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Plan de la fiche :
Question : Comment le droit français assure-t-il le respect de cette hiérarchie des normes ?
Le droit français assure le respect de cette hiérarchie des normes par l’existence de contrôles.
Ces contrôles vont permettre de vérifier que la norme inférieure respecte bien les normes
supérieures.
C’est le Conseil constitutionnel qui s’occupe de vérifier que les traités respectent bien la
Constitution.
Exemple : c’est ce qu’il s’est passé concernant le Traité de Maastricht de 1992. Dans une décision du 9 avril
1992, le Conseil constitutionnel déclare 3 articles du Traité de Maastricht contraires à la Constitution. Il fallait
donc réviser la Constitution pour que le Traité de Maastricht puisse produire ses effets en France.
C’est la raison pour laquelle la Constitution a donc été modifié par une loi constitutionnelle du 25 juin 1992. C’est
alors que le Traité a pu être ratifié par la suite.
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A noter : A priori, si la Constitution s'efface devant le traité international, c'est que c'est le traité international qui
est supérieur dans la hiérarchie des normes. En réalité, si c'est la Constitution qui est révisée (et non le traité
international), c'est pour éviter des conflits de normes et ainsi éviter de refaire signer un nouveau traité avec de
nouvelles conditions. Il est plus simple de procéder à une révision de la Constitution. De toute façon, une fois que
la Constitution a été révisée, elle est supérieure au traité en question.
A) Le contrôle a priori
Le contrôle de constitutionnalité des lois peut tout d'abord intervenir avant que la loi ne soit
promulguée : c'est le contrôle a priori.
C’est l’article 61 de la Constitution : une loi peut être déférée avant sa promulgation au
Conseil constitutionnel, pour que soit vérifiée sa conformité à la Constitution.
Si le Conseil constitutionnel estime que la loi est contraire à la Constitution, la loi déclarée
inconstitutionnelle ne pourra pas être promulguée. En revanche, si elle est conforme à la
Constitution, elle pourra être promulguée.
B) Le contrôle a posteriori
Le contrôle de constitutionnalité des lois peut ensuite intervenir après que la loi soit promulguée
: c'est le contrôle a posteriori.
Le 3e type de contrôle, c’est le contrôle de la conformité des lois par rapport aux traités
internationaux : c'est le contrôle de conventionnalité.
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Pour se souvenir du nom de ce contrôle, il faut penser à convention ("conventionnalité"). Le terme de "convention
internationale" est synonyme à "traité international".
Ce contrôle n’est pas exercé par le Conseil constitutionnel car il s’est déclaré incompétent pour
le faire. En revanche, ce sont les juges ordinaires – c a d les juridictions judiciaires et
administratives – qui font ce contrôle de conventionnalité.
Exemple : peuvent faire un tel contrôle de conventionnalité, un tribunal judiciaire, une cour d’appel, un tribunal
administratif, la Cour de cassation ou encore le Conseil d’Etat.
En revanche, le Conseil constitutionnel, quant à lui, est incompétent. Il s'est en effet déclaré
incompétent pour faire ce contrôle de conventionnalité, dans une célèbre décision du 15
janvier 1975 (décision dite "IVG" car elle portait sur la loi relative à l'IVG).
Enfin, dernier type de contrôle, le contrôle de la conformité des règlements aux normes
supérieures : c’est le contrôle de légalité des règlements.
Ici, lorsqu'on parle de « légalité », on ne parle pas que de la loi ordinaire. On vise toutes les
règles supérieures (loi, Constitution, traités...).
Ce contrôle de légalité des règlements est exercé par les juges ordinaires, c a d par les juges
administratifs (la plupart du temps) ou par les juges judiciaires (de façon exceptionnelle).
Exemple : le contrôle de légalité des règlements consiste à vérifier qu'un arrêté municipal (qui est un règlement)
est bien conforme aux normes supérieures (à la loi, aux traités internationaux, à la Constitution...).
L’ÉTAT FÉDÉRAL
- Fiche -
Plan de la fiche :
Un Etat fédéral, contrairement à un Etat unitaire, est un Etat dans lequel plusieurs ordres
juridiques coexistent (celui des Etats fédérés et celui de l'Etat fédéral).
C’est un Etat qui est composé d’Etats fédérés. Ces Etats fédérés disposent d’une autonomie
et peuvent participer au pouvoir de l’Etat fédéral.
Exemple : aux États-Unis, chacun des Etats (Californie, Floride, Arizona…) peut participer à l’élaboration de la
loi fédérale (au Congrès des Etats-Unis).
En fonction des pays, les Etats fédérés ont une appellation différente :
ð Aux États-Unis, on parle des « Etats » (ex : « State of California »)
ð En Suisse, on parle des « cantons »
ð En Allemagne, on parle des « Länder » (un « Land »)
Grâce au fédéralisme, les Etats fédérés peuvent conserver leurs particularités culturelles ou
juridiques.
Exemple : aux États-Unis, la plupart des Etats appartiennent au système juridique de la Common Law. Dans le
système de la Common Law, qu'on oppose au système de la Civil Law, le juge a une place prépondérante. La loi
écrite a une place moins forte que dans un pays de civil Law comme l’est la France. Aux États-Unis, la plupart des
Etats fédérés américains ont choisi le système de la Common Law. Mais, par exemple, l’Etat de Louisiane,
compte tenu de son histoire, a décidé de ne pas choisir un système de Common Law, mais un système de Civil
Law avec un Code civil codifié, comme c’est le cas en France. Grâce à la forme fédérale de l’Etat, la Louisiane a
donc pu conserver ses spécificités juridiques.
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Dans un État fédéral, contrairement à un Etat unitaire, le principal problème est que la loi n’est
la même partout sur le territoire.
Exemple : aux États-Unis, la loi ne sera pas la même dans l’Etat de Floride, dans l'Etat de Californie ou encore
dans l’Etat de New York.
En effet, étant donné leur autonomie, les Etats fédérés peuvent agir dans certaines matières.
Ainsi, c’est pourquoi la peine de mort existe encore dans certains Etats américains (et pas dans
d’autres).
Ensuite, dans un Etat fédéral, il y a tout de même une Constitution unique pour tous les Etats
fédérés : c'est la Constitution fédérale. Au sein de cette Constitution, on va nous dire que par
exemple l’Etat fédéral peut agir dans tels domaines, et les Etats fédérés peuvent agir dans tels
autres domaines. Il y a en effet une répartition des compétences.
Exemple : aux États-Unis, cette répartition des compétences est prévue par la Constitution fédérale des États-
Unis de 1787.
A) Le principe d’autonomie
Le principe d'autonomie signifie que, dans certains domaines, les Etats fédérés doivent
avoir une sphère de compétence qui leur est propre et exclusive.
Dans certaines matières, seuls les Etats fédérés peuvent agir : l'Etat fédéral ne peut pas agir
dans ces matières.
ð Une autonomie législative : l'Etat fédéré, par l’intermédiaire de son Parlement local,
va pouvoir prendre des lois dans tel ou tel domaine.
ð Une autonomie juridictionnelle : l’Etat fédéré a ses propres juridictions (= les Etats
fédérés ont leurs propres tribunaux).
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B) Le principe de participation
Exemple : Aux États-Unis, au niveau fédéral, le Parlement fédéral (le « Congrès des États-Unis ») est composé de
2 chambres :
- La Chambre des représentants (« House of Representative ») : cette chambre a vocation à représenter les
citoyens des Etats-Unis.
- Le Sénat des Etats-Unis (« Senate ») : cette chambre a vocation à représenter les Etats fédérés (100 sénateurs,
2 par Etats fédérés)
C) Le principe de superposition
C'est pourquoi la Constitution fédérale doit prévoir une répartition des compétences entre
celles de l’Etat fédéral et celles des Etats fédérés. La Constitution va préciser quels sont les
domaines dans lesquels l’Etat fédéral peut intervenir seul, quels sont les domaines dans lesquels
les Etats fédérés peuvent intervenir seuls et quels sont les domaines partagés entre l'Etat fédéral
et les Etats fédérés.
Exemple : dans la Constitution des Etats-Unis de 1787, il est précisé que l'Etat fédéral peut agir dans tels domaines.
La Constitution précise ensuite que, dans les autres domaines, ce sont les Etats fédérés qui sont compétents.
Ainsi, l'article I Section 8 de la Constitution des Etats-Unis précise une liste de matières qui relèvent de la
compétence de l'Etat fédéral :
« Le Congrès (= l'Etat fédéral) aura le pouvoir :
- de lever et de percevoir des taxes (...)
- de faire des emprunts sur le crédit des Etats-Unis
- de réglementer le commerce avec les nations étrangères (...)
- de définir et punir les actes de pirateries et les crimes commis en haute mer et les atteintes à la loi des nations
- de déclarer la guerre... »
Toutes les matières qui ne sont pas prévues dans cette liste relèvent de la compétence des Etats fédérés : « Les
pouvoirs qui ne sont pas délégués aux États-Unis par la Constitution, ni refusés par elle aux États, sont conservés
par les États respectivement ou par le peuple » (Xe Amendement à la Constitution des Etats-Unis).
Ø L'ordre juridique des Etats fédérés : avec un Parlement local (ex : le Parlement de
Californie) et un pouvoir exécutif (ex : le Gouverneur de Californie).
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LA DISPARITION
- Fiche -
Plan de la fiche :
§1 : La notion de disparition
§2 : La procédure de la disparition
Dans certaines hypothèses, on ne peut pas vraiment savoir si la personne est encore vivante ou
si elle est décédée. Dans ces situations, la mort de la personne est incertaine (contrairement au
cas de la mort naturelle où la mort est certaine).
Le droit a prévu 2 situations dans lesquelles le décès d'une personne peut être incertain :
ð La disparition (art. 88 et suivants du Code civil)
Conseil : ces 2 régimes – disparition et absence – ne doivent absolument pas être confondus. Dans un cas pratique
relatif au cas d’une personne qui ne donne plus de nouvelles, je te suggère d’envisager les 2 hypothèses pour voir
celle qui convient le mieux à ton cas.
Cette fiche est consacrée à la disparition. La fiche suivante est dédiée à l'absence.
§1 : La notion de disparition
En droit, la notion de « disparition » a une signification bien particulière, qu'il ne faut surtout
pas confondre avec celle de l'absence.
Disparition ≠ absence
Dans le cadre de la disparition, le décès de la personne est certain ou quasi-certain mais aucun
corps n'a été retrouvé.
Les règles relatives à la disparition se trouvent aux articles 88 et suivants du Code civil.
Question : Quand est-ce qu'une personne est « disparue » juridiquement ? Autrement dit,
quelles sont les conditions de la disparition ?
La disparition d'une personne peut être déclarée judiciairement dans 2 principales hypothèses :
• 1er cas : la personne a disparu dans des circonstances de nature à mettre sa vie en
danger (ex : tempête) et son corps n’a pas pu être retrouvé (art. 88 al. 1er du Code
civil)
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• 2e cas : il est certain que la personne est décédée mais son corps n'a pas pu être
retrouvé (art. 88 al. 3 du Code civil)
A noter : "Peut, dans les mêmes conditions, être judiciairement déclaré le décès de tout étranger ou apatride
disparu soit sur un territoire relevant de l'autorité de la France, soit à bord d'un bâtiment ou aéronef français,
soit même à l'étranger s'il avait son domicile ou sa résidence habituelle en France" (art. 88 al. 2 du Code civil)
Les conditions de la disparition sont appréciées souverainement par les juges du fond.
§2 : La procédure de la disparition
Pour déclarer la disparition d'une personne, il faut saisir par requête le tribunal
judiciaire (art. 89 du Code civil). Le procureur de la République ainsi que toute personne
intéressée peuvent déposer cette requête.
Si les conditions sont réunies, le tribunal judiciaire déclare la disparition. Il établit alors
un jugement déclaratif de décès, qui tient lieu d'acte de décès.
Si le décès est déclaré, sa date doit être fixée en tenant compte des présomptions tirées des
circonstances de la cause et, à défaut, au jour de la disparition.
Le jugement déclaratif de décès, qui déclare la disparition d'une personne, emporte tous les
effets d'un décès.
Question : que se passe-t-il si la personne qui a été déclarée disparue revient après le jugement
déclaratif ?
Néanmoins, même si l'annulation du jugement est prononcée, le mariage reste dissous (art.
92 al. 2 qui renvoie à l'article 132 applicable en matière d'absence).
De la même manière, la personne retrouve ses biens dans l'état dans lequel ils se
trouvent (art. 92 al. 2 qui renvoie à l'article 130 applicable en matière d'absence).
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Plan de la fiche :
A l’origine, en 1958, les constituants décident que le Président de la République (PDR) doit
être élu au suffrage universel indirect.
A noter : l’élection du PDR au suffrage universel indirect est déjà une évolution en soi car, au cours de la IIIe et
de la IVe République, le PDR était élu par le Parlement.
Autrement dit, le PDR n’est pas élu directement par les citoyens mais il est par un groupe
d’environ 81 000 individus : c’est le « collège des grands électeurs ». Le collège de grands
électeurs est principalement composé de députés et sénateurs, des conseillers généraux et des
conseillers municipaux.
L’une des raisons qui explique l’élection du PDR au suffrage universel indirect, c’est que l’on
se méfie beaucoup du suffrage universel direct. En effet, on en garde un mauvais souvenir au
niveau historique, avec notamment Napoléon III. Il s’était fait élire au suffrage universel direct
puis, quelque temps après son élection, il avait fait un coup d’Etat.
2- L’évolution du système
Cependant, le système adopté en 1958 par les constituants était très critiqué.
C’est pourquoi, pour donner davantage de légitimité au PDR, le mode d’élection du PDR va
évoluer en 1962.
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Le 20 septembre 1962, de Gaulle annonce à la télé qu’il souhaite réviser le mode d’élection du
PDR. Il souhaite que le PDR soit désormais élu au suffrage universel direct.
A noter : juste avant, en août 1962, de Gaulle vient échapper à l’attentat du Petit Clamart.
Pour faire passer l’élection du PDR au suffrage universel direct, de Gaulle doit procéder à une
révision constitutionnelle. Cependant, la façon dont il va s’y prendre pour réviser la
Constitution va être extrêmement critiquée.
En 1962, de Gaulle sait que les 2 chambres (AN et Sénat) sont opposées à son projet de réforme.
Or, pour réviser la Constitution, il faut l’accord des 2 chambres (art. 89 de la Constitution),
seule voie de révision possible inscrite dans la Constitution. C’est pourquoi de Gaulle choisit
d’utiliser la voie de l’article 11 de la Constitution à propos du référendum législatif (et non la
voie de l’article 89).
Un tel procédé lui permet de soumettre le projet de révision directement au référendum, sans
passer par la case Parlement. Ce procédé a été fortement critiqué puisque la procédure de
l’article 11 n’a pas été prévue pour permettre une révision constitutionnelle.
ð Les 18 et 25 novembre 1962, les élections législatives ont lieu (rappel, l’AN a été
dissoute par de Gaulle) : les gaullistes l’emportent.
B) Le mode de scrutin
Depuis 1962, le PDR est élu au suffrage universel direct pour 5 ans. Par conséquent,
aujourd’hui, pour pouvoir voter, il faut avoir plus de 18 ans, jouir de ses droits civils et
politiques et être inscrit sur les listes électorales.
A noter : le premier Président élu au suffrage universel direct est de Gaulle en 1965 (55%) face à Mitterrand.
ð S’il n’obtient pas la majorité absolue au 1er tour, 15 jours plus tard, un 2nd tour est
organisé, seuls les 2 candidats les mieux placés peuvent se présenter. Celui qui
l’emporte est celui qui a le plus de voix (majorité relative).
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L’élection doit avoir lieu entre 20 (au moins) et 35 (au plus) jours avant l’expiration des
pouvoirs du PDR en exercice (art. 7 de la Constitution). C’est le Conseil constitutionnel qui
prononce les résultats de l’élection présidentielle
L’éligibilité est la capacité à être candidat aux élections. Si je ne suis pas éligible, je ne peux
pas me présenter à une élection.
Par conséquent, pour être candidat à l’élection présidentielle, il faut remplir les conditions
d’éligibilité suivantes :
Ø Il faut être de nationalité française
Ø Il faut avoir plus de 18 ans (avant la loi organique du 14 avril 2011, l’âge pour être
éligible était de 23 ans).
Ø Il faut avoir satisfait aux obligations imposées par la loi sur le recrutement de l’armée
Ø Il faut jouir de ses droits civils et politiques
Si toutes ces conditions sont réunies, le candidat peut se présenter à l’élection présidentielle.
B) La condition de parrainage
Chaque candidat à l’élection présidentielle doit recueillir le parrainage (soutien) de 500 élus
(députés, sénateurs, conseillers régionaux, conseillers départementaux, députés européens). Le
but est d’éviter les candidatures farfelues ou fantaisistes.
Ensuite, les parrains doivent provenir de 30 départements différents. Un élu ne peut parrainer
qu’un seul candidat. Enfin, pour être valables, les parrainages doivent être déposés au Conseil
constitutionnel au moins 6 semaines avant le 1er tour.
C) La déclaration de patrimoine
Depuis une loi organique du 11 mars 1988, tout candidat à l’élection présidentielle doit
déposer, auprès du Conseil constitutionnel, une déclaration de l’état de son patrimoine. Cette
déclaration est publiée.
En fin de mandat, le Président de la République sortant doit publier une autre déclaration de
patrimoine afin de vérifier qu’il ne s’est pas enrichi en exerçant ses fonctions.
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LA NULLITÉ DU MARIAGE
- Fiche -
Plan de la fiche :
Un mariage qui ne respecte pas les conditions de fond ou de forme peut être annulé.
La nullité est donc une autre sanction qui vient frapper un mariage irrégulier.
Une précision importante doit être faite : toutes les conditions de validité du mariage
n’entrainent pas nécessairement, en cas de non-respect, la nullité de l’union.
En effet, le droit français fait une distinction importante entre 2 types d’empêchements à
mariage :
ð Les empêchements PROHIBITIFS : ils n’atteignent pas des conditions essentielles du
mariage. En cas d’empêchement prohibitif, le mariage ne peut pas être annulé : il reste
valable. La sanction va uniquement toucher l’officier d’état civil qui aurait par exemple
commis une certaine faute ou une certaine négligence.
ð Les empêchements DIRIMANTS : ils sont plus graves et touchent à des conditions
essentielles du mariage. En présence d’un empêchement dirimant, le mariage peut/doit
être annulé.
La plupart des empêchements à mariage sont des empêchements dirimants et peuvent donc
entrainer la nullité du mariage. Cependant, il subsiste quelques empêchements prohibitifs
comme l’absence de publication des bans par exemple, qui ne peut pas entrainer pas la nullité
du mariage.
Tout d’abord, l’article 1179 du Code civil précise que « la nullité est absolue lorsque la règle
violée a pour objet la sauvegarde de l'intérêt général. Elle est relative lorsque la règle violée a
pour seul objet la sauvegarde d'un intérêt privé. »
Extrait des fiches - Jurixio
Autrement dit, la nullité absolue vient protéger l’intérêt général alors que la nullité relative vient
plutôt protéger un intérêt particulier.
ð En revanche, toute personne ayant intérêt peut soulever un cas de nullité absolue.
Ainsi, si l’on est en présence d’un cas de nullité absolue, davantage de personnes peuvent agir
par rapport à un cas de nullité relative.
Dans ce cas, seul l’époux dont le consentement a été vicié peut agir en nullité dans un délai de
5 ans à compter du jour du mariage (art. 180 et 181 C. civ.).
Ø 2e cas : en cas d’absence d’autorisation des parents, pour le mariage d’un mineur
(art. 182 C. civ.)
Dans ce cas, seules les personnes qui devaient donner leur consentement (et le mineur qui
devait obtenir l’autorisation) peuvent agir en nullité dans un délai de 5 ans à compter du jour
du mariage (art. 182 C. civ.)
Pour les cas suivants, toute personne ayant intérêt (et le ministère public) peut agir en nullité.
Le délai pour agir est de 30 ans à partir de la célébration du mariage.
Les cas de nullité absolue sont prévus par les articles 184 et 191 du Code civil. Il y a 7 cas :
- Le mariage d’un mineur (qui n’a pas fait l’objet d’une dispense)
- La bigamie
- L’inceste
- L’absence de consentement (le défaut d’intention matrimoniale)
- L’absence de l’époux lors de la célébration
- Le mariage non public (= « mariage clandestin »)
- L’incompétence de l’officier d’état civil
A noter : c’est une nette différence avec le divorce, qui n’entraine la dissolution du mariage que pour le futur (pas
pour le passé).
Ainsi, les époux dont le mariage a été annulé ne sont plus « époux ». Par conséquent, ils ne
peuvent par exemple plus porter le nom de famille de l’autre à titre d’usage. La nullité du
mariage entraine également la suppression des liens d’alliance. De la même manière, l’époux
qui avait obtenu la nationalité française grâce au mariage perd cet avantage.
En revanche, quand bien même il s’agit d’une sanction rétroactive, la nullité ne modifie pas
la filiation des enfants du mariage annulé.
Exemple : si la filiation a été établie au moyen d’une présomption de paternité (enfant conçu ou né pendant le
mariage a pour père le mari), cette filiation est conservée.
Ainsi, en principe, la nullité est une sanction rétroactive. Cependant, parfois, par exception,
cette rétroactivité de la nullité peut être écartée. C’est l’hypothèse du mariage putatif (art. 201
C. civ.).
Le mariage putatif désigne l’hypothèse dans laquelle « un mariage est nul mais, en raison
de la bonne foi de l’un au moins des époux, il est réputé valable pour le passé à l’égard de
cet époux » (Lexique des termes juridiques, Dalloz).
Concrètement, un seul des époux (ou les 2) ignorait la cause de nullité du mariage au moment
où il a donné son consentement. Dans un tel cas, la nullité du mariage ne va pas être
rétroactive. Le mariage va conserver ses effets pour le passé, mais va disparaitre pour l’avenir.
La condition essentielle pour invoquer le mariage putatif est que l’un des époux (ou les 2) soit
de bonne foi. Autrement dit, il doit avoir ignoré la cause de nullité du mariage.
Exemple : Patrick se marie avec Natacha. Quelques jours plus tard après l’union, Patrick se rend compte que
Natacha est déjà mariée à quelqu’un d’autre. Le mariage doit être annulé car il est frappé du vice de bigamie. Pour
autant, Patrick, au moment où il s’est marié, ne savait rien de l’existence du premier mariage de Natacha. Dans ce
cas, la putativité peut être admise à l’égard de Patrick, qui était ici de bonne foi.
Ainsi, le mariage putatif entraine la disparition du mariage uniquement pour l’avenir à l’égard
du ou des époux de bonne foi.
Plan de la fiche :
Pour assurer cette mission d’intérêt général, l’Administration doit faire respecter l’ordre
public. Elle va le faire grâce à son activité de « police administrative ».
La police administrative est une activité de réglementation qui a pour finalité d’assurer le
maintien de l’ordre public.
La police administrative consiste donc pour les autorités administratives à intervenir pour
assurer l’ordre public, en apportant des restrictions aux droits et libertés des individus.
Ainsi, les autorités administratives vont notamment adopter des règles qui vont avoir pour
objectif de maintenir la tranquillité, la sécurité et la salubrité des administrés.
Exemple : un maire – qui est une autorité de police administrative – va interdire la tenue d’une conférence sur le
territoire de sa commune car il a peur des débordements que cette conférence peut occasionner. C’est ainsi que le
maire – autorité administrative – apporte une restriction à une liberté fondamentale : la liberté d’expression.
La « police administrative » ne doit pas être confondue avec une autre notion qui lui est proche
: la « police judiciaire ».
La police administrative et la police judiciaire ont le même objectif : faire régner l’ordre
public.
Les 2 types polices doivent cependant être distinguées : toutes les 2 reposent sur le principe
de séparation des autorités administratives et judiciaires.
ð La police administrative agit au nom du pouvoir exécutif et est soumise au droit
administratif.
Ø Ce sont les juridictions judiciaires qui sont compétentes pour connaitre d'un litige lié à
la police judiciaire.
Attention : parfois, une seule et même autorité peut, à un moment, agir en tant qu’autorité de
police administrative et, à un autre moment, comme autorité de police judiciaire.
Exemple : c’est le cas du maire ou des forces de police qui agissent selon les cas au nom du pouvoir exécutif ou
au nom du pouvoir judiciaire.
Par conséquent, on ne peut pas distinguer les 2 polices selon un critère organique (selon l’organe
qui agit).
C’est plutôt un critère finaliste que la jurisprudence utilise : il faut rechercher l’intention/le but
de l’auteur de l’action policière. Ce critère de l’intention a été dégagé dans 2 arrêts
fondamentaux :
Ø CE 1951, « Baud »
Ø TC 1951, « Noualek »
Il faut donc se poser la question suivante : le but de l’action est-il préventif ou répressif ?
- La police administrative a pour but d’éviter et de prévenir les risques de trouble à
l’ordre public. C’est donc une activité préventive. Elle a pour but d’imposer des
contraintes aux particuliers en restreignant les libertés.
- La police judiciaire, quant à elle, a pour but de constater une infraction pénale
déterminée et d’en rechercher les auteurs pour les livrer à la justice (art. 14 du Code
de procédure pénale). Contrairement à la police administrative, elle a donc ici un
objectif répressif. Par conséquence, la police judiciaire est placée sous la direction du
procureur de la République.
Cependant, en pratique, ce n’est pas si simple car non seulement les 2 polices peuvent être
exercées par les mêmes agents mais, en outre, une même opération peut se transformer en
cours d’exécution.
C’est ainsi qu’une opération de police administrative peut devenir une opération judiciaire. Les
2 polices peuvent se chevaucher.
En effet, certaines opérations et certains cas mêlent les 2 finalités (prévention et répression).
C’est ce que l’on appelle des « opérations mixtes ».
Pour éviter que le contentieux ne soit éclaté entre les juridictions administratives et judiciaires,
les juges se fondent sur l’« objet principal », sur le « but essentiel » de l’action pour déterminer
si c’est une opération de police administrative ou judiciaire. 2 exemples.
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Exemple n°1 : l’arrêt « Société Le Profil » du Tribunal des Conflits (TC 1978, « Société Le Profil »). Dans cette
affaire, une société demande à la police d’assurer la protection d’un transport de fonds. Ce transport échoue car
des voleurs s’emparent de l’argent sans être retrouvés.
A l’origine, il y avait une opération de police administrative (éviter une atteinte à l’ordre public). Cependant, cette
opération s’est transformée en opération de police judiciaire (arrêter les voleurs pour les traduire devant la justice).
Devant quelle juridiction la société peut-elle demander réparation du préjudice ? Devant les juridictions
administratives ou judiciaires ? Ici, les juges ont décidé que la réparation du préjudice est de la compétence du
juge administratif car le préjudice a été subi au cours de l’opération qui tendait à assurer la protection des personnes
et des biens. On évite ainsi à la victime de faire 2 actions en indemnités (une devant le juge administratif et devant
le juge judiciaire). Ici, la victime ne fait qu’une seule action en indemnité : devant le juge administratif.
Exemple n°2 : une voiture refuse de s’arrêter dans le cadre d’un contrôle d’identité. Les gendarmes veulent arrêter
le conducteur de la voiture qui a déjà commis plusieurs infractions (non-respect feux rouges, sens interdits).
Ici, quelle est l’intention prédominante ? C’est l’intention d’appréhender un individu qui venait de commettre de
multiples infractions, donc cela relève de la police judiciaire (TC 1977 « Dlle Motsch »).
LA NULLITÉ
- Fiche -
Plan de la fiche :
§1 : La notion de nullité
A) La définition de la nullité
B) Nullité et caducité
C) Nullité judiciaire et nullité consensuelle
D) Nullité totale et nullité et partielle
L’article 1128 du Code civil pose les 3 conditions de validité de tout contrat :
ð Le consentement des parties
ð La capacité de contracter
ð Un contenu licite et certain
A noter : en plus de la nullité, une personne lésée peut demander le versement de dommages-intérêts pour venir
réparer son préjudice (art. 1178 al. 4 C. civ).
§1 : La notion de nullité
A) La définition de la nullité
La nullité est une sanction généralement prononcée par le juge lorsque l’une des
conditions de validité du contrat fait défaut et qui entraine un anéantissement rétroactif
du contrat.
La nullité est donc une sanction RÉTROACTIVE. Lorsque la nullité est prononcée, le
contrat est réputé ne jamais avoir existé. La nullité va alors impliquer des restitutions dans le
but d’effacer les effets crées par le contrat annulé.
Exemple : si le contrat de vente est annulé, le vendeur devra restituer la somme d’argent à l’acheteur.
B) Nullité et caducité
La « nullité » ne doit pas être confondue avec la « caducité ». La caducité est la sanction
applicable lorsque, après la conclusion du contrat, le contrat perd un élément essentiel à
sa validité. La caducité « met fin au contrat » (art. 1187)
Extrait des fiches - Jurixio
Exemple : un propriétaire et un locataire concluent un contrat de bail à propos de la location d’un appartement. En
cours de bail, l’immeuble prend feu. Le contrat de bail devient caduc.
La caducité intervient en cours de vie du contrat alors que la nullité intervient au moment de
la conclusion du contrat. Dans la caducité, le contrat a été valablement conclu mais, après la
conclusion de celui-ci, le contrat perd un élément essentiel.
En général, la nullité est une sanction prononcée par le juge dans le cadre d’une action en
nullité. On parle alors de « nullité judiciaire ».
Cependant, depuis la réforme de 2016, la nullité peut être aussi « consensuelle » (art. 1178
C. civ.) : c’est la nullité qui résulte d’un commun accord entre les parties.
En général, la nullité affecte le contrat dans son entier (le contrat disparait dans sa totalité). On
parle alors de « nullité totale ».
Cependant, parfois, la nullité n’est que « partielle » : la nullité ne concerne qu’une ou plusieurs
clauses du contrat.
Exemple : la clause qui est réputée « non écrite » ou la clause d’indexation avec un indice interdit.
A propos de la nullité partielle, l’article 1184 du Code civil précise que « lorsque la cause de
nullité n'affecte qu'une ou plusieurs clauses du contrat, elle n'emporte nullité de l'acte tout
entier que si cette ou ces clauses ont constitué un élément déterminant de l'engagement des
parties ou de l'une d'elles. Le contrat est maintenu lorsque la loi répute la clause non écrite, ou
lorsque les fins de la règle méconnue exigent son maintien. »
Important : qu’elle soit absolue ou relative, la nullité engendre les mêmes effets :
anéantissement rétroactif du contrat, restitutions… L’intérêt de la distinction concerne la mise
en œuvre de l’action en nullité, pas les effets !
A) Le critère de distinction
Pendant longtemps, le droit français se référait à la théorie classique des nullités. On avait une
vision anthropomorphique du contrat : on considérait le contrat comme un être humain atteint
d’une maladie. Si le contrat est atteint d’une maladie qui peut être soignée (ex : dol, erreur),
c’est une nullité relative. En revanche, si le contrat est atteint d’une maladie qui ne peut pas être
soignée, c’est une nullité absolue.
Cette vision est aujourd’hui dépassée. Quel est donc le critère actuel ?
Extrait des fiches - Jurixio
Aujourd’hui, c’est la théorie moderne des nullités (de Japiot) qui s’applique. Le critère est
celui de la finalité poursuivie par la règle de droit violée par le contrat (art. 1179 C. civ.).
ð Si la règle de droit violée a pour objet la protection d’un intérêt particulier (ex : l’intérêt
d’un des cocontractants), c’est une nullité relative.
Exemples : la nullité en cas d’insanité d’esprit (art. 414-1 C. civ.), la nullité en cas de vices du consentement (art.
1131 C. civ.), la nullité en cas d’incapacité (art. 1147 C. civ.) ou encore la nullité pour absence de contrepartie
dans les contrats à titre onéreux (Com. 22 mars 2016).
ð Si la règle de droit violée a pour objet la protection de l’intérêt général, c’est la nullité
absolue.
Exemple : le contenu contraire à l’ordre public (ex : une gestation pour autrui).
B) L’intérêt de la distinction
Aujourd’hui, il y a 2 intérêts principaux à distinguer ces 2 types de nullité. Cela concerne les
titulaires du droit d’agir et la possibilité d’une confirmation.
A noter : pendant longtemps, le 3e intérêt de la distinction concernait le délai de prescription (30 ans en cas de
nullité absolue / 5 ans de nullité relative). Cependant, la réforme de prescription de 2008 a uniformisé les délais
de prescription à 5 ans.
En cas de nullité relative (art. 1181 C. civ.) : seule la partie que la loi entend protéger ou
son représentant peut agir (ex : la personne incapable…).
En cas de nullité absolue (art. 1180 C. civ.) : toute personne ayant un intérêt peut agir (les
parties contractantes, les tiers au contrat, le ministère public…).
2- 2e intérêt : la confirmation
La confirmation est l’acte par lequel une personne renonce d’agir en nullité, une fois le
vice découvert (art. 1182 C. civ.). La confirmation n’est possible que pour les cas de nullité
RELATIVE (et non pour la nullité absolue).
Pour être valable, l’auteur de la confirmation doit avoir la volonté de renoncer à agir en
nullité. Autrement dit, l’acte de confirmation doit mentionner la substance de l’obligation et le
vice affectant le contrat (art. 1182 C. civ.). En outre, la renonciation ne peut intervenir
qu’après la conclusion du contrat.
A noter : l’ordonnance de 2016 a consacré une action interrogatoire (sommation interpellative) concernant la
nullité. Elle est prévue par l’article 1183 du Code civil : « Une partie peut demander par écrit à celle qui pourrait
se prévaloir de la nullité soit de confirmer le contrat soit d'agir en nullité dans un délai de six mois à peine de
forclusion. La cause de la nullité doit avoir cessé. L'écrit mentionne expressément qu'à défaut d'action en nullité
exercée avant l'expiration du délai de six mois, le contrat sera réputé confirmé. »
La régularisation va permettre de valider un contrat car on fait disparaître le vice qui affectait
ce contrat. Dans la régularisation, on va « réparer » le vice.
Exemple : art. 1681 C. civ. : en matière de vente d’immeubles, l’acheteur qui est poursuivi dans le cadre d’une
action en rescision pour lésion peut échapper à la nullité en payant le supplément du juste prix (on appelle cela le
« rachat de la lésion ») : l’acheteur va ainsi « régulariser » le contrat et faire disparaitre la lésion.
Lorsque la nullité est invoquée par voie d’action (une des parties prend l’initiative de saisir le juge pour
que celui-ci prononce la nullité du contrat), le délai de prescription est de 5 ans (art. 2224 C. civ.).
En revanche, lorsque la nullité est invoquée par voie d’exception (la nullité est invoquée comme un
moyen de défense par l’une des parties qui ne souhaite pas exécuter un contrat par exemple), il n’y a pas de
délai de prescription (l’exception de nullité est perpétuelle), à condition que le contrat n’ait
pas commencé à être exécuté par les parties (art. 1185 C. civ.)
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Plan de la fiche :
Lorsque l’infraction pénale est commise sur le territoire national, c’est le principe de
territorialité qui s’applique (§1). Ce principe connait cependant certaines exceptions (§2).
Selon le principe de territorialité de la loi pénale, la loi pénale française s’applique à tout
individu qui commet une infraction pénale sur le territoire français (quelle que soit la
nationalité de l’auteur de l’infraction, quelle que soit la nationalité de la victime de l’infraction).
A partir du moment où l’infraction est commise sur le territoire français, la loi pénale
française est applicable.
Exemple : si un italien commet un vol à Marseille, cet italien peut être jugé en France avec la loi française.
De la même manière, cet individu peut être jugé en France, même si l’infraction qu’il a
commise n’existe pas dans son pays d’origine.
Art. 113-2 C. pén. : « La loi pénale française est applicable aux infractions commises sur le territoire de la
République. L’infraction est réputée commise sur le territoire de la République dès lors qu’un de ses faits
constitutifs a eu lieu sur ce territoire. »
D’après l’article 113-2 al. 1er du Code pénal, la loi pénale française s’applique aux infractions
« commises sur le territoire de la République ».
Extrait des fiches - Jurixio
Exemple : si une infraction est commise en Martinique ou à Mayotte, la loi pénale française s’applique.
A noter : en fonction du territoire d’outre-mer, la loi pénale métropolitaine peut recevoir quelques adaptations.
Ensuite, le territoire de la République comprend aussi l’espace maritime et aérien (art. 113-1
du Code pénal).
ð Concernant l’espace maritime, la « mer territoriale » (aussi appelée « eaux
territoriales »), bande côtière d’une largeur de 12 miles marins (environ 22 000 mètres),
est soumise à la loi de l’Etat côtier.
A noter : au-delà de la mer territoriale, la loi pénale française peut s’appliquer si le droit international le prévoit
(art. 113-12 du Code pénal).
ð Concernant l’espace aérien, c’est l’espace qui se trouve au-dessus du territoire terrestre
et au-dessus de la mer territoriale.
Enfin, 2 autres précisions sont apportées par le Code pénal. L’article 113-3 du Code
pénal précise tout d’abord que la loi pénale française est applicable lorsque l’infraction est
commise à bord d’un navire battant pavillon français ou à l’encontre de ces navires ou des
personnes qui s’y trouvent à bord, peu importe où se trouve le navire.
Ensuite, l’article 113-4 prévoit les mêmes règles pour les aéronefs immatriculés en France.
D’après l’article 113-2 du Code pénal, l’infraction est « réputée commise » sur le territoire
français dès lors que l’un de ses éléments constitutifs a eu lieu sur ce territoire.
L’hypothèse qui est visée est celle d’une infraction qui a été commise partiellement en
France.
Autrement dit, une partie de l’infraction s’est déroulée sur le territoire de la République, l’autre
s’est déroulée à l’étranger. Dans ce cas, la notion de « faits constitutifs » permet d’étendre la
compétence de la loi pénale française.
Dans cette hypothèse, il suffit qu’un des faits constitutifs de l’infraction ait eu lieu sur le
territoire national pour que la loi pénale française puisse s’appliquer.
Extrait des fiches - Jurixio
Exemple : dans une affaire, un individu est poursuivi devant les juridictions françaises pour tentative d’escroquerie
alors même que seulement un des faits constitutifs de l’infraction d’escroquerie – des manœuvres frauduleuses
(ex : un mensonge) – a été réalisé sur le territoire français. Les autres éléments constitutifs de l’infraction ont été
réalisés à l’étranger. Pour autant, la Chambre criminelle de la Cour de cassation reconnait que la loi française est
compétente car l’un des faits constitutifs a été réalisé en France (Crim. 19 avr. 1983).
Ensuite, la loi pénale française peut également s’appliquer lorsqu’un individu s’est rendu
complice en France d’une infraction commise à l’étranger (art. 113-5 C. pén.).
Pour que la loi pénale française s’applique au complice, 3 conditions doivent être réunies :
Ø L’individu doit s’être rendu complice d’un crime ou d’un délit commis à l’étranger
Ø Le crime ou le délit en question est puni par la loi française et par la loi étrangère
Ø Le crime ou le délit a été constaté par une décision définitive du juge étranger
Art. 113-5 C. pén. : « La loi pénale française est applicable à quiconque s'est rendu coupable sur le territoire
de la République, comme complice, d'un crime ou d'un délit commis à l'étranger si le crime ou le délit est puni à
la fois par la loi française et par la loi étrangère et s'il a été constaté par une décision définitive de la juridiction
étrangère. »
Enfin, la jurisprudence admet que la loi pénale française puisse s’appliquer en cas d’infractions
connexes ou indivisibles. Autrement dit, c’est lorsqu’une infraction a été commise à l’étranger
mais cette infraction a un lien de connexité ou d’indivisibilité avec des faits constatés en France.
Dans ce cas, la loi pénale française peut s’appliquer.
ð Les immunités
C’est le cas tout d’abord lorsqu’il s’agit d’un crime international. Dans cette hypothèse, ce
seront les juridictions pénales internationales qui connaitront de l’affaire.
Exemple : la Cour pénale internationale, située à La Haye, est compétente pour juger des crimes contre
l’humanité, les génocides, les crimes de guerre et les crimes d’agression.
Toutefois, ceux qui bénéficient d’une immunité ne sont pas irresponsables pénalement, c’est
simplement qu’ils ne peuvent pas être jugés en France. Ils peuvent bien évidemment être jugés
dans leur pays d’origine.
Extrait des fiches - Jurixio
Extrait des fiches - Jurixio
Plan de la fiche :
§1 : La situation en 1804
§2 : La découverte du principe général
Le fait générateur de responsabilité peut être tout d’abord une faute (responsabilité du fait
personnel, c’est ce que l’on vient de voir). Mais, le droit français connaît aussi d’autres faits
générateurs de responsabilité, comme le fait des choses (ou encore le fait d’autrui).
Une personne peut donc voir sa responsabilité engagée si une chose dont elle a la garde cause
un dommage à autrui.
§1 : La situation en 1804
A l’origine, en 1804, il n’y avait que 2 régimes de responsabilité du fait des choses :
ð La responsabilité du fait des animaux (ancien art. 1385, devenu art. 1243)
ð La responsabilité du fait des bâtiments en ruine (ancien art. 1386, devenu art. 1244)
A noter : ces régimes spéciaux, qui existent toujours aujourd’hui, seront abordés dans la fiche n°10.
Ainsi, en 1804, pour demander réparation d’un dommage causé par une chose, il fallait se
trouver dans l’un de ces 2 cas de responsabilité (prouver que le dommage a été causé par un
animal ou par un bâtiment en ruine).
Si le dommage était causé par une autre chose (ex : une machine, une bouteille), on ne pouvait
pas agir sur le fondement de la responsabilité du fait des choses (ce régime n’existait pas
encore). La seule voie possible était d’agir sur le fondement de la responsabilité du fait
personnel et ainsi prouver une faute de la part du gardien de cette chose.
En effet, les rédacteurs du Code civil de 1804 considéraient l’ancien article 1384 al. 1er du Code
civil (devenu aujourd’hui l’article 1242 al. 1er) comme une simple annonce de plan, sans valeur
normative. Dans l’esprit des rédacteurs, il s’agissait simplement d’annoncer les régimes
spéciaux de responsabilité du fait des choses et du fait d’autrui, envisagés aux alinéas suivants.
Ancien art. 1384 al. 1er C. civ. (devenu art. 1242 al. 1 C. civ.) : « On est responsable non seulement du dommage
que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit
répondre, ou des choses que l'on a sous sa garde. »
Extrait des fiches - Jurixio
Par conséquent, pour faciliter l’indemnisation des victimes, la jurisprudence a découvert, sur le
fondement de l’ancien article 1384 al. 1er (aujourd’hui 1242 al. 1er), un nouveau principe
général de responsabilité, à côté de la responsabilité pour faute : le principe général de
responsabilité du fait des choses.
C’est en 1896 admet, pour la première fois un principe général de responsabilité sans faute
pour les dommages causés par les choses (Civ. 16 juin 1896, arrêt « Teffaine »).
En l’espèce, il s’agit d’un accident du travail causé par l’explosion d’une chaudière d’un remorqueur à vapeur.
Cette explosion a entrainé la mort d’un mécanicien, M. Teffaine. Ici, le dommage a été causé par la chaudière
(donc par une chose). Dans cette affaire, l’explosion est due à un vice de construction de la chaudière. Par
conséquent, aucune faute ne peut être reprochée au propriétaire de la chaudière. En théorie, donc, la responsabilité
de celui-ci ne peut pas être engagée. Sauf que la Cour de cassation décide de consacrer un régime général de
responsabilité sans faute : le principe général de responsabilité du fait des choses.
A noter : à la fin du XIXe siècle, ce sont les accidents du travail qui constituaient le principal domaine
d’application de ce nouveau principe général de responsabilité du fait des choses. Cependant, une loi du 9 avril
1898 a été adoptée pour réglementer les accidents du travail, ce qui incidemment a diminué le domaine
d’application du principe général de responsabilité du fait des choses. En fin de compte, comme on va le voir, ce
sont les accidents de la circulation qui vont être la principale application de ce nouveau principe (comme c’est le
cas avec l’arrêt « Jand’heur », v. plus bas).
La jurisprudence consacre une responsabilité objective (de plein droit), fondée sur le risque
et détachée de l’idée de faute. En effet, pour agir sur ce fondement, la victime n’a pas à
prouver la faute du gardien de la chose : il doit simplement prouver un fait dommageable de
la chose. C’est une responsabilité assez lourde car le gardien ne peut pratiquement pas
s’exonérer de sa responsabilité.
La solution posée en 1896 a été confirmée par la Cour de cassation en 1930 dans l’arrêt
« Jand’heur » (Cass. chambres réunies, 13 fév. 1930, « Jand’heur »).
Dans cette affaire, il s’agit d’une jeune fille (Mlle Jand’heur) qui traverse la route et qui se fait renverser par un
camion. La jeune fille subit de nombreuses blessures à la suite de cet accident.
La cour d’appel rejette la demande d’indemnisation de la jeune fille car le conducteur du camion n’a commis
aucune faute (d’ailleurs, à l’époque, la loi Badinter n’existait pas). La Cour de cassation casse la décision et
consacre une nouvelle fois le régime de responsabilité du fait des choses.
Dans cet arrêt, la Cour de cassation précise que le gardien de la chose ne peut s’exonérer de sa responsabilité qu’en
prouvant une cause étrangère (cas fortuit, fait du tiers, faute de la victime) : en effet, puisque c’est un régime de
responsabilité qui n’est pas fondé sur la faute, le gardien ne peut pas s’exonérer de sa responsabilité en prouvant
son absence de faute.
Ainsi, il existe aujourd’hui un principe général de responsabilité du fait des choses, fondé
sur l’article 1242 al. 1 du Code civil.
Extrait des fiches - Jurixio
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Plan de la fiche :
Exemple : A et B sont mariés. A exploite une boulangerie. Son conjoint (B) s’occupe d’accueillir, servir les clients
et de la comptabilité. Dans ce cas, B (le conjoint) participe à l’activité commerciale de son époux commerçant (A).
L’idée est de faire en sorte que le conjoint qui a participé à l’activité commerciale ait des droits
à faire valoir (rémunération, droits à la retraite…) et donc ne se retrouve pas démuni en cas de
séparation.
Il y a 3 statuts :
ð Le statut de conjoint associé
ð Le statut de conjoint collaborateur
ð Le statut de conjoint salarié
A noter : une dernière situation doit être évoquée. C’est le cas dans lequel le conjoint du commerçant exerce lui
aussi un commerce à titre indépendant (contrairement aux 3 statuts qui concernent le cas du conjoint qui
participe à l’activité commerciale du conjoint commerçant). Dans ce cas, ce conjoint sera considéré comme lui-
même commerçant et aura donc l’obligation de s’inscrire au RCS en tant que commerçant. L’article L121-3 du
Code de commerce précise en effet que « le conjoint d'un commerçant n'est réputé lui-même commerçant que s'il
exerce une activité commerciale séparée de celle de son époux. » Dans cette hypothèse, le choix du régime
matrimonial (séparation de biens, communauté…) peut avoir une lourde incidence concernant la possibilité pour
les créanciers de saisir des biens appartenant à l’autre époux.
Le statut du conjoint doit être déclaré au CFE (pour le mentionner au RCS) dont dépend le
commerçant. Cette déclaration peut se faire soit lors de l’immatriculation de l’entreprise du
commerçant, soit plus tard.
En l’absence de choix, le conjoint ayant exercé une activité professionnelle de manière régulière
dans l'entreprise est réputé l'avoir fait sous le statut de conjoint salarié (art. L121-4 C. com.).
En outre, si le conjoint collabore à l’activité de son époux commerçant sans l’avoir déclaré, cela
est assimilé à du travail dissimulé (sanctions pénales).
§1 : Le conjoint associé
Le conjoint associé est le statut ouvert au conjoint d’un commerçant qui est associé d’une
société dont son époux est le dirigeant et au sein de laquelle il exerce une activité régulière.
A noter : le statut est aussi ouvert à la personne liée au commerçant par un PACS. En revanche, il est exclu pour
les concubins.
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Comme son nom l’indique, le conjoint associé (ou le partenaire) est un « associé » d’une société
avec son conjoint. Concrètement, le conjoint peut choisir ce statut si son époux commerçant est
le dirigeant d’une SARL, d’une SNC ou encore d’une SAS.
Le conjoint du commerçant ne pourra obtenir le statut de conjoint associé que s’il remplit les 2
conditions suivantes :
ð 1re condition : il exerce une activité professionnelle régulière dans l’entreprise
ð 2e condition : il a des parts dans la société
Si le conjoint est déclaré comme conjoint associé, cela signifie donc qu’il peut lui aussi
participer à la gestion de l’entreprise et bénéficier des avantages sociaux (assurance maladie,
maternité, assurance vieillesse…).
En outre, en tant qu’associé, le conjoint associé peut percevoir des dividendes (distribution des
bénéfices réalisés par la société).
A noter : en revanche, le conjoint du commerçant ne devient pas lui-même commerçant sauf dans le cas où c’est
une SNC qui a été constituée (société qui confère la qualité de commerçant à tous ses associés).
§2 : Le conjoint collaborateur
A noter : le statut est aussi ouvert à la personne liée au commerçant par un PACS. En revanche, il est exclu pour
les concubins.
Autrement dit, le conjoint collaborateur n’est pas associé car il n’a pas de parts dans la société
de son époux commerçant. Il n’est pas non plus salarié puisqu’il ne perçoit aucune rémunération
à l’occasion de son travail. Il est donc considéré comme un « collaborateur » du commerçant,
ce qui lui confère certains avantages.
A noter : le statut du conjoint collaborateur peut être choisi même si le conjoint a une activité en dehors de
l’entreprise.
Le conjoint collaborateur agit en tant que mandataire de son époux commerçant : il représente
son époux commerçant pour les actes de gestion courante (= les « actes d’administration ») de
l’entreprise et du fonds de commerce.
Exemple : le conjoint collaborateur peut signer des devis ou des factures à la place de son époux commerçant.
En revanche, il ne peut pas conclure les actes de disposition (actes graves), tel que la vente du
fonds de commerce par exemple. De plus, le conjoint collaborateur bénéficie d’une protection
sociale minimale (assurance maladie…) et cela lui permet aussi de cotiser pour la retraite.
Extrait des fiches - Jurixio
Le principal avantage de ce statut est son coût puisqu’il entraine moins de charges pour
l’entreprise par rapport au statut de conjoint salarié. En revanche, l’inconvénient principal est
que la protection sociale est minimale : ainsi, le conjoint collaborateur ne peut pas prétendre au
versement du chômage.
§3 : Le conjoint salarié
Le conjoint salarié est le statut ouvert au conjoint d’un commerçant lorsque ce conjoint
participe habituellement à l’activité de l’entreprise, est titulaire d’un contrat de travail et
perçoit une rémunération au moins égale à celle du SMIC.
A noter : le statut est aussi ouvert à la personne liée au commerçant par un PACS. En revanche, il est exclu pour
les concubins.
Autrement dit, le conjoint salarié est considéré comme un « salarié » de l’entreprise de son
époux commerçant. Par conséquent, il va bénéficier de tous les avantages du droit du travail
liés à la qualité de salarié.
Exemple : le conjoint salarié doit donc percevoir une rémunération minimale (le SMIC), des congés payés, un
temps de travail réglementé. Il bénéficie également de la formation professionnelle et d’une protection sociale
complète (il est affilié au régime général de la Sécurité Sociale). Il est donc considéré comme n’importe quel
salarié.
En outre, pour rappel, le statut de conjoint salarié est le statut applicable à défaut de
déclaration par le commerçant.
Enfin, le principal avantage du statut de conjoint salarié est la protection sociale complète : il
peut bénéficier des indemnités en cas d’arrêt maladie, d’accident du travail ou en cas de
maternité. En outre, le conjoint salarié peut bénéficier du chômage en cas de rupture de son
contrat de travail.
En revanche, l’inconvénient principal est qu’il coûte cher à l’entreprise : le commerçant paie
de lourdes cotisations sociales lorsqu’il verse le salaire à son conjoint.
Plan de la fiche :
La théorie de l’abus de droit de propriété est une théorie jurisprudentielle selon laquelle
celui qui exerce son droit de propriété dans l’intention de nuire à autrui peut voir sa
responsabilité civile engagée.
Cette théorie a été consacrée dans le célèbre arrêt « Clément Bayard » (Req. 3 août 1915,
« Coquerel c/Clément Bayard »).
Dans cette affaire, Clément Bayard faisait voler des ballons dirigeables depuis son terrain. Un jour, son voisin
(Coquerel) en a eu marre : sur son terrain, il décida d’installer des piques de fer métalliques afin de percer les
ballons dirigeables. La Cour de cassation considère que le sieur Coquerel devait engager sa responsabilité civile
car il a agi avec l’intention de nuire à Clément Bayard.
Dans le Code civil, aucun article n’est relatif à l’abus de droit de propriété. Ainsi, cette théorie
est fondée sur le droit commun de la responsabilité civile (art. 1240). Dès lors, ce sont les
conditions classiques qui doivent être invoquées :
ð La faute
ð Le préjudice
ð Le lien de causalité
Par ailleurs, dernière condition : il faut que celui qui abuse du droit de propriété soit titulaire
de ce droit ! Un simple locataire ne pourrait donc pas commettre un abus de droit de propriété…
La notion de faute doit être précisée. Le critère retenu par la jurisprudence est celui de
l’intention de nuire : celui qui exerce son droit de propriété avec l’intention de nuire à autrui
peut alors voir sa responsabilité civile engagée.
Exemple : le fait de planter des végétaux devant la fenêtre de son voisin pour lui cacher la lumière (Civ. 1re 20
janv. 1964) ou encore la construction d’une fausse cheminée pour nuire à son voisin (CA Colmar, 2 mai 1855)
sont des comportements constitutifs d’abus de droit.
Pour prouver l’intention de nuire, les juges utilisent notamment le critère de l’absence d’utilité
pour le propriétaire. Si une construction n’est d’aucune utilité pour le propriétaire, l’intention
de nuire peut être caractérisée.
Enfin, s’agissant de la réparation du préjudice, il appartient au juge de définir quel est le mode
de réparation le plus approprié : versement de dommages-intérêts à la victime, destruction du
bien…
Extrait des fiches - Jurixio
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Plan de la fiche :
A) La définition de la vente
La vente est un contrat par lequel une personne (le vendeur) transfère la propriété d’une
chose à une autre personne (l’acheteur), moyennant le paiement d’un prix.
La vente est définie par l’article 1582 al. 1 du Code civil : « La vente est une convention par laquelle l'un s'oblige
à livrer une chose, et l'autre à la payer. Elle peut être faite par acte authentique ou sous seing privé. »
La vente est donc un contrat translatif de propriété : la vente emporte un transfert de propriété
de la chose en contrepartie du paiement d’une somme d’argent (le prix).
Dans la vente, les parties sont chacune tenues par des obligations principales :
ð L’obligation principale de l’acheteur est l’obligation de paiement du prix.
A côté de ces obligations principales, l’acheteur et le vendeur sont également tenus par des
obligations accessoires.
Exemple : le vendeur est tenu par une obligation de garantie (garantie des vices cachés, garantie d’éviction).
L’acheteur est également tenu par une obligation de retirement.
C’est ce critère qui permet de distinguer le contrat de vente du contrat de bail. Le contrat de
bail est un contrat par lequel une partie (le bailleur) s’oblige à conférer la jouissance d’une
chose à l’autre partie (le preneur/le locataire). Dans le bail, il n’y a aucun transfert de propriété,
c’est simplement un transfert de jouissance : le locataire n’est pas propriétaire du bien, il peut
simplement l’utiliser.
La vente est un contrat à titre onéreux. C’est un contrat dans lequel « chacune des parties
reçoit de l'autre un avantage en contrepartie de celui qu'elle procure » (art. 1107 C. civ.). Dans
la vente, l’acheteur reçoit un avantage (la propriété de la chose), qui correspond à la contrepartie
de celui qu’il procure au vendeur, le paiement du prix.
C’est notamment ce critère qui permet par exemple de distinguer la vente du contrat de
donation, qui emporte également un transfert de propriété. Dans la donation, l’avantage du
donataire (la propriété d’une chose) est reçu sans aucune contrepartie pour le donateur. En effet,
la donation est un contrat à titre gratuit.
ð La vente est un contrat synallagmatique : le vendeur et l’acheteur sont tenus par des
obligations réciproques.
ð La vente n’est pas un contrat intuitu personae : la vente n’est pas conclue en
considération de la personne.
Le contrat de vente doit être distingué des autres contrats translatifs de propriété.
ð Le prêt de consommation : c’est un contrat par lequel l’une des parties (le prêteur) livre
à l’autre (l’emprunteur) une certaine quantité de choses qui se consomment par l’usage,
à la charge pour l’emprunteur de lui en rendre autant de même espèce et qualité (art.
1892 C. civ.). La particularité du prêt de consommation vient de ce qu’il porte sur une
chose consomptible, c’est-à-dire une chose qui va détruit par son usage.
ð La donation : c’est un contrat par lequel une personne (le donateur) transmet de son
vivant et gratuitement un bien ou un droit à une autre personne (le donataire) (art. 894
C. civ.). A la différence de la vente, la donation est un contrat à titre gratuit : le donateur
est animé d’une « intention libérale ».
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ð L’apport en société : c’est un contrat par lequel une personne apporte des biens, une
industrie ou un savoir-faire à une société, en contrepartie de l’attribution de droits
sociaux (actions, parts sociales). L’apport en société se distingue de la vente car, en
contrepartie de son apport, l’apporteur ne reçoit pas un prix mais il reçoit des titres
sociaux (soit des actions, soit des parts sociales) qui correspondent à sa part dans le
capital de la société.
ð L’échange : c’est un contrat par lequel les parties se donnent respectivement une chose
pour une autre (art. 1702 C. civ.). Dans l’échange, et contrairement à la vente, la
contrepartie du transfert de propriété n’est pas un prix mais un autre bien.
Plan de la fiche :
Le principe du contradictoire est l’un des éléments essentiels du droit au procès équitable.
C’est aussi l’un des principes directeurs de la procédure civile :
ð Le principe du contradictoire doit être respecté à tout moment de la procédure (lors de
l’introduction de l’instance et du déroulement du procès)
ð Le principe du contradictoire doit être respecté par les parties et par le juge
Par conséquent, chacune des parties concernées par une instance civile doit avoir été informée
de l’existence de ce procès. L’acte introductif d’instance doit donc avoir été notifié ou signifié
à la partie concernée.
A noter : si une personne est condamnée par le juge alors qu’elle n’a pas été informée de la procédure, la décision
peut être attaquée car il s’agit d’un excès de pouvoir du juge.
En outre, pour permettre à chacune des parties d’avoir un délai suffisant pour préparer sa
défense, un délai de comparution est généralement posé par le CPC.
Extrait des fiches - Jurixio
Exemple : dans le cadre d’une procédure devant le tribunal judiciaire, le défendeur dispose d’un délai de 15 jours
à partir de la signification de l’assignation pour constituer avocat (art. 763 CPC). De la même manière, devant le
tribunal de commerce, l’assignation doit être délivrée au moins 15 jours avant l’audience (art. 856 CPC).
A ce titre, les parties doivent se faire connaître mutuellement en temps utile les moyens de
fait sur lesquels elles fondent leurs prétentions, les éléments de preuve qu'elles produisent et les
moyens de droit qu'elles invoquent (art. 15 CPC). L’idée de cette règle est que chacune des
parties puisse organiser sa défense correctement.
Par ailleurs, concernant la preuve, le juge peut également écarter du débat les pièces qui n'ont
pas été communiquées en temps utile (art. 135 CPC).
Art. 16 al. 1er CPC : « Le juge doit, en toutes circonstances, faire observer et observer lui-même le principe de
la contradiction. »
Par ailleurs, lorsque le juge relève d’office un moyen de droit, il ne peut fonder sa décision sur
ce moyen que si les parties ont pu présenter leurs observations au préalable (art. 16 al. 3 CPC).
Le juge doit également s’assurer que les parties respectent le principe du contradictoire. Pour
ce faire, il dispose de nombreux pouvoirs.
ð Il peut tout d’abord enjoindre une partie (s’il y a lieu, sous astreinte) à communiquer
certains éléments à l’autre partie.
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ð Il peut également écarter du débat des éléments qui n’auraient pas été débattus
contradictoirement.
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LA CESSION DE DETTE
- Fiche n°14 -
Plan de la fiche :
La cession de dette est le contrat par lequel le débiteur d’une obligation (B) transfère la
dette qu’il doit à un créancier (A) à une tierce personne : le cessionnaire (C) (art. 1327 C.
civ.).
Art. 1327 C. civ. : « Un débiteur peut, avec l'accord du créancier, céder sa dette. »
A noter : pendant longtemps, la doctrine était divisée sur la question de la validité de la cession de dette.
Cependant, l’ordonnance du 10 février 2016 de réforme du droit des obligations a pris l’option de consacrer le
mécanisme de la cession de dette en droit français.
ð Le débiteur cédant (B) : c’est le débiteur initial qui va transférer la dette (qu’il a
auprès de A) à une personne tierce : le tiers cessionnaire (C)
ð Le tiers cessionnaire (C) : c’est celui qui va devenir le nouveau débiteur de la dette
grâce à la cession de dette que le débiteur (B) lui a consentie.
Exemple : A est titulaire d’une créance sur B. B va alors céder sa dette à C par le mécanisme de la cession de dette.
C va donc devenir le nouveau débiteur de A.
A noter : la cession de dette peut ainsi être utilisée comme une libéralité permettant à un tiers cessionnaire (C)
d’accepter de s’appauvrir au bénéfice du débiteur cédé (B) : autrement dit, le cessionnaire prend en charge le
paiement de la dette par pure intention libérale (ex : un proche prend la dette d’une personne de sa famille). De
la même manière, la cession de dette peut permettre d’éteindre une autre dette. C’est le cas si le cessionnaire est
débiteur d’une autre dette à l’égard du débiteur cédant (B).
La cession de dette ne peut intervenir qu’avec l’accord du créancier cédé (art. 1327 C. civ.) :
c’est logique puisque la personne du débiteur (et notamment sa solvabilité) est importante pour
le créancier, il doit donc être d’accord avec le nouveau débiteur proposé.
Tout d’abord, la cession de dette doit être constatée par écrit, à peine de nullité (art. 1327 al.
2 C. civ.). La cession de dette est donc un contrat solennel.
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Ensuite, comme on l’a vu le créancier cédé doit donner son consentement à la cession de dette
(art. 1327 C. civ.).
Il peut cependant choisir de donner son consentement à l’avance : cependant, dans ce cas, la
cession lui sera opposable qu’à partir du moment où cette cession lui a été notifiée ou à partir
du jour où il en prend acte (art. 1327-1 C. civ.).
Tout d’abord, la cession de dette emporte le transfert de la dette : le débiteur cédant transfert
sa dette au cessionnaire.
Ensuite, s’agissant de la libération du débiteur cédant, le Code civil opère une distinction (art.
1327-2 C. civ.) :
ð 1er cas : le créancier (A) consent expressément à la libération du débiteur originaire
(B) : dans ce cas, le débiteur originaire (B) est libéré pour l’avenir. Dans ce cas, la
cession est donc « libératoire » pour le débiteur originaire (B).
Art. 1327-2 C. civ. : « Si le créancier y consent expressément, le débiteur originaire est libéré pour l'avenir. A
défaut, et sauf clause contraire, il est tenu solidairement au paiement de la dette. »
En outre, le nouveau débiteur (C) – et l’ancien débiteur (B) s’il reste tenu de la dette – peuvent
opposer au créancier les exceptions inhérentes à la dette (art. 1328 C. civ.).
Exemple : ils peuvent donc opposer au créancier la nullité, l’exception d’inexécution, la résolution ou la
compensation des dettes connexes.
De la même manière, chacun (le nouveau débiteur et l’ancien débiteur s’il reste tenu) peut
opposer au créancier les exceptions qui lui sont personnelles. En revanche, le nouveau débiteur
ne peut pas opposer les exceptions qui sont personnelles à l’ancien débiteur.
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LES AUDITIONS
Fiche
Plan de la fiche :
L’audition est un acte qui permet à la police judiciaire de convoquer une personne pour
entendre ce qu’elle a à dire sur un élément d’enquête (art. 61 CPP pour l’enquête de
flagrance, art. 78 CPP pour l’enquête préliminaire).
A noter : que l’audition soit réalisée dans une enquête de flagrance ou dans une enquête préliminaire, les règles
sont les mêmes.
Tout d’abord, l’OPJ peut appeler et entendre toutes les personnes susceptibles de fournir des
renseignements sur les faits de l’enquête (art. 61 al. 2 CPP).
Exemple : la personne qui a déposé plainte, des témoins ou encore la personne que la police soupçonne d’avoir
commis l’infraction peuvent donc être appelés pour une audition.
Ensuite, les personnes convoquées sont obligées de comparaître. Si une personne convoquée
à une audition ne répond pas à la convocation (ou si l’on peut craindre qu’elle ne réponde pas),
l’OPJ peut recourir à la force publique pour la contraindre à comparaître (art. 61 al. 3 CPP).
Il faut alors l’autorisation du procureur de la République.
A noter : le procureur de la République peut également autoriser la comparution par la force publique sans
convocation préalable en cas de risque de modification des preuves ou indices matériels, de pressions sur les
témoins ou les victimes ainsi que sur leur famille ou leurs proches, ou de concertation entre les coauteurs ou
complices de l'infraction.
En outre, l’audition peut être effectuée soit par l’OPJ lui-même, soit – sous son contrôle – par
un APJ (art. 61 al. 5 CPP). Dans tous les cas, un PV d’audition est dressé.
S’il n’y a aucun soupçon sur la personne entendue (audition d’un témoin), celle-ci ne peut être
retenue que le temps strictement nécessaire à son audition. L’audition ne peut durer que 4h
maximum (art. 62 al. 2 CPP / art. 78 al. 2 CPP).
Cependant, si l’audition révèle des soupçons contre cette personne, les enquêteurs peuvent
placer cette personne en GAV (si les conditions sont réunies) ou alors la soumettre au statut
de l’audition libre (v. plus bas).
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Les enquêteurs peuvent procéder à l’audition d’une personne soupçonnée d’avoir commis ou
tenté de commettre une infraction sans la placer sous le régime contraignant de la GAV. C’est
ce que l’on appelle « l’audition libre » (art. 61-1 CPP).
A noter : ce statut ne s’applique pas si la personne a été conduite, sous contrainte, par la force publique devant
l'officier de police judiciaire. En effet, dans ce cas, l’audition n’est pas vraiment libre… Ce statut s’applique donc
uniquement les personnes qui se rendent d’elles-mêmes à la police ou qui ont été convoquées.
La personne suspectée ne peut être entendue librement qu’après avoir été informée de certains
droits et de certaines informations.
Exemple : elle doit notamment être mise au courant de la qualification, de la date et du lieu de l’infraction qu’elle
est soupçonnée d’avoir commis ou tenté de commettre. Elle doit aussi être informée du droit de quitter à tout
moment les locaux où elle est entendue ou encore du droit de faire des déclarations et du droit de se taire. Enfin,
elle est aussi informée du droit de se faire assister d’un avocat (dans certains cas).
Enfin, concernant l’audition d’une personne suspecte, la loi ne prévoit pas de durée maximale.
Comme on l’a vu, le suspect peut quitter les locaux du commissariat à tout moment (il ne peut
pas être retenu de force, sauf placement en GAV).