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Droit des entreprises

en difficultés
Cours
Pr Selma El Hassani Sbai
2018-2019
Mis à jour loi 73-17
Prévention et sauvegarde
Plan du cours

Introduction générale
Chapitre 1: la prévention des DE
Chapitre 2: le traitement des DE
Chapitre 3: la liquidation judiciaire
Chapitre 4:les sanctions applicables aux dirigeants
bibliographie

 Droit commercial et bancaire marocain,D.Martin,ed Al Madariss,2010


 Droit des difficultés de l’entreprise,A.Hammoumi,2005
 Droit des entreprises en difficultés, C.Saint-Alary-Houin, LGDJ, 2016
 Y.Guyon, Droit des Affaires,Tome II,entreprises en
difficultés,redressement judiciaire, faillite, 2007.
 Droit des entreprises en difficultés,J.Bonnard,Hachette supérieur,2012
 Redressement et liquidation judiciaires des entreprises,5 années
d’application,F.Derrida,P.Godé,J-P Sortais,Dalloz,1991
 Se référer à la presse économique et financière nationale et
internationale (la vie éco,l’economiste,challenge,economie et
entreprise,dossiers écoq du Monde,les Echos,Capital….)
 Jrs et arrêtés de la Cour de Cassation,lexismaroc.ma
Introduction générale

 Qu’est ce que «  le droit des  etp en difficultés »?


 Droit = spécifique= archétype du droit eco objectifs , acteurs, démarche conceptuelle
(mesurer les distortions)
 Notion d’etp: entité ecoq, englobant le commerçant prs physique et les sociétés commerciales
 Notion de difficultés  notion générique = anomalie, blocage,crise…. moment de tension où le
cycle de fonctionnement de l’entreprise connait des bouleversements qui peuvent menacer sa
pérennité= processus de défaillance
 Catégorisation légale des diff=
1- fait de nature à compromettre la continuité de l’activité
2-diff que l’etp ne peut pas surmonter seule
3-cessation de pmt
4-situation irrémédiablement compromise
 Impossibité de les répertorier= causes endogènes et exogènes (marché, fonctionnement,
humains….)
 Difficulté =« maladie»de l’etp = protocoles différenciés de traitement
 Le droit des entreprises en difficultés est le droit de la pathologie des entreprises
Pourquoi un droit sur les DE?

 logique libérale contredit la nécessité d’un droit régulateur


« laisser faire,laisser mourir »
2 éléments de justification:
 Elément ecoq: importance ecoq et sociale des etp ,
cellule de base des économies contemporainesattitude active des
pouvoirs publics
 Elément juridique: sauvegarde des intérêts des
créanciersnécessité d’un droit dédiécarence du droit
communinorganisation menaçant l’âme du commercerisque sur
le créditréaction en chaine des opérateurs perte de la confiance
 Elément juridique éclipsé par l’élément ecoqévolution
caractéristique du droit contemporain
Evolution historique du DE

 Avant le protectorat : application du droit musulman,


intervention du cadi qui dépossède le cmt failli et règle ses
dettes, verset 280, baqara.
 Avènement du protectorat/ code cce du 12 aout
1913,introduction du droit moderne de la faillite.2 procédures :
liquidation judiciaire (faillite apaisée)et faillite, sanctions
sévères(déchéances cmles et civiques, dessaisissement du
débiteur, emprisonnement
 Code de cce du 1 er aout 1996, on passe d’un droit des
procédures de paiement à un droit de maintien et de
restructuration de l’activité de l’etp
 Réforme 2018, loi 73-17 abrogeant et remplaçant le livre V du
code cce = renforcement de l’efficacité économique du DDE
et renforcement des droits des créanciers
REFORME 2018

 Causes exogènes : nature du DDE


1-porosité entre le DDE et l’économie= fluctuation rapide
de l’eco, crise, nb besoins DDE variable d’ajustement
2-droit expérimental = on teste des solutions juridiques, on
les modifie en fonction des résultats atteints
3- difficultés de réaliser les objectifs du DDE
 Objectifs contradictoires par nature
 Effet relatif de la loi sur le comportement des agents
eco et le fonctionnement du marché
Causes endogène

 Défauts intrinsèques du livre V, lacunes, procédure


préventive de figuration, insécurité des créanciers ,
importance des liquidations, manque de
professionnalisme d’acteurs essentiels de la
procédure….
 Volonté de soigner l’image auprès des investisseurs
étrangers
Traits caractéristiques
réforme 73-17
 La réforme se veut importante, libérale et pragmatique,
d’équilibrage des intérêts
 importante : remodelage significative du livre V sur la
forme et sur le fond= formellement le livre V est
modifié. Les articles font l’objet d’une nouvelle
numérotation
 Pragmatique: coller aux besoins de l’etp, apprendre des
erreurs précédentes = Introduction d’une nouvelle
procédure inédite qui conjugue la prévention au
redressement: on réagit plus vite avant la CP mais on
applique des recettes vigoureuses comme pour le
redressement
 Loi d’équilibre : volonté de restaurer les droits des
créanciers = meilleure protection de leur intérêts et
plus grande rapidité et efficacité des procédures
 Loi libérale : renforcement du rôle de la volonté , place
plus grande de la négociation qui prend le pas sur le
caractère imposé des PC= inciter les chefs d’etp à
recourir rapidement à la prévention, adapter les proc
aux besoins de l’etp
Nouveau découpage du livre
V
 Changement de dénomination du livre V 1996 « diff des etp »/73-17 « les procédures
de difficultés des etp » =plus précis
 Titre I= dispositions générales : point de vue général du déroulement des procédures
diff etp + définitions champs application, chef etp, PTC…décès entrepreneur
 Titre II= Proc de prévention= chap I prev interne/chap II prev ext
 Titre III= la sauvegarde/ 5 chap
 Titre IV=le redressement judicaire conçu comme un tronc commun /2 chap
 Titre V= liquidation/3 chap
 Titre VI=règles communes à la sauvegarde, au redressement et à la liquidation ( les
organes des procédures : le juge commissaire, fonction du syndic, du contrôleur,
période suspecte, mesures conservatoires….) 12 chap
 Titre VII=les sanctions / 2 chap
 Titre VIII= les voies de recours

 Code cce du 1 er aout 1996 = VI titres uniquement


Apports du code de cce

 Droit anticipatif rapidité d’intervention , comme en médecine, le


traitement doit être administré dès les 1ers signes de l’affection
éviter que les diff ne deviennent insurmontables
 Intervenir vigoureusement avant même la CP = la sauvegarde inspirée
du droit français lui même inspiré par le droit américain
 Droit incitatifdédramatiser et assouplir la procédureamener une
réaction rapide du débiteur, l’inciter à avoir recours au juge au plus
vite pour trouver une solution sans inquiétudestechniques amiables
de règlement des diff, sauvegarde
 Incitation des créanciers = avantages pour ceux qui financent dès la
conciliation
 Protection = meilleure information des créanciers, pouvoir de décision
sur le cours des procédures à travers les instances représentatives
virage législatif et révolution culturelle qui changent radicalement les
caractéristiques et les objectifs du DE
Caractéristiques du DDE

I-Droit de nature ecoq


 Place l’etp au cœur de ses préoccupations :intérêt ecoq de
l’etp avant l’intérêt des créanciersetp source majeur de
ressources et d’emplois: il faut la préserver
 Conséquence théorique: prégnance de la logique ecq sur la
logique purement juridiquedécloisonnement entre droit et
économie ,perméabilité au niveau des objectifs et des
procédures
 Conséquence pratique: le droit intervient en amont(logique de
fin de vie, avant même la cessation de pmt
(prévention),focalisation sur le redressement et la sauvegarde
de l’etp, élargissement quantitatif champs d’application DDE,
attribution de prérogatives écoq au jugeeconomisation du
droit
Droit d’arbitrage

 Affrontement d’intérêts contradictoires et légitimes


 Solutions légales abouties pour réussir un arbitrage
équilibré
 Excès priorisation excessive de l’intérêt de
l’entreprisecréanciers moteurs de
l’économiemanque de sens écoqune etp faible doit
disparaitre
 Trop privilégier les intérêt des créanciersmultiplier
les naufrages d’etp
 Droit non punitif mais pas laxisterisque d’abuseffet
d’aubainefaillite organisée en mode de gestion
Champs d’application

 Art 546 CC: meilleure rédaction du champs d’application


ancien art 560 (répétition avec artisans) 
 Le livre V s’applique aux etp cad aux stés commerciales et
aux cmt prs physique
 Statut de cmt: art 6 ( actes de cce par nature),art 7 et 8
actes de cce par la forme(stés cmles)et par accessoire
(actes exercés à l’occasion de l’activité cmle)
 Notion d’exercice habituel ou professionnel d’activités
cmles: idée de répétition et de constance, actes réitérés
et non occasionnels
 Quid de l’exercice occulte du cce? Le commerçant de fait?
Sociétés commerciales

 Commercialité par la forme ou par l’exercice d’activité


cmle (cas des sociétés civiles)
 Stés cmles par la forme: critère de distinction,
responsabilité et confiance des associésstés de capitaux
(actions et libre cessibilité)et stés de personnes
(confiance mutuelle, parts sociales
 Stés en nom collectif: responsabilité indéfinie et solidaire
des associés, acquisition de la qualité de cmt, qualité de
cmt
 Sté en commandite simple: dualité d’associés, les
commandités cmts tenus personnellement des dettes
sles,les commanditaires tenus à hauteur de leurs apports
Sociétés de capitaux

 SA: les associés n’ont pas la qualité de cmt, ils ne sont


responsables qu’à hauteur de leurs apports, leurs droits
dans le capital sont librement cessibles (capital min de
300 000dh ou 3 000 0000 dh,5 actionnaires au min)
 SCA: dualité d’associés avec la libre cessibilité des
actions, titres émis au porteur, actions librement
négociables
Société mixte

 SARL: société hybride: emprunte à la sté de prs: petit


nombre d’associés qui se connaissent bien, pas de
capital min exigé, gestion par un gérant comme dans la
SNC, parts sociales non librement cessibles
 Emprunte à la sté de capitaux: associés non cmts,
responsables à hauteur de leurs apports
Autres structures juridiques

 Cas du GIE: loi 13-97 ,structure de collaboration entre


etp, art 16 loi 13-97= les membres du gie sont tenus
solidairement des dettes du gie, procédures DE si objet
cml, particularité du patrimoine du GIE: les membres du
GIE sont tenus de ses dettes sur leur propre patrimoine
 Cas des coopératives
 Etp publiquesstatut spécial, mais la participation
d’une etp publique au capital d’une sté cmle ne
s’oppose pas à l’application des PC
 Cas des associationsnon cmt même si les membres le
sont
Compétence judicaire

 Compétence exclusive des tribunaux de cce même dans


le silence de la loi 53-95cas qui rentre dans l’art
5/Lactions entre cmt à l’occasion de leurs activités
cmles
 Compétence térritoriale:trb de cce dans le ressort
duquel est situé le principal ets ou le siège social de la
sté concernée
Prévention de DE

 Repose sur le principe de l’anticipation ,du dépistage


précocetraiter les diff avant leur aggravation, dès les
1ers signes avant coureursavant même la cessation de
pmt
 Vision proactive du droit teintée par le pragmatisme
ecq
 Instrument de prévention  l’informationmoyen
concret d’intervention
 Articulation des procédés préventifs: prévention interne
et prévention externe (mandation spéciale ou
conciliation 547 à 559)
Prévention interne:
automédication
 Simple
mécanisme informatif qui vise à allumer des clignotants, à réactiver
l’immunité de l’etp
 Objectif stimuler la réactivité du DG  déclencher prise de conscience de la
gravité de la situation aspect psychologique
 Philosophie
générale = provoquer un sursaut de la direction désormais consciente
des menaces imminentes sur sa viabilité
 Art 547/1 : 2 titulaires du droit d’alerte
 Les associés: éloignement et passivité
 Le CAC
 L’alerteporte en elle ses limites= domaine d’application étroit= ne concerne que
les etp sous forme sociétaire qui disposent d’un CAC et d’organes de
gouvernance les petites etp souvent les plus vulnérables ne sont pas concernées
ALERTE par les ASSOCIES

 Les associés sont étroitement concernés par le sort de la société qui existe grâce
au capitaux qu’ils ont apportés
 Leur droit d’alerte repose sur le droit d’information que leur reconnait la loi sur
les stés
 2 moyens d’information : le droit d’information permanent qui peut s’exercer à
toute époque de l’année (art 146/loi 17-95 sur le SA) et le droit d’information
préalable à la tenue des assemblées ( art 141 ).Les actionnaires peuvent obtenir
communication des documents sociaux les plus importants ( art 141 loi 17-95)
relatifs aux trois derniers exercices (états de synthèse, inventaire, rapport de
gestion…) bien compris, ces documents bien que tournés vers le passé donnent
cependant des informations essentielles sur la santé financière et économique de
la sté
 Importance du rapport de gestion = art 142 loi 17-95= établi par le C A ou
directoire, il fait la synthèse de la gestion opérée au cours de l’exercice et met en
évidence les principaux risques et difficultés de l’etp ainsi que les perspectives
d’avenir (nouvel art 155-SAFAPE risques susceptibles d’exercer une influence
favorables ou défavorable sur la situation financière de la sté)
Alerte par les associés=
expertise de gestion
 La loi sur les SA accorde aux actionnaires représentants au
moins le 10 ème du capital, la possibilité de demander au
PTC statuant en référé la désignation d’un ou plusieurs
experts pour se prononcer sur certaines opérations de
gestion.157-loi 17-95
 Outil essentiel qui permet aux actionnaires minoritaires de
signaler une gestion inadaptée, risquée ou malhonnête pour
éviter le pire, la CP. L’expertise peut permettre de révéler
des faits graves que les dgt occultaient sous prétexte du
secret des affaires
 Critique= absence du droit de renseignement qui permet
aux actr de demander au DG des explications sur des aspects
problématiques de la gestion (dédramatisée, plus souple et
moins solennelle que EG)
Alerte associés

 Ces moyens sont de simples moyens d’information et de


renseignements ils nourrissent le droit d’alerte car pour
alerter encore faut-il être informé s’ils révèlent
l’existence de fautes de gestion ou de risques imminents les
associés pourront alors déclencher la prévention interne à
travers l’alerte du dgt, le cas échéant du CA et de l’AG.
 Ils peuvent continuer le processus en saisissant le PTC afin
qu’il intervienne pour éviter que le processus de fragilité
financier et économique ne devienne irréversible (prévention
externe/ 548)
 Critique : les associés sont sv trop éloignés et désintéressés
par rapport à la gestion, manque de compétences
comptables et financière peu d’alertes par les actr dans la
pratique
Rôle du CAC dans l’alerte

 CAC: prs idoine pr détécter,analyser et projeter les


risquesacteur clé du contrôle interne
 Obligatoire dans les SA, mission contrôler les comptes
sociaux, au cœur de la boite noire comme le dirigeant
 Devoir d’alerte, déclencher à temps le processus
préventif
 Devoir limité par le devoir de non immixtion 
obligation d’alerte limitée aux informations auxquelles
il a accès au cours de l’exercice habituel de ses
diligences
 Pas de contrôle particulier à opérer
Faits de nature à déclencher
l’alerte
 Faits compromettant la continuité de l’activité;concept comptable,flou
 Critères établis par les instances ordinalescritères de divers ordre
 Faits fondés sur la situation financière:situation nette négative,fond de roulement
inssufisant,abus de crédit court terme,rupture de crédit
 Faits fondés sur la situation patrimoniale:constitution d’hypothèques sur tous les actif
de l’etp,vente d’éléments d’actifs pour régler des dettes court terme
 Faits relatifs à l’exploitation: rotation lente des stocks, sous activité notable, départ
de cadres
 Faits commerciaux: perte d’un client important, marché plus concurrentiel, produits
de l’etp inadaptés aux évolutions du marché ( ex KODAQ)
 Faits de nature juridique et fiscale. ex sté Aluminium du Maroc victime d’une
escroquerie de plus de 50MD (changement frauduleux du RIB)
 Faits relatifs à la réputation: ex Lafarge en Syrie qui a passé un accord avec « daech »
pour continuer à exploiter les cimenteries, affaire de fraude au test de pollution de
wolsvagen, révélation de l’entente sur les prix des distributeurs de fuel et boycott
d’Afriquia….
Caractéristiques des faits

 Suffisamment graves ,réalisables dans un avenir


prévisibleappréciation prospective ,anticipation des
conséquences
 Attitude non alllarmisteinsuffisance préparation
transmission de l’etp,baisse du budget RD…
 Délai du déclenchement:8 jours à compter de la
découverte des faits,LRAR au dgt
Suites de l’alerte

 Plusieurs scénarios sont envisageables


 Art 547/2: Chef d’etp arrive à endiguer la crise dans les
15 jours de l’alerte = arrêt de la procédure
 Persistance des difficultésconvocation des instances de
gouvernance 547/2
 3 ème palierdélibération de la plus prochaine
assemblée547/2nouveauté= fixation d’un délai de
convocation de l’AG= 15 J à compter de la délibération
du CA
 Art 548: défaut de délibération de l’ AG ou continuité de
l'activité demeure menacéeprocédure prévention
externe
Solutions internes
potentielles
 Le but de l’alerte interne c’est de provoquer un sursaut de l’etp,
de stimuler, réactiver son immunité afin de renforcer sa
résistance face au processus de défaillance.
 Une etp forte, saine, peut avoir en interne les moyens de sa
remise sur pied
 Les associés peuvent s’ils continuent de croire en le projet de
leur etp, renflouer les finances de l’etp= avance en compte
courant d’associés, abondon d’une créance, augmentation de
capital
 Le chef d’etp peut vendre ses biens personnels, les hypothéquer
pour obtenir un emprunt, les salariés peuvent sacrifier leur prime
par ex…
 Ces solutions peuvent s’avérer insuffisantes ou ne pas être
envisageables  recours à la prévention externe ou aux PC
Prévention externe

 Acteurs internes : CAC ,associés ou chef d’etp  les


salariés tjr privés du droit d’alerte
 Acteurs externes : PTC, mandataire spécial ou
conciliateur
 2 schémas : alerte autonome et alerte de suite
 C’est le mode de déclenchement de la prévention
externe qui diffère, la suite de la procédure est
organisée de la même manière.
 La prévention externe peut se déployer à travers soit la
mandation spéciale soit la conciliation
PE par alerte autonome

 Art 549: convocation pour entretien du dgt suite à des informations


sur les diff
 Critère convocation : changement du critère loi 73-17 etp qui sans
être en CP connait soit des difficultés juridiques économiques
financières ou sociales , soit un besoin de financement qui ne peut
être couvert par des moyens adaptés /ancien art 548 « faits de
nature à compromettre la continuité de l’exploitation de
l’etp »(critère qui reste le même pour l’alerte du CAC et les associés)
 Critères PE plus larges que PI
 1er critère : difficultés qui sans compromettre la continuité de l’activité
font peser un risque de crise au sein de l’etp, critère pluriel et non
nécessairement comptable ou lié à l’exploitation, ( y compris des
crises du type dissentiment et conflit entre associés, décès du chef
d’etp ….)
Critères de la PE du PTC

 2ème critère : besoin en financement même en l’absence de difficultés internes ex


etp qui souffre de retards de paiement, etp qui a du mal à se faire financer par
son banquier= lorsque le financement ne permet pas à l’etp d’exercer
normalement son activité, de payer ses fournisseurs, de se procurer les intrants….
 La loi 73-17 élargit le domaine d’intervention du PTC en matière de prévention
par rapport au CAC volonté de donner plus d’élan à la prévention par le PTC
mais en pratique il couvre à peu près la même situation : un etp qui quelle que
soit l’origine de ses difficultés risque d’être en cessation de pmt dans un avenir
proche
 Absence de cellules de détection et de traitement du risque au sein des tribunaux
 Les centres de comptabilité agrées crées au sein des chambres de commerce
peuvent servir de centre de prévention pour les etp qui y sont rattachées ils
tiennent la comptabilité pour le compte de leurs adhérents, centralisent la
comptabilité et certifient les comptes = peuvent donc repérer le risque et
informer et accompagner les dgts, les orienter vers les procédures de
prévention faible succès pratique depuis leur institution
Nature intervention du juge

 Réaction spontanée du juge intervention originale et inhabituelle


magistrature morale en dehors du rôle contentieux (très utilisée en
France)
 Procédure non contentieuse pas d’impérium judiciaire, autorité
morale le PTC offre son aide et son assistance au dgt en l’écoutant et
en discutant avec lui –dans un cadre de confiance et de confidentialité-
des mesures judiciaires (conciliation, sauvegarde…) et organisationnelles
(augmentation kl, restructuration…) qui peuvent l’aider.
 Le dgt peut choisir de ne pas se rendre à la convocation  Faible
probabilité d’un refus: intérêt et confidentialité de la procédure
Autres moyens de déclenchement de la
prévention externe=Procédure de
prévention externe de suite
 Art 548:procédure de suite  alerte n’a pas donné les
résultats escomptés  continuité de l’exploitation
menacée  le CAC ,le dgt ou un associé doit/peut saisir
le juge et l’informer de la situation droit/obligation
d’alerte externe
 Nouvelle prérogative accordée aux associés qui palie à
l’oubli de l’ancien art 547 qui parlait uniquement du
CAC et du chef d’etp
 Lacunes de l’art 548: aucun délai n’est exigé pour la
saisie du juge réaction rapide
Entretien avec le dgt

 549/ entretien explicatif étayé avec le chef d’etp


 Nv: le PTC convoque « immédiatement » le chef d’etp directement après
soit l’information du greffe, soit la demande du CAC, associé ou chef etp
rapidité et urgence de la situation
 Entretien étayé: en cas d’entretien demandé par le chef d’etp 548 et
549/2 demande étayée = nature difficulté et moyens d’y faire face
documents justificatifs pour convaincre le juge
 Entretien confidentiel-nouvel alinéa 5/549, la doctrine francophone précise
que le greffier n’assiste pas à l’entretien « la PPE et tous ses actes
doivent être tenu secrets »
 Question = l’entretien doit-il faire l’objet d’un pv à déposer auprès du
greffe?
 Le dgt n’est pas obligé de se rendre à l’entretien il n’encoure aucune
sanction en cas de refus ce n’est pas constitutif d’une faute de gestion en
lui-même mais il peut contribuer à caractériser cette faute en cas de PC
subséquente leur responsabilité sera plus aisément recherchée
Suites entretien= suppression
du droit d’information?
 Erreur loi 73-17 qui a supprimé de l’article organisant la PE
l’ancien alinéa 2/548 relatif au droit de communication du
juge suite à l’entretien, aucune mention dans le nouvel art
549 de la procédure informationnelle du PTC

 Cette disposition ne figure qu’au nb de l’art 552/2 relatif à la


conciliation
 S’agit-il d’un simple oubli ou d’une volonté délibérée de
priver le PTC de cette prérogative préalable à la désignation
d’un mandataire spécial?
 Illogique puisque le PTC ne peut s’appuyer uniquement sur les
explications fournies par le dgt pour décider de l’ouverture
d’une MS application de l’art 552 par extension
Mandation spéciale

 Suite à l’entretien et à l’exercice du droit de communication, le PTC peut


désigner un mandataire spécial art 549/3
 Code de commerce français= mandataire ad hoc= cad spécialement nommé pour
une mission déterminée= à peu près la même procédure statut du MS avec des
incompatibilités (toute prs ayant reçu une rémunération de l’etp dans les 24
derniers mois )
 intérêt de la nomination : 1-réduction des tensions interface avec les
créanciers et les salariés /2-aide à la gestion de la crise= le dg sera épaulé par un
professionnel/3- peut préparer la conciliation compte tenu du délai , contacts au
plus tôt avec les créanciers , souplesse et de l’objectif de la mission et du délai
 Caractère volontaire = le MS ne peut être nommé que sur proposition du chef
d’etp- le délai de la MS ne peut être prorogé qu’après accord du Ch Etp 550/3
sans l’engagement volontaire de toutes les parties la MS n’aurait aucune chance
d’aboutir
 Caractère judiciaire= le MS rend compte de sa mission au PTC
tiens ses pouvoirs de lui
Missions

 C’est le PTC qui fixe la nature et l’étendue de la mission du MS avec une


ordonnance notifiée au chef d’etp suite à sa demande
 En général, Mission d’assistance et d’aide à la négociation= vise la conclusion
d’un accord avec les créanciers en vue de l’obtention de délais et de remise de
dette, d’un nouveau financement
 Mais pas seulement autres ex de circonstances de nomination = mésentente
entre associés, conflit social, pb avec un fournisseur….
 Mission d’audit également: permet de voir plus clairement la situation de l’etp
et de préparer utilement une prochaine procédure de conciliation ou de
sauvegarde
 Propose la restructuration financière et juridique de l’etp de manière à
améliorer son fonctionnement
 Personnalité du MS = charisme, capacité de persuasion, personnalité reconnue
pour ses qualités professionnelles et humaines
 Ne peut obliger ni le chef d’etp ni les créanciers caractère fondamentalement
consensuel aucun pouvoir de contrainte mais un pouvoir de persuasion
Désignation

 La désignation du MS peut se faire soit sur demande écrite et étayée du


chef d’etp (art549/2) soit de manière spontanée après la convocation du
dgt pour un entretien (nb= ancien texte ne parlait pas de la demande du
chef d’etp ni de son contenu)
 Malgré l’ambiguïté de 549 le PTC ne peut nommer un MS qu’après un
entretien avec le dgt en cas de refus de l’entretien mesure
inenvisageable sinon ça reviendrait à imposer à l’etp la rémunération du
MS contraire à l’esprit même de la PE= (code de cce fr plus clair =
nomination sur initiative du dgt uniquement)
 Le demande du chef etp doit être précise 549/2 et doit comporter des
propositions de solutions, doit être accompagnée de pièces justificatives :
état des créances, comptes annuels, plan de restructuration…. 549/2
 Décision souveraine du juge, spontanément ou sur demande du dgt,
apprécie l’intérêt de la nomination demande solidement étayée du chef
d’etp
déroulement MS

 Le dgt conserve ses prérogatives le Ms n’est pas un gestionnaire


il peut assister et aider le CE sans se substituer à lui
 La MS peut être couronnée de succès et aboutir à la conclusion
d’un accord .C’est un contrat à titre onéreux marqué par l’intuitu
personae. Il peut être touché par les nullités de la période
suspecte
 Elle peut échouer et ne pas réussir à éviter la CP et l’ouverture
d’une procédure de redressement ou de liquidation
 La MS est particulièrement adapté aux etp dont la résolution des
difficultés ne dépend que d’un nombre restreint de partenaires
 Le recours à la MS n’exonère en rien le chef d’etp du respect du
délai de déclaration de la CP
Nouveautés MS

 Nomination: Le MS est nommé sur proposition du chef d’etp 549/4=


implication et préservation du climat de confiance
 Rémunération: recherche d’efficacité et de motivation du MS
1-Le montant des honoraires est fixé dès sa nomination par le PTC 549/4
-2-doit être proportionnel à la nature et à l’envergure de la
mission/idem
3-doit être versé immédiatement par le chef d’etp sous peine
d’annulation de la MS/idem
 Confidentialité : consécration solennelle du caractère confidentiel de
la MS institution de l’obligation de confidentialité = « la procédure
de PE et tous ses actes doivent être tenus secrets » 549/5 les actes
de la procédure ne font l’objet d’aucune publication le secret peut
être levé en cas de d’ouverture d’une procédure de sauvegarde, de
redressement ou de liquidation
nouveautés

 Durée de la MS = fixée par le PTC mais il peut la


proroger après rapport du MS si lui apparait que la
réussite de la mission est subordonnée à un délai plus
long 550/3 souplesse et adaptabilité de la procédure
 nécessité de ne pas allonger excessivement la Ms
risque pour l’etp et les créanciers accord obligatoire
du chef d’etp
 Solennité-exigence = en cas d’échec de la procédure le
MS doit établir un rapport explicatif et le remettre au
PTC « sans délai » 550/2
Procédure de conciliation 551
à 559
la prévention a permis la détection des diff, le RA vise à permettre la
négociation entre le débiteur et ses créancier sart 549/3 « …conciliateur
chargé de rechercher la conclusion d’un accord avec les créanciers »
Mesures de traitement négocié et non contraignantes des difficultés
Intérêt du procédé: souplesse de la négociation , cadre judicaire non
contentieux
Objectif : obtenir des délais de paiement et pousser l’etp à faire des efforts
concrets de restructuration
Nature juridique : convention de droit privé, intuitu personae, à caractère
onéreux, contrat synallagmatique
I-utilité pratique

1. Délaisballon d’oxygène pr l’etp


2. Incitation à la restructuration

3. Sécurité de l’homologation judicaire efficacité et


sérieux de l’accord pour les créanciers
NB: par opposition aux négociations bilatérales
II-Caractéristiques

1. Procédure de nature préventive: critère de la


cessation de paiement le débiteur ne doit pas être
en cessation de paiement , art 550.(rq: loi française
juillet 2005 a supprimé ce critère)
2. Rôle singulier du juge: organe incitatif ,serviteur du
contrat.(débat sur la justice non contentieuse)
Nouveautés loi 73-17

 La mécanique générale reste la même (identité en


termes de caractéristiques générales, d’objectifs , d’
étapes, conditions sensiblement proches) mais des
changements significatifs ont été apportés.
 4 axes d’amélioration
I-plus grande efficacité
II-meilleure protection et incitation des créanciers
III-implication du chef d’entreprise
IV- confidentialité
Meilleure efficacité

 Temps plus long accordé aux parties et au conciliateur pour trouver un


accord : 3 mois renouvelable une fois= jusqu’à 6 mois- 553/3 (ancien texte 3
mois prorogeable d’un mois 553)
 Incitation au sérieux et à l’implication du conciliateur  rémunération fixée
à l’avance et immédiatement versée à la caisse du tribunal- 549/4
 En cas d’inexécution de l’accord éventuel, ordonnance d’échec et renvoi
devant le tribunal pour redressement ou liquidation 559/3 ordonnance
nouvelle qui montre la célérité et la solennité attachée à la conciliation=
éviter les flottement de procédure afin de ne pas aggraver la situation de
l’entreprise et le risque des créanciers
 Idem en cas de constatation de CP en cours de procédure 553/2?
Protection et implication des
créanciers
 Octroi aux créanciers du privilège des créances postérieures ou new
money-558pousser les créanciers à soutenir l’etp et à continuer de
traiter avec elle tout en protégeant leurs intérêt par un privilège
significatif
 Le PTC consulte les créanciers avant de décider la suspension provisoire
des poursuites 555
 Les cautions des débiteurs bénéficient de la suspension des poursuites au
même titre que le débiteur principal559/2
 Célérité en cas de non respect de l’accord=ordonnance de résolution et
renvoi
Implication du chef
d’entreprise
 Consécration du caractère volontaire et consensuel de la
procédure par une meilleure implication du chef d’etp
 Il propose la prs du conciliateur 549/4  prs avec
laquelle il a l’habitude de travailler, qui jouit de sa
confiance et de celle de ses créanciers  plus grande
chances de réussite de la conciliation
 Peut demander la suspension des poursuites durant la
conciliation comme le conciliateur 555/1 prérogative
importante qui permet de soulager l’etp  le chef d’etp
dispose de plus de pouvoirs et de poids  pouvoir
d’appréciation souverain des besoins de son etp « s’il
estime »
Confidentialité

 549/5 = obligation de secret qui s’applique à la


procédure de prévention externe et à tous ses actes
 557/2= en cas de conclusion de l’accord à l’issue de la
conciliation , celui-ci ne doit être communiqué qu’au
tribunal et aux parties signataires
 Le rapport d’expertise, uniquement au tribunal et au
chef d’etp
III-ouverture de la
procédure
 Processus volontaire  jamais imposé/toujours négocié demande expresse
du chef d’entreprise 551/2ce n’est pas une suite automatique de la
procédure de prévention
 le juge, le ministère public, les créanciers et les salariés ne peuvent
déclencher la conciliation
 Procédure libérale le dg peut abandonner la conciliation à tout moment de
la procédure sans avoir à se justifier
 1ère étape: (sans changements)
 1-Requête –demande écrite adressée au PTC
 2- exposé joint à la requête 551/2 exposant 1-situation de l’etp financière,
eco et sociale 2- les besoins en financement 3-les moyens d’y faire face
=amorce d’un plan de redressement/ comptes sociaux/comptes prévisionnels
 Demande=acte de gestion pas d’autorisation préalable.
 Le dgt doit convaincre le président que les difficultés sont passagères et
que l’etp peut les surmonter avec un financement adapté
Ouverture conciliation

 2eme étape: droit de communication et d’investigation du juge (sans changements)


552/1
 Informer le PTC de l’ampleur des difficultés, avoir un information précise et fiable de la
situation financière et patrimoniale de l’etp (CAC, expert comptable, notaire, banques, BAM,
représentants du personnel…)
 Risque : la recherche d’information par le PTC alerte les partenaires de l’etp et leur révèle
sa fragilité= précipitation de sa chute
 Réforme en France- ordonnance du 18dec 2008=suppression des pouvoir d d’investigation
du juge à l’ouverture de la procédure= n’a plus le droit ni de désigner un expert ni de
solliciter les partenaires de l’etp pour des informations quid des demandes fantaisistes?
 Loi 73-17 supprimer le pouvoir d’investigation préalable au nb de la MS= volonté délibérée de
préserver l’image de l’etp ou simple oubli?
 3ème étape: nomination éventuelle d’un expert (sans changement hormis la
communication restreinte du rapport 557/2)
 Audit de l’etprapport sur la situation économique, financière et socialepossibilité d’un
plan de redressement?, exercice du droit d’investigation 552/2
 Expert en diagnostic de l’entrepriserôle clé
Ouverture conciliation

 3ème étape: décision du juge 553/1 (sans changement en


ce qui concerne l’ouverture alinéa 1)
 Décision d’ouvrir procédure RA  liberté d’appréciation
du juge (art 553)pouvoirs discrétionnaires, éléments
d’informations
NB: cas de refus
 Nouveauté : 553/2 la loi précise qu’en cas de CP le PTC
doit renvoyer l’affaire au tribunal pour l’ouverture d’un
redressement ou d’une liquidation= objectif ne pas faire
trainer le dossier de l’etp
conciliateur

 Nomination par le PTC sur proposition du chef d’etp, 549/4


 Durée de la mission:3 mois renouvelable une fois 553/1 sur demande du
conciliateur anomalie = dans la MS la prorogation du délai peut être
demandé par le MS mais tjr après avis du chef d’etp 550/3 et après
rapport du MS
 Mission déterminée par le PTC -554
 Objet -554 « aplanir les difficultés financières ou eco en recherchant la
conclusion d’un accord avec les créanciers » ancienne rédaction art 554
« favoriser le fonctionnement de l’etp et rechercher un accord avec les
créanciers »
 Choix du conciliateur ce n’est plus une décision souveraine du juge mais
un choix qui repose sur la proposition du chef d’etp. (préconisations des
créanciers)
Missions et profil

 Ce n’est ni l’avocat du débiteur ni son représentant, Ce n’est pas un


gestionnaire de l’etp ni même un représentant du chef d’etp il
doit garder une égale distance par rapport au CE et aux créanciers,
impartialité et objectivité pour pouvoir inciter les parties
 Susciter, catalyser et conduire les négociations
 Limite :immixtion dans la gestionanimateur de la négociation,
intermédiaire officiel mais pas dirigeant de fait  immixtion
indirecte à travers le conseil
 Compétence? Profil ? Sens de la persuasion , de la diplomatie,
autorité morale, notoriété…
 Objectif essentiel= convaincre les parties de l’opportunité d’un
accord sv la conciliation viendra achever un processus déjà lancé
avec la MS ou dans un cadre purement amiable qui ont préparé le
terrain
pouvoirs

 Le chef d’etp conserve l’intégralité de ses pouvoirs de gestion il


continue de disposer de la maitrise des ses affaires
 Le conciliateur n’a pas de pouvoirs particuliers. Uniquement 2
prérogatives (légale et nature mission)
 Pouvoir légal: Pouvoir d’information= le Ptc lui communique les
résultats de ses investigations ainsi que les conclusions du
rapport d’expertise 554/2 (les conclusions et non le rapport lui-
même qui reste confidentiel 557/2 et n’est transmis qu’au
tribunal et au chef d’etp).
 Le dgt est il obligé de lui communiquer les renseignements
demandés ou secret des affaires?(Cce fr. pose cette obligation à
l’égard du chef d’etp)
 Pouvoir de fait = Pouvoir de persuasion à travers notamment la
possibilité de proposer la suspension des poursuites
profil

 Pas de statut particulier ni d’inscription sur une liste déterminée


 Choix libre du juge sur proposition du Cf etp 549/3
 Personnalité dotée de qualités professionnelles(expertise, connaissance
du domaine, carnet d’adresse-réseau, expérience) humaine (sens du
dialogue, charisme, objectivité..)
 Absence de règle d’incompatibilité= risque de manque d’indépendance
 Rémunération fixée par le PTC 549/4 , adaptée envergure de la mission,
versée immédiatement à la caisse du tribunal = cibler des compétences et
des experts pour la conciliation
Suspension des poursuites

 Art 555 :suspension des poursuites à la demande du conciliateur s’il


juge que cette suspension est de nature à favoriser le dénouement
de la crise
 Nouveauté = le chef etp peut demander la suspension des poursuites
au PTC= 555/1 prérogative importante qui peut encourager le
recours à la conciliation
 L’ordonnance du juge suspend et interdit tout acte qui vise à
obtenir paiement ou à la résolution d’un contrat pour non paiement
 Interdiction au chef d’etp de payer des créances, aucun acte qui
dépasse la gestion courante, hypothèque, nantissement, vente
immobilière ….
 Hormis la nouvelle possibilité du chef d’etp, Aucun changement en
ce qui concerne l’ordonnance de suspension , domaine , conditions…
Issue de la conciliation

 Adhésion des créanciers, octroi de délaisRéussite


processusconclusion d’un accord
 Refus des créanciers de suspendre les poursuites et
d’accorder des délaisimpossibilité de règlement
amiableredressement ou liquidation judicairesaisie
d’office du tribunal
Mesure d’incitation à l’accord:
privilège de la conciliation
 Volonté du législateur d’encourager de nouveaux financements du
débiteur et de récompenser les créanciers qui continuent de soutenir
l’etp tire les leçons des insuffisances du RA, objectif= faire accéder
conciliation au 1er rang des techniques de redressement
 L’art 558 institue un privilège de la conciliation permettant aux créanciers
volontaires de la conciliation de bénéficier du régime de faveur des
créances antérieures et de supplanter tous les autres créanciers de l’etp
 Contenu privilège = en cas d’ouverture d’une pc avec un plan de pmt des
dettes= ils passeront avant tous les autres créanciers : créanciers
postérieurs de la PO, créanciers titulaires de suretés sauf les salariés et les
frais de justice
 Disposition qui donne un avantage concret à même de booster la
conciliation et de lui donner un nouvel élan récompenser les créanciers
qui malgré les retards de pmt et les diff de l’etp continuent de la soutenir =
fonds spécialisés dans le retournement
Conditions privilège

 Esprit: Le privilège est réservé aux créanciers qui apportent de


nouveaux fonds ou un nb bien ou service « new money » et non à
ceux qui accordent simplement un rééchelonnement
 Condition sart 558:
1-prs ayant consenti un nouvel apport en trésorerie= banques qui
ont accepté de financer l’etp en conciliation
2-fournisseurs qui apportent un nb bien ou service à l’etp lors de la
conciliation (fourniture de matières 1ères..) en dépit des retards
dans le paiement de leurs créances par l’etp
3-avantage accordé lors de la conciliation et non avant son
déclenchement=558/4ce sont des avances qui ont aidé la
conclusion d’un accord les créanciers de soutien doivent avoir
adhéré aux négociations et à l’accord collectif sinon pas de privilège
Conditions new money

4-aboutissement de la conciliation= le privilège


ne sera accordé que dans l’hypothèse où la
conciliation a débouché sur un accord auquel le
créancier a participé 558/1
5-sont exclus de ce privilège les apports des actr
consentis lors d’une augmentation de capital
558/3 (rétribués par des actions et des dvd) par
contre les avances consenties en compte courant
par les actr/associés bénéficient de ce privilège
Contenu accord

 C’est un accord collectif conclu entre le débiteur et ses créanciers (tous ou


certains d’entre eux) (concordat concerne tous les créanciers)
 Son contenu est souple, librement défini= souveraineté de la volonté
contractuelle= aucune clause obligatoire
 Les créanciers ne peuvent être contraints d’en faire partie c’est au
conciliateur de les persuader de l’intérêt = éviter les contraintes des PC et
l’interdiction des pmt= leur accord est le plus sv « arraché », parfois sous la
pression des pouvoirs publics mesure nouvelle d’encouragement= la
protection de la new money/558

 Les efforts consentis par les créanciers seront variables et leurs concessions
non égalitaires= délais de paiement, remise de dettes, révision du taux
d’intérêt , abandon de suretés…. Le débiteur devra prendre des mesures de
restructuration sérieuses : apport d’argent frais, fermeture d'Ets, cession
branche d’activité, compression d’effectif, exploitation de nb
produits/marchés….
Conditions de validité de l’accord

 Forme écrite obligatoire, signature des parties et du


conciliateur, dépôt au greffe (art 557)
 Critère de la cessation de paiement, déclaration de non
cessation de paiement annexée à l’accord
 Critère de l’innocuité de l’accord envers les créanciers
non signatairesconservent l’intégralité de leurs droits
Accord et publicité

 L’accord signé par les parties et le conciliateur doit être


déposé au greffe du tribunal 557/1(c.ce fr uniquement
l’accord homologué qui fait l’objet dépôt)
 Risque = diffusion de l’information sur la situation
délicate de l’etp
 Obligation solennelle de confidentialité=557/2= en
dépit du dépôt, l’accord ne peut être communiqué
qu’aux parties signataires et au trib aucune copie de
l’accord ne peut être délivrée aux tiers par le greffe
Homologation de l’accord 556

 Formalité judiciaire authentification de l’accord, force exécutoire,


changement du statut de la convention= elle n’est plus uniquement
contractuelle caractère judiciaire = aucune nouveauté
 Faculté ou obligation du juge ? art 556pouvoir d’appréciation du juge lorsque
tous les créanciers ne sont pas parties à l’accord
 Effet homologation = pas d’effet particulier(à l’inverse c ce fr.= privilège new
money réservé depuis loi 26 juillet 2016 aux accords homologués + levée de
l’interdiction d’émettre des chèques) c ce MR uniquement solennité et force
exécutoire = la nature contractuelle demeure mais elle est simplement
renforcée par l’homologation
 Effet par déduction= éviction des nullités de la période suspecte= le juge ne
peut pas homologuer un accord s’il constate que l’etp est en CP le PTC ne
pourra plus faire remonter la date de CP pour annuler les accords passés
avec les créanciers sacrifices et avantages octroyés aux protégés
 Lacune: encourager la conciliation en donnant à l’homologation un effet plus
énergique-concret
EFFET ACCORD 559

 Suspension les poursuites durant son exécution en acceptant


l’accord les créanciers acceptent de renoncer à leurs droit de
poursuivre le débiteur pour les créances incluses dans l’accord
 Limites suspension des poursuites:
 Ne s’appliquent pas aux créanciers non signataires=innocuité
 Ne concerne que les actions qui visent le paiement 
possibilité des actions visant nullité d’un contrat
 Ne concerne que les créances incluses dans l’accord= le
créancier peut exclure un créance de l’accord conserve le
droit de poursuite dans la stricte mesure de la créance non
incluse
 Effet indirect=protège les créanciers contre la condamnation
pour soutien abusif du débiteur
Résolution de l’accord 559

 En cas d’inexécution des engagements résultant de


l’accord résolution par le PTC
 Nature des engagements? Plurielle mais déterminante
 Les créanciers retrouvent l’intégralité de leurs droit de
poursuivre+ déchéance des termes et délais
 Ordonnance de renvoi
Procédures collectives
Fonctions actuelles et déclinantes

Fonctions actuelles:
Fonction économique:
priorisation de l’entreprisemaintien de l’activitémesures légales
Limite: éviter l’acharnement thérapeutique, la spoliation organisée des
créanciers,la déresponsabilisation du chef d’entreprise=risque de
pratiques abusives
Fonction concurrentielle:

 restructuration de l’économie par le phénomène de


concentrationrôle du facteur de l’endettement
excessif et des procédures collectives dans le
phénomène concentrationniste
 le maintien de l’activité des entreprises en
difficultépréparation d’une reprise probable
 Droit préférentiel accordé aux créanciers
Fonction sociale

 Protection spécifique de l’emploi


 Le redressement ou la liquidation ne doivent pas être le
prétexte de licenciements à bon compte
 Choix des propositions de reprises en fonction des
solutions pour l’emploi
 Préservation de la continuité de l’activité va de pair
avec la préservation de l’emploidispositif des contrats
en cours
Fonctions déclinantes

Fonction répressive
Mouvement global de dépénalisation du droit des affaires
Nature exogène des difficultés d’entreprise
Nécessité d’alléger les sanctions de « ceux qui ayant tout
risqué en tout perdu sans démériter »
Nécessité de conserver un volet pénal pour ne pas créer un
effet d’aubaine
Fonction de règlement des créanciers

 Recul « mécanique »droit des procédures collectives


droit d’arbitrage
 Sous l’influence des législations anglo-
saxonnesobjectif prioritaire=assurer la continuité de
l’entreprise avant le règlement des créanciers
 Changement dans la perception du rôle et de la place
des créanciersnotion de sacrifice créateur de valeur
ajoutée
 Sacrifice gage de profit à venir
Redressement et liquidation
principales différences
 Le redressement  concertation entre le débiteur et le
tribunaldessaisissement non systématique de
l’entrepreneur
 Légalement ,redressement constitue le tronc
commun,liquidation :procédure autonome mais incluse
dans la réglementation du redressement
 La liquidation: changement de perspective et
d’objectif, dessaisissement systématique du chef
d’entreprise
Sauvegarde

 Redressement judiciaire préventif d’inspiration américaine= svg est à la


fois préventive et curative= le débiteur anticipe sur la CP pour prendre les
mesures de réorganisation qui s’imposent
 Préventive par son critère de déclenchement
 Curative par les mesures de réorganisation de l’etp et de
rééchelonnement des sa dette
 Elargissement de la palette des techniques du DDE afin de lieux
correspondre aux besoins des etp
 Son objectif est ambitieux : sauver l’etp sans sacrifier les créanciers
 Les moyens sont inspirés du redressement mais significativement réduits
puisque la svg est privée de la majeure partie des outils exceptionnels et
protecteur de la PO
La sauvegarde 560 et sv

 La sauvegarde n’est pas une PC à proprement parler car ce


n’est pas une instance opposant 2 parties et n’a pas de
caractère collectif= le chef d’etp reste le ppl acteur
 Elle ‘en est pas judicaire, se déroule devant les trib de cce
selon un processus très réglementé
 Objectifs de la sauvegarde 560 : hiérarchie claire des
objectifs 1-priorité à l’etp et à son activité = lui
permettre de se mettre sous la protection de la loi pour
arrêter le processus de défaillance et préserver la
continuité de son activité 2- objectif social= maintien de
l’emploi= découle du maintien de l’activité 3- paiement
des créanciers= on n’est pas dans une logique patrimoniale
liquidative mais dans une logique eco de restructuration
SVG et rds

 Différence:
 Déclenchement : CP
 Délai maximal du plan = plus courte=5/ 10 ans
 Impossibilité d’obtenir l’éviction du dgt= élément essentiel de la
svg=conserve tous ses pouvoirs= seule limite= contrôle du juge
commissaire sur les actes de disposition et sur l’exécution du plan
solution plus avantageuse que le droit français (assistance du
syndic)/éviction possible dans le redressement 600
 La suspension des poursuites lors de la PO est écartée= effet protecteur
relatif svg= pas de période de répit
 Aucun interdiction de pmt des créances antérieures= logique biaisée au
moment ou les créances post bénéficient d’un privilège
 Pas de période suspecte= securit » des tiers qui traitent avec l’etp
Svg/rds: convergence

 Pmt prioritaire des créanciers postérieurs= incitation créanciers


 PO (4mois)
 Suspension du cours des intérêts lors de la PO
 Même organes syndic, JC,tribunal
 Procédure de déclaration +vérification des créances= identique
 Plan SVG = plan redressement= mesures de réorganisation
(cession ,adjonction branches d’activités) – engagements
concrets l’etp- mesure possible d’insatiabilité d’éléments de
l’actif-modification
 Rééchelonnement des dettes= obligation de consultation=
accord des créanciers sur les nb délais (nouvelle mesure rdrss)
délais imposés en cas de besoin= créanciers récalcitrants
synthèse

 La svg apparait comme plus douce, plus consensuelle mais


moins vigoureuse, moins efficace (?) que le redressement
 Logique contrastée du législateur: puisqu’il n y a pas de
CP , il n’ y a pas besoin de contraindre le dgt= liberté,
consensualisme
 Mais il n’a pas besoin aussi d’avoir le même périmètre de
l’exceptionnalité juridique que pour le rds= force juridique
relative svg = moindre vigueur
 L’absence de CP dilue la portée de la svg en particulier lors
de la PO le défaut d’urgence devient un défaut de
volontarisme des mesures législatives la logique curative
de la svg reste partielle à cause d’une PO sans
particularisme réel
Critères d’ouverture 561

 C’est une procédure d’anticipation = avant CP, qui est


offerte au chef d’etp = volontaire, elle peut être
préjudiciable pour les créanciers qui pourront perdre
leurs droit de poursuite= nécessité de critères précis
 Critère relatif à la situation eco de l’etp: double
critère= I-difficultés insurmontables+ II-absence de CP
Difficultés insurmontables

 Nature des diff= tous type de diff- imprécision volontaire pour englober
toutes les diff quelle que soit leur nature et leur origine, fin= retards de
pmt-trésorerie tendue, eco= perte d’un marché significatif, sociales=
grève qui dure, juridique = diff de recouvrement des créances….
 Intensité des diff= critère clé =la sauvg n’est pas un simple mode de
gestion déguisée que l’etp utilise lorsqu’elle traverse une période de
turbulences le chef d’etp doit convaincre et démontrer 2 choses:
 Diff que l’etp ne peut pas surmonter seule : le demandeur doit donc en
ppr préciser dans sa demande quelles sont les raisons qui explique ce
besoin d’aide  pouvoir d’appréciation du juge= les mêmes causes
peuvent être considérées comme valables par certains juges et non
valables pour d’autres= subjectivité variabilité prévisible des pratiques
judicaires=nécessité de formation des juges
Intensité diff

 Diff de nature à conduire à la CP = situation dégradée


mais pas encore en arrêt de pmtil peut encore payer
ses créanciers mais pas pour longtemps= il doit apporter
la preuve que l’etp n’est pas en CP + prouver ce qi plus
délicat que si rien n’est fait l’etp arrivera rapidement à
la CP critère subtile laissé à l’appréciation du juge
risque d’instrumentalisation de la sauvegarde pas tjr
aisé à reconnaitre par le juge compte tenu de
l’imprécision des critères
 Ex de jrs fr qui apporte des contributions décisives à
l’appréciation des critères sauvegarde : arrêt cœur
défense= fev 2010
Absence de CP

 Cessation de paiement déclencheur obligatoire de


toute PC, l’absence est une obligation requise par la loi
pour permettre le bénéfice de la sauvegarde
 Notion juridique et comptable
 Notion très particulière : située entre la gêne de
trésorerie momentanée et la situation
irrémédiablement compromise
 L’entreprise n’est pas dans une situation complétement
compromise, obérée et sans issue elle a des
difficultés durables à payer ses créanciers
 Concept rigoureux qui repose sur des éléments précis
Passif exigible

 Notion de dettes échues


 Passif exigible et exigé: nécessité d’une action en paiement
 L’inaction vaut report tacite de l’échéance
 Créances certaines non litigieusesexception pour les actions à
but dilatoire
 Importance et nature des dettes sans incidence sur la procédure
collective
 Théoriquement une seule dette échue suffit à caractériser la CP
 Une dette civile peut conduire à la CP objections de la
doctrine dettes civiles mais contractées dans l’intérêt de
l’entreprise
 Un prêt bancaire non échu ne rentre pas dans le PE
Actif disponible

 2 critères: liquidité et disponibilité


 Capacité actuelle du débiteur: CP si absence de disponibilités
immédiates suffisantes
 Concept étroit trésorerie+ solde créditeur des comptes bancaires+
effet de commerce à vue (chèque à la provision disponible)
 Sont ajoutés : les actifs très rapidement réalisables: actions+bons du
trésors+ biens très liquides (tolérance de la jrs)+ les réserves de
crédits et les moratoires augmentation mécanique des
disponibilités
 Cas des actifs non rapidement réalisables : actif immobilier même
important+ FC+ créance à recouvrer+ stock+ marché…
 L’insolvabilité et la cessation de paiement: périmètres différents
 On peu être en CP même si on dispose d’un patrimoine immobilier
important qui pourrait couvrir les dettes
Balance entre passif exigible
et actif disponible
 La cessation de paiement n’est pas un déséquilibre financier
quelconque
 ce n’est pas un simple arrêt de paiement, un refus de
paiement, des retards systématiques, un résultat déficitaire
 difficultés de trésorerie
 C’est l’absence de trésorerie nécessaire à l’apurement du
passif qui caractérise la CP
 L’utilisation de moyens ruineux ou frauduleux pour payer les
dettes  manœuvres pour masquer la CP emprunt à taux
exorbitant, vente à perte…. Risque de sanctions
 La CP est le déclencheur obligatoire des PC si elle
survient au cours de la sauvegarde, le PTC ouvre
directement un rdr ou liqui = art 564
Preuve de l’absence de CP =
exigence et précision
 Le trib ne peut ouvrir la sauvegarde que si il a la preuve que l’etp n’est
pas en CP= la preuve incombe au demandeur= chef d’etp dépose des
doc comptables pour montrer la consistance de son actif disponible et
l’état de ses dettes exigibles afin de montrer qu’il peut encore faire face
à ses dettes
 Preuve rigoureuse: Art 577 dresse une liste des doc comptables et
financiers devant être joints obligatoirement à la demande qui
permettent justement de comparer l’actif D et le passif E(états de
synthèse,inventaire,liste débiteurs…)
 Il peut ajouter tout doc qu'il juge utile pour prouver l’absence de CP (560-
4)
 Si l’un des doc manque, il doit justifier son impossibilité de le fournir 560-
3
 Le trib doit s’assurer de la véracité des prétentions du débiteur 563=
exercice du droit d’info et nomination potentielle d’un expert
s’opposer aux demandes abusives
CP= critère malléable=
ouverture aisée SVG
 La cessation des paiements est une notion faussement claire, en dépit de
son apparence dogmatique  peut être manipulée à peu près comme l'on
veutlaisse une certaine marge de manœuvre à la juridiction saisie qui
peut, pour les besoins de la solution qu'elle entend adopter, en apprécier
les termes plus ou moins strictement.
 L’actif disponible peut être grossi en y faisant entrer tout élément d'actif
qui serait rapidement réalisable ou encore toute perspective de crédit, à
peu près sérieuse, qui serait offerte à l'entreprise
 La PE (passif exigible) peut se rétrécir pour la simple passivité des
créanciers
 En pratique, on peut augurer que les juges n’hesiteront pas à ouvrir une
SVG meme si l’etp a céssé de payer ses créanciers pour peu que le dgt
arrive à convaincre le juge de la solidité de sa situation et de sa capacité
à redresser son etp
Ouverture sauvegarde= volontaire
mais formalisme rigoureux

 Proc libérale, volontaire qui vise à responsabiliser le chef d’etp et à en faire le moteur de la
procédure il a le monopole du déclenchement= le PTC ne peut l’ouvrir d’office, créanciers ne
peuvent le demander
 La demande est formaliste obéit à une procédure précise compte tenu de l’importance des
effets potentiels de la svg
 Elle ne peut être improvisée= étayée pour réussir à convaincre le trib
 La demande doit:
1. démontrer clairement la nature des diff, prouver l'absence de CP
2. Etre accompagnée de doc justificatifs obligatoires
3. Etre accompagné d’un plan de sauvegarde détaillé 562 = responsabilisation du chef d’etp= il
doit avoir monter un véritable projet de restructuration avec des mesures concrètes visant à
maintenir l’activité à améliore le fonctionnement à avoir de nb financements ainsi qu’un
proposition de restructuration du passif.
4. Le ptc doit être convaincu du sérieux du plan de sauvegarde proposé grâce aux engagements
du débiteur et aux garanties affectées à l’exécution du plan de sauvegarde = obligatoires
562/2
 La complexité de la demande et l’exigence du projet est telle qu’elle semble difficile pour les
pme et les cmt individuels svg réservée aux etp structurées d’une certaine taille?
suite

 Demande déposée au secrétariat du greffe du trib compétent 561/2


versement des frais de pub et du trib tels que fixés le PTC/561-5
 Le trib dispose d’un délai de 15 j à compter du dépôt de la demande 563/1
 Durant ce délai (rapidité) il doit auditionner le chef d’etp = formalité
obligatoire =son omission peut entrainer nullité jugement
 Il peut améliorer son info et éventuellement nommer un expert 563/2
 Certains praticiens soulignant la technicité des dossiers et l’opacité des
comptes ont reproché le fait que la nomination ne soit pas obligatoire
 Comparaison avec dt fr= formalités plus détaillées et plus exigeantes :
audition obligatoire des représentants du personnel + audition de toute prs
utile+ nomination possible d’un juge enquêteur chargé de compléter l’info du
trib qui peux lui-même nommer un expert chargé d’établir un rapport proc
lacunaire qui continue d’exclure les salariés , pas de mention rapport expert
 Décision d’ouverture ou non de la svg
Jugement d’ouverture=
formalités
 Acte important, moment décisif qui marque le début de
la période d’observation, la désignation des organes de la
procédure ainsi que l’arrêt des poursuites, l’interdiction
des paiements et l’arrêt du cours des intérêts
 Monopole exclusif du tribunal cce compétent 563/1=
pluralité des magistrats
 La décision fait l’objet d’un dépôt immédiat au RC local
et central 584/1 = information des tiers
 Publicité légale large : BO+ CF+ autres
registres( aéronefs-navires)
 Notification dans les 8 jours du jugement au chef d’etp +
syndic
effets du jugement

 La date du JO est fondamentale car elle ouvre la PO qui commence dès le


prononcé du jugement et s’étale sur 4 mois renouvelables une fois par le
tribunal sur demande du syndic 595/3
 Dans le redressement la PO correspond à un chamboulement juridique
exceptionnel avec des contraintes imposées aux créanciers
 Le jugement
1. ouvre la période d’observation de la sauvegarde
2. désigne les organes chargés de la conduire
3. Interdit tout pmt de créance antérieure
4. Suspend ou interdit toute action en pmt

 Le jugement ne fixe pas de date de CP puisqu’il y en a pas, il n’ y a donc


aucune période suspecte pas de possibilité d’annuler les actes de l’etp
chef d’etp rassuré et incité, moindre protection de l’etp et de ses créanciers
qui se justifie par l’absence théorique de cp
PO

 Dès le prononcé du jugement commence la PO 595/3 = période essentielle


qui matérialise la particularité des PC = application de mesures
exceptionnelles
 La PO est agencée de manière à créer un zone tampon de protection de
l’etp en attendant a réorganisation
 Dans la svg comme dans le rds ,son objectif est double:
 « observer » l’etp afin de poser un diagnostic et un protocole de
traitement= dans la svg celui-ci exclut la cession ou la mise à l’écart du
chef d’etp
 Ménager l’etp, « l’entourer de soins » afin de lui permettre de commencer
à résoudre les diff que le débiteur ne peut surmonter seul
Déroulement SVG:1-
inventaire
 Elle débute par un inventaire du patrimoine de l’etp= pour mesurer le
réalisme du plan de svg il est indispensable de connaitre précisément les
ressources et les dettes du débiteur
 Caractère libérale de la svg = l’inventaire est établi par le dgt 567 =
consolidation du lien de confiance- valorisation du dgt
 Quid de l’art 682 , à notre sens compte tenu du caractère volontaire de la
svg, l’intervention du syndic pour établir l’inventaire est conditionnée par
la carence du débiteur= si le dgt ne dresse pas d’inventaire, le syndic
intervient
 Rq= absence de délai pour cette obligation d’inventaire qui pèse sur le
dgt « immédiatement », cce fr/ 8jours
2-gestion de l’etp

 Au cours de la PO, le pouvoir de gestion est maintenu entre


les mains du dgt-formule claire de l’art 566
 Ce ppr tranche avec le rds.Il matérialise le caractère
préventif et volontaire de la svg. Comment amener le dgt à
déclencher la svg si il sait qu’il risque de perdre la maitrise
de son etp?
 Tous risque d’éviction du dgt doit être écarté le plan de
svg ne peut prévoir le dessaisissement du dgt de même qu’il
ne peut décider la cession de l’etp (éviction indirecte)
 Limites=1-Cependant bien qu’il soit maintenu de rester
maitre à bord de son etp , il est tenu de coopérer avec le
syndic et de lui communiquer tous les renseignements utiles
 2- il est soumis à l’interdiction de pmt des cr antérieures
Surveillance du syndic

 La gestion du chef d’etp reste libre exception faite du contrôle imposé au nb des actes de
disposition et de l’application des mesures du plan de rds
 La fonction du syndic dans la svg est donc limitée à une fonction de surveillance non pas de
l’ensemble de la gestion mais uniquement des actes de disposition 566
 La formule choisie par le législateur marocain est plus libérale que la legs fr qui prévoit une
mission de surveillance générale de l’administrateur sur l’ensemble de la gestion. Il a même
prévu un pouvoir d’assistance du dgt qui sans dessaisir le dgt permet cependant une
immixtion du syndic dans la gestion , assistance= actes de gestion opérés par le dgt avec
accord administrateur= double signature

 Risques pour la svg et pour les créanciers qui malgré les sacrifices imposés ne sont pas surs
que la gestion sera opérée conformément aux intérêts de l’etp vu la liberté gardée par le dgt

 Portée mission syndic : contrôle des actes de disposition, la doctrine estime qu’il s’agit d’un
contrôle à posteriori il ne peut bloquer ou s’opposer à un acte il ne peut que le dénoncer
dans son rapport au JC 567
Aménagements spécifiques

 La PO vise à faire bénéficier l’etp dune période de trêve


protectrice ou elle est mise à l’abri des poursuites et ou
ses moyens sont préservés afin de contribuer en priorité
à la résolution de ses difficultés
 La SVG bénéficie des mesures d’exception qui
permettent de matérialiser cet effet protecteur.il s’agit
de l’interdiction des paiements des créances
antérieures et de son corolaire, la suspension des
poursuites. Art 686 à 691
 C’est un mécanisme commun à la svg et au rds (figure
au titre VI « règles communes »)
Portée de l’interdiction

 Le pouvoir de gestion reconnu au dgt lors de la svg connait des limites. Il lui est
interdit de payer les créances antérieures à l’ouverture de la svg.
 Cette interdiction permet de préserver l’égalité entre le créanciers de l’etp (pas de
discrimination entre les créanciers qui seront payés conformément au plan svg) et de
permettre à l’etp de reconstituer sa trésorerie, de se concentrer sur sa
réorganisation
 C’est une véritable incitation aux chefs d’etp de recourir à la svg car sans être en CP
et du simple fait de l’ouverture de la svg, ils échappent à leurs obligation envers leurs
cr.
 Même un peu immorale et anticoncurrentielle , elle est essentielle au sauvetage de
l’etp
 L’interdiction de pmt s’accompagne logiquement de l’arrêt des poursuites relatives
aux créances antérieures. Les créanciers perdent momentanément le droit d’engager
des poursuites contre le débiteur pour demander le pmt de leurs créances ou
l’exécution des garanties dont ils disposent.
 Elle s’accompagne aussi de l’arrêt du cours des intérêts des dettes, des intérêts de
retard et des majorations 692
Privilège des créances
postérieures=technique de financement
de l’etp en svg
 Volonté de favoriser le financement de m’etp et d’inciter
ses partenaires à continuer à traiter avec elle renforcer
la dynamique de la svg et donner du crédit à l’etp
 Risque : le privilège des cr.post. Neutralise les suretés des
cr.antérieures (hypothèques), les banques ne voudront
plus financer les etp par peur d'être confrontées à ce
privilège.
 Risque: étendre ce privilège à toutes les cr.postérieures
c’est permettre le pmt de cr. Non liées à l’activité, ex
:amende or l’objectif c’est de favoriser le crédit de l’etp
et non de vider se trésorerie
 Nécessité de limiter le privilège : 3 critères du privilège
Critère du privilège

 Objectif= réduire le périmètre du privilège pour ne pas creuser la


trésorerie de l’etp
 La créance doit être née après le jugement d’ouverture de la svg
 Doit être régulière
 Critère de l’utilité = la créance doit être indispensable soit:
1-à la poursuite de l’activité durant la PO = prestations fournisseurs,
salaires…
2-à la poursuite de la procédure=honoraires avocat, expert
comptable qui accompagnent etp lors de la svg, frais d’expertise,
frais de justice…
 Difficultés d’interprétation du caractère indispensables des
créances interprétation des juges= JRS nécessaires à une
appréciation correcte du périmètre du privilège
Suite de la procédure

 La PO de la SVG est une période de répit-protection de


l’etp , c’est surtout une période constructive dont l’objectif
est de déboucher sur un plan de sauvetage de l’etp.
 Mais avant d’arriver à la proposition d’un remède, il faut
diagnostiquer le mal = le diagnostic est confié au syndic = il
doit dresser un bilan détaillé et transversal de l’etp et faire
des propositions en conséquence art 669
 Bien que le pouvoir de gestion soit confié au débiteur, le rôle
central qui décidera de l’issue de la svg est confié au syndic
 Le chef d’etp n’a qu’un intervention mineure dans la
préparation du bilan puisqu’il apporte uniquement son
concours au syndic= solution logique = pour décider il faut
avoir une radioscopie objective et neutre de l’etp
Bilan F .E. S.

 C’est un rapport transversal qui doit embrasser tous les aspects de


l’etp . Il doit en ppr renseigner sur la source de la défaillance de
l’etp, sa nature et son ampleur structurelle = sous capitalisation,
structure financière déséquilibrée, mauvaise gestion…)/
conjoncturelle : perte d’un marché, crise du secteur, déclin
demande…
 Pour l’établir, le syndic bénéficie d’un large droit d’information 597
 a reçu l’inventaire du patrimoine de l’etp dressé par le dgt, les
déclarations des créances, les informations reçues par le juge
commissaire, détenues par le chef d’etp ainsi que tous les
documents comptables détenus éventuellement par des tiers art
568.


solutions

 Le bilan F.E.S. joint d’un rapport du syndic avec ses


propositions sont transmis au JC avant la fin de la PO
 Il doit être accompagné d’une proposition de solution:
 4 issues possibles:
1. Validation du plan de svg tel que déposé parle chef d’etp
avec la demande d’ouverture d’une svg 562 (obligation du
dgt sous peine d’irrecevabilité)
2. Validation du plan de svg avec une modification des
mesures prônées
3. Rejet du plan de svg avec proposition de l’ouverture d’une
procédure de redressement
4. Rejet du plan de svg avec l’ouverture d’une liquidation
Plan svg= rôle du chef d’etp

 Le dgt est au cœur du dispositif de svg = le plan qui pourra


être adopté est son œuvre
 Cependant le pouvoir donné au syndic de le modifier ou
même de le rejeter (proposition) ce qui relativise la
centralité du dgt et lui fait courir le risque de voir la
procédure échapper à sa maitrise avec une issue qu’il n’a
pas souhaité
 cce fr= a supprimé cette disposition= le syndic ne propose
plus de solution, il se contente de faire un diagnostic avec
le bilan
 Le rapport est inversé puisqu’en droit français , c’est le
dgt qui propose un solution avec le concours de
l’administrateur

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