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Cours de procédure

pénale
Semestre 6 licence
fondamentale en droit privé

Slimani Amina

FSJESS
Bibliographie
• Constitution
• Code de procédure pénale traduction integrale non officielle
Mohammed Marzougui
• Charte de réforme de la justice pénale complement
• M. AMZAZI, Précis de droit criminel, deuxième édition,
Publication APREJ , Dar Alkalam
• M. DRISSI ALAMI MACHICHI, Manuel de droit pénal
général, Les éditions maghrenines, Casablanca, 1974
• M. DRISSI ALAMI, Procédure pénale, éd. Kamar Rabat, 1981
(en arabe)
• M. Boussetta, Principes élémentaires de la procédure pénale
marocaine,
• A. El Khamlichi, Droit pénal, Partie générale, Librairie Al
Maarif, Rabat, 1985 ( EN ARABE

2
A . ALAMI, commentaire du droit pénal, partie
générale, éditions dar nachr almaghribia,
Casablanca, 2007 (En arabe)
S. Nassraoui, Théorie générale de droit pénal
marocain, Tome 1 Librairie Al Maarif, Rabat,
1983 (en arabe)
Ouvrages spéciaux
M. AMZAZI, La sanction ? Editions APREJ Rabat
1993 ( en arabe)
M. AMZAZI, sous la direction de, Constitution et
droit pénal, APREJ, Rabat 1994 collectif,
M. AMZAZI, Essai sur le système pénal
marocain, editions centre J.Berque, Collections
description du Maghreb, 2013
France
C. AMBROISE-CASTEROT et Ph. BONFILS,
Procédure pénale, PUF, Thémis droit, 2011
B. BOULOC et H. MATSOPOULOU, Droit pénal et
procédure pénale, Sirey, coll. Intégral concours,
18ème éd. 2011
3
Introduction et principes généraux
1. Définition

2. Intérêt

3. Sources

4. Évolution historique

5. Principes de l’organisation judiciaire répressive

6. Principes de composition des juridictions pénales

7. Organisation des juridictions répressives

8. Les parties et les actions nées de la commission de l’infraction

4
1.Définition
• La procédure pénale: ensemble de règles qui
régit l’organisation et la compétence des
organes répressifs, le déroulement du procès
pénal ainsi que l’exécution de la sanction
• La procédure pénale recouvre l’ensemble des
étapes du procès pénal : la recherche, la
poursuite, le jugement des auteurs de
l’infraction et l’exécution de la peine.

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Le droit de la procédure détermine la compétence des

juridictions répressives ainsi que les prérogatives des

autorités habilitées:

• à rechercher et à constater l’infraction.

• à engager et exercer les poursuites.

• à instruire et à juger les affaires.

• Et le cas échéant à se prononcer sur les recours .

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2. Intérêt/objet de la procédure pénale

7
La protection de la société
la procédure pénale vise à :

• organiser la réponse sociale,

• la recherche des auteurs,

• la preuve de la commission de l’infraction,

• le jugement de ces auteurs

• une répression certaine et rapide des


comportements

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La protection de l’individu
• L’individu est autorisé à :
• développer ses moyens de défense
• s’il est coupable, aboutir au prononcé d’une
peine la plus équitable possible.
• s’il est innocent à le disculper

9
L esg arn tiesd elap ro céd u rep én ale

10
B- objet de la procédure pénale

• La procédure pénale a pour objet de préciser les modalités selon lesquelles


s’exercera la réaction sociale .

• C’est l’objet de la PP, constituée de l’ensemble des règles relatives à la constatation


des infractions, ainsi que l’identification, l’appréhension, la poursuite et le
jugement de leurs auteurs.

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• La PP est l’instrument par excellence de la garantie des libertés individuelles, dont le but
et la fonction ultime, consistent en la réalisation d’un équilibre toujours délicat entre la
protection de l’ordre social et la préservation des droits de la personne.

• Son champ d’application couvre l’ensemble du processus judiciaire pénal, depuis la


plainte ou la constatation d’une infraction jusqu’à la décision judiciaire définitive et le
prononcé de la sanction, en passant par l’enquête et la poursuite.*

12
Intérêt et objet
Procédure
pénale

Protéger la
Protéger
société
l'individu

Lui garantir le
organiser la réponse sociale,
la recherche des auteurs,
le jugement de ces auteurs déroulement Le disculper
une répression certaine et
d’une procédure
s’il est mis
la preuve de la commission
rapide des comportements
de l’infraction
équitable
en cause à
tort

13
3 sources de la procédure pénale

• Le procès pénal est enserré dans un réseau étroit de règles que le juge, les parties, les
officiers et agents de la police judiciaire et toutes les personnes concourant à la procédure
sont tenues de respecter sous peine, dans les cas les plus graves, de poursuites
disciplinaires, voire pénales, contre l’agent fautif.

 Au cœur de cet ensemble figure La loi.

 Ces règles trouvent leurs racines dans les textes et principes constitutionnelles.

 Elles s’insèrent également dans un réseau de normes internationales toujours plus dense.

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a-La constitution
• La constitution intéresse la procédure pénale:

• D’abord, la constitution dans son art 71 place la matière dans le champ de la compétence exclusive du
parlement

• Ensuite, et surtout, la constitution de 2011 proclame un certain nombre de principes fondamentaux


appliquées à la PP qui sont devenues des principes directeurs de celle-ci (art 22 à 25). ( qui seront étudiés
dans les devp ulterieurs) ainsi sont énoncés des principes comme:

• Légalité procédurale.

• L’égalité de tous devant la justice pénale.

• Présomption d’innocence.

• Garanties procédurales et respect des droits de la défense

• Le droit à un procès juste et équitable garantissant les droits des parties

• Droit au double degré

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Dispositions constitutionnelles

• Article 20.
• Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit.
• Article 21.
• Tous ont droit à la sécurité de leur personne, de leurs proches et de leurs biens.
• Les pouvoirs publics assurent la sécurité des populations et du territoire national dans le
respect des libertés et droits fondamentaux garantis à tous.
• Article 22.
• Il ne peut être porté atteinte à l'intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque
circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique.
• Nul ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit, des traitements cruels,
inhumains, dégradants ou portant atteinte à la dignité.
• La pratique de la torture, sous toutes ses formes et par quiconque, est un crime puni par la
loi.

16
• Article 23.

• Nul ne peut être arrêté, détenu, poursuivi ou condamné en dehors


des cas et des formes prévus par la loi.
• La détention arbitraire ou secrète et la disparition forcée sont des
crimes de la plus grande gravité et exposent leurs auteurs aux
punitions les plus sévères.
• Toute personne détenue doit être informée immédiatement, d'une
façon qui lui soit compréhensible, des motifs de sa détention et de
ses droits, dont celui de garder le silence. Elle doit bénéficier, au
plus tôt, d'une assistance juridique et de la possibilité de
communication avec ses proches, conformément à la loi.
17
• La présomption d'innocence et le droit à un procès équitable
sont garantis.
• Toute personne détenue jouit de droits fondamentaux et de
conditions de détention humaines. Elle peut bénéficier de
programmes de formation et de réinsertion.
Est proscrite toute incitation au racisme, à la haine et à la
violence.
• Le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de
guerre et toutes les violations graves et systématiques des
droits de l'Homme sont punis par la loi.

18
• Article 24.
• Toute personne a droit à la protection de sa vie privée.
• Le domicile est inviolable. Les perquisitions ne peuvent intervenir que
dans les conditions et les formes prévues par la loi.
• Les communications privées, sous quelque forme que ce soit, sont
secrètes. Seule la justice peut autoriser, dans les conditions et selon les
formes prévues par la loi, l'accès à leur contenu, leur divulgation
totale ou partielle ou leur invocation à la charge de quiconque.
• Est garantie pour tous, la liberté de circuler et de s'établir sur le
territoire national, d'en sortir et d'y retourner, conformément à la loi.

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• Article 36.
• Les infractions relatives aux conflits d'intérêts, aux délits d'initié et toutes
infractions d'ordre financier sont sanctionnées par la loi.
• Les pouvoirs publics sont tenus de prévenir et réprimer, conformément à la
loi, toutes formes de délinquance liées à l'activité des administrations et des
organismes publics, à l'usage des fonds dont ils disposent, à la passation et à la
gestion des marchés publics.
• Le trafic d'influence et de privilèges, l'abus de position dominante et de
monopole, et toutes les autres pratiques contraires aux principes de la
concurrence libre et loyale dans les relations économiques, sont sanctionnés
par la loi.
• Il est créé une Instance nationale de la probité et de lutte contre la corruption.

20
b-La loi
 La loi nationale d’où est issue le code de procédure pénale,

 l’art 71 de la constitution place la matière dans le champ de la compétence exclusive du


parlement.

 c’est une matière qui met en jeu la liberté individuelle et les droits
fondamentaux des citoyens. La PP fait ainsi partie des matières relevant
intégralement de la compétence législative.

 Le code de procèdure pénale est donc le code de référence

21
Historique des Principales lois
relatives à la PP
 Le 10 février 1959adoption du code de la procédure pénale qui a
aboli toutes les lois antérieures (inspiré code fr de 1958)

 Le 26 janvier1965, loi d’unification, de marocanisation et


d’arabisation de la justice fut promulguée

 Réforme de 1974 a simplifié les règles de procédure: abolition du


jury, introduction de la justice populaires dans les affaires
simples

22
Abrogation des textes anciens relative à la procédure pénale et promulgation de nouvelles
lois

2002 loi 22-01:

Réforme du CPP a été introduite par le dahir n°1.02.255 du 3 octobre 2002 (en
vigueur en2003) promulguant la loi 22-01 publiée au BO 5078 du 30 janvier
2003, p315 au qui apporte une évolution à différents égards et prend en
considération les engagements internationaux du Maroc .
 Réformes de 2011:
loi 36-10:
Dahir n° 1-11-150 du 16 ramadan 1432, 17 aout 2011, BO n° 5975 ( 5
sept 2011), p. 4390.

Loi 35-11

23
4 Approche historique de la procédure pénale

• Sous section 1: les modèles procéduraux:

• A – La procédure accusatoire

• B – La procédure inquisitoire

• C- Le modèle mixte

• Sous section 2 : évolution de la procédure pénale marocaine


• A- avant l’indépendance

• B- depuis l’indépendance

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Sous section 1: les grands modèles procéduraux:

• Les principales formules historiquement empruntées par les systèmes de procèdure


pénale sont au nombre de 3:

• D’abord le système accusatoire

• Ensuite, le système inquisitoire

• Et enfin, le système dit mixte

25
• On distingue traditionnellement deux modèles
procéduraux et institutionnels permettant de
comprendre l’organisation des juridictions pénales et la
place qu’elles réservent aux différents acteurs de la
scène judiciaire répressive :
• le modèle accusatoire et le modèle inquisitoire.

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• Le modèle accusatoire privilégie le rôle des parties.

• Le procès y est conçu comme un affrontement contradictoire,


public et largement oral entre l’accusation et la défense.
• chacune des parties se trouve à égalité avec son adversaire,
chacune doit également prouver les faits au soutien de sa
cause.
• Le pouvoir du juge consiste en conséquence à arbitrer,
davantage qu’à instruire : il s’agit, d’une part, de veiller à la
loyauté du procès et, d’autre part, de départager les plaideurs
en fonction de leurs prétentions, arguments et preuves.
27
• Trois caractères se dégagent de cette procédure:

• Elle est publique parce que l’objet du débat entre les parties
est de faire apparaitre la vérité devant le corps social.
• Elle est orale

• Elle est contradictoire: car un débat ne peut s’engager que si


les parties en connaissent les termes
• Inconvénients: l’inertie de la victime et la passivité du juge
sont les inconvénients majeurs qui ont accéléré son
remplacement par le système inquisitoire
28
b-système inquisitoire
• Le modèle inquisitoire .

• Contrairement au modèle accusatoire , il privilégie la position de surplomb d’un juge représentant


l’intérêt général et chargé de diriger l’enquête afin de faire triompher la vérité.

• Dans ce système, le juge est un magistrat professionnel doté de pouvoirs importants destinés à lui
permettre de diligenter lui-même les investigations à charge et à décharge.

• Les parties ne sont donc pas directement obligées d’assurer l’enquête au soutien de leurs
prétentions.

• Accentue la différence entre justice pénale et justice civile

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• En conséquence, la procédure inquisitoire présente les caractères
suivants:

• Elle est écrite: Tous les actes de procédure sont retranscrits dans un
procès-verbal (témoignage, constatations, déclarations…).

• secrète: trait fondamental qui s’impose aux parties et au public) ;

• Et non contradictoire : L’accusé n’a qu’un rôle passif, il ne connaît pas


les éléments du dossier, il ne peut les discuter, le juge joue ici un rôle
actif, il mène la recherche de la vérité.

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C-système mixte
• Apparu en Europe à l’aube du XIX siècle , répandu rapidement dans les pays démocratiques. Il fut adopté
par les pays arbo-musulman après leur indépendance.

• Empruntant à la fois les traits des deux modèles anciens

• Sa mixité tend à la recherche d’un équilibre entre les droits de la personne et la protection des intérêts de
la société. Combinant des règles du système inquisitoire qui rendent la lutte contre le crime efficace et
celles du système accusatoire qui protègent les libertés individuelles.

• Dans le système mixte: les organes de la répression sont autorisés à prendre les actes qui concourent à la
recherche de la vérité. En contrepartie, les droits de la défense sont affirmés.

31
Sous section 2 : évolution de la procédure pénale marocaine

• L’histoire de la procédure pénale marocaine est


marquée par trois grandes périodes:
• Avant le protectorat, après le protectorat et depuis
l’indépendance

32
• a- avant le protectorat
• Le système procédural musulman était appliqué au Maroc

• Le système musulman était proche du système accusatoire

• L’imam était le dépositaire de la wilaya de la justice qu’il exerçait seul ou


qu’il déléguait

• Avec la complexité des affaires, s’est développée la justice makhzen cad


le rôle des pachas et des caids s’est développé et s’est avéré efficace.

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• b-pendant le protectorat

• Diversité des droits et des procédures

• Procédure locale coutumière berbère et hébraique

• Procédure du makhzen (pachas et caids)

• Procédure occidentale: espagnole au nord et française dans


le reste du maroc
• Procédure de la justice consulaire au profit des citoyens des
Etats unis
34
• Dès l’adoption du dahir 12-08-1913, elle s’appliquait dans la zone du
protectorat français

• Les tribunaux et cour d’appel de rabat et cour de cassation à Paris étaient


compétents chaque fois que l’auteur ou la victime était un français mais
aussi lorsque les parties étaient des marocains pour des affaires
complexes

• Les principes et les règles de la procédure française ont largement été


repris à l’indépendance

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• c-après l’indépendance
• Le 10 février 1959 adoption du code de la procédure pénale qui a
aboli toutes les lois antérieures (inspiré code fr de 1958)

• Le 26 janvier1965, loi d’unification, de marocanisation et


d’arabisation de la justice fut promulguée

• Réforme de 1974 a simplifié les règles de procédure: abolition du


jury, introduction de la justice populaires dans les affaires ismples

36
Premières modifications
• En 1962 des modifications introduites aux règles régissant les enquêtes, la
poursuite, l’instruction et les voies de recours mobilisant le système au service de
l’ordre.

• 1974: simplification des règles de procédure

• Puis il a fallu attendre le début de 1990 pour que des retouches soient apportées
au droit procédural. Et ont amorcé le rééquilibrage des droits de la défense et
ceux conférés à la société . Rééquilibrage qui reste à parfaire.

37
La réforme de 2002 loi 22-01

• Contexte de la réforme de 2002 :

• 1-Elle s’inscrit dans le mouvement de ratification du Maroc d’un ensemble de chartes et


de conventions internationales qui ont imposé l’intervention du législateur à l’effet
d’harmoniser le droit national avec les instruments internationaux de protection des DH.
cette réforme constitue une avancée sur la voie :

• Du respect des conditions du procès équitable;

• De la protection de l’innocence des mis en cause à tous les stades de la procédure,

• La diversification des voies de recours,

38
• 2- le système de la justice pénale présentait des insuffisances très critiquées de la part des
spécialistes et observateurs à cause de la lenteur des formalités, leur inefficacité.

• 3- l’évolution de la criminalité et l’apparition de nouveaux types d’infractions liés au progrès


scientifiques et technologiques et aux conditions sociales et économiques

• 4- l’accroissement du nombre d’affaires portées devant la justice pénale. (remettant en cause la


collégialité, la lenteur malgré leur simplicité)

• Voir Préambule du CPP

39
Réforme Du CPP en 2011 et ss

• Loi 35-11 ( prescription et autres apports)

• Loi 36-10 ( juridictions mineurs + sections finnacières


CA)
• Loi 42-10 ( justice de proximité)

• Loi 32-18 en 2019 (lutte contre la spoliation


immobilière)
• Loi 89-18 ( art 66 du CPP alimentation du gardé à vue)

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Structure du CPP
• le Code est divisé en sept livres qui concernent respectivement:
• livre 1: la recherche et la constatation des infractions,
• livre 2: le jugement des infractions;
• Livre 3: des règles propres aux mineurs
• Livre 4: les voies de recours,
• Livre 5: certaines procédures particulières,
• Livre 6: de l'exécution des actes judiciaires, le casier judiciaire et la
réhabilitation.
• Le livre 7: les dispositions relatives aux infractions commises à l’étranger et la
coopération judiciaire.
• Livre 8: dispositions finales

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Ce plan observe l'ordre logique selon lequel toute
infraction doit :
 être d'abord découverte et constatée,

 puis être appréciée par une juridiction dont le


jugement est soumis à des voies de recours,
 puis être sanctionnée par l'exécution d'une peine,

 enfin pouvoir ultérieurement être effacée par une


réhabilitation.
42
Les garanties introduites par la
loi 22-01
• Les apports de la réforme de 2002 :

• l’ouverture aux parties d’un large droit d’accès à leurs dossiers,

• Du renforcement des droits de la défense à l’occasion de l’examen des


preuves et de l’appréciation de leur valeur

• De la mise en place de règles spéciales pour les femmes et d’un régime


particulier pour les mineurs.

• De la soumission de l’exécution de la détention préventive et la garde à vue


au contrôle de l’autorité judiciaire

• De l’accroissement des moyens juridiques de direction et de supervision


des interventions de la police judicaire.

43
 Nécessité pour l’officier de police judiciaire de se faire assister
par un interprète si la personne à entendre parle une langue ou
un dialecte que l’OPJ ne comprend pas. Ou une personne
pouvant conférer avec l’interessé s’il est sourd ou muet et
l’interprète signe le PV (art 21)
 Confirmation de cette garantie devant le MP (art 47) en plus de
sa consolidation devant les juridictions d’instruction et de
jugement.
 Définition du procès-verbal que dresse les OPJ et détermination
des formes requises pour son établissement dans le but de la
précision et de la régularité des formalités.
44
 Affirmation expresse du principe de présomption d’innocence (art 1) que le
législateur a entouré de garanties effectives afin de la renforcer:

 Amélioration des conditions de la garde à vue, entourée de mesures et soumises


au contrôle de la part du juge. (ch correc CA).
 Le procureur du roi est tenu de rendre visite aux locaux de la garde à vue, au
moins une fois par semaine, pour s’assurer de la légalité de la détention et de ses
circonstances.
 Consécration du droit à l’information du suspect des faits qui lui sont reprochés.
 Droit de communication avec son avocat pendant la durée de prolongation de la
garde à vue, et droit de l’avocat de présenter des observations écrites durant cette
période;

45
• octroi de pouvoirs importants pour le MP dans la
protection de la société et la lutte contre la criminalité:
-retrait du passeport et fermeture des frontières,

-interception des appels ou des communications


effectués par des moyens de communication à distance,
leur enregistrement ou leur saisie dans les cas graves et
urgents,

-émission de mandats internationaux pour l’application


de la procédure d’extradition)

46
Les facteurs d’évolution de la
PP
• Les facteurs d’évolution de la PP sont nombreux:

• Ils tiennent donc au volume de la délinquance, à la nature de celle-ci

• ainsi qu’à l’intensité des menaces pesant sur la sécurité intérieur ou extérieure.

• Aux évolutions techniques et scientifiques,

• aux dysfonctionnements affectant le système;

• Aux évolutions sociales et politiques qui se sont traduites par une affirmation croissante des DH.

47
5. Organisation des juridictions
répressives
• Les juridictions répressives se répartissent
classiquement entre les juridictions de droit
commun et les juridictions d’exception : les
premières connaissent de toutes les affaires pour
lesquelles la loi ne prévoit pas la compétence
exclusive des secondes. Les juridictions
d’exception ont une compétence liée soit à la
nature de l’infraction, soit à la qualité de la
personne alors que les juridictions de droit
commun ont une compétence de principe.

48
A. Suppression des tribunaux
communaux
• En 2011, le législateur marocain a remplacé les
tribunaux communaux et d’arrondissement par les
juridictions de proximité compétentes en matière civile
et en matière pénale exclusivement pour certaines
contraventions prévues par la loi 42-10 ayant institué
ces juridictions

49
B. Principales juridictions de
droit commun
Juridictions d’instruction Juridictions de jugement

• se composent du juge d’instruction • Se divisent en 3 juridictions:


auprès du tribunal de première
instance (1er ressort) et de la chambre • Tribunaux de proximité et de
correctionnelle de la cour d’appel (2d
première instance (1er ressort)
ressort)
• Cours d’appel (2d ressort)

• Cour de cassation

50
Les juridictions de jugement
• Se prononcent sur la culpabilité ou l’innocence de la
personne mise en cause
• En premier degré : tribunal de police et tribunal
correctionnel et tribunal de proximité au sein des
tribunaux de première instance
• en second degré : chambre correctionnelle de la cour
d’appel
• en pourvoi en cassation : chambre criminelle de la
cour de cassation.

51
C. Les juridictions spécialisées
• Les juridictions militaires

• instituées par la loi 108.13 en 2014 (10 dec)

• compétences : l’instruction, la poursuite et le jugement des


infractions commises par des militaires ou des réfugiés de guerre
exclusivement prévues par la loi.

• Le pourvoi en cassation se fait devant la cour de cassation.

• Les infractions de droit commun commises par des militaires


restent de la compétence des juridictions ordinaires.

• Ils ne peuvent plus juger les civils sauf impliqués dans des
infractions en temps de guerre

52
6. Règles générales de compétence
• Chacune des parties a le droit de l’invoquer à
tout moment et à toute hauteur de la
procédure sous réserves d’exceptions:
• Ex : l’incompétence territoriale ne pourra pas
être soulevée devant la cour de cassation pour
la première fois
• La sanction de l’incompétence est la nullité.

53
Parag I. La compétence des
juridictions
• Toute juridiction ayant le devoir de vérifier sa
compétence, à tout moment et à toute hauteur de la
procédure.
• Compétence territoriale, matérielle et personnelle

• Il existe des dérogations et des cas de conflits de


juridictions

54
A. Compétence territoriale
• Deux notions : le ressort et le lien de
rattachement
• • Le ressort (c’est une portion de territoire sur
laquelle s’exerce cette compétence) et
• • le lien de rattachement de l’infraction à ce
ressort.

55
Les infractions commises au Maroc ou
réputées commises
• Comment les dossiers vont-ils être attribués à
telle ou telle juridiction ?
• Ils vont être rattachés à un ressort d’une
juridiction.
• Les liens de rattachement pour les personnes
physiques sont, dans les matières criminelles et
correctionnelles, au nombre de quatre (article
259 du CPP)

56
Les liens de rattachement crime
et délits
1. le lieu de commission de l’infraction ;

2. le lieu de résidence de l’une des personnes soupçonnées


d’avoir participé à cette infraction ou pour le mineur du lieu
de résidence de ceux ayant autorité sur lui (parents, tuteur,
moqaddem, kafil, hadine);

3. le lieu où le mineur a été retrouvé ou du lieu où le mineur a


été déposé ou gardé d’une façon provisoire ou définitive ;

4. le lieu d’arrestation ou de détention, même lorsque cette


arrestation ou détention a été opérée pour une autre cause

57
Liens de rattachement
contraventions
• En plus des deux premiers liens de rattachement

• un lien de rattachement particulier: le siège de


l’entreprise détentrice du véhicule pour les
contraventions aux règles relatives au chargement ou à
l’équipement du véhicule ou encore aux
réglementations relatives au transport terrestre

58
Liens de rattachement pour les
personnes morales
• le lieu de commission de l’infraction ou

• le lieu où la personne morale a son siège

59
Les infractions commises à
l’étranger
• les liens de rattachement sont multiples (règles
d’application de la loi pénale dans l’espace)
• Article 707 et s du CPP

• la juridiction compétente est celle du lieu où


réside l’inculpé ou du lieu du dernier domicile
connu pour sa résidence au Maroc ou du lieu où il
a été appréhendé ou du lieu où réside la victime
de l’infraction.

60
B. Compétence matérielle

• Elle est fondée sur la distinction entre les


crimes d’une part et les délits et
contraventions d’autre part.
• Elle est fondée aussi sur la distinction entre
l’instruction et le jugement
• Elle est fondée aussi sur la distinction entre
les juridictions de droit commun et les
juridictions d’exception ou spécialisées

61
Juridictions d’instruction
• Il y a la dualité des juridictions (1 er degré et 2d degré

• L’article 83: l’instruction préparatoire est


obligatoire :
• Pour les crimes lorsque la peine prévue est la peine
de mort, réclusion perpétuelle ou 30 ans de réclusion
• Pour les crimes commis par mineurs

• Pour les délits en vertu de disposition spéciale

• Hors ces cas, elle est facultative

62
Juridictions de jugement

• 1.Tribunal de première instance:

• Compétence du juge de proximité

• Compétence du tribunal de première instance

• 2. Cour d’appel

• 3. Cour de cassation

63
Juge de proximité prés T1I
• Dahir 17 aout 2011

• Articles 14,15, 16, 17 et 18 énumèrent les faits et actes


qui entrent dans la compétence du juge de proximité
• Il siège à juge unique assisté d’un greffier et sans la
présence du MP
• Il ne peut prononcer que des amendes et peut statuer
sur l’action civile dans les limites de la compétence de
5000 dhs

64
Tribunal de 1ere instance

• Connait de tous les délits (correctionnels et de police)


et des contraventions
• Il est compétent aussi pour juger les militaires ayant
commis des infractions de droit commun

65
Cour d’appel

Chambre Chambre
criminelle correctionnelle

66
Chambre correctionnelle

Chambre
Chambre des
correctionnelle
appels
près la cour
correctionnels
d’appel

67
Chambre correctionnelle
• Divisé en deux: la chambre des appels
correctionnels (appel des jugements de 1er
ressort) et la chambre correctionnelle près la
cour d’appel qui intervient dans 4 domaines
prévues par l’art 231 cppp

68
Compétences chambre près la
cour d’appel
• Demandes de libération provisoire et des
mesures de mise sous contrôle judiciaire
• Demandes d’annulation des actes d’instruction

• Appels contre les ordonnances du juge


d’instruction
• Manquements attribués à un officier de la
police judiciaire dans l’exercice de ses
fonctions

69
Chambre criminelle

Chambre
Chambre des
criminelle près
appels
la cour d’appel
criminels

70
compétences

• Chambre criminelle près la cour d’appel est


compétente pour juger les infractions prévues à l’article
416 du code de procédure pénale
• Des crimes et des infractions connexes aux crimes

• La chambre des appels criminels instaure un appel


contre les arrêts de la chambre criminelle

71
Cour de cassation

• Chambre criminelle de la cour de cassation statue en


cassation des jugements et arrêts devenus définitifs
pour des vices essentiellement de forme ou dans
l’intérêt de la loi

72
Compétence personnelle

• Il existe des procédures spéciales ou exceptionnels au


regard de la qualité des personnes
• Les infractions commises par des hautes personnalités

• Les juridictions des mineurs

• Le tribunal permanent des forces armées royales

73
Parag II. Dérogations

• 1. La jonction de procédure

• 2. Questions préjudicielle (juge de l’action est juge de


l’exception)
• 3. Compétence concurrente ou exclusive des
juridictions spécialisées
• 4. Procédures spéciales au regard de la qualité des
personnes

74
1. Jonction de procédure

• Est une prorogation de compétence cad une


extension de la compétence d’une juridiction
(art 255 prévoit
• Elle peut être due à la connexité définie à
l’article 257 du CPP ou à l’indivisibilité entre
des infractions (art 256). On va proroger la
compétence territoriale d’une juridiction pour
l’un de ces deux motifs.

75
a)connexité (art 257 cpp)
• un lien entre deux ou plusieurs infractions (art 255).

• Infractions commises par plusieurs personnes, sans unité de


dessein dont une a été arrêtée en un lieu qui va définir la
compétence et où les autres personnes arrêtées seront jugées
avec elle,

• avec unité de dessein, c’est le cas de l’association de


malfaiteurs

• Elle tient encore au lien de causalité entre les infractions,


l’une étant la cause des autres, ou au lien créé par le recel.

76
b)Indivisibilité (l’article 256 du
CPP )
• « Les infractions sont réputées indivisibles si
elles sont intimement liées à tel point que
l’existence de l’une ne peut se concevoir sans
l’existence des auteures, ou lorsqu’elles
résultent d’une même cause et issues d’un
même but et commises en même temps et lieu »
• Il y a soit unité d’auteur ayant commis plusieurs
infractions soit unité d’infraction avec plusieurs
auteurs ou coauteurs et complice

77
Cas de pluralité d’infractions

• Elle est également une dérogation prévue à l’art 255 du


Code de procédure pénale
• La compétence dans ce cas revient à la juridiction
compétente qui statue sur l’infraction la plus grave

78
2.Questions préjudicielle
• C’est une dérogation à la compétence matérielle

• Cette règle permet au juge pénal saisi d’une infraction de se


prononcer sur des questions de droit civil ou de droit
administratif qui pourraient se poser

• Elle doit être invoquée avant toute défense au fond

• Elle doit être de nature à relever le caractère d’infraction aux


faits qui servent de base à la poursuite

• Exception: les questions relevant du droit réel immobilier


(juridiction civile)

79
3. Qualité de certaines personnes

Il existe des règles exceptionnelles de compétence pour le jugement des


crimes et délits imputés à certains magistrats et fonctionnaires

• L’article 265 prévoit une liste des personnes (ex: conseiller de sa


majesté le roi; membre du gouvernement; premier président d la cour
d’appel etc)

• La chambre pénale de la cour de cassation sir réquisitions du


procureur général du roi près la dite cour ordonne s’il y a lieu que
l’affaire soit instruite par un ou plusieurs de ses membres

• La chambre pénale de la CC statue sur l’affaire

• Possibilité d’appel devant la CC toutes chambres réunies

80
Parag III. Conflits de
juridictions
• Appelé aussi réglements de juge (art 261 cpp)

• Lorsque des cours, tribunaux ou juge d’instruction sont saisis de la


connaissance d’un même fait punissable

• Lorsque plusieurs de ces juridictions se sont déclarées


incompétentes

• Solutions:

• Entre deux juridictions relevant du ressort judiciaire d’une cour


d’appel, le conflit est porté devant la chambre des appels
correctionnels

• Dans le cas inverse, le conflit est porté devant la chambre criminelle


de la cour de cassation

81
7. Règles générales relatives à la
preuve
• L’incidence de la présomption d’innocence est
importante sur la preuve pénale.
• Elle est tout à la fois un droit fondamental présent dans
les textes protecteurs des droits humains et une règle
qui régit la recherche et l’administration de la preuve

82
Charge de la preuve

• Le fardeau de la preuve pèse sur l’accusation.

• Il appartient au MP d’établir la participation matérielle


et morale de la personne présumée en être l’auteur.

83
Moyens de preuve

• L’article 286 du CPP : le principe de la liberté des preuves hors le cas où


la loi en dispose autrement (exigence d’un procès verbal ou d’une
expertise).

• L’article 287 : la juridiction ne peut fonder sa décision que sur des


preuves versées au cours de l’audience et discutées oralement et
contradictoirement devant elle.

• Tous les modes de preuve sont admis en matière pénale :


Renseignements, pièces à conviction, déclaration, témoignages, indices et
expertises

84
Intime conviction du juge

• Dans sa décision, le juge explique son


raisonnement, précise comment il acquiert la
certitude de l’innocence ou de la culpabilité du
prévenu
• la chambre criminelle dans son rôle de juge du
droit, vérifie la construction, la cohérence de la
décision, en l’exprimant avec la rédaction
suivante : « Toute décision doit être motivée,
l’insuffisance ou la contradiction de motifs
équivaut à leur absence ».

85
8. Principes relatifs à la composition des
juridictions pénales

86
9. Les principes directeurs de la procédure pénale

• Ies principes directeurs constituent des règles de droit qui dominent, dirigent la
procèdure pénale. Leur respect est donc impératif.

• Les principes directeurs de la procèdure sont tous protecteurs de la personne poursuivie


ou de la victime.

• Un certain nombre de principe gouvernant l’élaboration et l’application des règles de


procèdure pénale, consacrés par la constitution de 2011 apportent au système procédural
le renfort des garanties qu’ils comportent.

87
a La présomption d’innocence

• La présomption d’innocence peut être considérée comme le principe fondateur des règles
de PP.

• Souvent réduite à une simple règle de preuve ayant pour principal effet de faire peser sur l’accusation la charge
de démontrer la culpabilité de la personne poursuivie .Elle est bien plus que cela. Ce principe est appelé à
produire des effets sur l’ensemble des règles de la PP et à bénéficier pour chacune des parties au procès pénal.

• Inscrite sans les déclarations internationales des droits ( déclaration de 1789)

• Elle est consacrée par l’article 1 du CPP de 2003 ( contrairement à celui de 1959 où elle figurait dans la note de
présentation et qlqs arrêts de la CC)

• Elle est également consacrée par la constitution de 2011 (art 23 et 119)

88
• C’est pourquoi l’art 1 du CPP consacre le principe de la présomption d’innocence en
vertu duquel toute personne est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit
établie par un jugement passé en force de chose jugée, à la suite d’un procès équitable
entouré de granties juridiques.

• Ce principe consacré également par la constitution de 2011, puise sa source dans la


déclaration universelle des DH de 1948 (ONU) qui dispose que « toute personne accusée
d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie au
cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été
assurées »

• Principe confirmé par l’art 14 du pacte international relatif aux droits civils et politiques.

89
Les garanties du principe
• L’ affirmation expresse du principe de présomption d’innocence (art 1) a été entourée de
garanties effectives afin de la renforcer:

• Amélioration des conditions de la garde à vue et de la détention préventive, entourés de mesures et


soumises au contrôle de la part du juge.

• Affirmation du caractère exceptionnelle de la détention préventive et du contrôle judiciaire;

• Consécration du droit à l’information du suspect des faits qui lui sont reprochés.

• Droit de communication avec son avocat au cours de la durée de la prolongation de la garde à vue,
et droit de l’avocat de présenter des observations écrites durant cette période;

• Son droit à ce que sa famille soit avisée de son placement en garde à vue.

90
• Interdiction de prendre des photos d’une personne détenue ou menottée,
ou de publier sa photo, son nom ou tout signe l’identifiant sans son
accord. De même est puni , le fait de procéder à une enquête,
commentaire ou sondage d’opinion concernant une personne faisant
l’objet d’ une procédure judiciaire en tant qu’accusé ou victime sans son
accord préalable

• La possibilité de publication totale ou partielle de l’ordonnance de non


lieu rendue par le juge d’instruction dans les journaux suite à la demande
de l’intéressé ou du ministère public.

91
• Limites:
• La présomption d’innocence persiste tout au long de la procédure. Toutefois, son
respect ne peut conduire à occulter de manière artificielle ces indices de culpabilité et
l’état de suspicion qu’ils induisent. Juge d’instruction qui décide la mise en examen de
la personne concernée au vu des indices graves et concordantes réunis à son encontre.

• La présomption d’innocence ne saurait faire obstacle à ce que soit pris à l’encontre de


cette personne, en amont du jugement, un certain nombre de mesures coercitives
déterminées par les indices réunis à son encontre.

• La force de la présomption d’innocence s’érode en effet à mesure que s’accumulent


les charges.

• Enfin, la présomption d’innocence a du mal à résister sous le poids des impératifs de


l’ordre public et de la sécurité.

92
• La présomption d’innocence produit ses effets également sur les autres stades de la procèdure afin de garantir
un procès équitable

93
b Le juge pénal est professionnel

• Les magistrats sont des magistrats de carrière


ayant reçu une formation à l’Institut des études
judiciaires
• Ils sont recrutés selon les termes d’une loi
organique n°106-13 (24 mars 2016) relative au
statut de la magistrature.
• Ce sont des membres de la fonction publique
ayant un statut spécifique

94
C L’unité des justices civile et
pénale
• l’ordre juridictionnel est structuré autour des
juridictions de droit commun et des juridictions
spécialisées.
• Les juridictions de droit commun sont les
juridictions du premier degré, second degré et la
juridiction suprême.
• Dans ces juridictions à l’exception de la cour de
cassation, les magistrats sont susceptibles de
siéger tantôt au civil, tantôt au pénal.

95
d La collégialité
• La collégialité permet une pluralité de regards sur le
dossier, l’instauration d’une discussion entre magistrats
pour limiter l’arbitraire et tendre vers la décision la plus
juste.

• Cependant, le nouveau code de procédure pénal a adopté la


juridiction à juge à unique pour statuer sur les affaires dont
la peine prévue ne dépasse pas deux ans d’emprisonnement
ou une simple amende

• Les juridictions à juge unique visent la rapidité et


l’efficacité de la justice pénale dans le traitement de ces
affaires (art. 374cpp)

96
e Le double degré de juridictions
• Permet de faire juger la même affaire deux fois par
des juges différents.
• Cette double juridiction concerne les juridictions
de jugement et celles d’instruction (art. 222cpp)

• Par conséquent, il est interdit de saisir directement


la cour d’appel et il est interdit de retenir les
mêmes juges dans la composition des juridictions

97
f. La fixité et la permanence des
juridictions
• Les juridictions ont en principe un siège fixe
et statuent de manière continue. La continuité
du service public de la justice impose cette
solution, tous les actes infractionnels sont
susceptibles d’être déférés devant une
juridiction à tout moment pour recevoir un
traitement

98
g. Principe de la séparation des fonctions

• les étapes de la PP correspondent à des fonctions


différentes exercées par des acteurs différents
acteurs : Poursuite ; instruction ; jugement;
exécution du jugement
• Deux arguments principaux :
• 1/ un argument de fond, substantiel relevant de
la garantie des droits de l’individu,
• 2/ un argument de forme, plus organisationnel
concernant le fonctionnement de la justice
pénale

99
h. Autres principes généraux de l’organisation judiciaire répressive

• Principe de la légalité criminelle

• Interprétation large de la loi pénale

• Importance de la notion d’ordre public

• Sanctions procédurales (nullités)

100
101
Partie I. Les actions nées de
l’infraction

Action
publique
Infraction
Action
civile

102
Plan

• Introduction de la partie I

1. Les actions devant le juge pénal: action publique et


action civile

2. L’indépendance des actions

3. Le contact entre les deux actions

Chapitre I. L’action publique

Section 1.
103
1. Les actions devant le juge
pénal
Commission
d’une
infraction
Action
publique Action civile

Juge
pénal

104
Les actions devant le juge pénal

• De la commission d’une infraction peut naître deux


actions distinctes, l’action publique et l’action civile.
• Elles peuvent toutes deux être portées devant le juge
pénal.
• Il faut définir chacune de ces actions et comprendre
comment peuvent-elles s’articuler

105
Deux actions= deux intérêts

• l’intérêt général sera lésé par l’infraction, le ministère


public défendra cet intérêt en exerçant l’action
publique (art 3)
• un intérêt privé peut être atteint par l’infraction et
entraîner un dommage à une personne qui demandera
réparation en exerçant l’action civile. (art. 2)

106
Deux actions=deux intérêts

Action
Action civile
publique
• Intérêt • Intérêt privé
général • Partie privée
• Ministère
public

107
Deux parties

Ministère partie
public civile

108
Le ministère publique : 1ère
prétention
• Article 2 du code de procédure pénale dispose que cette
action intervient « pour l’application des peines » à
l’encontre de celui dont le comportement a enfreint la
loi pénale
• le but répressif de l’action publique protège ici l’intérêt
général
• L’action publique est bien la prétention du groupe
social à voir sanctionnée l’atteinte dont il a fait l’objet

109
La partie civile: prétention n°2
• Le but de l’action civile est « réparer le dommage » art 2 du
code de cpp

• la réparation du préjudice subi par la personne lésée qui a


personnellement souffert du fait de l’infraction.

• L’action civile a un caractère patrimonial, c’est une créance


au bénéfice de la partie lésée qui s’apprécie à hauteur du
préjudice subi.

• Elle a un caractère individuel car elle n’appartient qu’à celui


ou celle qui a personnellement souffert du dommage causé
par l’infraction.

110
2. L’indépendance des deux
actions
• Les deux actions s’exercent indépendamment
l’une de l’autre
• Les objectifs poursuivis par les deux actions
sont bien distincts, les protagonistes aux
actions sont également différents

111
Indépendance de l’action
publique
• le ministère public exerce l’action publique dès lors où
l’infraction a eu lieu indépendamment de l’existence du
dommage qui en est résulté, et indépendamment de
l’attitude de la partie lésée qui exerce ou non son action
civile (sauf exceptions).

112
Indépendance de l’action civile
• si pour diverses raisons (inopportunité des
poursuites, extinction de l’action publique,
amnistie…) l’action publique n’était pas mise
en mouvement, la partie lésée n’est pas
empêchée d’exercer son action civile pour
demander réparation de son dommage qui ne
se confond pas avec l’existence d’un trouble à
l’ordre public, l’action civile est alors portée
devant les juridictions civiles.

113
3. Le contact entre les deux
actions
• les deux actions sont distinctes mais elles sont en
contact dans le procés pénal. (voir art 9 à 14)
• Le demandeur de l’action civile a le choix de porter sa
demande devant le juge pénal ou le juge civil

114
L’ACTION CIVILE devant le
juge pénal ou le juge civil

• Devant une juridiction pénale: L’action


civile devient l’accessoire de l’action publique
et subit les conséquences de cette
subordination.
• Devant une juridiction civile : L’action civile
doit obéir aux conséquences des règles suivant
lesquelles « le criminel tient le civil en l’état »
et « la chose jugée au criminel a autorité sur le
civil ».

115
a)L’autorité de la chose jugée
• Le juge pénal statue sur l’action civile lorsque
l’action publique a donné lieu à décision.
• Si la culpabilité du mis en cause a été retenue,
l’action civile en réparation du dommage subi sera
fondée sur les articles 78 et s du DOC (la faute
pénale identifiée impose de retenir la faute civile).
• si l’action publique n’a pas abouti à la
reconnaissance de culpabilité, l’action civile perd
son fondement.

116
b) Le criminel tient le civil en
l’état
• Art 10 du cpp. Ce principe est d’ordre public,
le juge civil doit surseoir à statuer tant que la
décision définitive sur l’action publique n’a
pas été rendue
• Cette solution a notamment pour conséquence
d’allonger les délais de la procédure civile
d’où l’intérêt de porter l’action civile devant
le juge pénal.

117
CHAPITRE 1 L’ACTION
PUBLIQUE
• L’article 3 du cpp al 1et 2

• L’ction publique s’exerce contre l’auteur, ses


coauteurs et ses complices.
• L’action publique est mise en mouvement et
exercée par les magistrats du ministère
public, elle peut aussi être mise en
mouvement par les fonctionnaires auxquels
elle est confiée par la loi

118
Section 1: Les parties à l’action
publique

Demandeur Défendeur

119
Parag 1. Le demandeur à
l’action publique
• C’est d’abord le ministère public qui n’est
pas juge mais partie au procès pénal.
• Il va mettre en mouvement l’action publique
en tenant compte des droits des individus et
de la nécessaire efficacité du système de
justice pénale
• le ministère public apprécie la suite à donner
à la commission d’une infraction, il a
l’opportunité des poursuites, (article 40 CPP).

120
Autres demandeurs

• certaines administrations peuvent exercer l’action


publique pour poursuivre les infractions qui ont lésé les
intérêts qu’elles défendent:
• l’administration des contributions directes;
l’administration des douanes ; l’administration des
eaux et forêts

121
Certaines administrations

• Administration de la douane :L’article 249 du code de douane et des


impôts

• Administration des eaux et forêts :L’article 73 du dahir du 10/10/1917


concernant la préservation des forêts

• La chasse :L’article 22 du dahir du 21/7/1923 concernant la surveillance


de la chasse par l’administration des eaux et forêts permet aux ingénieurs
de cette administration de poursuivre en son nom les auteurs des
contraventions

122
Autres cas

• L’article 359 du CPP permet aux juridictions


de se prononcer directement sur les
contraventions commises pendant l’audience
• la chambre criminelle de la CC et les
premiers présidents des CA peuvent se
prononcer sur les infractions commises par
certains magistrats et fonctionnaires (articles
264, 265, 266, 267 et 268 du CPP).

123
Parag 2: Le défendeur à
l’action publique
• la personne pénalement poursuivie devant les juridictions répressives
qui est défendeur à l’action publique, et qui est dénommée inculpé en
dr mar « mis en examen » dr fr
• « Inculpé » devant les juridictions d’instruction, et « prévenu » devant
le juge de proximité ou le tribunal de police ou le tribunal
correctionnel et enfin « accusé » devant la cour de cassation

• L’action publique s’exerce contre l’auteur, ses coauteurs et ses


complices
• Lorsque l’action publique s’exerce contre un magistrat un
fonctionnaire public un agent ou préposé de l’autorité ou de la force
publique, sa mise en mouvement est notifiée à l’agent judiciaire du
royaume . ce dernier est un service auprès du ministère des finances
pour représenter l’Etat devant les autorités judiciaires pour préserver
ses intérêts financiers.

124
Le défendeur de l’action
publique
• L’action publique s’exerce contre l’auteur, ses
coauteurs et ses complices (pers. Phy ou morales)
• S’il s’agit d’un magistrat un fonctionnaire public
un agent ou préposé de l’autorité ou de la force
publique, sa mise en mouvement est notifiée à
l’agent judiciaire du royaume . ce dernier est un
service auprès du ministère des finances pour
représenter l’Etat devant les autorités judiciaires
pour préserver ses intérêts financiers.

125
Section 2. Les magistrats du
ministère public
• Le ministère public est l’organe auquel la loi
a confié les pouvoirs de déclenchement de
l’action publique, son contrôle, la demande
de l’application de la loi (art 36 cpp)
• Le ministère public est une institution
obligatoire devant les juridictions répressives
• Il existe au niveau des juridictions de droit
commun et au niveau des juridictions
militaires

126
Parag 1/ Composition du
ministère public
• Devant les juridictions de droit commun:

• T1I : procureur du Roi + 1 ou plusieurs substituts + un secrétariat du


parquet.

• CA : procureur général du Roi+ substituts dont le nombre est variable selon


l’importance de la Cour + secrétariat général du parquet.

• C.C : Parquet général = Procureur Général + Avocats généraux + secrétariat


général.

• Devant le tribunal permanent des FAR : commissaire


du gouvernement relevant du cadre militaire.

127
Parag 2: Attributions du
ministère public
• Partie au procès pénal, magistrats debout

• Fonctions énumérées dans les articles 39 à 47 du Cpp:

• Les magistrats du parquet n’ont pas la mission de juger

• Ils exercent des poursuites contre les auteurs soupçonnés et


veillent à l’application de la loi

• Ils contrôlent la police judiciaire (qualité d’OSPJ)

• Saisie des juridictions d’instruction et exercice des voies de


recours ect.

• La possibilité de procéder à des alternatives aux poursuites (art 41)

128
Attributions du parquet

• 1- Haute main sur la PJ :

• Il assure la direction et la surveillance de l’activité des


membres de la PJ relevant de son ressort et peut les
requérir et leur donner des instructions concernant la
constatation des infractions et la recherche des
délinquants.

129
Attributions du parquet

• 2- Qualité d’OSPJ :

Il peut accomplir des actes d’enquête et de constatation


d’infractions et recevoir plaintes et dénonciations.
• 3- veille à l’application de la loi :

• Exécution des décisions de justice y compris les


ordonnances des JI.

130
En cas d’enquête de flagrance
• 4- Placer sous mandat de dépôt :

• Crime flagrant : si une instruction n’est pas obligatoire, le


procureur général ou un de ses substituts peuvent interroger
le prévenu et l’informer qu’il peut désigner un avocat ou il
lui sera commis d’office par le président de la chambre
criminelle. S’il juge l’affaire en état d’être jugé, il ordonne
l’incarcération du prévenu et son renvoi devant la
chambre criminelle dans un délai de 15 jours au plus tard
(art 73). Lavocat assiste à cet interrogatoire .

131
Dépôt en prison: cas de
flagrance
• Délit flagrant : si le prévenu ne présente pas de garantie de
comparution, le procureur peut ordonner sa mise en prison et
l’informer de la possibilité de désigner un avocat qui pourra
proposer une caution matérielle ou personnelle contre remise
en liberté.

• Si le dépôt en prison a été décidé, le prévenu comparait dès


la première audience tenue par le tribunal qui ne peut se
situer au-delà de 3 jours de son arrestation, mais il peut
demander un report qui accordé, ne peut être inférieur à
moins de 3 jours. Le non respect de ces délais entraîne la
nullité du jugement.

132
Pour les besoins d’enquête
préliminaire

• En cas de crime ou de délit punissable d’un


emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à 2
ans, le procureur général du Roi et le procureur du
Roi sont habilités à ordonner les actes suivants:

133
Pour les besoins d’enquête
préliminaire
Retrait du passeport et blocage des frontières : le
procureur général du Roi est admis sous certaines
conditions à requérir le 1er président de la CA de les
ordonner

Ecoutes téléphoniques et interception des courriers : il


peut ordonner lui-même ces procédés sous les conditions
prévues par l’article 108 du CPP et notamment en cas
d’urgence, prérogative exceptionnelle qui est reconnu en
1er lieu au JI.

134
Attributions du parquet
• 5- Action publique et conciliation :

• Le procureur du Roi peut décider de ne pas engager


l’AP en cas de conciliation entre les parties dûment
approuvée par le président du TPI et lorsque
l’infraction commise est punissable d’une peine
d’emprisonnement inférieure ou égale à 2 ans ou
d’une amende ne dépassant pas 5000dirhams.
• Autrement, il exerce l’action publique

135
Caracteristiques
Les alternatives aux poursuites
ART 41
• Mécanismes modernes depuis le nouveau code de procédure
pénale

• Il donne la possibilité à la victime et à la personne mise en


cause de signer une transaction avant tout déclenchement des
poursuites

• Pour les infractions dont la peine ne dépasse pas deux années


d’emprisonnement ou une amende de 5000dh

• La transaction est consignée dans un pv et envoyée au


président du T1I pour authentification sous la forme d’une
ordonnance judiciaire insusceptible de pourvoi

137
Section 3. L’exercice de l’action
publique
• Parag 1. Principe de l’opportunité des poursuites

• Parag 2. Le classement sans suite

• Parag 3. Les dérogations au principe de


l’opportunité des poursuites
• Parag 4. Les modalités d’exercice de la poursuite

• Parag 5. Extinction de l’action publique

138
Parag 1. Le principe de
l’opportunité des poursuites
• L’action publique est régie par le principe de
l’opportunité des poursuites
• Le parquet reçoit les PV, plaintes et
dénonciations et apprécie la suite à leur
donner (article 40 du CPP). Si le parquet
décide de poursuivre, son acte a un caractère
juridictionnel contrairement au classement
sans suite

139
Parag 2. Le classement sans
suite
• C’est une mesure administrative non
susceptible d’aucune voie de recours et n’a
pas l’autorité de la chose jugée.
• Le dossier est archivé avec toutes ses pièces
et le parquet peut à tout moment le reprendre
et déclencher les poursuites quand des
éléments nouveaux apparaissent et confèrent
aux faits un caractère infractionnel

140
Parag 3. Dérogations à
l’opportunité de poursuite
• La liberté de poursuivre ou non n’est pas limites. Le
MP est parfois empêché de poursuivre et parfois, il a
l’obligation de poursuivre

141
Obligation de poursuivre
• Les poursuites sont engagées soit sur les instructions du
supérieur hiérarchique (art. 48 du CPP);

• soit sur l’ordre émanant de la chambre correctionnelle (art.


225 du CPP) ou du président de la chambre criminelle (art.
448 du CPP)

• La chambre correctionnelle peut demander l’ouverture d’une


information contre des personnes non mentionnées dans le
réquisitoire du parquet.

• Obligé de poursuivre aussi dans de cas de constitution de


partie civile et celui de l’intervention de l’administration
publique.

142
Défense de poursuivre
• Obstacles temporaires : la nécessité de la
plainte de la victime (infractions commises
entre ascendants et descendants vols art (535),
adultère abandon de domicile conjugal art 481
CP etc)ou d’une autorisation (l’autorisation de
la levée de l’immunité parlementaire par la
chambre des représentants)
• Obstacle aussi prévu par l’art 475/2 du code
pénal
• Obstacle prévu par l’article 707 et 708 du CPP

143
Défense de poursuite
• Obstacles permanents: l’immunité des nationaux ou
diplomatique, amnistie, prescription et décès du délinquant
ou incompétence pour actes commis par des hauts
fonctionnaires ( compétence revient à d’autres autorités (arts
264, 265, 266, 267 et 268

• L’immunité des nationaux concerne les parlementaires pour


les opinions exprimées en assemblée ou en commission sauf
atteinte à la monarchie, religion. En cas de flagrant délit et
en dehors de son mandat le parlementaire peut être poursuivi

• Si le représentant du MP passe outre l’interdiction légale


d’agir, il engage sa responsabilité civile et pénale .

144
Parag 4. Les modalités ou les
moyens de poursuite
1. Citation de comparution (article 308)

2. Art 384 qui renvoi à l’art 73 en cas de crime flagrant

3. Réquisitoire introductif (art 84)

4. Citation directe ‘par parquet ou par p. civ (art 384 , 2° ,


art 83)
1. Constitution de partie civile (92 , 83

2. Opposition du prévenu à l’ordonnance juridictionnelle


pour certains délits (art 384, 1°)

3. Renvoi au tribunal sur déclaration du contrevenant ou


du civilement responsable de son refus du paiement de
l’amende forfaitaire(art 384, 6° et 377 dernier alinéa)
1. Citation de comparution (art
308)
• le MP remet un document au prévenu pour l’informer
qu’il fait l’objet de poursuites pénales et qu’il doit se
présenter dans le jour et lieu fixé devant le tribunal
compétent
• La citation de comparution est remise conformément aux
dispositions des articles 37, 38 et 39 du code de procédure
civile
• La citation de comparution concerne uniquement les
contraventions et les délits non flagrants et ceux qui
n’exigent pas une instruction
2. Citation directe

• Acte solennel établi par le MP et notifié au délinquant pour lui demander


d’assister à l’audience du jugement le concernant et à défaut de cette
présence, le jugement sera prononcé par défaut.

• Son domaine concerne les contraventions, la quasi totalité des délits et les
crimes qui ne sont passibles ni de la peine de mort ni de la réclusion
perpétuelle et pour lesquels le procureur général du Roi n’estime pas que
l’ouverture d’une information (instruction) est nécessaire.

• La citation directe peut être exercée par la partie civile dans le cadre des
délits et des contraventions (modalité d’engagement des poursuites par la
victime)
Avantages de la citation directe

• Réduire les formalités

• Employée dans les cas où une instruction préparatoire


n’est pas engagée
• Économie de temps et de moyens

• Soumise à un formalisme strict


Le formalisme de la citation
directe
• Comporter clairement la détermination du jour, l’heure
et le lieu de l’audience e le genre de l’infraction, le lieu
de sa commission et les textes applicables
• Délais minimums au déplacement est de 15 jours pour
les résidants au Maroc et 2 mois pour les résidants en
Europe et maghreb
Conséquences de la citation
directe
• Saisine du tribunal afin de se prononcer sur la
responsabilité pénale du prévenu
• Une absence non justifiée confère au jugement la
valeur d’un jugement réputé contradictoire et par
conséquent non susceptible d’opposition.
3. Réquisitoire introductif
d’instance art84
• (ou afin d’informer ou d’instruire)

• Acte par lequel un membre du MP saisit le JI lorsqu’il


considère que l’affaire criminelle en cause n’est pas en
état d’être jugée (nécessite une instruction) ou lorsqu’il
s’agit de crimes passibles de la peine de mort ou de la
réclusion perpétuelle ou de délits pour lesquels la loi
exige l’ouverture d’une instruction préparatoire
conformément à l’art 83. ou lorsque l’instruction est
facultative (art 83, 2°)
• Il contient des renseignements sur la personne suspecte,
la qualification des faits, la date et la signature
4. Constitution de partie civile
art 92, ART 348
• Les poursuites peuvent être engagées par la partie
lésée de l’infraction par une plainte en se constituant
partie civile.
• C’est l’acte par lequel la victime saisit le juge
d’instruction art 92 ou la juridiction de jugement en
exposant les faits préjudiciables, les éléments de
preuve, les témoins et en réclamant réparation
• Exception des cas ou le MP a l’exclusivité de
poursuite ex art 708CPP (competence personnelle
active ou art 436 (infr commise par mineur)
Constitution de partie civile
• La constitution de partie civile peut être
formulée devant le juge d’instruction (art 92)
ou devant la juridiction du jugement (art 348)
à tout moment.
• Le juge d’instruction saisi communique le
dossier au parquet pour présenter ses
réquisitions d’informer sauf limites prévues
par la loi.
Devant la juridiction de
jugement
• L’article 348 prévoit que le tribunal de première
instance est saisi (engagement de l’action publique)

2. Par la citation directe que …la partie civile délivre au


prévenu et s’il y a lieu au civilement responsable..;
Devant le juge d’instruction

• L’article 92 du CPP prévoit que toute personne qui se


prétend lésée par un crime ou un délit peut en portant
plainte se constituer partie civile devant le juge
d’instruction compétent sauf si la loi en dispose
autrement.
• il s’agit d’une exclusivité aux crimes et délits dont
l’instruction préparatoire est obligatoire selon les
dispositions de l’article 83
5. Opposition du prévenu à l’ordonnance juridictionnelle pour certains délits (art 384, 1°) (art 308

• Pour les délits punis d’une amende seulement dont le


max ne dépasse pas 5000 dh et si aucune partie lésée ne
se manifeste, le juge peut rendre une ordonnance de
condamnation
• Si le prévenu s’oppose au paiement, le tribunal de
première instance est saisi et statue sur l’affaire
conformément aux règles générales
6. Renvoi au tribunal en cas de refus de paiement de l’amende
forfaitaire

• Le MP peut dans les cas ou une contravention est punie


d’une amende seulement et si aucune partie lésée ne
s’est manifestée proposer au contrevenant en vertu du
titre exécutoire le paiement d’une amende forfaitaire
• En cas de refus de paiement par le contrevenant, le
procureur du roi renvoi l’affaire au tribunal (art 384, 6°
et 377 dernier alinéa)
• ART 384 NUMERO 4 QUI REVOIE 0 L4ART «73 ET
74
Extinction de l’action publique

1- Causes :
• L’article 4 du CPP : l’extinction de l’AP
résulte de la mort de la personne poursuivie,
la prescription, l’amnistie, la grâce,
l’abrogation de la loi pénale, la chose
irrévocablement jugée, la transaction et le
retrait de la plainte lorsque celle-ci est une
condition nécessaire à la poursuite.
Le décès
• Mesure intimement liée au principe de la personnalité de la
responsabilité pénale (l’action publique demeure à l’encore des
complices et des coauteurs)
• Si le décès intervient avant l’exercice des poursuite, le MP doit
classer l’affaire
• Si les poursuites sont engagées et que le dossier est renvoyé au
tribunal par le parquet sans que cette dernière soit informée du
décès de l’auteur, le tribunal doit déclaré les poursuites
irrecevables
• Si le décès intervient après le jugement, elle interrompt
l’exécution de la condamnation
Les conséquences du décès sur
la réparation
• Si l’action publique n’a pas eu lieu avant le décès, la
partie lésée peut demander réparation mais uniquement
devant la juridiction civile selon les règles du droit civil
• Si l’action publique et l’action civile sont en cours
devant le juge pénal alors que le décès intervient, le
juge peut se prononcer sur l’action civile uniquement
(art 12 cpp)
Le retrait de plainte

• Lorsque la plainte est une condition aux poursuites

• Ne profite pas aux complices et aux coauteurs

• Il arrête les poursuites et met fin à l’exécution de la


condamnation
• EX de certaines infractions (art 492 du code pénal
relatif à l’adultère)
La transaction

• Pour des affaires ne dépassant pas deux années


d’emprisonnement ou une amende de 5 000 dhs
• Ne limite pas la poursuite des coauteurs ou des
complices
• Les personnes physiques ou morales peuvent transiger

• Pour l’Etat, elle ne peut le faire que lorsque les


administrations ont le pouvoir de poursuivre (douane,
eaux et forêts)
La grâce
• Un attribut constitutionnel exercé par le roi (art 34 de la
constitution). Il se distingue de l’amnistie (attribut législatif.
• L’étude de la grâce se fait par une commission, qui peut être
demandée par la personne elle-même ou sa famille ou
accordée à l’occasion de certaines fêtes nationales. La grâce
contrairement à l’amnistie n’annule pas le caractère
infractionnel des faits mais a pour conséquence l’exécution
de la peine
• Ses effets ne touche pas les intérêts des tiers et la
condamnation reste inscrite au casier judiciaire
L’amnistie
• L’amnistie peut être définie comme une mesure de faveur prise par voie
législative qui retire leur caractère délictueux. ’ART 51 du code pénal
• Elle prend effet à partir de la promulgation de la loi la consacrant
• La loi d’amnistier neutralise les faits et les poursuites ne pourront plus
être engagées et si l’affaire est devant la juridiction de jugement, elle
permet l’extinction de la peine. Généralement elle intervient après des
événements d’ordre politique
• Mais, si l’amnistie fait échapper certains faits à la loi pénale, elle ne
remet pas en cause l’applicabilité de celle-ci pour l’avenir
contrairement à l’abrogation.
• Laisse subsister l’action civile devant la juridiction répressive. Si
l’action publique n’a pas été engagée avant l’amnistie, l’action civile
peut être portée devant les juridictions civiles compétentes(art 12CPP)
L’abrogation de la loi pénale

• A l exception des lois pénales temporaires, les lois pénales


n’ont pas de terme. Elles ne cessent de s’appliquer que
lorsqu’elle sont abrogées par une loi nouvelle.
• C’est une annulation qui entraîne la dépénalisation des
faits incriminés. Pas d’incrimination donc pas de
poursuites pénales possibles.
• Une décision sur le fond ne doit pas être déjà définitive

• Les intérêts civils subsistent et doivent se faire devant la


juridiction civile
L’autorité de la chose jugée

• Article 369 du cpp « Tout prévenu ne peut plus être poursuivi à raison
des mêmes faits , même sous une qualification juridique différente »
• Justifiée par des considérations tenant à la nécessité d’assurer la
sécurité juridique, l’autorité de la chose jugée constitue une règle
d’ordre public « cad soulevée d’office et à toute hauteur de procédure".
Elle met obstacle à ce que des poursuites soient reprises devant une
juridiction qui a précédemment épuisé sa saisine par une décision
définitive.
• Pour cela il faut une triple identité d’objet, de parties et de cause.
Chose jugée
Identité d’objet Identité de parties Identité de cause

La matière pénale L’identité des La cause signifie en


que ce soit le code parties implique matière pénale le
pénal et les lois d’une part l’identité fait délictueux. Les
pénales spéciales des parties poursuites sont
ou bien les poursuivantes interdites si une
sanctions pénales (unité du parquet et décision définitive
prononcées par d’autre part que les est déjà rendue
certaines autorités personnes même si les faits
administratives poursuivies soient reçoivent une
Cad les poursuites les mêmes et être qualification
doivent être poursuivies en la différente
exclusivement de même qualité
nature pénale comme auteur,
complice ou
coauteur
Chose jugée

• En revanche, si des éléments nouveaux apparaissent et


peuvent changer la qualification des faits, cela ouvre le
droit à une action publique (art229CPP: sont
considérées comme charges nouvelles les déclarations
de témoins…..qui…sont cependant de nature soit à
fortifier les charges qui auraient été trouvées trop
faibles, soit à donner aux faits des développements
utiles à la manifestation de la vérité.
La prescription de l’action
publique (art 5)
• 15 ans pour les crimes; 4ans pour les délits; 1an
pour les contraventions
• La qualification légale est la seule qui est retenue

• Le délai de prescription des faits commis contre un


mineur ne commence à courir qu’à partir de sa
majorité civile
• Le délai est interrompu par un acte de poursuite ou
d’instruction. Un autre délai commence à courir à
partir du dernier acte effectué
Les causes de suspension de
l’action publique
• Les causes de suspension de l’action publique sont prévues par l’article 372
du CPP
• « S’il s’agit d’une poursuite pour l’un des délits…… »
• Les conditions de suspension:
• Cas des délits prévus par l’article 41
• Le retrait de la plainte par la victime
• Le tribunal suspend les formalités de l’action publique sur réquisitions du
ministère public
• La décision de jugement n’est pas définitive cad l’affaire n’est pas jugée par
une décision ayant acquis la force de chose jugée cad insusceptible de
recours
• Les conditions de reprise des poursuites

• Le législateur a créé certes des conditions pour la suspension de


l’action publique mais cette suspension n’est pas irrévocable.
• Après avoir demandé la suspension, le ministère public peut y
renoncer et exercer les poursuites à nouveau selon les conditions
prévues par l’art 372 cpp:
• Si des éléments nouveaux apparaissent affectant l’action publique (qui
puissent modifier la qualification de l’infraction d’un délit de police à
un délit correctionnel ou à un crime)
• Si l’action publique n’est pas éteinte par une des causes prévues à l’art
4 cpp
Partie 2 : l’action civile

• Signification de l’action civile. A ne pas confondre


avec l’action à des fins civils fondée par exemple sur
une inobservation contractuelle.
• L’objet de l’action civile est la réparation de dommage
occasionné par l’infraction
Chapitre 1: Les parties à l’action
civile

Demandeur Défendeur
Partie 2 : l’action civile

• Signification de l’action civile. A ne pas confondre


avec l’action à des fins civils fondée par exemple sur
une inobservation contractuelle.
• L’objet de l’action civile est la réparation de dommage
occasionné par l’infraction
Chapitre 1: Les parties à l’action
civile

Demandeur Défendeur
Section 1. Le demandeur
• c’est la partie lésée par l’infraction, celle qui a souffert
personnellement et directement du dommage.
• Elle doit démontrer:

• sa capacité à agir, elle doit être dotée de la personnalité


juridique et être capable d’exercer ce droit d’agir selon les
règles de droit commun ce qui exclut les incapables majeurs et
les mineurs qui doivent se faire représenter.
• son intérêt à agir, il doit avoir subi un préjudice personnel et
direct et ce préjudice doit être actuel en vertu de l’article 2 et 7
du cpp. L’infraction doit exister et l’auteur a été condamné
Le demandeur personne morale

• L’intérêt à agir pour la personne morale doit résulter


d’un intérêt spécifique ou « autonome » distinct de
l’intérêt général seul défendu par le ministère public.
• Ex: associations: l’infraction doit affecter le domaine
de leurs statuts même si le lien entre l’infraction et le
préjudice n’est qu’indirect
Section 2. Le défendeur

• art 8 ET 9 cpp

• L’action civile est dirigée contre:

• Les mis en cause à titre d’auteur, de coauteur ou de


complice.
• Les héritiers de ces derniers (créance, droit
patrimonial).
• Les tiers civilement responsables (parents pour les
mineurs
Schéma

Action Action
civile publique Demandeur: ministère
demandeur: partie privée publique
lésée (victime directe ou
certaines administrations
groupements d’intérêt
collectif) Partie lésée par constitution
de partie civile

Défendeur:
Défendeur: personnes
auteur, coauteur, complice pénalement poursuivies
Les héritiers (auteurs complices
coauteurs pers physiques
Les tiers civilement
ou morales
responsables
Les modalités d’exercice de l’A
C
• En principe, la victime a le choix entre la voie
pénale et la voie civile
• Dans certains, la victime doit pporter son action
devant le juge pénal: quand l’action est née de délits
de diffamation contre les corps constitués sauf
amnistie ou de décès de diffamateur
• Cas de la responsabilité des instituteurs pr
dommages causés à des élèves ou par des élèves à
d’autres élèves
L’exercice de l’action civile

• Devant le juge pénal

• Devant le juge civil


Les conditions de l’AC devant le
juge pénal
• 1. se constituer partie civile

• 2. Les conditions de l’AC devant le juge pénal


Se constituer partie civile


• C’est l’acte par lequel la victime saisi le juge
d’instruction ou la juridiction du jugement en
exposant les faits préjudiciables, les éléments
de preuve, les témoins et en réclamant
réparation
• La victime peut aussi procéder par citation
directe devant la juridiction pénale
Après infos du parquet

• Le parquet ne peut pas requérir du juge de ne pas instruire sauf limites:

• Cas de la prescription de l’AP

• Si les faits n’ont pas la qualification d’une infraction

• Si les faits ne sont pas de ceux susceptibles d’instruction

• Si le juge prend une position différente du parquet, il doit rendre une


ordonnance motivée

• Le parquet peut en outre demander l’ouverture d’une instruction provisoire


en cas de plainte non appuyée de preuves solides.

• si le parquet poursuit, il peut le faire par citation directe ou par réquisitoire


si l’instruction est obligatoire
Formalités de recevabilité

• Dépôt d’une caution pour couvrir les frais du procès


(fixée par le juge)
• Élection d’un domicile dans le ressort de compétence
du juge d’instruction
Conditions de l’AC devant le
juge pénal
1. Le dommage doit être de nature infractionnelle

• L’action publique doit être recevable: l’AC n’étant


que l’accessoire de l’AP
• Si un obstacle à l’AP se manifeste après le
déclenchement de l’action publique (décès,
amnistie, abrogation etc), L’art 12 laisse subsister
l’AC devant le juge pénal à condition que les deux
actions aient été portées devant la juridiction
pénale
Nécessité d’une action publique
possible
• Si l’action publique est éteinte avant la CPC, la juridiction
pénale devient incompétence pour statuer sur l’action civile.
Car le juge pénal ne connaît l’action civile qu’à titre
exceptionnel
• Lorsque le préjudice a un autre fondement que l’infraction, le
juge civil demeure compétent.
• Il faut la recevabilité de l’AP dans l’infraction qui fonde la
réparation: si l’AP ne peut plus avoir lieu, la victime doit agir
au civil.
• Le juge pénal demeure compétent seulement si l’AP subissait
une cause d’extinction en cours de procès et qu’il a été saisi
aussi de l’action civile.
devant le juge pénal
• 2. la condamnation de la personne poursuivie

• Si le juge pénal est saisi des deux actions et condamne le


délinquant, il doit obligatoirement se prononcer sur la
réparation civile
• Si acquittement, il ne peut retenir la réparation civile. l’action
civile doit être portée devant le juge civil
Modalités d’exercice de l’action
civile
• 1. si l’action publique a été déjà déclenché: Se joindre au
procès (ou intervenir )déjà ouvert la CPC
• 2. Si l’action publique n’a pas été déclenché, la victime
déclenche elle-même les poursuites soit par citation
directe soit par la CPC auprès du juge d’instruction dans
les affaires où l’instruction est obligatoire ou devant le
tribunal de 1ère instance
• Les formalités (voir l’art 350 du cpp)
Action civile devant le juge civil

• Lorsque la voie répressive est fermée ou lorsque la


victime a choisi la voie civile par le biais de la
responsabilité civile de l’article 88 du DOC
• Son choix est irrévocable; ne peut plus le modifier au
cours des procédures
• Des conséquences découlent de cette option en ce qui
concerne les relations entre les deux actions
• Le criminel tient le civil en l’état et l’autorité de la chose
jugée au pénal
Partie 3. La police judiciaire

• L’expression police judiciaire désigne


• • l’organe, le corps de fonctionnaires qui
interviendront au cours des enquêtes.
• • Et l’activité, la fonction, « la nature judiciaire des
opérations de police réalisées par les
fonctionnaires ».
La PJ intervient avant le procès, pendant le procès et
à l’issue du procès
Section 1. Membres de la police
judiciaire
• Trois catégories de membres: officiers, agents et
fonctionnaires assimilés qui peuvent appartenir soir à la
sureté nationale, à la gendarmerie royale et à d’organes
divers de l’administration
Article 19 CPP
• procureur ou procureur général du roi et leurs substituts
• juge d’instruction
• officiers supérieurs de police judiciaire
• officiers de police judiciaire ou police judiciaire chargés
des mineurs
• Agents de police judiciaire
• Fonctionnaires et agents auxquels la loi attribue
certaines fonctions de police judiciaire
La direction et le contrôle de la
PJ
• Quelque soit l’affiliation des membres de la PJ, ils sont
soumis dans l’exercice de leur fonctions aux autorités
judiciaires concernant la gestion et le contrôle
• Le procureur du Roi dirige les fonctions de la PJ dans
le territoire de sa compétence (articles 16 et 45 du
CPP). La PJ exerce ses fonctions sous l’autorité du
procureur général du Roi dans le cadre de chaque CA
(articles 17 et 49 du CPP). La chambre correctionnelle
de la CA met la PJ sous le contrôle de chaque CA
qu’elle contrôle (article 17 du CPP
Mission habituelle de PJ

• 1- Officier supérieur de police judiciaire

• Magistrat du parquet (procureur général du Roi, procureur du Roi et


leurs substituts), juge d’instruction
• La présence de l’un des OSPJ au lieu de l’infraction dispense l’OPJ
sauf si l’OSPJ y renonce
• 2- Officier de police judiciaire :

• Officier de plein droit:

• Officier désignés :

• Officier de police judiciaire des mineurs:


Mission habituelle de PJ
• Officier de plein droit:
• directeur général de la sécurité nationale, préfets de
police, contrôleurs généraux de la police, commissaires
de police, officiers de police, officiers et gradés de la
gendarmerie, gendarmes ayant le commandement d’une
brigade ou d’un poste de gendarmerie pendant la durée de
ce commandement et pachas et caïds.
Mission habituelle de PJ

• Officiers désignés:

• inspecteurs de police ayant 3 ans de service et qui sont


désignés par arrêtés conjoints des ministres de la
justice et de l’intérieur, gendarmes ayant 3 ans de
service et qui sont désignés par arrêtés conjoints du
ministre de la justice et de l’autorité gouvernementale
chargée de la défense nationale.
• OPJ chargés des mineurs :A été créée par le NCPP
spécialisée dans la délinquance des mineurs mais reste
qualifiée pour remplir la mission de PJ de façon
générale (article 20 du CPP).
Mission habituelle de PJ
• 3- Les agents de police judiciaire :

• les khalifas du pacha et les khalifas du caïd. Ils aident les OPJ et
exécutent leurs ordres mais ne peuvent accomplir d’eux-mêmes les
actes dévolus à l’OPJ dans le cadre de l’enquête. Ils ne peuvent
prendre l’initiative d’une enquête, ni rédiger des PV (article 25 du
CPP).
Mission occasionnelle de PJ
• 1- Wali et gouverneur :

• Ils ordonnent par écrit la PJ d’accomplir les investigations


nécessaires pour s’assurer de la commission des infractions
contre la sûreté intérieure ou extérieure de l’Etat
• sont tenus d’informer d’urgence le MP et de se dessaisir dans
les 24heures au profit de celui-ci en lui transmettant les pièces
et en lui présentant toutes les personnes arrêtées.
• interdit d’agir lorsqu’ils ont connaissance que l’autorité
judiciaire s’est déjà saisie de l’affaire (article 28 du CPP).
Mission occasionnelle de PJ
• 2- Les fonctionnaires et agents de certaines administrations :

• ingénieurs et préposés des eaux et forêts, des contrôleurs des prix, de


certains agents de l’ONCF, des services de la répression des fraudes et
des impôts, de l’administration des douanes et des commandants de
ports et leurs adjoints

• la recherche et à la constatation des infractions commises au préjudice


de leurs propres administrations: ils dressent des PV, des saisies et
peuvent en présence d’un OPJ procéder à des perquisitions. Ils
peuvent dans l’exercice de leur fonctions requérir la force publique
(article 27 du CPP).
Compétence territoriale de la
police judiciaire
• Art. 22 du CPP: les OPJ exercent leurs fonctions dans
la circonscription de leur compétence territoriale qui
peut être une simple commune rurale ou
circonscription urbaine ou une province ou préfecture,
région OU bien sur tout le territoire du royaume (OPJ
habilité)
Compétence territoriale étendue
• En cas d’urgence et à la demande des autorités publiques ou
judiciaires, les OPJ peuvent être amenés à étendre leurs
fonctions à l’ensemble du territoire national. L’urgence est
retenue en cas de flagrance et permet à l’OPJ de se déplacer à
l’extérieur du cadre territorial de ses compétences où il exerce
habituellement ses fonctions.
Section 2. Activité de police
judiciaire
• L’officier de police judiciaire (OPJ) a été qualifié de «
cheville ouvrière de la police judiciaire »
• A compétence pour exercer l’ensemble des pouvoirs de
police judiciaire définis par le législateur.
• A une compétence « générale ou de droit commun »
Parag 1. Pouvoirs de la PJ

• 1. Officiers de police judiciaire

• ils reçoivent les plaintes et dénonciations; ils procèdent


à des enquêtes préliminaires dans les conditions
prévues au chapitre II du titre II du livre premier en cas
de crimes et délits flagrants, ils exercent les pouvoirs
qui leur sont conférés par l’article 56 et suivants) . Ils
ont le droit de requérir directement le concours de la
force publique pour l'exécution de leur mission. (art
21)».
Pouvoirs de PJ

• 2. Agents de police judiciaire ont pour mission:

• De seconder, dans l'exercice de leurs fonctions, les


officiers de police judiciaire ; De constater les crimes,
délits ou contraventions etd'en dresser procès-verbal ;
De recevoir par procès-verbal les déclarations qui leur
sont faites partoutes personnes susceptibles de leur
fournir des indices, preuves et renseignements sur les
auteurs et complices de ces infractions. Les agents de
police judiciaire n'ont pas qualité pour décider des
mesures de garde à vue. » ART 26
Pouvoirs de police judiciaire

• 3. Agents de certaines administrations:

• Des personnes n’appartenant pas au corps de la police


judiciaire (police nationale ou gendarmerie nationale)
se voient reconnaître des fonctions de police judiciaire
dans un cadre restreint et fixé par la loi ou le
règlement. Art27 CPP
Parag 2. activité de police
judiciaire
• L’activité de police judiciaire avant le déclenchement des poursuites
: la constatation des infractions et la recherche des preuves aux fins
d’établissement des faits et d’identification des auteurs.
• Lorsqu’une instruction est ouverte: la mission de la PJ est
d’exécuter les délégations des juridictions d’instruction et de déférer
à leurs réquisitions.
• Cette seconde mission renvoie à la phase d’instruction faisant suite à
la mise en mouvement de l’action publique à partir de laquelle la
police judiciaire n’intervient que sous l’autorité d’un juge, perdant
l’initiative des investigations.
Plaintes ou dénonciations

• La mission de la PJ se réalisera principalement à partir


des plaintes et dénonciations reçues par la police
judiciaire. Elle sera matériellement consignée dans les
procès verbaux, pièces essentielles à la procédure.
Information du MP

• Ces plaintes et dénonciations font l’objet d’une


transmission « sans délai » au parquet qui doit être
informé des infractions portées à la connaissance de la
police judiciaire
Parag 3. Le procès verbal
• Pièce essentielle qui atteste du déroulement de la procédure, le
procès verbal est une pièce de procédure soumise à des
exigences de forme (v. articles 23et 24 CPP)
• LE PV doit indiquer les noms et qualité de celui qui l’établit
afin de vérifier la compétence de ce dernier (notamment aux
regards des attributions respectives des officiers de police
judiciaire, agents de police judiciaire), il doit également être
daté et signé. Il est rédigé au moment de l’opération ou dès sa
clôture pour être communiqué au procureur du roi ART 23
cpp).
Le PV mode de preuve
• Preuve littérale, simple renseignement en principe, mais qui, dans
certaines hypothèses vues précédemment fait foi jusqu’à preuve
contraire ou jusqu’à inscription de faux. La valeur probante du
procès verbal est conditionnée par la régularité de sa forme
(respect des mentions obligatoires) et par la compétence de celui
qui l’établit.
Parag 4. Contrôle et
responsabilité de PJ

• Il revient à l’autorité judiciaire gardienne de la liberté


individuelle d’encadrer l’activité de la police judiciaire.
Le code de procédure pénale prévoit les conditions de
cet encadrement.

A. La direction de la PJ

• Le procureur dispose d’un pouvoir de direction de la


police judiciaire selon l article 16
B. Contrôle et sanction de la PJ

• c’est la chambre correctionnelle de la CA qui


contrôle la PJ.
• Exerce ses fonctions après le renvoi du dossier
concernant l’OPJ par le procureur général du
Roi. Elle mène une enquête pour s’assurer du
contenu de la réquisition du MP, l’OPJ a le droit
de prendre connaissance des charges retenues
contre lui et de se faire assister par un avocat.
1. Le contrôle disciplinaire

• La chambre correctionnelle peut dresser des


observations au membre fautif de la PJ ou prononcer sa
suspension temporaire pour une durée inférieure à une
année ou sa déchéance définitive de sa fonction
• la décision prononcée peut faire l’objet d’un pourvoi en
cassation dans les conditions du droit commun.
2. Responsabilité pénale

• Au cas où un membre de la PJ commet un crime ou un


délit dans l’exercice de ses fonctions, il engage sa
responsabilité pénale dans les conditions du droit
commun.
Procédure
• Le 1er président de la CA saisi par le procureur général près
cette cour décide s’il faut ouvrir une instruction
• Dans l’affirmative désigne un conseiller chargé de
l’instruction au sein de la cour.
• S’il s’agit d’un crime, ce conseiller rend une ordonnance de
renvoi devant la Chambre criminelle de la CA, s’il s’agit d’un
délit, il renvoie l’affaire devant le TPI en dehors de la
circonscription où l’inculpé exerce ses fonctions.
• Lorsque l’OPJ est habilité à exercer ses fonctions sur tout le
territoire national, c’est la CS qui est compétente à son égard.
3. Responsabilité civile

• Toute personne qui s’estime être victime d’un


dommage causé par un membre de la PJ peut mettre
celui-ci en cause devant le tribunal civil pour lui
réclamer une réparation dans les conditions du droit
commun.
Section 3 Enquêtes de police
judiciaire
• l’enquête de flagrance et l’enquête préliminaire
Définition
• Flagrance: Est subordonnée à l’existence d’une infraction flagrante.
La flagrance est un cas d’urgence, une enquête coercitive, elle n’est
prévue que pour les crimes et délits punis d’emprisonnement dont la
durée est minimum d’un mois.
• Enquête préliminaire :Cette enquête se définit en opposition à
l’enquête de flagrance, en l’absence de situations d’urgence, elle est
souvent dénommée « enquête de droit commun ». Le CPP n’a pas
définit l’enquête préliminaire et la prévoit dans les articles 78 à 82
du CPP, de ce fait c’est l’enquête qu’effectue la PJ en dehors des cas
prévu par l’article 56 du CPP
Distinctions

E.
Flagrance
préliminaire

Critère temporel:
actuellement », « vient
Critère temporel:
de », « temps très
voisin »

Critère apparence: les


éléments faisant
présumer
qu’il y a participation à
l’infraction.
Critères de distinction
• Critère temporel
• La jurisprudence fait entrer dans la flagrance
l’infraction qui s’est commise dans les 24 heures,
mais aussi dans les deux jours précédents : plainte
déposée (critiquée)
• Ce critère est apprécié souverainement par les juges
du fond selon la structure et les circonstances de
l’infraction.
Critères de distinction

• Critère d’apparence

• L’article 56 vise les éléments « faisant présumer »

• qu’il y a participation à l’infraction. L’apparence est distincte de


l’évidence, il n’y a pas à constater une évidence, la flagrance se
suffit de l’apparence , de la présomption.
• L’indice apparent d’un comportement délictueux s’appréciera
objectivement, c’est « une réalité objectivement vraisemblable »
• (ex. : une arme découverte dans la boîte à gants d’un véhicule, la
présence d’une échelle adossée à un balcon en pleine nuit, un objet
découvert lors d’une palpation de sécurité ou clameur public)
Parag 1. Enquête de flagrance
• 4 situations de flagrance et une situation assimilée sont prévues par le
législateur:
• L’infraction est entrain de se commettre

• L’infraction vient de se commettre

• L’auteur poursuivi par la clameur publique

• L’auteur est trouvé après un laps de temps porteur d’arme ou objets


indiquant sa participation criminelle
• Situation assimilée à la flagrance lorsqu’une infraction est commise à
l’intérieur d’un domicile dont le titulaire appelle le procureur du roi ou
un OPJ en vue de constater la dite infraction
Domaine de flagrance
• Le législateur vise uniquement les crimes et les délits punis
d’une peine d’emprisonnement de plus d’un mois.
• Domaine très large à l’exclusion des contraventions
(garanties minimes)
• Parallèlement, l’instruction (enquête du juge d’instruction)
est obligatoire en matière de crime! (garanties solides)
• En matière de délits les pouvoirs des OPJ s’avèrent
disproportionnés par rapport au trouble occasionné
Contenu de l’enquête de
flagrance
• Les opérations d’enquête de flagrance peuvent
être effectuées alternativement par les OPJ, le
PR et le juge d’instruction
• OPJ se dessaisissent en cas de présence d’un
PR et celui-ci en fait autant en cas d’arrivée du
juge d’instruction
• Caractère administratif des opérations même en
cas de prise en main par un juge d’instruction
Les actes d’enquêtes en cas de
flagrance
• Des mesures sur les personnes

• Des mesures sur les choses


A. Des mesures sur les
personnes
• 1. Garde à vue

• 2. Auditions
1. Garde à vue

• La garde à vue permet à la police judiciaire de retenir


une personne, de la garder à sa disposition pour les
nécessités de l’enquête pendant un délai fixé par la loi.
• C’est une mesure très grave qui touche la liberté de
l’individu et ses droits fondamentaux, l’article 66 du
CPP ne permet à l’OPJ de mettre une personne en GA
que si les besoins de l’enquête le justifie.
Durée de la garde à vue
• 48 heures : renouvelable 24 heures lorsqu'il existe contre la
personne gardée à vue des indices graves ou concordants de
culpabilité, la prolongation ne peut avoir lieu que sur
autorisation écrite du procureur du Roi ou du procureur
général du Roi.
• 96 heures en matière d'atteinte à la sûreté de l'Etat :
renouvelable 96 heures sur autorisation du représentant du
MP compétent.
• 96 heures en matière de terrorisme : renouvelable 2 fois 96
heures sur autorisation écrite du MP compétent.
Conditions de la garde à vue

• l’existence de crime ou de délit punis d’emprisonnement

• lorsqu’il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner


qu’elle a commis ou tenté de commettre une infraction

• si le suspect est jugé dangereux, pour éviter sa fuite, par crainte qu’il
n’entrave le bon déroulement de l’enquête, pour préserver les indices et
les preuves pour qu’il ne les modifie pas ou les fasses disparaître

• Le MP reste compétent pour corriger toute mise en GA s’il la juge


injustifiée, comme il peut ordonner une G.A. s’il le juge nécessaire. Il
contrôle le travail des OPJ et visite les locaux de GA et décide à
n’importe quel moment de mettre fin à la GA ou encore ordonne qu’on
lui présente la personne gardée à vue
Conditions

• L’OPJ doit informer le MP de toute mise en GA (article


66 du CPP) et doit lui envoyer la liste des personnes
gardées à vue dans les 24 heures (article 67 du CPP) et
doit informer la famille de la personne gardée à vue dès
la mise en G.A. que ce soit par contact téléphonique,
ou par écrit ou à travers la force publique, le PV doit le
mentionner.
• La personne gardée à vue ne dispose d’aucun moyen de
recours contre la décision de la prolongation de la GA
par le MP.
Conditions

• L’OPJ doit informer le MP de toute mise en GA (article


66 du CPP) et doit lui envoyer la liste des personnes
gardées à vue dans les 24 heures (article 67 du CPP) et
doit informer la famille de la personne gardée à vue dès
la mise en G.A. que ce soit par contact téléphonique,
ou par écrit ou à travers la force publique, le PV doit le
mentionner. La personne gardée à vue ne dispose
d’aucun moyen de recours contre la décision de la
prolongation de la GA par le MP.
Conditions

• la loi n’impose pas de présenter la personne gardée à


vue au MP pour prolongation de la GAV (contrairement
à l’enquête préliminaire), le MP n’est pas obligé de
décider de toute la durée de la prolongation, il peut
prévoir seulement la durée nécessaire pour la
finalisation de l’enquête.
Droits de la personne GAV
Avocat
de la personne GAV
• Après autorisation du ministère public, l’avocat peut rentrer en
contact avec la personne gardée à vue à partir de la première
heure de la prolongation de la G.A et la communication avec son
client ne doit pas dépasser 30 minutes, elle s’effectue en privé sous
le contrôle de l’OPJ.
• Les membres de la PJ surveillent l’entretien sans écouter la
conversation
• Le MP peut à la demande de l’OPJ, retarder l’autorisation à
l’avocat pour rencontrer son client pour les besoins de l’enquête
d’une infraction de terrorisme ou des infractions prévues à l’article
108
Limite de la place de l’avocat
• Si la personne gardée à vue ne souhaite pas rencontrer son avocat
sa volonté sera respectée.
• L’avocat peut demander que soit effectué un contrôle médical de
son client qui a été placée en GA, peut présenter au nom de son
client des documents ou justificatifs écrits et peut proposer la
caution en vue de la mise en liberté de son client
• La place de l’avocat à cette phase ne permet pas la mise en place
d’une démarche de défense. Elle est cependant un élément de
contrôle des conditions de garde à vue et est comprise d’abord
comme soutien apporté au gardé à vue.
Procès verbal
• Pages numérotées signées par le procureur du Roi et
doivent contenir l’identité de la personne gardée à
vue, la raison de la GA, la date et l’heure du
commencement et de la fin de la GA, l’interrogatoire,
les moments de repos, la condition physique de la
personne gardée à vue et même la nourriture qui lui a
été présentée. L’OPJ et la personne gardée à vue
doivent aussi signer le registre (article 66 du CPP).
Contrôle de la garde à vue
• le contrôle par le procureur de la Roi comprend plusieurs
éléments :
• Le registre de la G.A. à vu doit être soumis au moins une fois par
mois au procureur du Roi pour le contrôler.
• Il est informé dès le début de la garde à vue de la mesure (articles
63, 77 CPP). La police judiciaire doit prouver par tous moyens la
réalité de cet avis au ministère public, le retard dans la
transmission de l’information est sanctionné par la nullité des actes
de procédure, en l’absence de circonstances insurmontables
La fin de la garde à vue
• Soit la garde à vue a permis de recueillir des éléments
justifiant l’exercice de poursuites à l’encontre de la
personne retenue, celle-ci est alors déférée devant le
procureur de la Roi qui décide de mettre en mouvement
l’action publique en saisissant le juge d’instruction ou la
juridiction de jugement.
• Soit la garde à vue n’a pas permis de recueillir des
indices suffisants à l’encontre de la personne retenue,
celle-ci est alors remise en liberté
2. Audition des personnes
• Recueil de déclaration des tiers
• Le CPP oblige toute personne interpellée par l’OPJ de se
présenter et de coopérer avec l’OPJ
• le refus de se présenter à l’OPJ est sanctionné
d’emprisonnement d’1 à 10 jours et d’une amende de 200
à 1200 dirhams ou de l’un d’eux seulement.
• L’OPJ doit rédiger un PV dont lequel il doit indiquer tout
ce qui s’est passé durant cette phase ainsi que ses
résultats
exceptions
• Il existe des justifications à ne pas témoigner :
• le respect du secret professionnel pour ceux qui y
sont astreints de manière générale et absolue (avocat,
médecin…).
• Les interdictions à témoigner: la famille de la
personne poursuivie qui peut être entendue sans
serment ; les personnes frappées d’interdictions ; les
personnes contre lesquelles il existent des indices
graves et concordants d’avoir participé à l’infraction
B. Des mesures sur des choses

• Le transport sur les lieux

• Les perquisitions
1. Le transport sur les lieux

• Aussitôt prévenu de l’existence d’une infraction


flagrante, l’OPJ doit en informer la procureur du Roi
ou le procureur général du Roi selon le cas, et se
déplacer en urgence aux lieux du crime .
• Dans l’enquête de flagrance il est obligatoire (article 57
CPP) pour préserver « les indices susceptibles de
disparaître », il s’agit de protéger la scène de crime en
prenant des mesures conservatoires.
Pouvoirs

• OPJ ou OSPJ: Chacun des OSPJ prévaut sur l’OPJ sur


le lieu de l’infraction.
• Si le JI se transporte sur les lieux de l’infraction
flagrante :il dessaisit le MP et les OPJ et dirige
personnellement les opérations d’enquêtes ou peut
désigner un des OPJ pour continuer les investigations.
Le JI doit ensuite transmettre au MP le PV ainsi que
tous les documents puisque c’est au MP que revient la
fonction de mettre en œuvre l’action publique.
PV et sanctions

• L’OPJ doit rédiger un PV qui comprend tout ce qu’il a


constaté sur les lieux du crime.
• Amende : qui varie entre 1200 et 10000 Dirhams pour
toute personne qui a modifié les lieux de l’infraction
sans en être habilitée.
• Emprisonnement :de 3 mois à 3 ans et une amende de
3000 à 12000 dirhams pour toute personne qui a cherché
à effacer les traces de l’infraction et induire en erreur la
justice et détourner le déroulement de l’enquête.
2. Perquisitions
• La perquisition est un acte intrusif, il s’agit d’une pénétration
dans le lieu et d’une recherche active d’indices et pas
seulement une présence sur le lieu.
• Elle est prévue pour la phase d’enquête de police (articles 56
et 76 CPP) et d’instruction (articles 59 à 65 CPP). [Elle peut
avoir lieu en cours de jugement en cas de supplément
d’information].
a) Lieu de perquisition
• Lieu tenu par le secret professionnel : après avoir informé le MP compétent et
garantit le respect du secret professionnel.

• Cabinet d’avocat : par un juge du parquet et avec la présence du bâtonnier ou de


son représentant ou au moins après les avoir informés. Si impossibilité, le MP
entame la perquisition même en cas d’absence du bâtonnier ou de son représentant.
(afin de préserver le secret professionnel)

• Domicile du suspect : L’OPJ doit l’inviter pour assister à la perquisition ou à


désigner son représentant. Si impossibilité, l’OPJ désigne 2 témoins non soumis à
l’autorité de l’OPJ pour assister à la perquisition.

• Domicile d’une personne non suspectée : Le propriétaire doit assister à la


perquisition, s’il lui est impossible d’assister, il doit désigner un représentant, sinon
la perquisition se fera en présence de 2 témoins non soumis à l’autorité de l’OPJ.

• Endroits où il n’y a que des femmes : L’OPJ doit désigner une femme pour les
fouiller conformément à l’article 60 du CPP.
b) Conditions de perquisitions
• Entre 6h et 21H. Dérogations à la demande du
propriétaire du domicile ou appel au secours de l’intérieur
du domicile ou encore dans des cas prévus par la loi.
• Si entamée, elle peut se prolonger au delà de 21 h et la
poursuivre sans arrêt.
• En cas d’urgence ou terrorisme: procéder à la perquisition
même si durée expire sur autorisation écrite du MP.
• En cas d’endroit où on exerce habituellement un travail
de nuit, la perquisition pourra avoir lieu à tout moment.
Nullité de la perquisition

• En cas de non respect des dispositions des articles 59,


60 et 62 du CPP, l’acte effectué par l’OPJ et ses
conséquences sera entaché de nullité.
Secret de la perquisition
L’article 61 du CPP sanctionne d’emprisonnement d’1 à 6 mois et
d’une amende de 1200 à 2000 dirhams, la divulgation de toutes
saisies pendant la perquisition sans le consentement du
propriétaire du domicile, ses ayants droits, le représentant du
propriétaire du domicile, les 2 témoins et même la femme qui a
été chargée de fouiller les femmes présentes.
3. Saisies

• La saisie est un placement d’un objet sous main de


justice, de « tout objet utile à la manifestation de la
vérité ». Elle est souvent réalisée à l’occasion d’une
perquisition dont les conditions s’appliqueront alors.
Seul un officier de police judiciaire peut procéder à une
saisie.
Objet de la saisie
• Elle intéresse tous les objets ayant rapport avec l’infraction,
l’OPJ doit les mettre dans des sachets et récipients et les
cacheter pour préserver leur protection jusqu’à ce que la
justice puisse en débattre.
• Quant aux immeubles, c’est l’apposition des scellés sur les
entrées de l’immeuble en cause, qui peut être visée.
Formalités

• La saisie doit s’effectuer en présence des personnes


présentes pendant la perquisition. L’opération de la
perquisition et de la saisie doivent être consignés dans
un PV signé par l’OPJ et les personnes présentes et
mentionner leur refus de signer le cas échéant.
Parag 2. Enquête préliminaire
• Le CPP n’a pas définit l’enquête préliminaire et la prévoit dans
les articles 78 à 82 du CPP, de ce fait c’est l’enquête qu’effectue
la PJ en dehors des cas prévu par l’article 56 du CPP.
• En l’absence d’urgence, la coercition est moins pressante sur les
personnes concernées. Celles-ci en principe, doivent donner leur
accord irrévocable aux actes de l’enquête (art 79 cpp)
• Cet assentiment doit faire l’objet d’une déclaration écrite de la
main de l’intéressé ou si celui-ci ne sait écrire, il en est fait
mention au procès verbal ainsi que de son assentiment.
A. Initiative des actes d’enquête

• Les officiers de police judiciaire procèdent à des


enquêtes préliminaires soit sur les instructions du
procureur de la Roi, soit d'office. Ces opérations sont
dirigées par le procureur du roi ou le procureur général
du roi chacun en ce qui le concerne
E. préliminaire/instruction

• l’enquête préliminaire ne doit pas pouvoir remplacer


une instruction, information menée par un magistrat,
procédure plus protectrice des droits de la personne
mise en cause.
• à ce stade de l’enquête menée par la police judiciaire,
les protagonistes ne sont pas des parties au procès, la
phase juridictionnelle n’étant pas entamée.
Les personnes présentes:
• Des personnes soupçonnées à l’encontre desquelles «
il existe une ou plusieurs raisons plausibles de
soupçonner qu'elle[s][ont] commis ou tenté de
commettre l'infraction. »
• des plaignants, visés comme « victimes »ayant reçus
une protection particulière depuis la loi du 17 octobre
20011 un titre II Bis ainsi intitulé : de la protection
des victimes, des témoins, des experts et des
dénonciateurs.

Caractéristiques de l E P

• Les mesures de contrainte peuvent être appliquées,


justifiées par la recherche des preuves, sans que les
droits de la défense ne se déploient pleinement :
l’enquête demeure secrète, non contradictoire, aucun
accès au dossier n’est prévu.
B. Objet et actes de l’enquête
• Réunir préalablement à la mise en mouvement de l'AP,
les renseignements qui permettent au MP de se décider
sur l'opportunité de poursuivre.
• Elle n'est contenue dans aucune limite temporelle, si de
par sa nature, l'enquête de flagrance ne requiert qu'un
temps court, les enquêtes préliminaires, qui sont les plus
fréquentes, peuvent s'étaler sur de longues périodes.
Actes de l’enquête
• Pour la recherche des preuves, la police judiciaire
dispose de pouvoirs d’enquête. leurs investigations
interviennent soit dans le cadre de l’enquête de police
soit dans le cadre de l’instruction.
• Le recueil des indices se fait par plusieurs moyens à la
disposition des enquêteurs : le transport sur les lieux ; les
perquisitions ; les saisies ; les auditions etc
Garde à vue

• l’OPJ ne peut pas mettre une personne en GA qu’après


avoir obtenu au préalable l’accord du MP, sinon cela
sera considéré comme une violation de la loi et les
formalités conséquentes à l’acte de la GA seront
considérées comme n’avoir jamais eu lieu (article 75du
CPP).
Conditions de la garde à vue
• L’article 80 du CPP impose de présenter au MP la
personne gardée à vue avant l’expiration de sa GA
initiale, en cas de demande de prolongation de sa GA, le
MP doit l’auditionner avant de décerner l’autorisation
écrite en ce sens.
• L’article 81 du CPP permet à l’OPJ homme ou femme de
procéder à la fouille corporelle de toute personne mise
en GA.

Perquisitions

• Les mêmes conditions concernant le temps

• Lorsque le suspect est le propriétaire des lieux :


L’article 60 du CPP impose à l’OPJ de l’inviter
à donner son consentement par écrit et à
assister à la perquisition ou qu’il désigne son
représentant sinon la perquisition s’effectue en
présence de 2 témoins qui ne doivent pas être
sous l’autorité de l’OPJ.
Partie IV Instruction

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