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MASTER DROIT DES AFFAIRES M1

Exposé sous le thème :

LE FONCTIONNEMENT DE LA SOCIETE ANONYME


A CONSEIL D’ADMINISTRATION

Réalisé par : Encadré par :


HADDOUMI Ghita Pr. BOUKHIMA Asmaa

ABOUSAAD Rayhana

ANNEE UNIVERSITAIRE :

2022/2023
Sommaire

Introduction ……………………………………………………………………………………2

Partie 1 : Administration de la société anonyme …………………………………………3

Chapitre 1 : La composition………………………………………………………..........3

Section 1 : Les Administrateurs ……………………………………………………..3

Section 2 : Le Président ………………………………………………………………7

Chapitre 2 : Fonctionnement du conseil d’administration …………………..............9

Section 1 : Délibérations du conseil d’administration ……………………………9

Section 2 : Pouvoirs du conseil d’administration …………………………………11

Partie 2 : Direction de la société …………………………………………………………..12

Chapitre 1 : Directeur général …………………………………………………………12

Section 1 : statut du directeur général ………………………………………….....12

Section 2 : Attributions du directeur général ……………………………………...14

Chapitre 2 : Le directeur général délégué ………………………………………......14

Section 1 : Statut du DGD ………………………………………………………...14

Section 2 : Attributions du DGD …………………………………………………..15

Conclusion ……………………………………………………………………………………………………16

Bibliographie …………………………………………………………………………………….17

1
Introduction :

Le climat des affaires au Maroc connait depuis quelques années une évolution
remarquable par rapport aux autres pays émergents, chose qui s’est fait
ressentir lors du dernier classement du pays sur le « DOING BUSINESS » où il a
été classé 53éme sur 190 pays. Une motivation assez forte pour accéder au
club des 50.

La société anonyme représente la pierre angulaire du système économique


libéral. Son développement est dû au capitalisme connu à la deuxième moitié
du 19ème siècle. C’est au sein de ce système économique libéral que la mise en
commun de capitaux important était indispensable à la création des
entreprises de grande taille. La société anonyme est bien plus qu’un simple
mécanisme juridique, c’est un phénomène social, une source d’argent et de
pouvoir. Ce type de société n’a laissé personne indifférent et a su avoir des
admirateurs qui l’ont honoré jusqu’à l’excès.1

Régie par la loi 17-95 (modifiée et complétée par la loi 20-05), la société
anonyme (SA) est une société commerciale dans laquelle les associés appelés
actionnaires, possèdent un droit représenté par un titre négociable, et ne sont
tenus que sur leur apport. Aujourd’hui, la forme de société anonyme connait
un succès qui n’est pas des moindres, elle représente l’archétype des sociétés
de capitaux. Il y’a beaucoup plus de sociétés anonyme que des sociétés en
commandites par actions, et les titres cotés à la bourse sont presque, pour ne
pas dire tous, des actions de sociétés anonymes.

Le législateur marocain offre le choix entre deux modes d’administration de la


société anonyme. Un dit « moniste », le classique et le plus connu avec un seul
organe : Le conseil d’administration ; et un mode dit « dualiste » avec directoire
et conseil de surveillance. Ce qui nous intéresse dans ce travail est le mode
d’administration classique dit « moniste ».

Cela nous amène à nous questionner sur la structure directionnelle des sociétés
anonymes, et afin d’y répondre il sera primordial de s’intéresser dans une

1
Mohammed EL MERNISSI, Traité marocain de droit des sociétés, Edition LexisNexis, 2019, p.287.

2
première partie à l’administration du conseil d’administration (Partie 1) et
d’aborder par la suite la direction général du conseil d’administration (Partie 2).

Partie 1 : Administration de la société anonyme


La société anonyme de type classique, dite moniste est gérée par un conseil
d’administration. L’un des apports principaux de la loi 20-05 a été celui de
redéfinir les pouvoirs du conseil d’administration et de son président, tout en
dissociant les fonctions du président et du nouveau directeur général.

Chapitre 1 : La composition du conseil d’administration


Le conseil d’administration peut être composé de personnes morales ou
physiques, sauf dispositions contraires des statuts. Ces derniers doivent
remplir des conditions leur permettant d’accéder à cette fonction, il faut tout
d’abord suivre des modalités de nomination.

Section 1 : Administrateurs
La société anonyme est administrée par un organe collégial. Selon l’article 39
de la loi 17-952, la société anonyme est administrée par un conseil
d’administration composé de trois membres au moins et de douze membres au
plus, sauf clause contraire des statuts. En effet, les statuts peuvent librement
fixer le nombre d’administrateurs, ce nombre peut être fixe ou variable. Dans le
cas où il est fixe, le nombre d’administrateurs ne peut être augmenté ou réduit
que par une modification des statuts. Par contre, lorsqu’il est variable
l’assemblée générale peut faire varier le nombre d’administrateurs à l’intérieur
des limites fixées par les statuts.

Le législateur a également prévu dans son article 42 de la loi 17-95 que le


conseil d’administration peut être composé aussi bien de personnes morales
que de personnes physiques, sauf dispositions contraires des statuts. Dès sa
nomination, la personne morale nommée administrateur doit désigner un
représentant permanent qui est soumis aux mêmes conditions et obligations. Si
la personne morale révoque le mandat de son représentant permanent, elle est
tenue de notifier sans délai à la société, par lettre recommandée, cette
2
Dahir n°1-96-124 30/08/1996 portant promulgation de la loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes, Bulletin
officiel n°4422 du 17/10/1996.

3
révocation ainsi que l’identité de son nouveau représentant permanent. Il en
est de même lorsqu’il s’agit de décès ou de la démission de ce dernier.

Avant d’être désignés, les administrateurs doivent répondre à des


conditions générales et spécifiques.

Conditions générales :

Les administrateurs sont désignés, lors de la constitution, dans les statuts


ou bien par l’assemblée générale constitutive et au cours de la vie
sociale, par l’assemblée général, ou par cooptation. Il ne peut être prévu,
sous peine de nullité, un autre mode de désignation. La durée de leur
fonction est déterminée par les statuts.

-Lors de la constitution de la société

Dans les sociétés qui ne font pas appel public à l’épargne, les premiers
administrateurs sont nommés dans les statuts ou dans un acte séparé
faisant corps avec les statuts (art. 20, al. 1 et art. 40, al.2) pour une durée
qui ne dépasse pas les trois ans (art. 48, al. 1). La nomination se fait à
l’unanimité dans la mesure où tous les actionnaires doivent signer les
statuts ou l’acte séparé. Dans ce cas, dès que la société est immatriculée
au registre du commerce (art. 20, al.2).

Les premières nominations sont publiées au Bulletin officiel et dans un


journal d’annonces légales dans les trente jours de l’immatriculation au
registre de commerce (art. 33).

L’avis de publicité doit indiquer les prénoms, nom, qualité et domicile


des administrateurs.

-Au cours de la vie sociale

L’article 40 de la loi 17-95 dispose que les administrateurs sont nommés


par l’assemblée générale ordinaire. C’est le mode normal de nomination.

4
Toutefois, en cas de fusion ou de scission, la nomination peut être faite
par l’assemblée générale extraordinaire appelée à statuer sur
l’opération.
Un autre mode de désignation est prévu par l’article 49 qui procure au
Conseil d’administration, dans la situation dans laquelle entre deux
assemblées générales ordinaires, un ou plusieurs postes
d’administrateurs deviennent vacants, le droit de pouvoir choisir lui-
même, à titre provisoire, les remplaçants. Ce mode de désignation est
appelé la cooptation est soit obligatoire, soit facultative :

-La cooptation obligatoire : intervient lorsque le nombre des


administrateurs est devenu inférieur au minimum statutaire, sans être
inférieur au minimum légal de trois. Dans ce cas, le conseil
d’administration est tenu de compléter son effectif dans le délai de trois
mois à compter du jour où se produit la vacance (art. 49, al.3). A défaut,
le conseil n’est plus régulièrement constitué et ne peut prendre de
décision après l’expiration du délai de trois mois tant que la situation
n’est pas régularisée. Pendant le délai de trois mois, le conseil incomplet,
conserve la totalité de ses pouvoirs.

-La cooptation est facultative : intervient, entre deux assemblées


générales, en cas de vacance par décès, par démission ou par tout autre
empêchement d’un ou plusieurs sièges d’administrateur lorsque la
vacance n’affecte pas le minimum statutaire (art. 49, al.1). Cette faculté
ne peut être exercée quand les trois cas limitativement énumérés par la
loi.
Le système de cooptation ne peut être utilisé si le nombre des
administrateurs en exercice devient inférieur au minimum légal de trois
car le conseil d’administration dans ce cas-là n’existe plus. Dans ces
conditions, le ou les administrateurs restants sont tenus de convoquer
une assemblée générale ordinaire pour compléter l’effectif du conseil
dans un délai ne dépassant pas les 30 jours qui suivent la vacance (art.
49, al. 2).

5
Conditions spécifiques :

Aucun texte général n’interdit l’administration ou la direction d’une SA.


Cependant, il existe des textes épars qui ont apportés quelques restrictions
tendant à interdire à certaines personnes l’accès aux fonctions
d’administrateurs. Ces interdictions sont fondées, d’une part sur les
considérations de moralité et d’une autre part sur l’incompatibilité existant
entre les fonctions d’administrateur et l’exercice de certaines activités. Il
s’agit dans le premier cas des déchéances, et dans le second cas des
incompatibilités.

 La déchéance est l’interdiction d’exercer le commerce prononcée par les


tribunaux à l’encontre de certaines personnes indignes (ex : escroquerie,
émission de chèque sans provision, abus de confiance, infractions fiscales
ou douanières, etc.). La déchéance vise les délinquants de droit commun,
les frauduleux fiscaux ainsi que les banqueroutiers. Elle sanctionne
pénalement le contrevenant mais elle n’altère pas sa capacité juridique
(les actes de commerces établit par lui échappent à la nullité).

 L’Incompatibilité des administrateurs est prévue par l’article 41 de la loi


17-95 qui dispose que : « les administrateurs, personnes physiques ou
morales, sont soumis aux conditions de capacité et aux règles
d’incompatibilités prévues par les lois en vigueur et, le cas échéants par
les statuts. Le mandat d’administrateur est incompatible avec les
fonctions de commissaire aux comptes de la société dans les conditions
prévues à l’article 161 ».

Outre les incompatibilités légales, les statuts peuvent prévoir d’autres


règles d’incompatibilité (art. 41).

Ces personnes ne sont pas des incapables, car si elles font des actes de
commerce malgré leur statut elles pourront être passibles de sanctions
disciplinaires ou bien pénales mais leurs actes seront valables.

6
Section 2 : Le président du conseil d’administration

L’alinéa 3 de l’article 20 de la loi 17-95 dispose que les premiers


administrateurs sont habilités, dès leur nomination, à désigner le
président du Conseil d’administration et, le cas échéant, le Directeur
général et le ou les directeurs généraux délégués. Si le Président du
Conseil d’administration cumule ces fonctions et celles du Directeur
Générale, il est dit Président Directeur Général (PDG).

 Statut du président

L’article 63 de la loi 17-95 prévoit que le Président est nommé par le


Conseil d’administration parmi ses membres, il doit être une personne
physique obligatoirement. La durée de sa nomination ne peut excéder
celle de son mandat mais il est rééligible et peut être révoqué à tout
moment. C’est au Conseil d’administration de fixer sa rémunération.

En ce qui concerne le cumul des mandats et la révocation, les règles qui


lui sont applicables sont les mêmes que celles prévues pour les
administrateurs. Il en est de même concernant les règles de cumul avec
un contrat de travail.

Il bénéficie d’un statut fiscal et social applicable aux salariés, c’est-à-dire


qu’il jouit de la même protection sociale que ces derniers.

En cas de décès, comme en cas d’empêchement temporaire, le conseil


peut désigner un administrateur délégué. L’administrateur étant délégué
dans les fonctions de président et celles-ci n’englobant plus la direction
générale de la société, il faut en déduire qu’il se substitue à ce dernier
dans ses fonctions de président, l’intéressé tiendrait-t-il également le
poste de Directeur Général.

La délégation en cas de décès est consentie pour une période


déterminée, l’administrateur délégué demeure en poste jusqu’à

7
l’élection du nouveau président. Il est désigné pour le temps de son
mandat d’administrateur, six ans au plus, il est rééligible.

Il peut être révoqué à tout moment sur décision du Conseil


d’administration.

 Attributions du président

De nos jours, les fonctions du président et du directeur générale de la


société sont clairement dissociés, quand bien même elles peuvent être
exercées par la même personne. Le président du conseil d’administration
assure deux types de taches. Le président est à la fois l’animateur du
conseil mais aussi le garant de la mécanique sociale.

D’une part, il préside le conseil et organise les travaux de celui-ci. En


effet, il veille au bon fonctionnement des organes sociaux et vérifie si les
administrateurs accomplissent leurs missions. Lors des délibérations du
Conseil d’administration sa voix est prépondérante. Il est également
chargé de convoquer, présider et de diriger le conseil, et de veiller à ce
que les administrateurs disposent des informations nécessaires. Il rend
compte des travaux du Conseil d’administration à l’Assemblée Générale
des actionnaires dont il préside les réunions.3

D’autre part, il convient de préciser que législateur avant de modifier la


loi 17-95, octroyait au président du Conseil d’administration la
représentation de la société dans ses rapports avec les tiers. En plus, seul
le président du Conseil d’administration avait la qualité d’agir en justice
devant les tribunaux. Ceci a été motivé par l’arrêt rendu par la Cour de
cassation marocaine en 2006, qui juge que si l’appel n’a pas été interjeté
par le représentant légal de la société (président du conseil
d’administration, avant la modification de la loi 19-75), l’affaire serait
irrecevable.

3 Maurice COZIAN, Droit des sociétés, Edition LexisNexis, 2011, 334.

8
Désormais, après les modifications de la loi 17-95 par celle du 20-054, la
représentation de la société dans ses rapports avec les tiers est
désormais la tâche du directeur général.

Enfin, le Président peut être également le Directeur Général de la société


(Président Directeur Général), il détiendra alors également le pouvoir
exécutif.

CHAPITRE 2 : Le fonctionnement du conseil d’administration


Les administrateurs doivent prendre les décisions ensemble, c’est à dire dans
leur réunion au sein du conseil. Les réunions du conseil sont réglementées par
la loi, le non-respect de ces règles peut être une cause de nullité des
délibérations.

Section 1 : Délibérations du conseil d’administration


Etant donné que le Conseil d’administration est un organe collégial, il n’agit
que par voie des délibérations. Tous ses membres, qu’ils soient élus par les
actionnaires ou par les salariés, doivent être convoqués à participer aux
réunions5.

Dans la majorité du temps, c’est le président qui convoque le conseil. Mais en


cas d’urgence ou de défaillance du conseil, la convocation peut être faite par le
ou les commissaires aux comptes. Cette possibilité, selon l’article 73 de la loi
17-95, et également ouverte au directeur général ou à un groupe
d’administrateurs. Cette possibilité ouverte aux administrateurs est soumise à
une double condition à savoir, représenter au moins le tiers des membres en
fonction et que le conseil ne soit pas réuni depuis plus de deux mois.

4
Dahir n° 1-08-18 du 23 mai 2008 portant promulgation de la loi n° 20-05 modifiant et complétant la loi n°17-
95, relative aux sociétés anonymes, Bulletin officiel n° 5640 du 19/06/2008.
5
Paul LE CANNU, Droit des sociétés, Edition Montchrestien, 2003, p.423.

9
Concernant les modalités, la forme et les délais de la convocation des
administrateurs sont fixés par les statuts. À défaut, la convocation peut
être faite par tous les moyens (courrier simple ou recommandé, fax,
télégramme, courrier électronique, convocation verbale) et, dans tous
les cas, elle doit tenir compte, pour la fixation de la date de la réunion,
du lieu de résidence de tous les membres et être accompagnée de l'ordre
du jour et de l'information nécessaire pour permettre aux
administrateurs de se préparer aux délibérations. Le délai de convocation
doit être suffisant pour permettre aux administrateurs d'assister à la
réunion du conseil. La convocation verbale est déconseillée du fait de
l'absence de preuve que la convocation a bien été effectuée en cas de
contestation ultérieure, ce qui pourrait remettre en cause la validité de la
réunion. La convocation par lettre simple pose aussi le problème de la
preuve de sa réception6.

L’article 50 de la loi 17-95 précise que le conseil ne délibère valablement


que si la moitié au moins de ses membres sont effectivement présents.
L'utilisation de l'adverbe « effectivement» signifie la présence physique.
A titre d’exemple, si le conseil est composé de huit membres, il ne peut
délibérer qu'en la présence de quatre membres. Lorsque le nombre est
impair, il faut raisonner par excès (5 membres sur 9). Les administrateurs
représentés n'entrent pas en ligne de compte pour le calcul du quorum.

Un registre de présence doit être tenu et signé par les administrateurs


participants à la séance du conseil ainsi que toutes les personnes ayant
assisté à la réunion. Les résultats des délibérations sont constatés par un
procès-verbal établi par le secrétaire du conseil, sur un registre spécial
tenu au siège social, coté et paraphé par le greffier du tribunal du lieu du
siège social. Il est tenu sous l’autorité du président et signé par ce dernier
et par au moins un administrateur, ou par deux administrateurs au moins
en cas d’empêchement du président

6
Mohamed EL MERNISSI, Traité marocain de droit des sociétés, Edition LexisNexis, 2019, p.480.

10
Section 2 : Pouvoirs du conseil d’administration

La loi a attribué, à travers les articles 69 et suivants, au conseil


d’administration des pouvoirs propres. Ces derniers sont attribués au
conseil en tant qu'organe collégial et non aux administrateurs à titre
individuel. Sauf délégation du conseil, les administrateurs ne détiennent,
à titre personnel, aucun pouvoir. Ces pouvoirs sont de deux sortes, des
pouvoirs spéciaux et un pouvoir général d’administration.
D’une part, le conseil d’administration détermine les orientations de
l’activité de la société et veille à leur mise en œuvre. Il se saisit de toute
question intéressant la bonne marche de la société et règle par ses
délibérations les affaires qui la concernent. Il procède aux contrôles et
vérifications qu’il juge nécessaires. Toutefois, les pouvoirs du conseil
connaissent des limites, à savoir, respecter l’intérêt social, agir dans la
limite de l’objet social et respecter les clauses statuaires limitatives de
pouvoirs.
D’autre part, le conseil jouit de certaines prérogatives qu’il est seul à
pouvoir exercer :
- Convocations des assemblées générales ;
- Etablissement des comptes sociaux et du rapport de gestion ;
- Nomination et révocation du président, du directeur général et des
directeurs délégués, ainsi que la fixation de leur rémunération7.

De surcroît, la loi a octroyé au conseil d’administration des pouvoirs


particuliers. Parmi eux, il en est un qui suscite des difficultés
importantes. Aux termes de l’article 70 de la loi 17- 95, les cautions, avals
et garanties donnés par des sociétés anonymes autres que celles
exploitant des établissements bancaires ou financiers font l'objet d'une
autorisation du conseil d’administration, sous peine d'inopposabilité à la
société dans les conditions prévues ci-après.
Autrement dit, le directeur général ne peut engager la société que s’il a
obtenu l’autorisation préalable du conseil. Cette autorisation ne peut
être donnée pour une durée supérieure à un. Le conseil d’administration
peut, dans la limite d'un montant total qu'il fixe, autoriser le directeur
7 Maurice COZIAN, Droit des sociétés, Edition LexisNexis, 2011, p.332.

11
général à donner des cautions, avals ou garanties au nom de la société.
Cette autorisation peut également fixer, par engagement, un montant
au-delà duquel la caution, l'aval ou la garantie de la société ne peut être
donné des garanties. Plusieurs décisions judiciaires ont été rendu sur ce
point, on citera à titre d’illustration l’arrêt8 n° 349 rendu par la Cour
d’appel de commerce de Casablanca le 24/01/2006 dans lequel
l’appelant, la société anonyme, entend annuler la caution qu’elle a
accordée en prétendant que l’octroi de ces cautions relève de la
compétence de l’assemblée générale et non pas des pouvoirs du conseil
d’administration. La réponse de la Cour d’appel était claire sur ce cas,
elle s’est référée à l’article 70 de la loi 17-95.

Partie 2 : Direction de la société

La direction générale peut être assurée soit pas le président soit par une
autre personne physique nommée par le conseil d’administration et
portant le titre de directeur général.

Chapitre 1 : Directeur général

Le Directeur Général gère la société la société dans laquelle il opère.

Section 1 : statut du directeur général

 Nomination
Le Conseil d’administration désigne pour une durée déterminée le
Directeur Général de la société. Si le Directeur Général est membre du
Conseil d’administration la durée de ses fonctions ne peut excéder celle
de son mandat. Il est rééligible, sauf si les statuts en décident autrement.
Sa désignation répond à la satisfaction de plusieurs exigences :

- Doit être nécessairement une personne physique ;


- Répondre aux conditions de compatibilité et de non-interdiction ;
- Etre élu par le conseil d’administration ;

8 Cour d’appel de commerce, Arrêt n° 349 du 24/01/2006, Dossier n° 1/2005/1011.

12
Il en résulte que le directeur général n’est pas tenu de respecter les
conditions de nomination qui d’imposent aux administrateurs, et
notamment celle d’être un actionnaire.
Sa rémunération est fixée par le conseil d’administration qui décide
également de son mode de calcul et de versement.
Les règles relatives au régime sociale et fiscal, ainsi qu’au cumul avec un
contrat de travail, sont les mêmes que celles prévues pour le Président.

 Révocation

Le Directeur Général est révocable à tout moment par le Conseil


d’administration. Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut
donner lieu à dommages-intérêts, sauf lorsque le Directeur Général
assume les fonctions du président du Conseil d’administration.
En cas d’empêchement temporaire ou de décès du directeur général, le
conseil peut désigner un administrateur dans la fonction de direction.

 La responsabilité du directeur général

Le directeur général est responsable envers la société ou envers les tiers


dans les cas suivants :

- Des infractions aux dispositions légales applicables aux sociétés


anonymes (article 384 et suivants de la loi relative à la SA) ;

- Des violations aux dispositions statutaires ou du conseil ;

- Des fautes commises dans sa gestion (article 406 et suivants de la loi


relative à la SA) ;

- Des infractions fiscales dans certains cas ;

- Dans certaines infractions aux lois sur la sécurité sociale9;

9 Mustapha OUHANNOU, Le droit des sociétés commerciales au Maroc, Edition 2016, p.171.

13
En effet, un arrêt10 a été rendu en ce sens par la Chambre commerciale
de la Cour de cassation marocaine, qui conditionne par l’application de
l’article 352 de la loi 17-95, le recours des actionnaires sur les
administrateurs, les membres du directoire ou au le directeur général et,
le cas échéant, le directeur général délégué pour la réparation du
préjudice qu’ils ont subi personnellement.

Section 2 : Attributions du directeur général

Le Directeur Général est le représentant légal de la société et il détient le


pouvoir exécutif. En effet, l’article 74 de la loi 17-95 prévoit que le
directeur général dispose des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstance au nom de la société, d’assurer sa direction de veiller
au bon fonctionnement de ses organes, et de la représenter vis à vis des
tiers.
Cependant, ces pouvoirs sont limités par l’objet social et par ceux
attribués aux organes sociaux. Il peut demander au président de réunir le
conseil sur un ordre du jour déterminé. Il a une obligation d’information
envers les administrateurs.

Chapitre 2 : Le directeur général délégué

Les directeurs généraux délégués ont vocation à assister le directeur


général, et dépendent étroitement de lui. Pour cette raison, c’est le
directeur général qui propose leur nomination au conseil11.

Section 1 : Statut du DGD

 Nomination

L’article 67 bis de la loi 17-95 dispose que sur proposition du Directeur


Général, le

10 Chambre commerciale de la Cour de cassation, Arrêt n°749 du 04 juillet 2007, Dossier commercial
n°1513/2013.
11
Paul LE CANNU, Droit des sociétés, Edition Montchrestien, 2003, p.470.

14
Conseil d’administration peut donner mandat à une ou plusieurs
personnes physiques chargées d'assister le Directeur Général, avec le
titre de Directeur Général délégué. Le Conseil d’administration
détermine la rémunération du Directeur Général et des Directeurs
Généraux délégués. Ils peuvent ne pas avoir la qualité d’administrateur
ou d’actionnaire, mais ce sont nécessairement des personnes physiques.
Lorsque le Directeur Général cesse ou est empêché d'exercer ses
fonctions, les Directeurs Généraux délégués conservent, sauf décision
contraire du Conseil, leurs fonctions et leurs attributions jusqu'à la
nomination du nouveau Directeur Général.
Le Conseil d’administration fixe, en accord avec le Directeur Général, les
pouvoirs et la durée de ces derniers, attribués aux directeurs généraux
délégués.

 Révocation

Le directeur général délégué est révocable à tout moment, sur proposition du


directeur général, par le conseil d’administration. La révocation sans juste motif
peut donner lieu à des dommages.

Section 2 : Attributions du DGD

Le directeur général délégué n’a pas de pouvoir propre, mais seulement


des pouvoirs délégués, tels que les a définis le conseil d’administration
en accord avec le directeur général.
Mais cet aménagement interne des fonctions est sans incidence à l’égard
des tiers, puisque les directeurs généraux délégués disposent à l’égard
des tiers des mêmes pouvoirs que le directeur général12.

12 Maurice COZIAN, Droit des sociétés, Edition LexisNexis, 2011, p.320.

15
Conclusion :

La société anonyme est une société commerciale à raison de sa forme quel que
soit son objet. C’est le type de société que l’on peut proposer aux grands
investisseurs et banquiers. Par ailleurs, son fonctionnement est lourd et
compliqué, mais cela procure une sécurité supplémentaire.

La société anonyme donne l'exemple de la séparation des pouvoirs et de la


spécialisation des fonctions, l'équilibre qu'elle entraîne n'est pas de moindre
importance. On constate que cet équilibre que le législateur a essayé de viser
est de savoir assouplir la rigidité de la séparation des pouvoirs qui est instable à
travers un nombre remarquable de réformes législatives intervenues depuis la
loi 17°95 qui sont du même esprit.

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Bibliographie

Ouvrages

-Maurice COZIAN, Droit des sociétés, Edition LexisNexis, 2011.

-Mohamed EL MERNISSI, Traité marocain de droit des sociétés, Edition


LexisNexis, 2019.

-Mustapha OUHANNOU, le droit des sociétés commerciales au Maroc, Edition


2016.

-Paul LE CANNU, Droit des sociétés, Edition Montchrestien, 2003.

Jurisprudence

-Chambre commerciale de la Cour de cassation, Arrêt n°749 du 04/07/2007,


Dossier commercial n°1513/2003.

-Cour d’appel de commerce, Arrêt n°349 du 24/01/2006, Dossier n°


1/2005/1011.

-Chambre commerciale de la Cour de cassation, Arrêt n°568 du 04 juillet 2006,


Dossier n°1227/4/2/2003.

Webographie

-www.lettresdesreseaux.com/P-1659-455-A1-nouvelle-loi-relative-aux-
societes-anonymes-au-maroc.html, consulté le 20/11/2022.

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