Vous êtes sur la page 1sur 34

INSTITUT DE FORMATION AUX METIERS DE LA SECURITE SOCIALE

CENTRE IVOIRIEN DE FORMATION DES CADRES DE SECURITE SOCIALE


(CIFOCSS)

CYCLE DES CONTROLEURS D’EXPLOITATION

(13ème promotion, 2016-2017)

MODULE:
LE CODE DE PREVOYANCE SOCIALE

Période de formation
Du mardi 13 au
vendredi 26 mai 2017
Animateur:
N’KLO Kouadio Bertin
Cadre supérieur de sécurité sociale
Consultant formateur
Contact: 48 14 46 74 // 45 22 72 39
E-mail:k.nklobertin@yahoo.fr
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |2

SOMMAIRE
INTRODUCTION _________________________________________________________________________ 4

PREMIERE PARTIE: PRESENTATION ET HISTORIQUE DU CODE DE PREVOYANCE


SOCIALE _________________________________________________________________________________ 5

CHAPITRE I: GENERALITES SUR LA NOTION DE CODE ___________________________________ 6


SECTION 1: LA DEFINITION DE LA NOTION DE CODE _________________________________________ 6
SECTION 2: NATURE DES TEXTES CONSTITUTIFS DU CPS _____________________________________ 6

CHAPITRE II- HISTORIQUE DU CODE DE PREVOYANCE SOCIALE _______________________ 8


SECTION1: INTRODUCTION DE LA LEGISLATION SOCIALE DANS LES COLONIES D’AOF ________ 8
SECTION 2:- R ECAPITULATIFS DE LA LEGISLATION APPLICABLE A LA CNPS ____________________ 9
A) L A PARTIE LEGISLATIVE _____________________________________________________________10
B) L A PARTIE REGLEMENTAIRE _________________________________________________________11
SECTION 3: LA HIERARCHIE DES TEXTES DU CPS ____________________________________________13
A) L A SUPREMATIE DU DROIT INTERNATIONAL _________________________________________13
B) L A HIERARCHIE DES SOURCES D ’ ORIGINE ETATIQUE ________________________________13
C) LA FORCE OBLIGATOIRE DE LA REGLE DE DROIT ______________________________________13

CHAPITRE III- LE CPS ET LES RENVOIS AUX AUTRES TEXTES ___________________________14


SECTION 1: LE CPS ET LES CODES REGISSANT LES AUTRES MATIERES _________________________14
A) L E CPS ET LE C ODE DU T RAVAIL (CT) _______________________________________________14
B) L E CPS ET LE C ODE C IVIL (CC IV ) ___________________________________________________14
C) L E CPS ET LE C ODE P ENAL (CP) ____________________________________________________15
SECTION 2: L’ABROGATION OU LE CHANGEMENT DES TEXTES AUXQUELS RENVOIE LE CPS ___15

DEUXIEME PARTIE: VUE D’ENSEMBLE DE LA LOI N° 99-477 DU 02 AOÛT 1999


PORTANTMODIFICATION DU CPS ___________________________________________________ 17

TITRE PREMIER- DISPOSITIONS GENERALES (ARTICLES 1 A 3) _________________________18


SECTION 1: L’OBJET DU CPS _____________________________________________________________18
SECTION 2: LE ROLE DE L ’IPS-CNPS _____________________________________________________18

TITRE II: DE LA CNPS (ARTICLES 4 A 37) _________________________________________________18


SECTION 1: CHAPITRE PREMIER : DU PRINCIPE D ’ORGANISATION ___________________________19
A) L ES DIFFERENTES PRESTATIONS _____________________________________________________19
B) L ES INSUFFISANCES DU CPS ________________________________________________________19
C) L E PRINCIPE DE L ’ AFFILIATION OBLIGATOIRE DES EMPLOYEURS _____________________19

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |3

SECTION 2: CHAPITRE II: DISPOSITIONS FINANCIERES _______________________________________21


A) D ISPOSITIONS SPECIALES SUR SES RESSOURCES _____________________________________21
B) N ATURE DES RESSOURCES ET DES DEPENSES DE LA CNPS ___________________________21
C) S UR LES COTISATIONS SOCIALES ET SON RECOUVREMENT ___________________________22
D) S UR LE CONTROLE , LES PENALITES ET LE CONTENTIEUX ( ART . 25 A 37) ______________23

TITRE III: DES PRESTATIONS SOCIALES (ART 38 A 167) _________________________________24


SECTION 1: TITRE III- DE LA BRANCHE DES PF (ARTICLES 38 A 65) ___________________________24
A) C HAPITRE PREMIER : C HAMP D ’ ACTION ____________________________________________24
B) C HAPITRE II: L ES PRESTATIONS FAMILIALES _________________________________________24
C) C HAPITRE III: L’ ACTION SANITAIRE ET SOCIALE ET FAMILIALE ______________________25
SECTION 2: TITRE IV- DE LA BRANCHE DES ATMP (ART 66 A 145) ___________________________25
A) C HAPITRE PREMIER : C HAMP D ’ APPLICATION _______________________________________25
B) C HAPITRE 2: D ECLARATION ET ENQUETE ( ARTICLES 71 A 79) ________________________25
C) C HAPITRE 3: R EPARATION ( ARTICLES 80 A 112) ____________________________________26
D) C HAPITRE 4: F ONDS DE MAJORATION DES RENTES ET AIDES AUX MUTILES ___________27
E) C HAPITRE 5: M ALADIES PROFESSIONNELLES ( ARTICLES 121 A 124) _________________27
F) C HAPITRE 6: P REVENTION , ACTION SANITAIRE ET SOCIALE ( ARTICLES 119 A 130) ___28
G) C HAPITRE 7: C ONTENTIEUX , PENALITES ( ARTICLES 131 A 139) ______________________28
H) C HAPITRE 8: D ISPOSITIONS DIVERSES (A RTICLES 140 A 145) _______________________28
SECTION 3: TITRE V- DE LA BRANCHE DE RETRAITE ( ART.146 A 167) ________________________28
A) C HAPITRE PREMIER : C HAMP D ’ APPLICATION _______________________________________28
B) C HAPITRE 2: P RESTATIONS (A RTICLE 149 A 163) ____________________________________29
1) L’âge minimum d’admissibilité à la pension ___________________________________29
2) Le principe du lien entre prestation et activité salariée ___________________________29
3) Les revenus de référence __________________________________________________________30
4) Le montant de la pension de retraite (art. 150 al. 4) ______________________________30
C) C HAPITRE 3: D ISPOSITIONS DIVERSES _______________________________________________30
D) C HAPITRE 4: L E CONTROLE ET LE CONTENTIEUX ( ART . 25 A 37). ____________________30

TROISIEME PARTIE: DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES ____________________ 31


SECTION 1: DISCUSSION SUR LA DATE D’ENTREE EN VIGUEUR ______________________________32
SECTION 2: LES DISPOSITIONS PROVISOIRES ET LES MESURES TRANSITOIRES __________________32
SECTION 3: LES DISPOSITIONS FINALES _____________________________________________________33

CONCLUSION _________________________________________________________________________ 34

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |4

INTRODUCTION

L’étude du Code de Prévoyance Sociale (CPS) n’est pas un exercice vain. C’est une
nécessité pour tous les spécialistes de la sécurité sociale, mais surtout pour les Agents de
l’IPS-CNPS chargés d’appliquer ses dispositions dans le cadre de leur acticité.
Connaitre le CPS répond également à un besoin d’efficacité de la fonction contrôle car
les Agents du contrôle d’exploitation sont ceux-là mêmes qui ont pour mission de faire
connaitre les droits et devoirs des usagers de leurs institutions.
Ce cours a pour but de faire entrer les Agents dans le contexte de l’IPS-CNPS en
retraçant l’historique des textes essentiels (anciens comme nouveaux) qui régissent le
système de sécurité sociale. La première sera consacrée à la présentation et à l’historique
des textes et la seconde partie donnera les grandes lignes de la loi n° 99-477 du 02 août
1999 portant modification du CPS.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |5

PREMIERE PARTIE:

PRESENTATION ET HISTORIQUE DU CODE DE


PREVOYANCE SOCIALE

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |6

CHAPITRE I: GENERALITES SUR LA NOTION DE CODE

SECTION 1: LA DEFINITION DE LA NOTION DE CODE


Selon le dictionnaire de langue française, le Code est un recueil, une compilation de
lois. Il est un corps de lois constituées en système complet de législations sur une matière
déterminée (ex.: le Code civil, le Code pénal).
Dans la pratique, un Code se présente comme un ensemble de dispositions
normatives, placées dans un ouvrage présentant dans une même reliure une suite logique
de Livres, de Titres, de Chapitres, de Sections, quelque fois de Sous-sections, de
Paragraphes et enfin, d'articles.
Lorsqu'un Code comprend à la fois des dispositions légales et des dispositions
réglementaires, ces dernières sont placées séparément, à la suite des premières. Les
articles se référant aux dispositions légales portent à l'en-tête, la lettre "L"; ceux qui se
réfèrent aux dispositions réglementaires portent à l'en-tête les lettres "R" ou "D".
La codification permet de:
 Créer un document unique dans une matière du droit, le code, composé d'une partie
législative et d'une partie réglementaire;
 Rassembler des normes dispersées, législatives ou réglementaires, qu'elle coordonne
pour les rendre cohérentes et accessibles à travers un plan logique;
 Clarifier le droit et l'actualiser en abrogeant les textes obsolètes, incompatibles ou
contraires à la Constitution ou aux traités internationaux.
En principe, un code organise et présente les textes dans leur rédaction en vigueur
au moment où il intervient.

SECTION 2: NATURE DES TEXTES CONSTITUTIFS DU CPS


Au plan formel, le code se compose de deux lois votées par le parlement. Il s’agit des
lois de 1968 portant CPS et de 1999 portant modification du CPS, de la loi de 2005
complétant et modifiant le Chapitre 2 du Titre V de la loi n° 99-477 du 2 août 1999 et de
l’Ordonnance de 2012 modifiant les articles 22, 50, 95, 149 a 163 ter et complétant l'article
168 de la loi n° 99‐477 du 02 août 1999.
Il ne se présente donc pas sous la forme classique habituelle. Aussi, convient d’y
adjoindre l’ensemble des textes règlementaires en vigueur.
De nombreux décrets et arrêtés sont pris individuellement et isolés des lois. En
conséquence, si l’on se réfère à la notion classique de code, le CPS doit être défini comme
l’ensemble des textes applicables à l’activité quotidienne de la CNPS qu’il s’agisse des lois,
des ordonnances, des décrets et des arrêtés émanant des Ministères de tutelle.
Essentiellement fondée sur une consolidation et une meilleure organisation des
normes existantes, la codification tend à faciliter l’accessibilité et l’intelligibilité des règles
de droit.
A ce stade il nous faut connaitre la différence entre les textes qui régissent la CNPS.
Les lois
La loi est un texte adopté par le Parlement et promulgué par le Président de la
République, soit sur proposition des parlementaires (députés de l’Assemblée Nationale),

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |7

soit à partir d'un projet déposé par le gouvernement. C’est une règle, une prescription ou
une obligation, qui est générale et permanente et qui s'impose à tous les individus de la
société. Son non-respect est sanctionné par la force publique. Elle est la principale source
du droit.
Certaines lois ne nécessitent pas de mesures d’application et sont mises en œuvre
directement, tandis que d’autres exigent des décrets, arrêtés ou circulaires. Lorsqu’une loi
nécessite des précisions nécessaires à certaines dispositions pour les rendre concrètement
applicables, elle annonce généralement, article par article, les décrets qui viendront fixer
les modalités d’application de telle ou telle disposition: on parle alors de décrets
d’application.
Les ordonnances
Une ordonnance est un acte législatif émis par le pouvoir exécutif au titre de l’article
106 de la Constitution ivoirienne. Dans ce cas elle est prise en Conseil des Ministres après
avis éventuel du Conseil Constitutionnel.
Article 106 «Le Président de la République peut, pour l'exécution de son programme,
demander au Parlement, par une loi, l'autorisation de prendre par ordonnance, pendant un
délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi».
Si l’ordonnance peut modifier une loi, elle n’est modifiable que par une loi.
Les décrets
Un décret est un acte administratif émanant du pouvoir exécutif qui peut être de
portée générale lorsqu'il formule une règle de droit, ou individuelle lorsqu'il ne concerne
qu'une seule personne (ex : une nomination). Il est signé par le Président de la République
(en cas de décret délibéré en Conseil des ministres)
Article 103. - Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi relèvent du
domaine réglementaire.
Les décrets d'application du CPS précisent les modalités ou conditions d'application de
cette loi. Les décrets ont une valeur juridique supérieure aux arrêtés, bien que ces deux
actes soient tous les deux des actes de nature réglementaire.
Les arrêtés
Un arrêté est un acte émanant d'une autorité administrative autre que le Président de
la République (ex.: ministres, préfets, président du conseil régional, maires).
Signé par un membre du pouvoir exécutif dans le cadre de ses compétences légales,
l'arrêté est une décision écrite exécutoire, prise en application d'une loi, d'un décret ou une
ordonnance, afin d'en fixer les détails d'exécution.
En principe, les ministres ne peuvent donc prendre de mesures générales par voie
d’arrêtés règlementaires que lorsque la loi les y autorise expressément.
Les circulaires
Les circulaires donnent essentiellement à l'administration des explications et des
directives précises sur les dispositions législatives ou réglementaires en vigueur.
Contrairement aux autres sources du droit, les circulaires ne s'imposent pas aux tribunaux,
puisque dépourvues de valeur réglementaire.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |8

Dans un arrêt rendu le 7 février 1936 (Arr. Jamart), le Conseil d’Etat a estimé que,
«même dans le cas où les ministres ne tiennent d’aucune disposition législative un pouvoir
règlementaire, il leur appartient, comme à tout chef de service (DG CNPS), de prendre les
mesures nécessaires au bon fonctionnement de l’administration placée sous leur autorité».
Ce pouvoir fondé sur la nécessité d’un «fonctionnement régulier» des services publics ne
permet pas, cependant, au DG CNPS, d’imposer des obligations ou d’accorder des
avantages aux usagers par voie règlementaire.
En conclusion, le CPS comprend les quatre textes de lois précitées, et les textes
règlementaires (décrets, arrêtés). Même si ces textes ont été pris antérieurement aux deux
lois, ils s’appliquent toujours pour ce qui concerne leurs dispositions qui n’ont pas été
abrogées Ex.: Arrêté n° 1433 ITLS-CI du 27 février 1956 réglementant la branche des PF).
Dans le cadre de notre formation, nous allons nous limiter à la loi n° 99-477 du 2 août
1999 portant modification du CPS.
Bien avant notre étude, nous devons situer l’historique du CPS.

CHAPITRE II- HISTORIQUE DU CODE DE PREVOYANCE SOCIALE

L’évolution de la législation sociale en CI est marquée par une recherche de l’unité au


plan organisationnel. En effet, institués tout d’abord par des textes divers et gérés par des
structures diverses, les différents régimes ont progressivement été fondus dans un texte
unique et confiés à un organisme unique.
Nous allons parcourir les grandes lignes de cette évolution dans le temps.

SECTION1: INTRODUCTION DE LA LEGISLATION SOCIALE DANS LES COLONIES D’AOF


L’introduction du droit du travail et de la sécurité sociale en CI remonte aux années
d’avant l’indépendance. En tant que colonie, la CI, tout comme les pays africains
francophones, dépendait du Ministère des Colonies, puis du Ministère de la France
d’Outremer. Ceux-ci deviendront les territoires d’Outre-mer après la Seconde Guerre
mondiale (AOF et AEF).
Deux évènements majeurs ont fait évoluer la situation politique dans les colonies: la
création de la Société des nations et de l’OIT en 1919, et la conférence organisée par le
Comité français de libération (CFLN) à Brazzaville du 30 janvier au 8 février 1944.
D’un point de vue juridique, ces deux événements dessinent trois périodes distinctes
des sources du droit du travail et de la sécurité sociale:
La première période, jusqu’en 1919, est marquée par la prédominance de la
réglementation locale, constituée par les arrêtés des gouverneurs.
La seconde période, de 1919 à 1944, marque le temps des décrets pris en métropole,
mais toujours spécifiques aux divers territoires.
La troisième période, celle d’après la Seconde guerre mondiale, est marquée par la
prééminence des lois, en particulier celle de décembre 1951 qui promulgue le Code du
travail des territoires d’outre-mer (CTTOM).
Mais il faut préciser d’emblée que, sur l’ensemble de la période, le droit colonial dans
son ensemble obéit à un principe particulier, qui s’appelle la spécialité législative, qui émane
du Sénatus-Consulte du 3 mai 1854. Cela veut dire que les décisions qui sont prises en

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |9

métropole ne sont applicables dans les colonies qu’à partir du moment où des décrets ou
des arrêtés locaux les rendent opératoires dans les territoires concernés.
Article 18 [modifié] «Les colonies autres que la Martinique, la Guadeloupe et la
Réunion, seront régies par décrets de l'Empereur, jusqu'à ce qu'il ait été statué à leur égard
par un sénatus-consulte».
Après la Conférence de Brazzaville, commence alors une longue période de discussions
au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat, mais aussi au sein de l’Union française, sur
le Code du travail des territoires d’outre-mer qui aboutira au vote de celui-ci en décembre
1951.
Pendant les discussions au Parlement, on assiste à des grèves dont l’une est, semble-
t-il, assez largement suivie en AOF et au Sénégal en particulier. Ces grèves ont pour objectif
de peser sur les débats parlementaires, notamment sur la question des allocations
familiales.
L’introduction du Code du travail des territoires d’outre-mer a emmené la création des
structures en charge des différents régimes de sécurité sociale.

SECTION 2:- RECAPITULATIFS DE LA LEGISLATION APPLICABLE A LA CNPS


Le CPS se compose des textes de lois et des règlements.
Article 101. - La loi fixe les règles concernant:
- … l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature
La loi détermine les principes fondamentaux:
- … du droit du travail, du droit syndical et des institutions sociales.
Quelle différence entre règle et principes fondamentaux?
La règle se distingue du principe en ce qu’elle constitue un énoncé particulier du droit
sur une question particulière et vise des circonstances bien précises.
Le principe constitue, quant à lui, un énoncé général portant sur des circonstances
indéterminées du fait de sa généralité.
Qu’entend-t-on par principes généraux de droit?
On entend par «principes généraux» de droit la référence à une catégorie de normes
non écrites sur lesquelles s’appuie le juge administratif pour contrôler la légalité de l’action
administrative (Louis Favoreu).
Dans un arrêt rendu le 9 mars 1951, (Arr. CE 9 mars 1951, Société des concerts du
conservatoire) ,le commissaire du Gouvernement Letourneur précisait «qu’à côté des lois
écrites existent de grands principes dont la reconnaissance comme règles de droit est
indispensable pour compléter le cadre juridique dans lequel doit évoluer la nation … et dont
la violation a les mêmes conséquences que la violation de la loi écrite, c’est-à-dire
l’annulation de l’acte intervenu en leur méconnaissance et la constatation d’une faute à la
charge de l’autorité ayant pris cet acte».
- égalité des citoyens devant la loi;
- séparation des pouvoirs;
- autorité de la chose jugée;

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 10

- intangibilité des droits acquis;


- droit pour tout citoyen de contester les actes du pouvoir (respect de la défense et
faculté de former un recours pour excès de pouvoir).
Il nous apparait opportun de rappeler les grandes lignes de l'évolution du CPS dans le
temps.
A) L A PARTIE LEGISLATIVE

Avant l’indépendance
 Sénatus-Consulte du 3 mai 1854.
Cela veut dire que les décisions qui sont prises en métropole ne sont applicables dans
les colonies qu’à partir du moment où des arrêtés locaux les rendent opératoires dans les
territoires concernés.
Article 18[modifié] Les colonies autres que la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion,
seront régies par décrets de l'Empereur, jusqu'à ce qu'il ait été statué à leur égard par un
sénatus-consulte.
1951
 Code du Travail des Territoires d’Outre-Mer.

Après l’indépendance
1960
 Institution de la branche retraite par la loi n° 60-314 du 21 septembre 1960
(CRTCI);
 Loi n° 60-275 du 2 septembre 1960 fixant les modalités d’attribution des PF aux
salariés occupés en CI pour leurs enfants résidant hors du territoire de la République;
1964
 Loi du 3 juil. 1964 confiant la gestion du risque AT-MP à la CCPFCI qui devient
CCPFAT-MPCI. Les 3 branches de prévoyance sociale, sont donc gérées par 2 organismes
publics, la CCPFAT-MPCI et la CRTCI;
1968
 Loi n° 68-595 du 29 décembre 1968 portant CPS;
Cette loi opère un changement dans l’organisation du régime de protection sociale en
CI.
En reprenant l’essentiel de la réglementation afférente aux trois branches, le CPS de
1968 devient l’unique texte de référence de base du système de protection sociale des
salariés du secteur privé. En effet, l’article 186 dispose que le «code se substitue aux
dispositions d’ordre légal ou réglementaire prises sur le même objet, antérieurement à sa
publication. Toutes dispositions contraires sont abrogées à cette dernière date»
Cependant, les dispositions d’applications n’ayant pas suivi, et pour éviter un vide
juridique préjudiciable aux usagers, les différents Arrêtés et les Délibérations antérieures
concernant les trois branches de prestations sont restées en vigueur.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 11

1971
 Loi n° 71-332 du 12 juil. 1971 confiant la gestion de la branche de la retraite à la
CNPS. Abrogation de la Caisse de Retraite comme entité juridique distincte.
1988
 Loi n° 88-1115 du 29 nov. 1988 portant modification du CPS: transfert à la CNPS
des attributions du Fonds de Majoration des Rentes;
1988
 Pour adapter la CNPS aux nouvelles dispositions réglementaires, le Décret n° 88-
1116 du 1er décembre 1988 a fait de la CNPS l’organe unique de gestion du système de
sécurité sociale du secteur privé;
1999
 Loi n° 99-476 du 2 août 1999 portant définition et organisation des Institutions de
Prévoyance sociale (IPS) ;
 Loi n° 99-477 du 2 août 1999 portant modification du CPS;
Art. 173 «Le présent Code abroge et remplace les dispositions d’ordre légal prises sur
le même objet antérieurement à sa publication».
2005
 Loi n° 2005-557 du 2 déc. 2005 complétant et modifiant le Chapitre 2 du Titre V de
la loi n° 99-477 du 2 août 1999 portant modification du CPS;
2012
 Ordonnance N° 2012-03 du 11 janv. 2012, modifiant les articles 22, 50, 95, 149 a
163 ter et complétant l'article 168 de la loi n° 99‐477 du 02 août 1999, portant modification
du Code de Prévoyance Sociale;
L’objet des deux lois de 1999 et 2005 et de l’Ordonnance 2012 est d’adopter de
nouvelles mesures tendant à la modification de dispositions en vigueur.
B) L A PARTIE REGLEMENTAIRE

Avant l’indépendance
1955
 Arrêté n° 8868 du 13 déc. 1955 portant institution d’un régime de prestations
familiales au profit des travailleurs salariés de CI (Détail des condit et modes de calcul des
prestations de la branche).
1956
 Arrêté n° 1264 ITLS-CI du 18 fév. 1956 portant organisation et fonctionnement de
la Caisse de Compensation des Prestations Familiales de CI (CCPFCI);
1957
 Décret n° 57-245 du 24 fév. 1957 créant la branche de réparation des ATMP et de
prévention des risques professionnels dans les territoires d’Outre-Mer;
 Arrêté n° 1433 ITLS/CI du 27 fév. 1956 réglementant la branche des PF;

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 12

 Délibérations n° 187-58 AT.CP et 188-8 AT.CP du 10 sept. 1958 relatives à la


réparation des ATMP;
 Arrêté n° 1300 TAS du 17 sept. 1958 rendant exécutoires les délibérations n° 148,
187 et 188-58 AT des 8 août et 10 sept. 1958 fixant le régime des ATMP en CI;
- Délibération n° 148-58 AT du 08 août 1948 de l’Assemblée Territoriale fixant les
conditions dans lesquels la couverture des risques définis par le Décret modifié du 24 fév.
1957 sur la réparation et la prévention des ATMP est confiée aux entreprises régies par le
décret du 14 juin 1938;
- Délibération n° 187-58 AT.CP du 19 sept. 1958 de la Commission permanente de
l’Assemblée Territoriale fixant en Côte d’Ivoire les modalités d’application du décret n° 57-
245 du 24 fév. 1957, modifié par le décret n° 57-829 du 23 juill. 1957 sur la réparation et
la prévention des ATMP dans les territoires d’Outre-Mer;
- Délibération n° 188-58 AT-CP du 10 sept. 1958 portant application aux détenus en
Côte d’Ivoire du décret modifié du 24 fév. 1957, relatif à la réparation et la prévention des
ATMP dans les territoires d’Outre-Mer.

Après l’indépendance

Les décrets
 Décret n° 76-21 du 7 janvier 1976, fixant le plafond des rémunérations à retenir
pour le calcul des cotisations dues par les employeurs pour le financement des PF, des
ATMP et de la retraite, ainsi que pour le versement des indemnités prévues à l’art 102,
modifié, du Code du Travail;
«Art 1er …les rémunérations dépassant le montant de 840.000 francs par an ne sont
comptés que jusqu’à concurrence de ce montant, en appliquant, suivant la périodicité, les
règles suivantes:
- 70.000 francs si le salaire est réglé par mois
- 3.231 francs si le salaire est réglé par jour…».
 Décret n° 85-320 du 23 avril 1985 fixant le plafond des rémunérations à retenir
pour le calcul des cotisations de retraite des travailleurs du secteur privé et assimilé de CI
et le taux de cotisation audit régime;
«Art 1er: Le plafond des rémunérations à retenir pour le calcul des cotisations au
régime de retraite des travailleurs du secteur privé et assimilé de CI est fixé à 45 fois le
Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (smig)».
 Décret n° 85-1087 du 16 oct. 1985 relatif à la situation des personnels des
Etablissements Publics Nationaux (v. art 148 al 3 de la loi n° 99-477……);
 Décret 2000-485 12 juill. 2000 portant fixation des pourcentages de répartition des
contributions patronales et salariales au régime de retraite de l’IPS-CNPS;

Les arrêtés
 Arrêté 003 MAS. CAB. du 11 mai 1983 fixant l’assiette des cotisations à la CNPS;
 Arrêté 0013-MSSSH du 07 juil. 2003 fixant le taux d’abattement pour la retraite
anticipée du régime géré par l’IPS-CNPS;

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 13

 Arrêté 0014-MSSSH du 07 juil. 2003 fixant les conditions d’application de l’inaptitude


à tout travail du régime géré par l’IPS-CNPS.

SECTION 3: LA HIERARCHIE DES TEXTES DU CPS

Il existe une hiérarchie entre les différentes sources du droit qui viennent d’être
examinées.
A) L A SUPREMATIE DU DROIT INTERNATIONAL

Ces normes engagent l’État de CI dans l’ordre juridique international et qui,


comme telles, s’imposent à toutes les normes du droit interne.
L’article 123 de la Constitution adoptée le 30 octobre 2016 prévoit que «Les
traités ou accords régulièrement ratifiés ont, dès leur publication, une autorité
supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque traité ou accord, de son
application par l'autre partie».
Article 124 – La République de Côte d'Ivoire peut conclure des accords
d'association ou d'intégration avec d'autres Etats africains comprenant abandon
partiel de souveraineté en vue de réaliser l'unité africaine. La République de Côte
d'Ivoire accepte de créer avec ces Etats, des organisations intergouvernementales
de gestion commune, de coordination et de libre coopération.
Ce principe vaut pour les conventions de l’OIT, qui l’emportent en cas de
divergence sur la loi interne.
Ex.: BIT dans le dossier de la moitié du salaire de la femme en couches.
B) L A HIERARCHIE DES SOURCES D ’ ORIGINE ETATIQUE

A l’intérieur du droit national étatique, la hiérarchie des normes commande que:


- la lettre et l’esprit de la constitution soient respectés par la loi;
- la lettre et l’esprit de la loi soient respectés par le décret;
- la lettre et l’esprit du décret soient respectés par l’arrêté;
- la lettre et l’esprit de l’arrêté soient respectés par la circulaire.
Mais une règle contenue dans une source «inférieure » peut être différente de
la règle de la source «supérieur » si elle est plus favorable au salarié. C’est le cas,
par exemple, de la durée du préavis fixée par la convention collective par rapport au
Code du Travail.
C) LA FORCE OBLIGATOIRE DE LA REGLE DE DROIT

Dès lors que la loi est publiée elle devient obligatoire. Ce caractère est souligné par
une maxime dite: « nul n’est censé ignorer la loi».
Que la règle de droit soit en principe obligatoire, cela se justifie par la finalité qui lui
est assignée: destinée à protéger les salariés, et organiser les rapports entre les employeurs
et le système de sécurité sociale, pour le bien des travailleurs salariés, sa vocation naturelle
est d’être respectée, donc imposée. Une société où les prétendues règles de droit n’auraient
aucun caractère obligatoire ne serait rien d’autre qu’une société anarchique.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 14

Un système de sécurité sociale dans lequel la législation n’aurait aucun caractère


obligatoire est forcément voué à l’échec. Cette règle est encore plus vraie en matière de
recouvrement.
En droit civil, les règles dites impératives sont celles qui s’imposent absolument aux
sujets de droit (employeurs et salarié). Ils ne peuvent en aucune façon les écarter.
La conséquence du caractère obligatoire de la règle est évidemment la sanction, c’est-
à-dire qu’il est possible d’exiger l’exécution, au besoin, en recourant à un organe de justice
(tribunal du travail).

CHAPITRE III- LE CPS ET LES RENVOIS AUX AUTRES TEXTES

SECTION 1: LE CPS ET LES CODES REGISSANT LES AUTRES MATIERES


Toutes les matières juridiques contenues dans le CPS constituent ce qu’on appelle le
droit de la sécurité sociale. Le droit de la sécurité sociale est le droit en tant que règle
applicable aux usagers de la sécurité sociale qui sont les employeurs, les salariés et les
assurés sociaux.
Le secteur informel et les populations rurales ne sont pas pour le moment concernés
par le droit de la sécurité sociale.
Cela nous amène à nous demander quels sont les rapports du CPS avec les autres
Codes ou les autres droits que nous connaissons.
A) L E CPS ET LE C ODE DU T RAVAIL (CT)
Le droit du travail codifié dans le CT (loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015 portant Code
du Travail), s’applique à tous les travailleurs salariés.
Le CPS renvoie à certaines dispositions du CT pour son application. Citons quelques
références:
- Art 5 al 1 «Est obligatoirement affilié à la CNPS tout employeur occupant des
travailleurs salariés tels que définis à l’article 2 du Code du travail…».
- Art 25 al 1 «…procès-verbal dans les conditions prévues à l'article 91.4 du Code du
Travail ».
- Art 28 «Sont applicables…les dispositions de l'article 100.6 du Code du Travail … ».
Art 42 «…les indemnités journalières prévues à l'article 23.6 du Code du Travail… ».
B) L E CPS ET LE C ODE C IVIL (CC IV )
Le CCiv. ivoirien régit, en harmonie avec les principes généraux du droit, les personnes
(physiques et morales), les rapports entre les personnes, ainsi que les biens.
Le CCiv. est constitué d'un ensemble de règles qui, en toutes matières auxquelles se
rapportent la lettre, l'esprit ou l'objet de ses dispositions, établit, en termes exprès ou de
façon implicite, ce qu’on appelle le droit commun.
Les dispositions du CPS qui font référence au CCiv.:
- Art 18 al 2 «Ce privilège prend rang après celui des gens de service et des ouvriers
établis respectivement par les articles 2101 et 2104 du Code civil et l'article 549 du Code
de Commerce».

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 15

- Art 37 «L’action civile en recouvrement … conformément aux règles de Droit


commun».
Art 61 «Les allocations familiales…sauf pour le paiement des dettes alimentaires
prévues à l'article 55 de la loi n° 64-375 du 7 octobre 1964 modifiée par la loi n° 83-800
du 2 août 1983 relative au mariage».
C) L E CPS ET LE C ODE P ENAL (CP)
Le CP regroupe l’ensemble des textes ayant pour objet le maintien de l’ordre public
et la sécurité des personnes et des biens (loi n° 81-640 du 31 juill. 1981). Le droit pénal,
en ce qu’il constitue un gardien des règles à respecter, est un droit répressif; il vient punir
les infractions (contraventions, délits, crimes).
Les dispositions du CP qui trouvent leur application dans le CPS sont:
Art 27 «Sont applicables au DG et aux Agent de la CNPS, les dispositions des articles
225 et suivants du Code pénal».
Art. 225 CP: Tout fonctionnaire qui détourne ou dissipe…..est puni d’un
emprisonnement de cinq ans à dix ans».
Art 137 «…Est puni des peines prévues à l'article 416 du Code pénal
quiconque…obtient le paiement de prestations qui ne lui sont pas dues».

SECTION 2: L’ABROGATION OU LE CHANGEMENT DES TEXTES AUXQUELS RENVOIE LE


CPS
La loi n° 68-595 du 29 décembre 1968 portant CPS et la loi n° 99-477 du 02 août
1999 portant modification du CPS renvoient, tous les deux, à de nombreux décrets et
arrêtés d’applications.
Dans l’ensemble, la loi 1999 renvoie à:
- 62 fois au moins à des décrets;
- 18 fois au CT;
- 6 fois au CCiv.;
- 4 fois aux arrêtés;
- 3 fois au CP;
- 1 fois au Code la Marine marchande;
- 1 fois à un arrêté du Ministère de l’Economie et des Finances.
En parcourant l’ensemble des dispositions du Code, l’on constate bien souvent, que
des articles se réfèrent pour leur application à telle ou telle catégorie définie par un autre
texte, ou dans telle ou telle situation dont les éléments constitutifs sont déterminés dans
une autre loi ou décret. En pareil cas, le CPS, sans redéfinir lui-même la catégorie visée ou
sans ré-énumérer les éléments constitutifs en question, renvoie purement et simplement
au «texte de référence», à charge pour l’usager du droit de s’y reporter s’il souhaite
connaître à quelle catégorie ou dans quelle situation s’applique le texte qu’il a sous les yeux.
Exemple: l’art 5 al 1 renvoie à l’article 2 du Code du travail pour la définition du
travailleur salarié.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 16

Ce procédé, dit de «législation par référence», employé de longue date par les légistes
a des avantages et des inconvénients.
Dans certaines situations, le recours à la législation par référence est acceptable,
quand il permet de simplifier de manière significative la rédaction du texte. C’est vrai,
notamment, quand il s’agit de déterminer les sanctions applicables en cas d’inobservation
de certaines dispositions de la loi, moyennant une référence au barème des peines prévues
par le code pénal pour des infractions comparables.
Exemple de l’article 137:«Est puni des peines prévues à l’article 416 du Code pénal
quiconque à quelque titre que ce soit, par fausse déclaration obtient ou tente d’obtenir le
paiement de prestations qui ne lui sont pas dues».
Cependant, l’inconvénient de la législation par référence tient à l’incertitude – voire à
l’instabilité juridique- qu’elle induit, pour peu que les textes de référence viennent
ultérieurement à être modifiés, complétés ou abrogés de leur côté sans que le législateur
ait nécessairement entendu modifier la portée du texte de départ: dans cette hypothèse,
le nouveau périmètre du texte de référence recouvre-t-il toutes les situations régies par le
texte de départ? Ou, au contraire, faut-il considérer que le texte de départ ne concernait
que les seuls cas définis par le texte de référence dans sa rédaction primitive mais pas ceux
qui, plus tard, viendrait à tomber sous le coup des nouvelles dispositions?
C’est la situation créée par le changement du smig par le décret n° 2013-791 du 20
novembre 2013 portant revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti, en
abrégé SMiG.
En effet, l’article du décret n° 85-320 du 23 avril 1985 stipule que «le plafond des
rémunérations à retenir pour le calcul des cotisations au régime de retraite des travailleurs
du secteur privé et assimilé de CI est fixé à 45 fois le Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti (smig)».
De 1985 à 2016 le smig était 36.607 francs par mois. Il a été porté à 60.000 francs
par mois. Dans ces conditions que doit faire la CNPS? Appliquer automatiquement ce
plafond ou attendre un autre texte qui l’y autorise?
La situation la plus courante est le renvoi aux dispositions d’un article qui change de
numérotation avec la modification du texte initial. C’est le cas de la plupart des articles visés
du CT dans sa version de la loi n° 95-15 du 12 janvier 1995.
Avec le changement de numérotation de la loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015, veut-
on parler de la version qui lui est antérieure ou de celle qui en résulte. Dans ces conditions
que doit-on faire? Dans ce cas, il est recommandé de se «référer à la version antérieure
édictée par loi n° 95-15 du 12 janvier 1995 portant CT».

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 17

DEUXIEME PARTIE:

VUE D’ENSEMBLE DE LA LOI N° 99-477 DU 02 AOÛT


1999 PORTANTMODIFICATION DU CPS

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 18

TITRE PREMIER- DISPOSITIONS GENERALES (ARTICLES 1 A 3)

SECTION 1: L’OBJET DU CPS


Le titre premier relatif aux dispositions générales aborde en son article premier, l’objet
du CPS qui est de définir les modalités du service public de la prévoyance
L’article 3 définit l’organisme public chargé de mettre en œuvre le système de
protection sociale: la CNPS.
L’organisation et le fonctionnement de l’IPS-CNPS sont définis par la loi n° 99-476 du
02 août 1999 portant définition et organisation des Institutions de Prévoyance sociale (IPS).
Le droit de la sécurité sociale est une matière spéciale que la population ne peut
comprendre facilement. Ainsi, le CPS devrait commencer par le procédé des «définitions
légales» qui consiste à définir dans un texte juridique (le plus souvent dans une subdivision
introductive) le sens dans lequel il faut entendre les notions et les termes qui y sont
employés.
Les termes suivants ne sont pas définis:
- la prévoyance sociale;
- les prestations sociales (PF, ATMP, Retraite);
- la cotisation sociale;
- les majorations de retard, etc.
L’article 2 pose le principe du financement des prestations. Celui-ci repose, à titre
principal, sur «les cotisations des employeurs et des travailleurs».
Les dispositions suivantes déterminent les conditions et les modalités du paiement
desdites cotisations sociales.

SECTION 2: LE ROLE DE L’IPS-CNPS


L’art 3 prévoit que a gestion du service public de la Prévoyance sociale, …est confiée
à la «Caisse nationale de Prévoyance sociale». Depuis le CPS de 1968, la gestion des trois
branches était confiée à un seul organisme. Le CPS 1999 confirme ce principe.
Bien que la CNPS ait le caractère d’une personne morale de droit privé, elle est chargée
de l’exécution d’un service public.
Ainsi, les circulaires et les instructions qu’elle est amenée à édicter dans le cadre de
ses attributions pour la gestion du Service public de la prévoyance sociale, constituent, par
nature des actes administratifs.

TITRE II: DE LA CNPS (ARTICLES 4 A 37)

Le titre II se subdivise en 2 chapitres d’importance inégale. Le chapitre premier relatif


aux principes d’organisation de l’IPS-CNPS ne comprend que 5 articles. Quant au chapitre
II, il est subdivise en 4 sections et ses sections sont subdivisés en sous sections.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 19

SECTION 1: CHAPITRE PREMIER : DU PRINCIPE D ’ORGANISATION


A) L ES DIFFERENTES PRESTATIONS

L’article 4 énonce les principales branches de prestations gérées par l’IPS-CNPS: «Le
régime général de prévoyance sociale regroupe les prestations définies à l’article premier
ci-dessus en trois branches distinctes: les prestations familiales, les accidents du travail et
les maladies professionnelles, la retraite. La gestion de ce régime et de chacune de ses
branches est assurée par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale».
Il s’agit des 3 branches historiques dont la gestion a été confiée à un organisme unique
depuis la loi n° 68-595 du 29 décembre 1968 portant CPS.
Cependant, cet article propose, en son alinéa 2, quelque chose de très important, à
savoir que «La CNPS est autorisée à définir et à proposer à ses adhérents des régimes
complémentaires au régime général, sur une base volontaire ou obligatoire, conformément
à des règles générales fixées par décret. La CNPS est également autorisée à créer des
régimes spéciaux».
Il s’agit là d’une avancée majeure par rapport à la loi de 1968.
Les régimes spéciaux constitueront donc le quatrième bloc à côté du régime général
(IPS-CNPS), de la CGRAE et de l’AMU.
Cependant, le problème qui se pose est de savoir si la création des régimes spéciaux
est de la compétence des services de la CNPS?
Nous devons simplement retenir que des lois pourront étendre le champ de la sécurité
sociale à des catégories nouvelles de bénéficiaires et à des risques ou prestations non
prévus par le présent code.
B) L ES INSUFFISANCES DU CPS
Le CPS ne met pas en œuvre toutes les branches de protection sociale prévues par la
Convention n° 102 OIT 1952.
Le champ des prestations sociales est très limité alors même que les besoins sociaux
des travailleurs salariés sociaux sont énormes:
- Assurance maladie;
- Assurance chômage;
- Aide au logement social;
- Capital décès, etc.
La CNPS étant rentrée dans sa phase de maturité il lui faut envisager une extension
des branches de prestations sociales.
C) L E PRINCIPE DE L ’ AFFILIATION OBLIGATOIRE DES EMPLOYEURS

L’article 5 (Art. 3 loi de 1968) énonce le principe de l’affiliation obligatoire pour «tout
employeur occupant des travailleurs salariés tels que définis à l’article 2 du Code du travail».
Cette disposition ne donne pas une définition du travailleur et ramène au CT. «Au
sens du présent Code, est considérée comme travailleur ou salarié, quels que soient son

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 20

sexe, sa race et sa nationalité, toute personne physique qui s'est engagée à mettre son
activité professionnelle, moyennant rémunération, sous la direction et l'autorité d'une autre
personne physique ou morale, publique ou privée, appelée employeur» (al. 1).
L’affiliation obligatoire est également renforcée par le nouveau CT (loi n° 2015-532
du 20 juillet 2015 portant code du travail).
Art. 92.2 «Tout employeur est tenu de déclarer dans les délais prescrits ses salariés
aux institutions de prévoyance sociale en charge des régimes de prévoyance sociale
obligatoires, sous peine de dommages et intérêts».
Que se passe-t-il lorsque le salarié a plus d’un employeur?
Ce n’est pas une anomalie juridique qu’un travailleur soit engagé par plusieurs
employeurs. Le fait de se référer au CT ne permet pas à la CNPS de définir elle-même de
façon exhaustive les personnes assujetties.
Une personne bénéficiaire d’une pension peut-elle redevenir un travailleur salarié et
conserver sa pension?
Apparemment la réponse est «non», mais alors, quelles dispositions du CPS l’interdit?
L’article 150 (nouveau) prévoit qu’a «droit à une pension de retraite, lorsqu’il a cessé
d’exercer toute activité salariée, tout travailleur salarié».
Au moment de la formulation de la demande l’intéressé doit avoir cessé de travailleur
chez son employeur. Mais aucun texte ne lui interdit de se faire embaucher ailleurs. La
suspension de sa pension réduit ses ressources alors qu’il en a besoin pour améliorer ses
conditions de vie.
Cette disposition incite au travail au noir pour la tranche d’âge des seniors.
Il ressort du CT que la base de l’affiliation obligatoire sera l’existence implicite d’un
contrat de travail qui ne peut être qu’une activité, une occupation s’effectuant à des heures,
à des jours ou à des périodes régulières. De plus, cette occupation suppose un lien de
subordination et de dépendance vis-à-vis d’un employeur.
Ainsi, l’employeur a l’obligation de déclarer à la CNPS l’ensemble de son personnel
(T.T Abdj, jugt n° 184 du 24 janv. 1990) y compris les travailleurs occasionnels (T.T Abidj,
jugt n° 1690 du 25 nov. 1988).
Compte tenu des situations diverses à l’emploi, il existe un abondant contentieux en
matière d’affiliation et d’assujettissement. Pour avoir une vue de ce contentieux, il faut
s’adresser au Service du contentieux de la CNPS. (Ex : AFF De Leers Renata).
Que dit le CPS dans les autres cas divers? Le CPS est muet sur des situations diverses:
- Conjoints travaillant ensemble;
- Membres d’une même famille travaillant ensemble;
- Cas des ministres des cultes ainsi que des religieux et religieuses;
- Cas des étudiants en médecine et en pharmacie;
- Cas des fonctionnaires (enseignants) exerçant une profession accessoire;

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 21

- Artistes (musicien) exerçant dans des grands hôtels (Aff. Cheik Smith c/ Hôtel ivoire);
L’extension des pers assujetties est faite par l’art 67 du CPS sur la réparation des
ATMP:
1° les membres des sociétés coopératives …;
2° les gérants d'une société à responsabilité limitée …;
3° les PDG des sociétés anonymes.
5° les élèves des établissements d'Enseignement technique …;
6° les détenus exécutant un travail pénal …;
Le CPS prévoit en son art 6 que «Les personnes qui ne sont pas visées par l'article 5
alinéa premier ci-dessus peuvent adhérer volontairement à un ou plusieurs des régimes
mentionnés à l'article premier ci-dessus».
Cependant, l’alinéa 2 du même article précise que les conditions et les modalités feront
l’objet d’un décret ultérieur.
Qu’en est-il des salariés des entreprises sous-traitantes, des salariés mis à la
disposition d’autres employeurs et le cas de prêt de main d’œuvre?
A notre connaissance le CPS ne règlemente pas ces situations. Il faudrait donc se
référer à d’autres textes ou à la jurisprudence pour connaitre la position de la CNPS.
Cas de jurisprudence: «La déclaration ne concerne pas les sous-traitants. En
conséquence, des personnes qui accomplissent leurs prestations avec le matériel et peut-
être même sous la direction technique de l’entreprise, ne peuvent être immatriculées à la
CNPS, le lien de subordination juridique faisant défaut (T.T. Abj. jugement n° 1536 du 25
oct. 1989)».
Exemple du Congo Brazza: Note circulaire n° 0005/MTESS-CAB du 14 janvier 2004 sur
l’obligation de paiement des cotisations des sous-traitants.

SECTION 2: CHAPITRE II: DISPOSITIONS FINANCIERES


A) D ISPOSITIONS SPECIALES SUR SES RESSOURCES

La loi a exempté la CNPS du paiement de certains impôts «en raison de sa vocation


sociale».
Par ailleurs, l’article 9 lui attribue le privilège de ne pas être soumises aux voies
d’exécutions des décisions judiciaires (saisie exécution et saisie-arrêt).
Sur l’insaisissabilité des comptes de la CNPS: Une saisie–arrêt pratiquée sur les
comptes bancaires de la CNPS est nulle et non avenue puisque ces deniers sont
insaisissables en vertu de l’art. 32 al. 1 du CPS (C.A. Abidjan. Ch. civ. & com., 1ère Chambre,
arrêt n° 216 du 12 fév. 1988).
L’art 32 du CPS 1968 correspond à art 9 du CPS 1999.
B) N ATURE DES RESSOURCES ET DES DEPENSES DE LA CNPS
Les articles 10, 13 et19 du CPS déterminent les ressources propres à chaque branche.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 22

L’examen des dispositions révèle que les 3 branches sont financées de manière
identique:
1- les cotisations des employeurs dont le taux est fixé à l'article ...;
2- les cotisations des employeurs, destinées à assurer le paiement de …;
3- cotisations versées au titre d'un régime volontaire;
4- les revenus des placements effectués par la Caisse nationale de Prévoyance sociale;
5- les majorations et les intérêts moratoires pour retard dans le versement des
cotisations;
6- toutes autres ressources dues à la Caisse nationale de Prévoyance sociale en vertu
d'une disposition particulière des textes en vigueur ;
7- éventuellement, des dons et legs;
8- éventuellement, des contributions exceptionnelles au titre du Budget général de
l'Etat.
Les dépenses sont constituées principalement par le paiement des prestations et par
les charges liées au fonctionnement de l’Institution.
C) S UR LES COTISATIONS SOCIALES ET SON RECOUVREMENT

Chaque branche fixe un taux de cotisation destiné à assurer le financement des


prestations (PF: art. 12-ATMP: art 17- Retraite: art 22).
Le taux de la branche retraite a été modifiée par l’Ordonnance n°2012-03 du
11/01/2012 qui l’a fixé à 14% des salaires soumis à cotisation (au lieu de 8%, art. 22 al. 2)
Le CPS institue les obligations des employeurs quant à la charge du paiement des
cotisations.
Article 10 al 9 (PF) «Les cotisations dues au titre des prestations familiales sont
entièrement à la charge de l'employeur, toute Convention contraire est nulle de plein droit,
sauf en cas d'assurance volontaire».
Article 13 al. 7 (ATMP) «Les cotisations dues au titre des accidents du travail et
maladies professionnelles sont entièrement à la charge de l'employeur, toute Convention
contraire est nulle de plein droit, sauf en cas d'assurance volontaire ».
Art 21 al 6 et 7 «La contribution de l'employeur reste exclusivement à sa charge, toute
Convention contraire étant nulle de plein droit.
L'employeur est responsable du règlement de l'ensemble des cotisations dues au titre
du personnel de son entreprise».
Le CPS pose le principe de l’assiette des cotisations sociales et ses limites en ses
articles 23, 24, et 25.
Le financement de la sécurité sociale repose essentiellement sur les cotisations
sociales prélevées sur les salariés et les employeurs.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 23

La détermination de l’assiette des cotisations donne lieu à des contestations de la part


des employeurs. Cela finit souvent devant les tribunaux et cela donne lieu à une abondante
jurisprudence. Pour en connaitre l’ampleur, il faut se référer au service du Contentieux.
Les textes d’application en cette matière sont:
- le décret n° 76-21 du 7 janvier 1976, fixant le plafond des rémunérations à retenir
pour le calcul des cotisations …
- Décret n° 85-320 du 23 avril 1985 fixant le plafond des rémunérations à retenir pour
le calcul des cotisations de retraite …
- Arrêté 003 MAS. CAB. du 11 mai 1983 fixant l’assiette des cotisations à la CNPS.
Le CPS adopte une formulation très large de l’assiette, et cela est un avantage pour
la CNPS car elle permet de prendre en compte toute sorte de rémunérations et même des
avantages dont bénéficient les salariés sans avoir la nature de rémunérations.
Toutefois, aucun texte ne définit «les indemnités ayant un caractère de
remboursement de frais».
D) S UR LE CONTROLE , LES PENALITES ET LE CONTENTIEUX ( ART . 25 A 37)
Sur le contrôle (article 25 et 26)
Le CPS définit les missions du Contrôle d’exploitation. Ceux-ci sont chargés de
vérifier «l’application auprès des employeurs des dispositions de la présente loi par le
contrôle de l’effectif du personnel». Il s’agit, en fait, du contrôle de l’exactitude et de la
conformité des déclarations des employeurs à la législation en vigueur.
Au-delà de cette définition de principe, le contrôle des employeurs semble répondre à
de nombreuses finalités.
Les Contrôleur d’exploit prêtent serment. En principe, l’assermentation est un
préalable obligatoire à l’entrée en fonction. Qu’adviendra-t-il si un employeur conteste la
validité du contrôle en raison de la non assermentation du Contrôleur d’exploitation?
Cette question d’ordre pratique n’ayant jamais été posée, il est difficile de connaître
la position éventuelle des juges.
Sur les pénalités et le contentieux (article 27 et 37)
Soucieux d’assurer à la CNPS le recouvrement dans les meilleurs délais des cotisations
sociales qui lui sont dues, le CPS n’a pas seulement habilité la CNPS à recourir à des
procédures de caractère exceptionnel; il a prévu une série de mesures de sanction qui
frappent, le cas échéant, ceux qui manquent à leurs obligations quant au paiement des
cotisations.
Le CPS prévoit également que l’employeur qui n’a pas payé à temps ses cotisations
sociales ou qui n’a pas produit en temps utile, les déclarations périodiques ou les DISA
s’expose à une taxation d’office ou à une amende prononcée autant de fois qu’il a y a de
travailleurs employés irrégulièrement.
Par ailleurs, face à l’employeur qui se refuse à se conformer à ses obligations et, tout
particulièrement, à s’acquitter dans les délais du montant de ses cotisations, le CPS prévoit

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 24

des majorations de retard à compter de leur exigibilité. Les majorations de retard procèdent
d’une inspiration de la majoration des droits en matière d’impôts.
Le CPS prévoit également que l’employeur auquel est appliqué le remboursement de
créance de prestation peut former une demande gracieuse en vue de la réduction ou de la
remise totale de sa dette «en cas de précarité de la situation du débiteur …» (art. 32 al. 2).
Le CPS ne définit pas la notion de précarité.

TITRE III: DES PRESTATIONS SOCIALES (ART 38 A 167)

La notion de prestations se caractérise avant tout par sa diversité. Ce terme revêt un


caractère générique et recouvre l’ensemble des droits, remboursements, allocations,
indemnités journalières, pensions, rentes, etc., que la CNPS sert à ses usagers.
Le CPS ne définit pas la notion de prestation mais regroupe l’ensemble des prestations
servies en trois grands titres:
- Les Prestations Familiales (PF);
- les Accidents du Travail et Maladies Professionnelles (ATMP);
- la Retraite (AV).

SECTION 1: TITRE III- DE LA BRANCHE DES PF (ARTICLES 38 A 65)


A) C HAPITRE PREMIER : C HAMP D ’ ACTION
L’article 38 al. 1 énonce la conception des PF. Il s’agit «d’allocations versés à tous les
travailleurs salariés … ayant à leur charge un ou plusieurs enfants résidant en CI».
Cette conception provient du décret du 10 décembre 1946 qui été repris par l’art 1er
de l’arrêté n° 8868 du 13 déc. 1955 portant institution d’un régime de prestations familiales
au profit des travailleurs salariés de CI (Détail des conditions et modes de calcul des
prestations de la branche).
Le CPS a également restreint le champ d’application des PF et l’a limité à 5 branches
citées à l’article 42. Aucune disposition ne prévoit l’extension de la branche à d’autres
formes de prestations.
B) C HAPITRE II: L ES PRESTATIONS FAMILIALES

Le chapitre regroupe sous ce vocable cinq prestations classées selon leurs


caractéristiques propres. On distingue selon l’article 42:
«• les allocations au foyer du travailleur ;
• les allocations prénatales et les allocations de maternité;
• les allocations familiales;
• les indemnités journalières prévues à l'article 23.6 du Code du Travail en faveur des
femmes salariées;
• les prestations en nature».

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 25

Le CPS établit les conditions d’admissibilité à chaque prestation et le contenu de


chaque prestation. Pour le détail sur ces différentes prestations il faut se reporter aux
différents textes d’application cités plus haut et au cours sur cette branche.
C) C HAPITRE III: L’ ACTION SANITAIRE ET SOCIALE ET FAMILIALE

L’article 56 CPS ramène la définition de la politique d’action sanitaire et sociale à un


décret. Pour l’essentiel, le CPS évoque la mise en place d’un Fonds d’Action sanitaire sociale
et familiale, l’élaboration d’un programme d’action sanitaire sociale et familiale et l’octroi de
prestations en nature pouvant être servies à la famille du travailleur notamment.
Par ailleurs, la CNPS prévoit des prestations supplémentaires à caractère individuel
dont la majorité a pour vocation l’attribution de subventions financière à des assurés sociaux
ou à des organismes.

SECTION 2: TITRE IV- DE LA BRANCHE DES ATMP (ART 66 A 145)


Le CPS institue la Protection du revenu du travailleur lorsque celui-ci est victime d’un
ATM ou d’une MP. Une indemnité de remplacement du revenu est versée au travailleur
victime d’une lésion professionnelle s’il devient incapable d’exercer son emploi en raison de
cette lésion.
Les dispositions des articles 66 à 145 organisent la réparation en accordant une série
de prestations aux victimes.
L’origine de la législation sur la réparation des ATMP provient du le Décret modifié du
24 février 1957 sur la réparation et la prévention des ATMP et des textes subséquents.
A) C HAPITRE PREMIER : C HAMP D ’ APPLICATION
L’article 66 définit les circonstances dans lesquelles un accident est considéré comme
AT. Le CPS lui-même ne définit pas l’AT. Cette absence de définition donne lieu à une
abondance de jurisprudence sur l’accident survenu au lieu et au temps du travail, sur la
relation de travail entre l’employeur et le salarié.
Des contestations s’élèvent également sur la notion d’accident de trajet et l’accident
survenu au travailleur en mission.
L’on constate une nouvelle fois que l’alinéa 1 de l’article 66 renvoie «aux dispositions
du Code du Travail» pour justifier de la qualité de bénéficiaire de la protection édictée par
le CPS.
Le problème principal ici est de savoir comment prouver un AT ou un AT Trajet.
Cette preuve est souvent très difficile. En dehors de la «matérialité» du sinistre lui-
même qui est commune à l’accident du travail ou de trajet, les critères seront définis par
les services de la CNPS ou la jurisprudence à l’occasion des rejets de demande de prise en
charge (Se référer au cours sur les ATMP).
L’al 2 de l’art 67 à 70 cite les personnes susceptibles de bénéficier de prestations
ATMP.
B) C HAPITRE 2: D ECLARATION ET ENQUETE ( ARTICLES 71 A 79)
Le CPS prévoit de nombreuses conditions de réparation, notamment les conditions:
- de déclaration d’accident et de délai de déclaration;
- de déclaration de maladie et de délai de déclaration;
Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)
Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 26

- de délai de «constatation» en cas de maladie professionnelle;


- de délai de «prise en charge» de la maladie, etc.
Le CPS enferme la déclaration dans un délai de 48H à 2 ans, délai que les employeurs
et les salariés doivent respecter au risque de voir leur dossier rejeté par les services de la
CNPS.
La CNPS peut-elle prendre en charge un AT déclaré hors délai? Le CPS est muet, mais
il appartient à la jurisprudence de répondre à cette question.
Dans un arrêt de la Cour d’Appel d’Abidjan (CA Abidj., 2è Ch. Soc., n° 90 du 26 janv.
1990), les juges ont estimé que «dès lors que l’AT n’a pas été déclaré dans les délais
prescrits par l’art. 80 CPS, tous les moyens invoqués par l’employeur pour se dégager de
sa responsabilité ou pour se l’entendre partager, sont superfétatoires».
C) C HAPITRE 3: R EPARATION ( ARTICLES 80 A 112)
La réparation prévue par le CPS se fait en deux volets: les prestations proprement
dites (soins en nature) et les prestations en espèces (indemnités journalières et rentes),
soit en l’absence de décès, soit en cas de décès.
Prestions d’AT en l’absence de décès
- frais médicaux et pharmaceutiques;
- Indemnités journalières (IJ);
- Rentes, etc.
Prestions d’AT en cas d’AT suivi de mort
- frais funéraires;
- rentes aux ayants droit.
L’article 91 et 92 CPS prévoit une sanction contre la CNPS en raison du fonctionnement
défectueux de ses services qui occasionnent un «retard injustifié» dans le paiement des
prestations (At. 115: astreinte légale de 1% du montant des sommes non payées). Le
prononcé d’une astreinte doit être subordonné à la démonstration d’une véritable faute
imputable à la CNPS (CA Abdj., arr. n° 51 du 4 fév. 1996 «…la CNPS est condamnée à payer
des astreintes pour retard anormal dans le paiement des rentes dès lors qu’elle ne justifie
pas que le retard ne lui est pas imputable»).
Par ailleurs, le paiement des prestations est assorti de règles strictes quant à leur
cessibilité et à leur insaisissabilité. Ces règles, qui ont pour objet la protection des droits de
l’assuré social contre ses créanciers, confèrent aux prestations, en dépit du silence de la loi
sur ce point, un caractère alimentaire certain.
Le CPS prévoit également un contentieux dit «technique» car il est propre aux ATMP.
Ce contentieux est relatif à l’inaptitude au travail et concerne:
- la détermination de l’invalidité;
- la fixation du taux d’incapacité permanente;
- la détermination de l’inaptitude au travail.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 27

Par ailleurs, une expertise médicale peut être suscitée lorsqu’une question d’ordre
médicale ne peut être réglée, faute d’informations suffisantes (désaccord entre le médecin-
conseil CNPS et le médecin traitant, etc.).
Contentieux en responsabilité devant les tribunaux (articles 113 à 118)
Le CPS prévoit un contentieux en cas d’AT dû à une faute intentionnelle, à une faute
inexcusable et en cas de responsabilité d’un tiers.
Le CPS pose le principe du recours de la victime dans ces différents cas. En effet, le
salarié victime d’un AT causé par la faute de l’employeur, peut intenter, contre lui, une
action en responsabilité civile, sur la base de l’article 1382 du Code Civil:
- en cas de faute imputable au seul employeur;
- en cas de faute imputable à l’un des préposés de l’employeur.
Ces recours s’effectuent devant les juridictions de droit commun (Trib. Première
Instance-Cour d’Appel-Cour Suprême).
Dans ces cas, la CNPS sert les prestations d’ATMP et elle «est admise de plein droit à
intenter contre l’auteur de l’accident une action en remboursement des sommes payées par
elle» (Art. 116 al. 2).
Mais, qui est le «tiers responsable?». Le CPS ne définit pas la notion de tiers
responsable. Selon le droit commun, le tiers responsable est la personne, même l’employeur
(ou un parent de la victime), qui a pu accomplir toute faute, susceptible de causer un
dommage à l’assuré.
S’il s’agit d’une personne qui a été mise à la disposition d’une autre entreprise par son
employeur, alors, l’employeur intéressé ou le préposé fautif dans l’accident, seront
considérés comme responsables.
Sur les recours contre tiers, il existe une abondante jurisprudence au service du
Contentieux de la CNPS.
D) C HAPITRE 4: F ONDS DE MAJORATION DES RENTES ET AIDES AUX
MUTILES

Ce texte fait obligation à la CNPS de garantir notamment aux rentiers leurs prestations
qui doivent être revalorisées régulièrement.
E) C HAPITRE 5: M ALADIES PROFESSIONNELLES ( ARTICLES 121 A 124)
La question posée pour les AT se pose dans les mêmes termes ici aussi, à savoir,
comment prouver l’existence d’une maladie professionnelle.
Même si elles sont assimilées à un accident de travail proprement dit, l’art 124 exige
d’apporter la preuve en se référant à un tableau des maladies professionnelles.
Dans tous les cas la personne victime doit apporter la preuve que sa maladie figure
bel et bien sur les tableaux officiels.
Le CPS est muet lorsque la maladie ne figure pas sur les tableaux. Dans ces cas, nous
supposons que la personne victime d’une maladie professionnelle doit démontrer la liaison,
de cause à effet, entre son travail et cette maladie. Apparemment, cette démonstration
n’est pas suffisante. Le médecin-conseil de la CNPS parle alors de «maladie à caractère
professionnel».

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 28

La CNPS peut-elle prendre en charge une maladie professionnelle déclarée par le juge
à l’issue d’une procédure judiciaire?
F) C HAPITRE 6: P REVENTION , ACTION SANITAIRE ET SOCIALE ( ARTICLES
119 A 130)
Ce chapitre traite notamment:
- Du « Fonds de Prévention et d’Action Sanitaire Sociale »;
- Du programme de Prévention, d’Action sanitaire et sociale;
- Des subventions que la CNPS peut consentir aux entreprises.
G) C HAPITRE 7: C ONTENTIEUX , PENALITES ( ARTICLES 131 A 139)
Les articles 137 à 139 organisent le régime du contentieux (évoqué plus haut) et des
sanctions en cas d’infractions relatives aux ATMP.
H) C HAPITRE 8: D ISPOSITIONS DIVERSES (A RTICLES 140 A 145)
L’art. 142 CPS prévoit que «Les droits aux prestations et indemnités prévues par le
présent titre se prescrivent par deux (2) ans à dater du jour de l'accident ou de la clôture
de l'enquête ou de la cessation du paiement de l'indemnité journalière. Cette prescription
est soumise aux règles du Droit commun».
Cela veut dire que la demande de l’assuré est, au surplus, enfermée dans un délai de
prescription de deux ans. Cette prescription peut être suspendue ou interrompue dans les
conditions habituelles.

SECTION 3: TITRE V- DE LA BRANCHE DE RETRAITE (ART.146 A 167)


Le CPS est le principal texte qui régit l’assurance vieillesse. Mais des dispositions du
CPS ont été modifiées par de nouveaux textes en 2005 et 2012:
 Loi n° 2005-557 du 2 déc. 2005 complétant et modifiant le Chapitre 2 du Titre V de
la loi n° 99-477 du 2 août 1999 portant modification du CPS;
 Ordonnance N° 2012-03 du 11 janv. 2012, modifiant les articles 22, 50, 95, 149 a
163 ter et complétant l'article 168 de la loi n° 99‐477 du 02 août 1999, portant modification
du Code de Prévoyance Sociale.
Il faut donc fusionner les 3 textes pour avoir une vue d’ensemble de la branche la
retraite.
A) C HAPITRE PREMIER : C HAMP D ’ APPLICATION
Le champ d’application concerne les personnes bénéficiaires de la branche de retraite.
Pour déterminer le champ d’application, l’article 146 renvoie «aux dispositions du Code
du Travail» pour justifier de la qualité de bénéficiaire de l’assurance vieillesse gérée par la
CNPS.
L’article 148 al. 2 prévoit une ouverture «à tout secteur d'activité professionnelle» en
application d’un décret ultérieur.
Ainsi, peuvent également bénéficier d’une pension sous certaines conditions fixées par
décret «les agents des Collectivités publiques qui ne bénéficient pas, en vertu de leur statut,
d'un régime obligatoire de pensions de vieillesse».

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 29

B) C HAPITRE 2: P RESTATIONS (A RTICLE 149 A 163)


L’article 149 (nouveau) (ordonnance n° n°2012-03 du 11/01/2012) est ainsi libellé:
«La branche retraite … comprend:
- la pension de retraite;
- la pension du conjoint survivant et la pension d’orphelins de père et de mère;
- l’allocation de solidarité;
- la pension d’invalidité;
- l’allocation unique;
- le remboursement des cotisations à la charge du travailleur salarié».
Le CPS pose trois principes pour l’attribution de la pension vieillesse. Nous allons
résumer ces 3 principes sans étudier les prestations elles-mêmes (Voir cours sur l’AV).

1) L’âge minimum d’admissibilité à la pension


Le CPS détermine un âge minimum pour prétendre à une pension de vieillesse. En
fonction de la pension, il varie entre 55 et 60 ans.
L’assuré doit justifier de l’âge de 60 ans pour obtenir une pension normale (art. 150
nouv.). Tel est le cas pour l’allocation de solidarité: le demandeur doit justifier être âgé d’au
moins 60 ans (art. 158 nouv.).
L’âge de 60 ans est exigé pour obtenir l’allocation unique (art. 163 bis nouv.) et le
remboursement des cotisations à la charge du travailleur salarié (art. 163 ter nouv.).
Pour la pension du conjoint survivant cet âge est porté à 55 ans (art. 156 nouv.).
Pour la pension d’orphelins de père et de mère l’âge les enfants doivent avoir moins
21 ans (art. 157 nouv.).
Bien entendu, le CPS ne tient pas compte de l’âge pour la pension d’invalidité (art.
162 nouv.).
Cas de jurisprudence:
L’âge de départ à la retraite est-il à la fois un droit et une obligation pour le travailleur?
L’âge de départ à la retraite normale à 60 ans, est un droit pour le salarié (cf. Tribunal
du Travail Abidjan, jugement n° 149 du 25 janv. 1985), toute prolongation de la durée
d’activité doit requérir son accord préalable (cf. CA Abidj., Ch. Soc. Arrêt n° 376 du13 janv.
1986).
L’article 151 nouv. dispose que «l'âge prévu à l'article précédent peut être abaissé sur
demande de l'intéressé à cinquante‐cinq ans. Dans ce cas, la pension de retraite subit, à
titre définitif, un abattement de 5% par année d'anticipation».

2) Le principe du lien entre prestation et activité salariée


Tout salarié qui formule une demande de départ à la retraite doit apporter la preuve
qu’il a contribué financièrement par les cotisations des employeurs et des salariés
(précompte). C’est le principe même des systèmes contributifs.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 30

C’est pourquoi le CPS prévoit que la carrière professionnelle utile est celle ayant donné
lieu effectivement, au versement des cotisations y afférents. Le caractère obligatoire de
l’assujettissement et du paiement des cotisations doit normalement conduire à la prise en
compte de l’ensemble de la carrière professionnelle de l’assuré.
Le CPS prévoit donc que l’assuré doit justifier «au moins quinze années d'activité
salariées soumises à cotisation» (art. 150 nouv. et suivants).

3) Les revenus de référence


Le montant du revenu de référence, notamment le salaire annuel moyen, est lié aux
cotisations versées, le calcul des cotisations et des prestations procédant de la même base.
Art. 150 nouv. al. 3 «Les salaires soumis à cotisation servant de base de calcul à l'effet
de déterminer le salaire moyen d'activité, sont ceux des quinze meilleures années».
Pour l’allocation unique, le CPS prévoit une carrière de plus de 2 ans et de moins
de 15 années de prélèvement de cotisations retraite.
Pour ce qui est du remboursement des cotisations précomptées le demandeur
doit justifier de 2 ans au plus de prélèvement de cotisations retraite.

4) Le montant de la pension de retraite (art. 150 al. 4)


Comment se calcule la pension?
La pension est calculée en tenant compte des conditions d’âge, de durée d’activité et
de cotisations avec toutes les bonifications éventuelles (10% par enfant à charge).
Son montant correspond à un «pourcentage des salaires soumis à cotisation, sans
toutefois que ce montant excède 50% du salaire moyen d’activité».
C) C HAPITRE 3: D ISPOSITIONS DIVERSES
La loi autorise les autorités de la CNPS à passer toute convention avec des organismes
similaires dans l’intérêt des travailleurs (V. Convention franco-ivoirienne).
D) C HAPITRE 4: L E CONTROLE ET LE CONTENTIEUX ( ART . 25 A 37).
Il est analogue aux pénalités et contrôle le même que celui examiné à la page.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 31

TROISIEME PARTIE:

DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 32

Les dispositions du titre VI du CPS concernent les mesures transitoires et finales.


Ces mesures règles:
- l’entrée en vigueur du CPS;
- l’application du CPS à des situations antérieures.

SECTION 1: DISCUSSION SUR LA DATE D’ENTREE EN VIGUEUR

Il faut donc distinguer l’entrée en vigueur du CPS et la prise d’effet de cette loi.
Le CCiv., en son article 2, pose un principe fort: «la loi ne dispose que pour l'avenir
…; elle n'a point d'effet rétroactif». Mais comme ce principe est, lui-même, posé par une
simple loi, le législateur peut le cas échéant décider d’y déroger, sauf en matière pénale.
C’est pourquoi le CPS prévoit en son art article 169 nouv. que «Les dispositions du
titre V du présent Code relatives aux ressources et dépenses de la branche retraite sont
applicables pour compter du 1er janvier 1999», alors même que la date d’entrée en vigueur
est le 02 août 1999.
Ainsi la date d’effet est rétroactive au 1er janvier 1999.

SECTION 2: LES DISPOSITIONS PROVISOIRES ET LES MESURES TRANSITOIRES

Le CPS a prévu des dispositions provisoires et des mesures transitoires.


Il ne faut pas confondre les dispositions «provisoires» les « mesures transitoires».
Les dispositions «provisoires» sont destinées à s’appliquer pendant un certain temps
à compter de l’entrée en vigueur de la loi, et qui cessent de produire effet une fois expiré
ce délai.
Les «mesures transitoires», avec effet provisoire ou définitif, ont pour objet
d’aménager le passage du régime juridique antérieur au régime mis en place par la loi
nouvelle.
Si l’analyse du droit positif a montré que la transition entre l’ancien dispositif et le
nouveau ne peut s’effectuer instantanément, le CPS a prévu les mesures transitoires
adaptées à la situation des salariés ayant 55 ans . Celles-ci seront, le plus généralement,
groupées dans les dispositions finales.
Article168 bis: «L'âge ainsi que le nombre des meilleures années de salaires soumis à
cotisations et servant à la détermination du salaire moyen d'activité requis avant l'entrée
en vigueur de la présente ordonnance pour bénéficier de la pension de retraite normale, de
la pension de retraite anticipée, de la pension de conjoint survivant, de la pension
d'invalidité et de l'allocation de solidarité, augmenteront d'un an chaque année, pendant
une période transitoire de cinq ans, à partir de la date d'entrée en vigueur de la présente
ordonnance».
Autre exemple:
Article 34 de l’Arrêté n° 8868-ITLS du 15 déc. 1955:«Pour les enfants nés
antérieurement à la mise en vigueur du présent arrêté, l’ouverture du droit aux prestations
familiales est subordonné:
- Aux preuves règlementaires de filiation;

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 33

- A la justification par le bénéficiaire ou son conjoint de l’entretien et de la garde


continus de l’enfant, depuis sa naissance et au minimum depuis six mois».

SECTION 3: LES DISPOSITIONS FINALES

Elles concernent, dans l’ordre, l’article d’abrogation et l’article d’exécution.


L’article 173 nouveau «Le présent Code abroge et remplace les dispositions d'ordre
légal prises sur le même objet antérieurement à sa publication».
Il est mis fin pour l’avenir aux effets du CPS 1968 et 1999.
Le dernier article du CPS contient la formule consacrée: Article 176 «La présente loi
sera publiée au Journal officiel de la République de Côte d'Ivoire et exécutée comme loi de
l'Etat».

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur
Module: Le Code de Prévoyance sociale P a g e | 34

CONCLUSION

Dans le présent cours, nous présenté une vue d’ensemble du CPS et avons relevé les
changements qui y ont été introduits par les lois modificatives, et ce, afin de permettre aux
étudiants de bien saisir son agencement et de situer les autres textes règlementaire par
rapport à la loi.
Cependant, seule une pratique quotidienne pourra permettre la maitrise de l’ensemble
des textes applicables aux activités des Agents de la CNPS.

Cycle des Contrôleurs d’exploitation (13ème promotion-2016-2017)


Par M. N’KLO Kouadio Bertin, Consultant formateur

Vous aimerez peut-être aussi