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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
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EXPOSE
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GROUPE N°10
INTRODUCTION ……………………………………………………………….…...3
CONCLUSION ..……………….…………………………………….….…….....…14
BIBLIOGRAPHIE ..…………………….…………………………….………....….15
2
INTRODUCTION
3
Le droit du travail trouve son originalité dans ses caractères qui le particularisent
et le distingue des autres droits.
Son caractère protecteur ou partisan fait de lui un droit de protection du salarié
en raison de son état de subordination. Cette protection consiste à assurer au
salarié une sécurité de l’emploi et des conditions de travail ainsi qu’une
participation à l’élaboration et à l’application du droit du travail. Mais de plus en
plus, le droit du travail vise aussi la protection de l’entreprise pour tenir compte
des nécessités de flexibilité4.
Son caractère collectif ou conventionnel fait de lui un droit qui accorde une place
de choix à la négociation collective. La convention collective et les accords
collectifs apparaissent en effet comme une source originale adaptée aux
réalités de l’entreprise, élaborée par les partenaires sociaux avec l’expertise des
structures compétentes de l’Etat.5
Son caractère expansif ou diversifié fait de lui un droit s’étendant de manière
continue. Limité au début au monde ouvrier et à l’industrie, il s’est étendu à
toutes les formes de travail subordonné. Il prend donc en compte aujourd’hui
les activités nouvelles (télétravail) et les rapports collectifs de travail (syndicats,
conventions collectives, grève) et son champ d’application s’est élargi par
rapport aux professions et aux personnes originairement régies (enfants,
femmes). Certaines professions jusqu’alors exclues de son champ d’application
du fait de leur statut imprécis comme les avocats, les médecins, les journalistes
sont désormais pris en compte.6
Son caractère progressiste fait de lui un droit de progrès social parce qu’il admet
et reconnait aux salariés des droits économiques et sociaux qui peuvent être
améliorés par des accords collectifs fixant des dérogations (l’ordre public social
et le principe de faveur). Et c’est par ce caractère, matérialisé par l’ordre public
social et le principe de faveur, que l’on peut entrevoir l’objectif de protection du
salarié visé par le droit du travail.
L’ordre public social peut être défini comme le caractère s’attachant à la plupart
des règles légales ou réglementaires de droit du travail et en vertu duquel les
stipulations conventionnelles ou contractuelles qui seraient contraires, dans un
sens défavorable aux salariés, au contenu des règles étatiques sont invalides.
4
En assurant une application des dispositions légales ou réglementaires face à
des clauses moins favorables aux salariés, il fixe par là des seuils qui
garantissent un minimum de protection juridique et sociale, d’où son
rattachement à l’ordre public de protection. Il ne s’oppose pas en revanche à
une dérogation conventionnelle ou contractuelle dans un sens plus favorable
aux salariés et même l’encourage parfois.7
Ainsi donc, l’ordre public social est assimilé à un ordre public de protection dans
la mesure où il protège les intérêts de la partie faible (le salarié) contre ceux de
la partie la plus forte (l’employeur). C’est le minimum social forgé par les normes
étatiques 8 , minimum auquel l’on ne peut déroger par des accords ou des
contrats entre employeur et salarié.
Mais l’ordre public social ne s’oppose pas aux stipulations conventionnelles ou
contractuelles qui seraient contraires, dans un sens favorable aux salariés, au
contenu des règles étatiques. Les règles étatiques apparaissant là comme un
minimum établi, il est souhaitable et recommandé de faire plus, si cela va de
l’intérêt du salarié. Il s’agit là du principe de faveur qui est le pivot, socle de
l’ordre public social.
Se pose alors la question de savoir comment s’apprécie l’ordre public social ?
L’ordre public social dont le but est de protéger le salarié est fait par le principe
de faveur qui en donne un sens (I) mais qui est de plus en plus affaibli (II).
5
I- Le principe de faveur, pilier de l’ordre public social
Le droit du travail est gouverné par un principe fondamental dit le principe de
faveur (A), et qui fait l’objet d’une application (B).
9 Jean Pélissier et al. Droit du travail, 26ème édition, Dalloz, 2012, p81
6
employeur est lié par les clauses d’une convention ou d’un accord collectif de
travail, ces clauses s’appliquent aux contrats de travail conclu avec lui, sauf
stipulations plus favorables »11.
En droit du travail, la loi apparait comme un minimum pouvant dans certains
cas, être complété .Et, selon le principe de faveur, pivot de cet ordre public
social, on ne peut déroger à ce minimum social que dans un sens plus favorable
aux salariés. Il s’agit donc clairement d’assurer une protection maximale du
salarié. Il serait l’âme du droit du travail.
Ce principe pose alors un problème de conflit de normes. Il y a conflit de normes
lorsqu’un même objet est traité différemment par deux normes différentes. Dans
une telle situation, la règle d’articulation permet d’évincer une norme. La
question de la hiérarchie des sources revêt d’ailleurs un aspect particulier en
droit du travail du fait que la plupart des normes qui en font partie constituent
un droit impératif protecteur et que, le plus souvent, les règles prescrites
peuvent être améliorées en faveur des travailleurs, mais qu’il ne peut y être
dérogées en leur défaveur12.
Ce principe permet d’arbitrer en présence d’un conflit de norme, très fréquent
en droit du travail, en raison du pluralisme juridique des sources.
Qu’en est-il alors des modalités d’application de ce principe de faveur ?
11 Jean Pélissier et al. Droit du travail, 26ème édition, Dalloz, 2012, p83
12
David AFFODJOU, LE DROIT BENINOIS DU TRAVAIL, 1ère édition, FRIEDRICH EBERT
STIFTUNG, p97
13 Cass. Soc.19 Février 1997, Dr. Soc. 1997, p.432, obs. G. Couturier
7
donc de considérer l'intérêt de l'ensemble des salariés et non certains d'entre
eux14.
15 Cass. Soc. 26 octobre 1999, Dr. Soc. 2000, p. 381, chron. Christophe Radé
16 Cass. Soc. 4 Mai 2004
8
De ce fait lors de son départ volontaire à la retraite, il a perçu une indemnité
calculée conformément à l'article 11 de l'accord national du 10 juillet 1970 sur
la mensualisation du personnel ouvrier conclu dans la branche sur la
métallurgie.
9
Ainsi, s’il est vrai que le principe de faveur vise à appliquer au salarié la norme
la plus favorable, cette application doit être faite en tenant compte de l’intérêt
de l’ensemble du personnel.
Bien que le principe de faveur soit « l’ADN » du droit du travail, il est affaibli.
Le principe de faveur est de plus en plus édulcoré par l’ordre public absolu (A)
ainsi l’ordre public dérogatoire (B), qui viennent donc de ce fait l’affaiblir.
10
Les conventions et accords collectifs ne peuvent donc déroger aux dispositions
d’ordre public. Une loi peut interdire une mesure de faveur sous couvert de la
mise en œuvre d’un principe d’ordre public.
Les clauses plus favorables ne doivent donc pas s’opposer aux règles
fondamentales.
Par contre le salarié d’un cumul d’avantages, les avantages résultant de la
convention ou d’un accord collectifs ne pouvant se cumuler avec ceux
provenant de la loi sauf dispositions contraires.
De même sont illicites les clauses supprimant les temps de repos obligatoire.
Ainsi, les partenaires sociaux doivent respecter le domaine de la loi. Ils ne
peuvent réglementer l’exécution d’une liberté constitutionnellement protégé.
Également ils ne peuvent conclure des conventions collectives qui ont effet
rétroactif (soc ,23 novembre 1993).
11
B- L’ORDRE PUBLIC DEROGATOIRE
L'ordre public fait référence au caractère des règles juridiques qui s'imposent
dans les rapports sociaux, pour des raisons de moralité ou de sécurité
impératives19. Les parties ne peuvent y déroger. Le terme dérogatoire du latin
derogare désigne l'abrogation d'une ou plusieurs dispositions de la loi. Il ressort
que l'ordre public dérogatoire est cet ordre qui écarte les lois et règlements
établis au détriment des dispositions sociales conventionnelles.
L’ordre public dérogatoire correspond aux hypothèses extrêmement
particulières où le législateur autorise sous certaines conditions et dans une
mesure qu’il détermine, les partenaires sociaux à adopter des mesures moins
favorables pour les salariés que les lois et les règlements20.
En espèce, cette possibilité est en vrai une prérogative accordée aux acteurs
sociaux. Un droit social acquis au Bénin, et consacré par la loi n°98-004 du 27
janvier 1998 portant code du travail en république du Bénin, en ces plusieurs
dispositions; notamment les dispositions des articles 100, 101 sur la mise en
place des délégués du personnel. Les dispositions de l'article 129 alinéa 3 sur
les conventions collectives, accords collectifs et accord d'Établissements, les
dispositions de l'article 160 sur les congés payés etc.
12
accord collectif peu importe qu'il soit ou non favorable sans méconnaître le
principe de faveur?
Dans une décision en date du 29 Avril 2004, les juges ont estimé que le principe
en vertu duquel la loi permettrait aux accords collectifs de travail de déroger
aux lois et règlements de portée plus large que dans un sens favorable au
salarié, ne résulte d'aucune disposition législative antérieure à la constitution de
1946.
Qu'il pouvait donc être regardé comme un principe fondamental reconnu par les
lois de la république.
La même décision lui a toutefois reconnu la qualification de «principe
fondamental du droit du travail.» Et identifie et signale que ce principe relève
de la compétence du législateur qui peut en déterminer le contenu et la portée.
13
CONCLUSION
En somme, L’ordre public social, ordre de public de protection, qui a pour
unique objectif la protection du salarié et la préservation de ses intérêts
en lui appliquant la règle la plus favorable, principe de faveur, fait face à
des limitations, l’ordre public absolu et l’ordre public de direction, qui
concourent à l’affaiblir. Cette limitation modifie la fonction de la
négociation collective, et valide la possibilité que des conflits de normes
en droit du travail, ne soient pas forcément résolus par l'application de la
norme la plus favorable aux salariés.
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BIBLIOGRAPHIE
- EN REPUBLIQUE DU BENIN
- https://www.melchior.fr/synthese/l-ordre-public-social-et-le-principe-de-
faveur-en-droit-du-travail
- Jean PELISSIER et al. Droit du travail, 26ème édition, Dalloz, 2012, p81
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