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Introduction
Tout Code pénal comporte, habituellement une partie générale qui traite des
questions intéressant toutes les infractions ou certaine d’entre elles (la tentative,
les causes de non responsabilité, la complicité, la théorie générales des peines,
etc) ainsi qu’une partie spéciale qui comprend toutes les infractions et les traite
séparément, chacune avec ses propres éléments constitutifs et peines.
La partie spéciale constitue ainsi le Droit pénal spécial que l’on peut définir
comme étant une branche du droit criminel consistant en un catalogue des
diverses infractions. Mais, doit-on se limiter à cette définition ? Le droit pénal
spécial est-il une simple branche du Droit Criminel qui se contente de décrire
techniquement chaque infraction ? Est-il une discipline sans portée générale,
sans principes directeurs ? Autrement dit, quels sont les intérêts de la matière ?
Intérêts théoriques :
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Intérêts pratiques :
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un délit spécial de par la loi. Ainsi, en France, les décisions réprimant « les
agressions téléphoniques » ont donné naissance à un délit spécial, celui des
appels téléphoniques malveillants.
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Introduction :
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A/ L’élément matériel :
Puisque le meurtre est la suppression de la vie d’un être humain, il suppose une
victime (b) et un acte homicide (a).
a. L’acte homicide :
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En second lieu, l’acte homicide doit être matériel. Par conséquent, il n’ya pas
« d’homicide moral », l’impunité s’expliquant car il est impossible de prouver la
relation de causalité entre les tortures morales et le décès. L’acte matériel
consiste en un ou plusieurs coups, à main nue ou à l’aide d’un objet quelconque.
Peu importe la nature de l’instrument ou du geste, sous réserve de l’application
de la qualification d’empoisonnement qui constitue un crime spécial.
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administré, notamment, lorsqu’un meurtre est commis par deux individus tirant
en même temps sur une victime qui en décède, on admet que ce crime a été
commis par les deux agents.
b. La victime :
Le meurtre suppose une vie humaine, sans distinction de race, sexe, état de
santé, etc. toutes les personnes ont droit à la même protection. Il importe peu
que l’identité de la personne soit connue ou qu’elle n’ait pas été retrouvée, il
faut seulement qu’elle soit vivante au moment où le geste homicide a été fait.
Ainsi celui qui frappe un cadavre en sachant que c’est un cadavre n’est coupable
ni de meurtre, ni de tentative de meurtre.
Cependant, il importe peu que la victime ait été vivante au moment des
faits. On admet qu’il y a tentative de meurtre, la jurisprudence ayant fait
table rase de la vieille théorie du crime impossible. Dès lors, la tentative est
punissable si l’auteur a tiré sur la victime, alors qu’il ignorait que celle-ci était
déjà morte d’un coup de feu tiré par un agent. Le principe est donc
l’indifférence de la vie de la victime. Un cas jurisprudentiel français démontre
l’application de ce principe ; alors qu’un premier individu avait donné la mort à
la victime en l’assommant à coup de barre de fer, un second ayant appris le
lendemain que cette dernière serait en vie, décida de l’achever et lui asséna des
coups de bouteille. La chambre criminelle décida « qu’il importait peu, pour que
soit caractérisée la tentative d’homicide volontaire, que la victime soit déjà
morte, cette circonstance étant indépendante de la volonté de son auteur et les
violences exercées par lui constituant un commencement d’exécution… ». La
décision est raisonnable, car l’agent s’était bien heurté à une impossibilité de
commettre le crime et il est évidemment tenu compte de la volonté et de la
dangerosité de l’agent.
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En outre, la victime doit être une personne autre que l’auteur de l’acte homicide.
A ce titre, l’on soulève la question de l’impunité du suicide du fait de l’absence
de texte l’incriminant. Mais dans l’ancien droit pénal, la répression frappait celui
qui, voulant se suicider, se manquait. L’article 392 précise qu’il s’agit de donner
la mort à autrui. De cette règle résulte l’impunité du suicide, de la tentative de
suicide et de la complicité dans la tentative de suicide.
Cependant la loi réprime de par l’article 407 une sorte de complicité par aide et
assistance et fourniture de moyens, lorsque le suicide est consommé. Elle
réprime ainsi la complicité d’une infraction principale qui n’est pas punie
pénalement. Cela se justifie tout au moins par son établissement en complicité
spéciale.
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une partie vitale du corps et avec une arme dangereuse ; ou s’il a procédé à des
tirs groupés ayant atteint la victime dans le dos ; ou s’il a frappé la victime avec
un marteau. L’examen de ces cas dévoile l’orientation des juges. En effet, les
juges assimilent à la volonté de donner la mort la conscience que les coups
devaient, selon un très haut degré de probabilité, procurer la mort. Il s’agit là
d’une extension du concept d’intention de tuer, dan la mesure où la
connaissance de l’effet mortel d’un acte volontaire vaut intention de tuer.
L’intention résulte donc, non seulement de la volonté d’obtenir le résultat
(la mort), mais aussi de la connaissance quasi certaine du résultat.
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Art 392 al 2 : « …le meurtre est puni de mort : lorsqu’il a précédé, accompagné
ou suivi un autre crime ; lorsqu’il a eu pour objet soit de préparer, faciliter ou
exécuter un autre crime ou un délit, soit de favoriser la fuite ou d’assurer
l’impunité des auteurs ou complices de ce crime ou de ce délit. »
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Art 393 : « le meurtre commis avec préméditation ou guet apens est qualifié
assassinat et puni de la peine de mort ».
c. Le parricide :
Au Maroc, le parricide est un crime spécial, autonome, réprimé par l’art 396
du CP, tandis qu’en France, la qualité de la victime constituant le parricide, est
considérée comme circonstance d’aggravation non punissable en elle-même.
d. L’infanticide :
Peut être considéré comme nouveau-né, un enfant qui a été tué avant
l’expiration du délai imparti pour la déclaration de naissance. (Cette déclaration
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Ces actes ne sont pas définis par la loi et laissés à l’appréciation du juge.
De façon globale, ces actes sont ceux par lesquels « le coupable extériorise une
cruauté, une sauvagerie, une perversité qui soulèvent une horreur ou une
réprobation générale… Par son comportement, l’auteur de tels actes exprime un
mépris profond des valeurs ordinairement reconnues, une absence totale de
respect pour la sensibilité, l’intégrité corporelle et même la vie
d’autrui ».Cependant, la convention de l’ONU sur la torture s’efforce de
distinguer entre les deux notions. Elle indique que « le terme torture désigne tout
acte par lequel une douleur ou des souffrances aigues, physiques ou mentales,
sont intentionnellement infligées à une personne » par ailleurs, il a été précisé
lors des travaux préparatoires du CP français que les tortures, pour être
qualifiées, doivent consister en des agressions corporelles. Ainsi, des tortures
morales, ne supposant aucun sévice peuvent-elles être assimilées aux tortures ?
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Indifférence du mobile : qu’il ait agi soit pour contraindre la victime à révéler
un fait ou à faire un acte, soit par simple perversité. (ex : un prévenu qui invoque
le fait que les tortures qu’il pratiquait sur la victime étaient infligées non à ladite
victime, mais au démon logé en elle.
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Les conséquences sont les mêmes que ce soit dans l’homicide volontaire ou
l’homicide involontaire, il s’agit de la perte d’une vie humaine.
Par contre, la différence est importante, en raison du fait que l’acte homicide,
quelles que soient les circonstances, n’a pas été voulu par l’auteur. L’absence de
l’intention criminelle est primordiale en ce qu’elle influe grandement sur le taux
de la peine.
NB : une formule analogue est adoptée par le CP pour les diverses sortes de
blessures involontaires (art 433), avec le remplacement du terme « homicide »
par « coups et blessures ou maladies ».
de faute ;
de préjudice (décès/ blessures) ;
et de lien de causalité entre la faute et le préjudice.
A/ La faute pénale :
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La loi ne définie ce qu’est la faute, mais l’on peut y voir la négligence de l’agent
de respecter les règles de prudence nécessaires et de prendre les précautions
qu’il aurait dû prendre.
La loi ne définit pas de façon générale la faute, elle en énumère diverses formes.
Quoiqu’elle paraisse limitative, l’énumération est large de par l’utilisation de
formules vagues. Ainsi, les juges peuvent retenir un nombre considérable de
fautes. On se trouve, en effet, en présence d’une ‘’incrimination ouverte’’.
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La faute peut donc être définie comme étant, en général, le non accomplissement
des diligences normales.
B/ Le préjudice :
La victime doit être vivante au moment du préjudice, lors des faits. Cette
condition pose le problème des blessures qui entrainent l’expulsion prématurée
du fœtus et la mort de celui-ci. La tendance jurisprudentielle, sur ce point, n’est
pas stable. Un arrêt avait décidé qu’il y a homicide dans la mesure où le fœtus
était parvenu à terme et viable. Par conte, un autre arrêt avait décidé l’absence
d’homicide, ayan jugé nécessaire l’existence d’un être vivant dont le cœur bat à
la naissance.
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C/ Le lien de causalité :
Ainsi, l’auteur indirect est autant responsable que l’auteur direct. Cas fréquents
en matière d’accidents de travail : un employeur qui laisse agir sont préposé sans
un suivi pour savoir s’il respecte les règles d’hygiène. Il y a là punition d’une
faute lointaine.
La faute d’un tiers : le problème qui se pose est de savoir qui a causé le
dommage en cas de fautes simultanées. Surtout que le principe selon
lequel nul n’est responsable que de son fait personnel s’impose.
Exemple : deux automobilistes circulant à une vitesse excessive et se
suivant à courte distance roulent sur le corps d’un piéton renversé par le
premier, sont condamnés tous les deux pour homicide involontaire car il
s’est avéré impossible de savoir lequel des deux chauffeurs avait causé la
mort.
Faute de la victime : la faute de la victime laisse subsister celle du
prévenu. Le seul effet est sur la répression qui sera réduite (réduction de la
peine infligée au prévenu car il y a partage de responsabilité). Exemple :
le passager n’ayant pas attaché sa ceinture de sécurité, blessé lors d’un
accident de route. Il a là répression d’une faute partagée.
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Introduction :
Elles sont parentes par l’histoire puisque le droit romain ne connaissait qu’un
délit d’appropriation illicite de la chose d’autrui. Et ce n’est qu’à la fin du XVIII
siècle qu’est née la trilogie. Ce qui a fait naitre ces trois comportements
distincts, c’est une analyse précise du concept de la remise.
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Dans l’escroquerie, la remise existe mais elle est provoquée par l’emploi
d’un moyen frauduleux ;
Dans l’abus de confiance, il y a une remise régulière, mais celle-ci est
suivie d’un détournement qui consomme l’infraction.
NB : parmi les manifestations de parenté entre ces trois infractions l’on cite
l’immunité familiale. Cette dernière est destinée à éviter un procès pénal entre
membres d’une même famille. Elle s’explique par l’idée de décence. C’est une
cause très particulière d’exclusion de l’action. Elle n’est pas un fait justificatif
puisque l’infraction subsiste, et que, par conséquent, des poursuites civiles
restent possibles. Elle est seulement une paralysie de l’action publique pour une
raison de cohésion familiale.
Une soustraction ;
Une intention ;
Une chose appartenant à autrui.
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A/ L’objet du vol :
a. Une chose :
Toute chose corporelle mobilière peut faire l’objet d’un vol. On peut voler
les choses les plus diverses, y compris une lettre, des copies de dissertations
rédigées par des candidats au baccalauréat, des documents. Une vielle
jurisprudence française avait même admis le vol d’électricité, consacré
maintenant par la loi.
Il importe peu que la chose, marchandise par exemple, soit illicite. C’est le cas
de l’agent qui dérobe des stupéfiants ; et il importe peu que la chose soit
dépourvue de toute valeur marchande (mais la rédaction arabe du texte laisse
entendre que la chose doit avoir une valeur marchande).
Seule une chose corporelle mobilière peut faire l’objet d’un vol, car seules
les choses mobilières peuvent être déplacées. Le vol n’existe que parce que la
chose soustraite a été appréhendée par le voleur et qu’elle est ainsi sortie de la
possession du légitime propriétaire. (La dépossession d’un bien immobilier peut
être réprimée par l’art 570). Cependant, si une partie est détachable de
l’ensemble (immeuble par destination), le vol de cette partie se conçoit. Ainsi,
on peut voler les divers matériaux que comprend un édifice : pierres, boiseries,
portes, fenêtres, glaces, statues, tuyauteries, le sable d’une carrière, les éléments
d’un pont en cours de démolition, etc.
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Les choses non appropriées (Res nullius) : il n’y a pas de vol si l’agent
s’approprie des choses non appropriées, c'est-à-dire à la disposition du
premier occupant. Ex : le gibier. Mais il y aura vol si l’agent abat un
sanglier pour se l’approprier alors que l’animal se trouve à l’intérieur
d’une chasse privée.
Les choses peuvent ne plus être appropriées. Ainsi, les objets
abandonnés par leurs propriétaires ne font pas l’objet d’un vol commis par
ceux qui les ramassent. Cependant, la chose n’est pas non appropriée si
elle a été perdue.
Les choses appropriées :
Lorsque la chose appartient encore au « voleur », mais se trouve entre les
mains d’autrui, il n’y a certainement pas de vol. Il récupère sa chose.
Exemple : ne commet pas de vol, l’entrepreneur qui reprend dans la
maison inachevée, qu’il construit, un matériel sanitaire payé par lui et non
encore installé, ce matériel étant encore sa propriété.
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B/ La soustraction :
a. La conception traditionnelle :
NB : l’usage abusif n’est pas un cas de vol, mais dès qu’il y a intention
momentanée de se comporter en propriétaire, il y a vol.
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b. La conception moderne :
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qui s’en empare indûment. Aussi, le cas de la remise à l’essai d’un objet
aux fins de sa vente éventuelle.
Il y a donc extension du champ de la répression.
C/ L’intention :
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divergents. Par exemple, en France, les juges ont relaxé un prévenu salarié
n’ayant agi que dans le seul but de préparer sa défense devant les prud’hommes,
son intention n’étant pas de porter préjudice à son employeur.
Le vol peut être un crime, un délit, voire une contravention (art 518 et 519 :
emprisonnement de 15 jours).
Le vol simple (ordinaire) est puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une
amende de 120 à 500 dirhams.
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Il s’agit du vol avec port d’arme (port apparent ou caché), ou le port d’arme
dans le véhicule ayant servi à la fuite. (Définition de ce qu’est une arme à l’art
303 du CP).
L’on parle de « vol à main armée ». L’article suscité réprime le vol le plus
dangereux au regard du législateur marocain qui débouche trop souvent sur un
crime de sang au cas où la victime résiste ou crie pour provoquer l’intervention
des tiers. C’est le cas classique de dualité de crimes prévu par l’art 392 al 2.
Il s’agit du vol commis sur les chemins publics ou dans les véhicules servant
au transport des voyageurs, des correspondances, des bagages, ou dans
l’enceinte des voies ferrées, gares, ports, aéroports, quais de débarquement
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La notion de chemin public : il est défini par l’art 516du CP comme étant le
chemin se trouvant hors des agglomérations. La notion a été précisée dans un
arrêt de la Cour de cassation française du 10 mars 1949 : « la circonstance
aggravante de chemin public ne s’applique pas aux rues, places et promenades
intérieures des villes. En conséquence, la constatation par la Cour que le vol a
été commis dans une ville exclut la circonstance aggravante de chemin public ».
Cela s’explique par le fait que l’aggravation est destinée à protéger les personnes
qui circulent hors des lieux habités et se trouvent de la sorte privés de
possibilités de secours.
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Pour les violences et menaces, il n’est pas nécessaire qu’elles aient laissé des
traces de blessures ou de contusions. Ces violences peuvent être exercées avant
ou pendant le vol, ou même pour favoriser la fuite de l’auteur.
L’escalade est définie par l’art 513 : c’est une introduction en dehors des
passages affectés normalement à l’entrée. Il n’y a pas à chercher la nature de la
clôture, du moment qu’elle était destinée à fermer une propriété.
L’effraction est définie par l’art 512 : l’on distingue l’effraction extérieure de
l’effraction intérieure. Les deux se combinent généralement dans une opération
de cambriolage. Il n’est pas nécessaire que l’effraction intérieure soit pratiquée
sur place. Cette interprétation vise une pratique courante selon laquelle les
malfaiteurs s’emparent d’un coffre fort, et afin d’éviter le bruit de l’effraction,
emportent le coffre à l’extérieur pour pouvoir le forcer en toute tranquillité.
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Les fausses clés sont définies par l’art 514 « … celui, qui pour ouvrir une
serrure se sert de la clé même de cette serrure qui avait été perdue par son
propriétaire et qu’il a trouvé est considéré comme faisant usage d’une fausse
clé ».
Le bris de scellés : c’est une infraction prévue par l’art 273 du CP. Il s’agit de
scelles apposés par ordre de l’autorité publique.
Le voleur est un ouvrier ou apprenti : il importe peu que l’objet volé appartienne
ou non au maitre.
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Il s’agit du vol commis avec une seule des circonstances énumérées par l’art
susmentionné. Ce dernier reprend les quatre premières circonstances de
l’article 509, sous réserve de la distinction inhérente au lieu. En effet, l’art 509
exige que ces opérations aient eu lieu « dans une maison, appartement, chambre
ou logement habités ou servant à l’habitation ou leurs dépendances », alors que
l’art 510 précise « même dans un édifice ne servant pas à l’habitation ».
Cette notion de maison habitée est définie par l’art 511 : il doit y avoir maison
ou habitat assimilé et que la maison soit habitée ou destinée à l’habitation. Peu
importe qu’elle soit effectivement habitée au moment de l’intrusion, ou que
l’habitation ne soit pas permanente. Quant à la définition des dépendances,
l’énumération de l’art 511 n’est pas limitative et un bâtiment ne cesse pas d’être
considéré comme dépendance d’une maison habitée parce qu’il a une clôture
particulière, mais à la condition qu’il soit compris dans la clôture ou enceinte
générale.
En plus des quatre circonstances pré détaillées, l’art 510 prévoit comme source
d’aggravation le vol commis au cours d’un incendie ou après une explosion, un
effondrement, une inondation, un naufrage, une révolte, une émeute ou tout
autre trouble. Il s’agit du vol intervenant lors de certaines catastrophes,
provoquées soit par des accidents résultant du fait de l’homme ou par la nature,
soit par des troubles à l’ordre public. Le législateur retient également la
circonstance du vol qui a porté sur un objet qui assurait la sécurité d’un moyen
de transport quelconque, public ou privé.
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I/ l’escroquerie :
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diffère des deux précédentes par le fait que ce n’est pas l’agent qui
provoque l’erreur chez la victime, il ne fait qu’exploiter l’erreur déjà
existante chez celle-ci. C’est l’exemple de l’escroc qui a été confondu par
la victime à l’un de ses clients et qui profite de cette confusion pour se
faire livrer la marchandise.
b. L’objet de la tromperie :
IL ressort de l’art 540 du CP que les manœuvres frauduleuses ont pour objet de
déterminer la victime à accomplir des actes préjudiciables à ses intérêts ou aux
intérêts d’une tierce personne. C’est le résultat obtenu. Par conséquent, l’acte
préjudiciable à la victime doit être forcément postérieur à l’emploi de moyens
frauduleux, si l’emploi des moyens lui est postérieur, il n’y a pas d’escroquerie.
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Toutefois, une partie de la doctrine qui s’appuie sur le principe selon lequel le
mobile est indifférent, pense qu’escroquer son débiteur pour récupérer une
créance, ou pour récupérer une partie du prix indûment perçu est délictueux.
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c. L’intention de tromper :
B/ La répression de l’escroquerie :
L’escroquerie est toujours un délit et le législateur édicte les mêmes peines pour
les différentes incriminations de l’escroquerie. Toutefois, il a prévu un cas
particulier comportant des circonstances aggravantes et donnant donc lieu à des
peines supérieures à celles encourues en cas d’escroquerie simple.
a. L’escroquerie simple :
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De plus, l’art 546 du CP précise que le coupable peut en outre être frappé pour 5
ans ou moins et 10 ans au plus de l’interdiction de séjour et de l’interdiction
d’exercer un ou plusieurs droits de citoyenneté (la nationalité), civiques (droit
d’être éligible ou électeur), civils (droit de diriger une école ou d’enseigner à
titre de professeur) ou de famille (droit d’être tuteur).
b. L’escroquerie aggravée :
C’est le cas particulier prévu par l’alinéa 2 de l’art 540 et qui concerne
l’escroquerie commise par une personne ayant fait appel au public en vue
de l’émission d’actions, obligations, bons ou titres quelconque, soit d’une
société, soit d’une entreprise commerciale ou industrielle. Dans ce cas, la peine
d’emprisonnement est portée au double « 2 à 10 ans » de celle prévue pour
l’escroquerie simple et le maximum de l’amende est élevé à 100.000 DHS. Dans
ce cas également, les interdictions de séjour et des droits prévues par l’art 546
du Code Pénal peuvent être prononcées.
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Des conditions préalables (la remise d’une chose en vertu d’un contrat
de détention précaire) ;
Des éléments constitutifs (le détournement volontaire et au préjudice du
propriétaire).
Les conditions préalables appartiennent au droit civil (ou commercial) alors que
les éléments constitutifs ont un caractère pénal. Le créancier est protégé
civilement par la possibilité qui lui est conférée de mettre en jeu la
responsabilité contractuelle de son débiteur. Mais la loi pénale intervient aussi,
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La chose : les choses remises sont énumérées par l’art 547. Par les termes
utilisés, il faut entendre le numéraire, les objets mobiliers susceptibles de faire
l’objet d’un commerce et tous les écrits contenant ou opérant obligation ou
décharge, les valeurs mobilières, les effets de commerce, soit tous les papiers
représentant pour la victime, une valeur appréciable en argent. Par conséquent,
le détournement d’écrits sans valeur commerciale ne rentre pas dans cette
catégorie d’incrimination.
La remise de la chose : la remise est nécessaire. Sans remise, il n’y a pas d’abus
de confiance. D’où par exemple la relaxe du fermier qui vend le fumier de
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l’exploitation alors qu’il aurait dû l’utiliser pour engraisser les terres, ce fumier
n’ayant pas été remis par le propriétaire. Sans remise, il peut en revanche y avoir
vol comme il a été déjà précisé. Cela dit, il importe peu que la chose ait été
remise à l’agent lui-même ou à un tiers qui la remet à l’agent. La remise est
ensuite volontaire, car sinon il pourrait y avoir escroquerie mais pas abus de
confiance. Dans ce dernier délit, en effet, la remise est purement volontaire,
alors que dans l’escroquerie, elle n’est qu’apparemment volontaire puisqu’elle a
été viciée par la mise en œuvre de moyens frauduleux. Elle est, enfin, précaire
car les objets ont été remis à la personne à charge « de les rendre ou d’en faire
un usage un usage ou un emploi déterminé ». Si la remise a été faite en
propriété, il ne saurait y avoir abus de confiance : ainsi en est-il lorsque,
l’intéressé, au lieu d’effectuer le travail convenu, a dissipé le salaire qui lui avait
été versé d’avance.
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