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Organisation Judiciaire
§ La justice est assimilée au pouvoir judiciaire. Il n’y a pas de lien nécessaire entre l’idéal de justice et
l’institution judiciaire. La justice a évoluée au cours de l'histoire et des civilisations, depuis son
invention, elle est une institution spécialisée dans le maintien du Droit, le développement de la
jurisprudence et le maintien de l’ordre public.
§ L'institution judiciaire est diverse selon l'époque et la région. Créée par le besoin d'organiser la vie en
société, la justice n'est pas uniforme et il existe actuellement plusieurs systèmes juridiques qui
correspondent à diverses organisations de la justice.
§ La justice est un service public. La justice est même « un grand » service public au sens : un service
public régalien. Elle fait partie des missions traditionnelles de l’Etat, qu’il assure, au même titre que la
police, l’armée, la santé, l’éducation nationale… …..un service public constitutionnel c'est -à-dire un
service public indélégable.
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Introduction
§ L’organisation judiciaire est l’ensemble des règles qui ont pour but d’une part, de désigner quels sont les
tribunaux devant lesquels les justiciables pourront faire valoir leur droit et d’autre part , fixer quel est le
statut des membres de ces juridictions et des auxiliaires de justice.
§ L’organisation judiciaire appartient à la grande famille du droit privé appelée le droit judiciaire. C’est un
droit impératif et formaliste. C’est dans l’organisation de la justice publique que l’Etat trouve le moyen
d’imposer sa souveraineté et de remplir sa fonction de garante de la paix sociale.
§ Pour rendre la justice, il faut une organisation judiciaire (des magistrats et des juridictions). Notre
système ressemble au système français qui remonte à l’époque de la révolution (Loi du 16 et 24 août
1790) qui a crée et mis en place les juridictions de l’ordre judiciaire et dont les grandes lignes
subsistent jusqu’à notre époque.
§ Le système judiciaire français inspire profondément notre système juridictionnel marocain dans ses
grandes lignes. Le système marocain a connu une évolution lente mais riche et variée après
l’indépendance.
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Introduction
§ L’ordre judiciaire englobe les juridictions civiles (au sens large) et des juridictions pénales. Cependant, la
frontière n’est pas totalement étanche entre ces deux catégories. Il existe une certaine unité de justice
civile et pénale relevant toutes les deux de de l’ordre judiciaire. Cette unité se manifeste, notamment ,
par celle de certaines juridictions et magistrats communs.
§ La justice est rendue pour les hommes par les hommes. De fait, le personnel judiciaire, qui s’avère
indispensable , se repartit en deux catégories. D’un coté, le corps des magistrats, assis ou debout, qui
contribue directement aux fonctions juridictionnelles. De l’autre, les auxiliaires de justice, qui sont
appelés à participer à l’administration de la justice.
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Organisation Judiciaire Au Maroc
V Juridiction Militaire
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Chapitre II
Histoire de l’organisation judiciaire au Maroc
Avant le Protectorat
Période du Protectorat
Après l’indépendance
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Histoire de l’évolution de l’organisation judiciaire au Maroc
§ Tribunaux hispano-khalifiens
§ Tribunaux makhzen Zone internationale de Tanger
§ Tribunaux du chra’â § Tribunaux mixtes pour les étrangers
§ Tribunal mendoub pour les nationaux 8
La période avant le protectorat
§ Cependant, les systèmes judiciaires à l’époque ne présentaient guère de garanties pour les justiciables en
raison de la confusion et/ou de l'interdépendance de juges et d'agents du pouvoir exécutif, de l'absence
de compétences territoriales précises, de l'autorité de la chose jugée et des voies de recours.
§ L’organisation judiciaire du royaume connaissait cinq ordres de juridictions, caractérisée par une justice
avec plusieurs facettes à savoir :
Ø La justice du chra’a;
Ø La justice makhzen;
Ø La justice coutumière;
Ø La justice rabbinique;
Ø La justice consulaire.
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La période avant le protectorat
La justice du Chraâ
§ La justice du Chrâa était une justice canonique rendue par les cadis qui appliquaient la loi
religieuse ,inspirée de la Chariaâ issue du saint Coran et de la suna. Elle était administrée par le « Cadi »,
juge de droit commun, qui était chargé d’appliquer le droit musulman. La cadi avait une pleine
compétence en matière civile. Il traitait les affaires liées au statut personnel et successoral et les affaires
immobilières lorsqu’il s’agissait d’immeubles non immatriculés ou en cours d’immatriculation.
La justice du Makhzen
§ C’était les représentants administratifs du pouvoir central : le Pacha en ville et le Caïd en rural à qui on
avaient attribués le pouvoir judiciaire relatif aux affaires pénales. Par la suite leurs pouvoirs s’étalaient
aux affaires civiles et commerciales, en empiétant sur les compétences dévolues à l’époque au juge
appelé (Cadi).
§ Les justiciables avaient la possibilité de saisir la justice devant l’une des deux institutions. Cependant, les
justiciables préféraient aller devant le caïd car les procédures étaient plus expéditives ( pouvoir de
jugement et d’exécution) que celles du chraâ qui étaient formalistes.
La justice Consulaire
§ Cette justice était administrée par les consuls des états lorsque leurs ressortissants étaient en litige. Le
droit qui était applicable relevait de la législation du pays du consul, ou selon une convention entre les
différents consuls.
§ La justice consulaire, ayant son origine dans le régime des capitulations bénéficiait non seulement aux
citoyens étrangers, mais aussi aux protégés étrangers qui étaient des marocains rattachés à des états
étrangers par des intérêts communs par exemple commerciaux. Il y avait ainsi des Marocains
importateurs de tissus de Grande-Bretagne qui étaient des protégés britanniques.
§ Les juges étaient les consuls assistés d'assesseurs étrangers. Ils étaient compétents lorsque le défendeur
était étranger ou protégé étranger (déjà les prémisses pour le protectorat) sauf pour les affaires
immobilières qui relevaient de la justice du Chrâa. Il s'agissait donc d'une justice incomplète et
totalement étrangère au pays.
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La période avant le protectorat
La justice Coutumière
§ La justice coutumière était celle des tribus berbères. Elle était exercée par la djemaa assemblée
administrant la tribu, ou la fraction de tribu ou le douar. Elle n'avait aucune structure propre . Elle était
régie par la coutume sans aucun texte écrit lui donnant une force de droit. La justice était rendue sur la
base de la convention tribale et la coutume, assurée par des notables et des citoyens connus pour leurs
honneurs, sagesses et probités.
§ Ces tribunaux jouaient à l’époque un rôle important dans les zones qui étaient en dehors du pouvoir du
Makhzen.
La justice Rabbinique
§ La justice rabbinique était celle des communautés israélites nombreuses à l’époque et anciennes au
Maroc. Elle était exercée par des rabbins et était compétente en matière personnelle et successorale. En
matière pénale les israélites étaient justiciables des tribunaux du Makhzen. Cette justice, faute d'une
procédure régulière et obligatoire et de l'autorité de la chose jugée donnait lieu à des abus.
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Période du protectorat : 1912- 1955
§ Indépendamment des systèmes judiciaires de la zone de Tanger et du Nord du Maroc placé sous
protectorat espagnol , le système officiel était le dualisme.
§ Le pouvoir du protectorat a maintenu le système judiciaire marocain , tout en créant en 1913 un nouvel
ordre judiciaire parallèle, dupliqué du système français, avec la création des juridictions de première
instance et la cour d’appel. Quant à la cassation, elle était exercée auprès de la cour de cassation française
à Paris.
§ Ces tribunaux étaient non seulement compétents à l’égard des français mais aussi à l’égard des étrangers
bénéficiant du régime des capitulations, des marocains musulmans et de confessions juives, demandeurs
ou défendeurs lorsque l’une des parties mises en cause est une personne française ou étrangère.
§ Durant cette période l’organisation judiciaire du Royaume était divisé en trois zones :
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Période du protectorat : 1912- 1955
Zone centre
Cette région était sous protectorat français, comprenait une organisation judiciaire structurée autour de
deux catégories de juridiction de tribunaux :
Cette région était sous domination espagnole, Le régime international de la ville de Tanger
comprenait l’organisation judiciaire suivante : fut fixé par la convention internationale de
§ Tribunaux makhzen Tanger du 18 décembre 1923, signée par la
§ Tribunaux du chraâ France , l’Espagne et le Royaume-Uni .
§ Tribunaux hispano-khalifiens étaient
structurés en : Cette zone disposait de l’ organisation spéciale
Ø Tribunaux de paix suivante :
Ø Tribunaux de première instance § Tribunaux mixtes de Tanger pour
Ø Cour d’appel à Tétouan les étrangers ;
§ Tribunal mendoub pour les
Les tribunaux hispano khalifiens appliquaient des nationaux.
codes propres inspirés de la législation espagnole.
Le droit de protection est le privilège d’une puissance étrangère représentée dans un pays musulman, de
soustraire ses citoyens, à l’autorité de son souverain et de substituer vis-à-vis d’eux sa juridiction à la sienne. La
protection , en principe réservée aux sujets étrangers, a fini par s’étendre à leurs serviteurs et à leurs courtiers
pour les mettre à l’abri des vexations et de l’arbitraire des autorités musulmanes.
C’est ainsi que l’on a qualifié d’état d’exterritorialité l’état des sujets étrangers établis dans les pays où ils
continuent à vivre sous la juridiction de leurs pays d’origine. Cet état de choses est spécial aux pays non chrétiens
et particulièrement aux pays musulmans, vis-à-vis desquels la situation des chrétiens étrangers qui y habitent a
été réglée par les capitulations qui sont au nombre de douze, dont la première date de 1535 et la dernière de
1740.
Dans un traité passé en 1767 entre Louis XV (15) et sidi Mohammed ben Abdallah. L’article XII (12) stipule que :
« s’il survient un différend entre un musulman et un français, l’affaire sera portée devant le sultan, ou devant son
représentant, gouverneur de la ville, et le cadi ne sera appelé à juger le différend qui les sépare »
Le même principe est clairement énoncé dans l’article XIII (13) : « si un français a battu un musulman, il ne sera
pas jugé sans la présence du consul, qui répondra à l’accusation et défendra l’accusé; après cela la sanction sera
exécutée conformément au chrâa et si le français s’échappe, le consul ne sera pas rendu responsable.
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Evolution de l’organisation judiciaire après l’indépendance
2011- 2018
1966 – 2006
1957 – 1965 Période des grandes
Période de
Période consolidation réformes
Structuration
Et de construction
3. Les tribunaux coutumiers furent supprimés et remplacés par des cadis et des juges délégués.
4. Dans l'ex-zone de Tanger et l'ancien protectorat espagnol, l'ex-juridiction internationale et la Cour d'appel de
Tétouan furent supprimés et remplacés par une nouvelle Cour d'appel implantait à Tanger. Les anciens tribunaux
hispano-khalifiens furent substitués par trois tribunaux régionaux à Tanger, Tétouan et Nador et douze tribunaux
du Sadad.
5. Un tribunal militaire permanent des forces armées a été institué par dahir du 10 novembre 1956.
6. Afin de réaliser l'unité de la jurisprudence:
Ø Le haut tribunal chérifien fut supprimé et rattaché en 1957 à la Cour d'appel de Rabat ;
Ø La Cour suprême fut créée par un dahir du 27 septembre 1957. Elle eut pour mission de statuer sur les
pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par toutes les juridictions du
royaume et de veiller ainsi au respect de la loi, tandis que sa chambre administrative était compétente
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pour
vérifier la légalité des décisions des autorités administratives.
Après l’indépendance : Période de structuration ( 1957 – 1965)
B. Renforcement du corps de la Magistrature
Deux textes promulgués marquaient la volonté de recruter des magistrats dotés de sérieuses connaissances
juridiques dans les tribunaux modernes :
§ Dahir du 25 juin 1957 qui a exigé la licence en droit moderne pour y être nommé;
§ Dahir du 30 septembre 1958 formant statut de la magistrature, qui a édicté que l'accès à la
magistrature (pour l'ensemble des tribunaux) aura lieu par voie de concours ouvert aux titulaires de
licence en droit ou d'un diplôme équivalent déterminé par décret sur proposition du Ministre de la
Justice après avis du conseil supérieur de la magistrature.
C. Harmonisation de la législation
Après l’indépendance, les gouvernements successifs ont travaillé pour faire disparaitre la diversité des
législations applicables suivant la nature des juridictions. Les principales réformes législatives intervenues
étaient :
1. Code de statut personnel et successoral pour les musulmans (mudawana) publié par dahirs des 22
novembre et 18 décembre 1957, 25 janvier et 20 février 1958;
2. Code de la nationalité marocaine publié par dahir du 10 septembre 1958;
3. Code de procédure pénale publié par dahir du 10 février 1959; 20
4. Code pénal publié par dahir du 26 novembre 1962.
Après l’indépendance : Période de structuration ( 1957 – 1965)
A la veille du vote de la loi d'unification, le royaume disposait d'une organisation judiciaire sensiblement
structurée:
Ø Un conseil supérieur de la magistrature institué par la constitution;
Ø Un ministère de la justice;
Ø Une Cour suprême;
Ø Trois Cours d'appel ( Rabat, Fès et Tanger);
Ø Treize tribunaux régionaux et la création de six tribunaux de première instance modernes;
Ø Soixante dix huit tribunaux du sadad;
Ø Une douzaine de justices de paix modernes, mais ils n'avaient pas encore pleine juridiction du
fait du maintien des tribunaux des Cadis et des tribunaux rabbiniques.
En matière criminelle l'unification juridictionnelle a été réalisée dès le 18 septembre 1962 dans le cadre du
tribunal criminel siégeant au tribunal régional.
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Période de structuration ( 1957 – 1965) : Etape II
Etape II
La structuration par la loi de l’unification
Toutes les juridictions étaient unifiées à l'exception du tribunal militaire et la haute Cour de justice.
Cette nouvelle organisation entraînait la suppression des tribunaux modernes: les tribunaux de paix et les
tribunaux de première instance, d'autre part les tribunaux du Chrâa et les tribunaux rabbiniques étaient
toutefois maintenus provisoirement avec leurs règles et leurs moyens de travail jusqu’à la fin de l'année
1965 et ils continuaient à statuer suivant leurs compétences sauf pour une partie en matière pénale.
Il y eut aussi l'unification des présidences et des parquets. Cela était chose faite fin mars 1965 .
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Etape II
La structuration par la loi de l’unification
B. Marocanisation
A compter du 1er janvier 1966 nul ne pourrait être magistrat s'il n‘avait pas la nationalité Marocaine. Après
l'unification des présidences et des parquets et jusqu'au 31 décembre 1965, les magistrats Français furent
incorporés dans les tribunaux unifiés et ils y formèrent des chambres auxquelles furent soumises les affaires
qui ressortaient autrefois de la compétence des tribunaux modernes. Des magistrats marocains participèrent
comme président ou assesseurs à leurs travaux, ou y assistèrent.
C. Arabisation
La loi disposait que «seule la langue arabe est admise devant les tribunaux pour les débats, les plaidoiries et
la rédaction des jugements ». Un arrêté ministériel du 29 juin 1965 pris en application de cet article a édicté
qu'à partir du 1er juillet 1965, toutes les requêtes, tous mémoires en réponse, toutes conclusions et d'une
façon générale tous documents écrits déposés devant les différentes juridictions devront être rédigés
exclusivement en arabe.
D. Unification législative
Aussi l'unification se fera par la promulgation de nouveaux Codes applicables en principe le 1er janvier 1966.
Ces nouveaux codes seront les anciens codes et lois qui étaient applicables devant les ex-juridictions
modernes et qui auront été arabisés et islamisés (codes de procédure civile, des obligations et des contrats,
de commerce, dahirs sur l'immatriculation des immeubles le régime d'immeubles immatriculés, le régime 23
des eaux, les assurances, la législation du travail ... ).
Avec l’indépendance du Royaume en 1956 , le système judiciaire marocain a connu une série de réformes :
§ 1974 : Création des juridictions communales et d’arrondissement ainsi que les tribunaux de première
instance et cours d’appel dans les grandes préfectures du royaume.
§ 1993 : Création des tribunaux administratifs.
§ 1997 : Création des juridictions de commerce : nécessité de mettre le système judiciaire en
concordance avec la mondialisation économique que connaissait la scène internationale
§ 2003 : Création des institutions de la famille au sein des tribunaux de première instance.
§ 2006 : Instauration des cours d’appel administratives
V Juridictions Militaires
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Chapitre III - Le Système Juridictionnel Marocain
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I. Les principes fondamentaux du système judiciaire
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1. Le principe d’impartialité et d’indépendance
§ L'impartialité des juridictions judiciaires est garantie par la constitution et celles prévues par les dispositions de
la loi portant organisation judiciaire ainsi que par les règles d'incompatibilité fixées par le statut de la
magistrature.
§ La notion du « pouvoir judiciaire » a été énoncée pour la première fois dans la constitution de 2011. Il s’agit de
l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis des pouvoirs législatif et exécutif.
CONSTITUTION
art 107 : Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif
art 108 : Les magistrats du siège sont inamovibles.
art 124 : Les jugements sont rendus et exécutés au nom du Roi et en vertu de la Loi.
art 57 : Le Roi approuve par dahir la nomination des magistrats sur proposition du Conseil Supérieur du
pouvoir judiciaire.
§ Le législateur marocain voulait marquer l’adhésion du Royaume à une idéologie politique qui est la
démocratie et à une idéologie juridique qui est l’Etat du droit.
§ La séparation des pouvoirs signifie spécialisation des fonctions : indépendance entre légiférer, exécuter et juger.
Donc le pouvoir judiciaire ne peut s’immiscer dans l’administration, le pouvoir législatif ne peut intervenir dans la
fonction de juger. 28
1. Le principe d’indépendance et d’impartialité (suite)
Plusieurs dispositions de la constitution y sont consacrées : Plusieurs dispositions de la constitution y sont consacrées :
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1. Le principe d’indépendance et d’impartialité : les garanties procédurales relatives à l’impartialité du juge
L’impartialité du juge constitue une garantie fondamentale pour le plaideur. Le juge peut orienter le cours du procès en
faveur de l’une ou de l’autre partie surtout dans le système du juge unique. C’est pour cette raison qu’il existe des garanties
procédurales de l’impartialité:
§ art 391 du CPC : La responsabilité du juge peut être mise en cause par le plaideur dans le cadre de la procédure de
prise à partie, en cas de dol, fraude, concussion, faute lourde professionnelle, ou déni de justice;
§ art 295 du CPC : La récusation: c’est une procédure par laquelle une partie requiert qu’un ou plusieurs juges soient
écartés ou remplacés par d’autres, notamment parce qu’ils sont suspectés de partialité envers la
partie adverse.
La récusation peut être requise par le magistrat lui-même estimant qu’il se trouve dans l’un des cas
de récusation sans attendre à ce que le plaideur le fasse.
§ Art 24 OJ : Les conjoints, les parents et alliés jusqu'au degré d'oncle ou de neveu inclusivement, ne peuvent être
simultanément magistrats d'une même juridiction, sauf dispense qui peut être accordée par décision
du conseil supérieur de la magistrature dans certaines conditions;
En aucun cas, même si la dispense est accordée, les conjoints, parents ou alliés visés à l'alinéa
précédent ne peuvent siéger dans une même cause. (Article 24 du Dahir du 15 juillet 1974 fixant
l’organisation judiciaire du Royaume tel qu’il a été modifié);
§ art 25 OJ : Tout magistrat dont un parent ou allié jusqu'au degré d'oncle ou de neveu inclusivement est l'avocat
d'une partie en cause ne peut, à peine de nullité du jugement ou de l'arrêt, être appelé à siéger. 30
2. Le libre accès à la justice
§ L’accès à la justice est un droit fondamental consacré par divers instruments juridiques nationaux et
internationaux:
Ø La Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, stipule en son article 8 que :
«Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes
contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou
par la loi ».
Ø La constitution marocaine en son article 118 stipule que :
« Le droit d’accès à la justice est un droit inhérent à la personne humaine. »
§ L’accès à la justice est un concept central pour toutes les questions touchant à la justice. C’est un indicateur
des droits de l’homme et de la bonne gouvernance du fonctionnement des institutions judicaires. En règle
générale, il exprime la possibilité de porter une affaire devant une juridiction pour faire valoir ses droits ou
demander réparation lorsque ces derniers ont été violés.
§ Ce principe garantie à toute personne sans distinction, l’accès à la justice pour défendre ses droits et
intérêts protégés par la loi devant la juridiction compétente qui se prononce dans des délais raisonnables et
avec les garanties nécessaires quant à l’exécution du jugement prononcé.
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3. L’égalité devant la justice
§ Ce principe appliqué à la justice est consacré par l’art 118 de la constitution : « l’accès à la justice est garanti à toute
personne pour la défense de ses droits et de ses intérêts protégés par la loi » .
§ Le principe de l’égalité veut dire que tous les justiciables (nationaux, étrangers ou résidents étranger) ont vocation à
être jugés par les mêmes juridictions selon les mêmes règles de procédures, sans la moindre discrimination. Il implique
l’égalité des citoyens devant l’application qui est faite de la loi par l’institution judiciaire. Cependant, l’accès à la justice
demeure limitée par l’ignorance du droit par une certaine catégorie des justiciables et par la faiblesse de leurs
ressources financières qui ne leur permettent pas de pouvoir suivre longtemps un procès.
§ L’existence de juridictions spécialisées (en matière commerciale, administrative….) ne porte pas atteinte à ce
principe ,car ils ne sont condamnées que les discriminations fondées sur la qualité inhérente à la personne. Si un
commerçant est justiciable du tribunal de commerce, c’est parce qu’il s’agit d’un litige commercial et non parce qu’il est
commerçant. 32
4. La gratuité de la justice
Un procès, entraîne des frais plus ou moins importants, selon l'affaire à
juger, sa nature et sa complexité: chaque citoyen prend part à un
L'un des grands principes de la procès supporte ses propres frais de justice :
justice est la gratuité : les
magistrats ne sont pas rémunérés ü frais de procédure : taxes judiciaires
par les justiciables mais par le ü honoraire de l’avocat,
ü honoraire de l’ huissier de justice,
budget général de l'État.
ü honoraire de l’expert judiciaire...
Cependant, la loi prévoit que le gagnant du procès peut obtenir le
remboursement par son adversaire des frais de procédures qu'il a dû
engager.
§ Ce principe est le corollaire du principe de l’égalité des citoyens devant la justice, le coût d’un procès est pris en charge par la budget
générale de l’Etat. Le justiciable ne paie pas son juge, c’est le budget général de l’Etat qui prend en charge le coût du fonctionnement de
l’administration judiciaire :
Ø Pouvoir judiciaire dispose d’un budget dans la loi de finance : salaires des magistrats et autres dépenses de fonctionnement;
Ø Ministère de la justice dispose d’un budget dans la loi de finance : salaires des greffiers et fonctionnaires du département,
dépenses de fonctionnement et d’équipement des tribunaux.
§ Cependant, le justiciable contribue indirectement comme pour tous les services publics en sa qualité de citoyen (paiement des impôts et
taxes). Cela ne veut pas dire que le justiciable ne supporte pas d’autre frais. Les justiciables assument, tout de même autres charges de
l’action. Ils doivent s’acquitter, sous peine d’irrecevabilité, des taxes judiciaires dont la valeur est calculée sur la base des demandes
introduites. Ils assument aussi les frais de l’expertise et des autres mesures d’instruction qui peuvent être ordonnées à leur requête
ou d’office. Les justiciables doivent, de surcroit, s’acquitter des honoraires des avocats qu’ils ont mandatés pour les représenter.33
5. Le principe du double degré de juridiction
§ Le principe du double degrés de juridiction signifie qu'une affaire peut être jugée deux fois, que ce soit en fait et/ou
en droit, et par deux sortes de juridiction. Les deux degrés de juridiction :
§ Lorsqu’une juridiction du premier degré rend son jugement, une des parties au procès, le demandeur ou le
défendeur, peut se sentir lésée et elle a la possibilité de refaire juger l’affaire par une juridiction supérieure : la cour
d’appel.
§ La cour d’appel saisie va rejuger l’affaire intégralement (fait et droit) , et rendre un arrêt qui peut être un :
ü Arrêt confirmatif : Lorsqu’il confirme la décision de la juridiction du premier degré
ü Arrêt infirmatif : Lorsqu’il contredit la décision de la juridiction du premier degré
§ Ce principe est une garantie de bonne justice. Les jugements rendus par les juridictions du premier degré peuvent
être contestées. Le juge peut se tromper, il n’est pas infaillible. Le justiciable peut demander un recours auprès
d’une juridiction hiérarchiquement supérieure.
§ L’appel, se fait conformément à l’article 134 du code de procédure civile, de droit dans tous les cas qui ne sont pas
formellement exceptés par la loi. L’appel doit être formé dans le délai de trente jours à l’exception des jugements
rendus en matière des affaires de la famille doit être interjeté dans un délai de quinze jours.
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5. Le principe du double degré de juridiction (suite)
Exception au principe
§ Toute personne peut faire appel d'un jugement de première instance à l'exception des jugements rendus
en premier et dernier ressort par le tribunal de première instance.
§ Ce sont des litiges où l’intérêt en jeu est de faible importance. C’est-à-dire, lorsque le montant est
inférieur au seuil de compétence (de la cour d’appel) ne sont pas susceptibles d'appel. La seule
possibilité de contestation est la Cour de cassation.
Pourvoi en Cassation
§ La pourvoi en cassation n’est pas considérer comme un troisième degré de juridiction. Le rôle de cette
haute juridiction n'est pas de rejuger une troisième fois les faits mais plutôt de juger la manière dont les
juges du fond ont appliqué le droit.
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5. Le principe du double degré de juridiction (suite)
Qualification de la
Juridictions Nature du recours Ordre Judiciaire
décision de justice
Pourvoi
Haute Juridiction Cour de Cassation Arrêt
Tribunal de première
1er degré instance Jugement
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6. Le principe de la collégialité des juridictions
§ Une juridiction est collégiale lorsqu’elle est composée de plusieurs juges qui siègent, délibèrent et prennent leur
décision ensemble. La collégialité a des avantages :
Ø Elle permet un échange d’opinions propice à une bonne justice, dans le but de prendre une décision
plus éclairée et moins partisane que celle d'un seul.;
Ø C'est une règle qui concoure au rendu d'une justice équilibrée et mesurée;
Ø L’impartialité du tribunal est mieux garantie : le risque de céder à des pressions, de favoriser une
personne est moindre s’il y a plusieurs magistrats;
Ø La décision étant rendue par trois juges, est une garantie d’indépendance du tribunal par rapport à un
risque de représailles des justiciables surtout en matière pénale.
§ La controverse sur les mérites comparés entre la collégialité et le juge unique partage les opinions sur les points
suivants :
Ø Formation collégiale coûte plus cher qu'un juge unique ;
Ø Formation collégiale aura tendance à prendre plus de temps à juger qu'un juge unique.
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7. Le déni de justice
§ Le déni de justice désigne le refus pour une juridiction compétente de juger une affaire qui lui est soumise.
§ Tout justiciable a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai
raisonnable, par un tribunal indépendant et impartial, établi par la loi, qui décidera, soit des contestations sur
ses droits et obligations de caractère civil, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée
contre lui.
§ Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l'obscurité ou de l'insuffisance de la loi, pourra être
poursuivi comme coupable de déni de justice.
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7. Le déni de justice : Responsabilité civile
L'État est civilement responsable des condamnations à des dommages et intérêts pour cause de déni de
justice. La responsabilité des magistrats pour des fautes personnelles se rattachant au service de la justice ne
peut être engagée que sur action récursoire de l'État.
Le fait par un magistrat, ou toute autre personne Tout magistrat ou tout fonctionnaire public investi
siégeant dans une formation juridictionnelle ou d'attributions juridictionnelles qui, sous quelque
toute autorité administrative, de dénier de rendre prétexte que ce soit, même du silence ou de
la justice après en avoir été requis, et de persévérer l'obscurité de la loi, a dénié de rendre la justice qu'il
dans son déni après avertissement ou injonction de doit aux parties après en avoir été requis et qui a
ses supérieurs est puni de 7 500 € d'amende et de persévéré dans son déni, après avertissement ou
l'interdiction de l'exercice des fonctions publiques injonction de ses supérieurs, peut être poursuivi et
pour une durée de cinq à vingt ans. puni d'une amende de 250 dirhams au moins et de
2500 dirhams au plus et de l'interdiction de
l'exercice de fonctions publiques pour une durée
d'un à dix ans.
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8. Principe de la publicité des audiences et oralité des débats
§ En général, les portes des salles d'audience doivent rester ouvertes et accessibles à tous. L'accès du public aux
audiences donne une transparence à la justice et permet de consacrer le principe de l’impartialité.
§ L'audience se tient alors à huis clos dans la salle d'audience, portes fermées, ou en chambre du conseil.
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8. Principe de la publicité des audiences et oralité des débats (suite)
§ Les parties échangent verbalement leurs demandes et leurs moyens et ne sont pas tenues de présenter des
conclusions écrites. Le juge inscrit les déclarations des parties au dossier de l'affaire. L'oralité des débats
n'exclut toutefois pas la possibilité de déposer des écrits. Dans tout les cas, le juge ne statue pas
immédiatement et ordonne le renvoi de l'affaire à une audience ultérieure .
§ Les faits et moyens exposés oralement peuvent être remis sous forme écrite. En cas de contradiction entre les
conclusions écrites et les conclusions orales, ce sont les conclusions orales qui l'emportent.
§ L'oralité des débats est de droit en matière civile. Elle est surtout répandue dans le cadre de procédures où les
parties sont dispensées d'être représentées par un avocat. Cas des affaires devant les juridictions de justice de
proximité : petits litiges civils de la vie quotidienne ne dépassant pas 5000 dirhams tels que litiges liés aux
dettes impayées, travaux mal exécutés, remboursement de produits ou services, etc.
42
9. Le principe de permanence ou la continuité :
§ La permanence et la continuité de la justice demeure toujours assurée. Les juridictions fonctionnent d’une
manière continue sans interruption. C’est le principe du service public. A une certaine époque, après
l’indépendance l’ordre judicaire faisait relâche pendant les mois d’août et septembre. Il y avait des
vacances judiciaire.
§ La justice peut être saisie à tout moment . En cas d’urgence le président de la juridiction peut statuer en
référé même les jours fériés. La procédure dite de référé est prévue par la loi. Elle est confiée à un juge
unique, généralement le président de la juridiction.
§ Le principe de la fixité est souvent associé au principe de permanence. Il implique que les juridictions
soient établies en un lieu fixe où le justiciable doit pouvoir les trouver.
43
10 . Assistance judiciaire
§ L’assistance judiciaire permet aux personnes sans ressources ou ayant des ressources modestes
d'engager un procès, de se défendre devant la justice ou de faire face à des frais dans le cadre d’un
procès. Le législateur a créé une aide financière, " l’assistance judiciaire", prise en charge par le budget
de l'État.
§ L’assistance judiciaire est un droit accordé aux justiciables qu’ils soient demandeurs ou défendeurs pour
ester en justice. Cette assistance comporte l’exonération du paiement de la taxe judiciaire et la
désignation d’un avocat d’office pour assister le plaideur, contre paiement d’honoraires par le trésor
public.
§ L’assistance judiciaire peut être accordée d’office ou sur demande adressée par le justiciable démuni au
procureur du Roi qui examine la demande d'admission à l’assistance judiciaire et vérifie que l'intéressé
remplit les conditions prévues par la loi pour en bénéficier ( exp. certificat d’indigence) . Cette aide est
versée directement au professionnel, couvre la totalité ou une partie des frais d'un procès selon les
revenus de l'intéressé : honoraires d'avocat, huissier de justice, expert judiciaire...
44
11. Règles de compétence
§ Pour ester en justice, il convient de déterminer la juridiction compétente en raison de la matière du litige ainsi que la
compétence territoriale des juridictions.
§ La compétence des juridictions en matière de litige peut être déterminée suivant plusieurs critères :
Ø Selon la nature du litige , s’agit il d’une juridiction de droit commun ou spéciale :
ü Si le litige implique l’Etat, il relève des juridictions administratives;
ü Si litige concerne des différends entre particuliers, il relève des juridictions civiles;
ü Si litige concerne des infractions à la loi, il relève des juridictions pénales;
ü Si le litige implique les militaires, il relève du tribunal militaire.
Ø Selon le montant du litige appelé aussi taux de compétence ou taux de ressort, déterminer quelle juridiction est
compétente.
Compétence territoriale des juridictions
§ Les règles relatives à la compétence territoriale ont pour objet la répartition géographique des affaires entre les
juridictions de même degré. Il ne suffit pas en effet de savoir à quelle juridiction matériellement compétente, il
convient de s'adresser, mais encore de déterminer parmi les juridictions matériellement compétentes laquelle sera
géographiquement apte à juger du litige.
45
11. Règles de compétence
Compétence territoriale
Juridictions Civiles :
§ C’est le domicile du défendeur qui détermine en matière civile la compétence territoriale du Tribunal à
saisir.
Juridictions Pénales :
§ C’est la compétence territoriale du tribunal dans le ressort duquel s’est déroulée l’infraction.
Juridictions Administratives :
§ Le tribunal administratif territorialement compétent est celui dans le ressort duquel l'autorité qui a pris
ou a signée la décision attaquée, a légalement son siège. Lorsqu’il s’agit d’un département ministériel
c’est le tribunal administratif de Rabat. Lorsqu’il s agit d’une autorité locale , d’une région ou d’une
commune c’est le tribunal administratif territorialement compétent. Il y a un décret qui fixe le ressort
territorial de chaque juridiction administrative.
46
Chapitre III - Le Système Juridictionnel Marocain
47
II. Acteurs de la Justice
Auxiliaires de Justice
III Le corps des Huissiers de Justice
48
I Corps des Magistrats
49
I. Le corps des Magistrats
Cadre Réglementaire
§ Dahir n°1-16-41 du 14 joumada II 1437 (24 mars 2016) portant promulgation de la loi organique n°
106-13 portant statut des magistrats.
§ Dahir portant loi n° 1-74-467 du 11 novembre 1974 formant statut de la magistrature tel qu’il a été
modifié et complété.
§ Dahir n°1-16-40 du 14 joumada II 1437 (24 mars 2016) portant promulgation de la loi organique n°
100-13 relative au conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
§ Dahir n° 1-02-240 du 3 octobre 2002 portant promulgation de la loi n° 09-01 relative à l'Institut
supérieur de la magistrature.
§ Décret n° 2-05-178 du 21 Avril 2006 déterminant les conditions d'accès au concours des attachés de
justice, le programme des épreuves, leur notation ainsi que les modalités de l'examen de fin de
formation desdits attachés.
50
Tous les juges sont magistrats, mais tous les magistrats ne sont pas juges
Cette expression illustre une distinction entre le magistrat du siège et du parquet
Les magistrats sont des fonctionnaires qui rendent la justice ou défendent l’intèrêt public au nom du Roi et en vertu de
la loi. Certains relèvent de l’ordre judiciaire, de l’ordre administratif, d’autres de la justice militaire. On distingue:
Ø Les magistrats du siège, ou juges, qui tranchent les litiges et rendent des jugements, ordonnances ou arrêts;
Ø Les magistrats du parquet ou Ministère public qui ne jugent pas. Ils requièrent et, en matière pénale, ils exercent
l’action publique, soutiennent l’accusation et exercent les voies de recours.
Tous les juges sont magistrats : Tous les magistrats ne sont pas des juges :
§ Des magistrats se disent assis. Il s’agit des juges, § Des magistrats se disent debout. Ils se lèvent à
tant de première instance, que d’appel et de l’audience quand vient leur tour de parole. Il s’agit
cassation, y compris ceux qui conduisent les d’une marque de respect à l’égard des juges qui
instructions ou qui gèrent l’application des peines. statuent au nom du Roi et en vertu de la loi.
§ Magistrats du siège, durant toutes les audiences ils § Membres du parquet constituent le ministère
restent assis. Un signe de souveraineté. public. Ils se déplacent devant d’autres juridictions.
§ Inamovibles (on peut pas les déplacer sans leur § Auprès de chaque cour d’appel, intervient le
accord), ils ne reçoivent d’ordre de personne : ni du procureur général assisté d’avocats généraux et de
législatif, ni de l’exécutif, ni d’autres juges. En cela, substituts généraux. Ces magistrats sont soumis à la
le Roi se veut constitutionnellement le garant de hiérarchie. Ils reçoivent des directives et des ordres
l’indépendance des juges. C’est une garantie écrits tant de leurs supérieurs que du président du
essentielle de bonne justice. ministère public.
51
I. Le corps des Magistrats
Les attachés de justice suivent une formation à l’Institut Supérieur de la Magistrature d’une durée de deux années au
moins, sanctionnée par un examen de fin de stage:
§ Stagiaires ayant subi avec succès l’ examen finale sont nommés magistrat par Dahir, sur proposition du
conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
§ Stagiaires n’ayant pas réussi l’examen , leur formation est prorogée d'une année supplémentaire, en cas
d’echec, soient ils sont licenciés, soient remis à la disposition de leur administration d'origine. 52
MAGISTRATS DE SIÈGE MAGISTRATS DU PARQUET
54
II. Le corps des Avocats
§ La profession d'avocat est une profession libérale indépendante qui assiste la magistrature pour rendre la
justice. Les avocats font dans ce sens partie de la famille judiciaire.
§ Nul ne peut exercer la profession d'avocat, en supporter les charges et bénéficier de ses prérogatives s'il n'est
pas avocat ou avocat stagiaire.
§ L'avocat doit observer dans sa conduite professionnelle les principes d'indépendance, d'impartialité, d'intégrité,
de dignité, d'honneur et tout ce qu'exigent les bonnes mœurs.
§ La profession est organisée par le biais du barreau dans le ressort de la cour d’appel. Chaque barreau est
indépendant des autres. Il n’y a pas de hiérarchie entre les barreaux.
§ Le concours d'accès au stage est actuellement organisé par le ministère de la justice, jusqu'à la création d'un
organisme de formation spécialisé.
§ Le certificat d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat est délivrée par le ministère de la justice.
55
II. Le corps des Avocats
Cadre Légal
§ Dahir n° 1-08-101 portant loi n° 28-08 du 20 Chaoual 1429 (20 octobre 2008) organisant l'exercice de
la profession d'avocat.
§ Décret n° 2.10.587 pris pour l’application de la loi n°28.08 portant réforme de la loi relative à
l’organisation de l’exercice de la profession d’avocat.
§ Décret royal portant loi n° 816-65 du 28 ramadan 1388 (19 décembre 1968) sur l'organisation du
barreau et l'exercice de la profession d'avocat.
56
Conditions d’éligibilité
Conditions Civiles
§ Etre de nationalité marocaine, ou ressortissant d’un État tiers qui accorde aux Marocains, la faculté d’exercer sous
les mêmes conditions l’activité professionnelle , c’est-à-dire qui respecte le principe de réciprocité en la matière;
§ Etre âgé de plus de 21 ans et n'avoir pas dépassé 45 ans le jour de la présentation de la demande au barreau pour
ceux qui ne sont pas dispensés du stage.
Conditions de Moralité
§ N'avoir pas été condamné à une peine judiciaire, disciplinaire ou administrative pour faits contraires à l'honneur, à
la probité ou aux bonnes mœurs;
§ N'avoir pas été déclaré en état de faillite sauf s'il a fait l'objet d'une réhabilitation;
§ Etre en mesure d'exercer effectivement la profession avec toutes ses charges.
Conditions de Formation
§ Etre licencié en droit privé.
§ Réussir l’examen pour l’obtention du certificat d’aptitude à la profession d’avocat.
§ Exercer un stage de trois ans dans un cabinet d’avocat qui a au moins 5 ans d’ancienneté : apprendre les rouages
de la plaidoirie et des procédures.
§ A la fin du stage, il doit déposer une demande d’inscription ( 3 mois) au barreau pour devenir avocat titulaire.
57
Conditions d’éligibilité
§ Les anciens magistrats du 2e grade ou d'un grade supérieur non titulaires d'une licence en droit et qui ont été
admis à faire valoir leurs droits à la retraite ou ont démissionné.
§ Les anciens magistrats ayant exercé les fonctions judiciaires pendant au moins huit ans après l'obtention de la
licence en droit et dont la démission a été acceptée.
§ Les anciens avocats ayant déjà été inscrits pendant cinq ans au moins sans interruption au tableau d'un ou de
plusieurs barreaux du Maroc ou d'un ou de plusieurs barreaux des Etats étrangers ayant conclu avec le Maroc
une convention internationale aux termes de laquelle les nationaux de chacun des Etats contractants ont
accès dans l'autre Etat à la profession d'avocat.
§ Les professeurs de l'enseignement supérieur justifiant de huit ans d'enseignement dans une faculté marocaine
de droit, postérieurement à leur titularisation et après leur démission ou retraite.
Observation :
§ Les anciens magistrats et les anciens professeurs universitaires de matière de Droit, affranchis du stage, ne
peuvent s’inscrire si leur démission ou leur retraite est intervenue suite à une cause disciplinaire.
58
L’immunité liée à l’exercice de la profession d’ avocat
§ L’avocat ne peut être arrêté à cause de diffamation ou injures ou insultes à l’occasion de l’exercice de sa
profession.
§ L’avocat ne peut être arrêté, ni mis en garde à vue, qu’après avis du Bâtonnier.
§ Toute enquête à l’encontre d’un avocat, et toute perquisition à son cabinet, pour des crimes ou des délits en
relation avec l’exercice de la profession, ne peut être effectuée que par le Parquet ou le juge d’instruction, après
avis du Bâtonnier.
§ L’avocat ne peut être expulsé de son cabinet qu’après avis du Bâtonnier.
§ L’injure, la diffamation et la menace d’un avocat lors ou à l’occasion de l’exercice de sa profession, sont punies
conformément aux dispositions de l’article 263 du code pénal.
60
Organisation de la profession d’avocat
§ La loi a instituée la possibilité d’exercice dans le cadre d’une société civile professionnelle. Le cadre juridique de
ces sociétés est déterminé par les dispositions de la loi 29-09.
§ Les avocats collaborateurs ne peuvent exercer en leur nom personnel qu’avec l’accord de l’avocat chez qui ils
collaborent.
§ Les litiges professionnels entre avocats associés, en cohabitation ou en collaboration sont soumis à l’arbitrage
d’une instance comprenant un arbitre désigné par chacune des parties et présidé par le Bâtonnier. La sentence
arbitrale n’est susceptible d’aucun recours
.
61
Partie II : Les Juridictions
§ L’organisation judiciaire désigne l’ensemble des tribunaux et des cours du royaume. Le terme tribunal est réservé à
des juridictions inférieurs tel que le tribunal de première instance. Le terme cour s’applique aux juridictions
supérieures, à savoir la cour d’appel et la cour de cassation.
§ Conformément à l’article 1 du dahir du 15 juillet 1974 fixant l’organisation judiciaire du royaume, les juridictions de
droit commun à savoir les tribunaux de première instance, les cours d’appel et la cours de cassation, ainsi que les
juridictions spécialisées qui comprennent les tribunaux administratifs e les tribunaux de commerce.
§ L’article Premier du dahir fixant l’organisation judiciaire stipule que l'organisation judiciaire comprend les
juridictions de droit commun suivantes :
1° Les tribunaux de première instance ;
2° Les tribunaux administratifs ;
3° Les tribunaux de commerce ;
4° Les cours d'appel ;
5° Les cours d'appel administratives ;
6° Les cours d'appel de commerce ;
7° La Cour de cassation.
§ Le siège, le ressort et les effectifs de ces juridictions sont fixés par décret.
62
Organisation Judiciaire Au Maroc
V Juridictions Militaires
63
Les juridictions du 1erdegré comprennent : Les juridictions à compétence universelle :
Eléments de droit
Il s’agit d’appliquer
aux éléments de fait
Cour de cassation la règle de droit qui
permet de résoudre
Droit
le litige
Juridictions du
Second Degré
Cour d’appel
Eléments de fait : CA de commerce
Constitués par ce qui 2ème examen de l’affaire CA administrative
s’est réellement produit. Droit & Fait
De multiples questions
se posent: quand et Juridictions de fonds
comment le litige s’est-il Juridictions du
produit ? Premier Degré
Quelles sont les Tribunal de première
conséquences 1er examen de l’affaire instance
matérielles ou morales ? Droit & Fait
TPI de commerce
Qui est l’auteur du litige? TPI administratif
65
Classification Juridictionnelle
COUR DE CASSATION
Chambre Pénale Chambre Civile Chambre Commerciale Chambre Sociale Chambre administrative
Chambre Statut Personnel et Succession
3. Cour de cassation.
67
1 - Tribunaux de Première Instance
Cadre Légal
art 5 de l’organisation judiciaire
§ Dahir portant Loi n° 1.74.338 du 24 joumada II 1394 (15 juillet 1974) relatif à l’organisation judiciaire.
§ Dahir portant Loi n° 1-74-447 du 28 septembre 1974 approuvant le texte du code de procédure civile.
§ Dahir n° 1-02-255 du 3 octobre 2002 portant promulgation de la Loi n° 22-01 relative à la procédure pénale.
§ Dahir n° 1-04-24 du 12 hija 1424 (3 février 2004) portant promulgation de la Loi n° 73-03 portant code de la famille.
§ Dahir n° 1-11-151 du 16 ramadan 1432 (17 août 2011) portant promulgation de la Loi n° 42-10 portant organisation des
juridictions de proximité et fixant leur compétence.
§ Décret n° 2.11.492 du 5 kaada 1432 (3 octobre 2011) modifiant et complétant par le Décret n° 2.74.498 du 25 joumada
II 1394 (16 juillet 1974) pris pour l’application du Dahir portant loi n° 1.74.338 du 24 joumada II 1394 (15 juillet 1974)
relatif à l’organisation judiciaire.
68
Compétences des Tribunaux de Première Instance
§ Les tribunaux de première instance connaissent toutes les affaires civiles, commerciales, administratives et sociales,
soit en premier et dernier ressort, soit à charge d'appel. Sous réserve de la compétence spéciale attribuée aux
sections de la justice de proximité et aux sections des affaires de la famille .
§ Les tribunaux de première instance sont considérés comme les juridictions de droit commun par excellence, étant
donné qu’ils connaissent le plus grand nombre de litiges. Il connaissent tous les litiges, à l’exception de ceux dont la
compétence est spécialement attribuée par la loi à une autre juridiction.
69
Compétences des TPI selon la matière
Des demandes jusqu’à la valeur de vingt mille dirhams (20.000 dirhams)
Tribunaux PI Tribunaux PI
Tribunaux PI
70
Compétences des TPI (suite)
§ En premier et dernier ressort : lorsque le montant § Les tribunaux de première instance sont
du litige est égal ou inférieur à 20. 000 dh. compétents pour juger:
ü L’appel devant la cour d’appel est exclu. ü Les contraventions
ü Le pourvoi en cassation est possible. ü Les délits
§ En premier ressort : lorsque la valeur du litige est § Les crimes relèvent de la compétence de la
supérieure à 20.000 ou si elle est indéterminée. chambre criminelle de première instance près
ü L’appel est possible. Cour d’appel.
Actions personnelles et mobilières qui n'excédent Infractions prévues par la loi fixant l'organisation et
pas 5000 dirhams. les attributions de la justice de proximité. Le juge ne
Sont exclus de sa compétence, les litiges relatifs au pourra prononcer que des amendes allant de 200 à
code de la famille, aux affaires immobilières, 1200 dirhams.
sociales et aux expulsions.
71
1 - Tribunaux de Première Instance
§ TPI sont au nombre de 70 implantés dans les provinces, les préfectures et les municipalités du royaume.
§ Pour renforcer l’implantation judiciaire des tribunaux de première instance dans les petites localités, 178
centres de juges résidents ont été ouverts.
Composition Fonctionnement
Sections de la justice de
Sections des affaires de la famille Chambres
proximité
§ Ch. Civile Loi n° 42-10 du 17 août 2011
§ Ch. Commerciale
§ Sections des TPI;
§ Affaires de statut personnel, § Ch. Immobilière
Sections centres des juges résidents .
§ Successions, § Ch. Sociale
§ L'état civil § Ch. Pénale § Actions personnelles et mobilières
§ Affaires d'homologation et des Toute chambre peut instruire et juger les qui n'excédent pas cinq mille
mineurs, affaires soumises au tribunal quelle qu’en dirhams, à l'exception des litiges
§ La kafala soit leur nature, à l’exception des affaires relatifs au code de la famille, aux
§ Et tout ce qui a trait à la relevant des sections de la famille et des affaires immobilières, sociales et les
sauvegarde et la protection de sections de la justice de proximité. évictions.
la famille.
§ Ch. d’appel contre les jugements § Infractions prévues par la loi fixant
rendus par le même tribunal en l'organisation et les attributions de la
premier ressort justice de proximité.
La procédure devant ces juridictions
est orale, gratuite et exempte73
de
toute taxe judiciaire.
Tribunaux de Première Instance
peuvent être classés, selon la nature des affaires qu'ils
connaissent :
§ Sections de justice de proximité; § Sections des affaires de la famille; § Sections de la justice de proximité;
§ Chambres : § Chambres : § Chambres :
ü Civile, ü Accidents de travail, ü Correctionnelles,
ü Commerciale, ü Maladies professionnelles, ü Accidents de la circulation,
ü Immobilière. ü Conflits du travail. ü Affaires des mineurs.
74
Justice de proximité
Selon l’article 8, la partie lésée peut intenter un recours en annulation du jugement devant le président du tribunal de
première instance dans un délai de 8 jours à compter de la date de notification du jugement, et ce, selon les cas ou le
juge de proximité n’a pas respecté certaines dispositions :
§ Sa compétence en raison de la valeur (qui ne doit pas dépasser 5000 Dirhams);
§ N'a pas effectué la tentative de conciliation;
§ A statué sur chose non demandée ou adjugé plus qu'il n'a été demandé ou s'il a omis de statuer sur un chef de
demande;
§ Lorsque l'une des parties l'avait récusé à bon droit;
§ A statué sans s'être assuré au préalable de l'identité des parties;
§ A condamné le défendeur sans avoir la preuve qu'il avait été touché de la notification ou de la convocation;
§ Il y a eu des dispositions contraires dans une même décision ;
§ Il y a eu dol dans le cours de l'instruction de l'affaire.
Le président du TPI statue sur la demande dans un délai de quinze jours suivant la date de son dépôt, hors la présence
des parties, sauf s'il juge nécessaire la convocation de l'une des parties pour présenter des éclaircissements. Dans ce cas,
il statue dans un délai d'un mois.
Ce jugement n’est susceptible d’aucune voie de recours.
75
Compétences du président du tribunal de première instance
§ Le président assure des fonctions administratives et des fonctions judiciaires à la tête du tribunal de
première instance. Il est responsable du fonctionnement de la juridiction et des différents services, il
s’assure de la tenue des audiences, de la répartition des affaires entre les différentes chambres, remplace
les magistrats absents, veille à la rédaction des jugements et à la bonne marche du greffe.
§ Le président du tribunal de première instance jouit d’un pouvoir juridictionnel propre que lui confère sa
qualité de juge sur requête, de juge de référé et de juge de requête aux fins d'injonction de payer.
§ Les décisions qu’il rend sont appelées ordonnance. Il s’agit notamment des ordonnances de référés, des
ordonnances sur requête et des injonctions de payer.
77
Encadré 2
L’autorité de la chose jugée interdit de remettre en cause un jugement, en dehors des voies de recours prévues à cet
effet. Elle est évoquée dans le Code de procédure civile.« présomptions établies par la loi ». La décision de justice
a force de chose jugée lorsqu'elle n'est pas susceptible de voie de recours à effet suspensif.
Aussi l’autorité de chose jugée est-elle plutôt présentée comme un « attribut » attaché à tout jugement afin d’éviter un
renouvellement du procès.
Ce qui a ou ce qui acquiert l’autorité de la chose jugée est un jugement, une décision judiciaire. Ce principe de la
présomption irréfragable de validité des jugements a pour conséquence que l’autorité de la chose jugée existe même
dans le cas où le jugement est entaché d’erreur.
Les ordonnances de référé n'ont pas l'autorité de la chose jugée, mais seulement une autorité relative de la chose
jugée.
Force exécutoire : effet attaché à toute décision judiciaire, acte notarié, certains actes administratifs permettant une
saisie ou une expulsion s‘il le faut avec l'aide de la force publique. La force exécutoire est une conséquence, un
prolongement de l'autorité de la force jugée en matière de décisions de justice, ou la concrétisation pratique de
l'autorité attachée à un acte.
Par exemple, pour pouvoir faire exécuter une décision de justice par un huissier, il faut la copie du jugement "revêtue
de la force exécutoire", qui est une mention apposée par le greffier, mais sur une seule copie de la décision. L'huissier
ne pourra rien faire avec une copie du jugement non revêtue de cette mention.
78
Les Juridictions de Droit Commun
2 - Cours d’appel
79
2. Cours d’appel
Cadre Légal
§ Dahir portant loi n° 1-74-338 du 15 juillet 1974 fixant l'organisation judiciaire du Royaume.
§ Dahir portant loi n° 1-74-447 du 28 septembre 1974 approuvant le texte du Code de procédure
civile.
§ Dahir n° 1-02-255 du 3 octobre 2002 portant promulgation de la loi n° 22-01 relative à la procédure
pénale.
§ Décret n°2-11-445 du du 7 hijria 1432 (4 novembre 2011) portant fixation du nombre des cours
d'appel.
80
Compétences de la cour d’appel
§ La cour d'appel est compétente pour connaître des décisions des tribunaux de première instance rendues en premier
ressort, ainsi que pour toutes les autres matières où compétence lui est attribuée par le code de procédure civile ou le
code de procédure pénale et, le cas échéant, par des textes particuliers.
§ La cour d’appel est une juridiction de second degré devant laquelle sont portés les appels des jugements prononcés
en première instance. L’arrêt rendu peut alors confirmer, infirmer ou encore modifier le jugement du tribunal de
première instance.
§ La cour d’appel est compétente comme juridiction de renvoi lorsque la cour de cassation prononce la cassation d’un
arrêt rendu par la même juridiction du second degré ou une autre et ordonne le renvoi.
§ Sauf dispositions légales contraires, la cour d'appel connait des appels des jugements des tribunaux de première
instance dont la valeur excède 20 000 DH, ainsi que des appels des ordonnances rendues par leurs présidents.
81
Compétences de la cour d’appel
§ On reconnaît à la cour d’appel deux compétences : une compétence ordinaire, en considérant qu’elle est une
juridiction de second degré, soit la juridiction d’appel des jugements des tribunaux de 1ère instance, ainsi que des
appels des ordonnances rendues par leurs présidents; et une compétence spéciale où on la considère comme une
juridiction de première instance, dans les cas énumérés par la loi :
Ø Elle est seule compétente pour juger les crimes. Ainsi, c’est la chambre criminelle de première instance qui les
connaît en premier ressort. Les arrêts rendus par cette dernière sont susceptibles d’appel devant la chambre
criminelle d’appel près la même cour. Ils sont rendus par une formation collégiale de trois conseillers en
première instance et de cinq en appel.
Ø Certaines matières spéciales: exemple en matière de règlement de juges تنازع االختصاصlorsque deux tribunaux
de première instance ont rendu des décisions irrévocables par lesquelles elles se sont déclarées également
compétentes ou incompétentes. art 300, 301 et 302 du CPC
Ø Cas d’évocation: Lorsque la cour d'appel est saisie de certains jugements de première instance, de s'emparer
de toute l'affaire et de statuer sur l'appel et le fond du procès par une seule et même décision. C’est-à-dire
mettre fin au litige en statuant sur des questions non tranchées en première instance, s'ils estiment de bonne
justice de donner à l'affaire une solution définitive.
82
Encadré 3
§ Il y a lieu à règlement de juges lorsque dans un même litige, plusieurs juridictions ont rendu des décisions irrévocables par
lesquelles elles se déclaraient également compétentes ou incompétentes.
§ La demande en règlement de juges doit être portée par requête devant la juridiction immédiatement supérieure
commune aux juridictions dont les décisions sont attaquées et devant la Cour cassation lorsqu'il s'agit de juridictions
n'ayant au-dessus d'elles aucune autre juridiction supérieure commune.
§ La requête est examinée en chambre du conseil sans la présence des parties ou de leurs mandataires.
§ Si la juridiction saisie estime qu'il n'y a pas lieu à règlement de juges, elle rend une décision de rejet motivée, laquelle, s'il
ne s'agit pas de la Cour suprême, peut faire l'objet d'un pourvoi en cassation.
§ Si la juridiction saisie estime qu'il peut y avoir lieu à règlement de juges, elle renvoie l'affaire au magistrat rapporteur pour
qu'il soit statué dans les formes ordinaires, les délais prévus par la loi étant toutefois réduits de moitié.
§ Cette décision suspend, à sa date, toute poursuite et procédure devant le juge du fond.
83
2. Cours d’appel
§ Les cours d'appel sont au nombre de 21 implantés dans les provinces, les préfectures et les municipalités du
royaume.
§ Elles sont fixés et délimités par décret (décret n°2-11-445 du 4 novembre 2011) portant fixation du nombre de
cours d'appel au sein desquelles ont été créées les sections des crimes financiers, et désignation de leur ressort,
comprennent des sections des crimes financiers : il s’agit des cours d’appel de Rabat, Casablanca, Fès et
Marrakech.
84
2. Cours d’appel
Fonctionnement Fonctionnement
85
Composition Cours d’appel Organisation Cours d’appel
3 - Cour de cassation
87
3. Cour de Cassation
Cadre Légal
art 12 Organisation Judiciaire.
§ Dahir portant Loi n° 1-74-338 du 15 juillet 1974 fixant l'organisation judiciaire du Royaume.
§ Dahir n° 1.11.170 du 27 Kaada 1432 (25 octobre 2011) portant promulgation de la Loi n° 58.11 relative à
la Cour de cassation modifiant dahir n° 1.57.223 du 2 rebia I 1377 (27 septembre 1957) relatif à la
Cour suprême.
§ Dahir portant Loi n° 1-74-447 du 28 septembre 1974 approuvant le texte du Code de procédure civile.
§ Dahir n° 1-02-255 du 3 octobre 2002 portant promulgation de la Loi n° 22-01 relative à la procédure
pénale.
§ Dahir n° 1.14.187 du 17 safar 1436 (10 décembre 2014) portant promulgation de la Loi n° 108.13
relative à la justice militaire.
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Compétences de la cour de cassation
§ La cour de cassation ne constitue pas un troisième degré de juridiction, on ne peut lui soumettre
l’appréciation des faits, elle ne statue que sur la légalité des arrêts des juges du fond.
§ Les pourvois en cassation contre les décisions rendues en dernier ressort par toutes les
juridictions du Royaume . Les jugements rendus en dernier ressort par le tribunal de première
instance , non susceptibles d’appel, peuvent également faire l’objet d’un pourvoi en cassation.
§ Les recours contre les décisions par lesquelles les juges excèdent leurs pouvoirs.
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Classification Juridictionnelle
COUR DE CASSATION
Chambre Pénale Chambre Civile Chambre Commerciale Chambre Sociale Chambre administrative
Chambre Statut Personnel et Succession
§ Les règlements de juges lorsque deux juridictions se déclarent compétentes ou incompétentes il y a lieu de trancher
entre elle par voie de règlement de juge. La voie de recours devant la cour de cassation lorsque le cas d’espèce
survient entre deux juridictions communes n’ayant au-dessus d’elles que la Cour de cassation.
§ Les prises à partie contre les magistrats et les juridictions autres que la Cour de cassation. La prise à partie est une
voie de recours ouverte au justiciable contre le magistrat qui, dans l’exercice de ses fonctions, a commis un dol,
fraude, concussion ou déni de justice .
§ La cour de cassation est compétente en matière de justice militaire lorsque les infractions sont commises par des
militaires et personnes assimilées aux militaires.
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3. Cour de Cassation
Fonctionnement
Composition
Bureau de la Cour
Premier avocat général : art. 4 du décret 2-74-498 du 16 juillet 1974.
• Il représente le procureur général aux audiences plénières.
Composition
§ Premier président;
Avocats généraux : § Président et conseiller doyen de chaque chambre;
§ Procureur général du Roi;
• Ils représentent le procureur général dans les audiences § Premier avocat général;
des chambres auxquelles ils sont affectés. § Greffier en chef.
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Organisation de la Cour de cassation
§ Chaque chambre est présidée par un président de chambre et peut être divisée en sections.
§ Toute chambre peut valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les affaires
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soumises à la Cour.
Organisation des chambres de la Cour de cassation
Section Section
Obligations et Contrats Affaires Criminelles
Chambre Civile
Chambre Pénale
Section Section
Immatriculation Foncière Accidents de Circulation
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Organisation Judiciaire Au Maroc
V Juridiction Militaire
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Juridictions
de Droit Commun spécialisées
1. Tribunaux de Commerce
2. Cours d’appel de commerce
3. Tribunaux Administratif
4. Cours d’appel Administratives.
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Juridiction Militaire
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4. Justice Militaire
Cadre Légal
§ Dahir n° 1.14.187 du 17 safar 1436 (10 décembre 2014) portant promulgation de la Loi n°
108.13 relative à la justice militaire.
§ Dahir n° 1.11.170 du 27 Kaada 1432 (25 octobre 2011) portant promulgation de la Loi n° 58.11
relative à la Cour de cassation modifiant dahir n° 1.57.223 du 2 rebia I 1377 (27 septembre
1957) relatif à la Cour suprême.
§ Dahir n° 1-15-80 du 18 chaoual 1436 (4 août 2015), relatif au statut particulier des magistrats
militaires, et au statut particulier des officiers-greffiers et des sous-officiers commis greffiers et
édictant des dispositions particulières.
§ Les infractions militaires commises par des militaires et personnes assimilées aux militaires lorsqu’ils sont en
activité de service : les jeunes militaires de tous grades, les engagés, les rengagés, les réformés temporaires, les
militaires de tous grades en congé illimité ou en état de mise en disponibilité ou faisant partie des réserves
rappelés à l’activité au sein des FAR ;
§ Les infractions commises par les prisonniers de guerre, quelle que soit leur qualité;
§ Les infractions commises en temps de guerre contre les institutions de l’état ou commises contre la sécurité des
personnes ou des biens si elles sont perpétrées au profit de l’ennemi ou si elles affectent les capacités des Forces
Armées Royale;
§ Les infractions de préparation visant, par les armes, à changer le régime ou à occuper une partie du territoire
national;
§ Les infractions commises contre les systèmes d’informations, de communication, les applications électroniques,
les sites cybernétiques relevant de la défense nationale;
§ Toute personne qui a directement subi un dommage causé par une infraction dont la compétence revient au
tribunal militaire peut se porter partie civile devant le dit tribunal.
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4. Incompétences du Tribunal Militaire
§ Les infractions de droit commun commises par les militaires et assimilés en tant qu’auteurs, coauteurs ou
complices;
§ Les infractions commises par les officiers, les sous officiers et les gendarmes dans l’exercice de leur fonctions dans
le cadre de la police judiciaire ou dans le cadre de la police administrative;
§ Faits imputés à des mineurs âgés de moins de dix huit ans au moment des faits;
§ Faits imputés aux personnes civiles travaillant aux services des forces armées royales;
§ Lorsqu' un individu est poursuivi, en même temps , pour une infraction de la compétence du tribunal militaire et
pour une infraction de la compétence des tribunaux ordinaires, il est traduit d'abord devant le tribunal compétent
pour connaitre du fait emportant la peine la plus grave.
Dans le cas ou les deux infractions emportent la même peine, ou si l’une d’elles est la désertion, l’accusé est
d’abord renvoyé devant le tribunal militaire.
§ Lorsque le tribunal militaire constate que l’affaire dont il est saisie a un lien avec une autre affaire examinée par
l’un des tribunaux ordinaires et qui ne peut être dissocier, il peut renvoyer la dite affaire devant le tribunal
ordinaire qui doit statuer sur l’ensemble.
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Juridiction Militaire
Cour de cassation
Droit
Juridictions du
Second Degré • Chambre Correctionnelle
d’appel
• Chambre Criminelle d’appel
2ème examen de l’affaire
Droit & Fait
Juridictions de
fonds
Juridictions du
Premier Degré • Chambre Correctionnelle PI
• Chambre Criminelle PI
1er examen de l’affaire
Droit & Fait
103
Tribunal Militaire
COUR DE CASSATION
1. Recours contre les ordonnances et décisions Délits et contraventions soumis au Crimes soumis au Tribunal militaire
des juges d’instructions.
Tribunal militaire
2. Demandes de mise en liberté provisoire.
3. Mesures de mise sous contrôle judiciaire.
4. Nullité des actes d’instruction.
104
3. Chambres Militaires de première instance
Composition
I
Un collège de trois conseillers composé de : Un collège de trois membres composé de :
§ Un greffier
III § Un greffier
105
3. Chambres Militaires d’Appel
Composition
I
Un collège de trois membres composé de : Un collège de cinq membres composé de :
II
§ Procureur Général du Roi près du
tribunal militaire § Procureur du Roi près tribunal militaire
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4 - Statuts des corps du Tribunal Militaire
§ Les magistrats militaires affectés à la justice militaire constituent un corps autonome. Ils sont soumis
à un statut particulier. art 29 de la loi n° 108.13
§ Les officiers greffiers et sous officiers commis - greffiers sont soumis à un statut particulier. art 30 de
la loi n° 108.13
§ Les fonctions du greffe au tribunal militaire sont assurées, sous la supervision du chef de greffe et du
secrétariat du ministère public, par des officiers et des sous officiers en qualité de greffiers et
commis- greffiers. art 31de la loi n° 108.13
§ Les officiers et sous officiers sont mis à la disposition du greffe et du secrétariat du ministère public
pour l’exécution des formalités qui leur sont dévolues. art 31de la loi n° 108.13
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