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1.

Le dénouements de l'opération escompte


pour la protection de banquiers le législateur prévu une solution en cas
de non-paiement où en cas de refus de paiement .en effet le législateur
met à la disposition de banquiers deux recours lune et dans le cadre d'un
compte courant (A) et la deuxième et en dehors de compte courant(B).
 A- le dénouements de l’opération escompte en compte courant :
En réalité la plupart des banques tunisienne sont liées à leur client par
une convention de compte courant1.
Les banquiers au lieu de poursuivre Les tiers débiteur de titre peut
reporter le montant de l’effets au débit de ce même compte.
Ce qui signifie que le législateur consacrent la possibilité de la
contrepassation.
Si la passation signifie que le titre objet de l’opération d’escompte serait
inscrit au crédit du client, la contrepassation signifie qu’à l’échéance le
titre impayé le banquier procède à reporter le montant au débit du
compte du client.
En effet, la contrepassation se présente comme le droit de banquier
d'exercer ses recours fondés sur le droit cambiaire en vue d’obtenir le
paiement de montant des effets impayés2.
La nature juridique de cette opération fait l’objet d’un débat doctrinal et
jurisprudentiel . Au début elle était considéré comme étant l’annulation
de l’écriture antérieure au crédit.
En suite, elle était considéré comme étant l’expression de la créance
cambiaire du banquier née du non paiement du titre escompté.
Pour la jurisprudence française, cette opération exprime un droit au
remboursement dont profit le banquier escompteur.
Cette opération de la contrepassation soumis à plusieurs conditions.
1
* Le compte courant est le dispositif bancaire dont se sert le client d'une banque pour ses achats, ses retraits et ses dépôts quotidiens.
Le plus souvent, un compte courant s'oppose à un compte épargne : c'est bien souvent depuis le premier que le second est alimenté
lorsqu'il s'agit de mettre de l'argent de côté www.journaldunet.fr 29/03/2022 à 19 :42
* Le compte courant doit être distinguer du compte de dépôt.
Même si les deux compte se rapproche dans la mesure où les deux se réfèrent à l’activité bancaire principal, c’est-à-dire la réception des
fonds de public, ils se différent. Le compte de dépôt enregistre les opérations de caisse qui viennent augmenter ou diminuer le dépôt initial,
le compte courant est destiné à enregistrer des opérations diverses comme celles de caisse ou de crédit qui rendent chaque correspondant
tantôt créancier ou débiteur (article 728 CC) .
Ainsi le compte de dépôt fonctionne sans pour autant donner des découvert alors que le compte courant fonctionne par les deux
correspondants qui se trouve dans des situations différentes de crédits ou débit (article 733 CC)
Mounir Soussi, cours droit bancaire, 2éme année mastère entreprise et affaires, faculté de droit et sciences politiques de Sousse,2020-
2021
2 Toufik ben nasr ,droit bancaire tunisien, 2017, p304
a-Les conditions de la contrepassation
Tout d’abord, l’exercice de la contrepassation ne peut pas être
automatique puisque cette opération ne peut être exercée que en ce qui
concerne les effets restés impayés à la date de leurs échéances 3
c’est-à-dire les effets dont l’échéance est déterminée.
Donc il est nécessaire d’indiquer que le banquier escompteur, porteur
d’un effet de commerce à jour fixe ou à un certain délai de date ou de
vue, doit présenter son effet au payement, soit le jour où elle est
payable, soit l’un des deux jours ouvrables4.
En plus, le banquier ne peut contrepasser que les créances certaines
liquides licites et exigibles 5.
Exceptionnellement, le banquier peut exercer ses recours avant
l’échéance :
s’il y a eu refus total ou partiel d’acceptation
Dans le cas de faillite du tiré, accepteur ou non, de cessation de ses
payement , même non constatée par un jugement, ou de saisie de ses
biens demeurée infructueuse
Dans le cas de faillite du tireur d’une lettre non acceptable 6.
Il faut noter que l’échéance ne suffit pas pour l’exercice de la
contrepassation, il faut que la volonté de contrepassé soit existé. C’est
une exigence de double volonté, c’est-à-dire la volonté de banquier
escompteur et celle remettant.
La contrepassation n’était pas donc automatique, il faut avoir le
consentement de client puisque son compte est l’objet de cette
opération.
Donc la banque doit informer son client dans un délai raisonnable qu’à
l’échéance et a défaut de paiement elle va débiter de son compte
bancaire.
Le client est libre dans ce cas il peut accepter l’exercice de la

3
L’échéance est la date à laquelle est exigible à l’exécution d’une obligation, le paiement d’une dette.( dictionnaire fraçais larousse)
4
Ben ammar mouna Mémoire en vue de l’obstination du diplôme du mastere en droit de l’entreprise et des affaires faculté de droit et science
politique de sousse 2014-2015, p 50

5
Ben ammar mouna Mémoire en vue de l’obstination du diplôme du mastere en droit de l’entreprise et des affaires faculté de droit et science
politique de sousse 2014-2015,p 51

6 Article 306 CC
contrepassation comme il peut le refusé.
La contrepassation nécessite donc le consentement des co-contractants
et ce consentement doit être exprès.
Ce qui signifie que chaque contrepassation automatique, réaliser sans le
respect de cette exigence ne peut pas produire ses effets juridiques.
Cette solution est consacré par la jurisprudence française, et notamment
par la cour de cassation, par l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-
provence7, prévoit que le banquier n’avait pas l’intention de contrepasser
les effets impayés malgré le report au débit du compte du montant des
effet par l’ordinateur.
La cour a démontré ainsi que la difficulté pratique provient souvent de
l’informatique bancaire car les programmes de déclenchent souvent la
contrepassation au débit du compte des effets qui revient impayés.
Pour cela l’écriture automatique n’exprime pas nécessairement la
volonté de la banque8.
Donc le banquier doit prouver son intention ainsi qu’il a informé le
remettant de son droit de recours.
D’autre part il faut respecter le principe de l’inscription au débit du
compte courant
En effet, Le compte courant se compose de deux colonnes, crédit et
débit.
Le crédit comporte les sommes dont bénéficie le client, par contre le
débit constitue les sommes dont il se charge de les remboursées. Si
l’inscription au crédit est une obligation pour la banque, l’inscription au
débit est un droit ce droit ne peut être exercé qu’à échéance et à défaut
de paiement.
Dans ce cas le banquier fait l’inscription du créance dans la colonne
destiné au débit.
Le montant de créance est majoré des frais d’avis et des frais légaux.
En effet, « le porteur peut réclamer à celui contre lequel il exerce sont
recours :

7 cass.com,fr du 22/11/1976 Gaz.pal,l,p.244

8 Ben ammar mouna, Mémoire en vue de l’obstination du diplôme du mastère en droit de l’entreprise et des affaires faculté de droit et science politique de

Sousse 2014-2015, p 52
Le montant de la lettre de change non acceptée ou non payée avec les
intérêts, s’il en a été stipulé
Les intérêt aux taux légal à partir de l’échéance
Les frais du protêt, ceux des avis donnés ainsi que les autres frais »9
Le compte courant doit fonctionner au moment de cette inscription. mais
parfois, la contrepassation peut être effectuer après la clôture du
compte. En effet « si le compte courant est à terme, sa clôture est due
avant ou le jour même de son échéance en vertu de l’accord des deux
partis. »10 et dans cette cas il n’y a pas de difficulté puisque les deux
parties vont déterminé le sort des titres détenus par le banquier.
Ainsi que dans le cas de décès, interdiction, insolvabilité et faillite.
Cette solution est consacrée par la jurisprudence française dans
plusieurs arrêts11
Parfois, cette inscription au débit du compte est impossible.
Cette impossibilité peut être le résultat de l’absence d’une autorisation
exprès du client.
Et dans cette cas la cour d’appel de Tunis a engagé la responsabilité du
chef d’agence bancaire puisqu’il procède la contrepassation sans
l’existence d’une convention autorise cette opération et elle la qualifié
comme une opération d’escroquerie12
Donc il faut avoir le consentement de client avant tout exercice de cette
opération.
D’ailleurs, il est interdit de faire l’inscription de créance à un compte
spéciale destiné pour les effets impayés. Puisque dans ce cas ce
compte constitue réellement un compte d’ordre interne ou d’attente.
Donc l’inscription à un compte spécial n’était pas une contrepassation, et
le banquier se trouve dans l’impossibilité d’une inscription à un compte
spécial.
Aussi, la contrepassation est interdite en cas d’un escompte à forfait.
9 article 311 CC

10 article 732 al 1 CC

11 cass.com 10 mars 1852 D.1852.1.74/5 5.1.28 :cass.com 9 mai 1990 banque 1990

12 la cour d’appel de tunis, jugement n°12744 du 25 juin 2009 annexe n°5


Un escompte à forfait c’est une forme d'escompte relativement rare, par
laquelle le banquier escompteur renonce à exercer les différents recours
dont il dispose contre le remettant, à moins d'une faute de la part de ce
dernier13

Ainsi les recours cambiaires sont perdus par négligence ou prescription,


dans cette cas le banquier perd systématiquement sont droit de
contrepasser, et l’exercice de la contrepassation serait impossible.

si tout les conditions prévus sont respectés et il n’y a pas une cas
d’impossibilité, la contrepassation produit ses effets à l’égard des parties.

b- les effets de la contrepassation

En pratique, le banquier n’accord le crédit d’escompte que pour ces


clients qui ont déjà un compte courant. La contrepassation se dénoue
dans le même compte et produit ces effets.

Si le client est in boni, la contrepassation traduit la remise d’une créance


dans le compte.

« In boni » est une expression d’allure latine. Caractérise la situation


d’un débiteur solvable qui encore maître de ses biens 14

C’est l’application de la règle de l’effet novatoire de compte courant15


selon cet effet toute créance inscrite en compte est considérée comme
payée.

Et de l’indivisibilité du compte16
En effet, Lorsque le client est in bonis, le banquier est réputé payé par le
jeu de la contrepassation. Il perd, en conséquence, ses droits sur l’effet
de commerce (ou la créance) qui garantissait sa créance de
13
Jurisclasseur banque-crédit-bourse, Fasc 550 :escompte, 6 décembre 2019,p17.
14
Sana Farhat, L'opération d'escompte ,mémoire pour l'obtention du mastère professionnel
en droit des entreprises et des affaires, faculté du droit du Sfax, 2018-2019,p.61

15
.
placement d'une obligation sur un compte courant par une autre obligation https://www.linternaute.fr 17/03/2022 à 15 :32

16 La règle de l’indivisibilité a été dégagée par la jurisprudence pour exprimer d’un mot le mécanisme du compte courant. Par un rapprochement avec

l’indivisibilité en matière d’obligations, on a voulu exprimer par là l’unité du compte et le lien qu’il établit entre les divers articles. https://www.labase-lextenso.fr

17/03/2022 à 15 :39
remboursement à l’égard du client remettant. En d’autres termes, il doit
restituer l’effet (ou la créance) à son client.17

Dans ce cadre, la Cours de cassation française a considéré que la


contrepassation est irrévocable. En effet « la contrepassation d’un effet
au débit du compte d’un remettant in bonis a un caractère irrévocable,
car après cette contrepassation la créance s’est fondue dans le compte
courant dont les opération forment un tout indivisible et qu’il n’est pas
permis décomposer ni de scinder ».

Il en va différemment si la contrepassation intervient alors que le


client en faillite.
Normalement, son compte courant cesse de fonctionner et un solde
dégageant une situation provisoire doit être arrêté. 18
En effet, « si le produit d’un escompte d’effets de commerce a été inscrit
au compte courant et si les effets n’ont pas été payés à présentation, le
récepteur des effets peut, même après la faillite du remettant,
contrepasser ses effets, c’est-à-dire porter au débit du compte un
montant égal au montant nominal des effets, augmenté des frais prévus
à l’article 311 du présent code.
En cas de faillite du remettant, la contrepassation, n’est permise que
pour les effets restés impayés à la date de leur échéance, toute
convention contraire est nulle »19

Donc même après la faillite, le banquier ne peut exercer son droit de


contrepasser qu’en ce qui concerne les créances échus et non payés.

la contrepassation dans ce cadre a des effets différent selon le


fonctionnement du compte.
Si, après la contrepassation, le solde du compte courant est créditeur au
profit du remettant en état de faillite, le récepteur est tenu de restituer les
effets contrepassés.

C’est-à-dire il est obligé de remettre les effets sur lesquels il n’a plus
aucun droit.
Or si après la contrepassation, le solde du compte courant est débiteur à
la charge du remettant en état de faillite, le récepteur est autorisé à
conserver les effets quelle qu'en soit la date d'échéance et il peut
cumuler les sommes qu'il encaissera postérieurement des coobligés par

17 Arnaud Reygrobellet, of Counsel, Doctrine juridique et Professeur à l’université Paris X.Analyse juridique parue dans le magazine Option Finance le 1er

septembre 2014 https://www.lexplicite.fr 17/03/2022 à 16 :06


18
Article 741 cc
19
Article 740 CC
suite de l'exercice des droits et sûretés attachés aux effets contrepassés,
avec le dividende de faillite qu'il recueillera pour le solde débiteur de son
compte arrêté après contrepassation, sous réserve cependant de
l'application des dispositions de l'article 742 ci-après.20

C’est-à-dire c’est après la contrepassation le compte est créditeur au


profit de remettant en faillite la contrepassation vaut dans ce cas
paiement. Le banquier se trouve dans ce cas obligé de restituer le titre
car le montant contrepasser a été entièrement absorbé par le solde. 21

La question se pose si le banquier conserve la propriété de titre. La


réponse est différente selon il s’agit d’un compte courant créditeur au
profit de client ou débiteur à son charge.

D’abord, pour la première cas, le code de commerce tunisien n’a pas


prévus une solution. On peut appliquer dans cette cas la solution prévus
par le droit commun on disant que celui qui reçut une chose sans cause
qui justifie cet enrichissement est ténu de le restituer. 22

Cette solution est en harmonie avec celle consacré par la jurisprudence


française « la contrepassation en compte courant d’effet non payés à
l’échéance est réalisé à un moment où le débiteur et encore in boni et
que le compte n’est pas clôturé ce qui équivaut à un paiement et prive le
banquier de ses recours en paiement contre les endossataires
successifs de traite ».

Alor que si le compte réveil un débit à la charge du client le récepteur est


autorisé à conserver les effets quelle qu’en soit la date d’échéance.

Donc dans cet cas le banquier profit des deux droits. Il a le droit
d’inscrire au compte sa créance contre le client. Et il conserve toujours
son droit d’agir contre les coobligés du titre à travers le recours
cambiaire.

20 Article 741 cc
21 Sana farhat,L'opération d'escompte,mémoire pour l'obtention du mastère professionnel en droit des entreprises et des affaires, faculté du droit du sfax,

2018-2019, p 59

22 Article 71 coc

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