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MÉMOIRE :
ACCOMPAGNEMENT DU COMMISSAIRE
AUX COMPTES DANS SA MISSION DE
CERTIFICATION DES OBLIGATIONS
VERTES DANS UNE EPIC :
Sommaire
Glossaire ..............................................................................................................3
INTRODUCTION ......................................................................................... 10
BIBLIOGRAPHIE........................................................................................... 97
ANNEXES ........................................................................................................ 97
1
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Note liminaire
Afin de faire suite à la soutenance de mai 2022, la candidate a effectué les modifications
sur le mémoire. Le tableau suivant met en lumière les modifications apportées :
Deuxième partie annoncée pour 40 Le mémoire a été retravaillé afin que les volumes de
pages en introduction et dans le pages soient cohérents avec la demande d’agrément
sommaire et en réalité 36 pages. déposée.
2
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Glossaire
- Développement durable :
Selon l’INSEE1, reprenant la définition de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier
ministre norvégien, le développement durable est « un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre
aux leurs » (1987).
« En 1992, le sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des Nations unies, officialise
la notion de développement durable et celle des trois piliers
(économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace,
socialement équitable et écologiquement soutenable. »
- Finance durable :
- Émission obligataire :
Une émission obligataire est une opération qui consiste à émettre une obligation
nouvelle (titre utilisé par les entreprises ou l’État pour emprunter de l’argent sur les
marchés financiers) et à vendre à différents investisseurs sur le marché financier. Il
s’agit d’une forme d’emprunt. L’émission d’obligations concerne toutes types de
sociétés par actions sans exception (SA, SAS, SCA, SARL selon certaines conditions).
L’émission obligataire peut être une solution alternative et parfois moins complexe
qu’une négociation d’emprunt auprès de la banque.
- « Green washing » :
- Taxonomie :
Dans le processus de certification des obligations vertes, les « Second Party Opinion »
ont comme objectif de revoir et valider le processus d’émission d’obligations selon les
quatre principes dictés par l’ICMA. Les « Second Party Opinion » sont généralement
des cabinets d’audits. Ici le rôle du commissaire aux comptes dans le processus de
certification des obligations vertes est considéré comme une revue par une « second
party opinion ».
Abréviations Signification
1 AMF Autorité des Marchés Financiers
2 BEI Banque Européenne d’Investissement
3 CAC Commissaire aux Comptes
4 CBI Climate Bonds Initiative
5 CBS Climate Bonds Standard
6 CNCC Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
7 COP21 Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques
8 COP23 Conférence de Bonn de 2017 sur les changements climatiques
9 COP26 Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques
10 DPEF Déclaration de performance extra-financière
11 EFRAG European Financial Reporting Advisory Group
12 EIP Entité d'Intérêt Public
13 EPIC Etablissement Public à Caractère Industriel et commercial
14 ESG Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance
15 GES Gaz à effet de serre
16 GBA Green Bonds Assessment
17 GBP Green Bond Principales (Principes applicables aux obligations vertes).
18 GSS Green Social and Sustanibility Bonds
19 H3C Haut Conseil du Commissariat aux Comptes
20 IASB International Accounting Standards Board
21 ICMA International Capital Market Association
22 IFC International Finance Corporation
23 ISR Investissement Socialement Responsable
24 ISSB International Sustainability Standards Board
25 NEP Normes d'Exercice Professionnel
26 NFRD Non Financial Reporting Directive
27 ODD Objectif de développement durable
28 OTI Organisme tiers indépendant
29 PRI Principes pour l'investissement responsable
30 RSE Responsabilité Sociétale des Entreprises
31 SACC Services Autres que la Certification des Comptes
32 SBP Social Bonds Principles
33 SGP Société de Gestion de Patrimoine
34 UE Union Européenne
5
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Erreur à éviter
Expérience du candidat
Figure 1 – Émissions des obligations vertes sur le troisième trimestre 2022 ................. 30
Figure 2- TOP 15 des pays émettant des obligations vertes Q1 (trimestre) 2022.......... 31
Figure 3– La Chine, l’Allemagne et les États-Unis, leaders sur le premier semestre
2022 des émissions d’obligations vertes..................................................................................... 32
Figure 4– Top 10 des entreprises émettrices d’obligations vertes sur H1 2022 ............. 32
Figure 5– Évolution des obligations vertes à horizon 2025 ................................................. 33
Figure 6– Typologie d’émetteurs d’obligations vertes sur l’année 2021 .......................... 35
Figure 7– Nombre de signataires aux principes de l’investissement responsable ....... 36
Figure 8 - Évolution des obligations vertes sur 2022 ............................................................. 40
Figure 9 - Projets éligibles dans le cadre des émissions d’obligations vertes en
novembre 2013 ................................................................................................................................... 43
Figure 10 - Impact des émissions obligataires - EDF, Engie, Région Ile de France .. 48
6
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
NOTE DE SYNTHÈSE
7
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Dans le cadre de ses services autres que la certification des comptes, le commissaire
aux comptes doit appréhender les risques liés à ce nouvel instrument financier au vu
de l’enjeu mis en cause. Il conviendrait de s’assurer que ces obligations vertes
répondent aux spécificités qui leur sont attribuées (financer des projets verts) et que
leur rôle ne soit pas détourné ou utilisé par les entreprises à des fins de communication.
La problématique soulevée ici réside dans cette appréhension par le commissaire aux
comptes des risques liés à ce nouvel instrument afin d’adapter sa démarche d’audit lors
de sa mission. L’objectif poursuivi est la mise en place d’un guide méthodologique
et d’un guide pratique destinés au commissaire aux comptes.
cette mission par le commissaire aux comptes, mais également ses limites lors de la
mission. Par la suite, la candidate dressera un état des lieux du marché des obligations
vertes en France, retracera son évolution et en indiquera les acteurs clés. Puis sera
présenté le cadre conceptuel et normatif régissant le marché et permettant de le réguler
à travers les GBP développés par l’ICMA. La nécessité d’uniformiser les critères
d’éligibilité constitue certainement l’un des plus grands défis auxquels fait face ce
marché encore récent.
Dans la seconde partie, l’accent sera mis sur l’élaboration du programme de travail à
destination du commissaire aux comptes. La candidate abordera tout d’abord les
modalités pratiques de l’exercice par le commissaire aux comptes de sa mission de
certification des obligations vertes, suivies de la présentation d’un programme de
travail personnalisé comprenant les diligences à mener par le commissaire aux comptes
au cours de sa mission. Ce guide méthodologique sera présenté à travers un cas
illustratif (cas de la société TOURN).
9
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
INTRODUCTION
10
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Pour plusieurs acteurs du marché, le sujet du développement durable n’a pas d’impact
sur les marchés financiers. Il est donc difficile de comprendre le rôle que peut jouer la
finance dans la transition écologique. Pourtant, plusieurs indicateurs de performance
montrent que le changement climatique aura des effets négatifs sur l’économie et le
système financier. Les investisseurs ont donc un rôle crucial à jouer afin d’accompagner
les institutions internationales au cours de cette transition écologique.
En France5, sont donc soumises à l’obligation de publier les informations prévues par
le règlement Taxonomie dans leurs déclarations de performance extra-financière («
DPEF »), les entités d’intérêt public tel que définies par l’article L. 820-1 III du Code
de commerce dès lors qu’elles dépassent, à la date de clôture de l’exercice,
individuellement ou sur une base consolidée :
4
Déclaration de performance extra financière : Il s’agit d’un document permettant aux
entreprises de présenter leurs actions déployés relatives aux questions environnementales,
sociales/sociétales et de gouvernance.
5
CNCC – Diligences du commissaire aux comptes relatives aux nouvelles informations en
matière de taxonomie « verte » devant être incluses dans les déclarations de performance extra-
financière publiées à compter du 1er janvier 2022 en application du règlement (UE) 2020/852
– Novembre 2021
11
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Les obligations vertes possèdent tous les atouts pour répondre aux enjeux liés au
développement durable. Cet instrument financier qui suscite l’intérêt auprès des
investisseurs, connaît depuis 2007 une croissance très rapide. Pour autant ce marché
ne représente qu’une niche compte tenu de son poids dans le marché obligataire global.
Son stade de développement étant encore récent, le marché des obligations vertes est
confronté à des controverses concernant son degré de standardisation. Cela s’exprime
par l’absence de définition claire et précise d’une obligation verte.
12
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
La mission de certification des obligations vertes constitue une nouvelle mission que
le commissaire aux comptes peut s’approprier dans le cadre des SACC. La rédaction
d’un mémoire sur la mission de certification des obligations vertes du commissaire aux
comptes revêt donc un intérêt certain, étant donné le contexte économique tourné vers
une économie plus durable, ainsi que les enjeux climatiques concernés. La mission de
certification des obligations vertes du CAC étant une mission spécifique, elle doit faire
l’objet d’une démarche d’audit adaptée en fonction de critères bien définis. Le marché
des obligations vertes est un marché en pleine croissance, il requiert donc une attention
particulière de la part du commissaire aux comptes au regard des différents enjeux ci-
avant esquissés.
Le commissaire aux comptes pourra s’appuyer sur des exemples et le cas pratique
mentionné lors de ce mémoire afin d’apporter une valeur ajoutée aux outils
méthodologiques présentés. Le thème des obligations vertes n’a pour le moment pas
fait l’objet de mémoire d’expertise comptable.
Il est primordial d’analyser le marché des obligations vertes afin de comprendre son
fonctionnement ainsi que les différents rôles des acteurs, plus précisément l’ICMA
l’organisme régulateur du marché. Faisant le lien avec les phases de l’audit, cette
première partie permettra de prendre connaissance de l’environnement de la société
auditée en vue d’évaluer les risques d’audit et présenter son programme de travail.
Dans la seconde partie, l’accent sera mis sur l’analyse des risques liée à ce marché
dans un contexte évolutif afin d’établir une démarche d’audit adaptée à un cas pratique.
Sera présenté le déroulement d’une émission d’obligation verte. Un programme de
travail sera proposé afin de fournir aux commissaires aux comptes les informations
nécessaires basées sur les meilleures pratiques et standards internationaux considérer
lors de la certification des obligations vertes. Cette seconde partie correspond à la
définition du programme de travail et la réalisation des diligences relatives à l’audit des
obligations vertes. La mission de certification d’obligations vertes réalisée par le CAC
s’étend jusqu’à la fin de l’emprunt obligataire émis. Un suivi des obligations verte post-
émission est donc primordial.
14
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Partie I. L’INVESTISSEMENT
SOCIALEMENT RESPONSABLE (ISR): LE
MARCHÉ DES GREEN BONDS, UNE
CROISSANCE DYNAMIQUE
15
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
D’un autre côté, les investisseurs portent de plus en plus d’intérêt aux méthodes dites
« vertes » afin d’investir de manière durable et responsable.
L’application de ces principes aux stratégies d’investissement par les investisseurs ainsi
que la prise en compte des critères liés à l’environnement par les entreprises ont
conduit au développement de la notion d’investissement socialement responsable
(ISR).
16
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Novethic, filiale de la Caisse des dépôts et consignations définit l’ISR en ces termes
« L’investissement socialement responsable (ISR) rassemble toutes les démarches qui
consistent à intégrer des critères extra-financiers dans les décisions de placements et la
gestion des portefeuilles. ». « L'investissement socialement responsable (ISR) consiste
à intégrer de façon systématique et traçable des critères environnementaux, sociaux et
de gouvernance (ESG) à la gestion financière. » rajoute Novethic.
À partir de ces deux définitions, il est possible de définir l’ISR comme étant une
stratégie d’investissement qui concilie à la fois des critères sociaux et
environnementaux et des performances financières.
6
Membres d'un mouvement religieux protestant (la quakerisme), fondé au XVII siècle par
George Fox, prêchant le pacifisme, la philanthropie et la simplicité des mœurs.
17
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Novethic (2013) définit un indicateur ESG comme une mesure évaluant l’impact d’une
entreprise sur ses parties prenantes et son environnement. Selon Hassel et Semenova
(2013), : « la valeur de la performance des indicateurs ESG correspond au résultat de
l’intersection et l’interaction de deux concepts, à savoir la responsabilité sociétale et
environnement (RSE) et l’investissement socialement responsable (ISR) ».
La mise en œuvre d’une stratégie d’ISR avec intégration des critères ESG ne peut
aboutir si l’entreprise ne fait pas preuve de transparence. Celle-ci se doit de
communiquer sur ses pratiques ainsi que ses investissements. Le marché de
l’investissement socialement responsable se tourne généralement vers la
réglementation pour davantage de clartés et de précision sur le concept. La non-
harmonisation des définitions actuelles constitue un frein, tant pour les investisseurs
que pour les financeurs. En France, le cadre règlementaire de l’ISR s’articule autour de
deux articles :
- l’article 224 de la loi Grenelle 2, qui a apporté une plus grande précision dans les
informations ESG à communiquer, tout en élargissant le champ d’application à
certains investisseurs institutionnels en plus des SGP ;
18
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Le rapide développement de l’ISR et l’intérêt croissant qu’il suscite dans toutes les
sphères financières fait naître le besoin d’une analyse extra-financière. De plus, face à
l’essor des normes de reporting et des exigences de communication sur le
développement durable du fait de l’article 8 du règlement européen Taxonomie (cf.
introduction), on assiste à l’émergence des premiers analystes financiers que sont les
agences de notation financière. La notation extra-financière consiste en l’attribution
par une agence spécialisée (dite agence de notation ou de rating) d’une note évaluant
la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise.
Les trois grandes agences de notation financière sont : Moody’s, Standard & Poor’s et
Fitch. L’objectif de ces agences de notation est d’attribuer des notations aux
8
https://assets.kpmg/content/dam/kpmg/fr/pdf/2017/10/fr-isr-en-france-vu-par-ses-
acteurs-2017.pdf (dernière consultation juillet 2022)
9
https://www.economie.gouv.fr/facileco/linvestissement-socialement-
responsable#:~:text=Les%20investisseurs%20institutionnels&text=Il%20s'agit%20principal
ement%20des,%25%20des%20encours%20d'ISR. (dernière consultation juillet 2022)
6 & 10 https://www.economie.gouv.fr/facileco/linvestissement-socialement-responsable
entreprises, sur la base de critères propres à chaque agence, afin de favoriser chez les
investisseurs une vision de la politique de responsabilité sociale et environnementale
de ces entreprises.
En France, le marché de l’ISR est dominé par l’agence de notation Vigeo. Vigeo est
l’une des principales agences européennes de notation financière. À partir de critères
de performance, cette agence mesure l’impact des entreprises en matière de
développement durable et étudie la RSE de ces entreprises.
Selon l’étude Novethic,11 les agences de notation ne peuvent être exclues du paysage
de l’ISR Français. À fin 2004, 38 % des entreprises ont déclaré faire appel à deux
agences de notation extra-financière au minimum, contre 29 % en 2003. On peut
comprendre que la reconnaissance et la légitimité de leur évaluation se sont accrues.
Les organismes de recherche, quant à eux effectuent des travaux de recherche sur le
développement durable. Ces organismes ont pour objectif commun de promouvoir
l’investissement socialement responsable. Parmi ces organismes de recherche et de
promotion de l’ISR, on compte :
11https://www.novethic.fr/lexique/detail/agence-de-notation-extra-financiere.html
(dernière consultation juillet 2022)
20
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Afin d’illustrer les arguments avancés, il faut analyser le cas de l’entreprise espagnole
Repsol, acteur du secteur pétrolier et gazier. En 2017, le groupe Repsol émet sa
première obligation verte. Pour une entreprise de ce secteur, cela représente une grande
avancée. Les objectifs visés par Repsol à travers cette émission étaient la réduction de
ses émissions de CO2 de 1,2 tonnes avant l’année 2021. Cette émission obligataire de
la part d’un groupe pétrolier a suscité des questionnements, étant donné que le modèle
d’affaire de l’émettrice ne vise pas des investissements vers des projets verts (activité
pétrolière).
21
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Le label ISR a été créé en 2015 par le ministère des Finances et de l’Économie, et le
décret du 8 janvier 2016, suivi de l’arrêté d’application, en définissent le cahier des
charges et les modalités de contrôle. Ce label distingue les fonds ISR ouverts au grand
public pour les rendre plus lisibles dans l’offre d’épargne (assurance-vie, PEA, épargne
salariale…).
CBI ou Climate Bonds Initiative est une organisation internationale qui s'efforce de
12
https://doc.cncc.fr/docs/avis-technique-stes-a-mission-2022/attachments/at-societes-a-
13
Pour l’heure, les informations extra-financières communiquées par les entreprises sont
purement non-monétaires par la difficulté d’intégration des informations extra-
financières dans la comptabilité classique. C’est l’objectif que s’est fixé l’EFRAG via la
mise en place de normes comptables européennes sur les informations extra-
financières.
Ces indicateurs cités ci-dessus ne sont pas exhaustifs et d’autres indicateurs peuvent
apparaître en fonction de d’activité de l’entreprise. Ainsi, on peut comprendre que le
commissaire aux comptes fait face à une multitude d’indicateurs pour lesquels il peut
être amené à valider sa véracité.
Elle sert à rassurer les parties prenantes sur la stratégie et l’impact environnemental
d’une entreprise. Les acteurs majeurs des entreprises (salariés, consommateurs, clients,
24
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Le modèle économique des entreprises est donc en train d’évoluer pour intégrer ces
critères environnementaux et sociaux. L’information extra-financière est
communiquée à toutes les parties prenantes. L’objectif final est de conférer une
dimension comptable à ces informations extra-financières et au vu de l’importance
qu’elle représente pour les entreprises.
L’information extra-financière doit être pertinente pour les investisseurs et les autres
parties pertinentes mais également compréhensible et vérifiable. Toutefois,
l’information extra-financière souffre d’un déficit de cohérence globale et de légitimité.
Le contrôle des informations extra-financières par le commissaire aux comptes doit
être généralisé comme c’est le cas pour les informations financières.
25
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
L’intérêt de la réalisation de la mission par le commissaire aux comptes revêt donc d’un
caractère certain au vu du rôle important qu’il joue au sein des entreprises quant à la
fiabilisation de l’information financière. L’intérêt pour le CAC de réaliser ce type de
mission se situe à plusieurs niveaux :
https://doc.cncc.fr/docs/avis-technique-stes-a-mission-2022/attachments/at-societes-a-
14
Cette adaptation passe par plusieurs phases et nécessite des moyens financiers. Les
limites à la réalisation de la mission d’audit des informations extra-financières sont
nombreuses, mais peuvent être résumées comme suit :
- Compétences techniques
Les commissaires aux comptes qui réalisent l’audit de ces informations financières ne
disposent pas de méthodologie claire et précise. En général, l’audit de ces informations
extra-financières est basé sur la méthodologie adoptée pour un audit comptable et
transposé.
15
https://www.iaasb.org/publications/international-standard-assurance-engagements-isae-
3000-revised-assurance-engagements-other-audits-or-0 (dernière consultation août 2022)
28
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
THORNTON…). Les missions ne sont réalisées que par ces OTI aux désavantages
des cabinets de taille moyenne ce qui limite donc l’intervention des CAC d’autres
cabinets.
Afin de pouvoir fiabiliser ces informations extra-financières, il faut d’ores et déjà que
les informations transmises par les entreprises soient viables, pertinentes et surtout
donne une image fidèle de leur situation environnementale. Ce qui n’est pas toujours
le cas et limite donc la mission réalisée par le commissaire aux comptes. La pertinence
du contrôle par le commissaire aux comptes passe principalement par le caractère
probant des éléments collectés. Ces éléments probants16, collectés permettent aux
commissaires aux comptes de tirer des conclusions sur lesquelles ils fondent leur
opinion.
Force est de constater qu’il n’existe pas à l’heure actuelle d’obligation de vérification
des informations extra-financières dans son ensemble sauf cas de la Déclaration de
performance extra-financière (DPEF). Les entreprises soumettent donc
volontairement le contrôle de leur information extra-financière au commissaire aux
comptes. Il s’agit donc d’une limite pour le commissaire aux comptes dans la réalisation
de sa mission. Des dispositions sont prévues à ce niveau afin de rendre obligatoire la
vérification de toutes les informations extra-financières.
16
https://doc.cncc.fr/docs/nep-500 NEP 500 Caractère des éléments probants collectés
29
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
17
https://www.eib.org/fr/press/all/2021-141-european-investment-bank-eib-issues-its-first-
ever-digital-bond-on-a-public-blockchain (dernier consultation novembre 2021)
30
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
L’annexe 3 montre l’évolution des obligations vertes sur le premier semestre 2022. Au
premier semestre 2022, les obligations vertes enregistrées dans la base de données de
Climate Bonds (GBDB) ont totalisé 218,1 milliards de dollars, soit une baisse de 21 %
par rapport aux volumes records du premier semestre 2021 (277,5 milliards de dollars).
Cette baisse n'était pas inattendue, compte tenu des inquiétudes liées à l'inflation post
COVID-19 et de la volatilité plus générale du marché après l'invasion de l'Ukraine par
la Russie.
Figure 2- Top 15 des pays émettant des obligations vertes Q1 (trimestre) 2022
Si le nombre d'émetteurs n'a pas varié (53), la dette verte des entreprises financières a
augmenté de 41 % par rapport au premier trimestre 2021 pour atteindre 40 milliards
de dollars. La Deutsche Bank a été le plus grand émetteur financier, avec 18 opérations
d'un montant total de 7,9 milliards de dollars. La transaction la plus importante du
trimestre a été émise par la « Bank of China » : une obligation à trois ans de 30 milliards
de RMB (4,8 milliards d'USD) destinée à des projets d'énergie renouvelable, de
transport à faible émission de carbone et de gestion de l'eau et des déchets.
Tous les autres types d'émetteurs (Allemagne, France…) ont enregistré une baisse par
rapport à la période équivalente en 2021.
Au premier semestre 2022, les marchés développés ont continué à générer la plus
grande part de la dette verte, avec plus de 60 % du total des émissions. Les marchés
31
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
émergents ont représenté une part plus importante des émissions verte au premier
semestre 2022 (29 %) par rapport au premier semestre 2021 (20 %).
Les émissions des supranationaux, à 19,6 milliards de dollars, ont enregistré la hausse
la plus impressionnante (75 % par rapport au premier semestre 2021), avec une
croissance extraordinaire des entités supranationales soutenues par les gouvernements
(1867 %).
Les volumes en provenance d'Europe ont enregistré une baisse de 31 % par rapport
au premier semestre 2021, mais ont néanmoins constitué près de la moitié du segment
vert (101,5 milliards de dollars, soit 47 %).
Figure 3– La Chine, l’Allemagne et les États-Unis, leaders sur le premier semestre 2022 des
émissions d’obligations vertes
32
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
De plus, selon une nouvelle étude18 réalisée par Pictet Asset Management et par
l'Institute for International Finance, le marché mondial des obligations vertes pourrait
connaître un changement brusque durant les années à venir du fait de l’engagement
d’un nombre croissant de pays vis-à-vis à ce nouvel instrument, en poursuivant les
objectifs de réduction des émissions de carbone. Comme on peut le constater sur la
figure 5, selon Bloomberg, les émissions annuelles d'obligations vertes atteindront 1,2
milliards de dollars d'ici 2025.
18
https://am.pictet/fr/france/global-articles/2020/monthly-market-views/fixed-
income/green-bonds-and-sustainable-fixed-income-investing (dernière consultation août
2022)
33
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
La croissance rapide du marché des obligations vertes est en effet liée à la fois à la forte
demande et à la rencontre d’une offre disponible. Du côté de l’offre, au départ
circonscrite à des émetteurs nationaux comme les banques, le marché s’est peu à peu
ouvert à des acteurs privés tels que les entreprises, les collectivités territoriales.
Les obligations vertes (Green Bonds) sont des obligations classiques. À la différence
d’une obligation traditionnelle, une obligation verte est exclusivement destinée à
financer des projets ayant un impact environnemental positif. Elle offre les mêmes
caractéristiques financières qu’une obligation traditionnelle. Le concept d’obligation
verte repose donc principalement sur son impact environnemental qu’il convient de
prouver. Cet impact environnemental doit être quantifiable et mesurable.
19
Une obligation vanille est un autre nom donné aux obligations classiques
20
« Désigne la différence de taux d’intérêt d’une obligation avec celui d’une obligation de
référence de même durée, considérée comme la moins risquée (Emprunt d’État) »
34
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Le marché des obligations vertes est un marché encore récent. Il n’existe pas à l’heure
actuelle de norme ou de standard internationaux régissant ce marché si ce ne sont que
les lignes directives établies par l’ICMA.
Depuis le lancement de la première obligation verte par la BEI, les émissions ont
augmenté rapidement avec un nombre croissant de types d'émetteurs, d’investisseurs,
de réviseurs indépendants, d’organismes régulateurs diversifiant le marché. Cette partie
examine de plus près les différents types d’acteurs, dont est présentée l’importance
dans le marché des obligations vertes.
▪ Émetteurs
De 2007 à 2012, l'offre sur les marchés mondiaux des obligations vertes était presque
exclusivement représentée par des banques multilatérales de développement et
quelques autres institutions publiques, jusqu'à ce que des entreprises du secteur privé
et des institutions financières commencent à entrer sur le marché en 2013, contribuant
ainsi à l'accélération de sa croissance.
Le dernier rapport21 de la Climate Bonds Initiative fait état sur l’année 2021 d’une
évolution quant à la typologie des émetteurs de Green Bond. Les principales émettrices
sont les entreprises financières, autrement dit les banques et les fonds
d’investissements qui représentent 26 % du total des émettrices, suivis des entreprises
non-financières (25,7 %) et des émettrices souveraines (l’État) (22 %).
21
https://www.climatebonds.net/files/reports/cbi_global_sotm_2021_02h_0.pdf
(Dernière consultation août 2022)
35
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Sources : Sustainable Debt Global State of the Market 2021 – Climate Bonds Initiatives
▪ Investisseurs
Du côté de la demande, on observe une hausse de l’intérêt des investisseurs pour les
obligations vertes. Afin d’analyser cet intérêt grandissant, la candidate a revu le nombre
d’investisseurs qui ont déclaré publiquement s’engager à investir selon le principe de
l’investissement socialement responsable (PRI). Sur la figure 7, on peut observer une
hausse du nombre des investisseurs signataires depuis la création du PRI en 2006.
Les Principes pour l’investissement responsable (PRI) ont été lancés en 2006 afin
d’aider les investisseurs à intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de
gouvernance (ESG) dans leurs décisions d’investissement. En signant les PRI, les
36
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Les principaux investisseurs rencontrés sont les investisseurs institutionnels tels que
les banques, les fonds d’investissements... Les fonds de pension et les assureurs
recherchent généralement des opportunités d'investissement à long terme et à faible
risque, offrant des rendements prévisibles et réguliers pour faire face à leurs
engagements.
▪ Organismes externes :
Les émetteurs d’obligations vertes diffusent des informations auprès des investisseurs
dans le but d’accroître la transparence et la crédibilité parmi les différentes parties
prenantes. Ainsi, les organismes externes jouent un rôle important, car la vérification
par un tiers indépendant des informations financières transmises aux investisseurs
renforce la crédibilité et la cohérence des informations divulguées.
pertinentes sur les caractéristiques de gouvernance des obligations vertes afin de les
aider dans leur choix d’investissement.
Le Green Bond Framework établi par l’émetteur afin de fournir un cadre de référence
à l’obligation verte constitue l’un des éléments principaux de revue par les Second Party
Opinions.
➢ Organismes de certification :
La Climate Bonds Standard (CBS) établis par la Climate Bonds Initiative (CBI)
représente l’une des premières certifications des obligations vertes au niveau
international. La CBI conditionne l’obtention de son certificat au respect des principes
établis par les Green Bonds Principles. Tout émettrice d’obligation verte respectant les
GBP peut prétendre à la certification de la CBI.
➢ Organismes de labellisation
➢ Organismes de ratings
38
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Pour les investisseurs, l'avantage d'une notation réside, notamment, dans la facilité
relative à comparer différentes obligations vertes – étant donné que la notation est
effectuée selon la même méthodologie. Les diverses approches et les objectifs
poursuivis par les différentes agences composent toutefois un paysage fragmenté qui
pourrait nécessiter une plus grande harmonisation à mesure que les pratiques de
notation des obligations vertes se généraliseront.
Les obligations vertes peuvent être contrôlées de manière indépendante dans le cadre
d’un audit. Menée par des cabinets d'audit accrédités (tels que KPMG, PwC, EY et
Deloitte), la vérification par un tiers indépendant fait référence à l'audit régulier, avant
et après l'émission, de l'ensemble du processus d'émission d'obligations vertes ou de
certaines parties de celui-ci, telles que l'allocation du produit.
Comme mentionné plus haut, le marché des obligations vertes est en forte
progression et les prévisions pour les années à venir sont positives. Au-delà du
développement de l’investissement responsable, comme évoqué en première partie,
la croissance du marché des obligations vertes est liée à une prise de conscience
générale des acteurs financiers des enjeux de la lutte contre le changement climatique,
cela dans un souci d’atteindre les objectifs fixés par la COP26.
Les émissions d'obligations vertes devraient augmenter de 100 milliards d'euros par
rapport aux niveaux de 2021 pour atteindre environ 500 milliards d'euros en 2022.
39
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Pour que le marché des obligations vertes soit crédible à long terme, les investisseurs
et les autres parties prenantes doivent avoir la preuve que les projets financés ont
effectivement apportés des avantages environnementaux. Les investisseurs espèrent
que les émetteurs se diversifient et que la qualité des émissions puisse s’améliorer avec
le temps en matière de reporting.
La demande du marché des obligations vertes est forte et celui-ci affiche de belles
perspectives. Sa croissance s’accompagne toutefois du risque de greenwashing. Il est
nécessaire d’offrir un cadre structuré afin de donner davantage de crédibilité aux
émissions futures.
40
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Ces entreprises françaises décrites évoluent dans différents secteurs d’activités. Cela
permettra une analyse comparative des caractéristiques de chacune des émissions
d’obligations.
Ainsi, la candidate analysera le cas de l’entreprise EDF, l’une des premières sociétés
ayant procédé à l’émission d’obligations vertes sur le marché français ; la société
ENGIE, société détenant le record mondial en montant émis d’obligations et enfin la
Région Île-de-France, l’une des premières collectivités sur le marché des obligations
vertes.
Ces études de cas fournissent des informations importantes sur le processus d'émission
d'obligations vertes et des recommandations pour les futurs émetteurs et les
investisseurs.
Il est important de noter que l’objectif de ces études de cas est de montrer les
différences existant dans l’allocation du produit des émissions à des projets
environnementaux, dans la vérification, le suivi et le compte-rendu portant sur
l’utilisation du produit, ainsi que l’impact sur l’environnement qui en résulte. Les
obligations vertes ne sont pas différentes des obligations classiques pour ce qui
concerne la structuration, la notation, la tarification. Ces éléments ne seront donc pas
abordés.
41
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Dans le cadre de son développement, le groupe EDF s’est fixé l’objectif de doubler au
maximum sa capacité de production d’énergies renouvelables nettes et de la porter à
plus de 60 GW22 en 2030.
Ainsi, en novembre 201323, le groupe EDF émet sa première obligation verte (Green
Bond), d’un montant de 1,4 milliard d’euros, avec une maturité de 7,5 ans et un coupon
fixe de 2,25 %. Cette émission d’obligations vertes permettra à EDF de poursuivre ses
investissements de développement des énergies renouvelables. L’émission des
obligations vertes d’EDF a permis de financer treize centrales à énergie renouvelable,
dont dix projets éoliens terrestres, deux projets solaires et un projet biométhane.
22
GW : Unité de mesure d’énergie qui correspond à la puissance d’un gigawatt.
23https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/investisseurs-actionnaires/espace-
obligataire/emprunts#documents-relatifs-aux-emissions-obligataires-d-edf-2018 (dernière
consultation juillet 2022)
42
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Une analyse de l’émission obligataire d’EDF selon les quatre grands principes
recommandés par les GBP à partir du rapport Green Bond Framework d’EDF ainsi
qu’à partir du document de référence24 d’EDF a été effectué :
EDF souhaite financer à la fois ses nouveaux investissements et ses projets existants
qui n’ont pas encore démarré ou qui n’ont pas encore bénéficié d’un autre financement
à la date de l’émission. Ses nouveaux investissements éligibles comprennent les projets
de production d’énergie renouvelable tels que les biomasses, la géothermie et
l’hydroélectricité internationale, l’efficacité énergétique, la biodiversité.
Ces critères de sélection des projets ont également fait l’objet de notations extra-
financières par l’agence Vigeo quant à leur crédibilité et leur cohérence.
Les projets sélectionnés et ayant reçu un financement au 31 décembre 2013 sont listés
dans la figure.
Figure 9 - Projets éligibles dans le cadre des émissions d’obligations vertes en novembre 2013.
24
https://www.edf.fr/sites/default/files/contrib/groupe-edf/espaces-dedies/espace-
finance-fr/investisseurs-et-analystes/credits/green-bond/edf_ddr2013_vf_0.pdf (dernière
consultation juillet 2022)
43
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Le total des fonds levés lors de l’émission a été investi sur un portefeuille dédié. Au
total 192 millions d’euros ont été alloués à ces quatre projets éligibles sur un total d’1,4
milliard d’euros émis. Ces fonds ont été alloués aux différentes sociétés des projets
éligibles sélectionnés. Ils sont exclusivement destinés au financement des coûts de
construction et de développement des projets éligibles.
À leur réception, les fonds levés par la direction du financement des investissements
d’EDF, sont gérés et suivis jusqu'à leurs allocations aux projets éligibles. Les montants
non affectés à des projets sont réinvestis dans des fonds monétaires ISR jusqu’à leur
affectation. Les projets financés respectent obligatoirement les conditions
environnementales visées.
- Reporting :
Révision externe :
Il convient de noter que l’éligibilité des projets financés, la gestion des fonds ainsi que
les informations communiquées aux investisseurs ont fait l’objet d’une revue par les
commissaires aux comptes d’EDF. La candidate a pris connaissance de l’attestation
émise par Deloitte et KPMG dans le rapport financier d’EDF.
ENGIE (Ex gdf-suez) est connu comme étant le leader corporate sur le marché des
finances vertes. ENGIE renforce ainsi sa position grâce à ses différentes actions en
faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Dans le cadre de son plan de développement dans les énergies renouvelables, ENGIE
a réalisé en 2014 l’émission de sa première obligation verte d’un montant de 2,5
milliards d’euros.Cette émission fut un succès pour l’entreprise qui a remporté un taux
de souscription de 64 % par des investisseurs ISR.
44
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Dès leur réception, les fonds sont alloués directement aux projets éligibles. Tous les
montants sont alloués aux nouveaux projets développés par ENGIE. Les projets
financés respectent obligatoirement les conditions environnementales visées.
- Reporting :
25 https://www.engie.com/sites/default/files/assets/documents/2021-03/consulter-le-
document-de-reference-2014.pdf (dernière consultation juillet 2022)
26
Gaz à effet de serre
45
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
fournir une information de qualité, contrôlée, vérifiée et validée par les experts
concernés.
Révision externe :
Il convient de noter que l’éligibilité des projets financés, la gestion des fonds ainsi que
les informations communiquées aux investisseurs ont fait l’objet d’une revue par les
commissaires aux comptes d’ENGIE. La candidate a pris connaissance de l’attestation
émise par EY et Deloitte dans le document de référence d’ENGIE.
https://www.iledefrance.fr/sites/default/files/medias/2019/05/Conditions%20d%C3%A
27
9finitives%20de%20l%27emprunt%20vert%20et%20responsable%202014.pdf (Dernière
consultation juillet 2022)
46
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
sont les bâtiments écologiques, les transports propres, les énergies renouvelables et la
conservation de la biodiversité terrestre et aquatique.
Les fonds collectés par les obligations sont fongibles dans le trésor régional. Les
collectivités locales françaises sont tenues de déposer leurs soldes de trésorerie sur un
compte unique auprès du Trésor public français. Le produit des obligations est inscrit
en recettes d'investissement et couvre les dépenses d'investissement de l'année.
Si la Région fait face à une controverse majeure sur une dépense éligible, ou si un projet
éligible devient inéligible, elle réaffectera le produit net à d'autres projets éligibles
répondant aux critères d'éligibilité dans les 24 mois suivant la décision de réaffectation.
- Reporting :
Chaque département opérationnel prépare les éléments relatifs aux projets éligibles en
vue de produire les rapports d'allocations et d'impacts. Les informations obtenues par
chaque département opérationnel sont ensuite centralisées au sein du département des
finances, qui consolide le rapport et vérifie la cohérence globale. Outre le rapport
d’allocation, un rapport d’impact est émis par la Région d’Île-de-France.
Révision externe :
À partir des différents rapports d’impacts présentés aux investisseurs après émissions
des obligations vertes concernant les entreprises, une analyse du bénéfice par secteur
d’activité de ces émissions obligataires a été effectué. Ces bénéfices sont résumés dans
la figure 10.
Figure 10 - Impact des émissions obligataires - EDF, Engie, Région Ile de France
48
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
sera possible pour les émettrices de discriminer certains projets du fait de leur faible
impact positif sur l’environnement.
La différence au niveau des rapports d’impacts réside dans l’analyse de l’impact par
projet. Très souvent, les informations disponibles concernent l’impact global des
projets et non l’impact individuel du projet. Il serait approprié pour les entités de
fournir une analyse d’impact par projet afin de mieux guider les investisseurs.
Après analyse de ces trois émissions vertes, la candidate peut affirmer qu’il existe des
différences et des similitudes dans la procédure d’émission d’obligations vertes en
fonction du secteur d’activité, du montant de l’émission, de l’engagement en matière
de RSE de l’entreprise et d’autres facteurs intrinsèques à l’émetteur.
L'un des principaux attraits des obligations vertes est la transparence et les
processus de vérification qui sous-tendent ces obligations. Ces processus donnent
49
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
aux investisseurs l'assurance que leur argent est investi dans des actifs qui présentent
des avantages pour l'environnement, réduisant ainsi les coûts de la diligence
raisonnable sur la façon dont le produit de l'obligation sera utilisé. Ils aident également
les investisseurs à établir des rapports à l'intention de leurs clients, puisqu'ils peuvent
simplement indiquer le montant investi dans des obligations vertes, plutôt que de
devoir effectuer leur propre analyse détaillé du portefeuille. Toutes les émissions sans
exception ont fait l’objet de certification et de validation par les commissaires aux
comptes.
Il existe également des différences selon le type d'émetteur. Il peut y avoir plusieurs
raisons à cela, directement ou indirectement liées au type d'émetteur. Par exemple, les
institutions financières sont les émetteurs les plus importants disposant d’un système
de suivi et de déclaration avancés. Les institutions souveraines (tel le cas de la Région
Île-de-France) sont plus susceptibles d'être sous les yeux du public et de faire l'objet
d'un examen minutieux et de contrôle par des organismes comme le DGFiP.
Les études de cas montrent qu'il est important pour les émetteurs de renforcer leur
capacité interne en matière de gestion environnementale et de divulguer leurs
rapports avant d'envisager l'émission d'obligations vertes. C’est le cas des trois
émissions vertes ; tous les émetteurs disposent d’un rapport sur leurs émissions vertes,
disponible et accessible à tous.
Un autre point important est que les émetteurs doivent connaître les exigences
spécifiques des principes des obligations vertes (Par exemple, ce qui constitue une
obligation verte, les exigences en matière d'évaluation et de sélection des projets,
l'utilisation des fonds et le reporting). La candidate a pu constater que les quatre
émettrices sans exception suivent les recommandations des Green Bond Principles. Le
rapport d’attestation de leurs commissaires aux comptes confirme le point.
Erreur à éviter : Les Green Bonds Principles sont clairs concernant l'approche à
retenir dans le financement des projets éligibles. Les émettrices peuvent allouer les
fonds soit dans le cadre d’un refinancement de projet existant soit dans celui d’un
financement de projet futur.
Dans le premier cas, seulement l'émettrice fournit le pourcentage de financement
par rapport au refinancement, indiquer les projets qui feront l'objet de ce
refinancement ainsi que la période considérée s'agissant des projets à refinancer.
50
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Dans cette troisième partie, la candidate présentera l’ICMA, ses objectifs ainsi que
son rôle de régulateur international et de guide sur le marché des obligations vertes.
Dans un second temps, une analyse détaillée des quatre grands principes régissant les
Green Bond Principles sera effectuée.
Durant l’année 1968, une réunion s’est tenue entre les principales sociétés actives sur
le marché européen des obligations. Cette réunion a abouti à la création de
l’Association internationale des acteurs des obligations (AIBD = Association of
51
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
International Bond Dealers). L’objectif de cette association est d’élaborer une série de
règles et de recommandations régissant la négociation et le règlement sur le marché
international des valeurs mobilières. En juin 1992, l’AIBD change de nom et devient
l’ISMA (International Securities Market Association). De 2000 à 2003, l’ISMA se
développe fortement et lance un marché d'échange d'ordre sur écran reconnu comme
une bourse d'investissement. Ce marché est par la suite vendu en novembre 2001.
Ce n’est qu’en 2005 que les deux associations l’ISMA28 et l’IPMA29 fusionnent pour
former l'International Capital Market Association (ICMA).
Composition
Avec ses 540 membres, l’ICMA compte entre autres, les émetteurs, les intermédiaires
sur le marché primaire et secondaire, les gestionnaires d'actifs, les investisseurs et les
opérateurs d'infrastructures du marché des capitaux.
Les membres de l’ICMA sont présents dans tous les segments des marchés
internationaux de capitaux de la dette, côté vente et côté achat, dans soixante-cinq
juridictions environ. Ses membres travaillant activement dans tous les segments des
marchés, les sujets prioritaires de l’ICMA portent sur les questions de réglementation,
de marché et autres questions pertinentes relatives aux pratiques impactant le
fonctionnement des marchés de la dette au niveau international.
Objectifs de l’ICMA
28
International Securities Market Association (ISMA)
29
International Primary Market Association (IPMA)
52
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
- les obligations classiques investies dans des projets verts : il s’agit des
titres de créances ordinaires qui sont conformes aux GBP offrant la possibilité
aux investisseurs de faire recours contre l’émetteur ;
- les obligations vertes garanties par des revenus : il s’agit des titres
obligataires n’offrant aucune possibilité aux investisseurs de faire un recours
contre l’émetteur. Ces titres sont conformes aux GBP sur le fait que
l’exposition de l’investisseur se limite aux flux dérivés des revenus de l’émetteur
et que le produit issu de l’émission pourra être investi dans des projets verts
qui soient liés ou non ;
- les obligations spécifiques à un projet : il s’agit des titres obligataires
conformes aux GBP. Ces titres sont exclusivement utilisés pour financer un
ou plusieurs projets risqués auxquels seul l’investisseur est exposé. Aussi,
l’investisseur a la possibilité de faire recours contre l’émetteur ;
- les obligations vertes titrisées : ce sont également des titres obligataires
conformes aux GBP, liés à un ou plusieurs projets verts spécifiques y compris
des obligations vertes sécurisées.
Erreur à éviter : Au total, il existe deux types d'obligations : les obligations à taux
variable et les obligations à taux fixes (obligation zéro-coupon, obligations convertibles,
obligations perpétuelles). Il convient de préciser que le choix d'une typologie
d'obligation n'a pas d'incidence sur l'objectif final d'une obligation verte, c'est-à-dire le
financement de projets verts.
Néanmoins, le commissaire aux comptes met en œuvre ses diligences en fonction de la
typologie d'obligation en face. Prenons le cas des obligations convertible en action. Le
détenteur de l'obligation peut se faire rembourser en action de l'entité émettrice à
échéance de l'obligation. Cela n'a donc pas d'incidence sur le fait que les fonds levés
doivent financer des projets verts et donc les diligences du commissaire aux comptes ne
seront pas moindres s'il s'agissait d'une autre typologie d'obligation.
- En 2014, l’ICMA a publié les Green Bond Principles (GBP) comme guide
de référence pour l’émission de Green Bonds.
Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Prendre connaissance des Green
Bonds Principles, les principes élaborés par l'ICMA
sur la méthodologie pour toute émission d'obligation
verte.
Conseil d'utilisation : S'y référer afin de comprendre les
quatre principes applicables aux obligations vertes
ainsi que toutes les bonnes pratiques pour toute
émission d'obligations vertes.
54
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Au-delà des principes développés par l’ICMA, d’autres principes ont été mis en place
dont la plus connue est la Climate Bonds Standards 31: s’appliquant aux obligations
vertes en conformité avec les GBP, les CBS se soucient de définir ce qu’est une activité
verte. Ils fournissent des critères d'éligibilités clairs et spécifiques au secteur pour les
actifs et les projets qui peuvent être utilisés.
Ces critères sont beaucoup plus détaillés que ceux développés par la GBP. Aussi, la
CBS permet la certification d’une obligation verte avant son émission (Climate Bonds
Certification) ce qui permet d’offrir aux investisseurs un niveau d’assurance plus élevée.
La certification de la CBI intervient avant et après l’émission d’obligations vertes. La
vérification de la CBI peut également porter sur l’intégralité du processus d’émission.
31https://www.climatebonds.net/files/files/climate-bonds-standard-v3-20191210.pdf
(Dernière consultation juillet 2022)
55
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
La mise en œuvre des normes extra-financières par l’EFRAG vient toutefois se heurter
avec la mise en place le 3 novembre 2021 par les administrateurs de la fondation IFRS,
le comité de formalisation ISSB (International Sustainability Standards Board).
L’objectif de l’ISSB est de fournir une base mondiale de normes liées à la durabilité
dans le but d’alerter les investisseurs et les acteurs du marché sur les risques et les
opportunités liés au développement durable des entreprises. Ces normes seront
calquées sur le modèle des normes IFRS. Une problématique subsiste néanmoins pour
les entreprises quant au choix entre cette norme de publication extra-financière et les
normes de l’ISSB.
32 European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG) :Organisme privé dont la mission
principale est de conseiller la Commission Européenne sur l’adoption de normes
internationales en matière d’information financières.
33
GRI : Global Reporting Initiative
34https://www.efrag.org/Assets/Download?assetUrl=%2Fsites%2Fwebpublishing%2FSite
56
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Section 2 : Analyse des quatre principes régissant les Green Bonds Principles
Comme énoncé lors de la section précédente, les GBP reposent sur quatre grands
principes qui seront développés tout au long de cette partie. L’ICMA, à travers ces
principes émet uniquement des recommandations auprès des acteurs du processus
d’émission d’obligations vertes. En annexe 5, figure l’intégralité des Green Bonds
Principles 2018 en version française. Il s’agit de la dernière version officielle disponible
à ce jour.
Il s’agit du premier principe présenté par les GBP. La caractéristique principale d’une
émission d’obligations vertes est l’allocation de ses produits à des projets verts éligibles.
Les projets verts sélectionnés doivent obligatoirement avoir un impact
environnemental mesurable par l’émetteur.
La question demeure de l’éligibilité ou non d’un projet. Quels sont les critères
permettant de définir l’éligibilité d’un projet ? Les GBP en établissent plusieurs
catégories : il s’agit entre autres, de projets verts ayant comme pour objectifs
environnementaux l’atténuation des effets du réchauffement climatique, la
conservation et la préservation des ressources naturelles, la préservation de la
biodiversité et la prévention et la mise en place des mesures visant à lutter contre la
pollution.
57
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Plus précisément, les Green Bonds Principles établissent une liste indicative non
exhaustive de catégories de projets verts éligibles. Cette liste est résumée dans le tableau
ci-dessous.
Tableau 2 - Catégories de projets éligibles définis par les Green Bonds Principles
Catégories Exemples
Selon le contexte et le secteur d’activité, les termes « verts » et « projets verts » peuvent
varier. L’identification des projets verts reste le point d’attention de tout émetteur.
58
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Par ce deuxième principe, les GBP encouragent chez les émetteurs une transparence
accrue quant à leur procédure de sélection et d’évaluation des projets. Les émetteurs
doivent communiquer aux investisseurs le dispositif ou l’organisation mise en place en
interne afin de sélectionner les projets éligibles. Il peut s’agir par exemple de comités
spécialisés dans la sélection de projets verts. Ces comités doivent obligatoirement
comporter des personnes ayant des compétences dans le domaine.
La gestion des fonds alloués reste un point d’attention et doit faire l’objet d’un suivi
régulier par l’entreprise émettrice. Ainsi, une fois les fonds levés après émission de
l’obligation (cf. deuxième partie pour le processus de réalisation d’une émission
d’obligations vertes), le produit est intégré dans les états financiers de l’émettrice.
Comme pour le processus de sélection et d’évaluation des projets, l’émettrice est tenue
de mettre en place une procédure interne de suivi, d’allocation et de dépenses des
produits de l’obligation verte. Il est également recommandé de communiquer
régulièrement avec les investisseurs notamment sur les éléments suivants :
35
https://doc.cncc.fr/docs/nep-315 (Dernière consultation juillet 2022)
59
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
4. Processus de reporting
L’entreprise doit s’engager à fournir aux investisseurs des informations sur l’allocation
des obligations vertes ainsi que sur l’impact environnemental positif des projets
financés. Ce devoir d’information passe par la présentation de rapports publics. Ils
doivent être publiés avant la date d’échéance de l’obligation et s’il y a des changements
significatifs, ils doivent être publiés avant la date d’échéance de ces obligations.
Un rapport sur l’allocation des fonds peut être présenté par l’entreprise et comprend
au minimum les informations suivantes :
Un rapport annuel sur l’impact environnemental des prêts éligibles doit être présenté
par l’entreprise sous réserve de la disponibilité des informations. Dans la mesure du
possible, ce rapport doit présenter les indicateurs de résultats et les indicateurs
d’impact. Il doit indiquer les méthodes utilisées pour déterminer ces indicateurs du
rapport. Le rapport d’impact doit être détaillé par projet et doit être rapporté au niveau
du portefeuille global des émissions d’obligations. Concernant les indicateurs du
60
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
rapport d’impact, on peut citer la capacité énergétique d’un projet, les émissions de
GES, la quantité d’eau utilisée…
Les unités doivent être normalisées (par exemple, si un projet vise à réduire les gaz à
effet de serre, l'émetteur doit toujours indiquer les tonnes d'équivalent CO2
évitées/réduites), et la norme internationale de calcul des mesures doit être divulguée.
Comme il n'existe pas de norme mondiale pour le calcul des chiffres d'impact, la
méthodologie de calcul des paramètres se doit d’être transparente.
61
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
62
Certification des obligations vertes par le
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Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe: Présenter la mission de
certification des obligations vertes sur la base du
cas pratique réalisé par la candidate.
Conseil d’utilisation : S'y référer pour parcourir les
caractéristiques et données financières du cas
pratique présenté dans ce mémoire.
Lien direct : cliquez ici
63
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Après s’être assuré que ces conditions préalables sont remplies, l'émetteur s'adressera
à une ou plusieurs banques d'investissement pour qu'elles l’accompagnent dans le
processus d'émission des obligations. En général, l’émetteur sollicite des intermédiaires
(banques, fonds d’investissements) afin d’effectuer les démarches et de mener
l’opération d’émission. Ces intermédiaires sont ainsi le point relais entre l’émetteur et
les investisseurs.
Avant toute émission d’obligations verte, l’émetteur doit clairement définir les projets
à financer, quantifier leur impact écologique et s’assurer de leur suivi. La sélection des
projets passe obligatoirement par la définition de critères précis par l’émetteur et par
la justification de l’utilisation de chacun de ces critères.
La sélection peut porter soit sur des projets existants pour lesquels l’émettrice est à la
recherche d’un refinancement, soit des projets futurs pour lesquels elle est à la
recherche de financement.
64
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
évidemment préférable de se baser sur les principes applicables définis par les GBP
afin de sélectionner les projets concernés.
Il est primordial pour tout émetteur d’obligation verte de définir un cadre de référence
pour son émission. Ce cadre de référence ou encore « Green Bond Framework », est
un document visant à décrire les engagements de l’émetteur envers les investisseurs
ainsi que toutes les caractéristiques écologiques de l’obligation verte. Ce rapport doit
être transparent et fournir un maximum d’informations aux investisseurs. Le Green
Bond Framework doit être cohérent avec les politiques de l’entreprise en matière
d’investissement socialement responsable.
Chaque émetteur d’obligation verte étant différent, le Green Bond Framework est
unique et ne peut être appliqué à une autre entreprise évoluant dans le même secteur
d’activité que l’émettrice.
Le rapport doit évidemment se baser sur les meilleures pratiques du marché et donc
respecter les lignes directives dictées par les Green Bond Principles de l’ICMA ainsi
que les principes édictés par la Climate Bonds Initiative (CBI).
L’élaboration de la Green Bond Framework est généralement effectuée par des acteurs
disposant de compétences spécifiques dans le domaine de l’environnement, ainsi que
par des membres de la direction et des personnes du département financier. En cas
d’absence en interne de personnes disposant de ces compétences, l’émetteur peut avoir
recours à des consultants ou experts externes.
Valeur ajoutée du cas pratique : Pour toute émission d'obligations vertes, l'entité
émettrice doit au préalable sélectionner les actifs qu'elles souhaitent financer puis
développer le référentiel applicable à son émission.
À l'inverse, dans le cas de la société TOURN, la RSE faisant partie intégrante de son
business model, la société avait déjà mis en place de nombreux objectifs de
développement durable (ODD) définis par les Nations unies. Ainsi, les projets
présentant un impact vert de même que le référentiel applicable aux obligations verte
était déjà ciblés à travers son programme ODD.
65
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Dans certaines juridictions, le prospectus (qui comprend des informations sur l'activité
et le profil de gestion de l'émetteur, une liste des principaux investisseurs, les conditions
d'émission de l'obligation et les risques financiers) doit être approuvé par l'autorité de
surveillance avant la distribution.
2. Instruction du dossier
Étant donné la grande attention que les obligations vertes ont reçue sur le marché,
notamment de la part des investisseurs, le label vert joue un rôle crucial, car il permet
aux investisseurs ayant des préférences écologiques d'identifier les obligations qui
correspondent à leurs préférences d'investissement parmi le vaste volume de ces
émissions.
Ainsi, l’émission d’obligation verte doit être conforme aux quatre principes définis par
la GBP qu’il convient de rappeler :
- l’utilisation des fonds : la destination des fonds doit être clairement définie ;
- les critères de sélection des projets doivent être clairs et quantifiables dans la
mesure du possible ;
- les conclusions des revues indépendantes doivent être communiquées aux
investisseurs le cas échéant ;
- les modalités de reporting aux investisseurs doivent être définies et permettre
de transmettre des informations claires et pertinentes.
Ainsi, l’ensemble des points cités ci-dessous doit être élaboré par l’émettrice durant la
procédure d’instruction du dossier.
L’émetteur doit garantir aux investisseurs, tout au long de la vie des titres émis une
obligation d’information périodique.
Une fois que l'opération a été réglée et que le produit de l’émission a été transféré,
l'émetteur peut commencer à allouer le produit. Le compte de trésorerie sera géré par
l'émetteur conformément aux pratiques habituelles de gestion des liquidités telles que
décrites dans le cadre des obligations vertes. En ce qui concerne les détenteurs
d'obligations, l'émetteur doit garantir le paiement en temps voulu du coupon sur une
base régulière, généralement semestrielle ou annuelle, et du principal à l'échéance.
67
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Le commissaire aux comptes bénéficie d’un champ d’application plus large en raison
de :
- la suppression des services interdits pour les entités qui ne sont pas des entités
d’intérêt public (non EIP) ;
- la réduction de la liste des services interdits pour les entités d’intérêt public
(EIP) ; le législateur français avait ajouté des services interdits à la liste établie
par le règlement européen ;
- l’introduction de la possibilité pour le CAC de fournir, en dehors ou dans le
cadre d’une mission de contrôle légal des comptes des prestations, sous réserve
de leur compatibilité avec les principes régissant la profession de CAC.
Auparavant, la notion de SACC visait à la fois les SACC légaux (requis par un texte
légal ou réglementaire) équivalents aux « missions » et les SACC « contractuels » (à la
demande de l’entité) équivalents aux « prestations ». En matière d’analyse
déontologique, les termes « missions » et « prestations » sont donc à favoriser depuis
mars 2020, même si la notion SACC reste en vigueur comme rappelée ci-dessus. Aussi
et par convention, l’appellation SACC recouvre l’ensemble des prestations susceptibles
d’être fournies par le Commissaire aux Comptes d’une entité, en dehors de la
certification de ses comptes et vise donc à la fois les missions et les prestations.
Bonne pratique pour la profession: La loi PACTE a réformé les missions du CAC
et ainsi élargi le spectre d'intervention du commissaire aux comptes aux services
autres que la certification des comptes (SACC). La mission de certification des
obligations vertes est compatible avec cette typologie de mission et pourra être
réalisée en plus de la mission de certification légale des comptes.
Ces textes européens ont pour objet d’harmoniser le contrôle légal des comptes au
niveau européen et d’améliorer la qualité du commissariat aux comptes par un
renforcement, de l’indépendance des auditeurs notamment. Ces textes, ainsi que les
dispositions du Code de commerce, permettent aux sociétés auditées de confier à leurs
40 http://www.afep.com/wp-content/uploads/2018/11/AFEP_Guide-SACC-151118.pdf
(dernière consultation juillet 2022)
41 Règlement (UE) n° 537/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 relatif
aux exigences spécifiques applicables au contrôle légal des comptes des entités d'intérêt public
et abrogeant la décision 2005/909/CE de la Commission Texte présentant de l'intérêt pour
l'EEE
42 Directive 2014/56/UE du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 modifiant la
directive 2006/43/CE concernant les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes
consolidés.
43 Ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016 relative au Commissariat aux Comptes.
70
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
commissaires aux comptes ou aux membres de leur réseau, des prestations de services
autres que la certification des comptes, dès lors que les conditions suivantes sont
remplies :
Mission OTI
L’OTI est une « tierce partie » au sens de la norme ISO 1702944, c’est-à-dire un
organisme indépendant de l’entité qui fournit la déclaration n’ayant aucun intérêt dans
la déclaration en tant qu’utilisateur. L’OTI doit obligatoirement être accréditée par le
Comité Français d’accréditation (COFRAC) ou par tout autre organisme
d’accréditation signataire de l’accord de reconnaissance multilatéral établi par la
44
https://www.iso.org/fr/standard/29352.html (Dernière consultation août 2022)
71
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Avant de réaliser la mission, le commissaire aux comptes OTI s’assure qu’il n’est pas
dans une situation d’incompatibilité :
- Acceptation de la mission :
La procédure décrite ci-dessous concerne tous les SACC, sauf ceux requis par les
textes. Avant d’accepter une prestation, l’associé signataire du mandat CAC doit
analyser la demande qui lui est faite et documenter cette analyse visant à se conformer
aux dispositions du Code de commerce, du code de déontologie de la profession de
commissaire aux comptes et, pour les EIP, du règlement (UE) 537/2014. L’analyse
consiste notamment à garantir l’exercice impartial de sa mission ou prestation.
72
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
réalisée, quelle que soit l’entité concernée, laquelle comprend plusieurs étapes
d’analyse.
De plus en tant qu’OTI, le commissaire aux comptes procède à une revue de pré-
engagement au sens de la norme ISO 17029 qui lui permet de s’assurer de la faisabilité
de sa vérification. Il récupère auprès de l’entité la documentation suivante : les objectifs
et périmètres d’intervention, les éventuelles exigences spécifiques complémentaires, le
niveau d’assurance souhaité… À l’issue de cette vérification, le commissaire aux
comptes OTI peut accepter la mission.
Tableau 3- Les différentes étapes de l’approche risques sauvegarde dans le cadre de l’acception
d’une prestation fournie par le CAC d’une entité EIP ou non EIP
73
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Synthèse des différentes étapes de l’approche risques-sauvegarde, dans le cadre de l’acceptation d’une
prestation fournie par le CAC d’une entité EIP ou non EIP (ou membre de son réseau) à celle-ci ou aux
entités de sa chaîne de contrôle.
Entités EIP Entités non EIP
1. La prestation est-elle interdite par les N/A - Suppression de la liste des services interdits
dispositions de l’article L. 822-11 II Code de par la loi PACTE
Commerce et de l’article 5 du règlement
européen ?
2. Identification d’un risque : nature et modalités inhérentes à la prestation et mise en perspective avec la
mission de contrôle légal des comptes.
3. Appréciation de la situation : la situation est-elle de nature à porter atteinte à l’indépendance du CAC
(en réalité et en apparence) cf. § 2.2.1 et § 2.2.2. ci-dessus ou susceptible de générer un conflit d’intérêt
cf. § 2.2.4 et § 2.2.5 ci-dessus ou un risque d’autorévision cf. § .2.2.3 ci-dessus ?
4. Identification de mesure(s) de sauvegarde appropriée45 : mesure permettant de réduire le risque de
perception de perte d’indépendance.
5. Conclusion : 5. Conclusion :
▪ En l’absence totale de risque sur ▪ En l’absence totale de risque sur l’indépendance
l’indépendance et/ou de risque d’auto- et/ou de risque d’auto-révision : acceptation de la
révision : acceptation de la prestation ; prestation ;
▪ Si mesure de sauvegarde appropriée : ▪ Si mesure de sauvegarde appropriée :
approbation de la prestation par le comité acceptation de la mission + documentation du
d’audit (art. L .822-11-2 c.com) + dossier de travail du CAC ;
documentation du dossier de travail du CAC ; ▪ Si aucune mesure de sauvegarde n’est
▪ Si aucune mesure de sauvegarde n’est appropriée : renonciation à la prestation.
appropriée : renonciation à la prestation.
- Lettre de mission
Le commissaire aux comptes OTI peut faire appel à un expert en fonction des
diligences effectuées sur les informations extra-financières sur lesquelles porte son
intervention. Il fera mention dans la lettre de mission.
La lettre de mission sur les SACC devra donc comporter les dispositions communes à
toutes les missions d’audit ainsi que les dispositions particulières suivantes :
45 Une mesure de sauvegarde appropriée est une mesure de sauvegarde qui, si elle n’élimine
pas le risque identifié lié à la réalisation de la prestation, a pour conséquence de réduire les
effets de ce risque à un niveau suffisamment faible qui permet de ne pas affecter
l’indépendance du CAC (art. 5 III Code de déontologie.).
74
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Présentation d'une lettre
de mission type pour une mission de certification
des obligations vertes.
Conseil d'utilisation : Reprendre le dernier modèle de
lettre de mission SACC mission OTI EIP ou non
EIP en fonction de l'entité, disponible sur le site de
la CNCC, et ajuster certains paragraphes en
fonction.
Lien direct cliquez ici
- Honoraires
75
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
« Les honoraires relatifs à la certification des obligations vertes seront donc déterminés
sur la base du périmètre défini dans le cahier des charges de la société et à partir des
éléments transmis par la société. Cependant, comme mentionné plus haut, ces
honoraires ne pourront en aucun cas dépasser 70 % de la moyenne des honoraires
facturés au cours des trois derniers exercices. »
76
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
- la conformité des projets éligibles sélectionnés par la société avec les critères
d’éligibilité définis par la société ;
- la concordance du montant des fonds alloués aux projets éligibles dans le cadre
de l’émission d’obligations vertes ;
- la conformité des informations contenues dans le reporting sur les obligations
vertes de la société.
- Appréciation du caractère approprié du référentiel retenu par la société pour
établir les informations sociales et environnementales sélectionnées au regard
des critères définis dans la norme d’exercice professionnel applicable à la
mission et à la norme ISAE 3000.
3. Formalisation du dossier de travail et finalisation de la
mission
Le recours aux experts par l’équipe d’audit devrait faire objet d’une attention
particulière quant à leur indépendance vis-à-vis de la société.
Lettre d’affirmation
À l’issue des travaux de vérification, une lettre d’affirmation sera remise afin de
rappeler la responsabilité de la société vis-à-vis de la définition des informations,
l’existence et l’efficience des contrôles internes en place. Cette lettre d’affirmation
confirmera que tous les documents et les informations demandés ont été effectivement
mis à disposition de l’équipe d’audit réalisant la mission.
Emission du rapport
À l’issue des travaux réalisés, un rapport d’assurance modérée est établi. Ce rapport
est joint aux informations publiées dans le rapport Green Bonds de la société au titre
de l’exercice où les SACC ont été réalisés. Ce rapport d’assurance émis concerne les
informations objets du SACC et ne pourra en aucun cas s’appliquer à l’intégralité du
rapport. Parallèlement, seront communiqués à la société les principaux constats issus
des travaux. Le cas échéant, une lettre ou tout autre support de synthèse pourra être
transmis au management et sera réservé à l’usage exclusif de la société.
77
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Type :
Annexe 10 - Procédure d'audit SACC obligation verte EPIC
Outil
Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Présentation des
différentes étapes pour la réalisation d'une
mission SACC de certification des obligations
vertes.
Conseil d'utilisation : Il s'agit d'un fichier power
point présentant les différentes étapes dans
l'ordre chronologique d'une mission de
certification des obligations vertes. Il est tout à
fait modulable et à adapter en fonction du
secteur d'activité et des spécificités de l'entité
objet du SACC.
Lien direct : cliquez ici
La méthodologie qui sera présentée pose les lignes directives pour les OTI chargées
de certifier les informations extra-financières.
La méthodologie sera décrite par la suite en indiquant les tâches à exécuter et les outils
associés :
79
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Ces divers entretiens permettent au commissaire aux comptes de faire valider les
indicateurs choisis, mais également d’orienter sa stratégie globale afin de définir son
programme de travail. Dans la majorité des cas, les indicateurs sont préalablement
choisis par le client et communiqués au commissaire aux comptes pour validation
finale.
Cette étape est importante, car elle permet de définir le programme de travail du
commissaire aux comptes. Le commissaire aux comptes OTI évalue la pertinence des
indicateurs choisis par l’entreprise, fait une analyse de cohérence entre les indicateurs
sélectionnés et les objectifs fixés par l’entreprise. Le commissaire aux comptes OTI
effectue son jugement sur la base de son jugement professionnel.
À cette première étape, les contrôles du commissaire aux comptes peuvent se résumer
en deux points ainsi :
Toutes les informations relatives à l’émission des obligations vertes ont été obtenues
par le biais des entretiens avec les différents interlocuteurs de l’entreprise. La synthèse
des entretiens est disponible au format Excel en Annexe 15.1.
La candidate a également fourni en Annexe 15.2 une série de documents par typologie
d’activités à demander au client lors des entretiens afin de permettre au commissaire
aux comptes d’obtenir les éléments pertinents.
80
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
L’équipe d’audit a effectué plusieurs entretiens avec les parties prenantes de la société
définie conjointement avec la société les éléments qui feront l’objet de l’attestation.
La société TOURN a mis en place un comité Green Bond constitué des membres de
la direction des finances, de la direction de l’ingénierie environnementale et de sa
direction des études économiques. Ce comité a la charge de vérifier et d’examiner de
la traçabilité des projets éligibles au programme Green Bond ainsi que la bonne
allocation des produits nets levés vers les actifs éligibles. L’équipe d’audit s’est
entretenue avec les membres de chaque comité. L’équipe d’audit a également pris
connaissance des documents relatifs à la notation extra-financière effectuée par
l’agence de notation Ethifinance afin d’analyser la démarche RSE de la société.
Une fois les indicateurs validés avec le client, le commissaire aux comptes définit le
programme de travail en tenant compte de la revue du contrôle interne de l’entité
audité. Ainsi, il définira la matérialité, le référentiel applicable, le site ou les sites où il
devra se rendre pour récupérer les informations et corroborer avec les données du
client, sélectionner les entités dans le périmètre d’audit (dans le cas d’un groupe).
- la conformité, dans tous leurs aspects significatifs, des projets figurant dans le
reporting avec les critères d’éligibilité définis par la société TOURN dans le
cadre du programme Green Bond ;
- la correcte allocation des fonds levés lors de l’émission Green Bonds et les
montants affectés à chaque projet ;
- la conformité des informations contenues dans le reporting sur les obligations
vertes de la société.
82
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
L’équipe d’audit effectue les travaux relatifs à la validation des éléments des
attestations. Elle récupère les extractions concernant les différents points à valider :
83
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
À l’issue des diligences, les travaux sont revus par le manager ou le directeur de mission.
Il s’assure que les travaux répondent aux exigences du programme de travail et de la
lettre de mission et que les éléments collectés sont suffisants et appropriés. En cas
d’identifications d’anomalies significatives, l’équipe d’audit mène des investigations
afin de comprendre et résoudre les anomalies. Dans le cas où les anomalies ne sont
pas résolues, le CAC juge en fonction de l’importance de l’anomalie de le mentionner
dans son rapport ou non.
Les contrôles effectués au niveau de la société TOURN n’ont pas relevé d’anomalies
significatives. Les critères énoncés ainsi que les indicateurs identifiés ont permis de
définir un programme de travail répondant aux attentes du client.
L’équipe d’audit présente ses conclusions à la direction. Elle émet ses observations le
cas échéant. Le rapport d’assurance est ensuite émis. Selon l’avis de la CNCC sur
l’intervention de l’OTI, le niveau d’assurance n’est pas défini. Il peut s’agir d’une
assurance raisonnable ou modérée.
Toutefois, si des anomalies significatives ont été identifiées et n’ont pas été corrigées
par l’entité ou si les critères et les indicateurs sélectionnés ne permettent pas de valider
les obligations vertes, le commissaire aux comptes après discussion avec la direction
sur les anomalies identifiées émet un avis de non-conformité des informations relatives
aux obligations vertes.
84
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
La société TOURN s’est conformée aux principes édictés par la Green Bonds
Principles (GBP) lors de la sélection de ses projets éligibles. En effet, la société a défini
un ensemble de critères propres à son activité afin de les sélectionner qui
correspondent bien à ceux définis par la Green Bond Principles. Ces critères sont les
suivants :
La direction des finances de la société TOURN est chargée du suivi de l’allocation aux
projets éligibles des fonds obtenus par l’émission obligataire. La société TOURN étant
une EPIC soumise ainsi aux règles de la comptabilité publique, elle place la totalité des
montants non alloués aux projets auprès du Trésor public.
Reporting d’impact
Dans le but de mettre en avant les conséquences positives sur l’environnement de ses
émissions d’obligations vertes, la société TOURN a évalué l’impact de ses projets sur
l’environnement à travers une méthode de calcul de l’impact écologique de ses projets.
86
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
- Calcul du bilan général des émissions de GES47 induites et évitées par la société
TOURN : il est obtenu en sommant les émissions relatives aux différentes
phases de développement de ses projets : études préalables, construction,
fonctionnement de l’infrastructure, mobilité et développement territorial des
projets.
- Émissions d’obligations vertes : au titre de l’année 2018, la société TOURN a
alloué 1 770 millions d’euros d’émissions d’obligations vertes sur un total
d’investissement de 35 milliards d’euros (aux conditions éco de 2012). Cela
représente 5,05 % du financement global.
Horizon de temps
en millions de TéqCO2
2050 2070
Global Quote part 2018 Global Quote part 2018
Scénario A -14,2 -0,7 -27,4 -1,4
Scénario B -28,6 -1,4 -51,3 -2,6
Quel que soit le scénario, on constate un bilan positif sur deux horizons (2050 et 2070).
14,2 millions de téqCO2 évitées selon le scénario A et 28,6 millions de téqCO2 selon
le scénario B. En 2070, les émissions évitées s’élèvent alors à 27,4 millions de téqCO2
selon le scénario A et 51,3 millions de téqCO2 selon le scénario B. Globalement, la
construction de la nouvelle ligne de transport urbain par la société TOURN devrait
permettre de réduire de manière très significative le niveau des émissions de gaz à effet
de serre et apparaît ainsi comme un levier majeur de la lutte contre le réchauffement
climatique.
Ainsi, on peut le constater, les émissions de CO2 restent des données importantes pour
les investisseurs souhaitant mesurer l’impact par des données chiffrées. Toutefois, les
investisseurs doivent prendre du recul quant à ces informations, car celles-ci ne
47
Les émissions GES correspondent à la somme des sept gaz à effet de serre qui influencent
directement le changement climatique.
87
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
reposent pas sur des standards développés par les Green Bond Principles ou le Climate
Bond Standards. Ce sont des informations produites selon des méthodes propres à
l’émettrice.
En raison des limites de cet indicateur, sera fourni en annexe 16, un exemple de calcul
des émissions GES en fonction de la consommation d’énergie ainsi que le nombre de
km parcourus (cas de la société TOURN).
La mission de certification des obligations vertes par le commissaire aux comptes n’est
pas circonscrite à l’émission d’obligations vertes. L’équipe d’audit veille au respect des
critères d’éligibilité des projets durant la durée de vie de l’obligation. Il peut arriver que
les projets ne répondent plus aux critères fixés par les GBP ou que les fonds n’aient
pas été alloués conformément aux dispositions communiquées par l’entité.
Dans ce cas, le rôle du commissaire aux comptes entre en jeu afin de veiller au respect
des recommandations établies par la GBP jusqu’à la fin de la durée de l’emprunt.
Le guide méthodologique présenté dans cette section est un véritable outil à utiliser
par le commissaire aux comptes dans le cadre de sa mission de certification des
obligations vertes. Les travaux sont modulables et le commissaire aux comptes doit
utiliser son jugement professionnel afin de s’assurer de la pertinence et du caractère
suffisant des éléments collectés.
Les travaux présentés dans le guide sont bien évidemment modulables en fonction de
l’activité de l’entreprise, de la demande du client et de la complexité des informations
à valider dans les obligations.
Ce dernier chapitre fait une synthèse sous la forme d’un guide de bonnes pratiques
relatives à l’émission des obligations vertes en France.
88
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Ce guide pratique prendra la forme d’un fichier PDF d’environ quinze pages. Il sera
établi à partir des informations issues de précédentes émissions réalisées par des
entreprises et de l’expérience professionnelle de l’auteur en tant que commissaire aux
comptes d’une entité émettant des obligations vertes.
Ce guide fera mention également des limites rencontrées lors de la certification des
obligations vertes ainsi que des divergences existant entre les critères de qualification
de ces obligations au niveau international. Le principal destinataire de ce guide étant le
commissaire aux comptes, il pourra également servir à tout acteur (investisseur,
entreprise, banque, collectivité locale) désirant se documenter sur le marché des
obligations vertes.
Il est important de noter que le guide a été élaboré sur la base de l’expérience de la
candidate, des éléments qu’elle a jugé important à retenir lors des émissions et des
bonnes pratiques qu’il était important de mettre en exergue. Ce guide peut être
amélioré et être sujet à discussion par les acteurs de la profession.
Ce guide ne vise pas non plus à développer un cadre référentiel où à élaborer des
normes afin de mieux encadrer les obligations vertes. Les bonnes pratiques proposés
à destination des parties prenantes sont en totale adéquation avec les principes élaborés
par l’ICMA dans les Green Bond Principles.
Dans cette partie du guide, la candidate présentera les études de cas d’émissions
d’obligations vertes réussies étudiées dans le mémoire, mais également celles que la
candidate a auditées au cours de son expérience.
Le guide ayant pour objectif de transmettre les bonnes pratiques, il est donc important
de rappeler ces études de cas réussies afin que tout futur émetteur puisse tirer profit
de ces émissions. Le but de ses études de cas est également d’emmener les sociétés
ayant déjà émis des obligations vertes à renforcer leurs processus d’émissions
obligataires.
89
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
À travers les études sur les obligations vertes revues dans la première partie du
mémoire ainsi que le cas pratique de la société TOURN, la candidate est en mesure
de faire une synthèse et proposer des conclusions sur les bonnes pratiques à retenir
pour les investisseurs, les futurs émetteurs, les organismes de certification et Second
Party opinion et tout autre partie intéressée par les obligations vertes.
La première difficulté réside dans la définition d’un cadre conceptuel. Les participants
au marché des obligations vertes et les autorités publiques devront se concerter afin de
créer des cadres de travail et des définitions communes ainsi qu’un organisme de
régulation au niveau international permettant de suivre le marché.
Tout comme pour la mise en place des normes IFRS en 2005 en remplacement des
normes IAS, il peut être judicieux de mettre en place des normes internationales qui
établissent des critères et standards obligataires que les émettrices indépendamment du
pays d’émission devraient respecter pour que leur émission soit qualifiée d’obligation
verte. Faute de quoi, leurs émissions obligataires seront rejetées dans un premier temps
et les entreprises seraient ajournées d’émettre des obligations sur une durée définie afin
de se mettre en phase avec les normes internationales.
• Préambule
L’objectif du préambule est d’exposer en premier lieu les motifs qui ont favorisé la
rédaction de ce guide, les objectifs fixés par l’auteur du mémoire.
Le marché des obligations vertes étant un marché en plein essor présenté comme une
niche, il convient de sensibiliser les acteurs sur les attentes du marché.
91
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Le contenu de ce guide a été rédigé dans le respect des principes élaborés par l’ICMA
à travers la publication des Green Bond Principles ainsi que les recommandations
émises par la Climate Bonds Initiative.
Ce guide permettra :
- aux réviseurs indépendants d’avoir une vision large des critères et qualifications
nécessaires afin de mener à bien leurs travaux de certification ;
• Pourquoi ce guide ?
L'évolution des obligations vertes est incertaine du fait du manque de standards sur le
marché. En raison de ce manque de cadre et donc de transparence sur ce qui doit être
92
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
fait ou par les acteurs, il convient d’encourager les bonnes pratiques et de véhiculer les
recommandations préconisées par les institutions internationales.
Dans cette partie, la candidate présentera l’obligation verte. Dans la partie I, Chapitre
II de ce mémoire, la candidate a déjà dressé le portrait des obligations vertes avec les
différentes évolutions sur l’année 2022. La candidate se basera sur les informations
transmises dans cette partie afin d’élaborer cette section du guide.
Dans cette section, il s’agira de rappeler les normes et standards déjà présents
actuellement au niveau du marché des obligations vertes. On rappellera les efforts
effectués par l’ICMA pour la définition des normes, de la Climate Bonds Initiative et
des autres organismes régulateurs (EFRAG, IFRS…). L’objectif est de montrer que
malgré le manque de transparence de ce marché, les organismes en sont conscients et
tentent tant que mal de structurer le marché.
Dans cette section du guide, la candidate fera la synthèse des cas pratiques énoncés
dans le mémoire avec les conclusions émises sur les émissions. L’objectif est de donner
à de futurs émetteurs des exemples d’émissions réussies. Cette partie permettra
d’illustrer le fait qu’y compris les grandes entreprises, les grandes banques ont emboîté
le pas pour la transition écologique. Les entreprises devront donc suivre cette marche
et entamer les actions en faveur du développement de l’investissement socialement
responsable.
93
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Les différentes études de cas et l’analyse du marché des obligations vertes font ressortir
de bonnes pratiques auxquelles tout émetteur d’obligation verte, tout investisseur ou
autre partie prenante se doit de connaître :
L’ICMA ainsi que la CBI ont effectué des travaux importants pour développer des
normes de sélection des projets et de qualification de l’impact environnemental des
obligations vertes. Ces normes incluent des critères spécifiques permettant de se
prononcer sur l’indicateur choisi pour définir une obligation verte dans le cadre d’un
dialogue ouvert entre les émetteurs et les investisseurs.
94
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Recourir à des avis externes (Second Party Opinions) : le recours à des avis
externes est recommandé à tout émetteur d’obligations vertes. Le choix est laissé à
l’entreprise émettrice au regard du coût que cela peut engendrer.
D’autre part, la première étape dans l'analyse d'une obligation par les réviseurs externes
consiste à analyser la performance de l'émetteur en termes quant à sa responsabilité
sociale. Cette analyse de la RSE de l’entreprise peut faire l’objet d’une revue par le
commissaire aux comptes par exemple.
Tout au long de ce mémoire, la candidate a apporté tous les éléments nécessaires afin
de démontrer la nécessité et surtout l’importance de faire valider les informations extra-
financières par un organisme tiers indépendant. Il faut rappeler que la mission de
vérification des informations extra-financières du commissaire aux comptes OTI est
effectuée seulement à la demande des entreprises. Le contrôle externe est un gage de
crédibilité des informations extra-financières et un moyen de lutte contre le green
washing. Il faut donc rendre ce contrôle obligatoire.
Toutefois, les obligations vertes connaissent des limites. L’objectif fixé par le
programme « France 2030 » ne sera pas atteint par le recours aux obligations vertes
uniquement. Le marché de la finance doit se diversifier. Il conviendrait de trouver à
l’avenir des alternatives afin de renforcer le marché des obligations vertes.
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
CONCLUSION GÉNÉRALE
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Le commissaire aux comptes, dans le cadre des services autres que la certification des
comptes, est sollicité par les émettrices d’obligations vertes afin de valider un certain
nombre d’informations du processus d’émission obligataire. Ce besoin de validation
des obligations vertes est lié d’une part à cette volonté d’apporter une certaine
crédibilité et pertinence aux informations obligataires au regard des enjeux importants
qu’elles représentent et d’autre part du manque de standardisation et de référentiel
encadrant ce marché en croissance.
En sa qualité d’OTI, le commissaire aux comptes adapte ses travaux dans ce contexte
changeant au moyen d’un programme de travail spécifique. Une démarche d’audit
adaptée permet au commissaire aux comptes d’attester de la conformité des
informations issues de l’émission obligataire avec les règles applicables à la profession.
La mission de certification des obligations vertes représente une nouvelle mission que
le commissaire aux comptes s’est approprié grâce à la loi pacte.
Il est nécessaire pour le commissaire aux comptes d’avoir une méthodologie propre
pour la réalisation de sa mission de certification afin de :
Pour les commissaires aux comptes OTI, avoir une méthodologie adéquate sert à
harmoniser les différentes approches de vérification extra-financières en spécifiant les
objectifs et les principales vérifications attendus. Toutefois, elle laisse à chaque
commissaire aux comptes OTI, le choix et la responsabilité des diligences menées.
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Enfin, cette méthodologie sert aussi de base d’échange avec les commissaires aux
comptes (OTI) afin de déterminer les vérifications additionnelles nécessaires et plus
précisément les domaines qui nécessitent un contrôle de conformité approfondie.
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie
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Ouvrages spécialisés
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- LAVILLE Dorine et PHANTHARANGSI Maryvonne (2016), les obligations
vertes au service de la transition énergétique et écologique, Thema, Septembre
2016, p. 1-32
- LE GOUEZ Sarah, (2021), Obligations vertes : Quand les obligations
deviennent les acteurs de la transition énergétique, le cercle de l’Epargne,
mensuel N82, février 2021 p. 3-10
- DG TRESOR et CGDD (2013), Livre blanc sur le financement de la transition
écologique, p.6-38
- PERCHERON Agathe (2021), Panorama des obligations vertes, Observatoire
de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE), 2021, p.4-48.
Sites Internet
- International Capital Market Association (ICMA) :
https://www.icmagroup.org
(Dernière consultation août 2022)
- Climate Bonds Initiative (CBI) : https://www.climatebonds.net/standard
(Dernière consultation août 2022)
- Investissement socialement responsable :
https://www.economie.gouv.fr/facileco/linvestissement-socialement-
responsable
(Dernière consultation juillet 2022)
- Moody’s, « Green Bonds Assessment (GBA) Proposed Approach and
Methodology » :https://www.moodys.com/sites/products/ProductAttachm
ents/MIS_Green_Bonds_Assessment.pdf?WT.z_referringsource=TB~ESG
hub~GREENBONDS
(Dernière consultation le juillet 2022)
- Novethic : Notation extra financière :
https://www.novethic.fr/lexique/detail/agence-de-notation-extra-
financiere.html
(Date dernière consultation août 2022)
104
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Formations
- Webinaire organisé par l’Institut Louis Bachelier sur « Les Défis de la finance
verte », 17 septembre 2021.
- 5eme édition du forum « ESG et Impact Investing » organisé par l’AGEFI, 23
septembre 2021.
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
ANNEXES
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Outil de base
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Définition de
l'ISR selon les
PRI. Le
commissaire aux
comptes peut s'y
référer afin de
comprendre ce
que c’est que
l'ISR
110
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Conseils d'utilisation : S'y référer pour les derniers chiffres officiels de l'évolution du marché des
obligations vertes pour le premier trimestre 2021. Rapport publié par la CBI.
111
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Evolution
annuelle des
obligations
vertes
Classement des
pays ayant émis
des obligations
vertes sur le
premier
trimestre 2022
Les pays
ayant émis le
plus
d’obligations
vertes sur le
premier
trimestre
2022
112
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Conseils d'utilisation : S'y référer afin d'avoir les derniers chiffres officiels sur l'évolution du
marché des obligations vertes sur le premier semestre 2022. Rapport publié par la CBI
Synthèse de l’évolution
des obligations vertes
sur le premier
semestre 2022 :
• La Chine,
l’Allemagne et
les Etats-Unis
les plus gros
émetteurs
d’obligations
vertes sur le
premier
semestre 2022
113
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Annexe 4 - Green Bond Pricing report in the primary market H1 (Q1-Q2) 2021
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Comprendre l'évolution des prix des obligations
vertes sur le marché primaire afin d'identifier de potentiels écarts de prix pouvant exister avec
une obligation classique.
Conseils d'utilisation : parcourir le rapport afin de comprendre l’évolution du prix des obligations
vertes sur le marché primaire. Ce rapport concerne les obligations vertes émises en EUR et
USD d’un montant minimum de 500 millions d’USD ou EUR. Rapport publié par la CBI.
Synthèse de l’évolution
des prix des
obligations vertes
émises en EUR et
USD sur le 1er et 2eme
trimestre 2021. Permet
de faire une analyse
comparative avec une
obligation vanille
(Obligation classique)
114
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Comparaison des
prix sur certaines
obligations vertes de
différents émetteurs
en USD
115
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Prendre connaissances des Green Bonds
Principles, les principes élaborés par l'ICMA sur la méthodologie pour toute émission
d'obligation verte. L'ICMA présente des lignes directives pour tout émission d'obligation verte.
Conseils d'utilisation : S'y référer afin de comprendre les quatre principes applicables aux
obligations vertes ainsi que toutes les bonnes pratiques pour toute émission d'obligation verte ;
Présentation des
objectifs des Green
Bonds Principles,
des leurs
caractéristiques, des
bénéfices à tirer en
respectant ces lignes
directives, des
obligations des
émetteurs ainsi que
des investisseurs
116
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Définition d’une
obligation verte
selon les GBP. Il
convient que tous les
émetteurs puissent
être en mesure de
respecter les critères
élucidés à travers
cette définition afin
de qualifier leur
obligation de verte.
4 grands principes
développés par les
GBP :
- Utilisation des
fonds
- Processus de
sélection et
évaluation des
projets
- Gestion des
fonds
- Reporting
117
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Les GBP recommandent le recours à des
réviseurs externes dans le processus d'émission d'obligations. L'objectif est de prendre
connaissance des principes élaborés par l'ICMA concernant la revue externe.
Conseils d'utilisation : S'y référer afin de comprendre les exigences en matière de revue externe
imposées par l'ICMA, les objectifs d'une révision externe ainsi que les attentes des investisseurs
sur la question.
118
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Présentation du contenu
nécessaire attendu par les
parties prenantes pour
chacun des réviseurs
externes
119
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Prendre connaissance du règlement taxonomie
élaboré en juin 2020.
120
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
121
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Cet avis technique présente les modalités
d'intervention du commissaire aux comptes dans la vérification des informations extra-
financières. Le commissaire aux comptes peut s'y référer afin de comprendre les modalités de
réalisation de sa mission en tant qu'OTI.
Conseils d'utilisation : S'y référer pour les missions la mission de l’organisme tiers indépendant («
OTI ») prévue à l’article L. 225-102-1 du code de commerce sur la déclaration de performance
extra-financière ; la mission de l’organisme tiers indépendant prévue à l’article L. 210‑10 du
code de commerce, i.e. la vérification de l’exécution des objectifs sociaux et environnementaux
que la société se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité et qu’elle a
inscrits dans ses statuts ; d’autres travaux portant sur des informations extra-financières.
122
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
123
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
124
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Présentation des différentes étapes pour la
réalisation d'une mission SACC de certification des obligations vertes.
Conseils d'utilisation : Il s'agit d'un fichier power point présentant les différentes étapes dans
l'ordre chronologique d'une mission de certification des obligations vertes. Il est tout à fait
modulable et à adapter en fonction du secteur d'activité et des spécificités de l'entité objet du
SACC.
125
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Conseils d'utilisation : Remplir le questionnaire avec précaution avec les informations dont on
dispose sur le client permettant de valider son identité, le contexte et l'objet de la demande, la
vérification du respect de la déontologie etc… Le questionnaire doit être signé par l'associé
obligatoirement et par la direction technique le cas échéant. Remplir ce questionnaire avant la
réalisation des travaux
126
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Ce questionnaire
permet d’évaluer la
compatibilité avec les
exigences légales et
réglementaires pour le
commissaire aux
comptes pour la
réalisation de la mission
de SACC. Il est
important de de le
remplir avec précaution
et de le faire valider par
l’associé en charge du
dossier.
127
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Présentation d'une lettre de mission type pour
une mission de certification des obligations vertes.
Conseils d'utilisation : Reprendre le dernier modèle de lettre de mission SACC mission OTI EIP
ou non EIP en fonction de l'entité, disponible sur le site de la CNCC, et ajuster certains
paragraphes en fonction.
Présentation du
contexte
d’intervention de la
mission applicable
au cas TOURN
128
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Résumé de la
nature et l’étendu
des travaux par le
commissaire aux
comptes
129
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Conseils d'utilisation : Reprendre le dernier modèle sur les SACC en fonction de la conclusion
retenue, et réviser les paragraphes nécessaires au contexte selon les propositions formulées.
130
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Type de rapport
et selon le
contexte
d’intervention
131
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
132
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
133
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Conseils d'utilisation : S'y référer pour parcourir les caractéristiques et données financières du cas
pratique présenté dans ce mémoire ;
Commissaire aux comptes titulaire : Cabinet Grant Thornton, 29 Rue du Pont Neuilly-sur-
Seine
Le cas illustratif présenté est celui de la société TOURN. Il s’agit d’une EIP. Sa mission
principale est « de réaliser et d’élaborer les projets d’infrastructures composant le réseau de
transport urbain en Île-de-France et ainsi permettre la construction des lignes, la construction
et l’aménagement des gares ainsi que l’acquisition du matériels nécessaires ».
Selon une étude effectuée sur le transport public de la société TOURN, la candidate a pu
constater qu’aujourd’hui, 70 % des déplacements en Île-de-France s’effectuent de banlieue à
banlieue, et 80 % de ceux-ci se font en voiture, faute d’une alternative performante en transport
public. En effet, pour voyager d’une banlieue à une autre en transport en commun, il est
souvent nécessaire de passer par le centre de Paris, ce qui allonge le temps de transport et
sature les lignes de métro et de RER.
134
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Synthèse de la transaction
Émetteur Société TOURN
Évaluation Aa2(Moody's / AA(S&P) / AA(Fitch)
Taille finale EUR 1 750 millions EUR 20 millions
Date d'émission 10-oct-18 16-nov-18
Date de transaction 22-oct-18 26-nov-18
Date de maturité 22-oct-28 26-nov-68
Durée 10 ans 50 ans
Coupon 1,125% annual 2,145% annual
Diffusion OATs + 24 bp N/A
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
TOURN - Bilan
Bilan et Compte de
résultat de la société
TOURN au 31.12.N
vs 31.12.N-1
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Conseils d'utilisation : Parcourir afin d'obtenir un exemple type de travaux menés dans le cadre
d'une certification d'obligation verte. Les diligences effectuées ainsi que les conclusions sont
propres au cas pratique de la société TOURN et ne sont pas exhaustifs. Ce programme de
travail présente dans les grandes lignes le travail à réaliser par le commissaire aux comptes dans
le cadre de la certification des obligations vertes. Les diligences doivent être adaptés en
fonction du secteur d'activité.
137
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
138
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
4- Test de détail
Objectif de la
mission ainsi que les
moyens utilisés et
les travaux effectués
139
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Contexte d’intervention
+ détail relative à
l’émission obligataire de
la société
140
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes La candidate a revu les fonds alloués aux projets en remontant
aux pièces justificatifs de la société TOURN afin de s’assurer
que les montants sont alloués.
Analyse des
travaux effectués
par l’expert
relative à
l’impact
4.3 Analyse du rapport d’impact
écologique des
projets.
Nous avons
fourni un
exemple de
calcul d’impact
en Annexe 16
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
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Certification des obligations vertes par le
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Rappelez le contexte de
l’attestation du CAC sur les
obligations vertes
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Rappelez la responsabilité du
CAC dans la certification des
travaux, l’étendue de ses
travaux ainsi que ses limites au
regard de la demande du client
145
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Compléter le programme de travail avec un
calculateur permettant d'analyser l'impact quantifiable des émissions d'obligations vertes.
Conseils d'utilisation : Remplir le fichier de calcul avec des données pertinentes afin d'avoir
l'impact de chaque projet et permet ainsi évaluer l'impact de des émissions d'obligations vertes.
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Annexe 17 - Guide des bonnes pratiques sur les émissions des obligations vertes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Il s'agit du guide de bonnes pratiques élaboré
à partir des enseignements tirés du mémoire et des recommandations de la GBP. Le
commissaire aux comptes et tous les autres acteurs de la finance peuvent s'y référer afin
d'approfondir leurs connaissances sur les green bonds.
Conseils d'utilisation : Il s'agit d'un fichier PDF d'environ 15 pages présentant les obligations
vertes, les éléments à prendre en compte par tout nouvel émetteur ou futur émetteur. Il
convient de préciser que cet outil est une synthèse des principes ; il ne reflète en aucun cas la
volonté de développer une nouvelle norme sur les obligations vertes.
148
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Présentation du
sommaire du
guide de bonnes
pratiques. Il s’agit
d’une synthèse
des points
abordés dans le
mémoire
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Certification des obligations vertes par le
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes
Objectif du guide
fixé par l’auteur du
mémoire.
153
Certification des obligations vertes par le
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commissaire aux comptes
Glossaire ..............................................................................................................3
INTRODUCTION ........................................................................................ 10
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Certification des obligations vertes par le
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BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................... 97
ANNEXES ........................................................................................................ 97
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