Vous êtes sur la page 1sur 23

SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R.

YASSIL/ S2

SUPPORT DU COURS DROIT PENAL


GENERAL

DROIT EN LANGUE FRANCAISE

Semestre 2/ Ensemble 2

PROF. R. YASSIL/ FSJESM

2022/2023

1
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Sommaire du cours : Droit pénal Général

Introduction et Présentation Générale du droit pénal


Introduction

Intérêt

Historique

Sources

Comparaison avec les institutions voisines

Principe de la légalité

Partie I - Objet du droit pénal – L’infraction


Ch1- Classification de l’infraction

Ch2- Elément constitutifs de l’infraction

Partie II - Sujets du droit pénal


Ch1- La responsabilité pénale

Ch2- Les causes de non imputabilité

Partie III - De l’application de la législation pénale


Ch1- Des peines

Ch2 - Des mesures de sûreté

2
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

INRODUCTION GENERALE

Définition et délimitation terminologique

- Définir le droit pénal :

C’est la branche du droit qui étudie l’infraction et la réaction sociale qu’elle


engendre.

La branche du droit criminel qui étudie la responsabilité pénale ; c’est


l’ensemble des règles relatives à l’infraction et à la sanction.

L’incrimination et la sanction

Distinguer entre droit pénal et droit civil

Distinguer les deux responsabilités ;

Distinguer le délit pénal et civil ;

Distinguer le recours en justice ;

Distinguer la prescription pénale et civile ;

Distinguer l’intérêt protégé entre l’action publique et le recours civil.

3
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Disciplines qui s’entrecroisent avec le droit pénal

Droit pénal spécial, droit pénal des affaires, criminologie, criminalistique,


pénologie, victimologie, procédure pénale, politique criminelle, etc.

Evolution du droit pénal (de la norme)

- En droit ancien
- En droit musulman
- En droit positif

Intérêt de la discipline

Pourquoi des règles pénales coercitives ?

Caractéristiques de la règle de droit (générale, impersonnelle et coercitive) ;


maintenir l’ordre et le vivre en commun ; symbole de souveraineté et de
stabilité ; relation règles morale et religieuse et règle de droit pénal.

Quid de leur efficacité ?

La politique criminelle, le rôle de l’administration pénitentiaire et de


réinsertion, les droits de l’homme des détenus, la délinquance juvénile, le
projet de réforme du code pénal marocain.

Sources du droit pénal

- Le code pénal : DAHIR N° 1-59-413 DU 28 JOUMADA II 1382


(26NOVEMBRE 1962) PORTANT APPROBATION DU TEXTE DU
CODE PENAL & d’autres textes.

4
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

N.B : distinguer l’évolution des normes pénales et de la


pensée pénale

Les écoles de la pensée pénale :

L’école de la justice absolue ou la doctrine utilitaire :

Auteur : KANT et DE MAISTRE

Idée : tant que l’homme dispose du libre arbitre, et tant que la jusitice et
bafouée, il est amené à l’expiation. C’est ce qu’on appelle les vertus punitives
de la sanction.

L’ECOLE CLASSSIQUE :

Auteur : BECCARIA

Idée : légalité des délits et des peines, un droit pénal humaniste, le quantum de
la peine

L’ECOLE NEO CLASSIQUE :

Auteur : ROSSI & CARRARA

Idées : Notion de liberté d’agir du délinquant et la personnalisation de la peine,


citation connue : « punir ni plus qu’il n’est juste, ni plus qu’il n’est utile ».

L’ECOLE POSITIVISTE ITALIENNE :

Auteur : LOMBROSO & DI TULIO :

5
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Idées : courant anthropologique moniste, prônent les mesures de sûretés et


préventions ;

Aliéné/ criminel passionnel

L’école du déterminisme :

Auteur : FERRI et Rossi

Idées : courant dit pluraliste, met l’accent sur les facteurs criminogènes, insiste
sur les mesures préventives

L’ECOLE DE DEFENSE SOCIALE :

Auteur : GRAMATICA, ANCEL.

Idées : adopter des mesures subjectives selon la personnalité du délinquant (la


détoxification et la thérapie).

Les courants contemporains :

L’école de la réaction sociale (Foucault) :

Idée : toute stigmatisation et étiquetage des délinquants influe son


comportement.

L’école de la victimologie (Badinter) :

Idées : mettre l’accent également sur le préjudice enduré par la victime de


l’infraction.

N. B :

L’Association Internationale de Droit Pénal (A.I.D.P)

6
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Fondée à Paris le 14 mars 1924. L’A.I.D.P. constitue la plus ancienne


organisation mondiale réunissant des spécialistes des sciences pénales et
l’une des plus anciennes sociétés savantes du monde. Depuis 1924,
l’A.I.D.P. a acquis dans son domaine un statut spécial parmi les autres
organisations et parmi la doctrine, les experts, les autorités
gouvernementales et les professionnels.

Ces domaines sont :

1) La politique criminelle et la codification du droit pénal.

2) Le droit pénal comparé.

3) Le droit pénal international (spécialement la justice pénale internationale)

4) Les droits de l’homme dans l’Administration de la justice pénale.

Principe de la légalité et ses contours

- Ni infraction ni peine sans loi

Sa conception :

Le principe de légalité criminelle est la clé de voûte du droit pénal. Son acception
est des plus simples :

Le pouvoir d’édicter les règles du droit pénal incombe à la loi seule.

Autrement dit, seuls peuvent faire l'objet d'une condamnation pénale, les faits déjà
définis et sanctionnés au moment où l'accusé a commis son acte, par des peines
édictées par le législateur.

Une action ou une abstention ne peut être sanctionnée par le juge que lorsque le
législateur l'a visée dans un texte et interdite sous la menace d'une peine.

7
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Le principe va même au-delà des lois pénales de fond pour s'appliquer aux lois de
procédure.

Son utilité :

- un rempart contre l'arbitraire du juge

- un rempart contre l’abus des gouvernants (de la collectivité) pour que le pouvoir
de maintenir l'ordre soit contenu dans certaines limites et garantir la liberté et
l'indépendance de chacun.

Les contours du principe :

Le principe de clarté de la loi pénale

Les incriminations prévues doivent être précises et claires. La loi pénale doit
contenir des incriminations définies en termes suffisamment clairs et précis pour
exclure l’arbitraire.

Quid du texte qui n’est pas clair, imprécis, voire inexistant ?

Cas de la filouterie (Cass. fr., Crim., 20 nov. 1992).

Interprétation restrictive du texte pénal

L’interprétation peut se définir comme le résultat du passage du texte


abstrait, à l’application qui va être faite par le juge au vu d’une situation
concrète qui lui est présentée.

« Tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul
ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas » Article 5 de la
D.U.D.H.C.

8
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

À l’origine, le principe était jurisprudentiel (Cass. crim., 4 février


1898). La formulation en 1898 était la suivante : « en matière pénale,
tout est de droit étroit ».
Or, le juge peut recourir à l'interprétation téléologique (la science des
finalités). Cette méthode s'attache à prendre en considération les
véritables intentions du législateur, et de ne pas s'en tenir au sens littéral
des textes. Elle se fonde sur la ratio legis, c'est-à-dire que le juge va
devoir rechercher derrière le texte quelle a été la volonté du législateur.
Maxime : « La Ratio legis est anima legis »

Exemple 1 : Affaire traitée par le juge Magnaud ayant relaxé la veuve


Ménard, une mère ayant volé du pain pour nourrir son jeune enfant
(T. corr., Château-Thierry, 4 mars 1898).
considérant « qu’il est regrettable que dans une société bien
organisée, un des membres de cette “société”, surtout une mère
de famille, puisse manquer de pain autrement que par sa faute ;
que lorsqu’une pareille situation se présente et qu’elle est, comme
pour Louise Ménard, très nettement établie, le juge peut, et doit,
interpréter humainement les inflexibles prescriptions de la loi ».

Exemple 2. un autre cas d’espèces : Le juge avait adapté un texte en


fonction des progrès scientifiques ► le délit d’apologie
de crime de guerre prévu par la loi française du 29 juillet 1881 (art.
23 et 24), qui visait les « imprimés », a pu être retenu

9
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

dans le cas où il avait été commis par la voie du disque (Cass. Crim., 14
janvier 1971).

≠ subjectivité ouvre la voie de l’inégalité, de l’arbitraire, et de


l’insécurité juridique, la loi n’étant plus certaine et la même pour
tous…
►La prohibition de l’interprétation par analogie ou littérale, qui
consiste à rechercher l’esprit de la législation pour condamner une
personne en l’absence de texte pénal utile.
La loi pénale est déclarative et le juge doit en tirer toutes les
conséquences que le législateur a entendu y attacher, rien de plus mais
rien de moins.
Exemples :
1. la loi relative à la police des chemins de fer en France interdit au
passager « de descendre ailleurs que dans les gares et lorsque le train
est complètement arrêté » (Cass. fr., Crim., 8 mars 1930) ;
2. l’infraction d’exercice illégal de l’activité de conducteur de taxi ne
saurait être retenue à l’encontre de la personne qui, sur sa
motocyclette et dans les autorisations requises, stationne sur la voie
publique et accepte de transporter un passager moyennant une
rémunération (Cass. fr., Crim., 25 nov. 2010) ;
3. « L’interprétation stricte de la loi pénale s’oppose à ce que le délit
d’homicide involontaire ait pour victime un enfant à naître, dont le
régime juridique relève de textes particuliers sur l’embryon ou le
fœtus » (Cass. fr., Ass. Plén., 29 juin 2001).

10
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Non rétroactivité de la loi pénale

Ou « la postactivité »

Corollaire du principe nullum crimen, nulla poena sine


lege et de l’interprétation stricte, la règle de la non rétroactivité empêche
l’application d’une loi pénale à une infraction commise antérieurement à son
entrée en vigueur.

Cependant cette règle ne s’applique qu’à l’égard des lois nouvelles plus
sévères, l’application rétroactive d’une loi pénale plus douce étant admise.

Un problème plus général se pose :

1. L’application de la loi pénale dans le temps

Dans la situation où une infraction ayant été commise sous l’empire d’une
loi, une loi nouvelle est promulguée et publiée avant le jugement
définitif.

≠ La survenance d’une loi nouvelle postérieure ne remettrait pas en cause la


chose jugée.

La résolution du problème suppose de savoir à quel


moment la loi pénale entre en vigueur.

- La publication au BORM et l’entrée en vigueur

11
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

- la connaissance du moment où l’infraction est consommée. Tout


dépend de la nature de l’infraction commise.

C’est un principe à connotation internationale :

art. 15.1 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de


1966 :
« Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui ne constituaient
pas un acte délictueux d'après le droit national ou international au moment
où elles ont été commises. De même, il ne sera infligé aucune peine plus
forte que celle qui était applicable au moment où l'infraction a été
commise. Si, postérieurement à cette infraction, la loi prévoit l'application
d'une peine plus légère, le délinquant doit en bénéficier ».

Le champ d’application : la loi pénale de fond

- La règle de la non-rétroactivité ne concerne pas les lois


pénales de forme : l’organisation judiciaire répressive, à la
compétence, aux poursuites et à la procédure pénale, sont
d’application immédiate aux procès en cours ;
- Elle ne concerne pas les lois temporaires (Une loi abrogée à l'expiration du
délai qu'elle s'est fixée) = les infractions commises et consommées
pendant la durée de la vigueur de la loi temporaire subissent les
sanctions prévues par la loi antérieure.
N.B : La loi ne peut jamais être écartée par désuétude. L’abrogation

par usage contraire ou par inexécution n’est pas admise, au Maroc,

ni la formation du droit pénal par l’usage ou la coutume.

12
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Principe de La prévisibilité des règles pénales :

Un individu ne saurait être poursuivi et puni pour un fait qui ne

constituait pas une infraction à l’époque où il a été commis. Les règles

pénales doivent être connues à l’avance afin que chacun puisse agir en

conséquence.

Y a-t-il des exceptions à la règle

Il existe des situations où la loi pénale nouvelle même plus


sévère va s’appliquer à des faits antérieurs.

1. les lois dites interprétatives. Le législateur édicte parfois une loi qui a
pour objet d’interpréter une loi antérieure obscure (donc elle n’est pas réellement
nouvelle) ;

2. les lois qui prévoient des mesures que l’on considère comme non réellement
pénales c’est-à-dire les mesures de sûreté ;

3. les lois relatives au régime d’exécution et d’application des


peines qui s’appliquent immédiatement ;

2. L’application immédiate de la loi nouvelle plus douce

(La rétroactivité in mitius)

13
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Cette règle est justifiée par des raisons humanitaires et d’intérêt social. On
considère que si le législateur a abrogé un texte ou l’a rendu plus doux, il
n’est alors plus opportun de maintenir l’application du texte ancien plus
sévère.

La notion de « loi nouvelle plus douce »


lorsqu’elle abroge une incrimination ;

- Lorsqu’elle ajoute à celle-ci des éléments,


- lorsqu’elle institue une nouvelle cause d’irresponsabilité pénale ;
- lorsqu’elle supprime une circonstance aggravante ou déclasse un
crime en délit ou un délit en contravention ;
- lorsque la loi supprime une peine ou réduit la durée de celle-ci, ou
modifie sa nature (par exemple, l’amende remplace
l’emprisonnement).

► Quid lorsque la loi nouvelle comporte à la fois des dispositions


plus douces et d’autres plus sévères ?

Il faut, soit considérer le texte dans son ensemble et le juge est


amené à chercher la ratio legis, sous le contrôle de la cour de cassation.

➜ Les atteintes à la règle

▶ Le législateur altère d’abord le principe de légalité lorsqu’il procède au transfert

d’une partie de sa fonction législative au pouvoir réglementaire.

▶La multiplication des lois, ici comme dans d’autres branches du droit (l’inflation
législative).
14
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Nb : La fâcheuse habitude du législateur de procéder par renvoi.

▶ Le législateur édicte un texte trop imprécis :

Exemple : Le harcèlement sexuel est « le fait de harceler autrui dans le but


d’obtenir des faveurs de nature sexuelle (ancien texte du code pénal
français) ».

Article 503-1 CPM :


Est coupable d'harcèlement sexuel et puni de l'emprisonnement
d'un an à trois ans et d'une amende de cinq mille à cinquante mille
dirhams, quiconque, en abusant de l'autorité qui lui confère ses
fonctions, harcèle autrui en usant d'ordres, de menaces, de contraintes
ou de tout autre moyen, dans le but d'obtenir des faveurs de nature
sexuelle.

▶ Le large pouvoir en matière de personnalisation de la sanction ce


qui laisse au juge une grande marge d’appréciation (le quantum parfois
exagéré, la possibilité de prononcer une ou plusieurs peines privatives ou
restrictives de droits, le pouvoir de décider dispense de peine ou de
surseoir à l’exécution de la sanction.

Exemple l’article 574-3 CPM : « Le blanchiment de capitaux est puni :

- pour les personnes physiques d'un emprisonnement de deux à cinq ans


et d'une amende de 50.000 à 500.000 dirhams ;

15
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

- pour les personnes morales, d'une amende de 500.000 à 3.000.000 de


dirhams… ».

Partie I - Objet du droit pénal – L’infraction

L’infraction pénale
Du latin infractio : briser ou heurter.

L'infraction (art. 110 CPM) est un acte ou une abstention contraire à la loi pénale
et réprimé par elle. C’est transgresser une règle de droit sanctionnée pénalement.

Les infractions sont qualifiées crime, délit correctionnel, délit de police ou


contravention.

Classification des infractions

1. Selon la nature de l’infraction

De droit commun (atteinte de la société et des intérêts de ses membres),

Politiques (intérêts de la nation, intérêts politiques ou constitutionnels),

Militaires (enfreindre la discipline militaire, de la révolte militaire,


insubordination, détournement et recel d’effets militaires, pillage, mutilation
volontaire, atteintes aux systèmes de traitement de données).

2. Selon la gravité de l’infraction (critiques portées sur cette trilogie)

Crime, délit, contravention.

Distinguer délit civil et pénal ;

16
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

3. Selon la date de constatation : l’infraction ordinaire et la flagrante (le flagrant


délit) :

a. flagrance proprement dite (surpris en action) ; b. flagrance actuelle (vient de se


commettre ou en possession d’objets ou traces) ; c. flagrance par présomption
(clameur du public) ; d. autre cas (l’occupant du lieu requiert les organes de la
justice pour constatation et conservation de preuve d’infraction commise dans son
local).

4. Selon la durée d’exécution : l’infraction immédiate (vol), l’infraction continue


(recel, abandon de famille).

5. Selon l’élément de répétition : l’infraction simple (commise en un seul acte) et


celle d’habitude (doit continuer pour être incriminer, tell : la mendicité, le
vagabondage).

Eléments constitutifs de l’infraction

A. L’élément légal (V. le principe de la légalité)

B. L’élément matériel
Sur le plan de l’élément matériel, on distingue : l’acte, le résultat et la causalité.

Les simples pensées échappent à la répression.

≠ Les infraction obstacles/ les menaces (art. 425) / les tentatives.

L’acte/ le comportement :

Acte positif :

17
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Nombres d’actes : I. simple (meurtre) / I. complexe (escroquerie) / I. d’habitude


(mendicité, harcèlement).

Durée des agissements : I. instantanée (meurtre, vol) / I. continue (recel).

Acte négatif :

- omission volontaire d’empêcher un crime ou délit ;


- omission de porter secours à personne en péril ;
- non-dénonciation de crime ;
- omission de témoigner en faveur d’un innocent en connaissant la preuve de
son innocence.

Le résultat :

Infraction matérielle : le résultat est réel, palpable : meurtre, enlèvement,


détournement.

Infraction formelle : elle est consommée indépendamment du résultat


(empoisonnement, solliciter les services d’un assassin, ex. cas de Sieur Lacour en
1962 : l’assassin n’a pas honoré son contrat).

I. L’infraction consommée :

Le résultat (réel ou légal) est en principe réalisé par l’agent (voler, blesser,
détourner, diffamer, tuer, violer, perturber, vandaliser, séquestrer, receler, fuir).

Plusieurs modalités :

1) la commission : un acte positif d’exécution prohiber par la loi ; faire ce la


loi interdit de faire ;
2) l’omission : un acter négatif d’exécution ; ne pas faire ce que la loi
commande de faire (Ex. ne pas porter secours à une personne en péril – art.
431 + les infractions du droit pénal des affaires).
3) La commission par omission ? conception solidariste

18
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Cas d’espèce célèbre :

CA Poitiers 20 nov. 1901 : La séquestrée de Poitiers.

Le lien de causalité :

Causalité adéquate : cas de l’automobiliste et le motocycliste décédé par crise


cardiaque après l’accident.

Causalité indirecte : cas de la victime d’accident de circulation (fracture


calcanéum) hospitalisé et qui décède suite à une infection nosocomiale).

Causalité causa proxima : la cause la plus proche du dommage.

II. L’infraction tentée

Déf. Une action coupable pour réaliser une infraction mais dont l’intégralité
de ses éléments constitutifs n’est pas accomplie.

Deux conditions :

- Commencement d’exécution (ne pas confondre avec les actes


préparatoires) ;
- Absence de désistement volontaire (faits extérieurs + intention manifestée
de commettre l’infraction).

► Si les éléments de l’infraction sont réunis mais le résultat voulu non atteint
pour des raisons externes à l’agent, l’infraction est manquée (tirer sur un
individu pour le tuer mais le rater, tenter de voler mais la présence d’éléments
de la police proche de la scène) ;

► Si les éléments de l’infraction sont réunis mais le résultat voulu non atteint
car impossible à réaliser, l’infraction est impossible (tuer un cadavre, voler une
maison vide).

19
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Article 114 CPM :


Toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement
d'exécution ou par des actes non équivoques tendant directement à le
commettre, si elle n'a été suspendue ou si elle n'a manqué son effet que par
des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, est assimilée au
crime consommé et réprimée comme tel.

C. L’élément moral
« Qu’il ait compris et voulu l’acte »

L’imputabilité : rattachement d’une infraction à une personne responsable (le


libre arbitre et le discernement de commettre l’interdit)

La culpabilité : avoir commis une faute pénale/ intentionnelle (la volonté et libre
et consciente)

I. L’intention criminelle (dol général)

C’est la volonté dirigée vers un résultat qu’il sait illicite (conscience de l’illicéité
≠ quid de l’erreur –de fait ou de droit ?).

Ex. erreur de fait : croire que l’âge de la fille est de 19 ans et coucher avec/
s’emparer de la valise d’autrui par erreur/ croyant tué un étranger on tue son
ascendant =► elles sont prises en considération juridiquement ≠ erreur portant
sur des éléments accessoires (voler une copie au lieu de l’original, blesser une
autrui) ;

Ex. erreur de droit : ne pas connaitre que le fait commis est incriminé !

20
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

L’infraction putative ?

Le résultat correspond à l’intention criminelle :

Le dol déterminé, ex. vol de chose précise ; ou bien l’agent a voulu le dommage
sans fixer un résultat à atteindre (dol indéterminé, ex. terroriste) ; ou bien l’agent
ayant voulu le résultat mais partiellement (infraction praeter intentionnelle, ex.
coups et blessures causant la mort, incendie) ; ou bien il insister sur son intention
criminelle pour atteindre le résultat (dol aggravé, ex. préméditation).

Distinguer intention et mobile (dol général et dol spécial) :

- Le dol spécial est le mobile, les motifs, les raisons personnelles de l’acte
(cupidité, vengeance, crime gratuit).
- Le dol spécial peut être déterminant dans les éléments constitutifs de
l’infraction (ex. abus de biens sociaux) ;

Il peut constituer une circonstance aggravante (ex. vengeance).

Il peut encore influer sur le quantum selon la considération de la


psychologie du délinquant.

II. La faute pénale :

Ce sont des infractions ayant été commises sans intention criminelle ; la volonté
est présente mais la recherche du résultat ne l’est pas : la faute est un acte de
volonté (action ou omission) sans qu’il y ait conscience des conséquences de cet
acte. La responsabilité de l’agent est engagée à cause du manque de prévision. La
sanction est proportionnée à ce manque de vigilance.

21
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

Distinguer les infractions non intentionnelles et les infractions d’imprudence ; de


maladresse, d’imprudence ; d’inattention ; de négligence et d’inobservation des
règlements.

►L’infraction de la mise en danger de la vie d’autrui = 1an et 15000 euros


amende/ (art. 459 CPM : DE L'EXPOSITION ET DU DELAISSEMENT DES
ENFANTS OU DES INCAPABLES).

Homicide ou blessures involontaires


Article 432 :
Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou
inobservation des règlements, commet involontairement un homicide
ou en est involontairement la cause est puni de l'emprisonnement de
trois mois à cinq ans et d'une amende de 250 à 1.000 dirhams.
Article 433 :
Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou
inobservation des règlements, cause involontairement des blessures,
coups ou maladies entraînant une incapacité de travail personnel de
plus de six jours est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans
et d'une amende de 200 à 500 dirhams ou de l'une de ces deux peines
seulement.
≠ Article 608 :
Sont punis de la détention d'un à quinze jours et d'une amende de
20 à 200 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement :

22
SUPPORT DE COURS DROIT PENAL GENERAL/ R. YASSIL/ S2

3° Ceux qui, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou


inobservation des règlements, causent involontairement des blessures,
coups ou maladies entraînant une incapacité de travail personnel égale
ou inférieure à six jours …

23

Vous aimerez peut-être aussi