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La loi bancaire marocaine de 2014

La loi bancaire de décembre 2014 a trois objectifs :

 Renforcer la résilience du secteur financier marocain face au


risque d’instabilité des crises financières à l’international et la
performance et la solidité du système bancaire marocain dans la
perspective des nouvelles dispositions des accords de Bâle III.

 Créer un nouveau pan de l’industrie financière à


travers l’introduction à coté des banques conventionnelles,
d’une nouvelle catégorie de banques dites
participatives (besoin d’inclusion financière ou offre de services
financiers et bancaires de base à faible coût pour des
consommateurs en difficulté exclus des services traditionnels).

 Accompagner l’évolution de la dématérialisation des


paiements et l’essor de nouveaux système électroniques et
mobiles.

Les apports de la nouvelle loi bancaire de 2014 s’articulent ainsi autour


des principaux volets suivants :

 Champs d’application

 Révision du cadre institutionnel

 Renforcement de la réglementation prudentielle

 Mise en place d’un cadre de surveillance macro-prudentielle et


de gestion des crises systémiques

Champs d’application

Contrairement à l’ancienne loi bancaire, la nouvelle loi prévoit que


l’agrément des banques peut être limité à l’exercice d’une partie
seulement des activités liées à la collecte des dépôts et à l’octroi de
crédit.

Les banques participatives

Les banques participatives s'appuient sur les valeurs Chariatiques et éthiques


dérivées de la Chariaa islamique, telles que l'honnêteté, la loyauté, la transparence et
évitent tout ce qui est nuisible et a un impact négatif sur la société.

La nouvelle loi instaure un cadre législatif régissant l’activité des


banques participatives parce qu’il est nécessaire d’intégrer ce segment
de la finance compte tenu de son potentiel d’épargne, d’investissement
et de financement (…)

Les Associations de micro-crédit et banques offshore :

Les associations de micro-crédits et les banques offshore, tout en


restant régies par leurs textes spécifiques, seront soumises aux
dispositions de la loi bancaire relatives à l’octroi et au retrait d’agrément,
à la réglementation prudentielle et comptable et au régime des
sanctions.

Les établissements de paiement :

Tenant compte du développement de nouveaux canaux de paiement


(cartes prépayées, paiement par internet, …) et d’acteurs sur le marché
des paiements, la loi bancaire a introduit le statut d’établissements de
paiement. Ces derniers seront habilités à effectuer une ou plusieurs
opérations de paiement telles que prévues par la loi et engloberaient les
sociétés de transfert de fonds régies par la loi en vigueur.

Les conglomérats financiers :

En vue de faire converger la législation nationale avec les standards


internationaux, la loi comporte des dispositions relatives à la définition
des conglomérats financiers et à leur surveillance.

Révision du cadre institutionnel :


Le Comité des établissements de crédit (CEC), dont l’avis est requis
par le Wali de Bank Al-Maghrib, se voit confier de nouvelles
attributions concernant l’octroi et le retrait d’agrément des associations
de micro-crédit et des banques offshore ainsi que l’activité des banques
participatives et des établissements de paiement.

À cet égard, la composition du CEC sera élargie aux représentants de la


fédération nationale des associations de micro-crédit et l’association
professionnelle des établissements de paiement.

Renforcement de la réglementation prudentielle

Les prises de participations :

La nouvelle loi bancaire permet à Bank Al-Maghrib de s’opposer à


toute prise de participation de la part d’un établissement de crédit,
même en cas de respect des limites imposées, si elle juge que la
participation considérée pourrait altérer la situation de l’établissement
sur le plan de la solvabilité, de la liquidité ou de la rentabilité, ou de lui
faire courir un risque excessif.

La gouvernance bancaire :

La nouvelle loi bancaire introduit la notion d’administrateur


indépendant et prévoit l’obligation de mettre en place des comités
d’audit et des risques.

Le comité d’audit est chargé d’assurer l’évaluation des dispositifs de


contrôle interne.

Le comité des risques est chargé du suivi du processus d’identification et


de gestion des risques.

Ces comités doivent comporter un ou plusieurs administrateurs ou


membres indépendants.
Mise en place d’un cadre de surveillance macro-prudentiel et de gestion des crises
systémiques

La nouvelle loi bancaire prévoit la création d’un comité dénommé


« Comité de Coordination et de Surveillance des Risques
Systémiques » en lieu et place du « Comité de Coordination des
Organes de Supervision du Secteur Financier », chargé d’analyser les
risques pesant sur la stabilité du système financier et de proposer les
mesures appropriées permettant d’atténuer les effets de tels risques.

À ce titre, il a notamment pour mission :

 de coordonner les actions de ses membres en matière de


supervision des établissements soumis à leurs contrôles ;

 de coordonner la surveillance des organismes qui contrôlent les


entités constituant un conglomérat financier ;

 de déterminer les établissements financiers ayant une importance


systémique et de coordonner la réglementation commune
applicable à ces établissements ainsi qu’ à leur surveillance ;

 d’analyser la situation du secteur financier et d’évaluer les risques


systémiques ;

 de veiller à la mise en œuvre de toutes mesures pour prévenir les


risques systémiques et an atténuer les effets ;

 et de coordonner la coopération et l’échange d’informations avec


les instances chargées de mission similaires à l’étranger.

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