir dans le mois de sa création.

NB : nul ne peut être immatriculé à plusieurs registres ou à un même registre sous


plusieurs numéros : on dit que l’immatriculation à un caractère personnel. Toutefois, en
cas de transfert du lieu d’exercice de son activité dans le ressort territorial d’une autre
juridiction, l’AU exige une nouvelle immatriculation au R.C.C.M de la juridiction dans
le ressort de laquelle l’activité est transférée.

Le R.C.C.M fait d’emblée l’objet d’une organisation. De ce fait, il existe des


registres locaux (tenus au greffe du tribunal de premiere instance), un fichier national
(tenu auprès de la Cour d’Appel d’Abidjan ; centralise toutes les informations tenues
dans les registres locaux) et un fichier régional (tenu auprès de la Cour Commune de
Justice et d’Arbitrage –C.C.J.A- à Abidjan et centralise les renseignements consignés
dans chaque registre national).

PARAGRAPHE II : LES CONSÉQUENCES DE L’IMMATRICULATION

« Toute personne immatriculée au Registre du Commerce est présumée sauf


preuve du contraire, avoir la qualité de commerçant. » Il s’agit d’une présomption
simple susceptible d’une preuve contraire.

La personne physique ou morale qui n’est pas immatriculée dans le délai prescrit,
ne peut se prévaloir de sa qualité de commerçant jusqu’à son immatriculation. Si elle le
fait, elle est considérée comme commerçante de fait. Cependant, la personne peut
invoquer le défaut d’immatriculation au R.C.C.M pour se soustraire aux obligations et
responsabilités propres aux commerçants (article 60 AU).

Par ailleurs, les sociétés commerciales n’acquièrent la personnalité morale que si


elles sont immatriculées au R.C.C.M.

Soulignons aussi que le défaut d’immatriculation au R.C.C.M est pénalement


sanctionné par une amande de 6 000 à 72 000 FCFA. Le tribunal peut ordonner par la
même occasion l’inscription sous quinzaine.

Lorsque des mentions inexactes ont été communiquées de mauvaise foi, elles sont
sanctionnées par une amande de 36 000 à 72 000 FCFA et un emprisonnement d’un à

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six mois ou l’une seulement de ces deux peines. La juridiction qui prononce la
condamnation, ordonne la rectification des mentions et transcriptions inexactes.

SECTION II : L’OBLIGATION DE TENUE DE LIVRES DE COMMERCE

Les livres de commerce sont des documents matérialisant les actes de gestion de
l’activité du commerçant. Ils permettent au celui-ci de suivre les opérations effectuées
et d’apprécier l’état des caisses. Ils peuvent par ailleurs servir de moyens de preuve en
cas de litige et faciliter les contrôles des services fiscaux. Mais, le commerçant ne peut
se servir de ses propres livres comme moyen de preuve à son profit, que face à un autre
commerçant.

Les livres à tenir sont au nombre de deux. Certains sont obligatoires. Ce sont :

 Le livre journal : il y est inscrit au jour le jour les opérations effectuées,


 Le grand livre : concerne les “comptes client’’ et “comptes fournisseurs’’,
 Le livre inventaire : le commerçant est obligé de réaliser chaque année un
inventaire des éléments d’actifs et de passifs de son fonds de manière détaillée, à la
clôture de l’exercice social.

Les livres obligatoires doivent être côtés (numérotés) et paraphés par le président
du tribunal compétent en matière commerciale du lieu où se déroule l’activité. Ils doivent
en sus, être tenus chronologiquement, sans blanc ni altération. Ainsi, pour corriger une
écriture erronée, on passe une écriture en sens inverse. Ces livres doivent être conservés
pendant au moins cinq (5) ans pour les commerçants personnes physiques et dix (10)
ans pour les sociétés commerciales. Ils doivent en définitive, mentionner chacun le
numéro d’immatriculation au R.C.C.M du commerçant qui les tient, conforment à
l’article 14 de l’A.U.

D’autres sont facultatifs. Il s’agit :

 Du livre de caisse : il contient toutes les opérations de paiements reçus ou


effectués,
 Du livres des effets de commerce : on y enregistre tous les billets à ordre,
warrants, et lettres de change, à payer ou à recevoir avec leur échéance,
 Du livre brouillard ou livre de main courante : le commerçant y écrit séance
tenante toutes les opérations qui seront ensuite, transcrites dans le grand livre.

Les livres de commerce irrégulièrement tenus, ne peuvent être produits en justice


ni faire foi au profit de celui qui les tient. Toutefois, ils peuvent être seulement retenus
comme présomption en raison de la liberté de preuve. Néanmoins, ils peuvent être

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invoqués par le tiers pour faire preuve contre le commerçant qui les tient de façon
irrégulière.

Au plan, le commerçant auteur d’irrégularité dans la tenue des livres de commerce


est passible d’un emprisonnement d’un mois à six mois et d’une amande de 50 000 à
100 000 FCFA.

En cas de falsification des livres de commerce, l’auteur encoure 1 à 5 ans


d’emprisonnement et une amande de 100 000 à 1000 000 FCFA.

SECTION III : L’OBLIGATION DE CONCURRENCE

La concurrence constitue la loi du marché. En matière commerciale, elle doit être


libre et loyale.

PARAGRAPHE I : LA LIBRE CONCURRENCE

La libre concurrence interdit certains comportements telles que les pratiques


anticoncurrentielles et restrictives de la concurrence. Les pratiques concurrentielles sont
au nombre de deux à savoir : l’entente anticoncurrentielles (ex : en fin des années 90,
une entente anticoncurrentielles sur les prix a été constaté lorsque les compagnies S.T.I.F
et U.T.B ont de concert décidé de fixer leurs tarifs à 3000FCFA sur la lige Abidjan-
Bouaké), l’abus de position dominante (ex :une entreprise commerciale en situation de
monopole sur le marché des téléphones mobiles, profite de ce monopole pour imposer
des conditions anormales à d’autres commerçants qui souhaitent s’y installer). Quant
aux pratiques restrictives de la concurrence, elles ne suppriment pas totalement la
concurrence sur le marché mais en limite l’exercice. Ce sont les pratiques
discriminatoires (un commerçant qui vend moins cher à un client alors qu’il vend le
même produit plus cher à autrui.

C’est face à ces comportements qu’une commission de la concurrence a été


instituée depuis 1991. Elle est chargée de veiller à l’application des règles de la
concurrence. Elle est dotée de larges pouvoirs d’enquête. Elle évalue les sanctions à
infliger aux entreprises et commerçants, auteurs de pratiques anticoncurrentielles puis
donne son avis au ministère du commerce qui prend la décision définitive de sanction
(fermeture provisoire, retrait d’agrément, amende etc.).

PARAGRAPHE II : LA LOYALE CONCURRENCE

En affaire, la concurrence apparait comme une compétition entre plusieurs


operateurs exerçant dans le même secteur d’activité et sur un même marché.

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La concurrence est qualifiée de déloyale lorsque l’un des opérateurs utilisent des
moyens ou procédés contraire aux usages de nature à détourner la clientèle de ses
concurrents. Ces usages portent des préjudices aux autres concurrents. Il faut souligner
que la concurrence déloyale peut être au plan civil (art. 1382 et suivants de code civil)
que pénal.

Au plan pénal, la concurrence déloyale peut résulter de trois procédés à savoir :

 La confusion : consiste à faire naître la confusion dans l’esprit de la clientèle au


moyens des procédés tels que l’imitation des signes distinctifs de la marque et/ ou de la
raison sociale (enseigne, marque etc.), la confusion entre produits ou marchandises
autrement qualifiée de contrefaçon ;
 Le dénigrement : il y en a lorsqu’un commerçant diffuse des prospectus qui
dénoncent le caractère non règlementaire des objets fabriqués par son concurrent. Le
plus souvent, le but recherché est la recherche de clientèle. Le dénigrement porte sur les
marchandises, les procédés de fabrication des produits ou simplement sur les affaires
générales appartenant au concurrent.
 La désorganisation : elle porte tantôt sur le salaire (lorsqu’un concurrent offre
à des employés, des auxiliaires ou mandataires d’autrui, des avantages de sortes à les
amener à révéler un secret de fabrication, d’organisation ou d’exploitation), tantôt sur
les moyens de production de l’entreprise (le fait pour un ancien employé de divulguer
des information à un concurrent).

Par ailleurs, il existe une protection contre la concurrence déloyale ; laquelle peut
être légale ou conventionnelle.

Au niveau légal, l’action en concurrence peut être exercée par toute personne
physique ou morale ayant subi un préjudice concurrentiel. Des sanctions sont prévues.
Au plan civil, elles vont de 3 à 1 an d’emprisonnement et d’une amande de 100 000 à
1000 000 de FCFA ou l’une des deux peines. Au plan pénal, les auteurs de contrefaçon
sont punis d’une amande de 100 000 à 1000 000 de FCFA ou d’un emprisonnement de
3 mois à 3 ans où l’une des deux peines seulement.

S’agissant de la protection conventionnelle contre la concurrence déloyale, les


commerçants peuvent prévoir par exemple dans leurs contrats, une clause de non
concurrence (l’un s’engage à ne pas livrer la concurrence à l’autre), de non
rétablissement (l’un garantit à l’autre qu’il ne lui fera pas la concurrence pendant un
certain temps) ou une clause d’exclusivité (l’une des parties s’engage à ne pas conclure
d’autres accords identiques avec des tiers).

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TITRE III : LE FONDS DE COMMERCE

Le fonds de commerce est réglementé par les articles 136 à 168 de l’A.U.D.C.G.
Il est un ensemble de moyens mobiliers corporels et incorporels qui permettent au
commerçant d’attirer et de conserver sa clientèle. En clair, le fonds de commerce est un
ensemble de biens meubles affectés à l’exploitation d’une activité commerciale. Il est
une entité juridique distincte des éléments qui la composent. Le fonds de commerce ne
comprend que des éléments mobiliers.

En tant que bien, il est un élément du patrimoine du commerçant ; c’est une


propriété du commerçant qui est cessible ou transmissible.

CHAPITRE I: LA COMPOSITION DU FONDS DE COMMERCE

Le fonds de commerce est d’une part composé d’éléments principaux et d’autre


part d’éléments secondaires.

SECTION I : LES ÉLÉMENTS PRINCIPAUX DU FONDS DE COMMERCE

Ce sont les éléments essentiels du fonds de commerce. Aux termes de l’article 136
de l’A.U.D.C.G, « le fonds de commerce comprend nécessairement la clientèle et
l’enseigne ou la clientèle et le nom commercial, sans préjudice de cumul de la clientèle
avec l’enseigne et le nom commercial. »

PARAGRAPHE I : LA CLIENTÈLE ET L’ACHALANDAGE

Les deux désignent sensiblement la même réalité : l’ensemble des personnes qui
se fournissent chez un commerçant ou qui ont recours à ses services. Toutefois, les deux
notions se distinguent l’une de l’autre.

I. LA CLIENTÈLE

Elle désigne les personnes qui sont en relation d’affaire avec un professionnel. Si
ce professionnel est un commerçant, la clientèle est dite commerciale. Dans le cas
contraire, c’est une clientèle civile.

En pratique, la clientèle désigne soit les personnes qui sont liées au commerçant
par un contrat d’approvisionnement : on parle de clientèle captive, soit celles qui
s’adresse à lui pour des raisons de confiance ou d’habitude : c’est la clientèle attirée.

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II. L’ACHALANDAGE

Il vise les clients qui de passage, sont attirés par l’emplacement favorable du fonds
de commerce et qui effectuent occasionnellement des achats.

PARAGRAPHE II : L’ENSEIGNE OU LE NOM COMMERCIAL

Il convient de préciser que l’AU n’exige pas ces deux éléments à la fois. L’un
suffit. Cependant, il ne trouve pas d’inconvénient à ce que les deux coexistent dans un
fonds de commerce.

I. L’ENSEIGNE

C’est un signe apposé sur un établissement commercial et qui le distingue des


autres établissements. C’est l’inscription qui sert de moyen d’individualisation de
l’entreprise commerciale. Elle peut être le nom commercial lui-même.

II. LE NOM COMMERCIAL

C’est l’appellation sous laquelle le commerçant exerce son activité. Il peut s’agir
d’un nom patronymique, d’un pseudonyme, d’un nom composé, …

SECTION II : LES ÉLÉMENTS SÉCONDAIRES DU FONDS DE COMMERCE

Le fonds de commerce peut comprendre différents éléments mobiliers, corporels


ou incorporel selon les termes de l’article 137 de l’Acte Uniforme.

PARAGRAPHE I : LES ÉLÉMENTS CORPORELS

Il s’agit de tous les biens meubles servant à l’exploitation du fonds et les


marchandises.

I. LES MEUBLES SERVANT À L’EXPLOITATION

Ce sont le matériel, le mobilier, les installations et les aménagements et


agencements. Il convient de préciser que les meubles qui deviennent des immeubles par
destination en raison des aménagements intervenus dans le local, ne font plus partie du
fonds de commerce. Exemples : la tuyauterie d’eau et les lampes murales ne font plus
partie du fonds de commerce.

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II. LES MARCHANDISES

Elles regroupent tous les objets mobiliers qui sont destinés à la vente en l’état ou
après avoir été transformés. Matériellement, il s’agit des choses fongibles comme les
stocks de matières premières ou de produits destinés à la vente.

PARAGRAPHE II : LES ÉLÉMENTS INCORORELS

L’A.U cite notamment les éléments suivants :

I. LE DROIT AU BAIL

C’est le droit dont bénéficie le locataire commerçant de son bailleur, le


renouvellement de son contrat de bail lorsque celui-ci prend fin. Faute de quoi, le
commerçant à droit à une indemnité d’éviction (expulsion).

Pour bénéficier de ce droit, le preneur doit justifier avoir pendant une durée
minimale de deux ans exercé son activité. Et, le renouvellement du contrat de bail est
conclu pour une durée minimale de trois ans, sauf stipulation contraire des parties. Le
renouvellement du contrat de bail doit être notifié au bailleur, trois mois avant la date
d’expiration du contrat en cours, par le locataire qui veut en obtenir le renouvellement.

II. LES DROITS INTELLECTUELS

Il s’agit d’une part des licences d’exploitation exigées dans l’exercice de certaines
activités commerciales, notamment les pharmacies, les débits de boisson, le transport,
etc. et d’autre part, des divers droits de propriété industrielle et commerciale : les brevets
d’invention, les marques de fabrique et de commerce, les dessins et modelés, ainsi que
tout autre droit de propriété nécessaire à l’exploitation du fonds.

NB : la licence d’exploitation ne fait pas partie du fonds de commerce lorsqu’elle a un


caractère personnel, c’est-à-dire liée à la qualification professionnelle du requérant. Dès
lors, elle ne peut être cédée avec les autres éléments du fonds.

Exemple : la licence d’exploitation du pharmacien.

CHAPITRE II : LES OPÉRATIONS JURIDIQUES SUR LE FONDS DE


COMMERCE

Les principales opérations pouvant porter sur le fonds de commerce sont les
suivantes :
 La mise en fonction de son usage (la location-gérance)
 La cession du fonds de commerce

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 Le don du fonds en tant que gage à ses créanciers (le nantissement).

SECTION I : LA LOCATION-GÉRANCE DU FONDS DE COMMERCE

Elle est règlementée par les articles 138 à 146 de l’A.U.D.C.G.


Le fonds de commerce eut être exploité directement par son propriétaire. Celui-ci
peut toutefois le confier à un gérant salarié avec qui il est lié par un contrat de de travail.
Dans ce cas, seul le propriétaire du fonds de commerce est considéré comme
commerçant.
Par ailleurs, le propriétaire du fonds peut aussi donner son fonds en location-
gérance. C’est ce dernier mode d’exploitation du fonds de commerce que nous
étudierons dans ce paragraphe.

PARAGRAPHE I : DÉFINITION ET CONDITIONS DE VALIDITÉ DE LA


LOCATION-GÉRANCE

I. DÉFINITION
Suivant les dispositions de l’article 138 de l’A.U.D.C.G, « la location-gérance est
une convention par laquelle le propriétaire du fonds de commerce, personne physique
ou morale, en concède la location en qualité de bailleur, à une personne physique ou
morale, locataire-gérant, qui exploite à ses risques et périls ».
C’est l’exploitation du fonds par le locataire-gérant à ses risques et périls, qui a
valu l’appellation de gérance libre.

II. LES CONDITIONS DE VALIDITÉ DU CONTRAT DE LOCATION-


GÉRANCE

Elles tiennent d’une part au propriétaire du fonds (bailleur) et d’autre art au gérant
libre (locataire-gérant).

A. LES CONDITIONS EXIGÉES AU BAILLEUR

Deux conditions cumulatives lui sont exigées par l’article 141 de l’A.U :

 Le bailleur ne doit pas avoir été interdit ou déchu de l’exercice d’une profession
commerciale.
 Le bailleur, personne physique ou morale doit avoir exploité pendant deux ans
au moins, en qualité de commerçant, le fonds mis en location-gérance.

NB : le délai de deux ans peut être réduit à un an par décision de justice. Notons aussi
que ces conditions ne sont pas applicables aux personnes suivantes (art.143) : l’Etat ; les
collectivités locales ; les établissements publics ; les incapables, en ce qui concerne le

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fonds dont ils étaient propriétaire avant la survenance de leur incapacité ; les héritiers ou
légataires d’un commerçant décédé, en ce qui concerne les fonds exploité par ce dernier ;
les mandataires de justice chargés de l’administration d’un fonds de commerce, à
condition qu’il y ait été dûment autorisé et qu’ils aient respecté les mesures de publicité
prévues.

L’A.U impose en définitive au bailleur, une condition de publicité. En effet, le


propriétaire du fonds doit faire modifier son inscription au R.C.C.M en mentionnant sa
mise en location-gérance de son fonds.

B. LES CONDITIONS EXIGÉES AU LOCATAIRE-GÉRANT

Le locataire-gérant doit avoir la capacité de faire le commerce ; il ne doit pas être


frappé d’une incompatibilité, d’une déchéance ou d’une interdiction de faire le
commerce

Le contrat de location-gérance du fonds de commerce doit être publié par la partie


la plus diligente (qui fait montre d’un empressement) dans un Journal d’Annonce
Légale, dans les 15 jours qui suivent sa conclusion, aux frais du locataire-gérant.

PARAGRAPHE II : LES EFFETS DE LA LOCATION-GÉRANCE

I. LES EFFETS À L’ÉGARD DES PARTIES AU CONTRAT

A. VIS-À-VIS DU LOCATAIRE-GÉRANT

La location-gérance confère au gérant libre la qualité de commerçant. Dès lors,


l’A.U de l’O.H.A.D.A fait obligation à ce dernier d’indiquer sa qualité de locataire sur
les entêtes de ses documents officiels tels que ses factures, ses bons de commandes,
etc…

Le non-respect de cette obligation est sanctionné par une condamnation de 10 à 2


mois d’emprisonnement et/ ou une amande de 2000 à 72 000 FCFA ; prévue par la loi
no 72-513 du 27 juillet 1972, relative à la location-gérance du fonds de commerce.

Par ailleurs, le locataire-gérant doit payer deux loyers distincts aux bailleurs. L’un
des loyers est pour l’occupation du local et l’autre correspond au frais de location des
éléments du fonds.

Le locataire-gérant ne doit pas en outre, modifier ni étendre l’objet du fonds de


commerce. Et le contrat étant conclu intuitu personae, il ne peut céder ses droits, ni sous-
louer le fonds sans l’autorisation du bailleur.

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Le locataire-gérant est le seul responsable des dettes survenues après publication


du contrat. Aussi, doit-il restituer le fonds en fin de location.

B. AU REGARD DU PROPRIÉTAIRE DU FONDS DE COMMERCE

Le bailleur du fonds de commerce cesse d’être commerçant. Ainsi, il doit modifier


son inscription au R.C.C.M, par la mention de la mise en location-gérance du fonds.
Selon l’arrêt Colmar de la Cour de Cassation française du 11 mai 1926, dans la revue
Gazette du Palais, 1926-2-303, le propriétaire du fonds doit le mettre à la disposition du
locataire et ne pas le troubler quant à son exploitation ; notamment, le bailleur ne doit
pas exercer un commerce concurrent. Cependant, jusqu’à la publication du contrat de
location-gérance, le propriétaire du fonds est solidairement responsable des dettes nées
de l’exploitation du fonds donnés en location-gérance, excepté les dettes nées avant le
contrat de location-gérance, qui incombent aux propriétaires seul.

II. LES EFFETS TOUCHANT AUX TIERS.

Aux termes de l’article 144 de l’A.U.D.C.G, les créanciers du bailleur de fonds


peuvent, dans le délai de trois mois à compter de la publication du contrat de location-
gérance, saisir la juridiction compétente à l’effet de déclarer immédiatement exigibles
leurs créances, si celle-ci estime que la location-gérance met en péril le recouvrement de
ces créances.

De mêmes, à la fin de la location-gérance, les dettes liées à la location du fonds,


contractées par le locataire-gérant pendant la durée de sa gérance, sont immédiatement
exigibles par ses créanciers.

SECTION II : LA CESSION DU FONDS DE COMMERCE

La cession est l’octroi ou la passation d’un droit entre vifs. Lorsque le droit donné
ou octroyé est un droit personnel, on parle généralement de cession. Ainsi, céder son
fonds de commerce c’est transférer ou passer la propriété de ce fonds à autrui.

La cession de fonds de commerce est règlementée par les articles 147 à 168 de
l’A.U.D.C.G. Elle est soumise aux règles du droit commun qui régissent la vente. C’est
pourquoi, l’on peut dire “vente de fonds de commerce’’, quand on parle de sa cession.
Comme telle, la cession de fonds de commerce est un acte de commerce par accessoire,
parce que la vente est nécessairement effectuée pour être exploitée commercialement.

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PARAGRAPHE I : LES CONDITIONS DE VALIDITÉ DE LA CESSION DU


FONDS DE COMMERCE

Certaines conditions de fond, de forme et de publicité sont nécessaires à la validité


de la cession du fonds de commerce.

I. LES CONDITIONS DE FOND

Les unes tiennent aux parties contractantes et les autres à la chose, objet du contrat.

A. LES CONDITIONS RELATIVES AUX PARTIES DU CONTRAT

La vente du fonds de commerce est une opération dont le but est d’acquérir le
fonds en vue de l’exploiter. Ainsi, la capacité commerciale est exigée à la fois au vendeur
et à l’acquéreur. En d’autres termes, il faut avoir la capacité de faire le commerce pour
vendre ou acheter un fonds de commerce.

NB : un mineur qui a hérité d’un fonds de commerce ne peut le vendre lui-même. La


vente ne peut être faite que par son représentant légal avec l’autorisation du juge des
tutelles.

B. LES CONDITIONS TENANTS À L’OBJET DU CONTRAT

Les éléments qui sont obligatoirement compris dans la cession d’un fonds de
commerce sont la clientèle, l’enseigne et/ou le nom commercial.

Quant aux autres éléments, ils peuvent faire partie du fonds cédé à condition de
les préciser expressément dans l’acte de cession. Mais, il faut souligner que la cession
uniquement des éléments secondaires du fonds (les meubles servant à l’exploitation, les
marchandises,…), n’emporte pas la cession de ce fonds de commerce, quelles que soient
les dispositions convenues dans l’acte de cession.

En ce qui concerne le prix du fonds à céder, il est librement fixé par les parties,
sous réserve de la surenchère qui peut être faite par les créanciers du gérant, s’ils
estiment que le prix du fonds est trop bas.

II. LES CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITÉ

A. LES CONDITIONS SE RAPPORTANT À LA FORME DU CONTRAT

La cession d’un fonds de commerce se fait par écrit. Suivant les dispositions de
l’article 169 de l’A.U.D.C.G, cet écrit peut être un acte sou seing privé ou un acte
authentique, c’est-à-dire établi par un Officier Public (notaire, huissier de justice…).

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102

Par ailleurs, l’acte de cession doit contenir certaines mentions destinées à


renseigner l’acquéreur sur la valeur réelle du fonds vendu. Ces mentions sont aux termes
de l’article 50 de l’A.U :

 Pour les personnes physiques, l’état civil complet du vendeur et de l’acheteur ;


pour les personnes morales, le nom et la dénomination sociale, la forme juridique,
l’adresse et l’objet social ;
 Les numéros d’immatriculation du vendeur et de l’acheteur ;
 La situation et les éléments du fonds vendu ;
 Le chiffre d’affaire de chacune des trois années d’exploitation ;
 Le nom et l’adresse de l’établissement bancaire désigné en qualité de séquestre
si la vente a lieu sous seing privé ;
 L’état des privilèges, nantissements et inscriptions grevant le fonds, etc.

NB : en cas d’omission ou d’inexactitude des mentions énumérées à l’article 150


précèdent, l’acquéreur peut, dans le délai d’un an, à compte de la date de l’acte de
cession, demander l’annulation de la vente, s’il prouve que la consistance du fonds a été
substantiellement affectée et qu’il en ait résulté un préjudice pour lui.

B. LA PUBLICITÉ DE LA CESSION DE FONDS

La publicité de l’acte de cession de fonds de commerce est faite à la diligence de


l’acquéreur dans un délai de 15 jours, à compter de sa vente, dans un Journal d’Annonce
Légales qui apparait dans le lieu où le vendeur est inscrit au R.C.C.M (art. 153
A.U.D.C.G).

PARAGRAPHE II : LES EFFETS DE LA CESSION DU FONDS DE


COMMERCE.

La cession du fonds de commerce produit certains effets à l’égard des parties au


contrat, puis à l’endroit des tiers, créanciers.

I. LES EFFETS À L’ÉGARD DU VENDEUR

Ces obligations sont tantôt des obligations à la charge du vendeur, tantôt des droit
à son profit.

Au titre de ses obligations, le vendeur d’un fonds de commerce supporte la double


obligation suivante : l’obligation de délivrance du fonds vendu, l’obligation de garantie
(garantie personnelle, garantie d’éviction, garantie de vices cachés.

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103

S’agissant des droits au profit du vendeur, ils sont au nombre de deux à savoir le
privilège (droit d’être préféré aux autres créanciers) et l’action résolutoire.

II. LES EFFETS À L’ENDROIT DE L’ACHETEUR

L’opération de cession de fonds de commerce crée à la charge de l’acheteur une


obligation principale : celle de payer le prix au jour et au lieu fixés dans l’acte de vente.
Précisions que le paiement se fait entre les mains d’un notaire ou d’un établissement
bancaire désigné d’un commun accord par les parties à l’acte (art. 157).

NB : celui qui aura reçu les sommes d’argent doit les conserver en tant que séquestre4
pendant un délai de trente (30) jours, accordés aux créanciers pour faire opposition.

Par ailleurs, si l’acquéreur du fonds de commerce découvre que le fonds est affecté
de vices cachés ou de défauts de conformité, il peut, conformément à l’article 156 de
l’A.U.D.C.G, demander la résolution de la vente. Cette résolution est possible à
condition que la diminution de jouissance que l’acquéreur subit soit d’une importance
telle qu’il n’aurait pas acheté le fonds de commerce s’il en avait eu la connaissance.

III. LES EFFETS VIS-À-VIS DES CRÉANCIERS

L’A.U-O.H.A.D.A reconnait certains droits aux créanciers du vendeur du fonds


de commerce. En fait, c’est la publication au R.C.C.M de l’acte de vente du fonds, qui
fait courir le délai de 30 jours dont disposent les créanciers du vendeur pour exercer
leurs droits. Ce sont notamment : le droit de faire opposition sur le produit de la vente et
le droit de former une surenchère sur le prix de la cession.

SECTION III : LE NATISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE

En effet, le terme “nantissement’’ est défini par l’article 125 de l’Acte Uniforme
portant organisation des suretés, comme « l’affectation d’un bien meuble incorporel ou
d’un ensemble de biens meubles incorporels, présents ou futurs en garantie d’une ou
plusieurs créances, présentes ou futures, à condition que celles-ci soient déterminées ou
déterminables. ».

Il faut souligner que juridiquement le nantissement est un contrat de gage. Mais,


un gage sans déposition du débiteur de son fonds de commerce. La loi O.H.A.D.A
prévoit deux formes de nantissement du fonds de commerce : le nantissement
conventionnel et le nantissement judiciaire.

4
Personne désignée par la justice ou par des particuliers pour assurer la conservation d’un bien, objet de
contestation ou de procès

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 Le nantissement conventionnel

En pratique, l’exploitant du fonds de commerce peut passer un contrat de créances


dans lequel il offre son fonds comme garantie de sa dette. Dans ce cas, on parle de
nantissement conventionnel (art. 162 AUOS).

 Le nantissement judiciaire

Il peut arriver que dans sa décision, le juge autorise un créancier à prendre pour
sûreté de sa créance dont le recouvrement est en péril, une inscription de nantissement
sur le fonds de commerce de son débiteur. Cette opération est qualifiée de nantissement
judiciaire (art. 164 AUOS).

 Quelles sont les conditions de formation du nantissement ?


 Quels effets juridiques produit-il une fois formé ?

PARAGRAPHE I : LES CONDITIONS DE FORMATION DU


NANTISSEMENT

Certaines conditions de fond, de forme, et de durée participent à la formation du


nantissement du fonds de commerce.

I. LES CONDITIONS DE FOND

Il importe de préciser que le nantissement emporte les mêmes constitutifs, qu’il


soit conventionnel ou judiciaire.

En principe, seuls les éléments incorporels du fonds de commerce, à savoir : la


clientèle, l’enseigne ou nom commercial, le droit au bail, les licences d’exploitation, les
brevets d’invention, sont affecté en garantie de dette. L’extension du nantissement à
d’autres éléments du fonds, doit faire l’objet d’une mention particulière au R.C.C.M.

II. LES CONDITIONS DE FORME ET DE DURÉE

Le contrat de nantissement doit, sous peine de nullité, être fait sous la forme d’acte
authentique ou par acte sous seing privé dûment enregistré au R.C.C.M. Ce contrat doit
contenir les mentions suivantes : les noms, prénoms, domiciles des parties ; les numéros
d’immatriculation au R.C.C.M des parties ; la désignation précise et le siège du fonds et
s’il y a lieu de ses succursales ; les éléments du fonds nanti, le montant maximum de la
garantie ; l’élection du domicile du créancier dans le ressort de la juridiction où est tenu
le Registre du Commerce.

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NB : le nantissement doit être enregistré dans les 15 jours de la décision qui l’autorise
ou de la rédaction de l’acte constitutif, au registre du Commerce. L’inscription provisoire
et l’inscription définitive doivent être prises, respectivement, après décision autorisant
le nantissement et la décision de validation passée en force de choses jugée.

Les parties au contrat de nantissement peuvent convenir de la durée de la validité


de l’inscription au R.C.C.M, sans que cette durée puisse dépasser dix années à compter
de son inscription.

PARAGRAPHE II : LES EFFETS DU NANTISSEMENT

Le créancier qui a fait inscrire son nantissement est dans la même condition que
celui nanti à titre conventionnel. Autrement dit, au plan des avantages, ils ont les mêmes
droits. Le nantissement conventuel ou judiciaire n’est opposable aux tiers que s’il est
inscrit au R.C.C.M.

Tout évènement susceptible d’affecter le fonds de commerce et de mettre à mal le


recouvrement de sa créance, doit être porté à la connaissance du créancier nanti.

Exemple : le déplacement du fonds, l’inscription d’un nouveau nantissement, la


résiliation du bail dans lequel est exploité le fonds.

Le créancier qui a fait inscrire son bail dispose d’un droit de suite et de préférence
sur le prix de vente du bien, comme le créancier hypothécaire ; c’est-à-dire qu’il peut
faire saisir et vendre le fonds en quelque main qu’il se trouve et se faire payer par
préférence aux autres créanciers, notamment chirographaires (qui est dépourvu de toute
sureté).

Les opérations dans le commerce sont diverses et variées. Malgré la diversité


d’opérations que peut accomplir un commerçant, la vente demeure encore au XXIe
siècle, l’opération la plus courante du commerçant.

SECTION IV : LA VENTE COMMERCIALE (exposé)

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DÉFINITIONS DE NOTIONS JURIDIQUES

 Droit

Droit objectif, droit subjectif, droit privé, droit public, droit civil, droit commercial,
droit constitutionnel, droit administratif, droit patrimonial, droit extrapatrimonial,
droit réel, droit personnel, droit de la personnalité, droit intellectuel, droit politique,
droit économique.

 Loi

Loi organique, loi référendaire, loi ordinaire

 Sources du droit

Constitution, règlement, décret, ordonnance, arrêté, circulaire, traité, jurisprudence,


doctrine, principe général de droit, coutume

 Droit de la propriété

Usus, fructus, abusus, usufruit, nue-propriété, servitude, emphytéose, hypothèque,


gage, nantissement, usufruitier, nu-propriétaire.

 Biens

Bien corporel, bien incorporel, bien meuble, bien immeuble, bien consomptible, bien
meuble corporel, bien meuble incorporel, bien immeuble incorporel, bien immeuble
corporel

 Sources du droit subjectif

Acte juridique, fait juridique, acte à titre gratuit, acte à titre onéreux.

 Droit civil des personnes

Personnalité juridique, vie, viabilité, naissance, mort, absence, disparition, non


présence, capacité, incapacité, mineur, mineur émancipé, mineur non émancipé,
majeur, majeur incapable, faible d’esprit, personne morale, tutelle, curatelle,
représentant légal.

 Droits de la personnalité

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Patronyme, prénom, titre de noblesse, pseudonyme, domicile, résidence, habitation,


nationalité.

 Les obligations juridiques

Obligation, contrat, convention, accord de volonté, contrat synallagmatique, contrat


de gré à gré, contrat solennel, contrat consensuel, contrat réel, consentement, objet
du contrat, cause du contrat, dol, erreur, violence, ayant-droit, héritier, stipulation
pour autrui.

 Droit de l’entreprise

Commerce, commerçant, commerçant personne physique, commerçant personne


morale, acte de commerce, acte de commerce par nature, acte de commerce par la
forme, acte de commerce mixte, commerçant de fait, incompatibilité, entrepreneur,
agriculteur, artisan, entreprise, entreprise individuelle, entreprise collective, société
commerciale, société des personnes, société des capitaux, SNC, SCS, SARL, SA,
SAS, la concurrence, l’achalandage, la clientèle, le fonds de commerce.

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QUESTIONNAIRES, Q.C.M, RECHERCHES, AUTRES EXERCICES


D’APPLICATION

Exercice 1

1. Définissez le droit

2. Enumérez les différents caractères du droit objectif

3. Quelle distinction pouvez-vous établir entre une règle de droit et un conseil ?

4. Quels sont les sujets du droit subjectifs ?

Exercice 2 : Complétez par vrai(V) ou faux(F)

1. Le droit réel est un droit qui porte sur une chose

2. L’actif représente des droits hors du patrimoine

3. Le droit personnel est le droit de la personne

4. La sureté qui porte sur la voiture est le gage

Exercice 3 : Complétez avec les notions qui conviennent (sources du droit


subjectif)

1. La naissance est un …………………..

2. La loi est un ………………………

3. Une volonté dont les effets sont juridiques est un …………………............

4. Un acte fait avec contrepartie est un …………………………

Exercice 4: Reliez

1. Le juge . . Norme suprême d’un État

2. Le maire . . Prend un arrêté

3. La constitution . . Prend une ordonnance

4. La loi . . Est l’œuvre du parlement

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Exercice 5
1. Quelle est la nature du texte ratifié par la Côte d’Ivoire afin de faire partie des États-
membres de l’ONU ?
2. Décrivez la procédure d’élaboration de la loi.
3. Quelles différences faites-vous entre le droit privé et le droit public ?
4. classez dans un tableau les droits suivants : droit civil, droit administratif, droit de la
santé, droit de l’environnement, droit des libertés publiques.

Exercice 6

1. Distinguez la jurisprudence de la doctrine.


2. Donnez les caractères de la coutume.
3. Distinguez la loi du règlement.
4. Distinguez le droit interne du droit international.

Exercice 7 : Schématisez le cours sur les sources du droit sur la base des
sources écrites et non écrites.

Exercice 8

A. Complétez avec les notions de droit qui conviennent

1. Le mineur peut être émancipé par …....................................... ou par


….................................................
2. La capacité de jouissance et la capacité d’exercice peuvent être
………………………………………… et …..................................................
3. Un homme âgé de 43 ans et atteint d’imbécilité est
……………………………………………………….
4. Les ………………………………………………………………… sont les personnes
qui agissent au nom et pour le compte de leurs enfants ou protégés incapables.

B. Répondez aux questions

1. Quelles sont les divergences entre le mineur non émancipé et le majeur incapable ?

2. Que signifie « ester en justice » ?

3. Les parents peuvent-ils imposer leur religion à leurs enfants mineurs ? Justifiez votre
réponse.

4. Citez quelques droits du mineur émancipé (5)

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Exercice 9

1. Décrivez la hiérarchie des normes

2. Expliquez la règle “Nul n’est censé ignorer la loi’’

3. Qu’est-ce que le contrat unilatéral ?

4. Qu’est-ce que l’indemnité d’éviction ?

Exercice 10

1. Un contrat légalement conclu ne produit-il des effets qu’à l’égard des parties
originaires à la conclusion ?

2. Quelles sont les effets de l’inexécution du contrat ?

3. Qu’elle est la sanction d’un contrat mal formé ?

4. Que signifient “nullité relative’’ et “nullité absolue’’ ?

5. A quelles conditions un enseignant peut-il être responsable des faits de ses élèves ?

6. A quelles conditions peut-on engager la responsabilité du maitre du fait de son


apprenti ?

7. A quelles conditions peut-on engager la responsabilité des parents du fait de leurs


enfants ?

Exercice 11

1. L’exercice d’actes de commerce mixte confère-t-il le titre de commerçant ? Justifier


vous !

2. La femme légalement mariée peut-elle exercer le commerce ? Justifiez-vous !

3. Qui des deux personnes a-t-elle le titre de commerçant : l’individu qui finance le
commerce et l’individu qui exécute le commerce pour le compte de financeur ?

4. Quels rapports existe-t-il entre la société en nom collectif et la société en commandite


simple ?

5. Dans quelle forme de société les époux peuvent être actionnaires ?

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6. Quels sont les effets de la concurrence déloyale sur l’exercice du commerce ?

7. A quoi servent les livres de comptabilité tenus par le commerçant ?

CAS PRATIQUES

CAS PRATIQUE 1

Monsieur POULOUPOU vit à GNOKOZRO avec son épouse MAMATE. Ils ont
deux enfants dont PKANS de 23 ans et N’TCHI de 17 ans. Depuis le 01 août 2020,
monsieur POULOUPOU a quitté son domicile sans crier gare. Depuis, l’on n’a plus eu
de ses nouvelles. Au moment où son épouse s’apprêtait à contracter un nouveau mariage,
monsieur POULOUPOU réapparait et décide de récupérer ses biens envoyés en
possession. Le mois suivant, il part en mission au nord du Cameroun, pendant que
BOKO HARAM sévit fortement. A son arrivé, il informe sa famille de l’état dangereux
de la ville dans laquelle il séjourne. Depuis lors, monsieur POULOUPOU n’a plus fait
signe de vie. Son fils ainé PKANS, se rendant à DIAREBANA décide alors de saisir le
tribunal de ladite ville où sont domiciliés ses grands-parents paternels. Au même
moment, sa sœur cadette NTCHIA décide également de saisir la section de tribunal de
GBALISSOU, ville voisine de GNOKOZRO.

Relevez les différents problèmes dans le cas pratique et résolvez-les !

CAS PRATIQUE 2

1. Monsieur PONTOUAI a construit une villa dans le quartier BOTEDE. Il fait louer
cette villa à Madame SICASONNI.

Quel droit monsieur PONTOUAI détient-il sur sa villa ? Qui est-il par
rapport à madame SICASONNI ? Justifiez votre réponse !

2. Miss NARIEN emprunte de l’argent à LAYAN, le commerçant du quartier. Celle-ci


accepte de transférer sa maison à celui-là en cas de non remboursement. Deux mois
après, Miss NARIEN retourne chez LAYAN pour conclure un nouveau contrat de prêt.
Cette fois, miss NARIEN décide de donner sa Mercedes Benz à LAYAN en cas de non
remboursement.

Identifiez les différents droits mis en œuvre et trouvez leur point commun.

CAS PRATIQUE 3

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KODJAI est diplômé en Histoire Géographie. Apres plusieurs demandes d’emploi


sans suite, il reçoit l’appel d’une grande école qui décide de le recruter comme
enseignant contractuel. KODJAI accepte. Deux mois après, il demande au directeur des
études de l’école de lui faire signer un contrat en bonne et due forme. Celui-ci lui fait
savoir qu’un contrat avait été conclu lors de leur premier entretien. KODJAI est confus.

1. Après avoir identifié le contrat dont parle le directeur des études,


définissez-le et comparez-le au contrat auquel KOGJAI fait allusion.

L’année suivante, KODJAI devient bénéficiaire des indemnités liées au


Coronavirus. Il décide de s’offrir une KTM. Pour ce faire, il va voir ABOUDOU,
spécialiste dans le domaine. Ce dernier lui vend une nouvelle KTM.

2. Quel contrat a été signé entre les deux protagonistes ? Justifiez votre
réponse !

CAS PRATIQUE 4

Monsieur FAMOUROU domicilié à Port-Bouët travaille dans la SARL “les


papillons’’. Il tire régulièrement des lettres de changes pour désintéresser les clients de
la société.

1. Quelle est la nature de l’acte et quelle est la qualité de monsieur


FAMOUROU ?

S’étant retiré de la SARL, FAMOUROU envisage une association dans le cadre


d’une société en nom collectif (SNC) avec ses amis Sam et caïman, son épouse Homo
et le fils de son voisin âgé de 17 ans.

2. Relevez les obstacles de la constitution de cette société.

N’ayant donc pas réussi à créer cette société, monsieur FAMOUROU décide
d’entreprendre des affaires tout seul. A cet effet, il ouvre un magasin de vente de pagne
à Port- Bouët. Sur son instruction, le gérant dudit magasin acheté une fourgonnette pour
la livraison à domicile de ses clients qui en font la demande.

3. Quelle est la nature de l’acte du gérant ?

Monsieur FAMOUROU se fait inscrire au RCCM le 05 janvier 2021. Dix (10) jours
après, un différend l’oppose à monsieur DEBOUL, étudiant à l’université de KEBI.
Monsieur FAMOUROU produit son livre journal comme moyen de preuve contre
l’étudiant.

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4. Qu’en pensez-vous ?

Le 29 avril 2021, FAMOUROU, confronté à d’énormes difficultés financières


décide de mettre son magasin inauguré le 15 décembre 2020 en location-gérance.

5. Peut-il ? Pourquoi ?

Dans le contrat de location-gérance, les parties insèrent une clause selon laquelle
monsieur FAMOUROU s’interdit d’ouvrir un autre magasin de pagne à Port- Bouët.

6. Comment appelle-t-on ladite clause ?

7. Quelles sont ses conditions de validité ?

CAS PRATIQUE 5

Sur conseil de sa voisine de classe SATOU, GUEU, étudiant en B.T.S désire se


procurer l’original d’une machine à calculer. Pour la circonstance, il se rend au “Black’’,
un marché situé dans la commune d’Adjamé. De retour, il s’aperçoit que la machine qui
lui a été vendu est la contrefaçon de celle dont il avait besoin. Après avoir vraiment tenté
de se faire rembourser le prix par le vendeur, GUEU assigne ce monsieur en justice.

Pendant les grandes vacances, SATOU, âgée de 22 ans, est contrainte par ses
parents à épouser un richissime commerçant qui a longtemps soutenu financièrement la
famille à laquelle elle appartient. Mécontente, SATOU saisi la justice en vue de
l’annulation du mariage.

1. Quel sera l’argument juridique de SATOU devant le juge ?


2. SATOU peut-elle obtenir l’annulation du mariage ?

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