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La procédure pénale regroupe donc l'ensemble des règles qui gouvernent le règlement du procès
pénal, l'organisation des juridictions pénales ou encore le statut et le rôle des acteurs du procès
pénal : ça c'est l'objet de la procédure
La procédure pénale poursuit deux finalités, il s'agit d'une part de concilier la sécurité et la
liberté et d'autre part d'assurer la fiabilité du procès pénal.
La procédure pénale doit concilier souvent deux intérêts qui sont contradictoires. Elle doit
d'abord assurer la protection de la société par des mesures efficaces de recherche des personnes
qui ont enfreint les normes qu'elle a instituées. Elle doit ensuite garantir les droits et libertés de la
personne. La protection efficace de la société appelle une répression certaine et rapide des
agissements constitutifs d'infractions pénales. C'est pourquoi des moyens importants sont mis à
la disposition des organes chargés de la recherche et de la poursuite des infractions afin qu'ils
accomplissent au mieux leurs missions. Cependant, l'impératif de sécurité et le besoin de
protection de la société ne doivent pas conduire à une négation des libertés individuelles. La
défense de l'individu est une nécessité impérieuse dans un État de droit. Elle est même un des
traités caractéristiques de celui-ci. Ce n'est pas parce qu'une personne a commis un crime, aussi
grave et abominable soit-il, qu'elle n'a pas droit à un procès équitable. Cette tension entre les
impératifs de la protection sociétale et le respect des droits et libertés individuels est au cœur de
la procédure pénale dont l'une des finalités est la recherche permanente d'un d'équilibre entre ces
deux exigences contradictoires. La procédure pénale est, en effet, une procédure d'équilibre, une
procédure d'harmonie.
2) Assurer la fiabilité du procès pénal
Le droit pénal substantiel dont la procédure se charge de la mise en œuvre est un droit
dangereux pour la personne en raison de la gravité des peines encourues. Pour cette raison, la
procédure pénale doit garantir à la personne qu’une certaine fiabilité de sa condamnation
éventuelle en réduisant au maximum les risques d'erreurs judiciaires souvent préjudiciables au
condamné. Cette finalité est assurée de manière générale par les principes qui gouvernent le
procès pénal et de manière particulière par l'organisation judiciaire dont le bon fonctionnement
permet dans une certaine mesure d'assurer à tous les stades de la procédure l'indépendance des
organes du procès pénal les uns des autres.
La démarche adoptée sera alors claquée sur les différentes phases du procès pénal. Nous allons
par conséquent examiner le déclenchement, la préparation et le déroulement du procès pénal
mais auparavant, il sera nécessaire d'analyser les principes qui gouvernent la procédure pénale.
Cela renvoie à l'ensemble des textes juridiques qui régissent la procédure pénale :
- Code de procédure pénale par la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant code de procédure pénale
- loi 85-25 du 27 février 1985 : elle vise essentiellement le renforcement de la garantie des
libertés individuelles durant les phases de garde à vue et d'instruction (compléter en regardant
Elizabeth Michelet, flash sur la procédure sénégalaise issue de la loi du 27 février 1985 dans le
CPP (EDJA, p.29 et s. / RIPAS n°12 et 13 de 1985)
- loi 99-06 du 29 janvier 1999 modifiant certaines dispositions du code de procédure pénale
- loi de 2008 : suppression des jurés d'assises pour rendre plus efficaces la cour d'assises ;
institution du double degré de juridiction, rendre facultatif l'enquête de personnalité.
Cadre politique
- système inquisitoire : la procédure est menée par un inquisiteur, un représentant de l'État chargé
de la recherche des preuves. Elle est écrite secrète et non contradictoire.
- système accusatoire : dans lequel les poursuites pénales ne peuvent être déclenchées que par un
accusateur unique. Il s'agit d'une procédure publique, orale et contradictoire.
SECTION 1 : LES PRINCIPES RELATIFS À L'AUTORITÉ JUDICIAIRE
Les principes généraux régissant le procès pénal qui sont relatifs à l'autorité judiciaire sont
constitués d'une part par la garantie de l'intervention du pouvoir judiciaire lorsque les libertés
individuelles sont en cause et de l'autre par la règle de la séparation des fonctions judiciaires.
Selon le doyen Pradel, la séparation des fonctions judiciaires (poursuite, instruction, jugement)
est à la procédure ce que la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire est au droit
public. (L’indépendance du juge est garantie par la loi organique sur le statut des magistrats
(article 5 : inamovibilité) al.2 : exception en cas de nécessité de service dûment constatée on peut
affecter sans le consentement ; impartialité du juge.
La question de l’égalité devant la procédure pose problème par ce que dans la pratique, les
plaideurs ne bénéficient pas tous du même traitement devant les juridictions répressives.
_ Immunité juridictionnelle
Le ministère public a des avantages importants : il a accès au dossier à tout moment, il peut faire
appel à tous les ordonnancements.
Le respect des droits de la défense considéré comme un droit naturel constitue une garantie de
bonne justice. En matière pénale, l’accusé dispose du droit le plus absolu de se défendre en
prenant la parole et en faisant valoir ses arguments pour apporter éventuellement la contradiction
au juge ou à l’accusation dans toutes les étapes de la procédure. La doctrine considère les droits
de la défense comme « l’ensemble des prérogatives qui garantissent à l’inculpé la possibilité
d’assurer la défense dans le procès pénal ». Ces prérogatives se déclinent pour l’essentiel au
droit à un procès contradictoire, à un procès public, à un jugement motivé et à une voie de
recours. Le droit de la défense est garanti à toutes les phases de la procédure. Durant la phase de
l’instruction préparatoire, pèse sur le juge d’instruction l’obligation de faire connaitre à la
personne qui est présentée avant toute inculpation son droit à un défendeur (article 101 alinéa
premier du CPP). Les auditions et confrontations ne peuvent avoir lieu qu’en présence du conseil
de l’inculpé sauf si ce dernier a choisi d’y renoncer de manière non équivoque (article 105 du
CPP). Le non-respect de cette formalité substantielle est sanctionné non seulement des actes
d’information entachés d’irrégularité mais également de toute la procédure ultérieure (article 164
et 166 CPP). Durant la phase de jugement, la juridiction de jugement doit veiller d’abord à ce
que la personne poursuivie soit informée à temps de la date de l’audience. Ensuite, au cours du
jugement, les débats doivent être contradictoires pour permettre à la partie défenderesse de
discuter des preuves fournies par l’accusation en vue de la compromettre. Enfin, la partie
poursuivie dispose du droit d’interroger les témoins à charge et à décharge et de prendre la parole
en dernier lieu.
Le droit d’appel contre les jugements rendus en matière pénale est consacré par les articles 483
du CPP (Tribunal correctionnel) et 534 (Tribunal de simple police). En vertu de l’article 383
« les jugements rendus en matière correctionnelle peuvent être attaqués par la voie de l’appel.
L’appel est porté devant la Cour d’Appel ». Ce droit d’appel appartient au prévenu, à la personne
civilement responsable, à la partie civile quant à ses intérêts civiles, au procureur général et
auprès de la cour d’appel.
Comme la présomption d’innocence, il s’agit d’un droit fondamental prévu par les textes
internationaux comme la Charte Africaine et la Convention des Nations Unies sur la torture.
Le phénomène criminel occasionne deux types de préjudice : d’une part, la transgression des
interdits pénaux cause un préjudice à la société dans son ensemble. Ce préjudice résulte de la
méconnaissance des valeurs que la société considère comme essentielles. Il s’agit donc d’un
comportement anti social qui doit être sanctionné en tant que tel. D’autre part, le phénomène
criminel cause un dommage à la personne qui en est victime. C’est notamment le cas lorsqu’un
vol, un viol ou une atteinte à l’honneur ont été commis au préjudice d’une personne. La personne
victime de ces infractions doit obtenir réparation de son préjudice. Ainsi, deux actions sont
prévues. L’action publique (chapitre 1) qui vise la protection de la société par l’application d’une
peine à l’auteur de l’infraction et l’action civile (chapitre 2) qui poursuit la réparation du
dommage subi par la victime de l’infraction.
L’action publique est définie par l’article 1er du CPP comme « l’action pour l’application des
peines ». Elle est déclenchée et exercée en principe par le représentant de la société c’est-à-dire
le ministère public qui en est le titulaire principal. Mais la victime peut, sous certaines
conditions, la déclencher.
A – La composition du MP
Cour suprême : Le procureur général près à la Cour Suprême (article 17), premier avocat
général et les avocats généraux. Le PG affecte les avocats généraux au niveau des chambres.
Cour d’appel : le procureur général et ses substituts (article 26 de la loi 85-25 « le procureur
général représente en personne ou par ses substituts le MP auprès de la CA ou de la Cour
d’Assise instituée auprès de la Cour d’Appel »
B – Les caractères du MP
1 – La subordination hiérarchique
Les fondements juridiques de la subordination hiérarchique sont constitués par la loi organique
92- 27 du 30 Mai 1992 portant statut des magistrats en son article 6 ainsi que le CPP en ses
articles 26 et 29. L’article 6 de la loi sur le statut des magistrats dispose « les magistrats du
parquet sont placés sous la direction et le contrôle de leur chef hiérarchique et sous l’autorité du
garde des sceaux ministre de la justice ». Ce texte fait en réalité du ministre de la Justice le
supérieur hiérarchique de tous les magistrats du parquet. Ils peuvent ainsi les enjoindre d’engager
des poursuites ou de saisir les juridictions répressives par des réquisitions écrites qu’il juge
opportunes (article 28 du Code de procédure pénale). Cependant, cette subordination
hiérarchique des magistrats connait des limites. Ces dernières sont relatives notamment à la
liberté de parole à l’audience et à l’harmonisation par la loi de 92, des conditions d’avancement
et des règles de discipline de tous les magistrats qu’ils soient du siège ou du parquet.
2 – L’indivisibilité du MP
La règle de l’indivisibilité signifie simplement que les magistrats du parquet représentent tous
la même institution et sont donc interchangeables. C’est tout le contraire du magistrat du siège
qui ne peut être remplacé par un collègue en cours de jugement.
En ce qui concerne l'administration douanière, le Code des douanes lui confère des
prérogatives assez importantes en matière de constatation et de poursuites des infractions
douanières. En effet, lorsque le procureur met en mouvement l'action publique consécutive à une
infraction douanière, il est tenu de retenir comme base légale des poursuites la qualification des
faits donnée par l'administration des douanes et l'évaluation de la valeur des marchandises faite
par le receveur poursuivant compétent (article 240 Code des douanes).
L'exercice de l'action publique est soumis à deux principes : le principe de l’opportunité des
poursuites et celui de la légalité des poursuites.
Le premier est consacré par l'article 32 ; alinéa 1er du CPP. Ce texte dispose : « Le procureur
de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner ». Il
signifie que lorsqu'il est informé de la commission d'une infraction, le ministère public a le choix
de poursuivre, de recourir à une procédure alternative ou de classer sans suites. Toutefois,
la poursuite de certaines infractions est subordonnée à la plainte de la victime. Si le ministère
public dispose de la latitude des suites à donner aux plaintes ou dénonciations, il n'a pas pour
autant la libre disposition sur l'action publique. En effet, l'exercice de l'action publique est
également soumis au principe de la légalité des poursuites.
Ce dernier permet d'éviter les inconvénients du principe de l'opportunité des poursuites qui peut
conduire à des arbitraires dans sa mise en œuvre. La règle de la légalité des poursuites produit les
conséquences suivantes :
- le ministère public ne peut pas abandonner les poursuites et dessaisir la juridiction saisie
(l'action publique est indisponible).
- le ministère public ne peut ni renoncer aux recours que la loi lui couvre ni se désister de ceux
qu'il aurait formés
Aux vues des informations qui lui sont transmises, le procureur de la République peut prendre
plusieurs mesures. Si les faits ne lui paraissent pas très grave et que la victime a déjà était
indemnisée, il peut décider de ne pas poursuivre et classer l'affaire sans suite. Il peut également
envisager une procédure alternative. En revanche, si les faits sont d'une certaine gravité, il peut
décider de poursuivre.
Le classement sans suite est la décision prise par le procureur lorsqu'il estime qu'il n'est pas
opportun de poursuivre. Il s'agit d'une mesure administrative (il n'y a pas de voie de recours) et
non juridictionnelle qui se traduit par l'archivage du dossier au parquet. La décision de classer
sans suite relève du pouvoir d'appréciation du procureur, il dispose d'une liberté quasi totale à la
matière. La seule limite à cette règle réside dans le fait qu'il doit informer la partie prenante par
un avis, c'est ce qui découle de l'article 32 alinéa in fine du CPP. Ce texte dispose : « Le PR
peut décider de classer l'affaire sans suite, il doit adresser au plaignant un avis de cette décision
dans les huit jours de celle-ci ». En France, cette question a connu une évolution notoire plus
qu'il est désormais fait obligation au procureur de motiver sa décision de classer sans suite. De
même, il est institué un recours contre la décision devant le procureur général. Ce dernier peut
enjoindre le procureur d'engager des poursuites ou décider que le recours n'est pas fondé. Article
40-3 du CPP Fr.
La médiation pénale est prévue par l'article 32 alinéa 2 du CPP. Elle peut être analysée en un
classement sans suite sous condition qu'une solution négociée soit trouvée par l'auteur de
l'infraction et sa victime avec l'aide d’un médiateur. L'article 32 alinéa 2 dispose : « Le PR peut
préalablement à la décision sur l'action publique et avec l'accord des parties soumettre l'affaire à
la médiation pénale s'il apparaît qu'une telle mesure est susceptible d'assurer la réparation du
dommage causé à la victime, mettre fin aux troubles résultant de l'infraction et contribuer au
reclassement de l'auteur ».
C – LA DECISION DE POURSUIVRE
La saisine du juge d'instruction pour l'ouverture d'une information fait généralement suite à une
enquête diligentée par le procureur et qui peut être plus ou moins longue en fonction de la
complexité ou non de l'affaire. L'article 70 du CPP, en précisant que « l'instruction préparatoire
est obligatoire en matière de crime sauf disposition spéciale », ne donne pas le choix au
procureur. Ce dernier doit obligatoirement saisir le juge d'instruction par un réquisitoire à fin
d'informer lorsque les faits supportent une qualification criminelle. Le réquisitoire à fin
d'informer ou réquisitoire introductif est l'acte qui saisit la juridiction d'instruction. Par cet acte,
le juge d'instruction est requis d'informer contre une personne déterminée ou inconnue
concernant là où les infractions résultant des procès-verbaux, de la plainte, ou de la dénonciation
joints au réquisitoire. Sans cet acte, le juge d'instruction ne peut informer, il ne peut se saisir
d'office. C'est ce qui ressort de l'article 71 l'alinéa 1er du CPP selon lequel : « Le juge
d'instruction ne peut informer qu'en vertu d'un réquisitoire du procureur même s'il a procédé en
cas de crime ou de délit flagrant ». Le juge d'instruction lorsqu'il est saisi d'un réquisitoire
introductif ne peut informer que sur les faits qui sont visés par ce dernier : on dit qu'il est saisi in
rem (article 71, al.66). Cependant, cela n'empêche pas le juge d'instruction d'inculper toute
personne ayant pris part comme auteur ou comme complice aux faits qui lui sont déférés (article
65 CPP).
Elle s'effectue soit par le biais de la citation directe soit par celui de la comparution immédiate.
a – LA CITATION DIRECTE
Elle est l'acte par lequel, le ministère public saisi le tribunal correctionnel ou le tribunal de
simple police si l'infraction commise constitue un délit ou une contravention (article 376 pour
les délits et 519 pour les contraventions). Il s'agit d'un exploit d'huissier puisqu'il est délivré par
cet officier ministériel selon les formes prescrites par la loi à la requête du ministère public. Elle
doit contenir le fait poursuivi et viser le texte de loi qui le sanctionne (article 539). Cependant,
comme tout acte d'huissier, la citation doit respecter certaines formalités sans lesquelles elle peut
encourir la nullité.
b – LA COMPARUTION IMMEDIATE
Les causes d'extinction de l'action publique sont prévues par l'article 6 du CPP qui énumère
les différents événements qui peuvent mettre fin à l'action publique. Il s'agit du décès du
prévenu, de la prescription, l'amnistie, de l'abrogation de la loi pénale (le droit pénal
substantiel), de la chose jugée, de la transaction et du retrait de la plainte dans certaines
hypothèses. Ces causes d'extinction de l'action publique peuvent être synthétisées en événements
naturels, faits de la loi et en manifestation de la volonté des parties.
Ces événements concernent d’une part le décès du prévenu (A) et d’autre part l’écoulement du
temps, la prescription (B)
A – Le décès du prévenu
La prescription est définie comme « un mode d’extinction de l’Action publique résultant du non
exercice de celle-ci avant l’expiration du délai fixé par la loi dont la survenance résulte du seul
écoulement du temps » vocabulaire juridique Henry Capitant. La prescription constitue donc un
obstacle définitif à l’exercice de l’action publique. Lorsqu’elle est acquise, elle fait perdre au MP
son droit de saisir la juridiction répressive compétente ou de continuer les poursuites quand celle-
ci ont déjà été saisies. Deux fondements principaux ont été avancés pour justifier la prescription.
Le premier réside dans la négligence du titulaire de l’action. Selon ce premier fondement, le
temps qui s’est écoulé depuis la survenance des faits ayant permis d’effacer les conséquences
matérielles et morales de l’infraction, l’opinion publique qui a donc oublié le trouble occasionné
par l’infraction ne réclame plus vengeance. Il serait par conséquent inutile de poursuivre l’auteur
des faits. En revanche, pour le second c'est la négligence de la partie poursuivante qui lui ôte son
droit d'agir en justice.
1 – Le délai de prescription
L’étude du délai de prescription pose trois problèmes : la durée de la prescription, le point de
départ du délai de prescription et la prolongation du délai de prescription.
a- La durée de la prescription
Délit : 3ans
Dérogations : Détournement de deniers publics => 7ans, Les crimes imprescriptibles =>
génocide, crimes de guerre, les délits de presse => 6mois article 632 CPP
Pour ce qui est de la suspension du délai de prescription, elle est considérée comme « l’arrêt
temporaire du cours de la prescription qui n’anéantit pas le délai antérieurement écoulé » VJ H.
Capitant. L’article 7 du CPP vise tous les obstacles de fait ou de droit qui suspendent la
prescription et empêche donc l’exercice de l’action publique. Selon la jurisprudence de la Cour
de cassation française, constitue des obstacles de droit notamment :
_ Un pourvoi en cassation
Pour les obstacles de fait, la jurisprudence retient généralement la force majeure ou des
circonstances instrumentales qui empêchent la partie poursuivante d’agir. Il en est ainsi par
exemple en cas d’inondation. Contrairement à l’interruption du délai de prescription qui efface
complètement le délai déjà écoulé, en cas de suspension, le temps écoulé n’est pas perdu puisque,
dès la disparition de l’obstacle, le délai reprend son cours normal à partir du point où il a été
arrêté.
Est l'extinction de l'action. Cette extinction bénéficie à toutes les personnes qui ont participé à
l'infraction auteurs comme complices. Elle est également d'ordre public et doit par conséquent
être soulevé d'office par le juge saisi si le prévenu ne s'en prévaut pas.
Deux cas
C’est par le biais de l’action civile définie comme l’action en réparation du dommage causé par
une infraction que la partie civile peut déclencher les poursuites. A s’en tenir uniquement à cette
définition de l’action civile, on serait tenté de penser qu’elle vise la réparation du préjudice
résultant de l’infraction ; mais bien plus qu’une simple réparation, la victime en portant son
action devant la juridiction répressive vise autre chose que l’obtention d’une indemnisation. En
effet, comme l’a fait observer Roger Merle, « si le législateur autorise la personne lésée par
l’infraction à s’immiscer dans le procès répressif, c’est pour lui permettre d’y exercer des
prérogatives pénales, un véritable pouvoir de poursuite distinct des droit ordinaires attachés à
l’action civile : pouvoir de provoquer le déclenchement de l’action publique, pouvoir de discuter
et de contredire les moyens de défense du prévenu ou de l’accusé, pouvoir de faire entendre sa
voie accusatrice en un mot selon la formule inventée par la chambre criminelle pouvoir de
corroborer l’action publique » d’où l’ambiguïté de l’action civile qui présente une double nature :
indemnitaire et vindicative.
L’article 2 alinéa, premier du CPP vise uniquement les personnes qui ont directement souffert de
l’infraction. Il s’agit, selon l’expression employée par la doctrine, de victimes pénales c’est-à-
dire celles qui sont en mesure d’apporter la preuve qu’elles ont subi un préjudice que le
législateur voulait éviter en incriminant le fait à l’origine du dommage.
La victime a le choix entre plusieurs techniques procédurales pour faire réparer le dommage
qu’elle a subi et qui résulte de l’infraction. Elle peut ainsi choisir de porter son action devant le
juge répressif en se constituant partie civile ou en citant directement l’auteur de l’infraction
devant la juridiction.
La constitution de partie civile est considérée comme l’exercice par la victime d’une infraction
pénale de son droit d’action civile par la saisine d’une juridiction d’instruction ou de jugement.
Lorsque la victime se constitue partie civile devant le juge d’instruction, elle doit supporter les
frais de la procédure en consignant au greffe le montant nécessaire à celle-ci article 79 du CPP.
La phase préparatoire su procès pénal, au cours de laquelle le dossier de procédure est mis en état
d’être jugé, est une phase qui va de la constatation des faits au renvoi de la personne devant la
juridiction du jugement.
L’expression mis en état n’apparait pas dans le CPP mais on la retrouve dans le Code de
Procédure Civile avec l’institution récente du juge de mis en état.
La mise en état est donc la phase de procédure qui commence à partir de la connaissance d’une
infraction par les autorités compétentes et ayant pour but de préparer le dossier en vue du
jugement par un tribunal. Elle regroupe donc l’enquête, et l’instruction.
Chapitre1 : L’enquête
L’enquête est constituée par la phase procédurale qui intervient à la suite de la découverte ou du
signalement d’une infraction. Elle précède la mise en mouvement de l’action publique et en
principe conduite par la police judiciaire sous l’autorité et la supervision du Procureur de la
République. On distingue l’enquête de flagrance de l’enquête préliminaire.
La police administrative est donc préventive alors que la police judiciaire est répressive. Les
membres de la police judiciaire sont déterminées par le CPP qui distingue les officiers de police
judiciaires et les agents de police judiciaire (art.15= OPJ et art.19=APJ)
Art 16 du CPP : les missions qui sont fixées aux polices judiciaires
-Procéder à des enquêtes préliminaires dans les conditions fixées par les art.67 à 69 du CPP.
Elle est prévue par les art 67 à 69 du CPP. L’article 67 dispose « les officiers de police judiciaire
et les gendarmes soit suivent les instructions du Procureur de la République, soit d’office
procédent à des enquêtes préliminaires ». Il s’agit donc d’une procédure à caractère policier qui
vise à réunir et à rapporter les preuves nécessaires à la manifestation de la vérité.
Elle est généralement considérée comme une enquête non coercitive. Ce caractère s’explique par
le fait que presque tous les actes coercitifs qui sont pris à l’encontre de la personne nécessitent le
consentement de celle-ci. C’est pourquoi la doctrine a qualifié l’enquête préliminaire d’enquête
à coercition conditionnelle ou acceptée.
L’acceptation de la mesure de coercition doit d’ailleurs être expresse d’après les dispositions de
l’article 68 du CPP qui requiert l’assentiment exprès de la personne chez qui les opérations de
perquisitions, de saisies de pièces et de la garde à vue.
La perquisition est une mesure visant à rechercher dans une maison ou dans un endroit clos des
indices ou pièces conviction nécessaire à la manifestation de la vérité.
La perquisition qui permet la saisie de ces objets obéit à des conditions de fond et de forme.
La perquisition et la saisie ne peuvent avoir lieu que dans les lieux ou sont susceptibles d’être
découvert des objets utiles à la manifestation de la vérité (art.48 in fine).
Pour le respect des heure s légales, l’article 51 interdit aux officiers de police judiciaire et au
magistrat chargés de l’enquête d’effectuer des perquisitions dans un domicile avant 5h du matin
et après 21h. il s’agit d’une formalité substantielle dont le non respect entraine la nullité de
l’opération.
B) La garde à vue
C’est une mesure coercitive prise par l’officier de police judiciaire à l’encontre d’une personne
contre laquelle il existe des indices de culpabilité. Il s’agit par conséquent d’une mesure policière
consistant à retenir une personne pour une durée limitée et pour les besoins de l’enquête (24h
renouvelables)= quand on renouvelle la garde a vue, on parle de retour de parquet=ce procédé
n’existe pas dans le code.
Pour éviter tout arbitraire dans la garde a vue et protéger ainsi les droits et libertés de la personne
qui fait l’objet de cette mesure, le législateur l’a strictement encadré.
En effet, la reforme du CPP issue de la loi L87_25 du 27 février 1985 complétée par celle de
1999 a introduit de nouvelles formalités en vue d’une meilleure protection des libertés
individuelles. Ainsi aux termes des articles 55 et 57 du CPP, c’est l’officier de police judiciaire
qui procède à la garde à vue doit informer la personne retenue du motif de sa rétention et en
informer immédiatement le parquet. Il en est de même lorsque la personne gardée à vue est un
mineur de 13 à 18ans. En effet, dans ce cas, en plus d’informer le parquet, l’officier de police
judiciaire doit prendre les mesures nécessaires pour l’isoler des zones des majeurs . Cette
obligation faite à l’autorité de police judiciaire d’isoler les mineurs édictée par l’article 55 al 4
est en droite ligne des dispositions de la charte africaine des droits et du bien être de l’enfant qui
recommande aux états : «de veiller à ce que les enfants soient séparés des adultes sur les lieux de
détention ou d’emprisonnement ».
Les mêmes actes effectués dans l’enquête préliminaire peuvent également l’être dans le cadre de
l’enquête de flagrance (perquisition, saisie, garde à vue….)
Chapitre2 : L’instruction
L’instruction est la phase du procès pénal qui suit celle de l’enquête. Il s’agit plus précisément
selon Merle et Vitu, la phase de la procédure au cours de laquelle un magistrat spécialisé
recueille les preuves de l’infraction et décide le renvoi en jugement de l’inculpé. Comme pour
l’enquête, le juge d’instruction recherche également des éléments qui à la suite permettent à la
juridiction de jugement de porter une appréciation sur l’infraction et son auteur. Le juge
d’instruction peut donc accomplir les mêmes actes que les enquêteurs dans le cadre de l’enquête.
En effet, l’article 72 al 1er du CPP dispose que «le juge d’instruction procède conformément a la
loi à tous les actes d’information qu’il juge utile à la manifestation de la vérité ».C’est dans ce
cadre qu’il peut :
_se transporter sur les lieux (art .83 constations utiles et perquisitions)
2) Les actes du juge d’instruction, qui est juge et pas seulement instructeur sont plus variés
et ont souvent une portée plus grande que ceux de l’enquête
Cette phase du procès pénal est obligatoire selon les dispositions de l’article 70 du CPP en
matière criminelle et facultative en matière délictuelle.
Elle est secrète et écrite (inquisitoire).avant la reforme du CPP intervenue le 23 septembre 2008,
l’instruction s’effectuait à 2 degrés en matière criminelle. En effet, la Chambre d’accusation
jouait le rôle d’une juridiction de 2nd degré à laquelle était obligatoirement transmis le dossier
pour une nouvelle instruction. Mais depuis cette reforme, le double degré d’instruction a été
supprimée pour des raisons de gain de temps et de célérité de la procédure. L’instruction
préparatoire relève maintenant uniquement du juge d’instruction qui dispose des pouvoirs
importants en la matière mais son activité fait tout de même l’objet d’un contrôle assez rigoureux.
Afin de lui permettre de bien mener la double mission qui lui a été confiée dans le procès pénal,
le législateur a reconnu au juge d’instruction d’importants pouvoirs. Ces derniers se manifestent
essentiellement par les moyens de contraintes dont il dispose que sont les mandats et les
ordonnances.
Les mandats sont prévus par les articles 110 à 126. Ce sont des actes par lesquels le juge
d’instruction ordonne la comparution ou la mise en détention d’une personne soupçonnée d’avoir
commis un crime ou un délit. Il s’agit donc d’acte contraignant dont l’utilité tient au fait qu’ils
permettent au magistrat instructeur de procéder à l’interrogatoire de l’inculpé. Le CPP en prévoit
4 : mandat de comparution, mandat d’amener, mandat de dépôt, mandant d’arrêt.
Le mandat de comparution est prévu par l’article 111. Il ne permet l’utilisation de la force contre
l’inculpé. Celui-ci devant se présenter librement au cabinet du juge d’instruction. C’est lorsque le
mandat est resté sans effet ou que le destinataire refuse de déférer à la convocation du juge qu’il
est décerné un mandat d’amener. Ce dernier est régi par les articles 112 et 115 al 2 du CPP.
L’article 112 le considère comme « l’ordre donné par le juge à la force publique de conduire
immédiatement l’inculpé devant le juge ». Il peut être décerné non seulement contre la personne
inculpée mais aussi contre un témoin qui refuse de comparaitre (article 112 al 2).Quant à l’article
115 al 2, il prévoit les mentions que doit contenir le mandat et qui sont relatives à l’inculpation
pour laquelle il est décerné et pour les articles de lois applicables.
Le mandat de dépôt est prévu par l’article 113. Il est défini par ce texte comme « l’ordre