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Droit de la famille

Pr : Meriem Regragui


Semestre 2 : 2021/2022

Nada NEJJAR
LICENCE DROIT DES AFFAIRES
Droit de la famille et patrimonial
C’est très spécifique à une région donnée
Droit
Discipline juridique /Prérogatives/Ensemble de règles/Loi/générateur d’obligations/Moyen
de défense/Science/Facteur d’ordre/Protection/Organisation/Sanctions (civil,
pénal)/Jurisprudence/Code/Coutume/Devoir/Sécurité/Morale/Droit privé/Paix/Loi n° 70-03
portant Code de la famille (2004)/2004 date d’entrée en vigueur/2003 date de dépôt du
projet de loi /Code de statut personnel (1958)/Entrée en vigueur en 1958/Tentative de
réforme en 1961, 1968, 1981/Religion musulmane (malikite, chafiite, hanbalite,
hanafite)/Textes hébraïques/Marocains/Étrangers/Refugiés (statut de refugies)/Apatrides
(refugiés sans nationalité) /Dahir 1913 relatif à la condition civil des étrangers
Famille
Père/Mère /Mariage/Enfant/Divorce/Frères sœurs/Héritage, succession/Relations/Carnet de
famille/Foyer/Filiation/Liens de sang/Contrat/Tutelle/Patrimoine/Adoption/Changement
/Valeurs conjugales/Religion/Devoir/Responsabilité/Obligation/Appartenance/Société/Liens
matrimoniaux/Consentement/Tribunal de la famille/Pension alimentaire/Alliance/Devoir de
fidélité/Polygamie/Monogamie/Abandon/Droit de l’enfant/Protection des
mineurs/Concubinage/PACS/Adultère/Orphelina/Traditions/Tribus/clans/Projet/Producteur/
consommateur/Négligence/Maltraitance/Cohabitation/Proposition de
mariage/Adaptation/Naissance/Décès/Enfant naturel

Adoption
« Kafala »
On est obligé de dira à l’enfant qu’on n’est pas ses vrais parents
On ne peut lui donner le nom de famille du père
L’enfant à droit à l’héritage sans dépasser un pourcentage de risque de léser les héritiers de
sang

Lien de fraternité de lait


Interdiction du mariage

Mariage
La communauté de bien (France)
La séparation de bien (Maroc)
Il est interdit de forcer un mariage (parents,) islam
Conviction personnelle
C’est un acte vu que ce n‘est pas pour gains économiques et est de durée illimitée
Contrat a une connotation économique et peut être orale.
Sans dote le mariage est invalide
PACS est une forme flexible d’union entre 2 personnes d’ordre pratique et pour intérêts
d’ordre économique (contrat) et plus facile en cas de séparation.
Mariage blanc est d’intérêt administrative (pour la nationalité). Pacte/ illégale.

 L’état va vérifier une cohabitation, les photos de mariage (les invités), liens
quotidiens ensembles.

Le divorce
Le dernier recours
Il n’y a pas de motifs nécessaires à remplir pour effectuer un divorce
(On ne peut obliger 2 personnes de cohabiter malgré eux)
Les vices rédhibitoires
Après 2004 faciliter le divorce
Tutelle
Polygamie/ monogamie

Tribunal de la famille
Procédure de divorce
Procédure d’annulation de mariage

Concubinage
Couple vivant ensemble sans liaison formelle
Il y a des limites de l’intervention du droit dans la famille
Introduction
Définition du droit de la famille
Il n’existe pas de définition juridique unique du droit de la famille, néanmoins, il peut être
défini comme l’ensemble des règles qui régissent les individus dans leurs relations fondées
sur l’alliance1, et/ou la filiation 2. Il comprend des règles relatives aux fiançailles, au mariage,
au divorce, à la filiation, à la naissance, au décès, à la capacité, et enfin à la tutelle (à la fin du
code règles relative au patrimoine)

Définition de la famille
Il n’existe pas de définition juridique de la famille. Selon Jean Carbonnier (spécialiste du droit
civil et de la personne), « la famille est l’ensemble des personnes unis par le mariage ou la
filiation ou par la parente ou l’alliance ; qui sont elles-mêmes des conséquences du mariage
et la filiation. »
« Le législateur ne règlemente pas la famille en tant qu’entité, mais organise les rapports de
ceux qui la composent »
Préambule du code de la famille : « Le code ne devrait pas être considère comme une loi
édictée à l’intention exclusive de la femme, mais plutôt comme un dispositive disposé à
toute la famille : père, mère et enfant. Il obéit aux soucis à la fois de lever l’iniquité qui
pèsent sur les femmes, de protéger les droits des enfants, et de préserver la dignité de
l’homme. » (Le mouvement féministe)

Base légale
Loi n 70-03 adoptée le 16 janvier 2004 et entrée en vigueur le 3 février 2004. La dernière
modification date de 2016.
La loi 70-03 portant code de la famille remplace le code du statut personnel adopté en 1958
jusqu’à son abrogation en 2004.
Dahir des obligations et des contrats, constituant le code civil au Maroc, a été adopté en
1913 et régit la capacité.
Le droit musulman n’est pas utilisé comme source directe, mais a été une référence pour le
code de la famille. Or, il le devient au cas du silence du législateur.

Sources accessoires
1
L’alliance : lien juridique existant, du fait du mariage, entre époux et les parents de son
conjoint. Il crée entre les allies des droits, obligations et interdictions.
2
Filiation : lien juridique entre parents (au sens strict du terme désignant les père et
mère) et enfants. Tous les enfants dont la filiation est légalement établie, quelle que soit
la nature de celle-ci, ont les mêmes droits et les mêmes devoirs dans leurs rapports avec
leurs parents dans la famille de chacun d’eux.
Le Dahir sur la condition civil des étrangers datant de 1913.
Code de la nationalité 1958.

Evolution historique et sources


Le Maroc est un pays musulman, les règles portant sur le statut personnel des individus sont
issues de ce droit musulman. L’exception est celle du statut hébraïque des citoyens de
confession juive. Avant la codification, les droits relatives au statut personnel du citoyens
était régit par le droit musulman principalement d’obédience Malikite. Ce n’est qu’à la sortie
du protectorat 1956 que ces règles en été codifiés en droit positif marocain.

Leçon 1 : la capacité


Définition ? qui peut jouir de cette capacité ? l’intérêt de cette capacité ? quelles sont les
limites de la capacité ? qu’est-ce que la capacité pour agir ? qu’est-ce que l’incapacité ?
peut-on priver quelqu’un de sa capacité ? quels sont les avantages de la capacité ? quelle est
l’importance de la capacité dans la famille ? quand disposons-nous d’une capacité ?
comment acquièrent-on la capacité ? quelle(s) loi(s) régissent la capacité ? quels sont les
différents types de capacité ? quelles sont les sources de la capacité ? quelles sont les
caractéristiques de la capacité ?
Les lois régissent la capacité : 70-03 portant code de la famille 2004.
Les règles relatives à la capacite situe au niveau du livre 4 intitulé la capacite et la
représentation légale
Définition : La faculté de jouir et d’exercer ses droits
Le code de la famille ne porte pas de définition de la capacité de manière général mais de
capacité de jouissance (article 207) et de d’exercice (208) séparément.
Types : le législateur dans l’article 206 prévoit 2 types de capacités (capacité de jouissance et
capacité d’exercice)
Qui peut jouir de la capacité ?
De jouissance : toutes personnes disposent de capacité de jouissance quel que soit son âge
et sa santé mentale et n’est pas limité dans le temps. Mais à quel moment on acquière cette
capacité de jouissance ?
La capacité d’exercice : âge de 18 ans
On peut priver une personne de sa capacité d’exercice comme d’indique l’article 208.
La capacité peut être limité en 3 cas : le mineur ayant atteint l’âge de discernement,

prodigue, le faible d’esprit.

Caractéristique : définition de la capacité de jouissance et d’exercice. 207/208

Livre IV : De La Capacité Et De La Représentation Légale


Titre Premier : De La Capacite Des Motifs De L'interdiction HT Des Actes De
L'interdit
Chapitre Premier : De La Capacité
Article 206 :
« Il y a deux sortes de capacité : la capacité de jouissance et la capacité d'exercice. »
L’article 206 nous renseigne qu’il existe 2 types de capacités : capacité de jouissance et
d’exercice.
Article 207 :
« La capacité de jouissance est la faculté qu'a la personne d'acquérir des droits et
d'assumer des devoirs tels que fixés par la loi. Cette capacité est attachée à la personne
durant toute sa vie et ne peut lui être enlevée. »
Les article 207 et 208 : les définitions de la capacité de jouissance et d’exercice.
En droit musulman le fœtus de 4 mois a été insufflé une âme, ce qui implique sa capacité
de jouissance : pour des fins de succession et d’avortement.
Etant donné qu’il y une âme il y a l’existence d’une personne.
Le seul cas ou la loi se permet de prendre la vie à qlq c’est quand une personne fait un
acte de gravite telle qu’on ne peut considérer sa coexistence dans la société.
Article 208 :
« La capacité d'exercice est la faculté qu'a une personne d'exercer ses droits personnels
et patrimoniaux et qui rend ses actes valides. La loi fixe les conditions d'acquisition de la
capacité d'exercice et les motifs déterminant la limitation de cette capacité ou sa perte. »
Dans l’article 208 :
« Exercer ses droits » mettre en œuvre ses droits. Un bébé n’a pas de capacité d’acte
positifs.
Capacité d’exercice c’est la faculté de mettre en œuvre ses droits.
Le droit personnel : le droit à l’intégrité personnel.
Le droit de propriété englobe 3 droits sur la propriété : usus, fructus, abusus.
« Qui rend ses actes valides » qui rends ses actes légitimes et valides de la part du
législateur.
Ces conditions d’acquisition vont
Les 2 types de personnes incapables Les incapables

La base doctrinale  :
ANNICK BATTEUR
HIND AL AYOUBI
RAJAE NAJI
ANNICK BATTEUR : 
« La capacite se défini comme l’aptitude de jouir des droits dont on est titulaires et à les
exercer. Lorsqu’un individu peut jouir d’un droit, on dit qu’il a la capacite de jouissance.
Lorsqu’il peut exercer par lui-même le droit dont il est titulaire, il a la capacité
d’exercice. »
« L’incapacité peut, dans l’ordre inverse, revêtir 2 aspects : on peut être privé soit de la
jouissance, soit de l’exercice des droits. »
Article 209 :
« L'âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années grégoriennes révolues. »
La détermination de la majorité légale.
Article 210 :
« Toute personne ayant atteint l'âge de la majorité, jouit de la pleine capacité pour
exercer ses droits et assumer ses obligations, à moins qu'un motif quelconque établi ne
lui limite ou ne lui fasse perdre cette capacité. »
Condition d’acquisition de la capacité d’exercice.
Cette capacité d’exercice peut être soit restreint soit perdu. « Toute personne ayant
atteint l'âge de la majorité »
De cet article la on déduit que, en principe, la capacite est la règle et l’incapacité est
l’exception.
Article 211 :
« Les personnes incapables et les personnes non pleinement capables sont soumises,
selon le cas, aux règles de la tutelle paternelle, maternelle, testamentaire ou dative, dans
les conditions et conformément aux règles prévues au présent Code ».
Etant donné que les personnes qui ne disposent pas de capacité d’exercice leurs droits
par eux-mêmes, il est nécessaire de leur attribuer un représentant légal. Cette
représentation consiste, selon les cas, en la tutelle paternelle, maternelle, testamentaire
et dative.
HIND AL AYOUBI : typologie des incapacités.
« Une incapacité naturelle : elle résulte d’un état de fait qui la rend évidente : minorité,
démence, prodigalité, etc. ; ou l’incapacité arbitraire, qui elle résulte d’une décision de
loi.
Incapacité de protection : elle est édictée par la loi pour protéger la personne elle-même
jusqu’à ce qu’elle soit apte à accomplir les actes de la vie juridique. Elle concerne le
mineur, le dément, le prodigue.
L’incapacité de déchéance : la déchéance désigne la perte d’un droit à titre de sanction
ou en raison du non-respect de ses condition d’exercice. (La perte des droits civiques
suite à une condamnation pénale : déchéance commerciale). Le but est d’empêcher ces
personnes de nuire à elles- mêmes ou aux autres.
L’incapacité générale : elle signifie que l’individu qui en est frape ne peut accomplir
aucun acte de la vie juridique qu’il soit de jouissance ou d’exercice.
Elle concerne les personnes capables dont certains actes leurs sont interdits état de
dernière maladie. »
Dernier maladie ou article de mort vu la
ANNICK BATTEUR :
« Toutes personnes à la jouissance de tous les droits reconnus par la loi aux personnes
physique : personnalité juridique et capacite de jouissance sont deux notions qui se
confondent, car en l’état du droit positif, toutes personnes physique a la personnalité
juridique, sans exception. Il existe des capacite de jouissance spéciale »
« Les incapacités de jouissance étant nécessairement spéciale, cad relatif à un droit
particulier et non-générale (une personne se verrait retirer tous ses droits) sont étudiées
avec les conditions d’attribution des droits qu’elles affectent, cad à l’occasion de l’étude
de chacun de ces droits. Les incapacités d’exercice peuvent être générales, la loi organise
alors des remèdes à l’impossibilité pour la personne frappée d’une telle incapacité à
exercer l’ensembles des droits dont elle est pourtant titulaire, mais que la loi lui interdit
d’exercer par elle-même. »
« Deux catégories de sujets de droits sont frappées d’une incapacité générale d’exercice :
les mineurs, et certains majeurs, essentiellement ceux qui sont atteint d’une altération
de leurs faculté mentale ».

Chapitre II : Des Motifs De L'interdiction Et Des Procédures De Son


Établissement
Section I: - Des Motifs De L'interdiction
Article (212-219)
Article 212 :
« Les motifs de l'interdiction sont de deux sortes : la première entraîne la limitation de la
capacité, la seconde la fait perdre. »
Il y a 2 types interdiction total/limité
Limitation de la capacité : 213-216
Il y a de diffèrent catégories de mineurs : L’âge de discernement 12-18
Article 213 :
« La capacité d'exercice est limitée dans les cas suivants :
1) l'enfant qui, ayant atteint l'âge de discernement, n'a pas atteint celui de la majorité ;
2) le prodigue ;
3) le faible d'esprit. »
L’article nous énumère les situations de limitations de la capacite d’exercice sans les
définir.
Article 214 :
« L'enfant est doué de discernement lorsqu'il atteint l'âge de 12 ans grégoriens révolus. »
Définition de l’âge de discernement
Article 215 :

« Le prodigue est celui qui dilapide ses biens par des dépenses sans utilité ou
considérées comme futiles par les personnes raisonnables, d'une manière qui porte
préjudice à lui-même ou à sa famille. »
Définition du prodigue
Incapacité de protection : on protège le prodigue contre ses propres actes qui pourrait
lui être nuisible ou nuisible à sa famille.
Qui peut déterminer le caractère de prodigalité ?
Article 216 : la définition d’un faible d’esprit
« Le faible d'esprit est celui qui est atteint d'un handicap mental l'empêchant de
maîtriser sa pensée et ses actes. »
Un faible d’esprit c’est une personne qui n’est pas en mesure de resonner et de maitriser
ses actes.
Perte totale de la capacité :217-216
Article 217 :
« Ne jouit pas de la capacité d’exercice :
1) l'enfant qui n'a pas atteint l'âge de discernement ;
2) le dément et celui qui a perdu la raison.
La personne qui perd la raison de manière discontinue a pleine capacité durant ses
moments de lucidité.
La perte volontaire de la raison ne dégage pas de la responsabilité. »
La démence serait plus en danger que le faible d’esprit : il est en totale perte de ses
capacités mentales. Vu son caractère grave entrainant la perte totale de la capacité
d’exercice, le juge ne peut se décider de la démence par sa propre opinion nécessitant
un avis professionnel.
La perte volontaire : consommation volontaire des stupéfiants / alcool/ou même
médicaments. Elle considère comme exception à la perte totale de la capacité d’exercice,
vu qu’elle la responsabilité des actes commis sous
Article 217 :« […] La perte volontaire de la raison ne dégage pas de la responsabilité. »
Naji Rajae :
« […] comme la consommation délibérée d’alcool ou de stupéfiants l’auteurs réponds de
ses faits dommageables (délits et quasi-délits) #def de quasi-délits# assume la totalité de
responsabilité civil de ses actes nuisibles pour autrui, (il indemnise la victime) ; tandis que
les actes réguliers qu’il contracte tel que la vente, la donation, le renoncement à un droit
s’endosse et déjà frappé de nullité. L’effet de la perte volontaire de raison est limité donc
à la nullité des engagements conclues lors de la perte de la raison et sous l’effet des
stupéfiants. En pratique, la preuve est souvent très difficile, voire impossible [à
apporter] »

 L’acte commis en cas de perte volontaire de raison est frappé de nullité. En


revanche, il est tenu responsable des dommages qu’il a commis.
Article 218 : la levé de l’interdiction et ses conditions
« L'interdiction prend fin pour le mineur lorsqu'il atteint l'âge de la majorité, à moins qu'il n'y
soit soumis pour tout autre motif. »
Le principe : Le levé légal de l’interdiction est acquis à l’atteinte à l’âge de majorité.
L’exception : Il y a d’autres motifs qui peuvent maintenir l’incapacité du mineur (démence,
prodigue…)
« L'interdit pour handicap mental ou pour prodigalité a le droit de demander au tribunal la
levée de l'interdiction lorsqu'il s'estime doué de bon sens. Ce droit est également ouvert à
son représentant légal. »
L’interdit à droit à demander la levée de l’interdiction s’il s’estime doué de bon sens
« Lorsque le mineur a atteint l'âge de seize ans, il peut demander au tribunal de lui accorder
l'émancipation. »
Le critère d’émancipation : 16 ans.
Le mineur devient émancipé quand il demande au tribunal, qu’il soit âgé de 16 ans et qu’il le
soit accordé.
Le représentant légale ainsi que le mineur peuvent demander l’émancipation.
Tarchid= émancipation en arabe ; mineur émancipé= morachad.
Annick Batteur
« L’émancipation est l’institution qui a pour but de conférer à un mineur arrivé à un certain
âge la capacité d’un majeur. »
« La personne émancipée entre en possession de ses biens et acquiert sa pleine capacité en
ce qui concerne la faculté de gérer et de disposer de ses biens. L'exercice des droits, autres
que patrimoniaux, demeure soumis aux textes les régissant. »
Il aura la même capacité d’un majeur
Les droits personnels sont soumis aux textes les régissant (mariage, travail (15 ans))
Hind Al Ayoubi
« Le mineur autorisé a géré d’une partie de ses biens et considéré pendant la période
d’expérience comme ayant pleine capacité pour agir dans la limite de l’autorisation qu’il a
reçu et ester en justice à propos des actes de gestion. »
Il sera limité à une partie de son patrimoine en titre d’expérience (au cas de la gestion non-
l’émancipation lui sera retirée).
Article 219 :
« Si le représentant légal s'aperçoit que le mineur, avant l'âge de la majorité, est atteint d'un
handicap mental ou qu'il est prodigue, il saisit le tribunal qui statue sur la possibilité du
maintien de l'interdiction. Le tribunal se base, dans sa décision, sur tous les moyens légaux
de preuve. »3
Si jamais le représentant légal s’aperçoit que le mineur (avant l’âge de la majorité) est atteint
d’handicape il soumet une demande au tribunal pour réclamer le maintien de l’interdiction.
Quasi-délit :
Fait de l’homme illicite mais commis sans intention de nuire, qui cause un dommage à
autrui et oblige son auteur à le réparer : négligence, imprudence, inattention.
C’est le juge qui est habilité a savoir si la demande est nécessaire ou pas. Il revient au juge de
se prononcer ou non sur la demande de l’interdiction en se basant sur tous les moyens
légaux de preuves.
Ecrits : officiels, actes authentiques,
Orales : Témoins,
Preuves vidéo images (doivent recevoir une confirmation du ministère moyens
Commencement de preuves : courriels, sms, légaux de
Aveu preuves
Expertise : par médecin légal
3
Rejoint le premier alinéa de l’article 218
SECTION II : - DES PROCEDURES D'ETABLISSEMENT ET DE LEVEE DE
L'INTERDICTION
Article 220 :
« La personne qui a perdu la raison, le prodigue et le faible d'esprit sont frappés
d'interdiction par jugement du tribunal, à compter du moment où il est établi qu'ils se sont
trouvés dans cet état. L'interdiction est levée, conformément aux règles prévues au présent
Code, à compter de la date où les motifs qui l'ont justifiée ont cessé d'exister. »
L’interdiction est intimement liée au motif d’interdiction. Dès que le motif d’interdiction
cesse d’exister, l’interdiction est levée.
Article 221
« Le jugement ordonnant ou levant l'interdiction est prononcée à la demande de l'intéressé,
du ministère public ou de toute personne qui y a intérêt. »
Toutes personne ayant intérêt peut demander de lever l’interdiction (l’intéressé, le ministère
public,
Article 222 : 
« Le tribunal s'appuie, pour ordonner ou lever l'interdiction, sur une expertise médicale et
sur tous les moyens légaux de preuve. »
Il faut nécessairement une expertise médicale, ainsi que tous les moyens légaux de preuves
(cumulatif)
Il faut avoir la qualité requise afin d’être qualifié à avoir intérêt dans l’affaire.
Article 223 :
« Le jugement ordonnant ou levant l'interdiction est publié par les moyens que le tribunal
juge adéquats. »
La publication est faite dans le but d’informer le public de la décision :
Rectifier la réalité (au cas de levé).
Preuve de la prodigalité.
Recouvrer la confiance.
Naji Rajae :
« Afin d’éviter que les tiers contractent avec l’interdit, le législateur exige leur information de
la situation légale de l’intéressé. Pour ce faire, le jugement ordonnant (ou levant)
l’interdiction doit être divulgué via les moyens que le tribunal juge appropriés [journaux
d’annonce légale, bulletin officiel] »
CHAPITRE III: DES ACTES DE L'INTERDIT
SECTION I: - DES ACTES DE L'INCAPABLE
Article 224 :
« Les actes passés par l'incapable sont nuls et de nul effet. »
Incapables : cad, enfant de – 12 n’ayant pas atteint l’âge de discernement et le dément.
Nullité : c’est qu’il n’aura aucune valeur juridique.
De nul effet : c’est qu’il ne va engendrer ni droit, ni obligation.
Naji Rajae :
« Ils sont nuls et sans effets même quand ils lui sont profitables [évidements préjudiciables
aussi à fortiori a plus forte raison, ou encore à la fois profitable et préjudiciable.] »
L’obligation, si l’incapable achète une maison, est-ce que cette personne peut subir un
préjudice de cet acte ? non.

SECTION II : - DES ACTES DE LA PERSONNE NON PLEINEMENT CAPABLE


(Article 225 à 228)
Article 225 :
« Les actes du mineur, doué de discernement, sont soumis aux dispositions suivantes :
1) ils sont valables, s'ils lui sont pleinement profitables ;
2) ils sont nuls, s'ils lui sont préjudiciables ;
3) s'ils revêtent un caractère à la fois profitable et préjudiciable, leur validité est
subordonnée à l'approbation de son représentant légal, accordée en tenant compte de
l'intérêt prépondérant de l'interdit et dans les limites des compétences conférées à chaque
représentant légal »
Le juge et la loi vont décider de la position qu’ils auront vis-à-vis de ses actes son intérêt
Ils sont valables s’ils lui sont profitables.
Ils sont nuls s’ils lui sont préjudiciables.
On prend en considération le moment de l’engagement.
C’est au représentant légale à donner son opinion quant au caractère profits/préjudice de
l’acte.
Porte sur l’hypothèse où le mineur a agis sans la permission de son tuteur
Naji Rajae :
Acquisition d’un bien à titre gratuit (donation, présent, un lègue, sans conditions)
l’engagement est valable et exécutoire sans être subordonné à l’autorisation de son
représentant légale.
Il peut s’agir d’une perte, d’une inaliénation gratuite au profit d’autrui
§3 : Les actes nécessitant une contrepartie, exemple : une vente,
« S’il est établi que l’acte est profitable pour l’interdit, le wali (tuteur) l’approuve, le valide et
l’exécute sous réserves des limites par la loi aux attributions ….
A titre d’exemple, il est interdit à tuteur testamentaire ou datif d’effectuer quelques actes
concernant les biens de l’interdit sans l’autorisation du juge. Cela implique que même quand
l’acte accompli par l’interdit lui est profitable, son approbation est subordonnée à
l’autorisation du juge, et non pas uniquement subordonné au tuteur testamentaire ou
datif. »
Article 226 :
« Le mineur, doué de discernement, peut prendre possession d'une partie de ses biens pour
en assurer la gestion, à titre d'essai.
Une autorisation est accordée, à cet effet, par le tuteur légal ou par décision du juge chargé
des tutelles, sur demande du tuteur testamentaire ou datif ou du mineur intéressé.
Le juge chargé des tutelles peut annuler l'autorisation de remise des biens, sur demande du
tuteur testamentaire ou datif, du ministère public ou d'office, en cas de mauvaise gestion,
dûment établie, des biens autorisés.
L'interdit, autorisé à gérer une partie de ses biens, est considéré comme ayant pleine
capacité pour agir dans la limite de l'autorisation qu'il a reçue et pour ester en justice. »
§ 1 et 4 :
L’article porte sur la faite que, contrairement que le fait que le mineur n’est pas autorisé à
gérer ses bien, on l’autorise à en gérer une partie, à titre d’essaye (sous contrôle et
possibilité de lever l’autorisation).
4. cas interdit est considéré en pleine capacité d’agir (comme un majeur), limité à une partie
de ses biens que la justice lui y a autorisé. (Pas le droit de gérer l’intégrité de ses biens)
Il peut saisir le tribunal en cas de besoin.
§2 : Les conditions d’autorisation pour le mineur doué de discernement de gérer une partie
de ses biens
§3 : Sur demande du tuteur testamentaire ou datif, du ministère public ou par lui-même, le
juge peut annuler l’autorisation dû à la mauvaise gestion des biens du mineur (avec preuves/
établir la mauvaise gestion).
Au cas ou le mineur fait la demande par lui-même, c’est au juge de lever l’autorisation.
Article 227 :
« Le tuteur légal peut retirer l'autorisation qu'il a accordée au mineur doué de discernement,
s'il existe des motifs qui justifient ce retrait. »

Quant au père et mère, ils n’ont besoin d’aucune formalité pour annuler l’autorisation (on
écarte la possibilité de la mauvaise foi)
Pour écarter la possibilité de l’abus du tuteur datif/testamentaire, on a encadré la demande
du levé de l’autorisation.
Naji Rajae :
« Quand la tutelle est assurée par le père ou la mère, ceux-ci peuvent, de leurs propres
initiatives et décisions remettre a leurs enfants une partie de ses biens, l’autoriser pour en
assurer la gestion. De la même manière, ils sont habilités à annuler cette autorisation, sans
l’intervention du juge. En revanche, le tuteur testamentaire ou datif doit obligatoirement
passer par la juridiction. Quand il le juge opportun donc, il demande au juge d’accorder une
autorisation spéciale pour l’enfant. Il procède de la même manière pour l’annulation de
l’autorisation. De là on constate que l’octroi de l’autorisation à l’enfant émancipé [l’enfant
autorisé à gérer une partie de ses biens] n’est pas absolu, et que durant cette période il reste
sous surveillance. Le tuteur légale (le père ou la mère) et le juge chargé des affaires du
mineur peuvent à tout moment annuler la décision, quand il est établi que l’enfant gère mal
les biens pour lesquels l’autorisation lui a été octroyée. L’autorisation est prononcée par le
juge d’office (sans qu’il soit saisi) ou sur demande du tuteur testamentaire ou datif ou du
ministère public. »
! en défit de l’annulation, tous les actes conclus par l’enfant autorisé à gérer une partie de
ses biens durant la période de son autorisation produisent leurs entiers effets légaux de la
faite que durant cette période, il est considéré comme jouissant de sa pleine capacité pour
tout ce que comporte l’autorisation, y compris la faculté d’ester en justice. ! »
En rapport avec l’article 226 § 4 en rapport avec l’autorisation de gérer les biens. (ne peut
demander l’annulation de ses actes commis pendant la période d’autorisation vu qu’il est
considère comme un majeur)
Article 228
« Les actes du prodigue et du faible d'esprit sont soumis aux dispositions de l'Article 225 ci-
dessus. »
A la différence au mineur doué de discernement et autorise a gérer ses bien, considère
comme pleinement capable, le mineur doué de discernement non autorisé, le prodigue et le
faible d’esprit peuvent demander l’annulation des actes accomplis.
Schéma récapitulatif des actes de l’interdit et de leurs effets :
Leçon 2 : la représentation légale
TITRE II : DE LA REPRESENTATION LEGALE
CHAPITRE PREMIER : DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Article (229-234)
Le tuteur bien qu’il a un pouvoir de représentation, il n’a un pouvoir totale
Base légale
Doctrine idem pour la capacité
Mise en contexte
Etant donné qu’il est juridiquement incapable ou non pleinement capable, l’interdit ne peut
exercer seul ses droits, la gestion de ses biens, et donc réaliser sous le régime de la
représentation légale.
Définition de la représentation légale
C’est le procédé juridique par lequel une personne agit au nom et pour le compte d’une
personne qu’elle représente.
Qui peut être un représentant légal ?
Article 229 :
« La représentation légale du mineur est assurée au titre de la tutelle légale, la tutelle
testamentaire ou la tutelle dative. »

Différentes formes de tutelle sont prévues par la loi, et se distingue selon la qualité de la
personne qui exercera la tutelle ou la qualité de celle qui l’aura désigné.
Article 230 :
« On entend par représentant légal, au sens du présent livre :
1) le tuteur légal : le père, la mère ou le juge ;
2) le tuteur testamentaire désigné par le père ou par la mère ;
3) le tuteur datif désigné par la justice. »
Hind El Ayoubi
« En droit musulman, l’enfant est soumis a la tutelle légale dès sa naissance, elle est exercée
par le père ou par le Qadi. Depuis 1974, le Qadi est remplacé par le juge des tutelles. Le père
exerce la tutelle sur la personne et sur les biens du mineur incapable jusqu’à sa majorité. »

Article 231 :
« La représentation légale est assurée par :
- le père majeur ;
- la mère majeure, à défaut du père ou par suite de la perte de la capacité de ce dernier ;
- le tuteur testamentaire désigné par le père ;
- le tuteur testamentaire désigné par la mère ;
- le juge ;
- le tuteur datif désigné par le juge. »
La tutelle est différente de la garde.
Classification des représentants légaux, HE :
« La tutelle légale est une charge obligatoire pour le père tant qu’il n’a pas été déchue de
cette tutelle par un jugement. En cas d’empêchement du père, la tutelle légale est exercée
par la mère. En droit musulman, la mère n’a jamais été tutrice légale, elle était seulement
tutrice testamentaire si elle était désignée par le père de son vivant, ou tutrice dative si elle
était désignée par le juge. »
En droit musulman, la tutelle est considérée comme une obligation plus qu’un droit. Or la
prise de décision est prise par paire (père et mère). A aucun moment la voix de la mère est
dite sans ‘poids’.
Il faut distinguer entre le régime juridique mis en place pour encadrer la vie des citoyens et
la religion qui régis ses croyants.
Article 232 :
« Dans le cas où un mineur est placé sous la protection effective4 d'une personne ou d'une
institution, ladite personne ou institution est considérée comme son représentant légal en
ce qui concerne ses affaires personnelles, en attendant que le juge lui désigne un tuteur
datif. »
Pupilles de l’état= orphelins.
Article 233
« Le représentant légal exerce sa tutelle sur la personne et les biens du mineur, jusqu'à ce
que celui-ci atteigne l'âge de la majorité légale. Il l'exerce également sur la personne qui a
perdu la raison, jusqu'à la levée de son interdiction par un jugement. La représentation
légale, exercée sur le prodigue et le faible d'esprit, se limite à leurs biens, jusqu'à la levée de
l'interdiction par jugement. »
La représentation légale porte a la fois sur la personne et sur les biens du mineur, et qu’elle
s’éteint de plein droit à l’arrivée de la majorité légale. S’agissant de celui qui a perdu la
raison, la représentation peut être levée lors de la levée de l’interdiction sur décision du
juge. Cette représentation sur la personne et les biens du mineur et de celui qui a perdu la
raison se justifie par le fait qu’il se trouve dans un état tel qui ne leur permet pas de prendre
des décisions réfléchies. Ce n’est pas le cas du prodigue et du faible d’esprit dont seuls les
biens sont soumis à la tutelle.
La levée de l’interdiction pour le faible d’esprit et le prodigue ne viendra pas avec le temps.
La représentation ne porte que sur leurs biens.

4
Protection effective= l’héberger, le nourrir, en bref prendre soin de l’enfant.
Article 234 :
« Le tribunal peut désigner un tuteur datif et le charger d’assister le tueur testamentaire ou
d'assurer une gestion autonome de certains intérêts financiers du mineur. »

CHAPITRE II: DES COMPETENCES ET RESPONSABILITES DU REPRÉSENTANT


LÉGAL
Article (235-264)
Article 235 :
« Le représentant légal veille sur les affaires personnelles de l'interdit, en lui assurant une
orientation religieuse et une formation et en le préparant à s'assumer dans la vie. Il se
charge, en outre, de la gestion courante de ses biens.
Le représentant légal doit informer le juge chargé des tutelles de l'existence de tous fonds,
documents, bijoux et biens meubles de valeur appartenant au mineur, faute de quoi sa
responsabilité est engagée. Les fonds et les valeurs mobilières du mineur sont déposés, par
ordonnance du juge, dans un compte du mineur ouvert auprès d'un établissement public, en
vue de les préserver.
Le représentant légal est soumis, dans l'exercice de ces missions, au contrôle judiciaire,
conformément aux dispositions des Articles suivants. »
§1 : le code de la famille garantie la liberté religieuse, ce qui mène a ne point forcer une
religion sur une personne qui n’en veux pas.
§3 : le juge a le droit de regard sur la bonne
Cet article porte sur les détails des obligations du représentant légale : certain sont extra
patrimonial (veiller sur les affaires personnelles), d’autres sont patrimonial (la gestion
courante des biens) ; lui incombe également une obligation d’information vis-à-vis du juge
chargé des tutelles concernant les biens du mineur. La finalité de cette disposition est de
pouvoir préserver les biens de l’interdit et d’éviter leur spoliation par le représentant légale.
C’est la raison pour laquelle sa responsabilité est engagée en cas de manquement à ses
obligations.
§2 : C’est un acte de procédure qui fait intervenir le juge pour préserver les biens du mineur.
Celui-ci peut être également exercer un contrôle judiciaire des actes accomplis par le
représentant légal.

SECTION I: - DU TUTEUR LEGAL


I. - Le père
Article 236 :
« Le père est de droit le tuteur légal de ses enfants, tant qu'il n'a pas été déchu de cette
tutelle par un jugement. En cas d'empêchement du père, il appartient à la mère de veiller sur
les intérêts urgents de ses enfants. »
Article 237 :
« Le père peut désigner un tuteur testamentaire à son enfant interdit ou à naître, comme il
peut le révoquer.
Dès le décès du père, l'acte de la tutelle testamentaire est soumis au juge, aux fins d'en
vérifier la validité et de le confirmer. »
Principe d’exception
! Parallélisme des formes : quand la personne ayant désigné un X et peut révoquer la
décision. !
Il faut nécessairement vérifier la validité du testament. La protection apportée par le juge est
faite afin de préserver les intérêts du mineur.

II. - La mère

Article 238 :
« La mère peut exercer la tutelle sur ses enfants, à condition :
1) qu'elle soit majeure ;
2) que le père, par suite de décès, d'absence, de perte de capacité ou pour tout autre motif,
ne puisse assumer la tutelle.
La mère peut désigner un tuteur testamentaire à son enfant interdit comme elle peut le
révoquer.
Dès le décès de la mère, l'acte de la tutelle testamentaire est soumis au juge, aux fins d'en
vérifier la validité et de le confirmer.
Si le père décédé a désigné, de son vivant, un tuteur testamentaire, la mission de celui-ci se
limite à suivre la gestion, par la mère, des affaires du mineur soumis à la tutelle et à saisir la
justice, le cas échéant. »

Le père peut déléguer la tutelle à la mère. Elle a le droit de parallélisme.


Pour la mère, la tutelle n’est pas de plein droit. Elle est conditionnée par 2 éléments : l’un
tenant à sa majorité, l’autre tenant à un événement qui empêche le père d’exercer la tutelle.
Les mêmes dispositions prises pour le père et la mère.
Le père n’a pas le droit de faire échec au statu de tutelle légale de la mère en désignant un
tuteur testamentaire
Même si le père désigné un tuteur testamentaire, celui-ci ne peut pas faire échec au droit de
la mère à exercer sa représentation légale. Il arrive toujours en 3 -ème lieu de la hiérarchie
de la représentation légale (ne peut remplacer la mère dans la représentation légale).
L’intérêt du mineur mis en danger par suite d’une action de la mère permet au tuteur
testamentaire de saisir la justice.
Cela signifie qu’ne cas de décès du père, la mère devient une tutrice légale, et que l’éventuel
tuteur testamentaire désigné par le père décède n’aura qu’un rôle de suivit et non de
gestion. Le tuteur testamentaire ne saurait alors primer la mère dans l’ordre de
représentation légale du mineur.
Article 239 :
« La mère et tout donateur peuvent poser comme condition, à l'occasion du don qu'ils font à
un interdit, d'exercer les fonctions de représentant légal, aux fins de gérer et de fructifier le
bien objet du don. Cette condition s'impose aux parties concernées. »

III. - Dispositions communes à la tutelle du père et de la mère


Article 240 :
« Dans sa gestion des biens de l'interdit, le tuteur légal n'est soumis au contrôle judiciaire
préalable et à l'ouverture de dossier de représentation légale que si la valeur des biens de
l'interdit excède deux cent mille dirhams (200.000 DH). Le juge chargé des tutelles peut
baisser cette limite et ordonner l'ouverture d'un dossier de représentation légale, s'il est
établi que cette baisse est dans l'intérêt de l'interdit. Le montant de la valeur des biens
précité peut être augmenté par voie réglementaire »
Du §1, il est déduit que l’ouverture d’un dossier de représentation n’est pas obligatoire et
n’est pas automatique. Elle ne se fait qu’à une condition : si la valeur des biens de l’interdit
est supérieure à 200K MAD. Le juge peut légitimer la baisse de ce palier lorsqu’il perçoit que
l’intérêt de l’interdit (risque d’abus, exploitation du patrimoine) pour ouvrir un dossier de
représentation légale.
L’ouverture d’un dossier de représentation légale s’établit au TPI et s’inscrit dans un registre
spécial tenu à cet effet.
HE :
« Le représentant légale dans cette situation devra présenter un rapport annuel de sa
gestion des biens de l’interdit, de leur fructification et de la diligence qu’il apporte à
l’orientation et à la formation de l’interdit (référence à l’article 243). »
Article 241 :
« Lorsqu'en cours de gestion, la valeur des biens de l'interdit dépasse deux cent mille
dirhams (200.000 DH), le tuteur légal doit en informer le juge à l'effet de procéder à
l'ouverture d'un dossier de représentation légale. L'interdit ou sa mère peut également en
informer le juge. »
Article 242 :
« Le tuteur légal doit, en fin de mission et lorsqu'il existe un dossier de représentation légale,
aviser le juge chargé des tutelles de la situation et du sort des biens de l'interdit dans un
rapport détaillé, aux fins d'homologation. »
Homologation = jugement du juge qui confère à l’acte qui lui est soumis la force exécutoire.
Le juge valide l’acte et lui donne pleine autorité pour être exécuté.
Cet acte d’homologation permettra au représentant légal de recevoir par le juge une
confirmation de sa bonne gestion des biens de l’interdit. Et partant de se dédouaner de
toutes responsabilités futures de la gestion des biens.
Article 243 :
« Dans tous les cas où un dossier de représentation légale est ouvert, le tuteur légal
présente au juge chargé des tutelles un rapport annuel de sa gestion des biens de l'interdit,
de leur fructification et de la diligence qu'il apporte à l'orientation et à la formation de
l'interdit.
Le tribunal peut, après présentation de ce rapport, prendre toutes mesures qu'il estime
adéquates pour la préservation des biens de l'interdit et de ses intérêts matériels et
moraux. »
L’intérêt de l’interdit est toujours au centre des préoccupation des législateurs et du juge.
C’est pourquoi ces règles ont êtes adoptés dans le but de protéger les biens de l’interdit et
d’éviter les éventuels abus de la part de son tuteur. Ce dernier rend compte à la justice de la
mission qui lui a été confiée.
Caractéristiques de la tutelle HE :
« La tutelle est une charge personnelle [rattachée à la personne], elle ne se passe pas aux
héritiers. C’est une charge obligatoire. La tutelle est une charge gratuite pour le père ou la
mère. Le tuteur testamentaire ou datif peut recevoir des indemnités pour les frais de gestion
[contraire de salaire]. Ces indemnités sont fixées par le juge. »
En droit musulman la mère quand elle gère les biens de son enfant peut demander un
salaire au père. De plus, tout l’argent qu’elle dépense pour prendre soin de son enfant est
Ajr. Donc ce n’est pas une obligation.
Article 264 :
« Le tuteur testamentaire ou datif peut demander à être rémunéré pour les charges de la
représentation légale. Sa rémunération est fixée par le tribunal, à compter de la date de la
demande. »
SECTION II : - DU TUTEUR TESTAMENTAIRE ET DU TUTEUR DATIF
(Articles 244-258)
Article 244 :
« En l'absence de la mère ou du tuteur testamentaire, le tribunal désigne un tuteur datif
pour l'interdit, qu'il doit choisir parmi les plus aptes des proches parents (âsaba). A défaut, le
tuteur datif doit être choisi parmi les autres proches parents, sinon parmi des tiers.
Le tribunal peut, dans l'intérêt de l'interdit, désigner deux ou plusieurs tuteurs datifs. Dans
ce cas, il fixe les compétences de chacun d'eux.
Les membres de la famille, les demandeurs de l'interdiction et toute personne y ayant
intérêt, peuvent proposer un candidat comme tuteur datif.
Le tribunal peut, en cas de besoin, désigner un tuteur datif provisoire. »
§1 : il y a une gradation hiérarchique de l’ordre de priorité : proches parents, tiers.
§3 : Les membres de la familles et toutes personnes y ayant intérêt peuvent proposer mais il
revient au final au juge de designer ce tuteur datif.
Article 245 : axe de procédure de désignation
« Le tribunal transmet immédiatement le dossier au ministère public, pour avis, dans un
délai n'excédant pas quinze jours. Le tribunal statue sur l'affaire dans un délai maximum de
quinze jours courant à compter de la date de réception de l'avis du ministère public. »
Le ministère public mène l’enquête et base son avis sur les faits.
Les 15 jours sont un délai de rigueur imposé au ministère public pour donner l’avis.
Immédiatement pour le tribunal.

Article 246 :
« Le tuteur testamentaire et le tuteur datif doivent jouir de la pleine capacité, être diligents,
résolus et honnêtes. La condition de leur solvabilité est laissée à l'appréciation du tribunal. »
Les conditions d’éligibilité pour la tutelle : la capacité
Diligent : c’est-à-dire qu’il met toutes l’application nécessaire a la réalisation d’une tache.

Résolue : capable de prendre une résolution et s’y tenir.

La solvabilité c’est la possibilité de payer ses dettes.


Il n’a pas assez ‘actif pour payer son passif
Ce critère est facultatif et dépends du juge. Parfois l’intérêt de l’enfant réside dans le fait de
rester sous la tutelle de l’un de ses proches parents du fait de son intégrité et de sa
bienveillance envers lui ; ces qualités étant plus importante que la solvabilité, d’où son
caractère facultatif.
La solvabilité est importante mais pas déterminante.
Le juge estimera sa nécessité ou non en fonction des circonstances.
Article 247 : exclusion de l’éligibilité de la tutelle testamentaire ou datif
« La tutelle testamentaire ou dative ne peut être confiée :
1) à la personne condamnée pour vol, abus de confiance, faux ou toute infraction portant
atteinte à la moralité ;
2) au failli et au condamné à une liquidation judiciaire ;
3) à la personne qui a, avec l'interdit, un litige soumis à la justice ou un différend familial
susceptible de porter atteinte aux intérêts de l'interdit. »
On n’accorde pas cette tutelle à une personne qui est indigne de confiance
Elle ne peut pas gérer convenablement les biens de l’interdit (1,2).
C’est un conflit d’intérêt (3).
Article 248 :
« Le tribunal peut désigner un subrogé tuteur, dont la mission consiste à contrôler les actes
du tuteur testamentaire ou datif et à conseiller celui-ci dans l'intérêt de l'interdit. Il doit
également informer le tribunal, lorsqu'il constate une négligence dans la gestion du tuteur
ou s'il craint une dilapidation des biens de l'interdit. »
Ce subrogé du tuteur est facultatif [peut]. Il contrôle les actes du tuteur testamentaire ou
datif et le conseille.
Article 257 :
« Le tuteur testamentaire est responsable des manquements à ses engagements concernant
la gestion des affaires de l'interdit. Les dispositions relatives à la responsabilité du
mandataire salarié lui sont applicables, même s'il exerce sa mission à titre gratuit. Il peut, le
cas échéant, répondre pénalement de ses actes. »
On ne peut être responsable d’un acte pénalement s’il n’est pas prévu dans le code pénal.
Article 258 :
« La mission du tuteur testamentaire ou datif prend fin, dans les cas suivants :
1) le décès de l'interdit, le décès ou l'absence du tuteur testamentaire ou datif ;
2) lorsque l'interdit a atteint la majorité, sauf s'il est maintenu sous interdiction, par décision
judiciaire, pour d'autres motifs ;
3) l'achèvement de la mission pour laquelle le tuteur testamentaire ou datif a été désigné,
ou par l'expiration de la durée qui a été fixée comme limite au dit tuteur ;
4) l'acceptation du motif invoqué par le tuteur testamentaire ou datif qui se décharge de sa
mission ;
5) la perte de sa capacité légale ou s'il est démis ou révoqué. »
§3 : Tuteur datif provisoire
§4 : le tuteur peut se décharger de sa mission au cas où il présente un motif qui a été
accepté par le tribunal.

Leçon 3 : champs d’application du code de la famille


Base légale :
Article premier, 2 et 3
Auparavant la législation concernant la famille était dispersée. Les personnes étaient régies
par :
Le code de nationalité 6 septembre 1958 ;
Le Dahir sur la condition civil des étrangers 12 Aout 1913 ;
Le DOC 1913 ;
Le Dahir du 4 mars 1960 relatif au mariage mixte ;
Le code du statut personnel 1958 ;
Article 2 :
« Les dispositions du présent Code s’appliquent :
1) à tous les Marocains, même ceux portant une autre nationalité ;
2) aux réfugiés, y compris les apatrides conformément à la convention de Genève du 28
juillet 1951 relative au statut des réfugiés ;
3) à toute relation entre deux personnes lorsque l'une d'elles est marocaine ;
4) à toute relation entre deux personnes de nationalité marocaine lorsque l'une d'elles est
musulmane. Les Marocains de confession juive sont soumis aux règles du statut personnel
hébraïque marocain. »
§1 : tous Marocain, même ayant d’autre nationalité, résidant hors le Maroc. »
Désormais, c’est le code de famille qui détermine le statut personnel de ces sujets de droit.
Ces derniers sont cités à l’article 2 de la loi 70-03.
§1 : Cela suppose l’application du CF aux marocains non-musulmans. Auparavant, ils étaient
soumis au code du statut personnel avec certains aménagements. La polygamie leurs était
interdite, les règles de l’allaitement ne leurs était pas applicable, et la dissolution du mariage
passait par voie judiciaire après tentative de réconciliation.
§2 : Un refugié par définition est une personne qui dispose d’une nationalité mais qui a dû
fuir son pays afin d’échapper à un danger ou une oppression (race, couleur de peau, religion)
: politique, de guerre, hormis les réfugiés climatiques (conventions de Genève).
Apatride : (personne dépourvue de nationalité) aucun état ne la considère comme étant son
ressortissent (guerre, disparition d’un état, déchéance de nationalité)
On demande un asile politique et on est devient un refugié politique.
§3 : le fait que le code de la famille s’applique sur l’une des parties lorsque l’une d’elles est
marocaine est privilège de nationalité. Principe autrefois développé par la jurisprudence
pour les mariages mixtes afin de régler les litiges portant sur les mariages et le divorce.
§4 : privilège de religion. La religion musulmane prime pour l’application des dispositions du
code de la famille.
Le régime conventionnel :
S’agit des conventions bilatérales signés entre le Maroc et des pays étrangers en vue de
faciliter la coopération et les procédures administratives en manière familiale.
Exemple :
o France :Convention entre le Royaume du Maroc et la République Française relative
au statut des personnes et la famille et la coopération judiciaire (signé en 1981 et
publié en 1986)
o Belgique :
 Signature d’un protocole d’accords administratif relatif a l’application des règles
régissant l’état des personnes
 Signature d’une convention relative à l’entre-aide judiciaire entre les 2 pays.
 Signature de3 conventions en juillet 1991 relatif à :
 La loi applicable et la reconnaissance du mariage et leur dissolution
 La reconnaissance et l’exécution des décisions judiciaire en matière d’obligation
alimentaire.
 La reconnaissance et l’exécution des décision s judiciaires en matière de garde
et de droit de visite.
Les finalités de ces régimes personnels sont d’une part l’établissement d’une cohérence du
statut juridique des personnes qui doit conserver le même partout dans le monde.
Permettre également de faciliter les procédures judiciaires et leur exécution.

Leçon 4 : les fiançailles et le mariage


Articles (4-9)
Base légale
LIVRE PREMIER : DU MARIAGE
TITRE PREMIER : DES FIANÇAILLES ET DU MARIAGE
Article 4 : définition, fondements et finalités du mariage
« Le mariage est un pacte fondé sur le consentement mutuel en vue d'établir une union
légale et durable, entre un homme et une femme. Il a pour but la vie dans la fidélité
réciproque, la pureté et la fondation d'une famille stable sous la direction des deux époux,
conformément aux dispositions du présent Code. »
On a utilisé le terme pacte afin de le différencier de la rencontre des volontés comme au cas
du contrats basé sur les gains matériels.
Le consentement mutuel : non forcé de la part d’une seule personne.
Légale : conforme à la loi.
Durable : à durée indéterminée, sensée être éternel. Ce n’est pas un contrat qui peut être
rompu à tout moment.
Fidèle : suppose l’interdiction des relations extra-conjugales.
Sous la direction des 2 époux :
Dissertation mariage :
I. Fondement de l’union légale :
A. Consentement mutuel
B. Caractéristiques de l’union (entre homme et femme exclusivement, conformité aux
dispositions du code)
II. finalités du mariage
A. La réalisation d’une vie harmonieuse
(Durable, fidélité réciproque, pureté et fondation d’une famille stable)
B. Rôle dévolu aux époux dans la réalisation de ces finalités

Article 5 : définition des fiançailles


« Les fiançailles sont une promesse mutuelle de mariage entre un homme et une femme.
Les fiançailles se réalisent lorsque les deux parties expriment, par tout moyen
communément admis, leur promesse mutuelle de contracter mariage. Il en est ainsi de la
récitation de la Fatiha et des pratiques admises par l'usage et la coutume en fait d'échange
de présents. »
§1 : Une promesse mutuelle engendre des effets réciproques, un engagement pour l’avenir.
§2 : conditions de fiançailles
Communément admis : que tout le monde reconnait
Leur promesse mutuelle de contracter mariage : ne nécessite pas de formalisme, tout mode
de preuve est admis.
Récitation de la Fatiha : En islam il n’y a pas de nécessite de reciter la Fatiha pour seller les
fiançailles, mais c’est culturel.
L’échange de présents : ne sont pas à confondre avec la dote.
Article 6 :
« Les deux parties sont considérées en période de fiançailles jusqu'à la conclusion de l'acte
de mariage dûment constatée. Chacune des deux parties peut rompre les fiançailles. »
Deux hypothèses à l’issu des fiançailles : le mariage ou la rupture des fiançailles.
C’est une période continue à l’issu de laquelle il peut y avoir mariage ou rupture. Il n’y a pas
de délais min ou max.
Il n’y a pas de motifs légitimes pour rompre la relation, ce qui n’est pas le cas du mariage.
La rupture n’est pas conditionnée pour les fiançailles.
Article 7 :
« La rupture des fiançailles ne donne pas droit à dédommagement.
Toutefois, si l'une des deux parties commet un acte portant préjudice à l'autre, la partie
lésée peut réclamer un dédommagement. »
§ 1 : le principe de règle : on ne demande pas de dédommagement.
‘On ne réclame pas de dédommagement en général s’il n’y a pas de mariage.’
§2 : principe la partie lèse peut-être l’homme ou la femme.
Le législateur ne précise pas le type de dommage, mais la doctrine et la jurisprudence ont
dégagé comme exemple celui de la fiancée qui a cessé ses activités professionnelles ou ses
études. Dans ce fait elle est habilitée de demander dédommagement. Ou encore celui du
fiancé ayant engage d’importantes somme d’argent dans l’achat et la préparation du
domicile conjugale.
Article 8 :
« Chacun des deux fiancés peut demander la restitution des présents offerts, à moins que la
rupture des fiançailles ne lui soit imputable. Les présents sont restitués en l'état ou selon
leur valeur réelle. »
Les présents ne sont pas obligatoires.
La restitution des présents est possible sauf au cas où la personne ayant offert les présents
est celle qui a rompu les fiançailles.
Ce sont les modalités de restitution. Restituteur en l’état tel qu’ils ont été offert ou reçu
(bijoux etc.). Dans l’hypothèse où ils auraient été consommés par exemple, seul un
équivalent en valeur réel est octroyé.
Article 9 :
« Lorsque le Sadaq5 (la dot) a été acquitté en totalité ou en partie par le fiancé, et qu'il y a eu
rupture des fiançailles ou décès de l'un des fiancés, le fiancé ou ses héritiers peuvent
demander la restitution des biens remis ou, à défaut, leur équivalent ou leur valeur au jour
de leur remise.
En cas de refus par la fiancée de restituer en numéraire la valeur du Sadaq ayant servi à
l'acquisition du Jihaz (trousseau de mariage et ameublement), il incombe à la partie
responsable de la rupture de supporter, le cas échéant, la perte découlant de la dépréciation
éventuelle du Jihaz depuis son acquisition. »
§1 : On peut considérer la dot comme l’un des présents.
Au cas de rupture ou décès, et que le fiancé a verse la dot soit intégralement ou
partiellement, le fiancé ou ses héritiers sont habilités à réclamer la restitution de la dot ou sa
valeur numérique.
La rupture peut émaner de l’un ou l’autre fiancé
§2 : la fiancée a refusé de restituer la dote qu’elle a dédié au Jihaz.
La dote qui a servie à la l’acquisition du trousseau est toujours restituable. Elle est tout de
même dans l’obligation de restitution la dote.
La rupture engendre 3 consequences sur 3
Rupture = ave

Schéma des conséquence juridiques de la rupture des fiançailles

Rupture

Présents Dédommagement Rupture ou décès

Principe : Exception : Principe Exception


Non Préjudice
admis
5
Article 26 : « Le Sadaq (la dot) consiste en tout bien donné par l'époux à son épouse, impliquant de sa part la
ferme volonté de créer un foyer et de vivre dans les liens d'une affection mutuelle. Le fondement légal du
Sadaq consiste en sa valeur morale et symbolique et non en sa valeur matérielle. »
CHAPITRE II: DU MARIAGE
Article 10 : conditions de conclusion de mariage valide
« Le mariage est conclu par consentement mutuel ( Ijab et Quaboul) des deux contractants,
exprimé en termes consacrés ou à l'aide de toute expression admise par la langue ou l'usage.
Pour toute personne se trouvant dans l'incapacité de s'exprimer oralement, le
consentement résulte valablement d'un écrit si l'intéressé peut écrire, sinon d'un signe
compréhensible par l'autre partie et par les deux adoul. »
Pour consentement : c’est le ‘oui’ de l’homme et la femme
La réciprocité est obligatoire.
Ijab= répondre ; Kaboul= acceptation
On est libre de dire notre consentement
Eviction de l’ancien adage : « qui ne dit mot consent »
Toute expression admise par la langue L’expression doit confirmer cette volonté sans
équivoque l’acceptation.
Pour toutes personne étant dans l’incapacité de s’exprimer oralement peuvent s’exprimer
par écrit ou par signes compréhensibles par l’autre partie et par les Adoules (par soucis de
confirmation aux officiers publiques sensés rapporter le consent mutuel)
Article 11 : conditions de la validité du consentement
« Le consentement des deux parties doit être :
1) exprimé verbalement, si possible, sinon par écrit ou par tout signe compréhensible ;
2) concordant et exprimé séance tenante ;
3) décisif et non subordonné à un délai ou à une condition suspensive ou résolutoire. »
§2 : séance tenante : le consentement doit être exprimé sur le champ.
Concordant : sont d’accords en même temps.
§3 : décisive : radicale sans hésitation ;
Délais= Exemple : dire oui est considéré que l’acceptation ne produira ses effets que dans
un mois ! interdit !
Condition suspensive : exemple : jusqu’à l’obtention du baccalauréat ! interdit !
Résolutoire : exemple : à défaut de travail le mariage ne sera pas conclu
Article 12 :
« Sont applicables à l'acte de mariage vicié par la contrainte ou par le dol, les dispositions
des Articles 636 et 667 ci-dessous. »
Les vices de consentement : dol, erreur, violence, lésion.
Pour que le mariage soit valide, il faut un consentement mutuel, un ‘oui’ de conviction.
Une fille qui a été convaincu par ses parents pour se marier avec un individu. Elle se rendu
compte que son consentement a été influencé par ses parents : c’est donc un consentement
vicié.
C’est l’hypothèse selon laquelle le consentement ou n’est pas éclairé.
Contrainte : c’est une pression exercée ou une crainte référentielle
Le dol : c’est le fait d’induire en erreur. Exemple : impuissance de l’époux bien qu’il a fait
valoir qu’il peut procréer.
(Article 63) = La conséquence de cet article est que la partie dont le consentement est vicié
peut demander la résiliation du mariage avant ou après sa consommation dans un délais
maximum de 2 mois à partir de la connaissance du dol ou de la levée de la contrainte (et non
de la conclusion du mariage). Il y a possibilité d’obtenir un dédommagement.
(Article 66) = les manœuvres dolosives.
Article 13 : les conditions de validité du mariage aux yeux de la loi
« La conclusion du mariage est subordonnée aux conditions suivantes :
1) la capacité de l'époux et de l'épouse ;
2) la non-entente sur la suppression du Sadaq (la dot) ;
3) la présence du tuteur matrimonial (Wali), dans le cas où celui-ci est requis par le présent
Code ;
4) le constat par les deux Adoul du consentement des deux époux et sa consignation ;
5) l'absence d'empêchements légaux. »
§1 : le principe de cette capacité est avoir 18 ans grégoriennes révolues et capacité mentales
(article 19)8. L’exception de cette règle est le mariage des mineurs sous autorisation du juge.

6
Article 63 : « Le conjoint qui a fait l'objet de contrainte ou de dol qui l'a amené à accepter le mariage, ou de
faits expressément stipulés comme condition dans l'acte de mariage, peut demander la résiliation du mariage
avant ou après sa consommation dans un délai maximum de deux mois. Ce délai court à compter du jour de la
levée de la contrainte ou de la date de la connaissance du dol. Le conjoint lésé peut réclamer, en outre, un
dédommagement. »
7
Article 66 : « Les manœuvres dolosives en vue d'obtenir l'autorisation ou le certificat d'aptitude visé(e) aux
paragraphes 5 et 6 de l'Article précédent ou le fait de se dérober à ces formalités, exposent leur auteur et ses
complices aux sanctions prévues à l'Article 366 du code pénal et ce, à la demande de la partie lésée. Le
conjoint, victime de manœuvres dolosives, peut demander la résiliation du mariage et réclamer la réparation
du préjudice subi ».
8
La capacité matrimoniale s'acquiert, pour le garçon et la fille jouissant de leurs facultés mentales, à dix-huit
ans grégoriens révolus.
§2 : car la dot en islam est obligatoire pour la validité du mariage.
§3 : c’est une présence recommandée pour déceler la bonne foi du futur époux. Depuis
2004, on a accordée à la femme le droit de contracter le mariage en présence ou absence du
Wali, bien que ça soit dans le droit musulman.9
La femme majeure peut désormais contracter elle-même le mariage, comme elle peut
déléguer son père ou l’un de ses proches (position Hanifite). Aujourd’hui, la majorité des
mariages se font sous la tutelle d’un Wali. Le tuteur doit simplement représenter la femme.
§5 : pour les empêchements légaux, il y’en a deux sortes :
Empêchements légaux perpétuels : les liens de parenté, les liens d’alliance, les liens
d’allaitement.
Empêchements légaux temporaire : 2 sœurs simultanément, une femme et sa tante
paternelle ou maternelle, plus de 4 femmes, mariage d’une musulmane avec un non-
musulman.
Article 14 :
« Les marocains résidant à l'étranger peuvent contracter mariage, selon les formalités
administratives locales du pays de résidence, pourvu que soient réunies les conditions du
consentement, de la capacité, de la présence du tuteur matrimonial (Wali), le cas échéant, et
qu'il n'y ait pas d'empêchements légaux ni d'entente sur la suppression du Sadaq (la dot) et
ce, en présence de deux témoins musulmans et sous réserve des dispositions de l'Article 21
ci-dessous. »
Privilège de nationalité : ou que soit le marocain résidant à l’étranger, c’est le droit marocain
qui lui sera appliqué.
Il porte sur le mariage des Marocains résidant à l’étranger. Le terme ‘peuvent’ : ils ont droit à
se marier selon les termes locales tout en étant conforme au code de famille marocain. Cela
signifie que le code de la famille reconnait la forme civile des mariages conclu à l’étranger.
L’article 21 fait référence au mariage du mineur qui est conditionné par l’approbation de son
tuteur légale ou en cas de refus, de celle du juge de la famille chargé de mariages.
Article 15 : actes de procédures pour la reconnaissance par les autorités marocaines de
l’acte de mariage établi à l’étranger
« Les Marocains, ayant contracté mariage conformément à la législation locale du pays de
résidence, doivent déposer une copie de l'acte de mariage, dans un délai de trois mois
courant à compter de la date de sa conclusion, aux services consulaires marocains du lieu
d'établissement de l'acte.
En l'absence de services consulaires, copie de l'acte de mariage est adressée dans le même
délai au ministère chargé des affaires étrangères.

9
Article 24 : « La tutelle matrimoniale (wilaya) est un droit qui appartient à la femme. La femme majeure
exerce ce droit selon son choix et son intérêt. »
Ce ministère procède à la transmission de ladite copie à l'officier d'état civil et à la section de
la justice de la famille du lieu de naissance de chacun des conjoints.
Si les conjoints ou l'un d'eux ne sont pas nés au Maroc, la copie est adressée à la section de
la justice de la famille de Rabat et au procureur du Roi près le tribunal de première instance
de Rabat. »
§4 : compétence exclusive attribuée au TPI.
Article 16 :
« Le document portant acte de mariage constitue le moyen de preuve dudit mariage.
Lorsque des raisons impérieuses ont empêché l'établissement du document de l'acte de
mariage en temps opportun, le tribunal admet, lors d'une action en reconnaissance de
mariage, tous les moyens de preuve ainsi que le recours à l'expertise.
Le tribunal prend en considération, lorsqu'il connaît d'une action en reconnaissance de
mariage, l'existence d'enfants ou de grossesse issus de la relation conjugale et que l'action a
été introduite du vivant des deux époux.
L’action en reconnaissance de mariage est recevable pendant une période transitoire
maximum de quinze ans à compter de la date d’entrée en vigueur de la présente loi10. »
§1 : Seul l’acte écrit du mariage peut prouver le mariage (règle de principe). Or, (exception)
en cas de force majeur, le tribunal admet la reconnaissance du mariage admet toutes les
méthodes de preuve ainsi que le recours à l’expertise.
§2 : tant que l’épouse et l’époux sont vivant.
§3 : pour faire rentrer dans cette légalité maritale ?
§1 : le principe en droit marocain c’est que l’acte de mariage constitue la preuve à
l’existence du mariage. En islam, en revanche, l’écrit est une preuve secondaire en absence
de preuve principale qui est le témoignage des personnes ayant assistés à l’échange des
consentements, ou la notoriété publique s’il s’agit d’un mariage ancien, ou l’aveu (attention,
il y a des conditions relatives à chaque courant et qui sont rattachés à d’autres conditions).
En raison impérieuse : Cela fait référence ce que à quoi on ne peut résister et qui n’admet ni
résistance ni réplique.
La décision du juge doit être motivé. A défaut elle encourt la cassation. Exemple de
jurisprudence : la peur de l’épouse vis-à-vis l’époux et la crainte de la survenance d’un
problème à cause d’un mariage polygame ne constitue pas des motifs valables justifiant
l’absence de Adoul.
Article 17 : les conditions d’octroi d’une autorisation pour un mariage par procuration

10
Avant 5 ans ensuite 10 ans puis 15 ans depuis 2016
« Le mariage est conclu en présence des parties contractantes. Toutefois, une procuration
peut être donnée à cet effet, sur autorisation du juge de la famille chargé du mariage, selon
les conditions suivantes :
1) l’existence de circonstances particulières empêchant le mandant de conclure le mariage
en personne ;
2) le mandat doit être établi sous la forme authentique ou sous-seing privé avec la signature
légalisée du mandant ;
3) le mandataire doit être majeur, jouir de sa pleine capacité civile et réunir les conditions de
tutelle au cas où il serait mandaté par le tuteur matrimonial (wali) ;
4) le mandant doit indiquer dans le mandat le nom de l’autre époux, son signalement et les
renseignements relatifs à son identité, ainsi que tout renseignement qu’il juge utile de
mentionner ;
5) le mandat doit mentionner le montant du Sadaq (la dot) et en préciser, le cas échéant, ce
qui doit être versé d’avance ou à terme. Le mandant peut fixer les conditions qu’il désire
introduire dans l’acte et les conditions de l’autre partie, acceptées par lui ;
6) le mandat doit être visé par le juge de la famille précité, après qu’il se soit assuré de sa
conformité aux conditions requises. »
Procuration : c’est la volonté de mandater quelqu’un.
On est dans le cas ou seul l’une des parties est présente
§1 : une délégation du mariage (en cas d’absence de l’un des futures époux). Il faut une
procuration et une autorisation du juge de la famille. Les conditions sont cumulatives.
Circonstances particulières : Service militaire, travail dans des ambassades
Etabli sous seing privé ou forme authentique
Le mandataire : celui qui va (capacité civile obligatoirement, réunir les conditions de tutelle,)
§4 : on doit signaler les informations jugées utiles à mentionner
§6 : le juge de famille doit poser un visa de l’acte de procuration.
Article 18 :
« Le juge ne peut se charger personnellement de conclure, soit pour lui-même, soit pour ses
ascendants ou descendants, le mariage d'une personne soumise à sa tutelle. »

TITRE II : DE LA CAPACITE, DE LA TUTELLE MATRIMONIALE ET DU SADAQ (LA


DOT)
CHAPITRE PREMIER : DE LA CAPACITE ET DE LA TUTELLE MATRIMONIALE
Article 19 :
« La capacité matrimoniale s'acquiert, pour le garçon et la fille jouissant de leurs facultés
mentales, à dix-huit ans grégoriens révolus. »
La règle de principe, c’est la capacité de se marier, elle est identique à l’âge d’acquisition de
la capacité civile (et pénale) : 18 ans. Il n’y a pas de différence entre les sexes. La condition
est la santé d’esprit.
Article 20 : exception : le mariage des mineurs, sur dispense accordée par le juge
« Le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille
avant l'âge de la capacité matrimoniale prévu à l'Article 19 ci-dessus, par décision motivée
précisant l'intérêt et les motifs justifiant ce mariage. Il aura entendu, au préalable, les
parents du mineur ou son représentant légal. De même, il aura fait procéder à une expertise
médicale ou à une enquête sociale.
La décision du juge autorisant le mariage d'un mineur n'est susceptible d'aucun recours. »
§1 : le juge à l’option d’autoriser le mariage. Il doit justifier l’octroi du mariage et motivation
(intérêts et motifs).
Le fait que la décision du juge ne peut être contestée (pas susceptible de recours).
Une autre contestation de la doctrine : il n’y a pas d’âge minimum à partir duquel aucun
mariage précoce ne peut être autorisé.
Article 21 :
« Le mariage du mineur est subordonné à l'approbation de son représentant légal.
L'approbation du représentant légal est constatée par sa signature apposée, avec celle du
mineur, sur la demande d'autorisation de mariage et par sa présence lors de l'établissement
de l'acte de mariage.
Lorsque le représentant légal du mineur refuse d'accorder son approbation, le juge de la
famille chargé du mariage statue en l'objet. »
§1 : Condition sin qua non (cad sans laquelle il n’y a rien) l’approbation du représentant
légale.
§2 : Cela confirme le caractère obligatoire du consentement des futures époux, tant bien
même le serait le mineur. Cela signifie que la seule volonté du représentant légale est
insuffisante si le mineur refuse le mariage.
§3 : statue en l’objet : il décide d’autoriser ou non le mariage. Techniquement, il prend la
place du représentant légale. La décision ne dépend pas du représentant légale.
Hypothèse 1 :Tt le monde est d’accord : le juge statue
Hypothèse 2 : Le mineur est d’accords, le représentant n’est pas d’accords :
Le représentant légale est d’accords, le juge est d’accords, le mineur n’est pas d’accords : le
juge n’a pas le droit d’imposer le mariage.
Article 22 : fait référence ceux qui sont mineur
« Les conjoints, mariés conformément aux dispositions de l'Article 20 ci-dessus, acquièrent la
capacité civile pour ester en justice pour tout ce qui concerne les droits et obligations nés
des effets résultant du mariage.
Le tribunal peut, à la demande de l'un des conjoints ou de son représentant légal,
déterminer les charges financières qui incombent au conjoint concerné et leurs modalités de
paiement. »
Cela signifie que les époux pourront faire valoir leurs droits en justice à l’instars des époux
ayant pleine capacité (majeurs). En revanche, cette saisine autonome (cad indépendant de la
présence d’un représentant légale est limitée aux affaires liées au mariage. «La personne
mineur reste soumise à la représentation légale en ce qui concerne ses biens  tel l’épouse
mineure qui ne peut se libérer de la contrepartie du divorce moyennant une compensation
(Khol’) qu’avec l’autorisation du représentant légale.
Article 23 : Mariage de la personne handicapée mentale
« Le juge de la famille chargé du mariage autorise le mariage de l’handicapé mental, qu'il soit
de sexe masculin ou féminin, sur production d'un rapport établi par un ou plusieurs
médecins experts sur l'état de l’handicap.
Le juge communique le rapport à l'autre partie et en fait état dans un procès-verbal.
L'autre partie doit être majeure et consentir expressément par engagement authentique à la
conclusion de l'acte de mariage avec la personne handicapée. »
§1 : Exception à l’article 19 : Il ne s’agit pas d’une contradiction car effectivement,
l’handicapé mentale ne possède pas la capacitée matrimoniale. Pour se marier, il doit
obtenir une autorisation du juge. Le juge se prononcera sur la base d’un rapport médicale.
§2 : Le juge à une obligation d’informer l’autre partie du problème. On s’assure que l’autre
partie s’engage en pleine connaissance de cause.
§3 : l’autre personne est requise d’être majeure mais pas nécessairement en pleine capacité
mentale.
Le ou la mariée ne doit pas être mineur. L’engagement authentique fait foi d’avantage que
l’acte sous seing privé.
La tutelle matrimoniale
Article 24 :
« La tutelle matrimoniale (wilaya) est un droit qui appartient à la femme. La femme majeure
exerce ce droit selon son choix et son intérêt. »
MR
Devenu facultatif, la tutelle matrimoniale consiste pour la femme majeur orpheline de père
le pouvoir de se faire représenter par l’un de ses proches pour son mariage
HE
« An dépits de la possibilité offerte à la femme majeur de contracter le mariage, la majorité
se marie avec tuteur selon les statistiques du ministère de la justice et des libertés »
En droit musulman, c’est la position de l’école hanafite qui reconnait à la femme majeur le
droit de se marier sans tuteur.

CHAPITRE II: DU SADAQ (LA DOT)


Article (26-34)
Article 26 : définition de la dot
« Le Sadaq (la dot) consiste en tout bien donné par l'époux à son épouse, impliquant de sa
part la ferme volonté de créer un foyer et de vivre dans les liens d'une affection mutuelle. Le
fondement légal du Sadaq consiste en sa valeur morale et symbolique et non en sa valeur
matérielle. »
La dot symbolise la volonté du mariage
Pas de minimum ni de maximum
Sans dot le mariage est invalide
Elle formalise la volonté d’engagement des futurs époux.
Tout ce qui peut faire objet d’une obligation peut constituer une dote.
Article 27 :
« Le Sadaq est fixé au moment de l'établissement de l'acte de mariage. A défaut, sa fixation
est déléguée aux conjoints. Si les conjoints, après consommation du mariage, ne se sont pas
mis d'accord sur le montant du Sadaq, le tribunal procède à sa fixation en tenant compte du
milieu social de chacun des conjoints. »
C’est la règle du principe : le Sadaq est fixé au moment de l’établissement de l’acte du
mariage sinon il est fixé par les conjoints.
Si les conjoints après consommation du mariage n’arrivent pas à fixer la dot il sera fixé par le
tribunal selon le milieu social des deux époux.
Article 28 :
« Tout ce qui peut faire légalement l'objet d'une obligation peut servir de Sadaq. Il est
légalement préconisé de modérer le montant du Sadaq. »
La dot n’a qu’une valeur symbolique manifestant la volonté de l’époux de créer un foyer.
Afin de poursuivre une prescription d’ordre islamique.
La dot n’est pas un ‘business’
Article 29 :
« Le Sadaq consenti par l'époux à l'épouse devient la propriété de celle-ci ; elle en a la libre
disposition et l'époux ne peut exiger d'elle, en contrepartie, un apport quelconque en
ameublement ou autres. »
La dot c’est une somme offerte uniquement à l’épouse. Du moment qu’il la donne à
l’épouse, l’époux n’a aucun droit dessus. La dot est un acte latéral n’admettant pas de
contrepartie.
Article 30 :
« Il peut être convenu du paiement d'avance ou à terme de la totalité ou d'une partie du
Sadaq. »
Il y a plusieurs hypothèses du versement de la dote
L’acquittement de la dot peut être diffère lais il reste obligatoire. L’épouse dont le mari
décède avant de régler sa dote fait partie des créancier prioritaires du de cusus11.
Article 31 :
« Le Sadaq doit être acquitté à l'échéance du terme convenu. L'épouse peut demander le
versement de la partie échue du Sadaq, avant la consommation du mariage. Au cas où la
consommation du mariage a eu lieu avant l'acquittement du Sadaq, ce dernier devient une
dette à la charge de l'époux. »
Si la consommation a eu lieu et la dot n’a pas encore été versée, elle devient une dette.
Article 32 :
L'intégralité du Sadaq est acquise à l'épouse, en cas de consommation du mariage ou de
décès de l'époux avant cette consommation.
En cas de divorce sous contrôle judiciaire avant la consommation du mariage, l'épouse a
droit à la moitié du Sadaq fixé.
Lorsque le mariage n'est pas consommé, l'épouse ne peut prétendre au Sadaq dans les cas
suivants :
1) lorsque l'acte de mariage est résilié ;
2) lorsque le mariage est dissous pour vice rédhibitoire constaté chez l'un des époux; 3)
lorsqu'il y a divorce sous contrôle judiciaire dans le cas du mariage où la fixation du Sadaq
est déléguée. »
3 hypothèses du droit à la dote : quand est ce que l’épouse
11
Article 1248 du doc : « en cas de décès de l’époux, la créance est prélevée au titre des
créances privilégiées avant le partage de la succession. »
1. Elle a droit à la totalité de la dote en cas de consommation du mariage ou en cas de
décès de l’époux avant la consommation du mariage.
2. Moitié de la dot en cas de divorce sous control judiciaire avant la consommation du
mariage
Lorsque le mariage n’est pas consommé, l’épouse ne prétendre au sadaq aux cas suivants :
1. Lorsque le mariage est resilié12
2. Lorsque le mariage est dissous (art 71) la dissolution est un terme large qui englobe
toutes les formes de séparation juridique des epoux.
3. Lorsqu’il y a divorce sous contrôle judiciaire dans le cas du mariage où la fixation du
Sadaq est déléguée.
Article 33 :
« En cas de divergence sur l'acquittement de la partie échue du Sadaq, il est ajouté foi
aux déclarations de l'épouse si la contestation intervient avant la consommation du
mariage et à celles de l'époux dans le cas contraire.
En cas de divergence entre les époux sur le versement de la partie du Sadaq à terme, la
preuve du paiement est à la charge de l'époux.
Le Sadaq ne se prescrit pas. »
Il est ajouté foi
En cas de consommation, on ajoute foi a la parole de l’epoux
Le Sadaq ne se prescrit pas, on n’a pas le droit de déterminer une date ou l’époux n’aura
plus à le payer.
Article 34 :
« Tout ce que l'épouse apporte au foyer au titre du Jihaz ou de Chouar (trousseau de
mariage et ameublement) lui appartient.
En cas de contestation sur la propriété des autres objets, il est statué selon les règles
générales de preuve.
Toutefois, en l'absence de preuve, il sera fait droit aux dires de l'époux, appuyés par
serment, s'il s'agit d'objets d'usage habituel aux hommes, et aux dires de l'épouse, après
serment, pour les objets habituels aux femmes. Les objets qui sont indistinctement utilisés
par les hommes et les femmes seront, après serment de l'un et de l'autre époux, partagés
entre eux, à moins que l'un d'eux ne refuse de prêter serment alors que l'autre le prête ;
auquel cas, il est statué en faveur de ce dernier. »
Les objets utilisés par les hommes : on fera plus foi à l’époux
Les objets utilisés par les femmes : on fera plus foi à l’épouse.

12
Article 64
TITRE III: DES EMPÊCHEMENTS AU MARIAGE
Article 35 :
« Les empêchements au mariage sont de deux sortes : perpétuels et temporaires. »
Les empêchements perpétuels sont ceux qui sont par nature éternels par oppositions
d’empêchements temporaires qui peuvent être levés dans le temps.

CHAPITRE PREMIER : DES EMPÊCHEMENTS PERPÉTUELS


Article 36 : a base des liens de parentes
« Est prohibé, pour cause de parenté, le mariage de l'homme avec ses ascendantes et
descendantes, les descendantes de ses ascendants au premier degré, les descendantes au
premier degré de chaque ascendant à l'infini. »
Ses ascendantes : grands-mères etc
Descendants : petite filles
Article 37 : liens d’alliances
« Est prohibé, pour cause de parenté par alliance, le mariage de l'homme avec les
ascendantes de son épouse dès la conclusion du mariage et avec les descendantes de
l'épouse à condition que le mariage avec la mère ait été consommé, à tous les degrés, avec
les ex-épouses des ascendants et descendants dès la conclusion du mariage. »

Article 38 : liens d’allaitement


« L'allaitement entraîne les mêmes empêchements que la filiation et la parenté par alliance.
Seul l'enfant allaité est considéré comme enfant de la nourrice et de son époux, à l'exclusion
de ses frères et sœurs.
L'allaitement ne constitue un empêchement au mariage que s'il a eu lieu effectivement au
cours des deux premières années avant le sevrage. »

CHAPITRE II: DES EMPÊCHEMENTS TEMPORAIRES


Article 39
« Sont prohibés, au titre des empêchements temporaires :
1) le mariage simultané avec deux sœurs ou avec une femme et sa tante paternelle ou
maternelle, par filiation ou allaitement ;
2) le fait d'avoir à la fois un nombre d'épouses supérieur à celui autorisé légalement ;
3) le mariage en cas de divorce des deux époux trois fois successives, tant que la femme n'a
pas terminé la période de viduité (Idda) consécutive à un mariage conclu et consommé
légalement avec un autre époux.
Le mariage de la femme divorcée avec un tiers annule l'effet des trois divorces avec le
premier époux ; le mariage de nouveau avec le premier époux peut faire l'objet de trois
nouveaux divorces ;
4) le mariage d'une musulmane avec un non-musulman et le mariage d'un musulman avec
une non-musulmane, sauf si elle appartient aux gens du Livre ;
5) le mariage avec une femme mariée ou en période de viduité (Idda) ou de continence
(Istibrâ). »
Article 40
« La polygamie est interdite lorsqu'une injustice est à craindre envers les épouses. Elle est
également interdite lorsqu'il existe une condition de l'épouse en vertu de laquelle l'époux
s'engage à ne pas lui adjoindre une autre épouse. »
La polygamie est autorisée pour des fins : prendre soin des épouses (veuves ou divorcées)
L’injustice peut ne pas être seulement pécuniaire, mais aussi sentimentale.
La polygamie est tolérée en islam a la condition d’être absolument équitable.
Peut-être une atteinte d’ordre moral.
Il peut être prévu au moment de l’acte une clause de renonciation au remariage.
L’épouse n’a pas le droit d’interdire à son époux de se remarier.
Article 41 : cas d’interdiction de la polygamie
« Le tribunal n'autorise pas la polygamie dans les cas suivants :
- lorsque sa justification objective et son caractère exceptionnel n'ont pas été établis ;
- lorsque le demandeur ne dispose pas de ressources suffisantes pour pourvoir aux besoins
des deux foyers et leur assurer équitablement, l'entretien, le logement et les autres
exigences de la vie. »
La polygamie est conditionnée :
Il doit y avoir un justificatif (infertilité, etc.)
Il doit avoir les moyens de fournir les mêmes conditions ? pour les deux foyers.
Article 42 :
« En l'absence de condition par laquelle l'époux s'engage à renoncer à la polygamie, celui-ci
doit, s'il envisage de prendre une autre épouse, présenter au tribunal une demande
d'autorisation à cet effet.
La demande doit indiquer les motifs objectifs et exceptionnels justifiant la polygamie et doit
être assortie d'une déclaration sur la situation matérielle du demandeur. »
Il doit justifier de ses moyens matériels
Article 43 :
« Le tribunal convoque, aux fins de comparution, l'épouse à laquelle le mari envisage
d'adjoindre une co-épouse. Si elle accuse personnellement réception de la convocation mais
ne comparaît pas ou refuse de la recevoir, le tribunal lui adresse, par voie d'un agent du
greffe, une mise en demeure l'avisant que si elle n'assiste pas à l'audience dont la date est
fixée dans la mise en demeure, il sera statué sur la demande de l'époux en son absence.
Il peut être également statué sur la demande en l'absence de l'épouse dont le mari envisage
de prendre une autre épouse, lorsque le ministère public conclut à l'impossibilité de trouver
un domicile ou un lieu de résidence où la convocation peut lui être remise.
Si l'épouse ne reçoit pas la convocation, pour cause d'adresse erronée communiquée de
mauvaise foi par son époux ou pour falsification du nom et/ou du prénom de l'épouse,
l'épouse lésée peut demander l'application, à rencontre de l'époux, de la sanction prévue
par l'Article 361 du Code pénal. »
Le fait que la première épouse refuse de venir, on lui assigne un huissier de justice pour la
prévenir de l’audience
L’accord de l’épouse n’est pas important ?
Article 44 :
« Les débats se déroulent en chambre du conseil en présence des deux parties. Celles-ci
sont entendues afin de tenter de trouver un arrangement, après investigation des faits et
présentation des renseignements requis.
Le tribunal peut, par décision motivée non susceptible de recours, autoriser la polygamie s'il
est établi que les motifs invoqués revêtent effectivement un caractère objectif et
exceptionnel et que toutes les conditions légales attachées à la demande sont remplies. La
décision rendue doit, en outre, faire état des mesures à prendre en faveur de la première
épouse et des enfants issus de son mariage avec le mari en question. »
Si le tribunal constate que l’époux rempli toutes les conditions de la polygamie, il a droit d’y
être autorisé.
Article 45 :
« Lorsqu'il est établi, au cours des débats, l'impossibilité de la poursuite de la relation
conjugale et que l'épouse dont le mari envisage de lui adjoindre une épouse persiste à
demander le divorce, le tribunal fixe un montant correspondant à tous les droits de l'épouse
et de leurs enfants que l'époux a l'obligation d'entretenir.
L'époux doit consigner la somme fixée dans un délai n'excédant pas sept jours.
Dès la consignation de la somme, le tribunal prononce un jugement de divorce. Ce jugement
n'est susceptible d'aucun recours, dans sa partie mettant fin à la relation conjugale.
La non-consignation de la somme précitée, dans le délai imparti, est considérée comme une
renonciation de l'époux à sa demande de prendre une autre épouse.
Lorsque l'époux persiste à demander l'autorisation de prendre une autre épouse et que la
première ne donne pas son accord, sans pour autant demander le divorce, le tribunal
applique, d'office, la procédure de discorde (Chiqaq) prévue aux Articles 94 à 97 ci-
dessous. »
La première peut demander divorce et lui sera accordé.
Si la première épouse refuse de donner son accord et ne demande pas le divorce, le tribunal
peut prononcer un divorce par procédure de Chiqaq
Article 46 :
« Si le mari est autorisé à prendre une autre épouse, le mariage avec celle-ci ne peut être
conclu qu'après qu'elle ait été informée par le juge que le prétendant est déjà marié et
qu'elle ait exprimé son consentement.
L'avis et le consentement sont consignés dans un procès-verbal officiel. »
La deuxième épouse sera informée par le juge de la polygamie et doit donner son avis en
procès-verbal officiel.

TITRE IV: DES CONDITIONS CONSENSUELLES POUR LA


CONCLUSION DU MARIAGE ET DE LEURS EFFETS
Article 47 :
« Toutes les clauses conventionnelles matrimoniales sont contraignantes. Toutefois, celles
contraires aux conditions et aux buts du mariage ainsi qu'aux règles impératives de droit
sont nulles alors que l'acte de mariage demeure valide. »
Contraignantes : obligatoires
Il se peut qu’un acte de mariage prenne des closes contradictoires au principe du mariage :
pas d’enfants, pas de dot
Nul : ne peut etre appliqués comme bien même elles figureraient au contrat.
Cependant ces mentions n’empêchent pas la validité de l’acte de mariage qui demeure
conforme à la loi.
Article 49
Les deux époux disposent chacun d'un patrimoine propre. Toutefois, les époux peuvent se
mettre d'accord sur les conditions de fructification et de répartition des biens qu'ils auront
acquis pendant leur mariage.
Cet accord fait l'objet d'un document distinct de l'acte de mariage.
Les adoul avisent les deux parties, lors de la conclusion du mariage, des dispositions
précédentes.
A défaut de l'accord susvisé, il est fait recours aux règles générales de preuve, tout en
prenant en considération le travail de chacun des conjoints, les efforts qu'il a fournis et les
charges qu'il a assumées pour fructifier les biens de la famille. »
Le principe en droit musulman c’est la séparation des patrimoines à la différence du régime
matrimonial français où le principe consiste à la communauté des biens.
L’exception c’est le régime de la communauté des biens acquis pendant le mariage.
Terme distinct : c’est un avenant à l’acte de mariage
On prévoit un autre document pour la communauté des biens acquis pendant le mariage.
§ : cela suppose que la communauté des biens acquis pendant le mariage peut faire l’objet
d’un accord oral sans écrit. L’accord est licite, mais la mise en œuvre de ses effets juridiques
nécessitera le recours a d’autres moyens de preuves ainsi que les degrés d’implication de
chacun des époux de la fructification de ses acquêts.

TITRE V : DES CATEGORIES DU MARIAGE ET DE LEURSREGLES


CHAPITRE PREMIER : DU MARIAGE VALIDE ET DE SES EFFETS
Il y a deux catégories du mariage : valide et non valide.
Pour le non valide : il peut être soit nul soit vicié (régit par les articles 56-64)
Pour le valide : (article 50-55)
Article 50 : définition de la relation maritale valide.
« L'acte de mariage, dans lequel les éléments requis pour sa constitution sont réunis, qui
satisfait aux conditions de validité et qui n'est entaché d'aucun empêchement, [est réputé
valable et produit tous ses effets en droits et devoirs que la loi a institués entre les deux
époux, les enfants et les proches], tels qu'énoncés dans le présent Code. »
[] le mot devoir a une connotation morale.
Porte sur les conséquences juridique d’un mariage valide
Le dernier passage traire des sujets de droits et d’obligations du fait de la relation marital
valide.
SECTION I: - DES CONJOINTS
Article 51 :
« Les droits et devoirs réciproques entre conjoints sont les suivants:
1) la cohabitation légale, qui implique les bons rapports conjugaux, la justice et l'égalité de
traitement entre épouses, en cas de polygamie, la pureté et la fidélité mutuelles, la vertu et
la préservation de l'honneur et de la lignée ;
2) le maintien de bons rapports de la vie commune, le respect, l'affection et la sollicitude
mutuels ainsi que la préservation de l'intérêt de la famille ;
3) la prise en charge, par l'épouse conjointement avec l'époux de la responsabilité de la
gestion des affaires du foyer et de la protection des enfants ;
4) la concertation dans les décisions relatives à la gestion des affaires de la famille, des
enfants et de planning familial ;
5) le maintien par chaque conjoint de bons rapports avec les parents de l'autre et ses
proches avec lesquels existe un empêchement au mariage, en les respectant, leur rendant
visite et en les recevant dans les limites des convenances ;
6) le droit de chacun des époux d'hériter de l'autre »
§3 : La prise en charge de l’épouse conjointement avec l’époux est considérée comme devoir
§4 : ils sont sensés prendre les décisions ensemble
§5 : les devoirs vis-à-vis la belle-famille at avoirs des relation respectueuses avec eux
§6 : les effets du mariage : l’un des problèmes majeurs est que la filiation
La succession : le droit des époux d’hériter l’un de l’autre dès la validité du mariage.
Article 52 :
« Lorsque l'un des conjoints persiste à manquer aux obligations visées à l'Article précédent,
l'autre partie peut réclamer l'exécution des obligations qui lui incombent ou recourir à la
procédure de discorde prévue aux Articles 94 à 97 ci-dessous. »
Article 53 :
« Lorsque l'un des conjoints expulse abusivement l'autre du foyer conjugal, le ministère
public intervient pour ramener immédiatement le conjoint expulsé au foyer conjugal, tout
en prenant les mesures garantissant sa sécurité et sa protection. »
Pour l’expulsion abusive du foyer : elle est abusive à contrario a une expulsion due à un
motif légitime.
En droit musulman la partie lésée par l’adultère a le choix entre pardonner et divorcer.
Motifs légitimes : Lorsque le conjoint constitue une source de danger pour la famille :
agression, alcoolisme violent.
Motif non légitime : suite à une dispute
L’appréciation du caractère abusif de l’expulsion relève du ministère public en cas de plainte

SECTION II: - DES ENFANTS


Article 54 :
« Les devoirs des parents à l'égard de leurs enfants sont les suivants:
1) assurer leur protection et veiller sur leur santé depuis la conception jusqu'à l'âge de la
majorité;
2) établir et préserver leur identité, notamment par le nom, la nationalité et l'inscription à
l'état civil;
3) garantir la filiation, la garde et la pension alimentaire, conformément aux dispositions du
livre III du présent Code ;
4) veiller à l'allaitement au sein par la mère dans la mesure du possible ;
5) prendre toutes mesures possibles en vue d'assurer la croissance normale des enfants, en
préservant leur intégrité physique et psychologique et en veillant sur leur santé par la
prévention et les soins ;
6) assurer leur orientation religieuse et leur inculquer les règles de bonne conduite et les
nobles idéaux qui favorisent l'honnêteté dans la parole et l'action et écartent le recours à la
violence préjudiciable au corps et à l'esprit, et s'abstenir, en outre, de ce qui est de nature à
compromettre les intérêts de l'enfant ;
7) leur assurer l'enseignement et la formation qui leur permettent d'accéder à la vie active et
de devenir des membres utiles de la société et créer, pour eux, autant que possible, les
conditions adéquates pour poursuivre leurs études selon leurs aptitudes intellectuelles et
physiques. En cas de séparation des époux, les devoirs qui leur incombent sont répartis
entre eux, conformément aux dispositions prévues en matière de garde. En cas de décès de
l'un des époux ou des deux, les devoirs précités sont transmis à la personne devant assurer
la garde de l'enfant et au représentant légal, dans les limites de la responsabilité dévolue à
chacun d'eux. Outre les droits précités, l'enfant handicapé a droit à une protection
spécifique, compte tenu de son état, notamment à un enseignement et à une qualification
adaptée à son handicap en vue de faciliter son insertion dans la société. Il appartient à l'Etat
de prendre les mesures nécessaires en vue d'assurer la protection des enfants, de garantir et
préserver leurs droits conformément à la loi. Le ministère public veille au contrôle de
l'exécution des dispositions précitées. »

SECTION III : - DES PROCHES PARENTS


Article 55 :
« Le mariage produit des effets sur les proches parents, des époux tels que les
empêchements au mariage dus à l'alliance, à l'allaitement ou aux mariages prohibés pour
cause de simultanéité. »

CHAPITRE II : DU MARIAGE NON VALIDE ET DE SES EFFETS


Articles (56-64)
Article 56 :
« Le mariage non valide est soit nul, soit vicié. »
Il existe 2 sous catégories du mariage non valide
SECTION I: - DU MARIAGE NUL
Article 57
« Le mariage est nul :
1) lorsque l'un des éléments visés à l'Article 10 ci-dessus fait défaut ;
2) lorsqu'il existe entre les époux l'un des empêchements au mariage visés aux Articles 35 à
39 ci-dessus ;
3) lorsque les consentements des deux parties ne sont pas concordants. »
Les 3 hypothèses :
1§ : L’absence du consentement d’expression claire ou d’écrit lorsqu’il est requis emporte
nullité du mariage.
§2 : fait référence aux empêchements temporaires et perpétuelles.
§3 : Une discordance au niveau du consentement lorsqu’il fait référence à une autre
personne. (HE)
Article 58 : conséquences du mariage nul
« Le tribunal prononce la nullité du mariage en vertu des dispositions de l'Article 57 ci-
dessus, dès qu'il en a connaissance ou à la demande de toute personne concernée.
Ce mariage, après consommation, donne droit au Sadaq et entraîne l'obligation de l'Istibrâ
(la retraite de continence). Si le mariage a été conclu de bonne foi, il produit également, le
droit à la filiation et entraîne les empêchements au mariage dus à l'alliance. »
§1 : règles de principe qui répond aux effets de la nullité
A la demande de toutes personne concernée peuvent demander nullité auprès du tribunal.
Le mariage st considère comme étant inexistant avec un effet rétroactif : pas de versement
de dot et pas de divorce.
En cas de consommation du mariage il entraine de droit pour l’épouse à la totalité de la dot
et l’obligation de server une retraite de continence. L’affiliation au père est reconnue. Elle
est également rattachée aux empêchements légaux y conséquents du fait de sa
reconnaissance.
Istibraa (retraite de continence)
C’est une période de pureté menstruelle qui sert à dissoudre la confusion de parenté, en
d’autres termes à éviter d’attribuer à un second mari de la femme la paternité d’un enfant
né du premier mariage.
SECTION II : - DU MARIAGE VICIE
Article 59 :
« Le mariage est entaché de vice lorsqu'en vertu des Articles 60 et 61 ci-après, l'une des
conditions de sa validité n'est pas remplie. Le mariage vicié peut, selon le cas, être résilié
avant sa consommation et validé postérieurement à celle-ci ou résilié avant et après
consommation. »
Le mariage est entaché de vice quand l’une des conditions de validité n’est pas respectées.
Il peut être validé postérieurement contrairement au mariage nul.
Article 60 :
« Le mariage entaché de vice est résilié avant sa consommation ; dans ce cas, la femme n'a
pas droit au Sadaq lorsque les conditions légales y afférentes ne sont pas remplies. Lorsque
la consommation du mariage a eu lieu, le mariage est validé moyennant le Sadaq (la dot) de
parité que le tribunal fixe en fonction du milieu social de chaque époux. »
La solution à apporter à un mariage vicie est lié à la consommation :
Si le mariage n’est pas consommé : pas de dot et le mariage est resilié
Si le mariage a été consommé : une dot de parité est fixée par le juge validant le mariage.
(Basé sur le milieu social de chacune des parties).
La validité du mariage est due à l’absence de dot. (cause de résiliation)
Article 61
« Le mariage entaché de vice, à cause de l'acte, est résilié avant et après sa consommation
dans les cas suivants :
- lorsque le mariage est conclu alors que l'un des époux est atteint d'une maladie réputée
mortelle, à moins de rétablissement du conjoint malade après le mariage ;
- lorsque l'époux vise à rendre licite la reprise de l'ex-épouse en mariage par son mari
précédent après trois divorces successifs ;
- lorsque le mariage a été conclu sans tuteur matrimonial (Wali), si sa présence est
obligatoire. Est valable le divorce sous contrôle judiciaire ou le divorce judiciaire survenu
dans les cas précédents avant le jugement prononçant la résiliation du mariage. »
On est dans l’hypothèse où on ne peut valider le mariage.
§1 : on considère le mariage vicié au cas où l’un des époux serait atteint d’une maladie
mortelle.
D’un point de vue de tribunal il s’agit d’un vice rédhibitoire
§2 : car l’intention n’est pas conforme à la finalité du mariage qui est la perpétuité et
pérennité ;
§3 : notamment mariage des mineurs et des incapables.
HE : effets de mariage
« Le mariage est considéré exister jusqu’au prononcé de sa résiliation par un jugement et
produit tous ses effets (dot, filiation, vocation successorale réciproque si le décès intervient
avant la résiliation). L’exception tient à la non-consommation du mariage auquel cas le
mariage resilié ne produit aucun effet. »
§4 : le divorce valide le mariage.
si jamais il y lieu de divorce au lieu de résiliation, le mariage sera valide.
Article 62 :
« Lorsque le consentement au mariage est assorti d'un délai ou dépend d'une condition
suspensive ou résolutoire, les dispositions de l'Article 4713 ci-dessus sont applicables. »
Le mariage demeure valide malgré une close suspensif qui serait nulle.
Article 63 :
« Le conjoint qui a fait l'objet de contrainte ou de dol qui l'a amené à accepter le mariage,
ou de faits expressément stipulés comme condition dans l'acte de mariage, peut demander
la résiliation du mariage avant ou après sa consommation dans un délai maximum de deux
mois. Ce délai court à compter du jour de la levée de la contrainte ou de la date de la
connaissance du dol. Le conjoint lésé peut réclamer, en outre, un dédommagement. »
Les personnes ayant subi contraintes pour accepter le mariage peuvent demander résiliation
avant ou après la consommation (le consentement a été vicié) dans un délai de 2 mois à
partir de la date de la levé de la contrainte ou de la reconnaissance du dol.
La partie lésée peut réclamer un dédommagement.

Article 64 :
« Le mariage résilié conformément aux dispositions des Articles 60 et 61 ci-dessus ne
produit aucun effet avant sa consommation et entraîne, après celle-ci, les effets de l'acte du
mariage valide, jusqu'à ce que le tribunal prononce sa résiliation. »
2 hypothèses :
Le mariage resilié ne produit aucun effet
S’il y a consommation : produits effets de mariage valide (filiation, etc.) jusqu’à résiliation de
cet l’acte

13
Article 47 : « Toutes les clauses conventionnelles matrimoniales sont contraignantes. Toutefois, celles
contraires aux conditions et aux buts du mariage ainsi qu'aux règles impératives de droit sont nulles alors que
l'acte de mariage demeure valide. »
TITRE VI : DES PROCEDURES ADMINISTRATIVES ET DES FORMALITES REQUISES
POUR L'ETABLISSEMENT DE L'ACTE DE MARIAGE
Conditions de forme du mariage
Article 65 : Conditions de constitution du dossier du mariage
« I. - Il est constitué un dossier pour la conclusion du mariage conservé au secrétariat-greffe
de la section de la justice de la famille du lieu de rétablissement de l'acte, composé des
documents suivants :
1) un formulaire spécial de demande d'autorisation pour instrumenter l'acte de mariage,
dont la forme et le contenu sont fixés par arrêté du ministre de la Justice ;
2) un extrait d'acte de naissance ; l'officier d'état civil mentionne, en marge de l'acte au
registre d'état civil, la date de la délivrance de l'extrait et sa destination aux fins de conclure
le mariage ;
3) une attestation administrative de chacun des fiancés devant contenir les indications
fixées par arrêté conjoint du ministre de la Justice et du ministre de l’Intérieur ;
4) un certificat médical de chacun des fiancés, dont le contenu et les modalités de délivrance
sont fixés par arrêté conjoint du ministre de la Justice et du ministre de la santé ;
5) l'autorisation de mariage, dans les cas suivants :
- le mariage avant l'âge de capacité légale ;
- la polygamie, lorsque les conditions prévues par le présent Code sont remplies ;
- le mariage de l’handicapé mental ;
- le mariage des convertis à l'Islam et des étrangers.
6) un certificat d'aptitude au mariage, ou ce qui en tient lieu pour les étrangers.
II. - Le dossier comprenant les documents susmentionnés est visé, avant autorisation, par le
juge de la famille chargé du mariage et conservé auprès du secrétariat-greffe sous le numéro
d'ordre qui lui a été attribué.
III. - Le juge précité autorise les adoul à dresser l'acte de mariage.
IV. - Les adoul consignent, dans l'acte de mariage, la déclaration de chacun des deux fiancés
s'il a déjà été marié ou non. En cas de mariage antérieur, la déclaration doit être
accompagnée de tout document établissant la situation juridique à l'égard de l'acte à
conclure. »
N321-04 du 2 mars 2004 fixation admin de fiançailles
§5 : profession de foi. Chahada
§6 : attestation de célibat
IV. pour éviter un dol
Article 66 :
« Les manœuvres dolosives en vue d'obtenir l'autorisation ou le certificat d'aptitude visé(e)
aux paragraphes 5 et 6 de l'Article précédent ou le fait de se dérober à ces formalités,
exposent leur auteur et ses complices aux sanctions prévues à l'Article 366 du code pénal et
ce, à la demande de la partie lésée.
Le conjoint, victime de manœuvres dolosives, peut demander la résiliation du mariage et
réclamer la réparation du préjudice subi. »
En cas de dol, la partie lésée demande résiliation ainsi qu’un dédommagement.
Article 67 : mentions de l’acte
« L'acte de mariage doit comporter :
1) la mention de l'autorisation du juge, le numéro de celle-ci et sa date ainsi que le numéro
d'ordre du dossier contenant les pièces fournies pour le mariage et le tribunal près duquel il
est déposé ;
2) les nom et prénom des deux époux, le domicile ou le lieu de résidence de chacun d'eux, le
lieu et la date de naissance, les numéros de leur carte d'identité nationale ou ce qui en tient
lieu et leur nationalité ;
3) le nom et le prénom du tuteur matrimonial (Wali), le cas échéant ;
4) le consentement mutuel des deux contractants jouissant de la capacité, du discernement
et de la liberté de choix ;
5) en cas de procuration donnée pour conclure un mariage, le nom du mandataire, le
numéro de sa carte d'identité nationale et la date et le lieu d'établissement de cette
procuration ;
6) la mention de la situation juridique de celui ou celle ayant déjà contracté un mariage ;
7) le montant du Sadaq lorsqu'il est fixé, en précisant la part versée à l'avance et celle à
terme, et si sa perception a eu lieu devant les adoul ou par reconnaissance ;
8) les conditions convenues entre les deux parties ;
9) les signatures des époux et du Wali, le cas échéant ;
10) les nom et prénom des adoul et la signature de chacun d'eux et la date à laquelle ils en
ont pris acte ;
11) l'homologation du juge, avec l'apposition de son sceau sur l'acte de mariage. 
La liste des documents constitutifs du dossier de l'acte de mariage, ainsi que son contenu,
peuvent être modifiés et complétés par arrêté du ministre de la justice.»
Article 68 :
« Le libellé de l'acte de mariage est transcrit sur le registre tenu à cet effet, à la section de la
justice de la famille. Un extrait en est adressé à l'officier d'état civil du lieu de naissance des
époux, accompagné d'un certificat de remise et ce, dans un délai de 15 jours courant à
compter de la date d'homologation de l'acte de mariage par le juge.
Toutefois, si l'un des deux époux ou les deux à la fois ne sont pas nés au Maroc, l'extrait est
transmis au procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat.
L'officier d'état civil est tenu de porter toutes les mentions de l'extrait, en marge de l'acte de
naissance de chacun des époux.
La forme, le contenu du registre prévu au premier alinéa ci-dessus ainsi que les mentions
précitées, sont fixés par arrêté du ministre de la justice. »
Article 69 :
« Dès l'homologation de l'acte de mariage par le juge, l'original dudit acte est remis à
l'épouse et une expédition en est délivrée à l'époux. »
Il y 2 versions de l’acte de mariage : l’original pour la femme (elle en a le plus besoin par
rapport à la filiation), et expédition donnée à l’époux.

Leçon 5 :
LIVRE II : DE LA DISSOLUTION DU PACTE DEMARIAGE ET DE SES EFFETS
TITRE PREMIER : DISPOSITIONS GENERALES
Article 70 :
« Le recours à la dissolution du mariage, par divorce sous contrôle judiciaire ou par divorce
judiciaire, ne devrait avoir lieu qu'exceptionnellement et en prenant en considération la
règle du moindre mal, du fait que cette dissolution entraîne la dislocation de la famille et
porte préjudice aux enfants. »
Définition du divorce :
Il y a 2 catégories :
Le divorce sous contrôle judiciaire est une dissolution du mariage par déclaration de l’un des
2 ou des deux époux sous le control et avec l’autorisation de la justice.
Le divorce judiciaire : c’est la dissolution du mariage décidé par l’autorité judiciaire sous
forme de jugements
Règle de principe : le divorce est prévu exceptionnellement
Article 71 : Les cas de dissolution du mariage 
« La dissolution du mariage résulte du décès de l'un des époux, de la résiliation, du divorce
sous contrôle judiciaire, du divorce judiciaire ou du divorce moyennant compensation
(Khol). »
Article 72 :
« La dissolution du mariage entraîne les effets prévus au présent Code, à compter de la date
:
1) du décès de l'un des conjoints ou d'un jugement déclaratif du décès ;
2) de la résiliation du mariage, du divorce sous contrôle judiciaire, du divorce judiciaire ou du
divorce moyennant compensation (Khol). »
Il répond a la question suivante : a partir de quel moment la dissolution du mariage entraine
elle ses effets ? est-elle conditionnée par une formalité ?
§1 : jugement déclaratif de décès : en cas de disparition du conjoint et de présomption de
décès.
En cas de méconnaissance de la date de décès, on tient compte du jugement déclaratif du
décès.
Article 73 :
« Le divorce peut être exprimé soit verbalement, en termes explicites, soit par écrit, soit
encore par signe non équivoque, s'il s'agit d'une personne incapable de s'exprimer
oralement ou par écrit. »

TITRE II: DU DECES ET DE LA RESILIATION


CHAPITRE PREMIER : DU DÉCÈS
Article 74 :
« Le décès et la date à laquelle il a eu lieu sont établis devant le tribunal par tout moyen
recevable.
Le tribunal prononce le décès du disparu conformément à l'Article 327 et suivants du
présent Code. »
La preuve est libre (témoignages)
Article 75 :
« S'il s'avère, après le jugement déclaratif du décès d'un disparu, qu'il est toujours en vie, le
ministère public ou toute personne concernée est tenu(e) de demander au tribunal de
rendre une décision établissant ce fait.
Cette décision annule le jugement déclaratif du décès du disparu avec tous ses effets, à
l'exception du remariage de l'épouse du disparu qui demeure valable s'il a été consommé. »
Article 76 :
« En cas d'établissement de la date réelle du décès, différente de celle prononcée par le
jugement déclaratif, le ministère public ou toute personne concernée est tenu(e) de
demander au tribunal de rendre un jugement rétablissant ce fait et déclarant nuls les effets
résultant de la date erronée du décès. Le remariage de l'épouse du disparu demeure
toutefois valable. »
Lorsqu’il existe une différence entre la date réelle du décès et du jugement déclaratif il y
aura rétablissement des faits en fonction de la date exacte et déclaration de la nullité des
actes résultant de la date erroné

CHAPITRE II: DE LA RÉSILIATION


Article 77 :
« La résiliation de l'acte de mariage est prononcée par jugement, avant ou après sa
consommation, dans les cas et conformément à conditions prévues au présent Code. »

TITRE III: DU DIVORCE SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE


Article 78 : définition du divorce sous contrôle judiciaire
« Le divorce sous contrôle judiciaire est la dissolution du pacte de mariage requise par
l'époux ou par l'épouse, selon des conditions propres à chacun d'eux, sous le contrôle de la
justice et conformément aux dispositions du présent Code. »
Il est fait à la demande de l’un des époux et nécessite une demande préalable au tribunal.
Article 79 : la demande d’autorisation
« Quiconque veut divorcer doit demander au tribunal l'autorisation d'en faire dresser acte
par deux adoul habilités à cet effet dans le ressort du tribunal dans lequel est situé le
domicile conjugal, le domicile de l'épouse ou son lieu de résidence ou le lieu où l'acte de
mariage a été conclu, selon l'ordre précité. »
La demande est formulée auprès du tribunal compètent par ordre de priorité (le domicile
conjugale/ le domicile de l'épouse ou son lieu de résidence ou le lieu où l'acte de mariage a
été conclu)
Article 80 : les mentions obligatoires à la demande d’autorisation
« La demande d'autorisation de faire constater l'acte de divorce doit contenir l'identité, la
profession et l'adresse des conjoints et le nombre d'enfants, s'il y a lieu, leur âge, leur état de
santé et leur situation scolaire.
Le document établissant le mariage est joint à la demande, ainsi que les preuves établissant
la situation matérielle de l'époux et ses charges financières. »
L’adresse : la garde des enfants
La pension alimentaire selon l’état sanitaire des enfants (handicape, maladie etc.)
Article 81 :
« Le tribunal convoque les époux pour une tentative de conciliation.
Si l'époux reçoit personnellement la convocation et ne comparaît pas, il est considéré avoir
renoncé à sa demande.
Si l'épouse reçoit personnellement la convocation et ne comparaît pas et ne communique
pas d'observations par écrit, le tribunal la met en demeure, par l'intermédiaire du ministère
public, qu'à défaut de comparaître, il sera statué sur le dossier.
S'il appert que l'adresse de l'épouse est inconnue, le tribunal recourt à l'aide du ministère
public pour rechercher ladite adresse. Lorsqu'il est établi que l'époux a utilisé des
manœuvres frauduleuses, la sanction prévue à l'Article 361 du code pénal lui est applicable à
la demande de l'épouse. »
Tentative de conciliation : elle est pour voir s’il possible d’éviter le divorce.
L’absence de l’époux n’empêchera pas le déroulement de la procédure.
En cas de manœuvres frauduleuse, l’époux sera sanctionné pénalement à la demande de
l’épouse.
Article 82 :
« Lorsque les deux parties comparaissent, les débats ont lieu en chambre de conseil, y
compris l'audition des témoins et de toute autre personne que le tribunal jugerait utile
d'entendre.
En vue de concilier les conjoints, le tribunal peut prendre toutes les mesures utiles, y
compris le mandatement de deux arbitres ou du conseil de famille ou de toute personne
qu'il estime qualifiée. En cas d'existence d'enfants, le tribunal entreprend deux tentatives de
conciliation, espacées d'une période minimale de trente jours.
Si la conciliation entre les époux aboutit, un procès-verbal est établi à cet effet et la
conciliation est constatée par le tribunal. »
A 8 clos= chambre de conseil car c’est personnel et il y a lieu révélation des affaires intime
des époux.
Pour le conseil de famille est régit par il est formé du juge (le préside) du père, de la mère,
du tuteur testamentaire ou datif, de 4 membres désignés par le président, parmi les parents
ou alliés du côté du père et de celui de la mère ou du côté de l’époux ou celui de l’épouse
selon les cas.
Il ne s’agira pas de la même procédure si il y des enfants : dans ce cas, il y aura 2 procédures
de conciliation espacés d’une période de 30 jours pour éviter que les enfants soient lésé si le
divorce peut être évité ou une procédure quand il n’y a pas d’enfants
Si la conciliation est un succès, il n’y aura pas de divorce. A défaut, on se réfère à l’article 83
Article 83 :
« Si la conciliation des conjoints s'avère impossible, le tribunal fixe un montant que l'époux
consigne au secrétariat-greffe du tribunal, dans un délai ne dépassant pas trente jours, afin
de s'acquitter des droits dus à l'épouse et aux enfants à l'égard desquels il a l'obligation
d'entretien, tels que prévus aux deux Articles suivants. »
Article 84 :
« Les droits dus à l'épouse comportent : le reliquat du Sadaq, le cas échéant, la pension due
pour la période de viduité (Idda) et le don de consolation (Mout'â) qui sera évalué en
fonction de la durée du mariage, de la situation financière de l'époux, des motifs du divorce
et du degré d'abus avéré dans le recours au divorce par l'époux.
Durant la période de viduité (Idda), l'épouse réside dans le domicile conjugal ou, en cas de
nécessité, dans un logement qui lui convient et en fonction de la situation financière de
l'époux. A défaut, le tribunal fixe le montant des frais de logement, qui sera également
consigné au secrétariat-greffe du tribunal, au même titre que les autres droits dus à
l'épouse. »
Article 85-fin du divorce 141

Article 85 :
« Les droits à pension alimentaire dus aux enfants sont fixés conformément aux Articles 168
et 190 ci-dessous, en tenant compte de leurs conditions de vie et de leur situation scolaire
avant le divorce. »
La pension alimentaire doit être distinct des frais de logement de la rémunération due au
titre de la garde et des autres frais (art.168)14
Article 86 : défaut de consignation du menton et ses effets
« Si l'époux ne consigne pas le montant prévu à l'Article 83 ci-dessus dans le délai imparti, il
est censé renoncer à son intention de divorcer. Cette situation est constatée par le tribunal »

14
Il établie l’estimation de la pension alimentaire établie sur la déclaration et preuves des deux parties et statue
dans un délais maximum de 1 mois.
C’est interprété par le trib comme une renonciation au divorce
Article 87 :
« Dès que le montant exigé est consigné par l'époux, le tribunal l'autorise à faire
instrumenter l'acte de divorce par deux adoul dans le ressort territorial du même tribunal.
Dès l'homologation par le juge du document établissant le divorce, un exemplaire en est
transmis au tribunal qui l'a autorisé »

Article 88 :
Après réception de l'exemplaire visé à l'Article précédent, le tribunal rend une décision
motivée comprenant ce qui suit :
1) les nom et prénom des conjoints, leur date et lieu de naissance, la date et le lieu de leur
mariage, leur domicile ou leur lieu de résidence ;
2) un résumé des allégations et demandes des parties, les preuves et exceptions qu'elles ont
présentées, les procédures accomplies dans le dossier et les conclusions du ministère
public ;
3) la date à laquelle le divorce a été instrumenté par les adoul ;
4) si l'épouse est enceinte ou non ;
5) les nom et prénom des enfants, leur âge, la personne chargée de la garde et
l'organisation du droit de visite ;
6) la fixation des droits prévus aux Articles 84 et 85 ci-dessus et la rémunération de la garde
après la période de viduité. La décision du tribunal est susceptible de recours,
conformément aux procédures de droit commun. »
§4 : avant la période de viduité
§5 : preuve de filiation écrite pour risque de dénis. On a distingué entre la pension
alimentaire et la garde.
Remarque : l’absence de consentement
Le consentement des parties n’est pas requis vu qu’on ne peut forcer un individu de vivre
avec un autre pour le restant de ses jours.
Article 89 :
« Si l'époux consent le droit d'option au divorce à l'épouse, celle-ci peut l'exercer en
saisissant le tribunal d'une demande, conformément aux dispositions des Articles 79 et 80 ci-
dessus.
Le tribunal s'assure que les conditions du droit d'option sur lesquelles les conjoints se sont
mis d'accord sont réunies. Il entreprend la tentative de conciliation, conformément aux
dispositions des Articles 81 et 82 ci-dessus.
Si la conciliation n'aboutit pas, le tribunal autorise l'épouse à faire instrumenter l'acte de
divorce par deux adoul et statue sur ses droits et, le cas échéant, sur ceux des enfants,
conformément aux dispositions des Articles 84 et 85 ci-dessus.
L'époux ne peut révoquer le droit d'option au divorce qu'il a consenti à l'épouse. »
En principe, l’initiative de ce type de divorce revient à l’époux, mais elle peut être consenti à
l’épouse si elle s’est réservé un droit d’option au divorce au sein de l’acte de mariage ou
d’un avenant (acte adoulaire). Il s’agit donc une obligation par voie écrite contractuelle.
HE
En droit musulman, le principe est que seul le mari peut répudier, mais le mari peut déléguer
ce pouvoir a la femme Tafwid. Il peut également accorder à son épouse le droit de
prononcer elle-même sa répudiation, et ça s’appelle Tamlik.
§3 : il s’agit de la procédure identique qu’avant. La seule différence c’est que le droit ne
serait reversé à l’époux (don de consolation, pension, etc.). Plus encore, elle peut prétendre
à ses droits d’ex-épouse, notamment le don de consolation.
Par déduction, l’analyse de cet article évoque que l’un des époux peut divorcer sans le
consentement de l’autre.
Article 90 : non recevabilité de la demande de divorce
« Ne peut être recevable, la demande d'autorisation de divorce faite par le conjoint en état
d'ébriété avancée, sous la contrainte ou sous le coup d'une colère lui faisant perdre le
contrôle de soi. »
Article 91 :
« Le divorce par serment en général ou par serment de continence est nul et non avenu. »
Il n’y a pas de divorce sans procédure.
Article 92 :
« Le divorce associé à un nombre exprimé par la parole, par un signe ou par l'écriture
n'équivaut qu'à un seul »
Article 93 :
« Le divorce lié à une condition de faire ou de ne pas faire est nul et non avenu. »

TITRE IV : DU DIVORCE JUDICIAIRE (TATLIQ)


CHAPITRE PREMIER : DU DIVORCE JUDICIAIRE SUR DEMANDE DE
L'UN DES EPOUX POUR RAISON DE DISCORDE (CHIQAQ)
Article 94 :
« Lorsque les deux époux ou l'un d'eux, demandent au tribunal de régler un différend les
opposant et qui risquerait d'aboutir à leur discorde, il incombe au tribunal d'entreprendre
toutes tentatives en vue de leur conciliation, conformément aux dispositions de l'Article 82
ci-dessus. »
Article 95 :
« Les deux arbitres ou ceux qui en tiennent lieu recherchent les causes du différend qui
oppose les conjoints et déploient toutes leurs possibilités pour y mettre fin.
En cas de conciliation des époux, les arbitres en dressent un rapport en trois copies signées
conjointement par eux et par les époux ces copies sont soumises au tribunal qui en remet
une à chacun des époux et conserve la troisième dans le dossier. Le tribunal prend acte de
cette conciliation. »
Les arbitres peuvent être des personnes désignées par les époux.
Article 96 :
« En cas de désaccord des arbitres sur le contenu du rapport ou sur la détermination de la
part de responsabilité de chacun des époux ou s'ils n'ont pas présenté ce rapport dans le
délai qui leur est imparti, le tribunal peut procéder à une enquête complémentaire par tout
moyen qu'il juge adéquat. »
Article 97
« En cas d'impossibilité de conciliation et lorsque la discorde persiste, le tribunal en dresse
procès-verbal, prononce le divorce et statue sur les droits dus, conformément aux Articles
83, 84 et 85 ci-dessus. A cet effet, le tribunal tient compte de la responsabilité de chacun des
époux dans les causes du divorce, pour évaluer la réparation du préjudice subi par l'époux
lésé. 
Il est statué sur l'action relative à la discorde dans un délai maximum de six mois courant à
compter de la date de l'introduction de la demande. »
§2 : on ne peut laisser subsister les 2 époux sous le même toit notamment au cas de violence
conjugales (max 6 mois)

CHAPITRE II : DU DIVORCE JUDICIAIRE POUR D'AUTRES CAUSES


Article 98 :
« L'épouse peut demander le divorce judiciaire pour l'une des causes suivantes :
1) le manquement de l'époux à l'une des conditions stipulées dans l'acte de mariage ;
2) le préjudice subi ;
3) le défaut d’entretien ;
4) l'absence du conjoint ;
5) le vice rédhibitoire chez le conjoint ;
6) le serment de continence ou le délaissement. »
Elle est seule habilité à faire valoir ses causes de divorce. Art 98 à 113 ne peuvent être
soulevés par l’époux.
§1 : dot, conditions de logement
C’est quelque chose qui empêche la relation de subsister.
§6 : considéré comme préjudice

SECTION I : - DU MANQUEMENT A L'UNE DES CONDITIONS STIPULEES DANS


L'ACTE DE MARIAGE OU DU PREJUDICE
Article 99 :
« Tout manquement à l'une des conditions stipulées dans l'acte de mariage est considéré
comme un préjudice justifiant la demande du divorce judiciaire.
Est considéré comme un préjudice justifiant la demande du divorce judiciaire, tout acte ou
comportement infamant ou contraire aux bonnes mœurs, émanant de l'époux portant un
dommage matériel ou moral à l'épouse, la mettant dans l'incapacité de maintenir les liens
conjugaux. »
§2 : aspects de manquement (art. 98 alinéa 2) exemple : alcoolisme violent,
Article 100 :
« Les faits constituant le préjudice sont établis par tout moyen de preuve, y compris la
déposition de témoins qui sont entendus par le tribunal en chambre de conseil.
Si l'épouse ne parvient pas à prouver le préjudice mais persiste à demander le divorce
judiciaire, elle peut recourir à la procédure prévue en matière de discorde. »
§1 : la preuve est libre, mais elle est obligatoire.
§2 : la charge de la preuve incombe à l’épouse.
D’autres sont à disposition.
Article 101 :
« Dans le cas où le divorce est prononcé pour cause de préjudice, le tribunal peut fixer, dans
le même jugement, le montant du dédommagement dû au titre du préjudice. »
Le montant du dédommagement n’est pas à confondre avec les autres droits dues à
l’épouse.

SECTION II : - DU DEFAUT D'ENTRETIEN


Article 102 : manquement à l’obligation du versement de la pension alimentaire
« L'épouse peut demander le divorce judiciaire pour manquement de l'époux à l'obligation
de la pension, alimentaire exigible et due, dans les cas et suivant les dispositions ci-après :
1) si l'époux dispose de biens permettant d'en prélever la pension alimentaire, le tribunal
décide du moyen d'exécution de ce prélèvement et ne donne pas suite à la demande de
divorce judiciaire ;
2) en cas d'indigence dûment établie de l'époux, le tribunal lui impartit, en fonction des
circonstances, un délai ne dépassant pas trente jours pour assurer l'entretien de son
épouse ; à défaut et sauf cas de circonstance impérieuse ou exceptionnelle, le divorce
judiciaire est prononcé ;
3) le tribunal prononce le divorce, immédiatement, si l'époux refuse d'assumer l'entretien de
son épouse sans prouver son incapacité à cet égard. »
§1 : hypothèse 1 : versement de la pension alimentaire sans divorce
§2 : hypothèse 2 : octroi d’un délai pour le versement de la pension
§3 : hypothèse 3 : divorce immédiat en cas de refus délibère de versement de la pension
alimentaire.
Article 103 :
« Les dispositions qui précèdent sont applicables à l'époux absent mais se trouvant dans un
lieu connu, après réception par lui de la requête d'instance.
Lorsque le lieu où se trouve l'époux absent est inconnu, le tribunal s'en assure avec l'aide du
ministère public, vérifie la validité de l'action intentée par l'épouse et statue sur l'affaire à la
lumière des résultats de l'enquête et des pièces du dossier. »

SECTION III : - DE L'ABSENCE


Article 104 :
« Si l'époux s'absente du foyer conjugal durant une période excédant une année, l'épouse a
la faculté de demander le divorce judiciaire.
Le tribunal s'assure, par tous moyens, de cette absence, de sa durée et du lieu où se trouve
l'absent.
Le tribunal notifie à l'époux, dont l'adresse est connue, la requête de l'instance afin d'y
répondre, en l'avisant que s'il persiste dans son absence ou ne fait pas venir son épouse
auprès de lui, le tribunal prononcera le divorce. »
Article 105 :
« Si l'adresse de l'époux absent est inconnue, le tribunal engage, avec le concours du
ministère public, les procédures qu'il juge utiles pour lui faire notifier la requête de l'épouse,
y compris la désignation d'un curateur. A défaut de comparution de l'époux, le tribunal
prononce le divorce. »
En cas d’adresse d’époux inconnu, il y a tentative de notification. A défaut de comparution, il
est statué en son absence.
Article 106 : l’époux est en emprisonnement
« Si l'époux purge une peine de réclusion ou d'emprisonnement supérieure à trois ans,
l'épouse peut demander le divorce judiciaire après un an de détention. En tout état de
cause, l'épouse peut demander le divorce après deux années de détention de son conjoint. »

SECTION IV : - DU VICE REDHIBITOIRE


Article 107 :
« Sont considérés comme vices rédhibitoires pouvant compromettre la vie conjugale et
permettant de demander d'y mettre fin :
1) les vices empêchant les rapports conjugaux ;
2) les maladies mettant en danger la vie de l'autre époux ou sa santé et dont on ne peut
espérer la guérison dans le délai d'une année. »
§1 : impuissance, vaginisme
§2 : autres maladies sexuellement transmissibles
Article 108 :
« La recevabilité de la demande de mettre fin aux liens conjugaux, formulée par l'un des
époux pour vice rédhibitoire, est subordonnée aux conditions suivantes :
1) si le conjoint qui demande le divorce n'avait pas pris connaissance du vice dont est atteint
l'autre conjoint, lors de la conclusion de l'acte de mariage ;
2) si le demandeur n'a pas manifesté clairement son acceptation du vice rédhibitoire après
avoir pris connaissance de son caractère incurable. »
§1 : suppose que le vice doit être exister avant le mariage.
Article 109 :
« En cas de divorce judiciaire pour vice rédhibitoire et si le mariage n'a pas été consommé,
l'époux n'est pas tenu de verser le Sadaq. Après consommation du mariage, l'époux a le droit
de demander la restitution du montant du Sadaq à la personne qui l'a induit en erreur ou qui
lui a caché sciemment le vice rédhibitoire. »
Article 110 :
« Si l'époux a eu connaissance du vice rédhibitoire avant la conclusion du mariage et que le
divorce a eu lieu avant consommation, l'époux est tenu de verser à l'épouse la moitié du
Sadaq. »
Article 111 :
« Il sera fait recours à l'expertise de spécialistes pour la constatation du vice ou de la
maladie. »

SECTION V : - DU SERMENT DE CONTINENCE (LLAA) ET DU DELAISSEMENT


(HAJR)
Article 112 :
« Lorsque l'époux fait serment de continence à l'égard de son épouse ou qu'il la délaisse,
celle-ci peut en saisir le tribunal qui impartit à l'époux un délai de quatre mois. Passé ce délai
et si l'époux ne revient pas à résipiscence, le divorce est prononcé par le tribunal. »
Résipiscence : reconnaissance d’une faute et volonté de correction.

SECTION VI : - DES ACTIONS EN DIVORCE JUDICIAIRE


Article 113 :
« A l'exception du cas d'absence, il est statué sur les actions en divorce judiciaire fondées sur
l'une des causes visées à l'Article 98 ci-dessus, après tentative de conciliation, dans un délai
maximum de six mois, sauf circonstances particulières.
Le tribunal statue également, le cas échéant, sur les droits dus à l'épouse et aux enfants tels
que fixés aux Articles 84 et 85 ci-dessus. »

TITRE V : DU DIVORCE PAR CONSENTEMENT MUTUEL OU MOYENNANT


COMPENSATION (KHOL)
CHAPITRE PREMIER : DU DIVORCE PAR CONSENTEMENT MUTUEL
Article 114 :
« Les deux époux peuvent se mettre d'accord sur le principe de mettre fin à leur union
conjugale, soit sans conditions, soit avec conditions, sous réserve que celles-ci ne soient pas
incompatibles avec les dispositions du présent Code et ne portent pas préjudice aux intérêts
des enfants.
En cas d'accord, la demande de divorce est présentée au tribunal par les deux conjoints ou
l'un d'eux, assortie d'un document établissant ledit accord aux fins d'obtenir l'autorisation de
l'instrumenter.
Le tribunal tente de concilier les deux époux autant que possible et si la conciliation s'avère
impossible, il autorise que soit pris acte du divorce et qu'il soit instrumenté. »
§1 : porte sur la définition et conditions de mise en œuvre. Ce qui est obligatoire c’est le
consentement mutuel des 2 époux. Ce qui est facultatif c’est le conditionnement du divorce.
§2 : procédures.

CHAPITRE II : DU DIVORCE PAR KHOL


Article 115 :
« Les deux époux peuvent convenir de divorcer par Khol conformément aux dispositions de
l'Article 114 ci-dessus. »
Il suppose un consentement mutuel obligatoire et éventuellement des conditions ainsi
qu’une tentative de conciliation.
Article 116 :
« Le consentement d'une femme majeure à la compensation en vue d'obtenir son divorce
par Khol est valable. Si le consentement émane d'une femme mineure, le divorce est acquis
et la mineure n'est tenue à la compensation qu'avec l'accord de son représentant légal. »
Le Khol dit aussi divorce par rachat ou divorce moyennant compensation, c’est un moyen de
dissolution du mariage par accord des conjoints en vertu duquel le mari accepte de divorcer
sa femme en contre parti d’une compensation qu’elle lui verse. Le divorce est donc basé sur
un consentement mutuel, mais il est conditionné par un versement d’une compensation.
Article 117 :
« L'épouse a droit à restitution de la compensation si elle établit que son divorce par Khol est
le résultat d'une contrainte ou si elle a subi un préjudice qui lui a été porté par son époux.
Dans tous les cas, le divorce est acquis. »
Cela signifie que le divorce n’est pas annulé, l’épouse n’a droit qu’a restitution de la
compensation.
Article 118 :
« Tout ce qui peut légalement faire l'objet d'une obligation, peut valablement servir de
contrepartie en matière de divorce par Khol sans toutefois, que cela donne lieu de la part de
l'époux à un abus ou un excès. »
La compensation ne doit pas forcément être sous forme pécuniaire.
Article 119 :
« En cas d'insolvabilité de la mère, la compensation en contrepartie de son divorce par Khol
ne doit pas être acquittée aux dépens des droits des enfants ou de leur pension alimentaire.
Si la mère divorcée par Khol qui a donné en compensation la pension alimentaire de ses
enfants devient insolvable, la pension sera à la charge du père, sans préjudice du droit de
celui-ci de réclamer la restitution de ce qu'il a versé au profit des enfants. »
Cet argent est en principe dédié aux enfants et n’a pas vocation à être utilisé pour une autre
fin (compensation). Dans ce cas, la mère devient débitrice vis-à-vis le père.
Article 120 :
« Si les deux époux conviennent du principe du divorce par Khol sans se mettre d'accord sur
la contrepartie, l'affaire est portée devant le tribunal en vue d'une tentative de conciliation.
Au cas où celle-ci s'avère impossible, le tribunal déclare valable le divorce par Khol, après en
avoir évalué la contrepartie, en tenant compte du montant du Sadaq, de la durée du
mariage, des causes de la demande du divorce par Khol’ et de la situation matérielle de
l'épouse.
Si l'épouse persiste dans sa demande de divorce par Khol et que l'époux s'y refuse, elle peut
recourir à la procédure de discorde. »
§1 : Cela suppose que le consentement mutuel des époux est requis a sujet de la
compensation, et non uniquement sur la volonté de divorcer par ces droits
Porte sur les éléments fondant l’évaluation de la contre partie
§2 : cela signifie que son consentement est obligatoire, et que la procédure ne peut lui être
imposée quand bien même le juge aurait il évalué le montant de la compensation. La
solution de rechange offerte à l’épouse est la procédure de Chikak

TITRE VI : DES CATEGORIES DE DIVORCE SOUS CONTROLE JUDICIAIRE ET DE


DIVORCE JUDICIAIRE
CHAPITRE PREMIER : DES MESURES PROVISOIRES
Article 121 :
« Si le litige entre les époux est porté devant la justice et que leur cohabitation s'avère
impossible, le tribunal peut, d'office ou sur requête, prendre les mesures provisoires qu'il
juge appropriées à l'égard de l'épouse et des enfants, y compris le choix d'habiter chez l'un
des proches parents de l'épouse ou de l'époux et ce, dans l'attente du jugement sur le fond.
Ces mesures sont immédiatement exécutoires, sur minute, par l'intermédiaire du ministère
public. »
Mesures provisoires : Il s’agit des mesures prononcées par le juge et adoptés en urgence en
vue d’éviter la survenance d’un dommage irréparable.

CHAPITRE II : DU DIVORCE RÉVOCABLE (RIJII) ET DU DIVORCE IRRÉVOCABLE


(BAIN)
Article 122 :
« Tout divorce prononcé par le tribunal est irrévocable, à l'exception du divorce pour
serment de continence et du divorce pour défaut d’entretien. »
Règle de principe : tout divorce prononcé par le tribunal est irrévocable.
Exception : divorce pour serment de continence et du divorce pour défaut d’entretien. Car la
cause du divorce n’est pas irrémédiable. Exemple : un défaut d’entretient peut disparaitre si
l’époux décide de changer ?
Article 123 : !!!!!
« Tout divorce du fait de l'époux est révocable, à l'exception du divorce prononcé à la suite
de deux précédents divorces successifs, du divorce intervenu avant la consommation du
mariage, du divorce par consentement mutuel, du divorce par Khol et de celui qui résulte
d'un droit d'option consenti par l'époux à son épouse. »
Article 124 : conditions pour révoquer le divorce
« L'époux peut reprendre les liens conjugaux avec son épouse pendant la période de viduité.
L'époux qui désire le rétablissement des liens conjugaux avec son épouse, après un divorce
révocable, doit faire établir l'acte de reprise par deux adoul lesquels en informent
immédiatement le juge. Le juge doit, avant d'homologuer l'acte de reprise, convoquer
l'épouse pour l'en informer. Si celle-ci refuse la reprise de la vie conjugale, elle peut recourir
à la procédure de discorde prévue à l'Article 94 ci-dessus. »
Elle pourra recourir à la procédure du Chikak.
Article 125 :
« A l'expiration de la période de viduité suite à un divorce révocable, la femme se trouve
définitivement séparée de son mari. »
Article 126 :
« Le divorce irrévocable (Bain), autre que celui prononcé à la suite de deux précédents
divorces successifs, dissout immédiatement les liens conjugaux, mais ne fait pas obstacle à la
conclusion d'un nouvel acte de mariage entre les mêmes époux. »
Cette règle de remariage éventuel ne s’applique pas au divorce pris à la suite de 2 divorces
successives.
Remariage n’est pas la même chose que la révocation du divorce.
Article 127
« Le divorce prononcé à la suite de deux précédents divorces successifs dissout
immédiatement les liens conjugaux et interdit le remariage avec l'épouse divorcée, à moins
que celle-ci n'ait observé la période de viduité consécutive à la dissolution d'un autre
mariage, effectivement et légalement consommé avec un autre époux. »
Principe : interdiction de remariage ;
Article 128 :
« Les décisions de justice rendues en matière de divorce judiciaire, de divorce par Khol ou
de résiliation de mariage, conformément aux dispositions du présent livre, ne sont
susceptibles d'aucun recours dans leur partie mettant fin aux liens conjugaux.
Les jugements de divorce, de divorce judiciaire, de divorce par Khol ou de résiliation de
mariage, rendus par les juridictions étrangères, sont susceptibles d'exécution s'ils sont
rendus par un tribunal compétent et fondés sur des motifs qui ne sont pas incompatibles
avec ceux prévus par le présent Code en vue de la dissolution de la relation conjugale. Il en
est de même pour les actes conclus à l'étranger devant les officiers et les fonctionnaires
publics compétents, après que ces jugements et actes aient satisfait aux procédures légales
relatives à l'exequatur, conformément aux dispositions des Articles 430, 431 et 432 du code
de procédure civile. »
Il se peut que le Maroc reconnaisse un divorce fait à l’étranger
Divorce sous contrôle judiciaire
Divorce à l’initiative de l’un des 2 époux
Divorce par consentement mutuel.
Divorce Khol ou avec compensation.
Divorce judiciaire : C’est le divorce pour raison ou de Chikak.
Divorce pour manquement du mari à l’une des obligations du mariage.
Divorce pour vice rédhibitoire de nature à compromettre la vie conjugale.

TITRE VII : DES EFFETS DE LA DISSOLUTION DU PACTE DE MARIAGE


CHAPITRE PREMIER : DE LA PÉRIODE DE VIDUITÉ (IDDA)
Article 129 :
« La période de viduité commence à compter de la date du divorce sous contrôle judiciaire,
du divorce judiciaire, de la résiliation du mariage ou du décès de l'époux. »
Il s’agit d’une règle de principe, le but est d’écarter le doute du premier mari en cas de
grossesse.
Article 130 :
« La femme divorcée avant la consommation du mariage et qui n'a pas eu de rapports
légaux avec son conjoint n'est pas astreinte à la période de viduité (Idda), sauf en cas de
décès de l'époux. »
Article 131 :
« La femme divorcée et la veuve observent la période de viduité dans le domicile conjugal
ou dans un autre lieu réservé à cet effet. »

SECTION I : - DE LA PERIODE DE VIDUITE POUR CAUSE DE DECES


Article 132 :
« La période de viduité de la veuve qui n'est pas enceinte est de quatre mois et dix jours
francs. »
Elle concerne la veuve : 4 mois et 10 jours

SECTION II : DE LA PERIODE DE VIDUITE DE LA FEMME ENCEINTE


Article 133 :
« La période de viduité de la femme enceinte prend fin à la délivrance ou à la suite d'une
interruption de la grossesse. »
Article 134 :
« Si la femme en période de viduité prétend être enceinte et qu'il y ait contestation, le
tribunal saisi fait procéder à une expertise par des spécialistes pour établir qu'il y a grossesse
et déterminer, éventuellement, la période de son commencement pour décider de la
poursuite ou de la fin de la période de viduité. »
Article 135 :
« La durée maximum de la grossesse est d'une année à compter de la date du divorce ou du
décès. »
Article 136 :
« La période de viduité que doit observer la femme non enceinte est de :
1) trois périodes intermenstruelles complètes pour celle sujette au flux menstruel ;
2) trois mois pour celle qui n'a jamais été sujette au flux menstruel ou celle qui a atteint la
ménopause. Si elle a ses menstrues avant la fin de la période de viduité, celle-ci est
prolongée de trois périodes intermenstruelles;
3) trois mois après une attente de neuf mois pour celle dont les menstrues sont tardives ou
qui ne peut distinguer le flux menstruel d'un autre écoulement sanguin. »

CHAPITRE II : DE L'INTERFÉRENCE DES DIFFÉRENTES PÉRIODES DE VIDUITÉ


Article 137 :
« La femme divorcée à titre révocable et dont l'époux décède au cours de la période de
viduité pour cause de divorce, passe de celle-ci à la période de viduité pour cause de
décès. »

TITRE VIII : DES FORMALITES ET DU CONTENU DE L'ACTE DE DIVORCE SOUS


CONTRÔLE JUDICIAIRE
Article 138 :
« Le document constatant le divorce sous contrôle judiciaire est dressé par deux adoul,
légalement habilités à cet effet, après autorisation du tribunal et sur production du
document établissant le mariage. »
Article 139 :
« Le document établissant le divorce doit comprendre les mentions suivantes :
1) la date et le numéro affecté à l'autorisation du divorce ;
2) l'identité des ex-époux, leur lieu de résidence, leur carte d'identité nationale ou ce qui en
tient lieu ;
3) la date de l'acte de mariage, son numéro et folio dans le registre visé à l'Article 68 ci-
dessus ;
4) la nature du divorce en précisant s'il s'agit du premier, du deuxième ou du troisième. »
Article 140 :
« Le document établissant le divorce sous contrôle judiciaire revient à l'épouse et doit lui
être remis dans un délai de quinze jours suivant la date à laquelle ce document a été dressé.
L'ex-époux a le droit d'obtenir une expédition dudit document. »
Article 141 :
« Le tribunal transmet un extrait du document du divorce sous contrôle judiciaire, de reprise
en mariage, de la décision de divorce judiciaire, de la résiliation de l'acte de mariage ou de sa
nullité, auquel est joint un certificat de remise, à l'officier d'état civil du lieu de naissance de
chacun des conjoints, dans un délai de quinze jours courant à compter de la date à laquelle
l'acte a été dressé ou du prononcé du jugement de divorce, de résiliation ou de nullité de
l'acte de mariage.
L'officier d'état civil doit transcrire les mentions de l'extrait susvisé en marge de l'acte de
naissance de chacun des conjoints.
Si l'un des conjoints ou les deux à la fois ne sont pas nés au Maroc, l'extrait est adressé au
procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat.
Les indications que doit contenir l'extrait visé au premier alinéa ci-dessus sont fixées par
arrêté du ministre de la Justice »
§3 : compétence exclusive

Méthodologie du commentaire d’article


Le commentaire d’article est l’analyse d’une disposition légale.
L’article en lui-même peut être issu de différentes sources. Son but est d’étudier l’article (ses
composantes) et sa portée (champ d’application, effet). Cependant, le commentaire d’article
n’est pas une dissertation. L’analyse ne doit porter que sur l’article, ou éventuellement les
articles qui y sont attaché. Il ne doit être en aucun cas un prétexte pour reciter le cours.
1. Travail préparatoire
Il est divisé en plusieurs étapes :
a. Lecture de l’article
C’est une étape très importante et permet la compréhension de l’article.
b. Identification de l’article
Il s’agit de déterminer :
 La date de l’article, (année d’adoption), il faut se poser la question si est-il issu d’une
reforme ou une modification
 Son auteur (législateur) [décret : chef de gouvernement.]
 Sa source soit le texte dont il est issu
 La situation de l’article : à quel titre il appartient, chapitre, … (sa position est
révélatrice de son utilité)
c. Décortiquer l’article
C’est l’analyse des différents élément de l’articla et de sa portée (sa composante et..)
Il existe plusieurs méthodes d’analyse
Analyse littérale : mot par mot, on procède alors à la glose, cad à la définition les termes de
l’article (leur sens juridique, leur sens courant, ou encore économique, sociologique,
philosophique) il faut qu’il ait un intérêt dans la définition dans l’analyse de l’article.
Est-ce qu’il peut avoir plusieurs sens ? une influence sur l’interprétation du le texte ?
Analyse grammaticale : étude des conjonctions de coordination : exception à la règles (mais,
sauf), de cumule (et), condition alternative (ou), ni (exclusion), ponctuation (virgule :
cumule, point, 2 points : explication d’une notion qui précède)
S’agit-il d’une règle de principe ? est-elle limitée ? = recherche du champ d’application de
l’article
Analyse logique : analyse de la construction de l’article : on se demande par quoi il débute
(définition ? une règle de principe ?) et ce qui suit (exemples, conditions d’application) y a-t-
il une exception de principe ?
Analyse interprétative : on se demande pourquoi l’article a été écrit et adopté (existe-t-il une
jurisprudence à propos de cet article ? que dit-elle ? a-t-elle complété l’article par une
définition ?
Analyse élargie : c’est une réflexion autour de l’article, et de sa confrontation aux principes
qui ont été enseignés à l’étudiant en droit (rétroactivité de la loi), et on se demandera si
l’article apporte une influence, une idée par rapport a ces principes. Exemple : l’article pose-
t-il lui-même des règles de principe ou des exceptions ?
Pour réaliser au mieux les étapes d et e qu’on vient de procéder le mode de raisonnement
dont dispose le juriste :
L’interprétation littérale : elle consiste à s’en tenir strictement au terme de la loi pour
l’appliquer, sans rechercher la finalité du texte
Raisonnement par analogie : consiste à étendre l’application d’une règle prévue pour un cas
connu à un cas inconnu. Cette règle est interdite en droit pénal (on ne sanctionne en droit
pénal que si le texte existe et est précis)
Raisonnement à contrario : il consiste à étendre l’analyse en la renversant
Exemple : Il est interdit de fumer à l’intérieur des bâtiments : il est permis de fumer à
l’extérieur des bâtiments.
Raisonnement téléologique : c’est la finalité recherchée par le législateur.
Exemple : Un contrat est considéré comme parfait à la rencontre des volontés
Pour la célérité des transactions.

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