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 1.

Définition
• La procédure pénale : ensemble de règles qui régit l’organisation et la compétence des organes
répressifs, le déroulement du procès pénal ainsi que l’exécution de la sanction • La procédure pénale
recouvre l’ensemble des étapes du procès pénal : la recherche, la poursuite, le jugement des auteurs
de l’infraction et l’exécution de la peine.

Le droit de la procédure détermine la compétence des juridictions répressives ainsi que les
prérogatives des autorités habilitées : • à rechercher et à constater l’infraction. • à engager et
exercer les poursuites. • à instruire et à juger les affaires. • Et le cas échéant à se prononcer sur les
recours.

 2. Intérêt/objet de la procédure pénale


A) Intérêt
) La protection de la société
La procédure pénale vise à : • organiser la réponse sociale, •la recherche des auteurs, •la preuve de
la commission de l’infraction, •le jugement de ces auteurs • une répression certaine et rapide des
comportements.

) La protection de l’individu
• L’individu est autorisé à : • développer ses moyens de défense •s ’il est coupable, aboutir au
prononcé d’une peine la plus équitable possible. • s ’il est innocent à le disculper

Les garanties de la procédure pénale

B- objet de la procédure pénale


• La procédure pénale a pour objet de préciser les modalités selon lesquelles s’exercera la réaction
sociale. • C’est l’objet de la PP, constituée de l’ensemble des règles relatives à la constatation des
infractions, ainsi que l’identification, l’appréhension, la poursuite et le jugement de leurs auteurs.

• La PP est l’instrument par excellence de la garantie des libertés individuelles, dont le but et la
fonction ultime, consistent en la réalisation d’un équilibre toujours délicat entre la protection de
l’ordre social et la préservation des droits de la personne. • Son champ d’application couvre
l’ensemble du processus judiciaire pénal, depuis la plainte ou la constatation d’une infraction jusqu’à
la décision judiciaire définitive et le prononcé de la sanction, en passant par l’enquête et la poursuite.

C- sources de la procédure pénale • Le procès pénal est enserré dans un réseau étroit de
règles que le juge, les parties, les officiers et agents de la police judiciaire et toutes les personnes
Concourant à la procédure sont tenues de respecter sous peine, dans les cas les plus graves, de
poursuites disciplinaires, voire pénales, contre l’agent fautif. Au cœur de cet ensemble figure La loi.
Ces règles trouvent leurs racines dans les textes et principes constitutionnelles. Elles s’insèrent
également dans un réseau de normes internationales toujours plus dense.

) a-La constitution
• La constitution intéresse la procédure pénale : • D’abord, la constitution dans son art 71 place la
matière dans le champ de la compétence exclusive du parlement • Ensuite, et surtout, la constitution
de 2011 proclame un certain nombre de principes fondamentaux appliquées à la PP qui sont
devenues des principes directeurs de celle-ci (art 22 à 25). (Qui seront étudiés dans les
développements ultérieurs) ainsi sont énoncés des principes comme : • Légalité procédurale. •
L’égalité de tous devant la justice pénale. • Présomption d’innocence. • Garanties procédurales et
respect des droits de la défense • Le droit à un procès juste et équitable garantissant les droits des
parties • Droit au double degré.

 Dispositions constitutionnelles

• Article 20. • Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit. •
Article 21. • Tous ont droit à la sécurité de leur personne, de leurs proches et de leurs biens. • Les
pouvoirs publics assurent la sécurité des populations et du territoire national dans le respect des
libertés et droits fondamentaux garantis à tous. • Article 22. • Il ne peut être porté atteinte à
l'intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque circonstance que ce soit et par quelque
personne que ce soit, privée ou publique. • Nul ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce
soit, des traitements cruels, inhumains, dégradants ou portant atteinte à la dignité. • La pratique de
la torture, sous toutes ses formes et par quiconque, est un crime puni par la loi.

• Article 23. • Nul ne peut être arrêté, détenu, poursuivi ou condamné en dehors des cas et des
formes prévus par la loi. • La détention arbitraire ou secrète et la disparition forcée sont des crimes
de la plus grande gravité et exposent leurs auteurs aux punitions les plus sévères. • Toute personne
détenue doit être informée immédiatement, d'une façon qui lui soit compréhensible, des motifs de
sa détention et de ses droits, dont celui de garder le silence. Elle doit bénéficier, au plus tôt, d'une
assistance juridique et de la possibilité de communication avec ses proches, conformément à la loi.

• La présomption d'innocence et le droit à un procès équitable sont garantis. • Toute personne


détenue jouit de droits fondamentaux et de conditions de détention humaines. Elle peut bénéficier
de programmes de formation et de réinsertion. Est proscrite toute incitation au racisme, à la haine et
à la violence. • Le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et toutes les violations
graves et systématiques des droits de l'Homme sont punis par la loi. 21 • Article 24. • Toute
personne a droit à la protection de sa vie privée. • Le domicile est inviolable. Les perquisitions ne
peuvent intervenir que dans les conditions et les formes prévues par la loi. • Les communications
privées, sous quelque forme que ce soit, sont secrètes. Seule la justice peut autoriser, dans les
conditions et selon les formes prévues par la loi, l'accès à leur contenu, leur divulgation totale ou
partielle ou leur invocation à la charge de quiconque. • Est garantie pour tous, la liberté de circuler et
de s'établir sur le territoire national, d'en sortir et d'y retourner, conformément à la loi.

• Article 36. • Les infractions relatives aux conflits d'intérêts, aux délits d'initié et toutes infractions
d'ordre financier sont sanctionnées par la loi. • Les pouvoirs publics sont tenus de prévenir et
réprimer, conformément à la loi, toutes formes de délinquance liées à l'activité des administrations
et des organismes publics, à l'usage des fonds dont ils disposent, à la passation et à la gestion des
marchés publics. • Le trafic d'influence et de privilèges, l'abus de position dominante et de
monopole, et toutes les autres pratiques contraires aux principes de la concurrence libre et loyale
dans les relations économiques, sont sanctionnés par la loi. • Il est créé une Instance nationale de la
probité et de lutte contre la corruption.

) b-La loi
La loi nationale d’où est issue le code de procédure pénale, l’art 71 de la constitution place la matière
dans le champ de la compétence exclusive du parlement. C’est une matière qui met en jeu la liberté
individuelle et les droits fondamentaux des citoyens. La PP fait ainsi partie des matières relevant
intégralement de la compétence législative. Le code de procédure pénale est donc le code de
référence.

 Historique des Principales lois relatives à la PP

Le 10 février 1959adoption du code de la procédure pénale qui a aboli toutes les lois antérieures
(inspiré code Fr de 1958) Le 26 janvier1965, loi d’unification, de marocanisation et d’arabisation de la
justice fut promulguée Réforme de 1974 a simplifié les règles de procédure : abolition du jury,
introduction de la justice populaires dans les affaires simples.

 Abrogation des textes anciens relative à la procédure pénale et promulgation de nouvelles lois
2002 loi 22-01 :

Réforme du CPP a été introduite par le dahir n°1.02.255 du 3 octobre 2002 (en vigueur en2003)
promulguant la loi 22-01 publiée au BO 5078 du 30 janvier 2003, p315 au qui apporte une évolution à
différents égards et prend en considération les engagements internationaux du Maroc. Réformes de
2011 : loi 36-10 : Dahir n° 1-11-150 du 16 ramadan 1432, 17 aouts 2011, BO n° 5975 (5 sept 2011), p.
4390. Loi 35-11.

Section II. Approche historique de la procédure pénale


) Sous-section 1: les grands modèles procéduraux:

•On distingue traditionnellement deux modèles procéduraux et institutionnels permettant de


comprendre l’organisation des juridictions pénales et la place qu’elles réservent aux différents
acteurs de la scène judiciaire répressive : •le modèle accusatoire et le modèle inquisitoire.

) a) • Le modèle accusatoire privilégie le rôle des parties. • Le procès y est conçu comme un
affrontement contradictoire, public et largement oral entre l’accusation et la défense. • chacune des
parties se trouve à égalité avec son adversaire, chacune doit également prouver les faits au soutien
de sa cause. • Le pouvoir du juge consiste en conséquence à arbitrer, davantage qu’à instruire : il
s’agit, d’une part, de veiller à la loyauté du procès et, d’autre part, de départager les plaideurs en
fonction de leurs prétentions, arguments et preuves.

• Trois caractères se dégagent de cette procédure : • Elle est publique parce que l’objet du débat
entre les parties est de faire apparaitre la vérité devant le corps social. • Elle est orale • Elle est
contradictoire : car un débat ne peut s’engager que si les parties en connaissent les termes
•Inconvénients : l’inertie de la victime et la passivité du juge sont les inconvénients majeurs qui
ont accéléré son remplacement par le système inquisitoire.

) b-système inquisitoire • Le modèle inquisitoire. • Contrairement au modèle accusatoire, il


privilégie la position de surplomb d’un juge représentant l’intérêt général et chargé de diriger
l’enquête afin de faire triompher la vérité. • Dans ce système, le juge est un magistrat professionnel
doté de pouvoirs importants destinés à lui permettre de diligenter lui-même les investigations à
charge et à décharge. • Les parties ne sont donc pas directement obligées d’assurer l’enquête au
soutien de leurs prétentions. • Accentue la différence entre justice pénale et justice civile 32 • En
conséquence,

 La procédure inquisitoire présente les caractères suivants : • Elle est écrite : Tous les actes de
procédure sont retranscrits dans un procès-verbal (témoignage, constatations, déclarations…). •
secrète : trait fondamental qui s’impose aux parties et au public) ; • Et non contradictoire : L’accusé
n’a qu’un rôle passif, il ne connaît pas les éléments du dossier, il ne peut les discuter, le juge joue ici
un rôle actif, il mène la recherche de la vérité.

) C-système mixte • Apparu en Europe à l’aube du XIX siècle, répandu rapidement dans les pays
démocratiques. Il fut adopté par les pays arabo-musulman après leur indépendance. • Empruntant à
la fois les traits des deux modèles anciens • Sa mixité tend à la recherche d’un équilibre entre les
droits de la personne et la protection des intérêts de la société. Combinant des règles du système
inquisitoire qui rendent la lutte contre le crime efficace et celles du système accusatoire qui
protègent les libertés individuelles. • Dans le système mixte : les organes de la répression sont
autorisés à prendre les actes qui concourent à la recherche de la vérité. En contrepartie, les droits de
la défense sont affirmés.

) Sous-section 2 : évolution de la procédure pénale marocaine

• L’histoire de la procédure pénale marocaine est marquée par trois grandes périodes : •Avant le
protectorat, après le protectorat et depuis l’indépendance.

) • a- avant le protectorat
• Le système procédural musulman était appliqué au Maroc • Le système musulman était proche du
système accusatoire • L’imam était le dépositaire de la wilaya de la justice qu’il exerçait seul ou qu’il
déléguait • Avec la complexité des affaires, s’est développée la justice makhzen cad le rôle des
pachas et des caïds s’est développé et s’est avéré efficace.

) • b -pendant le protectorat
•Diversité des droits et des procédures • Procédure locale coutumière berbère et hébraïque •
Procédure du makhzen (pachas et caïds) • Procédure occidentale: espagnole au nord et française
dans le reste du Maroc • Procédure de la justice consulaire au profit des citoyens des Etats unis •
Dès l’adoption du dahir 12-08-1913, elle s’appliquait dans la zone du protectorat français • Les
tribunaux et cour d’appel de rabat et cour de cassation à Paris étaient compétents chaque fois que
l’auteur ou la victime était un français mais aussi lorsque les parties étaient des marocains pour des
affaires complexes • Les principes et les règles de la procédure française ont largement été repris à
l’indépendance •

) • c -après l’indépendance
• Depuis l’indépendance: abolition des tribunaux coutumiers, transformations des
tribunaux makhzen en juridictions ordinaires et les tribunaux français en tribunaux
modernes
• Le 10 février 1959 adoption du code de la procédure pénale qui a aboli toutes les lois
antérieures (inspiré code Fr de 1958) • Le 26 janvier1965, loi d’unification, de marocanisation et
d’arabisation de la justice fut promulguée • Réforme de 1974 a simplifié les règles de procédure :
abolition du jury, introduction de la justice populaires dans les affaires simples.

Premières modifications
• En 1962 des modifications introduites aux règles régissant les enquêtes, la poursuite, l’instruction
et les voies de recours mobilisant le système au service de l’ordre.

•1974 : simplification des règles de procédure • Puis il a fallu attendre le début de 1990 pour que des
retouches soient apportées au droit procédural. Et ont amorcé le rééquilibrage des droits de la
défense et ceux conférés à la société. Rééquilibrage qui reste à parfaire.

La réforme de 2002 loi 22-01

• Contexte de la réforme de 2002 : • 1-Elle s’inscrit dans le mouvement de ratification du Maroc d’un
ensemble de chartes et de conventions internationales qui ont imposé l’intervention du législateur à
l’effet d’harmoniser le droit national avec les instruments internationaux de protection des DH. Cette
réforme constitue une avancée sur la voie : • Du respect des conditions du procès équitable ; • De la
protection de l’innocence des mis en cause à tous les stades de la procédure, • La diversification des
voies de recours,

•2- le système de la justice pénale présentait des insuffisances très critiquées de la part des
spécialistes et observateurs à cause de la lenteur des formalités, leur inefficacité.

• 3- l’évolution de la criminalité et l’apparition de nouveaux types d’infractions liés au progrès


scientifiques et technologiques et aux conditions sociales et économiques

• 4- l’accroissement du nombre d’affaires portées devant la justice pénale. (Remettant en cause la


collégialité, la lenteur malgré leur simplicité)

• Voir Préambule du CPP.

Réforme Du CPP en 2011 et SS

• Loi 35-11 (prescription et autres apports) • Loi 36-10 (juridictions mineures + sections financières
CA) • Loi 42-10 (justice de proximité) • Loi 32-18 en 2019 (lutte contre la spoliation immobilière) • Loi
89-18 (art 66 du CPP alimentation du gardé à vue)

Structure du CPP
• le Code est divisé en sept livres qui concernent respectivement : • livre 1: la recherche et la
constatation des infractions, • livre 2: le jugement des infractions; • Livre 3: des règles propres aux
mineurs • Livre 4: les voies de recours, • Livre 5: certaines procédures particulières, • Livre 6: de
l'exécution des actes judiciaires, le casier judiciaire et la réhabilitation. • Le livre 7: les dispositions
relatives aux infractions commises à l’étranger et la coopération judiciaire. • Livre 8: dispositions
finales.

Ce plan observe l'ordre logique selon lequel toute infraction doit : être d'abord découverte et
constatée, puis être appréciée par une juridiction dont le jugement est soumis à des voies de recours,
puis être sanctionnée par l'exécution d'une peine, enfin pouvoir ultérieurement être effacée par une
réhabilitation.

Les garanties introduites par la loi 22-01


• Les apports de la réforme de 2002 :
• l’ouverture aux parties d’un large droit d’accès à leurs dossiers, • Du renforcement des droits de la
défense à l’occasion de l’examen des preuves et de l’appréciation de leur valeur • De la mise en place
de règles spéciales pour les femmes et d’un régime particulier pour les mineurs. • De la soumission
de l’exécution de la détention préventive et la garde à vue au contrôle de l’autorité judiciaire • De
l’accroissement des moyens juridiques de direction et de supervision des interventions de la police
judicaire.

 Nécessité pour l’officier de police judiciaire de se faire assister par un interprète si la personne à
entendre parle une langue ou un dialecte que l’OPJ ne comprend pas. Ou une personne pouvant
conférer avec l’intéressé s’il est sourd ou muet et l’interprète signe le PV (art 21) Confirmation de
cette garantie devant le MP (art 47) en plus de sa consolidation devant les juridictions d’instruction et
de jugement.  Définition du procès-verbal que dresse les OPJ et détermination des formes requises
pour son établissement dans le but de la précision et de la régularité des formalités. Affirmation
expresse du principe de présomption d’innocence (art 1) que le législateur a entouré de garanties
effectives afin de la renforcer :  Amélioration des conditions de la garde à vue, entourée de mesures
et soumises au contrôle de la part du juge. (ch correc CA).  Le procureur du roi est tenu de rendre
visite aux locaux de la garde à vue, au moins une fois par semaine, pour s’assurer de la légalité de la
détention et de ses circonstances. Consécration du droit à l’information du suspect des faits qui lui
sont reprochés. Droit de communication avec son avocat pendant la durée de prolongation de la
garde à vue, et droit de l’avocat de présenter des observations écrites durant cette période • octroi
de pouvoirs importants pour le MP dans la protection de la société et la lutte contre la criminalité: -
retrait du passeport et fermeture des frontières, -interception des appels ou des communications
effectués par des moyens de communication à distance, leur enregistrement ou leur saisie dans les
cas graves et urgents, -émission de mandats internationaux pour l’application de la procédure
d’extradition)

 4. Les facteurs d’évolution de la PP


• Les facteurs d’évolution de la PP sont nombreux : • Ils tiennent donc au volume de la délinquance,
à la nature de celle-ci • ainsi qu’à l’intensité des menaces pesant sur la sécurité intérieure ou
extérieure. • Aux évolutions techniques et scientifiques, • aux dysfonctionnements affectant le
système ; • Aux évolutions sociales et politiques qui se sont traduites par une affirmation croissante
des DH.

 5. Organisation des juridictions répressives


• Les juridictions répressives se répartissent classiquement entre les juridictions de droit commun et
les juridictions d’exception : les premières connaissent de toutes les affaires pour lesquelles la loi ne
prévoit pas la compétence exclusive des secondes. Les juridictions d’exception ont une compétence
liée soit à la nature de l’infraction, soit à la qualité de la personne alors que les juridictions de droit
commun ont une compétence de principe.

) A. Suppression des tribunaux communaux


• En 2011, le législateur marocain a remplacé les tribunaux communaux et d’arrondissement par les
juridictions de proximité compétentes en matière civile et en matière pénale exclusivement pour
certaines contraventions prévues par la loi 42-10 ayant institué ces juridictions.

) B. Principales juridictions de droit commun Juridictions d’instruction


Juridictions d’instruction • se composent du juge d’instruction auprès du tribunal de première
instance (1er ressort) et de la chambre correctionnelle de la cour d’appel (2d ressort)

Juridictions de jugement • Se divisent en 3 juridictions : • Tribunaux de proximité et de première


instance (1er ressort) • Cours d’appel (2d ressort) • Cour de cassation.

Les juridictions de jugement


• Se prononcent sur la culpabilité ou l’innocence de la personne mise en cause • En premier degré :
tribunal de police et tribunal correctionnel et tribunal de proximité au sein des tribunaux de
première instance • en second degré : chambre correctionnelle de la cour d’appel • en pourvoi en
cassation : chambre criminelle de la cour de cassation.

) C. Les juridictions spécialisées


• Les juridictions militaires • instituées par la loi 108.13 en 2014 (10 déc.) • compétences :
l’instruction, la poursuite et le jugement des infractions commises par des militaires ou des réfugiés
de guerre exclusivement prévues par la loi. • Le pourvoi en cassation se fait devant la cour de
cassation. • Les infractions de droit commun commises par des militaires restent de la compétence
des juridictions ordinaires. • Ils ne peuvent plus juger les civils sauf impliqués dans des infractions en
temps de guerre.

) 6. Règles générales de compétence


• Chacune des parties a le droit de l’invoquer à tout moment et à toute hauteur de la procédure
sous réserves d’exceptions : • Ex : l’incompétence territoriale ne pourra pas être soulevée devant la
cour de cassation pour la première fois • La sanction de l’incompétence est la nullité.

) Parag I. La compétence des juridictions


• Toute juridiction ayant le devoir de vérifier sa compétence, à tout moment et à toute hauteur de la
procédure. • Compétence territoriale, matérielle et personnelle •Il existe des dérogations et des cas
de conflits de juridictions.

) A. Compétence territoriale
•Deux notions : le ressort et le lien de rattachement •• Le ressort (c’est une portion de territoire sur
laquelle s’exerce cette compétence) et •• le lien de rattachement de l’infraction à ce ressort.

 Les infractions commises au Maroc ou réputées commises


• Comment les dossiers vont-ils être attribués à telle ou telle juridiction ?

•Ils vont être rattachés à un ressort d’une juridiction. • Les liens de rattachement pour les personnes
physiques sont, dans les matières criminelles et correctionnelles, au nombre de quatre (article 259
du CPP)

 Les liens de rattachement crime et délits


1. le lieu de commission de l’infraction ; 2. le lieu de résidence de l’une des personnes soupçonnées
d’avoir participé à cette infraction ou pour le mineur du lieu de résidence de ceux ayant autorité sur
lui (parents, tuteur, moqqadem, kafil, hadène); 3. le lieu où le mineur a été retrouvé ou du lieu où le
mineur a été déposé ou gardé d’une façon provisoire ou définitive ; 4. le lieu d’arrestation ou de
détention, même lorsque cette arrestation ou détention a été opérée pour une autre cause.

 Liens de rattachement contraventions


• En plus des deux premiers liens de rattachement • un lien de rattachement particulier : le siège de
l’entreprise détentrice du véhicule pour les contraventions aux règles relatives au chargement ou à
l’équipement du véhicule ou encore aux réglementations relatives au transport terrestre.

Liens de rattachement pour les personnes morales


•le lieu de commission de l’infraction ou • le lieu où la personne morale a son siège

 Les infractions commises à l’étranger


•les liens de rattachement sont multiples (règles d’application de la loi pénale dans l’espace) •Article
707 et s du CPP •la juridiction compétente est celle du lieu où réside l’inculpé ou du lieu du dernier
domicile connu pour sa résidence au Maroc ou du lieu où il a été appréhendé ou du lieu où réside la
victime de l’infraction.

) B. Compétence matérielle
• Elle est fondée sur la distinction entre les crimes d’une part et les délits et contraventions d’autre
part. • Elle est fondée aussi sur la distinction entre l’instruction et le jugement • Elle est fondée aussi
sur la distinction entre les juridictions de droit commun et les juridictions d’exception ou spécialisées.

Juridictions d’instruction
•Il y a la dualité des juridictions (1er degré et 2d degré • L’article 83 : l’instruction préparatoire est
obligatoire : • Pour les crimes lorsque la peine prévue est la peine de mort, réclusion perpétuelle ou
30 ans de réclusion • Pour les crimes commis par mineurs • Pour les délits en vertu de disposition
spéciale •Hors ces cas, elle est facultative

Juridictions de jugement
• 1. Tribunal de première instance : • Compétence du juge de proximité • Compétence du tribunal
de première instance • 2. Cour d’appel • 3. Cour de cassation.

 Juge de proximité prés T1I •Dahir 17 aout 2011 •Articles 14,15, 16, 17 et 18 énumèrent les faits
et actes qui entrent dans la compétence du juge de proximité •Il siège à juge unique assisté d’un
greffier et sans la présence du MP •Il ne peut prononcer que des amendes et peut statuer sur l’action
civile dans les limites de la compétence de 5000 dhs.

 Tribunal de 1ere instance • Connait de tous les délits (correctionnels et de police) et des
contraventions •Il est compétent aussi pour juger les militaires ayant commis des infractions de droit
commun.

 Cour d’appel : se divise en 2 : Chambre criminelle et chambre correctionnelle


Chambre correctionnelle •Divisé en deux : la chambre des appels correctionnels (appel des
jugements de 1er ressort) et la chambre correctionnelle près la cour d’appel qui intervient dans 4
domaines prévues par l’art 231 cppp.

 Compétences chambre près la cour d’appel 

•Demandes de libération provisoire et des mesures de mise sous contrôle judiciaire •Demandes
d’annulation des actes d’instruction •Appels contre les ordonnances du juge d’instruction •
Manquements attribués à un officier de la police judiciaire dans l’exercice de ses fonctions.

Chambre criminelle : divisé en deux : Chambre criminelle près la cour d’appel et Chambre des appels
criminels.

Compétences 

• Chambre criminelle près la cour d’appel est compétente pour juger les infractions prévues à
l’article 416 du code de procédure pénale •Des crimes et des infractions connexes aux crimes

• La chambre des appels criminels instaure un appel contre les arrêts de la chambre criminelle.

 Cour de cassation
• Chambre criminelle de la cour de cassation statue en cassation des jugements et arrêts devenus
définitifs pour des vices essentiellement de forme ou dans l’intérêt de la loi 75

 Compétence personnelle 

•Il existe des procédures spéciales ou exceptionnels au regard de la qualité des personnes • Les
infractions commises par des hautes personnalités • Les juridictions des mineurs • Le tribunal
permanent des forces armées royales.

Parag II. Dérogations


1.  ) 1. Jonction de procédure
• Est une prorogation de compétence cad une extension de la compétence d’une juridiction
(art 255 prévoit • Elle peut être due à la connexité définie à l’article 257 du CPP ou à
l’indivisibilité entre des infractions (art 256). On va proroger la compétence territoriale d’une
juridiction pour l’un de ces deux motifs.
 ) a) connexité
(Art 257 cpp) • un lien entre deux ou plusieurs infractions (art 255). • Infractions commises
par plusieurs personnes, sans unité de dessein dont une a été arrêtée en un lieu qui va
définir la compétence et où les autres personnes arrêtées seront jugées avec elle, • avec
unité de dessein, c’est le cas de l’association de malfaiteurs • Elle tient encore au lien de
causalité entre les infractions, l’une étant la cause des autres, ou au lien créé par le recel.
) b) Indivisibilité
(L’article 256 du CPP) • « Les infractions sont réputées indivisibles si elles sont intimement
liées à tel point que l’existence de l’une ne peut se concevoir sans l’existence des auteures,
ou lorsqu’elles résultent d’une même cause et issues d’un même but et commises en même
temps et lieu » •Il y a soit unité d’auteur ayant commis plusieurs infractions soit unité
d’infraction avec plusieurs auteurs ou coauteurs et complice
 Cas de pluralité d’infractions
• Elle est également une dérogation prévue à l’art 255 du Code de procédure pénale • La
compétence dans ce cas revient à la juridiction compétente qui statue sur l’infraction la plus
grave.
) 2. Questions préjudicielles
• C’est une dérogation à la compétence matérielle • Cette règle permet au juge pénal saisi
d’une infraction de se prononcer sur des questions de droit civil ou de droit administratif qui
pourraient se poser • Elle doit être invoquée avant toute défense au fond • Elle doit être de
nature à relever le caractère d’infraction aux faits qui servent de base à la poursuite •
Exception : les questions relevant du droit réel immobilier (juridiction civile)
)3. Qualité de certaines personnes
Il existe des règles exceptionnelles de compétence pour le jugement des crimes et délits
imputés à certains magistrats et fonctionnaires • L’article 265 prévoit une liste des personnes
(ex: conseiller de sa majesté le roi; membre du gouvernement; premier président d la cour
d’appel etc.) • La chambre pénale de la cour de cassation sir réquisitions du procureur
général du roi près la dite cour ordonne s’il y a lieu que l’affaire soit instruite par un ou
plusieurs de ses membres • La chambre pénale de la CC statue sur l’affaire • Possibilité
d’appel devant la CC toutes chambres réunies.

Parag III. Conflits de juridictions


• Appelé aussi règlements de juge (art 261 cpp) • Lorsque des cours, tribunaux ou juge
d’instruction sont saisis de la connaissance d’un même fait punissable • Lorsque plusieurs de ces
juridictions se sont déclarées incompétentes
Solutions : • Entre deux juridictions relevant du ressort judiciaire d’une cour d’appel, le conflit est
porté devant la chambre des appels correctionnels • Dans le cas inverse, le conflit est porté devant la
chambre criminelle de la cour de cassation.

 7. Règles générales relatives à la preuve


• L’incidence de la présomption d’innocence est importante sur la preuve pénale. • Elle est tout à la
fois un droit fondamental présent dans les textes protecteurs des droits humains et une règle qui
régit la recherche et l’administration de la preuve.
Charge de la preuve
• Le fardeau de la preuve pèse sur l’accusation. •Il appartient au MP d’établir la participation
matérielle et morale de la personne présumée en être l’auteur.
Moyens de preuve
• L’article 286 du CPP : le principe de la liberté des preuves hors le cas où la loi en dispose autrement
(exigence d’un procès-verbal ou d’une expertise). • L’article 287 : la juridiction ne peut fonder sa
décision que sur des preuves versées au cours de l’audience et discutées oralement et
contradictoirement devant elle. • Tous les modes de preuve sont admis en matière pénale :
Renseignements, pièces à conviction, déclaration, témoignages, indices et expertises.
Intime conviction du juge
•Dans sa décision, le juge explique son raisonnement, précise comment il acquiert la certitude de
l’innocence ou de la culpabilité du prévenu •la chambre criminelle dans son rôle de juge du droit,
vérifie la construction, la cohérence de la décision, en l’exprimant avec la rédaction suivante : «
Toute décision doit être motivée, l’insuffisance ou la contradiction de motifs équivaut à leur absence
».
 Principes relatifs à la composition des juridictions pénales

 Les principes directeurs de la procédure pénale


• Ies principes directeurs constituent des règles de droit qui dominent, dirigent la procédure pénale.
Leur respect est donc impératif. • Les principes directeurs de la procédure sont tous protecteurs de
la personne poursuivie ou de la victime.
• Un certain nombre de principe gouvernant l’élaboration et l’application des règles de procédure
pénale, consacrés par la constitution de 2011 apportent au système procédural le renfort des
garanties qu’ils comportent.
) 1-La présomption d’innocence
• La présomption d’innocence peut être considérée comme le principe fondateur des règles de PP. •
Souvent réduite à une simple règle de preuve ayant pour principal effet de faire peser sur
l’accusation la charge de démontrer la culpabilité de la personne poursuivie. Elle est bien plus que
cela. Ce principe est appelé à produire des effets sur l’ensemble des règles de la PP et à bénéficier
pour chacune des parties au procès pénal. • Inscrite sans les déclarations internationales des droits
(déclaration de 1789) • Elle est consacrée par l’article 1 du CPP de 2003 (contrairement à celui de
1959 où elle figurait dans la note de présentation et qlqs arrêts de la CC) • Elle est également
consacrée par la constitution de 2011 (art 23 et 119).
• C’est pourquoi l’art 1 du CPP consacre le principe de la présomption d’innocence en vertu duquel
toute personne est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie par un jugement
passé en force de chose jugée, à la suite d’un procès équitable entouré de garanties juridiques. • Ce
principe consacré également par la constitution de 2011, puise sa source dans la déclaration
universelle des DH de 1948 (ONU) qui dispose que « toute personne accusée d’un acte délictueux est
présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie au cours d’un procès public où toutes
les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées » • Principe confirmé par l’art 14 du
pacte international relatif aux droits civils et politiques.
 Les garanties du principe
• L’affirmation expresse du principe de présomption d’innocence (art 1) a été entourée de garanties
effectives afin de la renforcer : • Amélioration des conditions de la garde à vue et de la détention
préventive, entourés de mesures et soumises au contrôle de la part du juge. • Affirmation du
caractère exceptionnelle de la détention préventive et du contrôle judiciaire ; • Consécration du droit
à l’information du suspect des faits qui lui sont reprochés. • Droit de communication avec son avocat
au cours de la durée de la prolongation de la garde à vue, et droit de l’avocat de présenter des
observations écrites durant cette période ; • Son droit à ce que sa famille soit avisée de son
placement en garde à vue. • Interdiction de prendre des photos d’une personne détenue ou
menottée, ou de publier sa photo, son nom ou tout signe l’identifiant sans son accord. De même est
puni, le fait de procéder à une enquête, commentaire ou sondage d’opinion concernant une
personne faisant l’objet d’une procédure judiciaire en tant qu’accusé ou victime sans son accord
préalable • La possibilité de publication totale ou partielle de l’ordonnance de non-lieu rendue par le
juge d’instruction dans les journaux suite à la demande de l’intéressé ou du ministère public.
 • Limites :
• La présomption d’innocence persiste tout au long de la procédure. Toutefois, son respect ne peut
conduire à occulter de manière artificielle ces indices de culpabilité et l’état de suspicion qu’ils
induisent. Juge d’instruction qui décide la mise en examen de la personne concernée au vu des
indices graves et concordantes réunis à son encontre. • La présomption d’innocence ne saurait faire
obstacle à ce que soit pris à l’encontre de cette personne, en amont du jugement, un certain nombre
de mesures coercitives déterminées par les indices réunis à son encontre. • La force de la
présomption d’innocence s’érode en effet à mesure que s’accumulent les charges. • Enfin, la
présomption d’innocence a du mal à résister sous le poids des impératifs de l’ordre public et de la
sécurité. • La présomption d’innocence produit ses effets également sur les autres stades de la
procédure afin de garantir un procès équitable.

Le juge pénal est professionnel


• Les magistrats sont des magistrats de carrière ayant reçu une formation à l’Institut des études
judiciaires •Ils sont recrutés selon les termes d’une loi organique n°106-13 (24 mars 2016) relative au
statut de la magistrature. • Ce sont des membres de la fonction publique ayant un statut spécifique.

L’unité des justices civile et pénale


•l’ordre juridictionnel est structuré autour des juridictions de droit commun et des juridictions
spécialisées. •Les juridictions de droit commun sont les juridictions du premier degré, second degré
et la juridiction suprême. •Dans ces juridictions à l’exception de la cour de cassation, les magistrats
sont susceptibles de siéger tantôt au civil, tantôt au pénal.

La collégialité
• La collégialité permet une pluralité de regards sur le dossier, l’instauration d’une discussion entre
magistrats pour limiter l’arbitraire et tendre vers la décision la plus juste. • Cependant, le nouveau
code de procédure pénal a adopté la juridiction à juge à unique pour statuer sur les affaires dont la
peine prévue ne dépasse pas deux ans d’emprisonnement ou une simple amende • Les juridictions à
juge unique visent la rapidité et l’efficacité de la justice pénale dans le traitement de ces affaires (art.
374cpp)

Le double degré de juridictions


• Permet de faire juger la même affaire deux fois par des juges différents. • Cette double juridiction
concerne les juridictions de jugement et celles d’instruction (art. 222cpp) • Par conséquent, il est
interdit de saisir directement la cour d’appel et il est interdit de retenir les mêmes juges dans la
composition des juridictions.

La fixité et la permanence des juridictions


• Les juridictions ont en principe un siège fixe et statuent de manière continue. La continuité du
service public de la justice impose cette solution, tous les actes infractionnels sont susceptibles d’être
déférés devant une juridiction à tout moment pour recevoir un traitement.
Principe de la séparation des fonctions
•les étapes de la PP correspondent à des fonctions différentes exercées par des acteurs différents
acteurs : Poursuite ; instruction ; jugement ; exécution du jugement •Deux arguments principaux :
•1/ un argument de fond, substantiel relevant de la garantie des droits de l’individu, •2/ un
argument de forme, plus organisationnel concernant le fonctionnement de la justice pénale.

 Autres principes généraux de l’organisation judiciaire répressive


• Principe de la légalité criminelle •Interprétation large de la loi pénale •Importance de la notion
d’ordre public • Sanctions procédurales (nullités)

¥ Partie I. Les actions nées de l’infraction ¥


)1. Les actions devant le juge pénal

) Les actions devant le juge pénal


•De la commission d’une infraction peut naître deux actions distinctes, l’action publique et l’action
civile. • Elles peuvent toutes deux être portées devant le juge pénal. •Il faut définir chacune de ces
actions et comprendre comment peuvent-elles s’articuler.
 Deux actions= deux intérêts
•l’intérêt général sera lésé par l’infraction, le ministère public défendra cet intérêt en exerçant
l’action publique (art 3) • un intérêt privé peut être atteint par l’infraction et entraîner un dommage
à une personne qui demandera réparation en exerçant l’action civile. (art. 2)
 Action publique : Intérêt général • Ministère public
 Action civile : Intérêt privé • Partie privée

Deux parties :
 Le ministère public : 1ère prétention •Article 2 du code de procédure pénale dispose que cette
action intervient « pour l’application des peines » à l’encontre de celui dont le comportement a
enfreint la loi pénale •le but répressif de l’action publique protège ici l’intérêt général • L’action
publique est bien la prétention du groupe social à voir sanctionnée l’atteinte dont il a fait l’objet.
 La partie civile : prétention n°2 • Le but de l’action civile est « réparer le dommage » art 2 du code
de cpp • la réparation du préjudice subi par la personne lésée qui a personnellement souffert du fait
de l’infraction. • L’action civile a un caractère patrimonial, c’est une créance au bénéfice de la partie
lésée qui s’apprécie à hauteur du préjudice subi. • Elle a un caractère individuel car elle n’appartient
qu’à celui ou celle qui a personnellement souffert du dommage causé par l’infraction.

)2. L’indépendance des deux actions


• Les deux actions s’exercent indépendamment l’une de l’autre • Les objectifs poursuivis par les deux
actions sont bien distincts, les protagonistes aux actions sont également différents.

Indépendance de l’action publique


•le ministère public exerce l’action publique dès lors où l’infraction a eu lieu indépendamment de
l’existence du dommage qui en est résulté, et indépendamment de l’attitude de la partie lésée qui
exerce ou non son action civile (sauf exceptions).
Indépendance de l’action civile
•si pour diverses raisons (inopportunité des poursuites, extinction de l’action publique, amnistie…)
l’action publique n’était pas mise en mouvement, la partie lésée n’est pas empêchée d’exercer son
action civile pour demander réparation de son dommage qui ne se confond pas avec l’existence d’un
trouble à l’ordre public, l’action civile est alors portée devant les juridictions civiles.

)3. Le contact entre les deux actions


•les deux actions sont distinctes mais elles sont en contact dans le procès pénal. (Voir art 9 à 14) • Le
demandeur de l’action civile a le choix de porter sa demande devant le juge pénal ou le juge civil.

) L’ACTION CIVILE devant le juge pénal ou le juge civil

•Devant une juridiction pénale : L’action civile devient l’accessoire de l’action publique et subit les
conséquences de cette subordination.
•Devant une juridiction civile : L’action civile doit obéir aux conséquences des règles suivant
lesquelles « le criminel tient le civil en l’état » et « la chose jugée au criminel a autorité sur le civil ».
 a) L’autorité de la chose jugée
• Le juge pénal statue sur l’action civile lorsque l’action publique a donné lieu à décision. • Si la
culpabilité du mis en cause a été retenue, l’action civile en réparation du dommage subi sera fondée
sur les articles 78 et s du DOC (la faute pénale identifiée impose de retenir la faute civile). •si l’action
publique n’a pas abouti à la reconnaissance de culpabilité, l’action civile perd son fondement.
 b) Le criminel tient le civil en l’état
•Art 10 du cpp. Ce principe est d’ordre public, le juge civil doit surseoir à statuer tant que la décision
définitive sur l’action publique n’a pas été rendue • Cette solution a notamment pour conséquence
d’allonger les délais de la procédure civile d’où l’intérêt de porter l’action civile devant le juge pénal.

 CHAPITRE 1) L’ACTION PUBLIQUE


• L’article 3 du cpp al 1et 2 • L’action publique s’exerce contre l’auteur, ses coauteurs et ses
complices. • L’action publique est mise en mouvement et exercée par les magistrats du ministère
public, elle peut aussi être mise en mouvement par les fonctionnaires auxquels elle est confiée par la
loi.

) Section 1) : Les parties à l’action publique


Demandeur / Défendeur

 Parag 1. Le demandeur à l’action publique

• C’est d’abord le ministère public qui n’est pas juge mais partie au procès pénal. •Il va mettre en
mouvement l’action publique en tenant compte des droits des individus et de la nécessaire efficacité
du système de justice pénale •le ministère public apprécie la suite à donner à la commission d’une
infraction, il a l’opportunité des poursuites, (article 40 CPP).
 Autres demandeurs
• certaines administrations peuvent exercer l’action publique pour poursuivre les infractions qui ont
lésé les intérêts qu’elles défendent : •l’administration des contributions directes ; l’administration
des douanes ; l’administration des eaux et forêts.
 Certaines administrations
• Administration de la douane : L’article 249 du code de douane et des impôts
• Administration des eaux et forêts : L’article 73 du dahir du 10/10/1917 concernant la préservation
des forêts
• La chasse : L’article 22 du dahir du 21/7/1923 concernant la surveillance de la chasse par
l’administration des eaux et forêts permet aux ingénieurs de cette administration de poursuivre en
son nom les auteurs des contraventions.
 Autres cas
• L’article 359 du CPP permet aux juridictions de se prononcer directement sur les contraventions
commises pendant l’audience •la chambre criminelle de la CC et les premiers présidents des CA
peuvent se prononcer sur les infractions commises par certains magistrats et fonctionnaires (articles
264, 265, 266, 267 et 268 du CPP)

 Parag 2 : Le défendeur à l’action publique


• la personne pénalement poursuivie devant les juridictions répressives qui est défendeur à l’action
publique, et qui est dénommée inculpé en droit marocain « mis en examen » droit français • «
Inculpé » devant les juridictions d’instruction, et « prévenu » devant le juge de proximité ou le
tribunal de police ou le tribunal correctionnel et enfin « accusé » devant la cour de cassation •
L’action publique s’exerce contre l’auteur, ses coauteurs et ses complices • Lorsque l’action publique
s’exerce contre un magistrat un fonctionnaire public un agent ou préposé de l’autorité ou de la force
publique, sa mise en mouvement est notifiée à l’agent judiciaire du royaume . Ce dernier est un
service auprès du ministère des finances pour représenter l’Etat devant les autorités judiciaires pour
préserver ses intérêts financiers.
 Le défendeur de l’action publique
• L’action publique s’exerce contre l’auteur, ses coauteurs et ses complices (pers. Phy ou morales) •
S’il s’agit d’un magistrat un fonctionnaire public un agent ou préposé de l’autorité ou de la force
publique, sa mise en mouvement est notifiée à l’agent judiciaire du royaume. Ce dernier est un
service auprès du ministère des finances pour représenter l’Etat devant les autorités judiciaires pour
préserver ses intérêts financiers.

) Section 2. Les magistrats du ministère public


• Le ministère public est l’organe auquel la loi a confié les pouvoirs de déclenchement de l’action
publique, son contrôle, la demande de l’application de la loi (art 36 cpp) • Le ministère public est une
institution obligatoire devant les juridictions répressives •Il existe au niveau des juridictions de droit
commun et au niveau des juridictions militaires.

 Parag 1/ Composition du ministère public


• Devant les juridictions de droit commun : • T1I : procureur du Roi + 1 ou plusieurs substituts + un
secrétariat du parquet. • CA : procureur général du Roi+ substituts dont le nombre est variable selon
l’importance de la Cour + secrétariat général du parquet. • C.C : Parquet général = Procureur Général
+ Avocats généraux + secrétariat général. •Devant le tribunal permanent des FAR : commissaire du
gouvernement relevant du cadre militaire.
Particularités du ministère public
• Hiérarchisation du parquet
• Ils exercent leurs missions sous la direction et le contrôle de leurs supérieurs
hiérarchiques (ainsi le procureur général du Roi est le supérieur hiérarchique du
procureur du Roi qui est le supérieur hiérarchique des substituts)
• Ils ne sont plus sous l’autorité du ministre de la justice comme c’était le cas avant 2016.
Mais ils peuvent développer oralement à l’audience un point de vue autre que celui
qu’ils ont soutenu par écrit conformément aux ordres reçus du supérieur hiérarchique.

Particularités du parquet
Indivisibilité ou unité du parquet :
• Les membres d’un même Parquet sont admis à se remplacer au cours de la même
instance sans pour autant entacher la régularité de la procédure.
Indépendance du parquet Vis-à-vis des juridictions d’instruction et de jugement
• Elles ne peuvent lui donner ni d’ordres ni lui adresser des injonctions. Elles ne peuvent
en principe se saisir d’office d’une affaire, elles doivent attendre les réquisitions du MP.
Indépendance vis-à-vis de la victime de l’infraction
• le MP n’est pas tenu d’exercer l’AP sur simple plainte de la victime et n’est pas tenu de
soutenir l’accusation de la victime quand elle met en mouvement l’action publique en se
constituant partie civile
Irrécusabilité du parquet
• Les magistrats du Parquet sont irrécusables car le Parquet est partie principale au procès pénal.
Irresponsabilité du parquet :
• Si les accusations du MP se sont révélées non fondées suite à l’acquittement de l’inculpé, il ne
peut être condamné ni aux frais du procès, ni à des dommages intérêts contrairement aux
parties privées

 Responsabilité civile et pénale


• Pénalement, lorsque dans l’exercice de ses fonctions commet un délit ou un crime :
corruption, concussion, trafic d’influence ou autres délits propres aux fonctionnaires et
lorsqu’il viole les droits personnels ou nationaux d’un individu, déclenche des
poursuites contre des personnes jouissant de l’immunité juridique et use de violence
ou de voies de fait ou ordonne des perquisitions en dehors des délais légaux.
• Civilement, la demande en réparation des dommages nées des infractions doit se faire
devant la juridiction de droit commun.

 Parag 2 : Attributions du ministère public


• Partie au procès pénal, magistrats debout • Fonctions énumérées dans les articles 39 à 47 du Cpp:
• Les magistrats du parquet n’ont pas la mission de juger • Ils exercent des poursuites contre les
auteurs soupçonnés et veillent à l’application de la loi • Ils contrôlent la police judiciaire (qualité
d’OSPJ) • Saisie des juridictions d’instruction et exercice des voies de recours etc. • La possibilité de
procéder à des alternatives aux poursuites (art 41).
Attributions du parquet
• 1- Haute main sur la PJ : •Il assure la direction et la surveillance de l’activité des membres de la
PJ relevant de son ressort et peut les requérir et leur donner des instructions concernant la
constatation des infractions et la recherche des délinquants.
• 2- Qualité d’OSPJ : Il peut accomplir des actes d’enquête et de constatation d’infractions et
recevoir plaintes et dénonciations.
• 3- veille à l’application de la loi : • Exécution des décisions de justice y compris les ordonnances
des JI.
En cas d’enquête de flagrance
• 4- Placer sous mandat de dépôt :
• Crime flagrant : si une instruction n’est pas obligatoire, le procureur général ou un de ses substituts
peuvent interroger le prévenu et l’informer qu’il peut désigner un avocat ou il lui sera commis
d’office par le président de la chambre criminelle. S’il juge l’affaire en état d’être jugé, il ordonne
l’incarcération du prévenu et son renvoi devant la chambre criminelle dans un délai de 15 jours au
plus tard (art 73). L’avocat assiste à cet interrogatoire.

Dépôt en prison : cas de flagrance


• Délit flagrant : si le prévenu ne présente pas de garantie de comparution, le procureur peut
ordonner sa mise en prison et l’informer de la possibilité de désigner un avocat qui pourra proposer
une caution matérielle ou personnelle contre remise en liberté. • Si le dépôt en prison a été décidé,
le prévenu comparait dès la première audience tenue par le tribunal qui ne peut se situer au-delà de
3 jours de son arrestation, mais il peut demander un report qui accordé, ne peut être inférieur à
moins de 3 jours. Le non-respect de ces délais entraîne la nullité du jugement.

Pour les besoins de l’enquête préliminaire


• En cas de crime ou de délit punissable d’un emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à 2
ans, le procureur général du Roi et le procureur du Roi sont habilités à ordonner les actes suivants :
 Retrait du passeport et blocage des frontières : le procureur général du Roi est admis
sous certaines conditions à requérir le 1er président de la CA de les ordonner
Ecoutes téléphoniques et interception des courriers : il peut ordonner lui-même ces
procédés sous les conditions prévues par l’article 108 du CPP et notamment en cas d’urgence,
prérogative exceptionnelle qui est reconnu en 1er lieu au JI.

• 5- Action publique et conciliation :


• Le procureur du Roi peut décider de ne pas engager l’AP en cas de conciliation entre les parties
dûment approuvée par le président du TPI et lorsque l’infraction commise est punissable d’une peine
d’emprisonnement inférieure ou égale à 2 ans ou d’une amende ne dépassant pas 5000dirhams.
•Autrement, il exerce l’action publique.

Les alternatives aux poursuites ART 41


• Mécanismes modernes depuis le nouveau code de procédure pénale • Il donne la possibilité à la
victime et à la personne mise en cause de signer une transaction avant tout déclenchement des
poursuites • Pour les infractions dont la peine ne dépasse pas deux années d’emprisonnement ou
une amende de 5000dh • La transaction est consignée dans un PV et envoyée au président du T1I
pour authentification sous la forme d’une ordonnance judiciaire insusceptible de pourvoi.
) Section 3. L’exercice de l’action publique

 Parag 1. Le principe de l’opportunité des poursuites


• L’action publique est régie par le principe de l’opportunité des poursuites • Le parquet reçoit les
PV, plaintes et dénonciations et apprécie la suite à leur donner (article 40 du CPP). Si le parquet
décide de poursuivre, son acte a un caractère juridictionnel contrairement au classement sans suite.
Parag 2. Le classement sans suite
• C’est une mesure administrative non susceptible d’aucune voie de recours et n’a pas l’autorité de la
chose jugée. • Le dossier est archivé avec toutes ses pièces et le parquet peut à tout moment le
reprendre et déclencher les poursuites quand des éléments nouveaux apparaissent et confèrent aux
faits un caractère infractionnel.
 Parag 3. Dérogations à l’opportunité de poursuite
• La liberté de poursuivre ou non n’est pas limites. Le MP est parfois empêché de poursuivre et
parfois, il a l’obligation de poursuivre.
 Obligation de poursuivre
• Les poursuites sont engagées soit sur les instructions du supérieur hiérarchique (art. 48 du CPP); •
soit sur l’ordre émanant de la chambre correctionnelle (art. 225 du CPP) ou du président de la
chambre criminelle (art. 448 du CPP) • La chambre correctionnelle peut demander l’ouverture d’une
information contre des personnes non mentionnées dans le réquisitoire du parquet. • Obligé de
poursuivre aussi dans de cas de constitution de partie civile et celui de l’intervention de
l’administration publique.
 Défense de poursuivre
•Obstacles temporaires : la nécessité de la plainte de la victime (infractions commises entre
ascendants et descendants vols, adultère abandon de domicile conjugal etc.) ou d’une autorisation
(l’autorisation de la levée de l’immunité parlementaire par la chambre des représentants) •Obstacle
aussi prévu par l’art 475/2 du code pénal.
• Obstacles permanents : l’immunité des nationaux ou diplomatique, amnistie, prescription et
décès du délinquant ou incompétence pour actes commis par des hauts fonctionnaires (compétence
revient à d’autres autorités (arts 264, 265, 266, 267 et 268 • L’immunité des nationaux concerne les
parlementaires pour les opinions exprimées en assemblée ou en commission sauf atteinte à la
monarchie, religion. En cas de flagrant délit et en dehors de son mandat le parlementaire peut être
poursuivi • Si le représentant du MP passe outre l’interdiction légale d’agir, il engage sa
responsabilité civile et pénale.

 Parag 4. Les modalités ou les moyens de poursuite


 1. Citation de comparution (art 308)
• Le MP remet un document au prévenu pour l’informer qu’il fait l’objet de poursuites
pénales et qu’il doit se présenter dans le jour et lieu fixé devant le tribunal compétent
• La citation de comparution est remise conformément aux dispositions des articles 37, 38
et 39 du code de procédure civile
• La citation de comparution concerne uniquement les contraventions et les délits non
flagrants et ceux qui n’exigent pas une instruction.

 2. Citation directe
• Acte solennel établi par le MP et notifié au délinquant pour lui demander d’assister à
l’audience du jugement le concernant et à défaut de cette présence, le jugement sera
prononcé par défaut.
• Son domaine concerne les contraventions, la quasi-totalité des délits et les crimes qui ne
sont passibles ni de la peine de mort ni de la réclusion perpétuelle et pour lesquels le
procureur général du Roi n’estime pas que l’ouverture d’une information (instruction) est
nécessaire.
• La citation directe peut être exercée par la partie civile dans le cadre des délits et des
contraventions
Avantages de la citation directe
• Réduire les formalités
• Employée dans les cas où une instruction préparatoire n’est pas engagée
• Économie de temps et de moyens
• Soumise à un formalisme strict.
Le formalisme de la citation directe
• Comporter clairement la détermination du jour, l’heure et le lieu de l’audience e le genre
de l’infraction, le lieu de sa commission et les textes applicables
• Délais minimums au déplacement est de 15 jours pour les résidents au Maroc et 2 mois
pour les résidents en Europe et Maghreb.
Conséquences de la citation directe
• Saisine du tribunal afin de se prononcer sur la responsabilité pénale du prévenu
• Une absence non justifiée confère au jugement la valeur d’un jugement réputé contradictoire
et par conséquent non susceptible d’opposition

 3. Réquisitoire introductif d’instance art84


• (Ou afin d’informer ou d’instruire)
• Acte par lequel un membre du MP saisit le JI lorsqu’il considère que l’affaire criminelle en
cause n’est pas en état d’être jugée (nécessite une instruction) ou lorsqu’il s’agit de
crimes passibles de la peine de mort ou de la réclusion perpétuelle ou de délits pour
lesquels la loi exige l’ouverture d’une instruction préparatoire conformément à l’art 83.
Ou lorsque l’instruction est facultative (art 83, 2°)
• Il contient des renseignements sur la personne suspecte, la qualification des faits, la date et la
signature

 4.Constitution de partie civile


• La constitution de partie civile peut être formulée devant le juge d’instruction (art 92) ou
devant la juridiction du jugement (art 348) à tout moment en exposant les faits
préjudiciables, les éléments de preuve, les témoins et en réclamant réparation
• Si la constitution de partie civile est devant le JI, elle concerne uniquement les infractions
pour lesquelles l’instruction est obligatoire selon l’article 83.
• Le juge d’instruction saisi communique le dossier au parquet pour présenter ses réquisitions
d’informer sauf limites prévues par la loi.
• La constitution de partie civile n’est pas permise dans les cas où la loi exige les poursuites
exclusivement par le MP (art708, dernier alinéa de l’art 463.

 5. Opposition du prévenu à l’ordonnance juridictionnelle pour certains délits (art


384, 1°) (art 308
• Pour les délits punis d’une amende seulement dont le max ne dépasse pas 5000 dh et si
aucune partie lésée ne se manifeste, le juge peut rendre une ordonnance de condamnation
• Si le prévenu s’oppose au paiement, le tribunal de première instance est saisi et statue sur
l’affaire conformément aux règles générales.

 6. Renvoi au tribunal en cas de refus de paiement de l’amende forfaitaire


• Le MP peut dans les cas où une contravention est punie d’une amende seulement et si
aucune partie lésée ne s’est manifestée proposer au contrevenant en vertu du titre
exécutoire le paiement d’une amende forfaitaire
• En cas de refus de paiement par le contrevenant, le procureur du roi renvoi l’affaire au
tribunal (art 384, 6° et 377 dernier alinéa)

 Parag 5 Suspension de l’action publique


•  Les conditions de la suspension sont prévues par l’article 372 du code de
procédure pénale :
1. Poursuite pour l’un des délits prévus à l’article 41 de ce code. Il s’agit d’une infraction punie
d’une peine d’emprisonnement égale ou inférieure à deux ns ou d’une amende dont le max
ne dépasse pas 5000dh
2. Le retrait de la plainte de la victime sans préciser les causes de ce retrait
3. Le réquisitoire du ministère public demandant la suspension des poursuites
4. La juridiction n’a pas statué sur l’affaire par un jugement ayant force de chose jugée
•  Le Ministère public peut continuer les poursuites si deux conditions sont réunies :
1. Présence d’éléments nouveaux imposant au MP de continuer les poursuites
2. Absence de cause d’extinction de l’action publique
3. Requête du ministère public

 Parag 6 Extinction de l’action publique


 1- Causes  :
• L’article 4 du CPP : l’extinction de l’AP résulte de la mort de la personne poursuivie, la
prescription, l’amnistie, la grâce, l’abrogation de la loi pénale, la chose irrévocablement
jugée, la transaction et le retrait de la plainte lorsque celle-ci est une condition nécessaire
à la poursuite.
 Le décès
• Mesure intimement liée au principe de la personnalité de la responsabilité pénale
• Cependant l’action civile en réparation devant la juridiction pénale demeure sauf le cas où une
décision sur le fond n’a pas encore été rendue sinon elle doit se déclarer incompétente.
Le retrait de plainte
• Lorsque la plainte est une condition aux poursuites
• Ne profite pas aux complices et aux coauteurs
• Il arrête les poursuites et met fin à l’exécution de la condamnation
 La transaction
• Pour des affaires ne dépassant pas deux années d’emprisonnement ou une amende de 5 000
dhs
• Ne limite pas la poursuite des coauteurs ou des complices
• Les personnes physiques ou morales peuvent transiger
• Pour l’Etat, elle ne peut le faire que lorsque les administrations ont le pouvoir de poursuivre
(douane, eaux et forêts)
 La grâce
• Un attribut constitutionnel exercé par le roi (art 34 de la constitution). Il se distingue de
l’amnistie (attribut législatif.
• L’étude de la grâce se fait par une commission, qui peut être demandée par la personne
elle-même ou sa famille ou accordée à l’occasion de certaines fêtes nationales. La grâce
contrairement à l’amnistie n’annule pas le caractère infractionnel des faits mais a pour
conséquence l’exécution de la peine
• Ses effets ne touchent pas les intérêts des tiers et la condamnation reste inscrite au casier
judiciaire
 L’amnistie
• L’amnistie peut être définie comme une mesure de faveur prise par voie législative qui
retire leur caractère délictueux. ’ART 51 du code pénal
• Elle prend effet à partir de la promulgation de la loi la consacrant
• La loi d’amnistier neutralise les faits et les poursuites ne pourront plus être engagées et si
l’affaire est devant la juridiction de jugement, elle permet l’extinction de la peine.
Généralement elle intervient après des événements d’ordre politique
• Mais, si l’amnistie fait échapper certains faits à la loi pénale, elle ne remet pas en cause
l’applicabilité de celle-ci pour l’avenir contrairement à l’abrogation.
• Laisse subsister l’action civile devant la juridiction répressive. Si l’action publique n’a pas
été engagée avant l’amnistie, l’action civile peut être portée devant les juridictions civiles
compétentes (art 12CPP).
 L’abrogation de la loi pénale
• A l’exception des lois pénales temporaires, les lois pénales n’ont pas de terme. Elles ne
cessent de s’appliquer que lorsqu’elles sont abrogées par une loi nouvelle.
• C’est une annulation qui entraîne la dépénalisation des faits incriminés. Pas
d’incrimination donc pas de poursuites pénales possibles.
• Une décision sur le fond ne doit pas être déjà définitive
• Les intérêts civils subsistent et doivent se faire devant la juridiction civile.
 L’autorité de la chose jugée
• Article 369 du cpp « Tout prévenu ne peut plus être poursuivi à raison des mêmes faits,
même sous une qualification juridique différente »
• Justifiée par des considérations tenant à la nécessité d’assurer la sécurité juridique,
l’autorité de la chose jugée constitue une règle d’ordre public « cad soulevée d’office et à
toute hauteur de procédure". Elle met obstacle à ce que des poursuites soient reprises
devant une juridiction qui a précédemment épuisé sa saisine par une décision définitive.
• Pour cela il faut une triple identité d’objet, de parties et de cause.
 Chose jugée
Identité d’objet Identité de parties Identité de cause

La matière pénale que ce soit L’identité des parties implique La cause signifie en
le code pénal et les lois d’une part l’identité des parties matière pénale le fait
pénales spéciales ou bien les poursuivantes (unité du parquet et délictueux. Les poursuites
sanctions pénales prononcées d’autre part que les personnes sont interdites si une
par certaines autorités poursuivies soient les mêmes et décision définitive est
administratives être poursuivies en la même qualité déjà rendue même si les
Cad les poursuites doivent comme auteur, complice ou faits reçoivent une
être exclusivement de nature coauteur qualification différente
pénale

En revanche, si des éléments nouveaux apparaissent et peuvent changer la qualification des


faits, cela ouvre le droit à une action publique (art229CPP : sont considérées comme charges
nouvelles les déclarations de témoins…qui…sont cependant de nature soit à fortifier les
charges qui auraient été trouvées trop faibles, soit à donner aux faits des développements
utiles à la manifestation de la vérité.

La prescription de l’action publique (art 5)


• 15 pour les crimes ; 4ans pour les délits ; 1an pour les contraventions
• La qualification légale est la seule qui est retenue
• Le délai de prescription des faits commis contre un mineur ne commence à courir
qu’à partir de sa majorité civile
• Le délai est interrompu par un acte de poursuite ou d’instruction. Un autre délai
commence à courir à partir du dernier acte effectué.
¥ Partie 2 : l’action civile ¥
• Signification de l’action civile. A ne pas confondre avec l’action à des
fins civils fondée par exemple sur une inobservation contractuelle.
• L’objet de l’action civile est la réparation de dommage occasionné
par l’infraction

 Chapitre 1 : Les parties à l’action civile


) Section 1. Le demandeur
• C’est la partie lésée par l’infraction, celle qui a souffert personnellement et directement
du dommage.

Elle doit démontrer :


• Sa capacité à agir, elle doit être dotée de la personnalité juridique et être capable
d’exercer ce droit d’agir selon les règles de droit commun ce qui exclut les incapables
majeurs et les mineurs qui doivent se faire représenter.
• Son intérêt à agir, il doit avoir subi un préjudice personnel et direct et ce préjudice doit
être actuel en vertu de l’article 2 et 7 du cpp. L’infraction doit exister et l’auteur a été
condamné

 Le demandeur personne morale


• L’intérêt à agir pour la personne morale doit résulter d’un intérêt spécifique ou «
autonome » distinct de l’intérêt général seul défendu par le ministère public.
• Ex : associations : l’infraction doit affecter le domaine de leurs statuts même si le lien
entre l’infraction et le préjudice n’est qu’indirect

) Section 2. Le défendeur
• Art 8 ET 9 cpp
• L’action civile est dirigée contre :
• Les mis en cause à titre d’auteur, de coauteur ou de complice.
• Les héritiers de ces derniers (créance, droit patrimonial).
• Les tiers civilement responsables (parents pour les mineurs
Action Action
civile Schéma
publiqueDemandeur: ministère publique
demandeur: partie privée lésée
certaines administrations
(victime directe ou
groupements d’intérêt collectif) Partie lésée par constitution de
partie civile

Défendeur:
auteur, coauteur, complice Défendeur: personnes
pénalement poursuivies
Les héritiers (auteurs complices coauteurs
Les tiers civilement pers physiques ou morales
responsables

 Les modalités d’exercice de l’A C


• En principe, la victime a le choix entre la voie pénale et la voie civile.
• Dans certains cas, la victime doit porter son action devant le juge pénal : quand l’action
est née de délits de diffamation contre les corps constitués sauf amnistie ou de décès de
diffamateur
• Cas de la responsabilité des instituteurs pour dommages causés à des élèves ou par des
élèves à d’autres élèves
 L’exercice de l’action civile
• Soit devant le juge civil
• Soit devant le juge pénal (se constituer partie civile ou par citation directe). Il résulte des
deux cas l’engagement des poursuites si le parquet n’a pas pris l’initiative des poursuites
(c’est un mode d’exercice de l’action publique) /
• Si les poursuites sont engagées, la victime peut intervenir pour se constituer partie civile
afin d’être indemnisé par le juge pénal. (on parle d’action civile accessoire)
• Dans ces cas, la victime est une partie au procès et bénéficie de tous ses droits. L’action
civile dans ces cas est soumise dans la détermination de la responsabilité civile de
l’auteur de l’infraction au code de procédure civile. Le juge pénal prononce un seul
jugement sur les deux actions.

 Les modalités d’exercice de l’AC devant le juge pénal


• Deux modalités :
• 1. Selon l’article 348, la victime de l’infraction peut intervenir dans le procès en se
constituant partie civile soit devant la juridiction de jugement soit devant le juge
d’instruction (cas ou l’action publique est déjà engagée par le parquet)
• 2. Si l’action publique n’est pas engagée par le MP, la victime peut par citation de
comparution déclencher les poursuites et se constituer partie civile pour demander
réparation du dommage
• Il résulte des deux situations le déclenchement de l’action publique

 Se constituer partie civile


C’est l’acte par lequel la victime saisi le juge d’instruction ou la juridiction du jugement en
exposant les faits préjudiciables, les éléments de preuve, les témoins et en réclamant
répartition.

 CPC devant le juge d’instruction ( Parquet)


• La CPC devant le juge d’instruction après information du parquet. Ce dernier ne peut pas
requérir du juge de ne pas instruire. Cependant il existe des limites à cette interdiction :
• Cas de la prescription de l’AP
• Si les faits n’ont pas la qualification d’une infraction
• Si les faits ne sont pas de ceux susceptibles d’instruction

Si le juge d’instruction prend une position différente du parquet, il doit rendre une ordonnance
motivée
• Le parquet peut en outre demander l’ouverture d’une instruction provisoire en cas de
plainte non appuyée de preuves solides.
• Si le parquet poursuit, il peut le faire par citation directe ou par réquisitoire si
l’instruction est obligatoire.

 Formalités de recevabilité
• Dépôt d’une caution pour couvrir les frais du procès (fixée par le juge)
• Élection d’un domicile dans le ressort de compétence du juge d’instruction

 Conditions de l’action civile accessoire


En général les conditions de l’action civile accessoire ne sont pas très différentes des conditions
de l’action civile puisqu’elles sont soumises aux règles de la responsabilité civile prévues par le
DOC. Nous citons celles qui concernent directement l’action civile accessoire :
1. Le dommage doit être de nature infractionnelle
2. Le dommage doit être personnel
 Conditions devant le juge pénal
• 1. La recevabilité de l’action publique
• 2. la condamnation de la personne poursuivie
• Si le juge pénal est saisi des deux actions et condamne le délinquant, il doit
obligatoirement se prononcer sur la réparation civile
• Si acquittement, il ne peut retenir la réparation civile. L’action civile doit être portée
devant le juge civil

 Sur la nécessité d’une action publique possible


• Si l’action publique est éteinte avant la CPC ou bien si l’action publique n’est pas engagée
devant le juge pénal, la juridiction pénale devient incompétence pour statuer sur l’action
civile. Car le juge pénal ne connaît l’action civile qu’à titre accessoire
• Lorsque le préjudice a un autre fondement que l’infraction, le juge pénal n’est pas
compétent.
• Il faut la recevabilité de l’AP dans l’infraction qui fonde la réparation : si l’AP ne peut plus
avoir lieu, la victime doit agir au civil. (le fondement de l’action civile est l’infraction)
• Le juge pénal demeure compétent seulement si l’AP subissait une cause d’extinction en
cours de procès et qu’il a été saisi aussi de l’action civile.

 Séparation des causes d’extinction de l’action civile et de l’action


publique
• Pour engager une action civile devant le juge pénal, l’action publique doit être recevable car
l’AC n’étant que l’accessoire de l’AP
• Si un obstacle à l’AP se manifeste après le déclenchement de l’action publique (décès,
amnistie, abrogation etc.), L’art 12 du CPP laisse subsister l’AC devant le juge pénal à
condition que les deux actions aient été portées devant la juridiction pénale
• L’art 12 traite de la question de la séparation des causes d’extinction des deux actions
civile et pénale.
• Les causes d’extinction de l’AC sont prévues par l’art319 DOC
• Cependant il arrive souvent que l’extinction de l’AC laisse subsister l’action publique car le
Parquet dispose de l liberté de poursuivre s’il le juge opportun et si les poursuites ne sont
pas conditionnées par la plainte de la victime. (Article 13 du code de procédure pénale)

 Modalités d’exercice de l’action civile


• 1. si l’action publique a été déjà déclenché : Se joindre au procès (ou intervenir) déjà
ouvert la CPC
• 2. Si l’action publique n’a pas été déclenché, la victime déclenche elle-même les
poursuites soit par citation directe soit par la CPC auprès du juge d’instruction dans les
ère
affaires où l’instruction est obligatoire ou devant le tribunal de 1 instance
• Les formalités (voir l’art 350 du cpp)

 Action civile devant le juge civil


• Lorsque la voie répressive est fermée ou lorsque la victime a choisi la voie civile par le
biais de la responsabilité civile de l’article 88 du DOC
• Son choix est irrévocable ; ne peut plus le modifier au cours des procédures
contrairement à son choix devant le juge pénal
• Des conséquences découlent de cette option en ce qui concerne les relations entre les
deux actions
• Le criminel tient le civil en l’état et l’autorité de la chose jugée au pénal

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