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Revue Organisation et Territoires n°3, Octobre 2017 ISSN : 2508-9188

Le Maroc de l’économie verte : Un pays tourné vers l’avenir

Abdelghani BACHAR/ abdelghani.bachar@gmail.com


Doctorant chercheur en sciences de gestion
Karima TOUILI/ touilikarima@hotmail.fr
Directrice de thèse
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Settat
Université Hassan Premier

Résumé :
Le Maroc est confronté à des défis complexes. L’économie verte pourrait lui offrir un
nouveau cadre pour repenser son développement économique de manière stratégique et
durable. Cette économie incite à utiliser la contrainte environnementale comme levier pour le
développement durable, à travers notamment la relance de l'activité économique et de
l'emploi, l'amélioration du bien-être des individus et la réduction des inégalités sociales. Cet
article se penche sur l’économie verte au Maroc, du fait que cette dernière permet la
convergence entre plusieurs piliers du développement durable, ce qui rend impérative la
question de savoir la place de l’économie verte au Maroc, les différentes politiques vertes, et
surtout la nécessité d’essayer de les évaluer, avant de parler de la croissance verte inclusive au
royaume comme ouverture en conclusion.

Mots clés : Economie verte, Politiques vertes, Performance climatique, Performance de


l’architecture énergétique, Performance environnementale.

Introduction

Le développement durable et la protection de l'environnement sont devenus des enjeux


importants dans la communauté internationale. La menace d'une conséquence hostile de la
dégradation environnementale sur notre survie est maintenant traitée d'une manière plus
sérieuse. Cette initiative s'est accentuée par le sommet de la terre à Rio de Janeirio en 1992,
les gouvernements à travers le monde ont reconnu le besoin de discuter de réchauffement du
globe et de la perte de la biodiversité. Il s’agit d’un « développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le
souci est la préservation des chances des générations futures de profiter de toutes les
ressources humaines existantes, aussi bien les ressources naturelles, que les ressources
humaines. Autrement dit, l’idée est que les générations actuelles doivent composer avec la
problématique de la rareté des ressources existantes afin de les préserver pour les générations
à venir.

Cette approche du concept de développement durable peut être complétée par la définition de
Capron qui considère cette notion comme étant un « objectif qui a pour enjeu de subvenir aux
besoins de l’ensemble de l’humanité (rôle de l’économie), en préservant les conditions de
reproduction de la nature (préoccupation écologique), dans des relations sociales d’équité
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permettant d’assurer la paix et la cohésion sociale (attentes sociales et sociétales). Ce qui se


traduit également par la formule : œuvrer à un monde vivable, sur une planète viable, avec
une société équitable »1 (MOEZ Essid 2006).

Malgré les nombreux travaux, études et recommandations d’envergure mondiale, la mise en


pratique du développement durable, ainsi que son opérationnalisation se sont toutefois
révélées une tâche très complexe2. Cette difficulté est due essentiellement, selon le (PNUE,
2011), au caractère inapproprié du modèle de développement économique régnant, en regard
des objectifs du développement durable. L'économie verte s’est présentée donc comme l’une
des voies pour réaliser et promouvoir le développement durable, avec ses trois piliers
économique, environnemental et social, une voie axée sur les priorités et spécificités
nationales et locales.

Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) est le principale organisme
qui a popularisé l’économie verte, au moyen notamment de ses deux publications « The Green
Economy Report » de 2010 et « Towards a Green Economy » de 2011, qui ont traité les
enjeux de l’économie verte et surtout les grandes opportunités qu’elle engendre à l’économie
mondiale, en démontrant qu'investir dans les secteurs clés, permettrait de faire accroître la
croissance économique, objectif principal, mais tout en réduisant les risques
environnementaux, et tout en limitant la pauvreté, première priorité de plusieurs pays, dont le
Maroc.

L’économie verte, telle qu’elle est évoquée par plusieurs instances internationales, entend
alors répondre à de nombreux défis contemporains, qui se déclinent à plusieurs plans global,
régional et local. Elle conduit à ce que la plupart des agents économiques considèrent le
respect de l’environnement comme une donne incontournable.

Dans le présent article, nous essayerons de nous pencher sur l’économie verte au Maroc, du
fait que l’économie verte permet la convergence entre plusieurs piliers du développement
durable à savoir les piliers social, économique et environnemental, et le choix du Maroc a été
fait parce qu’il s’agit d’un pays qui a organisé la Conférence de Marrakech en 2001 (COP7),
et la COP 22 dans la même ville en 2016, ce qui rend impérative la question de savoir la place
de l’économie verte au Maroc, les différentes politiques vertes au Maroc, et surtout la
nécessité d’essayer de les évaluer, avant de parler de la croissance verte inclusive au royaume
comme ouverture en conclusion.

1
MOEZ E. (2006), « Les mécanismes de contrôle de la performance globale: le cas des indicateurs non
financiers de la RSE ». Thèse pour le Doctorat de sciences de Gestion de l’université Paris-Sud Faculté Jean
Monnet, p.3.

2
ARIB F. (2014), « Les services dans l’économie verte au Maroc: Opportunités de création d’emplois et défis
d’innovation », in Servicios en el Área de Libre Comercio Euromediterránea. Libro de Actas Euro-
Mediterranean Services Congress p.602.

2
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I. Economie verte : définition du concept

L’économie verte a été développée d’abord dans le contexte global du développement


durable. Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a publié en 2011
une définition, largement reprise au niveau mondial : « L’économie verte est une économie
qui engendre une amélioration du bien-être humain et de la justice sociale, tout en réduisant
sensiblement les risques environnementaux et les pénuries écologiques. Sur le plan pratique,
on peut considérer que, dans une économie verte, la croissance des recettes et la création
d’emplois proviennent des investissements publics et privés qui conduisent à une meilleure
utilisation des

ressources, à une réduction des émissions de carbone, des déchets et de la pollution, et à la


prévention de la perte de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes. Ces
investissements sont à leur tour soutenus par la hausse de la demande en faveur de produits et
services respectueux de l’environnement, par l’innovation technologique et, très souvent, par
les mesures fiscales et sectorielles correctives adoptées pour garantir que les prix reflètent
correctement les coûts environnementaux »3.

Plusieurs autres définitions ont été développées, exposant l’économie verte comme un
ensemble d’activités marquées par des rejets réduits de déchets, les faibles émissions de
carbone et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles. Il s’agit d’activités basées sur une
approche du développement, visant à stimuler l’économie mondiale grâce à des politiques
accordant la priorité à des énergies propres et à des modes de consommation et de production
durables et responsables.

L’économie verte est donc conçue pour être inscrite dans une stratégie globale de
développement durable, conciliant les aspects économiques, écologiques et sociaux tout en
veillant à la répartition des richesses créées et à l'équité intra et intergénérationnelle. L'impact
global sur le développement durable sera relatif à la capacité de cette économie à transformer
les comportements des agents économiques, et à imposer l’adoption de nouveaux modes
d'organisation, de vie, de production et de consommation, des modes responsables qui tendent
à préserver les ressources naturelles et faire converger les trois piliers du développement
durable.

Selon Karl Burkart, l’économie verte est basée sur six secteurs principaux 4 :

 Energies renouvelables: ce secteur est devenu porteur et avantage l’augmentation des


bénéfices pour les pays producteurs de technologie. Même avec un coût élevé pour les
pays acheteurs.

 Moyens de transport : à court terme par l’optimisation de l’utilisation des énergies


fossiles en accroissant l’efficience et en contrôlant des émissions. À long terme le

3
Programme des Nations Unies pour l'Environnement, (2011): « Vers une économie verte : Pour un
développement durable et une éradication de la pauvreté – Synthèse à l’intention des décideurs », p.9.
4
NATHALIE Gallet, (2014) : « La mise a disposition de travailleurs d’ESAT : un outil à développer avec
l’entreprise, collège coopératif en Bretagne, p.27.
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basculement vers l’utilisation des énergies renouvelables. L’amélioration des services


comme le transport collectif innovant, le planning et les choix de réseaux efficaces
sont aussi visés. L’utilisation des ressources biologiques ayant une performance sont
recherchées.

 Gestion des déchets : leur mauvaise gestion engendre, en plus à la dégradation de la


nature, des coûts plus élevés pour freiner leurs actions. L’amélioration de la collecte,
du transport et la réutilisation relèvent de la culture et de l’organisation des sociétés.
Les pratiques ne sont pas les mêmes selon les milieux, urbains ou ruraux mais le
principe est le même pour proposer une rationalisation de la consommation à la base et
une meilleur gestion par la suite pour accroître et accélérer leur récupération. La
valorisation constitue un meilleur compromis pour assurer des valeurs ajoutées.

 Gestion de l’eau : l’optimisation de la production et de la distribution comme aussi le


recyclage ou la préservation sont les voies possibles de la rationalisation du capital
eau-vie. La lutte contre le gaspillage pousse aussi à revoir ce qu’il faut utiliser comme
arbres pour un reboisement ou un embellissement. L’utilisation de l’eau potable dans
des procédures gourmandes comme le lavage et l’industrie sont donc à bannir. Le
traitement des eaux ne doit en aucun cas constituer ou générer des sources nuisibles à
la santé et à l’environnement.

 Construction écologique: on vise ici l’utilisation de matériaux locaux, ou ceux


qualifiés de renouvelables et ayant subi une amélioration donnant une valorisation et
même une valeur ajoutée sans nuisibilité grandiose de l’environnement dans le
processus de leur préparation. Ce domaine englobe aussi les constructions
bioclimatiques économisant la consommation de l’énergie pour le chauffage de l’eau
et l’accès à l’air conditionné.

 Aménagement du territoire : il vise une économie circulaire, une production propre,


une gestion plus rationnelle des milieux en recherchant la préservation des
écosystèmes et l’intégrité de la Biodiversité, concept qui est au cœur du mot « vert ».
Ce secteur englobe : l’agriculture écologique, la conservation des habitats, la
reforestation et des modes doux de sylviculture, la création ou gestion de parcs et les
forêts urbaines, la protection des sols et des milieux en général. Dans ces domaines,
toute précaution non prise à temps conduira à une surcharge ultérieure des coûts voire
à des dégradations irréversibles. Il s’agit ici d’intégrer une approche écosystémique à
l’économie, ce qui implique de comprendre et évaluer les écosystèmes et de la
Biodiversité.

II. L’engagement environnemental du Maroc

Au Maroc, l’engagement environnemental s’est peu à peu renforcé au fil des ans et les deux
discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors des fêtes du Trône de 2009 et 2010 ont
accéléré l’action environnementale.

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II.1. Le renforcement du cadre institutionnel

Au lendemain du sommet de Rio en 1992, le royaume s’est doté d’un département ministériel
chargé de la conduite de la politique gouvernementale en matière de protection de
l’environnement. De nombreuses agences spécialisées ont vu le jour, notamment dans le
domaine des énergies renouvelables. Par ailleurs, le Maroc dispose d’institutions et de
conseils permettant la concertation et la participation des parties prenantes à la prise de
décision environnementale (Conseil national de l’environnement, Conseil supérieur de l’eau
et du climat, Conseil supérieur de l’aménagement du territoire, Conseil économique, social et
environnemental, etc.). La Constitution de 2011 consacre le caractère institutionnel de la
protection de l’environnement et du développement durable puisque plusieurs articles y font
référence.

 Article 31: L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à
la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des
citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits: à l’accès
à l’eau et à un environnement sain; au développement durable.

 Article 71: Sont du domaine de la loi, outre les matières qui lui sont expressément
dévolues par d’autres articles, les règles relatives à la gestion de l’environnement, à la
protection des ressources naturelles et au développement durable.

 Article 152: Le Conseil économique, social et environnemental peut être consulté par
le Gouvernement, par la Chambre des représentants et par la Chambre des conseillers
sur toutes les questions à caractère économique, social ou environnemental. Il donne
son avis sur les orientations générales de l’économie nationale et du développement
durable.

II.2. Le renforcement du cadre juridique

Avec la promulgation de plusieurs lois environnementales, des progrès juridiques


considérables ont été enregistrés puisque la dernière décennie a vu l’émergence d’importantes
lois relatives à la protection de l’environnement:

 La loi 12-03 sur les études d’impact environnemental rend obligatoire la réalisation
d’une étude d’impact pour les projets qui risquent d’avoir des effets négatifs sur le
milieu biophysique et humain en raison de leur lieu d’implantation. La plupart des
projets d’infrastructures sont concernés. Ces projets sont soumis à un Comité national
des études d’impact sur l’environnement pour validation si leur montant excède 200
millions de dirhams. La loi concerne les personnes morales et physiques, publiques et
privées. Elle institue des sanctions spécifiques en plus de celles de caractère général
liées à la responsabilité civile ou pénale.

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 La loi 28-00 sur la gestion des déchets vise à prévenir et à protéger la santé de
l’homme, la faune, la flore, les eaux, l’air, le sol, les écosystèmes, les sites et paysages
et l’environnement en général contre les effets nocifs des déchets. Elle les définit, les
classifie et institue des obligations concernant leur gestion et leur élimination. La loi
précise qu’ils doivent pouvoir être réduits en quantité et nocivité pendant leur cycle de
vie. Des obligations sont également posées selon les types de déchets. Les détenteurs,
les producteurs et les exploitants de déchets sont concernés. La responsabilité pénale
et civile des personnes est engagée.

 La loi 13-09 sur les énergies renouvelables a pour objectif de développer les sources
d’énergie renouvelables nationales. Elle instaure un cadre juridique offrant des
perspectives de réalisation et d’exploitation d’installations de production d’énergie
électrique à partir de sources d’énergie renouvelables. Elle précise les principes
généraux à suivre, le régime juridique applicable, y compris la commercialisation et
l’exportation. Des décrets d’application devraient être publiés prochainement.

 La loi 47-09 sur l’efficacité énergétique, susceptible d’obliger les entreprises à réaliser
des audits énergétiques à partir d’un certain seuil de consommation, est en cours de
discussion. Un code de l’efficacité énergétique dans le bâtiment est également en
préparation pour définir la réglementation thermique des bâtiments.

 La loi sur la pollution de l’air vise la prévention et la lutte contre les émissions de
polluants atmosphériques susceptibles de porter atteinte à la santé de l’homme, à la
faune, au sol, au climat, au patrimoine culturel et à l’environnement en général. Elle
s’applique à toute personne morale ou soumise au droit public ou privé, possédant,
détenant, utilisant ou exploitant des immeubles, des installations minières,
industrielles, commerciales ou agricoles, ou des installations relatives à l’industrie
artisanale ou des véhicules, des engins à moteur, des appareils de combustion,
d’incinération des déchets, de chauffage ou de réfrigération. Elle instaure des
sanctions précises.

 La loi sur l’eau vient compléter trois dahirs (1914, 1919, 1925) qui classent les eaux
dans le domaine public hydraulique. Elle définit un régime visant à sa conservation et
à sa protection. Elle interdit les constructions aux francs-bords et sur les cours d’eau et
canaux et tout obstacle entravant la navigation ou le libre écoulement des eaux. Elle
interdit également d’effectuer ou d’enlever tout dépôt, plantation ou culture dans le
domaine public hydraulique. La loi organise également la gestion institutionnelle de
l’eau et fixe les sanctions.

D’une façon générale, si les lois qui existent sont plutôt bien structurées, il existe de
nombreux dysfonctionnements qui ne permettent pas de les rendre pleinement
opérationnelles5.

5
Commission économique pour l’Afrique, Nations Unies, (2015), « La croissance verte inclusive au Maroc Une
série d’études de cas », p. 15.

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Premièrement, les décrets ou textes d’application tardent à se mettre en place. Par exemple,
malgré ses 72 arrêtés, la Loi 10-95 n’est toujours pas complète puisque de nombreux aspects
n’ont pas été pris en compte (rejets d’eaux usées en mer, dessalement de l’eau de mer,
économie d’eau, droits d’eau, gestion des phénomènes exceptionnels, gestion des boues pour
les stations d’épuration, etc.). Les principes comme celui du «pollueur payeur» peinent à être
respectés, puisque la définition des valeurs limites de rejets n’a toujours pas été approuvée
depuis 2005.Les lois plus récentes ne sont pas opérationnelles, faute d’arrêtés.

Deuxièmement, se pose la question du contrôle du respect des lois et des sanctions. Sur ce
volet, de nombreux efforts doivent être faits et les équipes de contrôle, notamment dans les
régions, doivent être renforcées. Le budget de la Direction de la réglementation et du contrôle
du Ministère de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement de 1,5 million de dirhams
(170 000 dollars) ne permet pas de couvrir correctement les besoins. Lorsque les infractions
sont constatées, rares sont celles qui donnent lieu à de réelles poursuites.

III. Politiques vertes au Maroc

Concernant les politiques publiques entreprises pour la promotion de l’économie verte au


Maroc, on peut dire que le contexte marocain est favorable à la mise en place d’une économie
verte comme l’indique le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) dans un
rapport publié en 2012 sur l’économie verte, surtout lorsqu’on défile les green policies
menées par le pays dans ses stratégies à savoir le Plan Maroc Vert pour l’agriculture lancé en
2008, le Programme national d’économie d’eau d’irrigation pour la gestion des eaux, le
Programme national des déchets ménagers et assimilés pour la gestion des déchets, Efficacité
énergétique (2030), le Plan Solaire Marocain (2020), le Programme Marocain Intégré de
l’Energie Eolienne (2020), … etc.

III.1. Les énergies renouvelables

La facture énergétique au Maroc représente environ 8,3% du PIB national 6 (65,5 milliards de
dirhams), ce chiffre pèse lourd sur la balance commerciale du pays. Cette situation a poussé
les autorités publiques à élaborer une stratégie énergétique et à hisser en priorité le
développement des énergies renouvelables sur l’ensemble du territoire national.

Dans le cadre de la loi 47-09 du 29 septembre 2011 sur l’efficacité énergétique, l’Agence
Nationale pour le Développement des Energie Renouvelables et de l’Efficacité Energétique
(ANDEREE) a mis en place la Stratégie Nationale d'Efficacité Energétique7 (SNEE), qui vise

6
Note de conjoncture, Direction des Etudes et des Prévisions Financières, Ministère de l’économie et des
finances, N° 214, Décembre 2014.
7
Conseil Economique et Social, (2012), « Résumé exécutif du projet de rapport sur l’économie verte, «
Opportunités de création de richesses et d’emplois » p.p.9-11.

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à alléger la pression de l’énergie sur l’économie nationale et à contribuer au développement


durable, et dont les objectifs sont présentés dans le tableau (1).

Constituant une composante majeure de la nouvelle stratégie énergétique du royaume, les


énergies renouvelables permet d’assurer l’approvisionnement en énergie tout en réduisant la
dépendance énergétique de l’extérieur. Dans ce sens, en adoptant une loi relative aux énergies
renouvelables8, les autorités publiques marocaines concrétisent leur volonté d’intégration du
développement durable et de la protection de l’environnement dans la vision énergétique du
Maroc.
Objectif national Objectifs sectoriels
Réduire la consommation de 20% à horizon
Bâtiment
2030
Réduire la consommation énergétique de
Réduire la consommation Transport
35% à horizon 2030
énergétique nationale de 25% à
Réduire l'intensité énergétique du secteur de
horizon 2030 Industrie
2,5% par an à horizon 2030
Réduire l'intensité énergétique du secteur de
Agriculture et Pêche
0,2% par an à horizon 2030

Deux grands programmes illustrent le recours aux énergies renouvelables au Maroc, à savoir :

III.1.1. Le programme intégré d’énergie solaire

Le Plan solaire marocain vise la mise en place en 2020 d’une capacité de 2 000 MW. Cinq
sites ont été choisis pour le lancement de ce projet, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie
énergétique: Ouarzazate, Ain Beni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et SebkhatTah.

Grâce à la mise en valeur du potentiel solaire, le projet contribuera à la réduction de la


dépendance énergétique, à la préservation de l’environnement par la limitation des émissions
des gaz à effet de serre, et à la lutte contre les changements climatiques. En 2020, la puissance
électrique installée en énergies renouvelables représenterait 42 % du parc, dont 14 %
d’origine solaire.

Il s’agit d’un programme instauré par l’Agence Marocaine de l’Energie Solaire (MASEN) 9,
une société à capitaux publics créée en mars 2010 et qui vise l’installation des centrales
solaires d’une capacité totale de 2000 MW.

La mise en place de ces centrales permettra d’éviter l’émission de plus de 3,5 millions de
tonnes de dioxyde de carbone et d’économiser un million de tonnes équivalent pétrole par an.

8
Loi n° 13-09 relative aux énergies renouvelables, promulguée par Dahir n° 1-10-16 du 26 Safar 1431 (11
février 2010) publiée au Bulletin officiel n° 5822 du 1er rabii II 1431 (18 mars 2010).
9
Et ce en vertu de la loi marocaine n°57-09 créant l’Agence Marocaine de l’Energie Solaire (MASEN) et
régissant le développement des projets solaires.

8
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III.1.2. Le programme éolien

Le projet marocain de l’énergie éolienne s'inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique


tracée conformément aux Hautes Directives Royales. Ce projet vise la mise en place à
l’horizon 2020 d'une capacité de 2000 mégawatts, permettant une production annuelle de
6600 GWh, ce qui correspond à 26% de notre production électrique actuelle. Il permet
d’économiser annuellement 1,5 millions de TEP, soit 750 millions de Dollars US par an, et
d’éviter l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an.

L’objectif du programme éolien est d’augmenter la part de l’énergie éolienne dans la capacité
électrique totale à 14% à l’horizon 2020.

Atteindre une capacité de production à partir de l’énergie éolienne de 2 GW et une capacité de


production annuelle de 6600 GWh, correspondant à 26% de la production électrique actuelle.
Economiser en combustibles 1,5 million de tonnes équivalent pétrole annuellement, soit 750
millions de dollars US, et éviter l'émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an.

II.2. Le Plan Maroc Vert 10

Le contexte mondial, marqué par les défis de la sécurité alimentaire, des changements
climatiques, de la hausse des prix des produits agricoles, de la responsabilisation des
producteurs, de la lutte contre la pauvreté, a imposé au Maroc de revoir sa stratégie agricole
dans un sens de mise à niveau, de restructuration et de redéfinition des missions. C’est dans
cette perspective que le Plan Maroc vert (PMV) a été élaboré.

Cette nouvelle stratégie s’articule autour d’une approche globale qui couvre l’ensemble des
acteurs selon leurs objectifs propres. Elle repose d’ailleurs sur deux piliers majeurs:
l’agriculture moderne (pilier 1) et solidarité (pilier 2).

 Le pilier 1: Une agriculture moderne à forte valeur ajoutée devrait concerner 400 000
exploitants, générer 150 milliards de dirhams d’investissements dans 900 projets.

 Le pilier 2: La stratégie de l’agriculture solidaire concerne 600 000 à 800 000


exploitants. Les investissements prévus se situent entre 15 et 20 milliards de dirhams.
Trois millions de ruraux devraient voir leurs conditions de vie améliorées.

10
AKESBI N. (2014), « Le Maghreb face aux nouveaux enjeux mondiaux Les investissements verts dans
l’agriculture au Maroc », pp. 35-47.

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III.3. Programme National d’Assainissement liquide et d’épuration des eaux usées

Le Programme national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées (PNA)


consiste en la réhabilitation et l’extension des réseaux d’assainissement, au renforcement du
réseau pluvial, et en la réalisation des stations d’épuration de 330 villes et centres urbains
avec un total de plus de 10 millions d’habitants. Il vise essentiellement à l’amélioration
environnementale des bassins hydrauliques.

Les objectifs qui ont été fixé lors de la mise en route de ce programme sont les suivants :

 Hisser l’assainissement liquide au rang de priorité gouvernementale ;

 Rattraper le retard dans le domaine de l’assainissement et de l’épuration des eaux


usées ;

 Atteindre un taux de raccordement global au réseau d’assainissement de 80% en


milieu urbain ;

 Réduire la pollution engendrée par les eaux usées d’au moins 60%.

Dernièrement, ces objectifs ont été modifiés pour les adapter au développement social,
économique et environnemental que le Maroc connait. Ils sont fixés, Pour l’horizon 2020,
comme suit :

 Atteindre un taux de raccordement global au réseau d’assainissement en milieu urbain


de 75% en 2016, de 80% en 2020 et de 100% en 2030 ;
 Atteindre un volume des eaux usées traitées de 40% en 2016, de 80% en 2020 et de
100% en 2030 ;

 Traiter jusqu’au niveau tertiaire les eaux usées et les réutiliser à 50% en 2020.

Pour réussir à récolter les répercussions de ce programme, il faut mobiliser les fonds
nécessaires à la réalisation des investissements prévus dont le coût global est de l’ordre de 50
Milliards dhs jusqu’en 202011.

11
OUBDI L. et ELOUALI J. « Financement des investissements verts l’expérience marocaine », 7ème journées
scientifiques internationales du FEM, p.5.

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III.4. Programme National de Prévention de la Pollution Industrielle (PNPPI)

La protection de l’environnement et de la santé des citoyens passe par la réduction et la


maîtrise des rejets de substances polluantes des différents secteurs d’activité. Un tel objectif
ne saurait être atteint sans la réalisation d’un programme national de prévention et de lutte
contre la pollution industrielle (PNPPI).

Le PNPPI permettrait d’harmoniser et de planifier l’ensemble des actions que


l’Administration et le secteur privé doivent réaliser dans le but de prévenir la pollution. Il
permettrait de promouvoir et de mettre en œuvre des méthodes de prévention auprès du
secteur privé en concentrant les efforts sur la réduction des émissions et des déchets et sur la
mise en application des lois et règlements environnementaux.

La réalisation du PNPPI se base sur une analyse de la situation existante aux niveaux
technique, institutionnel et réglementaire en matière de prévention et de lutte contre les
diverses formes de pollution.

III.5. Programme National des Déchets Ménagers (PNDM)

Le Programme national pour la gestion des déchets ménagers et assimilés (PNDM) a vu le


jour en avril 2007 dans le cadre d’un partenariat entre le Ministère de l’intérieur, en tant que
tuteur des collectivités locales, et le Département de l’environnement. Ce programme, tel que
conçu au départ, se donnait 15 ans pour remettre en état le secteur de la gestion des déchets
municipaux au Maroc. Le programme a été revu en 2008 dans le sens d’une meilleure
planification et de l’adaptation des objectifs avec les engagements nouveaux du Maroc. Son
horizon temporel a été étendu à 2030 et ses objectifs ont été déclinés comme suit :

 Assurer la collecte des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte en milieu
urbain de 90% en 2020 et 100% en 2030 ;

 Mettre en place des décharges contrôlées ;

 Introduire des centres d’enfouissement et de valorisation des déchets à la place des


décharges contrôlées dans les grandes collectivités territoriales ;

 Réhabiliter les décharges sauvages et la mise en place des casiers, des petites
communes rurales, qui répondent aux exigences de la protection de l’environnement ;

 Développer le tri et la valorisation des déchets.

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IV. Performances du Maroc en économie verte

Le Maroc a réalisé des progrès significatifs dans certains domaines tels que le
développement des énergies renouvelables, la lutte contre le réchauffement climatique,
l’accès et la sécurité de l’énergie ainsi que la durabilité environnementale 12.

IV.1. L’indice de performance de l’architecture énergétique

Grâce à son potentiel et à sa stratégie énergétique, le Maroc remplit toutes les conditions
favorables. Sur 126 pays, le Royaume arrive au 59ème rang, selon le rapport 2016 de l’indice
de performance de l’architecture énergétique mondiale publié le 2 mars par le Forum
économique mondial (WEF) 13. Ce dernier classe les systèmes énergétiques des pays selon des
critères économiques, environnementaux et de sécurité énergétique. Le Maroc qui a fait des
progrès (+13 points) par rapport au benchmark de 2009, marque des progrès dans plusieurs
indicateurs et se hisse parmi les meilleurs dans la région Mena. Plusieurs critères le prouvent:
la croissance économique et le développement (58ème), l’accès et la sécurité de l’énergie
(57ème) ainsi que la durabilité environnementale (81ème). A noter que le critère de l’accès et
de la sécurité énergétique se base sur des indicateurs comme le taux d’électrification dont le
Maroc détient le 1er rang.
Dans la région, la Tunisie et l’Algérie occupent respectivement la 63ème et 71ème places. Quant
à la Libye et l’Egypte, ils se positionnent 82ème et 83ème. Il y a quelques jours, le cabinet
E&Y avait livré sa lecture sur l’attractivité du Maroc aux investissements dans le secteur des
énergies renouvelables. Le Royaume figure dans le top 15. Ce sont un peu plus de 19
milliards de DH qui ont été investis en 2015. Au niveau mondial, trois tendances majeures
marquent la transition énergétique: l’infrastructure et la résilience, la disruption numérique et
un nouvel ordre international de la sécurité énergétique

IV.2. L’indice de Performance environnementale

Le Maroc marque de bons points dans plusieurs indicateurs du classement de l'Indice de la


performance environnementale répertoriant 180 pays à travers le monde publié par
l'Université de Yale en 2016. Pour rappel, cet indice publié tous les 2 ans fournit un
classement de 180 pays sur leur performance environnementale et sur leurs efforts pour
protéger la santé humaine et les écosystèmes. Et pour arriver à ce classement, les chercheurs
de l’université américaine se sont penchés sur 9 catégories et 20 indicateurs sur la viabilité de
l’écosystème et sur la santé environnementale du pays.

12
Commission économique pour l’Afrique Bureau pour l’Afrique du Nord, Nations Unies, « Economie verte au
Maroc : un objectif qui nécessite une dynamique partenariale et une coordination des efforts pp.6-7.

13
Global Energy Architecture Performance Index Report (2016), World Economic Forum, pp.9-10.

12
Revue Organisation et Territoires n°3, Octobre 2017 ISSN : 2508-9188

Avec un score total de 74,18/100, le royaume occupe la 64ème place14, ce qui lui permet de se
placer dans la première moitié du palmarès, un classement qu'il doit à plusieurs bons résultats
au niveau de plusieurs indicateurs. Sur l'indicateur de la « biodiversité et de l'habitat », le
Maroc obtient un score de 91,1/100 et s'adjuge la 42ème place. Le rapport souligne également
la qualité de l'air au Maroc, indicateur dans lequel, le royaume enregistre un score de
89,57/100 et se classe 46ème. Au niveau de l’indicateur de "l'Agriculture" (recensant la
balance de nitrogène et son efficacité), le pays est noté 100/100 et se retrouve à la 18ème
place. Le pays réalise une autre belle performance dans l'indicateur de la pêche. Avec
71,02/100, le Maroc est à la 10ème place.

Pourtant en comparaison avec les pays de la région MENA, le Maroc est plutôt bien loti. Le
royaume complète le Top 3 de la région derrière Israël (49ème au classement mondial avec un
score de 78,14/100) et la Tunisie (53ème avec 77,28/100). Le Maroc devance des pays
comme la Jordanie (74ème avec 72,24/100), l'Algérie (83ème avec 70,28), le Bahreïn (86ème
avec 70,07), le Qatar (87ème avec 69,64/100) ...

IV.3. Indice de performance des changements climatiques

L'indice de performance sur les changements climatiques est un instrument conçu pour
améliorer la transparence dans les politiques climatiques internationales. Son but est de mettre
la pression politique et sociale sur les pays qui, jusqu'à présent, n'ont pas pris de mesures
ambitieuses sur la protection du climat. Il vise également à souligner ces pays avec des
politiques climatiques exemplaires15.

L’indice de performance climatique « est publiée par Germanwatch et Climate Action


Network Europe. Cependant, avec l’aide d’environ 280 experts en énergie et climat du monde
entier, ses auteurs s’estiment être en mesure d’inclure un examen des politiques nationales et
internationales de chaque pays. L’analyse rend compte des efforts déployés pour éviter les
changements climatiques et évalue également les efforts actuels des différents pays en ce qui
concerne la mise en œuvre de l’Accord de Paris à compter de cette année. « Nous apprécions
grandement ces experts pour leur temps, leurs efforts et leurs connaissances en contribuant à
cette publication. Les experts sont principalement des représentants d’ONG qui travaillent
dans leurs pays respectifs, luttant pour la mise en œuvre de la politique climatique que nous
avons tous si désespérément besoin », affirment-ils.

La signature d’un nouveau traité sur le climat en 2015 à Paris représente un succès

14
Global metrics for the environment, (2016), «The Environmental Performance Index ranks countries
performance on high-priority environmental issues», pp.11-19.

15
Burck J., Marten F.et Bals C., (2016), « The Climate Change Performance Index Results », pp.4-9.

13
Revue Organisation et Territoires n°3, Octobre 2017 ISSN : 2508-9188

historique. Maintenant, le succès effectif de l’accord de Paris dépend de la mise en œuvre et


de la bonne réalisation des objectifs d’atténuation dans chaque pays. Comme dans les années
précédentes, les places 1 à 3 de l’IPC restent vides, parce que, depuis l’entrée en vigueur de
l’accord de Paris, aucun pays n’a pris de mesures suffisantes pour éviter les impacts
dangereux du changement climatique jusqu’à présent.

Le Maroc continue dans son développement positif des dernières années, atteint le 8ème rang
dans l’IPC 2017 et assure son classement parmi les 10 meilleurs 16 . Le pays hôte de la
conférence sur le climat de cette année profite d’un bas niveau d’émissions et d’une
évaluation positive de sa politique climatique. Des experts estiment les projets de
développement d’énergies renouvelables de grande ampleur, mais avertissent aussi que le
Maroc examine en parallèle les possibilités d’exploiter du schiste bitumineux et de produire
de l’énergie nucléaire. Si le Maroc utilise son énorme potentiel dans la production d’énergie
solaire et hydraulique, les émissions en CO2 du Maroc, qui montent actuellement, vont
probablement se stabiliser dans les prochaines années. L’IPC 2017 consacre le pays hôte de la
COP22 comme étant « pays exemple ».

Depuis quelques années, le Maroc est l’un des pays gagnants dans l’IPC et est, actuellement,
le seul pays hors UE avec une « bonne » performance. Dans l’édition de l’indice de cette
année, le pays est monté de deux rangs pour atteindre la 8ème place. Le pays a présenté une
NDC (contribution nationale) ambitieuse qui comprend une composante sans condition de
13% de réduction d’émissions de gaz à effet de serre par rapport au scénario « statu quo » de
2010 d’ici à 2030 et une deuxième composante, qui vise 32% moins d’émissions de gaz à
effet de serre d’ici à 2030 à condition que le Maroc reçoive 35.000 milliards de dollars de
soutien financier et technique, ainsi qu’un soutien au renforcement des capacités d’ici à 2030
à travers des mécanismes de financement climatique.

IV.4. L’idice Arab Future Energy IndexTM (AFEX)

L'Arab Future Energy Index (AFEX) est un outil d'évaluation de la politique et de référence
qui fournit une comparaison détaillée des énergies renouvelables et du développement de
l'efficacité énergétique dans 17 pays de la région arabe sur plus de 30 indicateurs différents.
Malgré les turbulences en cours dans la région, ces pays ont continué de progresser vers la
création de meilleures conditions pour les investissements dans les énergies renouvelables et
l'efficacité énergétique.

Le Maroc continue de dominer l'énergie renouvelable AFEX En raison de son succès dans
plusieurs domaines17. Il a réalisé des progrès significatifs dans la réalisation de ses objectifs
16
Burck J., Marten F.et Bals C., (2017), « Indice de performance climatique Résultats », pp.2-10.

17
Khaled A.et Ahmed B., (2016), «Arab Future Energy Index™(AFEX) Renewable Energy» Regional Center
for Renewable Energy and Energy Efficiency (RCREEE),pp.10-19.

14
Revue Organisation et Territoires n°3, Octobre 2017 ISSN : 2508-9188

ambitieux en installant des capacités supplémentaires de production de vent et de puissance


solaire thermodynamique à concentration (CSP) et en lançant des offres pour plus de projets.
La capacité installée de l'énergie renouvelable du Maroc a augmenté de 2% depuis 2015, pour
représenter douze pour cent de 12% de son mélange en 2016, à l'exclusion de
l'hydroélectricité. C'est de loin la part la plus élevée de la capacité installée dans la région
avec la Mauritanie. En 2016, le Maroc a progressé dans la mise en œuvre des programmes
éoliens et solaires et a offert plus de 1000 MW d'énergie renouvelable à grande échelle Projets
dans le cadre de son processus d'appel d'offres public. L'année 2015 comprenait quelques
développements importants : la mise en service des projets CSP les plus importants au monde,
projet Noor 1 160MW en opération. Cependant, le marché de la production d'énergie
renouvelable distribuée à petite échelle au Maroc reste lent. Le Maroc devrait progresser plus
rapidement en ouvrant son marché de l'énergie pour la production de projets à petite échelle
de projets d'énergie renouvelable et permettre aux petites et moyennes entreprises d'entrer
dans le secteur du développement du secteur. Cette réforme aidera le Maroc à améliorer les
impacts socioéconomiques des énergies renouvelables.

Conclusion

La transition vers une économie verte respectueuse des équilibres écologiques et susceptible
d’ouvrir de nouvelles opportunités de création de richesses et d’emplois durables, s’inscrit
désormais comme un objectif majeur des nouvelles approches stratégiques du développement
durable en cours d’adoption par certains pays de l’Afrique du Nord, et en particulier le Maroc.
Or, de ce qui est de l’intérêt pour cette économie, il doit subsister en dehors de l’organisation
des événements grandioses comme la COP22 contrairement au silence total (ou presque) qui
s’en est suivi.

Nonobstant, aborder le sujet de l’économie verte au Maroc nous mène à demander la


croissance verte inclusive marocaine, comme ouverture possible pour cet article, parce qu’il
s’agit d’un des droits de l’homme les plus fondamentaux, et d’un élément essentiel du
développement qui touche l’Homme. Nous devons partir du principe que la croissance doit
être inclusive sous toutes ses formes, qu’elle soit verte ou non.

Selon un rapport publié en Janvier 2017 par le Forum économique mondial (WEF), notre
royaume est toujours en retard puisqu’il occupe la 45ème place dans le classement de 79
économies en développement en termes de croissance et de développement inclusifs.

Dans ce cas-là, on parle d’une économie où la répartition des richesses créées laisse à désirer.
La Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies (UNECA), a publié en
Octobre 2015 un rapport sur la croissance verte inclusive, montrant que le Maroc ne dispose
pas d’une stratégie globale structurante de l’économie verte inclusive ni d’une feuille de route
stratégique globale. Les initiatives qui vont dans ce sens ne répondent qu’à des programmes

15
Revue Organisation et Territoires n°3, Octobre 2017 ISSN : 2508-9188

d’urgence. Pire encore les incitations fiscales qui permettent de créer des emplois verts
manquent.

Ceci nous pousse à nous demander sur la manière avec laquelle l’inclusion se fera au niveau
des politiques publiques marocaines au futur, sous forme d’objectifs SMART quantifiables et
mesurables permettant par la suite l’évaluation de l’impact de ces politiques par des
indicateurs, et nous pousse de plus, à nous demander si une vision globale amènera
l’ensemble de ces politiques pour encourager la croissance verte inclusive ou au contraire
l’inclusion sera reportée jusqu’au nouvel ordre ?

16
Revue Organisation et Territoires n°3, Octobre 2017 ISSN : 2508-9188

Bibliographie

AKESBI N. (2014), « Le Maghreb face aux nouveaux enjeux mondiaux Les investissements
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Burck J., Marten F.et Bals C., (2016), « The Climate Change Performance Index Results »,
pp.4-9.

Burck J., Marten F.et Bals C., (2017), « Indice de performance climatique Résultats »,
pp.2-10.

Commission économique pour l’Afrique Bureau pour l’Afrique du Nord, Nations Unies,
« Economie verte au Maroc : un objectif qui nécessite une dynamique partenariale et une
coordination des efforts ».

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inclusive au Maroc Une série d’études de cas ».

Conseil Economique et Social, (2012), « Résumé exécutif du projet de rapport sur


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Global metrics for the environment, (2016), «The Environmental Performance Index ranks
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Khaled A.et Ahmed B., (2016), «Arab Future Energy Index™(AFEX) Renewable Energy»
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Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, (2011), « Vers une économie
verte : Pour un développement durable et une éradication de la pauvreté – Synthèse à
l’intention des décideurs ».

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indicateurs non financiers de la RSE ». Thèse pour le Doctorat de sciences de Gestion de
l’université Paris-Sud Faculté Jean Monnet.

17
Revue Organisation et Territoires n°3, Octobre 2017 ISSN : 2508-9188

NATHALIE Gallet, (2014), « La mise a disposition de travailleurs d’ESAT : un outil à


développer avec l’entreprise, collège coopératif en bretagne.

OUBDI L. et ELOUALI J. « Financement des investissements verts l’expérience


marocaine », 7ème journées scientifiques internationales du FEM, p.5.

Texte intégral de la nouvelle Constitution.

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