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Diplôme d’expertise comptable

Session novembre 2022

MÉMOIRE :

ACCOMPAGNEMENT DU COMMISSAIRE
AUX COMPTES DANS SA MISSION DE
CERTIFICATION DES OBLIGATIONS
VERTES DANS UNE EPIC :

PROPOSITION D’UN GUIDE


MÉTHODOLOGIQUE ET D’UN GUIDE
PRATIQUE À DESTINATION DU
COMMISSAIRE AUX COMPTES

Nina Aissata Touré 11 Allée des Alpes


94350 Villiers-sur-
Marne
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Sommaire

Note liminaire .....................................................................................................2

Glossaire ..............................................................................................................3

Liste des abréviations .........................................................................................5

Iconographie & Tables .......................................................................................6

NOTE DE SYNTHÈSE ...................................................................................7

INTRODUCTION ......................................................................................... 10

Partie I. L’INVESTISSEMENT SOCIALEMENT RESPONSABLE


(ISR): LE MARCHÉ DES GREEN BONDS, UNE CROISSANCE
DYNAMIQUE ................................................................................................ 15

Chapitre 1. Émergence de l’investissement socialement responsable : analyse


du marché des ISR et présentation des enjeux pour le commissaire aux comptes
........................................................................................................................... 16

Chapitre 2. Panorama du marché des obligations vertes ................................. 29

Chapitre 3. Études des principes applicables aux obligations vertes (Green


Bonds Principles) : le rôle important de l’ICMA .............................................. 51

Partie II. VERS UNE STANDARDISATION DE L’APPROCHE


DES OBLIGATIONS VERTES: PROPOSITION D’UNE
DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE ET D’UN GUIDE PRATIQUE À
L’ATTENTION DES COMMISSAIRES AUX COMPTES ................... 62

Chapitre 1. Processus de réalisation d’une émission d’obligations vertes ....... 64

Chapitre 2. Mise en œuvre pratique de la mission de certification d’obligations


vertes (SACC) .................................................................................................... 68

Chapitre 3. Proposition d’un guide pratique sur les émissions d’obligations


vertes en France ................................................................................................ 88

BIBLIOGRAPHIE........................................................................................... 97

ANNEXES ........................................................................................................ 97

1
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Note liminaire

Afin de faire suite à la soutenance de mai 2022, la candidate a effectué les modifications
sur le mémoire. Le tableau suivant met en lumière les modifications apportées :

Remarques des examinateurs


Modifications apportées par la candidate
dans le feuillet de soutenance

Le lien vers les annexes a été intégré dans le corps du


Certaines pages ne sont pas
mémoire sous forme de carte d'identité. Les captures
rédigées (annexes dans le texte).
d’écran des annexes ont été réduites afin de ne pas
occuper trop de place.

Deuxième partie annoncée pour 40 Le mémoire a été retravaillé afin que les volumes de
pages en introduction et dans le pages soient cohérents avec la demande d’agrément
sommaire et en réalité 36 pages. déposée.

Le nouveau mémoire respecte désormais les conditions


Volonté de faire du volume de typographie prévues par la note de jury au candidat
(espaces et marges non-standard). à savoir : interligne : 1,5 ; marge : 3,5 ; taille de police :
12.

La candidate a ajouté une Section 2 dans le Chapitre I


de la partie I qui s'intitule : "Enjeux du commissaire aux
Une partie du mémoire est comptes face à la croissance des informations extra-
déconnectée du sujet. financières : présentation de la mission d'audit ainsi que
les apports et limites". Cette section permettra de faire
le lien avec la partie II qui aborde le programme de
travail du commissaire aux comptes.

La candidate a ajouté plusieurs sous-sections dont une


sous-section qui aborde les limites de la mission de
certification (dont le recours aux experts). La section 2
ainsi créée comportera 3 sous-sections :
Il faut davantage montrer les limites
- Sous-section 1 : présentation générale de la mission
des compétences du CAC dans le
d'audit des informations extra-financières.
domaine de la certification (recours
éventuels à des experts).
- Sous-section 2 : intérêt de la mission de certification
des informations extra-financières pour le CAC.

- Sous-section 3 : limites à la réalisation de la mission


par le commissaire aux comptes.

2
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Glossaire

- Développement durable :
Selon l’INSEE1, reprenant la définition de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier
ministre norvégien, le développement durable est « un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre
aux leurs » (1987).

« En 1992, le sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des Nations unies, officialise
la notion de développement durable et celle des trois piliers
(économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace,
socialement équitable et écologiquement soutenable. »

- Finance durable :

La finance durable intègre la finance climatique, verte et sociale, tout en considérant


plus largement la viabilité économique à long terme des organisations financées, ainsi
que le rôle et la stabilité du système financier global dans lequel elles opèrent. La
finance durable englobe entre autres l’investissement socialement responsable (ISR), la
finance verte et la finance solidaire. Novethic définit la finance durable 2 en ces termes :
« Elle désigne des pratiques de la finance qui prennent en compte des critères extra-
financiers comme l’environnement ou le social. Il s’agit d’un levier pour la
transformation des sociétés et de l’économie vers une économie plus durable. »

- Émission obligataire :

Une émission obligataire est une opération qui consiste à émettre une obligation
nouvelle (titre utilisé par les entreprises ou l’État pour emprunter de l’argent sur les
marchés financiers) et à vendre à différents investisseurs sur le marché financier. Il
s’agit d’une forme d’emprunt. L’émission d’obligations concerne toutes types de
sociétés par actions sans exception (SA, SAS, SCA, SARL selon certaines conditions).
L’émission obligataire peut être une solution alternative et parfois moins complexe
qu’une négociation d’emprunt auprès de la banque.

- « Green washing » :

1 Institut national de la statistique et des études économiques.


2 https://www.novethic.fr/lexique/detail/finance-durable.html (dernier consultation juillet 2022)
3
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Novethic définit le greenwashing3 comme étant une méthode de marketing qui


consiste à communiquer auprès du public en utilisant l'argument écologique. Le
greenwashing dénonce un message trompeur utilisant l’argument écologique alors que
l’intérêt du produit ou du service pour l’environnement est minime voire inexistant.

- Taxonomie :

Dans le contexte de la finance durable, la taxonomie est un système de classification


identifiant les activités, les actifs et/ou les catégories de projets qui permettent
d'atteindre des objectifs clés en matière de climat, d'écologie, de société ou de
durabilité, en fonction de seuils et/ou de cibles identifiés.

- Second Party Opinion :

Dans le processus de certification des obligations vertes, les « Second Party Opinion »
ont comme objectif de revoir et valider le processus d’émission d’obligations selon les
quatre principes dictés par l’ICMA. Les « Second Party Opinion » sont généralement
des cabinets d’audits. Ici le rôle du commissaire aux comptes dans le processus de
certification des obligations vertes est considéré comme une revue par une « second
party opinion ».

- Organismes Tiers indépendants (OTI) :

Organisme réalisant la mission de vérification des informations extra-financières en


application de l’article L. 225-102-1 du Code de commerce, « tierce partie » au sens de
la norme ISO 17029. Il est accrédité par le Comité français d’accréditation (COFRAC)
ou par tout autre organisme d’accréditation sur la base de sa compétence, de son
indépendance et de son impartialité.

3https://www.novethic.fr/lexique/detail/greenwashing.html (dernière consultation juillet


2022)
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Liste des abréviations

Abréviations Signification
1 AMF Autorité des Marchés Financiers
2 BEI Banque Européenne d’Investissement
3 CAC Commissaire aux Comptes
4 CBI Climate Bonds Initiative
5 CBS Climate Bonds Standard
6 CNCC Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
7 COP21 Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques
8 COP23 Conférence de Bonn de 2017 sur les changements climatiques
9 COP26 Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques
10 DPEF Déclaration de performance extra-financière
11 EFRAG European Financial Reporting Advisory Group
12 EIP Entité d'Intérêt Public
13 EPIC Etablissement Public à Caractère Industriel et commercial
14 ESG Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance
15 GES Gaz à effet de serre
16 GBA Green Bonds Assessment
17 GBP Green Bond Principales (Principes applicables aux obligations vertes).
18 GSS Green Social and Sustanibility Bonds
19 H3C Haut Conseil du Commissariat aux Comptes
20 IASB International Accounting Standards Board
21 ICMA International Capital Market Association
22 IFC International Finance Corporation
23 ISR Investissement Socialement Responsable
24 ISSB International Sustainability Standards Board
25 NEP Normes d'Exercice Professionnel
26 NFRD Non Financial Reporting Directive
27 ODD Objectif de développement durable
28 OTI Organisme tiers indépendant
29 PRI Principes pour l'investissement responsable
30 RSE Responsabilité Sociétale des Entreprises
31 SACC Services Autres que la Certification des Comptes
32 SBP Social Bonds Principles
33 SGP Société de Gestion de Patrimoine
34 UE Union Européenne
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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Iconographie & Tables


Iconographie
Des encadrés pédagogiques alimentent ce mémoire et permettent d’apporter des
précisions utiles au commissaire aux comptes.

Bonne pratique pour la profession

Erreur à éviter

Expérience du candidat

Parole d’un expert

Valeur ajoutée du cas pratique

Outil méthodologique et version disponible sur la clé USB


Table des figures

Figure 1 – Émissions des obligations vertes sur le troisième trimestre 2022 ................. 30
Figure 2- TOP 15 des pays émettant des obligations vertes Q1 (trimestre) 2022.......... 31
Figure 3– La Chine, l’Allemagne et les États-Unis, leaders sur le premier semestre
2022 des émissions d’obligations vertes..................................................................................... 32
Figure 4– Top 10 des entreprises émettrices d’obligations vertes sur H1 2022 ............. 32
Figure 5– Évolution des obligations vertes à horizon 2025 ................................................. 33
Figure 6– Typologie d’émetteurs d’obligations vertes sur l’année 2021 .......................... 35
Figure 7– Nombre de signataires aux principes de l’investissement responsable ....... 36
Figure 8 - Évolution des obligations vertes sur 2022 ............................................................. 40
Figure 9 - Projets éligibles dans le cadre des émissions d’obligations vertes en
novembre 2013 ................................................................................................................................... 43
Figure 10 - Impact des émissions obligataires - EDF, Engie, Région Ile de France .. 48

Table des tableaux

Tableau 1 - Synthèse des études de cas ..................................................................................... 42


Tableau 2 - Catégories de projets éligibles définis par les Green Bonds Principles .... 58
Tableau 3- Les différentes étapes de l’approche risques sauvegarde dans le cadre de
l’acception d’une prestation fournie par le CAC d’une entité EIP ou non EIP ............ 73
Tableau 4 - Indicateurs de performance et d'impact société TOURN ...Erreur ! Signet
non défini.

6
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

NOTE DE SYNTHÈSE

7
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L a question du développement durable est prépondérante dans les débats


politiques et fait partie du quotidien de millions de Français aujourd’hui.

Malgré la pandémie de Covid-19 et ses conséquences sur l’économie mondiale, on


constate une prise de conscience de la plupart des pays quant à la nécessité de se
tourner vers une économie plus verte. Dans un souci de relance de l’économie, les
autorités françaises conscientes de l’enjeu important du changement climatique se
tournent vers les marchés financiers afin de trouver des alternatives durables pour la
relance de l’économie.

La finance joue un rôle crucial dans la transition écologique et le marché français


affiche un dynamisme dans ce domaine. Ainsi, on assiste à la naissance de plusieurs
instruments financiers dont le plus connu est l’obligation verte. Le développement des
obligations vertes offre une opportunité d’accroître le volume des capitaux propres en
direction de projets favorisant la transition vers une économie plus durable.

Au vu de la croissance exponentielle des émissions d’obligations vertes, la fiabilité de


ce marché passera par la certification des organismes indépendants en particulier le
commissaire aux comptes.

Dans le cadre de ses services autres que la certification des comptes, le commissaire
aux comptes doit appréhender les risques liés à ce nouvel instrument financier au vu
de l’enjeu mis en cause. Il conviendrait de s’assurer que ces obligations vertes
répondent aux spécificités qui leur sont attribuées (financer des projets verts) et que
leur rôle ne soit pas détourné ou utilisé par les entreprises à des fins de communication.

La problématique soulevée ici réside dans cette appréhension par le commissaire aux
comptes des risques liés à ce nouvel instrument afin d’adapter sa démarche d’audit lors
de sa mission. L’objectif poursuivi est la mise en place d’un guide méthodologique
et d’un guide pratique destinés au commissaire aux comptes.

Dans le but de comprendre le fonctionnement des obligations vertes, il est primordial


d’analyser leur environnement. Ainsi, dans une première partie, la candidate abordera
la notion d’investissement responsable, socle du développement des obligations vertes.
Ensuite, la candidate fera un focus sur la mission d’audit des informations extra-
financières réalisées par le commissaire aux comptes. L’objectif est de présenter la
mission d’audit des informations extra-financières dans un sens plus large avant de se
focaliser sur l’audit des obligations vertes. La candidate montrera l’intérêt de réaliser
8
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

cette mission par le commissaire aux comptes, mais également ses limites lors de la
mission. Par la suite, la candidate dressera un état des lieux du marché des obligations
vertes en France, retracera son évolution et en indiquera les acteurs clés. Puis sera
présenté le cadre conceptuel et normatif régissant le marché et permettant de le réguler
à travers les GBP développés par l’ICMA. La nécessité d’uniformiser les critères
d’éligibilité constitue certainement l’un des plus grands défis auxquels fait face ce
marché encore récent.

Dans la seconde partie, l’accent sera mis sur l’élaboration du programme de travail à
destination du commissaire aux comptes. La candidate abordera tout d’abord les
modalités pratiques de l’exercice par le commissaire aux comptes de sa mission de
certification des obligations vertes, suivies de la présentation d’un programme de
travail personnalisé comprenant les diligences à mener par le commissaire aux comptes
au cours de sa mission. Ce guide méthodologique sera présenté à travers un cas
illustratif (cas de la société TOURN).

Ce mémoire propose un programme de travail destiné aux commissaires aux


comptes dans l’exercice de sa mission. Mais dans un sens plus large, le mémoire est à
destination de tous les acteurs (investisseurs, entreprises, banques, collectivités locales)
désirants se documenter sur le marché des obligations vertes. Par conséquent, sera
élaboré un guide des bonnes pratiques établi à partir des informations issues de
précédentes émissions réalisées en France, mais également de l’expérience de l’auteur
du mémoire. Ce guide fera mention également des limites rencontrées par le CAC lors
de la certification des obligations vertes.

Le mémoire sera construit de manière à mettre en évidence les apports à la profession,


en étant pratique et professionnelle. Il visera ainsi à apporter, grâce à un programme
de travail, les éléments à prendre en compte par le commissaire aux comptes au cours
de la réalisation de sa mission de certification des obligations vertes et grâce un guide
pratique, les lignes directives et les informations clés à considérer par les différents
acteurs sur le marché des obligations vertes.

9
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

INTRODUCTION

10
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L ’adoption du plan d’investissement France 2030 ou encore l’accord de Glasgow


(COP26) constituent des éléments révélateurs des actions menées par les
institutions internationales pour le développement durable. Le président de la
République française Emmanuel Macron a présenté, lors de son discours du mardi 12
octobre 2021, le plan d’investissement « France 2030 ». Il s’agit d’un investissement de
30 milliards d’euros sur cinq ans dont les dix objectifs prioritaires visent à répondre à
l’urgence climatique. L’un des premiers objectifs proposés par le président de la
République porte sur la décarbonisation de l’économie : il s’agit de diminuer de 35 %
les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2015.

Pour plusieurs acteurs du marché, le sujet du développement durable n’a pas d’impact
sur les marchés financiers. Il est donc difficile de comprendre le rôle que peut jouer la
finance dans la transition écologique. Pourtant, plusieurs indicateurs de performance
montrent que le changement climatique aura des effets négatifs sur l’économie et le
système financier. Les investisseurs ont donc un rôle crucial à jouer afin d’accompagner
les institutions internationales au cours de cette transition écologique.

Entré en vigueur en juillet 2020, le règlement « Taxonomie » (règlement (UE)


2020/852) établit un système de classification commune à l’Union européenne
permettant d’identifier les activités économiques considérées comme durables. Le
règlement Taxonomie précise également les dispositions prévues relatives au contenu
des DPEF4. À compter du 1er janvier 2022, les entreprises françaises qui sont dans
l’obligation de publier des informations extra-financières devront inclure dans leur
DPEF des informations relatives à leurs « activités économiques durables ».

En France5, sont donc soumises à l’obligation de publier les informations prévues par
le règlement Taxonomie dans leurs déclarations de performance extra-financière («
DPEF »), les entités d’intérêt public tel que définies par l’article L. 820-1 III du Code
de commerce dès lors qu’elles dépassent, à la date de clôture de l’exercice,
individuellement ou sur une base consolidée :

4
Déclaration de performance extra financière : Il s’agit d’un document permettant aux
entreprises de présenter leurs actions déployés relatives aux questions environnementales,
sociales/sociétales et de gouvernance.
5
CNCC – Diligences du commissaire aux comptes relatives aux nouvelles informations en
matière de taxonomie « verte » devant être incluses dans les déclarations de performance extra-
financière publiées à compter du 1er janvier 2022 en application du règlement (UE) 2020/852
– Novembre 2021
11
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- un nombre moyen de 500 salariés et,


- un total bilan supérieur à 20 M€ ou un total de chiffre d’affaires net supérieur
à 40 M€.

Le règlement Taxonomie envoie un signal fort pour le développement de la finance


durable. Ce règlement permettra de classer les activités économiques considérées
comme durables, et d’orienter ainsi les flux financiers vers des investissements
durables.

Étant donné cette actualité riche en changements et en directives gouvernementales,


les entreprises ont tout intérêt à intégrer cette dimension durable dans leurs décisions
stratégiques quand même il leur faudrait se réorganiser.

Les obligations vertes possèdent tous les atouts pour répondre aux enjeux liés au
développement durable. Cet instrument financier qui suscite l’intérêt auprès des
investisseurs, connaît depuis 2007 une croissance très rapide. Pour autant ce marché
ne représente qu’une niche compte tenu de son poids dans le marché obligataire global.
Son stade de développement étant encore récent, le marché des obligations vertes est
confronté à des controverses concernant son degré de standardisation. Cela s’exprime
par l’absence de définition claire et précise d’une obligation verte.

De ce fait, il convient de ne pas sous-estimer le rôle du commissaire aux comptes


chargé de se prononcer sur la régularité et la sincérité des états financiers des
entreprises. Désormais, le commissaire aux comptes, non seulement, devra
accompagner ses clients dans la validation de la qualité des données extra-financières
(DPEF) mais il doit également valider leurs reportings portant sur leurs
investissements durables et leurs impacts socio-environnementaux. Le commissaire
aux comptes se voit attribuer un rôle crucial et représente un gage quant à la fiabilité
des informations financières et extra-financières des institutions.

L’entrée en vigueur de la réforme européenne de l’audit et de la loi Pacte a permis aux


commissaires aux comptes de s’approprier de nouvelles missions par le biais des
services autres que la certification des comptes (SACC). Au regard des enjeux posés
par le marché des obligations vertes, une société peut donc confier à son CAC une
intervention conduisant à :

12
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- formuler un avis sur une sélection d’informations publiées dans le rapport


d’obligations vertes de l’entreprise ;
- formuler un avis sur la correcte allocation des fonds levés lors des émissions
obligataires « Green Bonds » et des montants affectés à chaque projet ;
- formuler un avis sur la conformité de tous les aspects significatifs des projets
entrant dans le cadre des obligations vertes avec les critères d’éligibilité définis
par la société dans le référentiel.

La mission de certification des obligations vertes constitue une nouvelle mission que
le commissaire aux comptes peut s’approprier dans le cadre des SACC. La rédaction
d’un mémoire sur la mission de certification des obligations vertes du commissaire aux
comptes revêt donc un intérêt certain, étant donné le contexte économique tourné vers
une économie plus durable, ainsi que les enjeux climatiques concernés. La mission de
certification des obligations vertes du CAC étant une mission spécifique, elle doit faire
l’objet d’une démarche d’audit adaptée en fonction de critères bien définis. Le marché
des obligations vertes est un marché en pleine croissance, il requiert donc une attention
particulière de la part du commissaire aux comptes au regard des différents enjeux ci-
avant esquissés.

Ce mémoire poursuit un double objectif : construit de manière à mettre en évidence


les apports à la profession, il apportera, via un guide méthodologique, de bonnes
pratiques et éléments à prendre en compte par les commissaires aux comptes lors de
la réalisation de la mission à travers un programme de travail personnalisé et, via un
guide pratique, les lignes directives et les informations clés à considérer par les
différents acteurs sur le marché des obligations vertes.

Le commissaire aux comptes pourra s’appuyer sur des exemples et le cas pratique
mentionné lors de ce mémoire afin d’apporter une valeur ajoutée aux outils
méthodologiques présentés. Le thème des obligations vertes n’a pour le moment pas
fait l’objet de mémoire d’expertise comptable.

Adressé à toute la profession, ce mémoire constitue une base de documentation pour


les confrères détenant des clients ayant recours à ce type de financement, mais dans un
sens plus large aux confrères devant auditer des informations extra-financières.

Dans la première partie du mémoire, le concept d’investissement socialement


responsable, socle de développement des obligations vertes, sera présenté. Ensuite, la
13
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

candidate fera un focus sur la mission d’audit des informations extra-financières


réalisée par le commissaire aux comptes. L’objectif est de présenter la mission d’audit
des informations extra-financières dans un sens plus large avant de se focaliser sur
l’audit des obligations vertes. La candidate montrera l’intérêt de réaliser cette mission
pour la profession, mais également les limites du CAC.

Il est primordial d’analyser le marché des obligations vertes afin de comprendre son
fonctionnement ainsi que les différents rôles des acteurs, plus précisément l’ICMA
l’organisme régulateur du marché. Faisant le lien avec les phases de l’audit, cette
première partie permettra de prendre connaissance de l’environnement de la société
auditée en vue d’évaluer les risques d’audit et présenter son programme de travail.

Dans la seconde partie, l’accent sera mis sur l’analyse des risques liée à ce marché
dans un contexte évolutif afin d’établir une démarche d’audit adaptée à un cas pratique.
Sera présenté le déroulement d’une émission d’obligation verte. Un programme de
travail sera proposé afin de fournir aux commissaires aux comptes les informations
nécessaires basées sur les meilleures pratiques et standards internationaux considérer
lors de la certification des obligations vertes. Cette seconde partie correspond à la
définition du programme de travail et la réalisation des diligences relatives à l’audit des
obligations vertes. La mission de certification d’obligations vertes réalisée par le CAC
s’étend jusqu’à la fin de l’emprunt obligataire émis. Un suivi des obligations verte post-
émission est donc primordial.

De ce guide méthodologique, découlera un guide pratique proposé aux acteurs du


marché afin de leur faire part des bonnes pratiques à adopter ainsi que des critères
nécessaires à toute émission d’obligations verte. Ce guide fournira les clés de
compréhension du développement de ce marché, basées sur des exemples précis
d’émissions d’obligations vertes réussies en France.

14
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Partie I. L’INVESTISSEMENT
SOCIALEMENT RESPONSABLE (ISR): LE
MARCHÉ DES GREEN BONDS, UNE
CROISSANCE DYNAMIQUE

15
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

D epuis plusieurs années, les entreprises se préoccupent de l’impact que


pourraient avoir leurs activités et s’inquiètent
environnementales sur l’économie. Dans le but d’intégrer cette dimension
des conséquences

environnementale dans leur stratégie de développement, ces entreprises tentent de


mener des politiques visant à protéger l’environnement.

D’un autre côté, les investisseurs portent de plus en plus d’intérêt aux méthodes dites
« vertes » afin d’investir de manière durable et responsable.

L’application de ces principes aux stratégies d’investissement par les investisseurs ainsi
que la prise en compte des critères liés à l’environnement par les entreprises ont
conduit au développement de la notion d’investissement socialement responsable
(ISR).

Cette première partie présentera donc le concept d’investissement socialement


responsable, socle du développement de la finance durable et, ainsi, des obligations
vertes. Dans un premier temps, la candidate abordera les fondements de l’ISR, les
caractéristiques de ce marché et son évolution, les acteurs ainsi que les freins au
développement du concept.

Dans un second temps, la candidate présentera de manière générale la mission d’audit


des informations extra-financières, la nature des informations extra-financières que le
commissaire aux comptes peut être en mesure de certifier, l’intérêt pour le commissaire
aux comptes et pour la profession de réaliser ce type de mission et enfin les limites à
la réalisation de ce type de mission.

Chapitre 1. Émergence de l’investissement socialement responsable :


analyse du marché des ISR et présentation des enjeux pour le
commissaire aux comptes

Section 1 : Cadre général de l’investissement socialement responsable

1. Contexte, définition et enjeux de l’investissement


socialement responsable

16
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L’origine de l’investissement socialement responsable remonte au XVII siècle, sous


l’influence de la communauté des quakers6 installée en Californie. Cette communauté
refuse de s’enrichir par la guerre et l’esclavage et décide d’exclure de ses investissements
ce qui sera qualifié d’ « industries du péché ». Le tabac, l’alcool ainsi que les armes sont
ainsi exclus. Cette première vague d’investissements responsables basés sur l’exclusion,
sous l’influence du milieu catholique est suivie par quelques autres mouvements.

Au niveau international, l’investissement socialement responsable a été reconnu à


travers les « Principes pour l’investissement responsable » (PRI) établis par le
programme des Nations unies pour l’Environnement/Initiative financière (UNEP FI)
et le Pacte mondial des Nations unies. L’objectif des PRI est de favoriser la bonne
gouvernance, l’intégrité et la responsabilité des investisseurs.

Annexe 1 - Principes pour l'investissement


Type : Informative
socialement responsable
Valeur ajoutée :
Objectif de l'annexe : Prendre connaissance des
définitions ainsi que du concept d'investissement
socialement responsable.
Conseil d'utilisation : Identifier les caractéristiques de
l'investissement socialement responsable ainsi que
les objectifs fixés par les Nations unies.
Lien direct : cliquez ici

Novethic, filiale de la Caisse des dépôts et consignations définit l’ISR en ces termes
« L’investissement socialement responsable (ISR) rassemble toutes les démarches qui
consistent à intégrer des critères extra-financiers dans les décisions de placements et la
gestion des portefeuilles. ». « L'investissement socialement responsable (ISR) consiste
à intégrer de façon systématique et traçable des critères environnementaux, sociaux et
de gouvernance (ESG) à la gestion financière. » rajoute Novethic.

À partir de ces deux définitions, il est possible de définir l’ISR comme étant une
stratégie d’investissement qui concilie à la fois des critères sociaux et
environnementaux et des performances financières.

6
Membres d'un mouvement religieux protestant (la quakerisme), fondé au XVII siècle par
George Fox, prêchant le pacifisme, la philanthropie et la simplicité des mœurs.
17
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Aujourd’hui, il n’est pas possible de parler d’investissement socialement responsable


sans aborder la prise en compte des critères ESG dans le choix de l’investissement. Les
critères ESG sont les éléments qualitatifs regroupant un certain nombre de points-clés
permettant de qualifier un investissement de responsable.

Novethic (2013) définit un indicateur ESG comme une mesure évaluant l’impact d’une
entreprise sur ses parties prenantes et son environnement. Selon Hassel et Semenova
(2013), : « la valeur de la performance des indicateurs ESG correspond au résultat de
l’intersection et l’interaction de deux concepts, à savoir la responsabilité sociétale et
environnement (RSE) et l’investissement socialement responsable (ISR) ».

La mise en œuvre d’une stratégie d’ISR avec intégration des critères ESG ne peut
aboutir si l’entreprise ne fait pas preuve de transparence. Celle-ci se doit de
communiquer sur ses pratiques ainsi que ses investissements. Le marché de
l’investissement socialement responsable se tourne généralement vers la
réglementation pour davantage de clartés et de précision sur le concept. La non-
harmonisation des définitions actuelles constitue un frein, tant pour les investisseurs
que pour les financeurs. En France, le cadre règlementaire de l’ISR s’articule autour de
deux articles :

- l’article 224 de la loi Grenelle 2, qui a apporté une plus grande précision dans les
informations ESG à communiquer, tout en élargissant le champ d’application à
certains investisseurs institutionnels en plus des SGP ;

- l’article 173 (modification de l’art L.533-22-1 du Code monétaire et financier), destiné


aux SGP et aux investisseurs institutionnels, qui explicite les obligations d’information
sur les modalités de prise en compte des critères ESG dans leurs politiques
d’investissements et de gestion des risques.

Parole d'un expert: Bastien H, Associé d’un cabinet d’expertise-comptable


« La RSE est l’application volontaire pour une entreprise des objectifs de développement
durable. Aujourd’hui, une entreprise doit investir responsablement. C’est une démarche
longue et un investissement sur le long terme. Il est impossible pour une entreprise
d’afficher une rentabilité positive en ayant un impact négatif sur l’environnement. Les
entreprises doivent intégrer la RSE dans leur stratégie de développement. »

18
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

2. Analyse du marché de l’ISR en France et les principaux


acteurs régissant ce marché

L’investissement socialement responsable s’est considérablement développé en France


au cours de ces dix dernières années. Selon l’étude EUROSIF7 de 2018, le secteur de
l’ISR atteint 7,6 % des encours totaux de 276 Mds € en 2015. Les encours ESG8 hors
ISR, quant à eux représentent environ 9 % des encours totaux français. L’ensemble
des encours ESG et ISR en 2015 s’élève à 613 Mds €, soit 17 % des encours français.

Les principaux acteurs de l’ISR sont :

- Les investisseurs institutionnels

Les investisseurs institutionnels jouent un rôle crucial dans le développement du


marché de l’ISR. Il s’agit entre autres des banques, des sociétés d’investissement, des
sociétés d’assurance. Selon les derniers chiffres9, ces investisseurs institutionnels
représentent 70 %10 du marché de l’ISR. Au niveau européen, ils représentent un peu
plus de 92 % de l’encours d’ISR.

- Les agences de notation extra-financière

Le rapide développement de l’ISR et l’intérêt croissant qu’il suscite dans toutes les
sphères financières fait naître le besoin d’une analyse extra-financière. De plus, face à
l’essor des normes de reporting et des exigences de communication sur le
développement durable du fait de l’article 8 du règlement européen Taxonomie (cf.
introduction), on assiste à l’émergence des premiers analystes financiers que sont les
agences de notation financière. La notation extra-financière consiste en l’attribution
par une agence spécialisée (dite agence de notation ou de rating) d’une note évaluant
la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise.

Les trois grandes agences de notation financière sont : Moody’s, Standard & Poor’s et
Fitch. L’objectif de ces agences de notation est d’attribuer des notations aux

8
https://assets.kpmg/content/dam/kpmg/fr/pdf/2017/10/fr-isr-en-france-vu-par-ses-
acteurs-2017.pdf (dernière consultation juillet 2022)
9
https://www.economie.gouv.fr/facileco/linvestissement-socialement-
responsable#:~:text=Les%20investisseurs%20institutionnels&text=Il%20s'agit%20principal
ement%20des,%25%20des%20encours%20d'ISR. (dernière consultation juillet 2022)
6 & 10 https://www.economie.gouv.fr/facileco/linvestissement-socialement-responsable

(dernière consultation juillet 2022)


19
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

entreprises, sur la base de critères propres à chaque agence, afin de favoriser chez les
investisseurs une vision de la politique de responsabilité sociale et environnementale
de ces entreprises.

En France, le marché de l’ISR est dominé par l’agence de notation Vigeo. Vigeo est
l’une des principales agences européennes de notation financière. À partir de critères
de performance, cette agence mesure l’impact des entreprises en matière de
développement durable et étudie la RSE de ces entreprises.

Selon l’étude Novethic,11 les agences de notation ne peuvent être exclues du paysage
de l’ISR Français. À fin 2004, 38 % des entreprises ont déclaré faire appel à deux
agences de notation extra-financière au minimum, contre 29 % en 2003. On peut
comprendre que la reconnaissance et la légitimité de leur évaluation se sont accrues.

Bonne pratique pour la profession: Les agences de notations disposent


d'informations clés sur les entreprises. Lors de la phase de prise de connaissance de
l'environnement de l'entité, objet de la certification, le commissaire aux comptes se
doit d'analyser les conclusions tirées des notations effectuées. Ainsi, le CAC va
s’assurer qu’il n'y a pas un décalage entre les informations revues et celles issues de
l'évaluation par les agences de notation.
Il convient de préciser que le commissaire aux comptes est tenu par le secret
professionnel envers les agences de notation extra-financières.

- Les organismes de recherche et de promotion

Les organismes de recherche, quant à eux effectuent des travaux de recherche sur le
développement durable. Ces organismes ont pour objectif commun de promouvoir
l’investissement socialement responsable. Parmi ces organismes de recherche et de
promotion de l’ISR, on compte :

- Novethic : il s’agit d’un centre de recherche et d’expertise sur l’ISR. Il fournit


des études régulières et est aujourd’hui considéré comme l’une des principales
sources d’information sur l’investissement socialement responsable en France.
Novethic réalise des études statistiques et des études de tendances et
d’évolutions du marché de l’ISR.

11https://www.novethic.fr/lexique/detail/agence-de-notation-extra-financiere.html
(dernière consultation juillet 2022)
20
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- ORSE (Observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises): il s’agit


d’une association regroupant des entreprises, des sociétés de gestion qui
réfléchissent sur des questions liées à la responsabilité sociale et
environnementale des entreprises et l’ISR en France et à l’international.
- Forum de l’investissement socialement responsable (FIR) : ce forum
rassemble les professionnels de l’environnement socialement responsable, des
spécialistes d’analyse de la RSE, des syndicalistes… Leur objectif est
d’influencer les décisions des institutions financières afin de les inciter à
adopter les pratiques d’ISR.

3. Les critiques et les freins au développement de l’ISR : le


risque de greenwashing

La problématique soulevée par le concept d’investissement socialement responsable


est le greenwashing. En effet, la difficulté actuelle réside dans la définition claire des
critères entrant en compte dans cet investissement. L’approche d’inclusion des critères
ESG dans la politique d’investissement, peut-elle suffire à qualifier une entreprise de
socialement responsable ?

Appliqué aux obligations vertes, le greenwashing concerne principalement l’allocation


des fonds à des projets qui ne seraient pas vertueux. On peut également parler de
greenwashing lorsqu’une entreprise a un impact négatif sur l’environnement bien
qu’elle finance des projets à caractère vert.

Afin d’illustrer les arguments avancés, il faut analyser le cas de l’entreprise espagnole
Repsol, acteur du secteur pétrolier et gazier. En 2017, le groupe Repsol émet sa
première obligation verte. Pour une entreprise de ce secteur, cela représente une grande
avancée. Les objectifs visés par Repsol à travers cette émission étaient la réduction de
ses émissions de CO2 de 1,2 tonnes avant l’année 2021. Cette émission obligataire de
la part d’un groupe pétrolier a suscité des questionnements, étant donné que le modèle
d’affaire de l’émettrice ne vise pas des investissements vers des projets verts (activité
pétrolière).

21
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

En revanche, la Climate Bonds Initiative12 ne remet pas en cause l’émission obligataire


qui entre en compte dans les lignes directives dictées par la GBP. Elle met en cause
l’activité du groupe qui ne rentre pas dans l’objectif de réduction d’émission de CO2.
L’exemple de Repsol décrit parfaitement le manque de définition claire des critères
d’éligibilité.

Ainsi, comme on l’a constaté dans la section 1 et au vu des questionnements portant


sur le risque de greenwashing, le marché de l’ISR ainsi que celui des obligations vertes
fait face à un manque de fiabilité et de confiance de la part des investisseurs. Afin de
résoudre le problème et en attendant la mise en place d’un standard sur ces marchés,
l’État français est intervenu en définissant des standards de qualité applicable aux
produits de placement responsable et en mettant en place différents labels :

Le label ISR a été créé en 2015 par le ministère des Finances et de l’Économie, et le
décret du 8 janvier 2016, suivi de l’arrêté d’application, en définissent le cahier des
charges et les modalités de contrôle. Ce label distingue les fonds ISR ouverts au grand
public pour les rendre plus lisibles dans l’offre d’épargne (assurance-vie, PEA, épargne
salariale…).

Le label Greenfin (2019) est porté par le ministère de la transition écologique et


solidaire. Il remplace, en l’améliorant, le label TEEC (transition énergétique et
écologique pour le climat), lancé en 2015 lors de la COP21. La gouvernance est
également assurée par un comité dédié et présidé par le Ministère.

À travers cette section, on comprend les limites et les freins au développement du


marché de l’ISR. Ces limites font partie des risques que doit appréhender le
commissaire aux comptes lors de la réalisation de sa mission de validation des
informations extra-financières. La candidate abordera dans la partie suivante cette
mission et comment le commissaire aux comptes appréhende ces risques.

Section 2 : Enjeux du commissaire aux comptes face à la croissance des


informations extra-financières
Avec l’intensification de la réglementation sur les informations extra-financières et
l’obligation portée sur les entreprises à produire ce type d’information, l’audit des

CBI ou Climate Bonds Initiative est une organisation internationale qui s'efforce de
12

mobiliser des capitaux mondiaux pour l'action climatique.


22
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

informations extra-financières au sein des cabinets d’audit devient un sujet majeur. La


vérification de ces données extra-financières devient un enjeu majeur au même titre
que le contrôle des informations financières. La candidate abordera dans cette partie
les enjeux de l’intervention du commissaire aux comptes dans la vérification de ces
informations extra-financières.

1. Présentation générale de la mission d’audit des informations


extra-financières

Au vu de l’évolution de la réglementation, le nombre d’entreprises concernées par


l’obligation de produire des informations extra-financières va croître. De ce fait, les
entreprises qui feront l’objet de contrôle de leurs informations extra-financières vont
s’élargir. Avant de présenter la mission du commissaire, il est important de présenter
et de caractériser ce qui relève de l’extra-financier.

Définition de l’information extra-financière

Selon l’avis technique13 de la CNCC, l’information extra-financière constitue


l’ensemble des informations de nature environnementale ou sociale. En d’autres
termes, l’information extra-financière peut être définie comme étant l’information
autre que financière et de nature environnementales, sociale/sociétale et de
gouvernance. On comprend que l’information extra-financière permet d’évaluer une
entreprise, son impact et sa performance via plusieurs critères environnementaux,
sociaux/sociétaux et de gouvernance.

Ainsi, les composantes de l’information extra-financière sont nombreuses et diverses.


Toutefois, on distingue deux modalités d’intégration de ces informations extra-
financières par les entreprises :

- Information extra-financière pure : ce qui pourrait être qualifié de comptabilité


non-monétaire. Il s’agit de l’information extra-financière qui ne pourrait être quantifiée
en valeur monétaire. À titre d’exemple, on peut citer le bilan carbone (mesure des
émissions CO2, GES…) et le reporting RSE (quantité de déchets utilisés/consommés,
consommations d’énergie) ;

https://doc.cncc.fr/docs/avis-technique-stes-a-mission-2022/attachments/at-societes-a-
13

mission-v17022022 (dernière consultation août 2022)


23
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- Information extra-financière monétaire : il s’agit ici d’intégrer les informations


de la comptabilité extra-financière dans la comptabilité financière d’une entreprise afin
de pouvoir les analyser et définir la performance globale de l’entreprise.

Pour l’heure, les informations extra-financières communiquées par les entreprises sont
purement non-monétaires par la difficulté d’intégration des informations extra-
financières dans la comptabilité classique. C’est l’objectif que s’est fixé l’EFRAG via la
mise en place de normes comptables européennes sur les informations extra-
financières.

Typologie d’information extra-financière :

Les composantes de l’information extra-financière sont diverses et varient d’une


entreprise à une autre. Les principales composantes sont les suivantes :

Composante environnementale : il s’agit des indicateurs d’émissions de GES,


quantité de déchets produits, consommation d’énergie, consommation d’eau, part de
la surface détenue et située dans des zones protégées…

Composante sociale : il s’agit principalement des informations relatives à


l’organisation du cadre de travail, de l’emploi et la formation des salariés, l’égalité des
sexes, les informations liées à la santé et la sécurité des employés.

Composante de gouvernance : il s’agit de la relation avec les parties prenantes (Sous-


traitant, fournisseurs, actionnaires, membre de la gouvernance, la lutte contre la
corruption, la transparence de la politique de rémunération).

Ces indicateurs cités ci-dessus ne sont pas exhaustifs et d’autres indicateurs peuvent
apparaître en fonction de d’activité de l’entreprise. Ainsi, on peut comprendre que le
commissaire aux comptes fait face à une multitude d’indicateurs pour lesquels il peut
être amené à valider sa véracité.

Pertinence de l’information extra-financière

Aujourd’hui, l’information financière est considérée comme insuffisante pour traduire


les réalités et la valeur ajoutée d’une entreprise. L’information extra-financière sert à
divulguer la stratégie des entreprises dans le domaine environnemental et social.

Elle sert à rassurer les parties prenantes sur la stratégie et l’impact environnemental
d’une entreprise. Les acteurs majeurs des entreprises (salariés, consommateurs, clients,
24
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

actionnaires) ont besoin d’autres types d’informations au-delà de la comptabilité


financière. L’information extra-financière permet également aux entreprises de mieux
adapter leurs politiques RSE et minimiser leurs impacts sur l’économie.

L’intérêt de communiquer des informations extra-financières réside dans cette volonté


de présenter la performance globale de l’entreprise non pas uniquement sur ces aspects
comptables et financiers, mais également sur des critères extra-financiers
(environnementaux et sociaux).

Le modèle économique des entreprises est donc en train d’évoluer pour intégrer ces
critères environnementaux et sociaux. L’information extra-financière est
communiquée à toutes les parties prenantes. L’objectif final est de conférer une
dimension comptable à ces informations extra-financières et au vu de l’importance
qu’elle représente pour les entreprises.

Rôle du commissaire aux comptes :

L’information extra-financière doit être pertinente pour les investisseurs et les autres
parties pertinentes mais également compréhensible et vérifiable. Toutefois,
l’information extra-financière souffre d’un déficit de cohérence globale et de légitimité.
Le contrôle des informations extra-financières par le commissaire aux comptes doit
être généralisé comme c’est le cas pour les informations financières.

Le commissaire aux comptes est tenu de vérifier la sincérité et la concordance des


informations financières et de toute information lesquelles peuvent être extra-
financières qui ont un impact sur les données financières de l’entreprise. Sa mission a
été élargie dans le cadre de la transposition de la NFRD. La mission de vérification
de l’information extra-financière s’inscrit dans le cadre de la norme ISAE 3000. La
norme ISAE 3000 (révisée) vise les missions d’assurance autres que l’audit ou revue
portant sur les informations financières en particulier les informations extra-
financières.

La mission de vérification de l’information extra-financière des entreprises par le


commissaire aux comptes est effectuée à travers son statut d’organisme tiers
indépendant. La loi confie à un organisme tiers indépendant (OTI) la mission de
vérifier les informations extra-financières et d’émettre un avis selon des modalités bien
précises.

25
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Selon l’avis technique14 de la CNCC : « Le commissaire aux comptes désigné OTI


peut effectuer les travaux demandés si, conformément aux dispositions de l’article L.
822-11 du Code de commerce l’intervention fournie n’entre pas dans les services
portant atteinte à l’indépendance du commissaire aux comptes qui sont définis dans le
Code de déontologie et, s’agissant d’entité d’intérêt public, dans les services
mentionnés au paragraphe 1 de l’article 5 du règlement (UE) n° 537/2014 du 16 avril
2014. ». La conclusion de l’OTI correspond à une conclusion d’assurance modérée,
telle que définie dans l’ISAE 3000 (révisée).

2. Intérêt de la mission de certification des informations extra-


financières pour le CAC

Le commissaire aux comptes a une mission d’intérêt général. La validation des


informations extra-financières constitue une opportunité unique de donner du sens
aux informations extra-financières. La qualité de l’information extra-financière ne peut
s’entendre sans le contrôle externe du commissaire aux comptes, gage de fiabilité et de
sécurité pour les tiers.

L’intérêt de la réalisation de la mission par le commissaire aux comptes revêt donc d’un
caractère certain au vu du rôle important qu’il joue au sein des entreprises quant à la
fiabilisation de l’information financière. L’intérêt pour le CAC de réaliser ce type de
mission se situe à plusieurs niveaux :

- Le commissaire aux comptes a une bonne connaissance du système de


l’entreprise et est le partenaire privilégié pour valider une information
financière. L’extra-financier est un élément majeur et stratégique pour les
entreprises ce qui confère au commissaire aux comptes toute la légitimité pour
cette mission. La réalisation de la mission par le CAC est donc pertinente.
- La validation des informations financières constitue une nouvelle typologie
de mission pour le CAC et surtout lui permet de répondre à un besoin de
fiabilisation des données extra-financières sollicité par ses différents clients.
- La réalisation de la mission par le CAC permet le développement de
nouvelles compétences spécialisé dans le domaine environnementale et
sociale. Ainsi, on assiste à la naissance de nouveaux profils d’auditeurs

https://doc.cncc.fr/docs/avis-technique-stes-a-mission-2022/attachments/at-societes-a-
14

mission-v17022022 (dernière consultation août 2022)


26
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

financiers ayant des compétences hybrides : opportunité de pouvoir réaliser à


la fois des missions d’audit des informations financières (mission légale) et la
mission d’audit des informations extra-financières : renforcement des
compétences des collaborateurs actuels.
- Attractivité de la profession CAC : la réalisation de la mission serait une
source d’attractivité pour la profession en général, car les enjeux
environnementaux sont en phase avec les attentes et les motivations des
nouvelles générations de professionnels. Donner plus de sens à la mission du
CAC. L’objectif est d’attirer plus de jeunes vers la profession qui sont intéressés
par les politiques environnementales et ainsi pallier la problématique de
recrutement et de fiabilisation des collaborateurs au sein des cabinets d’audit.
- Apporter aux entreprises une méthodologie adéquate, la crédibilité et la
confiance sur leurs informations extra-financières et sur la sincérité de
l’entreprise et de sa politique RSE.
- Faire évoluer la mission du CAC dans l’avenir et faire apparaître de
nouveaux besoins pour les entreprises dans le domaine environnemental.
- Valeur ajoutée pour les cabinets d’expertise comptable de proposer ce
type de mission et entre dans le cœur de métier du CAC : la réalisation de la
mission de validation des informations extra-financières pourrait représenter
un avantage concurrentiel pour les cabinets d’audit qui proposent ce type de
mission.
3. Limites à la réalisation de la mission par le commissaire aux
comptes

Pour répondre aux nouveaux enjeux liés à la réalisation de la mission de vérification


des informations extra-financières, les cabinets d’audit et d’expertise comptable vont
devoir s’adapter.

Cette adaptation passe par plusieurs phases et nécessite des moyens financiers. Les
limites à la réalisation de la mission d’audit des informations extra-financières sont
nombreuses, mais peuvent être résumées comme suit :

- Compétences techniques

Le contrôle de l’information extra-financière conféré au commissaire aux comptes


présente des limites en matière de compétence. La mission de vérification des
27
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

informations extra-financières nécessite dans la majeure partie des cas l’intervention


d’expert indépendant. Les missions sont donc conduites par des équipes très
pluridisciplinaires. Les commissaires aux comptes n’ont pas le monopole sur
l’intervention et leur avis donné se base principalement sur les conclusions menées par
les experts. Il est donc difficile pour le commissaire aux comptes de faire preuve d’un
esprit critique quant à la validité et la fiabilité des informations extra-financières.

En réponse à ce manque de compétence sur les sujets environnementaux, la CNCC a


lancé un programme de formation en vue de permettre aux commissaires aux comptes
d’acquérir des compétences spécifiques dans ce domaine.

- Normalisation des informations extra-financières

L’information extra-financière est encore peu normée. On note l’absence de référentiel


stable tant au niveau de la forme que du fond. Les normes de vérification spécifiques
développées ne sont pas précises et complètes. L’efficacité de la réalisation de la
mission par le commissaire aux comptes s’avère donc limitée. La norme ISAE 3000
15
(révisé) qui est la norme applicable aux missions de vérification de l’information non-
financière reste toutefois limitée.

Les commissaires aux comptes qui réalisent l’audit de ces informations financières ne
disposent pas de méthodologie claire et précise. En général, l’audit de ces informations
extra-financières est basé sur la méthodologie adoptée pour un audit comptable et
transposé.

- Limite au niveau des organismes tiers indépendants (OTI)

Afin de réaliser sa mission d’audit des informations extra-financières, les cabinets


d’audit doivent être habilités comme des OTI. Il s’agit d’une accréditation à obtenir
auprès du Comité Français d’accréditation (Cofrac). Cette accréditation est délivrée
après l’audit des cabinets portant sur la conformité aux exigences de la norme ISO
17029. Le processus de délivrance de cette accréditation peut prendre plusieurs mois
et donc limiter les entreprises qui souhaitent auditer les informations extra-financières.
De plus, en France, on compte très peu d’OTI, les plus connues sont les grands
cabinets d’expertise comptables (EY, KPMG, DELOITTE, GRANT

15
https://www.iaasb.org/publications/international-standard-assurance-engagements-isae-
3000-revised-assurance-engagements-other-audits-or-0 (dernière consultation août 2022)
28
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

THORNTON…). Les missions ne sont réalisées que par ces OTI aux désavantages
des cabinets de taille moyenne ce qui limite donc l’intervention des CAC d’autres
cabinets.

- Informations extra-financières non-cohérentes, pertinentes,


comparables, ni fiables et ne donnant pas une image fidèle

Afin de pouvoir fiabiliser ces informations extra-financières, il faut d’ores et déjà que
les informations transmises par les entreprises soient viables, pertinentes et surtout
donne une image fidèle de leur situation environnementale. Ce qui n’est pas toujours
le cas et limite donc la mission réalisée par le commissaire aux comptes. La pertinence
du contrôle par le commissaire aux comptes passe principalement par le caractère
probant des éléments collectés. Ces éléments probants16, collectés permettent aux
commissaires aux comptes de tirer des conclusions sur lesquelles ils fondent leur
opinion.

- Pas d’obligation de vérification des informations extra-financières :

Force est de constater qu’il n’existe pas à l’heure actuelle d’obligation de vérification
des informations extra-financières dans son ensemble sauf cas de la Déclaration de
performance extra-financière (DPEF). Les entreprises soumettent donc
volontairement le contrôle de leur information extra-financière au commissaire aux
comptes. Il s’agit donc d’une limite pour le commissaire aux comptes dans la réalisation
de sa mission. Des dispositions sont prévues à ce niveau afin de rendre obligatoire la
vérification de toutes les informations extra-financières.

Chapitre 2. Panorama du marché des obligations vertes

Section 1 : Présentation des obligations vertes

1. Le marché français des obligations vertes en pleine


croissance depuis l’accord de Paris sur le climat

L’Union européenne constitue le socle du développement du marché des obligations


vertes. La première émission d’obligations a été effectuée en 2007 par la Banque

16
https://doc.cncc.fr/docs/nep-500 NEP 500 Caractère des éléments probants collectés
29
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

européenne d’investissement (BEI) pour un montant de 600 M€17. En annexe 2,


figurent les derniers chiffres officiels concernant l’évolution des obligations vertes
depuis la première émission en France en 2007.

Annexe 2 - Climate Bonds Initiative - Sustainable


Type : Informative
Debt report Q1 2022
Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Comprendre l'évolution du
marché des obligations vertes sur le premier
trimestre 2022.
Conseil d'utilisation : S'y référer pour les derniers
chiffres officiels de l'évolution du marché des
obligations vertes pour le premier trimestre 2022.
Rapport publié par la CBI.

Lien direct : cliquez ici

Analyse du marché des obligations vertes 2022

Figure 1 – Émissions des obligations vertes sur le troisième trimestre 2022

Source : Sustainable Debt Market - Q1 2022 – Climate Bonds Reports

L'émission d’obligations vertes a continué de croître au cours du premier trimestre


2022. Les volumes inclus dans la base de données des obligations vertes du Climate
Bonds Initiatives ont totalisé un montant de 83,5 milliards de dollars, soit une baisse
de 38% par rapport au premier trimestre 2021.

17
https://www.eib.org/fr/press/all/2021-141-european-investment-bank-eib-issues-its-first-
ever-digital-bond-on-a-public-blockchain (dernier consultation novembre 2021)
30
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L’analyse de la Climate Bonds Initiative montre qu’avec un taux de croissance


relativement modeste, le volume annuel d'émissions d'obligations vertes pourrait
dépasser 1 600 milliards de dollars en 2023.

L’annexe 3 montre l’évolution des obligations vertes sur le premier semestre 2022. Au
premier semestre 2022, les obligations vertes enregistrées dans la base de données de
Climate Bonds (GBDB) ont totalisé 218,1 milliards de dollars, soit une baisse de 21 %
par rapport aux volumes records du premier semestre 2021 (277,5 milliards de dollars).
Cette baisse n'était pas inattendue, compte tenu des inquiétudes liées à l'inflation post
COVID-19 et de la volatilité plus générale du marché après l'invasion de l'Ukraine par
la Russie.

Figure 2- Top 15 des pays émettant des obligations vertes Q1 (trimestre) 2022

Source : Sustainable Debt Market - Q1 2022 – Climate Bonds Reports

Si le nombre d'émetteurs n'a pas varié (53), la dette verte des entreprises financières a
augmenté de 41 % par rapport au premier trimestre 2021 pour atteindre 40 milliards
de dollars. La Deutsche Bank a été le plus grand émetteur financier, avec 18 opérations
d'un montant total de 7,9 milliards de dollars. La transaction la plus importante du
trimestre a été émise par la « Bank of China » : une obligation à trois ans de 30 milliards
de RMB (4,8 milliards d'USD) destinée à des projets d'énergie renouvelable, de
transport à faible émission de carbone et de gestion de l'eau et des déchets.

Tous les autres types d'émetteurs (Allemagne, France…) ont enregistré une baisse par
rapport à la période équivalente en 2021.

Au premier semestre 2022, les marchés développés ont continué à générer la plus
grande part de la dette verte, avec plus de 60 % du total des émissions. Les marchés

31
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

émergents ont représenté une part plus importante des émissions verte au premier
semestre 2022 (29 %) par rapport au premier semestre 2021 (20 %).

Les émissions des supranationaux, à 19,6 milliards de dollars, ont enregistré la hausse
la plus impressionnante (75 % par rapport au premier semestre 2021), avec une
croissance extraordinaire des entités supranationales soutenues par les gouvernements
(1867 %).

Les volumes en provenance d'Europe ont enregistré une baisse de 31 % par rapport
au premier semestre 2021, mais ont néanmoins constitué près de la moitié du segment
vert (101,5 milliards de dollars, soit 47 %).

Figure 3– La Chine, l’Allemagne et les États-Unis, leaders sur le premier semestre 2022 des
émissions d’obligations vertes

La République française est la quatrième émettrice souveraine d’obligations vertes sur


le premier semestre 2022 pour un montant total de 7,47 milliards d'USD, soit plus de
la moitié des émissions du segment.

Figure 4– Top 10 des entreprises émettrices d’obligations vertes sur H1 2022

32
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Source : Sustainable debt market summary H1 2022 – Climate Bonds Initiative

De plus, selon une nouvelle étude18 réalisée par Pictet Asset Management et par
l'Institute for International Finance, le marché mondial des obligations vertes pourrait
connaître un changement brusque durant les années à venir du fait de l’engagement
d’un nombre croissant de pays vis-à-vis à ce nouvel instrument, en poursuivant les
objectifs de réduction des émissions de carbone. Comme on peut le constater sur la
figure 5, selon Bloomberg, les émissions annuelles d'obligations vertes atteindront 1,2
milliards de dollars d'ici 2025.

Figure 5– Évolution des obligations vertes à horizon 2025

18
https://am.pictet/fr/france/global-articles/2020/monthly-market-views/fixed-
income/green-bonds-and-sustainable-fixed-income-investing (dernière consultation août
2022)
33
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

La croissance rapide du marché des obligations vertes est en effet liée à la fois à la forte
demande et à la rencontre d’une offre disponible. Du côté de l’offre, au départ
circonscrite à des émetteurs nationaux comme les banques, le marché s’est peu à peu
ouvert à des acteurs privés tels que les entreprises, les collectivités territoriales.

Du côté de la demande, celle des investisseurs s’est rapidement accrue du fait de la


disponibilité de l’information, plus fournie quant à l’utilisation des fonds dans le cas
des obligations vertes que dans celui des obligations classiques. Au-delà de la prise de
conscience générale de leur rôle, il est admis également que les investisseurs
s’intéressent aux obligations vertes du fait de leur rendement.

Contrairement à ce qui pourrait être pensé, la performance des obligations vertes


n’intègre aucune prime particulière. L’étude de la Climate Bonds Initiative présentée
en Annexe 4 sur le prix des obligations vertes au cours du 1er semestre 2021 sur le
marché secondaire fait un comparatif de l’évolution d’une obligation verte et de celle
d’une obligation « vanille19 » en se focalisant sur les émissions en EUR et en USD. Les
résultats de l’étude démontrent que les obligations vertes attirent un spread crédit 20plus
bas que les obligations « vanilles ». Comparer le prix d’une obligation verte à celui d’une
obligation classique, à risque égal, c’est-à-dire émises par le même émetteur, revient à
répondre à la question de l’incitation financière qu’incorpore l’obligation financière ou
non. Il convient de préciser qu’il n’existe aucun traitement fiscal différenciant une
obligation verte et l’obligation classique.

2. Cadre conceptuel et normatif du marché des obligations


vertes

Les obligations vertes (Green Bonds) sont des obligations classiques. À la différence
d’une obligation traditionnelle, une obligation verte est exclusivement destinée à
financer des projets ayant un impact environnemental positif. Elle offre les mêmes
caractéristiques financières qu’une obligation traditionnelle. Le concept d’obligation
verte repose donc principalement sur son impact environnemental qu’il convient de
prouver. Cet impact environnemental doit être quantifiable et mesurable.

19
Une obligation vanille est un autre nom donné aux obligations classiques
20
« Désigne la différence de taux d’intérêt d’une obligation avec celui d’une obligation de
référence de même durée, considérée comme la moins risquée (Emprunt d’État) »
34
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Le marché des obligations vertes est un marché encore récent. Il n’existe pas à l’heure
actuelle de norme ou de standard internationaux régissant ce marché si ce ne sont que
les lignes directives établies par l’ICMA.

3. Principaux acteurs sur le marché français des obligations


vertes et leur positionnement

Depuis le lancement de la première obligation verte par la BEI, les émissions ont
augmenté rapidement avec un nombre croissant de types d'émetteurs, d’investisseurs,
de réviseurs indépendants, d’organismes régulateurs diversifiant le marché. Cette partie
examine de plus près les différents types d’acteurs, dont est présentée l’importance
dans le marché des obligations vertes.

▪ Émetteurs

De 2007 à 2012, l'offre sur les marchés mondiaux des obligations vertes était presque
exclusivement représentée par des banques multilatérales de développement et
quelques autres institutions publiques, jusqu'à ce que des entreprises du secteur privé
et des institutions financières commencent à entrer sur le marché en 2013, contribuant
ainsi à l'accélération de sa croissance.

Le dernier rapport21 de la Climate Bonds Initiative fait état sur l’année 2021 d’une
évolution quant à la typologie des émetteurs de Green Bond. Les principales émettrices
sont les entreprises financières, autrement dit les banques et les fonds
d’investissements qui représentent 26 % du total des émettrices, suivis des entreprises
non-financières (25,7 %) et des émettrices souveraines (l’État) (22 %).

Figure 6– Typologie d’émetteurs d’obligations vertes sur l’année 2021

21
https://www.climatebonds.net/files/reports/cbi_global_sotm_2021_02h_0.pdf
(Dernière consultation août 2022)

35
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Sources : Sustainable Debt Global State of the Market 2021 – Climate Bonds Initiatives

▪ Investisseurs

Du côté de la demande, on observe une hausse de l’intérêt des investisseurs pour les
obligations vertes. Afin d’analyser cet intérêt grandissant, la candidate a revu le nombre
d’investisseurs qui ont déclaré publiquement s’engager à investir selon le principe de
l’investissement socialement responsable (PRI). Sur la figure 7, on peut observer une
hausse du nombre des investisseurs signataires depuis la création du PRI en 2006.

Figure 7– Nombre de signataires aux principes de l’investissement responsable

Source : Principes de l’investissement responsable 2021

Les Principes pour l’investissement responsable (PRI) ont été lancés en 2006 afin
d’aider les investisseurs à intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de
gouvernance (ESG) dans leurs décisions d’investissement. En signant les PRI, les

36
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

investisseurs s’engagent à adopter les six principes en matière d’investissement


responsable (voir Annexe 1 pour prendre connaissance des principes applicables).

Les principaux investisseurs rencontrés sont les investisseurs institutionnels tels que
les banques, les fonds d’investissements... Les fonds de pension et les assureurs
recherchent généralement des opportunités d'investissement à long terme et à faible
risque, offrant des rendements prévisibles et réguliers pour faire face à leurs
engagements.

▪ Organismes externes :

Les émetteurs d’obligations vertes diffusent des informations auprès des investisseurs
dans le but d’accroître la transparence et la crédibilité parmi les différentes parties
prenantes. Ainsi, les organismes externes jouent un rôle important, car la vérification
par un tiers indépendant des informations financières transmises aux investisseurs
renforce la crédibilité et la cohérence des informations divulguées.

La Green Bonds Principles (GBP) recommande le recours à des réviseurs


indépendants afin d’évaluer la sélection des projets et la gestion du produit issu de
l’émission de l’obligation verte. La GBP distingue quatre types de réviseurs
indépendants. La forme la plus courante d'examen externe des obligations vertes est la
seconde opinion, à laquelle recourent environ 70 % des obligations vertes, tandis que
20 % utilisent d'autres formes d'assurance, telles que les audits ou la certification. Seuls
quelques émetteurs choisissent de faire appel à plusieurs formes de revue externe, en
raison des coûts associés bien qu'il puisse être souhaitable du point de vue des
investisseurs d'obtenir l’avis d’experts externes à propos des informations avant et
après l'émission quant aux caractéristiques et l'impact écologique de l'obligation.

Afin d’expliciter le rôle de chacun des réviseurs externes, ci-dessous la présentation de


chacun d’entre eux :

➢ Avis externes (Second Party Opinions)

Les Second Party Opinions sont généralement des institutions indépendantes de


l’émetteur et disposent d’une expertise reconnue en matière de financement
environnemental et climatique. L’analyse par ces tiers indépendants peut porter sur la
stratégie, la politique ou les objectifs de l’émetteur en matière de développement
durable. Cette évaluation a pour but de fournir aux investisseurs des informations
37
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

pertinentes sur les caractéristiques de gouvernance des obligations vertes afin de les
aider dans leur choix d’investissement.

Le Green Bond Framework établi par l’émetteur afin de fournir un cadre de référence
à l’obligation verte constitue l’un des éléments principaux de revue par les Second Party
Opinions.

➢ Organismes de certification :

En l'absence d'une réglementation standard pour le marché des obligations vertes, un


émetteur peut obtenir une certification d’obligation afin de vérifier la conformité du
processus d’émission obligataire au regard des normes établies pour la lutte contre le
réchauffement climatique.

La Climate Bonds Standard (CBS) établis par la Climate Bonds Initiative (CBI)
représente l’une des premières certifications des obligations vertes au niveau
international. La CBI conditionne l’obtention de son certificat au respect des principes
établis par les Green Bonds Principles. Tout émettrice d’obligation verte respectant les
GBP peut prétendre à la certification de la CBI.

➢ Organismes de labellisation

La labellisation consiste à attribuer aux fonds d’investissements vertueux un label


confirmant leurs engagements en faveur de l’économie verte et de la transition
écologique.

En France, on distingue le label GreenFin (anciennement label TEEC, transition


énergétique et écologique pour le climat) créé en 2015 et le label ISR créé en 2015 par
le ministère des Finances et de l’Économie.

➢ Organismes de ratings

Les notations des obligations vertes servent à évaluer qualitativement et surtout


quantitativement différents aspects de l'émission obligataire selon une échelle de
notation définie. Elles peuvent porter sur l’obligation verte ou sur l’une des
caractéristiques principales de l’émission. Les notations financières sont réalisées par
les agences de notation spécialisées, utilisant un classement ou une méthode de
notation reconnue.

38
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Pour les investisseurs, l'avantage d'une notation réside, notamment, dans la facilité
relative à comparer différentes obligations vertes – étant donné que la notation est
effectuée selon la même méthodologie. Les diverses approches et les objectifs
poursuivis par les différentes agences composent toutefois un paysage fragmenté qui
pourrait nécessiter une plus grande harmonisation à mesure que les pratiques de
notation des obligations vertes se généraliseront.

➢ Organismes d’audit financiers

Les obligations vertes peuvent être contrôlées de manière indépendante dans le cadre
d’un audit. Menée par des cabinets d'audit accrédités (tels que KPMG, PwC, EY et
Deloitte), la vérification par un tiers indépendant fait référence à l'audit régulier, avant
et après l'émission, de l'ensemble du processus d'émission d'obligations vertes ou de
certaines parties de celui-ci, telles que l'allocation du produit.

Conformément aux normes professionnelles nationales et internationales telles que


l'International Standard on Assurance Engagements 3000 (ISAE 3000), ces audits
peuvent représenter la forme la plus indépendante d'assurance pour les investisseurs
que les processus sont conformes aux déclarations de l'émetteur.

Cependant, les audits peuvent se concentrer davantage sur les caractéristiques


procédurales et managériales de l'émission d'obligations et ne pas nécessairement
couvrir l'assurance des objectifs environnementaux de l'obligation.

4. Perspectives et menaces à moyen terme de l’évolution du


marché obligataire

Comme mentionné plus haut, le marché des obligations vertes est en forte
progression et les prévisions pour les années à venir sont positives. Au-delà du
développement de l’investissement responsable, comme évoqué en première partie,
la croissance du marché des obligations vertes est liée à une prise de conscience
générale des acteurs financiers des enjeux de la lutte contre le changement climatique,
cela dans un souci d’atteindre les objectifs fixés par la COP26.

Les émissions d'obligations vertes devraient augmenter de 100 milliards d'euros par
rapport aux niveaux de 2021 pour atteindre environ 500 milliards d'euros en 2022.

39
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Figure 8 - Évolution des obligations vertes sur 2022

Sources : Bloomberg, chiffres au 27/09/2021

De plus, l’évolution de la réglementation et l’avènement de la taxonomie européenne


sont des signaux positifs quant au développement du marché des obligations dans les
années à venir. Avec la croissance de ce marché ainsi que la diversité des émetteurs, on
assiste à la naissance de nouveaux instruments ayant des impacts positifs sur
l’environnement : social bond, blue bond, cat bond, transition bond, sustainability-
linked bond…

Toutefois, malgré le dynamisme qu’il suscite, ce marché est aujourd’hui confronté à


des controverses du fait de son manque de standardisation et de cadre réglementaire.
En effet, l’un des principaux freins au développement du marché reste le greenwashing.
Malgré les nombreuses opportunités qu’offre le marché des obligations aussi bien aux
émetteurs qu’aux investisseurs, le manque de clarté concernant les définitions et la
réglementation risquent d’être contraignant pour son évolution. Les Green Bonds
Principles, aujourd’hui adoptés par l’ensemble des émetteurs ne représentent que des
recommandations et des orientations.

Pour que le marché des obligations vertes soit crédible à long terme, les investisseurs
et les autres parties prenantes doivent avoir la preuve que les projets financés ont
effectivement apportés des avantages environnementaux. Les investisseurs espèrent
que les émetteurs se diversifient et que la qualité des émissions puisse s’améliorer avec
le temps en matière de reporting.

La demande du marché des obligations vertes est forte et celui-ci affiche de belles
perspectives. Sa croissance s’accompagne toutefois du risque de greenwashing. Il est
nécessaire d’offrir un cadre structuré afin de donner davantage de crédibilité aux
émissions futures.

40
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Parole d'un expert: Bertille C, Associée, département RSE et Développement


Durable
« En général, les instruments financiers en faveur des investissements responsables
affichent une forte dynamique du fait des bouleversements réglementaires
rencontrés. Les obligations vertes n’y échappent pas et sont très sollicitées par nos
clients au sein du cabinet. À l’échelle internationale, ces obligations vertes ont une
réelle valeur ajoutée et un impact positif sur l’environnement. »

Section 2 : Étude sectorielle des principaux émetteurs français d’obligations
vertes
Dans cette section, la candidate analysera des études de cas des trois plus importantes
entreprises françaises ayant émis des obligations vertes.

Ces entreprises françaises décrites évoluent dans différents secteurs d’activités. Cela
permettra une analyse comparative des caractéristiques de chacune des émissions
d’obligations.

Ainsi, la candidate analysera le cas de l’entreprise EDF, l’une des premières sociétés
ayant procédé à l’émission d’obligations vertes sur le marché français ; la société
ENGIE, société détenant le record mondial en montant émis d’obligations et enfin la
Région Île-de-France, l’une des premières collectivités sur le marché des obligations
vertes.

Ces études de cas fournissent des informations importantes sur le processus d'émission
d'obligations vertes et des recommandations pour les futurs émetteurs et les
investisseurs.

Il est important de noter que l’objectif de ces études de cas est de montrer les
différences existant dans l’allocation du produit des émissions à des projets
environnementaux, dans la vérification, le suivi et le compte-rendu portant sur
l’utilisation du produit, ainsi que l’impact sur l’environnement qui en résulte. Les
obligations vertes ne sont pas différentes des obligations classiques pour ce qui
concerne la structuration, la notation, la tarification. Ces éléments ne seront donc pas
abordés.

1. Présentation et analyse des émissions obligataires par secteur


d’activité des principaux émetteurs français

41
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

La candidate va décrire les caractéristiques financières de l’obligation ou des obligations


qui ont été émises, la manière dont le produit des obligations a été investi, le niveau
d'intérêt des investisseurs, les défis rencontrés et les enseignements tirés.

Tableau 1 - Synthèse des études de cas

Entités Année Valeur de Coupon


Secteur d'activité Durée
émettrices d'émission l'émission annuel
Énergie et des
2013 1,4 milliard d'euros 2,2 5% 7,5 ans
EDF services énergétiques
Commerce de 2014 1,2 milliard d'euros 1,375 % 6 ans
ENGIE combustibles gazeux
par conduites 2014 1,3 milliard d'euros 2,375 % 12 ans
Région Île-de- Collectivité territoriale
France région, 2014 600 millions d'euros 2,375 % 12 ans
Source : Données publiques des sociétés issues de leur Green Bond Framework

Cas pratique 1 : EDF

Contexte d’émission des obligations vertes

Les obligations vertes sont pleinement intégrées dans la politique de financement du


groupe EDF, faisant du groupe l’un des principaux émetteurs verts et un participant
au développement et à la liquidité du marché des obligations vertes. EDF est également
un membre de la gouvernance des Green Bonds Principles de l’ICMA.EDF est l’une
des premières entreprises à émettre une obligation verte de référence en 2013.

Dans le cadre de son développement, le groupe EDF s’est fixé l’objectif de doubler au
maximum sa capacité de production d’énergies renouvelables nettes et de la porter à
plus de 60 GW22 en 2030.

Ainsi, en novembre 201323, le groupe EDF émet sa première obligation verte (Green
Bond), d’un montant de 1,4 milliard d’euros, avec une maturité de 7,5 ans et un coupon
fixe de 2,25 %. Cette émission d’obligations vertes permettra à EDF de poursuivre ses
investissements de développement des énergies renouvelables. L’émission des
obligations vertes d’EDF a permis de financer treize centrales à énergie renouvelable,
dont dix projets éoliens terrestres, deux projets solaires et un projet biométhane.

Process d’émission de green bonds

22
GW : Unité de mesure d’énergie qui correspond à la puissance d’un gigawatt.
23https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/investisseurs-actionnaires/espace-

obligataire/emprunts#documents-relatifs-aux-emissions-obligataires-d-edf-2018 (dernière
consultation juillet 2022)
42
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Une analyse de l’émission obligataire d’EDF selon les quatre grands principes
recommandés par les GBP à partir du rapport Green Bond Framework d’EDF ainsi
qu’à partir du document de référence24 d’EDF a été effectué :

- Sélection des projets éligibles :

EDF souhaite financer à la fois ses nouveaux investissements et ses projets existants
qui n’ont pas encore démarré ou qui n’ont pas encore bénéficié d’un autre financement
à la date de l’émission. Ses nouveaux investissements éligibles comprennent les projets
de production d’énergie renouvelable tels que les biomasses, la géothermie et
l’hydroélectricité internationale, l’efficacité énergétique, la biodiversité.

EDF a sélectionné cinq critères d’éligibilité de ses projets :

- l’évaluation des pays d’implantation des projets en matière de droits civiques


et de gouvernance ;
- la maîtrise des impacts environnementaux du projet ;
- la protection de la santé et la sécurité des intervenants ;
- la promotion des relations fournisseurs responsables ;
- l’assurance quant à la concertation avec les acteurs du territoire.

Ces critères de sélection des projets ont également fait l’objet de notations extra-
financières par l’agence Vigeo quant à leur crédibilité et leur cohérence.

Les projets sélectionnés et ayant reçu un financement au 31 décembre 2013 sont listés
dans la figure.

Figure 9 - Projets éligibles dans le cadre des émissions d’obligations vertes en novembre 2013.

- Utilisation des fonds :

24
https://www.edf.fr/sites/default/files/contrib/groupe-edf/espaces-dedies/espace-
finance-fr/investisseurs-et-analystes/credits/green-bond/edf_ddr2013_vf_0.pdf (dernière
consultation juillet 2022)

43
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Le total des fonds levés lors de l’émission a été investi sur un portefeuille dédié. Au
total 192 millions d’euros ont été alloués à ces quatre projets éligibles sur un total d’1,4
milliard d’euros émis. Ces fonds ont été alloués aux différentes sociétés des projets
éligibles sélectionnés. Ils sont exclusivement destinés au financement des coûts de
construction et de développement des projets éligibles.

- Gestion des fonds :

À leur réception, les fonds levés par la direction du financement des investissements
d’EDF, sont gérés et suivis jusqu'à leurs allocations aux projets éligibles. Les montants
non affectés à des projets sont réinvestis dans des fonds monétaires ISR jusqu’à leur
affectation. Les projets financés respectent obligatoirement les conditions
environnementales visées.

- Reporting :

EDF s’est engagée à publier annuellement un compte-rendu sur les projets


sélectionnés et financés par les fonds levés dans le cadre de l’émission obligataire ainsi
que les montants totaux ainsi alloués.

Révision externe :

Il convient de noter que l’éligibilité des projets financés, la gestion des fonds ainsi que
les informations communiquées aux investisseurs ont fait l’objet d’une revue par les
commissaires aux comptes d’EDF. La candidate a pris connaissance de l’attestation
émise par Deloitte et KPMG dans le rapport financier d’EDF.

Cas pratique 2 : ENGIE

Contexte d’émission des obligations vertes

ENGIE (Ex gdf-suez) est connu comme étant le leader corporate sur le marché des
finances vertes. ENGIE renforce ainsi sa position grâce à ses différentes actions en
faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans le cadre de son plan de développement dans les énergies renouvelables, ENGIE
a réalisé en 2014 l’émission de sa première obligation verte d’un montant de 2,5
milliards d’euros.Cette émission fut un succès pour l’entreprise qui a remporté un taux
de souscription de 64 % par des investisseurs ISR.

44
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Comme pour le précédent cas pratique, la candidate a pris connaissance du rapport


Green Bond Framework 2014 d’Engie ainsi que le document de référence 252014
comportant son rapport financier.

Process d’émission de green bonds

- Sélection des projets éligibles :

Les projets sélectionnés par ENGIE répondent à des critères environnementaux,


sociaux parmi lesquels la protection de l’environnement, la contribution au
développement local et au bien-être des communautés locales, le respect des principes
éthiques envers les fournisseurs et sous-traitants, la gestion responsable des ressources
humaines et la qualité de la gouvernance des projets sélectionnés. Ces critères ont été
établis en collaboration avec l’agence de notation extra-financière Vigeo.

- Allocation des fonds :

L’émission d’obligations vertes sera consacrée à financer des projets d’énergies


renouvelables et d’efficacité énergétique tels que les projets éoliens, solaires, biomasses
ou hydro-électriques.

- Gestion des fonds :

Dès leur réception, les fonds sont alloués directement aux projets éligibles. Tous les
montants sont alloués aux nouveaux projets développés par ENGIE. Les projets
financés respectent obligatoirement les conditions environnementales visées.

- Reporting :

ENGIE a fait le choix de transmettre un reporting environnemental à ses fournisseurs


afin de communiquer sur les différents aspects de l’émission obligataire (allocation des
fonds, impact en matière d’émission de GES26, évolution de l’obligation verte). Dans
ce reporting, ENGIE fait mention de la mise en place de son outil « CERIS »
permettant la gestion, la saisie et le contrôle des indicateurs environnementaux ayant
servi à la sélection des projets éligibles. À travers cet outil, ENGIE s’est engagée à

25 https://www.engie.com/sites/default/files/assets/documents/2021-03/consulter-le-
document-de-reference-2014.pdf (dernière consultation juillet 2022)
26
Gaz à effet de serre
45
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

fournir une information de qualité, contrôlée, vérifiée et validée par les experts
concernés.

Révision externe :

Il convient de noter que l’éligibilité des projets financés, la gestion des fonds ainsi que
les informations communiquées aux investisseurs ont fait l’objet d’une revue par les
commissaires aux comptes d’ENGIE. La candidate a pris connaissance de l’attestation
émise par EY et Deloitte dans le document de référence d’ENGIE.

Cas pratique 3 : La Région Île-de-France

Contexte d’émission des obligations vertes

La Région Île-de-France27 fait partie des premières collectivités dans le domaine de la


finance durable. Il s’agit de l’une des pionnières en Europe à avoir émis une obligation
verte. Le 1er juillet 2019, Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France a pris
l’engagement selon lequel tous les financements de la région seraient désormais réalisés
par des emprunts verts et responsables.

Dans ce contexte, en avril 2014, la Région Île-de-France a émis sa première obligation


verte sur Euronext Paris avec une maturité de douze ans et un coupon de 2,375 %.
L’émission a été un succès auprès des investisseurs. Les investisseurs ISR ont
représenté 84 % des montants émis.

Comme pour le précédent cas pratique, la candidate a pris connaissance du rapport


Green Bond Framework 2014 de la Région d’Île-de-France :

Process d’émission de green bonds

- Sélection des projets éligibles :

La direction financière qui pilote le processus, demande à chaque service opérationnel


de la Région de sélectionner un certain nombre de projets ou dispositifs
d'investissement qui correspondent à un montant de dépenses enregistrées au cours
de l'année. Les principaux projets éligibles sélectionnés par la Région d’Île-de-France

https://www.iledefrance.fr/sites/default/files/medias/2019/05/Conditions%20d%C3%A
27

9finitives%20de%20l%27emprunt%20vert%20et%20responsable%202014.pdf (Dernière
consultation juillet 2022)

46
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

sont les bâtiments écologiques, les transports propres, les énergies renouvelables et la
conservation de la biodiversité terrestre et aquatique.

- Allocation des fonds :

Le département contrôle de gestion et décision financière extrait du système


d'information de la Région, les informations relatives aux montants des dépenses
consacrées aux projets retenus en lien avec les directions opérationnelles concernées.
Ensuite, la direction financière finalise la liste des projets correspondant au montant
des recettes. Le comité des finances durables valide cette liste finale.

- Gestion des fonds :

Les fonds collectés par les obligations sont fongibles dans le trésor régional. Les
collectivités locales françaises sont tenues de déposer leurs soldes de trésorerie sur un
compte unique auprès du Trésor public français. Le produit des obligations est inscrit
en recettes d'investissement et couvre les dépenses d'investissement de l'année.

Si la Région fait face à une controverse majeure sur une dépense éligible, ou si un projet
éligible devient inéligible, elle réaffectera le produit net à d'autres projets éligibles
répondant aux critères d'éligibilité dans les 24 mois suivant la décision de réaffectation.

- Reporting :

Chaque département opérationnel prépare les éléments relatifs aux projets éligibles en
vue de produire les rapports d'allocations et d'impacts. Les informations obtenues par
chaque département opérationnel sont ensuite centralisées au sein du département des
finances, qui consolide le rapport et vérifie la cohérence globale. Outre le rapport
d’allocation, un rapport d’impact est émis par la Région d’Île-de-France.

Révision externe :

Révision de l’allocation des fonds : la direction régionale des finances publiques


(DRFIP) contrôle la régularité des dépenses mandatées par la Région et en effectue le
paiement. Le directeur régional des finances publiques d'Île-de-France et de Paris
certifie que les dépenses figurant sur l'état produit ont été payées.

Révision du Green Bond Framework : Vigeo a procédé à la vérification du rapport de


l’obligation verte de la Région d’Île-de-France. Cet examen a permis de valider
l'alignement du cadre d'émission verte avec les Green Bond Principles.
47
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

2. Analyse des bénéfices par secteur d’activité de ces émissions

À partir des différents rapports d’impacts présentés aux investisseurs après émissions
des obligations vertes concernant les entreprises, une analyse du bénéfice par secteur
d’activité de ces émissions obligataires a été effectué. Ces bénéfices sont résumés dans
la figure 10.

Figure 10 - Impact des émissions obligataires - EDF, Engie, Région Ile de France

Entités Autres impacts


Secteur d'activité Projets financés Indicateurs d'impacts Impacts environnementaux
émettrices environnement
- Parc Eolien de Rivière-du- 1,55 nettes d'émissions de CO2
Energie et des moulin Emisison directe de CO2 évitées (Calcul effectuée sur la
EDF services - Ensemble éoline catalan (EEC) (g/kWh) dans la limite de somme des impacts par projet N/A
énergétiques - Hereford 150g/kWh pondérés de la part de
- Heartland l'investissement total financé par le
Commerce de - Energie renouvelable - Projets renouvelables :
combustibles - Efficacité énergétique 2,2millions de tonnes de
Engie Emission de CO2 eq N/A
gazeux par Au total 77 projets financés par CO2eq/an évitées
conduites Engie avec les obligations vertes - Projets d'éfficacité
- Bâtiment écologique : - Batiment écologique : - Batiment écologique : Baisse - Certification
Construction de lycée neuf (Lycée Consommation de de consommation de HQE pour
International Noisy le Grand etc.., Kwhep/m2 50KWhep/m2 annuel. toutes les
Rénovation de lycée (Lycée leéanord Transport propre : Compensation totale des besoins constructions
de Vinci), Construction dans émissions de teqCO2/an non renouvelables zéro énergie, neuves (lycée
l'enseignement supérieur (Campus (Gaz à effet serre) avec maximum de production zéro énergie)
Jourdan) Energie renouvelable : photovoltaïque à 25KWhep/m2. - Amélioration
- Transport propre : Ligne de méto émissions de teqCO2/an Transport propre : Extension de la qualité de
(Ligne 4 & Ligne 14), Tramways (Gaz à effet de serre) ligne 14 (9000 teqCO2 l'eau
Région Ile de Collectivité (T6,T7etc...), Dispositif ferroviaires Conservation de la économisées par an grâce au - Création de
France territoriale, région (Tangentielle Nord) biodiversité (ha de fôrêt report modal), T6 (7 685 teqCO2 panneaux
- Énergie renouvelable : et km de renaturation) économiées par an grâce au solaires
Géothermie Arceuil -Gentilly report modal), tangentielle Nord photovoltaïques
- Conservation de la biodiversité (22 700 tecCO2 économisées par
terrestre et aquatique : acquisitions an)
et aménagements espaces verts '- Energie renouvelable : 14 681
(acquisition forêt d'Ecouen teqCO2 évitées par an et une
aménagement buttes de Parisis), énergie produite de 57 000 MWh
stratégie régionale biodiversité par an
(renaturation de l'Yvette) '- Conservation de la biodiversité
Souces : Rapport d'impact des différentes émettrices terreste et aquatique : Acquisition

L’analyse des bénéfices environnementaux de ces trois émissions obligataires permet


d’affirmer qu’indépendamment du secteur d’activité, les émettrices transmettent des
données quantifiables relatives à l’impact de leurs investissements. La transmission
d’informations post-émission est devenue une norme et contribue à l’augmentation du
niveau de transparence des entreprises. Ainsi, à partir des informations transmises, il

48
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

sera possible pour les émettrices de discriminer certains projets du fait de leur faible
impact positif sur l’environnement.

La différence au niveau des rapports d’impacts réside dans l’analyse de l’impact par
projet. Très souvent, les informations disponibles concernent l’impact global des
projets et non l’impact individuel du projet. Il serait approprié pour les entités de
fournir une analyse d’impact par projet afin de mieux guider les investisseurs.

3. Identification des différences majeures entre les émissions de


ces émetteurs

Après analyse de ces trois émissions vertes, la candidate peut affirmer qu’il existe des
différences et des similitudes dans la procédure d’émission d’obligations vertes en
fonction du secteur d’activité, du montant de l’émission, de l’engagement en matière
de RSE de l’entreprise et d’autres facteurs intrinsèques à l’émetteur.

La première divergence concerne l’engagement des investisseurs. Toutes les études


de cas font état d'un fort intérêt du marché pour les obligations vertes, comme l'indique
le nombre d'investisseurs qui ont pris des engagements dans le cas de l’émission
d’ENGIE (64 % des investisseurs ont souscrit à l’offre contre 84 % chez la Région
Île-de-France). Selon l’émetteur de l’obligation verte, le taux d’investissement est
différent. En outre, les investisseurs sont de plus en plus conscients et attirés par les
opportunités d'investissement dans des domaines tels que les énergies renouvelables
(ce qui est démontré avec ENGIE et EDF, toutes deux ont investi dans le domaine
des énergies renouvelables, leurs émissions ont été un succès).

Le deuxième concerne l'organisation de l'émetteur dans son ensemble. Les études


de cas montrent bien que les émetteurs selon qu’il s’agisse d’une collectivité locale ou
d’une entreprise automobile, le processus d’émission varie sur certains points
notamment au niveau de l’allocation des fonds ou du reporting. Par exemple, EDF a
décidé de n’allouer qu’une partie du montant levé lors de l’émission alors que ENGIE
alloue la totalité du montant aux projets éligibles. La Région Île-de-France a fait vérifier
et certifier son obligation verte parce qu'elle voulait s'assurer la plus grande crédibilité
possible pour son retour sur les marchés internationaux.

L'un des principaux attraits des obligations vertes est la transparence et les
processus de vérification qui sous-tendent ces obligations. Ces processus donnent

49
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

aux investisseurs l'assurance que leur argent est investi dans des actifs qui présentent
des avantages pour l'environnement, réduisant ainsi les coûts de la diligence
raisonnable sur la façon dont le produit de l'obligation sera utilisé. Ils aident également
les investisseurs à établir des rapports à l'intention de leurs clients, puisqu'ils peuvent
simplement indiquer le montant investi dans des obligations vertes, plutôt que de
devoir effectuer leur propre analyse détaillé du portefeuille. Toutes les émissions sans
exception ont fait l’objet de certification et de validation par les commissaires aux
comptes.

Il existe également des différences selon le type d'émetteur. Il peut y avoir plusieurs
raisons à cela, directement ou indirectement liées au type d'émetteur. Par exemple, les
institutions financières sont les émetteurs les plus importants disposant d’un système
de suivi et de déclaration avancés. Les institutions souveraines (tel le cas de la Région
Île-de-France) sont plus susceptibles d'être sous les yeux du public et de faire l'objet
d'un examen minutieux et de contrôle par des organismes comme le DGFiP.

Les études de cas montrent qu'il est important pour les émetteurs de renforcer leur
capacité interne en matière de gestion environnementale et de divulguer leurs
rapports avant d'envisager l'émission d'obligations vertes. C’est le cas des trois
émissions vertes ; tous les émetteurs disposent d’un rapport sur leurs émissions vertes,
disponible et accessible à tous.

Un autre point important est que les émetteurs doivent connaître les exigences
spécifiques des principes des obligations vertes (Par exemple, ce qui constitue une
obligation verte, les exigences en matière d'évaluation et de sélection des projets,
l'utilisation des fonds et le reporting). La candidate a pu constater que les quatre
émettrices sans exception suivent les recommandations des Green Bond Principles. Le
rapport d’attestation de leurs commissaires aux comptes confirme le point.

Erreur à éviter : Les Green Bonds Principles sont clairs concernant l'approche à
retenir dans le financement des projets éligibles. Les émettrices peuvent allouer les
fonds soit dans le cadre d’un refinancement de projet existant soit dans celui d’un
financement de projet futur.
Dans le premier cas, seulement l'émettrice fournit le pourcentage de financement
par rapport au refinancement, indiquer les projets qui feront l'objet de ce
refinancement ainsi que la période considérée s'agissant des projets à refinancer.

50
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Chapitre 3. Études des principes applicables aux obligations vertes


(Green Bonds Principles) : le rôle important de l’ICMA

Au vu de la croissance exponentielle des obligations vertes, et dans un souci de


transparence et de standardisation, les acteurs de ce marché ont décidé d’établir des
principes et bonnes pratiques visant à fournir un code de conduite dans la relation
entre l’émetteur d’obligation verte et l’investisseur. Il est important de préciser qu’il
n’existe pas à l’heure actuelle des normes internationales harmonisées pour les
obligations vertes. Il n’existe pas non plus d’entité officielle indépendante les
contrôlant. Le marché des obligations vertes a été structuré par des acteurs privés dont
l’ICMA (International Capital Market Association).

L’ICMA a fixé des lignes directrices en matière de transparence, d’information et de


reporting de la part des émetteurs d’obligations vertes. Il s’agit des Green Bond
Principles (GBP).

Dans cette troisième partie, la candidate présentera l’ICMA, ses objectifs ainsi que
son rôle de régulateur international et de guide sur le marché des obligations vertes.

Dans un second temps, une analyse détaillée des quatre grands principes régissant les
Green Bond Principles sera effectuée.

Section 1 : Présentation générale de l’International Capital Market Association


(ICMA)
1. Historique, organisation et objectifs de l’ICMA

L'ICMA est une association professionnelle internationale, basée en Suisse. Elle


représente les institutions financières actives sur les marchés de capitaux
internationaux. Composée de 540 membres représentés dans plus de soixante pays,
elle s'engage à répondre aux besoins de ses membres actifs sur les marchés
internationaux des capitaux d'emprunt.

Historique, naissance de l’ICMA

Durant l’année 1968, une réunion s’est tenue entre les principales sociétés actives sur
le marché européen des obligations. Cette réunion a abouti à la création de
l’Association internationale des acteurs des obligations (AIBD = Association of

51
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

International Bond Dealers). L’objectif de cette association est d’élaborer une série de
règles et de recommandations régissant la négociation et le règlement sur le marché
international des valeurs mobilières. En juin 1992, l’AIBD change de nom et devient
l’ISMA (International Securities Market Association). De 2000 à 2003, l’ISMA se
développe fortement et lance un marché d'échange d'ordre sur écran reconnu comme
une bourse d'investissement. Ce marché est par la suite vendu en novembre 2001.

Ce n’est qu’en 2005 que les deux associations l’ISMA28 et l’IPMA29 fusionnent pour
former l'International Capital Market Association (ICMA).

Composition

Avec ses 540 membres, l’ICMA compte entre autres, les émetteurs, les intermédiaires
sur le marché primaire et secondaire, les gestionnaires d'actifs, les investisseurs et les
opérateurs d'infrastructures du marché des capitaux.

Les membres de l’ICMA sont présents dans tous les segments des marchés
internationaux de capitaux de la dette, côté vente et côté achat, dans soixante-cinq
juridictions environ. Ses membres travaillant activement dans tous les segments des
marchés, les sujets prioritaires de l’ICMA portent sur les questions de réglementation,
de marché et autres questions pertinentes relatives aux pratiques impactant le
fonctionnement des marchés de la dette au niveau international.

La mission de l'ICMA est de promouvoir la résilience et le bon fonctionnement des


marchés internationaux de la dette.

Objectifs de l’ICMA

L’ICMA poursuit un double objectif :

- promouvoir de bonnes relations entre ses membres et fournir une base de


discussion pour des questions relatives aux marchés internationaux des
capitaux et des valeurs mobilières. Aussi, l’association souhaite émettre des
règles et des recommandations régissant leur fonctionnement et fournir des
services et une assistance aux participants.

28
International Securities Market Association (ISMA)
29
International Primary Market Association (IPMA)
52
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- proposer les meilleures pratiques en matière d’émission d’obligations à des fins


sociales et environnementales.

L’ICMA vise à sensibiliser les acteurs du marché financier sur l’importance de la


finance verte dans le but d’attirer davantage de capitaux pour soutenir le
développement durable.

Il convient de rappeler la définition de l’obligation verte selon les Green Bonds


Principles. « Les obligations vertes sont tout type d'instrument obligataire dont
le produit ou un montant équivalent sera exclusivement appliqué au
financement ou au refinancement, en partie ou en totalité, de projets verts
éligibles nouveaux et/ou existants. »

Les GBP30 définissent quatre types d’obligations vertes :

- les obligations classiques investies dans des projets verts : il s’agit des
titres de créances ordinaires qui sont conformes aux GBP offrant la possibilité
aux investisseurs de faire recours contre l’émetteur ;
- les obligations vertes garanties par des revenus : il s’agit des titres
obligataires n’offrant aucune possibilité aux investisseurs de faire un recours
contre l’émetteur. Ces titres sont conformes aux GBP sur le fait que
l’exposition de l’investisseur se limite aux flux dérivés des revenus de l’émetteur
et que le produit issu de l’émission pourra être investi dans des projets verts
qui soient liés ou non ;
- les obligations spécifiques à un projet : il s’agit des titres obligataires
conformes aux GBP. Ces titres sont exclusivement utilisés pour financer un
ou plusieurs projets risqués auxquels seul l’investisseur est exposé. Aussi,
l’investisseur a la possibilité de faire recours contre l’émetteur ;
- les obligations vertes titrisées : ce sont également des titres obligataires
conformes aux GBP, liés à un ou plusieurs projets verts spécifiques y compris
des obligations vertes sécurisées.

30https://www.climatebonds.net/market/explaining-green-bonds (Dernière consultation


juillet 2022)
53
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Erreur à éviter : Au total, il existe deux types d'obligations : les obligations à taux
variable et les obligations à taux fixes (obligation zéro-coupon, obligations convertibles,
obligations perpétuelles). Il convient de préciser que le choix d'une typologie
d'obligation n'a pas d'incidence sur l'objectif final d'une obligation verte, c'est-à-dire le
financement de projets verts.
Néanmoins, le commissaire aux comptes met en œuvre ses diligences en fonction de la
typologie d'obligation en face. Prenons le cas des obligations convertible en action. Le
détenteur de l'obligation peut se faire rembourser en action de l'entité émettrice à
échéance de l'obligation. Cela n'a donc pas d'incidence sur le fait que les fonds levés
doivent financer des projets verts et donc les diligences du commissaire aux comptes ne
seront pas moindres s'il s'agissait d'une autre typologie d'obligation.

2. Présentation et description des normes proposés par l’ICMA


depuis sa création en 1969

La mission première de l’ICMA est de favoriser la collaboration et le dialogue entre les


acteurs du marché. Son rôle consiste à publier des informations sur les pratiques des
marchés et des guides de référence pour leur standardisation.

- En 2014, l’ICMA a publié les Green Bond Principles (GBP) comme guide
de référence pour l’émission de Green Bonds.

Annexe 5 - ICMA- Green Bonds Principles GBP_2018 Type : Informative

Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Prendre connaissance des Green
Bonds Principles, les principes élaborés par l'ICMA
sur la méthodologie pour toute émission d'obligation
verte.
Conseil d'utilisation : S'y référer afin de comprendre les
quatre principes applicables aux obligations vertes
ainsi que toutes les bonnes pratiques pour toute
émission d'obligations vertes.

Lien direct : cliquez ici

- Les Sustainability Bond Guidelines (SGP) : les Sustainability Bonds ont


toutes les caractéristiques d’un titre de créance. Cependant, elles sont émises
dans le but de financer un ou plusieurs projets existants, en développement ou
nouveaux, qui peuvent être identifiés et qualifiés de “durables”. Contrairement

54
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

aux obligations vertes, ces obligations s’adressent à tous types d’investisseurs


ISR ou non.
- Sustainability-Linked Bond Principles (SLBP) : Les sustainability-linked
bond sont des obligations dont les caractéristiques financières varient en
fonction de l’entreprise émettrice. Contrairement aux obligations vertes qui se
focalisent sur l’utilisation des fonds destinés à des projets verts, les
sustainability-linked bonds analysent la performance de l’émetteur sur la base
d’indicateurs de développement durable.
- The Guidelines for External Review : Elles fournissent des orientations
volontaires concernant les normes professionnelles et éthiques des
examinateurs externes. Ces lignes directives ont été élaborées dans le but
commun de promouvoir les meilleures pratiques en matière de services de
révision externe pour les obligations vertes, sociales, durables et liées à la
durabilité.

Comme on peut le constater, l’ICMA est le régulateur du marché des obligations


vertes. À travers ces différents principes, l’ICMA décrit en détail le processus
d’émission des obligations vertes, l’utilisation des fonds, le reporting aux investisseurs,
le recours aux réviseurs externes. Le principal atout de ces principes consiste en
l’instauration d’un cadre de transparence.

Au-delà des principes développés par l’ICMA, d’autres principes ont été mis en place
dont la plus connue est la Climate Bonds Standards 31: s’appliquant aux obligations
vertes en conformité avec les GBP, les CBS se soucient de définir ce qu’est une activité
verte. Ils fournissent des critères d'éligibilités clairs et spécifiques au secteur pour les
actifs et les projets qui peuvent être utilisés.

Ces critères sont beaucoup plus détaillés que ceux développés par la GBP. Aussi, la
CBS permet la certification d’une obligation verte avant son émission (Climate Bonds
Certification) ce qui permet d’offrir aux investisseurs un niveau d’assurance plus élevée.
La certification de la CBI intervient avant et après l’émission d’obligations vertes. La
vérification de la CBI peut également porter sur l’intégralité du processus d’émission.

31https://www.climatebonds.net/files/files/climate-bonds-standard-v3-20191210.pdf
(Dernière consultation juillet 2022)
55
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Au niveau de l’Union européenne, de nombreuses initiatives ont été initiées afin


d’élaborer des politiques en matière de lutte contre le réchauffement climatique. À
l’initiative de l’EFRAG32 avec la collaboration du GRI33, cette obligation de publication
d’informations financières contribue à garantir la fiabilité des informations publiées
par les entreprises. L’objectif est d’élaborer un ensemble complet de normes
européennes portant sur le développement durable. L’EFRAG a publié des
recommandations techniques et une feuille de route34 dans le cadre de l’élaboration de
normes pour laquelle elles constituent une base solide. Ces normes sont en cours
d’élaboration et seront disponibles courant juin 2022.

La mise en œuvre des normes extra-financières par l’EFRAG vient toutefois se heurter
avec la mise en place le 3 novembre 2021 par les administrateurs de la fondation IFRS,
le comité de formalisation ISSB (International Sustainability Standards Board).

L’objectif de l’ISSB est de fournir une base mondiale de normes liées à la durabilité
dans le but d’alerter les investisseurs et les acteurs du marché sur les risques et les
opportunités liés au développement durable des entreprises. Ces normes seront
calquées sur le modèle des normes IFRS. Une problématique subsiste néanmoins pour
les entreprises quant au choix entre cette norme de publication extra-financière et les
normes de l’ISSB.

Autre point concernant le traitement en consolidation des obligations vertes après la


modification de la norme IFRS 9 – Instruments financiers. L’extrait du groupe de
discussion des IFRS 9 du 22 septembre 2021 admet que le taux d’intérêt des obligations
vertes est lié aux critères ESG. Étant un taux variable, les flux de trésoreries vont varier
en fonction de ces critères. Les obligations vertes intégrant le dérivé variable ESG,
seront comptabilisées à la juste valeur en contrepartie des autres éléments du résultat.

3. Perspectives et évolution de l’ICMA

32 European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG) :Organisme privé dont la mission
principale est de conseiller la Commission Européenne sur l’adoption de normes
internationales en matière d’information financières.
33
GRI : Global Reporting Initiative
34https://www.efrag.org/Assets/Download?assetUrl=%2Fsites%2Fwebpublishing%2FSite

Assets%2FEFRAG%2520PTF-NFRS_MAIN_REPORT.pdf (dernière consultation juillet


2022)

56
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Aujourd’hui, force est de constater que l’évolution de l’ICMA est conditionnée à la


croissance du marché ainsi qu’aux nouvelles réglementations qui seront mises en place
dans un horizon proche. L’objectif de l’ICMA est de renforcer son rôle de régulateur
en créant davantage d’initiatives visant l’internationalisation et la standardisation du
marché des capitaux propres.

L’année 2022 affiche un dynamisme au niveau du marché des obligations vertes en


volume. Au vu de l'évolution de l'information réglementaire et des émissions plus
dynamiques, l’ICMA doit s'assurer que le marché évolue de manière ordonnée et
fonctionnelle afin de soutenir les objectifs politiques et sociaux en matière de réduction
des effets du réchauffement climatique.

Section 2 : Analyse des quatre principes régissant les Green Bonds Principles
Comme énoncé lors de la section précédente, les GBP reposent sur quatre grands
principes qui seront développés tout au long de cette partie. L’ICMA, à travers ces
principes émet uniquement des recommandations auprès des acteurs du processus
d’émission d’obligations vertes. En annexe 5, figure l’intégralité des Green Bonds
Principles 2018 en version française. Il s’agit de la dernière version officielle disponible
à ce jour.

1. L’utilisation des fonds levés pour financer les projets verts

Il s’agit du premier principe présenté par les GBP. La caractéristique principale d’une
émission d’obligations vertes est l’allocation de ses produits à des projets verts éligibles.
Les projets verts sélectionnés doivent obligatoirement avoir un impact
environnemental mesurable par l’émetteur.

La question demeure de l’éligibilité ou non d’un projet. Quels sont les critères
permettant de définir l’éligibilité d’un projet ? Les GBP en établissent plusieurs
catégories : il s’agit entre autres, de projets verts ayant comme pour objectifs
environnementaux l’atténuation des effets du réchauffement climatique, la
conservation et la préservation des ressources naturelles, la préservation de la
biodiversité et la prévention et la mise en place des mesures visant à lutter contre la
pollution.

57
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Plus précisément, les Green Bonds Principles établissent une liste indicative non
exhaustive de catégories de projets verts éligibles. Cette liste est résumée dans le tableau
ci-dessous.

Tableau 2 - Catégories de projets éligibles définis par les Green Bonds Principles

Catégories Exemples

Energies renouvelables Production, transport, équipements et produits.


Constructions neuves ou projets de rénovation immobilière, stockage
Efficacité énergétique énergétique, chauffage urbain, réseaux intélligents, équipements et
produits.
Réduction des rejets atmosphériques, maitrise des émissions de gaz à
effet de serre, dépolution des sols, prévention et réduction des
Prévention et maitrise de la pollution
déchets, recyclage des déchets, limitation des émissions et
production d'énergie par transformation des déchets.
Agriculture durable, élevage durable, pratiques agricoles
respectueuses de l'environnement telles que la protection des
Gestion durable des ressources
cultures et l'irrigation goutte à goutte, pratiques durables de la pêche
naturelles vivantes et des sols
et d'aquacultutre, exploitation forestière durable, notamment
l'afforestation ou la reforestation, et préservation ou restauration des
Préservation de la biodiversité terrestre milieux naturels.
Protection des milieux côtiers, marins et des bassins versants.
et aquatique
Moteurs électriques hybrides, transports publics, transport
Moyens de transport propres ferroviaire, transport non motorisé, multimodal, insfrastructures
destinées aux véhicules propres et à la réduction des émissions
nocives.
Infrastructures durables pour la production d'eau propre ou d'eau
Gestion durable de l'eau et des eaux potable, traitement des eaux usées, systèmes durables
usées d'assainissement urbain, de régulation des fleuves et autres types de
prévention des inondations.
Systèmes d'aide à l'information tels que la surveillance du climat et
Adaptation au changement climatique
les systèmes d'alerte précoce.
Poduits écologiquement efficients Le dévellopement et la commercialisation de produits durables
et/ou adaptés à l'économie circulaire, portant un label écologique ou bénéficiant d'une certification de
technologies et processus de protection de l'environnement et dont les modes d'emballage et de
production distribution reposent sur une utilisation rationnelle des ressources.
Batiments construits selon des normes ou règles de certification
Batiments écologiques
reconnues au niveau international, national ou régional.
Sources : Green Bonds Principles ICMA 2018

Il faut également noter le rôle important des agences de notations de l’impact


environnemental, les réviseurs externes, des agences de labélisation « Label ISR » qui
réalisent des études en amont à la demande des émetteurs afin d’identifier les projets
éligibles à une émission obligataire. Les émetteurs pourraient ainsi bénéficier d’une
expertise de ces acteurs externes sur les caractéristiques des projets verts.

Selon le contexte et le secteur d’activité, les termes « verts » et « projets verts » peuvent
varier. L’identification des projets verts reste le point d’attention de tout émetteur.

2. Processus de sélection et d’évaluation des projets

58
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Par ce deuxième principe, les GBP encouragent chez les émetteurs une transparence
accrue quant à leur procédure de sélection et d’évaluation des projets. Les émetteurs
doivent communiquer aux investisseurs le dispositif ou l’organisation mise en place en
interne afin de sélectionner les projets éligibles. Il peut s’agir par exemple de comités
spécialisés dans la sélection de projets verts. Ces comités doivent obligatoirement
comporter des personnes ayant des compétences dans le domaine.

La NEP 31535 rappelle les objectifs du commissaire aux comptes : « Le commissaire


aux comptes acquiert une connaissance suffisante de l'entité, notamment de son
contrôle interne, afin d'identifier et d'évaluer le risque d'anomalies significatives dans
les comptes et afin de concevoir et de mettre en œuvre des procédures d'audit
permettant de fonder son opinion sur les comptes. »

Le commissaire aux comptes dans sa mission de certification des obligations vertes


doit obligatoirement prendre connaissance de la procédure mise en place par
l’entreprise pour sélectionner et évaluer les projets éligibles. Le commissaire aux
comptes doit s’assurer que l’entreprise dispose d’une documentation précise sur la
procédure, des interlocuteurs clés comprenant la procédure en place et disposant des
compétences dans le domaine.

Les conclusions de la revue de la procédure permettront au commissaire aux comptes


d’identifier les zones de risques d’anomalies significatives afin de mettre en place une
procédure d’audit adaptée.

3. Processus de gestion des fonds alloués aux projets

La gestion des fonds alloués reste un point d’attention et doit faire l’objet d’un suivi
régulier par l’entreprise émettrice. Ainsi, une fois les fonds levés après émission de
l’obligation (cf. deuxième partie pour le processus de réalisation d’une émission
d’obligations vertes), le produit est intégré dans les états financiers de l’émettrice.

Comme pour le processus de sélection et d’évaluation des projets, l’émettrice est tenue
de mettre en place une procédure interne de suivi, d’allocation et de dépenses des
produits de l’obligation verte. Il est également recommandé de communiquer
régulièrement avec les investisseurs notamment sur les éléments suivants :

35
https://doc.cncc.fr/docs/nep-315 (Dernière consultation juillet 2022)
59
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- l’éligibilité des projets sélectionnés : l’émetteur est en devoir de signaler toutes


les modifications depuis l’émission qui pourraient remettre en cause l’éligibilité
d’un projet sélectionné auquel cas l’émetteur devra justifier de la réallocation
des fonds vers un autre projet éligible ;
- le solde de produits non alloués à des projets verts : l’émetteur doit justifier du
solde des produits non encore affectés à des projets et la nature du placement
de ces produits.

L’AMF est très vigilante au niveau de la transparence après l’émission de l’obligation


verte. L’émetteur devrait être se mettre en capacité de justifier auprès des investisseurs
de l’utilisation adéquate des fonds aux projets destinés et de les informer à fréquence
régulière des modifications qui seront effectuées.

4. Processus de reporting

L’entreprise doit s’engager à fournir aux investisseurs des informations sur l’allocation
des obligations vertes ainsi que sur l’impact environnemental positif des projets
financés. Ce devoir d’information passe par la présentation de rapports publics. Ils
doivent être publiés avant la date d’échéance de l’obligation et s’il y a des changements
significatifs, ils doivent être publiés avant la date d’échéance de ces obligations.

- Rapport d’allocation des fonds

Un rapport sur l’allocation des fonds peut être présenté par l’entreprise et comprend
au minimum les informations suivantes :

o le montant total des obligations vertes émises ;


o le montant total des prêts sélectionnés pour chaque catégorie ;
o le montant des prêts disponibles, mais non affectés
- Rapport d’impact

Un rapport annuel sur l’impact environnemental des prêts éligibles doit être présenté
par l’entreprise sous réserve de la disponibilité des informations. Dans la mesure du
possible, ce rapport doit présenter les indicateurs de résultats et les indicateurs
d’impact. Il doit indiquer les méthodes utilisées pour déterminer ces indicateurs du
rapport. Le rapport d’impact doit être détaillé par projet et doit être rapporté au niveau
du portefeuille global des émissions d’obligations. Concernant les indicateurs du

60
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

rapport d’impact, on peut citer la capacité énergétique d’un projet, les émissions de
GES, la quantité d’eau utilisée…

Les unités doivent être normalisées (par exemple, si un projet vise à réduire les gaz à
effet de serre, l'émetteur doit toujours indiquer les tonnes d'équivalent CO2
évitées/réduites), et la norme internationale de calcul des mesures doit être divulguée.
Comme il n'existe pas de norme mondiale pour le calcul des chiffres d'impact, la
méthodologie de calcul des paramètres se doit d’être transparente.

Outil méthodologique: En annexe 15, est fourni un outil permettant de calculer


les émission GES dans le cas d'une entreprise évoluant dans le secteur du transport
urbain.
Cet outil permet aux commissaires aux comptes d'effectuer des contrôles de
cohérence à partir des informations communiquées par l'émettrice afin de contrôler
la pertinence des informations présentes dans le rapport Green Bond de l'entité
émettrice. Le commissaire aux comptes pourra en tirer les conclusions dans le cadre
de sa démarche d'audit.

61
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Partie II. VERS UNE STANDARDISATION


DE L’APPROCHE DES OBLIGATIONS
VERTES: PROPOSITION D’UNE DÉMARCHE
MÉTHODOLOGIQUE ET D’UN GUIDE
PRATIQUE À L’ATTENTION DES
COMMISSAIRES AUX COMPTES

62
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L e développement sans précédent du marché des obligations vertes requiert du


fait de la forte demande une plus grande attention de la part des organismes
certificateurs.

Dans le cadre de sa mission de certification des obligations vertes, le commissaire aux


comptes doit adapter sa démarche d’audit en prenant en compte toutes les
évolutions liées à la réglementation, l’évolution de l’environnement de l’entité ainsi que
toutes les dispositions spécifiques intrinsèques au marché obligataire.

Après la présentation du processus d’émission d’obligations, il faut présenter le cadre


de référence dans lequel le commissaire aux comptes planifie son audit en vue de la
certification des obligations vertes. L’objectif général de ce mémoire est de proposer
aux commissaires aux comptes une démarche méthodologique afin d’accompagner
leurs clients à la validation de leurs informations extra-financières (les obligations
vertes dans notre cas).

La démarche méthodologique proposée sera décomposée en plusieurs étapes qui


seront abordées dans cette partie. Elle sera illustrée par le biais de la société TOURN,
société spécialisée dans la construction et dans le développement du transport en Ile-
de-France. La démarche méthodologique et les outils fonctionnels associés proposés
dans ce mémoire ont un double objectif :

- Permettre aux commissaires aux comptes d’accompagner leurs clients pour


réaliser la mission ;
- Permettre aux commissaires aux comptes de se former sur cette typologie de
mission et ainsi proposer à leurs clients dans d’autres secteurs d’activités.

Annexe 14 - Caractéristique de la société TOURN Type : Informative

Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe: Présenter la mission de
certification des obligations vertes sur la base du
cas pratique réalisé par la candidate.
Conseil d’utilisation : S'y référer pour parcourir les
caractéristiques et données financières du cas
pratique présenté dans ce mémoire.
Lien direct : cliquez ici

63
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Chapitre 1. Processus de réalisation d’une émission d’obligations vertes

Section 1 : Préalable à l’émission des obligations vertes


Avant toute émission d’obligations vertes, une entreprise doit répondre à ces trois :

- s’assurer que le produit de l’émission de l’obligation verte va être utilisé pour


financer ou refinancer des projets ou des activités écologiques qui répondent à
un ensemble de critères écologiques définis. Selon la région ou la juridiction,
ces critères sont soit imposés par le régulateur soit définis en interne par
l’entreprise émettrice ;
- s’assurer que les obligations vertes correspondent à l’instrument adéquat ou le
plus approprié pour lever des fonds pour les projets et les actifs respectifs
identifiés par l’entreprise ;
- être en mesure de remplir les conditions préalables légales, réglementaires et
financières requises pour émettre une obligation.

Après s’être assuré que ces conditions préalables sont remplies, l'émetteur s'adressera
à une ou plusieurs banques d'investissement pour qu'elles l’accompagnent dans le
processus d'émission des obligations. En général, l’émetteur sollicite des intermédiaires
(banques, fonds d’investissements) afin d’effectuer les démarches et de mener
l’opération d’émission. Ces intermédiaires sont ainsi le point relais entre l’émetteur et
les investisseurs.

1. Identification des projets/actifs verts éligibles

Avant toute émission d’obligations verte, l’émetteur doit clairement définir les projets
à financer, quantifier leur impact écologique et s’assurer de leur suivi. La sélection des
projets passe obligatoirement par la définition de critères précis par l’émetteur et par
la justification de l’utilisation de chacun de ces critères.

La sélection peut porter soit sur des projets existants pour lesquels l’émettrice est à la
recherche d’un refinancement, soit des projets futurs pour lesquels elle est à la
recherche de financement.

La création de plusieurs comités en interne spécialisés dans la sélection des projets, le


suivi des projets ainsi que le reporting est vivement recommandé. Il est bien

64
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

évidemment préférable de se baser sur les principes applicables définis par les GBP
afin de sélectionner les projets concernés.

2. Développer un référentiel de l’obligation verte

Il est primordial pour tout émetteur d’obligation verte de définir un cadre de référence
pour son émission. Ce cadre de référence ou encore « Green Bond Framework », est
un document visant à décrire les engagements de l’émetteur envers les investisseurs
ainsi que toutes les caractéristiques écologiques de l’obligation verte. Ce rapport doit
être transparent et fournir un maximum d’informations aux investisseurs. Le Green
Bond Framework doit être cohérent avec les politiques de l’entreprise en matière
d’investissement socialement responsable.

Chaque émetteur d’obligation verte étant différent, le Green Bond Framework est
unique et ne peut être appliqué à une autre entreprise évoluant dans le même secteur
d’activité que l’émettrice.

Le Green Bond Framework doit obligatoirement comporter l’approche retenue par


l’entité émettrice afin de sélectionner les projets éligibles, décrire les processus internes
mis en place pour suivre le projet, décrire le processus de reporting.

Le rapport doit évidemment se baser sur les meilleures pratiques du marché et donc
respecter les lignes directives dictées par les Green Bond Principles de l’ICMA ainsi
que les principes édictés par la Climate Bonds Initiative (CBI).

L’élaboration de la Green Bond Framework est généralement effectuée par des acteurs
disposant de compétences spécifiques dans le domaine de l’environnement, ainsi que
par des membres de la direction et des personnes du département financier. En cas
d’absence en interne de personnes disposant de ces compétences, l’émetteur peut avoir
recours à des consultants ou experts externes.
Valeur ajoutée du cas pratique : Pour toute émission d'obligations vertes, l'entité
émettrice doit au préalable sélectionner les actifs qu'elles souhaitent financer puis
développer le référentiel applicable à son émission.
À l'inverse, dans le cas de la société TOURN, la RSE faisant partie intégrante de son
business model, la société avait déjà mis en place de nombreux objectifs de
développement durable (ODD) définis par les Nations unies. Ainsi, les projets
présentant un impact vert de même que le référentiel applicable aux obligations verte
était déjà ciblés à travers son programme ODD.

65
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

3. Préparation de la vérification indépendante

La vérification du caractère vert est recommandée mais pas obligatoire. Cette


vérification par un tiers qualifié permet entre autres de :

- donner une assurance aux investisseurs et apporter une crédibilité sur


l’émission de l’obligation verte ;
- apporter une expertise supplémentaire dans la sélection des projets éligibles
pour la levée des fonds ;
- aider l’entreprise émettrice à améliorer les procédures établies pour le suivi et
le reporting.

Il est possible d’avoir recours à plusieurs organismes de vérification différents afin de


bénéficier de divers et renforcer la crédibilité de l’émission.

Les investisseurs disposent des compétences appropriées afin d’évaluer le risque ou le


rendement financier d’une obligation. Mais, dans le cas d’une obligation verte, ces
investisseurs ne disposent pas des compétences leur permettant de juger si une
obligation présente des caractéristiques écologiques, d’où l’intérêt grandissant porté
aux agences de notation extra-financière. Le but est de fournir aux investisseurs toutes
les informations aussi bien financières qu’environnementaux nécessaires afin qu’ils
puissent prendre leurs décisions d’investissement en toute connaissance de cause.

Section 2 : Approbation de l’opération d’émission obligataire et suivi post-


émission
1. Processus de dépôt du projet de prospectus ou de note
d’opération

Les émissions d’obligations ne nécessitent pas d’autorisation s’ajoutant à celles requises


pour une émission classique. L’émission d'une obligation verte est soumise aux mêmes
exigences réglementaires qu'une obligation ordinaire, ce qui peut inclure
l'enregistrement auprès de l'autorité de surveillance responsable. Celle-ci pouvant
varier en fonction de la juridiction d'émission et du type d'émetteur et de l’obligation.
(pour une EIP par exemple, l’AMF aura un regard sur l’émission).

Pour l'enregistrement, des documents pertinents tels que le prospectus préliminaire,


les documents financiers et les déclarations de l'institution émettrice doivent être
soumis et approuvés par l'autorité de surveillance.
66
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Dans certaines juridictions, le prospectus (qui comprend des informations sur l'activité
et le profil de gestion de l'émetteur, une liste des principaux investisseurs, les conditions
d'émission de l'obligation et les risques financiers) doit être approuvé par l'autorité de
surveillance avant la distribution.

2. Instruction du dossier

Étant donné la grande attention que les obligations vertes ont reçue sur le marché,
notamment de la part des investisseurs, le label vert joue un rôle crucial, car il permet
aux investisseurs ayant des préférences écologiques d'identifier les obligations qui
correspondent à leurs préférences d'investissement parmi le vaste volume de ces
émissions.

Ainsi, l’émission d’obligation verte doit être conforme aux quatre principes définis par
la GBP qu’il convient de rappeler :

- l’utilisation des fonds : la destination des fonds doit être clairement définie ;
- les critères de sélection des projets doivent être clairs et quantifiables dans la
mesure du possible ;
- les conclusions des revues indépendantes doivent être communiquées aux
investisseurs le cas échéant ;
- les modalités de reporting aux investisseurs doivent être définies et permettre
de transmettre des informations claires et pertinentes.

Ainsi, l’ensemble des points cités ci-dessous doit être élaboré par l’émettrice durant la
procédure d’instruction du dossier.

3. Émission du rapport post-émission

L’émetteur doit garantir aux investisseurs, tout au long de la vie des titres émis une
obligation d’information périodique.

Une fois que l'opération a été réglée et que le produit de l’émission a été transféré,
l'émetteur peut commencer à allouer le produit. Le compte de trésorerie sera géré par
l'émetteur conformément aux pratiques habituelles de gestion des liquidités telles que
décrites dans le cadre des obligations vertes. En ce qui concerne les détenteurs
d'obligations, l'émetteur doit garantir le paiement en temps voulu du coupon sur une
base régulière, généralement semestrielle ou annuelle, et du principal à l'échéance.

67
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Les émetteurs d'obligations vertes doivent contrôler et rendre compte régulièrement


de l'affectation des produits, y compris de la liste des projets financés, comportant une
brève description du projet, les montants alloués et l'utilisation des produits non
alloués aux investisseurs.

Les émetteurs doivent également surveiller et rendre compte de l'impact


environnemental attendu ou réel, sur la base d'indicateurs qualitatifs et, si possible,
quantitatifs, à travers la lettre aux investisseurs dédiée aux obligations vertes, le rapport
annuel ou le rapport de durabilité, ainsi que le site web de l'émetteur ou du projet. Il
est recommandé d'appliquer des procédures et des critères de reporting standardisés,
éventuellement par rapport à des indicateurs quantitatifs.

Chapitre 2. Mise en œuvre pratique de la mission de certification


d’obligations vertes (SACC)

Cette partie a pour objet de présenter les conditions et le contexte d’intervention


du commissaire aux comptes dans sa mission de certification des obligations vertes.

Dans un premier temps, seront abordées, les conditions dans lesquelles le


commissaire aux comptes peut accepter, concomitamment à la mission de certification
légale des comptes, de fournir des prestations (services et attestations) en tant qu’OTI.

Dans un second temps, la candidate développera le programme de travail et ainsi la


méthodologie à adopter pour la revue des informations extra-financières par le
commissaire aux comptes OTI. Appliquée ici aux obligations vertes, la méthodologie
développée abordera le déroulement d’une mission SACC dans le cadre d’une émission
d’obligations vertes, de la planification de la mission à la finalisation des travaux et à
l’émission de l’attestation.

Section 1 : Conditions et contexte d'intervention du commissaire aux comptes


Les novations issues de la loi PACTE36 ont modifié le cadre déontologique de la
profession de commissaire aux comptes (CAC) et réaffirmé les principes d’impartialité
et de respect de son indépendance dans l’exercice de sa mission ou prestation.

36Loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation


des entreprises publiée le 23 mai 2019.

68
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Quelles sont les principales évolutions, conséquences de la loi PACTE ?

Seront abordées deux évolutions principales :

• Une extension du périmètre d’intervention du commissaire aux comptes

Le commissaire aux comptes bénéficie d’un champ d’application plus large en raison
de :

- la suppression des services interdits pour les entités qui ne sont pas des entités
d’intérêt public (non EIP) ;
- la réduction de la liste des services interdits pour les entités d’intérêt public
(EIP) ; le législateur français avait ajouté des services interdits à la liste établie
par le règlement européen ;
- l’introduction de la possibilité pour le CAC de fournir, en dehors ou dans le
cadre d’une mission de contrôle légal des comptes des prestations, sous réserve
de leur compatibilité avec les principes régissant la profession de CAC.

• Une évolution terminologique introduite au sein du Code de déontologie

Le mémoire tient compte de l’évolution de la terminologie relative aux services autres


que la certification des comptes (SACC), introduite par les modifications issues de la
loi dite PACTE du 2 mai 2019 et de son décret d’application du 21 mars 2020 37. Si la
notion de SACC n’est pas une notion abrogée, puisqu’elle figure toujours dans le Code
de commerce (L. 822-11-2 du Code de Commerce38), celle-ci n’est pas reprise dans le
nouveau code de Déontologie modifié par le décret du 21 mars 2020 précité.
Désormais, pour l’application du Code de déontologie (article 1er) :

- le terme “missions” désigne les missions de contrôle légal39 et les autres


missions confiées par la loi ou le règlement au commissaire aux comptes ;

37 Décret n°2020-292 du 21 mars 2020 relatif aux Commissaires aux Comptes.


38 Article L.822-11-2 c.com : « Les services autres que la certification des comptes qui ne
sont pas mentionnés au II de l'article L. 822-11 et au I de l'article L. 822-11-1 peuvent être fournis par le
Commissaire aux Comptes ou les membres du réseau auquel il appartient à l'entité d'intérêt public dont il
certifie les comptes, ou aux personnes ou entités qui la contrôlent ou qui sont contrôlées par elle au sens des I et
II de l'article L. 233-3, à condition d'être approuvés par le comité spécialisé mentionné à l'article L. 823-19.
Ce comité se prononce après avoir analysé les risques pesant sur l'indépendance du Commissaire aux Comptes
et les mesures de sauvegarde appliquées par celui-ci ».
39
Ou « mission de certification légale des comptes ».
69
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- le terme “prestations” désigne les services et attestations fournis par un


Commissaire aux Comptes, en dehors ou dans le cadre d’une mission légale.

Auparavant, la notion de SACC visait à la fois les SACC légaux (requis par un texte
légal ou réglementaire) équivalents aux « missions » et les SACC « contractuels » (à la
demande de l’entité) équivalents aux « prestations ». En matière d’analyse
déontologique, les termes « missions » et « prestations » sont donc à favoriser depuis
mars 2020, même si la notion SACC reste en vigueur comme rappelée ci-dessus. Aussi
et par convention, l’appellation SACC recouvre l’ensemble des prestations susceptibles
d’être fournies par le Commissaire aux Comptes d’une entité, en dehors de la
certification de ses comptes et vise donc à la fois les missions et les prestations.

Bonne pratique pour la profession: La loi PACTE a réformé les missions du CAC
et ainsi élargi le spectre d'intervention du commissaire aux comptes aux services
autres que la certification des comptes (SACC). La mission de certification des
obligations vertes est compatible avec cette typologie de mission et pourra être
réalisée en plus de la mission de certification légale des comptes.

1. Cadre déontologique et démarche préalable à l’acceptation


d’une mission SACC

Le règlement européen 40537/201441 et la directive européenne 2014/5642 transposée


en droit français par l’ordonnance du 17 mars 201643, sont applicables depuis le 17 juin
2016 aux entités d’intérêt public (EIP) et aux entités non EIP.

Ces textes européens ont pour objet d’harmoniser le contrôle légal des comptes au
niveau européen et d’améliorer la qualité du commissariat aux comptes par un
renforcement, de l’indépendance des auditeurs notamment. Ces textes, ainsi que les
dispositions du Code de commerce, permettent aux sociétés auditées de confier à leurs

40 http://www.afep.com/wp-content/uploads/2018/11/AFEP_Guide-SACC-151118.pdf
(dernière consultation juillet 2022)
41 Règlement (UE) n° 537/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 relatif

aux exigences spécifiques applicables au contrôle légal des comptes des entités d'intérêt public
et abrogeant la décision 2005/909/CE de la Commission Texte présentant de l'intérêt pour
l'EEE
42 Directive 2014/56/UE du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 modifiant la

directive 2006/43/CE concernant les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes
consolidés.
43 Ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016 relative au Commissariat aux Comptes.

70
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

commissaires aux comptes ou aux membres de leur réseau, des prestations de services
autres que la certification des comptes, dès lors que les conditions suivantes sont
remplies :

Pour toutes les entités (EIP et non EIP)

- les principes fondamentaux de comportement édictés par le Code de


Déontologie de la profession de commissaires aux comptes sont respectés ;
- la prestation fait l’objet d’une analyse des risques en matière d’atteinte à
l’intégrité, à l’impartialité, à l’indépendance - (articles 3 à 5 et 19), de risques de
conflits d’intérêts ou d’auto-révision - (articles 5 et 19), résultant de liens
personnels, professionnels et financiers - (articles 31 à 35).

Pour les EIP

- Il convient de vérifier que la prestation n’est pas interdite : article 5 du


règlement européen sur renvoi de l’article L. 822-11 II Code de Commerce et
- (cf. § 2.1 et Annexe) et ;
- Le Comité d’audit de l’EIP a approuvé la fourniture de cette prestation (Article
L. 823-19 du Code de Commerce).

Mission OTI

Afin de pouvoir réaliser sa mission de validation des informations extra-financières, le


commissaire aux comptes doit être un OTI.

Selon l’avis technique de la CNCC de février 2022 sur l’intervention du commissaire


aux comptes en tant qu’OTI, l’Organisme Tiers Indépendant est mandaté pour réaliser
la mission de vérification des informations extra-financières en application de l’article
L.225-102-1 du Code de commerce.

L’OTI est une « tierce partie » au sens de la norme ISO 1702944, c’est-à-dire un
organisme indépendant de l’entité qui fournit la déclaration n’ayant aucun intérêt dans
la déclaration en tant qu’utilisateur. L’OTI doit obligatoirement être accréditée par le
Comité Français d’accréditation (COFRAC) ou par tout autre organisme
d’accréditation signataire de l’accord de reconnaissance multilatéral établi par la

44
https://www.iso.org/fr/standard/29352.html (Dernière consultation août 2022)
71
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

coordination européenne des organismes d’accréditation sur la base de sa compétence,


de son indépendance et de son impartialité.

Dans le point 2, la candidate présentera en détail la méthodologie qui pose les


fondements de la vérification des données liées aux obligations vertes de la société.
Son objectif est de donner les lignes directrices pour les OTI chargées de certifier les
informations extra-financières (obligations vertes).

Annexe 9 - Avis technique CNCC - Intervention de


Types : Informative
l'OTI
Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Cet avis technique précise
les modalités d'intervention du commissaire aux
comptes dans la vérification des informations extra-
financières.
Conseil d'utilisation : S'y référer pour les missions la
mission de l’organisme tiers indépendant («OTI»)
prévue à l’article L. 225-102-1 du code de commerce
sur la déclaration de performance extra-financière
ainsi que d’autres travaux portant sur des
informations extra-financières.
Lien direct : cliquez ici

2. Organisation et déroulement d’une mission de certification


d’obligation verte : planification de la mission

Avant de réaliser la mission, le commissaire aux comptes OTI s’assure qu’il n’est pas
dans une situation d’incompatibilité :

- Acceptation de la mission :

La procédure décrite ci-dessous concerne tous les SACC, sauf ceux requis par les
textes. Avant d’accepter une prestation, l’associé signataire du mandat CAC doit
analyser la demande qui lui est faite et documenter cette analyse visant à se conformer
aux dispositions du Code de commerce, du code de déontologie de la profession de
commissaire aux comptes et, pour les EIP, du règlement (UE) 537/2014. L’analyse
consiste notamment à garantir l’exercice impartial de sa mission ou prestation.

En-dehors des cas d’incompatibilités prévus par le code de déontologie (articles 32 à


35), le CAC adopte l’approche risque-sauvegarde, qu’il s’agisse ou non d’une prestation

72
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

réalisée, quelle que soit l’entité concernée, laquelle comprend plusieurs étapes
d’analyse.

De plus en tant qu’OTI, le commissaire aux comptes procède à une revue de pré-
engagement au sens de la norme ISO 17029 qui lui permet de s’assurer de la faisabilité
de sa vérification. Il récupère auprès de l’entité la documentation suivante : les objectifs
et périmètres d’intervention, les éventuelles exigences spécifiques complémentaires, le
niveau d’assurance souhaité… À l’issue de cette vérification, le commissaire aux
comptes OTI peut accepter la mission.

Annexe 11 - Questionnaire d'acceptation d'une mission SACC Type :


OTI Outil
Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Présentation du
questionnaire d'acceptation de la mission
SACC OTI et permettre aux commissaires
aux comptes de vérifier si les conditions sont
respectées avant de réaliser la mission.
Conseil d'utilisation : Remplir le questionnaire
avec précaution avec les informations dont le
CAC dispose sur le client afin de valider son
identité, le contexte et l'objet de la demande,
la vérification du respect de la déontologie…
Lien direct : cliquez ici

Tableau 3- Les différentes étapes de l’approche risques sauvegarde dans le cadre de l’acception
d’une prestation fournie par le CAC d’une entité EIP ou non EIP

73
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Synthèse des différentes étapes de l’approche risques-sauvegarde, dans le cadre de l’acceptation d’une
prestation fournie par le CAC d’une entité EIP ou non EIP (ou membre de son réseau) à celle-ci ou aux
entités de sa chaîne de contrôle.
Entités EIP Entités non EIP
1. La prestation est-elle interdite par les N/A - Suppression de la liste des services interdits
dispositions de l’article L. 822-11 II Code de par la loi PACTE
Commerce et de l’article 5 du règlement
européen ?
2. Identification d’un risque : nature et modalités inhérentes à la prestation et mise en perspective avec la
mission de contrôle légal des comptes.
3. Appréciation de la situation : la situation est-elle de nature à porter atteinte à l’indépendance du CAC
(en réalité et en apparence) cf. § 2.2.1 et § 2.2.2. ci-dessus ou susceptible de générer un conflit d’intérêt
cf. § 2.2.4 et § 2.2.5 ci-dessus ou un risque d’autorévision cf. § .2.2.3 ci-dessus ?
4. Identification de mesure(s) de sauvegarde appropriée45 : mesure permettant de réduire le risque de
perception de perte d’indépendance.
5. Conclusion : 5. Conclusion :
▪ En l’absence totale de risque sur ▪ En l’absence totale de risque sur l’indépendance
l’indépendance et/ou de risque d’auto- et/ou de risque d’auto-révision : acceptation de la
révision : acceptation de la prestation ; prestation ;
▪ Si mesure de sauvegarde appropriée : ▪ Si mesure de sauvegarde appropriée :
approbation de la prestation par le comité acceptation de la mission + documentation du
d’audit (art. L .822-11-2 c.com) + dossier de travail du CAC ;
documentation du dossier de travail du CAC ; ▪ Si aucune mesure de sauvegarde n’est
▪ Si aucune mesure de sauvegarde n’est appropriée : renonciation à la prestation.
appropriée : renonciation à la prestation.

Source : Guide SACC CNCC

- Lettre de mission

Le commissaire aux comptes exercera son jugement professionnel quant à


l’appréciation de l’objet et de la nature de l’opération pour laquelle le SACC est
demandé par le client. Si la demande ne relève pas de services interdit, la lettre de
mission sera donc établie. Celle-ci constitue l’outil permettant l’établissement des
rapports contractuels entre le client sollicitant le SACC et le commissaire aux comptes.

Le commissaire aux comptes OTI peut faire appel à un expert en fonction des
diligences effectuées sur les informations extra-financières sur lesquelles porte son
intervention. Il fera mention dans la lettre de mission.

La lettre de mission sur les SACC devra donc comporter les dispositions communes à
toutes les missions d’audit ainsi que les dispositions particulières suivantes :

45 Une mesure de sauvegarde appropriée est une mesure de sauvegarde qui, si elle n’élimine
pas le risque identifié lié à la réalisation de la prestation, a pour conséquence de réduire les
effets de ce risque à un niveau suffisamment faible qui permet de ne pas affecter
l’indépendance du CAC (art. 5 III Code de déontologie.).
74
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

➢ contexte de la demande et de l’intervention du commissaire aux


comptes : le commissaire aux comptes rappellera le contexte de son
intervention à la demande du client ;
➢ nature et étendue des travaux : il s’agira de présenter le périmètre
d’intervention de la mission SACC en rappelant les textes légaux et
réglementaires applicables ;
➢ méthodologie : le professionnel présentera la méthodologie
adoptée afin de valider l’information financière à attester ;
➢ nature, étendue et calendrier des procédures à mettre en œuvre :
sera rappelée la planification prévue pour les différentes phases de
la mission ainsi que les noms des principaux intervenants et leurs
rôles respectifs dans la mission.

Annexe 12 - Lettre de mission SACC Type : Outil

Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Présentation d'une lettre
de mission type pour une mission de certification
des obligations vertes.
Conseil d'utilisation : Reprendre le dernier modèle de
lettre de mission SACC mission OTI EIP ou non
EIP en fonction de l'entité, disponible sur le site de
la CNCC, et ajuster certains paragraphes en
fonction.
Lien direct cliquez ici

- Honoraires

L’article L. 823-18 du Code de commerce dispose, en II : « Lorsque le Commissaire


aux Comptes fournit à une [EIP] dont il est chargé de certifier les comptes, ou à la
personne qui la contrôle ou qui est contrôlée par elle, au sens des I et II de l'article L.
233-3, des services autres que la certification des comptes, le total des honoraires
facturés pour ces autres services se limite à 70 % de la moyenne des honoraires facturés
au cours des trois derniers exercices pour le contrôle légal des comptes et des états
financiers consolidés de l'[EIP] et, le cas échéant, de la personne qui la contrôle ou qui
est contrôlée par elle. » Les services autres que la certification des comptes requis par

75
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

la législation de l'Union ou par une disposition législative ou réglementaire sont exclus


de ce calcul.

« Les honoraires relatifs à la certification des obligations vertes seront donc déterminés
sur la base du périmètre défini dans le cahier des charges de la société et à partir des
éléments transmis par la société. Cependant, comme mentionné plus haut, ces
honoraires ne pourront en aucun cas dépasser 70 % de la moyenne des honoraires
facturés au cours des trois derniers exercices. »

- Membre de l’équipe d’audit

L’équipe d’audit doit obligatoirement être composée d’experts reconnus dans le


domaine de la RSE en plus des membres de l’équipe d’audit. Les cabinets ont recours
à des experts externes ou internes au cabinet afin d’assister l’équipe d’audit.

Pour résumer, l’équipe d’audit doit être structurée de la manière suivante :

➢ un ou plusieurs associé(s) responsable(s) du client qui supervise(nt)


l’ensemble de la mission ;
➢ un directeur de mission, en charge de la gestion opérationnelle et
technique de la mission ;
➢ une équipe d’experts RSE, dont le nombre est fonction des besoins
identifiés par le directeur de mission et une équipe d’audit.

- Nature et étendue des travaux :

Il convient de rappeler que le commissaire aux comptes a une obligation de moyen. Il


mettra donc en œuvre des diligences nécessaires à son jugement professionnel
permettant l’établissement de son attestation.

La mission SACC de certification des obligations vertes et l’étendue des travaux


dépendront de la nature de la demande formulée par le client. Les diligences seront
mises en œuvre sur les informations sélectionnées par la société considérées comme
importantes au regard de ses activités. Ces diligences peuvent porter sur une ou
plusieurs informations contenues dans le rapport sur les obligations vertes de la société
notamment :

76
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- la conformité des projets éligibles sélectionnés par la société avec les critères
d’éligibilité définis par la société ;
- la concordance du montant des fonds alloués aux projets éligibles dans le cadre
de l’émission d’obligations vertes ;
- la conformité des informations contenues dans le reporting sur les obligations
vertes de la société.
- Appréciation du caractère approprié du référentiel retenu par la société pour
établir les informations sociales et environnementales sélectionnées au regard
des critères définis dans la norme d’exercice professionnel applicable à la
mission et à la norme ISAE 3000.
3. Formalisation du dossier de travail et finalisation de la
mission

Le recours aux experts par l’équipe d’audit devrait faire objet d’une attention
particulière quant à leur indépendance vis-à-vis de la société.

Lettre d’affirmation

À l’issue des travaux de vérification, une lettre d’affirmation sera remise afin de
rappeler la responsabilité de la société vis-à-vis de la définition des informations,
l’existence et l’efficience des contrôles internes en place. Cette lettre d’affirmation
confirmera que tous les documents et les informations demandés ont été effectivement
mis à disposition de l’équipe d’audit réalisant la mission.

Emission du rapport

À l’issue des travaux réalisés, un rapport d’assurance modérée est établi. Ce rapport
est joint aux informations publiées dans le rapport Green Bonds de la société au titre
de l’exercice où les SACC ont été réalisés. Ce rapport d’assurance émis concerne les
informations objets du SACC et ne pourra en aucun cas s’appliquer à l’intégralité du
rapport. Parallèlement, seront communiqués à la société les principaux constats issus
des travaux. Le cas échéant, une lettre ou tout autre support de synthèse pourra être
transmis au management et sera réservé à l’usage exclusif de la société.

77
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Type :
Annexe 10 - Procédure d'audit SACC obligation verte EPIC
Outil
Valeur ajoutée
Objectif de l'annexe : Présentation des
différentes étapes pour la réalisation d'une
mission SACC de certification des obligations
vertes.
Conseil d'utilisation : Il s'agit d'un fichier power
point présentant les différentes étapes dans
l'ordre chronologique d'une mission de
certification des obligations vertes. Il est tout à
fait modulable et à adapter en fonction du
secteur d'activité et des spécificités de l'entité
objet du SACC.
Lien direct : cliquez ici

Section 2 : Programme de travail relatif à la certification des obligations vertes


dans une EPIC par le commissaire aux comptes
Après la présentation du cadre d’intervention du commissaire aux comptes, la
réglementation en vigueur au niveau des SACC ainsi que le déroulement d’une mission
audit des informations extra-financières, la candidate présente le programme de
travail sur la validation les obligations vertes applicables à la société TOURN, une
société EPIC46. Les informations et les données financières dans cette partie sont
présentées de façon anonymisée. L’intégralité du programme de travail ainsi que la liste
des contrôles et des outils sont disponibles en annexe 15.

La méthodologie qui sera présentée pose les lignes directives pour les OTI chargées
de certifier les informations extra-financières.

1. Prise de connaissance de l’environnement de l'entité


émettrice et des procédures mis en place

La méthodologie proposée se décompose en plusieurs étapes :

- Prise de connaissance de l’environnement de l’entité et des procédures mises


en place :
o Revue du dispositif de contrôle interne et examen de contrôle interne

46 Établissement public à caractère industriel et commercial


78
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

o Identification des critères et des indicateurs clés pour la validation des


obligations vertes
- Validation des indicateurs et définition du programme de travail
- Test de détail quantitatif et/ou qualitatif ;
- Mémo de synthèse et analyse des anomalies identifiées ;
- Émission de l’attestation sur la validation des obligations vertes.

La méthodologie sera décrite par la suite en indiquant les tâches à exécuter et les outils
associés :

Étape 1 : Prise de connaissance de l’environnement de l’entité émettrice et des


procédures mise en place :

La prise de connaissance de l’environnement de l’entité constitue le point de départ de


la mission de commissaire aux comptes après l’acception de la mission. Le commissaire
aux comptes OTI va procéder à une série d’entretiens avec les différents interlocuteurs
clés de l’entreprise afin de comprendre la procédure de collecte des informations. Cette
revue de contrôle interne consiste :

- Prendre connaissance de l’organisation de l’entreprise ;


- Prendre connaissance du référentiel d’obligation verte mis en place ;
- Analyse les outils de reporting et comprendre leur fonctionnement ;
- Prendre connaissance des procédures mises en place et des contrôles effectués.

Cette première revue permet d’acquérir une compréhension globale de l’entreprise, de


sa mission, de l’enjeu de la vérification des données liées aux obligations vertes, de
l’importance d’une telle vérification pour l’entreprise.

La méthodologie recommandée afin de mener au mieux les entretiens est la suivante :

- Au préalable fixer diverses orientations et axes visant à répondre à la stratégie


environnement de l’entreprise et l’intérêt du recours aux obligations vertes
comme mode de financement. Ces orientations peuvent être reprises dans les
ODD ;
- À partir de ces objectifs fixés, identifiés les indicateurs environnementaux,
sociaux ou de gouvernance qui permettent d’atteindre ces objectifs ;

79
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- Identifier les interlocuteurs clés qui participent au processus d’élaboration des


informations sur les obligations vertes en fonction des indicateurs identifiés ;
- Mener les entretiens avec les différents interlocuteurs afin de comprendre le
processus de collecte des informations, les contrôles mis en place, comment
les reportings sur les obligations vertes sont effectuées.

Ces divers entretiens permettent au commissaire aux comptes de faire valider les
indicateurs choisis, mais également d’orienter sa stratégie globale afin de définir son
programme de travail. Dans la majorité des cas, les indicateurs sont préalablement
choisis par le client et communiqués au commissaire aux comptes pour validation
finale.

Cette étape est importante, car elle permet de définir le programme de travail du
commissaire aux comptes. Le commissaire aux comptes OTI évalue la pertinence des
indicateurs choisis par l’entreprise, fait une analyse de cohérence entre les indicateurs
sélectionnés et les objectifs fixés par l’entreprise. Le commissaire aux comptes OTI
effectue son jugement sur la base de son jugement professionnel.

À cette première étape, les contrôles du commissaire aux comptes peuvent se résumer
en deux points ainsi :

➔ Contrôle du processus de collecte de l’information sur les obligations vertes,


revue des différents reportings d’impact, identification des objectifs fixés de
développement durable et identification des indicateurs clés visant à répondre
à ces objectifs.
➔ Contrôle de cohérence entre les indicateurs et les objectifs fixés par l’entreprise
(rapprocher chaque indicateur avec la documentation nécessaire permettant de
valider l’indicateur).

Application au cas TOURN

Toutes les informations relatives à l’émission des obligations vertes ont été obtenues
par le biais des entretiens avec les différents interlocuteurs de l’entreprise. La synthèse
des entretiens est disponible au format Excel en Annexe 15.1.

La candidate a également fourni en Annexe 15.2 une série de documents par typologie
d’activités à demander au client lors des entretiens afin de permettre au commissaire
aux comptes d’obtenir les éléments pertinents.
80
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L’équipe d’audit a effectué plusieurs entretiens avec les parties prenantes de la société
définie conjointement avec la société les éléments qui feront l’objet de l’attestation.

La société TOURN a mis en place un comité Green Bond constitué des membres de
la direction des finances, de la direction de l’ingénierie environnementale et de sa
direction des études économiques. Ce comité a la charge de vérifier et d’examiner de
la traçabilité des projets éligibles au programme Green Bond ainsi que la bonne
allocation des produits nets levés vers les actifs éligibles. L’équipe d’audit s’est
entretenue avec les membres de chaque comité. L’équipe d’audit a également pris
connaissance des documents relatifs à la notation extra-financière effectuée par
l’agence de notation Ethifinance afin d’analyser la démarche RSE de la société.

La mission principale de la société TOURN est de réaliser et d’élaborer les projets


d’infrastructures composant le réseau de transport urbain en Île-de-France et ainsi
permettre la construction des lignes, la construction et l’aménagement des gares ainsi
que l’acquisition du matériel nécessaire. Le cœur d’activité de son activité société vise
à promouvoir le développement économique durable. L’équipe d’audit a identifié
quatre orientations ainsi que plusieurs axes pour chaque orientation. Les indicateurs
sont listés et les entretiens ont été menés afin d’obtenir la documentation nécessaire
pour le contrôle de cohérence. Les indicateurs identifiés sont cohérents avec les
objectifs fixés par l’entité.

Étape 2 : Validation des indicateurs et définition du programme de travail

Une fois les indicateurs validés avec le client, le commissaire aux comptes définit le
programme de travail en tenant compte de la revue du contrôle interne de l’entité
audité. Ainsi, il définira la matérialité, le référentiel applicable, le site ou les sites où il
devra se rendre pour récupérer les informations et corroborer avec les données du
client, sélectionner les entités dans le périmètre d’audit (dans le cas d’un groupe).

Le programme de travail est élaboré en fonction des indicateurs sélectionnés. Le


commissaire aux comptes définis en fonction de trois critères
(Matériel/Pertinent/Non pertinent) la matérialité des indicateurs.

Application au cas TOURN

La société TOURN dans le cadre de son émission obligataire a sollicité son


commissaire aux comptes pour valider ses obligations vertes.
81
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Le programme de travail élaboré de la société TOURN est disponible en


Annexe 15.3.

Étape 3 : Test de détail quantitatifs et qualitatifs :

Sur la base du programme de travail élaboré, l’équipe d’audit sous la supervision du


manager ou du directeur de mission va mener les travaux dans le cadre d’une revue de
conformité.

Ainsi, l’équipe d’audit peut être amené à vérifier ;

- La conformité du référentiel obligataire avec les principes édictés par l’ICMA


- la conformité, dans tous leurs aspects significatifs, des projets figurant dans le
reporting avec les critères d’éligibilité définis par la société dans le cadre du
programme Green Bond ;
- la correcte allocation des fonds levés lors de l’émission obligataire et les
montants affectés à chaque projet ;
- la conformité des informations contenues dans le reporting sur les obligations
vertes de la société ;

Le commissaire aux comptes apprécie également la nécessité de faire appel à des


experts pour l’assister dans ses travaux en fonction de la complexité des informations
à vérifier. Le commissaire aux comptes devra vérifier son indépendance et vérifier que
les travaux réalisés par les experts sont en adéquation avec ses attentes fixées. Dans la
majorité des cas, le commissaire aux comptes a recours à des experts pour l’assister
dans la mission de validation des obligations vertes.

Application au cas TOURN

La société TOURN a souhaité que son commissaire aux comptes vérifie :

- la conformité, dans tous leurs aspects significatifs, des projets figurant dans le
reporting avec les critères d’éligibilité définis par la société TOURN dans le
cadre du programme Green Bond ;
- la correcte allocation des fonds levés lors de l’émission Green Bonds et les
montants affectés à chaque projet ;
- la conformité des informations contenues dans le reporting sur les obligations
vertes de la société.

82
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L’équipe d’audit effectue les travaux relatifs à la validation des éléments des
attestations. Elle récupère les extractions concernant les différents points à valider :

o Projets éligibles : un détail des projets sélectionnés rentrant dans le cadre de


l’attestation est transmis aux commissaires aux comptes. L’équipe d’audit
réalise des contrôles sur pièces au niveau de chacun des actifs sélectionnés.
Dans le cas de la société TOURN, les projets de construction des transports
urbains font l’objet de convention entre les parties. Un test est effectué sur les
conventions. Chacune des conventions est donc récupérée afin d’analyser la
cohérence avec les critères de sélection choisis par la société TOURN. Le
commissaire aux comptes conclut sur l’éligibilité des projets ou non en lien
avec les critères établis par les Green Bonds Principles.
La candidate a fourni un exemple type de feuille de travail sur la revue des
projets éligibles en annexe 15.4 : Revue des projets éligibles
o Allocation des fonds : un reporting des allocations par types d’actifs avec le
montant net est fourni à l’équipe d’audit. Celle-ci est chargée de vérifier que le
montant des fonds alloués est ventilé par catégories de projets éligibles en
remontant aux pièces justificatives.
La candidate a fourni un exemple type de feuille de travail sur l’allocation des
fonds en annexe 15.4 : Allocation des fonds
o Reporting et suivi des fonds : l’équipe d’audit procède à la vérification et au
suivi des fonds entre la date d’émission et la date d’intervention en rapprochant
les mouvements en trésorerie avec les données des pièces justificatives.
La candidate a fourni un exemple type de feuille de travail sur la revue des
projets éligibles en annexe 15.4 : Allocation des fonds
o Impact écologique : l’équipe d’audit est chargée de valider l’impact sur
l’environnement de l’émission des obligations vertes. Il s’agit de vérifier sans
remettre en cause la correcte application de la méthode de calcul de l’impact
sur l’environnement des projets Green Bonds de la société TOURN.
L’équipe d’audit prend connaissance du logiciel « CarboneReduction » (Partie
2, Section 2 point 2) développé par la société TOURN afin de suivre
l’intégralité de ses projets. L’équipe d’audit a fait appel à des experts spécialisé
dans la revue des impacts écologiques afin de s’assurer de comprendre et de

83
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

valider la méthodologie de calcul de la société TOURN. L’équipe d’audit a par


la suite revue les travaux de l’expert et les conclusions de l’expert. Annexe 15.4
La candidate a fourni un exemple type de feuille de travail sur le calcul de
l’impact pour chaque projet par nombre de km et par quantité d’énergie
effectuée par l’expert en annexe 16 : Fichier de calcul Impact

Étape 4 : Mémo de synthèse et analyse des anomalies identifiées :

À l’issue des diligences, les travaux sont revus par le manager ou le directeur de mission.
Il s’assure que les travaux répondent aux exigences du programme de travail et de la
lettre de mission et que les éléments collectés sont suffisants et appropriés. En cas
d’identifications d’anomalies significatives, l’équipe d’audit mène des investigations
afin de comprendre et résoudre les anomalies. Dans le cas où les anomalies ne sont
pas résolues, le CAC juge en fonction de l’importance de l’anomalie de le mentionner
dans son rapport ou non.

Application au cas TOURN

Les contrôles effectués au niveau de la société TOURN n’ont pas relevé d’anomalies
significatives. Les critères énoncés ainsi que les indicateurs identifiés ont permis de
définir un programme de travail répondant aux attentes du client.

Étape 5 : Émission de l’attestation sur la validation des obligations vertes :

L’équipe d’audit présente ses conclusions à la direction. Elle émet ses observations le
cas échéant. Le rapport d’assurance est ensuite émis. Selon l’avis de la CNCC sur
l’intervention de l’OTI, le niveau d’assurance n’est pas défini. Il peut s’agir d’une
assurance raisonnable ou modérée.

Toutefois, si des anomalies significatives ont été identifiées et n’ont pas été corrigées
par l’entité ou si les critères et les indicateurs sélectionnés ne permettent pas de valider
les obligations vertes, le commissaire aux comptes après discussion avec la direction
sur les anomalies identifiées émet un avis de non-conformité des informations relatives
aux obligations vertes.

Application au cas TOURN

L’équipe d’audit a effectué une restitution à la direction des finances et du contrôle de


gestion de la société TOURN. Un rapport d’assurance modérée a été émis.

84
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

La candidate a fourni un exemple du rapport d’assurance modérée en annexe 15.4:


Rapport d’assurance modérée

Après la présentation de la méthodologie et du programme de travail applicable à la


société TOURN, la candidate fait mention dans la suite du mémoire des deux critères
que tout commissaire aux comptes devra valider avant de pouvoir certifier toutes
informations relatives aux émissions obligataires.

2. Appréciation des critères de qualification et de sélection des


projets

Le programme EMTN Green de la société TOURN est entièrement dédié au


financement d’une nouvelle ligne de transport urbain en Île-de-France. Le produit net
des émissions des obligations vertes sera affecté aux investissements réalisés par la
société TOURN représentant les « actifs éligibles ». Ces actifs comprennent tous les
investissements réalisés dans l’année en cours ou réalisés au cours des deux dernières
années précédant la date d’émission des obligations vertes. La société TOURN a fait
le choix d’allouer 100 % de son émission verte à ses investissements futurs (création
de sa nouvelle ligne de transport urbain), mais également à ses projets existant depuis
notamment deux ans.

Tous les investissements en infrastructure et maîtrise d’ouvrage du nouveau métro


électrique et automatique de la société TOURN sont éligibles :

La société TOURN s’est conformée aux principes édictés par la Green Bonds
Principles (GBP) lors de la sélection de ses projets éligibles. En effet, la société a défini
un ensemble de critères propres à son activité afin de les sélectionner qui
correspondent bien à ceux définis par la Green Bond Principles. Ces critères sont les
suivants :

- utilisation de béton bas carbone et de béton fibré dans les tunnels ;


- préservation des ressources lors de la construction de ses lignes de transports :
sont favorisés les matériaux carbonés, les matériaux durables, l’économie de
matière et le tri des déchets ;
- certification de ses centres d’exploitation.

Le commissaire aux comptes doit être en mesure de valider ces critères


environnementaux avec les projets sélectionnés par l’entité.
85
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

3. Suivi de l’allocation des fonds aux projets sélectionnés et


concordance du montant des fonds alloués.

La direction des finances de la société TOURN est chargée du suivi de l’allocation aux
projets éligibles des fonds obtenus par l’émission obligataire. La société TOURN étant
une EPIC soumise ainsi aux règles de la comptabilité publique, elle place la totalité des
montants non alloués aux projets auprès du Trésor public.

Reporting aux investisseurs

Dans l’année suivant l’émission de l’obligation verte, la société TOURN met à


disposition des investisseurs son « rapport d’allocation » sur la bonne allocation des
fonds. Ce rapport comprend les montants investis dans les projets éligibles, la
répartition par type de projet, l’état d’avancement des projets, les fonds non alloués.
Ce rapport est publié annuellement et est rendu public.

Le commissaire aux comptes doit obligatoirement prendre connaissance du


reporting d’allocation et mener ses diligences afin de valider que le produit de
l’émission est alloué aux projets verts.

Reporting d’impact

La société TOURN fournit également à ses investisseurs des reporting de performance


et d’impact sur le climat et l’environnement.

Dans le but de mettre en avant les conséquences positives sur l’environnement de ses
émissions d’obligations vertes, la société TOURN a évalué l’impact de ses projets sur
l’environnement à travers une méthode de calcul de l’impact écologique de ses projets.

Elle a développé un outil appelé « CarboneReduction ». Ce calculateur a été développé


spécifiquement pour répondre aux besoins de la société. Il permet de calculer l’impact
carbone de la société en rapprochant l’empreinte carbone (les émissions dues à la
réalisation des projets) des émissions évitées (lors de la phase d’exploitation).

Le fonctionnement du calculateur « CarboneReduction» est simple :

86
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- Calcul du bilan général des émissions de GES47 induites et évitées par la société
TOURN : il est obtenu en sommant les émissions relatives aux différentes
phases de développement de ses projets : études préalables, construction,
fonctionnement de l’infrastructure, mobilité et développement territorial des
projets.
- Émissions d’obligations vertes : au titre de l’année 2018, la société TOURN a
alloué 1 770 millions d’euros d’émissions d’obligations vertes sur un total
d’investissement de 35 milliards d’euros (aux conditions éco de 2012). Cela
représente 5,05 % du financement global.

En appliquant ce pourcentage aux chiffres issus du calculateur «CarboneReduction», il


est obtenu le résultat d’impact suivant selon deux scénarios :

Scénario A : Facteur d’émission GES de 110 g éqCO2

Scénario B : Facteur d’émission GES de 68 g éqCO2

Figure 11- Impact des émissions d’obligations en 2018 de la société TOURN

Horizon de temps
en millions de TéqCO2
2050 2070
Global Quote part 2018 Global Quote part 2018
Scénario A -14,2 -0,7 -27,4 -1,4
Scénario B -28,6 -1,4 -51,3 -2,6

Quel que soit le scénario, on constate un bilan positif sur deux horizons (2050 et 2070).
14,2 millions de téqCO2 évitées selon le scénario A et 28,6 millions de téqCO2 selon
le scénario B. En 2070, les émissions évitées s’élèvent alors à 27,4 millions de téqCO2
selon le scénario A et 51,3 millions de téqCO2 selon le scénario B. Globalement, la
construction de la nouvelle ligne de transport urbain par la société TOURN devrait
permettre de réduire de manière très significative le niveau des émissions de gaz à effet
de serre et apparaît ainsi comme un levier majeur de la lutte contre le réchauffement
climatique.

Ainsi, on peut le constater, les émissions de CO2 restent des données importantes pour
les investisseurs souhaitant mesurer l’impact par des données chiffrées. Toutefois, les
investisseurs doivent prendre du recul quant à ces informations, car celles-ci ne

47
Les émissions GES correspondent à la somme des sept gaz à effet de serre qui influencent
directement le changement climatique.
87
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

reposent pas sur des standards développés par les Green Bond Principles ou le Climate
Bond Standards. Ce sont des informations produites selon des méthodes propres à
l’émettrice.

En raison des limites de cet indicateur, sera fourni en annexe 16, un exemple de calcul
des émissions GES en fonction de la consommation d’énergie ainsi que le nombre de
km parcourus (cas de la société TOURN).

Mis à disposition des investisseurs, cet outil permettra d’améliorer la crédibilité de la


méthodologie adoptée par l’émettrice afin de prouver son impact positif sur
l’environnement.

- Suivi de l’obligation post- émission et rôle du commissaire aux comptes

La mission de certification des obligations vertes par le commissaire aux comptes n’est
pas circonscrite à l’émission d’obligations vertes. L’équipe d’audit veille au respect des
critères d’éligibilité des projets durant la durée de vie de l’obligation. Il peut arriver que
les projets ne répondent plus aux critères fixés par les GBP ou que les fonds n’aient
pas été alloués conformément aux dispositions communiquées par l’entité.

Dans ce cas, le rôle du commissaire aux comptes entre en jeu afin de veiller au respect
des recommandations établies par la GBP jusqu’à la fin de la durée de l’emprunt.

Le guide méthodologique présenté dans cette section est un véritable outil à utiliser
par le commissaire aux comptes dans le cadre de sa mission de certification des
obligations vertes. Les travaux sont modulables et le commissaire aux comptes doit
utiliser son jugement professionnel afin de s’assurer de la pertinence et du caractère
suffisant des éléments collectés.

Les travaux présentés dans le guide sont bien évidemment modulables en fonction de
l’activité de l’entreprise, de la demande du client et de la complexité des informations
à valider dans les obligations.

Chapitre 3. Proposition d’un guide pratique sur les émissions


d’obligations vertes en France

Ce dernier chapitre fait une synthèse sous la forme d’un guide de bonnes pratiques
relatives à l’émission des obligations vertes en France.
88
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Ce guide pratique prendra la forme d’un fichier PDF d’environ quinze pages. Il sera
établi à partir des informations issues de précédentes émissions réalisées par des
entreprises et de l’expérience professionnelle de l’auteur en tant que commissaire aux
comptes d’une entité émettant des obligations vertes.

Ce guide fera mention également des limites rencontrées lors de la certification des
obligations vertes ainsi que des divergences existant entre les critères de qualification
de ces obligations au niveau international. Le principal destinataire de ce guide étant le
commissaire aux comptes, il pourra également servir à tout acteur (investisseur,
entreprise, banque, collectivité locale) désirant se documenter sur le marché des
obligations vertes.

Section 1 : Élaboration de la partie rédactionnelle du guide pratique

Il est important de noter que le guide a été élaboré sur la base de l’expérience de la
candidate, des éléments qu’elle a jugé important à retenir lors des émissions et des
bonnes pratiques qu’il était important de mettre en exergue. Ce guide peut être
amélioré et être sujet à discussion par les acteurs de la profession.

Ce guide ne vise pas non plus à développer un cadre référentiel où à élaborer des
normes afin de mieux encadrer les obligations vertes. Les bonnes pratiques proposés
à destination des parties prenantes sont en totale adéquation avec les principes élaborés
par l’ICMA dans les Green Bond Principles.

1. Présentation des études sur les émissions d’obligations vertes


réussies

Dans cette partie du guide, la candidate présentera les études de cas d’émissions
d’obligations vertes réussies étudiées dans le mémoire, mais également celles que la
candidate a auditées au cours de son expérience.

Le guide ayant pour objectif de transmettre les bonnes pratiques, il est donc important
de rappeler ces études de cas réussies afin que tout futur émetteur puisse tirer profit
de ces émissions. Le but de ses études de cas est également d’emmener les sociétés
ayant déjà émis des obligations vertes à renforcer leurs processus d’émissions
obligataires.

89
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Expérience de l'auteur du mémoire : La candidate dispose dans son portefeuille client


plusieurs autres grands groupes pour lesquels elle audite les informations extra-
financières portant sur les obligations vertes.
Le guide pratique proposé par la candidate fait mention des bonnes pratiques de ses
sociétés sur lesquelles elle est intervenue en plus du cas TOURN développé tout au
long du mémoire. Il s'agit entre autres :
- d'un groupe spécialisé dans la collecte et recyclage de déchets industriels et ménagers.
En 2015, le groupe devient la première ETI en France à émettre des obligations vertes.
- d'une entreprise spécialisée dans le secteur d'activité du transport ferroviaire
interurbain de voyageurs. Cette société a reçu le Green Pioneer Award par la Climate
Bond Initiative pour la qualité de son reporting.

2. Synthèse et conclusions sur les bonnes pratiques à retenir

À travers les études sur les obligations vertes revues dans la première partie du
mémoire ainsi que le cas pratique de la société TOURN, la candidate est en mesure
de faire une synthèse et proposer des conclusions sur les bonnes pratiques à retenir
pour les investisseurs, les futurs émetteurs, les organismes de certification et Second
Party opinion et tout autre partie intéressée par les obligations vertes.

3. Recommandation et pistes d’amélioration concernant ces


émissions

La première difficulté réside dans la définition d’un cadre conceptuel. Les participants
au marché des obligations vertes et les autorités publiques devront se concerter afin de
créer des cadres de travail et des définitions communes ainsi qu’un organisme de
régulation au niveau international permettant de suivre le marché.

Tout comme pour la mise en place des normes IFRS en 2005 en remplacement des
normes IAS, il peut être judicieux de mettre en place des normes internationales qui
établissent des critères et standards obligataires que les émettrices indépendamment du
pays d’émission devraient respecter pour que leur émission soit qualifiée d’obligation
verte. Faute de quoi, leurs émissions obligataires seront rejetées dans un premier temps
et les entreprises seraient ajournées d’émettre des obligations sur une durée définie afin
de se mettre en phase avec les normes internationales.

Section 2 : Présentation du guide des bonnes pratiques


1. Présentation du sommaire du guide pratique et des points
principaux abordés
90
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L’objectif principal de ce mémoire est de proposer une méthodologie adaptée et un


programme de travail pour le commissaire aux comptes afin qu’il mène à bien sa
mission de certification des obligations. Toutefois, le mémoire répond à un second
objectif qui vise à élaborer un guide pratique destiné à tout acteur intervenant dans le
processus d’émission d’obligations vertes ou de certification des obligations. Le guide
méthodologique présenté sera subdivisé en deux grandes parties.

La première partie présente brièvement l’obligation verte. Ensuite, dans la deuxième


partie, la candidate fait la synthèse des recommandations et bonnes pratiques tirées des
cas pratiques illustrés dans ce mémoire. L’objectif de cette partie est de présenter de
manière synthétique sous forme de points-clés ce que tout émetteur et investisseur ou
toute partie qui a son intérêt dans une émission d’obligations vertes doit savoir ou
prendre en compte. Dans la troisième partie, la candidate abordera la réglementation
et les standards européens en vigueur puis dans une dernière partie, il sera de faire une
synthèse des cas d’émissions d’obligations verte réussie en France.

Ces recommandations ne vont bien évidemment pas à l’encontre des


recommandations et principes publiés par l’ICMA dans les « Green Bonds Principles ».

Le guide pratique sera donc décomposé comme suit :

• Préambule

L’objectif du préambule est d’exposer en premier lieu les motifs qui ont favorisé la
rédaction de ce guide, les objectifs fixés par l’auteur du mémoire.

Le guide méthodologique présenté ci-dessous est élaboré à la suite de la rédaction du


mémoire d’expertise comptable portant sur la certification des obligations vertes par
le commissaire aux comptes. À travers le programme de travail développé dans le
mémoire, l’auteur a analysé le marché des obligations vertes grâce à des exemples clés
d’émissions de green bonds. Ainsi, au vu du rôle prépondérant que jouent les marchés
financiers dans la transition écologique et dans le but de promouvoir les bonnes
pratiques auprès d’autres acteurs du marché, l’auteur du mémoire a souhaité proposer
un guide pratique.

Le marché des obligations vertes étant un marché en plein essor présenté comme une
niche, il convient de sensibiliser les acteurs sur les attentes du marché.

91
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Le contenu de ce guide a été rédigé dans le respect des principes élaborés par l’ICMA
à travers la publication des Green Bond Principles ainsi que les recommandations
émises par la Climate Bonds Initiative.

• À qui s’adresse ce guide ?

Initialement élaboré à destination du commissaire aux comptes, l’auteur du mémoire a


souhaité partager les bonnes pratiques et les recommandations identifiées lors de la
mission de certification des obligations vertes à tous les acteurs du marché.

Ce guide permettra :

- aux émetteurs de prendre connaissance du cadre de référence des obligations


vertes ainsi que des conditions à remplir avant toute émission d’obligations vertes ;

- aux investisseurs d’obtenir les informations nécessaires afin de comprendre


l’évolution de ce marché et ainsi de faire un choix dans leur décision d’investissement
responsable ;

- aux réviseurs indépendants d’avoir une vision large des critères et qualifications
nécessaires afin de mener à bien leurs travaux de certification ;

- aux agences de notations et de labellisation à mieux cerner les attentes aussi


bien des émetteurs que des investisseurs ;

- à toutes les parties prenantes évoluant dans différents secteurs de se


documenter sur le marché.

• Pourquoi ce guide ?

Au cours de la dernière décennie, les obligations vertes sont apparues comme un


instrument financier innovant mis en avant par les dirigeants internationaux des
secteurs publics et privés et comme un véhicule prometteur pour le financement de
projets et d'activités présentant des avantages pour l'environnement. Ce guide a pour
but de transmettre les bonnes pratiques aux nouveaux et futurs émetteurs d'obligations
vertes, aux investisseurs, aux autres parties prenantes, ainsi que promouvoir la
croissance continue du financement vert dans le monde.

L'évolution des obligations vertes est incertaine du fait du manque de standards sur le
marché. En raison de ce manque de cadre et donc de transparence sur ce qui doit être

92
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

fait ou par les acteurs, il convient d’encourager les bonnes pratiques et de véhiculer les
recommandations préconisées par les institutions internationales.

• Première partie : Présentation brève de l’obligation verte

Dans cette partie, la candidate présentera l’obligation verte. Dans la partie I, Chapitre
II de ce mémoire, la candidate a déjà dressé le portrait des obligations vertes avec les
différentes évolutions sur l’année 2022. La candidate se basera sur les informations
transmises dans cette partie afin d’élaborer cette section du guide.

• Deuxième partie : Recommandation, bonnes pratiques et limites


observées lors de l’émission d’une obligation verte.

Dans le point 2 de ce chapitre, la candidate a énoncé les recommandations qui seront


développées dans le guide. Il convient de préciser qu’il s’agit de bonnes pratiques sur
la base des études de cas et du contexte professionnel de l’auteur du mémoire. Elles ne
sont pas exhaustives et peuvent être sujettes à discussion.

• Troisième partie : Réglementation et standards européens

Dans cette section, il s’agira de rappeler les normes et standards déjà présents
actuellement au niveau du marché des obligations vertes. On rappellera les efforts
effectués par l’ICMA pour la définition des normes, de la Climate Bonds Initiative et
des autres organismes régulateurs (EFRAG, IFRS…). L’objectif est de montrer que
malgré le manque de transparence de ce marché, les organismes en sont conscients et
tentent tant que mal de structurer le marché.

• Quatrième partie : Quelques exemples d’émissions sur le marché


français des green bonds

Dans cette section du guide, la candidate fera la synthèse des cas pratiques énoncés
dans le mémoire avec les conclusions émises sur les émissions. L’objectif est de donner
à de futurs émetteurs des exemples d’émissions réussies. Cette partie permettra
d’illustrer le fait qu’y compris les grandes entreprises, les grandes banques ont emboîté
le pas pour la transition écologique. Les entreprises devront donc suivre cette marche
et entamer les actions en faveur du développement de l’investissement socialement
responsable.

93
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

2. Présentation des bonnes pratiques à retenir par les émetteurs,


les investisseurs et les autres parties prenantes

Les différentes études de cas et l’analyse du marché des obligations vertes font ressortir
de bonnes pratiques auxquelles tout émetteur d’obligation verte, tout investisseur ou
autre partie prenante se doit de connaître :

Définition du champ d’application des obligations vertes : toute entreprise


émettrice doit être en mesure de connaître les caractéristiques permettant de qualifier
une obligation de verte, selon le secteur d’activité, selon la taille de l’entreprise, selon
la position géographique et en fonction des projets qu’elle souhaite financer.

L’ICMA ainsi que la CBI ont effectué des travaux importants pour développer des
normes de sélection des projets et de qualification de l’impact environnemental des
obligations vertes. Ces normes incluent des critères spécifiques permettant de se
prononcer sur l’indicateur choisi pour définir une obligation verte dans le cadre d’un
dialogue ouvert entre les émetteurs et les investisseurs.

Les Green Bond Principles contribuent à la promotion de la transparence en


développant des normes et recommandations et en encourageant d’autres acteurs de
la finance à élaborer des normes de transparence et en particulier la Climate Bonds
Initiative. La synergie des efforts de plusieurs acteurs de la finance ne peut t’être que
bénéfique pour le développement du marché.

Reporting et communication durant la durée de vie de l’emprunt : l’un des enjeux


les plus importants concernant les obligations vertes est le besoin de reporting. Celui-
ci doit être imposé aux émettrices selon une fréquence donnée. Il conviendrait de
proposer aux émettrices une fréquence de reporting (mensuel, annuel, semestriel,
trimestriel, annuel…) afin d’uniformiser l’information au même moment et faciliter la
lecture aux investisseurs. Les investisseurs seront rassurés d’avoir une information
pertinente à une période donnée et cela évitera de les noyer sous le poids des autres
communications en matière de RSE qui seront effectuées par l’émettrice durant
l’année.

Afin de renforcer les exigences liées à la publication d’informations


environnementales, celles-ci devraient au minimum détailler les impacts
environnementaux par catégorie de projet et fournir chaque année et à l’échéance les

94
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

données de l’obligation, le résultat concernant l’atteinte des objectifs


environnementaux fixés au départ. Cela permet aux investisseurs d’avoir une vision
globale sur l’évolution de l’obligation verte.

Le format de communication est laissé au libre choix des émetteurs. Néanmoins, il


serait judicieux de respecter un format spécifique standardisé respectant les critères
définis par les GBP et adapté en fonction du secteur d’activité. Les exigences de
communication devraient être clairement identifier conjointement entre les émetteurs
et les investisseurs. Cela permettra de mieux cibler les attentes des investisseurs et de
ne pas fournir des informations qui seraient jugées inutiles.

Recourir à des avis externes (Second Party Opinions) : le recours à des avis
externes est recommandé à tout émetteur d’obligations vertes. Le choix est laissé à
l’entreprise émettrice au regard du coût que cela peut engendrer.

Néanmoins, il conviendrait d’uniformiser les pratiques et méthodologies des avis


externes afin que les revues soient transparentes, aussi bien au niveau des investisseurs
que des émetteurs. Les Second party Opinions pourront développer des groupes de
travail avec les différentes agences afin de s’accorder sur une méthode uniformisée
concernant la certification des obligations vertes.

D’autre part, la première étape dans l'analyse d'une obligation par les réviseurs externes
consiste à analyser la performance de l'émetteur en termes quant à sa responsabilité
sociale. Cette analyse de la RSE de l’entreprise peut faire l’objet d’une revue par le
commissaire aux comptes par exemple.

Développer une stratégie pour les investisseurs concernant l’allocation des


fonds aux projets éligibles : l’obligation de reporting n’incombe pas uniquement aux
émetteurs. Les investisseurs devraient être en mesure de communiquer avec
transparence auprès des émetteurs, sur leurs propres évaluations de la dimension verte
ainsi que les critères utilisés pour qualifier un projet d’éligible ou non. Cela passe par
un dialogue régulier entre ces acteurs sur leurs points de vue et leurs attentes
respectives, mais aussi afin d’intégrer pleinement les investisseurs dans le processus
d’émission d’obligations vertes. Ces échanges peuvent porter par exemple sur des
études d’impact menées conjointement par les émetteurs et les investisseurs, des
méthodes d’évaluation et les indicateurs de mesure de la performance choisis avec
l’approbation des investisseurs.
95
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Ces échanges pourraient s’avérer bénéfiques et permettre de développer des normes


reflétant aussi bien l’approche des investisseurs et celle de l’émetteur garant de la
transparence de l’information du processus d’émission des obligations vertes.

Obligation de vérification des informations extra-financières sur les obligations


vertes par un OTI et surtout la supervision par des organismes régulateurs
(AMF)

Tout au long de ce mémoire, la candidate a apporté tous les éléments nécessaires afin
de démontrer la nécessité et surtout l’importance de faire valider les informations extra-
financières par un organisme tiers indépendant. Il faut rappeler que la mission de
vérification des informations extra-financières du commissaire aux comptes OTI est
effectuée seulement à la demande des entreprises. Le contrôle externe est un gage de
crédibilité des informations extra-financières et un moyen de lutte contre le green
washing. Il faut donc rendre ce contrôle obligatoire.

De plus, au regard du caractère non-obligatoire du contrôle externe et de l’absence de


sanction pour les entreprises ne se soumettant pas à la réglementation, il serait
pertinent d’avoir un organisme régulateur comme l’AMF, il pourra se positionner
comme un organisme régulateur et de revue des pratiques des entreprises et aura un
pouvoir de sanction sur ces entreprises.

3. Conclusion sur les perspectives et l’évolution du marché


obligataire français

Au vu de tous les éléments évoqués tout au long de ce mémoire, la candidate est en


mesure d’affirmer que les obligations vertes représentent un instrument important
dans le processus de transition vers une écologique verte. La demande des investisseurs
croît d’année en année et les émetteurs se diversifient offrant ainsi de réelles
opportunités d’accroissement du marché.

Toutefois, les obligations vertes connaissent des limites. L’objectif fixé par le
programme « France 2030 » ne sera pas atteint par le recours aux obligations vertes
uniquement. Le marché de la finance doit se diversifier. Il conviendrait de trouver à
l’avenir des alternatives afin de renforcer le marché des obligations vertes.

96
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

CONCLUSION GÉNÉRALE

97
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L ’urgence climatique a motivé les institutions internationales à adopter des


mesures visant à limiter les effets du réchauffement climatique. L’intérêt
grandissant pour l’investissement responsable ainsi que le besoin de financement de
projets à impact environnemental ont favorisé la croissance de publication
d’informations extra-financières. Les obligations vertes, instrument financier intégrant
les informations extra-financières ont rencontré un franc succès auprès des entreprises
et des investisseurs.

Le commissaire aux comptes, dans le cadre des services autres que la certification des
comptes, est sollicité par les émettrices d’obligations vertes afin de valider un certain
nombre d’informations du processus d’émission obligataire. Ce besoin de validation
des obligations vertes est lié d’une part à cette volonté d’apporter une certaine
crédibilité et pertinence aux informations obligataires au regard des enjeux importants
qu’elles représentent et d’autre part du manque de standardisation et de référentiel
encadrant ce marché en croissance.

En sa qualité d’OTI, le commissaire aux comptes adapte ses travaux dans ce contexte
changeant au moyen d’un programme de travail spécifique. Une démarche d’audit
adaptée permet au commissaire aux comptes d’attester de la conformité des
informations issues de l’émission obligataire avec les règles applicables à la profession.
La mission de certification des obligations vertes représente une nouvelle mission que
le commissaire aux comptes s’est approprié grâce à la loi pacte.

Il est nécessaire pour le commissaire aux comptes d’avoir une méthodologie propre
pour la réalisation de sa mission de certification afin de :

- Formaliser au mieux ses travaux en définition ses objectifs en amont de la


mission ainsi que les indicateurs à analyser.

- Structurer son travail en se dotant d’un outil/ guide méthodologique adéquat


et s’adaptant à l’entreprise et ses particularités quel que soit le secteur d’activité (collecte
des données, fiches d’indicateurs…).

Pour les commissaires aux comptes OTI, avoir une méthodologie adéquate sert à
harmoniser les différentes approches de vérification extra-financières en spécifiant les
objectifs et les principales vérifications attendus. Toutefois, elle laisse à chaque
commissaire aux comptes OTI, le choix et la responsabilité des diligences menées.

98
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Enfin, cette méthodologie sert aussi de base d’échange avec les commissaires aux
comptes (OTI) afin de déterminer les vérifications additionnelles nécessaires et plus
précisément les domaines qui nécessitent un contrôle de conformité approfondie.

Ce mémoire met donc à destination du commissaire aux comptes :

- Des connaissances spécifiques des obligations vertes et du référentiel


applicable ainsi que des acteurs afin de permettre au CAC et son équipe de
posséder toute l’expertise nécessaire pour l’audit des obligations vertes (secteur
d’activité, analyse des risques du marché, des acteurs et des limites) ;
- Une analyse du cadre d’intervention du SACC par le CAC au travers des
principes déontologiques applicables aux missions d’audit d’informations
extra-financières et des outils prêts pour aider le CAC et son équipe lors de la
réalisation de la mission (lettre de mission, rapport d’assurance modérée) ;
- Une démarche pratique d’audit des obligations vertes afin de permettre au
CAC et son équipe de déterminer l’étendue des travaux à mettre en place en
fonction de la demande des clients. Cette démarche a pour objectif d’émettre
un avis la conformité des informations issues des obligations vertes en fonction
des critères d’éligibilité applicables. Cette démarche inclus des outils pratiques
prêts à l’emploi pour guider le CAC et son équipe lors de sa mission
(programme de travail, calculateur des impacts des projets, listing des
indicateurs par secteur d’activité) ;
- Un guide pratique destiné aux acteurs du marché (futurs émetteurs, réviseurs,
investisseurs, fonds d’investissement…) afin de leur faire part des bonnes
pratiques à adopter ainsi des critères nécessaires à toute émission d’obligation
verte. Ce guide fournit les clés de compréhension du développement de ce
marché, basé sur des exemples précis d’émissions d’obligations vertes réussies
en France.

Des mutations profondes sont encore attendues au niveau de la structuration du


marché et des contraintes réglementaires sont en cours de définition pour la régulation
du marché des obligations vertes. En l’absence de normes sur le marché des obligations
vertes, l'étiquetage automatique et l'écoblanchiment sont un sujet de préoccupation
pour les investisseurs.

99
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Ainsi, le chantier de la lutte contre le changement climatique est considérable. À


analyser, les objectifs fixés lors de la COP26 de Glasgow paraissent aisément
atteignables au vu des instruments mis en place ainsi que la mobilisation de l’ensemble
des acteurs de la finance en général. Néanmoins, il faudrait davantage redoubler
d’efforts et mobiliser les acteurs dans d’autres secteurs d’activités tels que les
transports, l’informatique, la communication…).

La montée en puissance de la publication des informations extra-financières est un


signal fort quant au rôle du commissaire aux comptes pour l’avenir. Les enjeux pour
le commissaire aux comptes sont importants au vu de son rôle joué quant à la
fiabilisation de l’information financière. Les commissaires aux comptes devront d’ores
et déjà renforcer leurs connaissances sur les sujets environnementaux et se former à
ses problématiques nouvelles afin d’anticiper les besoins des clients qu’ils
accompagnent.

La Task-Force de l’EFRAG présidé par Mr de Cambourg, président de l’ANC a été


constituée afin de définir un référentiel de reportings européens pour les informations
extra-financières. Ce nouveau référentiel prévoit une publication du reporting sur la
durabilité concomitamment à celle des états financiers. Ces dispositions seront mises
en place dès 2022 avec un impact sur les comptes de 2023. Aussi, ce référentiel rendra
obligatoire l’audit visant à une assurance limitée par le commissaire aux comptes de ce
reporting.

Avec cette actualité réglementaire qui évolue rapidement, la vérification des


informations extra-financières sera généralisée. Les commissaires aux comptes devront
donc se former à ses nouvelles problématiques environnementales afin de faire de
moins avoir recours aux experts et les cabinets devront se doter d’outils spécifiques
pour mener à bien ses missions.

100
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

BIBLIOGRAPHIE

Bibliographie

Mémoire traitant du sujet des obligations vertes

101
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- HAEFELI Michael, Les Green Bonds, une alternative réaliste à


l’investissement traditionnel ? 2018, 45 pages.
- ZAID Steve Abou, Les Green Bonds représente-t ’ils un nouvel instrument
financier permettant de changer la vision du financement classique ? 2019-
2020, 90 pages.
- ZELER Maëlys, Quel est l’impact de l’émission des obligations vertes du 8
février 2018 en Belgique ? 2019-2020, 151 pages.

Textes légaux et professionnels


- L’article 173 de la loi de Transition énergétique et écologique de 2015.
- L’article 173 de la loi sur la transition énergétique du 17 août 2015 définissant
les obligations d’information des investisseurs institutionnels concernant leur
prise en compte des paramètres environnementaux et sociaux.
- L’Ordonnance n°2016-315 du 17 mars 2016 relative au commissariat aux
comptes.
- Articles L. 823-9 et suivants du Code de commerce définissant la mission du
commissaire aux comptes.
- Le règlement (UE) N° 537/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16
avril 2014 relatif aux exigences spécifiques applicables au contrôle légal des
comptes des entités d'intérêt public et abrogeant la décision 2005/909/CE de
la Commission.
- Le règlement (UE) 2020/852 du parlement Européen et du conseil du 18 juin
2020 sur l’établissement d’un cadre visant à favoriser les investissements
durables et modifiant le règlement (UE) 2019/2088 (règlement Taxonomie).
- ISAE 3000 (Revised), Assurance Engagements other than audits or reviews of
historical financial information international framework for Assurance
Engagements.

Ouvrages spécialisés
- BOUZIDI Abdeldjellil et MAINELLI Michael, L’innovation financière au
service du climat, Revue Banque édition, 2017, 128 pages.
- GRANDIN Pascal et DHAFER Saïdane, « La Finance Durable : Une nouvelle
finance pour le XXIe siècle ? », Revue Banque édition, 2011, 188 pages.

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commissaire aux comptes

- GRANDJEAN Alain, LEFOURNIER Julien et GIRAUD Gaël, L’illusion de


la finance verte, Editions de l’atelier, 2021, 240 pages.
- HONG HANH Tran, Green, Greener, Green Bond: An Overview of the
Green Bond, Grin Verlag, 2018, 32 pages.
- KAMINKER Christopher, MAJOWSKI Christine, Dr RORY Sullivan, Green
Bonds – Ecosystem, Issuance Process and Case Studies, SEB, 2018, 148 pages
- LE SAOUT Erwan, « Introduction au marché financier », 5e édition,
ECONOMICA, 2019, 280 pages.
- MOTTIS Nicolas, « ISR & finance responsable », Ellipses, 2014, 320 pages

Articles et études
- COMMUNAUTE DES ENTREPRISES A MISSION (2022), Vers une
vérification OTI contribuant au progrès de la société à mission, p. 1 à 35
- Patrick DE CAMBOURG (2019), Garantir la pertinence de l’information
extra-financière des entreprises : une ambition et un atout pour une Europe
durable, Autorité des normes comptables, p. 81 à 120
- KARPF Andreas (2017), Does it pay to be green ? p1-15
- LA PROFESSION COMPTABLE (2020), Communication extra-financière :
le rapport de l’AMF, n°442, p. 32 à 33
- FEUILLET RAPIDE COMPTABLE (FRC) (2021), Information extra-
financière : propositions de l’Efrag pour une future normalisation européenne,
n°5, p.14 à 17
- BLANC Dominique (2016), Les green Bonds vues par leurs acheteurs,
Septembre 2016, Novethic, p. 1-4.
- BERGER Arnaud (2017), L’essor des green bonds : potentialités et limites,
Annales des Mines, 2017/4 N° 88, p. 68 à 70
- DESCHRYVER Pauline et MARIZ Frederic (2020), What Future for the
Green Bond Market ? How Can Policymakers, Companies, and Investors
Unlock the Potential of the Green Bond Market ? Risk Financial Manag. 2020,
13(3), p.61
- COLLECTIVITES de l’ADEME (2007), Bilan Carbone de la région Ile-de-
France, p17-79

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Certification des obligations vertes par le
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- ICMA, 2021, Green Bond Principles (GBP), Voluntary Process Guidelines for
Issuing Green Bonds », p.1-10.
- LAVILLE Dorine et PHANTHARANGSI Maryvonne (2016), les obligations
vertes au service de la transition énergétique et écologique, Thema, Septembre
2016, p. 1-32
- LE GOUEZ Sarah, (2021), Obligations vertes : Quand les obligations
deviennent les acteurs de la transition énergétique, le cercle de l’Epargne,
mensuel N82, février 2021 p. 3-10
- DG TRESOR et CGDD (2013), Livre blanc sur le financement de la transition
écologique, p.6-38
- PERCHERON Agathe (2021), Panorama des obligations vertes, Observatoire
de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE), 2021, p.4-48.

Sites Internet
- International Capital Market Association (ICMA) :
https://www.icmagroup.org
(Dernière consultation août 2022)
- Climate Bonds Initiative (CBI) : https://www.climatebonds.net/standard
(Dernière consultation août 2022)
- Investissement socialement responsable :
https://www.economie.gouv.fr/facileco/linvestissement-socialement-
responsable
(Dernière consultation juillet 2022)
- Moody’s, « Green Bonds Assessment (GBA) Proposed Approach and
Methodology » :https://www.moodys.com/sites/products/ProductAttachm
ents/MIS_Green_Bonds_Assessment.pdf?WT.z_referringsource=TB~ESG
hub~GREENBONDS
(Dernière consultation le juillet 2022)
- Novethic : Notation extra financière :
https://www.novethic.fr/lexique/detail/agence-de-notation-extra-
financiere.html
(Date dernière consultation août 2022)

104
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

- Gouvernement : Les décisions clés de la « COP 26 » contre le réchauffement


climatique : https://www.gouvernement.fr/actualite/les-decisions-cles-
de-la-cop-26-contre-le-rechauffement-climatique
(Date dernière consultation août 2022)
- Climate Bond Initiative : Explaining green bonds :
https://www.climatebonds.net/market/explaining-green-bonds
(Dernière consultation août 2022)
- Engie Green bond report : https://www.engie.com/en/csr/green-bonds
(Dernière consultation le juillet 2022)
- EDF Green bond report : https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-
dedies/investisseurs-actionnaires/espace-obligataire/emprunts#documents-
relatifs-aux-emissions-obligataires-d-edf-2018
(Dernière consultation le juillet 2022)
- Région Ile de France green bond : https://www.iledefrance.fr/la-region-ile-
de-france-premiere-collectivite-en-europe-emettre-une-obligation-durable-
taux-negatif
(Dernière consultation le juillet 2022)

Formations
- Webinaire organisé par l’Institut Louis Bachelier sur « Les Défis de la finance
verte », 17 septembre 2021.
- 5eme édition du forum « ESG et Impact Investing » organisé par l’AGEFI, 23
septembre 2021.

105
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

ANNEXES

106
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Notation de la valeur ajoutée de l'outil

Outil de base

Outil à valeur ajoutée significative

Outil à très forte valeur ajoutée

Numéro Valeur Pages du


Page de
de ajoutée de Titre de l'annexe mémoire
l'annexe
l'annexe l'outil avec citation
Principes pour l'investissement
1 p.17 p.108
socialement responsable (PRI)
Climate bonds initiative -
2 p.30 p.111
Sustainable debt report Q1 2022
Climate bonds initiative -
3 p.31 p.113
Sustainable debt report H1 2022
Green Bond Pricing report in the
4 p.34 p.112
primary market H1 (Q1-Q2) 2021
ICMA- Green Bonds Principles
5 p.46 p.116
GBP_2018 06
ICMA - The Guidelines for
6 p.55 p.118
External Review :
7 Loi taxonomie p.11 p.120
Directive NFRD (Non Financial
8 p.25 p.121
Reporting Directive)
9 Avis technique CNCC OTI p.72 p.122
Procédure d'audit SACC
10 p.78 p125
Obligation verte
Questionnaire d'acceptation d'une
11 p.73 p.126
mission SACC OTI
12 Lettre de mission SACC p.75 p.128
Rapport d'assurance modérée sur
13 p.77 p.130
certification obligation verte
Caractéristique de la société
14 p.63 p.134
TOURN
Programme de travail audit des
15 obligations vertes sociétés p.78 p.137
TOURN
Fichier de calcul des émissions
16 p.88 p.146
GES
Guide de bonnes pratiques sur les
17 p.89 p.147
émissions des obligations vertes
107
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 1 - PRI - Principes de l'investissement socialement repsonsable


Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Identifier les caractéristiques de l'investissement
socialement responsable, prendre connaissance des définitions ainsi que du concept
d'investissement socialement responsable.

Conseils d'utilisation : Permet d'identifier les caractéristiques de l'investissement socialement


responsable ainsi que les objectifs fixés par les Nations unies

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB : cliquez ici

108
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

PRI développé par


des investisseurs
en partenariat avec
UNEP FI et le
pacte mondial des
nations unies

Les missions des


PRI est de
participer à la
réalisation de
système
financier durable
par l'adoption de
principes. Les
PRI favorisent la
bonne
gouvernance,
l'intégrité et la
responsabilité
des fournisseurs

109
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Définition de
l'ISR selon les
PRI. Le
commissaire aux
comptes peut s'y
référer afin de
comprendre ce
que c’est que
l'ISR

110
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 2 - Climate bond initiative - Sustainable debt report Q1 2022


Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Comprendre l'évolution du marché des
obligations vertes sur le premier trimestre 2022, top 10 des pays émetteurs des obligations
vertes, tendance actuelle entre les pays, loi sur la taxonomie mise en place.

Conseils d'utilisation : S'y référer pour les derniers chiffres officiels de l'évolution du marché des
obligations vertes pour le premier trimestre 2021. Rapport publié par la CBI.

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB : cliquez ici

Les raisons Top 5 des pays


de l’évolution émetteurs
des d’obligations
obligations vertes au 1er
vertes sur le trimestre 2022
1er trimestre
2022. On cite
entre autres :
*L’urgence
lancé par le
rapport GIEC
*
L’alternative
pour les
combustibles
fossiles
* La
recherche de
solutions à
faible
émission de
carbone

111
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Evolution
annuelle des
obligations
vertes

Classement des
pays ayant émis
des obligations
vertes sur le
premier
trimestre 2022

Les pays
ayant émis le
plus
d’obligations
vertes sur le
premier
trimestre
2022

112
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 3 - Climate bond initiative - Sustainable debt report H1 2022


Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Comprendre l'évolution du marché des
obligations vertes sur le premier semestre 2022, top 10 des pays émetteurs des obligations
vertes, tendance actuelle entre les pays

Conseils d'utilisation : S'y référer afin d'avoir les derniers chiffres officiels sur l'évolution du
marché des obligations vertes sur le premier semestre 2022. Rapport publié par la CBI

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB : cliquez ici

Synthèse de l’évolution
des obligations vertes
sur le premier
semestre 2022 :

• La Chine,
l’Allemagne et
les Etats-Unis
les plus gros
émetteurs
d’obligations
vertes sur le
premier
semestre 2022

113
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 4 - Green Bond Pricing report in the primary market H1 (Q1-Q2) 2021

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Comprendre l'évolution des prix des obligations
vertes sur le marché primaire afin d'identifier de potentiels écarts de prix pouvant exister avec
une obligation classique.

Conseils d'utilisation : parcourir le rapport afin de comprendre l’évolution du prix des obligations
vertes sur le marché primaire. Ce rapport concerne les obligations vertes émises en EUR et
USD d’un montant minimum de 500 millions d’USD ou EUR. Rapport publié par la CBI.

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB : cliquez ici

Synthèse de l’évolution
des prix des
obligations vertes
émises en EUR et
USD sur le 1er et 2eme
trimestre 2021. Permet
de faire une analyse
comparative avec une
obligation vanille
(Obligation classique)

114
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Comparaison des
prix sur certaines
obligations vertes de
différents émetteurs
en USD

115
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 5 - ICMA- Green Bonds Principles GBP_2018 06

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Prendre connaissances des Green Bonds
Principles, les principes élaborés par l'ICMA sur la méthodologie pour toute émission
d'obligation verte. L'ICMA présente des lignes directives pour tout émission d'obligation verte.

Conseils d'utilisation : S'y référer afin de comprendre les quatre principes applicables aux
obligations vertes ainsi que toutes les bonnes pratiques pour toute émission d'obligation verte ;

* en rouge les points clés

Il s'agit de la version française des GBP (Version 2018)

L’annexe est disponible sur la clé USB : cliquez ici

Présentation des
objectifs des Green
Bonds Principles,
des leurs
caractéristiques, des
bénéfices à tirer en
respectant ces lignes
directives, des
obligations des
émetteurs ainsi que
des investisseurs

116
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Définition d’une
obligation verte
selon les GBP. Il
convient que tous les
émetteurs puissent
être en mesure de
respecter les critères
élucidés à travers
cette définition afin
de qualifier leur
obligation de verte.

4 grands principes
développés par les
GBP :
- Utilisation des
fonds
- Processus de
sélection et
évaluation des
projets
- Gestion des
fonds
- Reporting

117
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 6 - ICMA - The Guidelines for External Review :

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Les GBP recommandent le recours à des
réviseurs externes dans le processus d'émission d'obligations. L'objectif est de prendre
connaissance des principes élaborés par l'ICMA concernant la revue externe.

Conseils d'utilisation : S'y référer afin de comprendre les exigences en matière de revue externe
imposées par l'ICMA, les objectifs d'une révision externe ainsi que les attentes des investisseurs
sur la question.

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB: cliquez ici

Présentation des différents


types de réviseurs : Second
party opinion, vérificateur,
certificateur, agences de
notation extra financières.

118
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Présentation du contenu
nécessaire attendu par les
parties prenantes pour
chacun des réviseurs
externes

119
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 7 - Règlement Taxonomie juin 2020

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Prendre connaissance du règlement taxonomie
élaboré en juin 2020.

Conseils d'utilisation : Il s'agit de l'intégralité du règlement taxonomie avec les différentes


obligations relatives aux entreprises. S'y référer afin de prendre connaissance des attentes et
des obligations de reporting sur la durabilité.

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB: cliquez ici

120
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 8 - Directive NFRD (Non financial reporting directive)

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : En attente de la publication de la directive


CSRD, le commissaire aux comptes peut se référer à la directive NFRD afin de comprendre
les textes rendant obligatoires le reporting extra-financier des activités de certaines entreprises

Conseils d'utilisation : Cette directive précise les modalités d'application et de publication du


reporting extra-financier pour certaines entreprises

L’annexe est disponible sur la clé USB : cliquez ici

121
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 9 - Avis technique CNCC - Intervention de l'OTI

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Cet avis technique présente les modalités
d'intervention du commissaire aux comptes dans la vérification des informations extra-
financières. Le commissaire aux comptes peut s'y référer afin de comprendre les modalités de
réalisation de sa mission en tant qu'OTI.

Conseils d'utilisation : S'y référer pour les missions la mission de l’organisme tiers indépendant («
OTI ») prévue à l’article L. 225-102-1 du code de commerce sur la déclaration de performance
extra-financière ; la mission de l’organisme tiers indépendant prévue à l’article L. 210‑10 du
code de commerce, i.e. la vérification de l’exécution des objectifs sociaux et environnementaux
que la société se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité et qu’elle a
inscrits dans ses statuts ; d’autres travaux portant sur des informations extra-financières.

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB: cliquez ici

122
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

123
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

124
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 10 - Procédure d'audit SACC Obligations vertes

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Présentation des différentes étapes pour la
réalisation d'une mission SACC de certification des obligations vertes.

Conseils d'utilisation : Il s'agit d'un fichier power point présentant les différentes étapes dans
l'ordre chronologique d'une mission de certification des obligations vertes. Il est tout à fait
modulable et à adapter en fonction du secteur d'activité et des spécificités de l'entité objet du
SACC.

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB : cliquez ici

Les différentes étapes d’une mission SACC de


certification des obligations.
Il est important pour le commissaire aux
comptes de connaître ses étapes afin de mener à
bien sa mission.

125
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 11 - Questionnaire d'acceptation d'une mission SACC Obligation verte


Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Présentation du questionnaire d'acceptation de
la mission d'une SACC afin de permettre aux commissaires aux comptes de vérifier si les
conditions sont respectées avant de réaliser la mission.

Conseils d'utilisation : Remplir le questionnaire avec précaution avec les informations dont on
dispose sur le client permettant de valider son identité, le contexte et l'objet de la demande, la
vérification du respect de la déontologie etc… Le questionnaire doit être signé par l'associé
obligatoirement et par la direction technique le cas échéant. Remplir ce questionnaire avant la
réalisation des travaux

* en rouge les points clés

L’outil est disponible sur la clé USB : cliquez ici

126
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Ce questionnaire
permet d’évaluer la
compatibilité avec les
exigences légales et
réglementaires pour le
commissaire aux
comptes pour la
réalisation de la mission
de SACC. Il est
important de de le
remplir avec précaution
et de le faire valider par
l’associé en charge du
dossier.

127
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 12 - Lettre de mission SACC Obligation verte

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Présentation d'une lettre de mission type pour
une mission de certification des obligations vertes.

Conseils d'utilisation : Reprendre le dernier modèle de lettre de mission SACC mission OTI EIP
ou non EIP en fonction de l'entité, disponible sur le site de la CNCC, et ajuster certains
paragraphes en fonction.

* en rouge les points clés

L’outil est disponible sur la clé USB: cliquez ici

Présentation du
contexte
d’intervention de la
mission applicable
au cas TOURN

128
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Résumé de la
nature et l’étendu
des travaux par le
commissaire aux
comptes

129
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 13 - Rapport d'assurance modérée sur les obligations vertes


Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Présentation des différentes étapes pour la
réalisation d'une mission SACC de certification des obligations vertes.

Conseils d'utilisation : Reprendre le dernier modèle sur les SACC en fonction de la conclusion
retenue, et réviser les paragraphes nécessaires au contexte selon les propositions formulées.

* en rouge les points clés

L’annexe est disponible sur la clé USB : cliquez ici

130
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Type de rapport
et selon le
contexte
d’intervention

131
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

132
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

133
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 14 - Caractéristiques du cas TOURN


Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Présenter la mission de certification des
obligations vertes sur la base du cas réel rencontré par l'auteur du mémoire.

Conseils d'utilisation : S'y référer pour parcourir les caractéristiques et données financières du cas
pratique présenté dans ce mémoire ;

Dénomination de l’entité : Transports et maitrise d’Ouvrage des Unités de la Région


Neuville

Abréviation couramment employée : TOURN

Forme juridique : EPIC (Etablissement Public local à caractère Industriel et Commercial)

Objet social : constructions, installations, aménagements des infrastructures des lignes de


transports.

Adresse du siège : 24 Rue du capitaine Guynemer, 92000 Courbevoie.

Commissaire aux comptes titulaire : Cabinet Grant Thornton, 29 Rue du Pont Neuilly-sur-
Seine

Enjeu du cas pratique :

Le cas illustratif présenté est celui de la société TOURN. Il s’agit d’une EIP. Sa mission
principale est « de réaliser et d’élaborer les projets d’infrastructures composant le réseau de
transport urbain en Île-de-France et ainsi permettre la construction des lignes, la construction
et l’aménagement des gares ainsi que l’acquisition du matériels nécessaires ».

Le cœur d’activité de cette société vise à promouvoir le développement économique durable.


Il s’agit ici du cas réel d’une société ayant fait du développement durable son cœur d’activité.
L’importance de la population et des activités du transport urbain en Île-de-France font de
cette région un contributeur important aux émissions de gaz à effet de serre.

Selon une étude effectuée sur le transport public de la société TOURN, la candidate a pu
constater qu’aujourd’hui, 70 % des déplacements en Île-de-France s’effectuent de banlieue à
banlieue, et 80 % de ceux-ci se font en voiture, faute d’une alternative performante en transport
public. En effet, pour voyager d’une banlieue à une autre en transport en commun, il est
souvent nécessaire de passer par le centre de Paris, ce qui allonge le temps de transport et
sature les lignes de métro et de RER.

134
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

L’objectif principal de la société TOURN consiste à améliorer les déplacements en Île-de-


France en induisant un recours à l’utilisation des transports publics ce qui entrainera une
réduction des émissions de gaz à effet de serre qui en découlent de l’utilisation de la voiture.

Caractéristiques de l’émission obligataire de la société :

Synthèse de la transaction
Émetteur Société TOURN
Évaluation Aa2(Moody's / AA(S&P) / AA(Fitch)
Taille finale EUR 1 750 millions EUR 20 millions
Date d'émission 10-oct-18 16-nov-18
Date de transaction 22-oct-18 26-nov-18
Date de maturité 22-oct-28 26-nov-68
Durée 10 ans 50 ans
Coupon 1,125% annual 2,145% annual
Diffusion OATs + 24 bp N/A

Caractéristique de l’obligation verte

La société TOURN, notée AA2 (Moody's) et AA (Fitch), a émis en 2018 deux


émissions vertes, dont une émission dite publique et un placement privé pour un
montant total de de 1 770 M€ :

- en octobre 2018, une émission de 1 750 millions d’EUR, d’une maturité de 10


ans ;
- en novembre 2018, une émission de 20 millions d’EUR d’une maturité de 50
ans.

Dernies éléments chiffrés certifiés :

135
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

TOURN - Bilan

En K€ 31/12/N 31/12/N-1 Var K€ Var %


Immobilisations incorporelles 42 545 45 490 (2 945) -6%
Immobilisations corporelles 11 360 562 10 819 861 540 700 5%
Immobilisations financières 1 246 1 246 - 0%
Actif im m obilisé 11 404 353 10 866 598 537 755 5%

Avances et acomptes versés sur commandes 12 191 13 576 (1 385) -10%


Stocks 199 676 117 199 82 476 70%
Clients 22 004 23 712 (1 708) -7%
Autres créances 229 319 277 632 (48 312) -17%
Disponibilités 14 861 734 14 830 562 31 172 0%
Comptes de régularisations - - - -
ECA et autres actifs 11 764 (4 229) 15 992 -378%
Actif circulant 15 336 687 15 258 453 78 235 1%
Total Actif 26 741 040 26 125 051 615 990 2%

Capitaux propres (Hors résultat) 1 339 936 1 332 121 7 815 1%


Résultat de l'exercice (36 614) (85 448) 48 834 -57%
Capitaux perm anents 1 303 322 1 246 673 56 649 5%
Provisions pour Risques et Charges 2 100 1 867 232 12%
Emprunts 25 298 125 24 595 045 703 080 3%
Avances et acomptes reçus sur commandes en cours - - - -
Dettes fournisseurs et comptes rattachés 33 828 35 048 (1 219) -3%
Dettes fiscales et sociales 15 556 2 529 13 027 515%
Dettes sur immobilisations et comptes rattachés 56 485 212 697 (156 212) -73%
Autres dettes 12 356 9 737 2 618 27%
Comptes de régularisations 19 268 21 453 (2 186) -10%
ECP - - - -
Passif circulant 25 437 718 24 878 377 559 341 2%
Total Passif 26 741 040 26 125 051 615 990 2%

TOURN - Com pte de résultat

Résultat en K€ 31/12/N 31/12/N-1 Var K€ Var %


CA Net 95 651 63 936 31 715 50%
Autres produits 862 556 563 404 299 152 53%
Produits d'exploitation 958 207 627 340 330 867 53%
Achats de matières premières - - - -
Autres achats et charges externes 201 118 164 772 36 345 22%
Impôts et taxes 11 314 8 666 2 647 31%
Charges du personnel 88 482 66 757 21 726 33%
Dotations aux amortissements 7 786 - 7 786 -
Autres charges 511 849 397 796 114 053 29%
Charges d'exploitation 820 549 637 991 182 558 29%
Résultat d'exploitation 137 658 (10 651) 148 309 -1392%
Résultat financier (174 272) (74 797) (99 475) 133%
Résultat courant (36 614) (85 448) 48 834 -57%
Résultat exceptionnel - - - -
Participation - - - -
Impôt société - - - -
Résultat net (36 614) (85 448) 48 834 -57%

Bilan et Compte de
résultat de la société
TOURN au 31.12.N
vs 31.12.N-1

136
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 15 - Programme de travail audit des obligations vertes sociétés TOURN


Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Présenter l'exemple du dossier de travail de
l'audit des obligations vertes de la société TOURN.

Conseils d'utilisation : Parcourir afin d'obtenir un exemple type de travaux menés dans le cadre
d'une certification d'obligation verte. Les diligences effectuées ainsi que les conclusions sont
propres au cas pratique de la société TOURN et ne sont pas exhaustifs. Ce programme de
travail présente dans les grandes lignes le travail à réaliser par le commissaire aux comptes dans
le cadre de la certification des obligations vertes. Les diligences doivent être adaptés en
fonction du secteur d'activité.

* en rouge les points clés

L’outil complet (feuilles de travail, planification de l’audit, programme de travail…) est


disponible sur la clé USB : cliquez ici

1- Compte rendu entretien après revue du contrôle interne

(1) : Définition des orientations de la mission


(2) : Définition des actions menées par le Société
(3) : Définition des indicateurs de performances sélectionnés pour atteindre
les objectifs
(4) : Commentaire de l’équipe d’audit à la suite des entretiens
(5) : Eléments probants à récupérer pour documenter et valider les
indicateurs

2- Synthèse questions par typologie d’activités

137
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

138
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

3- Programme de travail société TOURN

4- Test de détail

Objectif de la
mission ainsi que les
moyens utilisés et
les travaux effectués

139
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Contexte d’intervention
+ détail relative à
l’émission obligataire de
la société

4.1 Cadrage de la base des Green Bonds au 31/12/N avec le listing


fourni par le client + Revue des actifs éligibles

La candidate a revu les actifs


éligibles au financement par
obligations vertes de la société
TOURN à partir des critères
d’éligibilité définit par la société

4.2 Contrôle de l’allocation des fonds

140
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes La candidate a revu les fonds alloués aux projets en remontant
aux pièces justificatifs de la société TOURN afin de s’assurer
que les montants sont alloués.

Analyse des
travaux effectués
par l’expert
relative à
l’impact
4.3 Analyse du rapport d’impact
écologique des
projets.
Nous avons
fourni un
exemple de
calcul d’impact
en Annexe 16

4.4 Test sur certains projets

141
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Test de détail sur certains


projets ainsi que les
documents à récupérer pour le
test

4.5 Résultat du test de détail

4.6 Rapport d’assurance

142
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

143
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Rappelez le contexte de
l’attestation du CAC sur les
obligations vertes

Il convient de rappeler les


obligations de la Société quant
à la production des données
pour la validation des
obligations vertes

144
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Rappelez la responsabilité du
CAC dans la certification des
travaux, l’étendue de ses
travaux ainsi que ses limites au
regard de la demande du client

Rappelez la source des


informations à certifier ainsi
que leurs origines dans le
Rapport Green Bonds de la
Société

145
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Listez de façon succincte


l’intégralité des travaux mener
ayant aboutit à l’expression de
l’attestation du CAC sur les
obligations vertes.

146
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 16 - Fichier de calcul Impact

Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Compléter le programme de travail avec un
calculateur permettant d'analyser l'impact quantifiable des émissions d'obligations vertes.

Conseils d'utilisation : Remplir le fichier de calcul avec des données pertinentes afin d'avoir
l'impact de chaque projet et permet ainsi évaluer l'impact de des émissions d'obligations vertes.

* en rouge les points clés

L’outil complet est disponible sur la clé USB : cliquez ici

Compléter les cellules jaunes par le nombre de km parcourus pour l'ensemble


des sites (donnée consolidée) par type de déplacement. Les facteurs d'émissions
sont prédéterminés sur la base du Bilan Carbone de l'Ademe version 7.1. Ils ne
doivent pas être modifiés. La quantité d'émissions GES (en t. eq. CO2) est
calculée automatiquement sur la base des facteurs d'émissions et du nombre de
km parcouru renseigné.

147
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Annexe 17 - Guide des bonnes pratiques sur les émissions des obligations vertes
Objectif de l'annexe pour le commissaire aux comptes : Il s'agit du guide de bonnes pratiques élaboré
à partir des enseignements tirés du mémoire et des recommandations de la GBP. Le
commissaire aux comptes et tous les autres acteurs de la finance peuvent s'y référer afin
d'approfondir leurs connaissances sur les green bonds.

Conseils d'utilisation : Il s'agit d'un fichier PDF d'environ 15 pages présentant les obligations
vertes, les éléments à prendre en compte par tout nouvel émetteur ou futur émetteur. Il
convient de préciser que cet outil est une synthèse des principes ; il ne reflète en aucun cas la
volonté de développer une nouvelle norme sur les obligations vertes.

* en rouge les points clés

L’outil complet est disponible sur la clé USB : cliquez ici

148
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

149
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Présentation du
sommaire du
guide de bonnes
pratiques. Il s’agit
d’une synthèse
des points
abordés dans le
mémoire

150
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

151
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

152
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Objectif du guide
fixé par l’auteur du
mémoire.

153
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

TABLES DES MATIERES

154
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Table des matières

Note liminaire .....................................................................................................2

Glossaire ..............................................................................................................3

Liste des abréviations .........................................................................................5

Iconographie & Tables .......................................................................................6

NOTE DE SYNTHÈSE .................................................................................7

INTRODUCTION ........................................................................................ 10

Partie I. L’INVESTISSEMENT SOCIALEMENT RESPONSABLE


(ISR): LE MARCHÉ DES GREEN BONDS, UNE CROISSANCE
DYNAMIQUE ................................................................................................ 15

Chapitre 1. Émergence de l’investissement socialement responsable : analyse


du marché des ISR et présentation des enjeux pour le commissaire aux comptes
........................................................................................................................... 16

Section 1 : Cadre général de l’investissement socialement responsable...... 16


1. Contexte, définition et enjeux de l’investissement socialement
responsable .................................................................................................................. 16
2. Analyse du marché de l’ISR en France et les principaux acteurs
régissant ce marché .................................................................................................. 19
3. Les critiques et les freins au développement de l’ISR : le risque de
greenwashing .............................................................................................................. 21
Section 2 : Enjeux du commissaire aux comptes face à la croissance des
informations extra-financières ...................................................................... 22
1. Présentation générale de la mission d’audit des informations extra-
financières .................................................................................................................... 23
2. Intérêt de la mission de certification des informations extra-
financières pour le CAC ........................................................................................... 26
3. Limites à la réalisation de la mission par le commissaire aux comptes
27
Chapitre 2. Panorama du marché des obligations vertes ................................. 29

Section 1 : Présentation des obligations vertes ............................................. 29


1. Le marché français des obligations vertes en pleine croissance depuis
l’accord de Paris sur le climat ................................................................................ 29

155
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

2. Cadre conceptuel et normatif du marché des obligations vertes ........ 34


3. Principaux acteurs sur le marché français des obligations vertes et
leur positionnement .................................................................................................. 35
4. Perspectives et menaces à moyen terme de l’évolution du marché
obligataire .................................................................................................................... 39
Section 2 : Étude sectorielle des principaux émetteurs français d’obligations
vertes .............................................................................................................. 41
1. Présentation et analyse des émissions obligataires par secteur
d’activité des principaux émetteurs français ..................................................... 41
2. Analyse des bénéfices par secteur d’activité de ces émissions ............ 48
3. Identification des différences majeures entre les émissions de ces
émetteurs...................................................................................................................... 49
Chapitre 3. Études des principes applicables aux obligations vertes (Green
Bonds Principles) : le rôle important de l’ICMA .............................................. 51

Section 1 : Présentation générale de l’International Capital Market


Association (ICMA) ...................................................................................... 51
1. Historique, organisation et objectifs de l’ICMA ...................................... 51
2. Présentation et description des normes proposés par l’ICMA depuis
sa création en 1969 ..................................................................................................... 54
3. Perspectives et évolution de l’ICMA ........................................................... 56
Section 2 : Analyse des quatre principes régissant les Green Bonds
Principles ....................................................................................................... 57
1. L’utilisation des fonds levés pour financer les projets verts ................. 57
2. Processus de sélection et d’évaluation des projets .................................. 58
3. Processus de gestion des fonds alloués aux projets ................................ 59
4. Processus de reporting .................................................................................... 60
Partie II. VERS UNE STANDARDISATION DE L’APPROCHE DES
OBLIGATIONS VERTES: PROPOSITION D’UNE DÉMARCHE
MÉTHODOLOGIQUE ET D’UN GUIDE PRATIQUE À
L’ATTENTION DES COMMISSAIRES AUX COMPTES ................... 62

Chapitre 1. Processus de réalisation d’une émission d’obligations vertes ....... 64

Section 1 : Préalable à l’émission des obligations vertes ............................. 64


1. Identification des projets/actifs verts éligibles ........................................ 64
2. Développer un référentiel de l’obligation verte ........................................ 65
3. Préparation de la vérification indépendante ............................................. 66

156
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

Section 2 : Approbation de l’opération d’émission obligataire et suivi post-


émission......................................................................................................... 66
1. Processus de dépôt du projet de prospectus ou de note d’opération 66
2. Instruction du dossier ...................................................................................... 67
3. Émission du rapport post-émission............................................................. 67
Chapitre 2. Mise en œuvre pratique de la mission de certification d’obligations
vertes (SACC) .................................................................................................... 68

Section 1 : Conditions et contexte d'intervention du commissaire aux


comptes ......................................................................................................... 68
1. Cadre déontologique et démarche préalable à l’acceptation d’une
mission SACC ............................................................................................................. 70
2. Organisation et déroulement d’une mission de certification
d’obligation verte : planification de la mission ................................................. 72
3. Formalisation du dossier de travail et finalisation de la mission ........ 77
Section 2 : Programme de travail relatif à la certification des obligations
vertes dans une EPIC par le commissaire aux comptes ............................... 78
1. Prise de connaissance de l’environnement de l'entité émettrice et des
procédures mis en place .......................................................................................... 78
2. Appréciation des critères de qualification et de sélection des projets
85
3. Suivi de l’allocation des fonds aux projets sélectionnés et
concordance du montant des fonds alloués. ..................................................... 86
Chapitre 3. Proposition d’un guide pratique sur les émissions d’obligations
vertes en France ................................................................................................ 88

Section 1 : Élaboration de la partie rédactionnelle du guide pratique......... 89


1. Présentation des études sur les émissions d’obligations vertes
réussies ......................................................................................................................... 89
2. Synthèse et conclusions sur les bonnes pratiques à retenir .................. 90
3. Recommandation et pistes d’amélioration concernant ces émissions
90
Section 2 : Présentation du guide des bonnes pratiques .............................. 90
1. Présentation du sommaire du guide pratique et des points principaux
abordés ......................................................................................................................... 90
2. Présentation des bonnes pratiques à retenir par les émetteurs, les
investisseurs et les autres parties prenantes ...................................................... 94
3. Conclusion sur les perspectives et l’évolution du marché obligataire
français.......................................................................................................................... 96
CONCLUSION GÉNÉRALE ......................................................................... 97
157
Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................... 97

ANNEXES ........................................................................................................ 97

TABLES DES MATIERES .............................................................................. 97

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Certification des obligations vertes par le
commissaire aux comptes

159

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