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UNIVERSITE CATHOLIQUE D’AFRIQUE CENTRALE

INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE


FACULTE DE SCIENCES SOCIALES ET DE GESTION
DEPARTEMENT DE SCIENCES DE GESTION ET INFORMATION

EXPOSE DE COMPTABILITE DES INSTITUTIONS FINANCIERES

THEME : EXIGENCES LEGALES RELATIVES A


LA COMPTABILITE DES ETABLISSEMENTS DE
MICROFINANCES : CADRE CONCEPTUEL,
ORGANISATION COMPTABLE ET PRINCIPES

MEMBRES DU GROUPE 7 :

 MATEH DADA Lisa


 NGUINGNANG NGANHA Renée Bianca (CHEF DE GROUPE)
 ONDOA Jacques Parfait

Sous la supervision de :

Monsieur DONOU Fiacre

ANNEE ACADEMIQUE 2022/2023


SOMMAIRE
SOMMAIRE..............................................................................................................................1
LISTE DES ABREVIATIONS................................................................................................2
INTRODUCTION.....................................................................................................................3
I. GENERALITES SUR LES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE AU
CAMEROUN.............................................................................................................................4

II. EXIGENCES LEGALES ET OBJECTIFS DE LA TENUE DE LA


COMPTABILITE DES EMF...................................................................................................4
A. EXIGENCES LEGALES.......................................................................................................4
B. OBJECTIFS............................................................................................................................5
III. ORGANISATION COMPTABLE...................................................................................5
IV.
V. PRINCIPES GENERAUX COMPTABLES..................................................................10
A. LES PRINCIPES COMPTABLES......................................................................................10
B. LES CONVENTIONS COMPTABLES..............................................................................13
APPLICATION COMPTABLE............................................................................................15
CONCLUSION........................................................................................................................16
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................17
WEBOGRAPHIE....................................................................................................................17

1
LISTE DES ABREVIATIONS

EMF : Etablissement de Microfinance

COBAC : Commission Bancaire de l’Afrique Centrale

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale

UMAC : Union Monétaire de l’Afrique Centrale

PCEMF : Plan Comptable des Etablissement de Microfinance

2
INTRODUCTION
La microfinance, selon l’article 1 du règlement n° 01/17/CEMAC/UMAC/COBAC
relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de microfinance dans la CEMAC,
est une activité exercée par des entités agrées n’ayant pas le statut de banques ou
d’établissements financiers tel que défini à l’Annexe à la Convention du 17 Janvier 1992
portant harmonisation de la règlementation bancaire dans les Etats de l’Afrique Centrale, et
qui pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit, de collecte de l’épargne, et offrent des
services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l’essentiel en marge du
circuit bancaire traditionnel. Dans le but de déterminer le présent et le futur d’une entreprise,
nous avons besoin d’un certain nombre d’informations permettant d’avoir une représentation
de sa situation économique. Ceci en passant par les exigences légales propres aux
établissements de microfinance.

Dans cette optique, nous présenterons dans la première partie de ce devoir, les
généralités sur les établissements de microfinance en Afrique Centrale. Ensuite, dans la
deuxième partie, nous aborderons le sujet des exigences légales et des objectifs de la tenue de
la comptabilité des EMF. Dans la troisième partie, nous aborderons l’organisation comptable
des établissements de microfinance en Afrique Centrale. Et, dans la quatrième partie, nous
parlerons de ses principes généraux comptables notamment les principes comptables et les
conventions de base.

3
I. GENERALITES SUR LES ETABLISSEMENTS DE
MICROFINANCE AU CAMEROUN
Les EMF au Cameroun sont déclarées sous le régime d’associations ou de
coopératives d’épargne et de crédit, relative aux lois du 19 décembre 1990 sur la liberté
d’association et du 14 aout 1992 portant sur les sociétés coopératives et aux groupes
d’initiative commune.

Pour exercer leur activité, les EMF, après l’acquisition de leur forme juridique doivent
demander un agrément auprès de l’autorité monétaire qui est le Ministère des Finances.
L’approbation est délivrée après un avis de la COBAC. En effet, depuis le 13 avril 2002, les
modalités d’exercice de l’activité de microfinance sont définies par la CEMAC et sont régies
par le règlement n°1/03/CEMAC/UMAC/COBAC entré en vigueur le 14 avril 2005.

Le règlement CEMAC décrit 3 catégories d’EMF :

 La première catégorie formée d’établissements de microfinance qui ne traitent qu’avec


leurs membres, c’est le cas des coopératives et des associations ;
 La deuxième catégorie, avec statut obligatoire de société anonyme est constituée des
EMF qui offrent des services à des tiers, ces services peuvent être des dépôts, des
retraits d’argents, de l’octroi du crédit, etc. ;
 La troisième catégorie regroupe des EMF qui n’offrent que du crédit et qui ne sont pas
autorisées à mobiliser l’épargne, les ressources viennent des bailleurs de fonds.

II. EXIGENCES LEGALES ET OBJECTIFS DE


LA TENUE DE LA COMPTABILITE DES
EMF

A. EXIGENCES LEGALES

La comptabilité est un système d’organisation des données financières d’une entreprise,


autrement dit c’est une discipline pratique permettant de fournir de manière continue et en
temps réel un état de la situation financière de l’entreprise. La comptabilité revêt donc une
importance capitale pour toute entreprise ; c’est pourquoi l’article 1 du règlement COBAC
EMF-2010/02 relatif à l’organisation des comptabilités des établissements de microfinance

4
dispose que les établissements de microfinance sont tenus de mettre en place une comptabilité
destinée à l'information des tiers comme à son propre usage. A cet effet :

- Il classe, saisit et enregistre dans sa comptabilité toutes les opérations entraînant ou


pouvant induire des changements de valeur de son patrimoine à l'occasion de
transactions réalisées avec des tiers ou effectuées dans le cadre de sa gestion interne ;
- Il suit, le cas échéant, de façon distincte, soit en comptabilité matière, soit en
engagements de hors bilan, soit encore dans une comptabilité auxiliaire, l'ensemble
des opérations réalisées pour le compte de tiers dans le cadre d'un mandat de gestion
ou d'une activité de prestataire en services d'investissement (PSI) ;
- Il fournit, après traitement approprié de ces opérations, les redditions de comptes
auxquelles il est assujetti légalement, de par ses statuts ou du fait de conventions.

B. OBJECTIFS

La comptabilité des EMF doit satisfaire les obligations de régularité, de sincérité et de


transparence inhérentes à la tenue, du contrôle, de la présentation et de la communication des
informations qu'elle traite. Pour garantir la fiabilité, la compréhension et la comparabilité des
informations, la comptabilité de chaque EMF implique : le respect de la terminologie et des
principes directeurs adoptés par le PCEMF et par le présent règlement ; la mise en œuvre de
conventions, de méthodes et de procédures normalisées, notamment consignées dans des
procédures internes l'adoption d'une organisation répondant à tout moment aux exigences de
collecte, de tenue, de contrôle, de présentation et de communication des informations
comptables.

La poursuite des objectifs assignés à la comptabilité pour la collecte, la tenue, le


contrôle, la présentation et la communication par les établissements de microfinance,
d'informations établies dans les mêmes conditions de fiabilité, de compréhension et de
comparabilité, est assurée par l'application correcte du PCEMF édité par le Règlement
COBAC EMF-2010/01 susvisé.

III. ORGANISATION COMPTABLE


Selon les dispositions de l’article 10 du règlement COBAC EMF-2010/02 relatif à
l’organisation des comptabilités des établissements de microfinance, L’organisation comptable

5
dans les établissements de microfinance doit satisfaire aux exigences de régularité et de
sécurité pour assurer l’authenticité des écritures, de façon à ce que la comptabilité puisse
servir à la fois d’instrument de mesure des droits et obligations des partenaires de
l’établissement, d’instrument de preuve, d’informations aux utilisateurs et d’outil de gestion.

Il s’agit donc pour une entreprise de quelque chose de fondamental des lors qu’une
mauvaise organisation serait synonyme de production d’informations financières erronées, ne
permettant pas à celle-ci d’atteindre l’objectif recherche c’est-à-dire l’obtention, à travers ses
états financiers de synthèse, de l’image fidèle de sa situation financière, de son patrimoine.

Pour cela le législateur a tenu à prescrire un ensemble de textes sur lesquels devrait se
reposer une organisation comptable type. Ce sont les articles 10 à 19 du règlement COBAC
EMF-2010/02 relatif à l'organisation des comptabilités des établissements de microfinance.

Cette organisation doit remplir les obligations formelles suivantes :

1. Manuel de procédures

L’article 12 règlement COBAC EMF-2010/02 relatif à l'organisation des comptabilités


des établissements de microfinance dispose, que tout établissement de microfinance, pour
maintenir la continuité dans le temps de l'accès à l'information, doit se doter d’une
documentation décrivant les opérations et l’organisation comptable. Le manuel de
procédures est également un dispositif de contrôle interne. Il doit être adapté à
l’établissement et sa diffusion et son appropriation doivent être effective au sein de
l’établissement. Cette documentation est conservée aussi longtemps qu'est exigée la
présentation des états financiers successifs auxquels elle se rapporte.

2. Plan comptable

L’article 1 du règlement COBAC EMF-2010/01 relatif au plan comptable des


établissements de micro finance stipule que : « Il est institué dans la CEMAC un plan
comptable des établissements de micro finance en abrège PCEMF ». Chaque
établissement est tenu de respecter les dispositions du PCEMF et des textes subséquents.

3. Documents comptables obligatoires

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Les livres comptables et autres états dont la tenue est obligatoire sont :

- Le livre-journal : destiné à enregistrer, dans un ordre chronologique et opération par


opération, tous les mouvements de comptes ;

- Le grand livre : constitué par l’ensemble des comptes de l’établissement, dans lesquels
sont reportés ou inscrits simultanément au journal, compte par compte, les différents
mouvements de l’exercice ;

- La balance générale des comptes : état récapitulatif faisant apparaître, à chaque fin de
période (mensuelle ou annuelle) et pour chaque compte, le solde débiteur ou le solde
créditeur, à l’ouverture de l’exercice, le cumul depuis l’ouverture de l’exercice des
mouvements débiteurs et créditeurs, le solde débiteur ou le solde créditeur, à la date
considérée ;

4. Production des documents de synthèse

Les états financiers comprennent des documents présentés sur une base comparative
pour l'exercice écoulé et l'exercice antérieur selon le format précisé par la Banque
Centrale.

 Le bilan : décrit séparément les éléments d’actif, les éléments de passif et les éléments
de fonds propres constituant le patrimoine de l’établissement. A l'actif nous avons :
les sommes déductibles des capitaux permanents, les valeurs immobilisées, les
opérations avec la clientèle, les opérations diverses et les opérations de trésorerie et
interbancaires; au passif nous avons : les capitaux permanents, les opérations avec la
clientèle, les opérations diverses et les opérations de trésorerie et interbancaires ;
 Le compte de résultats : récapitule les produits et les charges qui font apparaître, par
différence, le bénéfice ou la perte de l'exercice. Le classement des produits et des
charges permet d'établir des soldes caractéristiques de gestion dans les conditions
définies par le PCEMF ;
 Le Tableau financier des ressources et des emplois : retrace les flux de ressources et les
flux d'emplois de l'exercice. Il fait apparaître, pour l'exercice, les flux d'investissement et
de financement, les autres emplois, les ressources financières et la variation de la
trésorerie ;
 Les états annexés : détaillent les éléments significatifs qui ne sont pas mis en
évidence dans le bilan ou dans le compte de résultats et qui sont susceptibles
d’influencer le jugement que les utilisateurs des documents peuvent porter sur le bilan,
7
la situation financière et le résultat de l’établissement ;

Les états annexés comprennent également des tableaux supplémentaires et des


informations fondées sur les états financiers ou élaborées à partir d’eux.

Ces tableaux et informations supplémentaires traitent, par exemple, d’informations


relatives au portefeuille de crédits. Les engagements reçus et donnés dont les montants sont
importants sont mentionnés dans les états annexés. Il en est de même de toute modification
dans la présentation des états financiers annuels ou dans les méthodes d’évaluation. Les états
financiers ne comprennent pas notamment les rapports des administrateurs, les déclarations du
président, les discussions et analyses faites par les dirigeants qui peuvent faire partie du
rapport annuel

5. Contrôle par inventaire des existants

Chaque établissement de microfinance doit contrôler par inventaire, au moins une fois
tous les douze mois, l’existence et la valeur de tous les éléments d'actif et du passif de son
bilan. L'inventaire est un relevé de tous les biens, créances et dettes, au regard desquels
sont mentionnées la nature, la quantité et la valeur de chacun d'eux à la date d'inventaire
ceci conformément a l’article 13 du règlement COBAC EMF-2010/02 relatif à
l'organisation des comptabilités des établissements de microfinance. Les données
d'inventaire sont conservées et organisées de manière à justifier le contenu de chacun des
postes du bilan.

6. Langue officielle pour la tenue de la comptabilité

La comptabilité doit être tenue dans la langue ou l’une des langues officielles dans l’Etat
partie.

7. Monnaie légale pour la comptabilité

La comptabilité des établissements de microfinance est établie dans la monnaie ayant


cours légal dans les pays régis par la COBAC, notamment en Franc CFA (FCFA ou XAF).

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8. Partie double

L'emploi de la technique de la partie double se traduit par une écriture affectant au moins
deux comptes, l'un étant débité et l'autre crédité. Lorsqu'une opération est enregistrée, le total
des sommes inscrites au débit de comptes doit être égal au total des sommes inscrites au crédit
d'autres comptes.

9. Mentions minimales d’un enregistrement

Chaque enregistrement doit être identifié par un libellé précisant de manière claire et
concise, l’indication de son origine et de son imputation, le contenu et l’imputation de chaque
donnée ainsi que les références de la pièce justificative qui l'appuient.

10. Pièces justificatives

Tout enregistrement doit être appuyé par une pièce justificative datée et signée par son
émetteur ou une personne habilitée. Cette pièce justificative est établie sur papier ou sur
un support assurant la fiabilité, la conservation et la restitution en clair de son contenu
pendant les délais de conservation prescrits. Les pièces justificatives portent les références
de leur enregistrement en comptabilité. Elles sont conservées et classées dans un ordre
défini dans le document décrivant les procédures et l’organisation comptables et sont
susceptibles de servir comme moyen de preuve. Les documents comptables et les pièces
justificatives sont conservés pendant un minimum de dix ans.

11. Enregistrement par jour et par opération

Les opérations sont enregistrées chronologiquement au jour le jour et sans retard dans
le livre-journal et reportées périodiquement dans le grand livre lorsque des journaux
auxiliaires ne sont pas utilisés. Les mouvements qui affectent le bilan de l’établissement sont
enregistrés, opération par opération, à partir des pièces justificatives dans l’ordre de leur date
de valeur

9
Comptable. Cette date est celle de l’émission par l'établissement de la pièce justificative de
l’opération, ou celle de la réception des pièces d’origine externe. La date de valeur comptable
est portée sur la pièce justificative. Les opérations de même nature, réalisées en un même lieu
et au cours d'une même journée, peuvent être récapitulées sur une pièce justificative unique.
Les mouvements sont récapitulés par période préalablement déterminée qui ne peut excéder
un mois.

12. Enregistrement définitif

Pour garantir le caractère d’inaltérabilité des enregistrements, les livres comptables et


autres états comptables doivent être tenus sans blanc, ni altération d’aucune sorte. Les
feuillets doivent se suivre dans l’ordre de leur numéro séquentiel, aucun saut de page,
d’annulation de page ou de feuillet n’est autorisé. Toute correction d’erreur doit être effectuée
exclusivement par inscription en négatif des éléments erronés. L’enregistrement exact est
ensuite opéré.

13. Procédure de clôture

Une procédure de clôture destinée à figer la chronologie et à garantir l’intangibilité des


enregistrements est mise en œuvre au plus tard avant l’expiration du trimestre qui suit la
période d’arrêté des comptes.

IV. PRINCIPES GENERAUX COMPTABLES

A. PRINCIPES COMPTABLES

Les principes comptables sont un ensemble de normes et règles comptables qui


doivent être respectés, permettant de garantir la cohérence et la fiabilité des informations
financières d’une entreprise. Selon le Plan Comptable des Etablissements de Microfinance,
nous distinguons six (06) principes comptables : le principe de prudence, le principe de
continuité de

10
L’exploitation, le principe de permanence des méthodes, le principe de spécialisation de
l’exercice, le principe du coût historique et le principe de la prééminence de la réalité
économique.

1. LE PRINCIPE DE PRUDENCE

La prudence permet d’éviter les erreurs, les risques. Le principe de prudence quant à lui,
consiste à ne pas faire supporter par les exercices ultérieurs, les risques évaluables nés au
cours de l’exercice présent. Il vise à éviter que les produits ne soient surévalués et que les
charges ne soient sous-estimées de manière à diminuer le risque de transfert sur l’avenir,
d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et le résultat de l’entreprise.

L’application de ce principe réside à enregistrer même en cas de perte comptable, toute


perte probable hormis les gains probables de change. En d’autres termes, la plus-value n’est
enregistrée que lorsqu’elle est réelle (par exemple lors d’une cession) et non latente.

2. LE PRINCIPE DE CONTINUITE DE L’EXPLOITATION :

Il stipule que l’entreprise devrait continuer à fonctionner dans un avenir incertain


prévisible, en d’autres termes, elle doit poursuivre ses activités au-delà de l’exercice en cours.
Grâce à ce principe, il est possible d’enregistrer des amortissements comptables sur plusieurs
années, et de répartir des coûts sur des exercices comptables successifs.

3. LE PRINCIPE DE PERMANENCE DES METHODES

Ce principe stipule que les mêmes méthodes doivent être utilisées de manière
constante dans une entité pour effectuer les comparaisons avec les états financiers. Sur cette
base, la comparaison peut être faite entre les différents exercices comptables, ce principe
s’applique aussi bien sur les méthodes d’évaluation que sur les règles de tenue et de
présentation des comptes. Par exemple, si au cours d’une année n-1, la méthode FIFO a été
utilisée, au cours de l’année n, la méthode de CMUP ne peut en aucun cas être retenue. Un
autre exemple : si un EMF acquiert chaque année des ordinateurs et qu’il a amortis sur 05
ans ses premiers ordinateurs, il devra continuer d’amortir sur la même durée les autres
ordinateurs.

La dérogation à ce principe n’est admise qu’en cas de changements exceptionnels provenant


soit de l’entité soit de la loi notamment :
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 Les changements de méthodes comptables : cette possibilité ne survient que
lors d’une nouvelle méthode comptable pour des évènements survenus
précédemment, et pour des évènements qui n’avaient pas d’importance majeure sur
la tenue de la comptabilité de l’entité ;
 Les changements d’estimation : il s’agit d’ajuster la valeur d’un actif ou d’un
passif à la suite d’une réévaluation du dit actif ou du dit passif ;
 Les changements d’options fiscales : les options fiscales sont des petits avantages
qu’offre la législation fiscale aux entités, ce sont en général les provisions
réglementées. Celles-ci se traduisent par une diminution du résultat de l’exercice.
Ce sont par exemple : les amortissements dérogatoires, l’exonération des plus-
values sur cession d’immobilisation ;
 Les corrections d’erreurs : en comptabilité, les erreurs peuvent survenir et leur
traitement dépend s’il s’agit de l’exercice en cours ou des exercices antérieurs.
Pour un exercice en cours, la correction se fait d’abord par la comptabilisation en
négatif de l’écriture erronée, ensuite par la comptabilisation exacte de la bonne
écriture. Pour les exercices antérieurs, il faudrait imputer les capitaux propres
d’ouverture par augmentation ou diminution du report à nouveau.

4. LE PRINCIPE DE SPECIALISATION DE L’EXERCICE

Ce principe indique qu’il faut rattacher à chaque exercice comptable les produits et les
charges du dit exercice uniquement. Ainsi, les produits et charges seront comptabilisés au fur
et à mesure de leur acquisition, exception faites des produits dus sur créances en souffrance
car leur enregistrement est conditionné par leur perception effective.

Ce principe a donné lieu à la comptabilisation des :

 Produits et charges comptabilisés d’avance ;


 Charges à payer et produits à recevoir ;
 Dotations annuelles d’amortissements ;
 Produits des contrats pluri-exercices.

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5. LE PRINCIPE DU COUT HISTORIQUE

Encore appelé principe du nominalisme monétaire, il demande de maintenir les


biens et les dettes à leur valeur d’entrée dans les états financiers, indépendamment de la
hausse de la parité de la monnaie ayant cours légal. Ce principe consiste à enregistrer dans les
livres comptables à la date d’entrée dans le patrimoine de l’entité :

- Les actifs à leur montant payé ou leur valeur de contrepartie ayant été donnée pour
les acquérir ;
- Les passifs au montant du produit reçu en échange de l’obligation.

Ce principe ne tient pas compte de l’actualisation de leurs valeurs dans le temps. Si la


valeur du bien a baissé, l’entité devra comptabiliser une provision pour constater la
dépréciation. Par exemple, si une microfinance a acquis du matériel informatique d’une valeur
de 5 000 000 Frs en 2018, sa valeur en 2022 sera toujours de 5 000 000 Frs.

6. LE PRINCIPE DE LA PREEMINENCE DE LA REALITE

ECONOMIQUE

Il indique la nécessité de présenter les transactions ayant un impact sur les comptes,
tout en tenant compte de leur réalité économique, et non leur seule forme juridique. Ainsi, les
biens acquis dans les établissements de microfinance seront enregistrés à leur valeur
d’acquisition.

B. CONVENTIONS COMPTABLES

Les conventions comptables sont utilisées pour servir de guide à l’élaboration des états
financiers de synthèse. Dans les établissements de microfinance, trois (03) conventions
comptables de base doivent être respectées à la lettre : la convention de l’intangibilité du bilan
d’ouverture, la convention de l’importance significative et la convention de non-
compensation.

1. LA CONVENTION DE L’INTANGIBILITE DU BILAN

D’OUVERTURE

Ce principe repose sur le fait que le bilan de clôture de l’exercice n-1 soit le même que
le bilan d’ouverture de l’exercice de l’exercice n. Dans la même lancée, les produits et charges
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Des exercices antérieurs n’ayant pas été comptabilisés ne peuvent être affectés aux capitaux
propres du bilan d’ouverture de l’exercice n. Ces corrections seront imputées sur le résultat de
l’exercice n.

2. LA CONVENTION DE L’IMPORTANCE SIGNIFICATIVE

Ici, tout jugement ou toute information additionnelle susceptible d’influencer le


jugement que les destinataires des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la
situation financière et le résultat de l’exercice, est significatif. Cette information devra être
communiquée par intégration dans les Notes Annexes.

3. LA CONVENTION DE NON-COMPENSATION

Cette convention décrit que, pour la présentation des comptes, aucune compensation
ne doit être opérée entre les comptes d’actif et de passif, non plus entre les produits et les
charges. Exception faites des comptes de la clientèle en cas d’accord contractuel de
compensation de créances et des dettes avec le même terme et la même monnaie. En d’autres
termes, la présentation et la communication des états financiers doit être claire, précise et
loyale sans intention de dissimuler la réalité derrière l’apparence.

14
APPLICATION COMPTABLE
CAS 1 : Toutes les informations susceptibles d’influencer le jugement que les destinataires
des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, le résultat et la situation financière d’une
microfinance doivent leur être communiquées. Quel est le principe comptable qui régit cette
assertion ? Citer un des états financiers ayant été institué à la lumière de ce principe.

SOLUTION : Il s’agit de la convention de l’importance significative car, est significative


toute information susceptible d’influencer le jugement que les destinataires des états
financiers peuvent porter sur le patrimoine de la microfinance, sa situation financière et son
résultat. D’après l’article 33 du droit comptable OHADA, la convention de l’importance
significative est à la base de l’institution des Notes Annexes car cet état financier apporte des
informations significatives ne pouvant être traduites par le plan comptable.

CAS 2 : Au 31 décembre 2020, les titres de la microfinance A subissent une hausse de cours
de 5 000 Frs par rapport à leur valeur d’entrée dans le patrimoine. Pendant ce temps, les titres
de l’EMF B subissent une baisse de 2 000 Frs. Quel principe comptable appliquera-t-on ici ?

SOLUTION : Le principe de prudence sera appliqué dans ce cas parce qu’il consiste à
enregistrer en comptabilité la charge pour dépréciation de 2 000 Frs pour le compte du titre de
l’EMF B car il s’agit d’une perte probable. En revanche, les titres de l’EMF A ayant subi une
hausse de cours ne seront pas enregistrés, car la plus-value n’est enregistrée en comptabilité
que lorsqu’elle est réelle, c’est-à-dire uniquement lors des cessions d’immobilisations, et non
latente.

CAS 3 : Un EMF acquiert le 03 Janvier 2015 une immobilisation d’une valeur de 10 000 000
Frs d’une durée de vie de 10 ans mais d’une durée d’utilisation de 05 ans avec une valeur
résiduelle nulle. Comment le principe de la continuité de l’exploitation sera-t-il appliqué ?

SOLUTION : A chaque inventaire, une dotation annuelle d’amortissement de 2 000 000 Frs
(10 000 000/5) sera pratiquée et le bien figurera au bilan de fin de la première année
d’utilisation au montant de 9 000 000 Frs (10 000 000 – (10 000 000/10)).

CAS 4 : La prime d’assurance des matériels de transport de l’EMF ACEP payée le 03


Décembre 2017 concerne la période allant du 01er Décembre 2017 au 31 Novembre 2018
d’une valeur de 1 200 000 Frs. Quelle est l’opération qui doit être passée au 31/12/2017 ? Sur
quel principe comptable se fonde cette écriture ?

15
SOLUTION : Le principe de la spécialisation des exercices prescrit de rattacher à chaque
exercice, les produits et les charges du dit exercice uniquement. Dans notre cas, nous devons
constater la charge de 2017 et celle de 2018.

03/12/2017

65252 Primes d’assurance de 1 200 000


transport

57 Caisse 1 200 000

(Assurance du matériel de
transport)

31/12/2017
4711 1 100 000
Charges constatées
1 100 000
d’avance
65252
Primes
d’assurance de transport

(Charges constatées
d’avance)

01/01/2018

65252 Primes d’assurance de 1 100 000


transport

Charges constatées
4711 1 100 000
d’avance

(Extourne)

16
CAS 5 : le 31/12/N la microfinance BCEP, possède un bâtiment d’une valeur de 20 000 000
XAF des bon de caisse de 30 000 000 XAF des espèces de 15 000 000 XAF
Son bilan au 31/12/N cette se présente comme suit

BILAN FINAL 31/12/N


ACTIF PASSIF
23 Bâtiment 20 000 000 10 Capital 40 000 000
351 Bon de caisse 30 000 000 13 Résultat 15 000 000
57 Caisse 15 000 000 549 Dette 10 000 000
65 000 000 65 000 000

Quel est le bilan d’ouverture de l’exercice N+1 ?

SOLUTION :

La convention de l’intangibilité du bilan d’ouverture stipule que le bilan de


clôture de l’exercice N soit le même que le bilan d’ouverture de l’exercice de l’exercice N+1.
A cet effet le bilan d’ouverture de l’exercice N+1 est le bilan de clôture de l’exercice

Le bilan d’ouverture de l’exercice N+1 au 01/01/N+1 se présent comme suit

BILAN FINAL 01/01/N+1


ACTIF PASSIF
23 Bâtiment 20 000 000 10 Capital 40 000 000
351 Bon de caisse 30 000 000 13 Résultat 15 000 000
57 Caisse 15 000 000 549 Dette 10 000 000

65 000 000 65 000 000

17
CAS 6 : Un EMF achète un terrain dans une zone non commerciale en l’an 2000 valant
200.000.000 frs. En 2022, cette zone est devenue très commerciale et la valeur du terrain est
évaluée à 250.000.000 frs sur le marché. Est-ce que l’augmentation du bien sur le marché
impacte –elle la comptabilisation du bien au bilan ?

SOLUTION : Dans la comptabilité, la valeur du terrain en vertu du principe comptable du


cout historique restera à 200.000.000 frs, car c’est le prix auquel l’EMF l’a acheté, sa valeur
d’entrée sur le marché, il n’y aura donc pas d’impact sur la valeur du bien au bilan sauf si
l’EMF décide de réévaluer son bien en fonction d’un coefficient de réévaluation.

CAS 7 : Imaginons un EMF et un fournisseur de connexion internet qui travaillent


régulièrement ensemble pour différents projets et réalisent des prestations l’une pour l’autre
en partenariat selon les circonstances.
Le fournisseur vend une prestation de service à l’EMF pour une valeur de 100.000 HT
En parallèle, le fournisseur à octroyer un crédit à LT chez l’EMF, engageant des intérêts de
200.000frs.
Comment s’applique la convention de non compensation dans ce cas ?
SOLUTION : La convention de non compensation interdit à l’EMF de compenser les deux
opérations en ne comptabilisant que la différence entre les deux, soit un produit de 100.000 frs
(200.000-100.000)
L’EMF devra bel et bien comptabiliser
Un produit pour 200.000 frs (les intérêts sur crédit à LT)
Et une charge pour 100.000 frs (le paiement de la prestation de service)
Ainsi, l’activité de l’EMF est fidèlement représentée dans sa comptabilité.

CAS 8 : Depuis le début de l’année N, une association d’épargne et de crédit loue en crédit-
bail un immeuble d’une valeur d’origine de 20.000.000 frs, les loyers que devrait payer
l’association en contre partie de son utilisation s’élèvent à 7.000.000 frs avec une option
d’achat de 10.000.000 frs. Sachant que le bien n’appartient pas à l’association, le comptable
l’a présenté dans ses états signifiant que l’immeuble est exploité par celle-ci. A la base de quel
principe pourriez-vous expliquer cela ?

SOLUTION : L’actif loué en crédit-bail n’appartient pas juridiquement à l’établissement,


mais il en a l’usage économique permanent : il est donc légitime de retraiter cette opération en
comptabilisant l’actif comme s’il appartenait à l’association. Ceci matérialise donc l’application
du principe comptable de Prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique.
18
CONCLUSION

Selon l’article 2 du règlement n° 01/17/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux


conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de microfinance dans la CEMAC, la
dénomination
« Etablissement de microfinance » en abrégé EMF, désigne les entités exerçant leur activité
de microfinance dans la CEMAC. Les établissements de microfinances doivent satisfaire les
exigences de régularité, de sincérité et de sécurité afin de s’assurer de l’authenticité des
écritures comptables.

L’organisation comptable des EMF est un dispositif du contrôle interne permettant


d’assurer le traitement de chaque opération qui va de l’enregistrement à la restitution des états
financiers de synthèse. De ce fait, chaque EMF doit élaborer un document décrivant son
organisation comptable afin de permettre aux auditeurs d’assurer un contrôle cohérent des
comptes.

Les principes comptables sont des règles et normes à respecter par les entités afin de
permettre la santé financière, la qualité et la légalité de celle-ci. Selon le règlement COBAC,
nous distinguons au total neuf (09) principes généraux comptables parmi lesquels six (06)
principes comptables et trois (03) conventions comptables.

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BIBLIOGRAPHIE
Le plan comptable des établissements de microfinance ;
Règlement COBAC EMF-2010/01 relatif au plan comptable des établissements de
microfinance ;
Règlement COBAC EMF-2010/02 relatif à l’organisation des comptabilités des
établissements de microfinance ;
Règlement COBAC EMF-2017/06 relatif au contrôle interne dans les établissements de
microfinance ;
Règlement n° 01/17/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d’exercice et de
contrôle de l’activité de microfinance dans la CEMAC ;

WEBOGRAPHIE
https://sgcobac.org
https://www.l-expert-comptable.com
https://www.portail-associations.com
https://www.debitoor.fr

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