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MODULE:
LE CODE DE PREVOYANCE SOCIALE
Période de formation
Du mardi 13 au
vendredi 26 mai 2017
Animateur:
N’KLO Kouadio Bertin
Cadre supérieur de sécurité sociale
Consultant formateur
Contact: 48 14 46 74 // 45 22 72 39
E-mail:k.nklobertin@yahoo.fr
Module: Le Code de Prévoyance sociale Page |2
SOMMAIRE
INTRODUCTION _________________________________________________________________________ 4
CONCLUSION _________________________________________________________________________ 34
INTRODUCTION
L’étude du Code de Prévoyance Sociale (CPS) n’est pas un exercice vain. C’est une
nécessité pour tous les spécialistes de la sécurité sociale, mais surtout pour les Agents de
l’IPS-CNPS chargés d’appliquer ses dispositions dans le cadre de leur acticité.
Connaitre le CPS répond également à un besoin d’efficacité de la fonction contrôle car
les Agents du contrôle d’exploitation sont ceux-là mêmes qui ont pour mission de faire
connaitre les droits et devoirs des usagers de leurs institutions.
Ce cours a pour but de faire entrer les Agents dans le contexte de l’IPS-CNPS en
retraçant l’historique des textes essentiels (anciens comme nouveaux) qui régissent le
système de sécurité sociale. La première sera consacrée à la présentation et à l’historique
des textes et la seconde partie donnera les grandes lignes de la loi n° 99-477 du 02 août
1999 portant modification du CPS.
PREMIERE PARTIE:
soit à partir d'un projet déposé par le gouvernement. C’est une règle, une prescription ou
une obligation, qui est générale et permanente et qui s'impose à tous les individus de la
société. Son non-respect est sanctionné par la force publique. Elle est la principale source
du droit.
Certaines lois ne nécessitent pas de mesures d’application et sont mises en œuvre
directement, tandis que d’autres exigent des décrets, arrêtés ou circulaires. Lorsqu’une loi
nécessite des précisions nécessaires à certaines dispositions pour les rendre concrètement
applicables, elle annonce généralement, article par article, les décrets qui viendront fixer
les modalités d’application de telle ou telle disposition: on parle alors de décrets
d’application.
Les ordonnances
Une ordonnance est un acte législatif émis par le pouvoir exécutif au titre de l’article
106 de la Constitution ivoirienne. Dans ce cas elle est prise en Conseil des Ministres après
avis éventuel du Conseil Constitutionnel.
Article 106 «Le Président de la République peut, pour l'exécution de son programme,
demander au Parlement, par une loi, l'autorisation de prendre par ordonnance, pendant un
délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi».
Si l’ordonnance peut modifier une loi, elle n’est modifiable que par une loi.
Les décrets
Un décret est un acte administratif émanant du pouvoir exécutif qui peut être de
portée générale lorsqu'il formule une règle de droit, ou individuelle lorsqu'il ne concerne
qu'une seule personne (ex : une nomination). Il est signé par le Président de la République
(en cas de décret délibéré en Conseil des ministres)
Article 103. - Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi relèvent du
domaine réglementaire.
Les décrets d'application du CPS précisent les modalités ou conditions d'application de
cette loi. Les décrets ont une valeur juridique supérieure aux arrêtés, bien que ces deux
actes soient tous les deux des actes de nature réglementaire.
Les arrêtés
Un arrêté est un acte émanant d'une autorité administrative autre que le Président de
la République (ex.: ministres, préfets, président du conseil régional, maires).
Signé par un membre du pouvoir exécutif dans le cadre de ses compétences légales,
l'arrêté est une décision écrite exécutoire, prise en application d'une loi, d'un décret ou une
ordonnance, afin d'en fixer les détails d'exécution.
En principe, les ministres ne peuvent donc prendre de mesures générales par voie
d’arrêtés règlementaires que lorsque la loi les y autorise expressément.
Les circulaires
Les circulaires donnent essentiellement à l'administration des explications et des
directives précises sur les dispositions législatives ou réglementaires en vigueur.
Contrairement aux autres sources du droit, les circulaires ne s'imposent pas aux tribunaux,
puisque dépourvues de valeur réglementaire.
Dans un arrêt rendu le 7 février 1936 (Arr. Jamart), le Conseil d’Etat a estimé que,
«même dans le cas où les ministres ne tiennent d’aucune disposition législative un pouvoir
règlementaire, il leur appartient, comme à tout chef de service (DG CNPS), de prendre les
mesures nécessaires au bon fonctionnement de l’administration placée sous leur autorité».
Ce pouvoir fondé sur la nécessité d’un «fonctionnement régulier» des services publics ne
permet pas, cependant, au DG CNPS, d’imposer des obligations ou d’accorder des
avantages aux usagers par voie règlementaire.
En conclusion, le CPS comprend les quatre textes de lois précitées, et les textes
règlementaires (décrets, arrêtés). Même si ces textes ont été pris antérieurement aux deux
lois, ils s’appliquent toujours pour ce qui concerne leurs dispositions qui n’ont pas été
abrogées Ex.: Arrêté n° 1433 ITLS-CI du 27 février 1956 réglementant la branche des PF).
Dans le cadre de notre formation, nous allons nous limiter à la loi n° 99-477 du 2 août
1999 portant modification du CPS.
Bien avant notre étude, nous devons situer l’historique du CPS.
métropole ne sont applicables dans les colonies qu’à partir du moment où des décrets ou
des arrêtés locaux les rendent opératoires dans les territoires concernés.
Article 18 [modifié] «Les colonies autres que la Martinique, la Guadeloupe et la
Réunion, seront régies par décrets de l'Empereur, jusqu'à ce qu'il ait été statué à leur égard
par un sénatus-consulte».
Après la Conférence de Brazzaville, commence alors une longue période de discussions
au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat, mais aussi au sein de l’Union française, sur
le Code du travail des territoires d’outre-mer qui aboutira au vote de celui-ci en décembre
1951.
Pendant les discussions au Parlement, on assiste à des grèves dont l’une est, semble-
t-il, assez largement suivie en AOF et au Sénégal en particulier. Ces grèves ont pour objectif
de peser sur les débats parlementaires, notamment sur la question des allocations
familiales.
L’introduction du Code du travail des territoires d’outre-mer a emmené la création des
structures en charge des différents régimes de sécurité sociale.
Avant l’indépendance
Sénatus-Consulte du 3 mai 1854.
Cela veut dire que les décisions qui sont prises en métropole ne sont applicables dans
les colonies qu’à partir du moment où des arrêtés locaux les rendent opératoires dans les
territoires concernés.
Article 18[modifié] Les colonies autres que la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion,
seront régies par décrets de l'Empereur, jusqu'à ce qu'il ait été statué à leur égard par un
sénatus-consulte.
1951
Code du Travail des Territoires d’Outre-Mer.
Après l’indépendance
1960
Institution de la branche retraite par la loi n° 60-314 du 21 septembre 1960
(CRTCI);
Loi n° 60-275 du 2 septembre 1960 fixant les modalités d’attribution des PF aux
salariés occupés en CI pour leurs enfants résidant hors du territoire de la République;
1964
Loi du 3 juil. 1964 confiant la gestion du risque AT-MP à la CCPFCI qui devient
CCPFAT-MPCI. Les 3 branches de prévoyance sociale, sont donc gérées par 2 organismes
publics, la CCPFAT-MPCI et la CRTCI;
1968
Loi n° 68-595 du 29 décembre 1968 portant CPS;
Cette loi opère un changement dans l’organisation du régime de protection sociale en
CI.
En reprenant l’essentiel de la réglementation afférente aux trois branches, le CPS de
1968 devient l’unique texte de référence de base du système de protection sociale des
salariés du secteur privé. En effet, l’article 186 dispose que le «code se substitue aux
dispositions d’ordre légal ou réglementaire prises sur le même objet, antérieurement à sa
publication. Toutes dispositions contraires sont abrogées à cette dernière date»
Cependant, les dispositions d’applications n’ayant pas suivi, et pour éviter un vide
juridique préjudiciable aux usagers, les différents Arrêtés et les Délibérations antérieures
concernant les trois branches de prestations sont restées en vigueur.
1971
Loi n° 71-332 du 12 juil. 1971 confiant la gestion de la branche de la retraite à la
CNPS. Abrogation de la Caisse de Retraite comme entité juridique distincte.
1988
Loi n° 88-1115 du 29 nov. 1988 portant modification du CPS: transfert à la CNPS
des attributions du Fonds de Majoration des Rentes;
1988
Pour adapter la CNPS aux nouvelles dispositions réglementaires, le Décret n° 88-
1116 du 1er décembre 1988 a fait de la CNPS l’organe unique de gestion du système de
sécurité sociale du secteur privé;
1999
Loi n° 99-476 du 2 août 1999 portant définition et organisation des Institutions de
Prévoyance sociale (IPS) ;
Loi n° 99-477 du 2 août 1999 portant modification du CPS;
Art. 173 «Le présent Code abroge et remplace les dispositions d’ordre légal prises sur
le même objet antérieurement à sa publication».
2005
Loi n° 2005-557 du 2 déc. 2005 complétant et modifiant le Chapitre 2 du Titre V de
la loi n° 99-477 du 2 août 1999 portant modification du CPS;
2012
Ordonnance N° 2012-03 du 11 janv. 2012, modifiant les articles 22, 50, 95, 149 a
163 ter et complétant l'article 168 de la loi n° 99‐477 du 02 août 1999, portant modification
du Code de Prévoyance Sociale;
L’objet des deux lois de 1999 et 2005 et de l’Ordonnance 2012 est d’adopter de
nouvelles mesures tendant à la modification de dispositions en vigueur.
B) L A PARTIE REGLEMENTAIRE
Avant l’indépendance
1955
Arrêté n° 8868 du 13 déc. 1955 portant institution d’un régime de prestations
familiales au profit des travailleurs salariés de CI (Détail des condit et modes de calcul des
prestations de la branche).
1956
Arrêté n° 1264 ITLS-CI du 18 fév. 1956 portant organisation et fonctionnement de
la Caisse de Compensation des Prestations Familiales de CI (CCPFCI);
1957
Décret n° 57-245 du 24 fév. 1957 créant la branche de réparation des ATMP et de
prévention des risques professionnels dans les territoires d’Outre-Mer;
Arrêté n° 1433 ITLS/CI du 27 fév. 1956 réglementant la branche des PF;
Après l’indépendance
Les décrets
Décret n° 76-21 du 7 janvier 1976, fixant le plafond des rémunérations à retenir
pour le calcul des cotisations dues par les employeurs pour le financement des PF, des
ATMP et de la retraite, ainsi que pour le versement des indemnités prévues à l’art 102,
modifié, du Code du Travail;
«Art 1er …les rémunérations dépassant le montant de 840.000 francs par an ne sont
comptés que jusqu’à concurrence de ce montant, en appliquant, suivant la périodicité, les
règles suivantes:
- 70.000 francs si le salaire est réglé par mois
- 3.231 francs si le salaire est réglé par jour…».
Décret n° 85-320 du 23 avril 1985 fixant le plafond des rémunérations à retenir
pour le calcul des cotisations de retraite des travailleurs du secteur privé et assimilé de CI
et le taux de cotisation audit régime;
«Art 1er: Le plafond des rémunérations à retenir pour le calcul des cotisations au
régime de retraite des travailleurs du secteur privé et assimilé de CI est fixé à 45 fois le
Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (smig)».
Décret n° 85-1087 du 16 oct. 1985 relatif à la situation des personnels des
Etablissements Publics Nationaux (v. art 148 al 3 de la loi n° 99-477……);
Décret 2000-485 12 juill. 2000 portant fixation des pourcentages de répartition des
contributions patronales et salariales au régime de retraite de l’IPS-CNPS;
Les arrêtés
Arrêté 003 MAS. CAB. du 11 mai 1983 fixant l’assiette des cotisations à la CNPS;
Arrêté 0013-MSSSH du 07 juil. 2003 fixant le taux d’abattement pour la retraite
anticipée du régime géré par l’IPS-CNPS;
Il existe une hiérarchie entre les différentes sources du droit qui viennent d’être
examinées.
A) L A SUPREMATIE DU DROIT INTERNATIONAL
Dès lors que la loi est publiée elle devient obligatoire. Ce caractère est souligné par
une maxime dite: « nul n’est censé ignorer la loi».
Que la règle de droit soit en principe obligatoire, cela se justifie par la finalité qui lui
est assignée: destinée à protéger les salariés, et organiser les rapports entre les employeurs
et le système de sécurité sociale, pour le bien des travailleurs salariés, sa vocation naturelle
est d’être respectée, donc imposée. Une société où les prétendues règles de droit n’auraient
aucun caractère obligatoire ne serait rien d’autre qu’une société anarchique.
Ce procédé, dit de «législation par référence», employé de longue date par les légistes
a des avantages et des inconvénients.
Dans certaines situations, le recours à la législation par référence est acceptable,
quand il permet de simplifier de manière significative la rédaction du texte. C’est vrai,
notamment, quand il s’agit de déterminer les sanctions applicables en cas d’inobservation
de certaines dispositions de la loi, moyennant une référence au barème des peines prévues
par le code pénal pour des infractions comparables.
Exemple de l’article 137:«Est puni des peines prévues à l’article 416 du Code pénal
quiconque à quelque titre que ce soit, par fausse déclaration obtient ou tente d’obtenir le
paiement de prestations qui ne lui sont pas dues».
Cependant, l’inconvénient de la législation par référence tient à l’incertitude – voire à
l’instabilité juridique- qu’elle induit, pour peu que les textes de référence viennent
ultérieurement à être modifiés, complétés ou abrogés de leur côté sans que le législateur
ait nécessairement entendu modifier la portée du texte de départ: dans cette hypothèse,
le nouveau périmètre du texte de référence recouvre-t-il toutes les situations régies par le
texte de départ? Ou, au contraire, faut-il considérer que le texte de départ ne concernait
que les seuls cas définis par le texte de référence dans sa rédaction primitive mais pas ceux
qui, plus tard, viendrait à tomber sous le coup des nouvelles dispositions?
C’est la situation créée par le changement du smig par le décret n° 2013-791 du 20
novembre 2013 portant revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti, en
abrégé SMiG.
En effet, l’article du décret n° 85-320 du 23 avril 1985 stipule que «le plafond des
rémunérations à retenir pour le calcul des cotisations au régime de retraite des travailleurs
du secteur privé et assimilé de CI est fixé à 45 fois le Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti (smig)».
De 1985 à 2016 le smig était 36.607 francs par mois. Il a été porté à 60.000 francs
par mois. Dans ces conditions que doit faire la CNPS? Appliquer automatiquement ce
plafond ou attendre un autre texte qui l’y autorise?
La situation la plus courante est le renvoi aux dispositions d’un article qui change de
numérotation avec la modification du texte initial. C’est le cas de la plupart des articles visés
du CT dans sa version de la loi n° 95-15 du 12 janvier 1995.
Avec le changement de numérotation de la loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015, veut-
on parler de la version qui lui est antérieure ou de celle qui en résulte. Dans ces conditions
que doit-on faire? Dans ce cas, il est recommandé de se «référer à la version antérieure
édictée par loi n° 95-15 du 12 janvier 1995 portant CT».
DEUXIEME PARTIE:
L’article 4 énonce les principales branches de prestations gérées par l’IPS-CNPS: «Le
régime général de prévoyance sociale regroupe les prestations définies à l’article premier
ci-dessus en trois branches distinctes: les prestations familiales, les accidents du travail et
les maladies professionnelles, la retraite. La gestion de ce régime et de chacune de ses
branches est assurée par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale».
Il s’agit des 3 branches historiques dont la gestion a été confiée à un organisme unique
depuis la loi n° 68-595 du 29 décembre 1968 portant CPS.
Cependant, cet article propose, en son alinéa 2, quelque chose de très important, à
savoir que «La CNPS est autorisée à définir et à proposer à ses adhérents des régimes
complémentaires au régime général, sur une base volontaire ou obligatoire, conformément
à des règles générales fixées par décret. La CNPS est également autorisée à créer des
régimes spéciaux».
Il s’agit là d’une avancée majeure par rapport à la loi de 1968.
Les régimes spéciaux constitueront donc le quatrième bloc à côté du régime général
(IPS-CNPS), de la CGRAE et de l’AMU.
Cependant, le problème qui se pose est de savoir si la création des régimes spéciaux
est de la compétence des services de la CNPS?
Nous devons simplement retenir que des lois pourront étendre le champ de la sécurité
sociale à des catégories nouvelles de bénéficiaires et à des risques ou prestations non
prévus par le présent code.
B) L ES INSUFFISANCES DU CPS
Le CPS ne met pas en œuvre toutes les branches de protection sociale prévues par la
Convention n° 102 OIT 1952.
Le champ des prestations sociales est très limité alors même que les besoins sociaux
des travailleurs salariés sociaux sont énormes:
- Assurance maladie;
- Assurance chômage;
- Aide au logement social;
- Capital décès, etc.
La CNPS étant rentrée dans sa phase de maturité il lui faut envisager une extension
des branches de prestations sociales.
C) L E PRINCIPE DE L ’ AFFILIATION OBLIGATOIRE DES EMPLOYEURS
L’article 5 (Art. 3 loi de 1968) énonce le principe de l’affiliation obligatoire pour «tout
employeur occupant des travailleurs salariés tels que définis à l’article 2 du Code du travail».
Cette disposition ne donne pas une définition du travailleur et ramène au CT. «Au
sens du présent Code, est considérée comme travailleur ou salarié, quels que soient son
sexe, sa race et sa nationalité, toute personne physique qui s'est engagée à mettre son
activité professionnelle, moyennant rémunération, sous la direction et l'autorité d'une autre
personne physique ou morale, publique ou privée, appelée employeur» (al. 1).
L’affiliation obligatoire est également renforcée par le nouveau CT (loi n° 2015-532
du 20 juillet 2015 portant code du travail).
Art. 92.2 «Tout employeur est tenu de déclarer dans les délais prescrits ses salariés
aux institutions de prévoyance sociale en charge des régimes de prévoyance sociale
obligatoires, sous peine de dommages et intérêts».
Que se passe-t-il lorsque le salarié a plus d’un employeur?
Ce n’est pas une anomalie juridique qu’un travailleur soit engagé par plusieurs
employeurs. Le fait de se référer au CT ne permet pas à la CNPS de définir elle-même de
façon exhaustive les personnes assujetties.
Une personne bénéficiaire d’une pension peut-elle redevenir un travailleur salarié et
conserver sa pension?
Apparemment la réponse est «non», mais alors, quelles dispositions du CPS l’interdit?
L’article 150 (nouveau) prévoit qu’a «droit à une pension de retraite, lorsqu’il a cessé
d’exercer toute activité salariée, tout travailleur salarié».
Au moment de la formulation de la demande l’intéressé doit avoir cessé de travailleur
chez son employeur. Mais aucun texte ne lui interdit de se faire embaucher ailleurs. La
suspension de sa pension réduit ses ressources alors qu’il en a besoin pour améliorer ses
conditions de vie.
Cette disposition incite au travail au noir pour la tranche d’âge des seniors.
Il ressort du CT que la base de l’affiliation obligatoire sera l’existence implicite d’un
contrat de travail qui ne peut être qu’une activité, une occupation s’effectuant à des heures,
à des jours ou à des périodes régulières. De plus, cette occupation suppose un lien de
subordination et de dépendance vis-à-vis d’un employeur.
Ainsi, l’employeur a l’obligation de déclarer à la CNPS l’ensemble de son personnel
(T.T Abdj, jugt n° 184 du 24 janv. 1990) y compris les travailleurs occasionnels (T.T Abidj,
jugt n° 1690 du 25 nov. 1988).
Compte tenu des situations diverses à l’emploi, il existe un abondant contentieux en
matière d’affiliation et d’assujettissement. Pour avoir une vue de ce contentieux, il faut
s’adresser au Service du contentieux de la CNPS. (Ex : AFF De Leers Renata).
Que dit le CPS dans les autres cas divers? Le CPS est muet sur des situations diverses:
- Conjoints travaillant ensemble;
- Membres d’une même famille travaillant ensemble;
- Cas des ministres des cultes ainsi que des religieux et religieuses;
- Cas des étudiants en médecine et en pharmacie;
- Cas des fonctionnaires (enseignants) exerçant une profession accessoire;
- Artistes (musicien) exerçant dans des grands hôtels (Aff. Cheik Smith c/ Hôtel ivoire);
L’extension des pers assujetties est faite par l’art 67 du CPS sur la réparation des
ATMP:
1° les membres des sociétés coopératives …;
2° les gérants d'une société à responsabilité limitée …;
3° les PDG des sociétés anonymes.
5° les élèves des établissements d'Enseignement technique …;
6° les détenus exécutant un travail pénal …;
Le CPS prévoit en son art 6 que «Les personnes qui ne sont pas visées par l'article 5
alinéa premier ci-dessus peuvent adhérer volontairement à un ou plusieurs des régimes
mentionnés à l'article premier ci-dessus».
Cependant, l’alinéa 2 du même article précise que les conditions et les modalités feront
l’objet d’un décret ultérieur.
Qu’en est-il des salariés des entreprises sous-traitantes, des salariés mis à la
disposition d’autres employeurs et le cas de prêt de main d’œuvre?
A notre connaissance le CPS ne règlemente pas ces situations. Il faudrait donc se
référer à d’autres textes ou à la jurisprudence pour connaitre la position de la CNPS.
Cas de jurisprudence: «La déclaration ne concerne pas les sous-traitants. En
conséquence, des personnes qui accomplissent leurs prestations avec le matériel et peut-
être même sous la direction technique de l’entreprise, ne peuvent être immatriculées à la
CNPS, le lien de subordination juridique faisant défaut (T.T. Abj. jugement n° 1536 du 25
oct. 1989)».
Exemple du Congo Brazza: Note circulaire n° 0005/MTESS-CAB du 14 janvier 2004 sur
l’obligation de paiement des cotisations des sous-traitants.
L’examen des dispositions révèle que les 3 branches sont financées de manière
identique:
1- les cotisations des employeurs dont le taux est fixé à l'article ...;
2- les cotisations des employeurs, destinées à assurer le paiement de …;
3- cotisations versées au titre d'un régime volontaire;
4- les revenus des placements effectués par la Caisse nationale de Prévoyance sociale;
5- les majorations et les intérêts moratoires pour retard dans le versement des
cotisations;
6- toutes autres ressources dues à la Caisse nationale de Prévoyance sociale en vertu
d'une disposition particulière des textes en vigueur ;
7- éventuellement, des dons et legs;
8- éventuellement, des contributions exceptionnelles au titre du Budget général de
l'Etat.
Les dépenses sont constituées principalement par le paiement des prestations et par
les charges liées au fonctionnement de l’Institution.
C) S UR LES COTISATIONS SOCIALES ET SON RECOUVREMENT
des majorations de retard à compter de leur exigibilité. Les majorations de retard procèdent
d’une inspiration de la majoration des droits en matière d’impôts.
Le CPS prévoit également que l’employeur auquel est appliqué le remboursement de
créance de prestation peut former une demande gracieuse en vue de la réduction ou de la
remise totale de sa dette «en cas de précarité de la situation du débiteur …» (art. 32 al. 2).
Le CPS ne définit pas la notion de précarité.
Par ailleurs, une expertise médicale peut être suscitée lorsqu’une question d’ordre
médicale ne peut être réglée, faute d’informations suffisantes (désaccord entre le médecin-
conseil CNPS et le médecin traitant, etc.).
Contentieux en responsabilité devant les tribunaux (articles 113 à 118)
Le CPS prévoit un contentieux en cas d’AT dû à une faute intentionnelle, à une faute
inexcusable et en cas de responsabilité d’un tiers.
Le CPS pose le principe du recours de la victime dans ces différents cas. En effet, le
salarié victime d’un AT causé par la faute de l’employeur, peut intenter, contre lui, une
action en responsabilité civile, sur la base de l’article 1382 du Code Civil:
- en cas de faute imputable au seul employeur;
- en cas de faute imputable à l’un des préposés de l’employeur.
Ces recours s’effectuent devant les juridictions de droit commun (Trib. Première
Instance-Cour d’Appel-Cour Suprême).
Dans ces cas, la CNPS sert les prestations d’ATMP et elle «est admise de plein droit à
intenter contre l’auteur de l’accident une action en remboursement des sommes payées par
elle» (Art. 116 al. 2).
Mais, qui est le «tiers responsable?». Le CPS ne définit pas la notion de tiers
responsable. Selon le droit commun, le tiers responsable est la personne, même l’employeur
(ou un parent de la victime), qui a pu accomplir toute faute, susceptible de causer un
dommage à l’assuré.
S’il s’agit d’une personne qui a été mise à la disposition d’une autre entreprise par son
employeur, alors, l’employeur intéressé ou le préposé fautif dans l’accident, seront
considérés comme responsables.
Sur les recours contre tiers, il existe une abondante jurisprudence au service du
Contentieux de la CNPS.
D) C HAPITRE 4: F ONDS DE MAJORATION DES RENTES ET AIDES AUX
MUTILES
Ce texte fait obligation à la CNPS de garantir notamment aux rentiers leurs prestations
qui doivent être revalorisées régulièrement.
E) C HAPITRE 5: M ALADIES PROFESSIONNELLES ( ARTICLES 121 A 124)
La question posée pour les AT se pose dans les mêmes termes ici aussi, à savoir,
comment prouver l’existence d’une maladie professionnelle.
Même si elles sont assimilées à un accident de travail proprement dit, l’art 124 exige
d’apporter la preuve en se référant à un tableau des maladies professionnelles.
Dans tous les cas la personne victime doit apporter la preuve que sa maladie figure
bel et bien sur les tableaux officiels.
Le CPS est muet lorsque la maladie ne figure pas sur les tableaux. Dans ces cas, nous
supposons que la personne victime d’une maladie professionnelle doit démontrer la liaison,
de cause à effet, entre son travail et cette maladie. Apparemment, cette démonstration
n’est pas suffisante. Le médecin-conseil de la CNPS parle alors de «maladie à caractère
professionnel».
La CNPS peut-elle prendre en charge une maladie professionnelle déclarée par le juge
à l’issue d’une procédure judiciaire?
F) C HAPITRE 6: P REVENTION , ACTION SANITAIRE ET SOCIALE ( ARTICLES
119 A 130)
Ce chapitre traite notamment:
- Du « Fonds de Prévention et d’Action Sanitaire Sociale »;
- Du programme de Prévention, d’Action sanitaire et sociale;
- Des subventions que la CNPS peut consentir aux entreprises.
G) C HAPITRE 7: C ONTENTIEUX , PENALITES ( ARTICLES 131 A 139)
Les articles 137 à 139 organisent le régime du contentieux (évoqué plus haut) et des
sanctions en cas d’infractions relatives aux ATMP.
H) C HAPITRE 8: D ISPOSITIONS DIVERSES (A RTICLES 140 A 145)
L’art. 142 CPS prévoit que «Les droits aux prestations et indemnités prévues par le
présent titre se prescrivent par deux (2) ans à dater du jour de l'accident ou de la clôture
de l'enquête ou de la cessation du paiement de l'indemnité journalière. Cette prescription
est soumise aux règles du Droit commun».
Cela veut dire que la demande de l’assuré est, au surplus, enfermée dans un délai de
prescription de deux ans. Cette prescription peut être suspendue ou interrompue dans les
conditions habituelles.
C’est pourquoi le CPS prévoit que la carrière professionnelle utile est celle ayant donné
lieu effectivement, au versement des cotisations y afférents. Le caractère obligatoire de
l’assujettissement et du paiement des cotisations doit normalement conduire à la prise en
compte de l’ensemble de la carrière professionnelle de l’assuré.
Le CPS prévoit donc que l’assuré doit justifier «au moins quinze années d'activité
salariées soumises à cotisation» (art. 150 nouv. et suivants).
TROISIEME PARTIE:
Il faut donc distinguer l’entrée en vigueur du CPS et la prise d’effet de cette loi.
Le CCiv., en son article 2, pose un principe fort: «la loi ne dispose que pour l'avenir
…; elle n'a point d'effet rétroactif». Mais comme ce principe est, lui-même, posé par une
simple loi, le législateur peut le cas échéant décider d’y déroger, sauf en matière pénale.
C’est pourquoi le CPS prévoit en son art article 169 nouv. que «Les dispositions du
titre V du présent Code relatives aux ressources et dépenses de la branche retraite sont
applicables pour compter du 1er janvier 1999», alors même que la date d’entrée en vigueur
est le 02 août 1999.
Ainsi la date d’effet est rétroactive au 1er janvier 1999.
CONCLUSION
Dans le présent cours, nous présenté une vue d’ensemble du CPS et avons relevé les
changements qui y ont été introduits par les lois modificatives, et ce, afin de permettre aux
étudiants de bien saisir son agencement et de situer les autres textes règlementaire par
rapport à la loi.
Cependant, seule une pratique quotidienne pourra permettre la maitrise de l’ensemble
des textes applicables aux activités des Agents de la CNPS.