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Une infraction pénale est réalisée. Son auteur a été découvert. IL ne sera cependant
condamné qu’après avoir été jugé par les juridictions instituées à cet effet. La
réaction sociale n’est donc ni aveugle ni instinctive. Elle passe nécessairement par le
respect de règles appelées Procédure Pénale (PP). Les règles de PP décrivent la
composition et le rôle des autorités policières et judiciaires qui vont intervenir dans le
procès. Elles donnent un éclairage sur la forme à suivre, la recherche, la constatation
et le jugement du délinquant.
I - L’IMPORTANCE DES REGLE DE PROCEDURE PENALE (PP)
Cette importance ne fait aucun doute. D’abord les règles de PP sont indispensables
à l’application du droit pénal. Le procès est le trait d’union entre l’infraction et la
sanction. Ensuite sur le plan politique elle met en présence les intérêts de l’Etat et
ceux de l’individu. Ces intérêts sont souvent contradictoires. L’Etat a toujours intérêt
à une sanction rapide et certaine des infractions. Seulement il est toujours possible
que la personne soupçonnée soit innocente. Le rôle de la PP est d’arriver à un
équilibre satisfaisant des intérêts de la collectivité et des intérêts des individus. On a
bien raison de dire que le système démocratique d’un pays peut être mesuré à la
lumière de son Code de Procédure Pénal (CPP). Enfin sur le plan moral les intérêts
dans le procès pénal porte sur l’honneur, la liberté et quelque fois sur la personne
poursuivie. Ce qui nous éloigne du droit civil où le procès ne met en jeu que les
intérêts privés le plus souvent d’ordre patrimonial.
II- LA PROCEDURE PENALE ET LA PROCEDURE CIVILE
La PP se différencie de celle civile par son objet. On peut aussi relever des éléments
de différence si on s’intéresse aux organes, aux parties et au déroulement du procès.
A / Les organes
La loi a prévue des organes qui sont communs aux deux types de procédure et des
organes particuliers à la PP.
1- Les organes communs
Ce sont des organes judiciaires du jugement. Ils sont en principe les mêmes. Ce
sont les mêmes juges qui tranchent les litiges pénaux et les litiges civils. Ce sont
aussi les mêmes organes qui interviennent dans le cadre d’un procès. L’étiquette des
juridictions change seulement au pénal qu’au civil. On remarque seulement que
malgré l’unité organique et l’unité du personnel des juges civils et les juges pénaux
n’ont pas la même façon de procéder devant les affaires qui leur sont déférées. Le
juge civil applique la règle au litige dont il est saisi. Celui pénal agit dans le même
sens mais il va plus loin puisqu’il tient compte dans sa décision de la personnalité du
délinquant.
2- Les organes propres à la PP
IL s’agit des organes de police et des organes de justice.
a) Les organes de police
Ils peuvent intervenir avant l’ouverture du procès. Leur rôle est de constater les
infractions et de découvrir leurs auteurs afin de les livrer à la justice. Ils peuvent
également intervenir lorsque le procès pénal est déjà engagé. Dans ce cas ils
exercent leurs activités en vertu d’une commission rogatoire délivrée par un juge
d’instruction.
b) Les organes de justice
Les organes judiciaires propres à la procédure pénale sont : le Ministère Public (M P)
et le juge d’instruction. Le M P a pour rôle de lancer des poursuites. Le juge
d’instruction réunit les preuves et apprécie les charges contre la personne poursuivie.
B / Le rôle des parties
Dans le procès civil les parties demandeurs et défendeurs jouent un rôle important.
Elles ont l’initiative du procès (procédure accusatoire). Dans le procès pénal l’Etat est
demandeur et exerce ce rôle par le biais du M P (procédure inquisitoire). L’Etat joue
même le rôle de véritable acteur, aussi bien au niveau de la recherche de l’infraction
qu’au niveau de l’instruction et de l’audience. Le procès pénal est une affaire de
l’Etat.
C / Le déroulement du procès
IL est plus complexe en droit pénal qu’en droit civil. En droit civil, le jugement à
l’audience est la phase essentielle du procès. Par contre en droit pénal le jugement
n’est que la phase ultime du procès. Le procès pénal est divisé en plusieurs phases.
1- L’enquête
PREMIERE PARTIE
Dans notre système juridique le juge ne peut être saisi que par une action en
justice. L’infraction donne naissance à deux actions : une action publique et action
civile. Ces deux actions sont définies respectivement par les articles 1 et 2 du CPP.
A / Définition action publique action civile
Selon l’article 1 du CPP, l’action publique est l’action pour l’application des peines.
Si l’on sait que le système des sanctions au Sénégal est dualiste, il serait plus exact
de compléter cette définition en n’y ajoutant les mesures de sûreté. Quant à l’action
civile,elle, est définie par l’article 2 comme étant l’action en réparation du dommage
causé par l’infraction. Ces deux actions sont bien distinctes. Mais elles ne sont pas
totalement indépendantes l’une de l’autre. Elles entretiennent des rapports très
étroits car elles ont leurs sources communes dans l’infraction.
B / Distinction action publique action civile
L’action publique et l’action civile ne tendent pas au même but. C’est ce qui ressort
des articles 1 et 2 du CPP. On peut relever aussi des divergences entre ces deux
actons si on s’attache à leur domaine et à leur modalité d’exercice.
1- Distinction quant à leur domaine
Toute infraction pénale peut donner lieu à une action publique. Par contre pour qu’il y
ait action civile il faut qu’il ait d’une part une victime et d’autre part un dommage. Or
ces conditions ne sont pas systématiquement réalisées dans le cadre de toute
infraction pénale. Certaines infractions mêmes consommées telles que la mendicité,
le vagabondage ne donnent pas lieu à une action civile car elles ne causent aucun
dommage individuel.
2- Distinction quant aux modalités d’exercice.
L’action publique est exercée par le M P conformément à l’article premier du CPP.
Cette action ne lui appartient pas. IL l’exerce au nom de la société. IL ne peut pas
transiger avec le coupable. IL lui est également interdit de se désister. Enfin il ne
peut renoncer à l’exerce des voies de recours. Au contraire l’action civile est une
action de pur droit privé. C’est un élément du patrimoine de la victime au même titre
que n’importe lequel de ses biens. Par contre elle peut en disposer librement. Elle
peut transiger avec l’auteur de l’infraction sur le dommage qui lui a été causé. Elle
peut se désister en cours d’instance.
C / Les liens entre l’action publique et l’action civile.
L’action publique et l’action civile sont indépendantes l’une de l’autre. Mais cette
indépendance n’est pas totale. L’action civile et l’action publique entretiennent des
rapports si étroits qu’on a pu parler en les analysant d’interdépendance et de
solidarité de ces deux actions. A vrai dire les liens entre ces deux actions sont en
sens unique. Ils se traduisent par une prééminence de l’action publique sur l’action
civile.
1- L’Interdépendance
Cette interdépendance apparaît lorsqu’on fait appel aux règles de compétence ou
lorsqu’on examine la mise en mouvement de ces actions.
a) La compétence
L’action civile parce qu’elle est accessoire à celle publique peut être jugée en même
temps que l’action publique. La victime d’une infraction pénale a deux possibilités :
soit saisir les tribunaux civils soit saisir les tribunaux répressifs. Dans le premier cas
elle exerce une simple action en responsabilité civile. Dans le second par contre son
action a un caractère pénal. Le juge répressif est tenu de se prononcer sur l’action
civile à raison des liens qui existent entre cette action et celle pénale. Mais au
préalable il doit examiner l’action publique.
b) La mise en mouvement des deux actions
En exerçant l’action civile devant le juge répressif, la victime met immédiatement en
mouvement l’action publique. IL ressort de cette règle que l’action civile ne se conçoit
jamais seule devant la juridiction répressive. Elle ne peut exister devant cette
juridiction que jointe à l’action publique et éventuellement elle la fait naître.
2- La prééminence de l’action publique sur l’action civile
Pour mettre en relief cette prééminence, on s’intéressera à l’autorité de la chose
jugée au pénal sur le civil la règle du criminel tient le civil en état et la prescription
de l’action publique.
a) La règle de l’autorité de la chose jugée au pénal sur le civil
Elle signifie que les magistrats qui vont statuer sur l’action civile, qu’il s’agisse du
juge répressif ou du juge civil, sont obligés de considérer comme vrai ce qui a été
décidé dans le cadre de l’action pénale.
magistrats du parquet qui sont soumis à un ensemble de règles qui leur donne une
particularité par rapport à leurs collègues du siège.
Paragraphe 1 : Les caractères du M P
Les magistrats du M P ou parquet sont soumis aux règles suivantes.
a) La hiérarchie
Les magistrats du parquet sont subordonnés les uns aux autres. Ils sont placés sous
l’autorité du Ministre de la Justice. IL résulte de ce principe que les magistrats du
parquet sont amovibles.
b) La règle de l’indivisibilité
Les membres du parquet forment un ensemble indivisible. Ce qui veut dire que
chacun d’eux représente le MP tout entier. La conséquence pratique de cette règle
c’est que les membres du MP peuvent se remplacer mutuellement au cours d’un
procès. Cette règle ne s’applique pas à ceux du siège. Ces derniers sont tenus
d’assister à toutes les audiences de l’affaire qu’ils jugent.
c) L’irrécusabilité
Le MP ne peut être récusé c’est-à-dire écarté du procès pénal. C’est une partie
nécessaire au procès car c’est lui qui exerce l’action publique même si c’est la
victime qui l’a mise en mouvement.
d) L’indépendance du parquet
Le parquet dépend de l’exécutif mais il a une indépendance absolue par rapport aux
juges du siège. Ceux-ci ne peuvent lui adresser des blâmes ou des injonctions
e) L’irresponsabilité
Le MP n’est pas une partie ordinaire au procès. Son activité n’engage pas sa
responsabilité civile à l’égard des particuliers. Ainsi s’il a déclanché des poursuites
contre quelqu’un qui bénéficie d’un non-lieu ou d’une relaxe on ne peut pas lui
demander d’indemniser cette personne des dommages qu’il lui a causés.
Paragraphe 2 : Attributions du MP
Devant les juridictions répressives le MP est investi d’une double fonction. D’une part
il lui appartient de mettre en mouvement l’action publique. D’autre part, une fois
l’action publique est mise en mouvement, il entre dans ses attributions de l’exercer.
On observera cependant que le MP n’est pas obligé de mettre en mouvement l’action
publique. Conformément à la loi il peut décider de ne pas poursuivre pour des
raisons de pures opportunités dont il est seul juge. La règle de l’opportunité des
poursuites est donc une prérogative du MP. IL convient de l’examiner avant de voir
les différentes fonctions du MP en tant que demandeur à l’action publique.
A / La prérogative du MP dans le déclanchement de l’action publique
La règle de l’opportunité des poursuites (ROP)
Dans un système dit de l’opportunité des poursuites les magistrats ne pas tenus de
poursuivre tout acte contraire à la loi. Ils ont le choix entre deux situations :
poursuivre ou ne pas poursuivre. Ce système est consacré par l’art.32 du CPP qui
dispose que le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et
apprécie la suite à leur donner. On remarquera toutefois que l’opportunité ne
concerne que les poursuites et non l’exercice de l’action publique. IL faut ajouter à
cette première observation que le MP ne peut mettre en jeu l’art.32 qu’après avoir
procédé à l’examen de la légalité des poursuites.
1- Distinction entre l’opportunité des poursuites et la légalité des
poursuites
a)- Examen de la légalité des poursuites
Le MP doit s’assurer que les faits dont il est saisi constituent bien une infraction et
également il doit vérifier s’il n’existe pas de circonstances subjectives ou objectives
de nature à faire obstacle à toute poursuite (causes de non imputabilité, faits
justificatifs). Enfin, il doit examiner si les conditions de recevabilité sont respectées.
Cet examen, portera sur la compétence. IL peut porter aussi sur les causes
d’extinction de l’action publique. Dans les cas où la poursuite est lié à une plainte ou
à une autorisation, le MP doit examiner toutes ces questions. C’est seulement après
l’examen de la légalité de la poursuite qu’il pourra prendre partie sur la suite de
l’affaire dont il a été saisi.
b) L’examen de l’opportunité des poursuites
L’art.32 du CPP offre au procureur de la République deux solutions : poursuivre ou
ne pas poursuivre. On notera cependant que depuis 1999, le procureur de la
République peut préalablement à sa décision sur l’action publique et avec l’accord
des parties soumettre l’affaire à la médiation pénale s’il apparaît qu’une telle mesure
est susceptible d’assurer la réparation du dommage causé à la victime, de mettre fin
au trouble résultant de l’infraction et de contribuer un reclassement de l’auteur (art.32
al.3 Loi 99-88 modifiant certaines dispositions du CPP). Ceci étant précisé, reste à
savoir comment justifier la règle de l’opportunité des poursuites. Plusieurs raisons ont
été avancées pour tenter de justifier le choix laissé au procureur de la République
dans le lancement des poursuites. On a d’abord soutenu que lorsque l’infraction est
légère, il vaut mieux éviter à son auteur le traumatisme que constitue la comparution
devant une juridiction répressive. Ensuite, on a fait remarquer qu’il existe des
situations où le silence est préférable à la poursuite. Il en va ainsi lorsqu’en raison
du caractère de l’infraction, la poursuite risque de causer un malaise dans l’opinion.
Enfin, on a reconnu qu’il n’est pas nécessaire d’engager des poursuites lorsqu’il
existe une part d’incertitude dans l’interprétation des faits et leur qualification.
2- Les conséquences de la règle de l’opportunité des poursuites
Une fois qu’il a apprécié la légalité et l’opportunité d’une poursuite éventuelle, le
procureur de la République peut prendre une décision de poursuivre ou non.
a) La décision de ne pas poursuivre
Elle est prise lorsque le MP juge une poursuite inopportune. La décision de ne pas
poursuivre se matérialise par une décision de classement sans suite. Celle-ci n’est
pas une décision juridictionnelle mais administrative. En second lieu, cette décision
n’a pas l’autorité de la chose jugée (a.c.j). Le MP peut toujours revenir sur sa
décision tant que la prescription n’est acquise sans avoir à justifier son revirement.
Enfin, la décision de classement sans suite peut être attaquer par la voie de recours
hiérarchique auprès du procureur général près la Cour d’Appel ou du Ministre de la
justice.
b) La décision de poursuivre
Si toutes les conditions de la poursuite sont réunies le MP engage l’action publique.
La décision de poursuivre est irrecevable en ce sens que la juridiction saisie ne
pourra se dessaisir qu’après avoir juridiquement apprécié les faits portés à sa
connaissance. Mais cette décision n’a pas l’autorité de la chose jugée car elle
n’établit pas la culpabilité de la personne poursuivie.
3- Les limites apportées à la règle de l’opportunité des poursuites
En principe, le MP est libre de classer ou de poursuivre. Plusieurs tempéraments
affectent la décision du MP. Le premier tempérament est inhérent à l’organisation
hiérarchique du MP. Dans l’hypothèse par exemple où un procureur de la
République souhaiterait classer une affaire, il serait au contraire tenu de poursuivre si
le procureur général de la Cour d’Appel lui donne l’ordre de poursuivre. Le second
tient à la victime. Cette dernière peut se constituer partie civile et déclancher l’action
publique même dans les cas où le MP n’avait pas souhaiter poursuivre. La marge de
manœuvre du MP est encore réduite lorsque l’action publique est confiée à certaines
a) La citation directe
A la requête du MP, l’auteur de l’infraction est cité à comparaître à une date
déterminée devant la juridiction compétente au moyen d’un acte délivré par un
huissier de justice. La citation directe doit contenir la date, l’indication du requérant,
celle du destinataire, les faits sur lesquels la poursuite est fondée et les textes qui le
répriment.
b) Le procédé du flagrant délit
Ce procédé expéditif de mise en mouvement de l’action publique est réservé au
procureur de la République ou à son délégué. Selon l’art.63 al.1 CPP, la procédure
du flagrant délit s’applique aux délits flagrants lorsque le fait est puni d’une peine
d’emprisonnement. Elle est donc exclue lorsque le délit est passible d’une simple
amande. Elle est aussi exclue pour les crimes et contraventions. L’aliéna 4 exclut
aussi ce procédé en matière de délit de presse et de délit politique. Si on s’en tient
aux recommandations légales, ce procédé ne peut être retenu que dans les cas où il
y a lieu de penser que l’on tient le coupable. IL faut donc que l’infraction ait été
réalisée de façon flagrante. L’art.45 CPP vise trois cas de flagrant délit. D’abord le
délit qui se commet actuellement ou qui vient de se commettre. Ensuite, l’hypothèse
où la personne soupçonnée est dans un temps très voisin de l’action poursuivie par
la clameur ou trouvée en possession d’objets ou présente des traces ou indices
laissant penser qu’elle a participé à l’infraction. Enfin, l’infraction commise dans une
maison dont le propriétaire requiert le procureur de la République ou un officier de la
police de venir la constater.
A coté de l’art.45 , il faut faire place à l’art.63 al.2 CPP selon lequel il y a flagrant délit
lors qu’il existe contre une personne des indices graves et concordants de nature à
motiver son inculpation celle-ci reconnaissant avoir réalisé les faits constitutifs du
délit. Dans l’hypothèse où un délinquant est arrêté à la suite ou au cours d’un délit
flagrant, il est conduit immédiatement devant le procureur de la République (ART.381
CPP). Mais bien l’infraction soit flagrante, le procureur de la République n’est pas
tenu de suivre le procédé de flagrant délit. IL a toujours le choix entre trois procédés :
citer directement l’individu, ouvrir une information ou utiliser le moyen accéléré du
flagrant délit. S’il opte pour la procédure du flagrant, il peut mettre en mouvement
l’action publique en interrogeant le délinquant sur son identité et les faits qui lui sont
reprochés en présence de son avocat. L’avocat peut consulter sur le champ le
dossier et communiquer librement avec son client. Si l’avocat ne peut être contacté
ou ne peut passe déplacer dans les meilleurs délais la formalité est considérée
comme accomplie. Mention en est faite au procès verbal à peine de nullité de la
procédure. Le procureur de la République après avoir requis les déclarations de la
personne poursuivie et de son avocat peut la mettre sous mandat de dépôt motivé.
c) Le réquisitoire
Si une instruction est nécessaire en matière criminelle et éventuellement en matière
délictuelle les poursuites sont déclenchées par un acte appelé réquisitoire introductif
ou réquisitoire afin d’informer. Par cet acte, le procureur de la République demande
au juge d’instruction d’ouvrir une information sur les faits portés à sa connaissance et
qui sont susceptibles selon lui de constituer une infraction à loi pénale. Le
réquisitoire doit être daté et signé du procureur de la République,et il doit contenir
une relation précise des faits sur lesquels l’instruction doit .porter. Si l’auteur à
l’infraction est connu son nom est indiqué. On dit alors que le réquisitoire est
nominatif. Si au contraire on ignore pour l’instant l’auteur de l’infraction, le réquisitoire
est délivré contre X. De toute manière, le réquisitoire a pour effet de déclancher les
poursuites : de là, l’expression réquisitoire introductif.
2- L’exercice de l’action publique
Lorsque l’action publique a été mise en mouvement il entre dans les attributions du
MP de l’exercer. Cela signifie qu’il lui appartient d’accomplir les actes de procédure
nécessaires de prendre les réquisitions qui s’imposent et au jour de l’audience de
soutenir l’accusation s’il estime qu’il est fondé. Cette prérogative lui appartient à titre
de monopole, alors que l’action publique peut être mise en mouvement par le
parquet ou la victime lésée. L’exercice de cette action relève même des attributions
exclusives du MP. La victime ne peut jamais exercer l’action publique même si c’est
lui qui l’a mise en mouvement.
SOUS SECTION II
L’EXERCICE DE L’ACTION PUBLIQUE PAR CERTAINES ADMINISTRATIONS
Les administrations concernées sont:la douane, les Eaux et Forets et les
contributions indirectes. L’action administrative présente des particularités qu’il
convient de relever. Contrairement au MP ces administrations ont toujours la
possibilité de transiger aussi bien avant l’engagement des poursuites qu’en cours
même du jugement de l’action. La transaction peut encore intervenir après la
condamnation. Dans ce cas elle est moins efficace et entraîne la diminution ou la
disparition des condamnations pécuniaires mais elle ne produit aucun effet sur la
peine d’emprisonnement. Aussi, contrairement au MP, les administrations qui
auraient engagé l’action publique peuvent être condamnées aux frais du procès et à
l’indemnisation du poursuivi (art.296 al.1 du CD).
SOUS SECTION III
LA VICTIME DEMANDERESSE A L’ACTION PUBLIQUE
La décision de poursuivre n’appartient pas exclusivement au MP. Elle peut provenir
de la victime. Très souvent la victime saisit d’abord le MP et c’est à la suite d’une
décision de classement sans suite qu’elle va se décider de prendre l’initiative des
poursuites. Actuellement depuis la réforme de 1985, la décision de classement sans
est portée à la connaissance de la victime (art.32 al.2). Le but visé par ce texte c’est
de permettre à la victime de prendre toutes les dispositions utiles afin de mieux
défendre ses intérêts. Dans le procès pénal, la loi offre à la victime plusieurs moyens
pour déclancher les poursuites.
Paragraphe 1 :
Les moyens utilisés par la victime comme demandeur à l’action publique
A / La citation directe
En matière contraventionnelle et parfois délictuelle, la victime dispose de la citation
directe. Celle-ci est faite par exploit d’huissier. Elle doit contenir l’identification du
requérant, celle du prévenu, l’identification des faits reprochés ainsi que le préjudice
subi. Cet acte est signifié directement à l’auteur de l’infraction pour l’inviter à
comparaître à une date déterminée devant le tribunal de police ou correctionnel.
B / La plainte avec constitution de partie civile
En matière criminelle et en principe en matière correctionnelle, la victime doit utiliser
la plainte avec constitution de partie civile. Sur le plan formel, la plainte avec
constitution de partie civile est un écrit daté et signé par la partie lésée. Elle doit
exposer les faits de façon détaillée, les qualifier et si possible indiquer la personnalité
de l’auteur de l’infraction. La victime qui choisit la voie de la constitution de partie
civile est tenue de déclarer qu’elle demande dommages et intérêts. Elle doit faire
élection de domicile dans le ressort du tribunal à moins qu’elle y soit domiciliée.
Lorsqu’elle se constitue partie civile devant le juge d’instruction, la victime doit verser
une consignation fixée par le juge sauf si elle a obtenu assistance judiciaire. Au
terme de l’art.79 du CPC, la plainte est irrecevable tant que le versement de la
consignation ne sera pas effectué au greffe.
Paragraphe 2
La portée des moyens utilisés par la victime
A / La portée de la citation directe
L’effet essentiel du procédé de la citation directe, que ce soit par le MP ou par la
partie lésée, est de mettre en mouvement l’action publique. La juridiction saisie,
tribunal correctionnel ou de police, si elle se reconnaît compétente est obligée de se
prononcer sur l’action publique et éventuellement sur l’action civile. Si elle n’est pas
suffisamment éclairée par les éléments du dossier, il lui appartient d’ordonner des
mesures d’information supplémentaires. Mais il n’est pas possible de recourir à
l’instruction. Contrairement au MP, la victime qui use de la citation directe peut
engager sa responsabilité pénale en cas de dénonciation téméraire et sa
responsabilité en cas de dénonciation calomnieuse.
B / La portée de la plainte avec constitution de partie civile
La plainte avec constitution de partie civile entraîne-t-elle à l’instar de la citation
directe la mise en mouvement de l’action publique ou faut-il décider que le
déclanchement de la poursuite ne peut résulter que de l’action discrétionnaire du
parquet. Deux thèses ont été avancées:la première fait de la victime l’égale du
parquet car elle lui permet d’agir malgré le silence de celui-ci. La seconde est
autoritaire et favorable à l’omnipotence du parquet. C’est avec l’arrêt Placet que la
Chambre Criminelle de la Cour de Cassation française va mettre fin à cette
controverse en décidant que la plainte avec constitution de partie civile met en
mouvement l’action publique au meme titre qu’un réquisitoire du parquet (crim. 8
décembre 1906. Dalloz 1907). La solution dégagée par cet arrêt est fondée car elle
protège les libertés. Devant l’hostilité et l’indifférence du parquet, il faut bien que
l’individu qui s’estime victime d’infraction ait la possibilité d’agir. En France et au
Sénégal où règne le système de l’opportunité des poursuites, le droit de la victime
est un contrepoids à la puissance du parquet. Les raisons avancées par la Ch. Crim.
de la Cour de Cassation française dans son arrêt de 1906 sont si fondées que le
législateur sénégalais n’a pas hésité à consacrer dans l’al.2 de l’art.1 CPP le principe
du pouvoir de la victime. Ce pouvoir fait cependant l’objet d’un certain nombre de
restrictions. Les unes sont liées aux attributions du parquet alors que les autres ont
pour but de lutter contre les dangers de la plainte avec constitution de partie civile.
1- Les restrictions liées aux attributions du parquet
Comme la citation directe, la plainte avec constitution de partie civile ne va pas au-
delà de la mise en mouvement de l’action publique. L’exercice des poursuites
échappe à la victime. Seul le MP est habilité à soutenir l’accusation ou à demander la
relaxe de la personne poursuivie. La partie lésée ne peut que défendre ses intérêts.
2- Les restrictions ayant pour but de lutter contre les dangers de la plainte
avec constitution de partie civile
Pour assurer la protection des personnes visées dans une plainte avec constitution
de partie civile, l’art.82 CPP leur donne la possibilité en cas de non lieu d’agir en
dommage et intérêt contre la personne lésée. Elle peut aussi selon le texte
poursuivre pour dénonciation calomnieuse l’auteur d’une constitution abusive de
partie civile. D’autres mesures à caractère préventif sont encore envisagées par le
législateur. Elles ont un grand intérêt car en cherchant à lutter contre les dangers de
la plainte avec constitution de partie civile elles portent en meme temps des limites
au principe de la plainte avec constitution de partie civile. Ces mesures sont au
nombre de deux. D’abord, lorsque la constitution est insuffisamment motivée ou
insuffisamment justifiée par les pièces produites, l’art.77 CPP permet au procureur
de la République de requérir que l’information soit ouverte contre une personne non
dénommée. Dans ce cas l’instruction est menée contre inconnu. La personne visée
dans la plainte est entendue comme témoin et non comme inculpée. L’inculpation de
la personne visée n’aura lieu que si les charges apparaissent ultérieurement. Le
procédé évite ainsi d’occasionner un préjudice moral à la personne innocente visée
dans la plainte. Mais il contribue à l’entendre sous serment sans avocat sauf à
remarquer son droit d’exiger d’être inculpé (art.77 al.3 et art.94 CPP). Ensuite la loi
refuse à la victime dont la constitution a abouti à un non lieu de ce constituer à
nouveau en invoquant des charges nouvelles. Seul le MP peut requérir la
réouverture d’information (art.184 CPP). La solution d’être approuvée car il est
inadmissible que la partie civile puisse faire planer des doutes sur l’innocence d’une
personne et recommencer. S’il existe des charges nouvelles, c’est au MP et à lui
seul, partie désintéressée qu’il faut en laisser l’appréciation.
Section 2 : Les défenseurs à l’action publique
L’action publique ne peut être dirigée que contre le délinquant mais il est nécessaire
de savoir si elle peut être exercée contre la personne civilement responsable.
Paragraphe 1 : L’action publique contre le délinquant
qu’au bout d’un certain temps, il est inutile de raviver les souvenirs d’une infraction
déjà tombée dans l’oubli. On a soutenu qu’il y a prescription à cause du
dépérissement des preuves. Ces justifications ne sont pas exemptes de critiques.
D’abord, on a fait remarquer que l’idée d’une expiation résultant de l’angoisse
imposée au délinquant n’est pas très convaincante car le temps n’a pas le même
effet chez tous les délinquants. Ensuite, on a soutenu que la prescription nuit à la
protection de la société dans la mesure où elle profite aux grands délinquants
comme aux petits délinquants alors que le temps ne saurait atténuer les dangers des
premiers. Devant ces critiques, faut-il pour autant supprimer cette cause d’impunité ?
On peut en douter tant il parait difficile d’imaginer que le temps qui s’écoule puisse
n’avoir aucun effet. Le législateur sénégalais en est tellement conscient qu’il a choisi
de conserver la prescription dans les art.6 à 9 CPP. La remarque est également
valable pour le droit français. Quant à la jurisprudence, elle reconnaît l’existence de
la prescription mais lui confère un régime juridique empreint d’une certaine défaveur
à l’égard du délinquant.
B / Le régime juridique de la prescription
L’analyse de ce régime suscite un examen du délai, de l’interruption et de la
suspension de la prescription.
1- Le délai de la prescription
a) La durée
Le délai de prescription de l’action publique est plus court que celui de la peine. IL
varie avec la nature de l’infraction. IL est de dix ans pour les crimes, de trois ans pour
les délits d’un an pour les contraventions. A coté de ces délais de droit commun, la
loi a prévu des délais de prescription pour certaines infractions. Exemple, en matière
de détournement de deniers publics la prescription est de sept ans révolus à compter
du jour où le délai a été retenu.
CHAPITRE 1
LES PARTIES A L’AC.
Comme l’action publique, celle civile a des demandeurs et des défendeurs.
SECTION 1 : Les demandeurs à l’AC
L’AC est une action privée. En conséquence, elle ne peut être exercée par le MP.
Elle peut être intentée soit par la victime directe, soit par ses ayants droit mais sous
certaines conditions.
A / La capacité d’agir
La victime doit, conformément au droit commun, avoir la capacité d’agir. Un majeur,
une femme mariée peut agir sans autorisation contrairement à un mineur non
émancipé et à un incapable majeur. L’AC ne peut être intentée que par un
représentant légal (art.273 du Code de la famille). En ce qui concerne l’étranger
victime d’une infraction il faut signaler que rien ne s’oppose à ce qu’il porte son AC
devant la juridiction civile ou pénale. Mais quelque soit la juridiction saisie, l’étranger
doit verser une caution (judicatum solvi art.110 du CPC). Le versement de cette
caution garantit le paiement des frais et des dommages et intérêts auxquels il
pourrait être condamné envers le défendeur sénégalais.
B / L’intérêt à agir
Cette question est réglée par l’art.2 CPP qui dispose que l’AC en réparation du
dommage causé par un crime, un délit ou une contravention appartient à tous ceux
qui ont personnellement souffert du dommage causé par l’infraction. La jurisprudence
déduit de la lecture de ce texte que l’AC est recevable si la personne qui agit en
réparation a effectivement subi un dommage du fait de l’infraction et si ce préjudice
est actuel, personnel et directe. Forts de cette interprétation les juges répressifs
accueillent l’AC même si la victime se prévaut d’une situation illicite ou immorale. Ils
tempèrent cependant leur position en repoussant l’AC lorsqu’il est établi que la
victime s’est associée à la réalisation du comportement délictueux d’où découle son
dommage. Exemple en matière de chèque, le porteur ou bénéficiaire est irrecevable
à se constituer partie civile s’il a accepté en connaissance de cause un chèque sans
provision. Pour bien comprendre la notion d’intérêt à agir dont l’examen intéressera
ici les personnes physiques il faut s’attacher aux conditions exigées par l’art.2 CPP.
1- IL faut un préjudice résultant d’une infraction pénale
L’AC étant accessoire à l’action publique, le demandeur doit invoquer une infraction
et une infraction punissable. La réparation n’est donc pas possible si l‘infraction n’est
pas constituée. C’est le cas lorsqu’on est en présence d’un fait justificatif lorsque
l’acte est prescrit ou lorsque la loi incriminatrice a fait l’objet d’une abrogation. En
plus de cette condition minimale nécessaire à l’existence de l’AC, la jurisprudence
exige que le préjudice soit actuel, direct et personnel.
application de cette règle, la jurisprudence accueille avec raison l’AC des victimes
d’un vol, d’une agression ou d’une diffamation. Mais il existe une hypothèse où elle
interprète de façon restrictive la notion de dommage personnel. C’est le cas lorsque
la victime directe est blessée et infirme à la suite d’une infraction de coups
volontaires ou de blessures par imprudence. En cette matière, la jurisprudence va
réserver l’AC à la victime directe. L’arrêt Salva rendu par l’assemblée plénière de la
Cour de Cassation française confirme bien cette solution lorsqu’elle décide que
l’épouse victime de blessures involotaires ne peut porter son AC devant le juge
pénal car elle n’est pas personnellement victime du délit défini par les art.319 ; 320
CP. La solution ainsi dégagée a été critiquée. Le reproche essentiel qu’on lui fait
c’est d’adopter une interprétation différente de la notion de préjudice personnel et
direct selon que l’on se trouve devant le juge civil ou devant celui pénal. Ces critiques
ont reçu un écho favorable. Actuellement, depuis un arrêt du 9 février 1989, la Ch.
Criminelle de la Cour de Cassation française (C Cass.) a assoupli sa position.
Désormais l’AC des proches est recevable devant le juge pénal même si ces
victimes n’ont pas subi de préjudice. IL suffit que le préjudice qu’elles invoquent soit
bien le résultat de la faute qui est en définitive retenue à la charge du condamné.
Paragraphe 2 : les ayant- droits de la victime
IL faut distinguer la situation des héritiers, de celle des autres ayant droits.
A / Les héritiers
Pour régler la situation des héritiers il faut procéder aux différences suivantes. Si la
victime n’est morte sous les coups de l’infraction, le droit à réparation est né dans
son patrimoine. Les héritiers exercent donc l’AC de leur auteur : c’est l’action
héréditaire. La jurisprudence pense que l’action des héritiers doit être accueillie
meme s’ils invoquent un préjudice moral. IL n’est pas nécessaire que leur auteur l’ait
intentée. Si au contraire la victime est morte au cours de l’infraction, les héritiers
intenteront une action qui leur est personnelle. Ils se présenteront eux-mêmes
comme victimes. Mais le prévenu pourra leur opposer toutes les exceptions qu’il
aurait pu opposer à leur auteur tel que le partage de responsabilité.
CHAPTRE II
L’EXERCICE DE L’AC
Le principe fondamental est que la victime peut choisir de porter son action soit
devant le juge pénal soit devant celui civil. C’est le droit d’option de la victime.
La victime peut agir avant toute initiative du MP. C’est la voie d’action, ou après le
déclanchement des poursuites : c’est l’intervention. En ce qui concerne la voie
d’action, la victime peut utiliser soit la citation directe soit la plainte avec constitution
de partie civile. Ces différents moyens permettent à la partie lésée de mettre en
mouvement l’action publique. Mais si le MP a déjà lancé les poursuites, la victime qui
agit par voie d’intervention a la possibilité de ce constituer partie civile. Cette
constitution peut se faire devant l’officier de police judiciaire, devant le juge
d’instruction ou devant le juge de droit (art.16, 76, 405 CPP). Dans ce dernier cas
elle peut le faire avant l’audience par déclaration au greffe et pendant l’audience par
simple déclaration jusqu’au moment où le MP prend ses réquisitions. IL en résulte
que la constitution de partie civile n’est possible qu’en première instance. La partie
lésée ne sera pas recevable à intervenir pour la première fois en appel parce que les
réquisitions sur le fond ont déjà été faites en première instance.
Paragraphe 2 : Les effets de la constitution
Quelque soit le mode d’exercice de son action, la victime devient partie au procès
pénal avec toutes les conséquences attachées à cette qualité. D’abord la partie
civile ne peut plus témoigner mais elle peut être entendue à titre de renseignement
sans prestation de serment. Ensuite elle ne peut être entendue par le juge
d’instruction qu’en présence de son avocat. Dans ce cas la procédure doit être mise
à la disposition de l’avocat à la veille de chaque interrogatoire. IL résulte enfin, de sa
qualité de partie que les actes important de la procédure sont signifiés à la victime
pour qu’elle soit informer et se défendre contre les décisions qui font grief à ses
intérêts civils. Mais si elle avait pris l’initiative des poursuites, elle s’expose en cas
d’échec à une triple condamnation : une auprès du procès, une pour dénonciation
calomnieuse et une avec dommage et intérêt envers la personne qu’elle a accusé à
tord.
doivent porter que sur les points qui ont fait l’objet d’une constatation certaine et
nécessaire. Tel est le cas par exemple de la constatation relative à l’existence ou à
l’inexistence du fait matériel. C’est encore le cas pour la participation ou la non
participation du prévenu à la réalisation du délit.
C / Les applications pratiques
1er cas : le juge pénal a prononcé une condamnation. Dans cette hypothèse, le juge
civil ne retenir le contraire. IL doit allouer des dommages et intérêts à la victime si
celle-ci démontre l’existence d’un préjudice qui résulte de l’infraction.
2ème cas : le juge pénal a prononcé la relaxe ou l’acquittement. Dans cette hypothèse
le juge civil ne pourra pas contreduire cette décision. IL ne pourra pas accorder des
dommages et intérêts pour la réparation d’une faute pénale. La victime peut
cependant obtenir réparation si elle invoque une faute civile distincte de la faute
pénale. IL en va ainsi par exemple en cas d’accident de la route lorsque l’action de la
victime est fondée sur la faute présumée du gardien de l’automobile