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Droit pénal spécial

INTRODUCTION GENERALE

Détermine les actes ou les comportements contraires à la loi pénale et qui sont sanctionnés par des peines.
Droit transversal car il a recours à l’ensemble des règles de droit privé et de droit public. En effet, il est
rattaché au droit privé au motif que sa sanction dépend des juridictions de droit commun. Ce sont les
mêmes juridictions (TPI et CA) qui rendent à la fois la justice civile et pénale.
Mais, par nature, le droit pénal appartient au droit public dans la mesure où il organise les rapports entre
l’Etat et les individus. Il n’a pas pour première vocation d’organiser les rapports entre les personnes
privées c'est-à-dire les victimes et l’auteur de l’infraction, mais entre la société et le délinquant.
Le droit pénal se compose tant du droit pénal général que du droit pénal spécial. Si le droit pénal général
étudie les règles applicables à toutes les infractions ainsi que la peine en général, le droit pénal spécial
étudie, quant à lui, les éléments constitutifs et les règles particulières de chaque infraction pénale ainsi que
la répression propre à celle-ci. L’étude du droit pénal spécial consiste donc à aborder les spécificités de
chaque infraction pénale tant dans ses éléments constitutifs que dans sa sanction ou dans les modalités de
sa répression (ex. le vol, le meurtre, la diffamation). Il ne suffit pas de viser par exemple l’élément
matériel, comme en droit pénal général ; il faut, pour chaque infraction définir celui-ci (ex. pour le vol, il
faut une soustraction). Les règles définies dans chaque cas n’étant valables que pour l’infraction précise
qu’elles concernent à l’exclusion de toutes les autres.
Parce qu’il se concentre sur l’étude de l’infraction, le droit pénal spécial appartient, tout comme le droit
pénal général, au droit pénal de fond par opposition à la procédure pénale ou droit pénal de forme.
Droit pénal général et droit pénal spécial sont les deux branches du droit pénal de fond, ce qui explique les
liens nécessaires entre ces deux matières. En effet, il est difficile d’aborder l’étude des règles générales de
la responsabilité pénale, l’étude abstraite des éléments constitutifs des infractions et des catégories
d’infractions sans se référer aux infractions elles-mêmes : parce que le droit pénal général est une
tentative de systématisation, de généralisation et de théorisation du droit pénal spécial, il ne peut se passer
de ce dernier. Mais, il est également difficile d’étudier le droit pénal spécial, à savoir les infractions dans
leur particularité, sans maîtriser les notions de droit pénal général telles que « tentative », « complicité »,
« imprudence », « élément matériel et moral » de l’infraction.
Les deux branches du droit pénal de fond sont donc complémentaires voire indissociable tout en
s’opposant sur leurs particularités : au caractère général et abstrait du droit pénal général peut en effet
être opposé le caractère concret et casuistique (subtile) du droit pénal spécial. Cette opposition n’est
d’ailleurs pas a priori en faveur du droit pénal spécial qui peut apparaître alors comme une discipline
juridique assez peu intéressante n’exigeant que de lister les différents éléments constitutifs et les peines des
infractions dans un catalogue roboratif et plus ou moins ordonné.
Toutefois, la réalité est bien évidemment tout autre et l’on peut considérer au contraire le droit pénal
spécial comme une discipline juridique essentielle non seulement en raison des qualités de rigueur qu’elle
exige mais aussi, de par son importance au sein des autres disciplines juridiques.
L’étude du droit pénal spécial est tout d’abord une véritable discipline juridique dans la mesure où il ne
s’agit pas seulement d’ânonner les différentes infractions et leurs éléments constitutifs. L’étude du texte
d’incrimination est en effet indispensable (en vertu du principe de la légalité des délits et des peines) et
pose d’indiscutables problèmes d’interprétation qui doivent être réglés en respectant le principe
d’interprétation stricte de la loi pénale. Mais, le droit pénal spécial se double d’une autre difficulté à savoir
la qualification qui exige une très grande rigueur. En effet, la poursuite d’un fait suppose nécessairement
qu’il ait pu se voir appliquer le nom d’une infraction prévue par un texte pénal en vigueur au moment où
il a été commis. Cette opération de qualification doit être donnée ou vérifiée, pour chaque fait poursuivi,
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par chacune des autorités en charge de leur poursuite. Elle est opérée, en fait par les autorités de police ;
elle reçoit une première manifestation juridique dans les actes par lesquels le ministère public décide de
mettre en mouvement l’action publique ; elle sera ensuite vérifiée par toutes les autorités d’instruction et
de jugement qui seront successivement saisies ; elle sera enfin donnée par la cour suprême dans la mesure
où la qualification est une pure question de droit.
Le droit pénal spécial est ensuite une discipline juridique extrêmement importante à la fois
qualitativement et quantitativement.
Qualitativement, en premier lieu, parce qu’il est la première des matières de droit pénal : - D’abord, les
règles du procès pénal ne se justifient que dans la mesure où une infraction a été commise : sans infraction
commise, pas de procès pénal ; sans droit pénal spécial, pas de procédure pénale.
-Ensuite, c’est à partir du droit pénal spécial, à partir des incriminations particulières
que l’on peut construire le droit pénal général. C’est lorsque deux ou plusieurs infractions particulières
présentent un trait commun qu’apparaît le droit pénal général. Le droit pénal général, en procédant d’une
conceptualisation, d’une abstraction, d’une généralisation des divers actes interdits, a donc été précédé
par le droit pénal spécial.
- Enfin, il faut toujours vérifier qu’une infraction pénale a été commise avant de mettre
en œuvre les règles générales de responsabilité pénale (chef d’entreprise, délégation de pouvoirs, personnes
morales). Le droit pénal spécial est donc appliqué avant le droit pénal général.
Quantitativement, en second lieu, dans la mesure où le nombre d’infractions pénales est colossal et sans
doute impossible à déterminer précisément. La sanction pénale étant réputée efficace et dissuasive, la
tentation est grande pour le législateur de recourir systématiquement à cette sanction dans toutes les
matières. Cette utilisation du droit pénal aboutit donc à donner un champ d’application exponentiel (qui
augmente de façon rapide) au droit pénal spécial. Le domaine de cette matière dépasse en effet très
largement les textes du code pénal et l’on peut considérer aujourd’hui qu’il n’est aucune branche du droit
qui ne prévoit d’incriminations, d’infractions pénales. On identifie de cette façon le droit pénal des
affaires.
Si le droit pénal spécial touche ainsi toutes les branches du droit, il est toutefois impossible de prétendre
connaître toutes les incriminations et d’en dresser l’inventaire complet dans un cours. Ce dernier se
contentera donc de traiter des infractions les plus communes, contenues dans le code pénal. D’ailleurs, cet
objectif raisonnable n’est pas particulièrement aisé à atteindre au motif que le nombre d’infractions
pénales contenues dans le seul code pénal est déjà considérable et implique de faire des choix, d’accorder
plus d’importance à certaines infractions en raison par exemple de leur gravité.
Dans cette perspective, notre cours sera scindé en deux parties : La première sera consacrée à l’étude des
différents types d'atteintes aux biens ; la seconde traitera les atteintes aux personnes

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PREMIERE PARTIE : LES INFRACTIONS CONTRE
LES BIENS
Les atteintes portées aux biens d’autrui peuvent être regroupées autour de trois grandes infractions à savoir, le
vol, l’escroquerie et l’abus de confiance.
Ces 3 infractions fondamentales peuvent avoir des conséquences qui méritent elles aussi des sanctions pénales. Il
en est ainsi de l’infraction de recel.
Dès lors, on examinera successivement les infractions fondamentales contre les biens (Titre I) et l’infraction de
recel comme infraction de conséquence des atteintes fondamentales aux biens (Titre II).

TITRE I : LES INFRACTIONS FONDAMENTALES

Pour bien cerner les infractions fondamentales contre les biens, il convient d’étudier successivement l’infraction
de vol (chapitre I), celle d’escroquerie (Chapitre II) et, enfin, celle d’abus de confiance (Chapitre III).

CHAPITRE I : LE VOL

L’étude de l’infraction de vol précédera celle de certaines infractions qualifiées par la doctrine de « voisines » de
celle-ci.
Sous chapitre I : L’infraction de vol à proprement parler
Le vol est défini (Section I) et réprimé (Section II) par l’article 505 et suivants du code pénal.
Section I : Les éléments constitutifs du vol

L’article 505 du code pénal dispose : « quiconque soustrait frauduleusement une chose appartenant à autrui est
coupable de vol (…) ».
De la lecture de cette définition, il ressort que cette infraction suppose un élément matériel (§1) et un élément
moral (§2).
§1. L’élément matériel du vol
L’élément matériel du vol est une soustraction (B) accomplie sur une chose appartenant à autrui (A).
A. La chose appartenant à autrui

Le vol doit s’exécuter sur une chose (1) et sur une chose appropriée (2).
1.Une chose

Malgré l’importance de la chose comme objet de l’infraction de vol, le législateur n’a pas donné de définition à
celle-ci. Dès lors, il a été admis (par la doctrine pénaliste) que seuls les objets mobiliers corporels peuvent
faire l’objet d’un vol ; eux seuls peuvent être déplacés.
En effet, il faut pour voler, pouvoir déplacer la chose, ce qui s’oppose au vol des immeubles et des biens
incorporels insusceptibles de ce déplacement.
La dépossession d’un bien immobilier et l’atteinte portée à un bien incorporel peuvent être réprimées par d’autres
textes sans être qualifiées d’infraction de vol.
Il y a vol, pour le droit pénal, dès qu’un objet peut être détaché et enlevé de son support, même si l’ensemble
auquel il appartient est immobilier. Dès lors, l’on peut se rendre coupable de vol des immeubles par
destination (glaces, ornements, statues...). Il peut aussi y avoir vol de morceaux détachés de l’immeuble. En
effet, si on ne peut voler une maison (immeuble), même si on la démonte morceau par morceau, on peut être

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coupable du vol des pierres, des briques, des volets au fur et à mesure de leur enlèvement ou d’un titre de
propriété immobilière. De même, on peut dérober un titre de propriété immobilière (bien meuble).
En outre, le législateur a, dans l’article 521 du code pénal, appréhendé le vol d’énergie électrique ou de toute
autre énergie de valeur économique. En d’autres termes, cette infraction s’applique notamment à l’électricité, à
l’eau ou au gaz, lorsqu’ils sont fournis contre paiement par une société distributrice. Cette appropriation
clandestine s’opère généralement au moyen de branchement effectué avant le compteur.

2. Une chose appartenant à autrui

Parmi les conditions du vol, l’une des plus importantes est que la chose soustraite appartienne à autrui que
le propriétaire
- personne publique ou privée,
- pas besoin de l’identité du volé déterminée.
- Constater que la chose ne pouvait appartenir à celui qui l’a prise. On peut voler les choses dotées
d’une affectation communautaire plus ou moins étendue, qui appartiennent à la communauté en vertu d’un
droit de propriété en quelque sorte innomé exemple l’argent destiné à la communauté des pauvres.
LIMITE il n’y a pas vol à prendre un resnullis,
- chose qui n’appartient à personne= propriété s’en acquiert par occupation = appréhension licite
(animaux sauvages, - état de liberté naturelle, les poissons de la mer, les coquillages, les pierres précieuses…).
- chose abandonnée Pas son propriétaire, licite de récupérer. Nécessaire certitude que le propriétaire antérieur
voulait bien se défaire de la chose.
> Ne pas confondre les objets abandonnés / perdus.Ces derniers demeurent la propriété de celui qui les a égarées
et sont donc volées par celui qui les appréhende. (Ces faits sont réprimés par des peines atténuées : articles
527 relatif à l’appropriation d’une chose mobilière sans en avertir l’autorité locale de police ou le propriétaire et
l’article 528 relatif au trésor).
De même, il n’y a pas vol à prendre sa propre chose, même si autrui a des droits sur elle et si, donc, l’acte nuit à
quelqu’un. Le prêteur qui reprend avant le terme convenu, la chose prêtée, viole les règles de droit civil du prêt et
engage sa responsabilité civile contractuelle mais ne commet pas de vol.
Toutefois, cette absence de possibilité de punir trouve ses limites dans deux situations :
-La première est relative à l’article 523 du code pénal qui appréhende le cas de la chose commune. En d’autres
termes, le vol est possible entre cohéritiers ou prétendant à une succession qui, frauduleusement, dispose avant
le partage, de tout ou partie de la succession. Il en est de même des copropriétaires ou associés qui disposent
frauduleusement de choses communes ou du fonds social. L’acte porte sur la partie éventuellement non
individualisée, dont l’agent n’est pas propriétaire. A contrario, seule la propriété exclusive et intégrale d’une
chose permet à la personne de ne pas commettre de vol.
-La seconde est relative à la chose n’appartenant pas encore au voleur. C'est-à-dire que la propriété exclusive, qui
fait obstacle au vol, doit être actuelle ce qui implique la condamnation des personnes qui, se sachant désignées
dans un testament, ont cru pouvoir appréhender les biens du « de cujus » encore vivant.
B -l’acte de soustraction
Il est de principe qu’il n’y a vol que lorsque la chose, objet du délit, passe de la possession du légitime détenteur
dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du premier. Pour soustraire, il faut prendre, enlever ou
déplacer la chose contre le gré du propriétaire. En d’autres termes, il faut une manipulation matérielle de la
chose qui s’accompagne d’un transfert indu de la possession.
Le cas le plus fréquent, en pratique, et le moins douteux, en droit est l’hypothèse dans laquelle le voleur s’empare
de la chose d’autrui à l’insu de son propriétaire : un pick-pocket qui vole un porte-monnaie ou un bijou dans une
foule sans que la victime ne s’en aperçoive.
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Toutefois, le législateur est allé très loin dans son appréhension de la soustraction pour l’étendre à la remise
volontaire de la chose par erreur ou par hasard. En effet, est voleur, au sens de l’alinéa 2 de l’article 527 du
code pénal, toute personne qui s’approprie frauduleusement une chose mobilière parvenue en sa possession par
erreur ou par hasard. Tel est le cas de la personne qui profite de l’erreur du commerçant qui rend trop de
monnaie.
Il est patent que le législateur a rendu le délit de vol aussi bien un délit de commission que d’abstention.
Par ailleurs, on s’est posé la question de savoir si la soustraction temporaire d’une chose sans le consentement de
son propriétaire constitue un vol.
En réponse, le législateur n’a donné que partiellement la solution dans l’article 522 du code pénal qui appréhende
le cas de l’usage d’un véhicule motorisé à l’insu et contre la volonté de l’ayant droit. Cette solution a été étendue
au vol d’usage de toute chose. En effet, il a été admis que le vol est une infraction instantanée qui est
parfaitement réalisée dès la soustraction d’une chose. Peu importe qu’ensuite le voleur restitue l’objet au
véritable propriétaire, cet acte ne constituant qu’un repentir actif qui n’efface pas l’existence de l’infraction déjà
réalisée.

§2. L’élément moral : l’intention frauduleuse

Le vol est une infraction intentionnelle, la soustraction devant être frauduleuse. Cette intention implique
que l’auteur est conscient que la chose appartient à autrui et qu’il est animé par la volonté de se l’approprier.
Cette intention ne sera donc pas caractérisée lorsque l’auteur de la soustraction a cru prendre une chose qui lui
appartenait.
La définition de l’intention pose une certaine difficulté notamment dans le cadre de la soustraction temporaire.
A cet égard, il a été admis que le vol est constitué lorsque l’appréhension a lieu dans des circonstances telles
qu’elle révèle l’intention de se comporter, même momentanément en propriétaire.
Par ailleurs, les mobiles sont indifférents. En effet, nul ne peut se faire justice à soi-même.
Section II : La répression du vol
Paragraphe 1. Les obstacles à la répression

L’immunité familiale = obstacle à la poursuite de l’infraction. Cette immunité est réservée à des infractions
ne mettant en jeu que des intérêts matériels.
> Strictement encadré. = personnes visées par la loi.
 des maris / femmes
 ascendants / enfants / autres descendants à savoir petits-enfants ou arrières petits-enfants. (article 534
du CP)
- descendants / ascendants, ou entre parents ou alliés jusqu’au 4eme degré inclusivement, ne peuvent être
poursuivis que sur plainte de la personne lésée ; le retrait de la plainte met fin aux poursuites (article 535
du code pénal).
Immunité = effet strictement personnel,
=> Pas étendue aux complices, coauteurs ou receleurs. c
> l’infraction ne disparait pas du fait de l’immunité = fait principal indispensable à l’existence de la complicité
punissable ou du recel.
§2. Les sanctions du vol
A. Les peines principales

1. Le vol simple

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Les peines principales prévues pour le vol ordinaire figurent à l’article 505 du code pénal. Ce sont
l’emprisonnement d’un à 5 ans et d’une amende de 120 à 500 dirhams.
1. Les vols aggravés

Commis dans des circonstances les rendant plus grave. Le législateur inspiré par l’observation criminologique, a
imaginé un nombre considérable de circonstances aggravantes transformant le vol en un crime.
a) l’article 510 du code pénal punit de 5 à 10 ans les individus auteurs de vol commis avec une seule des circonstances suivantes :
*si le vol a été commis avec violences, ou menaces de violences, ou port illégal d’uniforme, ou usurpation d’une fonction d’autorité ;
* Si le vol a été commis la nuit ;
*Si le vol a été commis en réunion, par deux ou plusieurs personnes ;
*Si le vol a été commis à l’aide d’escalade;
* si le vol a été commis au cours d’un incendie ou après une explosion, un effondrement, une inondation, un naufrage, une révolte, une
émeute ou tout autre trouble ;
* si le vol a porté sur un objet qui assurait la sécurité d’un moyen de transport quelconque, public ou privé.
b) L’article 509 = réclusion de 10 à 20 ans = avec deux au moins des circonstances suivantes :
*si le vol a été commis avec violences, ou menaces de violences, ou port illégal d’uniforme, ou usurpation d’une fonction
d’autorité ;
*si le vol a été commis la nuit ;

*si le vol a été commis en réunion par deux ou plusieurs personnes ;


*si le vol a été commis à l’aide d’escalade, d’effraction extérieure ou intérieure, d’ouverture souterraine, de
fausses clés, ou de bris de scellés, dans une maison, appartement, chambre ou logement, habités ou servant à
l’habitation ou leurs dépendances (Même circonstance que celle prévue par l’article 510 avec unedifférence au
niveau du lieu ;
*la disposition d’un véhicule motorisé en vue de faciliter leur entreprise ou de favoriser leur fuite ;
*un domestique ou serviteur à gagesmême lorsqu’il a commis le vol envers des personnes qu’il ne servait pas,
mais qui se trouvaient soit dans la maison de son employeur, soit dans celle où il l’accompagnait ;
*Un ouvrier ou apprenti, dans la maison, l’atelier ou magasin de son employeur ou s’il est un individu
travaillant habituellement dans l’habitation où il a volé.
c) l’article 508 punit de la réclusion de vingt à trente ans les individus coupables de vol commis sur les
chemins publicsou dans les véhicules servant au transport des voyageurs, des correspondances des
bagagesou dans l’enceinte des voies ferrées, gares, ports, aéroports, quais de débarquement ou
d’embarquement, lorsque le vol a été commis avec l’une au moins des circonstances visées à l’article
suivant (à savoir l’art.509).
d) L’article 507 punit de la réclusion perpétuelle les individus coupables de vol, si les voleurs ou l’un d’eux
étaient porteurs de manière apparente ou cachée d’une arme au sens de l’article 303, même si le vol a été
commis par une seule personne et en l’absence de toute autre circonstance aggravante.La même peine est
applicable si les coupables ou l’un d’eux détenaient l’arme dans le véhicule motorisé qui les a conduits sur le
lieu de l’infraction ou qu’ils auraient utilisé pour assurer leur fuite.

B- Les peines complémentaires

Au sens de l’article 539 - vol simple = 5 a10ans = l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits
civiques, civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.

Sous-chapitre II : Les infractions voisines du vol

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Section I : L’extorsion

Pour bien cerner l’infraction de l’extorsion, il convient d’analyser successivement ses éléments constitutifs et ses
sanctions.
§1. Les éléments constitutifs de l’extorsion

L’article 537 du code pénal prévoit que « quiconque par(au moyen de ) force, violences ou contraintes
extorque la signature ou la remise d’un écrit, d’un acte, d’un titre, d’une pièce quelconque contenant ou
opérant obligation, disposition ou décharge, est puni de la réclusion de 5 à 10 ans ».
De cette définition, il résulte que l’extorsion suppose la réunion de deux éléments constitutifs : l’élément matériel
et l’élément moral.
A. L’élément matériel

L’élément matériel de l’extorsion est précisé à la fois par les moyens qui doivent être employés et par le résultat
qui doit être obtenu ou au moins visé puisque la tentative d’extorsion est incriminée par l’article 539 du code
pénal.
Concernant les moyens employés, il y a extorsion au sens de la loi seulement si l’auteur utilise « la force, la
violence ou la contrainte».L’emploi de ces moyens doit avoir été déterminant de la remise opérée par la victime
ou avoir été de nature à déterminer cette remise dans le cas de la tentative.
Concernant le résultat poursuivi, il doit être soit l’obtention d’une signature soit la remise d’un titre ou
d’un acte pourvu qu’ils contiennent obligation, disposition ou décharge c'est-à-dire un écrit Si la signature
extorquée est toujours celle de la victime, le titre remis peut émaner d’un tiers, voire même de l’auteur de
l’infraction. Tel est le cas du débiteur de la victime qui se fait remettre l’acte constatant cette obligation.
A. L’élément moral

En dépit du défaut d’appréhension expresse de cet élément par le législateur, il résulte suffisamment de
l’accomplissement de l’élément matériel de l’extorsion. L’intention apparaît de façon évidente à l’examen des
moyens matériels utilisés par l’auteur. En effet, celui qui emploie la violence ou la contrainte ne peut que vouloir
ces actes et avoir conscience de ce qu’il accomplit.
Par ailleurs, l’intention est distincte du mobile, qui, lui, est indifférent. En effet, nul ne peut se faire justice à
soi-même.
§2. La répression de l’extorsion

La peine principale de l’extorsion est plus sévère que celles du vol car avec l’extorsion, l’atteinte à la personne
est plus grave.
En effet, l’article 537 du code pénal prévoit une réclusion de 5 à 10 ans à l’encontre des personnes qui se sont
rendues coupables d’une extorsion de signature ou de remise d’un titre ou écrit contenant ou opérant obligation,
disposition ou décharge.
Toutefois, contrairement au délit de vol où l’immunité familiale peut faire obstacle à la poursuite de
l’infraction, celle-ci n’a pas sa place dans l’infraction de l’extorsion au motif que dans cette dernière l’atteinte à
la personne est plus grave.
Section II : Le chantage
Pour bien cerner l’infraction de chantage, il convient d’étudier ses éléments constitutifs et son système de répression.
§1. Les éléments constitutifs du chantage
A. L’élément matériel

L’article 538 du code pénal prévoit que « quiconque au moyen de la menace écrite ou verbale, de révélations ou
d’imputations diffamatoires, extorque (obtient= c’est un abus de langage) soit la remise de fonds ou valeurs,
soit la signature ou remise des écrits prévus à l’article précédent, est coupable de chantage et puni de
l’emprisonnement d’1 à 5 ans et d’une amende de 200 à 2000 dirhams ».

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De la lecture de cette définition, il ressort que le chantage apparaît proche de l’extorsion par son résultat. En
effet, le résultat du chantage est, tout comme pour l’extorsion, l’obtention d’une signature, la remise de fonds,
de valeurs ou des écrits constatant ou éteignant un droit.Notons que toutes les choses énumérées dans
l’article 537 peuvent faire l’objet d’un chantage. Toutefois, l’article 538 ajoute les remises de fonds ou de
valeurs.
Toutefois, les moyens employés pour parvenir à ce résultat sont radicalement différents. Le chantage
consiste en effet à obtenir ce résultat en usant non pas de violence ou de la contrainte mais d’une menace d’une
nature très particulièrepuisqu’il s’agit de révéler ou d’imputer des faits attentatoires à l’honneur ou à la
considération, c'est-à-dire de la menace d’une diffamation.
Cette menace doit, pour caractériser le chantage, avoir été déterminante de la remise opérée par la victime ou
avoir été de nature à déterminer cette remise pour la tentative de chantage.
A. L’élément moral

Le chantage exige que l’auteur ait employé cette menace spécifique en connaissance de cause et en voulant
obtenir le bien réclamé. La preuve de cette intention résultera sans difficulté de l’accomplissement des actes
incriminés. En d’autres termes, il serait difficile de prétendre ne pas avoir eu l’intention d’obtenir par la menace
d’une diffamation, ce qui n’aurait pas pu être obtenu par un accord librement consenti.
Par ailleurs, l’intention est distincte du mobile, qui, lui, est indifférent. En effet, nul ne peut se faire justice à
soi-même.
§2. La répression du délit de chantage

La peine principale du chantage est moins sévère que celle de l’extorsion car avec le chantage, les moyens
utilisés pour obtenir le résultat escompté ne sont pas si graves que ceux de l’extorsion.
En effet, l’article 538 du code pénal prévoit une réclusion d’un à 5 ans à l’encontre des personnes, auteurs de
chantage, qui au moyen de menace de diffamation extorquent soit la remise de fonds ou valeurs, soit la signature
ou remise d’un écrit contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge.
Aussi, le législateur a prévu des peines complémentaires à l’encontre de l’auteur du chantage. Ce dernier peut
être frappé pour une durée de 5 ans au moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs
des droits civiques, civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.
A l’instar du délit d’extorsion, l’immunité familiale ne peut faire obstacle à la poursuite de l’infraction. Celle-
ci n’a pas sa place dans l’infraction du chantage.

CHAPITRE II : L’ESCROQUERIE
L’étude de l’infraction de l’escroquerie précédera celle de certaines infractions qualifiées par la doctrine de « voisines » de celle-
ci.
Sous chapitre I : L’infraction d’escroquerie à proprement parler

L’escroquerie est définie (Section I) et réprimée (Section II) par les articles 540 et suivants du code pénal.
Section I : Les éléments constitutifs de l’escroquerie (une astuce)

L’article 540 du code pénal prévoit que « Quiconque, en vue de se procurer ou de procurer à un tiers, un profit
pécuniaire illégitime, induit astucieusement en erreur une personne par des affirmations fallacieuses, ou par
la dissimulation de faits vrais, ou exploite astucieusement l’erreur où se trouvait une personne et la détermine
ainsi à des actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires ou à ceux d’un tiers, est coupable d’escroquerie et
puni de l’emprisonnement d’un à 5 ans et d’une amende de 500 à 5000 dirhams ».
De la lecture de cette définition, il ressort que cette infraction suppose un élément matériel (§1) et un élément
moral (§2).
§1. L’élément matériel de l’escroquerie

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L’élément matériel de l’escroquerie est précisé à la fois par les moyens qui doivent être employés et par le
résultat qui doit être obtenu ou au moins visé puisque la tentative d’escroquerie est incriminée par l’article 546
du code pénal
A. L’acte de l’escroquerie

L’acte caractéristique de l’escroquerie consiste soit, à provoquer l’erreur de la victime par l’emploi de certains
procédés énumérés limitativement par le législateur, soit à profiter de la situation d’erreur dans laquelle se
trouve la victime afin de déterminer des actes préjudiciables à ses intérêts ou à ceux d’un tiers.
La provocation de l’erreur de la victime peut résulter des affirmations fallacieuses données par l’auteur à
celle-ciou de la dissimulation des faits vrais.
L’acte de l’escroquerie peut également trouver sa source dans l’exploitation de l’erreur dans laquelle se trouve
la victime. Tel est le cas d’un marchand d’art qui profite de l’erreur d’une personne concernant l’authenticité
d’une œuvre d’art qu’elle croit une contrefaçon (copie). Le marchand la confirme dans son erreur et se propose
de racheter l’oeuvre moyennant un prix dérisoire.
B-Le résultat de l’escroquerie

Les moyens frauduleux employés par l’auteur doivent avoir pour but de « se procurer ou de procurer à un
tiers un profit pécuniaire illégitime ». Par profit illégitime, il faut entendre tout enrichissement sans cause de
l'escroc ou d’un tiers au détriment de la victime.
Toutefois, se pose la question de savoir si les moyens frauduleux réalisés en vue d’obtenir une chose due ou
l’accomplissement d’une obligation peuvent constituer le délit d’escroquerie.
A ce titre, il semble que le législateur a donné une réponse dans la définition de l’escroquerie dans la mesure où
il précise que cette infraction doit pour être constituée notamment avoir pour but de se procurer ou de procurer à
un tiers un profit pécuniaire illégitime (la réalisation d’un profit pécuniaire illégitime). Donc, le but de
l’escroquerie doit être la cupidité illégitime. A défaut, l’infraction d’escroquerie n’est pas constituée.
Le législateur exige aussi pour que l’escroquerie soit constituée, l’existence d’un appauvrissement de la victime
ou d’un tiers. En d’autres termes, il faut que la victime ait éprouvé une perte ou subi un préjudice pécuniaire.
§2. L’élément moral de l’escroquerie

L’escroquerie exige la preuve que l’auteur ait, volontairement et en pleine connaissance de cause, trompé sa
victime en provoquant son erreur ou en exploitant son erreur déjà préexistante afin de se procurer ou de procurer
à un tiers un profit pécuniaire illégitime.
La preuve de cette intention résultera sans difficulté de l’accomplissement des moyens frauduleux.
Les mobiles poursuivis par l’auteur sont indifférents et il importe peu, par exemple, que l’auteur ait soutenu une
association charitable avec les sommes escroquées.
Section II : La répression de l’escroquerie

A l’instar de l’infraction du vol, les sanctions prévues pour l’escroquerie (§1) ne pourront pas être prononcées si
certaines circonstances peuvent être invoquées (§2). les tentatives d’escroqueries sont sanctionnées

§1. Les obstacles à la répression (renvoi au paragraphe 1 de la section II du délit de vol)


§2. Les sanctions de l’escroquerie

L’escroquerie est sanctionnée qu’elle ait été consommée ou seulement tentée (art.546). Les peines prévues étant
identiques. Les personnes qui se sont rendues coupables d’escroquerie encourent aussi bien des peines
principales (A) que complémentaires (B).
A. Les peines principales

9
Dans notre droit, le législateur punit différemment l’auteur d’une escroquerie simple et celui d’une escroquerie
commise avec des circonstances aggravantes. Cette dernière est réprimée d’une façon plus sévère que la première
compte tenu du préjudice important qu’elle entraîne à la société.
1. L’escroquerie simple

Les peines principales prévues pour l’escroquerie ordinaire figurent à l’alinéa 1 de l’article 540 du code pénal.
Ce sont l’emprisonnement d’un à 5 ans et d’une amende de 500 à 5000 dirhams. L’escroquerie est donc
ordinairement un délit correctionnel.
1. L’escroquerie commise avec des circonstances aggravantes

affaire bernard madoff L’escroquerie commise avec des circonstances aggravantes est appréhendée
par l’alinéa 2 de l’article 540 du code pénal. Celui-ci punit de 2 à 10 ans d’emprisonnement et d’une amende
pouvant aller jusqu’à 100.000 DH « (….) une personne ayant fait appel au public en vue de l’émission
d’actions, obligations, bons (de trésor), parts ou titres quelconques, soit d’une société, soit d’une entreprise
commerciale ou industrielle ».
L’aggravation des pénalités est attachée à la circonstance que l’infraction a été réalisée par le moyen de l’appel
au public. Ainsi, la circonstance aggravante a un caractère réel et non personnel. La sévérité du législateur
s’explique par le fait que cette escroquerie a des conséquences graves pour le pays dans la mesure où elle
détourne l’épargne de l’investissement productif.
B- Les peines complémentaires

Au sens de l’article 546 du code pénal, les coupables du délit d’escroquerie peuvent être frappés pour 5 ans au
moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de
famille ou de l’interdiction de séjour.

Sous-Chapitre II : Les infractions voisines de l’escroquerie


Une analyse de ces différentes infractions précédera celle de leur répression.
Section I : L’analyse des infractions de l’article 542 du CP

Ces infractions sont en nombre de trois:


*1), on trouve les actes de disposition de biens inaliénables : Il faut pour que l’infraction soit constituée, un
élément matériel consistant en la disposition (vente par exemple) d’un bien inaliénable comme les biens habous
par exemple ainsi qu’un élément intentionnel à savoir la mauvaise foi. Celle-ci résulte suffisamment du fait de la
connaissance par l’auteur du caractère inaliénable du bien ;
*2) on trouve le fait de donner des biens en « rahn », en usufruit, en gage ou en location, ou en dispose
d’une façon quelconque et ce en fraude des droits d’un premier contractant. Il faut pour que l’infraction soit
constituée, un élément matériel consistant en le fait de disposer d’un bien qui a déjà fait l’objet d’un premier
contrat avec un tiers et un élément intentionnel à savoir la mauvaise foi. Celle-ci résulte de la connaissance
qu’avait l’auteur de l’existence du premier contrat.
*3) on trouve la poursuite en recouvrement d’une dette déjà éteinte par paiement ou novation. Il faut pour
que l’infraction soit incriminée un élément matériel consistant en la poursuite judiciaire en recouvrement et non
une simple réclamation.
Concernant l’élément intentionnel, il requiert la mauvaise foi de l’auteur. Celle-ci résulte de la connaissance
qu’avait l’auteur du fait que la dette n’existait plus.
§2. La répression des infractions de l’article 542 du CP

Les infractions de l’article 542 du CP sont sanctionnées qu’elles aient été consommées ou seulement tentées
(art.546). Les peines prévues étant identiques. Les personnes qui se sont rendues coupables de ces infractions
encourent aussi bien des peines principales (A) que complémentaires (B).
A. Les peines principales

10
Les peines prévues pour les infractions de l’article 542 figurent à l’alinéa 1 de l’article 540 du code pénal. Ce
sont l’emprisonnement d’un à 5 ans et d’une amende de 500 à 5000 dirhams.
B- Les peines complémentaires

Au sens de l’article 546 du code pénal, les coupables des infractions de l’article 542 peuvent être frappés pour 5
ans au moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de
famille ou de l’interdiction de séjour.
CHAPITRE III : L’ABUS DE CONFIANCE

L’étude de l’infraction de l’abus de confiance précédera celle de certaines infractions qualifiées par la doctrine de
« voisines » de celle-ci.
Sous chapitre I : L’infraction d’abus de confiance à proprement parler

L’article 547 du code pénal prévoit que « Quiconque de mauvaise foi détourne ou dissipe au préjudice des
propriétaires, possesseurs ou détenteurs, soit des effets, des deniers ou marchandises, soit des billets,
quittances, écrits de toute nature contenant ou opérant obligation ou décharges et qui lui avaient été remis
à la condition de les rendre ou d’en faire usage ou un emploi déterminé, est coupable d’abus de confiance
et puni de l’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 à 2000 dirhams ».
L’abus de confiance est défini (Section I) et réprimé (Section II) par les articles 547 et suivants du code pénal.
Section I : Les éléments constitutifs de l’abus de confiance

l’infraction suppose un élément matériel (§1) et un élément moral (§2).


§1. L’élément matériel de l’abus de confiance

L’élément matériel de l’abus de confiance présente deux éléments caractéristiques : il s’agit d’un acte de
détournement (B) qui implique que le bien détourné ait été préalablement remis (A).
A. La remise d’un bien

Il faut préciser non seulement la nature du bien remis mais aussi la nature de la remise elle-même.
La liste des biens ou objets pouvant être remis est fixée par l’article 547 du code pénal. Par ces termes, il faut
entendre : le numéraire, les objets mobiliers susceptibles de faire l’objet d’un commerce et tous les écrits
contenant ou opérant obligation ou décharge, les valeurs mobilières, les effets de commerce, soit tous les
papiers représentant pour la victime, une valeur appréciable en argent. Ainsi, les écrits sans valeur
commerciale ne rentrent pas dans cette catégorie.
La remise du bien doit présenter 3 caractères :
*Elle est d’abord nécessaire. Sans remise, il n’y a pas d’abus de confiance ;
*Elle est ensuite volontaire, car sinon il pourrait y avoir escroquerie, mais pas d’abus de confiance ;
*Elle est, enfin, précaire car les objets ont été remis à la personne « à charge de les rendre, de les représenter ou
d’en faire un usage déterminé ». Si la remise a été faite en propriété, il ne saurait y avoir abus de confiance.
B- Le détournement du bien

L’acte de détournement peut résulter soit, de la


 non restitution de la chose,
 son utilisation à des fins étrangères à celles stipulées.
En d’autres termes, le détournement peut consister dans un acte matériel de -
 destruction,
 consommation
 aliénation,
11
 l’utilisation de la chose à une fin à laquelle elle n’était pas destinée.
Le détournement doit ensuite être préjudiciable pour correspondre à la définition de l’article 547. Peu
importe préjudice. : matériel ou même moral.
Toute personne ayant un droit quelconque sur la chose.
 des propriétaires, possesseurs ou détenteurs
 l’usufruitier, du dépositaire, de l’emprunteur ou du locataire.

§2. L’élément moral de l’abus de confiance

Infraction intentionnelle. = double conscience de


 la précarité de la détention (découlant de l’obligation de restituer)
 comportement en contravention de cette précarité,conscience de l’éventualité d’un préjudice.
Il n’est pas nécessaire que l’auteur ait =
 profit personnel du détournement. Peu importe également
 qu’il ait cru pouvoir rendre la chose indûment détournée,
 >>> l’abus de confiance est réalisé = impossibilité de restituer > le préjudice.

Section II : La répression de l’abus de confiance

Les sanctions prévues pas prononcées si ces circonstances sont invoquées (§2).
§1. Les obstacles à la répression (comme le vol)

L’immunité familiale = obstacle à la poursuite de l’infraction. Cette immunité est réservée à des infractions
ne mettant en jeu que des intérêts matériels.
> Strictement encadré. = personnes visées par la loi.
 des maris / femmes
 ascendants / enfants / autres descendants à savoir petits-enfants ou arrières petits-enfants. (article 534
du CP)
- descendants / ascendants, ou entre parents ou alliés jusqu’au 4eme degré inclusivement, ne peuvent être
poursuivis que sur plainte de la personne lésée ; le retrait de la plainte met fin aux poursuites (article 535
du code pénal).
Immunité = effet strictement personnel,
=> Pas étendue aux complices, coauteurs ou receleurs.
> l’infraction ne disparait pas du fait de l’immunité = fait principal indispensable à l’existence de la complicité
punissable ou du recel.

Paragraphe 2 Les sanctions de l’abus de confiance

Sanctionné que si l’infraction est consommée. = La tentative pas punissable (art.555). peines principales (A)
que complémentaires (B).
A. Les peines principales

Distinction abus de confiance simple et aggrave. sévère = préjudice important qu’elle entraîne à la société.
1. L’abus de confiance simple
12
Les peines principales prévues à l’article 547 du C. pénal. Ce sont
- Prison de 6 mois à trois ans et d’une-
 amende de 120 à 2 000 dirhams.

1. L’abus de confiance commis avec des circonstances aggravantes

Le législateur inspiré par l’observation criminologique, a prévu circonstances aggravantes dans les articles 549 et
550 du code pénal.
a- prison de 1 à 5 ans et d’une amende de 120 à 5 000 dirhams si l’abus de confiance a été commis Par:
*un adel, séquestre, curateur, administrateur judiciaire =dans l’exercice de leur fonction. > Objets aient
été remis volontairement en raison d’un contrat de droit privé ou d’un dépôt judiciaire
*un administrateur, employé ou gardien = fondation pieuse, au préjudice de la fondation. EX: employé des
Habous
*Un salarié ou préposé au préjudice de son employeur ou commettant.=
 travaille pour l’employeur ou le commettant,
 sous sa surveillance constante et générale,
 moyennant une rémunération.

b- l’article 550 du code pénal PEINE DOUBLE : Prison 1 à 6 ans et le maximum de l’amende à 100 000
dirhams
si « l’abus de confiance par une personne faisant AP = obtenir la remise de fonds ou valeurs à titre de dépôt,
de mandat ou de nantissement, soit pour s
 Son propre compte,
 soit comme directeur,
 administrateur ou
 agent d’une société ou d’une entreprise commerciale ou industrielle, ».
Cette disposition concerne non seulement les personnes qui par profession, pratiquent habituellement des
placements ou des opérations boursières = banquiers= représentants d’entreprises commerciales ou
industrielles qui s’adressent au public pour se procurer des fonds dans l’intérêt de ces entreprises, par exemple à
l’occasion d’une émission d’actions ou d’obligations à laquelle elles procèdent.
L’application de cette circonstance aggravante exige que le détournement porte sur les fonds ou titres obtenus à
l’aide de cet appel au public et que ces valeurs aient été remises à titre de dépôt, de mandat ou de
nantissement
B- Les peines complémentaires

Art 555 du code pénal, Abus de confiance simple ou avec des circonstances aggravantes peuvent être frappés
pour 5 a 10 ans d’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille ou
de l’interdiction de séjour.

Sous-chapitre II : Les infractions voisines de l’abus de confiance


Art 551, 552, 553 et 554 du code pénal. I=
 l’abus réalisé en inexécution d’un contrat, ensuite de
13
 l’abus réalisé au préjudice d’une personne protégée, après celui
 de blanc-seing
 détournement ou de soustraction des documents dans une procédure.

Section I : L’abus réalisé en inexécution d’un contrat : infraction de l’article 551 du code pénal
L’article 551 du code pénal dispose « Quiconque ayant reçu des avances pour l’exécution d’un contrat, refuse
sans motif légitime d’exécuter ce contrat ou de rembourser ces avances, = Prison 1 a 6mois et amende de 120
à 250 dirhams »
But = réprimer les pratiques de certains fournisseurs ou professionnels malhonnêtes qui troublent la
régularité des transactions.
> L’intéressé, dissipe les fonds qui lui avaient été versés en avance a une obligation . Fonds versés à un
avocat = d’honoraires, ces fonds non remis à titre définitif.
*L’élément matériel

 l’obtention des arrhes (acompte) pour l’exécution d’un contrat


 Non- exécution du contrat OU refus de remboursement des fonds perçus.
*l’élément moral

 l’intention frauduleuse
 Absence de motifs légitimes pour refuser l’exécution ou le remboursement.
=> Sanction : Prison 1 à 6 mois + Amende de 120 à 250 dirhams.
Pas de peine complémentaire n’est prévue à son encontre.

Section II : L’abus réalisé au préjudice d’une personne protégée : infraction de l’article 552 du code pénal

L’Art 552 dispose « qui abuse des besoins, l’inexpérience d’un mineur de 21ans ou de tout incapable ou
interdit, lui fait souscrire des obligations, actes engageant son patrimoine = Prejudice
=>Sanction Prison de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 200 à 2000 dirhams »

*L’élément matériel

- L’état de victime = les personnes protégées ( mineurs - les incapables- frappées d’interdiction )
 La nature de l’engagement Portant préjudice aux intérêts de la victime.
 Abus des besoins, des passions et inexpérience de la victime. Ces notions vagues = leur appréciation
du Juge.
*l’élément moral

- l’intention coupable = commission en connaissance de cause du délit et de la minorité ou son état


d’incapacité.
Sanction: Prison 6 mois à trois ans et d’une amende de 120 à 2 000 dirhams.
Limite - Aggravation
La victime placée sous la garde, la surveillance ou l’autorité du coupable.
> Peine principale Prison de 1 à 5 ans et l’amende de 250 à 3 000 dirhams

14
Aggravation liée au fait que cette situation fortement exploitable = liens étroits et constants entre celui-ci et la
victime.
> Peine complémentaire Art 555 C. Penal, 5 a 10ans d’interdiction d’exercice de droits civiques, civils ou
de famille ou de l’interdiction de séjour.

Section III : L’abus de blanc-seing :


Art553 du code pénal

: « Quiconque, abusant d’un blanc-seing confié, a frauduleusement écrit une obligation ou décharge, ou acte
compromettant la personne ou le patrimoine du signataire, Prison de 1 à 5 ans et d’une amende de 120 à 5 000
dirhams ».
L’élément matériel = l’existence d’un blanc-seing.
 signature apposée au bas d’un document blanc sur lequel un écrit doit être ultérieurement dressé,
 blancs ont été intentionnellement laissés pour être remplis plus tard. (l’acte est complet = aucune
lacune => Pas de Blanc seing. Toute addition sur cet acte complet constituerait un faux.
 la remise volontaire du blanc-seing. Elle prouve que le signataire a été imprudent en livrant avec trop de légèreté sa signature en blanc.

 l’abus de blanc-seing de nature à compromettre la personne ou la fortune du signataire L’Ecrit = obligation ou une décharge ou tout acte
compromettant la personne ou la fortune du signataire. Ainsi, l’écrit ajouté doit être susceptible de causer au signataire un préjudice matériel ou
moral.

L’élément moral, l’intention coupable. = juridiquement réalisée lorsque celui qui a dressé l’écrit au-dessus de la
signature a su que cet écrit ne correspondait pas à la volonté du signataire. Le délit = consommé à ce
moment, même sans usage du blanc-seing.
Sanction Peine Principale : Prison 1 a 5ans et d’une amende de 120 à 5 000 dirhams.
Peine complémentaire : 5 a 10ans de l’interdiction d’exercice de droits civiques, civils ou de famille et de
l’interdiction de séjour. (la tentative n’est pas punissable)

Section IV : Le détournement ou la soustraction des documents dans une procédure : infraction de l’article 554
du code pénal
L’article 554 du code pénal prévoit que « quiconque après avoir produit dans une contestation administrative ou
judiciaire, quelque pièce, titre ou mémoire, le soustrait ou détourne, est puni de l’emprisonnement d’un à six
mois et d’une amende de 120 à 500 dirhams ».
BUT : maintenir la bonne foi dans les procès. En effet, lorsqu’une partie a produit, une pièce en justice, ce
document soumis à la libre discussion appartient aussi à l’adversaire.
L’élément matériel est constitué, d’une part, par

 la production en justice, au cours d’une contestation administrative ou judiciaire, d’une pièce, d’un
mémoire ou tous les documents versés dans une procédure
 Le détournement ou la soustraction du document.
L’élément moral

- l’intention délictuelle. = volonté de soustraire les pièces à la libre discussion.


Sanction: Prison 1 a 6 mois et d’une amende de 120 à 500 dirhams.

> Pas de peine complémentaire prévue à l’encontre du prévenu


> la tentative = pas punissable

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TITRE II : LE RECEL : INFRACTION DE CONSEQUENCE
Les infractions contre les biens peuvent avoir des conséquences qui méritent elles aussi des sanctions pénales.
Ainsi, en est-il de l’hypothèse d’une personne qui sans intervenir dans le stade exécutoire ou préparatoire de
l’infraction, va tirer profit de l’infraction commise par une autre personne et profiter de son produit et ce en
connaissance de cause

CHAPITRE I : LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DU RECEL

L’Art 571 du code pénal dispose que « Quiconque, sciemment, recèle en tout ou en partie des choses
soustraites, détournées ou obtenues à l’aide d’un crime ou d’un délit, Prison = 1 a 5 ans et d’une amende de
120 à 2000 dirhams (….) ».
Le texte donne donc des précisions à la fois sur l’élément matériel du délit (section 1) et sur l’élément moral
(section 2).
Section I : L’élément matériel du recel
Le recel est un acte ou un agissement d’une certaine nature (§2) accompli sur une chose provenant d’un crime
ou d’un délit (§1).
Paragraphe1 La chose recelée doit être entachée d’un délit ou d’un crime

Les tribunaux= appréciation très large de la chose recelée.


> toute chose peut faire l’objet d’un recel.
La chose Provenant d’un crime ou d’un délit. Il faut noter que les contraventions ne sont pas visées par le
texte.
> Crime ou délit effectivement ou réellement commis.
> Crime antérieur au fait de recel
> Crime fait d’une autre personne. pas possible d’être l’auteur de l’infraction d’origine et de receleur.
> Pas nécessaire de
 connaitre l’auteur de l’infraction antérieure : il suffit d’être certain que la chose n’a pu être obtenue
que par une infraction délictuelle ou criminelle.
 que l’auteur de l’infraction d’origine ait été effectivement sanctionnée ou poursuivie ni que l’auteur
en soit punissable.
Paragraphe 2 L’acte de recel

L’article 571 du code pénal parle de recel de


 choses obtenues par une infraction délictuelle ou criminelle, mais sans définir le recel.
 La doctrine a définit cette notion.
=> décidé = Recel réalisé - le fait de dissimuler, détenir, transmettre, faire office d’intermédiaire ou profiter
par tout moyen.
Section II : L’élément moral du recel

Le recel est une infraction intentionnelle. Celle-ci consiste en la double connaissance :


*de l’acte matériel de recel (pas de recel si on ne sait pas qu’on a quelque chose) Exemple un objet placé dans
la voiture du prévenu à son insu ;
*de la provenance criminelle ou délictuelle de l’objet. L’auteur n’ait eu aucun doute sur l’origine frauduleuse
des choses qui lui étaient proposées ou qu’il utilisait.

16
- Pas nécessaire que la personne ait tiré un profit personnel du recel.
L’infraction est-elle réalisée quand les objets sont reçus dans l’ignorance totale de leur origine illégale?
Apres le détenteur a appris cette origine.
La jurisprudence = Mauvaise Foi rend le détenteur ou acheteur coupable de recel s’il ne se débarrasse pas
des objets et en informe les autorités.
Chapitre II : La répression du recel
Les sanctions prévues pour le recel (Section 1) ne pourront pas être prononcées si certaines circonstances
peuvent être invoquées (Section 2).
Section I : Les obstacles à la répression
L’immunité familiale = obstacle à la poursuite de l’infraction. Cette immunité est réservée à des infractions
ne mettant en jeu que des intérêts matériels.
> Strictement encadré. = personnes visées par la loi.
 des maris / femmes
 ascendants / enfants / autres descendants à savoir petits-enfants ou arrières petits-enfants. (article 534
du CP)
- descendants / ascendants, ou entre parents ou alliés jusqu’au 4eme degré inclusivement, ne peuvent être
poursuivis que sur plainte de la personne lésée ; le retrait de la plainte met fin aux poursuites (article 535
du code pénal).
Immunité = effet strictement personnel,
=> Pas étendue aux complices, coauteurs ou receleurs.
> l’infraction ne disparait pas du fait de l’immunité = fait principal indispensable à l’existence de la complicité
punissable ou du recel.

Section II : Les sanctions du recel


La tentative = pas réprimée par le législateur. Ainsi, l’infraction consommée pour être sanctionnée. A ce titre,
les personnes qui se sont rendues coupables de recel encourent aussi bien des peines principales (§1) que
complémentaires (§2).
Paragraphe 1. Les peines principales

L’alinéa 1 de l’Art 571 du code pénal punit, en général, le receleur d’une chose obtenue à l’aide d’un crime ou
d’un délit d’une peine
> Prison 1 a 5 ans et d’une amende de 120 à 2000 dirhams à moins qu’il y ait complicité de crime ».
- L’alinéa 2 Art571 permet bénéficier de la peine prescrite pour l’infraction d’origine lorsque celle-ci est
inférieure à la peine pour le recel
- Infraction d’origine= Crime > le receleur encourt les mêmes peines criminelles que l’auteur de
l’infraction d’origine. que s’il ait eu connaissance des circonstances auxquelles la loi attache cette peine
criminelle.
>Peine de mort est remplacée à l’égard du receleur par celle de la réclusion perpétuelle.
Paragraphe 2. Les peines complémentaires

Art 573 C. pénal= 5 a10 ans d’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou
de famille.(pas d’interdiction de séjour).

17
SECONDE PARTIE : LES INFRACTIONS
CONTRE LES PERSONNES PHYSIQUES
Le code pénal = Protection renforcée de la personne = corps humain. En effet, il réprime aussi bien les atteintes
réelles (Titre I) éventuelles (Titre II).
TITRE I : LES ATTEINTES REELLES AUX PERSONNES

Il convient d’appréhender successivement les atteintes volontaires aux personnes et celles qui ne sont
qu’involontaires.
CHAPITRE I : LES ATTEINTES VOLONTAIRES REELLES AUX PERSONNES

Le législateur distingue les infractions volontaires contre la vie des personnes de celles qui portent atteinte à
l’intégrité physique de la personne.
Section I : Les atteintes volontaires à la vie des personnes
Paragraphe 1. L’infraction de meurtre
A. Les éléments constitutifs de l’infraction
L’article 392 du code pénal dispose « Quiconque donne intentionnellement la mort à autrui est coupable de
meurtre et puni de la réclusion perpétuelle ».

1. L’élément matériel

En vertu de l’Art 392, l’infraction = suppression de la vie.

*La victime
La notion entendue = tout être humain,
> Sans distinction: Race, Sexe, Age ou état de santé.
> Le code pénal = victime= « autrui »différente de l’auteur.
> Sans identité nécessaire = connue et qu’elle n’ait pas été retrouvée.
Limite= Prouver que la personne vivante au moment où l’homicide a été fait.
Le problème s’est posé: > Homicide sur une personne déjà décédée que l’auteur croit encore vivante. = A
priori Impossible => Jurisprudence Fr= tentative de meurtre
(Arrêt Perdereau, crim, 16 janv. 1986, pourvoi n°85-95.461, Bull. n°25).

*L’acte d’homicide

 Essentiel= acte positif donnant la mort à la victime.


 Peu importe le moyen utilisé- donner coups, à main nue ou avec objet quelconque.
 Peu importe, le nombre, la nature ou l’instrument du geste.
 Limite = empoisonnement, = crime spécial, est exclu.
 Peut être Acte unique ou actes successifs échelonnés dans le temps.
2)L’élément moral
>Volonté et l’intention de causer la mort= fondamental car
Il permet de distinguer :
- Voulant les coups n’a pas voulu la mort et de
 l’homicide involontaire où l’agent n’a même pas voulu les coups.

18
 Tentative de meurtre= agir croyant donner la mort.
Cette intention ne doit pas être confondue avec le mobile de l’auteur.
Le mobile est importe peu = intérêt financier, vengeance ou par mobile politique.
De même, l’intention existe même si la victime consent et a donne l’ordre.
Par ailleurs, l’intention est constituée même si l’auteur a commis une erreur sur la personne de la
victime suite à une maladresse cad il tue une autre personne que celle visée.
B) La répression de l’infraction de meurtre

Art 392 du code pénal, l’auteur = réclusion perpétuelle.


> Circonstances aggravantes Prévues = la peine de mort :
1) Circonstances aggravantes alinéa 2 Art 392 et qui sont :
*le meurtre ayant précédé, accompagné ou suivi un autre crime. Le meurtre= liens avec une autre
infraction qui ne peut être qu’un crime ou un vol qualifié par exemple ;
*le meurtre pour préparer, faciliter ou exécuter un autre crime ou un délit, soit de favoriser la
fuite ou d’assurer l’impunité des auteurs ou complices de ce crime ou de ce délit ;
2) Meurtre commis avec préméditation. Celle-ci fait du meurtre un assassinat.
Art 394 « la préméditation =projet avant l’action, d’attenter à la personne d’un individu déterminé, ou même
de celui qui sera trouvé ou rencontré, quand même ce dessein dépendrait de quelque circonstance ou de
quelque condition ». Il faut donc que l’auteur ait conçu à l’avance son projet d’homicide et ait réfléchi au moyen
de le réaliser ;
3) Meurtre commis avec guet-apens. = assassinat.
Art 395 « attendre pendant un moment un individu , soit pour lui donner la mort, soit pour exercer sur lui des
actes de violences ».
4) Parricide.
Art 396 « mort à son père, à sa mère, ou tout autre ascendant = coupable de parricide et puni de la peine de
mort ».
L’énumération du texte est limitative ; ainsi ne constitue pas un parricide le meurtre de son beau-père ou de
sa belle-mère par le gendre (l’époux de la fille) ou la bru (l’épouse du fils).
5) l’infraction d’infanticide = meurtre d’un nouveau-né = réclusion perpétuelle, et en cas de préméditation ou
guet-apens de la peine de mort.
<> Limite: mère =auteur principal ou complice du meurtre ou de l’assassinat
=> peine de réclusion de 5 à 10 ans. indulgence liée élément moral. la mère = l’empire de l’affolement comme
est le cas d’une mère célibataire.
Cette atténuation réservée uniquement à la mère quel que soit son rôle. Les co-auteurs et complices 1’art
423(amants, parents de la fille), = pas de faveur légale.
<> Limite: Adultere = l’époux trompe bénéficie d’une atténuation (uniquement les époux) si l’époux trompe
retire sa plainte - l’époux trompeur ne peut être poursuivi.

Paragraphe 2 L’infraction d’empoisonnement

Homicide volontaire qui se distingue du meurtre par le moyen(poison = substance mortifier).


Préméditation étant évidemment inhérente à ce crime. = moyen attribue aux femmes

19
A-Les éléments constitutifs de l’infraction

Selon l’Art 398 du C. Penal, l’infraction constituée = 2 éléments réunis : peu importe la finalité ( mort ou pas)
1)L’élément matériel

Au sens de la loi, l’acte d’empoisonnement nécessite l’existence de deux conditions :


*une substance pouvant donner la mort : La substance a caractère mortifère

> Animale = le venin/ Végétale = la cigue / Minérale= l’arsenic.


Limite Art 413 Problème = caractère mortifère du sida.
=> La cour de cassation française refuse de sanctionner la transmission sexuelle volontaire du virus VIH sur
la base de l’empoisonnement = NON mortifère vu l’évolution de la science et de la recherche. = pas de
décès mais une infirmité permanente et condamne sur la base de l’administration de substances nuisibles
*un emploi ou une administration : infraction de commission.

Distinction entre administration directe ou indirecte (changement de médicament contre du poison=


l’infirmière injecte de bonne fois le mauvais med homicide involontaire en cas de preuve de l’inattention de la
personne de bonne foi)
Administration entendue =Moyens variés donner la substance - nourriture - une
boisson, piqûre - frottement - inhalation - médicament.
La substance peut être administrée à plusieurs reprises et même pendant une période assez longue. Il y a
crime d’empoisonnement même si chaque dose prise isolément ne peut provoquer la mort.
2)L’élément moral

Crime = assurément une intention.


Cette intention = l’auteur ait voulu le résultat de l’infraction= victime absorbe une substance qu’il savait de
plus mortifère.
Pas d’intention d’empoisonner = auteur ignore le caractère mortifère des substances qu’il administrait
volontairement = homicide involontaire.

A. La répression de l’empoisonnement
L’article 398 du code pénal = de la peine de mort.
Majeure le premier élément du sujet tous les éléments constitutifs +la répression Mineure

Section II : Les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne : les violences


Les atteintes volontaires à l’intégrité physique # meurtre = pas volonté de tuer mais blesser
Le c. pénal traite différentes atteintes à l’intégrité de la personne - la torture - actes de barbarie -
l’administration des substances nuisibles à la santé.
On se limitera à l’examen du mode général de porter atteinte à l’intégrité de la personne = violences des Art
400, 401, 402, 403 et 404 =
 infractions de résultat = la qualification et la sanction dépendent du résultat provoqué sur l’intégrité de
la personne.
 éléments constitutifs communs. Ainsi, l’acte constitutif et l’élément moral sont perçus de manière
identique peu importe qualification encourue qui ne dépend que de la gravité du résultat provoqué.

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Paragraphe 1. Les éléments constitutifs des violences

A. L’élément matériel

Le législateur les qualifient « blessures, coups et voies de fait ».


un acte positif d’une certaine brutalité.
- Les blessures = plaies faites par un instrument coupant ou contondant (ex. coupures, perforation,
égratignures…) ;
 Les coups = trace laissée sur le corps d’une personne en la frappant ;
 Voies de fait ou violence = actes moins graves = jeter une personne à terre, lui arracher les cheveux.
Les violences = acte unique ou plusieurs actes.
A. L’élément moral

Les violences = volontaires=> l’acte accompli volontairement + volonté de porter atteinte à l’intégrité
physique de la victime et de lui infliger une souffrance physique.
La volonté de perpétrer des violences physiques suffit même sans résultat escompté (il est plus grave ou
moins grave).
Paragraphe 2. La répression des violences
Les peines encourues en cas de violences sont loin d’être uniques.
En fonction des éléments assortis au geste= Violence criminelle ou délictuelle. Ces éléments sont, d’abord,
l’étendue du préjudice éprouvé par la victime et ensuite un nombre élevé de circonstances aggravantes.
Art 400 lorsque les violences portées à la victime ont soit causé :
* Aucune maladie ou incapacité soit une incapacité de travail < 20 jours, peines suivantes :

- Prison 1mois à 1 an et d’une amende de 120 à 500 DH ou l’une des deux peines.
- Peines doublées = reclusion 6 mois à 2 ans et l’amende de 120 à 1000 dirhams en cas de préméditation,.
> Victime = ascendants de l’auteur= son khafil ou l’époux de ce dernier ;
> Préméditation/ guet-apens / emploi d’une arme

*Une incapacité de travail supérieure à 20 jours, peines suivantes :


- Prison 1 a 3 ans et d’une amende de 120 à 1000 DH. Toutefois, ces
- Peines doublées reclustion 2 a 5ans + Amende 250 a 2000dh
> si la victime est un des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier ;
> Préméditation/ guet-apens / emploi d’une arme.

*Toute infirmité permanente = mutilation, emputation ou cécité, perte d’un œil les peines suivantes :
 Prison de 5 à 10 ans.
 Peine Double = la réclusion 10 à 20 ans = préméditation ou guet-apens, ou emploi d’une arme.
- Reclusion est de 20 à 30 ans lorsque
> la victime est un des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier ;

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*la mort sans intention de la donner, peines suivantes :
- Reclusion 10 à 20 ans.
- Réclusion 20 à 30 ans=> victime =des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier ;
- la réclusion perpétuelle = Préméditation ou guet-apens ou emploi d’une arme.
- La même peine =la victime est un des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier.

CHAPITRE II : LES ATTEINTES INVOLONTAIRES AU CORPS HUMAIN

Les atteintes involontaires à la vie et à l’intégrité de la personne = atteinte à des valeurs sociales très importantes
par la commission d’une faute qui apparaît comme peu grave.
> conséquences identiques aux atteintes volontaires = perte d’une vie humaine ou atteinte à l’intégrité d’une
personne. Toutefois, la différence = l’acte d’homicide ou des blessures, n’ont pas été voulu par l’auteur.

Section I : Les éléments constitutifs des atteintes involontaires


comportements fautifs (§1) gravité de leur résultat (§2).

Paragraphe 1. Les comportements fautifs


Les textes sur l’homicide involontaire ou les atteintes involontaires à l’intégrité de la personne énumèrent toutes les espèces de fautes
possibles.
Articles 432 et 433 C. pénal = 2 sortes de fautes, sans qu’on puisse dire que la gravité est plus grande dans un cas que dans l’autre.
1) quatre comportements :
-La maladresse est un manque d’habilité, de dextérité corporelle.
-L’imprudence est la méconnaissance des règles de prudence => prise d’un risque dangereux malgré l’éventualité prévisible d’un
dommage.
-L’inattention = l’étourderie « manque de concentration sur la tâche.
-La négligence - proche de l’inattention. = omettre de prendre les précautions nécessaires par laisser-aller.

2) l’inobservation des règlements.


Visant n’importe quelle règle normative, quel que soit son degré dans la hiérarchie des sources du droit : (loi, décret, dahir).
L’ignorance de l’auteur de ces règlements n’est pas une justification.

Paragraphe 2. Le résultat ou le dommage


L’effectivité de l’atteinte est nécessaire = constituer d’une atteinte involontaire à la vie ou à l’intégrité. =>
le résultat de ces infractions dont la constatation est nécessaire.
Ce résultat doit nécessairement être établi = élément constitutif de ces infractions.
> Sans résultat = pas d’infractions d’homicide ou de blessures involontaires.
> Tentative de ces infractions n’est pas prévue par les textes. = elle ne se conçoit pas car la tentative=
intention vers un résultat est ici absente.
> Le résultat doit obligatoirement corporel et doit atteindre une personne humaine vivant au moment des
faits. = décès : l’homicide involontaire/ incapacité de travail de >6 jours.

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Aussi, un lien de causalité directe doit exister le comportement fautif et le dommage corporel occasionné. A
défaut, les atteintes involontaires ne sont pas constituées.

Paragraphe 3. L’élément moral


Absence D’intention = l’auteur = pas de volonté le résultat occasionné par sa faute.

Section II : La répression des atteintes involontaires


Paragraphe 1 Les peines ordinaires

Pour l’homicide involontaire, l’art 432 - Prison = 3 mois à 5 ans et d’une amende de 250 à 1.000 dirhams.
Pour les blessures involontaires incapacité de travail de plus de 6 jours, l’Art 433 Prison d’1 mois à 2 ans et
d’une amende de 120 à 500 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.

Paragraphe 2. Les peines aggravées


l’Art 434 du code pénal. = double les peines encourues par l’homicide involontaire et les blessures involontaires dans deux
hypothèses :
1) l’état de l’auteur qui doit avoir agi en état d’ivresse ;
2) Attitude postérieure à l’atteinte consistant à vouloir échapper à la responsabilité pénale ou civile en usant de tout moyen
comme prendre la fuite ou modifier l’état des lieux.

TITRE II : LES ATTEINTES EVENTUELLES AU CORPS HUMAIN


L’individu + son corps= importance => loi protège la mise en danger d’autrui.
Cette atteinte classée en 2 catégories : d’une part, la mise en danger = acte positif Ou par voie d’abstention.

CHAPITRE I : LA MISE EN DANGER COMMISE PAR UN ACTE POSITIF : LES MENACES

Les menaces Art 425 et suivants du code pénal. 3 catégories : les menaces écrites commises sans ordre ni
condition, celles écrites commises avec ordre de remplir une condition et verbales.
Pour bien cerner ces infractions, il convient d’examiner leurs éléments constitutifs (Section I) avant de voir leur
répression (Section II).

Section I : Les éléments constitutifs des menaces


A- Element matériel
1) Concernant les menaces écrites sans ordre ou sans condition menace punissable:

La loi a prévu procédés caractérisant ce type de menace


*l’écrit anonyme ou signé : tout écrit quel que soit le mode de rédaction, sous pli fermé ou circulant à
découvert. L’auteur d’un écrit anonyme est souvent découvert grâce à l’expertise en écritures ;
*l’image = tout procédé graphique (Ex, le croquis d’une tête de mort, d’un cercueil )
*le symbole = l’envoi d’un poignard, de dépôt devant une maison de matières inflammables ;

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*l’emblème : l’insigne d’une association= figure symbolique

- les menaces ont pour objet de commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les propriétés ;
- Nettes et de nature à impressionner la victime ;
- Adressées à une personne déterminée ou aisément déterminable ;

2) Concernant les menaces, de l’article 426 du code pénal, commises avec ordre de remplir une condition,

menaces nécessitent= éléments constitutifs des infractions (Art425) + d’être commises avec un ordre.
=> Ordre de faire (déposer une somme d’argent)
=> de ne pas faire.
En outre, l’infraction est constituée même si l’ordre donné est juste (créancier rembourse une dette vieille et
échue)
3) Concernant les menaces verbales,

Commises à visage découvert= Pas de problème particulier au niveau de leurs éléments constitutifs par
rapport à celles écrites sauf
=> Sanctionnées que si elles sont accompagnées d’un ordre ou d’une condition.
B- l’élément moral :
Commun à toutes les menaces ci-dessus=
 intention d’accomplir une atteinte morale à la victime et de lui
 infliger une souffrance morale ou un trouble affectif.
En général, il est à noter que les menaces sont réprimées en elles-mêmes, à titre autonome. En d’autres termes,
les menaces sont répréhensibles même s’il apparaît que l’auteur n’entendait pas passer à l’acte.

Section II : La répression des menaces


L’auteur des menaces encourt aussi bien des peines principales que des peines complémentaires.

Paragraphe 1. Les peines principales

1. Les sanctions: menaces ayant pour objet de commettre un crime contre les personnes ou les propriétés :

- Art 425 du c. pénal, Prison 1 a 3ans et d’une amende de 120 à 500 dirhams.
- Aggravation prévue : menaces avec ordre de remplir une condition = (somme d’argent dans un lieu
indiqué). Prison de 2a 5 ans et d’amende de 250 à 1000 dirhams (article 426).
- menace avec ordre, verbale, prison 6 mois à 2 ans et d’une amende de 120 à 250 dirhams (article 427).
1. Les sanctions prévues pour les menaces ayant pour objet de commettre un délit contre les personnes ou les propriétés :
Art 429, l’auteur de toutes ces menaces (écrites sans ordre, écrites avec ordre, verbales avec ordres) Prison 1 a 3 mois et d’une amende
de 120 à 250 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.

§2. Les peines complémentaires

Art 428 du code pénal = que menaces ayant pour objet de commettre un crime seulement (menaces écrites
commises avec ordre, celles commises sans ordre et enfin de celles qui sont verbales (art. 425, 426 et 427). =
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=> 5 a 10ans interdiction d’exercice= droits civiques, civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.

Pas de peines complémentaires prevues contre des auteurs de menaces ayant pour objet la commission d’un
délit contre les personnes ou les propriétés.

CHAPITRE II : LA MISE EN DANGER COMMISE PAR VOIE D’ABSTENTION

Non-obstacle à la commission d’une infraction + non-assistance à personne en péril.


Section I : Le délit de non-obstacle à la commission d’une infraction

L’article 430 du code pénal prévoit que « Quiconque pouvant, sans risque pour lui ou pour des tiers, empêcher
par son action immédiate, - crime- délit contre l’intégrité corporelle d’une personne, s’abstient volontairement
de la faire = Prison= 3 mois à 5ans et d’une amende de 120 à 1000 dirhams ou l’une de ces deux peines
seulement ».
Paragraphe 1. Les éléments constitutifs du délit
A. L’élément matériel

3 conditions d’existence :
1) Concernant le risque d’infraction, selon la loi, l’infraction =

> Crime OU délit contre l’intégrité corporelle de la personne. Les contraventions échappent donc aux
prévisions de la loi ainsi que les crimes et délits contre les biens.
En outre, puisque la loi vise à empêcher la consommation d’une infraction, l’intervention doit se situer avant
cette consommation c'est-à-dire pendant les actes préparatoires.
2) Concernant l’absence de réaction, condition est essentielle pour la constitution du délit car l’action aurait pu
empêcher l’infraction. Il s’agit, en général, d’un défaut d’action ou de l’adoption d’une attitude passive. Ainsi,
pour éviter la répression, l’individu doit réellement intervenir et son intervention peut être directe (empêcher lui-
même l’auteur potentiel ou avertir la victime) ou indirecte (dénoncer le projet à la police).
3) Concernant l’absence de risque pour l’auteur ou les tiers, il s’agit d’un fait justificatif spécial qui permet à l’auteur
d’échapper à toute répression si son abstention est dûe à une prise de risque pour sa vie ou pour celle d’un tiers.
En d’autres termes, pour que l’abstention soit punissable, elle doit être non risquée car le législateur n’impose pas
l’héroïsme, mais sanctionne seulement l’indifférence.
A. L’élément moral

=> une infraction intentionnelle


= conscience de l’existence d’un risque sérieux de commission d’infraction + Volonté de ne pas agir. L’auteur
est sanctionné même sans aucune idée de nuire à autrui mais simplement d’une attitude égoïste (ne pas troubler
sa quiétude).
Paragraphe 2. La répression du délit

En vertu de l’article 430 du code pénal, l’auteur du délit de non-obstacle à la commission d’une infraction
encourt une peine d’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 120 à 1000 dirhams ou de
l’une de ces deux peines seulement.
Aucune peine complémentaire n’est prévue à l’encontre de l’auteur du délit.

Section II : le délit de non-assistance à une personne en péril

Selon l’article 431 du code pénal « Quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril
l’assistance que, sans risque pour lui, ni pour les tiers, il pouvait lui prêter, soit par action personnelle, soit

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en provoquant un secours, est puni de l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 120 à
1000 dirhams ou l’une de ces deux peines seulement ».
Ainsi, de la lecture du texte, il ressort tant les éléments constitutifs de l’infraction que sa répression.

§1. Les éléments constitutifs du délit

Au sens de la loi, deux conditions doivent être réunies pour que l’infraction soit répréhensible. Il s’agit d’une
part, des conditions relatives au créancier de l’assistance et, d’autre part, de celles relatives au débiteur de
l’assistance.
Concernant les conditions relatives au créancier, le législateur exige que celui-ci soit en péril. Le péril doit être réel.
Un danger seulement éventuel, hypothétique ou imaginaire dans l’esprit du prévenu ne suffit pas. En outre, le
péril doit porter sur la vie, la santé ou l’intégrité physique d’une personne. Le péril doit, aussi, être immédiat
c'est-à-dire que l’état de la victime doit requérir une intervention d’urgence.
L’obligation d’assister une personne en danger s’impose que le péril soit provoqué par la victime ou par l’auteur
de l’abstention.
Concernant les conditions relatives au débiteur, il s’agit d’un défaut de réaction de sa part ou de l’adoption d’un
comportement passif malgré l’absence de tout risque pour lui ou pour les tiers.Le législateur, en effet, s’il
condamne l’indifférence, n’impose pas l’héroïsme. Dès qu’il existe un risque sérieux pour le débiteur de
l’assistance, celui-ci est en droit de ne rien faire. Il en est ainsi de celui qui ne sait nager, il ne saurait être
condamné pour défaut d’assistance à une personne en train de se noyer.
Par ailleurs, la personne ne peut être punie que si elle était au courant de l’état de péril de la victime et qu’elle a
volontairement décidé de ne pas agir par égoïsme. Il n’y a guère de difficultés pour le témoin direct. Ainsi, celui
qui assiste personnellement à l’accident ou plus généralement à l’événement périlleux en a connaissance de façon
incontestable. En outre, l’abstention du débiteur, pour être répréhensible, doit être non risquée.
§2. La répression du délit

En vertu de l’article 431 du code pénal, l’auteur du délit de non-assistance à une personne en péril encourt une
peine d’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 120 à 1000 dirhams ou de l’une de ces deux
peines seulement.
Aucune peine complémentaire n’est prévue à l’encontre de l’auteur du délit.
CORRIGE DU CAS PRATIQUE de M. SOCRATE

1. Qualification juridique : Un avocat qui connaissant l’origine douteuse d’un chèque d’un client, a accepté de le recevoir à titre
d’honoraires et de le remettre à son tour à une consœur travaillant pour lui à titre de règlement de ses vacations.

2. Question de droit : Le comportement de M. SOCRATE à l’égard de son client peut-il être qualifié de recel ?

3. Solution :

 Majeure : Le recel est défini et réprimé par l’article 571 du code pénal. Il s’agit d’une infraction de conséquence qui nécessite une
infraction préalable commise effectivement par une tierce personne différente du receleur peu importe que l’auteur ait été puni ou
poursuivi.

 Le recel doit porter sur une chose mobilière et peut prendre différentes formes comme la détention, la dissimulation, la
transmission, la conservation ou l’acceptation de la chose, objet de l’infraction, à titre de paiement d’une créance.

Notons que le recel est une infraction intentionnelle qui exige la double connaissance de la provenance délictuelle ou criminelle
de la chose, objet de l’infraction et de l’accomplissement de l’acte de recel.

Le receleur encourt une peine d’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 120 à 2000 dh sans oublier les peines
complémentaires à savoir une interdiction de 5 ans au moins et 10 ans au plus de l’un ou de plusieurs des droits civiques, civils….

*Mineure : En l’espèce, l’acte matériel du recel est constitué d’une part, par l’origine douteuse du chèque qui provient de
l’infraction d’escroquerie commise par une personne tierce à savoir le client de l’avocat et d’autre part, par l’acceptation du chèque
par l’avocat en paiement de sa créance ainsi que de son utilisation par celui-ci pour payer les vacations de la consoeur.

L’élément moral est également constitué dans la mesure où l’avocat a conscience, d’une part, de l’origine douteuse du chèque et,
d’autre part, de son acte de recel à savoir son acceptation de celui-ci en paiement de sa créance ainsi que de son intention de le
faire circuler en le donnant à l’avocate à titre de paiement de ses vacations.

*Conclusion : M. Socrate risque d’être poursuivi pour recel.

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