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Introduction : Définition et classification du droit

1-Définition du droit :
Dans un premier sens, le droit constitue un mode d’organisation de la vie en société,
c’est un ensemble de règles de conduite destiné à régir les Hommes. C’est une sorte d’arsenal
de règles mis en place afin que les Hommes vivent en harmonie. Il y a une nécessité des règles
dans la vie en société et ces règles sont désormais écrites.

Dans un second sens, le droit est une discipline qui a précisément pour objet l’étude de
cet ordonnancement, cette organisation juridique.

2-Classification du droit en tant que discipline :


Le droit constitue plusieurs blocs de disciplines juridiques. Deux distinctions combinées
forment le cadre général : celle du droit national et international et celle du droit public et privé.

a-Le droit national et international :

-Le droit national (ou droit interne) est le droit en vigueur à un moment donné dans un État
déterminé.

-Le droit international réglemente d’une part les relations internationales entre les États (par
ex : signature d’un traité), on parle de droit international public. D’autre part, il réglemente les
relations entre individus de nationalités différentes et l’on parle de droit international privé.

b-Le droit public et privé :

-Le droit public :

Il comprend l’ensemble des règles qui dans un État préside l’organisation de l’État mais
également les rapports de l’État et de ses agents avec les particuliers. Ce droit public se
subdivise à son tour en 3 branches :

-Le droit constitutionnel qui détermine les règles relatives à la forme de l’État, à la formation
du gouvernement et des pouvoirs publics en général.

-Le droit administratif qui réglemente l’organisation des collectivités territoriales


(départements, régions, communes), des services publics (justice, santé, police, éducation),
des établissements publics (université, hôpital public) mais également les rapports de
l’administration avec les particuliers (litige avec un employeur par exemple).

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-Le droit financier qui comprend les règles relatives aux finances publiques, c’est-à-dire aux
ressources (impôts, taxes) et aux dépenses de l’État ainsi que celles des autres collectivités
publiques.

-Le droit privé :

Il regroupe l’ensemble des règles qui gouvernent les rapports entre particuliers ou avec
les collectivités privées (associations, sociétés SA, SARL…). Il se subdivise en 5 branches :

-Le droit civil à l’origine constituait l’essentiel des règles du droit privé mais au fil du temps il
s’est désagrégé. Aujourd’hui, il regroupe tout ce qui porte autour de la famille, le mariage…

-Le droit commercial qui régit les rapports entre individus se livrant au commerce (commerce
terrestre, aérien, maritime, ferroviaire, fluvial).

-Le droit rural qui régit les rapports naissant de l’exploitation des terres agricoles (par ex : le
métayage ou les baux à ferme)

-Le droit du travail réglemente les rapports des employeurs privés avec leurs salariés.

-La procédure civile qui est l’ensemble des règles d’après lesquelles les tribunaux jugent les
litiges nés entre particuliers relevant de l’ensemble du droit privé. Le code de la procédure civile
répond aux questions concernant les litiges entre particuliers, il permet de savoir comment
saisir la justice.

c-Le droit répressif ou pénal :

Il institue et aménage le droit de punir avec sa procédure spécifique : la procédure


pénale. Il est à la frontière entre le droit privé et public dans la mesure où il atteint les auteurs
d’infractions pénales commises contre les particuliers intégrés au corps social. Ce corps social
devant assurer à travers les individus sa propre défense (gendarmes, magistrats…).

3-La naissance du droit des affaires :


Après l’antique droit des marchands, le classique droit commercial, apparaît aujourd’hui
depuis environ 30 ans le droit des affaires. Aucune définition formalisée n’a encore été donnée.
C’est le droit appliqué au monde des affaires, c’est-à-dire de près ou de loin à ceux qui sont liés
aux activités de la vie économique. On reconnaît généralement que le droit des affaires
comprend l’ensemble des règles de droit commercial, qu’il s’appuie solidement sur le droit civil
tout en empruntant des éléments au droit public économique (financier), au droit fiscal ainsi
qu’au droit de la concurrence et de la consommation.
C’est un droit appliqué qui nécessite au préalable de solides connaissances en « droit
fondamental » car il existe des notions de base communes à toutes les disciplines juridiques.

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PARTIE 1 : LES SOURCES DU DROIT

S’interroger sur le fondement du droit, c’est se demander par quels processus il est créé et où il
est contenu. En général, ce sont des textes qui régissent le droit. Parmi ceux-ci, certains représentent
les sources directes : ce sont les lois au sens large, les conventions internationales, les règlements, les
usages, les réglementations professionnelles et les principes généraux du droit (PGD). À côté de ces
sources directes cohabitent des sources indirectes que sont la jurisprudence et la doctrine.

Chapitre 1 : Les sources directes du droit des affaires


Section 1 : Les textes de l’autorité publique

Tous les textes n’ont pas la même force ni la même valeur. Certains ont une position de
primauté, d’autres de subordonnée. Il existe une véritable hiérarchie à respecter qui est, du plus
important au plus restreint, la suivante :

1- la Constitution
2- les Traités
3- les Lois ordinaires
4- les Règlements

1-La Constitution :
a-Les lois constitutionnelles :

La Constitution de la 5ème République date du 4 octobre 1958, elle se situe au sommet de la


hiérarchie des textes puisque c’est elle qui organise les rouages de l’État (exemple : dans les articles 6,
8, 20 et 24, il est prévu que le Président de la République, élu au suffrage universel direct pour 5 ans,
nomme un Premier Ministre, chef du gouvernement. Ce gouvernement est responsable devant le
Parlement qui est composé par l’Assemblée Nationale et le Sénat.

C’est de la Constitution également que proviennent les lois juridiques dans la mesure où toutes
doivent lui être conformes. En cas de non-conformité, c’est le Conseil Constitutionnel composé de 9
membres et des anciens Présidents de la République qui est l’organe chargé du contrôle de la
constitutionalité des lois en général. Aucune loi n’échappe donc au risque d’être déclarée
anticonstitutionnelle. Le Président de la République, le Président du Sénat et le Président de
l’Assemblée Nationale qui élisent chacun 3 membres ainsi que les anciens présidents. Aujourd’hui il n’y
a que Valéry Giscard d’Estaing en vie donc il n’a pas de vote (sinon possibilité d’égalité) mais il peut
donner son point de vue.

Cependant l’intervention du Conseil Constitutionnel est subordonnée à 2 conditions :

- Certaines autorités seulement peuvent le saisir, il s’agit du Président de la République, du Premier


Ministre, du Président du Sénat, du Président de l’Assemblée Nationale ou de 60 députés ou sénateurs.
Il doit être saisi avant la promulgation de la loi qui est l’acte par lequel le chef de l’État constate
officiellement l’existence et la régularité de la loi.

- À défaut du respect de ces 2 conditions, une loi même contraire à la Constitution régulièrement
promulguée et publiée sera valide.

b-Les lois organiques :

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Depuis le 4 octobre 1958, il y a lieu de mentionner les lois organiques qui forment une catégorie
de textes à part. Elles ont pour objectif de compléter les lois constitutionnelles en fixant les modalités
d’organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics. La Constitution, par exemple dans ces articles
6, 13 et 23, énumère limitativement les domaines dans lesquels peuvent intervenir de telles lois. La
procédure d’adoption et de contrôle qui leur est attachée en fait une catégorie de lois qui dans la
hiérarchie des textes les situent entre les lois constitutionnelles et les lois ordinaires.

2-Les Traités :
Ce sont des conventions qui lient 2 ou plusieurs États.

a-Les traités internationaux en général :

La Constitution proclame la suprématie du droit international ayant sa source dans les traités par
rapport au droit interne. Pour entrer en vigueur, les traités doivent être ratifiés, en général par le
Président de la République ; mais lorsqu’il porte sur les matières les plus importantes (ex : lorsqu’il
modifie une loi constitutionnelle ou qui porte atteinte à la souveraineté de l’État), ils doivent être ratifiés
par une loi parlementaire ou par une loi référendaire.

Le Conseil Constitutionnel, compte tenu de la position de suprématie de la Constitution, doit


s’opposer à la ratification d’un traité dont les dispositions seraient contraires à la Constitution. La
ratification d’un tel traité n’est donc possible qu’après la révision de la Constitution (comme le fût le
Traité de Maastricht).

Il faut savoir également qu’il existe de nombreux accords internationaux appelés « accords en
forme simplifiée ». Leur force obligatoire résulte de leur simple approbation par le gouvernement qui doit
en informé le Président de la République.

b-Le droit communautaire :

En se liant par les traités qui ont institué la communauté européenne et notamment le Traité de
Rome du 25 mars 1957, dont est issue l’Union Européenne, la France s’est soumise à un droit
communautaire supranational susceptible de modifier progressivement son ordre juridique interne. De
telles modifications résultent des différents traités mais également des actes émanant des institutions
communautaires (droit dérivé). Ces actes n’ont pas tous la même portée et on peut distinguer les
règlements d’un côté et les directives.

- Les règlements, parfois appelés lois communautaires, sont obligatoires et directement applicables
dans tous les États membres. Ils peuvent rendre caduques les disponibilités nationales qui lui sont
contraires.

- Les directives sont plus souples que les règlements. Elles lient seulement le ou les États destinataires
concernant les résultats à atteindre, ce sont les instances nationales qui ont le choix de la forme à
travers une loi ou un règlement interne pour parvenir aux résultats attendus. En d’autres termes, les
directives sont intégrées dans les législations nationales et ne sont pas d’application directe.

3-Les lois ordinaires :


a-Le domaine de la loi :

La loi au sens strict est un texte voté par le Parlement. Elle peut être définie comme une règle
générale et abstraite destinée à régir non pas des cas particuliers mais une série de cas semblables
susceptibles de se présenter. C’est une règle permanente qui s’applique du jour de son entrée en
vigueur jusqu’à son abrogation (annulation). Elle ne peut être prise que dans le domaine défini par
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l’article 34 de la Constitution. Au terme de cet article, la loi fixe notamment les garanties fondamentales
accordées aux citoyens dans l’exercice des libertés publiques, la nationalité, les successions, les
régimes matrimoniaux (légal, séparation des biens ou com. universelle), la détermination des crimes et
délits et l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement de l’impôt.

Seule une loi sera compétente pour prendre toute mesure prévue par l’article 34 de la
Constitution mais cette compétence est limitée au domaine défini par cet article.

b-Le vote de la loi :

L’initiative des lois appartient au Premier Ministre, et on parle dans ce cas de "projet de loi" mais
également aux députés et sénateurs, et l’on parle dans ce cas de "proposition de loi". Chaque texte est
déposé indifféremment au bureau du Sénat ou de l’A.N. où il est examiné par une commission spéciale
sur la base d’un rapport établit par l’un de ses membres. Si le gouvernement, qui est "le maître de l’ordre
du jour" le décide, il va mettre le texte en discussion. Après débat général, le texte est examiné dans sa
rédaction initiale, le gouvernement et les parlementaires peuvent à ce stade présenter des modifications
au texte en discussion : ce sont les amendements.

Ensuite, le texte est voté article par article, sauf si le gouvernement impose tout ou partie du texte
en discussion, c’est-à-dire le vote bloqué qui écarte les amendements. Par ailleurs, le gouvernement
peut engager sa responsabilité devant l’A.N. sur le vote d’un texte. Dans ce cas, le texte est considéré
comme adopté sauf si une motion de censure est déposée par 1/10ème des députés dans les 24h qui
suivent et qu’elle est votée à la majorité des membres composant l’A.N., ce qui entraînerait la dissolution
du gouvernement ; c’est l’article 49-3 (alinéa 3) de la Constitution qui le permet.

La loi est définitivement adoptée lorsqu’elle est votée dans les mêmes termes devant le Sénat et
l’A.N. Sinon s’établit une navette entre les 2 assemblées. Après 2 lectures (délibérations) ou une si le
gouvernement déclare l’urgence ce dernier peut provoquer la réunion d’une commission mixte paritaire
chargée de proposer un texte commun. Cette commission est composée de 7 députés et 7 sénateurs. Si
elle réussit à élaborer un texte commun, le gouvernement peut décider de le soumettre au vote des 2
assemblées. Si elle n’a pas pu aboutir à un accord, la navette reprend pour une lecture complète à
l’issue de laquelle le gouvernement peut demander à l’A.N. de statuer définitivement.

À côté des lois parlementaires, la Constitution, dans son article 11, prévoit de soumettre au
référendum tout texte portant sur l’organisation des pouvoirs publics ou sur la ratification de traités
importants et on parle dans ce cas de lois référendaires.

c-L’application de la loi :

Une fois adoptée pour entrer en vigueur, la loi doit être promulguée et publiée.

1-La promulgation :

C’est un décret du Président de la République qui atteste l’existence et la régularité de la loi. Il


ordonne par ce décret sa publication et son exécution. À partir de la promulgation, la loi devient
exécutoire mais ne peut être exécutée car elle n’est pas encore connue des citoyens.

2-La publication :

C’est l’opération qui porte la loi à la connaissance des citoyens. Elle se fait par l’insertion au
journal officiel des lois et décrets (J.O.). Elle est obligatoire partout en France 1 jour franc après sa
publication au J.O. Le principe connaît cependant quelques exceptions : l’entrée en vigueur d’une loi
peut être avancée et on procèdera par affichage mais il est beaucoup plus fréquent qu’elle soit
retardée ; c’est le cas lorsque le législateur a expressément fixé une date ou bien lorsqu’il a prévu
d’attendre la publication des décrets d’application.

3-L’obligation d’observer la loi :


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À partir du moment où la loi a été régulièrement publiée, elle devient obligatoire pour tous. De
plus, « Nul n’est sensé ignoré la loi ». Elle pourra être exécutée si nécessaire grâce à divers procédés
de contraintes (exemple : peine d’amende ou d’emprisonnement en cas d’infraction à la loi pénale).
Toute loi a donc semble-t-il un caractère impératif mais ce principe va comporter quelques exceptions :

-Quelques lois sont susceptibles de dispenses consenties en faveur d’un individu soit par le Président de
la République (ex : mariage entre proches parents) soit par un magistrat : le Procureur de la République
qui peut accorder une dispense d’âge pour le mariage (âge mini. 18ans).

-Des conventions privées c’est-à-dire des contrats peuvent déroger à certain nombre de lois civiles.
L’art.6 du code civil indique clairement que toutes les lois n’ont pas la même force obligatoire. Il convient
donc de distinguer les lois impératives et supplétives.
Les lois impératives s’imposent en toute circonstance, on ne peut écarter leur application, c’est le
cas pour toutes les lois pénales et pour un certain nombre de lois civiles (par ex : lois fixant le mariage
ou la filiation).
Les lois supplétives par contre peuvent être écartées par les conventions des parties. On pourrait
douter de l’utilité de ce genre de lois mais en réalité cette utilité est capitale car à défaut de conventions,
le législateur supplée au silence des contractants d’où leur appellation de lois supplétives. (ex : à défaut
de contrat de mariage, il existe un régime légal qui s’appelle « la communauté des biens réduite aux
acquêts »)

4-L’abrogation :

C’est l’abolition de la loi. Seule une loi peut en abroger une autre. L’abrogation est expresse
lorsqu’elle est prévue dans un texte formel qui abroge la loi ancienne. Elle peut être totale ou partielle.
L’abrogation est tacite lorsqu’elle ne résulte pas d’un texte formel mais de l’incompatibilité qu’il y a entre
la nouvelle loi et l’ancienne. Leur application simultanée étant irréalisable, on choisira la plus récente.
Par contre, la désuétude ou l’établissement d’un usage contraire n’entraîne pas l’abrogation de la loi.

a) Les conflits de la loi dans le temps :

1-Le principe de non rétroactivité :

Lorsqu’une loi en vigueur est abrogée par une loi nouvelle, il faut déterminer le domaine
d’application dans le temps des 2 lois successives. La réponse nous est donnée dans l’art.2 du code
civil, « la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a pas d’effet rétroactif ». « Elle n’a pas d’effet rétroactif »
signifie qu’elle ne s’applique pas aux situations juridiques déjà réglées sous la loi ancienne. « la loi ne
dispose que pour l’avenir » signifie qu’à partir du moment où la nouvelle loi entre en vigueur, elle ne régit
que les situations juridiques en cours ou bien celles qui naîtront postérieurement.

2-Des exceptions à la règle de la non rétroactivité :

Ce n’est pas une règle constitutionnelle, le législateur peut donc faire des lois expressément
rétroactives. Les lois pénales plus douces s’appliquent aux situations déjà réglées par la loi ancienne en
supprimant par exemple un infraction ou en diminuant une peine.

3-L’effet immédiat de la loi nouvelle :

En principe, les situations juridiques en cours verront leurs effets instantanément modifiés par la
loi nouvelle entrée en vigueur. L’exception est qu’en matière contractuelle, la loi ancienne va continuer à
régir les effets de contrats en cours jusqu’à leur terme sans tenir compte de l’entrée en vigueur de la loi
nouvelle. Toutefois, une loi impérative et expressément rétroactive s’appliquera aux contrats en cours à
compter de son entrée en vigueur.

1) Les textes émanant du pouvoir réglementaire :


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a) Les règlements :

À côté du pouvoir législatif qui est exercé dans notre tradition constitutionnelle par le Parlement, les
autorités réglementaires qui appartiennent au pouvoir exécutif ont le droit d’élaborer et de publier des
textes obligatoires. La Constitution attribue ce pouvoir réglementaire au Président de la République et au
Premier Ministre qui l’exercent par voie de décrets. Par ailleurs, les ministres dans le cadre de leurs
attributions, les présidents de conseil régional et général, le préfet au sein du département et le maire
dans la commune vont prendre des règlements appelés les arrêtés.

Comme pour les lois, l’abrogation d’un règlement peut être expresse ou tacite. Enfin, du fait de leur
place dans la hiérarchie des textes, les règlements doivent être conformes aux lois, aux traités et à la
Constitution. Cependant, il n’appartient pas au Conseil Constitutionnel de vérifier cette légalité mais aux
juges administratifs. S’il n’est pas saisi dans les 2 mois par un recours pour excès de pouvoir, il pourra
anéantir un règlement illégal. Toutefois, il est toujours possible sans limite dans le temps d’écarter un
règlement en soulevant son illégalité. Ceci s’appelle l’exception d’illégalité qui si elle est reconnue rendra
le texte ou règlement inapplicable à la personne mais ne pourra le faire disparaître.

b) Les ordonnances :

1-Définition :

Le gouvernement peut pour l’exécution de son programme et dans un délai limité demandé au
Parlement de l’autoriser à prendre des mesures qui relèvent du domaine de la loi. Ce sont les
ordonnances de l’art.38 de la Constitution. Ce moyen est utilisé par le gouvernement qui veut obtenir
des mesures rapides sans discussion au Parlement.

2-Procédure :

Le Parlement grâce à une loi d’habilitation autorise le gouvernement à prendre des mesures
relevant du domaine de la loi législatif pendant une période déterminée. Ces mesures seront
ultérieurement ratifiées par le Parlement grâce à une loi de ratification. Si le Parlement ratifie les
ordonnances, elles acquièrent une valeur législative (loi ordinaire), si le Parlement ne les ratifient pas
elles seront traitées comme des règlements.

Hiérarchie des textes :


lois constitutionnelles
1. La Constitution lois organiques

2. Les Traités

3. Les lois ordinaires ordonnances ratifiées

4. Les règlements décrets ordonnances non ratifiées


arrêtés

Section 2 : Les autres sources directes du droit des affaires

1) Les usages :

a) Les différents usages :

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Ils constituent la plus ancienne source du droit car en l’absence de textes, les règles de droit vont se
former par les usages. Lorsque l’usage est devenu suffisamment ancien, constant et régulier, les juges
vont le considérer comme obligatoire. Cependant, tous les usages ne constituent pas une règle de droit.

b) Leur rôle dans le droit actuel :

Aujourd’hui encore, ils tiennent une grande place dans la vie des affaires car compte tenu de la
diversité de la matière, les autorités publiques n’ont pas pu tout prévoir. Par exemple, en matière de
commerce international les usages permettent d’unifier le droit plus rapidement que ne le font les traités.
Ces usages internationaux qui sont des règles suivies quelque soient la nationalité des commerçants
font l’objet d’une tentative de codification par la chambre de commerce internationale qui siège à Paris.
Elle élabore des formules correspondant aux principales ventes commerciales en précisant chaque fois
les obligations essentielles des contractants (personnes liées par un contrat) comme par exemple les
Incoterms.

c) La connaissance et la preuve des usages :

L’obligation de respecter les usages ne repose que sur la volonté des intéressés qui peuvent les
accepter de façon expresse ou tacite ou bien les écarter d’un commun accord. Les usages ne peuvent
en aucun cas déroger à un règlement, à une loi, à un traité et à la Constitution. Même s’ils ont été
retranscrits dans un recueil, ils vont soulever un problème de preuve, cette preuve est libre et peut se
faire par tout moyen. En pratique, on utilise des attestations : les parères qui émanent des autorités
compétentes mais l’information recueillie n’a qu’une valeur indicative pour le juge qui peut écarter un
usage s’il considère qu’il n’est pas suffisamment ancien, constant et régulier.

2) Les réglementations professionnelles :

Elles constituent une véritable source du droit surtout en matière économique. Certaines
professions sont érigées en ordre (ex : ordre des avocats) ou en compagnies (ex : compagnie des
commissaires aux comptes). Ces organismes produisent une réglementation, contrôle l’accès à la
profession et ont un véritable pouvoir disciplinaire pouvant aller jusqu’à la radiation d’un membre ne
respectant pas la déontologie.

3) Les principes généraux du droit (PGD) :

Très utilisé par les juges administratifs, de nombreux PGD trouvent leur source idéologique et
même leur formulation dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyens de 1789 ou dans le
préambule de la Constitution. Ils peuvent se rattacher à l’un de ses 3 principes :
-la liberté (d’aller et de venir, commerce et industrie, de penser,…)
-l’égalité (devant la loi, l’impôt,…)
-la sécurité (juridique, la protection du citoyen,…)

Les PGD, par leur généralité et leur permanence correspondent à un certain degré d’évolution de
notre civilisation.

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PARTIE 2 : L’ORGANISATION JURIDICTIONNELLE

Chapitre 1 : La compétence juridictionnelle


Section 1 : La classification des différentes juridictions

1) Les juridictions administratives et judiciaires :


La loi d’organisation juridictionnelle des 16 et 24 août 1790 décida de séparer les autorités
administratives et judiciaires. Cette loi va entraîner la répartition des contentieux, des litiges, des
différents entre 2 ordres :
- sont réservés par nature à l’ordre judiciaire les litiges relatifs notamment au droit de la personne,
à la propriété, etc… ainsi que les litiges de nature pénale.
- L’ordre administratif va se prononcer sur l’annulation des actes de l’administration. Par exemple
un règlement illégal ou un contrat de travail avec l’administration (établissements publics).

Chaque ordre applique des règles qui lui sont propres que ce soit pour les règles de fond ou celles
de procédure.

2) Les juridictions civiles et répressives :

Ces 2 types de juridictions appartiennent à l’ordre judiciaire qui a reçu pour mission de rendre la
justice civile et pénale, c’est-à-dire de trancher les litiges entre particuliers et de réprimer les infractions.
Ce sont souvent les mêmes juges qui statuent alternativement au pénal et au civil.

Ces 2 types de juridictions sont soumises au contre de la cour cassation qui est la juridiction
suprême de l’ordre judiciaire. Cette commune appartenance au même ordre contribue à fonder une
dérogation aux règles normales de compétences et permet à une juridiction répressive de se prononcer
en matière civile pour la réparation d’un dommage causé par une infraction pénale. Il suffit pour cela de
se constituer partie civile devant la juridiction pénale.

3) Les juridictions de droit commun et d’exception :

Les juridictions possèdent une compétence de principe qui leur permet de connaître tout type
d’affaire. N’échappent donc aux juges le droit commun que les matières qu’un texte spécial a
expressément soustrait de leur compétence. En matière civile, cette juridiction de droit commun est le
Tribunal de Grande Instance (TGI), en matière pénale c’est le Tribunal de Police pour les
contraventions, le Tribunal Correctionnel pour les délits et la Cour d’Assises pour les crimes. En matière
administrative, c’est le Tribunal Administratif Régional (TAR).

Les juridictions d’exception ne peuvent connaître que les matières qui leur sont formellement
attribuées par la loi. En matière civile, c’est le Tribunal d’Instance (TI), le Tribunal de Commerce, le
Conseil de Prud’Hommes, le Tribunal Paritaire des Baux Ruraux et le Tribunal des Affaires de Sécurité
Sociale (TASS). En matière pénale, les juridictions d’exception sont le Juge pour Enfants, le Tribunal
des Enfants et la Cour d’Assises des Mineurs. Dans l’ordre administratif, c’est la Chambre Régionale
des Comptes compétente en matière de finances publiques.
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4) Les juridictions du premier et du second degré :

Le principe du double degré de juridiction est un principe général d’ordre public. Cette distinction
donne l’idée d’une hiérarchie et proclame l’existence d’un droit d’appel, c’est-à-dire pour celui qui subit la
décision défavorable d’un premier juge le droit de refaire juger l’affaire. Ce second degré n’est qu’une
faculté offerte au plaideur qui peut ne pas l’exercer. Dans ce cas, on dit que le bénéficiaire du droit
d’appel peut acquiescer au jugement l’ayant condamné. Par ailleurs, la loi prévoit que le juge statuera en
premier et dernier ressort en raison de faible valeur du litige qui en règle générale est fixée à 3 800 €.
Dans l’ordre judiciaire, le second degré s’appelle la Cour d’Appel et dans l’ordre administratif elle
s’appelle la Cour Administrative d’Appel.

5) Les juridictions du fond et de cassation :

Seule la juridiction suprême de chaque ordre juridictionnel peut être juge de cassation. Ce recours
en cassation appelé pourvoi a pour fonction essentielle d’unifier la jurisprudence. Le pourvoi en
cassation n’est ouvert qu’à l’encontre des décisions rendues en dernier ressort. Ce n’est pas un 3ème
degré de juridiction car les questions de faits sont écartées du débat : on dit que « le juge de cassation
ne juge qu’en droit et pas en faits ». Il ne peut que vérifier si les juges du fond ont bien appliqué les
règles de droit. (en quelque sorte un juge des juges qui l’ont précédé dans l’affaire concernée)

Si le juge de cassation estime que la décision rendue par les juges du fond n’est pas conforme au
droit, il casse la décision attaquée et renvoit l’affaire devant une juridiction du fond de même nature et de
même degré que celle dont la décision a fait l’objet d’un pourvoi. Le plus souvent ce sont des décisions
de Cour d’Appel qui font l’objet d’un pourvoi mais parfois des juridictions de 1ère instance pour les litiges
de faibles valeurs (moins de 3 800 €). La juridiction de cassation de l’ordre judiciaire s’appelle la Cour de
Cassation, celle de l’ordre administratif s’appelle le Conseil d’Etat.

Section 2 : Les règles de compétences

1) La compétence interne :

On se place dans l’hypothèse où un litige révèle de la compétence des juridictions françaises et il


faudra résoudre 2 problèmes. D’abord, identifier le type de juridiction compétente et en second lieu
retenu.

a) La compétence d’attribution :

Très souvent, c’est la nature du litige qui constitue le critère de compétence (par ex : crime en Cour
D’assises ; créances civiles supérieure à 7600 € au TGI) mais parfois la compétence d’attribution est
déterminée par la personnalité de l’une des parties au litige notamment lorsqu’il s’agit de l’administration.

b) La compétence territoriale :

Bien que les critères varient d’un contentieux à l’autre, en principe :

-en matière civile, le tribunal compétent territorialement est celui du lieu où demeure le défendeur.

-en matière administrative, c’est le tribunal où siège l’autorité qui a pris l’acte attaqué

-en matière pénale, la loi offre un choix entre le tribunal du lieu de l’infraction, celui du lieu où demeure le
prévenu ou enfin celui de son lieu d’arrestation. C’est le Ministère Public qui décidera en fonction des
commodités des poursuites et éventuellement de l’instruction.
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2) La compétence internationale :

Il s’agit de déterminer dans quelles conditions une juridiction française sera compétente ou non pour
régler un litige rattaché aux ordres juridictionnels d’un plusieurs états. Par exemple, en matière
répressive le juge français est-il compétent pour une infraction commise à l’étranger ? La réponse est
oui, à condition que celui-ci n’ait pas été jugé définitivement à l’étranger pour les mêmes faits, c’est la
règle « non bis in idem ».

3) Les conflits de compétence entre les 2 ordres : le tribunal des conflits :

C’est une juridiction chargée de répartir les compétences entre les 2 ordres. Lorsque le tribunal des
conflits est saisi, il a 3 mois pour rendre une décision, c’est-à-dire statuer.

PARTIE 1 : LES SOURCES DU DROIT

Chapitre 2 : Les sources indirectes du droit des affaires

Section 1 : La jurisprudence

1) Définition :

Le principe de la séparation des pouvoirs interdit aux juges de prendre des dispositions générales et
abstraites. Les décisions qu’ils prennent n’ont qu’une autorité relative limitée à l’affaire sur laquelle ils
statuent. Autrement dit, ils ne sont jamais liés par une décision antérieure qu’ils ont rendu ou qui a été
rendu par une juridiction supérieure.

En pratique, les décisions de justice notamment celle de juridictions supérieures que sont la Cour
de Cassation et le Conseil d’Etat ont une autorité qui influence les juges et qui se manifeste pendant
longtemps. L’ensemble des décisions des tribunaux constituent ce que l’on appelle la jurisprudence. Il
est cependant tout à fait possible que des décisions de justice aillent à l’encontre de la jurisprudence
établie, renverse la jurisprudence, on parle dans ce cas de renversement de jurisprudence.

2) Le rôle de la jurisprudence dans le droit actuel :

En théorie, nous sommes d’accord sur le fait que les juges doivent appliquer les textes en les
respectant et qu’il appartient au pouvoir parlementaire et législatif de les établir.

Cependant, il y a des cas où les textes ne sont pas clairs et les juges doivent tout de même statuer
sous peine de responsabilité d’un déni de justice. Il leur appartient donc dans ce cas d’interpréter le
texte en lui donnant un sens qui ne correspond pas strictement à la volonté de l’autorité publique qui l’a
mis en place.

Il y a des cas où les tribunaux ont complété les textes en comblant ainsi des vides juridiques. Il
convient donc d’accorder à cette jurisprudence une attention extrême et il est nécessaire pour les
praticiens de suivre son évolution au quotidien.

Section 2 : Les commentaires des juristes : la doctrine


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De nombreux juristes font connaître leur opinion sur les textes ou les décisions de justice.
L’ensemble de ces écrits constitue la doctrine. Celle-ci émane principalement des enseignant
chercheurs mais elle est également l’œuvre des praticiens du droit. Elle s’exprime sous forme de thèses,
d’ouvrages, d’articles, de séminaires,etc… A ce titre, les travaux de la doctrine peuvent influencer les
pouvoirs publics mais ils ont surtout un rôle de guide pour les tribunaux et ils sont à la source de
nombreuses règles jurisprudentielles.

PARTIE 2 : L’ORGANISATION JURIDICTIONNELLE

Chapitre 2 : Les ordres juridictionnels


Section 1 : Les juridictions de l’ordre administratif

1) Le Conseil d’Etat :
C’est la juridiction suprême de l’ordre administratif mais le Conseil d’Etat n’est pas seulement un
juge, il est également depuis sa création un conseiller de l’exécutif, c’est la raison pour laquelle le
Conseil d’Etat comporte des formations administrative et juridictionnelle.

La formation administrative examine les projets de texte (loi, décrets, ordonnances) pour lesquels le
Premier Ministre doit recueillir l’avis du Conseil d’Etat. Il existe donc 4 sections consultatives : la section
Finances, la section Travaux Publics, la section Sociale et la section Intérieur.

La formation juridictionnelle est la 5ème section du Conseil d’Etat, c’est la plus importante et se divise
elle-même en 10 sous-sections qui assurent le contentieux du Conseil d’Etat qui relèvera pour l’essentiel
du pourvoi en cassation.

Conseil d’Etat

Formation administrative Formation juridictionnelle

S. Finances S. Travaux Publics

S. Sociale S. Intérieur

2) Les autres juridictions :

a) Les tribunaux administratifs régionaux (TAR) :

Ils sont au nombre de 33 et sont composés de conseillers qui, en fonction du jugement seront au
nombre de 3. C’est le juge de droit commun en première instance.

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b) Les cours administratives d’appel (CAA) :

Elles sont au nombre de 5 : Paris, Lyon, Nancy, Nantes et Bordeaux. Elles reçoivent les appels
formés contre les décisions des tribunaux administratifs régionaux (TAR).

c) Les juridictions d’attribution (d’exception) :

Il existe également des juridictions d’exception. Par exemple, les chambres régionales de comptes en
matière de finances publiques.

Section 2 : Les juridictions de l’ordre judiciaire

1) Les juridictions civiles du premier degré :

a) La juridiction de droit commun : le tribunal de grande instance (TGI) :

Il existe 181 tribunaux de grande instance en France dont au moins un par département.
Chacun comprend au moins :
-3 juges dont le Président
-1 greffier
-1 Procureur de la République, qui représente le Ministère Publique, c’est-à-dire l’intérêt de la
société.

On relève quelques principaux chefs (blocs) de compétences de cette juridiction :


-l’état de la personne
-les litiges concernant les marques et les brevets
-les litiges en matière immobilière (vente, saisie d’un immeuble)
-le surendettement des particuliers
-les créances civiles supérieures à 7 600 €

En principe les juges siègent en audience publique. Toutefois ce principe peut être
écarté, on dit que l’audience se déroule à huis clos en chambre du Conseil. C’est le cas pour
les affaires mettant en jeu l’intimité de la vie privée (ex : divorce).

Le TGI siège en formations collégiales composées de 3 magistrats mais le Président


peut décider que l’affaire sera jugée par un juge unique et la loi l’a prévu expressément pour les
cas de divorces avec un seul magistrat : le juge des affaires familiales (JAF).

Enfin le Président du TGI exerce des fonctions juridictionnelles propres, c’est à lui seul
que revient la prescription de mesures provisoires telles que les ordonnances sur requête ou
les ordonnances de référé qui ordonne immédiatement toute mesure provisoire commandée
par l’urgence.

b) Les juridictions d’exception :

1- Le tribunal d’instance (TI) :

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473 tribunaux d’instance existent dont le ressort s’étend sur plusieurs cantons. Le code
d’organisation judiciaire prévoit la compétence exclusive de cette juridiction dans de
nombreuses hypothèses. On dit que « c’est le juge de la vie quotidienne et des petits
différends ». Quelques blocs de compétences peuvent être néanmoins dégagés :
-les créances civiles de moins de 7 600 €
-les baux à usage d’habitation ou professionnel
-les incapacités des mineurs et des majeurs

C’est une juridiction à juge unique qui peut prendre également des mesures provisoires.

1bis- Les juges de proximité :

Cette juridiction rattachée au TI depuis le 9 septembre 2002 se met progressivement en


place. Il est attendu à terme 3300 juges de proximité. Leurs compétences d’attributions sont :
-la créance civile inférieure ou égale à 1500 €
-les actions en réparation d’un préjudice modeste liée à une faute contractuelle (par ex : non
respect du délais de livraison)
-les contraventions de police les moins graves (par ex : suspension de permis, dégradations,
tapage nocturne…)

Les juges de proximité peuvent prononcer des amendes mais pas de peines
d’emprisonnement.

2- Le tribunal de commerce :

Cette juridiction consulaire n’est mise en place que dans les lieux où une activité
commerciale en justifie la présence (par ex : en Lozère, il n’y a pas de tribunal de commerce).
Dans les circonscriptions qui en sont dépourvues, c’est le TGI qui statue commercialement
c’est-à-dire selon les règles applicables en matière commerciale. Ce sont les seules juridictions
composées de manière parfaitement homogène puisque les juges qui y siègent sont tous des
commerçants.

Chaque tribunal de commerce est exclusivement composé de juges élus en nombre variable
selon l’importance de l’activité juridictionnelle. Cette élection se fait à 2 degrés :les
commerçants et les industriels élisent des délégués consulaires qui, avec les juges consulaires
en place et les représentants des chambre de commerce et d’industrie, élisent à leur tour les
nouveaux juges consulaires pour un mandat de 4 ans.

Le tribunal de commerce comporte des juges consulaires qui exercent leur fonction
gratuitement, 1 greffier et le Ministère Public y est représenté par le Procureur de la République
du TGI.

Le tribunal de commerce est le juge naturel des activités commerciales, il va régler


notamment :
-les litiges entre commerçants et/ou industriels
-les litiges entre associés de sociétés commerciales
-les procédures collectives (c’est-à-dire les cessations de paiement (dépôt de bilan), les
redressements ou les liquidations judiciaires des industriels, des commerçants ou des
artisans.

Enfin, le Président du tribunal de commerce rend des ordonnances sur requête, des
ordonnances de référé mais également et surtout des ordonnances d’injonction de payer
destinées aux débiteurs de créances commerciales.
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3- Le conseil de prud’homme :

Il existe 270 conseils de prud’homme dont au moins un dans le ressort de chaque TGI. C’est
la juridiction compétente pour régler les litiges entre employeurs et salariés du secteur privé à
propos de la signature, de l’exécution ou de la rupture d’un contrat de travail.

Chaque conseil de prud’homme est divisé en 5 sections :

-section Industrie
-section Commerce
-section Agriculture
-section Activités Diverses
-section Encadrements (pour les cadres)

Chaque section est composée de 4 conseillers prud’homaux salariés et 4 conseillers


prud’homaux employeurs qui sont élus par les français ou étrangers qui exercent une activité
professionnelle en qualité d’employeurs ou salariés. Par contre ne sont éligibles que les
conseillers âgés de plus de 21 ans et français. Leur mandat dure 5 ans.

Chaque conseil de prud’homme élit un président et un vice-président. Chacune des


fonctions étant alternativement exercée par un conseiller employeur et un conseiller salarié
pendant 1 ans.

Chaque section comporte un bureau de conciliation et un bureau de jugement. Le bureau


de conciliation est composé d’un conseiller salarié et d’un conseiller employeur. Il doit être
obligatoirement saisi lors de tout litige afin de tenter de concilier les parties et d’ordonner le cas
échéant toute mesure provisoire par ex la remise d’un certificat de travail. En cas d’échec de
conciliation le litige est porté devant le bureau de jugement. Le bureau de jugement est
composé de au moins 2 conseillers de chaque catégorie. Lorsqu’il y a partage de voix, on fait
appel à un juge départiteur qui est le juge du TI : on dit qu’il va présider l’audience de partage. Il
existe également une formation de référé commune à l’ensemble des sections et composée
d’un conseiller de chaque catégorie.

Il n’est pas nécessaire de faire appel à un avocat devant cette juridiction.

2) Les juridictions pénales du premier degré :

L’une des spécialités de la procédure pénale réside dans l’exigence d’une distinction entre
les fonctions de poursuites, d’instruction et de jugement.

Les fonctions de poursuites sont confiées au Ministère Public représenté par le Procureur de
la République ou l’un de ses substituts qui a la charge de mettre en mouvement ou non l’action
publique. Lorsqu’il n’enclenche pas d’action publique, on dit qu’il classe l’affaire.

Les fonctions d’instruction sont confiées au juge d’instruction pour rassembler les preuves. Il
peut décider à son tour d’interrompre la procédure en émettant une ordonnance de non lieu.
Dans le cas contraire, grâce à une ordonnance de renvoi, il saisit la juridiction compétente. Le

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juge d’instruction intervient obligatoirement en matière criminelle, facultativement en matière
délictuelle et n’est pas saisi pour les contraventions.

Les fonctions de jugement sont confiées aux juridictions du fond pour se prononcer sur la
culpabilité ou non des personnes poursuites et sur la ou les peines à infliger.

1- Le tribunal de police :

C’est le tribunal d’instance statuant au pénal avec le Procureur de la République du TGI ou


un substitut qui occupe le siège du Ministère Public pour les contraventions les plus graves,
pour les autres, le commissaire de police peut en remplir les fonctions.

2- Le tribunal correctionnel :

C’est le TGI statuant au pénal qui est compétent en matière de délits.

3- La Cour d’assises :

Compétente en matière criminelle, ce n’est pas une juridiction permanente, elle est instituée
lorsqu’il y a un crime à juger. Elle est composée d’une part de magistrats professionnels issus
du TGI et de la cour d’appel et d’un jury populaire composé de 9 jurés tirés au sort sur les listes
électorales des communes.

3) La juridiction du second degré : la cour d’appel :

Cette juridiction a vocation à recevoir les recours formés contre les décisions des tribunaux
de 1ère instance sauf les litiges de faibles valeurs (- de 4000 €). Chaque cour d’appel regroupe
plusieurs départements et forme une région judiciaire. Chaque cour d’appel est composée de
plusieurs chambres spécialisées : criminelle (cour d’assises), commerciale (tribunal de
commerce), civile (TI et TGI), sociale (prud’homme),… La cour d’appel est dirigée par un 1er
président et des présidents de chambres et composée de nombreux juges appelés conseillers.
Le Ministère Public y est représenté par le Procureur Général assisté d’avocats généraux. La
cour d’appel prononce des arrêts (pas des jugements).

4) La Cour de cassation :

Elle est unique et se situe à Paris. C’est la juridiction suprême de l’ordre judiciaire mais elle
ne constitue pas un 3ème degré car elle est seulement juge du droit. Elle comporte plusieurs
chambres qui recueillent les pourvois formés contre les décisions des juges du fond. Le
fonctionnement de la cour de cassation est assuré par un 1er président, des présidents de
chambre et de nombreux conseillers. Le Ministère Public y est représenté par un Procureur
Général assisté d’avocats généraux. La cour de cassation rend des arrêts qui vont soit rejeter le
pourvoi soit casser la décision de la juridiction qui a statué en dernier ressort.

Section 3 : Les juridictions internationales

De plus en plus, les relations internationales sont garanties par l’application d’un droit
spécifique lui-même sous le contrôle d’un juge international.

A)La Cour internationale de justice (CIJ) :

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Elle siège à La Haye (Pays-Bas), elle est garante de la non ingérence d’un Etat dans les
affaires d’un autre Etat et lorsqu’un Etat condamné pour ingérence ne respecte pas la décision
donnée par la CIJ. Le Conseil de Sécurité de l’ONU peut prendre toute mesure y comprit la
force multinationale pour l’y contraindre.

B)Le tribunal pénal international (TPI) et la cour pénale internationale (CPI) :

-le Tribunal Pénal International

Juridiction exceptionnelle créée par le Conseil de Sécurité de l’ONU pour poursuivre les
personnes « responsables de violations graves du droit humanitaire international ». Il en existe
2 à ce jour : - le TPIY pour l’ex-Yougoslavie à La Haye depuis 1993
- le TPIR pour le Rwanda en Tanzanie depuis 1994
- la Cour Pénale Internationale

Contrairement au TPI, la CPI est une juridiction permanente depuis le 1er juillet 2002.
Son siège se situe à La Haye aux Pays-Bas et à ce jour 104 pays ont ratifié ce statut. « Elle
traduit la volonté de responsabiliser les responsables politiques et tiendra ainsi un rôle à la fois
préventif et dissuasif. »

C)La Cour Européenne des Droits de l’Homme :

Elle siège à Strasbourg et est charger de veiller au respect de la convention des droits de
l’homme signée en 1953 par 32 pays européens. Elle peut être saisie par tout citoyen qui a
épuisé les voies de recours interne contre son propre Etat. Si la Cour Européenne des Droits de
l’Homme reconnaît la responsabilité de l’Etat, il sera amené à indemniser la victime et à effacer
dans sa législation les pratiques incriminées.

D)Les juridictions communautaires :

1-La Cour de justice des Communautés européennes :

Elle siège à Luxembourg et a pour mission de faire respecter le droit communautaire


(différents traités, règlements, directives,…). Elle peut être saisie par un Etat membre, par la
Commission Européenne ou par tout citoyen intéressé.

2-Le tribunal de première instance des Communautés européennes :

Il fonctionne depuis 1990 et est compétent pour connaître le contentieux de la fonction


publique communautaire et les recours en matière de droit de la concurrence.

PARTIE 2 : L’ORGANISATION JURIDICTIONNELLE

Chapitre 3 : Le procès
Section 1 : La procédure

1) La demande en justice :

Selon le plaideur envisagé, il est question du demandeur, c’est-à-dire de la personne qui


prend l’initiative d’un procès en alléguant et en apportant leur preuve.
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La demande introductive d’instance est à l’origine d’un procès et oblige le juge à statuer
sous peine de se rendre coupable d’un déni de justice.

2) La défense :
Le défendeur est la personne contre laquelle le procès est engagé. Il peut se borner à une
défense au fond par laquelle il va contester point par point la demande. Il peut également
contre-attaquer et demander au demandeur des dommages et intérêts fondés sur le préjudice
qu’il a subi en raison du procès. Il peut aussi soulever une exception de compétence de la
juridiction saisie ou bien une « fin de non recevoir ».

Section 2 : Les règles en matière de preuve

A) Les mécanismes généraux de la preuve juridique :

La preuve dans un sens large, c’est l’établissement de la réalité d’un fait ou de l’existence
d’un acte juridique. Dans un sens plus restreint, c’est le procédé utilisé à cette fin. C’est grâce
aux preuves que le juge « va se forger son intime conviction » et prendre sa décision.

1- La charge et l’objet de la preuve :

-la charge :

L’article 1315 du Code Civil stipule : « celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit
la prouver, réciproquement celui qui s’en prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a
produit l’extinction de son obligation. »

Donc en principe la charge de la preuve pèse sur celui qui l’invoque. La loi a parfois
cependant modifié ce mécanisme en créant des présomptions. Ces présomptions peuvent être
simples c’est-à-dire combattues par la preuve contraire (ex : la bonne foi) ou peuvent être
irréfragables, c’est-à-dire absolues et ne peuvent être combattues par la preuve contraire, c’est
le cas par exemple de la responsabilité de l’employeur vis-à-vis des tiers y compris pour les
fautes commises par ses salariés.

-l’objet :

L’objet peut être un acte juridique, c’est-à-dire un contrat soit un fait juridique, c’est-à-dire
un événement (ex : une tempête).

2- Les principes de la légalité de la preuve :

C’est l’article 1341 du Code Civil qui prévoit que :


-tout acte juridique portant sur une somme supérieure ou égale à 760€ doit être constaté par un
acte écrit
-quelque soit la somme concernée les inexactitudes ou les omissions que comporterait un acte
ne peuvent être rétablies que par l’ensemble des signataires
-pour les faits juridiques, la preuve se fait par tout moyen (témoignages, photos,…)
-il est interdit de prouver par tout moyen contre un acte écrit : « l’écrit est la reine de toutes les
preuves ».

B) Les modes de preuves :


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1- La preuve écrite :

a) Les actes écrits : les actes authentiques et les actes sous seing privé :

La loi a prévu 2 catégories d’actes : les actes authentiques et les actes sous seing privé :

-Les actes authentiques sont dressés par un officier public (ex : maire, notaire, huissier…). Ils
ont une force probante très importante pour le juge.

-Les actes sous seing privé sont faits par des particuliers et signé par eux sans intervention
d’un officier public. Ils obéissent à des conditions de forme stricte selon qu’il s’agit d’actes
synallagmatiques ou d’actes unilatéraux.
Lorsqu’il s’agit d’un sous seing privé constatant un acte synallagmatique avec réciprocité
d’engagement (ex : contrat de travail, vente,…) celui-ci doit être fait en autant d’exemplaires
originaux qu’il y a de parties à l’acte et chaque original doit contenir le nombre total d’originaux
(ex : « fait en double exemplaire »).
Lorsqu’il s’agit d’un sous seing privé constatant un acte unilatéral, il faut que soit rédigé
de la main de celui qui s’engage le montant ou la somme pour laquelle il s’est engagé.

Pour l’ensemble des actes écrits, il faut obligatoirement la signature manuscrite des
partis et la date. Le défaut de ces conditions entraîne la nullité de l’acte. Cependant les actes
sous seing privé n’ont pas de « date certaine », pour la leur confier il suffit de les enregistrer au
centre des impôts.

b) Les autres écrits :

Il en existe une infinie variété. Par exemple, les factures qui font foi bien que non signées à
condition d’être datées et numérotées. La correspondance peut avoir une force probante
importante si elle est volontaire, signée et datée. Les copies ne sont acceptées par le juge que
lorsque les originaux ont disparu. Les télécopies (fax), les courriels (mails) qui sont des
documents transmis à distance sont facilement falsifiables. Les juges les acceptent néanmoins
comme commencement de preuve par écrit à condition que leur contenu soit confirmé par la
suite par voie postale.

2- La preuve par témoignage :

La preuve testimoniale est celle qui résulte des déclarations faites sous la foi du serment devant
le juge par des personnes relatant ce qu’elles ont vu ou entendu. Le témoignage peut
également être écrit sous forme d’attestation. Ce mode de preuve est dangereux car peut être
volontairement faux et il est toujours subjectif. De plus, lorsqu’il est recueilli longtemps après
l’événement il présente un risque de déformation. Le juge n’est donc jamais lié à un
témoignage.

3- L’aveu de la partie :

C’est la reconnaissance par le plaideur des faits qui sont alléguées contre lui. Il en existe 2
catégories :

-l’aveu judiciaire qui est la déclaration que fait le plaideur devant un juge ; il lie le juge de se
prononcer dans le sens de l’aveu qui ne peut être ni révoqué ni divisé.

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-l’aveu extrajudiciaire qui n’a pas été fait devant le juge au cours de l’instance et qui n’aura que
la valeur de la forme qu’il emprunte. En respectant ces conditions de formes, il sera possible de
revenir partiellement ou totalement sur ses aveux.

Section 3 : La décision de justice

1) L’exécution de la décision :

Pour être exécutoire, la décision de justice doit :


-être notifiée à la partie perdante, c’est-à-dire porté à sa conscience par un huissier de justice.
-avoir « force de chose jugée », c’est-à-dire ne pas être susceptible d’un recours à effet
suspensif qui empêche son exécution.
-être revêtue de la forme exécutoire.

2) Les voies de recours :

Ce sont les moyens mis à la disposition des plaideurs pour obtenir un réexamen de leur
affaire. Certains sont couramment exercés, d’autres sont plus exceptionnels.

A) Les voies usuelles :

1- L’opposition :

C’est la voie de recours exercée par défaut, c’est-à-dire lorsque le défendeur n’a pu
comparaître à l’audience dans la mesure où l’assignation à comparaître ne lui a pas été remis
en main propre par l’huissier de justice. Lorsqu ‘il l’opposition est recevable, ce sont les mêmes
juges devant la même juridiction qui doivent statuer à nouveau. L’opposition doit être exercée
dans un délai de 1 mois à partir de la notification et à effet suspensif qui empêche l’exécution
de la décision.

2- L’appel :

En principe, toutes le décisions de justice du 1er degré sont susceptibles d’appel. Font
exception, les décisions portant sur les litiges de faibles valeurs (moins de 4000€). On parle
dans ce cas de décisions rendues en premier et dernier ressort. L’appel doit être interjeté dans
un délai de 1 mois pour les décisions de juridictions civiles et de 10 jours pour les juridictions
répressives. Il a un effet suspensif.

B) Les voies exceptionnelles :

1- La tierce opposition :

C’est la possibilité pour un tiers non présent à l’instance de faire opposition à une décision
de justice qui lui porte grief. Cette opposition se fait devant la même juridiction.

2- Le recours en révision :

Il est extrêmement rare et c’est la possibilité de refaire juger une affaire devant la même
juridiction sans limite dans le temps lorsqu’il y a des éléments nouveaux suffisamment sérieux
susceptibles d’influencer, de modifier la décision initiale.

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3- Le pourvoi en cassation :

La Cour de cassation n’étant pas un 3ème degré de juridiction, elle ne juge pas l’affaire mais
la décision des juges du fond. On dit qu’elle vérifie la règle de droit appliquée à l’espèce. Le
pourvoi est l’acte par lequel une décision est déférée à la Cour de cassation. Il doit être exercé
dans un délai de 2 mois à compter de la notification. Il n’est possible qu’à l’encontre des
décisions qui sont rendues en dernier ressort.

Si la Cour estime :

-que la règle de droit a été correctement appliquée par les juges du fond, elle rend un arrêt de
rejet. La décision est irrévocable, aucun recours possible. (en bleu)

-que les juges du fond ont méconnu la règle de droit, elle rend un arrêt de cassation et renvoie
l’affaire devant une autre juridiction de même nature et même degré que celle dont la décision a
été cassée. Cette juridiction dite de renvoi rejuge l’affaire mais reste libre de sa décision. Si elle
ne répond pas à son compte la décision de la Cour de cassation, un nouveau pourvoi est
possible et sera porté devant l’assemblée plénière de la Cour de cassation, qui peut rendre un
arrêt de rejet et dans ce cas aucun recours possible. (en vert) Ou elle peut rendre un arrêt de
cassation et renvoyer l’affaire devant une juridiction du fond qui devra se plier à la décision de
l’assemblée plénière. (en rouge)

PARTIE 2 : L’ORGANISATION JURIDICTIONNELLE

Chapitre 4 : Le personnel des juridictions


Section 1 : Les magistrats

1) Les magistrats de l’ordre judiciaire :

A) L’unité du corps des magistrats de l’ordre judiciaire :

Les membres du corps judiciaire sont des fonctionnaires de l’Etat. C’est l’Ecole Nationale de
la Magistrature (ENM) à Bordeaux qui a pour mission d’assurer la formation professionnelle des
auditeurs de justice recrutés sur concours. Les nouveaux magistrats sont nommés par décret
par le Président de la République sur proposition du Garde des Sceaux et doivent prêter
serment devant la Cour d’appel.

Les fonctions qu’ils remplissent imposent un statut spécial avec des droits et des devoirs.
Les droits des magistrats sont garantis essentiellement par leur indépendance par rapport au
pouvoir politique. Les devoirs regroupent notamment l’obligation de garder le secret des
délibérations, ne pas exercer une activité incompatible avec le métier de magistrat, ne pas avoir
de lien de parenté soit avec un avocat soit avec un plaideur au cours de l’instance.

B) La dualité des fonctions :

Les magistrats peuvent avoir pour mission d’instruire ou de juger les affaires et dans ce cas,
ils appartiennent au Siège (ou magistrature assise). La Constitution du 4 octobre 1958 prévoit

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l’inamovibilité des magistrats du Siège qui ne peuvent être mutés même pour un avancement
sans leur accord.

Les magistrats peuvent également requérir l’application de la loi pénale et veiller aux intérêts
de la société, dans ce cas, ils appartiennent au Parquet (ou magistrature debout). Ils
représentent le Ministère Public et sont soumis à l’autorité du Garde des Sceaux (Ministre de la
justice). Ils ne bénéficient pas de l’inamovibilité.

Au cours de leur carrière, les magistrats peuvent exercer leurs fonctions alternativement au
Parquet et au Siège et leur évolution de carrière peut les conduire des juridictions de 1ère
instance jusqu’à la Cour de cassation en passant par le Cour d’appel.

2) Les magistrats de l’ordre administratif :

Le recrutement normal des magistrats administratifs se fait par l’Ecole Nationale


d’Administration (ENA). Cette école forme les futurs membres de l’administration active.
Contrairement aux magistrats judicaires, ils sont répartis en plusieurs corps cloisonnés (par ex :
magistrats du Conseil d’Etat ou magistrats du TAR).

Section 2 : Les auxiliaires du juge

Les personnes qui, sans être magistrats, apportent leur concours au fonctionnement des
institutions de justice sont nombreuses. Certains participent à titre plus ou moins occasionnel à
l’activité juridictionnelle. C’est le cas des experts qui vont éclairés les juges sur des questions
de leur compétence, alors que d’autres personnes exercent une fonction pour laquelle ils ont
été nommé à titre permanent, c’est le cas des greffiers, des huissiers de justice ou encore des
administrateurs judiciaires.

1) Les greffiers :

A l’exception des greffiers des tribunaux de Commerce, ce sont des fonctionnaires. Le


greffier est à la fois un témoin pour le juge, une mémoire pour la juridiction et un guide pour le
justiciable. C’est un officier public qui rend authentique les actes des magistrats. Il établit la
minute de la décision de justice qui sera conservé au greffe. Il délivre aux parties la grosse,
c’est-à-dire la 1ère copie de la minute et les expéditions qui sont les autres copies. En
complément de ce 1er rôle, le greffier est également chargé de la tenue de certains registres
par exemple du Répertoire Civil (RC) au greffe du TGI ou bien le Registre du Commerce et des
Sociétés (RCS) au greffe du tribunal de Commerce.

2) Les huissiers de justice :

Ce sont des officiers publics chargés de délivrer les assignations à comparaître ou les
notifications des décisions de justice qui sont rédigés dans des actes appelés des exploits. Ils
peuvent également faire des constats (purement matériels) et sont aussi chargés de l’exécution
forcée des décisions de justice.

3) Les experts judiciaires :

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Ce sont des personnes qualifiées (médecin, architecte,…) pour donner leur avis sur des
éléments de faits d’un procès. Ils doivent être choisis sur une liste dans l’ordre judiciaire et sont
librement choisis dans l’ordre administratif.

4) Les administrateurs judiciaires et les mandataires liquidateurs :

Les administrateurs judiciaires sont chargés par le juge de la gestion des entreprises « en
état de cessation de paiements », c’est-à-dire dans l’impossibilité de faire face à leur passif
avec leur actif disponible (leur trésorerie). Ils sont chargés de faire un bilan économique et
social ainsi qu’un projet de plan de redressement. Si aucun redressement n’est possible, le
tribunal va prononcer « la liquidation judiciaire » qui va entraîner la cessation de l’activité.

Un représentant des créanciers est nommé, c’est le mandataire liquidateur qui procédera
aux opérations de liquidation.

Section 3 : Les auxiliaires du justiciable

1) Les avocats :

Les avocats exercent une profession libérale qui repose sur une organisation collective
auprès de chaque TGI, ce sont les barreaux. Tous les avocats du même barreau constituent un
ordre. Chaque barreau est administré par un Conseil de l’ordre élu pour 3 ans par les avocats
avec à sa tête un bâtonnier qui reçoit les réclamations.

Les fonctions exercées par l’avocat sont triples :

-fonction de conseil auprès du justiciable.

-fonction de représentation de son client car il accomplit en son nom pendant l’instance les
actes de procédure. On dit qu’il postule.

-fonction d’assistance : il assiste son client, c’est la mission la plus traditionnelle de l’avocat qui
va plaider au moment de l’instance.

2) Les avoués de Cour d’appel :

Devant cette juridiction, l’avocat ne peut qu’assister son client qui sera représenté par un
avoué.

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