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Chapitre 1 : la finance verte

● Section 1 : Définition de la finance verte

La finance verte est un concept qui englobe l'ensemble des instruments financiers visant à
financer des projets ayant un impact positif sur l'environnement, à favoriser la Transition
Énergétique et Écologique(TEE) et à lutter contre le changement climatique. Elle consiste en
l'investissement de fonds dans des projets d'énergie renouvelable , d'efficacité énergétique,
de transport propre, d'agriculture durable, de protection de biodiversité, de gestion durable
des ressources en eau et de gestion des déchets.

Les investisseurs, qu'ils soient publics ou privés, peuvent participer à cette transition
écologique en investissant dans des obligations vertes (ou green bonds), des fonds
d'investissement responsables ou encore des actions d'entreprises engagées dans des
projets verts.

La finance verte s'inscrit dans le cadre de l'investissement responsable (IR) qui ajoute aux
critères purement financiers, des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance
(ESG). Ainsi, tandis que la finance traditionnelle dirige systématiquement l'épargne vers les
projets les plus rentables, la verte, privilégiera plutôt des projets prenant en compte les
aspects environnementaux des investissements.

L'objectif principal de la finance verte est de mobiliser des capitaux pour financer des projets
qui contribuent à la lutte contre le changement climatique et à la protection de
l'environnement, tout en assurant un rendement financier aux investisseurs. Elle permet
ainsi de financer des projets verts à grande échelle et de répondre aux enjeux
environnementaux majeurs de notre époque.

Pour garantir l'intégrité de cette finance verte, il est important d'établir des critères stricts
pour la sélection et la certification des projets financés, ainsi que pour le suivi de leur impact
environnemental. Les acteurs de la finance verte doivent également être transparents quant
à l'utilisation des fonds collectés et communiquer sur leur impact environnemental et social.

Pour atteindre ces objectifs, elle mise sur les outils mis en place pour favoriser la transition
énergétique et susciter des projets écologiques, la redistribution de capitaux vers des
objectifs de réduction du carbone et le soutien aux écosystèmes.

● Section 2 : le concept mondial et national de la finance verte

-Le contexte mondial :

Le contexte international de la finance verte est marqué par une prise de conscience
croissante de l'impact environnemental des activités humaines, en particulier dans les
domaines de l'énergie, des transports, de l'agriculture et de la production industrielle. Les
émissions de gaz à effet de serre causées par ces activités ont un impact significatif sur le
changement climatique, ce qui a des conséquences potentiellement graves pour la planète
et pour les êtres humains.
Face à ce constat, les gouvernements, les organisations internationales, les entreprises et
les investisseurs ont commencé à s'intéresser de plus en plus à la finance verte. Celle-ci
connaît un essor considérable depuis l'accord de Paris sur le climat adopté en 2015 qui fait
référence pour la première fois au rôle du secteur financier et pose clairement la question du
financement de la transition. Pionnière dans le monde, la France s'est mobilisée tôt pour
verdir la finance avec la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 ou
l'émission d'obligations vertes par l'État en 2017. De nombreuses initiatives internationales
ont également été lancées pour encourager et structurer le développement du marché
naissant de la finance climat et de la finance verte. Notamment la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques(CCNUCC), qui a établi le Fonds vert pour le
climat, et le Programme des Nations unies pour l'environnement(PNUE), qui a lancé
l'initiative finance durable. D'autres acteurs, tels que la Banque mondiale, la Banque
européenne d'investissement et la Banque asiatique de développement.
Au niveau européen, la commission européenne a publié en 2018 un plan d'action
ambitieux"pour financer la croissance durable", qui s'est traduit par l'adoption de nouvelles
réglementations, dont celle qui établit une taxonomie définissant les activités"durables sur le
plan environnemental". Le secteur privé n'est pas en reste, et cherche à répondre aux
attentes croissantes des citoyens, des salariés et, enfin, des investisseurs, vis-à-vis d'un
modèle de développement économique et d'un secteur financier qui prendraient mieux en
compte les enjeux environnementaux et sociaux.

La finance verte est devenue un sujet important dans les négociations internationales sur le
climat et les discussions sur le développement durable. Elle est considérée comme un outil
essentiel pour la transition vers une économie durable et résiliente, et pour atteindre les
objectifs de développement durable des Nations unies.

La Chine : La Chine est l'un des principaux acteurs de la finance verte dans le monde. En
2015, la Chine a lancé des Fonds de coopération de la Route de la soie pour soutenir les
projets liés à l'énergie propre et à la réduction des émissions de carbone dans les pays
partenaires. En 2016, elle a lancé le système de quotas d'émission de carbone, qui est le
plus grand au monde. De plus, la Chine a mis en place une série de politiques et
d'incitations financières pour encourager les entreprises à investir dans des projets d'énergie
propre.

Les États-Unis : Les États-Unis ont également pris des mesures importantes en faveur de la
finance verte. En 2015, l'administration Obama a lancé le Clean Power Plan, qui visait à
réduire les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques. De plus, le
gouvernement américain a lancé des initiatives pour stimuler l'investissement dans les
énergies renouvelables, telles que les crédits d'impôt pour les investissements en énergie
solaire et éolienne.

Le Japon : Le Japon a lancé le marché des certificats d'énergie renouvelable en 2012 pour
encourager l'utilisation de l'énergie renouvelable. Le gouvernement japonais a également
mis en place des incitations fiscales pour les entreprises qui investissent dans des projets
d'énergie propre.

Le Brésil : Le Brésil est un leader mondial de l'énergie renouvelable, avec plus de 80% de
son électricité provenant de sources renouvelables. Le gouvernement brésilien a également
brésilien a également lancé des programmes pour stimuler l'investissement dans les
énergies renouvelables, tels que les enchères pour les projets d'énergie éolienne et solaire.

Cela montre que la finance verte est une priorité pour de nombreux pays dans le monde, et
qu'ils ont pris des mesures pour encourager l'investissement dans des projets durables et
respectueux de l'environnement.

-Le contexte national :

La finance verte au Maroc a connu une croissance significative ces dernières années, avec
l'adoption de politiques et de réglementations favorables à l'investissement dans des projets
verts et durables. Le Maroc a lancé plusieurs initiatives pour encourager la finance verte,
notamment la création de fonds d'investissement dédiés à la finance verte, l'octroi de
subventions et de prêts à taux préférentiels pour les projets verts, et la mise en place de
mécanismes de marché pour encourager les investissements dans les énergies
renouvelables.

Le Maroc a émis en 2016 ses premières obligations vertes, d'un montant de 1 milliard de
dollars, destinées à financer des projets de développement durable, notamment dans les
domaines de l'énergie solaire, de l'efficacité énergétique et de l'agriculture durable. En 2019,
le pays a émis une deuxième tranche d'obligations vertes d'un montant de 118 millions
d'euros.

Le Maroc a également mis en place une stratégie nationale pour les énergies renouvelables,
visant à atteindre une part de 52% d'énergie renouvelable, tels que le complexe solaire Noor
à Ouarzazate, qui est l'un des plus grands complexes solaires au monde.

En outre, le Maroc a créé un fonds pour l'environnement et le climat, doté d'un budget de
plus de 200 millions de dollars, destiné à financer des projets verts dans le pays. Le
gouvernement marocain a également mis en place un programme pour la promotion des
éco-entreprises, visant à encourager l'émergence et le développement d'entreprises
innovantes dans le domaine de l'environnement.

Le Maroc s'est engagé à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, en adoptant une
série de mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs du
transport, de l'industrie et de l'agriculture.

Tous reconnaissent que le Maroc est dans une situation d'urgence hydrique extrême. Tous
reconnaissent aussi qu'il ne faut pas seulement agir sur l'offre, mais également sur la
demande, en sensibilisant notamment les populations. Car, in fine, les politiques publiques
déployées n'auront véritablement d'effet que si les citoyens y adhèrent. C'est l'un des
messages forts de ce symposium de l'eau qui a été de haute facture, le niveau des débats
ayant été relevé par la qualité des intervenants.

En somme, la finance verte au Maroc est en train de se développer et de gagner en


importance, et les investissements dans des projets durables sont de plus en plus
encouragés et soutenus par les autorités et les institutions financières.
● Section 3 : le rôle et les enjeux de la finance verte

-Le rôle de la finance verte :

La finance verte joue un rôle clé dans la transition écologique en contribuant à la


mobilisation de capitaux vers des projets durables et respectueux de l'environnement. Elle
vise à financer des projets qui réduisent l'impact environnemental et encouragent le
développement de technologies propres. Elle s'appuie sur des critères environnementaux,
sociaux et de gouvernance (ECG) pour évaluer les performances des entreprises et des
projets. Les investisseurs peuvent ainsi mesurer l'impact de leurs investissements sur la
durabilité environnementale et sociale.

Le rôle principal de la finance verte est donc de faciliter la transition vers une économie plus
durable en finançant des projets à faible émission de carbone, en encourageant l'adoption
de technologies propres et en soutenant la protection de la biodiversité et de
l'environnement. Elle permet également aux entreprises de mieux gérer leur risque
environnemental et d'améliorer leur performance à long terme en intégrant les critères ESG
dans leur stratégie.

Enfin, la finance verte contribue également à l'alignement des politiques financières sur les
objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations unies, en permettant aux
investisseurs de canaliser des fonds vers des projets qui répondent à ces objectifs. Ainsi,
elle joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climat et dans
la lutte contre les changements climatiques.

En somme, la finance verte a un rôle crucial à jouer dans la transition vers une économie
plus durable et respectueuse de l'environnement.

-Les enjeux de la finance verte :

Les enjeux majeurs de la finance verte sont multiples.

Tout d'abord, il s'agit de mobiliser des fonds suffisants pour répondre aux besoins de
financement des projets verts. Cela nécessite de convaincre les investisseurs de l'attractivité
des projets verts et de la viabilité financière de ces initiatives.

Un autre enjeu important est de développer des mécanismes de financement pour soutenir
les projets verts. Cela peut impliquer la mise en place de nouveaux instruments financiers
tels que les obligations vertes, les fonds verts, les prêts verts et autres mécanismes de
financement spécifiques.

La transparence et la qualité de l'information financière sont également des enjeux


importants dans la finance verte, car les investisseurs ont besoin d'une information précise
et fiable pour prendre des décisions éclairées.

Il y a aussi l'amélioration de la qualité de vie: la finance verte peut financer des projets qui
améliorent la qualité de l'air, de l'eau et des sols, ainsi que la santé et la sécurité des
populations.
Sans oublier l'encouragement à l'innovation: la finance verte peut stimuler l'innovation en
finançant des projets de recherche et de développement visant à trouver des solutions
durables aux défis environnementaux et sociaux.

Enfin, un enjeu clé de la finance verte est d'encourager les entreprises et les gouvernements
à intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leurs décisions
financières et leurs activités. Cela peut contribuer à favoriser un développement durable et à
préserver l'environnement pour les générations futures.

● Section 4 : Les outils de la finance verte

La finance verte est un domaine en plein essor qui vise à encourager les investissements
responsables dans des projets qui ont un impact positif sur l'environnement. Pour atteindre
cet objectif, divers outils financiers ont été développés. Ces outils permettent aux
investisseurs de contribuer à la transition vers une économie plus durable tout en obtenant
un rendement financier. Parmi ces outils, on cite :

-Investissement d'impact :
L'investissement d'impact, également appelé investissement à impact, est une stratégie
d'investissement qui vise à réaliser un retour sur investissement financier tout en ayant un
impact social ou environnemental positif mesurable. Contrairement à la philanthropie qui
repose sur des dons, l'investissement d'impact utilise des capitaux pour financer des projets
socialement ou écologiquement responsables, notamment dans les domaines de
l'éducation, de la santé, de l'énergie propre ou encore de la lutte contre la pauvreté. Les
investisseurs d'impact cherchent ainsi à concilier rentabilité financière et engagement
sociétal et environnemental.

-Fonds verts :
Les fonds verts sont des mécanismes de financement qui visent à mobiliser des ressources
financières pour financer des projets et des initiatives liés à la lutte contre le changement
climatique et à la protection de l'environnement. Ils sont financés par des contributions
volontaires des gouvernements, des entreprises et des organisations internationales. Les
fonds verts sont essentiels pour soutenir la transition vers une économie verte et pour aider
les pays en développement à faire face aux défis du changement climatique.

-Les prêts verts:


Les prêts verts sont des prêts accordés par des institutions financières pour financer des
projets respectueux de l'environnement, tels que la construction de bâtiments
écoénergétiques, l'installation de panneaux solaires ou la modernisation de systèmes de
transport durables. Les prêts verts peuvent être assortis de conditions de remboursement
plus souples, de taux d'intérêt réduits ou de garanties spécifiques pour encourager
l'investissement dans des projets verts. Les prêts verts sont un outil important de la finance
verte car ils permettent de mobiliser des fonds privés pour financer des projets durables et
contribuer à la transition énergétique et écologique.

-Crowdfunding :
Le crowdfunding, ou financement participatif, est un outil de la finance verte qui permet de
mobiliser des fonds pour des projets environnementaux en faisant appel à une communauté
d'investisseurs via une plateforme en ligne. Ce mode de financement permet de mobiliser
rapidement des fonds pour des projets verts, en impliquant directement les citoyens et les
acteurs locaux dans la transition écologique. Les projets financés peuvent être très divers,
allant de l'énergie renouvelable à l'agriculture biologique en passant par la protection de la
biodiversité. Le crowdfunding permet ainsi de faire émerger des initiatives locales, de
renforcer l'engagement citoyen et de favoriser l'innovation en matière de développement
durable.

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