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COMITE MINISTERIEL
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LE COMITE MINISTERIEL
(Avant-Projet)
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Vu le règlement n° 02/CEMAC/UMAC/CM du 02 octobre 2012 portant
répression de l’usure dans les Etats de la CEMAC ;
Que cependant, les règles adoptées en 2002 et 2010 doivent être mises à jour
à la lumière des enjeux actuels du secteur de la microfinance, en ce qui
concerne, notamment, l’organisation de l’activité, les conditions d’accès à la
profession, le capital social minimum, les modifications de situation juridique,
la gouvernance, le contrôle interne, la lutte contre le blanchiment des capitaux
et le financement du terrorisme, ainsi que les normes prudentielles ;
Qu’il convient dès lors, de réviser les règles applicables aux établissements de
microfinance dans le but de les mettre en phase avec les défis actuels du
secteur ;
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En sa séance du xxxx ;
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TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES
TITRE II : REGLEMENTATION ET CONTRÔLE DES ETABLISSEMENTS DE
MICROFINANCE
Chapitre 1- Réglementation
Chapitre 2- Contrôle et supervision
Section I- Contrôle interne dans les établissements de microfinance
Section II- Contrôle externe des établissements de microfinance
Section III- Supervision des établissements de microfinance
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TITRE 1 :
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DISPOSITIONS GENERALES
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- Membre ou coopérateur : toute personne qui contribue au capital
ou à la dotation d’un EMF de première catégorie, assume les
responsabilités qui en découlent, et peut bénéficier des prestations
délivrées par l’EMF ;
- Micro finance : activité exercée par des entités agréées n’ayant pas
le statut de banque ou d’établissement financier tel que défini à
l’Annexe à la Convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation
de la réglementation bancaire dans les Etats de l’Afrique Centrale et
qui pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit et/ou de
collecte de l’épargne, et offrent des services financiers spécifiques
au profit des populations évoluant pour l’essentiel en marge du
circuit bancaire traditionnel ;
Article 2 : Le présent règlement a pour objet de fixer les règles relatives aux
conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de micro finance dans la
CEMAC.
Article 3 : Les établissements agréés dans l’une des catégories déterminées
dans le présent règlement sont tenus de faire suivre leur dénomination de la
mention « établissement de micro finance », suivie des références du présent
règlement, de celles de leur agrément, de celles de la catégorie dans laquelle
ils ont été agréés et de leur immatriculation au Conseil National du Crédit.
TITRE II :
REGLEMENTATION ET CONTRÔLE DES ETABLISSEMENTS
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DE MICROFINANCE
Chapitre 1- Réglementation
Article 7 : L’Autorité monétaire prend, sur avis du Conseil National du Crédit,
les décisions relatives aux conditions d’implantation des agences et guichets,
à l’organisation de services communs, à toutes questions concernant
l’organisation et le fonctionnement des établissements de microfinance, autres
que celles relevant des compétences de la Commission Bancaire.
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Article 8 : Le contrôle de l’activité des établissements de microfinance est
organisé selon les modalités ci-après :
Article 9 : Tout établissement est tenu de se doter d’un système de contrôle
interne susceptible de lui permettre notamment de :
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Section II- Contrôle externe des établissements de microfinance
Article 11 : Les commissaires aux comptes exercent leurs missions au sein
des établissements de microfinance dans les conditions fixées par les textes
en vigueur, notamment l’acte n° 5/82-UDEAC-324 du 18 décembre 1982,
relatif au commissariat aux comptes et à l’expertise judiciaire en comptabilité,
l’Acte uniforme OHADA du 30 janvier 2014 relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique, l’Acte uniforme OHADA
du 15 décembre 2010 relatif au droit des sociétés coopératives et, dans le
respect des dispositions du présent règlement.
Le contrôle exercé par les commissaires aux comptes est effectué au moins
une fois l’an et permet notamment la certification des comptes. Le rapport y
afférent est transmis à la Commission Bancaire et à l’Autorité monétaire.
Les règles relatives au contrôle exercé par les commissaires aux comptes
dans les établissements de microfinance sont fixées par un règlement de la
COBAC.
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Article 12 : La Commission Bancaire est chargée de veiller au respect par les
établissements de microfinance des dispositions législatives et réglementaires
édictées par le Comité Ministériel de l’UMAC, par les Autorités monétaires
nationales, par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale ou par elle-même et
qui leur sont applicables, et de sanctionner les manquements constatés.
TITRE III :
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Article 17 : A l’exception des transferts d’argent, toutes les opérations
effectuées par les établissements de microfinance sont circonscrites à
l’intérieur de l’Etat où ils sont implantés. Elles peuvent être effectuées soit à
titre principal, soit à titre accessoire.
Article 19 : L’épargne est constituée des fonds recueillis par l’établissement,
sous forme de dépôts, avec le droit d’en disposer dans le cadre de son
activité, à charge de les restituer à première demande du déposant.
Article 20 : Constitue une opération de crédit, tout acte par lequel un
établissement agissant à titre onéreux met ou promet de mettre des fonds à la
disposition d’une personne ou prend, dans l’intérêt de celle-ci, un engagement
par signature tel qu’un aval, un cautionnement, ou une garantie.
La Commission Bancaire fixe par règlement les conditions dans lesquelles les
établissements de microfinance peuvent prendre des participations et
accorder des crédits à leurs membres, actionnaires, administrateurs,
dirigeants et personnel.
Article 21 : Est considéré comme moyen de paiement, tout instrument qui,
quel que soit le support ou le procédé technique utilisé, permet de transférer
des fonds.
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- les opérations de crédit-bail ;
- le change manuel ;
- la location de coffre-fort ;
- l’achat de biens pour les besoins de la clientèle en rapport avec
l’activité de celle-ci.
- les actions de formation.
Les opérations accessoires sont effectuées dans les limites fixées par
règlement de la COBAC.
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Un règlement de la COBAC détermine les modalités de composition de la
direction générale des établissements de microfinance.
Article 29 : Il n’est pas exigé de capital social minimum pour les
établissements de première catégorie. Toutefois, le capital constitué doit être
en permanence représenté et permettre de respecter l’ensemble des normes
prudentielles arrêtées par la Commission Bancaire.
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Section 2 : Réseau d’établissements de microfinance – organe faîtier
Article 32 : Tout réseau doit se doter d’un organe faîtier, établissement de
microfinance de première catégorie, qui assure obligatoirement les
prérogatives ci-après:
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- souscrire les parts sociales de l’organe faîtier ;
- participer aux frais de son fonctionnement ;
- verser à l’organe faîtier une partie des ressources collectées ;
- participer à la reconstitution des fonds patrimoniaux de l’organe
faîtier et au comblement de son passif net, le cas échéant.
Article 37 : En cas d’exclusion d’un établissement affilié d’un réseau, cet
établissement devra, i.) soit adhérer à un autre réseau, ii.) soit se transformer
en établissement de microfinance de deuxième catégorie, après autorisation
préalable de la COBAC.
Si l’un des deux cas de figure évoqué ci-dessus n’est pas mis en œuvre dans
un délai de 12 mois à compter de son exclusion du réseau, la COBAC
procédera au retrait d’agrément d’office de l’établissement
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Les établissements de microfinance de deuxième catégorie peuvent effectuer
des placements auprès des banques commerciales de l’Etat d’implantation et
souscrire aux titres émis par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale.
TITRE IV :
AGREMENT DES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE, DE LEURS
DIRIGEANTS ET COMMISSAIRES AUX COMPTES
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Article 44 : L’exercice sur le territoire de l’un des Etats membres de la
CEMAC de l’activité de microfinance, telle que définie à l’article 1 er du présent
règlement est subordonné à l’agrément de l’Autorité monétaire, délivré après
avis conforme de la Commission Bancaire.
Article 45 : Sans préjudice des mesures et sanctions prévues aux Titres IX et
X du présent règlement, l’Autorité monétaire est habilitée à procéder à la
fermeture d’office des établissements exerçant sans agrément l’activité de
microfinance sur le territoire de son Etat.
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Article 49 : Dans le cadre du processus d’instruction, la COBAC est habilitée
à demander aux promoteurs tous les renseignements jugés utiles, à les
entendre ou entendre toute autre personne dont l’audition s’avère nécessaire
pour l’examen de la demande d’agrément.
Article 50 : L’agrément est délivré par arrêté de l’Autorité monétaire avec
copie au requérant, à la Commission Bancaire, à la Direction Nationale de la
Banque des Etats de l’Afrique Centrale et au Conseil National du Crédit.
Article 51 : L’arrêté d’agrément est publié au Journal Officiel et dans au moins
un des principaux organes de presse de l’Etat membre concerné, aux frais du
requérant.
Tout établissement en défaut des engagements pris peut faire l’objet d’une
injonction ou de l’une des sanctions prévues par la règlementation en vigueur.
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Article 54 : Les personnes installées dans des juridictions à haut risque et
non-coopératives au sens du GAFI ne peuvent prendre des participations
dans un établissement de microfinance dans la CEMAC.
Article 60 : L’agrément est délivré par arrêté de l’Autorité monétaire avec
copie au requérant, à la Commission Bancaire, à la Direction Nationale de la
Banque des Etats de l’Afrique Centrale et au Conseil National du Crédit.
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La décision de refus d’agrément est notifiée par l’Autorité monétaire au
requérant, avec copie à la Commission Bancaire.
Article 65 : L’agrément est délivré par arrêté de l’Autorité monétaire avec
copie au requérant, à la Commission Bancaire, à la Direction Nationale de la
Banque des Etats de l’Afrique Centrale et au Conseil National du Crédit.
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La décision de refus d’agrément est notifiée par l’Autorité monétaire au
requérant, avec copie à la Commission Bancaire.
Article 67 : L’arrêté portant agrément du commissaire aux comptes est publié,
aux frais de l’établissement de microfinance, dans le Journal Officiel et dans
au moins un des principaux organes de presse de l’Etat membre concerné.
TITRE V :
Article 68 : Sous réserve des dispositions du Titre VII du présent règlement
relatives au retrait d’agrément prudentiel et au retrait d’agrément disciplinaire,
le retrait d’agrément d’un établissement de microfinance, d’un dirigeant ou
d’un commissaire aux comptes d’établissement de microfinance, est prononcé
par l’Autorité monétaire, soit à la demande de l’établissement de microfinance
concerné, soit à l’initiative de la COBAC ou de l’Autorité monétaire.
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A compter de la date de réception du dossier complet, la Commission
Bancaire dispose d’un délai de trois mois pour statuer et notifier sa décision à
l’Autorité monétaire. L’absence de décision à l’expiration de ce délai vaut avis
conforme.
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Article 75 : La décision de retrait d’agrément est motivée et notifiée à
l’établissement de microfinance, au dirigeant ou au commissaire aux comptes
concernés. Copie en est adressée, par l’Autorité monétaire, à la Commission
Bancaire, à la Direction Nationale de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale
et au Conseil National du Crédit de l’Etat membre concerné.
TITRE VI :
MODIFICATION DE SITUATION JURIDIQUE DES ETABLISSEMENTS
DE MICROFINANCE
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- la cession du fonds de commerce ;
- la cession partielle d’actifs représentant au moins 25% du total de
bilan de l’établissement ;
- la modification du montant du capital social des établissements des
deuxième et troisième catégories ;
- le changement de contrôle ;
- la prise, la cession de participations significatives dans le capital de
l’établissement ;
- la désignation d’un commissaire aux comptes déjà agréé dans le
même Etat ;
- les contrats de franchise.
Elle doit être accompagnée d’un dossier comportant tous les éléments
d’information permettant à la COBAC de statuer.
La COBAC peut rejeter toute demande d’autorisation préalable portant sur une
modification de nature à induire un changement de contrôle, lorsqu’elle
considère que l’exercice de sa mission de contrôle de l’établissement est
susceptible d’être entravée du fait de l’existence d’une immunité de juridiction
au bénéfice du (ou des) futur(s) actionnaire(s).
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Article 82 : Toute modification de la situation d’un établissement de
microfinance réalisée en violation de la réglementation en vigueur expose ledit
établissement, ainsi que ses dirigeants aux sanctions prévues au Titre VII du
présent règlement.
La COBAC est habilitée à interdire l’exercice des droits de vote relatifs aux
actions acquises en violation des dispositions de l’article 76 et du règlement
COBAC pris pour son application.
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Article 86 : Les établissements de microfinance sont tenus, chaque année, de
transmettre à la Commission Bancaire, dans les quatre mois suivant la clôture
de l’exercice social, une fiche annuelle de renseignements dont le modèle et le
contenu sont fixés par Instruction de la Commission Bancaire.
TITRE VII :
TRAITEMENT DES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE
EN DIFFICULTE
Article 88 : Sous réserve des dispositions du présent titre, le traitement des
établissements de microfinance de première catégorie en difficulté s’effectue
conformément aux dispositions du règlement n° 02/14/CEMAC/UMAC/
COBAC/CM du 25 avril 2014 relatif au traitement des établissements de crédit
en difficulté dans la CEMAC.
TITRE VIII :
ORGANISATION DE LA PROFESSION
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Les établissements de microfinance doivent contribuer aux charges de
fonctionnement de l’Association professionnelle de leur Etat d’implantation
dans les conditions fixées par les statuts de cette association.
Elle peut réaliser toute étude et élaborer toute recommandation en vue, le cas
échéant, de favoriser la coopération entre membres, ainsi que l’organisation et
la gestion des services d’intérêt commun.
Article 92 : Les Associations professionnelles des pays membres sont tenues
d’adhérer à la Fédération des Associations Professionnelles des
Etablissements de Microfinance de la CEMAC. Cette fédération est chargée
de poursuivre les mêmes objectifs que les Associations professionnelles
auprès des institutions à caractère sous-régional.
TITRE VIII :
INTERDICTIONS ET INCOMPATIBILITES
Article 94 : Tout commissaire aux comptes n’ayant pas encore reçu
d’agrément de l’Autorité monétaire ne peut certifier les comptes d’un
établissement de microfinance, sous peine de refus d’agrément et de sanction
disciplinaire et/ou pénale.
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Article 95 : Nul ne peut être commissaire aux comptes, membre du Conseil
d’administration ou dirigeant d’un établissement de microfinance, ni
directement ou par personne interposée, de quelque manière que ce soit,
administrer, diriger, gérer ou contrôler un établissement de microfinance, ni
disposer du pouvoir de signer pour le compte d’un tel établissement :
Article 96 : Il est interdit à toute entité autre qu’un établissement régi par la
présente réglementation d’utiliser une dénomination, une raison sociale, une
publicité, toute écrit, ou de façon générale, des expressions faisant croire
qu’elle est agréée en tant que telle ou de créer une confusion à ce sujet.
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Article 97 : Il est interdit à tout établissement de microfinance, l’utilisation
dans sa dénomination du mot « banque » ou « établissement financier ».
- d’effectuer des opérations autres que celles qui leurs sont ouvertes
par la catégorie à laquelle ils appartiennent ou de créer une
confusion à ce sujet ;
- d’effectuer toute opération financière avec l’extérieur en qualité
d’intermédiaire.
TITRE IX :
DISPOSITIONS PENALES
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Article 101 : Sans préjudice des sanctions que pourra prendre, du même
chef, la Commission Bancaire, sera puni d’un emprisonnement de trois (3)
mois à deux (2) ans et d’une amende de 1 million à 25 millions de francs CFA,
ou seulement de l’une de ces deux peines, quiconque, agissant soit pour son
compte, soit pour le compte d’une personne morale, aura contrevenu aux
dispositions et aux textes d’application du présent règlement pour :
Article 102 : Sans préjudice des sanctions prévues à l’article 106 du présent
règlement, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une
amende de 5 000 000 à 100 000 000 de francs CFA, ou de l’une de ces
peines seulement, quiconque aura sciemment :
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- donné, certifié ou transmis des renseignements inexacts au titre des
dispositions et textes d’application du présent règlement;
- contrevenu aux dispositions et textes d’application du présent
règlement.
Article 103 : Est passible des peines prévues à l’article 94, quiconque aura
contrevenu aux dispositions et aux textes d’application de l’article 10 du
présent règlement, pour non désignation de commissaires aux comptes ou
absence d’agrément préalable de ceux-ci.
TITRE XI :
DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES
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Pour le cas spécifique des établissements de première catégorie en activité,
qui au terme de la période transitoire fixée, ne parviennent pas à adhérer à un
réseau, la COBAC se réserve l’opportunité, sous certaines conditions, de leur
affecter un réseau existant de son choix.
Bangui, le
Le Président,
XXXXXXXXXXXXXX
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