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Cours de police

administrative

Cycle des élèves sous-officiers de police

Année 2019
INTRODUCTION
Section 1 : Définition

La police administrative est définie comme une action unilatérale des autorités
publiques (administratives) visant à préserver ou rétablir l’ordre public. Elle se
manifeste par l’édiction ou prise de décisions administratives réglementaires
(décrets, arrêtés) ou individuelles (autorisation). Elle se résume essentiellement
en des missions de contrôle ou de surveillance d’ordre général qui ne sont pas
orientées vers une infraction précise.
On entend par pouvoir réglementaire le pouvoir dont disposent les autorités
administratives de prendre unilatéralement (c'est-à-dire sans l'accord des
destinataires) des actes exécutoires.
La police administrative constitue une mission essentielle de l’administration. Elle
regroupe l’ensemble des moyens juridiques (droits) et matériels (actions) ayant
pour objectif d’assurer le maintien/rétablissement de l’ordre public. Il s’agit en
quelque sorte de l’ensemble des activités qui concourent au respect de l’ordre
public.

Section 2 : Objet de la police administrative

L’objet de la police administrative est de concilier les activités des particuliers


avec les exigences de l’ordre public. Elle a pour objet de maintenir l'ordre public.
Pour ce faire, elle prend des mesures qui s'imposent autoritairement aux
administrés. L'administration est toujours libre de décider de la modification ou de
l’abrogation d'une mesure de police pour un motif d'intérêt général.

Section 3 : Police administrative et police judiciaire

L’on distingue l'une de l'autre en s’attachant à leurs finalités respectives.

 La police judiciaire a un but répressif


Elle est l’activité qui vise à constater une infraction déterminée, d’en rassembler
les preuves, d’en rechercher/arrêter les auteurs et à les déférer aux tribunaux.

 La police administrative a un but préventif

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La police administrative, a pour objet une mission générale de protection de
l’ordre public et pour objectif d'éviter des désordres par la prise de mesures
préventives. La police administrative a donc un but préventif ; elle est chargée de
l'ordre public et de la prévention des infractions, car elle vise à prévenir les
troubles à l’ordre public.
Apparemment simple en théorie, le critère finaliste entraîne parfois de
réelles difficultés d'appréciation. Ainsi, on a l’exemple des contrôles d’identité lors
desquels les agents de police peuvent avoir pour but de maintenir l’ordre public ou
de réprimer une infraction.
La distinction est d'autant plus difficile que les deux types de police sont
généralement exercés par les mêmes agents, ou qu'une même opération peut se
transformer en cours d’exécution. Une opération de police administrative peut se
transformer en opération de police judiciaire. Exemple: les agents de sécurité qui
procèdent à des fouilles à corps/palpation de sécurité, à l’entrée d’un stade, le font
dans le cadre de leur pouvoir de police administrative, (prévention des troubles),
mais s’ils trouvent des stupéfiants sur un supporteur, son arrestation constitue une
opération de police judiciaire, (poursuite d’une infraction).

Section 4 : Domaine de la police administrative : l’ordre public

L'ordre public est défini par la doctrine comme "un état de paix de
l'agglomération municipale, résultant de sa protection contre les différents
dommages qui pourraient atteindre la collectivité et ses habitants".
Au plan réglementaire, l'ordre public est défini comme un ensemble d'activités
auxquelles doivent veiller les autorités disposant d’un pouvoir de police
administrative. Ces activités sont :
 la sécurité publique ;
 la sûreté publique ;
 la salubrité publique ;
 la tranquillité publique.
Assurer l'ordre public, c'est prendre des mesures, mais aussi engager les actions
qui ont pour objet d'empêcher ou de faire cesser les atteintes à cette quadrilogie. A
ces éléments traditionnels s'ajoutent de nouvelles finalités liées à des
préoccupations plus factuelles :
 le bon ordre public (esthétique architecturale, préservation de
l'environnement) ;
 la moralité publique (projection de films) ;

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 la dignité humaine (la protection contre soi-même tel le port du casque et
éventuellement de la ceinture de sécurité obligatoires).

La notion d'ordre public délimite donc le domaine de la police administrative ;


c'est le but obligatoire et le critère de légalité des interventions de police. Par
conséquent, les décisions des autorités de police ne sont légales que si elles sont
fondées sur la nécessité de maintenir ou de rétablir l'ordre.

Section 5 : Éléments constitutifs de l'ordre public

L’ordre public est une notion relative. Fruit d'une construction


jurisprudentielle, l'appréciation des nécessités de l'ordre public reste toujours
évolutive et subjective. Il s'agit de l'ensemble des règles obligatoires qui touchent à
l'organisation du pays, à l'économie, à la morale, à la santé, à la sécurité, à la
paix publique, aux droits et aux libertés. L'ordre public regroupe ainsi quatre
critères, décomposés en éléments simples et constants :

 La tranquillité publique
Elle consiste à faire régner la paix publique ; il peut s’agir de rixes,
d’attroupements dans les lieux publics, de réunions publiques, bals publics,
spectacles, rassemblements nocturnes, comportements indécents, exploitation de
débits, bruits, y compris les bruits de voisinage.

 La sécurité publique
Elle englobe diverses fonctions liées au maintien de l’ordre et à la sécurité. Elle
tend à éviter les dangers qui menacent la collectivité ou les particuliers que les
secours en cas de survenance de sinistres, la police de la circulation, celle du
stationnement, la réglementation des professions exercées sur la voie publique, la
police des immeubles menaçant ruine, etc.

 La salubrité publique
Elle comprend le maintien du bon ordre et la décence dans les cimetières, le
soin de faire cesser les pollutions de toutes natures, le contrôle des débits de
boissons, l’inspection sur la fidélité du débit des denrées qui se vendent au poids
ou à la mesure, le contrôle de la salubrité des comestibles exposés à la vente, la
réglementation de la propreté sur la voie publique, etc.

 La sûreté publique

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C’est la protection du domaine et des lieux publics. Elle comprend aussi la
prévention des complots (résolution d’agir entre des personnes en vue de changer
par la violence le régime légal, de porter atteinte à l’intégrité du territoire national
etc.), le respect de la réglementation des réunions et manifestations.

Pour le cycle des sous-officiers de police, le module de Police Administrative va se


focaliser sur :
 le contrôle de la règlementation liée aux rassemblements de population
(réunions et manifestations) ;
 la police relative aux libertés d’association et de syndicat ;
 le recueil des informations nécessaires aux enquêtes administratives ;
 le contrôle des activités réglementées (débits de boisson, armes et
munitions civiles et les jeux de hasard), etc. ;
 la réglementation relative à l’occupation de la voie publique et du domaine
public ;
 l’assistance aux OPJ pour assurer les opérations consécutives aux décès.

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CHAPITRE PRELIMINAIRE: LES AUTORITES
DE POLICE ADMINISTRATIVE

TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES DE REFERENCE :


- Constitution burkinabè du 02 juin 1991 ;
- Loi n° 055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant Code général des
collectivités territoriales au Burkina Faso, ensemble ses modificatifs ;
- Loi n° 023-2019/AN du 14 mai 2019 portant réglementation de l’état de
siège et de l’état d’urgence au Burkina Faso ;
- Décret n° 2005-025/PRES/PM/SECU/MATD/DEF/MJ du 31 janvier 2005
portant organisation du maintien de l’ordre au Burkina Faso ;
- Décret n° 2016-878/PRES/PM/MATDSI/MINEFID du 14 septembre 2016
portant Organisation administrative du territoire et attribution des
chefs de circonscription administrative au Burkina Faso.

APITRE PRELIMINAIRE : LES AUTORITES DE POLICE ADMINISTRATIVES.


Section 1 : Les autorités nationales

La première autorité de police administrative au Burkina Faso est le chef de


l'État (Président du Faso); il lui est reconnu un pouvoir de police administrative
générale au nom de l’État. A ce titre il peut prendre des règlements de police
applicables à l’ensemble du territoire national.
Le Premier ministre est également investi d'un pouvoir de police générale.
En tant que chef du pouvoir exécutif, il peut prendre des mesures de police
administrative dans tous les domaines de la vie ou donner les instructions aux
autres ministres de le faire.
Les autres ministres sont titulaires du pouvoir réglementaire général chacun
dans son domaine, s'ils sont spécifiquement habilités par des textes, ce qui leur
permet d'exercer le pouvoir de police au niveau national par la prise de mesures
de police.

Section 2 : Les autorités locales

Au niveau local, les autorités de police sont le gouverneur, le haut-


commissaire le préfet et le maire.
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Au plan régional, le gouverneur est le dépositaire de l’autorité de l’Etat. Il est
le délégué du gouvernement dans son entièreté, et le représentant direct de
chaque ministre dans la région. A ce titre, il est garant de l’ordre public et de la
sécurité dans la région.
Dans la province, le dépositaire de l’autorité de l’Etat est le haut-
commissaire. Il représente le gouverneur dans la province et veille à l’exécution
des lois, des règlements et des décisions du gouvernement dans la province. Il a la
charge de l’ordre public et la sécurité dans la province.
Le représentant de l’Etat au niveau départemental est le préfet même si de
nos jours la commune et le département ont les même limites territoriales. A ce
titre, il veille à l’application des lois, règlements et décisions du gouvernement
dans le département. Il assure le respect de l’ordre public et de la sécurité dans son
département.
Au niveau communal le maire est l'autorité de police. Le conseil municipal ne
dispose d'aucune compétence en la matière. Ce pouvoir de "police municipale" fait
du maire le gardien de l’ordre public local. Au nom de la commune, il peut prendre
toutes les mesures qui sont de nature à préserver la tranquillité, la sécurité, la
salubrité ou la moralité publique.
C’est ainsi qu’il peut interdire les réunions susceptibles de troubler l'ordre public
ou réglementer les activités pouvant porter atteinte à la tranquillité publique.

Section 3 : Les autorités spéciales détentrices du pouvoir de police


administrative

 Les présidents des bureaux de vote à l’intérieur du bureau de vote (confère


code électoral).
 Les responsables des Universités et Ecoles d’enseignement supérieur dans
les enceintes et espaces relevant de leur autorité. Ainsi le président de
l’université est l’autorité détentrice du pouvoir de police à l’intérieur des
établissements universitaires et des résidences universitaires, enclavées ou
non dans les enceintes universitaires.
 Le président de l’assemblée nationale dans les lieux où l’assemblée tient ses
sessions.
 L’autorité militaire dans les installations et établissements militaires.
 L’autorité judiciaire dans les enceintes où elle est compétente.

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Ces autorités de police administrative spéciale ont, non seulement, le pouvoir de
maintenir l’ordre mais aussi le pouvoir de réquisition de la force publique dans
leur espace de compétence.

Section 4 : Les pouvoirs de police administrative exclusifs du chef de l’Etat


en matière de l’ordre public

 L’Etat de siège
L’état de siège est un régime exceptionnel de police qui a pour effet de transférer
aux autorités militaires l’exercice des pouvoir de police.
L’état de siège peut être déclaré sur tout ou partie du territoire en cas de péril
imminent pour la nation résultant notamment d’une insurrection armée ou d’une
invasion étrangère.
L’état de siège est déclaré par le Président du Faso par décret pris après
délibération en Conseil des ministres.

 L’Etat d’urgence
L’état d’urgence est une situation de crise permettant aux autorités
administratives de prendre des mesures exceptionnelles en matière de sécurité et
qui sont susceptibles de porter atteintes aux droits et libertés des personnes.
L’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire, soit en cas de
péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas
d’évènements présentant le caractère de calamité publique de par leur nature et
leur gravité.
L’état d’urgence est déclaré par le Président du Faso par décret pris après
délibération en Conseil des ministres.

Section 5 : Le pouvoir du préfet durant l’Etat de siège et l’Etat d’urgence

En cas d’état de siège ou d’état d’urgence, le préfet exerce automatiquement les


prérogatives de coordinateur de la défense civile sur son territoire. A ce titre et en
rapport avec les autorités militaires habilitées :
 Il peut mettre en œuvre un plan de réquisition générale ou partielle ;
 Il peut mettre en œuvre un programme de patrouille des forces de défense
civile ;
 Il peut mettre en œuvre la tranche départementale de l’effort de guerre du
rationnement et/ou de l’approvisionnement spécial.
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Section 6 : Les pouvoirs de police du maire

Le maire est chargé de la police municipale ayant pour but d’assurer la sûreté, la
sécurité, la salubrité et la tranquillité. (Article 260 de la loi 055-2004/AN du 21
décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales)

Section 7 : Les rapports des sous-officiers de police avec les autorités


déconcentrées et décentralisées

Les autorités déconcentrées (gouverneurs, hauts - commissaires et préfets) sont


les dépositaires du pouvoir d’Etat dans leurs circonscriptions administratives.
Elles n’ont pas de rapports particuliers directs avec les sous-officiers de Police sauf
que ces derniers, dans le cadre de leurs services, peuvent se voir confier des
missions de protection et d’assistance au bénéfice de ces autorités. Ainsi ils
doivent, dans cette logique, entretenir des rapports de collaboration avec elles
pour une bonne réussite des missions à eux confiées.
Avec les autorités décentralisées (présidents des conseils régionaux et
maires), il n’y a pas non plus de rapport particulier. A l’égard de celles-ci, les sous-
officiers de police doivent se comporter de manière respectueuse et courtoise.
Mais ils peuvent être amenés à collaborer avec ces autorités dans le cadre de
l’exercice de certaines de leurs missions.

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CHAPITRE II: LA POLICE DES REUNIONS ET
MANIFESTATIONS PUBLIQUES
TEXTES LEGISLATIFS DE REFERENCE
- Loi n° 022-97/II/AN du 21 octobre 1997 portant Liberté de réunions et
de manifestations sur la voie publique ;
- Loi n° 026-2008/AN du 08 mai 2008 portant Répression des actes de
vandalisme commis lors des manifestations sur la voie publique.

Section 1 : La police des réunions publiques

Paragraphe 1 : Définitions

Les réunions constituent un groupement momentané d’un nombre


indéterminé de personnes formé en vue d’entendre l’exposé d’idées ou d’opinions
ou en vue de se concerter pour la défense d’intérêts communs. Il existe deux types
de réunions : les réunions privées et les réunions publiques.
Est considérée comme réunion privée, celle qui a lieu dans un endroit privé (non
public) clos ou non et qui est strictement réservée à certaines personnes,
individuellement et spécialement invitées ou conviées et qui y sont seules admises.
Par contre, la réunion publique est celle à laquelle tout citoyen a librement accès,
que cette réunion ait lieu dans un endroit privé clos ou non ou dans un lieu public,
même si elle ne concerne qu’une catégorie de citoyens.
Est considéré comme lieu public tout endroit ouvert habituellement et
notoirement à l’usage de l’ensemble des citoyens, conformément aux usages
locaux, que cet endroit soit clos ou non.

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Paragraphe 2 : Différenciation

Différence Réunion Publique Réunion Privée


Toujours dans un lieu Toujours dans un lieu
public (même si dans privé.
Lieu lieu privé, se
différencie par l’accès)
Accès Libre, même si dans Restreint, sur invitation
lieu privé.
Toujours soumise à Toujours libre sous
Règle déclaration préalable. réserve du respect des
règles sur la
tranquillité et la
moralité publique.

Paragraphe 3 : La déclaration préalable

Les réunions publiques sont soumises à déclaration préalable adressée à l’autorité


administrative compétente. Elle est adressée au ministre chargé des libertés
publiques lorsque la réunion a un objet de portée nationale ou internationale et au
chef de la circonscription administrative ou de la collectivité locale concernée dans
les autres cas.
La déclaration préalable est définie comme étant une information écrite
adressée à l’autorité administrative ; elle doit être transmise au moins soixante-
douze (72) heures ouvrables avant la date prévue par les organisateurs de la
réunion. L’autorité qui reçoit la déclaration accuse réception vingt-quatre (24)
heures au moins avant la date prévue pour la réunion. Elle peut aussi s’opposer à la
tenue de la réunion si les circonstances de l’ordre public l’exigent ; dans ce cas, elle
prend un arrêté d’interdiction.

Paragraphe 4 : Réglementation relative au lieu et au temps

Les réunions publiques sont des réunions dont l’accès est libre et ouvert à
tous, peu importe que la réunion ait lieu dans un endroit privé clos ou non ou dans
un lieu public, même si elle ne concerne qu’une catégorie de citoyens.
Les réunions publiques ne peuvent, sans autorisation, se prolonger au-delà
de 23 heures. Cependant, dans les localités où la fermeture des établissements
publics a lieu plus tard, elles peuvent se prolonger jusqu’à l’heure fixée pour la
fermeture de ces établissements.
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Paragraphe 5 : Réglementation applicable aux organisateurs

Chaque réunion publique doit avoir un bureau composé de trois personnes


au minimum dont un président. Ce bureau est chargé de maintenir l’ordre,
d’empêcher toutes infractions aux lois et règlements, de conserver à la réunion le
caractère qui lui a été donné par la déclaration, d’interdire tout discours contraire
à l’ordre public et aux bonnes mœurs, ou contenant provocation à un acte qualifié
crime ou délit.
A défaut de désignation par les signataires de la déclaration, les membres du
bureau seront élus par l’assemblée. Les membres du bureau et, jusqu’à la
formation du bureau, les signataires de la déclaration, peuvent être poursuivis
pour les infractions commises au cours de la réunion.
Les autorités administratives compétentes peuvent, à la demande des
organisateurs de la réunion, déléguer des forces de police pour y assister en vue de
prévenir d’éventuels troubles à l’ordre public.

Paragraphe 6 : Rétablissement de l’ordre

a) Rétablissement de l’ordre par le bureau


Le bureau n’a pas qualité pour requérir la force publique ; pour rétablir l’ordre, il
dispose de trois solutions :
- soit rétablir l’ordre lui-même ;
- soit lever la séance ;
- soit requérir le représentant de l’autorité.

b) Rétablissement de l’ordre par les forces de l’ordre


Le bureau peut requérir le dépositaire de l’autorité de l’Etat (agents de sécurité)
pour le maintien de l’ordre. Les agents de sécurité délégués à cet effet ont pour
mission de constater par procès-verbal les infractions éventuellement commises
au cours de la réunion. Ils choisissent leur place dans l’assemblée et disposent du
droit de suspension ou de dissolution de la réunion si le maintien de l’ordre public
l’exige. Ils ne dirigent pas le débat. Ils ne peuvent intervenir que dans les cas
suivants :
- sur réquisition du bureau,
- fuite du bureau,
- dans le cas où surviendraient des collisions et voies de fait.

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Dans ces hypothèses, et porteurs des insignes de la fonction, ils doivent faire
sommation aux assistants d’avoir à se séparer et d’évacuer les lieux. En cas de
résistance, il peut être fait emploi de la force armée pour disperser la réunion. Une
réunion dont le bureau a quitté les lieux doit être tenue pour terminée. Il s’ensuit
qu’en l’absence de bureau, la réunion constitue un attroupement qui doit se
disperser à la première injonction des agents de sécurité. Enfin, il est interdit à tout
participant à une réunion publique d’être porteur d’une arme ou d’un objet
représentant un danger pour l’assistance.

Paragraphe 7 : Réunion illicite et interdiction de réunion

a) Réunion illicite
Une réunion est illicite :
* lorsque les organisateurs n’ont pas respecté la procédure de la déclaration
préalable (déclaration non faite ou pas faite dans les délais),
* lorsqu’ils auront fait une déclaration incomplète ou inexacte de nature à tromper
l’autorité administrative,
* lorsque les participants à la réunion seront convaincus d’avoir participé
sciemment à l’organisation d’une réunion publique non déclarée ou interdite.

b) Interdiction de réunion
Si la réunion publique est de nature à troubler l’ordre public, c’est-à-dire
lorsqu’il apparaît que la tenue de la réunion apporterait un trouble grave à l’ordre
public et que la mesure d’interdiction est le seul moyen d’éviter le trouble, ou que
la réunion est organisée pour permettre la commission de troubles, l’autorité
investie de pouvoirs de police peut, pour des motifs tirés de l'ordre public et pour
prévenir des troubles qu'il ne pourrait empêcher autrement, l’interdire par un
arrêté mentionnant les troubles à l’ordre public. L'interdiction n'est légale que si
les menaces sont réelles. La décision d’interdiction est notifiée immédiatement aux
signataires de la déclaration au domicile élu. Cet arrêté n’est exécutoire qu’après
avoir été porté à la connaissance des intéressés (notification) et du public
(publicité de l’interdiction). L’arrêté d’interdiction est susceptible d’être déféré
devant les juridictions administratives ; il doit être motivé de façon explicite.

Section 2 : Les manifestations publiques


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Paragraphe 1 : Définitions

La manifestation peut se définir comme le fait pour un groupe de personnes


d’utiliser la voie publique ou un lieu public pour exprimer publiquement une
volonté collective. Si elle est mobile ou itinérante, c’est un cortège ou un défilé. Si
elle est fixe ou immobile, c’est un rassemblement. À l'inverse de la réunion
publique, la manifestation ne comporte ni discours, ni échange d'idées ; elle a pour
but d'exprimer, sans prise de parole, soit une opinion hostile, soit un soutien. Le
nombre minimal d'individus composant une manifestation n'est pas fixé par la loi.
La voie publique est la partie du territoire communal affectée à la circulation
des personnes ou des véhicules et accessible à tous, y compris les accotements de
la chaussée.

Paragraphe 2 : la déclaration préalable

Tout comme les réunions publiques, les manifestations publiques sont


soumises à une déclaration préalable adressée à l’autorité administrative
compétente. Elle est adressée au ministre chargé des libertés publiques lorsque la
manifestation a un caractère national ou international et au chef de la
circonscription administrative ou de la collectivité locale du lieu concernée dans
les autres cas. Elle doit être faite au moins soixante-douze (72H) heures ouvrables
avant le jour du rassemblement ou de la manifestation. L’autorité qui reçoit la
déclaration peut faire connaître ses observations par un accusé de réception
adressé aux organisateurs de la manifestation vingt-quatre heures au moins avant
la date prévue pour la manifestation.
La déclaration préalable n’est obligatoire, que dans les chefs-lieux de
province, de département et de commune, pour les cortèges religieux et funèbres.
Si cette déclaration peut être faite par une seule personne en ce qui concerne les
cortèges religieux, elle se résume en une simple information écrite à l’autorité
administrative compétente pour ce qui est des cortèges funèbres.

Paragraphe 3 : Réglementation relative au lieu et au temps

La manifestation se déroule sur la voie publique ou dans un lieu public. Les


manifestations sur la voie publique ne peuvent se prolonger au-delà de vingt-trois
heures. Cependant, dans les localités où elles ont lieu plus tard, elles peuvent se
prolonger jusqu’à l’heure de fermeture fixée pour ces établissements. Toutefois, à
l’occasion des campagnes électorales et dans les cas jugés exceptionnels, des

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autorisations spéciales peuvent être délivrées par les autorités compétentes sur
demande motivée des organisateurs.

Paragraphe 4 : Réglementation applicable aux organisateurs

Toute manifestation sur la voie publique et dans les lieux publics est soumise
à déclaration préalable auprès de l’autorité administrative compétente. Cette
déclaration doit faire connaître l’identité complète des trois principaux
organisateurs, le jour et l’heure de la manifestation, son objet ainsi que l’itinéraire
prévu pour le cortège ou le défilé. La déclaration ne préjuge pas des éventuelles
demandes d’occuper les lieux ou de bénéficier de la protection de la manifestation
par les autorités chargées de la sécurité. Les organisateurs sont solidairement
tenus, avec les auteurs, à la réparation des préjudices causés aux personnes et aux
biens.

Paragraphe 5 : Interdiction de manifestation

La liberté de manifester est un droit tant qu’elle ne porte pas une atteinte
excessive à l’ordre public. C’est pourquoi il appartient à l’autorité investie du
pouvoir de police d’en limiter les inconvénients pour la commodité de la
circulation, en interdisant l’accès à certaines voies où la circulation est
particulièrement dense et difficile. La loi laisse à l'autorité administrative un
pouvoir d'appréciation du risque, de la nature et de l'intensité du trouble à l'ordre
public. C’est ainsi qu’elle peut, à tout moment, et nonobstant l’absence
d’interdiction initiale, mettre fin à toute réunion, tout cortège, défilé,
rassemblement sur la voie publique et dans les lieux publics si le maintien de
l’ordre ou si les circonstances locales l’exigent. L’arrêté d’interdiction est
immédiatement notifié aux organisateurs signataires de la déclaration au domicile
élu qui en reçoivent copie. Si la notification à la personne même ne peut être faite,
l’arrêté d’interdiction devra par tous moyens appropriés être porté à la
connaissance tant des organisateurs que du public. Cependant cette mesure ne doit
pas être une manière détournée destinée à empêcher le déroulement de la
manifestation.
L’arrêté n’est fondé qu’autant que cumulativement :
- la manifestation projetée est de nature à créer des troubles graves à l’ordre
public,
- il n’existe pas d’autre moyen efficace de maintenir l’ordre public.
Les interdictions de manifestations ne peuvent donc être légalement

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prononcées que pour un motif tiré d’un risque d’atteinte à l’ordre public de sorte
que, si le risque de désordre n’est pas manifeste eu égard aux possibilités d’assurer
le maintien de l’ordre, l’autorité de police doit laisser la manifestation se dérouler.
Les interdictions de manifestations ne peuvent donc présenter qu’un caractère
exceptionnel, tenant compte de risques particuliers et de circonstances locales. La
décision de mettre fin à la manifestation est susceptible de recours devant les
juridictions compétentes.

Paragraphe 6 : Manifestation illicite

Conformément à l’article 5 de la loi n° 026-2008/AN du 08mai 2008 portant


répression des actes de vandalisme commis lors des manifestations sur la voie
publique, une manifestation est illicite lorsque :
* Les organisateurs n’ont pas pris la précaution d’en faire la déclaration à l’autorité
compétente dans les conditions prévues aux articles 7 et 10 de la loi n° 022-
97/II/AN du 21 octobre 1997 portant liberté de réunion et de manifestation sur la
voie publique ;
* La manifestation a été interdite par l’autorité administrative compétente après
que la déclaration lui a été faite ;
* Les organisateurs ont établi une déclaration incomplète ou inexacte de nature à
tromper sur l’objet ou les conditions de la manifestation projetée.

Section 3 : Les attroupements

Paragraphe 1 : Généralités

L’attroupement est un rassemblement prémédité ou occasionnel de


personnes sur la voie publique, susceptible de créer des désordres.
Pour qu’il y’ait attroupement il faut que le rassemblement de personnes qui le
constitue soit illégal (manifestation interdite ou non déclarée, cortège autorisé qui
modifie le parcours imposé ou qui ne se disloque pas à l’endroit prévu devenant de
ce fait illégal, réunion publique sans bureau ou dont le bureau a quitté les lieux,
rassemblement armé sur la voie publique, collisions et voies de fait survenues au
cours d’une réunion), et que des sommations aient été faites par les autorités
qualifiées (haut-commissaire, préfet, maire, commissaire de police, ou tout autre
officier de police judiciaire). Il faut également que ce rassemblement de personnes
soit susceptible de porter atteinte à l’ordre public.

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Paragraphe 2 : Attroupement non armé
L’attroupement non armé n’est pas interdit tant qu’il ne trouble pas la paix
publique.

Paragraphe 3 : Attroupement armé


L’attroupement armé est toujours interdit. L’attroupement est considéré
comme armé si l’un des individus qui le composent est porteur d’une arme
apparente ou cachée, ou si plusieurs membres de l’attroupement sont porteurs
d’armes ou objets quelconques, apparents ou cachés, ayant servi d’armes ou
apportés en vue de servir d’armes.
L’arme est définie comme un instrument d’attaque ou de défense.

N.B :
 En matière de réunion et de manifestation publique, il n’y a pas de demande
d’autorisation ; les organisateurs font seulement une déclaration.
 Lorsque l’autorité compétente reçoit la déclaration préalable de tenue d’une
réunion ou de manifestation publique, elle est tenue de répondre 24 heures
avant la date prévue. Face à son silence, les organisateurs saisissent les
juridictions compétentes ;
 Le port d'arme dans les réunions et manifestations publiques est proscrit,
même si son titulaire dispose d'un permis de port d’arme.

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CHAPITRE III: LA POLICE RELATIVE A LA
LIBERTE D’ASSOCIATION
TEXTE LEGISLATIF DE REFERENCE
- Loi n° 064-2015/CNT du 20 octobre 2015 portant Liberté d’association.

Section 1 : Les associations

Paragraphe 1 : Définition

L’association est tout groupe de personnes physiques ou morales, nationales


ou étrangères, à vocation permanente, à but non lucratif et ayant pour objet la
réalisation d’objectifs communs, notamment dans les domaines culturel, sportif,
social, spirituel, scientifique, professionnel ou socio-économique. Sont donc
exclues de ce champ d’action les structures associatives poursuivant un but ou des
objectifs purement politiques ou commerciaux. Les associations peuvent être à
caractère provincial, régional ou national. Elles peuvent acquérir le statut
d’organisation non gouvernementale ou d’association reconnue d’utilité publique.

Paragraphe 2 : La création des associations

Les associations se forment librement et sans autorisation administrative


préalable. Elles sont régies quant à leur validation par les principes généraux du
droit applicable aux contrats et obligations. Toutefois, elles ne jouissent de la
capacité juridique que dans les conditions prévues par la loi. La création
d’association comprend essentiellement trois (03) phases : la phase constitution, la
déclaration à l’autorité et la phase de publication.

a) La phase de constitution
Toute personne qui désire constituer une association dotée de la capacité
juridique, doit remplir un certain nombre de formalités qui sont :
- Tenir une instance délibérative ;
- Soumettre à cette instance, pour adoption, les projets de statut et le
règlement intérieur. Le projet de règlement intérieur doit mentionner entre
autres la définition du rôle des membres dirigeants ;

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- Etablir un procès-verbal des travaux de l’instance délibérative avec
mentions obligatoires de la composition de l’organe dirigeant, l’indication de
l’identité, des adresses complètes de ses membres et s’il y’a lieu, du numéro
de la boîte postale de l’association.
Le procès-verbal de l’instance délibérative est signé par les membres du bureau de
vote.

b) La déclaration à l’autorité compétente


La déclaration des associations est faite dans les quinze (15) jours suivant leur
constitution, soit auprès du ministre chargé des libertés, pour les associations
ayant une vocation nationale ou internationale, soit auprès de l’autorité
administrative locale compétente lorsqu’elles sont régionales ou provinciales.
Pour ce qui est des associations culturelles, quel que soit leur champ de couverture
géographique, la déclaration est faite auprès du ministre chargé des libertés
publique et dans le respect du délai de temps imparti pour toutes les associations.
Il sera délivrée par l’autorité compétente un récépissé de déclaration d’existence
de l’association dans un délai de deux mois, à compter de la date de dépôt de la
déclaration. Passé ce délai, le silence de l’autorité compétente emporte déclaration
d’existence de l’association et fait obligation à l’administration de délivrer le
récépissé de déclaration aux fins de formalités de publication.
Toutefois, l’autorité compétente peut faire diligenter une enquête de moralité sur
tout dossier dont elle juge nécessaire ; toute chose qui pourrait modifier le délai de
délivrance du récépissé de déclaration.

c) La phase de publication
Il est fait obligation aux dirigeants de toute association bénéficiaire du récépissé de
déclaration d’existence de procéder, dans un délai de deux mois à partir de la date
de sa délivrance, à l’insertion au journal officiel dudit récépissé.

Paragraphe 3 : Les associations reconnues d’utilité publique – les associations


étrangères - les organisations non-gouvernementales

1) Les associations d’utilité publique

L’association reconnue d’utilité publique est toute association ou union


d’associations reconnue comme telle dont les activités poursuivent un but d’intérêt
général, notamment dans les domaines du développement économique, social, et
culturel du pays ou d’une région déterminée. Une association « nationale » ou une

19
association étrangère régulièrement constituée peut être reconnue à titre précaire
d’association d’utilité publique et ce après une période minimale d’activité de cinq
années consécutives dans le domaine d’utilité publique. Le statut d’association
d’utilité publique est conféré par décret pris en Conseil des ministres sur
proposition du ministre chargé des libertés publiques après avis du ministre en
charge de l’économie et des finances et du ou des ministres du domaine
d’intervention.
Pour être reconnue comme telle, l’association doit suivre une procédure dite de
reconnaissance d’association d’utilité publique qui consiste à déposer auprès du
ministre chargé des libertés publiques un dossier dont la composition est fixée par
les textes règlementaires.

N.B : L’association reconnue d’utilité publique peut bénéficier de subvention ou de


tout autre avantage consentis par l’Etat.

2) Les associations étrangères

Une association étrangère est toute association de droit étranger exerçant ses
activités au Burkina Faso dans les domaines culturel, sportif, social, spirituel,
religieux, scientifique, professionnel ou socio-économique. Toutefois pour exercer
au Burkina Faso, toute association étrangère est soumise à autorisation préalable
du ministre chargé des libertés publiques. Aussi, elle est tenue de désigner un
représentant et un adjoint dont l’un au moins est de nationalité burkinabè. Le
représentant ou son adjoint a l’obligation de résider au Burkina Faso.

3) Les organisations non gouvernementales (ONG)

Toute association, nationale ou étrangère peut acquérir le statut d’organisation


non gouvernementale. Le statut d’association non gouvernementale est acquis
après signature de la convention d’établissement pour les associations
étrangères ou la délivrance d’un agrément après la signature d’un accord entre
l’association déclarée et le ministère de l’économie et des finances.

Paragraphe 4 : Les obligations des associations

20
D’une manière générale, toute association, qu’elle soit issue d’une union, d’une
fusion on d’un regroupement d’associations, doit avoir un organe dirigeant qui
coordonne les différentes activités et être soumise aux dispositions régissant la
forme des associations qui la compose.

Ainsi, en cas d’union d’associations (regroupement de deux ou de plusieurs


associations en vue de créer une entité nouvelle à laquelle elles sont soumises), il
doit être établi un statut précisant les règles de son organisation et de son
fonctionnement ainsi que la liste nominative des associations adhérentes et
disposer d’une direction centrale qui coordonne les activités de l’union. Elle est
également soumise aux dispositions régissant la forme des associations qui la
composent. En cas de fusion d’associations (création d’une association nouvelle
par intégration ou absorption entre associations antérieurement existantes) les
dispositions relatives à la constitution d’association exerçant dans l’un des
domaines de développement économique, social, culturel sont applicables.

Les dirigeants des associations déclarées tiennent à jour et à leurs sièges un


registre d’activités, un registre de comptabilité financière et un registre de
comptabilité matière. Les associations sont tenues de fournir les budgets, les
comptes annuels et les rapports financiers relatifs aux subventions de l’Etat, au
ministère chargé de l’économie et des finances et aux ministères techniques
intéressés avec copie au ministre chargé des libertés publiques.

Section 2 : Les syndicats

Paragraphe 1 : Définition

Le syndicat est une association de travailleurs ou d’employeurs ayant pour but de


promouvoir et de défendre les intérêts moraux, matériels et professionnels de ses
membres.

Paragraphe 2 : La création des syndicats

Les regroupements des travailleurs ou d’employeurs en syndicats en vue de


défendre leurs intérêts moraux, matériels et professionnels se font librement sans

21
autorisation préalable. Formellement, la création d’un syndicat obéit à trois (03)
phases que sont : la phase constitutive, la déclaration et la publication.

a) La phase constitutive
Les travailleurs ou employeurs qui désirent constituer un syndicat doté de la
personnalité juridique doivent accomplir les formalités :
- Convoquer une instance constitutive (assemblée générale ou congrès selon
les dénominations) comprenant au moins vingt membres ;
- Soumettre à cette instance, pour adoption, les statuts et le règlement dans
lesquels sont indiqués la dénomination, l’objet, les buts, l’organisation et le
siège, ainsi que le règlement intérieur du futur syndicat ;
- Désigner librement et par vote les dirigeants dont le nombre ne peut être
inférieur à sept (07) ;
Etablir un procès-verbal des travaux de l’instance constitutive.

Le procès-verbal mentionne le lieu et la date de la tenue de l’instance ainsi que la


composition, l’identité et l’adresse complète des premiers dirigeants du syndicat.

b) La déclaration
Pour être reconnue légalement, les membres dirigeants du syndicat doivent
en faire la déclaration auprès du ministre chargé des libertés publiques et observer
les dispositions contenues dans le code du travail ou tout autre texte de loi en
tenant lieu ou s’y référant.
La déclaration se fait dans les quinze (15) jours suivant la tenue de l’instance
constitutive, à l’autorité administrative compétente lorsque le syndicat a un champ
d’activité régional ou local, ou au ministre chargé des libertés publiques lorsque le
syndicat a une couverture géographique nationale ou internationale.

c) La publication
Dans un délai d’un mois, à partir de la date de délivrance du récépissé, l’autorité
compétente ayant reçu la déclaration est tenue de faire procéder à l’insertion d’un
extrait au Journal officiel.

La formation du syndicat doit être consacrée par une publication par voie de
presse faite par les membres du bureau contenant l’identité des trois premiers
responsables.

Paragraphe 3 : Droits et des obligations des syndicats

22
Les syndicats légalement constitués et reconnus au Burkina Faso ne peuvent
être administrés et dirigés que par des nationaux ou des ressortissants d’un Etat
étranger avec lequel ont été passés des accords d’établissement stipulant la
réciprocité en matière de droit syndical. Ils doivent jouir de leurs droits civils et
n’avoir fait l’objet d’aucune condamnation entraînant la suppression du droit de
vote au terme des lois électorales en vigueur.
Les syndicats professionnels légalement enregistrés peuvent librement se
constituer en unions, en fédérations ou confédérations mais doivent faire
connaitre le nom et le siège des syndicats qui les composent ou encore s’affilier à
des organisations syndicales internationales de leurs choix.

CONTROLE DE POLICE

Le policier face à une réunion ou une manifestation publique organisée par


une association ou un syndicat sur la voie publique ou un espace ouvert au public
doit vérifier :
- Le récépissé de la déclaration d’existence de l’association ou du syndicat ;
- L’accusé de réception de la déclaration préalable de tenir réunion ou de
manifester ;
- L’autorisation d’occupation de l’espace public ;
- etc.

23
CHAPITRE IV: LES ENQUETES
ADMINISTRATIVES

INTRODUCTION

Les enquêtes administratives sont cette partie de la police administrative qui


consiste à collecter des données/renseignements essentiels sur des personnes
physiques ou morales afin d’éclairer les autorités administratives ou judiciaires
dans leur prise de décisions.
Il existe plusieurs sortes d’enquêtes administratives :
- les enquêtes de moralité ;
- les enquêtes sociales ;
- les enquêtes relatives aux modifications ou aux ajouts de nom(s) et
prénom(s).
Le but commun de toutes ces enquêtes est de recueillir des informations
nécessaires à la prise de bonnes décisions.

Section 1 : Les enquêtes de moralité

Comme leur nom l’indique, les enquêtes de moralité consistent à rechercher


des éléments d’information sur la moralité, le comportement et les activités de
certaines personnes afin de permettre la prise de décisions les concernant.
De façon concrète, les renseignements à rechercher concernent :
 l’identité complète de la personne concernée c’est-à-dire : nom – prénom(s) -
date et lieu de naissance – filiation - profession actuelle - lieu de résidence -
statut matrimonial - ses antécédents judiciaires s’il en existe- les distinctions
honorifiques et éventuellement l’accomplissement du SND ;
 le cursus scolaire : primaire - secondaire et supérieur ;
 la carrière professionnelle ;
 les activités syndicales, associatives ou politique s’il y a lieu ;

24
 la vie dans la communauté : le comportement (responsable/irresponsable) -
caractère (violent/belliqueux) - relations avec les autres membres de la
communauté et la consommation d’alcool ou de produits de nature
psychotrope.

Il faut également signaler les éventuelles poursuites judiciaires dont


l’intéressé auraient fait l’objet ; ou si la personne concernée est connue par les
fichiers des services de sécurité.
Pour les cas d’achat et de vente d’armes à feu, il faut éventuellement
rechercher les motivations de l’acquisition de l’arme. Par ailleurs, en cas de
demande d’ouverture d’un débit de boisson, il faudra procéder à une vérification
de l’emplacement du débit (conforme aux normes juridiques).
Ces types de renseignements sont recueillis dans le cadre des enquêtes faites
au sujet des personnes désirant se faire naturaliser, s’acheter une arme à feu civile,
avoir une autorisation de contracter mariage (personnes issues des corps
militaires/paramilitaires et certaines personnalités) et aussi au sujet des nouvelles
recrues dans les corps armés.

En ce qui concerne les enquêtes en vue d’accorder une autorisation de


mariage, en plus des informations précitées, il y a lieu de signaler si le
conjoint/conjointe ne mène pas une vie de débauche ou n’exerce une activité
incompatible avec la profession de son prétendant.

Quant aux enquêtes de moralité concernant les personnes morales


(associations), ces enquêtes sont dirigées essentiellement vers les dirigeants de
cette personne morale, en l’occurrence la personne du président, du secrétaire
général et du trésorier. Les renseignements à recueillir au sujet de ces dirigeants
ne diffèrent pas d’avec ceux cités plus haut. Par contre, s’agissant de personnes
morales, certaines vérifications, telle la conformité de leur création et de leurs
objectifs (tels que décrits dans leurs statuts) aux règles juridiques y relatives,
s’avèrent nécessaires.

Section 2 : L’enquête sociale

Elle est aussi appelée enquête sur mineur, sa famille et son milieu car
généralement demandée par une autorité judiciaire en vue de la prise de mesure
concernant un mineur. C’est une enquête qui est toujours demandée sur la
personne d’un mineur. Mais elle peut être également demandée sur un/les parents
25
du mineur, afin de pouvoir prendre la mesure de protection qui sied en son
endroit.
Le but d’une telle enquête est de renseigner l’autorité judiciaire sur la
personnalité du mineur, son passé, son milieu, ses conditions de vie et d’éducation
ainsi que sur la situation matérielle et morale de ses parents.
Au cours de cette enquête, les renseignements qu’il faut rechercher sont les
suivants :

 COMPOSITION DE LA FAMILLE
 Père et/ ou mère
Etat civil complet ; date et lieu de mariage, date et lieu de divorce/séparation
de corps ; numéro immatriculation sociale, prestation sociales s’il y a lieu ;
éventuellement, date et cause de décès.
 Enfants (pour chacun)
Etat civil ; position légale (reconnaissance d’enfants naturels) ; placement ou
résidence hors du foyer.
 Grands-parents ou autres personnes vivant au foyer.

 HABITAT
 Aspect extérieur : description sommaire
 Aspect intérieur : nombre de pièces ; mobilier ; état des lieux (confort,
vétusté, propreté, entretien)
 Prise de vue photographie (si possible).

 RESSOURCES
 Actif
Ressources de chacune des personnes vivant au foyer, en précisant ce qui est
réellement versé au foyer ; entrée des fonds quelle que soit leur nature ;
salaire, pension, prestation sociales, secours divers, aide sociale, assistance
médicales gratuite ; ressources en nature: habitation, denrées, cheptel,
cultures.
 Passif
Loyer ; charges ; pensions ; saisie sur salaire ; dettes ; obligations pénales.
 PERSONNALITE DES PARENTS OU PERSONNES AYANT
AUTORITE SUR LE/LES MINEURS

26
 Caractère : manière d’être en général.
 Niveau d’instruction
 Moralité : conduite ; antécédents judiciaires.
 Etat de santé (dont alcoolisme et dépendance à la drogue)
 Travail : stabilité ; application
 Loisir : distraction ; fréquentations.
 Capacité éducative à l’égard de l’enfant
Soins matériels, alimentation, hygiène, soins médicaux ; fermeté, autorité,
affection ; éducation morale et instruction.
 Relation des parents entre eux : qui détient l’autorité dans le
ménage ?
 Ambiance générale du foyer : est-il calme, accueillant ?

 PERSONNALITE DU/DES MINEURS

 Etat de santé : maladie ; infirmités ; accidents ; prise de drogue (ne pas


rentrer dans les détails).
 Caractère et comportement
 Moralité : conduite ; antécédents judiciaires
 Aptitudes : niveau intellectuel ; désir de travail, application
 Education scolaire et professionnelle
Régularité ; retard scolaire; diplômes, apprentissage ; profession ; est-il
estimé de ses éducateurs ou employeurs ?
 Gouts personnels du mineur
A-t-il été orienté scolairement et professionnellement conformément à son
désir et à ses capacités ?
 Loisirs
Sports pratiqués, fréquentation des discothèques, cinéma, bals, fêtes, salles
de jeux ; lectures éventuelles ; appartenance à un club, une bande, à un
mouvement de jeunes ?
 Dispositions sociales
Est-il querelleur ? Aime-t-il tourmenter les gens, les enfants plus faibles que
lui ? Se lie-t-il facilement, se fait-il facilement des amis ? A-t-il des
fréquentations douteuses ? Présente-t-il certaines tendances pour les jeux, le
trafic.
 Relations familiales
Affection pour les parents, frère et sœur ; attitude des parents envers lui
comparée à leur attitude envers les autres enfants.
 Comportement point de vue sexuel (selon âge et maturité).

 PERCEPTION DE LA FAMILLE A L’EXTERIEUR

27
Opinion de l’entourage ; opinion des personnes dignes de foi en matière de
moralité ; opinion des personnes représentant l’autorité publique.

 SOLUTION SOUHAITABLE

 DIVERS
Joindre toutes les pièces utiles à l’enquête.

NB : Le recueil de ces renseignements devra s’accorder avec le souci de ne


pas nuire à la famille. L’enquêteur procèdera avec tact et discrétion et mènera ses
recherches en tenant compte des particularités de chaque situation familiale.

Section 3 : Les enquêtes aux fins de modification ou de rajout de nom et


prénom

Ce type d’enquête est généralement demandé par l’autorité judiciaire dans le


but de savoir les raisons qui motivent la modification ou le rajout du nom, afin de
pourvoir prendre sa décision. Les nom et prénom étant des éléments importants
dans l’identité de toute personne, la nécessité de leur protection s’impose afin
d’éviter les modifications/rajouts de complaisance ou fantaisiste.
L’enquête consistera ici, d’abord à vérifier l’identité déjà existante, ensuite
rechercher les raisons de la modification/rajout et enfin vérifier si les raisons
invoquées sont fondées.

NB: Ce genre d’enquête s’exécute sous forme de dossier judiciaire, c’est-à-


dire que les renseignements recueillis le sont généralement sous procès-verbaux.
Et l’officier de police judiciaire chargé de l’enquête fait un rapport, auquel il annexe
les différents procès-verbaux, qu’il transmet à l’autorité demanderesse.

Section 4 : Attitudes et comportement du policier en enquête administrative

L’enquête administrative est une enquête complexe et très délicate à exécuter, car
susceptible de mettre à nue la vie privée des personnes enquêtées. Par conséquent
les enquêteurs doivent être choisis en raison de leur sens de l’humain, de leur
expérience en la matière, de leur rectitude morale et de leur sens de
responsabilité.
28
Le policier chargé d’une enquête administrative doit à tout moment faire preuve
de beaucoup de courtoisie et de sang-froid envers les enquêtés.
Le premier devoir qui s’impose à lui est la parfaite connaissance de son sujet afin
d’assurer toutes les diligences nécessaires.
Les enquêtes administratives s’apprennent dans les écoles et sur le terrain par la
pratique et l’expérience tout comme celles judiciaires. Elles constituent une
véritable spécialité et le policier doit se mettre résolument en œuvre pour, non
seulement satisfaire les demandes des administrations demanderesses (la justice)
mais aussi rendre service aux citoyens.

Pour le cas spécifique des témoins, il y’a lieu de se mettre à l’esprit que les
personnes qui acceptent apporter leurs témoignages font acte de civisme.
Témoigner signifie donner de son temps, et quelques fois de ses ressources (frais
de transport payé pour le déplacement jusqu’au poste de police,….). Le policier
peut atténuer ces inconvénients en faisant preuve de disponibilité (s’entendre avec
le témoin pour convenir du lieu et de l’heure d’un rendez-vous ; respecter les
horaires ; ne pas faire attendre inutilement,….). Par ailleurs, le policier doit :
- être courtois, en lui réservant des conditions d’accueil correctes et en tenant
compte de son état psychologique (émotivité, crainte,..) ;
- faire preuve de disponibilité ;
- manifester de l’intérêt pour les déclarations ;
- se conformer strictement à la règle du secret professionnel.

EXEMPLAIRE DE FICHES DE SYNTHESE D’ENQUETE ADMINISTRATIVE

29
 IDENTITE

Nom (s)
Prénom (s)
Date et lieu de naissance
Filiation
Situation matrimoniale
Profession
Lieu de résidence
Nationalité
Ethnie
Religion
Distinction honorifique
Accomplissement du SND
Eventuelle condamnation

 CURSUS SCOLAIRE ET PROFESSIONNEL

Etudes primaires : établissement(s) fréquenté(s), diplômes obtenus (avec les


différentes dates)
Etudes secondaires : idem
Etudes supérieures : idem
Parcours professionnel : début de carrière professionnelle, postes successifs
occupés jusqu’au poste actuel.

 ACTIVITES SYNDICALES, ASSOCIATIVES ET POLITIQUES

Préciser si l’intéressé milite dans un syndicat, dans une association ou dans un


parti politique. Préciser le syndicat, l’association ou le parti politique et le rôle qu’il
y occupe.

 ENQUETES DE VOISINAGE

C’est la partie de l’enquête ou le policier doit recueillir des informations sur


l’enquêté auprès de ses parents, son entourage et auprès de toutes personnes
susceptible de donner de bons renseignements sur l’intéressé. Les informations à
recueillir concernent son comportement/caractère, sa vie en famille, ses relations

30
avec son entourage, la légalité des activités qu’il mène et la moralité/l’immoralité
de sa vie. A ce niveau, il est également nécessaire de signaler les antécédents
judiciaires de l’intéressé selon les enquêtes de voisinage.

 ENQUETES DE TERRAIN POUR DEBIT SE BOISSON

Situation géographique du débit: ville/village ; secteur/quartier ; rue


Respect de la législation : emplacement (zone d’habitation ou non) ; distance
règlementaire.

CHAPITRE V: LA POLICE DES DEBITS DE


BOISSONS
31
TEXTES LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DE REFERENCE
- Loi n° 9-79 du 7 juin 1979 régissant les débits de boissons ;
- Décret no 79-358 du 17 septembre 1979 portant Détermination des
conditions d’ouverture des débits de boissons.

Section 1 : Définition

Le débit de boissons est un établissement dans lequel on offre ou vend des


boissons alcoolisées ou non, destinées à être consommées sur place ou à emporter.
Le dolo (bière de mil), le bangui (vin de palme) et l’hydromel (boisson obtenue par
fermentation du miel dans l’eau) sont soumis à une réglementation spéciale, si
bien qu'ils ne relèvent pas de la règlementation générale des débits de boissons.

Section 2 : Groupes de boissons et catégories de débits de boissons

Les boissons sont réparties en 3 groupes :


Groupe I : Boissons telles qu’eaux minérales ou gazéifiées, jus de fruits ou de
légumes, limonades, sirops, infusions, lait, café, thé, chocolat, bière, cidre.
Groupe II : Boissons alcoolisées provenant de la fermentation naturelle de vin,
vins doux naturels.
Groupe III : Boissons alcoolisées suivantes : vin de liqueur, apéritif à base de vin,
vins doux naturels autres que ceux appartenant au groupe II, liqueurs, rhum, alcool
provenant de la distillation de vin, cidre, purées, fruits sans addition d’essence,
toutes les autres boissons dont la fabrication et l’importation ne sont pas
interdites.
Les débits de boissons sont divisés en trois catégories.
Les débits de boissons de 1ère catégorie, ne sont autorisés à vendre que les
boissons du 1er groupe. Le premier groupe de boissons comprend principalement
les boissons non alcoolisés.
Les débits de boissons de 2ème catégorie sont autorisés à vendre les boissons du
premier et du deuxième groupe. Le second groupe de boisson regroupe les
boissons alcoolisées provenant de la fermentation naturelle du vin (boissons à
faible dose d’alcool).
Les débits de boissons de 3ème catégorie sont autorisés à vendre les boissons des
trois groupes. Le troisième groupe de boissons comporte toutes les autres
boissons alcoolisées autres que celles appartenant au deuxième groupe.

32
Section 3 : Conditions d’ouverture et d’exploitation des débits de boissons

Pour ouvrir et exploiter un débit de boisson, il faut remplir deux conditions : avoir
été autorisé et posséder une licence.

Paragraphe 1 : Ouverture

Aucun débit de boissons ne peut être ouvert sans l’autorisation préalable du préfet
ou du maire, délivrée après avis du comité local de salubrité publique et du service
des impôts.
Toute personne sollicitant l’autorisation d’ouvrir un débit de boissons doit
adresser au préfet ou au maire un dossier comprenant :
- Une demande timbrée à 200 francs précisant l’enseigne de l’établissement;
- Un acte de naissance ou jugement supplétif en tenant lieu;
- Un extrait de casier judiciaire datant de moins de 3 mois;
- Un certificat de visite et de contre-visite délivré par un médecin;
- Un certificat de résidence;
- Un plan détaillé de l’établissement;
- Un récépissé de déclaration d’activités délivré par le service des impôts.
Les sociétés et associations fourniront outre la demande timbrée précisant
l’enseigne de l’établissement, le plan détaillé de l’établissement et le récépissé de
déclaration d’activités, leurs statuts.

Une fois muni de l’autorisation, la personne devra acquérir une licence qui
l’autoriserait à vendre les boissons. La licence est un document fiscal qui permet
l'exploitation du débit de boissons c’est-à-dire la vente des boissons dans le débit
en question. Elle est personnelle et valable pour un seul établissement et un seul
emplacement. Il ne peut être délivré qu’une seule licence par personne physique
et/ou morale dans chaque localité. Le propriétaire de la licence est tenu d’être
immatriculé à la mairie ou au chef-lieu de la circonscription administrative dont il
dépend.

Paragraphe 2 : Les licences

Il existe trois catégories de licences correspondant aux trois groupes de boissons.


La licence de première catégorie qui n’autorise que la vente des boissons du
premier groupe. La licence de deuxième catégorie elle, permet la vente des

33
boissons du premier et du deuxième groupe. Enfin la licence de troisième
catégorie, autorisant la vente des boissons de tous les trois groupes.

La licence étant personnelle, elle ne peut faire l’objet d’une cession sans
l’accord des autorités. Ainsi, sera considéré comme définitivement fermé tout débit
de boissons dont le propriétaire aura transféré la licence à un tiers sans
autorisation préalable des autorités compétentes. Le débit de boissons en question
ne pourra s’ouvrir sans une nouvelle autorisation administrative.

Par ailleurs la non exploitation d’un débit de boissons pendant 4 mois


entraîne l’annulation de la licence sauf si la suspension est motivée par des
réparations, transformations des locaux ou cas de maladie ou autres cas de force
majeure signalés aux autorités administratives et fiscales.

Section 4: La limitation du nombre de débit de boissons

Le nombre de débits de boissons dont l’ouverture est soumise à une


autorisation préalable est fixé comme suit :
1 pour 2 000 habitants dans les agglomérations de plus de 10 000 habitants;
1 pour 1 000 habitants dans les agglomérations de 1 000 à 10 000 habitants;
1 pour les agglomérations de moins de 1 000 habitants.
Toutefois, dans un but de protection de la santé publique et lorsque les
nécessités l’exigeront, les chefs de circonscriptions administratives pourront
refuser l’autorisation d’ouverture de nouveaux débits de boissons même si le
nombre total de ces débits tel qu’il résulte des dispositions ci-dessus n’est pas
atteint, à charge pour eux d’en informer le ministre de l’Administration
Territoriale après avis du comité local de lutte contre l’alcoolisme. En cas de refus
non motivé de l’autorisation administrative, l’intéressé peut saisir le tribunal
administratif.

Section 5 : Les débits de boissons temporaires

Des licences temporaires peuvent être accordées à l’occasion d’événements


exceptionnels (kermesses, festivals, foires, etc.). Elles sont délivrées par le préfet
ou le maire qui devra en informer le ministre de tutelle. La durée de cette licence
ne peut excéder quinze jours.

Section 6 : Les zones protégées

34
Aucun débit de boissons alcoolisées ne pourra s’établir à moins d’une distance de
400 mètres des casernes, camps et tous bâtiments occupés par les troupes, des
écoles, hôpitaux, maternités, dispensaires, édifices du culte, cimetières, centres
sociaux et organismes publics créés en vue du développement physique et moral
de la jeunesse.
Cette distance est calculée à vol d’oiseau à partir des limites extérieures des
concessions dans lesquelles sont bâtis les édifices à protéger.

Section 7 : La mutation

La mutation est le fait pour le propriétaire d’un débit de boisson de le céder


(donner) à une autre personne, ou le fait de le délocaliser d’un point A à un point B.
Toute mutation est considérée comme ouverture d’un nouvel établissement et devra
faire l’objet de la présentation d’un dossier réglementaire à l’autorité compétente.

Section 8 : Les interdictions, les incapacités et les incompatibilités

La vente sur la voie publique de boissons alcoolisées est interdite ; la vente


des alcools et spiritueux est interdite dans les économats ainsi que sur le lieu
d’emploi des travailleurs. En ce qui concerne les boissons non alcoolisées, leur
vente est interdite lorsque celles-ci sont offertes dans les récipients autres que
ceux capsulés chez le fabricant légalement autorisé (en cas de contrefaçon).
Il est interdit d’employer dans un débit de boissons des mineurs, à l’exception de
l’épouse et des membres de la famille du débitant.
Comme pour l’exercice de toute activité au Burkina Faso, l’ouverture des
débits de boissons n’est autorisée qu’aux majeurs ayant des aptitudes mentales
correctes. Ne peuvent exploiter les débits de boissons, les mineurs et les interdits,
de même que les individus condamnés pour crime de droit commun.

L’exercice du métier de débitant est souvent incompatible avec l’exercice de


certaines professions. En règle générale, l’exercice du métier de débitant est
incompatible avec la qualité d’agent de l’Etat. L’incompatibilité est absolue par
exemple entre la profession de débitant de boissons et de fonctionnaire (policier,
notaire, huissier, avocat, etc.).
En ce qui concerne le policier, l’exigence d’honorabilité fait qu’il est
inconcevable qu’il puisse être promoteur d’un débit de boisson. L’exigence
d’honorabilité s’étend à la famille du policier et celui-ci peut être mis en demeure

35
par ses supérieurs de faire cesser l’activité professionnelle de son conjoint ou de sa
concubine, si cette activité est de nature à jeter le discrédit sur la fonction policière
ou créer une situation d’équivoque, préjudiciable à celle-ci. Cette mise en demeure
intervient généralement quand il s’agit d’exploitation de débits de boissons ou
d’hôtels ; ces dispositions s’appliquent également à l’agent vivant en concubinage
notoire avec une personne exerçant l’une de ces activités.
L’exigence d’honorabilité justifie également la compétence du ministre en
charge de la sécurité à intervenir dans la vie privée de l’agent de police.
Ainsi, avant de contracter mariage, l’agent est tenu d’obtenir une autorisation du
directeur général de la police nationale qui fera procéder à une enquête de
moralité sur la personne concernée.

Section 9 : la fermeture des débits de boissons

La fermeture des débits de boissons pourra être prononcée par le maire à la


suite d'infractions aux lois et règlements relatifs à ces établissements, lorsque le
débit de boissons génère des troubles à l'ordre public, à la santé, à la tranquillité ou
à la moralité publiques. La durée de fermeture est prononcée en fonction des faits
et de leur répétition ; elle ne saurait excéder six mois et doit en principe être
précédée d'un avertissement.
La fermeture de l’établissement par le préfet ou le maire pourra être
prononcée dans les cas suivants :
- récidives pour infractions prévues à l’article 17 de la loi régissant les débits de
boissons;
- lorsque l’ordre et la santé ne sont pas préservés;
- lorsque le propriétaire aura cédé l’exploitation;
- lorsque la moralité publique n’est pas respectée;
- lorsqu’il existe des locaux à usage de chambre alors que l’établissement ne
possède pas un statut d’hôtel;
- lorsqu’il est employé des mineurs de moins de 13 ans pour les garçons et moins
de 16 ans pour les filles ;
- condamnation du propriétaire pour crime de droit commun, vol, recel,
escroquerie, abus de confiance, recel de malfaiteur, outrage public à la pudeur,
incitation de mineurs à la débauche, proxénétisme, vente de marchandises
falsifiées ou nuisibles à la santé;
- non-paiement des impôts directs, taxes et droits indirects et des cotisations à la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

36
Concrètement lorsque les faits constatés dans le débit de boissons le
justifient, une mesure de fermeture temporaire est proposée au maire par un
rapport circonstancié, soit par les services techniques de la mairie, soit par les
services de police ; ce rapport est indépendant de la procédure judiciaire qui est
établie lors de la constatation des infractions et qui est destinée à l’autorité
judiciaire en vue de poursuites pénales.
Le rapport administratif doit comporter :
- les renseignements indispensables sur la situation administrative de
l'établissement ;
- l’état civil complet et les fonctions dans l’affaire de l’exploitant ou du
responsable ;
- l’historique de l’exploitation de l’établissement ;
- le récapitulatif des infractions constatées dans l’ordre chronologique ;
- le récapitulatif des incidents ayant amené l’intervention des services de police ;
- les propositions de sanctions administratives non suivies d’effet ;
- la ou les sanctions qui ont déjà frappé l’établissement ;
- le ou les avertissements préalablement adressés à l’exploitant.

Le rapport doit être assorti de toutes les pièces relatives à la nature et à la gravité
des faits constatés (les éléments constitutifs d’infractions).
Il doit justifier la proposition de sanction par l’existence de troubles à l’ordre
public (ordre, santé, moralité publics). L’objet et la durée de la sanction ainsi
proposée sont impérativement limités à la cessation de ces troubles (la mesure ne
pourra être édictée qu’à titre précaire).

Le cas échéant, l’autorité administrative peut examiner les copies des PV de la


procédure d’enquête destinée à la saisine de l’autorité judiciaire afin d’apprécier
les responsabilités de l’exploitant de l’établissement en cause.

Section 10 : La répression de l'ivresse publique et manifeste

Est punie d'une contravention de première classe toute personne trouvée en


état d’ivresse manifeste sur la voie publique et dans les lieux publics. Pour que la
contravention soit caractérisée, il faut d’une part que l’état d’ivresse soit manifeste
(évidente, apparente et visible de tous), et d’autre part qu’il soit constaté sur la
voie publique ou dans un lieu public.
Sont punis les tenanciers qui servent à boire à des gens manifestement ivres
ou qui les reçoivent dans leurs établissements, ou qui servent des boissons

37
alcooliques ou des spiritueux à des malades hospitalisés dans un asile d’aliénés ou
dans une colonie familiale. La loi assimile les malades hospitalisés dans un asile
d’aliénés ou dans une colonie familiale à des mineurs âgés de moins de 18 ans
accomplis ; toutefois, le débitant pourra prouver qu’il a été induit en erreur sur
l’âge du mineur ou l’état du malade pour ne pas se voir appliquer cette peine.

Section 11 : La protection des mineurs

Les mineurs sont des êtres très sensibles qu’il faut impérativement protéger afin
qu’ils grandissent sainement, c’est pour cette raison que interdiction est faite de
vendre à des mineurs de moins de 18 ans des boissons alcoolisées. Il est interdit de
faire boire jusqu’à l’ivresse un mineur de moins de 18 ans. La fermeture de
l’établissement pourra être prononcée soit temporairement, soit définitivement.
Toutefois, dans le cas où le débitant sera prévenu d’avoir servi des spiritueux ou
des liqueurs alcooliques à un mineur de moins de dix-huit (18) ans accomplis ou à
un malade hospitalisé, il pourra prouver qu’il a été induit en erreur sur l’âge du
mineur ou l’état du malade ; s’il fait cette preuve, aucune peine ne lui sera
applicable de ce chef.
De même, il est interdit d’employer des mineurs de moins 13 ans pour les
garçons et moins de 16 ans pour les filles, à l’exception de l’épouse et des membres
de la famille du débitant. Les interdictions s’appliquent à tous les débits, quelle que
soit la catégorie à laquelle ils appartiennent.
L’accès des bars, dancings et salles de spectacles et distractions est
également interdit aux mineurs de moins de dix-huit ans non accompagnés de
leurs parents ou tuteurs ; cette interdiction ne s’applique pas aux spectacles et
distractions spécialement organisés et autorisés pour la jeunesse.
Est punie d'une peine d’emprisonnement de deux mois à six mois et d'une amende
de deux cent cinquante mille (250 000) à six cent mille (600 000) francs CFA, toute
personne qui, gérant un établissement interdit aux mineurs de moins de dix-huit
ans, les laisse y pénétrer. En cas de récidive, la fermeture temporaire ou définitive
de l’établissement est prononcée pour une durée qui ne peut excéder cinq ans
(articles 532-22 du code pénal). Les mêmes peines s’appliquent aux gérants des
établissements, qui auront servi de la boisson alcoolisée à un mineur de moins de
dix-huit ans même accompagné par ses parents ou tuteurs.

Section 12 : le restaurant

38
Le restaurant est un établissement destiné à la restauration des clients et dans
lequel les boissons n’y sont servies qu’à l’occasion des principaux repas et comme
accessoires de la nourriture. Les restaurants qui ne sont pas titulaires d’une licence
de débit de boissons doivent être pourvus de la licence restaurant qui permet de
vendre les boissons des deux premiers groupes. Pour la vente des boissons du
3ème groupe, même à l’occasion des repas, la possession de la licence
correspondante est obligatoire.

CONTROLE DE POLICE
En cas de contrôle, les vérifications peuvent porter sur :
- L’autorisation d’ouverture de l’établissement ;
- La présence d’une licence et sa conformité avec les catégories de
boissons vendues dans cet établissement ;
- Le certificat de salubrité délivré par la mairie attestant de la propreté
de l’établissement ;
- Les carnets de santé des employés ;
- L’affichage des prix ;
- L’âge (documents d’identité) du personnel afin de déceler la présence
du mineur ;
- La présence de chambres ;
- La présence de personnes ivres ;
- Les bruits et tapages nocturnes ;
- Le respect des horaires de fermeture.
Pour ce qui est des horaires, leur règlementation est laissée aux autorités
locales, chacune dans sa circonscription administrative. En ce qui concerne les
bruits et tapages nocturnes, la règle est que nul ne peut émettre un bruit sans
nécessité. Par conséquent la sonorisation émise par ces établissements ne doit pas
être gênante pour les voisins. La musique ne doit pas être perceptible du dehors, ni
être de nature à troubler la quiétude du voisinage.

CHAPITRE VI: LA POLICE DES ARMES ET


MUNITIONS CIVILES

TEXTE REGLEMENTAIRE DE REFERENCE

39
- Décret n° 2009-301/PRES/PM/SECU/MATD/MEF/DEF/MECV/MJ/MCPEA
du 08 mai 2009 portant Régime des armes et munitions civiles au
Burkina Faso.

Section 1 : Définitions

Une arme à feu est toute arme d’épaule ou de poing, perfectionnée ou non,
capable d’employer la force explosive de la poudre.
Une arme d’épaule civile est une arme à feu que l’on épaule pour tirer,
utilisée pour la chasse au gibier, la chasse sportive ou lors des manifestations
foraines, et non classée comme arme de guerre.
Une arme civile de poing est une arme à feu qui se tient par une poignée
pistolet, qui ne peut être épaulée et non classée comme arme de guerre.
Une arme à feu perfectionnée est toute arme à feu de fabrication
industrielle ou artisanale, utilisant des munitions de type industriel moderne.
Une munition est un ensemble d’éléments destinés à être tirés ou lancés par
les moyens d’une arme à feu ou par simple compression.

Le domaine des armes et de munitions étant un domaine très sensible, il est


soumis à une règlementation stricte. En effet l’achat/vente, la détention d’une
arme à feu ou de ses munitions ainsi que le port d’une arme à feu font l’objet d’un
contrôle et suivi particulier.

Section 2 : Conditions d’acquisition d’armes à feu et de munitions civiles

L’acquisition d’une arme à feu, quel que soit le procédé, est soumise à
autorisation préalable. En effet nul ne peut acquérir une arme à feu par achat,
échange, don, héritage ou legs s’il n’est titulaire d’une licence appelée autorisation
d’achat d’arme à feu.
L’autorisation d’achat d’arme à feu est un document signé par le ministre en
charge de la sécurité, au profit d’une personne physique/morale, sur demande de
celle-ci, en vue de lui permettre d’acquérir une arme à feu. L’autorisation d’achat
d’arme à feu est personnelle et ne peut donc faire l’objet d’aucune cession. De
même cette autorisation d’achat vaut permis d’importation, c’est-à-dire qu’elle
permet à son détenteur de pouvoir importer une arme répondant aux mêmes
caractéristiques que celles inscrites sur l’autorisation d’achat d’arme.
L’autorisation d’achat d’arme à feu doit contenir sous peine de nullité les
informations suivantes :
Les noms, prénoms et adresse complète du bénéficiaire ;
Les caractéristiques de l’arme ;
Le numéro d’ordre ;

40
Le numéro d’identification personnel ;
La date de délivrance ;
La signature et le cachet du ministre de la sécurité.

L’autorisation d’achat d’arme à feu, une fois délivrée, est valable pour six
(06) mois. A l’expiration de ce délai, si le bénéficiaire n’a pas pu acquérir l’arme,
une prorogation non renouvelable de même durée peut lui être accordée sur sa
demande. A l’expiration de ce nouveau délai, lorsque l’arme n’est pas acquise, le
demandeur introduit un nouveau dossier conforme à la réglementation.

Pour ce qui concerne l’acquisition des munitions, elles ne sont vendues


qu’aux détenteurs d’armes à feu régulièrement inscrits aux rôles des armes et
titulaires de permis d’achat, de permis de détention ou de port d’arme. C’est donc
dire que le permis d’achat, de détention et de port d’arme vaut pour la même
occasion, autorisation d’achat et/ou de détention de munitions. En outre, l’achat
et/ou la détention d’une munition civile peut se faire sur autorisation du ministre
en charge de la sécurité.
De plus pour une meilleure traçabilité des munitions, nul ne devrait, en
principe, pouvoir acheter et détenir des munitions civiles sans être enregistré. En
effet, il est fait obligation aux vendeurs agrées, de tenir un registre récapitulatif des
ventes de munitions avec indication des dates et quantités vendues, ainsi que
l’identité des clients et les autorisations nécessaires ayant servi à la transaction. Ce
registre doit être coté et paraphé par le commissaire de police territorialement
compétent. Ce registre est soumis au contrôle trimestriel obligatoire des services
de sécurité habilités, qui dressent à cet effet un procès-verbal destiné au ministre
de la sécurité dont une copie à l’autorité ayant paraphé le registre.

Pour les personnes physiques et morales agréées en qualités de


commerçants d’armes à feu, les services publics ainsi que les entreprises privées
(cas des missions et corps diplomatique, des sociétés de gardiennage, des
armuriers agréés), l’autorisation d’achat d’arme est accordée par arrêté du
ministre de la sécurité après enquêtes administratives. Cet arrêté est valable pour
un an, non renouvelable, et ne vaut que pour une commande unique des quantités
et spécifications des armes et munitions sollicitées.

Section 3 : La détention d’une arme à feu

Tout possesseur d’une arme à feu, et ayant un permis d’achat d’arme, doit
avoir une autorisation pour la détention de ladite arme. Cette autorisation
s’appelle un permis de détention d’arme à feu.
Le permis de détention est une autorisation administrative qui donne droit
aux personnes physiques de détenir une arme à feu civile préalablement acquise. Il
41
est délivré par le Maire territorialement compétent, sur présentation de l’arme et
de l’autorisation d’achat d’arme. Le permis de détention doit obligatoirement
indiquer les caractéristiques de l’arme ; les noms, prénoms, profession et adresse
du titulaire du permis, ainsi que le numéro et date de l’autorisation d’achat. Une
copie du permis est transmise au commissariat de police territorialement
compétent, (une souche du permis et l’autorisation d’achat sont conservées au
niveau de la mairie).
Le permis de détention est personnel. Il est strictement lié à l’arme et à
l’acquéreur de l’arme. Il ne peut être échangé ni utilisé pour la détention d’une
autre arme. Le permis de détention ne donne pas droit au port d’arme à feu, qui lui
aussi doit faire l’objet d’une autorisation.
Le permis de détention est délivré aux personnes physiques et morales
agrées en qualité de commerçant d’armes à feu, certains services publics ou
entreprises privées, sur leur demande, par arrêté du ministre de la sécurité, sur
présentation des armes ou des reçus d’achat desdites armes. Il permet à son
titulaire de détenir à titre de propriété les armes à feu, leurs pièces, éléments ou
munitions acquis dans un but commercial ou pour un usage de service.

Section 4 : Le port d’une arme à feu

Le port d’une arme à feu est soumis à autorisation préalable. Le port de


toute arme à feu sans permis est prohibé. Le port d’une arme à feu, même avec un
permis, dans un lieu ouvert au public et dans des conditions susceptibles de
troubler la paix publique ou d’intimider autrui est également prohibé. Pour porter
une arme à feu, il faut être détenteur d’un permis de port d’arme. Le permis de port
d’arme est une autorisation administrative qui donne droit à son titulaire de porter
sur lui l’arme qui en est l’objet. Il est délivré par le ministre de la sécurité sur
demande de l’intéressé. Le permis de port d’arme indique obligatoirement les
noms, numéro d’identification personnel, profession et adresse du titulaire, le
numéro et la date du permis de détention ainsi que les caractéristiques de l’arme.

Le permis de détention d’arme ne fait office d’autorisation de port d’arme.


L’obtention du permis de port d’arme est subordonnée à la présentation de l’arme
et du permis de détention au service compétent chargé des armes et munitions
dans les communes et départements. Le permis de port d’arme est strictement
personnel. Il ne doit ni être cédé, ni prêté. Il est délivré un permis distinct pour
chaque arme. Cependant pour les services publics ou les entreprises privées, le
permis peut être délivré pour toutes les catégories d’armes en usage au sein du
service ou l’entreprise. La liste desdites armes doit figurer sur le permis.

NB : pour les agents de sécurité des corps et missions diplomatiques établies


au Burkina, sur demande de l’autorité diplomatique compétente, une autorisation
de port permanent d’arme à feu peut leur être délivrée par le ministre en charge de
42
la sécurité. Cette autorisation de port permanent est individuelle. Elle précise les
caractéristiques d’identification de l’arme, l’identité et l’adresse de la personne à
laquelle elle est destinée.

Section 5 : Conditions de transfert d’une arme à feu

Nul ne peut transférer ou céder à titre onéreux ou gratuit, une arme dont il
est régulièrement propriétaire sans une autorisation préalable du ministre de la
sécurité. Le transfert peut se faire par vente, échange, donation ou mutation par
suite de décès.

En cas de vente ou de don d’une arme à feu, le vendeur ou le donateur doit


adresser une demande au ministre de la sécurité qui appréciera. Le demandeur
doit adjoindre à sa demande le permis de détention ou de port d’arme, ainsi que les
reçus de paiement des droits et taxes des trois (03) dernières années. L’acquéreur
doit être titulaire d’une autorisation d’achat d’arme. S’il n’en est pas titulaire, il doit
en faire la demande auprès du ministre de la sécurité. Dans ce cas, les deux
dossiers sont transmis ensemble au ministre de la sécurité, après enquête de
moralité sur l’acquéreur.

En cas de décès du titulaire d’un permis de port d’arme, tout ayant droit
désirant hériter de l’arme, doit faire une demande de transfert de la propriété de
l’arme à son nom, dans un délai de trois (03) mois suivant la dévolution de la
succession. Le certificat d’hérédité, le permis de détention et un rapport d’enquête
de moralité est annexé à la demande pour être transmise au ministre de la sécurité.
Si l’héritier ne remplis pas les conditions pour bénéficier du transfert, l’arme
fera l’objet de dépôt au service des armes et tenue à la disposition des héritiers
pendant trois (03) ans.

Pour les cas d’échange d’armes à feu, les intéressés doivent solliciter auprès
du ministre de la sécurité, une autorisation d’échange. A cet effet, ils adresseront
chacun une demande au ministre, à laquelle ils devront joindre leurs permis de
détention d’arme. L’autorisation d’échange donne lieu à l’établissement de
nouveau permis de détention d’arme pour chacune des parties.

N.B : En cas de perte ou de vol de l’arme ou des permis, l’intéressé a


l’obligation d’en faire une déclaration auprès des services de sécurité ou de
l’autorité administrative du lieu de perte, dans la quinzaine. Un duplicata est
délivré au bout d’un mois de déclaration restée sans suite.

CONTROLE DE POLICE
43
Pour toute personne chez qui vous constaterez la présence d’une arme à feu :
- Si le constat est fait à domicile, les vérifications concerneront le permis
de détention d’arme à feu. Si l’intéressé n’est pas détenteur de permis
de détention, l’arme doit être saisie et conduit à vos services et des
poursuites pénales peuvent être engagées contre ce dernier pour
détention illégale d’arme à feu.
- Si le constat est hors domicile, les vérifications porteront sur les
permis de détention et de port d’arme à feu.

CHAPITRE VII: POLICE DE LA VOIE PUBLIQUE

TEXTES LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DE REFERENCE

44
- Loi n° 055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant Code général des
collectivités territoriales au Burkina Faso ;
- Décret no 097-84 du 28 février 1997 portant Définition et
sanction des contraventions.

Section 1 : Définition

La voie publique est définie comme la partie du territoire communal affectée à la


circulation des personnes ou des véhicules et accessible à tous. Toute occupation
de voie publique est soumise à autorisation préalable.

Section 2 : Règlementation

Tout personnes désirant exercer une profession ou activité sur la voie publique,
distribuer ou offrir au public des journaux, imprimés etc., installer des kiosques ou
éventaires sur la voie publique doit solliciter une autorisation administrative ou
municipale ; les personnes autorisées seront munies d’un permis de stationnement
ou d’une permission de voirie contre justification de l’acquittement de la patente
afférente au commerce visé et du versement entre les mains du receveur municipal
du montant de la taxe de stationnement prévue.

Le permis de stationnement indique expressément l’état civil du bénéficiaire avec


sa photographie, le numéro de l’autorisation et la date de la délivrance, la
profession autorisée, les emplacements où l’exercice de la profession est autorisé.
L’autorisation est valable un an et peut être renouvelée.

Elle est personnelle et ne peut être ni prêtée, ni donnée, ni vendue ; elle doit être
présentée à toute réquisition des agents de la police municipale ; elle devra être
déposée à la mairie ou à la préfecture au cas où son bénéficiaire renoncerait à
l’exercice de la profession.

L’occupation du domaine public, lié nécessairement à l’activité des marchands


ambulants est généralement constituée par l’étalage ou la présentation à même le
sol de marchandises ; à ce titre, les services de police peuvent être amenés à
constater les infractions suivantes : infractions au code de la route (stationnement
abusif gênant ou dangereux), embarras de la voie publique et diverses infractions
aux règlements sur la police des lieux.

45
L’occupation du domaine public sans titre est interdite à toute personne qui offre à
la vente des produits ou qui propose des services en utilisant, dans des conditions
irrégulières, le domaine public de l’Etat, des collectivités locales et leurs
établissements publics ; les titres autorisant l’occupation du domaine public sont :

 Le permis de stationnement pour une occupation sans emprise

Le permis de stationnement correspond à une occupation privative superficielle du


domaine public, sans emprise en sous-sol, sans incorporation au sol, qui ne modifie
pas l’assiette du domaine public (tables, bacs, étalage, kiosques démontables,
terrasses de cafés, pose d’échafaudages, stationnement provisoire de véhicules ou
d’engins, etc. ;

Le permis de stationnement ou de dépôt temporaire sur la voie publique et autres


lieux publics est autorisé, sous réserve que cette mesure ne gêne pas la circulation.

 La permission de voirie pour une occupation avec emprise

L’expression ‘’occupation avec emprise’’ signifie installation nécessitant des points


d’ancrage dans le sol : (kiosque à journaux scellé dans le sol).

Les permissions de voirie sont des autorisations administratives données à une


personne physique ou morale, d’effectuer des travaux comportant occupation et
emprise sur le domaine public routier. Cette autorisation est toujours délivrée
unilatéralement à titre rigoureusement personnel et est toujours précaire et
révocable en raison du principe de l’indisponibilité du domaine public.

La permission de voirie concerne les objets ou ouvrages qui ont une emprise sur le
domaine public ; elle implique des travaux qui modifient l’assiette du domaine
occupé sous forme d’une occupation profonde qui comporte emprise du sol ou du
sous-sol au moyen d’ouvrages y adhérant et modifiant l’assiette de la voie publique
(kiosques à journaux, postes d’essence, canalisations, palissades de chantier
enfoncées et scellées dans le sol de la voie publique,), etc.

Section 3 : Installation et exploitation d’édifices publics sur le domaine


public communal : les différents types d’occupation

Toute installation sur le domaine public est soumise à autorisation préalable.


L’autorisation est individuelle et personnelle et ne peut faire l’objet d’aucune
transaction ; elle est annuellement renouvelée.

46
Seuls pourront être autorisés l’aménagement ou l’édification sur les voies
publiques des parkings ou des abris ci-après : l’auvent, la cafétéria, l’abri vent,
l’abri bar, le kiosque et l’atelier.

- Le parking est une aire délimitée, aménagée ou non destinée à recevoir les
engins à deux roues motorisés ou non et/ou les véhicules en stationnement
prolongé ou temporaire,

- L’auvent est un petit toit en appentis couvrant un espace libre du domaine public
devant une façade,

- Le kiosque s’entend de tout abri édifié sur la voie publique pour la vente de
journaux, livres, fleurs, cassettes, disques,

- La cafétéria est élevée sur la voie publique pour la vente de produits comestibles
sur place tels que : sandwich, omelette, crème, pâtisserie, yaourt, lait, café, thé,
limonades, sirops, sucreries de fabrication locale ou importée et toutes boissons
non alcoolisée,

- L’abri vent est une construction préfabriquée ou non , installée sur la voie
publique pour la vente de fruits, légumes, ou poissons frais, de boissons non
alcoolisées, de cigarettes, des produits de l’artisanat et assimilés,

- L’atelier vise tout abri quel qu’il soit, élevé sur la voie publique et destiné à
l’usage d’artistes ou d’artisans, peintres, sculpteurs, chorégraphies,
dactylographes, écrivains publics, coiffeurs modélistes, tailleurs, mécaniciens,
horlogers, menuisiers, soudeurs.

Section 4 : Les obligations principales de l’exploitant

Pour des raisons de sécurité et de tranquillité publiques, il est interdit aux usagers
de ces installations de stationner sur la portion de voie publique ouverte à la
circulation. Les tenanciers devront veiller au strict respect de cette interdiction. La
vente de boissons alcoolisées, d’aliments déclarés incomestibles par les services de
santé ou de stupéfiants est strictement interdite.

Les heures d’ouverture et de fermeture pour les cafétérias et abri vent sont, quel
que soit le jour de 6heures à 24heures.

Il est interdit aux tenanciers d’organiser des manifestations dansantes ou


récréatives sur les lieux des cafétérias et abri vent ; l’animation musicale n’y est

47
permise que pour la clientèle et devra être réglée juste pour l’audition de celle-ci. Il
est fait obligation à tout exploitant de respecter la réglementation relative à la
police des voies publiques.

Section 5 : Les occupations illicites du domaine public

Il s’agit d’occupations qui posent de sérieux problèmes de bon ordre, de sûreté, de


sécurité et de tranquillité publiques. Elles constituent donc de véritables risques de
troubles à l’ordre public. Ce sont principalement:

- Les occupations sans autorisation :

Elles exposent les contrevenants à des contraventions de voirie routière ;

- Les occupations de zones interdites :

Les zones non susceptibles d’être occupées sont : les casernes, les formations
sanitaires, les établissements scolaires, les lieux de culte, les cimetières, les parcs
urbains, les unités industrielles, les enclaves diplomatiques et l’intérieur des cités
et zones résidentielles, les accotements de la ligne de chemin de fer, les voies
régulièrement empruntées par les cortèges officiels.

Par ailleurs, pour des raisons de sécurité et de sûreté publiques, toute installation à
proximité des stations-service et des sites de stockage de produits inflammables
ainsi que sur un pan coupé après un ouvrage d’art public tel un caniveau, un dalot,
un avaloir ou des canalisations est interdite. Les contrevenants, en plus de faire
l’objet de déguerpissement, s’exposent à des contraventions de voirie.

- L’embarras de la voie publique :

De façon générale, l’embarras de la voie désigne l’occupation totale ou partielle du


domaine public sans nécessité par la constitution de dépôt ou abandon de choses
quelconques tels les ordures, les véhicules perturbant la sûreté de passage. En
dehors d’un fait accidentel ou un cas de force majeure, tout embarras de voie
propre à empêcher ou diminuer la liberté et la sûreté de passage est interdit.

Le cas spécifique d’un domaine privé

L’occupation d’un terrain privé par des marchands ambulants, propriétaires ou


locataires des terrains sur lesquels ils sont installés, pose un problème de sécurité
du fait de l’utilisation de l’accotement de la route pour que les clients puissent

48
accéder aux points de vente ; d’une manière générale, l’utilisation de l’accotement
constitue un usage anormal de la voie publique et nécessite une autorisation.

La vente à la sauvette est une offre, une mise en vente ou exposition sans
autorisation de marchandises dans les lieux publics, en infraction aux dispositions
réglementaires sur la police des lieux.

CONTROLE DE POLICE

Le contrôle de police sur la voie publique pourra porter sur :

- Les autorisations d’occupation du domaine et des lieux publics ;


- Les embarras des lieux publics ;
- Les autorisations de stationnement de la voirie.

CHAPITRE VIII: LES JEUX DE HASARD


TEXTES LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRES DE REFERENCE
- Loi no 027-2008/AN du 08 mai 2008 portant Réglementation des jeux de
hasard au Burkina Faso ;
49
- Décret n° 2010-822/PRES/PM/MEF/SECU du 31 décembre 2010 portant
conditions d’organisation et de contrôle des jeux de hasard concédés à la
Loterie Nationale Burkinabè ;
- Arrêté interministériel no 2011-454 MEF/MATDS/MFPTSS du 30
décembre 2011 portant modalités d’ouverture des casinos.

Section 1 : Définition

On entend par jeu de hasard, toutes formes de jeux comportant mise de


somme d’argent et faisant naître un espoir de gain. Il s’agit en effet de toutes sortes
d’opérations offertes au public, sous quelque dénomination que ce soit, pour faire
naître l’espérance d’un gain qui serait acquis par la voie du sort. Comme exemple
on peut citer la confection et diffusion de billets de loterie, de course de chevaux,
de tombola, les machines à sous, etc. en général, il s’agit de la diffusion par tous
moyens et formes de jeu comportant mises de sommes d’argent et laissant ou
faisant espérer des gains de toutes natures ou de toutes sortes.

Section 2 : Organisation et exploitation des jeux de hasard

Les jeux de hasard organisés, sans autorisation sont interdits dans tout lieu
public ou ouvert au public sous peines de poursuites pénales. Nul ne peut être
autorisé à organiser ou exploiter un jeu de hasard ou à ouvrir un casino s’il n’est de
nationalité (personne physique) ou de droit (personnes morales comme les
entreprises de jeux) burkinabè et s’il n’est de bonne moralité. L’organisation et
l’exploitation des jeux de hasard sont soumises à autorisation préalable délivrée
par le ministre des finances.
Au titre de la loi régissant les jeux de hasard, l’organisation et la diffusion de
ce type de jeux est soumis à autorisation du ministre en charge des finances. Ainsi
l’organisation de toute forme de jeu à caractère spéculatif; l’ouverture et
l’exploitation de tout établissement de jeux de hasard sous quelque dénomination
que ce soit, doit être accordée par le ministre des finances. La demande
d’autorisation doit être faite au moins un (01) mois avant la date de la tenue du jeu.
L’autorisation accordée par le ministre des finances est révocable (peut être
retirée) et ce retrait ne donne lieu à aucune indemnisation.

Paragraphe 1 : Loterie et tombola

Toute personne physique ou morale reconnu par le droit burkinabé peut, s’il est
attributaire d’une autorisation expresse du ministre des finances, organiser une
tombola/loterie. La demande d’autorisation d’organiser le jeu doit être faite au
moins un mois avant la date de la tenue du tombola ou de la loterie si non elle ne
50
sera pas recevable. Par ailleurs tout promoteur de tombola/loterie doit faire
établir par un auxiliaire de justice un règlement du jeu qui indique :
- Nom, prénom et qualité du promoteur ;
- La dénomination du jeu ;
- Les objectifs ;
- Le public cible ;
- Les conditions de participation ;
- Le principe du jeu ;
- Le mode de désignation des gagnants ;
- La date et le(s) lieu(x) de tirage ;
- La définition et la valeur des lots ;
- Le nombre et la valeur des tickets offerts au public ;
- Les tribunaux compétents en cas de litige ;
- Etc.
Ce règlement doit être agrée par le ministre des finances et faire l’objet d’une
publication dans un journal d’annonce légale au moins une fois, dès l’obtention de
l’autorisation.

Paragraphe 2 : Etablissements de machine à sous

Seules les personnes morales de droit burkinabé, constitué en société, sont


autorisées à ouvrir un établissement de machine à sous. La demande d’exploitation
d’un établissement de machine à sous est adressée au ministre chargé des finances
et doit comporter l’avis du maire de la commune concernée. L’autorisation est
accordée pour une durée de cinq (05) ans renouvelable.
Ainsi, l’ouverture des salles de jeux de machine à sous ne peut être sollicitée que
par les promoteurs titulaires d’autorisation d’exploitation d’établissements à cette
fin. L’ouverture de ces salles de jeux, en plus de l’avis du maire, exige des
autorisations d’aménagement et d’ouverture délivrée par le ministre des finances.
L’autorisation d’aménagement est délivrée après une visite d’identification du/des
sites diligentée par les ministères en charge de la sécurité et des finances.

En principe et prioritairement les machines à sous doivent être installées dans


les casinos (lieux de réunion, de jeux et de spectacles) ou dans les hôtels ayant au
minimum deux (02) étoiles. En cas de non-respect de cette règle, les machines à
sous devront être installées dans des salles ayant au moins trente (30m 2) mètres
carrés. Dans ce dernier cas les salles devront en outre être situées à une distance
de trois cents (300m) mètres, au moins des lieux de cultes, des établissements
scolaires ou de santé, des marchés ou de tout autre endroit inapproprié dont
l’appréciation incombe aux agents de sécurité (lors de l’enquête qu’ils auront à
mener). De même, la distance entre deux salles de jeux ne doit pas être inférieure à
cinq cent (500m) mètres.

51
CONTROLE DES JEUX DE HASARD

L’organisation des jeux de hasard, l’exploitation des établissements de jeux,


ainsi que la conformité des appareils utilisés dans le cadre des jeux expressément
autorisés sont soumis à la surveillance et au contrôle des ministres des finances et
de la sécurité.
Le contrôle des loteries et tombola consiste en un contrôle technique de
l’organisation des jeux et en une supervision des opérations de tirage. En ce qui
concerne le contrôle technique, les sous-officiers de police pourront être emmenés
à faire des vérifications ou investigations afin de s’assurer de la régularité de
l’organisation des jeux. Ainsi il sera question de savoir si l’organisateur a une
autorisation, si le jeu ne se déroule pas au-delà de la zone territoriale et de la
période de temps prévue par l’autorisation. Il s’agira également de vérifier le
respect du règlement de la loterie/tombola, la conformité des gains aux lots
proposés, etc.
La supervision des opérations de tirage consiste à vérifier que le tirage au sort
ou autre mode de désignation des gagnants, tels que décrit dans le règlement, a été
effectué suivant les méthodes et les conditions qui assurent le libre jeu du hasard.

Le contrôle des établissements de machines à sous est également assuré par


les agents des ministères de la sécurité et des finances. Les agents de police
chargés d’exercer le contrôle ont libre accès aux salles de jeux de jour comme de
nuit. Ils exercent une surveillance générale sur ces établissements, notamment les
conditions d’accès à ces salles, les heures d’ouverture et de fermeture, la
surveillance des personnes sur lesquelles peut peser des suspicions. Un registre
spécial côté, paraphé et visé par la Police Nationale est tenu dans chaque
établissement de jeux. Les agents chargés du contrôle peuvent consulter ce
registre toutes les fois qu’ils se rendent au siège de cet établissement pour une
quelconque vérification.

NB : les autres formes de jeux de hasard, organisé de façon non formelle, et non
autorisés expressément par l’autorité administrative compétente, par les individus
sont strictement interdit. Egalement et en règle générale, les mineurs ne doivent
pas participer aux jeux de hasard, sauf si ces jeux sont organisés à leur intention.
En tout état de cause, l’accès des salles de jeux est strictement interdit aux
mineurs.

CHAPITRE IX: LA POLICE DES DECES

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TEXTE REGLEMENTAIRE DE REFERENCE
- Arrêté n° 2004-059 du 23 août 2004 portant règlement général des
sépultures et police des cimetières.

Définition
Les cimetières sont des terrains aménagés et spécialement consacrés à
l’inhumation des morts.

Section 1 : Réglementation

Les cimetières municipaux doivent être situés à 500 mètres au moins des
limites des agglomérations. Cette distance peut être réduite si les agglomérations
sont pourvues d’eau potable sous pression alimentant toutes les habitations
situées à moins de 100 mètres de distance du cimetière. Pour des raisons
sanitaires, il est interdit de creuser des puits sur des terrains situés à moins de 100
mètres du cimetière. Les cimetières doivent être entourés d’une clôture de nature
à assurer leur protection.
Les cimetières qui ne disposent plus de places permettant d’effectuer des
inhumations seront fermés et resteront en l’état sans qu’on puisse en faire un
quelconque usage pendant 10 ans au moins. La réouverture des cimetières pour
recevoir de nouvelles sépultures ne pourra avoir lieu que 10 ans au moins après
les dernières inhumations. Ce délai pourra être prorogé par arrêté municipal en
tenant compte de la nature propre du terrain de chaque cimetière. A l’expiration
du délai de fermeture, les terrains constitutifs de cimetières pourront être remis
dans le commerce à condition qu’ils ne seront qu’ensemencés ou plantés sans qu’il
puisse y être fait aucune fouille à plus de 0,5 mètre de profondeur pendant un
nouveau délai de 20 ans.

Paragraphe 1 : Administration et police des cimetières


L’administration et la gestion des cimetières municipaux sont exercées par un
conservateur assermenté placé sous l’autorité d’un directeur de service. Le
conservateur peut être secondé par un adjoint. Le conservateur exerce la
responsabilité de l’application des règlements en vue de réaliser les opérations
funéraires dans les conditions de décence requise ainsi que l’application de la
police des cimetières.

53
Les concierges et autres personnels du service exercent sous la direction et
l’autorité du conservateur, les tâches qui leur sont confiées.
Ils assurent notamment :
- l’application de la police générale ;
- La tenue des registres des réclamations et des observations mis à la disposition
des familles.
Il est défendu sous peine de sanctions disciplinaires et sans préjudice de
poursuites pénales aux agents municipaux des cimetières :
- de s’immiscer directement ou indirectement dans tout commerce ou toute
convention concernant les sépultures ;
- de s’approprier de tout objet ou matériaux provenant des concessions ;
- De solliciter des familles ou des entreprises toute gratification ou pourboire ;
- de tenir toute conversation ou d’adopter toute attitude ou tenue vestimentaire
susceptible de nuire à la décence des opérations funéraires ou de choquer les tiers.

Paragraphe 2 : Horaires - discipline

Les cimetières sont ouverts tous les jours de 7 h à 18 h.


Aucune inhumation ou exhumation ne pourra avoir lieu en dehors des heures ci-
dessus fixées.
Les personnes qui entrent dans le cimetière devront s’y comporter avec la décence
et le respect que commandent les lieux.
L’entrée est interdite :
- aux malades mentaux ;
- aux personnes en état d’ivresse ;
- aux marchands ambulants ;
- aux mendiants ;
- aux enfants non accompagnés ;
- aux animaux même tenus en laisse ;
- aux engins à deux roues ;
- aux voitures autres que celles des services municipaux, des sociétés
concessionnaires, des pompes funèbres, des handicapés et personnes de mobilité
réduite.

Il est expressément interdit :


- de se livrer à l’intérieur du cimetière à des manifestations bruyantes à l’exception
des chants liturgiques et des musiques militaires ;
- d’escalader les murs et grilles des tombeaux ;

54
- d’enlever et de déplacer les objets déposés sur les concessions ;
- de dégrader les tombeaux et objets consacrés à la sépulture ;
- Plus généralement de commettre tout acte contraire au respect dû à la mémoire
des morts ou incompatible avec le caractère de recueillement et de décence imposé
par les lieux.

Dans tous les cas où une inhumation a lieu dans les circonstances telles que
l’ordre public pourrait être troublé, l’autorité municipale pourra interdire l’entrée
du cimetière à toute personne ne faisant pas partie du deuil proprement dit. Il
pourra être également procédé à la fermeture provisoire du cimetière, si des
manifestations tumultueuses s’y produisaient à l’occasion des obsèques.

Section 2 : Des sépultures - inhumations, exhumations et ré inhumations

Paragraphe 1 : Inhumation

L’inhumation c’est le fait de mettre sous terre (enterrer) un cadavre/un


mort. Tout décès se produisant sur le territoire de la commune doit être déclaré à
la Mairie au Bureau de l’état civil dans les plus brefs délais, par un parent ou une
personne possédant sur l’état civil du défunt les renseignements les plus exacts et
les plus complets. Aucune mise en bière ou inhumation ne pourra avoir lieu sans
qu’il soit délivré un permis d’inhumer mentionnant de manière précise le nom du
défunt, son domicile, le lieu et l’heure du décès. Et le permis d’inhumer n’est
délivré que sur présentation d’un certificat médical attestant le décès.

a) Lieu d’inhumation

 Inhumation dans les cimetières


Sauf autorisation exceptionnelle du Maire, aucune inhumation ne peut être faite
en dehors des cimetières municipaux. Les inhumations en terrain commun auront
lieu soit en fosses individuelles, soit en tranchées ; les corps dans ce dernier cas
étant placés côte à côte. Quel que soit le genre de fosses utilisées, elles devront être
établies de telle sorte que la hauteur de comblement comprise entre le corps et la
surface du sol soit au moins égale à quatre-vingt (80) centimètres. Une allée d’un
mètre (01m) doit séparer les sépultures.
 Inhumations dans les sépultures particulières (à domicile)
Les inhumations dans les sépultures particulières sont soumises à
autorisation exceptionnelle du Maire. Les familles bénéficiaires sont soumises au

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strict respect des textes en vigueur. Dans les cas de sépultures particulières, la
tombe devra respecter les caractéristiques suivantes :
- avoir une profondeur de 2 m ;
- être cimentée ;
- être à 5 m au moins d’un mur mitoyen ou d’un puits.
La bière doit être zinguée.
Aucune inhumation à domicile ne peut avoir lieu sans la présence d’un agent
de service municipal chargé de l’hygiène et d’un agent de police assermenté chargé
de vérifier les conditions ci-dessus.
Toute inhumation est interdite dans les zones d’habitat spontané, les zones
commerciales, industrielles et militaires.

 Inhumation dans les concessions


La concession est une partie lotie du cimetière accordée sur demande aux
personnes qui désirent y posséder une place distincte et séparée pour y fonder
leur sépulture.
Il peut être attribué dans les cimetières municipaux :
- Des concessions de courte durée accordée pour quinze (15) ans et plus ;
- Des concessions trentenaires (30 ans) ;
- Des concessions perpétuelles (99) ans.
Des carrés spéciaux seront réservés dans le cimetière pour chacune des catégories
de concessions créées.

Paragraphe 2 : Exhumation

Aucune exhumation ou réinhumation, sauf celle ordonnée par l’autorité judiciaire,


ne peut avoir lieu sans l’autorisation préalable du maire.
Les personnes chargées aux exhumations doivent être munies de gants spéciaux
qui seront ensuite désinfectés au même titre que leurs chaussures. Elles seront
ensuite tenues à un nettoyage antiseptique de la face des mains et de toute autre
partie du corps non protégé efficacement.

Si au moment de l’exhumation le cercueil est trouvé en bon état de


conservation, il ne pourra être ouvert que s’il s’est écoulé cinq ans depuis le décès.
Si le cercueil est trouvé en mauvais état, le corps sera placé dans un autre cercueil
ou dans une boite à ossement. Les cercueils avant d’être manipulés et extraits de la
fosse seront copieusement arrosés par un liquide désinfectant, telle la solution
d’hypochlorite de chaux ou d’eau de javel. En vue d’assurer la parfaite application

56
des mesures de prévention de maladies, toute opération doit avoir lieu en présence
d’un représentant qualifié de la Mairie. Il ne peut être procédé à une exhumation
qu’en présence d’une autorité de Police et d’un représentant du service d’hygiène.

Paragraphe 3 : Transport de corps en vue d’inhumation ou de réinhumation

Le transfert des restes mortels doit faire l’objet d’une autorisation par l’autorité
administrative compétente.
Lorsque le corps d’une personne décédée doit être transporté d’un point à un autre
sur le territoire de la commune, l’autorisation est accordée par le maire. Lorsque le
transfert doit se faire de l’intérieur du pays à un autre, l’autorisation est accordée
par le Haut-commissaire.
Lorsque le transfert doit se faire d’un pays à l’intérieur du Burkina Faso,
l’autorisation est accordée par les représentations nationales auprès des pays
étrangers.
Outre l’autorisation, les moyens de transport doivent être adaptés, c’est-à-dire
spécifiques au transport des corps. Ainsi, pour les cas de transport sans bière,
l’utilisation de véhicule spécialisé est préconisée. En cas d’utilisation d’un véhicule
ordinaire pour le transfert, la mise en bière est obligatoire et dans ce cas la bière
doit être scellée.
Par ailleurs, il faut un certificat médical qui atteste que la personne n’est pas morte
d’une maladie contagieuse qui pourrait mettre en danger la vie des populations en
cas de transport.

L’autorisation de dépôt temporaire d’un corps dans un édifice culturel, un caveau


provisoire ou à domicile, est délivrée par le maire. Lorsque la durée du dépôt n’est
pas supérieure à 48 heures, le corps doit être placé dans un cercueil de 27
millimètres d’épaisseur avec garniture étanche ou dans une housse mortuaire. Si la
durée du dépôt doit dépasser 48 heures ou si le décès est dû à la suite d’une
maladie contagieuse, le corps sera déposé dans un cercueil hermétique.

Le corps doit être placé dans un cercueil hermétique conformément aux


prescriptions ci-dessous :
1. En cas de transport de corps en dehors du territoire de la commune où a eu lieu
le décès et lorsque le trajet à parcourir quel que soient la durée et le mode de
transport, est supérieur à 500 Kilomètres.

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2. Lorsque le corps non traité reste en dépôt pendant une durée excédant 48
heures, soit au domicile du défunt, soit dans un édifice culturel soit dans un
dépositoire ou un caveau provisoire. En cas de réintégration à son domicile du
corps d’une personne décédée hors de celui-ci, le délai de 48 heures compte, non
pas à partir du moment de la mise en bière, mais de celui de la réintégration.
3. Lorsqu’il y a lieu de transporter hors du territoire de la commune où a eu lieu le
décès ou de garder en dépôt soit à domicile, soit dans un édifice culturel, soit dans
un dépositoire ou dans un caveau provisoire, pour quelque durée que ce soit, le
corps d’une personne décédée des suites d’une des maladie contagieuse telle
méningite, Ebola, fièvre Assa ou toute autre maladie qui aura été soumis à la
déclaration obligatoire. Dans tout cas exceptionnel tel que doute sur le caractère
infectieux de la maladie, circonstance atmosphérique, moyen de transport utilisé,
l’autorité municipale peut exiger l’utilisation d’un cercueil hermétique.

Dans les cas de transport non spécifiés à l’article ci-dessus, le corps sera placé dans
un cercueil de 27 millimètres d’épaisseur ou dans une housse mortuaire.

La fabrique des cercueils hermétiques est soumise aux normes techniques


suivantes :
1. Cercueil en plomb confectionné avec une lame de plomb de 0 m.00025 (2mm, 5),
pour les adultes ; de Om.002 (2 millimètres), pour les enfants.
2. Cercueil en zinc confectionné avec les feuilles de zinc de 0m.00045 (45
millimètres) d’épaisseur ; et muni au préalable d’un appareil épurateur de gaz de
putréfaction agréé par le ministre de santé.
3. Cercueil en ciment armé de 3 centimètres d’épaisseur. Quel que soit le système
adopté, le cercueil hermétique devra lui-même être renfermé dans une bière en
bois dur dont les parois auront 0 m 026 (2,6 cm) d’épaisseur et seront maintenus
par de frettes.

Section 3 : Incinération – embaumement - moulages et autopsie

Paragraphe 1 : Incinération

Incinérer un corps, c’est le fait de le réduire en cendre, de le bruler jusqu’à obtenir


une cendre. Les incinérations resteront interdites tant que la ville ou ses
délégataires éventuels ne disposent pas des installations réglementaires
nécessaires.

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Paragraphe 2 : Embaumement

L’embaumement est le fait de remplir un corps mort, de substances destinées à le


préserver de la putréfaction. Il ne peut être procédé aux opérations tendant à la
conservation des cadavres par l’embaumement ou par tout autre moyen sans
autorisation délivrée par le Maire.
Pour obtenir cette autorisation, il y a lieu de produire :
1. Une demande écrite du membre de la famille ou de toute autre personne ayant
qualité pour pourvoir aux funérailles ;
2. Une déclaration indiquant le mode et les substances que l’on se propose
d’employer, ainsi que le lieu et l’heure de l’opération.
3. Un certificat du médecin traitant affirmant que la mort est due à une cause
naturelle.
La décision sera prise sur le rapport d’un médecin assermenté, commis pour
vérifier les décès. L’autorisation ne sera accordée que si le médecin assermenté
certifie que la mort est due à une cause naturelle. L’emploi de l’arsenic, du plomb et
du mercure est interdit dans les opérations d’embaumement.
L’agent désigné pour assister à l’opération, devra préalablement à celle-ci se
faire présenter l’autorisation. Il prélèvera et mettra sous scellés deux échantillons
de 125 g du liquide employé pour l’embaumement. L’un des échantillons sera
laissé à la garde de l’opérateur, l’autre sera envoyé à la mairie pour être soumis à
l’analyse. A la fiole contenant le liquide prélevé, il joindra une note indiquant le
nom de la personne son domicile, le nom de l’embaumeur et la date du procès-
verbal de l’embaumement. Il sera dressé un procès-verbal des opérations de
l’embaumement et du prélèvement. Les frais de l’analyse sont à la charge des
familles et sont recouvrés dans les conditions fixées pour les vacations funéraires.

Paragraphe 3 : Moulage et Autopsies

Il est interdit de faire procéder au moulage ou à l’autopsie d’un cadavre avant qu’il
ne soit écoulé un délai de 24 heures depuis la déclaration du décès à la mairie et
sans avoir au préalable, obtenu l’autorisation du maire à l’exception.
Si le moulage ou l’autopsie d’un cadavre est nécessaire avant expiration du délai de
24 heures, la demande d’autorisation doit être accompagnée d’un certificat du
médecin-légiste constatant que des signes de décomposition rendent l’opération
nécessaire avant les délais prescrits.

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