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En droit administratif, le mot « police » n’a pas le même sens que dans le langage courant.
C’est la limitation par l’autorité publique et dans l’intérêt public d’une activité des citoyens, cette
activité n’en demeure pas moins une activité privée.
Toutefois, cette activité garantie par la Constitution ne peut être supprimée par les prescriptions de
police, elle est seulement réglementée.
D’une façon générale, la « police » est l’ensemble des mesures prises pour assurer l’ordre public
dans son ensemble le plus étendu. C’est ce qu’on appelle la police administrative générale, exercée
d’une manière indifférenciée à l’égard de n’importe genre d’activités des particuliers. C’est une police
générale de l’ordre public. Elle peut s’exercer au plan national ou au plan communal. C’est ce qui crée
l’existence d’une police nationale et d’une police municipale.
A côté de la police administrative générale, il existe une police administrative spéciale qui
concerne telle ou telle activité en vue de prévenir les désordres dans un domaine bien défini. Il y a
donc plusieurs polices spéciales. Elles s’appliquent :
à une catégorie particulière d’individus (exemple : police des étrangers
à une branche d’activités déterminées (exemple : police de la chasse, police de la pêche, police
des jeux)
Le pouvoir d’assurer l’ordre public appartient à plusieurs autorités :
au Président de la République ;
au premier Ministre ;
aux Ministres ;
aux autorités déconcentrées (Gouverneurs, Préfets, Sous- Préfets)
aux autorités compétentes en matière de police municipale.
Cette existence du pouvoir de police jusqu’au dernier échelon résulte du fait que les exigences
de l’intérêt général ou de l’ordre public varient suivant les localités. C’est ce qui justifie l’existence
d’une police locale.
Il amène à examiner les autorités compétentes pour la police d’Etat et celles compétentes pour la
police municipale.
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Dans le cadre de la police générale, le Ministre de l’Intérieur joue un rôle important. C’est lui
qui exerce le pouvoir de police générale sur l’ensemble du territoire national. Il est sous l’autorité du
Premier Ministre responsable de l’administration générale et exerce la tutelle des collectivités locales,
assure la protection et la sécurité des personnes et des biens ainsi que la sûreté de l’Etat.
b) Les autorités déconcentrées :l
Selon l’article 125 du Code des Collectivités locales, la police municipale a pour objet d’assurer
le bon ordre, la sûreté, la tranquillité et la salubrité publique.
Ces autorités compétentes sont des Maires des communes de droit commun des villes et des
communes d’arrondissement. Cet article donne une liste non limitative des compétences des Maires.
En matière de police municipale, le conseil municipal peut émettre des vœux et avis mais n’a en
aucun moment compétence pour dresser des injonctions aux Maires.
Si le pouvoir de police n’entraîne aucune ambiguïté quant à son contenu et quant à l’autorité à
laquelle est confié ce pouvoir, il n’en est pas de même pour la police municipale administrative
générale en raison du nombre des autorités qui ont mission de l’exercer conformément aux lois et
règlements en vigueur.
Pour éviter les conflits de compétence, la combinaison et l’harmonisation des pouvoirs des
diverses autorités de police sont soumises à ce qu’on appelle le « principe de concurrence ».
Il peut exister des concours de compétences en matière de police dans de nombreux cas.
C’est le cas où il y a concurrence entre deux autorités de police générales dont l’une est supérieure
et l’autre inférieure.
La jurisprudence a établi un principe assorti d’une exception. Le principe est qu’en vertu du principe
de la hiérarchie des organes et des actes, l’autorité inférieure doit respecter les mesures de l’autorité
supérieure. Elle ne peut pas empiéter sur le pouvoir de l’autorité supérieure, amis elle peut intervenir
pour compléter la mesure.
En revanche, dans le même domaine une autorité de police supérieure peut toujours prendre une
mesure de police déjà prévue par l’autorité inférieure. Le Gouverneur agit dans le cadre régional alors
que le Préfet ou le Maire ont déjà pris des mesures chacun en ce qui concerne sa compétence
territoriale.
L’exception est qu’une autorité locale peut édicter des règles plus sévères que celles déjà édictées
par l’autorité supérieure lorsque les circonstances exigent cette aggravation.
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2) Concurrence de police générale et de police spéciale :
Lorsque la police générale et une police spéciale sont en concurrence, il est admis que la dernière
ne fait pas obstacle à l’exercice de la première. Mais celle-ci ne peut s’exercer qu’à titre subsidiaire ou
complémentaire.
Ainsi :
les mesures de police générale peuvent compléter des mesures de police spéciale mais non le
contraire, l’autorité de la police générale pourra édicter des mesures plus rigoureuses si les
circonstances la justifient ; mais non alléger les restrictions ou interdictions édictées par la
police spéciale.
en cas d’absence ou d’insuffisance des mesures de la police spéciale, l’autorité de police
générale est compétente pour prendre les mesures nécessaires au maintien de l’ordre public.
Les pouvoirs de police ainsi décrites ne peuvent pas être illimités. Jusqu’où peuvent s’étendre ces
pouvoirs, d’où le problème de leurs limites.
Elles peuvent être examinées quant à la responsabilité des Maires et des communes en matière
de police et quant au contrôle portant sur la régularité de l’acte de police.
Les divers actes de police peuvent entraîner suivant le cas, la responsabilité des Maires des
communes ; c’est ce qu’on appelle la responsabilité de la puissance publique.
Ces Maires sont responsables toutes les fois qu’ils commettent une faute personnelle se détachant de
l’exercice de leur fonction (cas de détournement de deniers publics).
La responsabilité de la commune peut être engagée par les actes ou l’inaction du Maire et des autres
agents de l’autorité lorsque ceux-ci commettent une faute professionnelle.
Le Code de l’Administration communal dispose que les communes sont civilement responsables
des dégâts et dommages commis sur leur territoire par les habitants de la commune à l’occasion des
attroupements ou rassemblements soit envers les personnes, soit contre les propriétés privées ou
publiques.
La commune étant une entité résultant d’un démembrement de la puissance publique, c’est-à-dire
l’Etat, celui-ci est tenu aux termes de l’article 216 du C.P.C de contribuer pour moitié au paiement des
dommages –intérêts et des frais causés à l’occasion des attroupements ou rassemblements.
Si l’Etat refuse de prendre en charge la part qui lui revient dans la répartition du dommage, la
commune est en droit d’exercer un recours contre lui. Par contre s’il est prouvé que la commune est de
connivence avec les auteurs des troubles, l’Etat a la possibilité d’exercer un recours contre elle dans
les mêmes conditions
C’est le contrôle porté sur tous les actes de l’autorité, à savoir son but, ses motifs , ses moyens.
o Contrôle du but : la police, on le sait, se définit par son but qu’est le maintient de l’ordre
public. A cet effet, le détournement de pouvoir permet au juge d’annuler toute mesure qui vise
un but autre que l’ordre public.
o Contrôle des motifs : la mesure de police n’est légale que lorsqu’elle est motivée c’est-à-dire
lorsqu’il existe une menace réelle de troubles.
Cependant dans certaines matières, la jurisprudence admet une présomption ‘absence de motifs
sauf preuve contraire, tel est le cas des manifestations culturelles ;
o Contrôle des moyens : l’objet de la police administrative c’est le moyen mis à sa disposition.
Il s’agit essentiellement de la prescription.
La jurisprudence reconnaît aux autorités administratives une très grande variété de moyens d’actions,
édiction de procédures réglementaires, déclaration, autorisations voire interdiction.
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L’ENQUETE DE DECES
(Mise à jour le 19/06/03)
PREAMBULE
Les décès sont, pour les juristes, répartis en plusieurs catégories diversifiées en fonction de leur cause.
Il peut tout d’abord s’agir de " la mort naturelle ", qui échappe généralement à l’intervention du
Policier. Il peut s’agir de la mort dite " violente " . Il peut s’agir également d’un décès dont la cause est
inconnue ou suspecte. Il peut s’agir enfin d’une mort dont le caractère criminel est avéré.
Dans un premier temps, nous étudierons les différents cadres juridiques du décès, puis les diligences
mises en œuvre, selon les cas, par les acteurs successifs, notamment l’Officier de Police Judiciaire, qui
lors de ses premières constatations, aura un rôle déterminant sur les suites de la procédure qu’elle soit
civile ou judiciaire. Enfin nous aborderons le caractère procédural de l’enquête.
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A - Mort naturelle
La mort naturelle, est un décès dû à l’évolution du corps humain, induit par sa dégénérescence
(vieillesse ou maladie). La personne décédée était suivie médicalement ou non, mais sa mort "
n’étonne pas outre mesure… "
C’est un événement qui reste en dehors du champ d’action de la police. Il s’agit d’une procédure civile
diligentée, à l’initiative de la famille, par l’officier d’état civil. Elle consistera en la constatation du
décès par un médecin, la rédaction de l’acte de décès et la délivrance du permis d’inhumer par ce
même officier d’état civil.
Toutefois, dans certains cas, les fonctionnaires des services de police seront parfois amenés à
intervenir, notamment en cas d’absence de famille sur place, ou de décès sur la V.P., ou dans un lieu
public.
B - Mort violente
La mort violente est un décès, en opposition avec la mort naturelle, contraire à l’évolution naturelle du
corps humain, et due à l’intervention d’un élément extérieur, qui est parfaitement identifié : coups,
intoxication, acte suicidaire, accident, etc.…
C – Mort suspecte ou de cause inconnue
Il s’agit d’une mort, " ….., qu’il s’agisse ou non d’une mort violente, ….. " (art.74 C.P.P.) dont les
premiers renseignements ou constatations mettent en évidence une suspicion sur les causes du décès.
Il peut s’avérer également que le médecin soit dans l’impossibilité de déterminer les causes de la mort.
Dans ce cas il faudra diligenter la procédure ad-hoc.
D – Mort violente d’origine criminelle ou délictuelle
Dans le cas où les constatations ou les circonstances du décès, révéleraient à l’évidence l’existence
d’un homicide, qu’il soit volontaire ou pas, l’enquête judiciaire sera diligentée selon le cadre ad-hoc.
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II – LES DILIGENCES
A - Mort naturelle
Cet événement, bien qu’en dehors du champ d’application du policier, entraîne toujours l’exécution de
trois formalités, au point de vue du droit.
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- La déclaration auprès de l’O.E.C. doit avoir lieu dans les 24 heures qui suivent le décès. La
déclaration tardive, qui doit cependant toujours être reçue, est une contravention.
- Dans l’hypothèse où il n’y a pas de famille connue ou non identifiée, la mairie réglera les honoraires
du médecin (art. R2223-77du Code Général des Collectivités Territoriales). Il y aura également lieu
d’aviser le greffier en chef du tribunal d’instance pour la conservation des biens du défunt et
éventuellement pour l’avis à famille, voire l’apposition de scellés administratifs.
- Tout médecin est tenu de déférer aux réquisitions de l’autorité publique sous peine d’encourir une
amende de 3800 euros. (art. L 4163-7 du C.S.P.)
B - Mort " violente "
Article 81 du Code Civil :
" Lorsqu’il y aura des signes ou indices de mort violente, ou d’autres circonstances qui donneront lieu
de le soupçonner, on ne pourra faire l’inhumation qu’après qu’un officier de police, assisté d’un
docteur en médecine ou en chirurgie, aura dressé procès-verbal de l’état du cadavre et des
circonstances y relatives, ainsi que des renseignements qu’il aura pu recueillir sur les prénoms, nom,
âge, profession, lieu de naissance et domicile de la personne décédée. "
Au vu de cet article, l’officier de police doit procéder à un certain nombre d’actes.
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Si aucune responsabilité à la charge d’un tiers n’est envisageable, l’enquête est terminée et le ou les
actes seront transmis au procureur de la République (le procureur de la république se voit confier par
le code civil la surveillance des services de l'état civil), ainsi que le certificat médical descriptif. Ce
dernier est tenu informé de la découverte et des circonstances du décès. Il prendra les décisions
relatives aux suites à donner, en tenant compte des diverses constatations de l’officier de police.
Dans ce cas l’O.P.J. rédigera, à la demande du procureur de la République, un extrait de P.V. aux fins
d’inhumation.
Dans le cas où les circonstances amèneront un doute sur les causes de la mort, ou sur la participation
d’un tiers à ce décès, le procureur de la République peut choisir,
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Le procureur de la République, au cours de cette procédure et afin de déterminer les causes de la mort,
pourra ordonner une autopsie. Au terme de celle-ci, 4 possibilités sont envisageables.
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Le procureur de la République peut cependant, à tout moment, au cours des actes de l’article 74 du
C.P.P., ordonner l’ouverture d’une information. Cette information est différente de celle ouverte
habituellement, dans le fait qu’elle ne vise pas une infraction déterminée, ni ses auteurs, mais
exhaustivement la recherche des causes de la mort.
E – Le Permis d’inhumer
L’autorisation de procéder à l’inhumation du corps est délivrée dans tous les cas par l’officier d’état
civil. La délivrance du permis d’inhumer est subordonnée à la production d’un certificat médical, dit
"certificat de décès ", attestant que le décès ne pose aucun problème médico-légal (art R 2213-17 du
C.G.C.T.) et de l’extrait de PV aux fins d’inhumation (délivré par l’OPJ sur autorisation du Procureur
de la République). Dans le cas contraire, l’officier d’état civil sursoit à l’autorisation de fermeture du
cercueil et avise immédiatement un O.P.J. (dans le cas d’une procédure de mort naturelle avec famille
sur place, et donc sans intervention policière).
Cependant lorsqu’une enquête est en cours, la délivrance de l’autorisation est subordonnée à la
décision de l’autorité qui dirige cette enquête, et qui différera d’ailleurs suivant le cadre juridique.
- Art 81 du C.C. :
• Tout O.P.J. territorialement compétent peut autoriser la délivrance du permis d’inhumer. Cette
hypothèse implique que la procédure ait écartée toute éventualité d’une quelconque
responsabilité dans la cause du décès, et que les circonstances de ce dernier aient été
déterminées de façon précise
• L’O.P.J. observera donc une grande prudence dans l’exercice de cette prérogative, en avisant
notamment, même verbalement, le procureur de la République, avant de transmettre à
l’officier d’état civil un extrait de P.V. aux fins d’inhumer.
- Enquête judiciaire :
• Dans ces différents cas, seul le procureur de la République (ou le cas échéant le juge
d’instruction) est qualifié pour autoriser la délivrance du permis d’inhumer par l’officier d’état
civil.
• L’O.P.J. transmettra à l’officier d’état civil un extrait de P.V. aux fins d’inhumer, dès qu’il en
aura reçu l’ordre du parquet.
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III – LES MESURES ACCESSOIRES
A – Avis aux familles
Quel que soit le cadre juridique du décès, le policier aura toujours à faire face à des obligations à
accomplir avec humanité et exactitude. Cette opération devra s’effectuer le plus rapidement possible,
et bien entendu avec les ménagements d’usage. Il conviendra également de tenir compte de certains
impératifs liés à l’enquête.
Dans les cas de mort naturelle ou accidentelle sans tiers en cause, il appartiendra à l’O.P.J. de s’assurer
que cet avis a été effectué par les fonctionnaires intervenants ou leur unité.
Cependant, dès lors qu’un décès pourra aboutir sur une enquête judiciaire (origine criminelle ou
délictuelle, suicide, mort suspecte ou de cause inconnue, accident avec tiers en cause), l’initiative de
cet avis appartiendra à l’unité chargée de l’enquête, qui décidera de la forme à donner à la mission et
le délai au vu des éléments à sa disposition.
Dans certaines circonstances, des difficultés pourraient intervenir :
Victime de nationalité étrangère :
- Si la victime n’est pas domiciliée en France, il conviendra d’aviser le consulat territorialement
compétent.
- S’il s’agit d’un demandeur d’asile titulaire d’une attestation provisoire ou d’une carte de résident,
aviser la préfecture qui a délivré ce titre.
Victime de nationalité française dont la famille est domiciliée à l’étranger :
- Il faudra dans ce cas aviser le bureau de police générale de la direction de la réglementation de la
Préfecture, qui transmettra l’information au ministère des Affaires Etrangères, afin de joindre la
famille par le canal des autorités françaises en poste dans le pays étranger considéré.
Victime non identifiée ou absence d’élément permettant de déterminer la personne à prévenir
- Photographier le corps et procéder au relevé d’empreintes.
- Informer le S.R.P.J. par message en joignant :
- les éléments d’état civil
- le lieu de dépôt du corps
- tout autre renseignement utile
B – Les mesures d’hygiène et de décence
Le décès d’une personne sur la voie publique ou dans un lieu public entraîne la prise de mesures
d’hygiène et de décence qui revêtent un caractère d’urgence particulière au niveau du transport du
corps.
Il convient de noter, à ce sujet, que le maire a compétence générale en matière d’hygiène sur sa
commune.
- Transport du corps :
• La réalité et la cause du décès ayant été établies par un médecin dûment requis, les autorités de
police détiennent le pouvoir d’autoriser immédiatement (sans avoir à solliciter l’autorisation
du maire) l’admission en chambre funéraire.
• Selon l’article R 2223-77 du Code général des collectivités territoriales, l’admission d’un
corps en chambre funéraire est autorisée par le procureur de la République dans les cas de
décès prévus par l’article 81 du code civil et l’article 74 du code de procédure pénale.
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C – Mesures conservatoires des biens du défunt
Il s’agit d’assurer la conservation des éléments de la succession ouverte par le décès. Cette mission,
lorsqu’elle est nécessaire, est confiée au greffier en chef du Tribunal d’Instance ou en cas
d’empêchement à un greffier de ce même tribunal.
Cependant, les enquêteurs, arrivés les premiers sur les lieux, vont être souvent amenés à prendre des
mesures provisoires en attendant l’arrivée du greffier ou tout simplement des ayants droits.
- La procédure civile d’apposition de scellés après décès :
• Il appartient au greffier en chef du T.I. où se trouvent les biens de prendre les mesures
conservatoires (article 1305 du Code de procédure civile).
• Cette procédure n’est mise en œuvre systématiquement mais seulement dans certaines
hypothèses (article 1304 du C.P.C.), en particulier lorsque le conjoint ou les héritiers ne sont
pas présent au moment du décès. Dans ce cas elle peut-être notamment sollicitée par le
Commissaire de police, le maire ou les ayants droits.
• Le greffier apposera les scellés sur la porte sans pénétrer dans les lieux, ou dans le cas
contraire après inventaire. (article 1308 du C.P.C.)
• Si la circonstance et la valeur apparente des biens le justifient, le greffier en chef pourra
désigner " un gardien des scellés " (article 1309 du C.P.C.), qui pourrait être un fonctionnaire
de police. Toute négligence de " ce gardien " entraînera des poursuites pénales.
- Les mesures conservatoires prises par les services de police :
Dans l’hypothèse où l’intervention du greffier en chef est nécessaire, ce dernier sera informé par
l’O.P.J. aux fins de se transporter sur place. Cependant, en attendant sa venue, les fonctionnaires de
police sur les lieux devront prendre des précautions en vue de garantir la protection des biens du
défunt. Aucun formalisme procédural n’est exigé, mais il convient, avant tout, d’éviter toute
contestation ultérieure. Deux cas sont envisagés, le décès au domicile et hors du domicile du défunt :
Lors du décès d'une personne, faisant l'objet d'une procédure judiciaire (art. 53, 74 et 75 du C.P.P., 81
du Code Civil), dans un établissement hospitalier, le prélèvement d'organe est soumis à autorisation du
Procureur de la République en charge de la procédure. La demande par le médecin ou infirmier
coordinateur au service et l'autorisation du prélèvement d'organe sur la personne décédée par le
Procureur de la République seront mentionnés par procès-verbaux intégrés dans la procédure d'enquête
décès.
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MORT Affaire criminelle
MORT VIOLENTE ART. 74 C.P.P.
NATURELLE ou délictuelle
- Certificat
- Certificat descriptif
- Certificat descriptif descriptif
- certificat de prête serment (sauf
MEDECIN ne prête pas serment prête serment (sauf
décès expert)
- Certificat de décès expert)
- Certificat de décès
- Certificat de décès
- Avis parquet
- Transport sur les
- Avis parquet lieux
- Transport sur les Délégation du - Constatations
lieux Procureur - Identification
- Constatations - Transport sur les lieux défunt
OFFICIER DE
Facultatif - P.V. Diligences (# - Constatations - assistance
POLICE
actes) - Identification défunt personnes capables
- Avis parquet - assistance personnes (réquisitions : art 60
- Identification défunt capables (réquisitions CPP en FD ou 77-1
art 74 CPP) (prelim)
- GAV, perquisition
etc…
Pièces à
- Certificat descriptif
transmettre au Néant - Procédure - Procédure
- P.V. diligences
Parquet
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CONTENU DU P.V. DE " SAISINE - TRANSPORT SUR LES LIEUX - CONSTATATIONS " EN
MATIERE DE DECOUVERTE DE CADAVRE
INCIPIT
• Lieu de réception de l'appel
• Relation succincte du mode de saisine et de son objet
• Visa de l'article 74 du C.P.P.
1 • Avis à parquet et mention de la délégation concernant la réquisition
• Avis au chef de service
• Concours et assistance sollicités.
• Transport sur les lieux (heure d'arrivée sur les lieux)
• Prise de contact avec le requérant pour confirmation
CONSTATATIONS (elles devront être faîtes du général au particulier)
• PREAMBULE
• situation des lieux
• CADAVRE (également du général au particulier) = Elle doit porter sur :
• les généralités (sexe, race, ...)
• la posture du corps (sur le dos, sur le ventre, ...)
• son orientation (parallèle, perpendiculaire à....)
2 • sa situation (donner des mesures par rapport à des points fixes : poteau,
borne, bordure de trottoir, etc ...)
• sa description (signalement physique et vestimentaire)
• description des traces, blessures éventuelles (localisation, nature, forme,
dimension, direction)
• entourage immédiat du corps
• lieux voisins
• environs
MESURES CONSERVATOIRES ET DIVERSES EVENTUELLES
• Préservations des valeurs (greffe du tribunal d'instance)
3 • Protection des lieux (scellé - gardien de scellé)
• Mesure de décence
4 ENONCIATION TERMINALE
MENTIONS
• Compte rendu au parquet
• Réquisition aux P.F.G. ou S.P. pour transport
5 • Réquisition à la morgue, I.M.L., dépositoire de centre hospitalier ou cimetière pour
conservation du corps.
• Avis à l'O.E.C.
• Avis famille.
ANNEXES
• Copie des réquisitions, documents médicaux, extrait de P.V. aux fins d'inhumation, albums
photos.
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I/ PLAN :
a/-Le caractère permanent de la Défense Nationale (l’évolution des guerres modernes oblige à
écarter la formule ancienne d’organisation pour le temps de guerre ; il n’ y a plus de distinction
catégorique entre « le temps de paix » et « le temps de guerre »)
b/- Caractère global de la Défense Nationale (les institutions militaires ne sont qu’un éléments de
la Défense Nationale et les secteurs les plus divers sont concernés ; les effets destructeurs des
armes modernes sont tels que la distinction Défense Nationale /ordre intérieur doit être
reconsidéré : si les institutions conservent une autonomie de structure, l’imbrication des problèmes
de protection a conduit à des institutions complémentaires comme la défense opérationnelle du
territoire et la défense civile où la police collabore avec les militaires)
b/- L’insertion de l’armée dans l’Etat met en problème l’adaptation à celle-ci des structures des
services publics (importance du principe hiérarchique mais adaptation de la conception
traditionnelle de la discipline)
B) LA DEFENSE INTERIEURE :
a/- La défense opérationnelle du territoire : il s’agit de la lutte contre les éléments infiltrés,
parachutés, implantés, débarqués.
La police occupe normalement une certaine place de défense opérationnelle du territoire (D.O.T)
1. droit de réquisition.
2. réglementation de l’importation, de l’exportation et de la circulation de certaines
ressources ; réglementation de la consommation (rationnement). Les ministères
économiques et le ministère de l’Intérieur sont évidemment les acteurs principaux.
Les deux premières ont pour objet essentiel les renseignements d’ordre politique et social et la
recherche des activités secrètes des puissances étrangères à l’intérieur du territoire sénégalais.
La D.S.T dispose à l’échelon central d’une brigade de recherche à compétence nationale et, à
l’échelon régional, des brigades mobiles de sûreté.
En ce qui concerne la D.P.A.F, elle dispose à l’échelon central du personnel à l’aéroport et au port
de Dakar et, à l’échelon régional, du personnel de la police des frontières.
La direction de la police judiciaire est chargée, dans les conditions fixées par le Code de Procédure
Pénale, de mettre en œuvre les moyens d’assurer la répression des crimes et des délits de droit
commun et de coordonner et contrôler l’action des services de la sûreté nationale lorsque ceux-ci
concourent à l’exercice de la police judiciaire.
La division des investigations criminelles, organe d’exploitation du bureau des affaires criminelles
et du bureau des affaires économiques comprend trois brigades chargées respectivement :
des enquêtes sur les homicides volontaires, disparitions, identification des cadavres, prises
d’otages, vols à mains armées
des enquêtes sur le trafic des stupéfiants, la traite des êtres humains, les infractions aux
règles d’exercice de la médecine et de la pharmacie ;
les enquêtes sur le faux monnayage, contrefaçon et faux divers, chèques sans provision,
détournement de deniers publics.
La direction de la sécurité publique est chargée de tout ce qui concerne le maintien de l’ordre et
l’exécution des lois et règlements de police générale, municipale, rurale ou spéciale dans les
agglomérations urbaines.
En dehors des services centraux, existent des services régionaux de sécurité publique :
Au chef-lieu de région siège le service régional de sécurité publique, qui dispose :
• des commissariats centraux ou urbains selon l’importance de la commune ;
• d’un groupement ou compagnie de sécurité.
Les commissariats centraux comprennent un corps de gardiens de la paix et un service de sûreté
urbaine.
Dans les communes qui ne possèdent de commissariat de police, les commandants de brigades de
gendarmerie de ces communes sont chargés des fonctions de commissaire de police.
Les agents de la police forment une hiérarchie (commissaires, officiers et inspecteurs de police –
commandant de gardiens de la paix et officiers de paix, agents de la force publique), dont les
pouvoirs sont réglementés par des textes nombreux.
Les personnels de la police sont dotés de statuts particuliers. La grève leur est interdite.
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D)Le maintien de l’ordre :
Le maintien ou le rétablissement de l’ordre peut amener l’emploi des forces de l’ordre soit
spontanément, soit selon une action organisée déclenchée à la sollicitation d’une autorité à
l’occasion de troubles ou de menaces de troubles.
1)-Principe de la graduation d’emploi des diverses forces en fonction de leur vocation naturelle et
de la puissance de leurs moyens ;
On doit faire appel en premier lieu aux forces civiles et, parmi les forces militaires, l’armée ne doit
intervenir que comme ultime ressource ;
2) Les forces civiles sont mises en action par des ordres hiérarchiques de l’autorité civile ;
Les forces militaires doivent être requises.
La réquisition des forces militaires ne peut être exercée que par le gouverneur et hauts
fonctionnaires (gouverneurs, préfets ) ; elle doit être écrite.
En cas de troubles graves ou d’hostilités, les pouvoirs de police sont largement étendus et les
transferts de compétence se produisent.
L’état de siège :
C’est un régime exceptionnel de police en cas de péril national ; il est décrété par le Président de la
République pour tout ou partie du territoire. L’Assemblée Nationale se réunit de plein droit. L’état
de siège ne peut être prorogé au -de là de douze jours que sur autorisation de l’Assemblée
Nationale.
Effets :
1. Transferts des pouvoirs de police aux autorités militaires, si celles-ci le jugent utile ;
2. élargissement des pouvoirs ordinaires de police.
Cet élargissement autorise :
Les perquisitions de jour et de nuit ;
L’éloignement des repris de justice et des individus non domiciliés dans la zone de l’état de siège ;
La recherche et l’enlèvement des rames détenues par des particuliers ou groupements ;
L’interdiction des publications et réunions jugées de nature à exciter ou entretenir le désordre.
L’état d’urgence :
Sa prorogation au - de là de douze jours ne peut être autorisée que par l’Assemblée Nationale.
L’état d’urgence élargit les pouvoirs de police administrative (circulation, séjour, droit de
réquisition, fermeture des lieux ouverts au public, assignation de résidence, perquisition, contrôle
des moyens d’expression de la pensée.
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Mais c’est l’autorité civile et non l’autorité militaire qui exerce ces pouvoirs élargis.
Mais le jeu des pouvoirs d’exception est d’abord limité à la période exceptionnelle elle-même, il
reste soumis au contrôle juridictionnel ; c’est un correctif mais non une lacune de la légalité.
LA POLICE JUDICIAIRE.
L’étude du sujet qui vous a été proposé nécessite un plan de travail qui sera ainsi conçu.
1°) INTRODUCTION :
2°) LES PERSONNELS DE LA POLICE JUDICIAIRE :
3°) LA MISSION DE LA POLICE JUDICIAIRE :
4°) DIRECTION ET SURVEILLANCE DE LA POLICE
JUDICIAIRE :
INTRODUCTION :
La Police Judiciaire dans le sens étroit du mot , est l’ensemble des Fonctionnaires dont la
mission principale consiste à participer à la répression des infractions à la loi pénale, par la recherche
et la constations de ces infractions, de leurs preuves et de leurs auteurs sous la Direction du Procureur
de la République.
Nous ne parlerons donc dans le développement qui va suivre ni du Procureur de la République,
ni du Juge d’Instruction, bien que le Code de Procédure Pénale qui les a rayés de la liste des Officiers
de Police Judiciaire, leur en a laissé tous les pouvoirs.
Il existe en effet des personnels qui ont à la fois des missions de Police Judiciaire et de Police
Administrative. Par exemple, un gardien de la Paix qui réglemente la circulation des véhicules
accomplit une mission de Police Administrative. Mais, en cas d’accident de la circulation qui s’est
produit sous yeux, si le même policier procède au constat, il assure là une mission de Police Judiciaire.
Ceci dit, retenons alors que les personnels de la police judiciaire sont composés :
• D’Officiers de Police Judicaire,
• D’agents de Police Judiciaire,
• De fonctionnaires et d’agents auxquels sont attribués par la loi certaines
fonctions.
NOTA : Les O.P.J. et les A.P.J. sont des professionnels de la Police Judiciaire et peuvent intervenir à
propos de n’importe quelle infraction, tandis que les fonctionnaires et agents auxquels sont attribués
par la loi certaines fonctions de Police Judiciaire ne sont compétents que pour certaines infractions
seulement.
Les O.P.J. détiennent des pouvoirs beaucoup plus étendus que ceux conférés aux A.P.J .pour
cette raison donc, les Juges d’Instruction peuvent les déléguer certains de leurs pouvoirs. Ils sont aussi
les seuls habilités à recourir au concours de la Force Publique, et à décider des mesures de garde à vue,
à faire des perquisitions, saisies, interrogatoires, et tous actes de Police Judiciaire.
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A /LES OFFICIERS DE POLICE JUDICIAIRE
La liste des Officiers de Police Judiciaire est donnée par l’article 15 du Code de Procédure Pénale.
Ce sont :
• Les Officiers de Gendarmerie
• Les Sous-officiers de Gendarmerie exerçant les fonctions de Commandants
de Brigade ;
• Les Commissaires de Police
• Les Officiers de Police ;
• Les Elèves-Officiers et Sous-officiers de la Gendarmerie nominativement
désignés par conjoint du Ministre chargé de la Justice et du Ministre chargé
des Forces Armées après avis d’une commission ;
• Les Fonctionnaires du Cadre de la Police nominativement désignés par
arrêté du Ministre chargé de la Justice, sur proposition des autorités dont ils
relèvent, après conforme d’une commission.
NOTA : Sous l’ancienne rédaction de l’article 15 du C.P.P., ce les Maréchaux des logis et gradés de la
Gendarmerie qui étaient comme étant les fonctionnaires de ce corps pouvant prétendre à la qualité
d’O.P.J. s’ils nominativement désignés par arrêté conjoint du Ministre chargé de la Justice et du
Ministre des Forces Armées après avis d’une commission. Mais, depuis l’intervention de la loi 85-25
du 27 Février 1985, il s’agit désormais en plus des Sous-officiers, des Elèves-Officiers de
Gendarmerie nominativement désignés par arrêté conjoint du Ministre de la Justice et du Ministre des
Forces Armées après avis d’une commission.
S’agissant des Fonctionnaires de Police aussi, hormis les Commissaires de Police et Officiers de
Police, les autres personnels « inspecteurs ayant accompli trois ans de service » ne peuvent être O.P.J.
que s’ils sont désignés par arrêté du Ministre de la Justice sur proposition des autorités dont ils
relèvent, après avis d’une commission.
Nous voyons donc que la liste des O.P.J. donnée par l’article 15 du C.P.P. est très différente de
celle qui résultait de l’article 12 de l’ancien Code d’Instruction Criminelle.
Les Procureurs de la République d’une part, les Juges d’Instruction d’autre part, ne sont pas
Officiers de Police Judiciaire. Cette réforme a été motivée par le désir du législateur de soustraire les
Procureurs de la République : « Magistrats du Parquet » au contrôle de la Chambre d’Accusation, et
les Juges d’Instruction : « Magistrats du Siège » à la notation du Procureur Général, afin d’assurer
toute leur indépendance. Mais toutefois, le code leur conserve tous les pouvoirs et prérogatives
attachés à la qualité d’O.P.J.
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C/LES AGENTS DE POLICE JUDICIAIRE.
Aux termes de l’article 19 du Code de Procédure Pénale, sont Agents de Police Judiciaire,
lorsqu’ils n’ont pas la qualité d’O.P.J.
Les Gendarmes, et les membres des Forces de Police (Inspecteurs ; Officiers de Paix ;
etc.…..)
Systématisant les solutions déjà acquises sous l’ancien code ‘C.I.C.’, le Code de Procédure
Pénale assigne à la Police Judiciaire une double mission.
Suivant les dispositions contenus dans l’article 14 du C.P.P.. la Police Judiciaire est
chargée de rechercher et de constater les infractions à la loi pénale, d’en rassembler les preuves , et
d’en rechercher les auteurs. On en déduit que la Police Judiciaire est général une d’instruction
préparatoire qui précède l’instruction faite par le Juge. Elle commence au moment où le délit se
manifeste, et finit au moment où le Juge a été saisi.
Aussitôt que les crimes et délits ont été commis ou dénoncés, la Police Judiciaire les
signale. Et s’il s’agit d’un flagrant délit, elle saisit les indices et les preuves de leur perpétration, et
transmet ensuite immédiatement à l’autorité Judiciaire les actes de cette enquête préliminaire.
La Police Judiciaire prépare donc l’action du Juge, lui facilite l’instruction, mais n’en fait
aucun acte. Elle recherche seulement, constate, mais ne statue pas. De ce fait, nous constatons que
l’enquête préliminaire, légalisée par le Code de Procédure Pénale, tend comme l’enquête de flagrant
délit et l’information judiciaire, à la constatation des infractions, à la recherche des preuves . Mais, elle
confère aux Officiers de Police Judiciaire aucun pouvoir de coercition sauf le cas de flagrant délit.
17
Cette mission est précisée par l’article 20 du C.P.P. Les A.P.J. secondent les O.P.J.
dans l’accomplissement de leurs missions. Ils tiennent à ces derniers des rapports qui n’ont valeur que
de simples renseignements.
Il faut cependant noter, que le dernier alinéa de l’article 20 du C.P.P. indique que les
Gendarmes, Agents de Police Judiciaire, peuvent dresser des procès-verbaux des infractions « surtout
routières » qu’ils constatent. Ils ne peuvent cependant décider des mesures de garde à vue.
Les missions de la Police Judiciaire étant des de la Police Criminelle, il était donc
nécessaire que cette Police Judiciaire fût placée sous une seule direction. Le Procureur de la
République a alors été jugé comme le Magistrat le plus apte à assurer cette direction. C’est pourquoi, il
résulte de l’article 21 du C.P.P. que les Officiers de Police Judiciaire exercent leurs fonctions sous la
direction du Procureur de la République. C’est à ce titre d’ailleurs, que ce Magistrat d’après l’article
80 du Décret 78-148 assortit de ses appréciations la notation annuelle de chaque O.P.J. de son ressort.
En outre, dans leurs activités de Police Judiciaire, les O.P.J. sont placés sous la
surveillance du Procureur Général et sous le contrôle de la Chambre d’Accusation, conformément aux
articles 213 et 217 du C.P.P. Cette juridiction, peut mettre en œuvre la responsabilité disciplinaire des
O.P.J. pris en cette qualité.
Les sanctions qui peuvent être prononcées par la Chambre d’accusation à
l’encontre d’un O.P.J. vont, des observations, à l’interdiction temporaire ou définitive d’exercer les
fonctions d’O.P.J.
Généralement, en période normale, nombre de règles de police ont entre autres pour finalité la
protection efficace de l’exercice des libertés. Mais ce libre exercice de libertés ne peut pas toujours
s’accommoder avec des situations de crise où l’autorité de police a besoin de plus de pouvoirs parfois
de restriction de celles – ci pour assurer l’ordre public et sauvegarder la vie des institutions de la
République. C’est ce qui ressort de l’économie des articles 52 et 69 de la Constitution du 22 janvier
2001. En effet, ces dispositions permettent au P.R pour ce qui est de l’article 52 et à certaines autorités
pour ce qui concerne l’article 69 d’user des pouvoirs de police dés fois exorbitants pour faire face à
des situations de crise.
A/ Conditions d’exercice :
L’application de l’article 52 de la Constitution trouve son fondement dans ses alinéas 1 et 2 qui
stipule :
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Alinéa 1er : lorsque les institutions de la République, l’indépendance nationale, l’intégrité du territoire
national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et
immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le
P.R dispose des pouvoirs exceptionnels ;
Alinéa 2 : il peut, après en avoie informer la nation par message, prendre toute mesure tendant à
rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de
la nation.
Il ressort ainsi de l’économie de ces 2 alinéas qu’il s’agit d’un régime de crise tant interne
qu’internationale et que les mesures prises doivent être inspirées de la volonté d’assurer aux pouvoirs
publics constitutionnels dans les moindres délais les moyens d’accomplir leurs missions. Ainsi,
lorsque ces conditions préalables qui donnent la mesure de la gravité des circonstances sont remplies,
l’article 52 ouvre un choix au P.R à cet effet, la rédaction du texte indique que la compétence du
Chef de l’Etat n’est pas liée : « il peut, après en avoir informé la nation par message … »
Aussi, la décision d’user des pouvoirs prévus à l’article 52 est conditionnée par un ensemble de
mesures qui interviennent soit à priori soit à posteriori de cette décision. Il s’agit de :
1) L’information de la nation par message (alinéa 2)
2) La non révision de la Constitution (alinéa 3)
3) La réunion de plein droit de l’Assemblée Nationale (alinéa 4)
4) La suspension des pouvoirs de dissolution de l’Assemblée Nationale (alinéa 6)
Ces mesures qui constituent une série de garanties constitutionnelles, soumettent dés lors la décision
du Chef de l’Etat à l’appréciation tant de l’opposition que des autorités constituées.
.
B/ Les autres pouvoirs dans l’application de l’article 52 de la Constitution :
Tant que l’article 52 de la nouvelle Constitution ne le reprenne pas de façon expresse à l’instar de
l’article 47 de la précédente Constitution, nous pouvons penser, en nous fondant sur l’alinéa 5 de
l’article 52 qu’une nouvelle Assemblée Nationale élue durant l’exercice de cet article doit se réunir de
plein droit et être immédiatement saisie pour ratification des mesures de nature législative prises par
le P.R pour éviter qu’elles ne tombent dans le domaine du règlement.
2°/ Le pouvoir judicaire :
Il exerce tout d’abord son pouvoir habituel d’arbitre. En effet, l’alinéa 3 de l’article 92 de la
Constitution prévoit que le Conseil d’Etat est juge en 1er et dernier ressort de l’excès de pouvoir des
autorités exécutives. C’est dire que tous les actes de nature réglementaire pris par le P.R durant
l’exercice des pouvoirs exceptionnels peuvent faire l’objet de recours pour excès de pouvoir devant le
Conseil d’Etat. Aussi, l’alinéa 6 de l’article 52 prévoit que le report de la date des scrutins fixée par le
décret de dissolution de l’Assemblée Nationale ne peut être reportée qu’en cas de force majeur
constaté par le Conseil Constitutionnel.
Il faut tout d’abord signaler que l’application de l’article 52 de la Constitution déborde largement du
problème de dualité entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif parce qu’elle permet au P.R d’agir
aussi bien dans le domaine de la loi que de celui du règlement et précisément de prendre toutes les
mesures qu’il juge nécessaires pour faire face à la crise.
Ces mesures peuvent être de portée générale tant dans le domaine législatif que réglementaire ou être
des décisions particulières et individuelles.
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1°/ Décision de la mise en vigueur de l’article 52 de la Constitution :
La décision de la mise en vigueur de l’article 52nconstitue un acte de gouvernement et à ce titre
échappe à tout contrôle juridictionnel. La Constitution ne fixe pax expressément la fin de l’application
de l’article 52 mais simplement elle en indique les conditions de survenance.
Dés lors qu’il n’y a plus de menace non seulement grave mais immédiate, que les pouvoirs publics
retrouvent leur fonctionnement régulier, on peut penser que l’application des dispositions de l’article
52 doivent être levées.
On peut alors conclure en considérant que dans une certaine mesure, la mise en œuvre de l’article
52 est plus grave que l’état de siège puisque tous les pouvoirs sont concentrés
entre les mains du P.R et que ceux – ci ne sont pas limités.
L’état d’urgence et l’état de siège, comme prévus par la Constitution en son article 69 sont régis par
la loi 69 – 29 du 10 juin 1969 et son décret d’application 69 – 667 du 29 août 1969 correspondent et
répondent à des situations assez voisines dont la caractéristique essentielle réside dans un péril
imminent et grave de l’ordre public.
Ce sont là deux régimes à la fois proches et différents. Proches parce que tous les deux sont
caractérisés par une restriction des libertés, différents essentiellement par l’autorité investie des
pouvoirs de police. Celle –ci est civile ce qui est de l’état d’urgence (Ministre de l’Intérieur et par
délégation les gouverneurs et préfets), militaire quand il s’agit de l’état de siège (Commandant en Chef
des Forces Armées et par délégation les Comandants de Zone militaires et Commandants d’armes) :
{article 2et 5 du décret 69 -667}
Limité dans le temps et éventuellement dans l’espace, l’état d’urgence ou l’état de siège est déclaré
soit pour l’ensemble du territoire soit pour une partie seulement. Seuls vont être soumises aux
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dispositions du décret les zones déclarées en état d’urgence ou de siège. Il ressort de l’économie de
l’alinéa 1 de l’article 69 de la Constitution que la mise en vigueur de l’état de siège comme de l’état
d’urgence relève d’un décret du P.R, c’est – à – dire du pouvoir réglementaire quoique les mesures
qui peuvent être prises sont susceptibles de porter des atteintes graves aux droits et libertés des
citoyens. C’est certainement pour faire face à la gravité des situations et à rapidité que suppose
l’intervention des autorités exécutives que le parlement est dessaisi. Pour ce qui est des zones pouvant
être concernées par les états d’exception, l’article 2 de la loi 69 – 29 dispose que l’état d’urgence ou
l’état de siège peut être déclaré sur tout ou partie du territoire national. Les limites territoriales de la
déclaration relèvent du pouvoir discrétionnaire du P.R. Quant à la durée de l’état d’urgence ou de
l’état de siège, l’alinéa 2 de l’article 69 de la Constitution prévoit que le décret proclamant l’un ou
l’autre état cesse d’être en vigueur après 12 jours à moins que l’Assemblée Nationale saisie par le
P.R, n’en ait autorisé la prolongation. Pour prendre fin avant ce délai, un décret est nécessaire pour en
fixer la date. En fin l’état d’urgence prend fin dés que l’état de siège est décrété. Après une
prolongation autorisée par l’Assemblée Nationale, la fin de l’état de siège est fixée par une loi.
2°/ Circonstances dans lesquelles sont déclarés l’état d’urgence ou l’état de siège :
Selon l’article 2 de la loi 69 – 29 qui reprend en partie la loi française de 1955, l’état d’urgence
peut être déclaré soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public soit en cas
de menées subversives compromettant la sécurité intérieure soit en cas d’évènements présentant par
leur nature et leur gravité un caractère de calamité publique.
Ainsi l’état d’urgence se distingue de l’état de siège qui ne peut être pris qu’en cas de péril
imminent pour la sécurité extérieure et intérieure de l’Etat ‘ alinéa 15 de la loi 69 – 29. Cet article est
une reprise de la loi française de 1849. C’est dire que l’état de siège correspond à une situation plus
grave et de ce fait peut faire suite à l’état d’urgence.
Dans les deux cas on retrouve les mêmes situations de libertés publiques et des mêmes
élargissements et renforcements des pouvoirs de police. Mais de plus, de l’état de siège il y a transfert
des compétences des autorités civiles aux autorités militaires. Cependant, ce transfert n’est pas absolu.
D’une part, les conditions et les limites doivent être fixées par le décret instituant l’état d’urgence et
l’état de siège ; d’autre part l’autorité militaire peut ne pas dessaisir l’autorité civile de tout ou partie
des pouvoirs de police qui sont en période normale de sa compétence.
Enfin l’autorité militaire peut restituer tout ou partie des pouvoirs de police accrus à l’autorité civile.
L’élargissement des pouvoirs de police se manifeste parallèlement :
Par un renforcement des mesures de sûreté
Par des pouvoirs spéciaux de réquisition
Par des pouvoirs accrus en matière de maintien de l’ordre
Par des pouvoirs accrus touchant à la procédure
Ici, il faut faire une distinction entre les mesures qui découlent de plan (automatiquement) à la
déclaration de l’état d’urgence ou de siège et celles qui doivent être prises expressément par le décret
ou un décret subséquent.
Le premier correspond à l’état d’urgence ou de siège simple où l’autorité de police dispose de
pouvoirs automatiques et le second cas correspond à l’état d’urgence ou de siège aggravé.
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L’interdiction de rassemblements de personnes, des manifestations, des réunions publiques ou
privées susceptibles de provoquer des désordres. Ces interdictions peuvent être prises à titre
général ou particulier (article 6 de la loi 69 – 29.
Faire cure provisoire des lieux publics ou des réunions ( article 6 de la loi 69 – 29 )
Ordonner la saisie administrative des armes et munitions de 1ere, 2eme, 3eme et 6eme catégorie ;
La saisie des stations de radios électriques privées d’émission ou de réception, des véhicules
ayant tenté de se soustraire aux vérifications de police (article 7 de la loi69 – 29)
a) - 2 : Mesures individuelles :
L’interdiction de séjour (article 3 loi 69 – 29. C’est une mesure individuelle qui frappe
certaines personnes bien déterminées qui cherchent ou sont susceptibles de rechercher à
entraver l’action des pouvoirs publics. Il ne faut pas la confondre avec l’interdiction qui
est faite à toute personne dans les zones de sécurité.
L’assignation à résidence (article 5 loi 69 – 29) : c’est une mesure plus grave que la
précédente. Elle est fondée sur la considération suivante : en raison de son activité jugée
dangereuse pour l’ordre public, une personne est restreinte à résider dans un lieu bien
déterminé. Pour éviter tout excès, il est expressément prévu dans les textes que
l’assignation à résidence ne peut avoir lieu dans un camp. De plus, il est fait obligation à
l’autorité administrative de subvenir aux besoins de la personne objet de la mesure ainsi
que de sa famille.
b) Mesures de sûreté devant faire l’objet d’une disposition expresse du décret instituant
l’état d’exception ou d’un décret subséquent
b) - 1 : L’internement administratif :
C’est une mesure prise à l’endroit des personnes dont les activités présentent un danger pour la
sécurité publique. C’est une mesure encore plus grave que les précédentes, qui explique qu’il faille
une disposition expresse du décret instaurant l’état d’exception. Elle ne peut dépasser 2 mois c’est – à
– dire 1 mois renouvelable une seule fois. Les mesures de sécurité citées supra ne peuvent être
maintenues à l’encontre des membres de l’Assemblée Nationale qu’avec l’accord de celle –ci obtenu
dans les 3 jours (article 21 loi 69 – 29)
La loi ne prévoit aucun recours juridictionnel mais les personnes concernées disposent de droit
ordinaire et en particulier des recours pour excès de pouvoir qui existe même sans texte.
Ainsi ce recours ne peut porter que sur des mesures d’application prises sur la base du décret
instituant l’état d’exception et non sur le décret lui – même qui, à l’instar du recours à l’article 52 de
la constitution, est un acte de gouvernement et est insusceptible de recours contentieux.
Il faut enfin noter que l’existence de la commission consultative administrative n’exclut pas le
recours pour excès de pouvoir d’autant plus le recours devant cette commission est facultatif..
Les mandats de justice sont des ordres écrits délivrés par le Juge d’Instruction en vue d’obtenir
la comparution ou la détention provisoire de l’inculpé.
A ne pas confondre avec les ordonnances par lesquelles le Juge d’Instruction décide une mesure
statuant sur la compétence ou sur la recevabilité de l’Action Publique ou de l’Action Civile ou sur la
liberté ou la détention provisoire ou enfin par lesquelles il juge la suite à donner à l’affaire.
Il faut en effet que le Juge d’Instruction puisse s’assurer de la personne de l’inculpé pour lui faire
les interrogatoires et qu’il veille à ce que l’inculpé ne profite de sa liberté pour détruire les preuves, se
faire des alibis, subordonner les témoins et en profiter pour s’enfuir.
Le Juge d’Instruction peut emprisonner l’individu. Toutefois les mandats peuvent constituer un danger
pour les libertés individuelles. C’est pour quoi pour éviter certaines atteintes graves aux libertés, le
législateur sénégalais a pris soin de réglementer les mandats (voir les articles 110 à 114)
Le droit sénégalais connaît 4 sortes de mandats. Comment sont exécutés ces mandats ?
b) le mandat d’amener :
C’est l’ordre donné par le Juge d’Instruction à la force publique de conduire immédiatement
l’inculpé devant lui. Il est exécutoire par la force. Il est notifié par un agent qui pourra vaincre la
résistance de l’intéressé. Le Juge d’Instruction peu aussi décerner mandat d’amener pour le témoin
qui refuse de comparaître sur la citation qu’on lui a adressée. Mais le Juge d’Instruction n’est pas
tenu de précéder le mandat d’amener d’un mandat de comparution. Il choisit librement d’après les
circonstances, par exemple s’il craint que la personne ne prenne la fuite.
Ce sont :
a) le mandat de dépôt
C’est l’ordre donné par le Juge d’Instruction au surveillant chef de la maison d’arrêt de recevoir et
de détenir l’inculpé ou s’il s’évade, de le rechercher.
b) le mandat d’arrêt :
Il est utilisé contre l’inculpé en fuite. C’est l’ordre donné à la force publique de rechercher
l’inculpé et de le conduire à la maison d’arrêt où il sera détenu.
Si l’inculpé s’est enfui à l’étranger, un mandat d’arrêt international sera décerné à son encontre
pour obtenir son extradition.
Le mandat d’arrêt est considéré comme plus grave et plus solennel que le mandat de dépôt. C’est
pour quoi il ne peut intervenir qu’après avis du Procureur de la République.
Tous les mandats doivent être datés, signés, du magistrat qui les délivre et scellés de son sceau
(article 115 du CPP) Ils doivent indiquer la personne visée avec netteté, (nom, prénoms, âge, lieu
de naissance, profession, domicile).
Quand on ignore l’état civil de l’intéressé, il est recommandé de ne pas délivrer de mandat
mais une note de recherche donnant toutes les précisions utiles pour identifier l’individu.
Un « mandat en blanc » est une véritable abdication du Juge d’Instruction. Les mandats
d’amener, de dépôt et d’arrêt contiennent mention de l’inculpation et des textes de loi applicables.
En matière criminelle, le mandat de dépôt est notifié verbalement par le juge d’Instruction
lui-même.
Les mandats d’amener et d’arrêt sont notifiés par les O.P.J ; les A.P.J ou par les agents de la
force publique chargés de leur exécution ( article 115 al 5 du CPP)
Lorsque l’inculpé est déjà détenu pour d’autres causes, le Procureur de la République peut
aussi charger le gardien chef de la maison d’arrêt de notifier le mandat décerné. ( article 115 al 6
CPP). Une copie est délivrée à l’inculpé dans tous les cas.
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Pour faciliter l’exécution des mandats d’arrêt ou d’amener, l’article 115 al 7 CPP en
autorise en cas d’urgence la diffusion par tous moyens à conditions que soient suffisamment
précisée l’identité de l’inculpé, l’inculpation, le nom et la qualité du magistrat mandant.
Les vais des mandats d’arrêt doivent être adressés au Ministre de l’Intérieur ( D.P.J), aux
autres services de la Police et de la Gendarmerie. Une fiche d’avis de mandat doit figurer en outre
au casier judiciaire de l’individu recherché. L’original du mandat est transmis à l’agent chargé de
l’exécution dans les délais les plus rapides. En cas d’arrestation, un avis de « cessation de
recherche » est adressé par le Juge d’Instruction à la D.P.J
En cas d’inexécution du mandat, et pour établir que les services compétents ont fait toute
diligence, le mandat est retourné au Juge d’Instruction avec un P.V de recherche infructueuse où
est apposé le visa soit du maire, soit son adjoint ou du commissaire de police, chef de la
circonscription (article 120 al 2 CPP.
Les mandats ne peuvent être délivrés que par les autorités énumérées par la loi. Il peut s’agir
d’autorité individuelle ( magistrat du siège et du parquet) ou d’organes judiciaires.
la chambre d’accusation ou
un conseiller de cette chambre.
le tribunal correctionnel et la Cour d’Appel peuvent décerner mandat de dépôt contre le
prévenu condamné à une peine d’emprisonnement d’un an au moins pour un délit de droit
commun.
I/ Définition- généralités
Terme policier, la garde à vue est une des nécessités de l’enquête de police.
Elle n’avait à l’origine jusqu’à l’élaboration du nouveau Code de Procédure Pénale, donc sous l’ancien
code d’instruction criminelle aucune base légale.
Un décret du 20 mai 1903 (article 307) prévoyait bien qu’en cas de flagrant délit, la présentation
du délinquant au Procureur de la République ne puisse être différée au-delà de 24 heures. Mais ce
texte ne concernait que le cas où l’individu arrêté ne pouvait à raison d’une force majeure, être
entendu immédiatement par le parquet.
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L’habitude se généralisa cependant de consacrer ce délai comme un droit, qui fut d’ailleurs, à
cause des nécessités de l’action policière, implicitement admis par la doctrine et la jurisprudence.
C’est cette pratique alors jugée « illégale » que certaines dispositions du Code de Procédure
Pénale français (article 63 et suivant) sont venues légaliser.
La garde à vue est une mesure de police par laquelle sur l’ordre d’un Officier de Police
Judiciaire est retenu dans certains lieux ou locaux un individu qui, pour les besoins de l’enquête, doit
rester à la disposition des enquêteurs, pendant une période variable qui ne peut dépasser 24 heures ou
48 heures selon les cas, renouvelable avec l’autorisation confirmée par écrit du Procureur de la
République ou de son délégué, du président du Tribunal départemental investi des pouvoirs du
Procureur de la République ou du Juge d’Instruction en exécution d’une délégation judiciaire.
La mesure de garde à vue étant une restriction de la liberté individuelle, le législateur tout en
laissant une initiative à l’O.P.J, exige que l’individu frappé par cette mesure soit coupable d’une
infraction ou présumé l’avoir été, qu’elle soit flagrante ou non.
Selon les modes de procéder, on distingue différentes sortes de garde à vue.
En flagrant délit :
L’infraction flagrante est celle qui trouble le plus gravement l’ordre public en raison du choc
émotif intense qu’elle crée au sein de la société.
Pour sa répression, les moyens coercitifs les plus appropriés sont mis à la disposition de l’O.P.J ; lui
permettant d’agir avec célérité pour la recherche et l’arrestation du délinquant. De ce point de vue,
l’article 55 du C.CP prescrit deux sortes de garde à vue :
• l’une pour les nécessités de l’enquête : vise toute personne (qu’il s’agisse de simples témoins
ou de suspects)
• l’autre pour indices graves et concordants de nature à motiver l’inculpation de la personne
objet de la mesure.
Par ailleurs, pour le cas du témoin défaillant, la loi donne à l’O.P.J, lorsqu’il estime qu’une
personne doit être entendue sur un crime ou un délit, la possibilité d’en informer le Procureur de la
République en précisant l’intérêt qu’il aurait à entendre le témoin récalcitrant.
A cet égard, ce magistrat peut, soit ne pas donner une suite, soit signer un ordre de réquisition en vertu
duquel le témoin sera amené d’autorité devant l’O.P.J qui pourra l’entendre (article 54 alinéas 2)
Cette réquisition du Procureur de la République équivaut en somme à un mandat d’amener de
caractère très limité.
En enquête préliminaire :
Contrairement au cas de flagrant délit, l’O.P.J possède en enquête préliminaire des pouvoirs restreints
d’investigation.
L’article 53 alinéas 1 du C.P.P permet à l’O.P.J de défendre à toute personne de s’éloigner du lieu de
l’infraction flagrante jusqu’à la clôture de ses opérations.
Le maintien sur place de la personne est assimilable à une garde à vue.
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La vérification d’identité :
L’article 53 alinéas 2 du C.P.P dispose que toute personne dont il parait nécessaire au cours de
recherches judiciaires, d’établir ou vérifier l’identité doit, à la demande de l’O.P.J , se prêter aux
opérations qu’exige cette mesure.
La rétention de l’individu pendant un laps de temps aux fins de vérification d’identité, ou d’examen de
situation suite à sa conduite au poste de police est assimilé à la garde à vue.
Il en est de même du témoin convoqué par l’O.P.J et qui après une certaine attente dans les
locaux du service, manifesterait le désir de se retirer et que celui-ci lui intime l’ordre de ne pas quitter
les lieux.
Le C.P.P fixe bien la durée de la garde à vue, mais omet d’en déterminer le point de départ.
Il est cependant admis que c’est à partir du moment où la personne qui en est l’objet a été mise à la
disposition de l’O.P.J. dés lors, ce dernier est soumis à des règles strictes qu’il doit scrupuleusement
respecter.
En flagrant délit :
pour les nécessités de l’enquête, 24 heures( article 55 al 1 et 2 du C.P.P)
Personnes contre lesquelles il existe des indices de culpabilité : 48 heures.
Enquête préliminaire :
La conduite est obligatoire dans les 48 heures délai de route non compris. Ces délais ainsi prévus
sont doublés en ce qui concerne les crimes et délits contre la sûreté de l’Etat et ceux commis en
période d’état d’urgence ou d’état de siège et en application de l’article 52 de la Constitution.
Le point de départ de la garde à vue varie selon les circonstances dans lesquelles elle intervient.
1) Lorsqu’un individu est appréhendé alors qu’il vient de commettre une infraction flagrante, la garde
à vue commence au moment où il est conduit au poste de police.
2) S’agissant des personnes auxquelles l’O.P.J interdit de s’éloigner du lieu de l’infraction ou dont il
estime nécessaire d’établir ou de vérifier l’identité, le délai de garde à vue court à partir de la
notification aux intéressés de la mesure.
3)Lorsqu’un témoin défaillant a été contraint à comparaître par la force publique, la garde à vue
débute au moment où il est présenté à l’O.P.J
4) Lorsque l’O.P.J décide de retenir immédiatement et à l’issue de son audition un témoin qui a
comparu librement, le délai de garde à vue part, rétroactivement, au début de cette audition.
5) Lorsqu’un témoin ayant comparu volontairement a été laissé libre de se retirer dés la fin de son
audition, la garde à vue peut être exercée ultérieurement contre lui.
A cet effet, le délai de garde à vue ne court alors qu’à compter de la notification qui lui en est faite ;
6) Si un témoin est successivement gardé à vue, puis laissé libre par l’O.P.J, la durée totale des délais
fractionnés de garde à vue ne doit pas dépasser 24 heures ou 48 heures compte tenu de la prolongation
de délai éventuellement accordée par le magistrat compétent, s’agissant du mis en cause.
27
La garde à vue est limitée dans sa durée. Elle ne peut pas excéder selon les cas 24 heures ou 48 heures.
Cependant, ces délais peuvent être prolongés d’un nouveau délai de 48 heures s’il existe contre une
personne des indices graves et concordants de nature à motiver son inculpation par autorisation
confirmée par écrite du Procureur de la République, de son délégué ou du Juge d’instruction.
La mesure de garde à vue s’applique sous le contrôle effectif du Procureur de la République, de son
délégué ou le cas échéant, du Président du Tribunal départemental investi des pouvoirs du Procureur
de la République. (article 55 al 5 du C.PP)
La mesure de garde à vue étant placée sous le contrôle effectif du Procureur de la République ou
de son délégué ou le cas échéant du Président du Tribunal départemental investi des pouvoirs du
Procureur de la République, il est fait obligation à l’O.P.J d’informer immédiatement ce magistrat de
la mesure dont il a l’initiative en exposant les motifs de la décision qu’il a prise.
L’O.P.J a l’obligation de faire connaître à la personne retenue les motifs de sa mise en garde à
vue, de même ceux de la prolongation de celle-ci, en lui donnant connaissance de son droit de se faire
examiner par un médecin, de son droit de constituer conseil parmi les avocats inscrits au tableau ou
admis au stage.
Les dispositions de l’article 55 al 6 du C.P.P imposent la tenue d’un registre spécial de garde à
vue, coté et paraphé par le parquet, qui doit être présenté à toutes les réquisitions des magistrats
chargés du contrôle de la mesure.
Ce registre doit mentionner le nom de la personne retenue, la date, l’heure et le motif de la garde à vue
ainsi que la date de son transfèrement au parquet.
Le contrôle de la garde à vue par les magistrats implique l’inclusion de mention que l’O.P.J doit
faire figurer au procès verbal d’audition de la personne gardée à vue indiquant le jour et l’heure à
partir desquels elle a été placée dans cette position, les motifs de sa mise sous garde à vue, la durée des
interrogatoires, des repos, ainsi que le jour et l’heure à partir desquels elle a été soit libérée, soit
conduite devant le magistrat compétent.
Cette mention doit être spécialement émargée par les personnes intéressées. En cas de refus ou
d’impossibilité, la mention doit être faite au procès verbal à peine de nullité.
Entre autres obligations qui s’imposent à l’O.P.J, les dispositions de l’article 55 al 4 du C.P.P
exigent que le mineur de 13 à 18 ans soit retenu dans un local spécial, isolé des détenus majeurs.
D’une manière générale, la garde à vue s’effectue dans une pièce du commissariat ou de la
brigade de gendarmerie aménagée à cet effet, sous la surveillance des éléments du poste de police.
28
La garde à vue n’ayant pas le caractère juridique d’une détention basée sur une décision de justice,
les actes accomplis par l’individu gardé à vue dans le but de s’y soustraire ne paraissant pas devoir
entraîner l’application des peines de l’évasion.
Si ces différentes dispositions qui sont restrictives de la liberté individuelle ne sont pas observées,
la responsabilité personnelle de l’O.P.J pourra être mise en cause.
On ne pourra pas invoquer la nullité de la procédure s’il n’est pas démontré que la recherche et
l’établissement de la vérité se sont retrouvés viciés fondamentalement et que les droits de la défense
ont été violés.
Si cette preuve qui est difficile à apporter n’est pas faite, les procès verbaux et les résultats de
l’enquête des auditions irrégulières pourront être invoqués ; ils ne seront pas nuls.
Les termes « nécessité de l’enquête » ou « indices graves et concordants » doivent suffire pour
exprimer dans le procès verbal de garde à vue ou sur le registre spécial, les raisons qui ont amené
l’O.P.J à prendre une telle mesure.
S’il abusait de ses pouvoirs et pratiquait des gardes à vues gratuites, il serait passible des rigueurs de la
loi.
Il ne faut pas perdre de vue en effet que l’enquête policière est placée sous toutes ses étapes sous la
direction du Procureur de la République, sous la surveillance du Procureur Général et sous le contrôle
de la chambre d’accusation.
Celle-ci en vertu de ses pouvoirs prévus aux articles 213,216 et 217 du C.P.P, peut soit retirer
temporairement ou définitivement la qualité d’O.P.J à l’auteur des abus, soit retourné le dossier au
Procureur Général pour intenter des poursuites, s’il relève qu’une infraction à la loi
pénale a été commise.
En principe la peine ne doit s’éteindre que par son exécution ou par le décès du condamné.
Une condamnation avec sursis est réputée non avenue comme cas du sursis non révoqué.
Une condamnation partiellement exécutée mais suivie de libération conditionnelle est réputée terminée
depuis le jour de la libération conditionnelle comme cas de non révocation de l’arrêté de libération
conditionnelle.
Ceci étant, certaines considérations peuvent justifier des mesures exceptionnelles d’extinction de la
peine pour des raisons de police ou de police répressive il est parfois opportun de mettre fin à la peine
avant son exécution complète. C’est ce à quoi s’empire l’intérêt de la grâce.
Quand le condamné a réussi à se soustraire à l’exécution de la peine, le droit considère qu’il est
préférable d’oublier la peine prononcée. C’est ce à quoi répond la prescription de la peine.
Le mode d’exécution des peines c’est l’exécution mais aussi il y a la mort, la prescription, la grâce.
A) Décès du condamné
B) Le décès du condamné entraîne en vertu de la personnalité des peines, l’extinction totale de la
peine. Cependant une exception est faite pour les peines d’amende. Les héritiers sont en effet
tenus au paiement de l’amende à concurrence toutefois des biens transmis par le condamné.
C) La jurisprudence a estimé que la dette d’une amende se transforme en dette civile qui passe à
la charge des héritiers.
29
B) La grâce :
La grâce est un acte de clémence du Chef de l’Etat qui fait au condamné une remise totale ou
partielle de sa peine.
• C’est une faveur
• On dit qu’il y a commutation de peine lorsque la peine prononcée est remplacée par une peine
plus douce.
• Si l’on soumet la grâce à des conditions, on parle de grâce conditionnelle.
• Le droit de grâce est prévu à l’article 47 de la Constitution.
• Le Code Pénale n’en parle pas. La matière est régie par la coutume. Et par les circulaires
ministérielles. Il y a aussi des dispositions dans l’ordonnance du 3 septembre 1960 sur le
fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature.
• Le droit de grâce constitue une ultime possibilité d’individualisation de la peine. Il permet de
corriger la rigidité de la loi et de tenir compte de considération d’humanité ou de considération
politique. Cette institution peut être utilisée en cas d’erreur judiciaire. Toutefois, on lui a
reproché de porter atteinte à la séparation des pouvoirs en permettent au Chef de l’Etat
d’anéantir une sentence judiciaire. on
• Elle peut être collective. On lui reproche d’être discrétionnaire et sous la responsabilité
d’un homme qui en juge de l’opportunité selon sa seule conscience.
• La grâce peut être individuelle ; accordée à un condamné qui en fait la demande. Elle peut être
collective. Dans ce cas, il n’y a aucun recours des intéressés. C’est une mesure de pardon du
Chef de l’Etat qui peut être accordée à l’occasion de la fête nationale ou de grands évènements
comme l’entrée en fonction d’un nouveau Président de la République. Dans ce cas, la grâce
peut être accorée à toute catégorie de condamnés qui remplissent certaines conditions
précisées par le décret de grâce.
1) Conditions de la grâce :
a) Conditions de fond :
Elle ne s’applique qu’aux peines véritables. Elle ne s’applique pas aux mesures disciplinaires et aux
mesures fiscales. Pour les mesures de sûreté, on ne peut l’appliquer qu’aux mesures de sûreté qui
fonctionnent comme des peines.
Ensuite la condition doit être définie et exécutoire. Donc la grâce est impossible si la peine a déjà été
subie, si elle est prescrite, si le condamné bénéficie des sursis. Il n’y a aucune autre condition de fond ;
tout condamné peut en bénéficier qu’il soit primaire, récidiviste, politique ou de droit commun, mineur
ou majeur.
Le Président de la République se déterminera sur les arguments de fait ; une peine trop sévère ou la
mauvaise santé du condamné ou le remords de celui-ci.
30
La décision du Président de la République n’a pas de valeur juridictionnelle. Elle n’a pas avantage
de la chose jugée.
2) Effets de la grâce :
B) La prescription :
Si la peine qui a été prononcée n’a pas n’a pas été exécutée parce que le condamné s’est enfui,
après un certain temps, on considère que le trouble causé par l’infraction et le bruit de la condamnation
ont dû s’apaiser.
Le condamné qui prescrit sa peine, essaie de ne pas attirer l’attention sur lui. On a donc fixé
un délai de prescription variable suivant la gravité des faits et l’importance corrélative de la
juridiction qui s’est prononcée.
Ce délai est de 20 ans pour les crimes (article 721 du C.P.P), 5ans pour les peines correctionnelles
(article 722 du C.P.P) et de 2 ans pour les peines de police (article 723 du C.P.P)
Ce délai a pour point de départ le jouir où la décision de condamnation est devenue définitive.
Mais si le condamné s’évade, la prescription ne courra qu’à compter du jour de l’évasion.
La prescription peut être suspendue en cas de force majeure s’opposant à l’exécution forcée de la
condamnation par exemple le condamné est déjà incarcéré à l’étranger/
La prescription peut être suspendue par tous actes d’exécution.
Point de départ : le jour où la décision de condamnation est devenue définitive.
Peine réputée exécutée, mais la condamnation subsiste avec ses conséquences de droit quant au
casier judiciaire, à la récidive et au sursis.
Les peines complémentaires, accessoires, si elles ne sont pas prescrites, subsistent aussi.
En cas de condamnation perpétuelle, il y a une solution particulière prévue par l’article 721 du C.P.P
parce que le souvenir est difficilement effaçable dans l’opinion publique. Aussi le condamné qui a
prescrit cette peine perpétuelle est soumis de plein droit et sa vie durant à l’interdiction de séjour
dans la région où demeurait celui sur lequel le crime aura été commis soit dans la région où habitaient
ses héritiers. Directs.
A/ L’amnistie :
L’amnistie est une mesure double qui fait disparaître l’infraction. Elle ne peut être accordée que par
une loi et elle n’est pas réglementée d’une manière générale dans le Code Pénal.
Chaque loi d’amnistie en précise le caractère et les effets.
31
b) Effets de l’amnistie :
1. Elle efface l’infraction
2. La matérialité des faits amnistiés subsiste : la victime conserve son droit à indemnité
sous forme de dommage-intérêt.
B) La réhabilitation :
Elle est réglementée par les articles 739 à 754 inclus du C.P.P.
La réhabilitation est une cause d’effacement de la condamnation qui ne revient pas sur le passé. Elle
suppose une condamnation définitive et effectivement exécutée. En d’autres termes, elle a pour effet
de rendre à une personne la situation légale qu’elle a perdue à la suite d’une juste condamnation.
Elle n’a pas pour objet d’éteindre la peine principale. Elle suppose au contraire que cette peine a
été exécutée ou éteinte. Son but est de faire disparaître les incapacités et les déchéances, qui
accompagnent la condamnation et qui survivent à son exécution.
Elle efface rétroactivement la condamnation.
I/ Conditions de la réhabilitation :
a) La réhabilitation judiciaire :
Elle ne peut concerner que des peines criminelles et correctionnelles, et elle ne peut intervenir
qu’au bout d’un certain temps.
L’idée générale, c’est que le délai est de trois ans pour les condamnations correctionnelles et cinq
ans pour les corrections criminelles. Le point de départ du délai, c’est le jour où l’exécution de la peine
a pris fin.
b) La réhabilitation légale :
Elle découle directement de la loi. On dit que la réhabilitation judiciaire manque de discrétion, d’où
la réhabilitation légale. Cependant, des précautions sont prises :
Le délai est de cinq, dix quinze ou vingt ans selon la gravité de la condamnation. Le point de départ du
délai, c’est le jour où a pris fin l’exécution de la peine.
Une nouvelle condamnation pendant le délai prouve le caractère dangereux de l’individu qui ne
peut pas alors bénéficier de la réhabilitation légale.
Que la réhabilitation soit légale ou judiciaire, elle produit les mêmes effets, c'est-à-dire qu’elle fait
cesser pour l’avenir, toutes les incapacités pouvant résulter de la condamnation. Aussi, en cas de
nouvelle condamnation, l’individu peut bénéficier du sursis. Cependant, la condamnation continue à
figurer au casier judiciaire sur le bulletin numéro un (B 1) mais uniquement sur celui-ci avec mention
de la réhabilitation.
32
Elle a une existence constitutionnelle puisqu’elle est instituée par le titre VIII de la Constitution
de 1963 (article 85, 86, 87) complété par la loi organique N° 61-65 du 22 décembre 1961 modifiée par
la loi N° 63-01 du 4 janvier 1963.
Cette même loi de 1963 a été modifiée par la loi N° 98- 11 du 2 mars 1998 portant révision de la
Constitution et création du Sénat.
C’est dans le Journal Officiel de la République du Sénégal (J.O.R.S) N° 5788 du 5 mars 1998 et la loi
N° 98-46 du 10 octobre 1998 qu’il faut aller rechercher les règles gouvernant l’organisation et la
compétence de la HAUTE COUR DE JUSTICE.
I/ ORGANISATION :
Article 1 : Du point de vue de son organisation, la Haute Cour de Justice se compose du Premier
Président de la Cour de Cassation qui assure la présidence, et de huit (8) juges titulaires.
Les juges titulaires (8) et les juges suppléants (8) sont donc des députés.
Après chaque renouvellement et dans le mois qui suit leur première réunion, l’Assemblée Nationale
élit huit (8) juges titulaires et huit (8) juges suppléants.
L’élection est acquise à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée Nationale il est
procédé dans les conditions fixées au remplacement des juges titulaires ou suppléants dont les
fonctions ont pris fin avant leur terme normal pour cause que ce soit.
Dès leur élection, les juges titulaires et les juges suppléants prêtent serment de bien et fidèlement
remplir leurs fonctions, de garder le secret des délibérations et des votes et de se conduire en tout
comme des dignes et loyaux magistrats.
Tout membre de la Haute Cour de Justice est tenu d’assister aux audiences et aux délibérations
auxquelles il est convoqué.
En cas d’absence non justifiée, pour motif grave, il est déclaré démissionnaire par la Haute Cour
statuant soit d’office, soit à la requête du Ministère public.
L’Assemblée Nationale est avisée de sa démission et pourvoit à son remplacement.
Tout juge qui sait cause de récusation en sa personne, même en dehors des cas prévus à l’article 5 est
tenu de la déclarer à la Haute Cour qui décide s’il doit s’abstenir.
33
Tout juge titulaire(député) absent ou empêché est remplacé par un suppléant parmi les suppléants élus.
Il est procédé publiquement au tirage au sort.
La démission volontaire d’un membre de la Haute Cour est adressée au Président qui la transmet à
l’Assemblée Nationale.
La démission prend effet à la date de l’élection du remplaçant.
Les fonctions des juges titulaires et suppléants élus par l’Assemblée Nationale prennent fin en même
temps que les pouvoirs de celle-ci.
Tout juge titulaire ou suppléant, qui cesse d’appartenir à l’Assemblée Nationale, cesse en même temps
d’appartenir à la Haute Cour. Il est pourvu à son remplacement.
La Commission d’Instruction :
Il est créé auprès de la Haute Cour de Justice une Commission d’Instruction présidée par le Premier
Président de la Cour d’Appel, suppléé en cas d’empêchement par le Président de la Chambre
d’Accusation et comprenant quatre (4) membres titulaires et deux (2) suppléants.
L’instruction des affaires leur est confiée.
Les membres titulaires et suppléants sont désignés au début de chaque année judiciaire parmi les
magistrats du siège de la Cour d’appel par l’Assemblée générale de ladite Cour hors la présence des
membres du parquet.
Dans les cas d’indisponibilité ou d’absence momentanée d’un ou de plusieurs membres titulaires de
ladite Commission, ils seront remplacés par les suppléants.
Dans le cas où l’un des membres élus de la Commission cesserait définitivement ses fonctions pour
quelque cause ce soit, il sera procédé à son remplacement dans les formes prévues à l’alinéa premier
du présent article.
Le ministère Public :
Le Ministère près Haute Cour est exercé par le Procureur général près la Cour de Cassation suppléé
par le Premier Avocat général près ladite Cour en cas d’empêchement.
Les fonctions de greffier sont exercées par le Greffier en Chef de la Cour de Cassation. Il prête devant
la Cour le serment des greffiers et est tenu au secret professionnel.
Les crédits nécessaires au fonctionnement de la Haute Cour sont inscrits au budget général de l’Etat.
Les indemnités allouées au greffier et au personnel mis à la disposition du Président sont fixées par
décret.
Les dossiers de procédures terminées sont déposés aux Archives nationales.
PROCEDURE : II
Les résolutions de l’Assemblée Nationale votées dans les conditions prévues à l’article 87 de la
Constitution, et portant mise en accusation devant la Haute Cour contiennent les noms des accusés,
l’énoncé sommaire des faits qui leur sont reprochés dans les cas prévus à l’alinéa 2 de l’article 87 de la
Constitution, le visa des dépositions législatives en vertu desquelles est exercée la poursuite.
34
Les membres de l’Assemble nationale (députés) faisant partie de la Haute Cour ne prennent part, ni
aux débats, ni au vote sur la mise en accusation.
La Commission d’Instruction est convoquée sans délai sur ordre de son Président qui invite chaque
inculpé à faire assurer sa défense par un avocat régulièrement inscrit ou par toute personne de son
choix.
Faute par un inculpé de déférer à cette invitation, il lui est désigné un défenseur d’office parmi les
avocats inscrits au barreau de Dakar.
En attendant la réunion de la Commission d’Instruction, le Président peut accomplir tous les actes
d’information utiles à la manifestation de la vérité et peut décerner tout mandat contre les accusés.
A sa première réunion, la Commission confirme ou infirme les mandats déjà décernés par son
Président.
La Commission d’Instruction peut se faire assister d’un ou plusieurs magistrats qui reçoivent
commission rogatoire pour instruire une ou plusieurs affaires. Ces magistrats siègent à la Commission
avec voix consultative.
Dans la mesure où il n’y est pas dérogé, par la présente loi, la Commission d’Instruction procède à
tous les actes qu’elle juge utiles à la manifestation de la vérité selon les règles édictées par le Code de
Procédure Pénale et spécialement celles qui assurent les droits de la défense.
C’est cette même Commission qui statue sue les incidents de procédure et notamment les nullités de
l’instruction.
Les avocats des accusés dans la présente affaire soulèveront des cas de nullités liés entre autres à la
majorité requise pour le vote de la résolution de la mise en accusation.
Toute nullité non évoquée avant la décision de renvoi est couverte.
Si l’instruction fait apparaître des faits d’un autre ordre que ceux énoncés dans la résolution de mise en
accusation, la Commission ordonne ma communication du dossier au Procureur général.
Si l’Assemblée Nationale n’a pas adopté dans les dix jours suivant la communication du
Procureur général une motion étendant la mise en accusation, la Commission reprend l’information sur
les derniers éléments de la procédure.
Si l’instruction fait apparaître à la charge des accusés, des faits ne relevant pas des dispositions
énoncées dans la résolution de mise en accusation, il est fait application des alinéas 2 à 4 la procédure
prévue à ces alinéas est également applicable dans le cas de complot contre la sûreté de l’Etat, lorsque
l’instruction fait apparaître la participation de coauteurs ou de complices.
Lorsque la procédure lui est parait complète, la Commission ordonne s’il y a lieu, le renvoi devant la
Haute Cour.
Au cours de la procédure d’instruction, le ministère public et la Défense peuvent faire citer tous
témoins, sauf la réserve portée à l’article 5, et demander toutes confrontations.
Les actions en réparation de dommages ayant résulté de crimes et délits poursuivis devant la Haute
Cour ne peuvent être portées que devant les juridictions de droit commun.
A la requête du Procureur général, le Président de la Haute Cour fixe la date d’ouverture des débats.
A la diligence du Procureur général, les accusés reçoivent huit (8) jours au plus tard avant leur
comparution devant la Haute Cour signification de l’ordonnance de renvoi.
Article 30 : le greffier convoque les juges titulaires. Les juges suppléants sont également convoqués.
Ils assistent aux débats et remplacent le cas échéant, les juges titulaires dans les conditions prévues à
l’article 8.
Article 31 : Les débats de la Haute Cour sont publics. La Haute Cour peut exceptionnellement
ordonner le huis clos.
Article 32 : Les règles fixées par le Code de Procédure Pénale concernant les débats et les jugements
en matière correctionnelle sont applicables devant la Haute Cour sous réserve des modifications
prévues aux articles 33 à 37.
Article 33 : La Haute Cour, après clôture des débats statue sur la culpabilité des accusés. Il est voté
séparément pour chaque accusé sur chaque chef d’accusation et sur la question de savoir s’il y a des
circonstances atténuantes. Le vote a lieu par bulletins secrets à la majorité absolue.
Article 34 : Si l’accusé est déclaré coupable, il est voté sans désemparer sur l’application de la peine.
Toutefois après deux votes dans lesquels aucune peine n’aura obtenu la majorité absolue des voix, la
peine la plus forte proposée dans ce vote sera écartée pour le vote suivant et ainsi de suite en écartant
chaque fois la peine la plus forte jusqu’à ce qu’une peine soit prononcée par la majorité absolue des
votants.
Article 35 : Les arrêts de la Haute Cour ne sont susceptibles ni d’appel ni de pourvoi en cassation.
Article 36 : Les règles de contumace sont applicables devant la Haute cour.
Article 37 : Tout incident élevé au cours des débats de la Haute Cour peut, sur décision du Président,
être joint au fond.
Toutefois, ils sont susceptibles de révision dans les formes et conditions légales.
S’agissant de la compétence, la Haute Cour de Justice est seule habilitée à juger le Président de
la République qui ne peut être renvoyé devant elle qu’en cas de haute trahison. Egalement, elle seule
peut juger les membres du Gouvernement poursuivis de crimes ou de délits commis dans l’exercice
de leurs fonctions. Donc, la compétence de la Haute Cour de Justice est essentiellement politique en
ce sens que seuls les hauts personnages de l’Etat sont dignes de sa juridiction.
Cependant, les simples citoyens qui se sont rendus complices des ministres poursuivis d’atteinte à
(complot contre) la sûreté de l’Etat, sont également justiciables de la Haute Cour.
36
Les arrêts de la Haute Cour ne sont susceptibles d’aucun recours, pas même pourvoi en cassation.
L’institution du ministère public est commune à la procédure civile et à la procédure pénale. Mais
tandis qu’en procédure civile, le ministère public intervient très rarement, en matière pénale, il est
partie principale.
Le ministère public est le corps des magistrats dont l’origine remonte à l’institution des
« Procureurs » et « Avocats » du roi, qui, au 14ème siècle se tenaient à l’instar des avocats ordinaires,
sur le « Parquet » encore utilisé en pratique pour désigner le ministère public, bien que celui-ci au
Sénégal comme en France, siège désormais à côté des juges et sur le même plan que ceux-ci.
1) Organisation :
37
Tous les membres du ministère public hiérarchisés entre eux, relèvent du Garde des Sceaux, Ministre
de la Justice représentant le pouvoir exécutif sans faire partie cependant du ministère public.
Cette subordination se traduit par l’obligation d’informer le Ministre de la Justice des affaires en
cours et de solliciter des instructions.
Tout représentant du ministère public doit se conformer aux instructions reçues et cela sous peine de
sanction (mutation, révocation..). Un devoir d’obéissance lie l’inférieur au supérieur. Cependant
chaque chef de « Parquet » a un certain nombre de pouvoirs propres. En outre, l’officier du ministère
public redevient magistrat indépendant à l’audience ; d’où « la plume est serve » mais « la parole
libre » qui veut que l’obéissance ne s’impose que pour les actes écrits de la procédure ; à l’audience,
dans le développement oral de l’accusation, le représentant du ministère public retrouve au moins en
principe son indépendance.
2) Le ministère public est indivisible : d’abord presque tous les actes faits par les membres du «
Parquet » ont un caractère indivisible. Ensuite presque auprès de d’une juridiction déterminée, ses
membres sont interchangeables au cours du même procès ; ce que ne peuvent faire les magistrats du
siège.
Cette indépendance se manifeste par la règle de la séparation des poursuites et des instructions ; la
poursuite incombe au ministère public et l’instruction au Juge d’instruction.
Le ministère public prend des réquisitions et le Juge d’instruction se prononce sur ces réquisitions.
Par souci de protéger la liberté individuelle des citoyens, le législateur a pensé qu’il y aurait
inconvénient si c’était la même personne qui était chargée de la poursuite et de l’instruction car elle
serait amenée à se donner raison.
Cependant notre Code de Procédure Pénale admet que dans quelques hypothèses il peut y avoir
confusion des poursuites et d’instruction :
o c’est le cas tout d’abord en matière de flagrant délit
o c’est le cas ensuite lorsque le président du tribunal départemental, investi des pouvoirs du
Procureur de la République parce qu’il n’existe pas de délégué du Procureur de la République,
pour les infractions relevant de ses compétences (article 37 C.P.P)
o c’est le cas aussi de l’article 40 du C.P.P qui permet au Président du tribunal de 1ère instance
de juger les affaires qu’il a instruites, en cas d’absence, de maladie ou d’empêchement du ou
des juges d’instruction
o c’est enfin le cas de l’article 41 du C.P.P qui envisage l’hypothèse où le tribunal
départemental ne comprend qu’un magistrat. Celui-ci peut alors juger les affaires qu’il a
instruites.
Au sens strict, mettre en mouvement une action c’est accomplir les actes procéduraux qui saisissent
la juridiction compétente.
Fonction exercer une action, c’est accomplir les actes procéduraux à la mise en mouvement pour
mener le procès jusqu’à sa fin.
C’est normalement au ministère public qu’il appartient de mettre en mouvement l’action publique et
de l’exercer. Mais la victime elle aussi a la possibilité de porter son action civile devant les juridictions
répressives et par -là mettre en mouvement l’action publique. Cependant, elle ne peut l’exercer.
Le ministère public dispose de plusieurs moyens pour mettre en mouvement l’action publique. Il y
a:
Droit du prévenu devant la juridiction de jugement,
Le réquisitoire introductif ou réquisitoire afin d’informer
Il y a enfin saisine de la juridiction des flagrants délits.
2) Le ministère public doit assurer l’exécution des décisions, de coordination des juridictions de
répressives :
En règle générale, tout jugement confère à celui qui l’a obtenu, le droit de poursuivre, au besoin par
la force, l’exécution de la sentence rendue à son profit ; le jugement ayant autorité de la chose jugée et
force exécutoire. Mais ces 2 traits reposent dans une très large mesure sur une présomption de vérité,
l’autorité de la chose jugée n’est accordée que lorsque l’exercice des voies de recours n’est plus
possibles.
C’est pourquoi, en principe, la peine prononcée ne doit être exécutée qu’une fois que la décision est
devenue définitive c’est-à-dire irrévocable.
Il appartient au ministère public défendeur des intérêts de la société d’ordonner l’exécution des
jugements et arrêts de condamnation.
La fonction de juger est confiée à un pouvoir représenté par un corps de magistrats. C’est ce qui
ressort du titre 8 de la Constitution intitulé « du pouvoir judiciaire ». Ce pouvoir est aussi important
que les autres pouvoirs dans l’Etat ; l’article 5 de la Constitution l’affirme avec netteté lorsqu’il cite le
Conseil d’Etat, le Conseil Constitutionnel, la Cour de Cassation et les Cours et Tribunaux parmi les
institutions de la République au même titre que le Président de la République et l’Assemblée
Nationale. L’article 81 de la Constitution rappelle avec force que le pouvoir judiciaire est indépendant
du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Si l’on sait que la plupart des institutions africaines ont
ravalé l’ensemble de leurs juridictions au rang de simple autorité, il y a lieu de chercher pourquoi en
droit sénégalais le corps des juges est un pouvoir comparable à l’Assemblée Nationale et à l’Exécutif.
39
d’abord, on peut soutenir qu’en érigeant le pouvoir judiciaire en 3ème pouvoir de l’Etat, le
constituant a entendu marquer avec netteté son attachement au principe de la séparation des
pouvoirs forgé par Montesquieu ;
une deuxième explication peut être proposée, elle s’appuie sur le caractère présidentiel du
régime. Selon le président KEBA MBAYE un tel régime suppose nécessairement l’existence
d’un organisme judiciaire indépendant chargé de régler les conflits qui peuvent surgir entre le
pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ; le point de vue de cet auteur est loin d’être isolé.
Il est partagé par certains membres de la doctrine comme le professeur Jean Claude CAUTRON
et M. ROUGEVIN- Bâville, Maître de requête au Conseil d’Etat français.
Ces précisions étant faites, il convient de savoir maintenant dans quelles mesures le pouvoir
judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
Il est interdit au juge d’intervenir dans l’élaboration des lois et dans leur exécution.
Le juge ne peut légiférer. Il lui est interdit de prononcer des « arrêtés de règlements »
On appelle ainsi les décisions de justice par lesquelles le juge, à l’occasion d’un cas litigieux qui lui
est soumis, pose une règle générale qu’il appliquera à l’avenir. Autrement dit, il édicte une sorte de
règlement qui, dépassant le cas d’espèce qu’il doit trancher, prend une portée générale.
Le pouvoir législatif ne doit pas s’immiscer dans le pouvoir judicaire, c'est-à-dire exercer la
fonction juridictionnelle soit directement en jugeant un procès soit indirectement en modifiant une
décision antérieurement rendue. Il ne peut non plus interpréter la loi.
En principe, la règle de la séparation des pouvoirs est respectée lorsque la loi interprétative se
borne à lever les obscurités du texte et à faire connaître l’exacte volonté du législateur. Il y a
cependant violation de la règle et substitution inadmissible du pouvoir législatif au pouvoir judiciaire
lorsque la loi interprétative est une véritable modification du texte antérieur ou lorsqu’elle est prise à
l’occasion d’un procès en cours en vue de peser sur la décision du juge.
Le juge, s’il est au service de l’Etat, est uniquement serviteur de la loi. C’est ce qu’affirme l’article
80 ter de la Constitution. Ce texte dispose que « les juges ne sont soumis dans l’exercice de leur
40
fonction qu’à l’autorité de la loi ». Il résulte de ce texte que l’opinion du magistrat ne peut être dictée
par une quelconque idéologie politique. Elle ne saurait également être orientée par les sollicitations et
les pressions du pouvoir exécutif.
Le seul problème, c’est que les magistrats sont nommés par le pouvoir exécutif qui détient la clé de
leur avancement. Mais le tout est de concilier le fait que les juges soient des agents de l’Etat avec le
fait qu’ils exercent une fonction devant rester à l’abri des ingérences du pouvoir exécutif. Pour assurer
l’indépendance des juges, deux séries de garanties ont donc été aménagées : la règle de l’inamovibilité
et l’institution d’un Conseil Supérieur de la Magistrature.
a) La règle de l’inamovibilité :
Cette règle de l’inamovibilité ne s’applique qu’aux magistrats du siège, c’est - à-dire aux magistrats
chargés de trancher les litiges portés à leur connaissance.
Ces magistrats sont également appelés magistrature assise parce qu’ils sont toujours assis lorsqu’ils
rendent leurs décisions. Ces magistrats ne peuvent être affectés ou déplacés qu’avec leur consentement
sauf si l’intérêt du service l’exige.
Le principe de l’inamovibilité ne concerne donc pas les magistrats du parquet ou magistrats debout.
Contrairement aux magistrats du siège, ces magistrats sont hiérarchiquement subordonnés entre eux et
au Ministre de la Justice. Ils peuvent être déplacés sans leur consentement.
Auprès des tribunaux, ces magistrats sont chargés de représenter les intérêts de la société.
Le statut du Conseil est fixé par une ordonnance du 3 septembre 1960 portant loi organique
modifiée par une ordonnance N° 36-06 du 13 juin 1966.
Ce texte a encore été modifié par la loi organique 92- 25 du 30 mai 1992, J.O.R.S N° 5470 p. 258.
Pour étudier le Conseil Supérieur, il faut examiner sa composition et sa compétence.
Le Conseil comprend en outre trois membres élus par leurs pairs parmi les magistrats.
On se limitera ici aux seules fonctions exercées par le Conseil dans le but de garantir l’indépendance
du pouvoir judiciaire.
Première fonction :
Le Conseil est compétent pour donner son avis sur les nominations de tous les magistrats. La loi
nouvelle ne fait aucune distinction entre magistrats du siège et magistrats du parquet.
Pour les nominations des magistrats, le Conseil est présidé par le Président de la République ou pat
le Ministre de la Justice.
Deuxième fonction :
Lorsque le Conseil examine la situation d’un magistrat du siège, il est présidé par le premier
président de la Cour de Cassation ou par le Président du Conseil d’Etat.
Lorsque le Conseil statue sur le cas d’un magistrat du Parquet, le Conseil se discipline est présidé par
le Procureur Général près la Cour de Cassation.
Il est interdit aux juges d’adresser des injonctions à l’administration, par exemple inviter un
Ministre à examiner sa décision, prescrire la modification d’un règlement ; contraindre
l’administration à exécuter une décision de justice. Il leur est également interdit de troubler de quelque
manière que ce soit les opérations des corps administratifs et de connaître des actes d’administration.
Cependant, dans l’exercice de leur mission de gardien des droits et des libertés, les juges sont amenés
à apprécier la légalité des actes administratifs.
Deux démarches procédurales permettent au juge de contrôler la légalité d’un acte administratif.
a) Le recours pour excès de pouvoir. Il a pour effet de faire disparaître l’acte réglementaire illégal.
Ce recours ne peut être porté que devant le Conseil d’Etat.
b) L’exception d’illégalité : elle tend simplement à faire écarter, à l’occasion d’un litige particulier,
l’application d’un règlement illégal.
42
La structure des institutions publiques dans les démocraties libérales repose sur le principe de la
séparation des pouvoirs. On le fait remonter à l’anglais Solen Lock, Traité du Gouvernement civil
1690 et à Montesquieu, Esprit des Lois 1748.
La théorie de la séparation indique les fonctions fondamentales de l’Etat qui doivent être exercées
par des organes distincts.
Dans cette organisation, les tâches qui consistent à édicter des lois sont confiées au Parlement.
Pour que le parlement puisse faire contre poids du Gouvernement, il faut à la fois que le parlement
soit indépendant dans l’exercice de ses fonctions du pouvoir exécutif et que celles-ci soient
suffisamment importantes.
Le fait que les députés soient élus leur confère une légitimité, une grande indépendance vis-à-vis du
Gouvernement et ceci à deux points de vue :
d’abord ils ne dépendent pas de lui pour leur investiture ni pour leur révocation (sauf le cas de
dissolution)
la Constitution et le code électoral qui définissent les règles de leur élection.
Elle est déterminée par les lois 92- 15 et 92-16 du 17 février 1992 portant code électoral. L’élection
des députés à l’Assemblée Nationale est proclamée par le titre III. Selon l’article LO 117, le nombre
de députés à l’Assemblée Nationale est fixé à 120.
Tout parti politique légalement constitué, toute coalition de partis politiques peuvent présenter des
listes de candidats.
Toutes personnes indépendantes peuvent présenter des listes indépendantes au plan national sous
réserve de se conformer à l’article 3 de la Constitution. Toute personne indépendante doit recueillir la
signature de 10. 000 électeurs inscrits dans six (06) régions à raison de 500 par région au moins.
Les députés sont élus à raison de 50 députés au scrutin majoritaire à un tour dans les départements
et de 70 députés au scrutin proportionnel sur une liste national. Dans chaque département, sont élus 5
députés au plus et un au moins. Tout citoyen ayant la qualité d’électeur est éligible à l’Assemblée
Nationale. Nul ne peut être élu à l’Assemblé Nationale s’il n’est âgé de 25 ans révolus à compter de la
date du scrutin.
Les cas d’inéligibilité sont fixés par les articles LO 130 et 131. Ces incompatibilité sont fixées par
les articles LO 133 et 134.
43
Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, détenu ou jugé à l’occasion des réunions et votes
émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.
Aucun député ne peut pendant la durée de la session être poursuivi ou arrêté en matière criminelle
ou correctionnelle sans l’autorisation de l’Assemblée Nationale sauf cas de flagrant délit.
L’assemblée Nationale est dirigée par un Président élu pour la durée de la législature. Dés son
élection, le Président prend ses fonctions et l’élection des autres membres du bureau se déroule sous sa
présidence. Le bureau de l’Assemblée Nationale peut comprendre outre le Président neuf (09) vice-
Présidents, sept (07) secrétaires, deux (02) questeurs et les Présidents de groupes parlementaires. Un
groupe parlementaire ne peut être constitué que s’il regroupe au moins 1/10ème des membres
composant l’Assemblée Nationale (au moins 12 députés)
En dehors du bureau, l’assemblée Nationale se compose de onze (11) commissions qui couvrent
l’ensemble des activités économiques, politiques, socio- culturelles du pays. Elles sont compétentes
pour étudier les affaires qui seront soumises à l’Assemblée Nationale.
Le bureau
Il a tous les pouvoirs pour organiser et diriger les services du parlement conformément au
règlement intérieur de l’Assemblée Nationale.
Dans ce sens, il est déterminé par un règlement intérieur financier des modalités d’exécution du
budget autonome de l’Assemblée Nationale. En effet, les crédits nécessaires au fonctionnement de
l’Assemblée Nationale sont déterminés par la représentation nationale en relation avec le Ministre de
l’économie et des finances pour ordre au budget de l’Etat et mis à la disposition du questeur.
Le bureau de l’Assemblée Nationale nomme le secrétaire général et le secrétaire général adjoint qui
assistent aux réunions du bureau. Ils sont chargés de dresser les P.V analytiques des réunions et
doivent donner lecture si elle est demandée. Ils inscrivent les noms des députés qui demandent la
parole, contrôlent les appels nominaux, constatent les votes à main levée ou par assis et levé,
dépouillent les scrutins. La présence d’au moins un secrétaire au bureau de séance est nécessaire. Les
questeurs sont chargés du matériel et des finances du parlement.
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Les commissions :
Les commissions sont saisies par la conférence des Présidents de tous les projets ou propositions
de loi de leur compétence ainsi que les pièces et documents qui s’y rapportent. La conférence des
Présidents comprend :
le Président de l’Assemblée nationale
les Présidents de commission et le rapporteur général de la commission de finance
les Présidents de groupes parlementaires
En cas de conflit de compétence entre deux ou plusieurs commissions, le Président de
l’Assemblée nationale soumet la question à la conférence des Présidents.
Le rapport sur le fond d’une affaire ne peut être confié qu’à l’examen d’une seule commission. Les
autres commissions peuvent être saisies par la conférence des Présidents pour la même affaire.
Après leur examen par la commission compétente, les affaires ayant une incidence financière sont,
avant d’être présentées en séance plénière, soumises à la commission des finances.
Les commissions peuvent entendre toute personne qu’elles jugent nécessaire de consulter. S’il s’agit
d’un fonctionnaire, l’accord du Ministre dont il relève est nécessaire.
Elles sont précédées par la fixation de l’ordre du jour et conditionnées par les modalités de la
discussion.
Cependant, il convient de préciser qu’avant ces étapes, les projets ou propositions de lois soumis au
parlement doivent nécessairement être écrits. Ils sont inscrits et numérotés dans l’ordre de leur arrivée
sur un ordre général. Les propositions de lois venant des députés sont communiquées immédiatement
au Président de la République qui doit faire connaître son avis dans les 18 jours à compter de la date
de leur transmission.
L’ordre du jour des travaux de l’Assemblée Nationale est établi par la conférence des Présidents.
les propositions de la conférence des Présidents sont affichées, distribuées et soumises à l’Assemblée
Nationale qui peut les modifier notamment quant au rang des affaires dont l’inscription à l’ordre du
jour est proposée.
Les propositions et amendements des députés ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait
pour conséquence soit une diminution des ressources publiques soit la création ou l’aggravation d’une
charge publique à moins que ces propositions ou amendements ne soient assortis de recettes
compensatrices.
L’organisation des débats est aussi fixée par la conférence des Présidents qui fixe aussi le temps de
parole.
Les séances de l’Assemblée Nationale sont publiques. Cependant, il peut en être décidé autrement
si la demande est formulée par le représentant de la République ou 1/10ème des membres dont la
présence est constatée par l’appel nominatif.
Les P.V sont toujours dressés par les secrétaires.
Les projets ou proposition de lois sont en principe soumis à une seule délibération publique. Il est
d’abord procédé à l’audition du rapporteur de la commission saisie du fond.
La discussion des textes portant nécessairement sur chaque article et sur les amendements qui s’y
rattachent. Après le vote de tous les articles, il est procédé au vote de l’ensemble du texte.
45
Les lois de finance de l’année sont votées dans des conditions différentes prévues par la loi
organique relative aux lois de finance.
En cas de rejet, une loi ne peut être votée en deuxième lecture que si les 3/5ème des membres
composant l’Assemblée Nationale se sont prononcés en sa faveur.
1) La votation :
L’assemblée Nationale vote sur les questions qui lui sont soumises soit à main levée, soit par assis
et levé, soit au scrutin public, soit au scrutin secret.
Le mode de votation à main levée est celui de l’Assemblée Nationale du Sénégal. Si l’épreuve est
déclarée douteuse, il est procédé au vote par assis et levé. Si le doute persiste, le vote au scrutin public
est de droit et ainsi de suite.
2) La délégation de vote :
Les députés ne sont autorisés à déléguer leur droit de vote que dans les cas suivants : maladie,
accident ou événement familiale grave empêchant le parlementaire de se déplacer ; missions
temporaires par le Président de la République ou par le Président de l’assemblée Nationale, service
militaire accompli en temps de guerre.
La délégation doit être écrite, signée et adressée par le délégataire ainsi que le motif de
l’empêchement et la durée de celui-ci. A défaut, il est considéré pour une durée de 8 jours. En cas
d’urgence, la délégation et sa notification doivent être faites par télégramme avec accusé de réception
sous réserve de confirmation immédiate.
3) La promulgation et la publication :
Après son adoption définitive par l’Assemblée Nationale, la loi est transmise sans délai au
Président de la République. Celui-ci promulgue les lois définitivement adoptées dans les 8 jours qui
suivent l’expiration des délais de recours en inconstitutionnalité.
Le Conseil Constitutionnel est saisi d’un recours visant à faire déclarer une loi inconstitutionnelle :
par le Président de la République dans les six (06) francs qui suivent la transmission faite par
l’Assemblée Nationale après adoption définitive.
par un nombre égal au 1/10ème des nombres du parlement dans les 6 jours francs qui suivent
son adoption définitive.
En ce qui concerne les lois organiques, la saisine du Conseil Constitutionnel par le Président de la
République est obligatoire avant la promulgation.
La promulgation est l’acte par lequel le Président de la République rend exécutoire une loi.
Introduction :
1) Amener le sujet : partir du général au particulier donc, donner des informations sur les éléments
qui tournent autour du sujet.
2) Définir les termes du sujet : institution / politique
Institutions :
les institutions structurelles (exemple l’organisation d’un ministère, ou le ministère lui-même,
le parlement : c’est ce qu’on appelle une institution.
les institutions : un ensemble de mécanismes, d’organes (un ensemble de procédés ; comment
fonctionner) ?
46
institutions politiques :
le Président de la République
l’Assemblée Nationale
les Cours et Tribunaux
3) Donner le sens du sujet : (comment traiter le sujet posé) ou encore (de quoi s’agit il dans ce
sujet ?)
il s’agit de présenter les différentes institutions politiques de la République du Sénégal
4) Délimiter le sujet :
d’abord, on dit : qu’est-ce - qu’on va traiter ? pourquoi? (dans ce cas d’espèce, les Cours et
Tribunaux)
présenter ensuite ce que l’on va traiter :
ici, le Président de la République et l’Assemblée Nationale qui sont des institutions éminemment
politiques, c’est – à – dire des organes investis du pouvoir de vouloir et d’agir au nom et pour compte
des populations, mais surtout de disposer de la force coercitive.
5) L’idée générale : élément fondamental de l’introduction : dans la mesure où c’est elle qui exprime
les différents aspects du développement qui va suivre.
Les institutions politiques de la République du Sénégal sont constituées d’institutions délibérantes et
d’institutions exécutives.
Reprendre l’idée générale. C’est présenter de façon ramassée les deux propositions contenues dans
l’idée générale
Exemple : ici, on dira « nous présenterons successivement les institutions politiques délibérantes (I ou
1ere partie) et les institutions exécutives (II ou 2ème partie)
L’assemblée Nationale du Sénégal est constituée de 120 députés élus pour moitié au scrutin
majoritaire à un tour, et pour moitié au scrutin proportionnel.
Le scrutin majoritaire à un tour est pratiqué au niveau national, tandis que proportionnel est pratiqué
au niveau départemental.
Les attributions de l’Assemblée Nationale sont prévues au titre III de la Constitution du Sénégal
qui dispose que l’Assemblée Nationale est investie du pouvoir législatif. En outre, la Constitution
(article 67) opéré une répartition des compétences entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ; cet
article énumère toutes les matières qui sont du domaine de la loi, pour préciser enfin, que toutes celles
qui ne sont pas du domaine de la loi sont du domaine réglementaire.
Pour mener à bien ses attributions, l’Assemblée Nationale est organisée en bureau (un seul bureau)
et en commissions. Le bureau comprend le Président et 7 vices présidents ayant rang de ministre.
Les commissions sont au nombre de 17 ; elles sont spécialisées chacune dans un domaine
spécifique (commission des lois, des Postes et Télécommunications, des Finances etc.)
A la tête de chaque commission, se trouve un Président ayant rang de ministre.
D’un point de vue politique, l’Assemblée Nationale est composée aussi de groupes parlementaires à la
tête desquels se trouvent des Présidents ayant rang de ministre.
L’assemblée Nationale a le pouvoir de renversement du gouvernement.
47
Ce pouvoir de renversement est le pendant du pouvoir de dissolution dont dispose le Chef de l’Etat,
membre du pouvoir Exécutif.
EXÉCUTIF au Sénégal revêt les mêmes aspects que l’Exécutif d’un régime parlementaire, à savoir
un Exécutif bicéphale formé du Président de la République et du Premier Ministre.
Le Président de la République est élu au suffrage universel parmi les candidats sénégalais ayant 35
ans révolus, jouissant de leurs droits civils et civiques.
Il est élu au scrutin majoritaire uninominal (un seul candidat qui se présente) à 2 tours. Est élu au 1er
tour le candidat ayant obtenu la majorité absolue des suffrages valablement exprimés (c’est – à – dire
50 % + 1 voix). Si cette condition n’est pas remplie, il est organisé un second tour à l’issue duquel est
élu le candidat ayant la majorité relative, c’est - à – dire le plus grand nombre de voix.
Le Président de la République est Chef de l’Etat, Chef suprême des Armées, Président du Conseil
Supérieur de la Magistrature. Il nomme aux emplois civils et militaires.
C’est lui qui détermine la politique de la nation. Il a le pouvoir réglementaire.
2) Le Premier Ministre :
Il est le chef du parti victorieux aux élections législatives. Il est nommé par le Président de la
République qui le charge de la fonction de coordination des actions gouvernementales, responsables
devant le Parlement.
Le Premier Ministre n’a pas l’initiative, il a simplement des compétences pour exécuter ou pour
assurer l’exécution de la politique définie par e le Président de la République.
Cependant, il contresigne certaines décisions du Présidente de la République, notamment en matière
administrative.
Le Premier Ministre nomme les ministres et en tant que tel, est chef du gouvernement. Il peut ainsi
proposer le limogeage d’un ministre en conseil des Ministres. Il peut aussi recevoir délégation des
pouvoirs de la part du Président de la République pour agir dans des buts bien déterminés.
A) Quant à l’infraction :
La grâce laisse subsister l’infraction. Elle ne constitue qu’une dispense d’exécution de la peine.
Elle peut être un obstacle au prononcé d’un éventuel sursis. Elle compte également pour la récidive.
La condamnation subsiste au casier judiciaire
L’amnistie est une mesure d’oubli : quand la mesure d’amnistie intervient, la loi fait disparaître le
support légal de l’incrimination pénale. L’amnistie, quand elle est décidée, elle permet l’exclusion de
la récidive. L’infraction amnistiée ne compte pas pour la récidive. Elle peut permettre l’octroi d’un
éventuel sursis. La condamnation est effacée du casier judiciaire.
Pour les Nations Unies, tout homme est homme. Cette déclaration consensuelle n’a cependant pas
empêché que depuis 50 ans, que surgissent çà et là sur la planète des systèmes politiques dont le
fondement repose sur la négation humaine et que l’on regroupe sous l’appellation de dictature.
L’apartheid en fut une forme institutionnalisée mise en place en Afrique du Sud quelques mois avant
l’adoption par l’O.N.U de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Pour les africains, les
droits de l’homme ne sont qu’un concept occidental. En effet, l’article 1er de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme dispose que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en
dignité et en droit, ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres
dans un esprit de fraternité »
Pour Amnistie Internationale, la situation en Afrique empire. Cette organisation dont le nom
s’apparente le plus à la défense des droits de l’homme, nous apprend que l’Afrique occupe une place
de choix dans ses activités.
Les dictatures, l’Afrique en a connu. Qui ignore Ahmed Cheikhou Touré, Jean Bédel Bokassa (en
Afrique Centrale), Idy Amine Dada (Ouganda), Mengustou Haillé Mariame (Ethiopie), Moboutou
Sesséko (Zaïre), Moussa Traoré (Mali)
Permettre aux populations de savoir qu’elles ont des droits et une urgence. En effet, il convient de
donner mauvaise conscience à celui qui viole nos droits en lui faisant savoir que vous savez qu’il est
hors la loi. Concrètement, on peut s’adresser à certains organes de protection des droits de l’homme.
Ainsi la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (U.A). Il y a aussi Amnistie
Internationale, la F.I.D.H, l’O.M.C.T, la Commission des Droits de l’Homme de l’O.N.U
La plupart des Etats développés ont développé la culture de l’impunité ( Afrique du Sud). Suivant
bonne ou mauvaise volonté des chefs d’Etats, les situations des droits de l’homme font l’objet d’une
confidentialité maintenue ou levée.
Ainsi on a bureaucratisé (que de les vulgarisé) les questions des droits humains pour mieux cacher la
réalité.
Différentes formes de violation des droits de l’homme :
Violation du droit à la vie (article 3 de la D.U.D.H, article 1 de la D.H.R.D) : exécutions
sommaires, assassinats, disparitions forcées, enlèvements, tentatives d’assassinat, menaces de
mort ;
Violation du droit à l’intégrité physique et psychologique (article 5 de la DUDH, article 1
de la DHRD) : torture, mauvais traitements, menaces ;
Violations du droit à la vie privée (article 12 de la DUDH, article 1 et 12 de la DHRD) :
harcèlement, campagne de diffamation, surveillance, écoutes téléphoniques, confiscations de
documents ;
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Atteintes à la liberté d’expression (article 19 de la DUDH, article 6b, 6c, 7et 9.3 de la
DHRD) : confiscation de rapports, pressions, arrestations et détention, poursuites judiciaires.
Ces violations peuvent être perpétrées soit dans un cadre extra- judiciaire soit sur une base
légale toutefois non-conforme aux dispositions de la DHRD ;
Atteintes à la liberté circulation (article 3 de la DUDH, article 6a de la DHRD) :
confiscation de passeports, interdiction de sortie du territoire, limitation des déplacements à
l’intérieur du pays. Ces violations peuvent être perpétrée soit dans un cadre extra-judiciaire
soit sur une base légale toutefois non-conforme aux dispositions de la DHRD ;
Violations du droit au travail (article 23 de la DUDH, article 11 de la DHRD) :
licenciement, obstacles pour trouver un autre travail. Ces violations peuvent être perpétrées
soit dans un cadre extra-judiciaire soit sur une base légale toutefois non-conforme aux
dispositions de la DHRD ;
Droits garantissant la liberté d’action des individus ou associations au titre de la Déclaration sur
les défenseurs des droits de l’homme :
Violation du droit de former des organisations, de s’y affilier et d’y participer (article 5b
de la DHRD) : difficulté d’enregistrement, dés enregistrement, fermeture des O.N.G,
suspension des activités des O.N.G, attaques, campagnes de diffamation ;
Violation du droit de se réunir et de se rassembler pacifiquement (article 5a de la
DHRD) : manifestations et réunions interdites ou dispersées dans la violence ;
Violation du droit de communiquer avec des O.N.G et O.I.G (article 5c et 9.4 de la
DHRD) : confiscation de matériel, rapports, vol ;
Violations du droit détenir, rechercher, obtenir et recevoir des informations (article 6a de
la DHRD) : confiscation de rapports et matériel, vol, enquête internationale non autorisée ;
Violation du droit d’offrir et prêter une assistance juridique (article 9c de la DHRD) :
interdiction faite aux avocats de voir ou d’assister leurs clients, accès aux prisons interdit ou
limité, suspension des avocats du barreau ;
Violation du droit d’assister aux audiences, procédures et procès publics (article 9b de la
DHRD) : non autorisation d’observateurs internationaux et refoulement à la frontière ;
Violation du droit de recevoir des fonds (article 13 de la DHRD) : poursuites judiciaires,
fermeture des O.N.G
Non-conformité du droit interne avec les dispositions des instruments de protection des
droits de l’homme (article 2 et 3 de la DHRD) : création de lois sur les associations
restrictives.
Le, fait marquant consiste aujourd’hui dans l’utilisation conjuguée de ces méthodes de
répression. Sont conjointement attaqués les organisations et leurs membres, et s’agissant de ces
derniers, leur vie privée est souvent autant visée que leur action publique. De véritables stratégies
de harcèlement et de dénigrement sont mises en œuvre.
La conjugaison de ces méthodes et leur sophistication est valable pour toutes les régions. Sur
tous les continents les syndicalistes, les militants de l’environnement, les avocats sont la cible des
autorités. Sur tous les continents, des défenseurs des droits d’humains sont menacés, arrêtés,
arbitrairement poursuivis et parfois même exécutés sommairement au seul motif de leur
engagement. En revanche, le niveau d’identité et la fréquence d’utilisation de telle ou telle
méthode varient d’une région à l’autre.
En Amérique Latine, les défenseurs doivent faire face, en premier lieu, aux violations touchant
le droit à la vie, à l’intégrité physique et psychologique. Ce continent détient toujours et de façon
exponentielle le triste record du nombre de défenseurs menacés de mort, victimes de disparition
forcées et d’exécutions sommaires. Pour la Colombie, l’Observatoire est intervenu, entre
novembre 1999 et février 2001, dans 18 cas d’exécutions sommaires et dans plus de 50 cas de
menaces de mort, etc.
Pour le Maghreb et le Moyen Orient, les principales entraves visent le droit à la vie privée avec
aussi un nombre proportionnellement élevé de cas de violations du droit au travail, à la libre
circulation et de la liberté d’association.
Il ressort qu’en Europe, les défenseurs sont tout particulièrement victimes de poursuites judiciaires
directement liées à l’exercice de la liberté d’expression. La situation en Turquie et au Kirghizstan
est exemplaire à cet égard.
50
La décentralisation consiste à transférer la gestion des affaires locales à des collectivités
autonomes élues.
Dans la décentralisation, l’Etat n’est plus la seule personne publique. Il cohabite avec d’autres
personnes publiques infra étatiques qui sont autant de centres de décisions et d’appareils
autonomes.
La décentralisation repose sur un partage des pouvoirs entre l’Etat qui prend en charge les
affaires nationales et les collectivités décentralisées auxquelles sont confiées les affaires
purement locales.
I/ CONDITIONS DE LA DECENTRALISATION :
La décentralisation repose sur trois conditions cumulatives :
• L’existence d’intérêts individualisés,
• La personnalité juridique,
• L’existence d’autorités propres.
La décentralisation suppose une individualisation objective des intérêts pris en charge par
la collectivité décentralisée.
La consécration d’affaires locales distinctes d’affaires nationales est une donnée première
de la décentralisation.
Elle est le principe de la spécialité des collectivités locales. La notion d’affaires locales est
une notion résiduelle. Elle est déterminée par la loi selon la technique de la clause générale de
compétence ou selon une méthode énumérative établissant le domaine d’intérêt des
collectivités locales.
2) LA PERSONNALITE JURIDIQUE :
Elle permet aux collectivités locales d’être indépendantes de l’Etat. Elle leur permet de
participer au commerce juridique en étant des sujets de droit et des sujets d’obligation.
Les collectivités locales sont dotées de moyens humains, matériels et financiers distincts
de ceux de l’Etat afin de leur permettre de fonctionner de façon autonome. Toutefois cette
autonomie ne signifie pas indépendance car les collectivités locales sont crées par l’Etat et
celui-ci s’attribue un droit de regard sur leurs activités. Le contrôle aménagé à cet effet est
souple. Il s’agit d’un contrôle de tutelle qui est un contrôle de droit traduit par cette formule :
« Pas de tutelle sans texte et pas de tutelle au-delà du texte »
L’élection et le procédé par excellence de désignation des autorités locales. Toutefois, elle
peut être combinée avec d’autres procédés : la nomination des autorités locales par le pouvoir
central.
La décentralisation permet de réaliser une plus large démocratie locale en assurant
l’autonomie et la participation des populations locales au choix de leurs représentants et à la
prise des décisions les concernant.
51
II/ VALEUR DE LA DECENTRALISATION :
Technique de partage de la gestion des affaires publiques, elle présente des avantages (1)
et des inconvénients (2)
1) Avantages de la décentralisation :
A travers la gestion des affaires locales par les propres intérêts, la décentralisation apparaît
comme « une école de formation civique » qui habitue les populations locales et les élus à
être plus actifs, c’est – à – dire à participer et non plus à subir. Elle constitue à cet égard une
« véritable école de démocratie » assurant l’éducation politique et la préparation des
collectivités locales et l’exercice de la démocratie dans le cadre d’un Etat dont l’emprise du
pouvoir central est freinée.
2) Inconvénients de la décentralisation :
Comme les avantages, les inconvénients sont d’ordres politiques et techniques :
a) Inconvénients Politiques :
b) Inconvénients Techniques :
52
En réalité, la décentralisation conduit à la multiplication des structures et à un
dédoublement des emplois résultants des administrations locales juxtaposées. Elle fragmente
les moyens de l’Etat sans garantir la qualité de la gestion.
En effet, les tâches administratives sont souvent confiées à des amateurs que sont les élus
locaux.
En outre, dépendantes des populations, les autorités décentralisées pourraient être amenées
à prendre des décisions politiquement justifiables mais techniquement irrationnelles.
En définitive, l’option pour ou contre la décentralisation semble opposer principalement
les tenants de la liberté que sont les décentralisateurs et les techniciens centralisateur.
ANNONCER LE SUJET
DEFINIR LES TERMES DU SUJET
ANNONCER LE SENS DU SUJET
IDEE GENERALE
INTERÊT DU SUJET
PLAN :
A) LA CENTRALISATION DU POUVOIR
1. RELAIS
2. MECANISME DE FONCTIONNEMENT
B) LA DECENTRALISATION
1. ORGANES DE DECENTRALISATION
2. MODE DE FONCTIONNEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES
Annoncer le sujet :
A l’origine, L’Etat se présentait sous forme unitaire et, progressivement, le besoin d’institution de
mécanismes tendant à satisfaire les intérêts des populations, a conduit les pouvoirs publics à
décentraliser le pouvoir. Historiquement, on est passé de la centralisation à la décentralisation.
La centralisation désigne le mode d’organisation du pouvoir dans lequel le centre de décision est
unique et a son siège dans nu seul centre de décision.
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Tous les pouvoirs étant centralisés au sommet de l’Etat. Dans cette forme d’organisation du pouvoir,
les autorités pour assurer l’efficacité de leurs décisions sur l’ensemble du territoire, y implantent des
relais. C’est cette technique que l’on qualifie de déconcentration.
Par ailleurs, il y a décentralisation lorsque dans l’Etat, il y a plusieurs centres d’impulsion du pouvoir,
c'est-à-dire lorsque le pouvoir est réparti entre plusieurs autorités d’égale légitimité.
Comme il est libellé, le sujet invite à comparer les notions de centralisation et de décentralisation,
étant entendu que la déconcentration est un corollaire de la centralisation.
Idée générale :
Centralisation et décentralisation sont 2 modes d’organisation du pouvoir dont les effets sont
cependant différents.
La question de la décentralisation est de nos jours, posée avec acuité dans la plupart des Etats
modernes. Elle exprime une aspiration contemporaine des populations à d’avantage de démocratie. Le
sujet est donc actuel. On en déduit qu’il revêt un intérêt pratique.
Donner le plan :
Alors que la centralisation concentre les pouvoirs entre les mains d’un pouvoir central (A), la
décentralisation répartit les compétences entre plusieurs autorités (B)
A) La centralisation du pouvoir :
La centralisation s’exprime par le fait qu’une seule autorité détient le pouvoir, notamment le
pouvoir normatif. Cette forme d’organisation instaure des relais et des mécanismes qui secrètent à leur
tour des types de rapports particuliers : les rapports hiérarchiques.
1) Les relais :
Dans l’Etat centralisé, le pouvoir est représenté dans des circonscriptions territoriales par des
autorités administratives et non politiques (gouverneurs, préfets, sous- préfets)
Ils sont traduits dans la nature des rapports qui existent entre le pouvoir central et le dit relais. Ces
rapports sont hiérarchiques. L’autorité centrale nomme les autorités déconcentrées et exerce sur celles-
ci un pouvoir de contrôle à priori et à posteriori. C’est le même pouvoir qui est appliqué du sommet à
la base ( le même marteau)
B) La décentralisation :
C’est un autre mode d’organisation du pouvoir à l’intérieur de l’Etat. Ce mode se particularise aussi
par ses organes et par son mode de fonctionnement caractérisé par des rapports de tutelle.
Leur dénomination varie selon les pays. Au Sénégal, il existe 3 types de collectivités locales qui
sont la région, la commune et la communauté rurale dont les compétences sont prévues par la loi de
1996. les compétences qui leur sont attribuées sont quasi identiques. Il n’ y a différence que de degré (
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Education, Santé, Sport et Loisirs. Par exemple : pour Education= préscolaire pour communes ;
primaire et élémentaire pour département ; moyen et secondaire pour région ; et le supérieur restant à
l’Etat)
Les collectivités locales exercent librement les compétences qui leur sont attribuées et, dans leur
fonctionnement, le pouvoir central n’a pas de contrôle à effectuer, sauf à posteriori il existe une seule
exception cependant au Sénégal, c’est notamment en matière de vote de budget des collectivités
locales, lequel doit être voté en équilibre et le contrôle de cette formalité est effectué à priori.
Alors que la centralisation instaure une organisation autoritaire, la décentralisation aménage une
organisation démocratique du pouvoir.
Ce caractère autoritaire se trouve dans l’étendu des pouvoirs hiérarchiques du pouvoir central et
dans l’absence de participation des populations.
Sur les autorités déconcentrées, le pouvoir central bénéficie de prérogatives qui lui permettent de
modifier, de réformer et même d’annuler les décisions prises par les 1ers nommés. Les autorités
centrales ont même un pouvoir d’opportunité qui leur permet de décider s’il y a lieu ou non de
prendre une décision de la part de l’autorité hiérarchiquement inférieure. L’autorité est dans une
situation de soumission légale et réglementaire vis-à-vis de l’autorité centrale.
Dans l’Etat centralisé, la population n’intervient que rarement pour se prononcer sur la gestion des
affaires de l’Etat. C’est le cas notamment en matière d’élection législative ou présidentielle. En ce qui
concerne particulièrement les prises de décision, la population est écartée, contrairement à ce qui se
passe dans la décentralisation.
Ce caractère démocratique transparaît aussi bien dans le mode de désignation des décideurs locaux
que dans le processus de prise de décision.
Les autorités des collectivités locales, contrairement à celles de l’Etat centralisé, sont issues
d’élections le plus souvent au suffrage universel. Pour cette raison, elles reflètent plus de légitimité
que les relais analysés plus haut.
Ce caractère démocratique est encre plus marqué lorsque les candidatures indépendantes sont
admises. Ce caractère démocratique transparaît aussi en matière de participation des populations dans
le processus décisionnel.
Les populations participent au processus de prise de décision notamment en donnant leur point de vue
sur les délibérations des collectivités locales. Un droit d’action leur est même reconnu pour demander
l’annulation d’un acte des collectivités locales pris en violation des textes pertinents. Elles partagent
cette prérogative avec l’autorité déconcentrée.
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Après la querelle sur le contenu à mettre dans le régime parlementaire tel que souhaité par la C.A
2000, on voit qu’aujourd’hui diverses interprétations sont faites autour des dispositions du projet de
constitution.
Si d’aucuns jugent que le régime politique que dégagent les dispositions de ce texte est un régime
présidentiel, d’autres y décèlent plutôt un régime parlementaire. Il est possible, à partir des données tirées du
projet de constitution de trancher la question.
Mais auparavant, il serait intéressant, pour les sénégalais, d’une part de savoir qu’est ce que c’est qu’un
régime politique, d’autre part, de différencier le régime parlementaire et le régime présidentiel et, enfin, de
connaître les critiques adressées à chacun de ces deux régimes.
I/ LE REGIME POLITIQUE :
Ainsi, existe – t – il divers régimes politiques comme les régimes monarchiques, les régimes
républicains, les régimes de parti unique, les régimes multipartites, le régime parlementaire, le régime
présidentiel, les régimes marxistes les régimes fascistes etc.
Nous allons nous intéresser seulement aux régimes parlementaires et présidentiels.
1) LE REGIME PARLEMENTAIRE :
Considéré comme l’ancêtre des régimes démocratiques, il constitue le régime le plus répandu dans les
Etats libéraux.
C’est le régime de Grande - Bretagne, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne, du Japon,
d’Israël etc.… On devrait même parler des régimes parlementaires à cause de la diversité de ce type
de régime et de la différence dotée d’un pays à l’autre en ce qui le concerne.
Toutefois, cette diversité n’a pas empêché de trouver des points communs qui ont amené à définir le
régime parlementaire tantôt « comme un régime dans lequel le gouvernement doit disposer à tout moment de
la confiance de la majorité présidentielle », tantôt comme un régime caractérisé par la collaboration de
l’exécutif et du législatif, le premier étant indépendant mais responsable devant le second.
Les caractéristiques du régime parlementaire sont les suivants :
Le bicéphalisme du pouvoir exécutif ;
La responsabilité solidaire du gouvernement;
La coexistence de la question de confiance et la motion de censure.
2) LE REGIME PRESIDENTIEL :
Il est apparu avec la constitution des Etats-Unis de 1787. Il constitue une sorte de transition entre la
monarchie absolue et le régime parlementaire. On le définit comme un régime qui assure l’indépendance du
pouvoir exécutif à l’égard du pouvoir législatif.
Le monocéphalisme du pouvoir exécutif signifie d’abord que le chef de l’Etat n’est pas obligé de
nommer un chef de gouvernement comme dans le régime parlementaire. Il signifie ensuite que si le chef de
l’Etat décide néanmoins de choisir un chef de gouvernement celui-ci ne sera pas le chef de l’exécutif car ici,
c’est le chef de l’Etat qui définit son programme et l’applique lui – même ou le fait appliquer par le
gouvernement qu’il nomme et révoque à sa guise.
Le gouvernement ne constitue pas un organe institutionnalisé, collégial et solidaire comme dans un
régime parlementaire. La séparation nette du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif découle de
l’indépendance du premier vis-à-vis du second. Le chef de l’Etat qui incarne ici le pouvoir exécutif est élu au
suffrage universel direct, au même titre que le parlement.
Ainsi, tous ces deux pouvoirs tiennent une légitimité du peuple.
Chacun doit en conséquence travailler dans le domaine de compétence bien défini qui lui est assigné.
Aucun d’eux n’a donc le pouvoir d’entraver la marche de l’autre. Par exemple, le parlement n’intervient pas
dans le choix du chef de gouvernement par le chef de l’Etat. L’absence de responsabilité du gouvernement
devant le parlement s’explique par le fait que le gouvernement ne constitue pas ici une institution distincte du
chef de l’Etat et les ministres ne forment pas en conséquence une équipe collégiale et solidaire comme dans
un régime parlementaire.
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Ainsi, le parlement ne peut ni engager la responsabilité du gouvernement ni démettre les ministres ou les
forcer à démissionner. La question de confiance et la motion de censure sont exclues du régime présidentiel.
Et l’absence de la motion de censure se traduit par l’impossibilité pour le chef de l’Etat de dissoudre le
Parlement. Ces deux régimes politiques ont chacun des adversaires qui émettent des critiques à leur encontre.
Le régime parlementaire et le régime présidentiel ont essuyé chacun des critiques de leurs adversaires.
Ainsi concernant le régime parlementaire, on a pu dire qu’il s’agit d’un régime qui confine le chef de l’Etat à
l’inauguration de chrysanthèmes, l’essentiel du pouvoir de l’exécutif étant entre les mains du chef de
gouvernement qui définit, en ses lieux et places, la politique du gouvernement qu’il soumet à la sanction du
parlement, avec l’assurance d’obtenir un vote favorable du fait de la majorité dont il dispose à ce niveau.
Les adversaires du régime parlementaire font aussi valoir qu’un chef de l’Etat élu au suffrage universel
direct ne devrait pas être fragilisé par rapport au parlement même si celui-ci est issu du même suffrage et à
fortiori par rapport à un chef de gouvernement qu’il a lui-même nommé.
Le régime parlementaire est réputé être un régime où les rivalités sont fréquentes entre d’une part, le chef
de l’Etat et le chef de gouvernement, d’autre part, entre le chef de l’Eta et le Parlement et, enfin entre ce
dernier et le chef du gouvernement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le régime parlementaire est taxé de
régime d’instabilité.
Quant au régime présidentiel, ses détracteurs lui reprochent entre autres une trop forte concentration de
pouvoirs entre les mains d’un seul homme, le chef de l’Etat, l’absence de responsabilité du gouvernement
devant le Parlement constituant un déséquilibre entre celui-ci et l’exécutif au profit de ce dernier.
C’est la raison pour laquelle, il a été reproché au régime présidentiel le risque qu’il fait courir car,
pouvant permettre au chef de l’Etat de se comporter comme un despote ou un monarque.
C’est compte tenu de ces critiques et biens d’autres formulées contre ces deux régimes qu’il a paru
nécessaire à certains de trouver un régime qui puisse assurer un certain équilibre entre les prérogatives du
pouvoir exécutif et celles du pouvoir législatif. Et ce régime d’équilibre a pris les noms de régimes mixtes, de
régime semi- présidentiel, de régime semi- parlementaire, de régime semi- parlementaire rationalisé, etc.
Comme le régime politique mixte, on peut citer celui de l’Autriche, celui de la Finlande, celui de
l’Irlande, celui de l’Islande, celui du Portugal et même celui de la France sous la cinquième république.
Le régime politique qui se dégage du projet de la constitution est qualifié tantôt de régime
parlementaire, tantôt de régime présidentiel.
Qu’en est-il exactement compte tenu des caractéristiques de chacun de ces deux régimes politiques ?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire d’analyser le contenu du projet de la constitution
pour en déceler les éléments qui relèvent soit d’un régime parlementaire, soit d’un régime présidentiel. C’est
après seulement qu’une position peut être objectivement prise parce que basée sur des éléments précis.
MBAYE RACINE
Docteur en droit.
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