Vous êtes sur la page 1sur 9

Comment accélérer la transition énergétique par le

financement durable ?

1. Approche générale de l’étude : apports de capitaux comme levier des défis


environnementaux

(1) Champ d’application du financement durable


(2) Intérêt du financement participatif en droit de l’energie
2. Vers une harmonisation du droit fiscal durable au Maroc

(1) Plateforme internationale sur la finance durable et directive de l’AMMC

(2) Cas d’espèce : solutions de financement durable de la BMCE

PAR: MR. EL BACHA RABII



PROFESSEUR ENCADRANT DU MODULE: MR. HICHAM LAHKSSASI

MATIERE: DROIT BANCAIRE (M2/S1)

DEPOT: …../…../……

Page 2 sur 10
Introduction

Si être socialement responsable signifie « non seulement de satisfaire pleinement aux obligations juridiques
applicables, mais aussi d'aller au-delà et d'investir davantage dans le capital humain, l'environnement et les
relations avec les parties prenantes » (Commission européenne, 2001), en pratique se cache un large
éventail de critères RSE ou ISR que l'on désigne communément sous le terme de facteurs ESG -
environnement, social et gouvernance ». La finance durable vise à générer un rendement non seulement
financier, mais également écologique et social. Pour atteindre ce but, il existe diverses stratégies
d’investissement. Ils permettent d’évaluer la prise en compte du développement durable et des enjeux de
long terme dans la stratégie des acteurs économiques (entreprises, collectivités, etc.). Ainsi la stratégie RSE
d’une entreprise est l’une des matérialisation de ses financement durables. Et c’est pourquoi qu’il ne faut
négliger l’importance de la relation entre la gouvernance et la politique RSE qui n’est pas le sujet de notre
étude présente mais fonde une approche ciblant les impacts des administrateurs indépendants (et internes) sur
leurs stratégies et leurs performance extra-financière.1 De la même manière que   la forme
multidimensionnelle de la RSE peut soulever un problème d'agrégation des critères et est non négligeable car
nous intéresse à borner au mieux les critères ESG jouant un rôle dans l’investissement responsable. De
manière plus générale, il s’agira de comprendre comment les entreprises font l’objet d’un alignement sur la
taxonomie lors de l'étude du champ d’application du financement durable (1) puis de pouvoir s’intéresser aux
dispositions légales actuels marocaines en pareil matière (2).

1 appuyé par différentes hypothèse de la théorie de l'enracinement et du surinvestissement en RSE des dirigeants pour se prémunir contre le risque de remplacement à la
suite de leurs contre-performances ou théorie alternative de la résolution des conflits par Freeman (1984) selon laquelle le rôle des entreprises est de servir les intérêts non
seulement des actionnaires, mais également des autres parties prenantes. Source; Gouvernance et responsabilité sociétale des entreprises : nouvelle frontière de la finance
durable ? par Patricia Crifo * Professeure, École Polytechnique ; chercheuse, CREST ; directrice adjointe, Centre Energy4Climate.

Page 3 sur 10
1. Approche générale de l’étude : apports de capitaux comme levier des défis
environnementaux

(1) Champ d’application du financement durable :


• ISR - Investissement socialement responsable : Il permet d'intégrer des critères ESG dans les
processus d'investissement et de gestion. L'investissement responsable incite les entreprises et sociétés
de gestion à prendre en compte des critères extra-financiers. Le label ISR soutenu par les pouvoirs
publics (ISR pour Investissement Socialement Responsable) est reconnu internationalement et vise à
favoriser la visibilité de la gestion ISR par les épargnants. Au Maroc, l’ISR commence à susciter de
l’intérêt. En effet, selon un questionnaire adressé aux sociétés de gestion des OPCVM marocaines et
auquel 11 sociétés de gestion ont répondu, le montant des actifs des fonds OPCVM qui s’inspirent de la
gestion ISR s’élèverait au Maroc à 161,2 millions de dirhams représentant 0,07% de l’actif net total
(2013). Plusieurs initiatives qui visent l’encouragement des pratiques ESG dont les plus importantes: la
charte de responsabilité sociale de la CGEM (inspiré de la norme ISO 26000) l’accroissement de
l’intérêt des émetteurs marocains pour les normes ISO en matière de les QSE (Qualité, Sécurité et
Environnement).2En somme, l’ISR au Maroc est encore dans sa phase de balbutiement. Néanmoins, la
BVC a lancé en septembre 2018 le « Casablanca ESG 10 », premier indice ESG (Environnement-Social-
Gouvernance) sensé donner plus de visibilité aux investisseurs responsables quant à la constitution de
leurs portefeuilles ISR à la BVC.

• Finance verte ou « green bonds » : c’est l'ensemble des opérations financières en faveur de la
transition énergétique et écologique et de la lutte contre le changement climatique. Ses outils principaux
sont les obligations vertes (« green bonds »). Ces emprunts servent à financer des projets contribuant à
la transition écologique : gestion de l'eau, des déchets, de l'énergie, etc. Le cadre légal marocain en est à
ces prémices. Par exemple, la communication continue sur les « Green, Social ou Sustainability bonds »
doit être faite dans le cadre du rapport ESG qui doit être publier annuellement par les émetteurs faisant
APE- appel public à l’épargne conformément à la nouvelle circulaire marocaine de l’AMMC3. Plus
précisément, une section intitulée « Gouvernance » à été ajoutée suite aux modifications apportées par la
loi 20-19 modifiant et complétant la loi N°17-95 sur les Sociétés Anonymes (Cf. notre BIF N°97
diffusée le 16/07/2019). En effet, il s’agit de l’obligation de communication d’un rapport ESG à inclure
dans le rapport financier annuel. Ce rapport informe le Public sur l’impact des activités de l’émetteur sur
l’environnement, ses relations avec les employés et ses parties prenantes externes ainsi que sa
gouvernance4. On notera aussi que le contexte national plus large a été propice au développement
durable (Constitution de 2011, charte nationale de développement durable, engagements nationaux en
matière d’énergies renouvelables, Power to X Summit etc). Du côté européen, le groupe d' experts
techniques de la Commission européenne (TEG) des finances durables à publier ses recommandations
finales sur la taxonomie UE et sa proposition mise à jour pour la norme Bond vert de l' UE, le calendrier
d’entrée en force est encore flou:

• La norme européenne sur les obligations vertes est un outil de financement pratique et sûr pour
garantir que les investissements dans l'économie réelle créent des impacts environnementaux. De
la même manière, elle exige que les investissements verts financés suivent des critères de
taxonomie, en outre, la norme crée des exigences pour les émetteurs de publier un cadre
d'obligations vertes, de rapport d'allocation et d'impact et de vérification. Cela garantit un lien
clair et direct avec les investissements dans l'économie réelle et leur impact positif attendu.

• La taxonomie de l’UE: a un double objectif (éviter « Green Washing », c’est-à-dire s’assurer que
ce qui est communiqué par les distributeurs de produits verts reflète bien la réalité, et permettre
une comparabilité des instruments financiers durables). Elle est un outil de classification des

2 Autorité marocaine du marché des capitaux, 1er Trimestre 2013

3 ’amendement du livre III

4 Cf. Annexe III.2.M. Contenu du rapport ESG de la circulaire de l’AMMC N°03/19


Page 4 sur 10
activités économiques et des critères de performance conformes à l'engagement de l'Europe en
faveur d'une émission nette de carbone zéro d'ici 2050.

• Processus d’alignement à la taxonomie: concrètement, la Taxonomie Européenne définit


une liste d’activités économiques ainsi que des seuils de performance (« Technical Screening
Criteria ») qui mesurent la contribution de ces activités à 6 objectifs environnementaux. Elle
comprend 7 macro-secteurs et 72 sous-activités, dont l’appellation suit le code NACE
(Nomenclature statistique des Activités économiques dans la Communauté Européenne)
équivalent de la NMA au Maroc5. Au total, ces activités sont responsables de 93% des émissions
de gaz à effet de serre dans l’Union Européenne. Dans le rapport final du TEG6 , seules les
activités qui contribuent substantiellement aux objectifs d’atténuation du changement climatique
et d’adaptation au changement climatique sont étudiées. En somme: l’activité doit :

(1) Contribuer substantiellement à l’un des 6 objectifs environnementaux (les seuils de


performance -SP sont fondées sur des études scientifiques)
(2) Ne doit pas nuire significativement à l’un des autres objectifs environnementaux (SP
fondées sur des études scientifiques et normes et la réglementation en vigeur)
(3) Respecter les garanties sociales minimales (SP fondées sur les normes de l’OIT)

• NB: Pour les grandes entreprises basées dans l’UE, qui sont déjà tenues de publier des
informations sur leur niveau de conformité à la Taxonomie en vertu de la Directive 2014/95/EU («
Non-Financial Reporting Directive » ou « NFRD »), la récupération des données n'est pas
complexe: le calcul du pourcentage d’alignement à la Taxonomie de ses revenus (« Turnover »),
se fait selon le CAPEX (dépenses d’investissement) ou OPEX (dépenses d’exploitations)7. À
contrario pour les entreprises et émetteurs d’obligations de l’UE qui ne relèvent pas du champ
d’application de la directive, ainsi que pour les entreprises non-européennes.8 Dans l’exemple ci
dessous, on comprendra le fonds d’action comme un fonds de placement (ou fonds
d'investissement) est donc un organisme de détention collective d'actifs financiers.

Source: Headlinkspartner

5 La Nomenclature Marocaine des Activités (NMA2010) constitue le cadre de référence pour la production et la diffusion des statistiques relatives aux activités
économiques au Maroc. Elle est la quatrième du genre que le Maroc élabore depuis l’indépendance et est destinée à remplacer officiellement celle de 1999.

6 Groupe technique d'experts sur le financement durable

7 Par exemple, une entreprise du domaine des énergies renouvelables n’aura pas nécessairement un pourcentage d’alignement de 100%. 

1. 8Identifierles activités menées par la société qui pourraient être éligibles, et pour quel objectif environnemental.
2. Pour chaque activité potentiellement éligible, vérifier si la société ou l’émetteur répond aux critères de sélection pertinents (ex: production d’électricité <100g CO2/
kWh).
3. Vérifier que les critères de non-nuisibilité aux autres objectifs environnementaux (« DNSH ») sont respectés.
4. Effectuer une Due Diligence pour éviter toute violation des garanties sociales minimales.
5. Calculer l’alignement des investissements sur la Taxonomie et préparer les informations à publier au niveau des produits d’investissement.
Page 5 sur 10
• Finalité de la taxonomie: les principes de la Taxonomie et les critères techniques de sélection
seront intégrés dans les exigences de publication de la « NFRD » de la norme européenne sur les
« Green Bonds », et du futur « Eco label européen. L’objectif de l’UE est d’ailleurs d’utiliser la
Taxonomie comme critère d’obtention de ce label vert européen. Selon les premiers documents de
travail publiés par la Commission Européenne, le futur Ecolabel européen pour les produits
financiers sera basé sur le même système: « encore faut-il en déterminer le seuil minimum de
chiffre d’affaires vert du portefeuille. Aujourd’hui il varie entre 15,5 et 37,5% »9 .

• Financement solidaire: Au Maroc, l’économie sociale et solidaire a toujours existé , sous des formes
traditionnelles. Le nom différait d’une région à l’autre, mais la pratique était la même : un mode de
participation collective dans la gestion des biens. Les coopératives constituent la plus importante
composante de l’ESS. Ces acteurs opèrent dans trois principaux secteurs : l’agriculture (production
laitière, culture de céréales, apiculture, maraichage, oléiculture, aviculture, élevage, mutualisation de
l’usage de matériel agricole…), l’artisanat (tapis, broderie et couture, menuiserie, poterie, ferronnerie…)
et l’habitat.10 De manière général, le financement durable regroupe les placements dont l'engagement est
orienté sur des critères sociaux (activités d'insertion liées à l'emploi, au social et au logement, à la
solidarité internationale et à l’environnement). Il regroupe donc des coopératives, mutuelles,
associations, des syndicats et fondations, secteur représentant un pourcentage de l’emploi salarié total.

• En ce sens, la finance solidaire, regroupe les formes d’épargne orientées vers le financement
d’activités qui ne seraient pas immédiatement rentables mais qui sont utiles socialement. Deux
démarches distinctes pour devenir un épargnant solidaire actif : l’investissement solidaire et
l’épargne de partage. La différence entre ces deux mécanismes d’épargne solidaire tient dans la part
plus importante des sommes consacrées à l’économie solidaire dans l’épargne de partage, souvent
entre 50 et 100 %, et sous forme de don, alors que les placements solidaires se limitent à 10 % des
sommes investies et sont récupérables par l’épargnant.11

• Social Business: Défini par le Pr. Muhammad Yunus12, il suit le principe « pas de pertes, pas de
dividendes » et est fondé sur une structure capable d'offrir un produit ou un service susceptible de
satisfaire les besoins élémentaires d'une communauté. La logique consiste à servir l'intérêt collectif en
s’appuyant sur un modèle économique viable pour la structure et pour le consommateur, qui accepte de
payer un prix pour un service qui auparavant était inexistant ou gratuit. Il semble pertinent que le
modèle du social business soit orienté vers les multinationales, puisque leurs atouts (santé et poids
financiers ; expertise commerciale ; compétences techniques ; capacité en termes d'innovation, de
production et de distribution ; potentiel de Recherche et Développement et liberté de concurrence) sont
considérés comme des leviers puissants pour l'expérimentation et la mise en œuvre des projets
(Prahalad, 2005). Un exemple concret serait celui de Graamine Danone foods Ltd.13

(2) Intérêt du financement participatif en droit de l’énergie


• Investissement participatif et autoconsommation: Les citoyens sont appelées, de plus en plus, à
devenir de véritables acteurs de la transition énergétique. Ils peuvent notamment le faire en tant
qu'investisseur modeste. En ce sens, la loi encourage le développement de l’investissement participatif
dans le domaine des projets en matière d’énergies renouvelables. Les sociétés par actions ou les sociétés
coopératives constitués pour porter un projet de production d’électricité à partir de sources
renouvelables ou de production de biogaz peuvent, lors de la constitution ou de l’évolution de leur
capital, en proposer une part, non seulement aux collectivités territoriales et à leurs groupements, mais
aussi aux « personnes physiques, notamment aux habitant dont la résidence est à proximité du lieu

9 PANORAMA DES LABELS EUROPÉENS DE FINANCE DURABLE

10 https://www.cfcim.org/magazine/45383

11L’épargne de partage, aussi appelée « produit de partage », consiste, pour un épargnant, à faire don de tout ou partie des revenus de son placement à une œuvre d’intérêt
général ayant un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, culturel ou environnemental. 

12 Prix Nobel de la Paix 2006 et inventeur du micro-crédit

13Grameen Danone Foods Ltd. est le projet historique de danone.communities. Premier d’une série de projets de social business, Grameen Danone Foods a pour objectif
de réduire la pauvreté en vendant à un prix abordable des yaourts à haute valeur nutritive pour lutter contre les carences alimentaires des enfants des populations pauvres du
Bangladesh. Les profits générés seront réinvestis dans l’entreprise pour assurer son fonctionnement et son expansion.
Page 6 sur 10
d’implantation du projet (…) Elles peuvent également proposer à ces mêmes personnes de participer au
financement du projet »14 . Au Maroc, il existe un cadre plus général pour les financement collaboratif et
non spécifique au secteur énergétique.15 Les objectifs poursuivis sont en réalité multiples: permettre au
citoyen de contribuer au financement de la transition énergétique tout autant que de favoriser
l’acceptabilité locale des projets, dans tout les sens du terme. Si chacun se dit volontiers favorable de
manière générale au développement des énergies renouvelables; l’engouement se tarit souvent lorsqu’il
s’agit d’accepter la vue d’un parc éolien dans son voisinage proche. Ainsi au delà d’une simple
information, une implication plus direct de la population locale aux projets, notamment par
l’investissement participatif peut apporter sa contribution (même s’il faut le reconnaître que cela
emporte aussi son lot de contrainte). Les appels d’offre dans le domaines des énergies renouvelables
encouragent encouragent en outre le développement du financement ou de l’investissement participatif,
en prévoyant surtout un bonus tarifaire si le lauréat s’engage à y recourir. En parallèle, un simple
particulier peut devenir lui même producteur d’energie renouvelable, ce que la législation relative à
l’autoconsommation encourage aujourd’hui comme il a été vu précédemment. Au Maroc, le nouveau
texte (avant-projet) autorise toute personne physique ou morale à l’auto-production d'électricité,
à l’exception des gestionnaires du réseau de transport et de distribution d’électricité, ainsi que l'ONEE,
les producteurs contractuels, l’Agence marocaine pour l'énergie durable (Masen) et tout exploitant de
site de production soumis à la loi 13.09 relative aux énergies renouvelables.

2. Vers une harmonisation du droit fiscal durable au Maroc

(1) Plateforme internationale sur la finance durable (IPSF) et directives de l’AMMC


• Adoption potentielle des pratiques de taxonomie16 : la Commission européenne a lancé le 18 octobre
2019 une plateforme internationale sur la finance durable (IPSF) visant à renforcer la coopération
internationale, à faciliter les échanges en vue de coordonner les initiatives et les approches en matière de
finance durable. La finalité ultime de la nouvelle plateforme est d’amplifier la mobilisation de capitaux
privés en faveur des investissements durables. La plateforme constitue bien un forum pour faciliter les
échanges et coordonner les efforts en matière de finance durable environnementale. Elle vise en
particulier les initiatives des marchés des capitaux telles que taxonomies, standards et labels comme
précédemment étudié. Le focus est clairement sur la question climatique et les investissements verts.
L’initiative internationale de coopération a vraisemblablement un rôle de rassurer que les intérêts
nationaux sont toujours invités à la table des négociations sur les questions d’harmonisation. Permettra-
t-elle une adoption plus aisée voire plus rapide de la taxonomie à venir ? La question reste ouverte.

• Guide de l’AMMC : Réalisé avec le soutien d’International Finance Corporation (IFC), l’AMMC
explique ainsi que les obligations durables obéissent aux « principes généraux régissant la relation entre
l’émetteur et l’investisseur (obligation de respect des clauses contractuelles convenues, obligations
d’information continue et périodique) et ce, sans être régies par un régime légal spécifique »17. Les
fonds levés doivent, bien évidemment être obligatoirement alloués au financement ou refinancement
d’une combinaison de projets verts (à impact environnemental positif) et sociaux (à impact social positif
pour une population cible).

• Processus d’autorisation de l’AMMC et émissions des « Green, Social ou Sustainability bonds » :


Au sens du guide publiée par l’autorité , on comprends que toute société peut émettre ces instruments si
elle respecte les conditions légales pour l’émission d’obligations classiques (forme juridique, durée
d’existence, libération du capital, etc.). Il est toutefois primordial de respecter les principes additionnels
présentés dans le guide. En effet, le dépôt du dossier relatif à une émission de Green, Social ou

14Code de l’Energie, art.L314-28 et L446-23 respectivement loi n°2015-992 relative à la transition énergitique pour la croissance verte et aux projets dans le domaine du
biogaz par la loi n°2019-1147 relative à l’énergie et au climat.

15 Le projet de loi n°15-18 relatif au financement collaboratif à été adopté le 11 février 2020. Le but est de définir le cadre juridique de l'exercice par les Sociétés de
financement collaboratif (SFC) et des différentes formes de financement collaboratif (définition du dispositif d'agrément des SFC, des procédures et des modalités de
création et de fonctionnement des PFC etc)

16 Réf. : 2019_10_a7 Publié le: 18 octobre 2019 Date de mise à jour: 31 octobre 2019

17 Guide des Sustainability bonds : L’AMMC se positionne sur la finance durable


Page 7 sur 10
Sustainability bonds obéit aux mêmes règles applicables aux autres émissions obligataires. Toutefois,
des éléments spécifiques doivent être déposés en complément du dossier standard. Il s’agit des éléments
suivants :

• Contrat d’émission détaillant tous les engagements de l’émetteur et décrivant chacun des quatre
pilliers de l’obligation durable (Usage des Fonds, Evaluation et sélection des projets, Gestion des
fonds levés, Reporting et communication) ou renvoyant vers la documentation qui les décrit
(prospectus par exemple).

• Rapports des vérificateurs indépendants ayant revu l’émission proposée, incluant la déclaration/
attestation d’indépendance du vérificateur indépendant, et confirmant l’alignement du cadre de
l’émission avec les standards internationaux applicables ;

• Dossier de présentation du ou des vérificateur(s) indépendants permettant d’en apprécier


l’indépendance et la qualification (brochures, CV, références, accréditations, déclaration des liens
avec l’émetteur et ses conseillers, etc.) ;

• De manière générale, l’émetteur doit respecter les engagements d’information qu’il a pris lors de
l’émission (détaillés dans la note d’information et dans le contrat d’émission). Les principes suivants
doivent au moins être observés. A l’instar des autres émetteurs, un émetteur de Green, Social ou
Sustainability bonds doit rendre publique toute information importante (telle que définie par les
dispositions légales et réglementaires). Par exemple, devra être signalé un écart négatif significatif entre
les impacts escomptés et les impacts réels des projets financés (sur base individuelle ou globale).

(2) Cas d’espèce: Solutions de financement durable de la BMCE


• Programme Morseff-Caf Energie : BMCE Cap Energie est une ligne de crédit dédiée aux entreprises
privées et qui finance l’acquisition d’équipements et/ou la réalisation de projets d’investissements
permettant soit de réduire la consommation énergétique par rapport au statu quo (« business as usual »)
soit d’avoir recours à l’énergie renouvelable Il s’agit d’un financement clé en main comprenant crédit ou
bail, assistance technique gratuite et subvention d’investissement.

• Secteurs et investissement ciblés : Industrie (agro-industrie, chimie/parachimie, métallique/


métallurgique, textile/cuir, électronique/électronique…), Tertiaire (hôtels, cliniques, écoles, centres
commerciaux…), Promotion immobilière (immobilier commercial), Transport (industriel, commercial),
Projets autonomes d’ER de petite taille.

• Financement de l’adaptation (ligne eau) et de l’adaptation (ligne verte): Mise en place d’une ligne
eau dédiée de 20 millions d’euros, avec assistance technique, pour l’accompagnement du financement
du « traitement des eaux usées industrielles » au Maroc, en partenariat avec des bailleurs de fonds
internationaux. D’un autre côté , c’est la mise en place d’une ligne de financement novatrice de 20
millions d’euros avec des bailleurs de fonds internationaux, pour accompagner le financement de
l’économie circulaire « solid waste management » au Maroc.

• Emission d’un Green Bonds: BANK OF AFRICA a obtenu le 4 novembre 2016, le Visa de l’Autorité
Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) pour le lancement de son premier emprunt d’obligations
vertes «Green Bonds » d’un montant de 500 millions de Dirhams. Il s’agit de la première émission
obligataire de type « Green Bonds » par Appel Public à l’Epargne sur le marché local, et qui a pour
objectif de renforcer l’engagement citoyen du Groupe BANK OF AFRICA dans le domaine de la
préservation de l’environnement, financer des projets nationaux éco-responsables, et soutenir les
initiatives privées et publiques pour la préservation des ressources naturelles.

• Fonds commun de placement ISR: FCP Capital ISR est le 1er fonds, dans la région Maghreb et
MENA, tenant compte de critères de performance en responsabilité sociétale. Il est basé sur la recherche
et les recommandations de l’agence indépendante Vigeo Eiris, leader de la notation extra-financière des
plus grandes capitalisations dans le monde. De plus, il permet aux investisseurs de choisir un
placement en conformité avec leurs convictions d’éthique sociale, tout en tenant compte des enjeux
ESG. Au terme des 18 mois de gestion du Fonds FCP Capital ISR – 1er fonds ISR lancé par BMCE

Page 8 sur 10
Capital Gestion –, celui-ci a enregistré une performance de +19% alors que le marché des actions dans
sa globalité n’a enregistré qu’une hausse de +9,8%.

Page 9 sur 10
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE/WEBOGRAPHIE:

• Code de l’Energie (France)


• Droit de l’Energie, Marie Lamoureux, précis DOMAT
• Gouvernance et responsabilité sociétale des entreprises : nouvelle frontière de la finance durable ? par
Patricia Crifo * Professeure, École Polytechnique ; chercheuse, CREST ; directrice adjointe, Centre
Energy4Climate.
• Guide des Sustainability bonds : L’AMMC se positionne sur la finance durable
• Headlinkspartner Website
• Le « Crowdfunding», enfin un cadre réglementaire ! Mohamed Sellam, 08 septembre 2019 à 13:43
(leMatin)
• https://www.bankofafrica.ma/fr/notre-groupe/d%C3%A9veloppement-durable/financement-durable-
impact-positf/nos-solutions-de-financement-durable 2020 © BANK OF AFRICA. Tous droits réservés.
• http://saaidi-consultants.com/wp-content/uploads/2019/09/BIF-N%C2%B099-Circulaire-de-lAMMC-
N%C2%B003-2019.pdf
• https://www.lafinancepourtous.com/pratique/placements/finance-durable/la-finance-solidaire/

Page 10 sur 10

Vous aimerez peut-être aussi